Babel-Art février, Mars 2021
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Page 2 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
<strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong><br />
Bimestriel orienté <strong>Art</strong> & Culture<br />
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21, Chaussée de Charleroi<br />
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Les Chroniqueurs<br />
Ziska Larouge est bruxelloise, graphiste de formation. Son premier roman Le plus important (Basson éd. ; 2015) est salué<br />
par une double mention (Prix de la critique et Prix Marc Galabru) au Salon International du Livre de Mazamet (Fr). Elle publie<br />
ensuite Au Diable ! (Weyrich éd., nouvelles, 2017) ; Les Chaises musicales (Weyrich éd., roman, 2018) ; Le goût de tuer<br />
(Lamiroy éd./coll. Opuscule, nouvelle, 2018) ; Les chaises roulantes (Acordacrolivres éd./coll. Livre au carré, nouvelle, 2019) ;<br />
Hôtel Paerels (Weyrich éd., roman, 2019) et La grande fugue (Weyrich éd./coll. Noir Corbeau, roman, 2019).<br />
L’affaire Octavia Effe, son cinquième roman, est à paraître.<br />
Plus d’infos : ziskalarouge.wixsite.com/ziska - Photo Stan <strong>Art</strong>e Vizion<br />
Anne Ledieu, passionnée de littératures en tout genre depuis son âge le plus tendre, s’est tout naturellement orientée vers des<br />
études littéraires. Aujourd'hui, son activité de correctrice et d'auteur refondeur lui permet de s'épanouir dans son domaine de<br />
cœur. Il lui arrive de se coiffer de la casquette de journaliste et de s'emparer d'un stylo et d'un bloc-notes pour interviewer les<br />
auteurs dont les œuvres l’ont interpellée.<br />
Philippe De Riemaecker, Chroniqueur littéraire, rédige de nombreux articles publiés dans différentes revues Belges et Françaises.<br />
Animateur radio/télévision, il présente la littérature en provenance de toute la francophonie.<br />
Son premier roman "Quand les singes se prennent pour des dieux" reçoit en 2014 le prix "Roman" de la ville de Mazamet. "Tant<br />
de silences" est salué sur la scène internationale. - Photo HDlight Photography<br />
Notre Graphiste<br />
José Mangano est en grande partie autodidacte et pourtant! Italien, il est venu en Belgique il y a une trentaine<br />
d'année. Jeune adulte, il suit quelques cours de peinture et sculpture sur bois à l’Académie en cour du soir.<br />
Graphiste de profession, il travail au sein d'un organisme humanitaire.<br />
Poète, écrivain, marionnettiste et... clown. En compagnie de quelques amis, il crée une école de clown pour<br />
enfant et en est actuellement, le président.<br />
José Mangano est le créateur de notre logo et est le créateur de nos premiers de couverture.
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I<br />
l serait juste d’affirmer que l’écrivain Gérard Glatt fait<br />
partie des plumes incontournables de ce début de siècle.<br />
Considérant que la littérature mérite le respect de celui qui<br />
la modèle, on peut prétendre que les œuvres de cet artiste<br />
sont élaborées sous forme d’orfèvrerie. Étonnant d’approcher le<br />
travail d’une âme inconsciente de la qualité du verbe qu’elle façonne<br />
avec talent. Étonnant ? Pas nécessairement si l’on considère que<br />
chaque ouvrage semble issu d’une forme de recherche du Graal<br />
littéraire, je veux dire par là, une œuvre parfaite. Travailleur<br />
infatigable, confronté à l’insatisfaction, si Gérard Glatt fait partie<br />
des « grands » il ne semble pas conscient de l’engouement qu’il<br />
provoque auprès de ses lecteurs. Peut-être faut-il se réjouir des<br />
questionnements qui hantent l’artiste, saluer ce tourment, sorte de<br />
mortier nécessaire à l’édification de son œuvre ? Ainsi, en qualité<br />
de lecteur nous accueillons l’ambiguïté générée par la cohabitation<br />
entre l’empathie et l’égoïsme d’espérer que le tourment persiste. Ce<br />
serait réducteur de croire que le talent ne réside qu’en blessure de<br />
vie, car il est certain qu’ici, s’exhibe le résultat d’un travail acharné.<br />
En me confiant « Tête de paille », Monsieur Glatt fit la confidence<br />
que « cet ouvrage-là » serait probablement celui qui lui tiendrait le<br />
plus à cœur. J’avoue avoir été étonné d’entendre ces propos de la<br />
bouche d’un homme qui chérit la discrétion. Cependant la réponse<br />
résonne comme une évidence. La lecture de l’ouvrage fait<br />
rapidement apparaître une sorte de cri enrobé de tendresse.<br />
G<br />
érard nous parle de son<br />
frère, ce "même sang »,<br />
ce compagnon de famille<br />
portant son destin sous le<br />
sceau de la différence. Le<br />
lecteur observe une famille qui<br />
entoure un garçon déconsidéré<br />
par la maladresse de ceux qui<br />
réfutent sa place au sein de la<br />
communauté des humains. Une<br />
attitude pas nécessairement<br />
exprimée, mais tout de même,<br />
soigneusement présentée comme<br />
pour cacher de la sorte<br />
l’incompétence ou les limites de<br />
nos civilisations. Ainsi, au fil des<br />
pages, nous apprécions la verve<br />
de Gérard Glatt, son honnêteté à<br />
nous brosser les ressacs du vécu,<br />
les affres d’un foyer qui refuse<br />
de considérer l’un des siens<br />
comme étant « l’exclu », « la<br />
curiosité ». Certes, il y a les<br />
rires, le bonheur, car s’il existe<br />
c’est en équilibre précaire en<br />
raison des dissonances générées<br />
par les cris, les colères, les<br />
révoltes. Qui d’autre aurait pu<br />
nous faire ressentir le poids des<br />
regards, l’insoutenable que peut<br />
représenter la pitié devant ce<br />
que « ces pauvres gens » doivent<br />
vivre au quotidien ?<br />
Gérard apprend le décès de son<br />
frère… J’imagine, connaissant<br />
Gérard, que le silence fit son<br />
chemin afin d’apprivoiser les<br />
souvenirs qu’il nous offre ici<br />
sans recourir à l’ablation des<br />
situations pénibles. C’est<br />
joliment conté, dénué d’inutiles<br />
larmoiements. Oui, c’est en<br />
cela que réside le talent… Une<br />
histoire certes, une œuvre<br />
certainement. Au-delà du<br />
témoignage offert par ce<br />
roman, la qualité d’écriture<br />
mérite notre attention.<br />
« Tête de paille » : quel joli titre<br />
pour saluer, que dis-je, pour<br />
rendre hommage à un trop plein<br />
de tendresse. J’avoue avoir été<br />
séduit par l’honnêteté des<br />
propos. Loin d’être fleur bleue,<br />
ce n’est pas qu’un simple récit, au<br />
contraire, tête de paille est, à<br />
mon regard une œuvre de<br />
référence. Merci, Gérard Glatt<br />
de nous parler de ce frère que<br />
vous aimiez. Un être qui ne<br />
demandait à la vie que l’harmonie<br />
que nous fréquentons à notre<br />
échelle, je veux dire : l’essentiel,<br />
les rires quand ils éclatent, les<br />
joies qui se présentent, le lever<br />
du soleil et le simple plaisir de se<br />
savoir vivant.<br />
De ce morceau de vie j’en<br />
retiendrai cette morale : le<br />
dérangement d’un regard appuyé<br />
quand il se présente dépasse<br />
l’humiliation de la pitié quoique,<br />
je crois qu’en vérité cette pitié<br />
révèle le soulagement de n’être<br />
en rien concerné. En sommesnous<br />
certains ? Encore faudrait-il<br />
pouvoir définir ce qu’il convient<br />
de considérer "normal"… « Tête<br />
de paille » mérite, je crois, de<br />
faire partie des leçons de morale<br />
faisant partie des cursus<br />
scolaires. Un livre ? Non, une<br />
œuvre qui définit la vie, ses<br />
difficultés et sans vouloir s’en<br />
cacher, approche la faiblesse de<br />
chacun, écorche le verni de<br />
l’éducation. La perfection n’est<br />
pas de ce monde, chacun à droit à<br />
ses faiblesses, à ses échecs et<br />
c’est tant mieux si ces derniers<br />
peuvent nous amener les<br />
éléments nécessaires à notre<br />
amélioration.<br />
Enfin, pour conclure cette<br />
chronique je ne puis que<br />
remercier l’écrivain Gérard Glatt,<br />
car ici, entre les mains je ne<br />
découvre pas un livre ni un récit,<br />
je m’abreuve à la source d’une<br />
œuvre qui ose partager des<br />
propos que nous serions ignobles<br />
d’ignorer. « Tête de paille » est<br />
probablement le plus beau cadeau<br />
que j’aurai reçu au cours de<br />
l’année 2020, merci, Monsieur.<br />
