GMML MAG #1 - février 2021
Review de l'année 2020 sur les sorties de la scène Black Métal québécois. Entrevues avec Verglas Sanglant, Sorcier des Glaces. Près de 100 albums, démos, EP listés.
Review de l'année 2020 sur les sorties de la scène Black Métal québécois.
Entrevues avec Verglas Sanglant, Sorcier des Glaces.
Près de 100 albums, démos, EP listés.
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AVANT-PROPOS
Depuis de nombreuses années, les groupes métal québécois naviguent
dans l'underground musical.
Nous y avons plongé il y a un peu plus de un an.
À notre grand étonnement, ce monde est beaucoup plus vaste qu'il n'y
paraît. Après un certain temps, on se rend compte des centaines de
ramifications comme de nombreuses rivières et fleuves se dirigeant vers
un même océan vaste. Des groupes émergent de tous les coins de la
provinces, de toutes les saveurs métal.
La diversité est étonnante et que dire du talent !
Il était tout simplement impossible de garder ces trésors au fond de cet
océan.
Après de nombreuses réflexions et démarches, voilà que nous lançons
notre magazine de métal québecois.
Nous espérons que vous l'apprécierez tout autant que nous avons eu le
plaisir de travailler sur ce projet.
Nous remercions tous les groupes qui nous ont fait confiance et qui se
sont prêtés au jeu avec nous.
Andrée Chamaillard
Recherches
Benjamin Poindront
Graphismes et mise en page
Samuel Millette
Reviews
Passionnés et administrateurs de la page GMML prod.
VERGLAS SANGLANT
ENTREVUE
Les origines du groupe, leur parcours et
leur oeuvre musicale
Après quelques changements au sein de votre formation, présentez-nous les
membres actuels de votre groupe.
Kludde aux guitares et à la composition, à l’origine de la formation avec T.
Il gère la logistique des tournées et l’organisation des concerts au Canada.
T est présent depuis le départ avec Kludde et se charge de la batterie et des back vocals.
Il s'est occupé de l’infographie du dernier EP en plus de gérer le groupe avec Kludde.
Valgar à la basse, et à la composition sur les nouvelles pièces. Il a également été notre chauffeur de
van attitré lors du dernier tour au Canada.
Occultus l’Aveugle au chant, et notre pilier du merch en concert.
Et le dernier arrivé KALM à la guitare partie lead, qui apporte sa marque sur les compositions de
ses parties.
Quelques uns de vos membres ont des projets connexes.
Voulez-vous nous en parler ?
T : Heteriik, un miroir grossissant musical qui évolue
dans une ambiance un peu crade, mélancolique,
aliénée. J’y parle de l’humain et de ses carcans, cette
quête perpétuelle du bonheur factice inassouvissable,
des relations corps-esprits avec une maladie mentale.
Premier EP dispo sur bandcamp, à la base pensé pour
être produit sur du vinyle, un format d’écoute
tellement intemporel et vecteur d’émotion plus
sincères à mon sens.
"Heteriik"
Je travaille sur d’autres projets, dont un avec Valgar, un duo de black n’roll old school, BlackStorm.
Valgar joue dans pas mal de groupes, que ce soit en sessions ou en permanent (Brume d’Automne,
Ifernach live, Bane live…). Il est aussi le pilier de Nefaste, un super groupe de raw black tres intense.
KLUDDE
Un tout nouvel album pour Verglas Sanglant, intitulé "Tempête de
Tourments" sorti le 5 juin dernier. Comment s'est déroulé le processus
d'écriture et de création ?
Certaines ont été commencées juste après la première démo, et au final la matière principale
était prête depuis presque 2 ans. Valgar et Kludde ont composé les guitares rythmiques très
rapidement, en moins de 6 mois. Dans la foulée la batterie a été enregistrée en France, pays
de résidence de T. Et après il y a eu un espace-temps de 1 an et demi, avec beaucoup d’autres
occupations perso et pro pour tous, plus des concerts et tournées à monter au Canada et en
France. C’était parfois frustrant pour nous de ne pas pouvoir avancer comme on le souhaitait
sur cette production, mais on a toujours gardé en ligne de mire le fait que nous voulions
produire notre musique qualitativement et bien soigner chaque détail. Nous avons tout de
même décidé de sortir un single pour maintenir l’intérêt, en version numérique seulement en
Juillet 2019, et annoncer aussi nos ambitions de progression. Pour parfaire le schéma que
nous avions dessiné avec Haine et Pestilence version single, nous avons cherché à intégrer un
nouveau membre a la guitare qui allait amener encore plus de profondeur sur les ambiances.
Et voila Kalm qui prend la guitare lead. Encore quelques temps de travail de composition, puis
de mix et voila, tu as le résultat.
