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Babel-Art février, Mars 2021

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Page 2 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

<strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong><br />

Bimestriel orienté <strong>Art</strong> & Culture<br />

Propriété de Bel-ArTitude asbl<br />

21, Chaussée de Charleroi<br />

B-1370 Jodoigne<br />

Belgique<br />

N° entreprise : 0548.700.096<br />

CBC BE86 7320 5568 7650<br />

B I C C R E G B E B B<br />

<strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong>, c’est gratuit, disponible sur simple demande.<br />

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Les Chroniqueurs<br />

Ziska Larouge est bruxelloise, graphiste de formation. Son premier roman Le plus important (Basson éd. ; 2015) est salué<br />

par une double mention (Prix de la critique et Prix Marc Galabru) au Salon International du Livre de Mazamet (Fr). Elle publie<br />

ensuite Au Diable ! (Weyrich éd., nouvelles, 2017) ; Les Chaises musicales (Weyrich éd., roman, 2018) ; Le goût de tuer<br />

(Lamiroy éd./coll. Opuscule, nouvelle, 2018) ; Les chaises roulantes (Acordacrolivres éd./coll. Livre au carré, nouvelle, 2019) ;<br />

Hôtel Paerels (Weyrich éd., roman, 2019) et La grande fugue (Weyrich éd./coll. Noir Corbeau, roman, 2019).<br />

L’affaire Octavia Effe, son cinquième roman, est à paraître.<br />

Plus d’infos : ziskalarouge.wixsite.com/ziska - Photo Stan <strong>Art</strong>e Vizion<br />

Anne Ledieu, passionnée de littératures en tout genre depuis son âge le plus tendre, s’est tout naturellement orientée vers des<br />

études littéraires. Aujourd'hui, son activité de correctrice et d'auteur refondeur lui permet de s'épanouir dans son domaine de<br />

cœur. Il lui arrive de se coiffer de la casquette de journaliste et de s'emparer d'un stylo et d'un bloc-notes pour interviewer les<br />

auteurs dont les œuvres l’ont interpellée.<br />

Philippe De Riemaecker, Chroniqueur littéraire, rédige de nombreux articles publiés dans différentes revues Belges et Françaises.<br />

Animateur radio/télévision, il présente la littérature en provenance de toute la francophonie.<br />

Son premier roman "Quand les singes se prennent pour des dieux" reçoit en 2014 le prix "Roman" de la ville de Mazamet. "Tant<br />

de silences" est salué sur la scène internationale. - Photo HDlight Photography<br />

Notre Graphiste<br />

José Mangano est en grande partie autodidacte et pourtant! Italien, il est venu en Belgique il y a une trentaine<br />

d'année. Jeune adulte, il suit quelques cours de peinture et sculpture sur bois à l’Académie en cour du soir.<br />

Graphiste de profession, il travail au sein d'un organisme humanitaire.<br />

Poète, écrivain, marionnettiste et... clown. En compagnie de quelques amis, il crée une école de clown pour<br />

enfant et en est actuellement, le président.<br />

José Mangano est le créateur de notre logo et est le créateur de nos premiers de couverture.


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Photo : Bessi—pixabay


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Page 5 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

I<br />

l serait juste d’affirmer que l’écrivain Gérard Glatt fait<br />

partie des plumes incontournables de ce début de siècle.<br />

Considérant que la littérature mérite le respect de celui qui<br />

la modèle, on peut prétendre que les œuvres de cet artiste<br />

sont élaborées sous forme d’orfèvrerie. Étonnant d’approcher le<br />

travail d’une âme inconsciente de la qualité du verbe qu’elle façonne<br />

avec talent. Étonnant ? Pas nécessairement si l’on considère que<br />

chaque ouvrage semble issu d’une forme de recherche du Graal<br />

littéraire, je veux dire par là, une œuvre parfaite. Travailleur<br />

infatigable, confronté à l’insatisfaction, si Gérard Glatt fait partie<br />

des « grands » il ne semble pas conscient de l’engouement qu’il<br />

provoque auprès de ses lecteurs. Peut-être faut-il se réjouir des<br />

questionnements qui hantent l’artiste, saluer ce tourment, sorte de<br />

mortier nécessaire à l’édification de son œuvre ? Ainsi, en qualité<br />

de lecteur nous accueillons l’ambiguïté générée par la cohabitation<br />

entre l’empathie et l’égoïsme d’espérer que le tourment persiste. Ce<br />

serait réducteur de croire que le talent ne réside qu’en blessure de<br />

vie, car il est certain qu’ici, s’exhibe le résultat d’un travail acharné.<br />

En me confiant « Tête de paille », Monsieur Glatt fit la confidence<br />

que « cet ouvrage-là » serait probablement celui qui lui tiendrait le<br />

plus à cœur. J’avoue avoir été étonné d’entendre ces propos de la<br />

bouche d’un homme qui chérit la discrétion. Cependant la réponse<br />

résonne comme une évidence. La lecture de l’ouvrage fait<br />

rapidement apparaître une sorte de cri enrobé de tendresse.<br />

G<br />

érard nous parle de son<br />

frère, ce "même sang »,<br />

ce compagnon de famille<br />

portant son destin sous le<br />

sceau de la différence. Le<br />

lecteur observe une famille qui<br />

entoure un garçon déconsidéré<br />

par la maladresse de ceux qui<br />

réfutent sa place au sein de la<br />

communauté des humains. Une<br />

attitude pas nécessairement<br />

exprimée, mais tout de même,<br />

soigneusement présentée comme<br />

pour cacher de la sorte<br />

l’incompétence ou les limites de<br />

nos civilisations. Ainsi, au fil des<br />

pages, nous apprécions la verve<br />

de Gérard Glatt, son honnêteté à<br />

nous brosser les ressacs du vécu,<br />

les affres d’un foyer qui refuse<br />

de considérer l’un des siens<br />

comme étant « l’exclu », « la<br />

curiosité ». Certes, il y a les<br />

rires, le bonheur, car s’il existe<br />

c’est en équilibre précaire en<br />

raison des dissonances générées<br />

par les cris, les colères, les<br />

révoltes. Qui d’autre aurait pu<br />

nous faire ressentir le poids des<br />

regards, l’insoutenable que peut<br />

représenter la pitié devant ce<br />

que « ces pauvres gens » doivent<br />

vivre au quotidien ?<br />

Gérard apprend le décès de son<br />

frère… J’imagine, connaissant<br />

Gérard, que le silence fit son<br />

chemin afin d’apprivoiser les<br />

souvenirs qu’il nous offre ici<br />

sans recourir à l’ablation des<br />

situations pénibles. C’est<br />

joliment conté, dénué d’inutiles<br />

larmoiements. Oui, c’est en<br />

cela que réside le talent… Une<br />

histoire certes, une œuvre<br />

certainement. Au-delà du<br />

témoignage offert par ce<br />

roman, la qualité d’écriture<br />

mérite notre attention.<br />

« Tête de paille » : quel joli titre<br />

pour saluer, que dis-je, pour<br />

rendre hommage à un trop plein<br />

de tendresse. J’avoue avoir été<br />

séduit par l’honnêteté des<br />

propos. Loin d’être fleur bleue,<br />

ce n’est pas qu’un simple récit, au<br />

contraire, tête de paille est, à<br />

mon regard une œuvre de<br />

référence. Merci, Gérard Glatt<br />

de nous parler de ce frère que<br />

vous aimiez. Un être qui ne<br />

demandait à la vie que l’harmonie<br />

que nous fréquentons à notre<br />

échelle, je veux dire : l’essentiel,<br />

les rires quand ils éclatent, les<br />

joies qui se présentent, le lever<br />

du soleil et le simple plaisir de se<br />

savoir vivant.<br />

De ce morceau de vie j’en<br />

retiendrai cette morale : le<br />

dérangement d’un regard appuyé<br />

quand il se présente dépasse<br />

l’humiliation de la pitié quoique,<br />

je crois qu’en vérité cette pitié<br />

révèle le soulagement de n’être<br />

en rien concerné. En sommesnous<br />

certains ? Encore faudrait-il<br />

pouvoir définir ce qu’il convient<br />

de considérer "normal"… « Tête<br />

de paille » mérite, je crois, de<br />

faire partie des leçons de morale<br />

faisant partie des cursus<br />

scolaires. Un livre ? Non, une<br />

œuvre qui définit la vie, ses<br />

difficultés et sans vouloir s’en<br />

cacher, approche la faiblesse de<br />

chacun, écorche le verni de<br />

l’éducation. La perfection n’est<br />

pas de ce monde, chacun à droit à<br />

ses faiblesses, à ses échecs et<br />

c’est tant mieux si ces derniers<br />

peuvent nous amener les<br />

éléments nécessaires à notre<br />

amélioration.<br />

Enfin, pour conclure cette<br />

chronique je ne puis que<br />

remercier l’écrivain Gérard Glatt,<br />

car ici, entre les mains je ne<br />

découvre pas un livre ni un récit,<br />

je m’abreuve à la source d’une<br />

œuvre qui ose partager des<br />

propos que nous serions ignobles<br />

d’ignorer. « Tête de paille » est<br />

probablement le plus beau cadeau<br />

que j’aurai reçu au cours de<br />

l’année 2020, merci, Monsieur.<br />

Philippe De Riemaecker


Page 6 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Lia CAPMAN « Du sel dans les oreilles » Éditions Academia/L’Harmattan<br />

Ce samedi 19 septembre 2020, par un bel après-midi ensoleillé, notre chroniqueuse<br />

Anne Ledieu a eu le plaisir de rencontrer Lia Capman, en compagnie de son amie, la<br />

photographe Bernadette Mergaerts, à l’occasion du Parcours d’<strong>Art</strong>istes à Ixelles. Anne<br />

a profité de l’occasion pour interviewer Lia célébrant la sortie de son premier récit<br />

destiné aux adultes, Du Sel dans les oreilles, récemment paru aux Éditions Academia/<br />