Philippe De Riemaecker
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Lia CAPMAN « Du sel dans les oreilles » Éditions Academia/L’Harmattan<br />
Ce samedi 19 septembre 2020, par un bel après-midi ensoleillé, notre chroniqueuse<br />
Anne Ledieu a eu le plaisir de rencontrer Lia Capman, en compagnie de son amie, la<br />
photographe Bernadette Mergaerts, à l’occasion du Parcours d’<strong>Art</strong>istes à Ixelles. Anne<br />
a profité de l’occasion pour interviewer Lia célébrant la sortie de son premier récit<br />
destiné aux adultes, Du Sel dans les oreilles, récemment paru aux Éditions Academia/<br />
L’Harmattan.<br />
Bonjour Lia, et merci de te dévoiler, si tu me permets ce jeu<br />
de mots un peu facile. Comment es-tu venue à l’écriture ?<br />
taine liberté, une distance, l’impression<br />
que les mots sont<br />
moins banals, plus poétiques<br />
aussi. Je me sens plus libre<br />
d’expérimenter. Ceci dit, c’est<br />
un processus laborieux pour moi<br />
que d’écrire en français et, sans<br />
mes correcteurs et correctrices,<br />
je n’oserais jamais présenter un<br />
texte à un éditeur.<br />
Du Sel dans les oreilles n’est<br />
pas ton premier récit, peux-tu<br />
nous parler des précédents, du<br />
suivant, Mission Homo Sapiens<br />
(appel aux amateurs : ce<br />
dernier texte, destiné aux 10-<br />
14 ans n’a pas encore trouvé<br />
d’éditeur) ? Caches-tu<br />
d’autres projets littéraires au<br />
fond de tes tiroirs secrets ?<br />
Prix : 13,50 €,<br />
disponible sur commande chez<br />
votre libraire préféré ou<br />
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Academia :<br />
https://www.editions-academia.be<br />
J’ai commencé à écrire lorsque<br />
je travaillais au Musée<br />
d’Afrique Centrale à Tervuren,<br />
l’Africamuseum d’aujourd’hui.<br />
Ma mission y était de<br />
traduire et d’écrire un guide<br />
pour les visiteurs. C’est en me<br />
promenant dans les salles consacrées<br />
aux animaux empaillés<br />
qu’une histoire pour les enfants<br />
m’est venue : Paulette la coquette<br />
et Johnny l’oryctérope. Il<br />
s’agit d’un jeune hippopotame<br />
femelle, jaloux de la beauté de<br />
certains animaux de la jungle et<br />
en prise avec d’autres questions<br />
existentielles. Mon amie, la<br />
chanteuse et illustratrice Françoise<br />
Breut, a bien voulu illustrer<br />
cet album pour les tous<br />
petits. Alice Éditions était la<br />
première maison à laquelle<br />
j’avais envoyé mon manuscrit,<br />
sans trop y croire. À mon grand<br />
étonnement, ils se sont tout de<br />
suite montrés partants pour<br />
l’éditer.<br />
Forte de ce premier succès, j’ai<br />
eu l’impression complètement<br />
fausse qu’il suffisait d’écrire,<br />
d’envoyer son manuscrit pour<br />
être publié ! Cela ne s’est plus<br />
révélé aussi facile par la suite, et<br />
je pourrais tapisser une petite<br />
pièce (les toilettes, par exemple)<br />
avec les lettres types de refus<br />
qui commencent très souvent<br />
par : « Malgré les qualités évidentes<br />
de votre manuscrit, nous<br />
avons le regret de vous informer<br />
qu’il ne correspond pas à notre<br />
ligne éditoriale. » J’ai donc des<br />
tiroirs remplis d’histoires non<br />
publiées ou non publiables.<br />
Mais la raison principale qui<br />
m’a motivée à prendre la plume<br />
est Django, mon beau-fils, qui<br />
adorait les histoires et m’en<br />
réclamait quotidiennement. Je<br />
lui en racontais une, puis c’était<br />
son tour. Comme je m’embrouillais<br />
souvent et que mes<br />
chutes n’étaient pas au top, je<br />
me suis mise à les écrire avant<br />
de les lui présenter… En plus,<br />
en tant que traductrice, je me<br />
sentais parfois un peu frustrée<br />
de toujours m’occuper des<br />
textes des autres.<br />
Ta langue maternelle est le<br />
néerlandais. Pourquoi écrire<br />
en français ?<br />
C’est une question que je me<br />
pose très souvent. Il me semble<br />
qu’il y a deux raisons à cela.<br />
D’une part, j’ai toujours été<br />
entourée d’enfants francophones<br />
(mon beau-fils et mes neveuxnièces)<br />
et c’est bien eux que<br />
j’avais en tête quand j’écrivais.<br />
D’autre part, j’ai toujours eu<br />
l’impression qu’écrire dans une<br />
autre langue me donne une cer-<br />
En fait, Du sel dans les oreilles<br />
est mon premier livre pour<br />
« grandes personnes », même<br />
s’il ne s’agit pas d’un roman,<br />
mais bien d’un journal de bord,<br />
donc d’une histoire vécue.<br />
J’ai remarqué un phénomène<br />
curieux : en voyant grandir<br />
Django et les enfants qui m’entouraient<br />
et en avançant un peu<br />
en âge moi-même, mes livres<br />
se sont tout naturellement tournés<br />
vers un public de plus en<br />
plus « âgé ».<br />
Après Johnny et Paulette, j’ai<br />
donc écrit un petit roman pour<br />
lecteurs débutants Les évadés<br />
du tiroir, une histoire de cafards<br />
en soif de liberté (édité<br />
par Jacques Chaboud de Magnard),<br />
puis, dans la même<br />
veine, l’histoire d’un lombric<br />
hypocondriaque intitulée Herbert<br />
Superver.<br />
C’est alors qu’un éditeur m’a<br />
fait remarquer que les animaux
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humanisés ne se vendaient<br />
plus et que je ferais bien de<br />
m’occuper de héros humains<br />
au lieu d’humaniser les animaux…<br />
J’étais choquée par<br />
ses propos, car, pour moi, il y<br />
a une universalité dans les<br />
histoires qui mettent en scène<br />
des animaux, en plus, elles se<br />
révèlent souvent plus ludiques<br />
et plus drôles. Mais il m’a bien<br />
fallu avouer que ce thème<br />
n’attire que fort peu les préadolescents<br />
et les ados.<br />
C’est alors que j’ai osé l’aventure<br />
de l’autoédition avec Les<br />
Princesses peureuses, en collaboration<br />
avec Françoise<br />
Breut, Luc Rambo et Stéphane<br />
Schrevens. Il s’agit d’un livre<br />
audio avec des héroïnes très<br />
humaines. Une très chouette<br />
expérience !<br />
En parallèle, je terminais une<br />
histoire qui parlait du voyage<br />
d’un grain de sable qui m’a<br />
valu une bourse de résidence<br />
de la Communauté française<br />
pour aller écrire à Rome pendant<br />
quelques mois. Le Carnet<br />
de voyage d’un grain de sable<br />
a fini par trouver un éditeur en<br />
Grèce, et j’ai profité de mon<br />
temps en Italie pour créer mon<br />
premier héros humain, ou<br />
presque : l’apprenti fantôme<br />
Udolpho, jeune spectre aussi<br />
ambitieux que peureux : Moi,<br />
Udolpho, apprenti fantôme. Et<br />
ça a marché. L’Harmattan a<br />
édité cette histoire et la suivante<br />
qui se déroule au musée<br />
d’Afrique et qui combine animaux<br />
empaillés et humains :<br />
« Étrange Safari au musée de<br />
Tervuren », illustrations de<br />
Françoise Rogier, L’Harmattan).<br />
Récemment, j’ai écrit une<br />
histoire pour préados Mission<br />
Homo Sapiens qui raconte la<br />
visite de la première extraterrestre<br />
sur Terre.<br />
Aujourd’hui, je travaille sur<br />
une idée de polar bruxellois,<br />
« Kanal », qui se déroulera en<br />
partie dans la ville souterraine<br />
et le long du canal. Enfin, une<br />
fiction pour adultes !<br />
Qui est à l’origine de cette<br />
superbe couverture ?<br />
La couverture a été réalisée<br />
par ma sœur Greta, qui habite<br />
près de la mer sur l’île de Corfou<br />
et qui a donc bien pu étudier<br />
le ressac. J’ai dû un peu<br />
lui forcer la main, car, en tant<br />
que graphiste et peintre, elle<br />
était convaincue de son inca-<br />
pacité à créer une illustration<br />
pour la couverture d’un livre.<br />
Finalement, elle a réalisé une<br />
peinture à l’huile qui, à mon<br />
avis, colle très bien à l’histoire.<br />
Une énorme vague et un<br />
tout petit bateau…<br />
Peux-tu nous expliquer la<br />
genèse de Du Sel dans les<br />
oreilles et son parcours jusqu’Academia<br />
?<br />
Le capitaine et moi nous<br />
sommes lancés dans la navigation<br />
il y a huit ans, et on n’y<br />
connaissait rien de rien. On<br />
s’imaginait que la voile s’apprenait<br />
sur le tas, comme le<br />
potager. On en a bavé, surtout<br />
moi, puisque j’ai développé ce<br />
qu’on pourrait appeler une<br />
phobie du vent : angoisses,<br />