Pour résumer je te dirais qu’on avance par à-coups,
notamment parce que réunir le groupe au complet est
parfois délicat avec la distance mais on su tirer parti de
chaque moment où l’on arrive à se réunir pour avancer
très vite. Et la communication est au final très simple
grâce à diverses plateformes internet qui nous aident à
maintenir un lien très fort et échanger quasi
quotidiennement.
Pour le processus d’écriture, c’est assez simple.
Tout est mis en commun, de la définition du thème de la
chanson au choix d’un mot. La dynamique de groupe
l’emporte toujours sur l’individuel, et ça c’est quelque
chose de très particulier, j’aurais instinctivement dit
agréable à vivre et à faire vivre.
"Tempête de Tourments" est sorti
le 5 juin dernier sur les plateformes
d'écoute numérique et disponible au
format physique auprès du groupe.
OCCULTUS
Qu'est-ce qui vous a poussé à relancer l'écriture et poursuivre vers un nouvel
album après quelques années ?
Tout était déjà bien engagé, très vite après la sortie de la
démo. On avait des possibilités de scène avec plus de temps
de jeu, et des premières propositions de tournées alors on
avait besoin de matière.
Et à cette période, nous étions tous les 4 à Montréal, c’était
bien plus aisé de se retrouver une ou deux fois par semaine
quelques heures pour faire avancer les compos et rêver d’un
album! Et avec l’arrivée d’Occultus au chant, on avait besoin
de créer de nouvelles musiques pour qu’il puisse pleinement
ajouter sa pierre à l’édifice.
Un démo, un EP, est-ce qu'un album est à prévoir dans un avenir rapproché ?
C’est sur que l’idée de faire un album complet nous trotte dans la tête depuis un moment déjà.
Mais envisager un futur rapproché est difficilement plausible. Notre façon de fonctionner avec
la distance et notre exigence envers nous mêmes ne laissent pas de place pour brûler des
étapes. Et cultiver la rareté de la sortie pour continuer à susciter de l’intérêt fait parti du credo
de Verglas Sanglant.
Parlez-nous un peu de votre tournée française "Black Alliance"
Pour résumer, c’est une alliance transatlantique. Un pur hasard fait qu’on a discuté avec le
timonier de The Negation, qui cherchait un groupe Québecois pour monter une tournée de
quelques dates en France, le Black Arts Tour et en suivant au Québec. Comme un échange tu
vois. Ça s’est fait principalement en discussion via des messageries, et quelques mois plus tard
on venait jouer pour la première fois à Paris!
Des liens se sont crées avec The Negation, et on a été plus que ravi de pouvoir les accueillir au
Québec en Octobre passé. Les tournées, ce sont de véritables incubateurs à émotions, positives
ou négatives. Avec The Negation, on a eu le feeling tout de suite, que du positif à chaque concert
et pendant les tours. Des frères de tournée quoi. Au point qu’on remet cela avec eux d’ailleurs.
Une nouvelle tournée devait se tenir en Avril, qui est reportée à cause des
événements sanitaires de février 2020.
T
VALGAR
KALM
SORTIES
2020
ALBUMS
PATH OV AMOK
Strangulation Of
Mind
21 octobre 2020
WINTERFOG
Engulfed By The Mist
22 octobre 2020
NORDICWINTER
Requiem
8 avril 2020
NORDICWINTER
Desolation
20 juin 2020
SHEZMU
À Travers Les Lambeaux
29 juin 2020
IFERNACH
The Green Enchanted Forest
Of The Druid Wizard
1er juin 2020
BALLE MOLLE
Crépuscule
8 avril 2020
PRÉCIPICES
L'Entéléchie Du Malheur
14 août 2020
ATSHEN
Winterfog
15 juin 2020
SERMENT
Chante, Ô Flamme De La
Liberté
24 juin 2020
HEXETH
Interval
11 mars 2020
RELOCATE DEPRAVITY
Curse Of Pythia
27 mars 2020
NEIGE ET NOIRCEUR
Bach/Preludium Minor
20 novembre 2020
CIMETIÈRE
Extinction
3 octobre 2020
BLIGHT
Temple Of Wounds
5 juin 2020
NÉFASTE
Alchimie De La Douleur
28 août 2020
AVILI
Herméneutique Du
Vide
1er mai 2020
KEYS OF ORTHANC
Unfinished Conquests
24 juillet 2020
BLOSSE
Loin
20 mars 2020
ALLELIC
À Contre Vent
24 avril 2020
TURPITUDE
Brume Hiémale
8 mai 2020
SORCIER DES GLACES
Un Monde De Glace Et De
Sang
30 octobre 2020
KALDARIACH
L'Entité
18 février 2020
SOMBRE HÉRITAGE
Alpha Ursae Minoris
24 juin 2020
MAUDIIR
Le Temps Peste
7 février 2020
NOIR COMME TON CŒUR
Noir Comme Ton Coeur
12 janvier 2020
HYSTERICAL BLINDNESS
Mysterious Dogma
31 octobre 2020
OSSEMENTS
OSSEMENTS I
15 janvier 2020
OSSEMENTS
OSSEMENTS II
28 octobre 2020
MOULIN BANAL
De Misère & D'Engelures
4 décembre 2020
SEVENTH
Vacarme
10 juillet 2020
KENAZ
Nord Hostile
11 février 2020
AGONIE
La Chute Des Royaumes
4 mars 2020
MYSTÈRE NORDIQUE
...Et L'horizon?
