ICI MAG - FEVRIER 2021
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• Crise aviaire dans les Landes
Le bec dans l’eau
Chantal et François Marsan sont producteurs de foie gras de canard landais.
Suite à la dernière crise sanitaire, ils viennent de subir un nouvel abattage préventif
de leurs protégés palmipèdes. Nous reproduisons ici des extraits de la lettre ouverte
de Chantal aux autorités.
C’est le coeur gros et les yeux encore embués, que je vous
livre ces quelques lignes pour vous laisser imaginer notre
détresse et notre désarroi. La fête est finie les amis, l’embellie
fût de courte durée. Le fruit de notre travail décimé
en quelques heures, à la poubelle... Il a bon dos le principe
de précaution, tout détruire est la solution la plus évidente.
On subit cela impuissants, la gorge nouée, les jambes coupées
et les larmes qui n’arrêtent pas de couler. Dégoûtés,
écoeurés, vidés. Inconcevable aussi que des intervenants
extérieurs les aient manipulés avec des gestes bien peu
délicats, si habitués à évoluer dans un univers paisible et
intimiste. Quel manque de respect pour nos animaux !
On a un genou à terre mais on se relèvera droits dans nos
bottes, pour continuer le long du chemin que nous nous
sommes tracés avec la conscience tranquille et pour votre
reconnaissance aussi. On vous le promet, un jour, il y aura
de nouveau du foie gras chez Chantal et François ! Et pendant
ce temps là, au lieu de proposer des solutions de
bon sens, on attend que les migrateurs se posent sur la
machine à café tandis que nous, petits paysans, on continue
d’essayer de gagner notre croûte à la sueur de notre
front. Il nous reste la fierté de l’amour du travail bien fait,
au moins, celle-là, ils ne nous la prendront pas. Fichez-nous
la paix et laissez-nous travailler...
À ceux qui se permettent de décider de notre sort et qui
s’auto-procclament les représentants de la filière, on se demande
ce qu’ils vont encore nous pondre comme absurdités.
Nous serions peut-être plus à même de proposer des
alternatives de part notre expérience et notre immersion
au quotidien. Adapter la mesure de la démesure et maîtriser
cette folie des grandeurs. Si on en est arrivé à ce point
de non retour, ça n’est certainement pas de notre faute !
Les mesures radicales n’ont jamais permis de résoudre les
problèmes.
Posez-vous les bonnes questions ! Nous sommes sidérés
par la gestion ubuesque de la situation. Dépeupler les exploitations
et proposer des indemnisations, ça n’est absolument
pas notre but ultime, nous demandons simplement
de pouvoir continuer à exercer notre métier !
Chantal Marsan (pour les soutenir rendez-vous sur
Facebook « ferme chantal et françois marsan » )
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