mésaventures, situations burlesques<br />
à gogo… J’ai alors<br />
décidé de noter chaque soir les<br />
expériences de la journée dans<br />
le journal de bord : c’était ma<br />
bouteille à la mer du Nord.<br />
Je me suis mise à lire les entrées<br />
à voix haute au capitaine.<br />
Constatant que ça le faisait<br />
rire, l’idée d’une publication<br />
m’est venue. J’ai remarqué<br />
que la littérature maritime est<br />
peuplée de héros masculins qui<br />
se prennent très au sérieux et<br />
qu’en plus, c’est un univers<br />
souvent dénué d’humour et de<br />
femmes… Il me semble aussi<br />
qu’on lit très peu sur le côté<br />
déplaisant de la plaisance et<br />
que l’idée de « voile égale<br />
liberté » est, pour une grande<br />
partie, un mythe. Je dois pourtant<br />
avouer qu’à la fin de cette<br />
aventure, j’ai moi-même entendu<br />
l’appel du large…<br />
Une fois sur la terre ferme, j’ai<br />
pas mal retravaillé le texte,<br />
puis je l’ai envoyé à deux ou<br />
trois maisons d’édition.<br />
Academia m’a alors invitée à<br />
un speed-dating littéraire à<br />
l’automne dernier, mais n’a<br />
pas retenu le texte pour la<br />
collection « Évasion ». Par<br />
contre, ils m’ont proposé de l’éditer dans la collection<br />
« Littérature ». Et le voilà !<br />
Nous allons terminer cette interview par un petit extrait,<br />
si tu veux bien, Lia.<br />
« Au cours de nos périples, on a rencontré quatre catégories<br />
de plaisanciers :<br />
Ceux pour qui leur bateau est un chalet de vacances ou<br />
une caravane aquatique. Leur pont est leur terrasse, idéale<br />
pour prendre l’apéro. Ils ne quittent jamais le port, sauf en<br />
voiture.<br />
Ceux qui sortent deux ou trois fois par an, par temps<br />
calme et ensoleillé. Le reste de l’année, ils se contentent<br />
d’astiquer le pont sous l’œil critique d’un petit chien hargneux,<br />
le véritable maître à bord.<br />
Ceux qui auraient été plus heureux avec un bateau à<br />
moteur. Pour eux, les voiles sont superflues et restent bien<br />
pliées, dans les cales.<br />
Ceux qui naviguent vraiment, toutes voiles dehors,<br />
même par plus de 3 beaufort.<br />
On se trouve sans doute à cheval sur la première et la quatrième<br />
catégorie. »<br />
© Academia, 2020<br />
Merci à toi, Lia. Bon vent et beaucoup de succès à Du<br />
Sel dans les oreilles.<br />
© Interview, Anne Ledieu et Lia Capman,<br />
septembre 2020
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Evelyne DRESS, une femme ? Oui mais, une femme d’exception.<br />
S<br />
’il est une leçon apprise qui retient mon attention, c’est que la vie réserve moult surprises à<br />
l’instant précis où l’on remet en question l’utilité de ses gesticulations. J’en étais arrivé à cette<br />
étape de ma destinée lorsqu’une rencontre allait m’offrir un clin d’œil, une croisée des chemins.<br />
Il est une chose des plus appréciable au cœur des dialogues, c’est d’oser la spontanéité au risque de<br />
se positionner en opposition à l’avis du plus grand nombre apportant ainsi une brise de fraicheur à la<br />
liberté de penser. Evelyne Dress possède cette franchise, mais pas que, elle offre à son vis-à-vis ce<br />
qui devrait être la norme: « l’écoute ». Alors, dans ces conditions, comment ne pas avoir l’envie d’explorer<br />
le destin de cette femme « hors norme »?<br />
des genres. C’est l’instant<br />
choisi par quelques embruns<br />
formés par les années 1960<br />
pour m’éclabousser de souvenirs.<br />
non-respect, j’avais également<br />
la hantise d’approcher<br />
une artiste inapprochable.<br />
En décrochant le téléphone,<br />
ais qu’est-ce qui m’arrive<br />
? D’où me provient<br />
M<br />
ce tremblement de philosophie ?<br />
C’est que les années s’écoulent,<br />
que mes rides se creusent inexorablement<br />
m’invitant à préférer<br />
le charme à la séduction. D’accord,<br />
mais pourquoi s’étendre<br />
sur la question ?<br />
C’est arrivé comme ça, un matin<br />
de fin d’été alors que les organisateurs<br />
du Salon du livre de<br />
Buzet sur Baïse me proposaient<br />
d’interviewer « leur » invitée<br />
d’honneur à savoir : Évelyne<br />
Dress. Non seulement j’étais<br />
honoré, on peut le comprendre,<br />
mais je découvrais le plaisir<br />
d’effleurer par téléphone une<br />
femme qui bouleversa le cinéma<br />
français, que dis-je, qui secoua<br />
les genres en dépoussiérant la<br />
façon de s’exprimer.<br />
J’ignorais à cet instant précis<br />
que j’allais rencontrer non pas<br />
une artiste éclectique, quoique,<br />
mais l’une de ces personnalité<br />
qui marque votre destin.<br />
Une interview n’est jamais<br />
qu’une acrobatie murement<br />
réfléchie. Il est évident qu’on<br />
laisse libre cours à l’improvisation<br />
et faire croire que les mots<br />
coulent avec fluidité démontre<br />
une longue préparation.<br />
Evelyne Dress, femme cinéaste,<br />
écrivain, peintre et j’en passe,<br />
voici de quoi éveiller ma curiosité<br />
quoique, les sujets demanderont<br />
une attention particulière<br />
car la trotteuse des secondes<br />
n’est pas une alliée qui se laisse<br />
influencée.. Sacré challenge<br />
s’il on n’est pas autorisé à déborder<br />
du temps imparti à notre<br />
intervention.<br />
Côté cinéma, le travail me semblait<br />
d’agréable approche. Au<br />
fil de mes recherches, les souvenirs<br />
fleurissaient à ma mémoire<br />
et les éclats de rire étiolaient ma<br />
concentration lorsque je me<br />
remémorais quelques scènes<br />
Bien que la période se voulait<br />
libertaire, ne nous y trompons<br />
pas, les habitudes restent profondément<br />
enracinées. Les<br />
« mecs » gardent une certaine<br />
frilosité lorsqu’une femme<br />
pousse les portes d’un milieu<br />
plutôt machiste. Certes, les<br />
barricades de 68 étaient depuis<br />
longtemps démantelées. On<br />
récite le mot: « Liberté » en<br />
forme d’incantation comme<br />
s’il fallait exorciser ses doutes.<br />
Des plumes anonymes peinturluraient<br />
les murs d’un slogan<br />
novateur : « il est interdit<br />
d’interdire ». Le monde ne<br />
sera plus le même et pour une<br />
artiste en devenir, la société<br />
devient source d’inspiration.<br />
Evelyne se jette dans ce bouleversement<br />
pour étancher sa<br />
soif de création, sa boulimie<br />
d’innovation. Elle garde à<br />
l’esprit qu’il faut que le résultat<br />
soit beau, sublime, dépasse<br />
l’ordinaire afin de démontrer<br />
que tout est possible lorsque<br />
l’on désire calligraphier l’art<br />
en lettres majuscules. Etre<br />
femme exige plus d’énergie<br />
que tout autre, plus de talent<br />
aussi, plus de ténacité, plus de<br />
tout. Evelyne est femme de<br />
volonté, elle sait que la beauté<br />
s’admire, que l’<strong>Art</strong> mérite que<br />
l’on innove que l’on étonne,<br />
que l’on franchisse les frontières<br />
de pays inexplorés. <strong>Art</strong>iste<br />
en devenir ? Tout est<br />
relatif si l’on sait qu’en 1970<br />
déjà, Évelyne Dress fait son<br />
apparition à l’écran dans :<br />
« Fusil chargé » de Carlo<br />
Lombardini.<br />
r<br />
evenons à l’interview.<br />
Oui, j’avais le trac du<br />
débutant, j’avais la peur du<br />
je me surpris à trembler.<br />
Les mains moite en raison<br />
de la chaleur, quoi<br />
d’autre ? J’ai écouté les<br />
sonneries s’égrainer jusqu’à<br />
l’instant ou une voix<br />
chaude me répondit sans le<br />
moindre faux semblant. En<br />
quelques secondes à peine<br />
j’oubliais mes craintes, je<br />
percevais une impression<br />
étrange, celle de discuter<br />
comme on le fait en toute<br />
confiance, avec ces amislà,<br />
ces gens que l’on ne<br />
demande qu’à aimer. Amitié<br />
? Voici un mot qu’il ne<br />
faut jamais utiliser à profusion.<br />
trange destin que celui<br />
É de cet enfant né dans<br />
un train arrêté en gare de<br />
Lyon. Prémonition de vie<br />
qui place les premières<br />
respirations sur une voie<br />
qui s’étend vers l’infini.<br />
Gare de Lyon, gare distinguée<br />
par un beffroi, tour<br />
carrée haute de 67 mètres<br />
et portant des cadrans<br />
d'horloge sur ses quatre<br />
faces. L’horloge use le<br />
temps, le temps forge les<br />
destins, les destins se bâtissent<br />