9 avril 2020
MOURNHEL
Unholy Noises
19 juin 2020
NIGHT
Drowned In Darkness
22 mars 2020
SOUPHL
CommérageS
6 mars 2020
NIGHT
Fields Of Fire And Skies Of
Smoke
20 décembre 2020
FROZEN FLESH ORDER
Extra Terrestrial
Terrorism
2020
OUBLIETH
Mornelance
11 décembre 2020
NOBLE DÉCHET
Sorcier De Basse-Fosse
22 décembre 2020
IFERNACH / PAN-AMERIKAN
NATIVE FRONT
Split
1er août 2020
INVUNCHE / IFERNACH
Split
19 octobre 2020
CONIFÈRE
Conifère / Sol Miracula (split)
9 septembre 2020
COMPLOT! / PRIMITIVE
WARFARE
Split
31 janvier 2020
SANCTUAIRE
Vestiges Oniriques -
Compendium
4 décembre 2020
MISTWALKER
It Came From The Past
31 octobre 2020
SORTIES
2020
DÉMOS/EP
IFERNACH
Waqan
2 janvier 2020
NAARTZ
Sombre
15 février 2020
CALMÉGIS LAGNAÉS
Lixis-Tivr-Eftòs
22 février 2020
ANGES DE LA MORT
Where Spirits No More Shine
7 mai 2020
VITRAIL
EP
15 juin 2020
CIEL NORDIQUE
II
18 mai 2020
VERGLAS SANGLANT
Tempête De Tourments
5 juin 2020
HYSTERICAL BLINDNESS
Lead In Veins
4 avril 2020
MORORA
Je Suis Le Rat
11 mars 2020
UMBRARUM TENEBRAE
Rites of Darkness And Dismal
Visions
6 mai 2020
BORÉALYS
Là Où Les Eaux Se
Séparent
20 décembre 2020
BASALTE
L'Excroissance Du Vide
30 octobre 2020
SKUMSTRIKE
Execution Void
14 février 2020
NEURASTHÈNE
7 Offrandes Pour Antares
13 septembre 2020
NEURASTHENE
Revivalisme
15 avril 2020
SUBJUGATE
Crushing The Disloyal
8 juillet 2020
LES INFÂMES
L'Angoissée
4 septembre 2020
THE LIGHTBRINGER
From The Void To Existence
17 juillet 2020
DISSOCIATIVE
Bonheur Malade
19 novembre 2020
TEMPS PERDU
Barricadé
9 octobre 2020
TEMPS PERDU
Débâcle
14 décembre 2020
DRUNGO
Galia
19 janvier 2020
ÉPÉISTES
Murmures Célestes
10 avril 2020
SULFURE
Neurotisme
15 août 2020
HEXETH
Protochasm
28 mars 2020
CLOAQUE
Cloaque
25 janvier 2020
CLOAQUE
Colonne
31 octobre 2020
CIMETIÈRE
La Grande Bataille
9 janvier 2020
CONIFÈRE
Noblesse D"Épée
13 février 2020
DEPARTURE CHANDELIER
Drippimg Papal Blood
13 septembre 2020
MORT AUX GUEUX
De La Croix A L'Ilotisme
8 février 2020
ADULTÈRE
Onirisme Libertin
13 décembre 2020
COURROUX
Courroux
4 février 2020
MYSTÈRE NORDIQUE
Déchirure Psychique
10 octobre 2020
MYSTÈRE NORDIQUE
RUINES CÉLESTES
Drunk Session Noirceur
Ruines Célestes
St-Basile 26 avril 2020
10 septembre 2020
NUÉE ARDENTE
Nuée Ardente
28 avril 2020
RVBBERVVITCH
Bizarre Chaudron
Démoniaque
1er mai 2020
SUBJUGATE
Fyrdman
30 janvier 2020
WŌD
Paragnostic Alignment
Of Scars
septembre 2020
ARCAND
Arcand Démo
13 octobre 2020
ÛKCHEÂNSÂLÂWIT
Tekipuk
2 janvier 2020
HOREB
Horeb
7 février 2020
SPAWNS OF LILITH
Ad Mortem
1er octobre 2020
NOBLE DÉCHET
De Bussiere
5 novembre 2020
NOBLE DÉCHET
Pan
22 août 2020
NOBLE DÉCHET
V
11 septembre 2020
NOBLE DÉCHET
Le Vieux Pacte
1er novembre 2020
SORTIES
2020
SINGLES
CIEL NORDIQUE
Ceux Qui Mènent,
Ceux Qui Suivent
1er juillet 2020
ANTIQVA
Funeral Crown
4 décembre 2020
MISTWALKER
Our Old Haunts
24 mars 2020
MISTWALKER
Medicine Road
11 avril 2020
FORÊT D'HIVER
Nordiques
12 juin 2020
ÛKCHEÂNSÂLÂWIT
A River Of Tears
30 septembre 2020
ÛKCHEÂNSÂLÂWIT
Native Temple Of
Darkness
25 janvier 2020
WINTER'S GRAVE
The First Winter
28 janvier 2020
ÛKCHEÂNSALÂWIT
Tekipuk
11 mars 2020
SAUVAGE
