ICI MAG - FEVRIER 2021

• Quand l’océan ronge la côte
Clap de fin pour les villas jumelles et l’hôtel de la plage
Le littoral de Biscarrosse Plage est en proie à une situation particulièrement sensible avec un
recul du trait de côte de 2 mètres par an en moyenne. A tel point que l’hôtel de la plage et les
villas jumelles menacent de s’effondrer. A grand péril grands moyens ! Rencontre et explications
avec Vincent Bawedin de la Communauté de Communes des Grands Lacs en charge de
ce dossier.
Pourquoi une telle sensibilité à l’érosion quand on sait
que les échanges de sable sont constants et naturels,
vers le large l’hiver et de nouveau vers les plages l’été ?
Ce docteur en géographie, qui fut également chercheur
et enseignant, en parle avec une limpide clarté :
« Biscarrosse est marquée par la dynamique
sédimentaire des passes du
Bassin d’Arcachon, particulièrement
mobile et propice à l’érosion. A cela
il faut ajouter l’impact des tempêtes
successives de ces dernières années ».
Ainsi, la récente tempête hivernale
« Bella » fut d’une telle ampleur que
6 à 8 mètres de côte ont été perdus à
certains endroits. Avec deux conséquences
récurrentes : l’affaissement
de la plage et le recul du pied de dune,
menaçant à très court terme les 3 bâtiments
surplombant la plage centrale.
Face à ce défi géologique, la Communauté
de communes a défini depuis
2018 une stratégie locale de gestion
du trait de côte (SLGT). Son parti-pris :
des actions de lutte dite souple, écartant tout ouvrage
de lutte dite dure comme les enrochement ou les ouvrages
artificiels.
d’un transfert de sable prélevé en limite de la plage
sud et de la DGA, soit de l’aval à l’amont par rapport
au sens du courant. La première opération de 2021 a
eu lieu en janvier dernier et se répétera une fois par
mois de novembre à mai, à marée basse. Au total cela
représente un apport de sable de 70 000 m 3 par an ….
« Et même s’il est repris par la marée, il n’est pas perdu
puisque il est redéployé dans la cellule sédimentaire
qui elle-même alimente les apports en sable ! ».
« La récente tempête
hivernale « Bella » fut d’une telle
ampleur que 6 à 8 mètres
de côte ont été perdus
à certains endroits ! »
La stratégie repose sur 3 axes majeurs. « Il y a tout
d’abord le rechargement en sable sur l’ensemble du
secteur urbanisé de Biscarrosse Plage, soit sur environ
1 km de littoral » précise Vincent. Il s’agit dans les faits
Cette technique de lutte active souple est la moins coûteuse
et surtout la moins nocive par rapport à la dynamique
côtière puisqu’elle n’entrave pas la dérive littorale
et les déplacements naturels de sable. Et pour mesurer
les variations de sable, rien de plus simple : Vincent
Bawedin se munit d’un appareil photo, d’un mètre et
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