à force de ténacité.<br />
D’actrice Évelyne Dress<br />
devient réalisatrice. Facile<br />
à dire, pas facile à concrétiser,<br />
je veux dire à le faire<br />
avec talent. En 1992
Page 9 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
Évelyne Dress réalise « Pas<br />
d’amour sans amour ».<br />
Facile à écrire, au creux d’une<br />
chronique cependant, dans la<br />
vraie vie, réaliser un film requiert<br />
une énergie incommensurable.<br />
Le cinéma coûte une<br />
fortune, surtout à une époque<br />
où la vidéo n’existe pas. On<br />
utilise de la pellicule et il ne<br />
faut pas être savant pour comprendre<br />
que cette matière est<br />
précieuse. Chaque mètre gaspillé<br />
doit être irrémédiablement<br />
remplacé. Une scène<br />
tournée ne sera visionnée<br />
qu’après développement…<br />
Heureusement pour nous,<br />
Évelyne Dress possède la volonté<br />
de ceux qui savent qu’on<br />
ne peut avancer qu’une fois le<br />
premier but atteint. Le film<br />
terminé, tout reste à faire, il<br />
faut le diffuser. C’est reparti<br />
pour une nouvelle épreuve,<br />
rien ne sera facile, tout se met<br />
en place pour refréner une<br />
œuvre qui va faire exploser<br />
l’audimat, mais pas tout de<br />
suite, le temps, encore lui,<br />
semble vouloir user l’espoir.<br />
Les salles accueillent le film<br />
avec timidité. Le public ne se<br />
bouscule pas au portillon<br />
quoique, disons qu’il s’en sort<br />
sans être ridiculisé cependant,<br />
tout de même, on peut comprendre<br />
que du côté de la création<br />
plane un sentiment de<br />
frustration. 150 000 entrées<br />
comptabilisées en France, pas<br />
mal et cependant, tic tac, tic<br />
tac, le temps aime s’étendre<br />
quand il forge les surprises que<br />
l’on n’attend pas, pas à ce<br />
point, pas quand elles font<br />
exploser le cœur en ce sentiment<br />
étrange lorsque d’un<br />
geste d’amour le public offre à<br />
l’artiste une ovation par télévision<br />
interposée.<br />
En 1995 la chaine France2<br />
diffuse le « Pas d’amour sans<br />
amour ». Hm hm, ce n’est pas<br />
gagné, la grille de programmation<br />
est cruelle, elle place le<br />
film en concurrence avec un<br />
match de football attendu par<br />
de nombreux supporters. Dans<br />
les chaumières les discutions<br />
s’emballent. Il y a le foot que<br />
monsieur ne veut rater sous<br />
aucun prétexte et le film que<br />
madame attend avec impatience.<br />
Quoique ? Combien<br />
de ces messieurs ne rêvent pas<br />
en secret des jolis yeux d’Évelyne<br />
et de son langage révolutionnaire.<br />
Tic tac, tic tac, la<br />
réalisatrice attend, espère, ou<br />
vague à ses occupations maudissant<br />
les heures qui s’éternisent<br />
avant la fin de la projection.<br />
Brrr, à quoi faut-il s’attendre<br />
quand on devine que si on<br />
n’attend rien ce rien cache une<br />
vague pointe d’espoir. « On ne<br />
sait jamais ! ».<br />
Le téléphone sonne… Qui<br />
diable peut vous déranger en<br />
soirée, qui peut vous arracher au<br />
stress en raison de ce match de<br />
foot ? Maudit soit ce ballon<br />
rond qui aspire les sportifs de<br />
salon vibrant pour « leur »<br />
équipe en compagnie d’une pizza<br />
dégoulinant de graisse.<br />
On décroche le téléphone pour<br />
entendre la voix du directeur de<br />
France2… Évelyne ? Je voulais<br />
être le premier à vous le dire…<br />
Dire quoi ? Que le foot a gagné,<br />
que le ballon a emporté tout<br />
espoir d’atteindre le plus grand<br />
nombre ?<br />
J’imagine qu’il a fallu répéter.<br />
Les mots résonnent quelquefois<br />
comme s’ils se plaçaient au cœur<br />
d’une cathédrale.<br />
Pardon ? Combien ?<br />
7 129 080<br />
téléspectateurs,<br />
Avez vous bien entendu ?<br />
Croyez-moi c’est du jamais<br />
vu, vous pouvez<br />
sabler le champagne et<br />
crier « victoire » car vous<br />
avez battu le foot sur<br />
l’échelle de l’audimat.<br />
offrir aux regards des autres.<br />
Evelyne Dress n’a plus rien à<br />
prouver. Elle a joué sur les<br />
planches, joué pour le cinéma<br />
avant de contourner la caméra et<br />
puis ? Et puis la soif de création<br />
ne se tarit jamais. Je l’ai rencontrée<br />
à plusieurs reprises à<br />
l’occasion de salons littéraires,<br />
car oui, Évelyne écrit. Sa plume<br />
est incisive, drôle, troublante.<br />
Ses livres sont surprenants par la<br />
richesse des destins qu’elle peint<br />
avec tendresse mais pas que.<br />
Des destins ? Certes, l’auteure<br />
trempe la plume au cœur de sa<br />
mémoire sans oublier les brulures<br />
du passé. Si Évelyne<br />
Dress ne se cache jamais de sa<br />
Judaïcité, elle le fait avec pudeur,<br />
avec toute la tendresse que<br />
l’on peut offrir sans toutefois se<br />
taire. Elle confiera à ma consœur<br />
« Virginie Rebujean » que<br />
la judaïcité est parfois lourde à<br />
porter en raison du regard des<br />
autres, des sarcasmes, des réflexions<br />
cinglantes. Dress n’est<br />
pas un nom qui ouvre les portes<br />
à la confidence, rares sont ceux<br />
qui devinent ses origines et dès<br />
lors, les langues dérapent et à<br />
force, elles finissent par blesser.<br />
De ces trop rares rencontres je<br />
retiendrai la plaisante compagnie<br />
d’une femme intelligente,<br />
toujours pleine d’empathie envers<br />
ceux qui viennent la rencontrer.<br />
Jamais je n’ai entendu<br />
parole blessante, au contraire…<br />
Le regard franc, elle porte au<br />
fond des yeux l’émerveillement<br />
de l’enfance, les étoiles qui<br />
scintillent comme si elle voulait<br />
partager le bonheur d’être là, en<br />
compagnie de ceux qui l’entourent,<br />
consciente qu’ils sont venus<br />
pour « elle ». Cette façon<br />
de rencontrer chacun avec déférence<br />
cerne le personnage plus<br />
« Pas d’amour sans<br />
amour » vient de mobiliser<br />
la France. Certes,<br />
c’est peut-être exagéré de<br />
comparer ce raz de marée<br />
à une mobilisation, mais<br />
tout de même, l’amour<br />
plutôt que le foot, voici<br />
une symbolique sujette à<br />
controverse.<br />
e succès est avant<br />
C tout celui d’une<br />
femme qui ne s’est pas<br />
contenté d’une tâche réalisée.<br />
Elle s’est levée pour<br />
enfanter une œuvre, elle<br />
l’a offerte comme on offre<br />
ce qu’il y a de plus fort au<br />
creux de sa personnalité<br />
en raison, peut-être, de<br />
l’acceptation de ses fêlures,<br />
de sa fragilité, en<br />
raison de l’Histoire. Elle,<br />
l’actrice, femme de<br />
théâtre, femme consumée que les mots. « Respect »…<br />
par ses rêves, poursuivie<br />
par l’histoire tragique qui<br />
Respect Madame pour ce que<br />
vous êtes, pour votre destin<br />
déchira l’Europe, elle modelé sans concession. Respect<br />
mérite l’ovation en raison<br />
de ce talent que seuls<br />
possèdent les artistes capables<br />
de sublimer les<br />
facettes de vie, toutes les<br />
pour les mots prononcés,<br />
pour ce rire qui raisonne chaque<br />
fois que l’occasion permet de<br />
cristalliser votre plaisir de vivre,<br />
vivre en compagnie des autres,<br />
facettes. Pourquoi avoir tous les autres, ceux qui vous<br />
utilisé le mot aiment et vous vénèrent. Respect<br />
« consumé » ? Quelle<br />
pour le talent que vous<br />
erreur, les rêves ne consument<br />
pas, ils sont des<br />
phares qui éclairent la<br />
modelez sans le moindre essoufflement.<br />
Ainsi se termine une chronique<br />
nuit, des bornes que l’on un peu particulière. Je suis<br />
choisit de suivre, ou pas,<br />
sachant qu’ils offrent la<br />
solitude de son imagination<br />
jusqu’au jour où l’on<br />
ouvre la fenêtre pour les<br />
conscient que l’on devrait écrire<br />
plusieurs centaines de pages si<br />
l’on voulait réellement cerner<br />
une étoile qui brille sans éblouir.<br />
C’est ce genre de détail qui<br />
démontre une certaine « classe »
Page 10 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong>
Page 11 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
Je ne puis que vous inviter à plonger au cœur des œuvres d’Evelyne Dress. Si vous ne lisez pas, si le cinéma n’attire pas votre attention il<br />
vous reste la contemplation. Évelyne peint, Évelyne capture la lumière pour le plaisir de l’éternité.<br />