Sauvage
13 juillet 2020
SAUVAGE
Tawiskara
2020
SAUVAGE
Scalpe Tes Ennemis
2020
SORCIER DES GLACES
ENTREVUE
Les origines, leur parcours et leurs influences,
le nouvel album
Pour mieux cerner "Sorcier des Glaces", commençons par le début.
Comment t'es venue l'idée de ce projet et quelles étaient tes
inspirations musicales ?
SDG – Il faut dire que j’ai commencé à être un amateur de musique, disons plus «
extrême » dès l’âge de 11-12 ans! Au départ je recherchais toujours de quoi de plus
rapide, voilent, etc. J’ai rapidement découvert le thrash et le death metal. Je trippais à
découvrir toute sorte de groupes que mes amis ne connaissaient pas à l’époque car
eux étaient plus « mainstream » avec des groupes comme Pantera, Metallica,
Sepultura, etc. Je suis vite devenu un fan de Entombed, Morbid Angel, Death, Carcass
et beaucoup d’autres. Quelques temps après, j’ai entendu parlé du « black metal »,
que je ne connaissais pas du tout. Quelque chose de plus obscure, satanique, où les
membres mettent du corpsepaint.
Je crois que j’ai découvert le black metal lorsque j’ai acheté « A Blaze in the Northern
Sky » en cassette. J’ai fait le saut pas à peu près, car je connaissais très bien
« Soulside Journey » que j’adorais. Je n’ai pas trop aimé « À Blaze… » au départ car je
m’étais fait à l’idée que ce serait quelque chose de similaire à leur premier album.
MAIS… je me suis vite ouvert à cet univers noir que je découvrais peu à peu : je me suis
procuré « De Mysteriis Dom Sathanas » de Mayhem, « Blood Ritual » et
« Ceremony of Opposites » de Samael, « Thy Mighty Contract » de Rotting Christ,
« In The Nightside Eclipse », « Crossing the Fiery Path » de Necromantia.
J’ai littéralement tombé en amour avec ce stype de musique extrême.
Ensuite vint le temps où j’ai formé mon premier groupe Moonlyght à titre de
chanteur/guitariste/compositeur, etc. Nous étions orientés plus comme du
death/doom metal mélodique à l’époque de notre première démo « Midwinter
Melodies ». Mon envie de composer quelque chose de noir, froid, cru n’a fait que
grandir au courant de l’année suivante, on parle de 1996/1997 alors ça y est, je me
suis dit que moi aussi j’étais capable de composer de quoi qui aurait un aura glacial,
très orienté vers ce thème. Avec zéro connaissance au niveau de l’enregistrement, je
me suis tourné vers mon bon ami Éric St-Laurent qui lui, avait un 4-pistes à cassette
Yamaha. C’était parfait! Alors sans technique, sans métronome, je me suis lancé à
enregistrer des riffs de guitares (ce qui allait devenir Snowland).
Mon ami Luc Gaulin qui était également le drummer de Moonlyght, a enregistré
quelques parties de drum (pauvre lui, pas facile à faire sans métronome et des
guitares aigres!) alors il a fait ce qu’il a pu. J’ai moi-même terminé quelques parties de
drum car Luc manquait de temps et moi, je désirais achever ce projet rapidement
pour sortir l’album.
Le Québec a vécu la crise du verglas en janvier 1998, Snowland est sorti cinq mois
après, cette situation hors du commun a-t-elle servi de tremplin
pour l'écriture de ce premier album ?
La fonte des glaces a-t-elle fait naître Le Sorcier ?