L’Harmattan.<br />

Bonjour Lia, et merci de te dévoiler, si tu me permets ce jeu<br />

de mots un peu facile. Comment es-tu venue à l’écriture ?<br />

taine liberté, une distance, l’impression<br />

que les mots sont<br />

moins banals, plus poétiques<br />

aussi. Je me sens plus libre<br />

d’expérimenter. Ceci dit, c’est<br />

un processus laborieux pour moi<br />

que d’écrire en français et, sans<br />

mes correcteurs et correctrices,<br />

je n’oserais jamais présenter un<br />

texte à un éditeur.<br />

Du Sel dans les oreilles n’est<br />

pas ton premier récit, peux-tu<br />

nous parler des précédents, du<br />

suivant, Mission Homo Sapiens<br />

(appel aux amateurs : ce<br />

dernier texte, destiné aux 10-<br />

14 ans n’a pas encore trouvé<br />

d’éditeur) ? Caches-tu<br />

d’autres projets littéraires au<br />

fond de tes tiroirs secrets ?<br />

Prix : 13,50 €,<br />

disponible sur commande chez<br />

votre libraire préféré ou<br />

directement sur la boutique<br />

Academia :<br />

https://www.editions-academia.be<br />

J’ai commencé à écrire lorsque<br />

je travaillais au Musée<br />

d’Afrique Centrale à Tervuren,<br />

l’Africamuseum d’aujourd’hui.<br />

Ma mission y était de<br />

traduire et d’écrire un guide<br />

pour les visiteurs. C’est en me<br />

promenant dans les salles consacrées<br />

aux animaux empaillés<br />

qu’une histoire pour les enfants<br />

m’est venue : Paulette la coquette<br />

et Johnny l’oryctérope. Il<br />

s’agit d’un jeune hippopotame<br />

femelle, jaloux de la beauté de<br />

certains animaux de la jungle et<br />

en prise avec d’autres questions<br />

existentielles. Mon amie, la<br />

chanteuse et illustratrice Françoise<br />

Breut, a bien voulu illustrer<br />

cet album pour les tous<br />

petits. Alice Éditions était la<br />

première maison à laquelle<br />

j’avais envoyé mon manuscrit,<br />

sans trop y croire. À mon grand<br />

étonnement, ils se sont tout de<br />

suite montrés partants pour<br />

l’éditer.<br />

Forte de ce premier succès, j’ai<br />

eu l’impression complètement<br />

fausse qu’il suffisait d’écrire,<br />

d’envoyer son manuscrit pour<br />

être publié ! Cela ne s’est plus<br />

révélé aussi facile par la suite, et<br />

je pourrais tapisser une petite<br />

pièce (les toilettes, par exemple)<br />

avec les lettres types de refus<br />

qui commencent très souvent<br />

par : « Malgré les qualités évidentes<br />

de votre manuscrit, nous<br />

avons le regret de vous informer<br />

qu’il ne correspond pas à notre<br />

ligne éditoriale. » J’ai donc des<br />

tiroirs remplis d’histoires non<br />

publiées ou non publiables.<br />

Mais la raison principale qui<br />

m’a motivée à prendre la plume<br />

est Django, mon beau-fils, qui<br />

adorait les histoires et m’en<br />

réclamait quotidiennement. Je<br />

lui en racontais une, puis c’était<br />

son tour. Comme je m’embrouillais<br />

souvent et que mes<br />

chutes n’étaient pas au top, je<br />

me suis mise à les écrire avant<br />

de les lui présenter… En plus,<br />

en tant que traductrice, je me<br />

sentais parfois un peu frustrée<br />

de toujours m’occuper des<br />

textes des autres.<br />

Ta langue maternelle est le<br />

néerlandais. Pourquoi écrire<br />

en français ?<br />

C’est une question que je me<br />

pose très souvent. Il me semble<br />

qu’il y a deux raisons à cela.<br />

D’une part, j’ai toujours été<br />

entourée d’enfants francophones<br />

(mon beau-fils et mes neveuxnièces)<br />

et c’est bien eux que<br />

j’avais en tête quand j’écrivais.<br />

D’autre part, j’ai toujours eu<br />

l’impression qu’écrire dans une<br />

autre langue me donne une cer-<br />

En fait, Du sel dans les oreilles<br />

est mon premier livre pour<br />

« grandes personnes », même<br />

s’il ne s’agit pas d’un roman,<br />

mais bien d’un journal de bord,<br />

donc d’une histoire vécue.<br />

J’ai remarqué un phénomène<br />

curieux : en voyant grandir<br />

Django et les enfants qui m’entouraient<br />

et en avançant un peu<br />

en âge moi-même, mes livres<br />

se sont tout naturellement tournés<br />

vers un public de plus en<br />

plus « âgé ».<br />

Après Johnny et Paulette, j’ai<br />

donc écrit un petit roman pour<br />

lecteurs débutants Les évadés<br />

du tiroir, une histoire de cafards<br />

en soif de liberté (édité<br />

par Jacques Chaboud de Magnard),<br />

puis, dans la même<br />

veine, l’histoire d’un lombric<br />

hypocondriaque intitulée Herbert<br />

Superver.<br />

C’est alors qu’un éditeur m’a<br />

fait remarquer que les animaux


Page 7 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

humanisés ne se vendaient<br />

plus et que je ferais bien de<br />

m’occuper de héros humains<br />

au lieu d’humaniser les animaux…<br />

J’étais choquée par<br />

ses propos, car, pour moi, il y<br />

a une universalité dans les<br />

histoires qui mettent en scène<br />

des animaux, en plus, elles se<br />

révèlent souvent plus ludiques<br />

et plus drôles. Mais il m’a bien<br />

fallu avouer que ce thème<br />

n’attire que fort peu les préadolescents<br />

et les ados.<br />

C’est alors que j’ai osé l’aventure<br />

de l’autoédition avec Les<br />

Princesses peureuses, en collaboration<br />

avec Françoise<br />

Breut, Luc Rambo et Stéphane<br />

Schrevens. Il s’agit d’un livre<br />

audio avec des héroïnes très<br />

humaines. Une très chouette<br />

expérience !<br />

En parallèle, je terminais une<br />

histoire qui parlait du voyage<br />

d’un grain de sable qui m’a<br />

valu une bourse de résidence<br />

de la Communauté française<br />

pour aller écrire à Rome pendant<br />

quelques mois. Le Carnet<br />

de voyage d’un grain de sable<br />

a fini par trouver un éditeur en<br />

Grèce, et j’ai profité de mon<br />

temps en Italie pour créer mon<br />

premier héros humain, ou<br />

presque : l’apprenti fantôme<br />

Udolpho, jeune spectre aussi<br />

ambitieux que peureux : Moi,<br />

Udolpho, apprenti fantôme. Et<br />

ça a marché. L’Harmattan a<br />

édité cette histoire et la suivante<br />

qui se déroule au musée<br />

d’Afrique et qui combine animaux<br />

empaillés et humains :<br />

« Étrange Safari au musée de<br />

Tervuren », illustrations de<br />

Françoise Rogier, L’Harmattan).<br />

Récemment, j’ai écrit une<br />

histoire pour préados Mission<br />

Homo Sapiens qui raconte la<br />

visite de la première extraterrestre<br />

sur Terre.<br />

Aujourd’hui, je travaille sur<br />

une idée de polar bruxellois,<br />

« Kanal », qui se déroulera en<br />

partie dans la ville souterraine<br />

et le long du canal. Enfin, une<br />

fiction pour adultes !<br />

Qui est à l’origine de cette<br />

superbe couverture ?<br />

La couverture a été réalisée<br />

par ma sœur Greta, qui habite<br />

près de la mer sur l’île de Corfou<br />

et qui a donc bien pu étudier<br />

le ressac. J’ai dû un peu<br />

lui forcer la main, car, en tant<br />

que graphiste et peintre, elle<br />

était convaincue de son inca-<br />

pacité à créer une illustration<br />

pour la couverture d’un livre.<br />

Finalement, elle a réalisé une<br />

peinture à l’huile qui, à mon<br />

avis, colle très bien à l’histoire.<br />

Une énorme vague et un<br />

tout petit bateau…<br />

Peux-tu nous expliquer la<br />

genèse de Du Sel dans les<br />

oreilles et son parcours jusqu’Academia<br />

?<br />

Le capitaine et moi nous<br />

sommes lancés dans la navigation<br />

il y a huit ans, et on n’y<br />

connaissait rien de rien. On<br />

s’imaginait que la voile s’apprenait<br />

sur le tas, comme le<br />

potager. On en a bavé, surtout<br />

moi, puisque j’ai développé ce<br />

qu’on pourrait appeler une<br />

phobie du vent : angoisses,<br />

mésaventures, situations burlesques<br />

à gogo… J’ai alors<br />

décidé de noter chaque soir les<br />

expériences de la journée dans<br />

le journal de bord : c’était ma<br />

bouteille à la mer du Nord.<br />

Je me suis mise à lire les entrées<br />

à voix haute au capitaine.<br />

Constatant que ça le faisait<br />

rire, l’idée d’une publication<br />

m’est venue. J’ai remarqué<br />

que la littérature maritime est<br />