Philippe De Riemaecker<br />
Sources : http://evelyne-dress.com/<br />
Deux sœurs, Alma et Jessica –<br />
rivales mais inséparables,<br />
éprises de vérité mais capables<br />
de tous les mensonges –, sont<br />
unies au point d’aimer le même<br />
homme, Jacques.<br />
D’été en été dans la maison<br />
familiale, on rit, on pleure, on<br />
chante, on crie, on se jette tout à<br />
la figure, objets, insultes,<br />
« csardas », les remords valant<br />
mieux que les regrets.<br />
Le meilleur ami du chat, c’est l’écrivain, on le<br />
sait.<br />
Evelyne Dress n’échappe pas à la tradition et<br />
nous dévoile quelques anecdotes savoureuses<br />
sur ses rencontres félines.<br />
« Ces êtres silencieux, tantôt émouvants et sages,<br />
tantôt profonds et rebelles, m’ont aidé à panser mes<br />
blessures secrètes. Ils méritaient bien que je leur<br />
consacre quelques lignes. » (sortie prévue le 13<br />
novembre 2020.<br />
Les livres d’EVELYNE DRESS<br />
sont disponibles chez votre libraire ou en ligne :<br />
http://www.editions-glyphe.com/auteur/evelyne-dress/
Page 12 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
CINEMA<br />
1992 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR » d’Evelyne Dress<br />
avec Patrick Chesnais, Jean-Luc Bideau, Aurore<br />
Clément, Gérard Darmon, Dora Doll, Michel<br />
Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya Lopert, Cécile<br />
Pallas, Jacques Penot, Pascale Rocard, Valérie Steffen,<br />
Carole Brenner, Virginie Darmon<br />
1986 « LE SOLITAIRE » de Jacques Deray d'après Alphonse<br />
Boudard<br />
avec Jean-Paul Belmondo, Pierre Vernier, Michel<br />
Creton, Michel Beaune,<br />
1984 « BASTILLE » de Rudolph van den Berg<br />
avec Derek de Lint, Geert de Jong, Dora Doll, Pierre<br />
Vial<br />
« VIVE LE FRIC » de Raphaël Delpard<br />
avec Daniel Prévost, Raphaël Delpard, Hubert<br />
Deschamps, Jacques Legras, Jacqueline Duc, Patrice<br />
Melennec<br />
1983 « SARAH » de Maurice Dugowson<br />
avec Gabrielle Lazure, Jacques Dutronc, Jean-Claude<br />
Brialy, Léa Massari, Jean-Claude Dauphin, Gabriel<br />
Yared, Heinz Bennent<br />
« LA NUIT DE VARENNES » Il mondo nuovo d'Ettore Scola<br />
avec Marcello Mastroianni, Jean-Louis Barrault,<br />
Hanna Schygulla, Jean-Claude Brialy, Andréa Férréol,<br />
Jean-Louis Trintignant, Daniel Gélin, Hugues Quester,<br />
Harvey Keitel, Michel Piccoli, Michel Vitold, Dora<br />
Doll<br />
1981 « LE GUEPIOT » de Joska Pillissy<br />
avec Bernard Fresson, Georges Poujouly, Emile<br />
Montgenet, Juliette Mills<br />
« PUTAIN D'HISTOIRE D'AMOUR » de Gilles Béhat<br />
avec Richard Berry, Mirella D'Angelo<br />
1980 « LA FLAMBEUSE » de Rachel Weinberg<br />
avec Léa Massari, Laurent Terzieff, Gérard Blain<br />
« LA PETITE SIRENE » de Roger Andrieux d'après Y.<br />
Dangerfield<br />
avec Philippe Léotard, Laure Alexis, Marie Dubois,<br />
François Dyrek<br />
1979 « LE DIVORCEMENT » de Pierre Barouh<br />
avec Michel Piccoli, Léa Massari, Christine Murillo,<br />
Catherine Lachens, Jean-Roger Milo, Anne Lonberg,<br />
Stefania Vial, Jean-Claude Bouillon<br />
« ET LA TENDRESSE ?... BORDEL ! » de Patrick Schulmann<br />
avec Bernard Giraudeau, Anne-Marie Philipe, Jean-<br />
Luc Bideau, Roland Giraud, Katia Tchenko, Marie-<br />
Catherine Conti, Régis Porte, Virginie Vignon, Léo<br />
Campion, Etienne Draber, Alain Duclos<br />
1976 « LA FETE SAUVAGE » (Documentaire) de Frédéric<br />
Rossif<br />
avec Myriam Mézieres<br />
« MADAME CLAUDE » de Just Jaeckin a<br />
avec Françoise Fabian, Dayle Haddon, Maurice Ronet,<br />
Marcel Dalio, Klaus Kinski, Murray Head, François<br />
Perrot, Jean Gaven, André Falcon, Pascal Greggory,<br />
Vania Vilers, Robert Webber<br />
1972 « BEAU MASQUE » de Bernard Paul<br />
avec Catherine Allégret, Dominique Labourier, Luigi<br />
Diberti, Gaby Sylvia, Jean-Claude Dauphin, Massimo<br />
Serato, Andrée Tainsy<br />
« LE GANG DES OTAGES » d'Edouard Molinaro<br />
avec Bulle Ogier, Bernard Lecoq, Gilles Segal, Daniel<br />
Cauchy<br />
1971 « RAPHAËL OU LE DEBAUCHE » de Michel<br />
Deville avec Maurice Ronet, Françoise Fabian,<br />
Brigitte Fossey, Jean Vilar, Anne Wiazemsky, Jean-<br />
François Poron, Jacques 2<br />
TELEVISION<br />
1988 « LES CHERUBINS NE SONT PAS DES ANGES »<br />
(Les cinq dernières minutes II)<br />
avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Jean-François<br />
Garreaud, Raoul Billerey<br />
1987 « UNE PAIX ROYALE » (<br />
Les cinq dernières minutes II)<br />
avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Henri Virlojeux<br />
1986 « LE BORD DES LARMES » de Jacques Fansten<br />
avec Anny Duperey, Paul Barge, François Dunoyer,<br />
Dimitri Peaucelle, Penelope Schellenberg, Jacques<br />
Denis, Massimo De Rossi, Eric Frey<br />
« FLORENCE OU LA VIE DE CHATEAU » de<br />
Serge Korber avec Annie Girardot, Jean-Luc Bideau,<br />
Jean-Pierre Darras, Sophie Carle, Roger Carel,<br />
Ginette Garcin, Georges Wilson, Alain Doutey,<br />
Vania Vilers, Patrick Préjean, Alexandra Lorska<br />
« POUR QUI SONNE LE JAZZ »<br />
(Les cinq dernières minutes II)<br />
avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Eddie<br />
Constantine<br />
1985 « VOUS ETES AVEC MOI VICTORIA » de Claude<br />
Barma<br />
avec Ludmilla Mikaël, Jean Sorel, Jean-Pierre Cassel,<br />
Béatrice Agenin, Monique Chaumette, Michel<br />
Beaune, Roland Bertin, Jean Topart<br />
1982 « LA COULEUR DE L'ABIME » de Pascal Kané<br />
avec Jean-François Stévenin, Sagamore Stévenin<br />
« LE FEMININ PLURIEL » de Marcel Camus<br />
avec Dany Carrel, Caroline Grimm, Patrick<br />
Guillemin, Christiane Jean, Jean-Luc Moreau, Marilu<br />
Tolo<br />
1981 « GASTON LAPOUGE » de Franck Apprédéris<br />
avec Eddy Mitchell, Jacques Villeret, Jacques<br />
François, Marc Chapiteau, Germaine Delbat, Aïna<br />
Walle, Carol Brenner, Julie Margo, Jacques Richard,<br />
Jacques Rispal, André Badin<br />
1979 « LE SURMALE » de Jean-Christophe Averty<br />
avec Pierre Massimi, Clémentine Amouroux,<br />
Bernard Cara, Nicole Evans, Yves Gabrielli, Maurice<br />
Travail, Michel<br />
1977 « CLAUDINE S'EN VA » d'Edouard Molinaro d'après<br />
Colette<br />
avec Marie-Hélène Breillat, Georges Marchal, Lyne<br />
Chardonnet, Gérard Hérold, Marion Game,<br />
Catherine Samie, Dominique Basquin, Jean Desailly,<br />
Henri Attal, Brigitte Bellac, Anita Boulier, Evelyne<br />
Broussolles, Béatrice Agenin<br />
« DOSSIERS DANGER IMMEDIAT » de Claude<br />
Barma avec Anna Karina, Jean- Pierre Darras, Ewa<br />
Swann, Gisèle Grimm, Myriam Boyer<br />
1976 « BONJOUR PARIS » de Joseph Drimal<br />
avec Michel Auclair, Paul le Person, Daniel Gélin,<br />
Françoise Brion, Paula Moore, Christine Dejoux, Jean<br />
-Jacques Moreau, Marcel
Page 13 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
Dalio, Marco Perrin, Frank David, Patrick Raynal 3<br />
VOS REVES » de Gérard Gozlan<br />
« LE MAL JOLI » de Jean-Christophe Averty<br />
« NE LE DITES PAS AVEC DES ROSES » de Gilles<br />
Grangier avec Erick Colin, Agathe Natanson, «<br />
Brigitte Auber, Colette Castel, Mireille Audibert,<br />
Bernadette Lange<br />
« LES NOUVEAUX VAMPIRES » de Claude Barma<br />
avec Jean-Pierre Darras<br />
« LES PETITS D'UNE AUTRE PLANETE » (<br />
Les cinq dernières minutes II)<br />
avec Jacques Debary, Marc Eyraud, Robert Dalban,<br />
Marcel Dalio<br />
1973 « LE PROVOCATEUR » de Bernard Toublanc-Michel<br />
avec Erick Colin, Jacques Aveline, Gérard Ismaël,<br />
Patricia Lesieur, Axelle Abbadie, Fernand Berset,<br />
Gianni Esposito, Sylvie Joly, Claire Maurier,<br />
Christine Minazzoli, Grégoire Aslan<br />
1972 « MAIGRET EN MEUBLE » de Claude Boissol d'après<br />
Georges Simenon<br />
avec Jean Richard, François Cadet, Mony Dalmès,<br />
Evelyne Buyle, Barbara Laage, Annick Alane,<br />
Philippe Brigaud<br />
« LA DEMEURE MYSTERIEUSE » (Arsène Lupin) de Jean-<br />
Pierre Desagnat<br />
avec Georges Descrières, Yvon Bouchard, Marika<br />
Green, Guy Grosso, Héléna Manson<br />
1971 « ARSENE LUPIN » de Marcello Baldi, Tony Blaad<br />
avec Georges Descrières, Catherine Rouvel, Roger<br />
Carel, Henri Virlojeux, Bernard Giraudeau, Nicole<br />
Calfan, Marthe Keller, Daniel Gélin, Thérèse Liotard,<br />
Nadine Alari, Pascale Roberts, Monique Tarbès<br />