SDG – Non pas du tout. Bien-sûr j’ai suivi toute cette crise à la télé comme la plupart des
québécois. Il faut dire par-contre que le climat d’ici m’a toujours influencé depuis le tout
début. C’est un élément très important de mon esprit lorsque je compose de la musique.
Une marche en forêt, peu importe la saison, est très bénéfique pour
influencer quelques riffs.
Sébastien Robitaille
Luc Gaulin
Tu n'as pas chômé au cours de ta carrière, quel est ton album favori et
pourquoi ?
SDG – Chaque album étant une nouvelle réalisation, avec un meilleur mûrissement, je
dirai sans cliché que notre plus récente réalisation « Un Monde de Glace et de Sang » est
sans aucun doute l’album le plus solide et le plus mature de tous. Il va chercher un côté «
old school », plus énergique à mon avis que nous avions sur « The Puressence of Primitive
Forests », mais tout en gardant un aspect plus atmosphérique et mélodique de nos derniers
albums. Notre album éponyme de 2018 a été un solide défi à réaliser également et j’en suis
très fier, mais cet album est spécial du reste de notre discographie pour sa singularité.
Racontes nous quels étaient tes défis des tout premiers enregistrements ?
SDG – Ça c’est une excellente question, car des défis il y en a à chaque enregistrement!
Évidemment, avec les années, j’ai pris énormément d’expérience et acquis
beaucoup de connaissances.
Comme nous ne faisons pas affaire avec des studios « professionnels » ainsi que d’autres
producteurs pour notre musique, cela nous donne beaucoup de latitude et de temps pour
rendre le produit final 100% notre goût. De toute façon, je suis beaucoup trop égoïste et
pointilleux sur les détails pour que quelqu’un d’autre produise Sorcier Des Glaces! Au départ, les
défis étaient évidemment de rendre l’enregistrement cohérent et fluide (Snowland & Moonrise in
Total Darkness). Ces deux albums-là ont été enregistrés à 2 ans d’intervalle (1997 et 1999).
Deux ans sont cependant une éternité quand tu as 18-20 ans! Tellement de choses se passent et
mon expérience de studio avec Moonlyght entre temps avec d’autres producteurs m’ont appris
des trucs, donné des idées pour améliorer la chose avec SDG. Le 4-pistes utilisé pour enregistrer
Snowland limitait de beaucoup ce que je pouvais faire, mixé avec le fait que je ne connaissais
absolument rien de la façon d’enregistrer un album. Peut-être cela a-t-il donné un côté plus naïf
et primaire à Snowland. Ce n’est pas une mauvaise chose pour un premier album cependant.
Deux ans plus tard, nous étions mieux préparés pour enregistrer Moonrise in Total Darkness, et
nous avions un meilleur studio portable (8 pistes) et le producteur qui avait produit la première
démo de Moonlyght nous a aidé pour enregistrer la batterie à Luc, ce qui explique une meilleure
clareté et fluidité au niveau de l’enregistrement.
Préalablement, tu nous as parlé de tes influences, mais en ce moment, quels
sont tes coups de coeur musicaux ?
SDG – Je ne suis pas un grand fan du black metal actuel et je n’en écoute que très peu.
Je suis très ouvert à la musique et je puise surtout dans d’autres styles ou d’autres sonorité et
cela même si SDG est très ancré dans le black « old school » des années ’90. J’aime beaucoup le
style de musique Shoegaze, surtout des années ’90, pour la profondeur de la musique qui donne
un côté très atmosphérique et aérien. J’écoute beaucoup de trames sonores de films donc
plusieurs compositeurs m’influencent grandement: c’est sans surprise que « Conan the
Barbarian » a eu (et a toujours aujourd’hui) un grande influence sur moi, quel chef d’œuvre de
Basil Poledouris! Quelques-uns de mes compositeurs préférés: David Julyan, Hans Zimmer, John
Debney, John Williams. Ensuite le vieux progressif comme Genesis et Pink Floyd tourne
régulièrement. Bref, un éventail assez large!
Un nouvel album vient tout juste de sortir...
SDG – « Un Monde de Glace et de Sang » est sorti 31 octobre sur le label allemand Obscure
Abhorrence Productions, le même que nous faisons affaire depuis « Ritual of the End ». Nous faisons
également affaire avec l’excellent label américain Dread Records pour la sortie en cassette.
Une sortie vinyle est prévue un peu plus tard sur OAP.
Cet album, à mon avis, représente parfaitement ce que Sorcier Des Glaces est : un dégoût profond
pour la race humaine dans un univers post-apocalyptique lugubre et glacial, où il n’y a plus aucune
chance pour l’Homme de s’en sortir vainqueur.
Une guerre éternelle entre l’entité humaine, et les forces de l’Ombre. Sorcier Des Glaces est en
quelque sorte le grand Maître qui contrôle cette rébellion.