peuplée de héros masculins qui<br />

se prennent très au sérieux et<br />

qu’en plus, c’est un univers<br />

souvent dénué d’humour et de<br />

femmes… Il me semble aussi<br />

qu’on lit très peu sur le côté<br />

déplaisant de la plaisance et<br />

que l’idée de « voile égale<br />

liberté » est, pour une grande<br />

partie, un mythe. Je dois pourtant<br />

avouer qu’à la fin de cette<br />

aventure, j’ai moi-même entendu<br />

l’appel du large…<br />

Une fois sur la terre ferme, j’ai<br />

pas mal retravaillé le texte,<br />

puis je l’ai envoyé à deux ou<br />

trois maisons d’édition.<br />

Academia m’a alors invitée à<br />

un speed-dating littéraire à<br />

l’automne dernier, mais n’a<br />

pas retenu le texte pour la<br />

collection « Évasion ». Par<br />

contre, ils m’ont proposé de l’éditer dans la collection<br />

« Littérature ». Et le voilà !<br />

Nous allons terminer cette interview par un petit extrait,<br />

si tu veux bien, Lia.<br />

« Au cours de nos périples, on a rencontré quatre catégories<br />

de plaisanciers :<br />

Ceux pour qui leur bateau est un chalet de vacances ou<br />

une caravane aquatique. Leur pont est leur terrasse, idéale<br />

pour prendre l’apéro. Ils ne quittent jamais le port, sauf en<br />

voiture.<br />

Ceux qui sortent deux ou trois fois par an, par temps<br />

calme et ensoleillé. Le reste de l’année, ils se contentent<br />

d’astiquer le pont sous l’œil critique d’un petit chien hargneux,<br />

le véritable maître à bord.<br />

Ceux qui auraient été plus heureux avec un bateau à<br />

moteur. Pour eux, les voiles sont superflues et restent bien<br />

pliées, dans les cales.<br />

Ceux qui naviguent vraiment, toutes voiles dehors,<br />

même par plus de 3 beaufort.<br />

On se trouve sans doute à cheval sur la première et la quatrième<br />

catégorie. »<br />

© Academia, 2020<br />

Merci à toi, Lia. Bon vent et beaucoup de succès à Du<br />

Sel dans les oreilles.<br />

© Interview, Anne Ledieu et Lia Capman,<br />

septembre 2020


Page 8 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Evelyne DRESS, une femme ? Oui mais, une femme d’exception.<br />

S<br />

’il est une leçon apprise qui retient mon attention, c’est que la vie réserve moult surprises à<br />

l’instant précis où l’on remet en question l’utilité de ses gesticulations. J’en étais arrivé à cette<br />

étape de ma destinée lorsqu’une rencontre allait m’offrir un clin d’œil, une croisée des chemins.<br />

Il est une chose des plus appréciable au cœur des dialogues, c’est d’oser la spontanéité au risque de<br />

se positionner en opposition à l’avis du plus grand nombre apportant ainsi une brise de fraicheur à la<br />

liberté de penser. Evelyne Dress possède cette franchise, mais pas que, elle offre à son vis-à-vis ce<br />

qui devrait être la norme: « l’écoute ». Alors, dans ces conditions, comment ne pas avoir l’envie d’explorer<br />

le destin de cette femme « hors norme »?<br />

des genres. C’est l’instant<br />

choisi par quelques embruns<br />

formés par les années 1960<br />

pour m’éclabousser de souvenirs.<br />

non-respect, j’avais également<br />

la hantise d’approcher<br />

une artiste inapprochable.<br />

En décrochant le téléphone,<br />

ais qu’est-ce qui m’arrive<br />

? D’où me provient<br />

M<br />

ce tremblement de philosophie ?<br />

C’est que les années s’écoulent,<br />

que mes rides se creusent inexorablement<br />

m’invitant à préférer<br />

le charme à la séduction. D’accord,<br />

mais pourquoi s’étendre<br />

sur la question ?<br />

C’est arrivé comme ça, un matin<br />

de fin d’été alors que les organisateurs<br />

du Salon du livre de<br />

Buzet sur Baïse me proposaient<br />

d’interviewer « leur » invitée<br />

d’honneur à savoir : Évelyne<br />

Dress. Non seulement j’étais<br />

honoré, on peut le comprendre,<br />

mais je découvrais le plaisir<br />

d’effleurer par téléphone une<br />

femme qui bouleversa le cinéma<br />

français, que dis-je, qui secoua<br />

les genres en dépoussiérant la<br />

façon de s’exprimer.<br />

J’ignorais à cet instant précis<br />

que j’allais rencontrer non pas<br />

une artiste éclectique, quoique,<br />

mais l’une de ces personnalité<br />

qui marque votre destin.<br />

Une interview n’est jamais<br />

qu’une acrobatie murement<br />

réfléchie. Il est évident qu’on<br />

laisse libre cours à l’improvisation<br />

et faire croire que les mots<br />

coulent avec fluidité démontre<br />

une longue préparation.<br />

Evelyne Dress, femme cinéaste,<br />

écrivain, peintre et j’en passe,<br />

voici de quoi éveiller ma curiosité<br />

quoique, les sujets demanderont<br />

une attention particulière<br />

car la trotteuse des secondes<br />

n’est pas une alliée qui se laisse<br />

influencée.. Sacré challenge<br />

s’il on n’est pas autorisé à déborder<br />

du temps imparti à notre<br />

intervention.<br />

Côté cinéma, le travail me semblait<br />

d’agréable approche. Au<br />

fil de mes recherches, les souvenirs<br />

fleurissaient à ma mémoire<br />

et les éclats de rire étiolaient ma<br />

concentration lorsque je me<br />

remémorais quelques scènes<br />

Bien que la période se voulait<br />

libertaire, ne nous y trompons<br />

pas, les habitudes restent profondément<br />

enracinées. Les<br />

« mecs » gardent une certaine<br />

frilosité lorsqu’une femme<br />

pousse les portes d’un milieu<br />

plutôt machiste. Certes, les<br />

barricades de 68 étaient depuis<br />

longtemps démantelées. On<br />

récite le mot: « Liberté » en<br />

forme d’incantation comme<br />

s’il fallait exorciser ses doutes.<br />

Des plumes anonymes peinturluraient<br />

les murs d’un slogan<br />

novateur : « il est interdit<br />

d’interdire ». Le monde ne<br />

sera plus le même et pour une<br />

artiste en devenir, la société<br />

devient source d’inspiration.<br />

Evelyne se jette dans ce bouleversement<br />

pour étancher sa<br />

soif de création, sa boulimie<br />

d’innovation. Elle garde à<br />

l’esprit qu’il faut que le résultat<br />

soit beau, sublime, dépasse<br />

l’ordinaire afin de démontrer<br />

que tout est possible lorsque<br />

l’on désire calligraphier l’art<br />

en lettres majuscules. Etre<br />

femme exige plus d’énergie<br />

que tout autre, plus de talent<br />

aussi, plus de ténacité, plus de<br />

tout. Evelyne est femme de<br />

volonté, elle sait que la beauté<br />

s’admire, que l’<strong>Art</strong> mérite que<br />

l’on innove que l’on étonne,<br />

que l’on franchisse les frontières<br />

de pays inexplorés. <strong>Art</strong>iste<br />

en devenir ? Tout est<br />

relatif si l’on sait qu’en 1970<br />

déjà, Évelyne Dress fait son<br />

apparition à l’écran dans :<br />

« Fusil chargé » de Carlo<br />

Lombardini.<br />

r<br />

evenons à l’interview.<br />

Oui, j’avais le trac du<br />

débutant, j’avais la peur du<br />

je me surpris à trembler.<br />

Les mains moite en raison<br />

de la chaleur, quoi<br />

d’autre ? J’ai écouté les<br />

sonneries s’égrainer jusqu’à<br />

l’instant ou une voix<br />

chaude me répondit sans le<br />

moindre faux semblant. En<br />

quelques secondes à peine<br />

j’oubliais mes craintes, je<br />

percevais une impression<br />

étrange, celle de discuter<br />

comme on le fait en toute<br />

confiance, avec ces amislà,<br />

ces gens que l’on ne<br />

demande qu’à aimer. Amitié<br />

? Voici un mot qu’il ne<br />

faut jamais utiliser à profusion.<br />

trange destin que celui<br />

É de cet enfant né dans<br />

un train arrêté en gare de<br />

Lyon. Prémonition de vie<br />

qui place les premières<br />

respirations sur une voie<br />

qui s’étend vers l’infini.<br />

Gare de Lyon, gare distinguée<br />

par un beffroi, tour<br />

carrée haute de 67 mètres<br />

et portant des cadrans<br />

d'horloge sur ses quatre<br />

faces. L’horloge use le<br />

temps, le temps forge les<br />

destins, les destins se bâtissent<br />

à force de ténacité.<br />

D’actrice Évelyne Dress<br />

devient réalisatrice. Facile<br />

à dire, pas facile à concrétiser,<br />

je veux dire à le faire<br />

avec talent. En 1992


Page 9 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Évelyne Dress réalise « Pas<br />