1969 « NOTRE ENFANT N'EST PAS COMME LES<br />
AUTRES » (SUISSE) de Hans Peter Roderer<br />
« SALLY » (SUISSE) de Marcel Hoën<br />
THEATRE<br />
1989 « LE BOUCHER »<br />
de Alina REYES au Bataclan avec RUFUS<br />
1986 « LARGO DESOLATO »<br />
de Vaclav HAVEL Théâtre La Bruyère<br />
1973 « LE QUICHOTTE »<br />
Cour d'honneur Festival d'Avignon avec RUFUS<br />
1972 « LE MARCHAND DE VENISE »<br />
Théâtre Edouard VII avec Claude DAUPHIN<br />
COMÉDIE MUSICALE<br />
1979 « DANSE TOUJOURS, TU M’INTERESSES »<br />
Théâtre des Mathurins<br />
1977/1978 « PLANTONS SOUS LA SUIE »<br />
(comédie musicale) Café de la gare<br />
MUSIC-HALL ET CAFE-THEATRE<br />
1970 « LES AVENTURES D’AUBERGINE »<br />
One woman show<br />
1972/1981 « COMMENT ÇA VA SUR LA TERRE ? »<br />
Spectacle poétique<br />
1982 « LE RIVE DROITE »<br />
Cabaret avec Michel Leeb, Jean Guidoni<br />
ANIMATRICE TV<br />
1987 « ENTREZ SANS FRAPPER »<br />
avec Christian Barbier<br />
REALISATRICE<br />
CINEMA<br />
1993 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR »,<br />
adapté de « Pas d’amour sans amour » (Plon)<br />
avec Patrick Chesnais, Evelyne Dress, Jean-Luc<br />
Bideau, Aurore Clément, Gérard Darmon, Dora<br />
Doll, Michel Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya<br />
Lopert, Cécile Pallas, Jacques Penot, Pascale<br />
Rocard, Thierry Rey.<br />
Grand Prix du Festival du Film au Féminin de<br />
<strong>Mars</strong>eille<br />
Grand Prix du jury au Festival International de<br />
Prague<br />
Sélectionné pour les Golden Globes en 1994<br />
2013 « JE LE VEUX »,<br />
adapté de « La maison de Petichet » (Plon)<br />
DOCUMENTAIRE<br />
2002 « RANGOON »<br />
CLIPS DE CHANSONS<br />
PICTOMUSIC/distribution WAGRAM<br />
2001 « LE SUD » Nino Ferrer<br />
« CHANSON POUR L'AUVERGNAT » Georges<br />
Brassens<br />
« POUR MOI LA VIE VA COMMENCER » Johnny<br />
Hallyday<br />
« SUR MA VIE »Charles Aznavour<br />
« LES SABOTS D'HELENE » Georges Brassens<br />
« PUTAIN DE TOI »Georges Brassens<br />
« LE PREMIER PAS » Claude-Michel Shöenberg<br />
« LE JARDIN D'HIVER » Henri Salvador<br />
« LES CHAMPS ELYSEES » Joé Dassin<br />
« FIDELE » Charles Trenet<br />
« TU TE LAISSES ALLER » Charles Aznavour<br />
« LE PARAPLUIE » Georges Brassens<br />
« WOMAN IN LOVE » Barbra Streisand<br />
« L'ETE INDIEN » Joé Dassin<br />
ECRIVAIN<br />
2013 « UN CHATEAU DANS LA BRUME » (roman)<br />
ALPHEE-JEAN-PAUL BERTRAND<br />
2009 « LE RENDEZ-VOUS DE RANGOON » (roman)<br />
PLON<br />
2001 « LES TOURNESOLS DE JERUSALEM » (roman)<br />
30 000 exemplaires<br />
1996 « LA MAISON DE PETITCHET » (roman)<br />
25 000 exemplaires<br />
1993 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR » (roman)<br />
30 000 exemplaires<br />
POCKET<br />
2004 « LES TOURNESOLS DE JERUSALEM » Roman)<br />
2003 « FORT COMME L’AMOUR » (Roman)<br />
2002 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR » (Roman)<br />
SCENARISTE<br />
2012 « JE LE VEUX»<br />
adapté de son roman « La maison de Petichet » - Plon)<br />
1996 « LA BELLE OMBRE »<br />
(adapté du roman de Michel Quint – Rivages)
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PRODUCTRICE<br />
CINEMA/ S.E.D (Gérante : Evelyne Dress)<br />
1992 « PAS D'AMOUR SANS AMOUR »<br />
avec Patrick Chesnais, Evelyne Dress, Jean-Luc<br />
Bideau, Aurore Clément, Gérard Darmon, Dora<br />
Doll, Michel Duchaussoy, Martin Lamotte, Tanya<br />
Lopert, Cécile Pallas, Jacques Penot, Pascale<br />
Rocard, Thierry Rey.<br />
2001 « NUIT SANS LUNE » d’<strong>Art</strong>an Minarolli<br />
Film franco-albanais, tourné en Albanie, avec des<br />
acteurs albanais.<br />
Sélectionné au Festival du Film méditerranéen de<br />
Montpellier 2004<br />
THÉÂTRE/ARA<br />
1999 « LE BOUCHER » d’Alina Reyes au Bataclan<br />
PEINTRE<br />
1990<br />
OCTOBRE INVITEE D'HONNEUR A MENNECY<br />
(ESSONNE)<br />
FEVRIER<br />
INVITEE D'HONNEUR A EPINAY/SENART<br />
(SEINE ET MARNE)<br />
1989<br />
JUILLET<br />
EXPOSITION PERSONNELLE A FAYENCE (VAR)<br />
FEVRIER<br />
SALON DES INDEPENDANTS AU GRAND<br />
PALAIS<br />
1988<br />
OCTOBRE<br />
ACADEMIE INTERNATIONALE DE LUTECE :<br />
MEDAILLE DE VERMEIL<br />
AVRIL<br />
SALON REVELATION A LA DEFENSE<br />
JANVIER<br />
SALON DES INDEPENDANTS AU GRAND<br />
PALAIS<br />
1897 – Ana Oïzerman a vingt ans lorsqu’elle<br />
rencontre Lucien Dupuis. Convaincus d’être<br />
les deux moitiés d’une même âme, les jeunes<br />
gens se marient en dépit de leurs différences<br />
sociales et religieuses : Ana est la fille d’un<br />
violoniste juif mondialement connu ; Lucien,<br />
le fils d’un riche négociant en vin bordelais,<br />
catholique. Commence alors, pour le couple<br />
éperdument amoureux, une existence<br />
insouciante, pimentée d’une sensuelle<br />
connivence. Mais leur bonheur est<br />
brutalement remis en question…<br />
Comme Ana, Evelyne Dress est née un 1er<br />
août dans un train. Comme son héroïne, elle a<br />
été transportée chez les religieuses dès sa<br />
naissance…<br />
Thérèse est animatrice à la télé.<br />
À trente-trois ans, lasse des fauxsemblants,<br />
des préjugés et de la<br />
superficialité de la vie parisienne, elle<br />
décide de tout plaquer et prend un billet<br />
pour le bout du monde. Le bout du<br />
monde, pour elle, c’est la Birmanie.
Page 16 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
Les perles de ZISKA<br />
Joy Eau ?<br />
Une personnalité lumineuse et du talent, du talent, du talent<br />
L<br />
a vie de Joy Eau n’est pas un long fleuve tranquille. Très jeune, elle<br />
fait face à la maladie, de celle qui limite le corps, mais ouvre le<br />
cœur et l’enthousiasme quand on choisit d’en saisir l’opportunité.<br />
Dans le sillage de ses parents artistes, nourrie d’amour, elle a ouvert une<br />
multitude de portes : art du clown, musique, écriture, dessin, peinture…<br />
mais pas seulement. Joy est aussi titulaire d’une maîtrise en philosophie,<br />
et cela lui va bien. De cette boule à facette talentueuse est née l’idée de<br />
créer une association, l’ASBL Poème vivant qui propose de nouveaux<br />
regards par ses écrits, dessins, séances thérapeutiques, ateliers et<br />
conférences…<br />
P<br />
oème Vivant porte aussi le rêve audacieux de redonner une place à l’écoute et à la respiration de<br />
notre monde intérieur au cœur de nos sociétés, de notre vie sociale, de nos villes et villages en proposant<br />
un lieu, l’Espace du Cœur. Chacun y est le bienvenu pour se mettre à l’écoute de son monde intérieur<br />
et renouer avec son autonomie et la joie d’être vivant, à travers un accueil bienveillant et des jeux créatifs… Se<br />
tourner vers son monde intérieur et entrer à l’écoute de celui-ci est à mes yeux un cadeau précieux que l’humain<br />
est en mesure de se faire pour prendre soin de sa dimension émotionnelle qui, dans la période que nous<br />
traversons, me fait penser à un naufragé terrifié et perdu à la dérive. Se tourner vers soi et s’écouter ne peut<br />
apporter que des bénéfices : imagine… la lumière étant dans ton regard, plus tu t’éloignes de l’objet de tes<br />
craintes plus son ombre s’agrandit, plus tu t’en approches, plus son ombre rétrécit… Lorsque tu poses ton<br />
regard sur cet objet, le voilà qui te surit. Toute ombre a disparu, l’innocence a été vue. Il y a tant de joie à se<br />
rencontrer, s’explorer, s’apprivoiser… Je souhaiterais que chaque ville et commune ouvre son Espace du Cœur et<br />
que tous y bénéficient d’un accès aisé. »<br />
À ceux qui le souhaitent, Joy Eau propose aussi un accompagnement personnalisé, en deux mouvements.<br />
« Le premier mouvement est une expiration, une invitation à oser se laisser glisser dans le creux de la vague. Ce<br />
mouvement d’unification — où l’on accède à rejoindre le vivant en soi malgré l’inconfort — ouvre parallèlement le<br />
cœur et permet finalement de traverser l’impossible…<br />
Le deuxième mouvement est une inspiration, une rencontre avec soi dans la clarté et la lumière. Un peu comme<br />
une eau translucide et sans agitation, on peut percevoir l’être que nous sommes avec plus de finesse. Installer<br />
cette lumière dans notre vie demande un travail de structuration de notre conscience sensible, pour ainsi offrir<br />
à notre vie un ancrage… »<br />