Disons que cela représente une partie de ma personnalité qui déteste ce qu’est devenu l’Homme au
courant des siècles : un être immonde qui ne pense qu’à sa propre personne, pour ses propres
intérêts, sans se soucier et réaliser qu’il cohabite avec d’autres formes de vie tout autour de lui.
Il se pense tellement supérieur à tout, et ainsi fait le mal, tue, manque de respect envers toutes les
autres formes de vie. Avide de pouvoir et d’argent, l’âme humaine est tellement sale qu’elle ne mérite
plus sa place dans cet univers, dans ce monde. Je dresse un portrait sombre, et heureusement il reste
encore un peu de bonté dans ce monde, mais l’humain (en général) a basculé dans un point de
non-retour, noyé dans ses sombres mensonges.
Triste constat mais qui représente ce que je pense.
La musique sur cet album est puissante, sombre, primitive et
remplie d’une froideur intense. Je pense que nous allons
chercher un peu de tous nos albums réalisés à ce jour :
L’agressivité de «The Puressence of Primitive Forests », la
mélancolie noire de « Ritual of the End », la beauté de la
nature « Snowland », mais également un certain côté épique
d’une bataille sans fin. Nous rendons également un
hommage à la scène black métal grecque avec notre reprise
de « The Warlock » du groupe Necromantia. J’ai été un grand
fan de cet excellent groupe qui n’avait pas de guitare
rhythmique, mais plutôt une basse 8 cordes.
Bref, je suis très fier de cet album!
REVIEWS
par Samuel
MILLETTE
ALLELIC - À Contre Vent
"À Contre Vent" est comme une promenade
aventureuse dans l’un des meilleurs sentiers pédestre
de notre province. Un Black Métal embelli d’un
folklore qui donne chaud au cœur est ce qu’Allelic
nous offre ici. Une tonalité plus relaxante et
décontractante, qui fait changement au côté
habituellement plus oppressant du genre, apporte
une diversité qui donne une personnalité unique à ce
projet. La forte présence de la faune au travers des
histoires racontées avec une poésie sublime donne
l’impression de voyager aux creux des plus belles
forêts laurentiennes.
On a même droit à quelques chants angéliques de
huards et d’autres animaux du terroir. Fans de
nature et de Métal, vous ne pouvez qu’accepter cette
invitation à allez prendre l’air avec la musique
rafraîchissante d’Allelic.
CIEL NORDIQUE - II
Ciel Nordique fabrique un hommage culturel avec cet
EP, apportant différentes saveurs à leur Métal Noir.
Une grande dimension atmosphérique nous plongeant
au creux de notre terre passée nous suit tout au long de
l’écoute. Les mélodies épiques débordent d’émotions,
accompagnées par des textes puissants comme dans
"Mon fils" et "Ne m’oublie pas". Les pièces
instrumentales "Bleu ciel" et "Ciel étoilé" viennent
colorer le EP d’une teinte plus ambiante et même
aérienne, conservant le même potentiel retrouvé dans
les autres titres.
On retrouve plusieurs traces de folklore au travers des
morceaux, fortement ressenti dans les passages plus
atmosphériques, mais principalement dans la dernière
pièce "Plus fort que tout" qui rend hommage au folklore
traditionnel.
SERMENT - Chante, Ô Flamme de la Liberté
Serment peint le portrait de la fierté de notre culture
avec ce premier album, qui est une nouveauté
parfaite pour les amateurs de Métal Noir en manque
de mélodie patriotique.
Les fameux riffs mélodiques de Moribon apportent
comme toujours, de véritables frissons. Les fans de
Forteresse se sentiront chez eux, enveloppés d'une
atmosphère qui donne écho sur une musique glaciale
mais enflamée, digne du passé glorieux de ce sousgenre
du Métal au Québec.
"Chante, Ô Flamme de la Liberté" nous offre une
modernité emplie de saveurs et d'émotions, qui
prouve à cette décénie naissante que le Métal Noir ne
fait que gagner en puissance.
CONIFÈRE - Noblesse d'Épée
Conifère enregistre un premier démo intitulé "Noblesse
d’Épée", où l’on y retrouve un parfait mélange de Black
Ambiant et de Black Métal purement cru et sauvage.
De longues pièces instrumentales procurant une
ambiance de Dungeon Synth teintée d’une identité
culturelle merveilleusement représentée dans
l’atmosphère générale du groupe donne un contraste
intéressant entre les autre pièces plus courtes.
Après l’introduction de 9 minutes "Seigneur Sans Terres",
on embarque directement dans une sonorité qui griche
au oreille avec de violents cris de haine. Passant du
premier titre au deuxième, on remarque une grosse
différence dans le son. Alors que les passages Ambiant
rappellent les profondeurs calmes des forêts
québécoises, les morceaux qui composent le centre de
l’album sonnent plus sales avec un enregistrement Lo-Fi.