d’amour sans amour ».<br />

Facile à écrire, au creux d’une<br />

chronique cependant, dans la<br />

vraie vie, réaliser un film requiert<br />

une énergie incommensurable.<br />

Le cinéma coûte une<br />

fortune, surtout à une époque<br />

où la vidéo n’existe pas. On<br />

utilise de la pellicule et il ne<br />

faut pas être savant pour comprendre<br />

que cette matière est<br />

précieuse. Chaque mètre gaspillé<br />

doit être irrémédiablement<br />

remplacé. Une scène<br />

tournée ne sera visionnée<br />

qu’après développement…<br />

Heureusement pour nous,<br />

Évelyne Dress possède la volonté<br />

de ceux qui savent qu’on<br />

ne peut avancer qu’une fois le<br />

premier but atteint. Le film<br />

terminé, tout reste à faire, il<br />

faut le diffuser. C’est reparti<br />

pour une nouvelle épreuve,<br />

rien ne sera facile, tout se met<br />

en place pour refréner une<br />

œuvre qui va faire exploser<br />

l’audimat, mais pas tout de<br />

suite, le temps, encore lui,<br />

semble vouloir user l’espoir.<br />

Les salles accueillent le film<br />

avec timidité. Le public ne se<br />

bouscule pas au portillon<br />

quoique, disons qu’il s’en sort<br />

sans être ridiculisé cependant,<br />

tout de même, on peut comprendre<br />

que du côté de la création<br />

plane un sentiment de<br />

frustration. 150 000 entrées<br />

comptabilisées en France, pas<br />

mal et cependant, tic tac, tic<br />

tac, le temps aime s’étendre<br />

quand il forge les surprises que<br />

l’on n’attend pas, pas à ce<br />

point, pas quand elles font<br />

exploser le cœur en ce sentiment<br />

étrange lorsque d’un<br />

geste d’amour le public offre à<br />

l’artiste une ovation par télévision<br />

interposée.<br />

En 1995 la chaine France2<br />

diffuse le « Pas d’amour sans<br />

amour ». Hm hm, ce n’est pas<br />

gagné, la grille de programmation<br />

est cruelle, elle place le<br />

film en concurrence avec un<br />

match de football attendu par<br />

de nombreux supporters. Dans<br />

les chaumières les discutions<br />

s’emballent. Il y a le foot que<br />

monsieur ne veut rater sous<br />

aucun prétexte et le film que<br />

madame attend avec impatience.<br />

Quoique ? Combien<br />

de ces messieurs ne rêvent pas<br />

en secret des jolis yeux d’Évelyne<br />

et de son langage révolutionnaire.<br />

Tic tac, tic tac, la<br />

réalisatrice attend, espère, ou<br />

vague à ses occupations maudissant<br />

les heures qui s’éternisent<br />

avant la fin de la projection.<br />

Brrr, à quoi faut-il s’attendre<br />

quand on devine que si on<br />

n’attend rien ce rien cache une<br />

vague pointe d’espoir. « On ne<br />

sait jamais ! ».<br />

Le téléphone sonne… Qui<br />

diable peut vous déranger en<br />

soirée, qui peut vous arracher au<br />

stress en raison de ce match de<br />

foot ? Maudit soit ce ballon<br />

rond qui aspire les sportifs de<br />

salon vibrant pour « leur »<br />

équipe en compagnie d’une pizza<br />

dégoulinant de graisse.<br />

On décroche le téléphone pour<br />

entendre la voix du directeur de<br />

France2… Évelyne ? Je voulais<br />

être le premier à vous le dire…<br />

Dire quoi ? Que le foot a gagné,<br />

que le ballon a emporté tout<br />

espoir d’atteindre le plus grand<br />

nombre ?<br />

J’imagine qu’il a fallu répéter.<br />

Les mots résonnent quelquefois<br />

comme s’ils se plaçaient au cœur<br />

d’une cathédrale.<br />

Pardon ? Combien ?<br />

7 129 080<br />

téléspectateurs,<br />

Avez vous bien entendu ?<br />

Croyez-moi c’est du jamais<br />

vu, vous pouvez<br />

sabler le champagne et<br />

crier « victoire » car vous<br />

avez battu le foot sur<br />

l’échelle de l’audimat.<br />

offrir aux regards des autres.<br />

Evelyne Dress n’a plus rien à<br />

prouver. Elle a joué sur les<br />

planches, joué pour le cinéma<br />

avant de contourner la caméra et<br />

puis ? Et puis la soif de création<br />

ne se tarit jamais. Je l’ai rencontrée<br />

à plusieurs reprises à<br />

l’occasion de salons littéraires,<br />

car oui, Évelyne écrit. Sa plume<br />

est incisive, drôle, troublante.<br />

Ses livres sont surprenants par la<br />

richesse des destins qu’elle peint<br />

avec tendresse mais pas que.<br />

Des destins ? Certes, l’auteure<br />

trempe la plume au cœur de sa<br />

mémoire sans oublier les brulures<br />

du passé. Si Évelyne<br />

Dress ne se cache jamais de sa<br />

Judaïcité, elle le fait avec pudeur,<br />

avec toute la tendresse que<br />

l’on peut offrir sans toutefois se<br />

taire. Elle confiera à ma consœur<br />

« Virginie Rebujean » que<br />

la judaïcité est parfois lourde à<br />

porter en raison du regard des<br />

autres, des sarcasmes, des réflexions<br />

cinglantes. Dress n’est<br />

pas un nom qui ouvre les portes<br />

à la confidence, rares sont ceux<br />

qui devinent ses origines et dès<br />

lors, les langues dérapent et à<br />

force, elles finissent par blesser.<br />

De ces trop rares rencontres je<br />

retiendrai la plaisante compagnie<br />

d’une femme intelligente,<br />

toujours pleine d’empathie envers<br />

ceux qui viennent la rencontrer.<br />

Jamais je n’ai entendu<br />

parole blessante, au contraire…<br />

Le regard franc, elle porte au<br />

fond des yeux l’émerveillement<br />

de l’enfance, les étoiles qui<br />

scintillent comme si elle voulait<br />

partager le bonheur d’être là, en<br />

compagnie de ceux qui l’entourent,<br />

consciente qu’ils sont venus<br />

pour « elle ». Cette façon<br />

de rencontrer chacun avec déférence<br />

cerne le personnage plus<br />

« Pas d’amour sans<br />

amour » vient de mobiliser<br />

la France. Certes,<br />

c’est peut-être exagéré de<br />

comparer ce raz de marée<br />

à une mobilisation, mais<br />

tout de même, l’amour<br />

plutôt que le foot, voici<br />

une symbolique sujette à<br />

controverse.<br />

e succès est avant<br />

C tout celui d’une<br />

femme qui ne s’est pas<br />

contenté d’une tâche réalisée.<br />

Elle s’est levée pour<br />

enfanter une œuvre, elle<br />

l’a offerte comme on offre<br />

ce qu’il y a de plus fort au<br />

creux de sa personnalité<br />

en raison, peut-être, de<br />

l’acceptation de ses fêlures,<br />

de sa fragilité, en<br />

raison de l’Histoire. Elle,<br />

l’actrice, femme de<br />

théâtre, femme consumée que les mots. « Respect »…<br />

par ses rêves, poursuivie<br />

par l’histoire tragique qui<br />

Respect Madame pour ce que<br />

vous êtes, pour votre destin<br />

déchira l’Europe, elle modelé sans concession. Respect<br />

mérite l’ovation en raison<br />

de ce talent que seuls<br />

possèdent les artistes capables<br />

de sublimer les<br />

facettes de vie, toutes les<br />

pour les mots prononcés,<br />

pour ce rire qui raisonne chaque<br />

fois que l’occasion permet de<br />

cristalliser votre plaisir de vivre,<br />

vivre en compagnie des autres,<br />

facettes. Pourquoi avoir tous les autres, ceux qui vous<br />

utilisé le mot aiment et vous vénèrent. Respect<br />

« consumé » ? Quelle<br />

pour le talent que vous<br />

erreur, les rêves ne consument<br />

pas, ils sont des<br />

phares qui éclairent la<br />

modelez sans le moindre essoufflement.<br />

Ainsi se termine une chronique<br />

nuit, des bornes que l’on un peu particulière. Je suis<br />

choisit de suivre, ou pas,<br />

sachant qu’ils offrent la<br />

solitude de son imagination<br />

jusqu’au jour où l’on<br />

ouvre la fenêtre pour les<br />

conscient que l’on devrait écrire<br />

plusieurs centaines de pages si<br />

l’on voulait réellement cerner<br />

une étoile qui brille sans éblouir.<br />

C’est ce genre de détail qui<br />

démontre une certaine « classe »


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Page 11 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Je ne puis que vous inviter à plonger au cœur des œuvres d’Evelyne Dress. Si vous ne lisez pas, si le cinéma n’attire pas votre attention il<br />

vous reste la contemplation. Évelyne peint, Évelyne capture la lumière pour le plaisir de l’éternité.<br />

Philippe De Riemaecker<br />

Sources : http://evelyne-dress.com/<br />

Deux sœurs, Alma et Jessica –<br />

rivales mais inséparables,<br />

éprises de vérité mais capables<br />

de tous les mensonges –, sont<br />

unies au point d’aimer le même<br />

homme, Jacques.<br />

D’été en été dans la maison<br />

familiale, on rit, on pleure, on<br />

chante, on crie, on se jette tout à<br />

la figure, objets, insultes,<br />

« csardas », les remords valant<br />

mieux que les regrets.<br />

Le meilleur ami du chat, c’est l’écrivain, on le<br />

sait.<br />

Evelyne Dress n’échappe pas à la tradition et<br />

nous dévoile quelques anecdotes savoureuses<br />

sur ses rencontres félines.<br />

« Ces êtres silencieux, tantôt émouvants et sages,<br />

tantôt profonds et rebelles, m’ont aidé à panser mes<br />

blessures secrètes. Ils méritaient bien que je leur<br />

consacre quelques lignes. » (sortie prévue le 13<br />

novembre 2020.<br />

Les livres d’EVELYNE DRESS<br />

sont disponibles chez votre libraire ou en ligne :<br />

http://www.editions-glyphe.com/auteur/evelyne-dress/


Page 12 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

CINEMA<br />

1992 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR » d’Evelyne Dress<br />