Cerise sur le gâteau, Poème Vivant s’honore désormais d’une chaîne YouTube inspirante : Le corps de joie,<br />
inaugurée en direct le 31 janvier dernier. Au menu « parents/enfants admis » : des échanges autour du handicap<br />
porteur de liberté et un atelier créatif ! N’hésitez pas à aller (re) voir l’événement en rediffusion.<br />
Et… si vous aussi êtes tombés en amour du coup de pinceau de Joy, songez à acquérir ses œuvres, visibles sur<br />
son site, et/ou proposez-lui un partenariat.<br />
À votre tour, donnez de la visibilité à l’association Poème vivant et à la chaîne<br />
YouTube Le corps de Joie.<br />
– Visitez le site internet : https://poemevivant.com/<br />
– Abonnez-vous à la chaîne YouTube Le corps de Joie, aimez et partagez les vidéos :<br />
https://www.youtube.com/channel/UCL7sAX1iUwOEabw5qPnOV1A<br />
– Visitez la page FB, aimez et partagez les publications : https://www.facebook.com/<br />
poemevivant<br />
– Faites un don pour soutenir l’association : BE65 7320 5558 5596<br />
Amis de partout :<br />
Vous disposez d’une salle pour accueillir un Espace du Cœur et/ou souhaitez<br />
bénéficier d’un accompagnement thérapeutique ? Vous aimeriez accueillir Joy pour<br />
animer une conférence et/ou un atelier ? Contactez-la par courriel à l’adresse<br />
poemevivant@gmail.com
Page 17 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
I<br />
l y a des sourires qui éclaboussent le monde d’énergie positive.<br />
Celui de Joy Eau, maman, compagne, illustratrice, conteuse, philosophe,<br />
conférencière et entrepreneuse, révèle son amour du vivant comme sa joie<br />
et sa volonté de créer, car chaque jour est un cadeau.<br />
Joy Eau en 3 questions<br />
ZL : Votre citation préférée ?<br />
J : « La solution ne peut émerger du<br />
même endroit de conscience d’où a<br />
surgi le problème. Va te promener<br />
dans ta joie et lâche prise.<br />
L’homéostasie est un mouvement<br />
naturel de la vie qui te guidera sans<br />
peine et de manière étonnante vers la<br />
solution si tu n’y résistes pas. »<br />
ZL : Dernier coup de gueule ?<br />
J : Poème Vivant a pris un bel élan<br />
ces derniers temps, car son énergie<br />
s’est allégée et fortifiée en même<br />
temps. L’expression authentique<br />
d’une colère longtemps contenue a<br />
libéré mon énergie créatrice. J’avais<br />
posé un interdit sur l’expression de<br />
ma colère parce que j’ai toujours<br />
trouvé ce sentiment destructeur.<br />
Finalement, sa libération non<br />
contrôlée, mais sous une forme<br />
créative m’a rendue à moi-même. Mon<br />
corps m’en remercie et Poème Vivant<br />
prend tout son sens dans cet<br />
épanouissement puisque son leitmotiv<br />
est la respiration de l’espace<br />
intérieur…<br />
ZL : Votre rêve de bonheur ?<br />
J : J’aimerais exister dans une<br />
humanité qui serait comme un<br />
collectif émerveillé du vivant qui<br />
l’habite, intéressé par ses mystères<br />
et ses potentiels. Une super<br />
fraternité d’enfants explorateurs du<br />
vivant… Et puis, profiter dans un<br />
avenir proche d’un logement adapté<br />
avec son atelier pour développer<br />
Poème Vivant à Bruxelles, dans un<br />
endroit calme et à la fois proche de<br />
ma famille et mes amis ! Le pied…
Page 18 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
Les « pause café » de Anne<br />
Entretien avec Georges Gamme<br />
Les prémonitions d’un roman de circonstance.<br />
Bonsoir Georges, merci de m’accorder du temps. Vous êtes l’auteur de « Complot viral », paru il y<br />
a peu chez Fawkes éditions, médecin de formation, un grand amoureux de la nature, des lettres. Et<br />
adepte de peinture...<br />
AL—Quand avez-vous eu le déclic<br />
pour écrire cette histoire qui, ressemble<br />
à la contagion qui parasite<br />
notre quotidien depuis le début<br />
2020 ?<br />
GG—Mon premier objectif était<br />
d’écrire un roman qui parle d’une<br />
pandémie de grippe, plus particulièrement<br />
de la « grippe espagnole<br />
». Mon objectif était de<br />
mettre en lumière les victimes de<br />
la pandémie de 1918-19. En effet,<br />
elle fut ravageuse, survenue au<br />
lendemain de la Grande Guerre et<br />
ses victimes innombrables semblent<br />
les « oubliés de l’histoire ».<br />
J’espérais pouvoir faire éditer<br />
mon roman en 2019, 100 ans après<br />
cette terrible épidémie.<br />
Je ne cacherai pas que je fus interpellé<br />
par la « pseudopandémie<br />
» de 2009. Cette dernière<br />
entraînera le gouvernement<br />
belge de l’époque à investir massivement<br />
dans des vaccins. Ces derniers<br />
n’ont été que peu utilisés en<br />
raison du fait qu’il n’y eut pas de<br />
pandémie, mais une fausse alerte.<br />
Ce roman est passé quelque peu<br />
inaperçu, comme beaucoup parus<br />
dès mars 2020.<br />
AL—En quoi cette épidémie estelle<br />
différente de toutes celles<br />
qui ont frappé l’humanité (peste<br />
noire, peste bubonique, grippe espagnole),<br />
à votre avis ?<br />
GG—En réalité, bien que toutes les<br />
épidémies sont différentes, elles<br />
possèdent un socle commun. Par<br />
exemple, et cela m’a toujours interpellé,<br />
c’est d’observer notre<br />
désarroi et notre impuissance<br />
face à cette pandémie au XXIe<br />
siècle qui rappellent à bien des<br />
égards, celles du Moyen Âge. Excepté<br />
la distanciation,<br />
le confinement et l’absence de<br />
traitement efficace, nous avions<br />
peu de choses à proposer.<br />
Malgré l’intelligence artificielle,<br />
les imprimantes 3D et d’autres<br />
technologies sophistiquées,<br />
nous, les soignants, étions démunis,<br />
surtout au début de la crise<br />
sanitaire.<br />
AL—À la lecture de votre roman,<br />
je me suis sentie interpellée par le<br />
pouvoir des sociétés<br />
pharmaceutiques. Est-il exact<br />
d'affirmer que vos protagonistes<br />
(les deux directeurs des sociétés<br />
pharmaceutiques) sont les esclaves<br />
des investisseurs des sociétés<br />
dans lesquelles ils sont<br />
actionnaires ?<br />
GG—Le roman a comme toile de<br />
fond la mondialisation financière.<br />
C’est un fait bien établi. Si la lecture<br />
de ce roman peut amener une<br />
réflexion, tant mieux.<br />
AL—Que pensez-vous de la politique<br />
de vaccination ? Peut-on<br />
envisager son efficacité contre un<br />
virus qui, comme la grippe, est en<br />
constante mutation ? Je crois<br />
qu'il est juste de penser que les<br />
labos travaillent sur la souche de<br />
l’année antérieure ?<br />
GG—Les vaccins, en général, ont<br />
rendu de précieux services. Pour<br />
ne citer que quelques exemples, je<br />
songe à la polio, à la variole, au tétanos<br />
ou à la rougeole. Ces vaccins<br />
font partie de l’arsenal thérapeutique<br />
de base. Je constate dans<br />
ma pratique - et les pédiatres me<br />
le confirment - une suspicion grandissante<br />
à leur égard. En raison<br />
sans doute, de la conséquence de<br />
situations comme celles que nous<br />
avons vécue en 2009 (pseudopandémie<br />
et achat inutile de vaccins<br />
antigrippe). Cette suspicion<br />
est alimentée par certaines rumeurs<br />
qui circulent sur les réseaux<br />
sociaux.<br />
AL—Vous m’avez confié que dans<br />
votre roman le seul malade qui<br />
rentrait en Belgique aurait normalement<br />
dû mourir. Vous avez été<br />
incapable de le tuer. Qu’est-ce que<br />
ce personnage, à votre avis, désirait<br />
libérer comme message ?<br />
GG—Voilà une expérience curieuse,<br />
en effet. Dans mon idée de<br />
départ, je voulais « frapper »<br />
l’esprit du lecteur en montrant que<br />
de pauvres quidams, symbolisés ici<br />
d’une part par le personnage de<br />
Carlos, le Mexicain d’une bourgade<br />
oubliée, et d’autre part, par Philippe,<br />
un jeune touriste à l’aube de<br />
sa vie, sont fauchés dans la plus<br />
grande indifférence du reste du<br />
monde. Et puis, voilà que, curieusement,<br />
Philippe s’est émancipé de<br />
son créateur pour<br />
modifier son destin. Ce personnage<br />
a pris « vie ». Je ne sais pas s’il<br />
existe un message caché. Par<br />
contre, cela trouble l’écrivain que<br />
je suis, puisque certains personnages<br />
semblent « échapper » à ma<br />
volonté. Cela rend l’écriture et le<br />
roman bien vivants !