RELOCATE DEPRAVITY - Curse Of Pythia
Vous aimez ça quand ça bûche plus fort qu'un
canadien barbu? Vous aimez ça sale comme la
peste? Relocate Depravity est là pour vous servir leur
premier opus "Curse of Pythia". Un Black Métal bien
cru qui passe pas par 50 chemins pour vous
expliquer ce qu'il veulent vous présenter, non, on
vous l'enfonce dans la gorge à coup de drum. Dans
une époque où l'apocalypse semble être notre
quotidien, "Curse of Pythia" s'accroche bien dans le
décor, mentionnant peste, mort, désolation et
d'autres sujets qui ne font pas contraste au présent.
Certains passages à sonorité Punk ou Thrash Métal
vient forger une forte efficacité à l'album. Une
nouveauté à ajouter à sa playlist si vous voulez vivre
l'apocalypse comme il se doit.
BLOSSE - Loin
Blosse amène un aspect unique à son Black Ambiant,
y mélangeant différentes sonorités. On se retrouve
dans une atmosphère froide et lointaine digne du
groupe Paysage d’Hiver, qui prend certainement une
grande part dans l’influence de Blosse. On a même
droit à un excellent cover de la pièce "Eintritt in Die
Sphären" à la fin de l’album. Outre cet aspect
hivernal, une dimension cosmique se retrouve dans
certains passages qui donnent un effet de cyclone
lorsque que toutes les sonorités se rencontrent pour
créer l’umami du Black Ambiant. "Loin" offre un
voyage diversifié, traversant le vent glacial des
montagnes, nous enfonçant de plus en plus creux
dans un univers démuni de vie. Les longues pièces
amènent une consistance dans l’évolution de l’album,
créant une transe avec des sections qui divergent
vers le Noise tout en gardant un pied dans
l’ambiance du projet. Le tout découlant vers la pièce
"Mondbeschienen", créant un parfait climax qui
donne un effet d’ascension divine vers un monde
inconnu par l’homme.
NÉFASTE - Alchimie De La Douleur
Avec un macabre Ep qui a vu le jour en 2019, Néfaste
instaure son mal avec ses harmonies malsaines.
Né d’un Black Métal plus que respectable,
"Alchimie de la Douleur" apporte une touche
supérieure d’oppression avec une ambiance
dérangeante, infiltrant toute oreille d’une dose létale
de venin orchestral. La dissonance reste constante
dans chaque morceau, intimidant tout ceux qui se
sont enfoncé trop loin pour leur stabilité mentale
dans ce genre ténébreux du Métal. L’abondance de
distorsions dans l’album apporte un aspect de
démence, s’amplifiant de plus en plus comme une
véritable chute psychologique. Le chant est enterré
par tout le reste, résultants en de véritables affres de
souffrances. Si le Black Métal sème le cauchemars
aux coeurs sensibles, Néfaste laissera de véritables
cicatrices à tout ceux qui ne seront pas prêt.
NEIGE & NOIRCEUR - Bach-Preludium Minor
Les titans du Black Ambiant reviennent encore une fois
avec un projet ambitieux, repoussant de plus en plus
leur génie. "Bach/Preludium Minor" vient créer une
harmonie musicale entre les compositions du grand
Jean-Sébastien Bach et la sombre musique de
Neige et Noirceur. Le mix de ces sonorités est mélangé
avec un soin maîtrisé, créant un véritable mariage entre
la dissonante dualité de ces deux genres. L’orgue de
Bach apporte une dimension dramatique à l’ambiance
de solitude dégagée par le groupe, qui se relie à
merveille avec la peinture de Pieter Brueghel, utilisé en
guise d’illustration pour l’album. La pièce "Invention 9"
en F mineur témoigne du divin mélange entre le Black
Atmosphérique et l’orgue classique.
SEVENTH - Vacarme
Seventh refrappe de nouveau la scène québécoise
avec un deuxième LP nommé "Vacarme".
Un Black Métal rafraîchissant rempli de différentes
inspirations, passant par le Black Mélodique avec des
suites d’accords bien coloré qui accentuent
l’ambiance lourde et dramatique. Le tout mélangé à
des passages plus techniques qui amènent un aspect
progressif aux compositions qui divergent souvent
vers des passages plus clairs et atmosphériques. Les
morceaux glissent entre l’univers plus direct et
offensif du style original et un autre qui est plus
calculé avec des parties plus complexe tout en
gardant une structure assez carré pour laisser place
à un effet d’apothéose. On retrouve surtout ces
passages dans les interludes éparpillées dans
l’album, qui donne l’effet de calme avant la tempête.