avec Patrick Chesnais, Jean-Luc Bideau, Aurore<br />

Clément, Gérard Darmon, Dora Doll, Michel<br />

Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya Lopert, Cécile<br />

Pallas, Jacques Penot, Pascale Rocard, Valérie Steffen,<br />

Carole Brenner, Virginie Darmon<br />

1986 « LE SOLITAIRE » de Jacques Deray d'après Alphonse<br />

Boudard<br />

avec Jean-Paul Belmondo, Pierre Vernier, Michel<br />

Creton, Michel Beaune,<br />

1984 « BASTILLE » de Rudolph van den Berg<br />

avec Derek de Lint, Geert de Jong, Dora Doll, Pierre<br />

Vial<br />

« VIVE LE FRIC » de Raphaël Delpard<br />

avec Daniel Prévost, Raphaël Delpard, Hubert<br />

Deschamps, Jacques Legras, Jacqueline Duc, Patrice<br />

Melennec<br />

1983 « SARAH » de Maurice Dugowson<br />

avec Gabrielle Lazure, Jacques Dutronc, Jean-Claude<br />

Brialy, Léa Massari, Jean-Claude Dauphin, Gabriel<br />

Yared, Heinz Bennent<br />

« LA NUIT DE VARENNES » Il mondo nuovo d'Ettore Scola<br />

avec Marcello Mastroianni, Jean-Louis Barrault,<br />

Hanna Schygulla, Jean-Claude Brialy, Andréa Férréol,<br />

Jean-Louis Trintignant, Daniel Gélin, Hugues Quester,<br />

Harvey Keitel, Michel Piccoli, Michel Vitold, Dora<br />

Doll<br />

1981 « LE GUEPIOT » de Joska Pillissy<br />

avec Bernard Fresson, Georges Poujouly, Emile<br />

Montgenet, Juliette Mills<br />

« PUTAIN D'HISTOIRE D'AMOUR » de Gilles Béhat<br />

avec Richard Berry, Mirella D'Angelo<br />

1980 « LA FLAMBEUSE » de Rachel Weinberg<br />

avec Léa Massari, Laurent Terzieff, Gérard Blain<br />

« LA PETITE SIRENE » de Roger Andrieux d'après Y.<br />

Dangerfield<br />

avec Philippe Léotard, Laure Alexis, Marie Dubois,<br />

François Dyrek<br />

1979 « LE DIVORCEMENT » de Pierre Barouh<br />

avec Michel Piccoli, Léa Massari, Christine Murillo,<br />

Catherine Lachens, Jean-Roger Milo, Anne Lonberg,<br />

Stefania Vial, Jean-Claude Bouillon<br />

« ET LA TENDRESSE ?... BORDEL ! » de Patrick Schulmann<br />

avec Bernard Giraudeau, Anne-Marie Philipe, Jean-<br />

Luc Bideau, Roland Giraud, Katia Tchenko, Marie-<br />

Catherine Conti, Régis Porte, Virginie Vignon, Léo<br />

Campion, Etienne Draber, Alain Duclos<br />

1976 « LA FETE SAUVAGE » (Documentaire) de Frédéric<br />

Rossif<br />

avec Myriam Mézieres<br />

« MADAME CLAUDE » de Just Jaeckin a<br />

avec Françoise Fabian, Dayle Haddon, Maurice Ronet,<br />

Marcel Dalio, Klaus Kinski, Murray Head, François<br />

Perrot, Jean Gaven, André Falcon, Pascal Greggory,<br />

Vania Vilers, Robert Webber<br />

1972 « BEAU MASQUE » de Bernard Paul<br />

avec Catherine Allégret, Dominique Labourier, Luigi<br />

Diberti, Gaby Sylvia, Jean-Claude Dauphin, Massimo<br />

Serato, Andrée Tainsy<br />

« LE GANG DES OTAGES » d'Edouard Molinaro<br />

avec Bulle Ogier, Bernard Lecoq, Gilles Segal, Daniel<br />

Cauchy<br />

1971 « RAPHAËL OU LE DEBAUCHE » de Michel<br />

Deville avec Maurice Ronet, Françoise Fabian,<br />

Brigitte Fossey, Jean Vilar, Anne Wiazemsky, Jean-<br />

François Poron, Jacques 2<br />

TELEVISION<br />

1988 « LES CHERUBINS NE SONT PAS DES ANGES »<br />

(Les cinq dernières minutes II)<br />

avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Jean-François<br />

Garreaud, Raoul Billerey<br />

1987 « UNE PAIX ROYALE » (<br />

Les cinq dernières minutes II)<br />

avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Henri Virlojeux<br />

1986 « LE BORD DES LARMES » de Jacques Fansten<br />

avec Anny Duperey, Paul Barge, François Dunoyer,<br />

Dimitri Peaucelle, Penelope Schellenberg, Jacques<br />

Denis, Massimo De Rossi, Eric Frey<br />

« FLORENCE OU LA VIE DE CHATEAU » de<br />

Serge Korber avec Annie Girardot, Jean-Luc Bideau,<br />

Jean-Pierre Darras, Sophie Carle, Roger Carel,<br />

Ginette Garcin, Georges Wilson, Alain Doutey,<br />

Vania Vilers, Patrick Préjean, Alexandra Lorska<br />

« POUR QUI SONNE LE JAZZ »<br />

(Les cinq dernières minutes II)<br />

avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Eddie<br />

Constantine<br />

1985 « VOUS ETES AVEC MOI VICTORIA » de Claude<br />

Barma<br />

avec Ludmilla Mikaël, Jean Sorel, Jean-Pierre Cassel,<br />

Béatrice Agenin, Monique Chaumette, Michel<br />

Beaune, Roland Bertin, Jean Topart<br />

1982 « LA COULEUR DE L'ABIME » de Pascal Kané<br />

avec Jean-François Stévenin, Sagamore Stévenin<br />

« LE FEMININ PLURIEL » de Marcel Camus<br />

avec Dany Carrel, Caroline Grimm, Patrick<br />

Guillemin, Christiane Jean, Jean-Luc Moreau, Marilu<br />

Tolo<br />

1981 « GASTON LAPOUGE » de Franck Apprédéris<br />

avec Eddy Mitchell, Jacques Villeret, Jacques<br />

François, Marc Chapiteau, Germaine Delbat, Aïna<br />

Walle, Carol Brenner, Julie Margo, Jacques Richard,<br />

Jacques Rispal, André Badin<br />

1979 « LE SURMALE » de Jean-Christophe Averty<br />

avec Pierre Massimi, Clémentine Amouroux,<br />

Bernard Cara, Nicole Evans, Yves Gabrielli, Maurice<br />

Travail, Michel<br />

1977 « CLAUDINE S'EN VA » d'Edouard Molinaro d'après<br />

Colette<br />

avec Marie-Hélène Breillat, Georges Marchal, Lyne<br />

Chardonnet, Gérard Hérold, Marion Game,<br />

Catherine Samie, Dominique Basquin, Jean Desailly,<br />

Henri Attal, Brigitte Bellac, Anita Boulier, Evelyne<br />

Broussolles, Béatrice Agenin<br />

« DOSSIERS DANGER IMMEDIAT » de Claude<br />

Barma avec Anna Karina, Jean- Pierre Darras, Ewa<br />

Swann, Gisèle Grimm, Myriam Boyer<br />

1976 « BONJOUR PARIS » de Joseph Drimal<br />

avec Michel Auclair, Paul le Person, Daniel Gélin,<br />

Françoise Brion, Paula Moore, Christine Dejoux, Jean<br />

-Jacques Moreau, Marcel


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Dalio, Marco Perrin, Frank David, Patrick Raynal 3<br />