Page 19 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
AL—Cette fiction qui, je le rappelle,<br />
a été écrite antérieurement à l’apparition<br />
du SARS COVID-19 à travers<br />
le monde, est à ce point semblable<br />
à ce que nous avons vécu en<br />
2020 que cela en devient presque<br />
effrayant. Qu’en pensez-vous,<br />
Georges ?<br />
GG—Ce qui m’a effrayé et donné<br />
des frissons, c’est de voir apparaître<br />
une pandémie de la même<br />
ampleur que celle évoquée dans mon<br />
roman, qui prend également sa<br />
source en Asie, juste au moment où<br />
je signe mon contrat avec mon éditrice<br />
(décembre 2019). Comme évoqué<br />
dans « Complot viral », mais<br />
aussi dans les lectures scientifiques,<br />
une pandémie n’est pas vraiment<br />
une surprise, mais le fait que<br />
cela soit un coronavirus le fut sans<br />
doute beaucoup plus. La réaction du<br />
corps humain dans certains cas et la<br />
« flambée inflammatoire » décrits<br />
dans le roman rappellent le<br />
Comportement du coronavirus chez<br />
certains patients. Tout cela est effectivement<br />
très étrange<br />
pour l’écrivain.<br />
AL—Dans quelle mesure un État est<br />
-il compétent pour mesurer une épi<br />
(pan)démie, et à quel niveau les<br />
scientifiques peuvent-ils objectivement<br />
mesurer le risque sans se<br />
compromettre, en toute transparence,<br />
par rapport aux sociétés<br />
pharmaceutiques ?<br />
GG—La gestion d’une pandémie est<br />
l’affaire de tous. Cela doit être une<br />
action citoyenne. Au sens premier<br />
de la Cité, on comprend que l’État<br />
et les représentants des citoyens<br />
jouent parfaitement leur rôle. Les<br />
maîtres mots devraient être,<br />
entre autres : anticipation, organisation,<br />
planification, efficacité, efficience,<br />
transparence, solidarité,<br />
bien sûr sous l’éclairage d’experts<br />
scientifiques et médicaux. Nous<br />
eussions pu imaginer un « plan<br />
épidémie » à l’échelle (inter)<br />
nationale, un peu comme il existe<br />
des « plans catastrophes ».<br />
Nous eussions pu appréhender<br />
cette crise avec moins de cacophonie<br />
et plus de moyens<br />
(masques, protection). Dès l’annonce<br />
de l’épidémie asiatique, nous aurions<br />
dû être en mesure d’anticiper le «<br />
plan préétabli » et utiliser au mieux<br />
les ressources. L’absence d’organisation<br />
s’est fait cruellement sentir,<br />
dans les maisons de repos, pour ne<br />
citer que cet exemple. Les<br />
experts n’ont pas un rôle facile, et<br />
réagir à chaud, sous les feux de la<br />
rampe, ne facilite pas leur tâche.<br />
D’autres intervenants, pourtant pas<br />
experts ceux-là, ont désiré, pour<br />
une minute de gloire, donner publiquement<br />
leur avis, souvent peu<br />
éclairé. La « communication » n’a<br />
sans doute pas été optimale. Comme<br />
le suggérait un spécialiste, nous aurions<br />
peut-être dû éviter<br />
de parler de première vague, deuxième,<br />
etc… car cela donnait, à tort,<br />
l’impression au grand<br />
public que nous étions venus à bout<br />
du virus après la première, qu’il y<br />
avait donc rechute ressentie comme<br />
un échec, etc…<br />
AL—Ma dernière question concerne<br />
la couverture que vous avez réalisée<br />
vous-même. Pouvez-vous éclairer<br />
vos lecteurs ?<br />
GG—Je tenais absolument à réaliser<br />
l’illustration de la page de couverture,<br />
car j’avais une idée très précise<br />
de ce que je voulais : styliser<br />
deux virus. En mélangeant un diluant<br />
avec mes couleurs à l’aide d’un<br />
petit bâton de bois, je vis apparaître<br />
deux virus<br />
« spiculés ». Étrange prémonition !<br />
Et puis, de matière spontanée, se<br />
dessinèrent des formes dans<br />
chaque virus pouvant suggérer un<br />
visage, et pas n’importe lequel : celui<br />
de démons ! À vous donner des<br />
frissons. Bon début pour un thriller<br />
!<br />
Encore un tout grand merci de<br />
m’avoir accordé cet entretien,<br />
Georges.<br />
© Georges Gamme, Anne Ledieu, 2020
Page 20 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
Les bonheurs de ZISKA<br />
« Made in Belgium »?<br />
Non peut-être !<br />
P<br />
lus que jamais, l’époque réclame solidarité et humanisme. « Faire » plutôt que<br />
« dire ». C’est ce à quoi s’emploie « Made in Belgium » depuis six ans, en<br />
offrant une vitrine gratuite sur les réseaux sociaux aux entrepreneurs belges,<br />
qu’ils aient le nez dans le chocolat, les livres, la musique, la bière, la peinture,<br />
la maroquinerie ou le sirop de Liège…<br />
L<br />
’homme qui se cache<br />
derrière Made in Belgium<br />
est un passionné, formé au<br />
marketing et à la<br />
communication, il a compris très<br />
vite la futilité d’aller voir ailleurs<br />
si l’herbe était plus verte.<br />
« L’aventure a débuté assez<br />
simplement. Natif du pays, j’ai<br />
ressenti le besoin d’acheter belge,<br />
pour réaliser qu’en fait, j’ignorais<br />
à peu près tout de ce qui s’y<br />
produisait. Et forcément, je ne<br />
devais pas être le seul ! Savezvous<br />
que l’inventeur du sac à main<br />
est belge, tout comme celui de la<br />
praline et des patins à roulettes ?<br />
Et que derrière les trois « w »<br />
d’une adresse Internet se cachent<br />
un Américain et… un Belge ! Et<br />
que… »<br />
Un concept était né. Celui de faire<br />
connaitre au monde (et aux<br />
Belges !) les trésors et talents<br />
nichés en Belgique, bénéficiant de<br />
peu ou prou de notoriété. En<br />
sillonnant le pays, grâce au soutien<br />
de proches, au bouche-à-oreille,<br />
puis au meilleur de Facebook et<br />
des réseaux sociaux, Made in<br />
Belgium a commencé à tisser sa<br />
toile et à créer des ponts.<br />
Marques, artistes, artisans,<br />
Belges d’origine ou non qui<br />
fabriquent ou créent en Belgique,<br />
mais aussi Belges expatriés<br />
œuvrant à l’étranger, se voient<br />
offrir un espace de promotion,<br />
totalement gratuit.<br />
« Pourquoi ne pas vanter son<br />
talent à voix haute ? Le Belge est<br />
trop humble. Nous vivons certes<br />
dans un petit pays, mais nous<br />
produisons tellement… Notre<br />
objectif est de publier tout ce qui<br />
est Made in Belgium ! (…) Nous<br />
avons choisi de nous exprimer en<br />
anglais : trois langues nationales,<br />
c’est beaucoup pour livrer un<br />
message concis et efficace. »<br />
Fort de ses 5000 abonnés et de<br />
ses 3000 followers, Made in<br />
Belgium a le vent en poupe. La<br />
Suite ? La création d’un site<br />
Internet pour abriter la banque<br />
de données qui s’étoffe de jour en<br />
jour, et aussi développer une<br />
boutique en ligne.<br />
« Un moteur de recherche<br />
puissant permettrait à l’auteur de<br />
trouver l’illustrateur de son livre,<br />
au confiseur son spécialiste en<br />
packaging ou que sais-je encore…<br />
Créer des passerelles, mettre les<br />
gens en contact, initier des<br />
rencontres virtuelles, mais<br />
surtout physiques pour un partage<br />
d’expériences ! Vous imaginez une<br />
tablée avec un chanteur, un<br />
fabricant de cuberdons, un autre<br />
de spiritueux, un ébéniste, un<br />
spécialiste en marketing et un<br />
romancier ? »<br />
Gageons que Made in Belgium<br />
touchera bientôt son rêve du<br />
doigt.
Page 21 <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> Février — <strong>Mars</strong> <strong>2021</strong><br />
ZL : Tout premier coup de<br />
cœur en matière artistique ?<br />
MIB : La BD ! Tintin, Lucky Luke,<br />
Les tuniques bleues, Alix… J’ai<br />
tendance à collectionner, ce qui fait<br />
soupirer ma femme et grincer mes<br />
étagères !<br />
Monsieur Made in Belgium<br />
en 3 questions<br />
ZL : Dernier coup de gueule ?<br />
MIB : Je préfère toujours voir le<br />
verre à moitié plein plutôt que le<br />
verre à moitié vide. Par conséquent,<br />
je pousse mes coups de gueule à la<br />
forme interrogative, pour donner à<br />
réfléchir.<br />
ZL : Votre rêve de bonheur ?<br />
MIB: Avoir un million de « like »<br />
sur FB, rencontrer le développeur<br />
de mon site, devenir une vraie<br />
référence reconnue en Belgique… Et<br />
en vivre.<br />
En pratique :<br />
À votre tour, donnez de la visibilité à Made in Belguim !<br />
Visitez la page FB, « likez » et partagez les publications : https://www.facebook.com/madeinbelgium.be<br />
Amis belges de Belgique ou résidant à l’étranger :<br />
Osez ! Envoyez vos propositions de publications en message privé via FB, Instagram ou par courriel à made.in.belgium@outlook.com<br />
Pour la diffusion de vos événements en « live », songez au crosspostage, cette potentialité autorisant une diffusion simultanée sur la page<br />
FB de Made in Belgium<br />
N’hésitez pas à apposer le logo Made in Belgium sur vos supports promotionnels. Il est disponible sur simple demande.
Un objectif ambitieux….<br />
Faisant suite à une demande croissante de nos lecteurs, il est peut-être temps<br />
d’évoluer vers une version accessible au plus grand nombre.<br />
Malgré notre engagement environnemental, nous ne pouvons ignorer la fracture<br />
élargie par la méconnaissance des outils virtuels. Après mûre réflexion, notre<br />
rédaction se penche sur la réalisation d’une version papier. Une revue réservée<br />
à l’<strong>Art</strong>, distribuée gratuitement auprès de 50.000 ménages… Est-ce<br />
possible ?<br />
Certainement, c’est la raison pour laquelle nous recherchons une ou plusieurs<br />
personnes, indépendantes, sérieuses et de bonne présentation chargées du<br />
recrutement des annonceurs indispensables à la réalisation de ce projet.<br />
Le <strong>Babel</strong>-<strong>Art</strong> en version papier ? Oui, tout est possible si nous fusionnons nos<br />
énergies.<br />
Intéressé à rejoindre notre équipe ?<br />
Envoyez votre CV accompagné d’une lettre de motivation à :<br />
belartitudeasble@gmail.com