VOS REVES » de Gérard Gozlan<br />

« LE MAL JOLI » de Jean-Christophe Averty<br />

« NE LE DITES PAS AVEC DES ROSES » de Gilles<br />

Grangier avec Erick Colin, Agathe Natanson, «<br />

Brigitte Auber, Colette Castel, Mireille Audibert,<br />

Bernadette Lange<br />

« LES NOUVEAUX VAMPIRES » de Claude Barma<br />

avec Jean-Pierre Darras<br />

« LES PETITS D'UNE AUTRE PLANETE » (<br />

Les cinq dernières minutes II)<br />

avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Robert Dalban,<br />

Marcel Dalio<br />

1973 « LE PROVOCATEUR » de Bernard Toublanc-Michel<br />

avec Erick Colin, Jacques Aveline, Gérard Ismaël,<br />

Patricia Lesieur, Axelle Abbadie, Fernand Berset,<br />

Gianni Esposito, Sylvie Joly, Claire Maurier,<br />

Christine Minazzoli, Grégoire Aslan<br />

1972 « MAIGRET EN MEUBLE » de Claude Boissol d'après<br />

Georges Simenon<br />

avec Jean Richard, François Cadet, Mony Dalmès,<br />

Evelyne Buyle, Barbara Laage, Annick Alane,<br />

Philippe Brigaud<br />

« LA DEMEURE MYSTERIEUSE » (Arsène Lupin) de Jean-<br />

Pierre Desagnat<br />

avec Georges Descrières, Yvon Bouchard, Marika<br />

Green, Guy Grosso, Héléna Manson<br />

1971 « ARSENE LUPIN » de Marcello Baldi, Tony Blaad<br />

avec Georges Descrières, Catherine Rouvel, Roger<br />

Carel, Henri Virlojeux, Bernard Giraudeau, Nicole<br />

Calfan, Marthe Keller, Daniel Gélin, Thérèse Liotard,<br />

Nadine Alari, Pascale Roberts, Monique Tarbès<br />

1969 « NOTRE ENFANT N'EST PAS COMME LES<br />

AUTRES » (SUISSE) de Hans Peter Roderer<br />

« SALLY » (SUISSE) de Marcel Hoën<br />

THEATRE<br />

1989 « LE BOUCHER »<br />

de Alina REYES au Bataclan avec RUFUS<br />

1986 « LARGO DESOLATO »<br />

de Vaclav HAVEL Théâtre La Bruyère<br />

1973 « LE QUICHOTTE »<br />

Cour d'honneur Festival d'Avignon avec RUFUS<br />

1972 « LE MARCHAND DE VENISE »<br />

Théâtre Edouard VII avec Claude DAUPHIN<br />

COMÉDIE MUSICALE<br />

1979 « DANSE TOUJOURS, TU M’INTERESSES »<br />

Théâtre des Mathurins<br />

1977/1978 « PLANTONS SOUS LA SUIE »<br />

(comédie musicale) Café de la gare<br />

MUSIC-HALL ET CAFE-THEATRE<br />

1970 « LES AVENTURES D’AUBERGINE »<br />

One woman show<br />

1972/1981 « COMMENT ÇA VA SUR LA TERRE ? »<br />

Spectacle poétique<br />

1982 « LE RIVE DROITE »<br />

Cabaret avec Michel Leeb, Jean Guidoni<br />

ANIMATRICE TV<br />

1987 « ENTREZ SANS FRAPPER »<br />

avec Christian Barbier<br />

REALISATRICE<br />

CINEMA<br />

1993 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR »,<br />

adapté de « Pas d’amour sans amour » (Plon)<br />

avec Patrick Chesnais, Evelyne Dress, Jean-Luc<br />

Bideau, Aurore Clément, Gérard Darmon, Dora<br />

Doll, Michel Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya<br />

Lopert, Cécile Pallas, Jacques Penot, Pascale<br />

Rocard, Thierry Rey.<br />

Grand Prix du Festival du Film au Féminin de<br />

<strong>Mars</strong>eille<br />

Grand Prix du jury au Festival International de<br />

Prague<br />

Sélectionné pour les Golden Globes en 1994<br />

2013 « JE LE VEUX »,<br />

adapté de « La maison de Petichet » (Plon)<br />

DOCUMENTAIRE<br />

2002 « RANGOON »<br />

CLIPS DE CHANSONS<br />

PICTOMUSIC/distribution WAGRAM<br />

2001 « LE SUD » Nino Ferrer<br />

« CHANSON POUR L'AUVERGNAT » Georges<br />

Brassens<br />

« POUR MOI LA VIE VA COMMENCER » Johnny<br />

Hallyday<br />

« SUR MA VIE »Charles Aznavour<br />

« LES SABOTS D'HELENE » Georges Brassens<br />

« PUTAIN DE TOI »Georges Brassens<br />

« LE PREMIER PAS » Claude-Michel Shöenberg<br />

« LE JARDIN D'HIVER » Henri Salvador<br />

« LES CHAMPS ELYSEES » Joé Dassin<br />

« FIDELE » Charles Trenet<br />

« TU TE LAISSES ALLER » Charles Aznavour<br />

« LE PARAPLUIE » Georges Brassens<br />

« WOMAN IN LOVE » Barbra Streisand<br />

« L'ETE INDIEN » Joé Dassin<br />

ECRIVAIN<br />

2013 « UN CHATEAU DANS LA BRUME » (roman)<br />

ALPHEE-JEAN-PAUL BERTRAND<br />

2009 « LE RENDEZ-VOUS DE RANGOON » (roman)<br />

PLON<br />

2001 « LES TOURNESOLS DE JERUSALEM » (roman)<br />

30 000 exemplaires<br />

1996 « LA MAISON DE PETITCHET » (roman)<br />

25 000 exemplaires<br />

1993 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR » (roman)<br />

30 000 exemplaires<br />

POCKET<br />

2004 « LES TOURNESOLS DE JERUSALEM » Roman)<br />

2003 « FORT COMME L’AMOUR » (Roman)<br />

2002 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR » (Roman)<br />

SCENARISTE<br />

2012 « JE LE VEUX»<br />

adapté de son roman « La maison de Petichet » - Plon)<br />

1996 « LA BELLE OMBRE »<br />

(adapté du roman de Michel Quint – Rivages)


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PRODUCTRICE<br />

CINEMA/ S.E.D (Gérante : Evelyne Dress)<br />

1992 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR »<br />

avec Patrick Chesnais, Evelyne Dress, Jean-Luc<br />

Bideau, Aurore Clément, Gérard Darmon, Dora<br />

Doll, Michel Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya<br />

Lopert, Cécile Pallas, Jacques Penot, Pascale<br />

Rocard, Thierry Rey.<br />

2001 « NUIT SANS LUNE » d’<strong>Art</strong>an Minarolli<br />

Film franco-albanais, tourné en Albanie, avec des<br />

acteurs albanais.<br />

Sélectionné au Festival du Film méditerranéen de<br />

Montpellier 2004<br />

THÉÂTRE/ARA<br />

1999 « LE BOUCHER » d’Alina Reyes au Bataclan<br />

PEINTRE<br />

1990<br />

OCTOBRE INVITEE D'HONNEUR A MENNECY<br />

(ESSONNE)<br />

FEVRIER<br />

INVITEE D'HONNEUR A EPINAY/SENART<br />

(SEINE ET MARNE)<br />

1989<br />

JUILLET<br />

EXPOSITION PERSONNELLE A FAYENCE (VAR)<br />

FEVRIER<br />

SALON DES INDEPENDANTS AU GRAND<br />

PALAIS<br />

1988<br />

OCTOBRE<br />

ACADEMIE INTERNATIONALE DE LUTECE :<br />

MEDAILLE DE VERMEIL<br />

AVRIL<br />

SALON REVELATION A LA DEFENSE<br />

JANVIER<br />

SALON DES INDEPENDANTS AU GRAND<br />

PALAIS<br />

1897 – Ana Oïzerman a vingt ans lorsqu’elle<br />

rencontre Lucien Dupuis. Convaincus d’être<br />

les deux moitiés d’une même âme, les jeunes<br />

gens se marient en dépit de leurs différences<br />

sociales et religieuses : Ana est la fille d’un<br />

violoniste juif mondialement connu ; Lucien,<br />

le fils d’un riche négociant en vin bordelais,<br />

catholique. Commence alors, pour le couple<br />

éperdument amoureux, une existence<br />

insouciante, pimentée d’une sensuelle<br />

connivence. Mais leur bonheur est<br />

brutalement remis en question…<br />

Comme Ana, Evelyne Dress est née un 1er<br />

août dans un train. Comme son héroïne, elle a<br />

été transportée chez les religieuses dès sa<br />

naissance…<br />

Thérèse est animatrice à la télé.<br />

À trente-trois ans, lasse des fauxsemblants,<br />

des préjugés et de la<br />

superficialité de la vie parisienne, elle<br />

décide de tout plaquer et prend un billet<br />

pour le bout du monde. Le bout du<br />

monde, pour elle, c’est la Birmanie.


Page 16 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Les perles de ZISKA<br />

Joy Eau ?<br />

Une personnalité lumineuse et du talent, du talent, du talent<br />

L<br />

a vie de Joy Eau n’est pas un long fleuve tranquille. Très jeune, elle<br />

fait face à la maladie, de celle qui limite le corps, mais ouvre le<br />

cœur et l’enthousiasme quand on choisit d’en saisir l’opportunité.<br />

Dans le sillage de ses parents artistes, nourrie d’amour, elle a ouvert une<br />

multitude de portes : art du clown, musique, écriture, dessin, peinture…<br />

mais pas seulement. Joy est aussi titulaire d’une maîtrise en philosophie,<br />

et cela lui va bien. De cette boule à facette talentueuse est née l’idée de<br />

créer une association, l’ASBL Poème vivant qui propose de nouveaux<br />

regards par ses écrits, dessins, séances thérapeutiques, ateliers et<br />

conférences…<br />

P<br />

oème Vivant porte aussi le rêve audacieux de redonner une place à l’écoute et à la respiration de<br />

notre monde intérieur au cœur de nos sociétés, de notre vie sociale, de nos villes et villages en proposant<br />

un lieu, l’Espace du Cœur. Chacun y est le bienvenu pour se mettre à l’écoute de son monde intérieur<br />

et renouer avec son autonomie et la joie d’être vivant, à travers un accueil bienveillant et des jeux créatifs… Se<br />

tourner vers son monde intérieur et entrer à l’écoute de celui-ci est à mes yeux un cadeau précieux que l’humain<br />

est en mesure de se faire pour prendre soin de sa dimension émotionnelle qui, dans la période que nous<br />

traversons, me fait penser à un naufragé terrifié et perdu à la dérive. Se tourner vers soi et s’écouter ne peut<br />

apporter que des bénéfices : imagine… la lumière étant dans ton regard, plus tu t’éloignes de l’objet de tes<br />

craintes plus son ombre s’agrandit, plus tu t’en approches, plus son ombre rétrécit… Lorsque tu poses ton<br />

regard sur cet objet, le voilà qui te surit. Toute ombre a disparu, l’innocence a été vue. Il y a tant de joie à se<br />

rencontrer, s’explorer, s’apprivoiser… Je souhaiterais que chaque ville et commune ouvre son Espace du Cœur et<br />

que tous y bénéficient d’un accès aisé. »<br />

À ceux qui le souhaitent, Joy Eau propose aussi un accompagnement personnalisé, en deux mouvements.<br />

« Le premier mouvement est une expiration, une invitation à oser se laisser glisser dans le creux de la vague. Ce<br />

mouvement d’unification — où l’on accède à rejoindre le vivant en soi malgré l’inconfort — ouvre parallèlement le<br />

cœur et permet finalement de traverser l’impossible…<br />

Le deuxième mouvement est une inspiration, une rencontre avec soi dans la clarté et la lumière. Un peu comme<br />

une eau translucide et sans agitation, on peut percevoir l’être que nous sommes avec plus de finesse. Installer<br />

cette lumière dans notre vie demande un travail de structuration de notre conscience sensible, pour ainsi offrir<br />

à notre vie un ancrage… »<br />

Cerise sur le gâteau, Poème Vivant s’honore désormais d’une chaîne YouTube inspirante : Le corps de joie,<br />

inaugurée en direct le 31 janvier dernier. Au menu « parents/enfants admis » : des échanges autour du handicap<br />

porteur de liberté et un atelier créatif ! N’hésitez pas à aller (re) voir l’événement en rediffusion.<br />

Et… si vous aussi êtes tombés en amour du coup de pinceau de Joy, songez à acquérir ses œuvres, visibles sur<br />

son site, et/ou proposez-lui un partenariat.<br />

À votre tour, donnez de la visibilité à l’association Poème vivant et à la chaîne<br />

YouTube Le corps de Joie.<br />

– Visitez le site internet : https://poemevivant.com/<br />

– Abonnez-vous à la chaîne YouTube Le corps de Joie, aimez et partagez les vidéos :<br />

https://www.youtube.com/channel/UCL7sAX1iUwOEabw5qPnOV1A<br />

– Visitez la page FB, aimez et partagez les publications : https://www.facebook.com/<br />

poemevivant<br />

– Faites un don pour soutenir l’association : BE65 7320 5558 5596<br />

Amis de partout :<br />

Vous disposez d’une salle pour accueillir un Espace du Cœur et/ou souhaitez<br />

bénéficier d’un accompagnement thérapeutique ? Vous aimeriez accueillir Joy pour<br />

animer une conférence et/ou un atelier ? Contactez-la par courriel à l’adresse<br />

poemevivant@gmail.com


Page 17 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

I<br />

l y a des sourires qui éclaboussent le monde d’énergie positive.<br />

Celui de Joy Eau, maman, compagne, illustratrice, conteuse, philosophe,<br />

conférencière et entrepreneuse, révèle son amour du vivant comme sa joie<br />

et sa volonté de créer, car chaque jour est un cadeau.<br />

Joy Eau en 3 questions<br />

ZL : Votre citation préférée ?<br />

J : « La solution ne peut émerger du<br />

même endroit de conscience d’où a<br />

surgi le problème. Va te promener<br />

dans ta joie et lâche prise.<br />

L’homéostasie est un mouvement<br />

naturel de la vie qui te guidera sans<br />

peine et de manière étonnante vers la<br />

solution si tu n’y résistes pas. »<br />

ZL : Dernier coup de gueule ?<br />

J : Poème Vivant a pris un bel élan<br />

ces derniers temps, car son énergie<br />

s’est allégée et fortifiée en même<br />

temps. L’expression authentique<br />

d’une colère longtemps contenue a<br />

libéré mon énergie créatrice. J’avais<br />

posé un interdit sur l’expression de<br />

ma colère parce que j’ai toujours<br />

trouvé ce sentiment destructeur.<br />

Finalement, sa libération non<br />

contrôlée, mais sous une forme<br />

créative m’a rendue à moi-même. Mon<br />

corps m’en remercie et Poème Vivant<br />

prend tout son sens dans cet<br />

épanouissement puisque son leitmotiv<br />

est la respiration de l’espace<br />

intérieur…<br />

ZL : Votre rêve de bonheur ?<br />

J : J’aimerais exister dans une<br />

humanité qui serait comme un<br />

collectif émerveillé du vivant qui<br />

l’habite, intéressé par ses mystères<br />

et ses potentiels. Une super<br />

fraternité d’enfants explorateurs du<br />

vivant… Et puis, profiter dans un<br />

avenir proche d’un logement adapté<br />

avec son atelier pour développer<br />

Poème Vivant à Bruxelles, dans un<br />

endroit calme et à la fois proche de<br />

ma famille et mes amis ! Le pied…


Page 18 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Les « pause café » de Anne<br />

Entretien avec Georges Gamme<br />

Les prémonitions d’un roman de circonstance.<br />

Bonsoir Georges, merci de m’accorder du temps. Vous êtes l’auteur de « Complot viral », paru il y<br />

a peu chez Fawkes éditions, médecin de formation, un grand amoureux de la nature, des lettres. Et<br />

adepte de peinture...<br />

AL—Quand avez-vous eu le déclic<br />

pour écrire cette histoire qui, ressemble<br />

à la contagion qui parasite<br />

notre quotidien depuis le début<br />

2020 ?<br />

GG—Mon premier objectif était<br />

d’écrire un roman qui parle d’une<br />

pandémie de grippe, plus particulièrement<br />

de la « grippe espagnole<br />

». Mon objectif était de<br />

mettre en lumière les victimes de<br />

la pandémie de 1918-19. En effet,<br />

elle fut ravageuse, survenue au<br />

lendemain de la Grande Guerre et<br />

ses victimes innombrables semblent<br />

les « oubliés de l’histoire ».<br />

J’espérais pouvoir faire éditer<br />

mon roman en 2019, 100 ans après<br />

cette terrible épidémie.<br />

Je ne cacherai pas que je fus interpellé<br />

par la « pseudopandémie<br />

» de 2009. Cette dernière<br />

entraînera le gouvernement<br />

belge de l’époque à investir massivement<br />

dans des vaccins. Ces derniers<br />

n’ont été que peu utilisés en<br />

raison du fait qu’il n’y eut pas de<br />

pandémie, mais une fausse alerte.<br />

Ce roman est passé quelque peu<br />

inaperçu, comme beaucoup parus<br />

dès mars 2020.<br />

AL—En quoi cette épidémie estelle<br />

différente de toutes celles<br />

qui ont frappé l’humanité (peste<br />

noire, peste bubonique, grippe espagnole),<br />

à votre avis ?<br />

GG—En réalité, bien que toutes les<br />

épidémies sont différentes, elles<br />

possèdent un socle commun. Par<br />

exemple, et cela m’a toujours interpellé,<br />

c’est d’observer notre<br />

désarroi et notre impuissance<br />

face à cette pandémie au XXIe<br />

siècle qui rappellent à bien des<br />

égards, celles du Moyen Âge. Excepté<br />

la distanciation,<br />

le confinement et l’absence de<br />

traitement efficace, nous avions<br />

peu de choses à proposer.<br />

Malgré l’intelligence artificielle,<br />

les imprimantes 3D et d’autres<br />

technologies sophistiquées,<br />

nous, les soignants, étions démunis,<br />

surtout au début de la crise<br />

sanitaire.<br />

AL—À la lecture de votre roman,<br />

je me suis sentie interpellée par le<br />

pouvoir des sociétés<br />

pharmaceutiques. Est-il exact<br />

d'affirmer que vos protagonistes<br />

(les deux directeurs des sociétés<br />

pharmaceutiques) sont les esclaves<br />

des investisseurs des sociétés<br />

dans lesquelles ils sont<br />

actionnaires ?<br />

GG—Le roman a comme toile de<br />

fond la mondialisation financière.<br />

C’est un fait bien établi. Si la lecture<br />

de ce roman peut amener une<br />

réflexion, tant mieux.<br />

AL—Que pensez-vous de la politique<br />

de vaccination ? Peut-on<br />

envisager son efficacité contre un<br />

virus qui, comme la grippe, est en<br />

constante mutation ? Je crois<br />

qu'il est juste de penser que les<br />

labos travaillent sur la souche de<br />

l’année antérieure ?<br />

GG—Les vaccins, en général, ont<br />

rendu de précieux services. Pour<br />

ne citer que quelques exemples, je<br />

songe à la polio, à la variole, au tétanos<br />

ou à la rougeole. Ces vaccins<br />

font partie de l’arsenal thérapeutique<br />

de base. Je constate dans<br />

ma pratique - et les pédiatres me<br />

le confirment - une suspicion grandissante<br />

à leur égard. En raison<br />

sans doute, de la conséquence de<br />

situations comme celles que nous<br />

avons vécue en 2009 (pseudopandémie<br />

et achat inutile de vaccins<br />

antigrippe). Cette suspicion<br />

est alimentée par certaines rumeurs<br />

qui circulent sur les réseaux<br />

sociaux.<br />

AL—Vous m’avez confié que dans<br />

votre roman le seul malade qui<br />

rentrait en Belgique aurait normalement<br />

dû mourir. Vous avez été<br />

incapable de le tuer. Qu’est-ce que<br />

ce personnage, à votre avis, désirait<br />

libérer comme message ?<br />

GG—Voilà une expérience curieuse,<br />

en effet. Dans mon idée de<br />

départ, je voulais « frapper »<br />

l’esprit du lecteur en montrant que<br />

de pauvres quidams, symbolisés ici<br />

d’une part par le personnage de<br />

Carlos, le Mexicain d’une bourgade<br />

oubliée, et d’autre part, par Philippe,<br />

un jeune touriste à l’aube de<br />

sa vie, sont fauchés dans la plus<br />

grande indifférence du reste du<br />

monde. Et puis, voilà que, curieusement,<br />

Philippe s’est émancipé de<br />

son créateur pour<br />

modifier son destin. Ce personnage<br />

a pris « vie ». Je ne sais pas s’il<br />

existe un message caché. Par<br />

contre, cela trouble l’écrivain que<br />

je suis, puisque certains personnages<br />

semblent « échapper » à ma<br />

volonté. Cela rend l’écriture et le<br />

roman bien vivants !


Page 19 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

AL—Cette fiction qui, je le rappelle,<br />

a été écrite antérieurement à l’apparition<br />

du SARS COVID-19 à travers<br />

le monde, est à ce point semblable<br />

à ce que nous avons vécu en<br />

2020 que cela en devient presque<br />

effrayant. Qu’en pensez-vous,<br />

Georges ?<br />

GG—Ce qui m’a effrayé et donné<br />

des frissons, c’est de voir apparaître<br />

une pandémie de la même<br />

ampleur que celle évoquée dans mon<br />

roman, qui prend également sa<br />

source en Asie, juste au moment où<br />

je signe mon contrat avec mon éditrice<br />

(décembre 2019). Comme évoqué<br />

dans « Complot viral », mais<br />

aussi dans les lectures scientifiques,<br />

une pandémie n’est pas vraiment<br />

une surprise, mais le fait que<br />

cela soit un coronavirus le fut sans<br />

doute beaucoup plus. La réaction du<br />

corps humain dans certains cas et la<br />

« flambée inflammatoire » décrits<br />

dans le roman rappellent le<br />

Comportement du coronavirus chez<br />

certains patients. Tout cela est effectivement<br />

très étrange<br />

pour l’écrivain.<br />

AL—Dans quelle mesure un État est<br />

-il compétent pour mesurer une épi<br />

(pan)démie, et à quel niveau les<br />

scientifiques peuvent-ils objectivement<br />

mesurer le risque sans se<br />

compromettre, en toute transparence,<br />

par rapport aux sociétés<br />

pharmaceutiques ?<br />

GG—La gestion d’une pandémie est<br />

l’affaire de tous. Cela doit être une<br />

action citoyenne. Au sens premier<br />

de la Cité, on comprend que l’État<br />

et les représentants des citoyens<br />

jouent parfaitement leur rôle. Les<br />

maîtres mots devraient être,<br />

entre autres : anticipation, organisation,<br />

planification, efficacité, efficience,<br />

transparence, solidarité,<br />

bien sûr sous l’éclairage d’experts<br />

scientifiques et médicaux. Nous<br />

eussions pu imaginer un « plan<br />

épidémie » à l’échelle (inter)<br />

nationale, un peu comme il existe<br />

des « plans catastrophes ».<br />

Nous eussions pu appréhender<br />

cette crise avec moins de cacophonie<br />

et plus de moyens<br />

(masques, protection). Dès l’annonce<br />

de l’épidémie asiatique, nous aurions<br />

dû être en mesure d’anticiper le «<br />

plan préétabli » et utiliser au mieux<br />

les ressources. L’absence d’organisation<br />

s’est fait cruellement sentir,<br />

dans les maisons de repos, pour ne<br />

citer que cet exemple. Les<br />

experts n’ont pas un rôle facile, et<br />

réagir à chaud, sous les feux de la<br />

rampe, ne facilite pas leur tâche.<br />

D’autres intervenants, pourtant pas<br />

experts ceux-là, ont désiré, pour<br />

une minute de gloire, donner publiquement<br />

leur avis, souvent peu<br />

éclairé. La « communication » n’a<br />

sans doute pas été optimale. Comme<br />

le suggérait un spécialiste, nous aurions<br />

peut-être dû éviter<br />

de parler de première vague, deuxième,<br />

etc… car cela donnait, à tort,<br />

l’impression au grand<br />

public que nous étions venus à bout<br />

du virus après la première, qu’il y<br />

avait donc rechute ressentie comme<br />

un échec, etc…<br />

AL—Ma dernière question concerne<br />

la couverture que vous avez réalisée<br />

vous-même. Pouvez-vous éclairer<br />

vos lecteurs ?<br />

GG—Je tenais absolument à réaliser<br />

l’illustration de la page de couverture,<br />

car j’avais une idée très précise<br />

de ce que je voulais : styliser<br />

deux virus. En mélangeant un diluant<br />

avec mes couleurs à l’aide d’un<br />

petit bâton de bois, je vis apparaître<br />

deux virus<br />

« spiculés ». Étrange prémonition !<br />

Et puis, de matière spontanée, se<br />

dessinèrent des formes dans<br />

chaque virus pouvant suggérer un<br />

visage, et pas n’importe lequel : celui<br />

de démons ! À vous donner des<br />

frissons. Bon début pour un thriller<br />

!<br />

Encore un tout grand merci de<br />

m’avoir accordé cet entretien,<br />

Georges.<br />

© Georges Gamme, Anne Ledieu, 2020


Page 20 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

Les bonheurs de ZISKA<br />

« Made in Belgium »?<br />

Non peut-être !<br />

P<br />

lus que jamais, l’époque réclame solidarité et humanisme. « Faire » plutôt que<br />

« dire ». C’est ce à quoi s’emploie « Made in Belgium » depuis six ans, en<br />

offrant une vitrine gratuite sur les réseaux sociaux aux entrepreneurs belges,<br />

qu’ils aient le nez dans le chocolat, les livres, la musique, la bière, la peinture,<br />

la maroquinerie ou le sirop de Liège…<br />

L<br />

’homme qui se cache<br />

derrière Made in Belgium<br />

est un passionné, formé au<br />

marketing et à la<br />

communication, il a compris très<br />

vite la futilité d’aller voir ailleurs<br />

si l’herbe était plus verte.<br />

« L’aventure a débuté assez<br />

simplement. Natif du pays, j’ai<br />

ressenti le besoin d’acheter belge,<br />

pour réaliser qu’en fait, j’ignorais<br />

à peu près tout de ce qui s’y<br />

produisait. Et forcément, je ne<br />

devais pas être le seul ! Savezvous<br />

que l’inventeur du sac à main<br />

est belge, tout comme celui de la<br />

praline et des patins à roulettes ?<br />

Et que derrière les trois « w »<br />

d’une adresse Internet se cachent<br />

un Américain et… un Belge ! Et<br />

que… »<br />

Un concept était né. Celui de faire<br />

connaitre au monde (et aux<br />

Belges !) les trésors et talents<br />

nichés en Belgique, bénéficiant de<br />

peu ou prou de notoriété. En<br />

sillonnant le pays, grâce au soutien<br />

de proches, au bouche-à-oreille,<br />

puis au meilleur de Facebook et<br />

des réseaux sociaux, Made in<br />

Belgium a commencé à tisser sa<br />

toile et à créer des ponts.<br />

Marques, artistes, artisans,<br />

Belges d’origine ou non qui<br />

fabriquent ou créent en Belgique,<br />

mais aussi Belges expatriés<br />

œuvrant à l’étranger, se voient<br />

offrir un espace de promotion,<br />

totalement gratuit.<br />

« Pourquoi ne pas vanter son<br />

talent à voix haute ? Le Belge est<br />

trop humble. Nous vivons certes<br />

dans un petit pays, mais nous<br />

produisons tellement… Notre<br />

objectif est de publier tout ce qui<br />

est Made in Belgium ! (…) Nous<br />

avons choisi de nous exprimer en<br />

anglais : trois langues nationales,<br />

c’est beaucoup pour livrer un<br />

message concis et efficace. »<br />

Fort de ses 5000 abonnés et de<br />

ses 3000 followers, Made in<br />

Belgium a le vent en poupe. La<br />

Suite ? La création d’un site<br />

Internet pour abriter la banque<br />

de données qui s’étoffe de jour en<br />

jour, et aussi développer une<br />

boutique en ligne.<br />

« Un moteur de recherche<br />

puissant permettrait à l’auteur de<br />

trouver l’illustrateur de son livre,<br />

au confiseur son spécialiste en<br />

packaging ou que sais-je encore…<br />

Créer des passerelles, mettre les<br />

gens en contact, initier des<br />

rencontres virtuelles, mais<br />

surtout physiques pour un partage<br />

d’expériences ! Vous imaginez une<br />

tablée avec un chanteur, un<br />

fabricant de cuberdons, un autre<br />

de spiritueux, un ébéniste, un<br />

spécialiste en marketing et un<br />

romancier ? »<br />

Gageons que Made in Belgium<br />

touchera bientôt son rêve du<br />

doigt.


Page 21 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />

ZL : Tout premier coup de<br />

cœur en matière artistique ?<br />

MIB : La BD ! Tintin, Lucky Luke,<br />

Les tuniques bleues, Alix… J’ai<br />

tendance à collectionner, ce qui fait<br />

soupirer ma femme et grincer mes<br />

étagères !<br />

Monsieur Made in Belgium<br />

en 3 questions<br />

ZL : Dernier coup de gueule ?<br />

MIB : Je préfère toujours voir le<br />

verre à moitié plein plutôt que le<br />

verre à moitié vide. Par conséquent,<br />

je pousse mes coups de gueule à la<br />

forme interrogative, pour donner à<br />

réfléchir.<br />

ZL : Votre rêve de bonheur ?<br />

MIB: Avoir un million de « like »<br />

sur FB, rencontrer le développeur<br />

de mon site, devenir une vraie<br />

référence reconnue en Belgique… Et<br />

en vivre.<br />

En pratique :<br />

À votre tour, donnez de la visibilité à Made in Belguim !<br />

Visitez la page FB, « likez » et partagez les publications : https://www.facebook.com/madeinbelgium.be<br />

Amis belges de Belgique ou résidant à l’étranger :<br />

Osez ! Envoyez vos propositions de publications en message privé via FB, Instagram ou par courriel à made.in.belgium@outlook.com<br />

Pour la diffusion de vos événements en « live », songez au crosspostage, cette potentialité autorisant une diffusion simultanée sur la page<br />

FB de Made in Belgium<br />

N’hésitez pas à apposer le logo Made in Belgium sur vos supports promotionnels. Il est disponible sur simple demande.


Un objectif ambitieux….<br />

Faisant suite à une demande croissante de nos lecteurs, il est peut-être temps<br />

d’évoluer vers une version accessible au plus grand nombre.<br />

Malgré notre engagement environnemental, nous ne pouvons ignorer la fracture<br />

élargie par la méconnaissance des outils virtuels. Après mûre réflexion, notre<br />

rédaction se penche sur la réalisation d’une version papier. Une revue réservée<br />

à l’<strong>Art</strong>, distribuée gratuitement auprès de 50.000 ménages… Est-ce<br />

possible ?<br />

Certainement, c’est la raison pour laquelle nous recherchons une ou plusieurs<br />

personnes, indépendantes, sérieuses et de bonne présentation chargées du<br />

recrutement des annonceurs indispensables à la réalisation de ce projet.<br />

Le <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> en version papier ? Oui, tout est possible si nous fusionnons nos<br />

énergies.<br />

Intéressé à rejoindre notre équipe ?<br />

Envoyez votre CV accompagné d’une lettre de motivation à :<br />

belartitudeasble@gmail.com

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