AGONIE - La Chute Des Royaumes
Agonie nous apporte en 2020 un album qui déborde de
férocité. "La Chute Des Royaumes" est un long périple
dans un égarement spirituel bien sombre et morbide.
Exprimé par un Black Métal dépressif, l’album va
rechercher des mélodies remplies d’émotions avec la
rage omniprésente du genre ainsi qu’un aspect plus
contemplatif avec des passages acoustiques. La lourde
ambiance funèbre est fortement ressentie tout le long de
l’album, créant un sentiment de non-répit.
Chaque pièce qui passe n’est qu’un pied de plus dans
une tombe cafardeuse. La progression des morceaux
débouchent souvent vers des moments plus calmes, où
l’on peut contempler le majestueux royaume du
désespoir et de la mélancolie.
BALLE MOLLE - Crépuscule
Balle Molle se présente à nous pour la première fois
en 2020 avec un EP intitulé "Crépuscule".
La voix sonne beaucoup plus lointaine que les
instruments, donnant une impression de profondeur.
Les tempos se veulent lents, la batterie se tient calme,
le tout donnant un résultat très ambiant et même
aérien, comme dans le bridge du morceau "L’Ordre
Et Le Chaos. Beaucoup d’émotions sont ressenties
dans les trois titres qui compose l’Ep, qui est parfait
pour les fans de Métal Mélodique.
CALMÉGIS LAGNAÉS - Lixis-Tivr-Eftòs
Calmégis Lagnaés offre un Ep intitulé "Lixis-Tivr-Eftòs"
qui voyage entre un Black Ambiant à sonorité
expérimentale et de la musique improvisée.
La spontanéité dans la composition créé un certain
désordre entre l’instabilité de la batterie et les notes
de guitares dissonantes. Les trois morceaux varient
d’ambiance avec la cacophonique "Inertes Custodia",
suivit d’un peu plus de stabilité embellie de mélodie
avec "Proposito Dubio" et la dernière, "Seditionis
Magmam", la pièce la plus sereine du EP.
DEPARTURE CHANDELIER - Dripping Papal Blood
Departure Chandelier s’inspire de l’ère napoléonienne
dans l’ensemble de son œuvre, définissant même son
style de Napoleonic War Black Metal. Reflétant cette
fois-ci le conflit entre l’empereur Bonaparte et le pape
Pie VII, Dripping Papal Blood est en réalité le deuxième
démo du projet, enregistré en 2010. On y retrouve un
Black Metal sec qui griche, accompagné par des
choeurs qui viennent tisser des liens entre le thème et
la musique. Les différents sons de claviers, surtout
entendu dans l’intro et la dernière pièce qui sont
instrumentales, donnent un aspect Dark Ambient ou
même Dungeon Synth.
MOULIN BANAL - De Misère & D'Engelures
Le Métal Noir trône toujours sa place au Québec,
continuant d’inspirer les esprits patriotes de la scène.
"De Misère & D’Engelures" nous replonge à l’époque de
la Nouvelle-France, reflétant les combats historiques et
quotidiens de cette ancienne époque. On ressent le
vent froid de ces vieilles hivers, magnifiquement
représenté sur la pochette de l’album. Les ajouts de
musique traditionnelle et de sons d’ambiance naturelle
rendent un merveilleux hommage à cette partie de
notre culture, mentionnent la drave, la religion et
même la colonisation dans l’intro "Colonisez!".
L’album est composé de quelques interludes, très
distinctes l’une des autres, séparant l’album de
manière à ne pas tomber dans la redondance en
allant jouer dans différentes sonorités parfois plus
environnantes et atmosphériques comme "Ma Sainte
Croix" et d’autrefois plus sec et folklorique comme la
pièce "Pourrir". Le folklore se fait bien ressentir à la fin
du dernier morceau qui passe d’un Black Métal
frigorifiant à un folk bien réchauffé.
On peut y entendre des claquements de mains en
harmonie avec une flûte et un guitariste lui aussi bien
réchauffé, qui fini par trébucher en finalisant l’album.
PATH OV AMOK - Strangulation Of Mind
Dès les premières secondes, on ressent la lourde
atmosphère que Path ov Amok nous réserve pour la
troisième sortie, "Strangulation Of Mind".
Nous traînant par la main dans cette aura de pensées
suicidaires, Morbus nous régurgite en pleine face les
sombres symphonies de sa créativité.
Idées noires et violences psychopathiques, deux
thématiques bien exprimées par des lignes de guitares
emplies de désespoir. Tout en sonnant comme un bon
album typique d’un One Man Band, Path ov Amok
apporte un bonne touche de qualité à chaque titre,
nous promettant un bon périple diversifié, tout en
gardant la même intensité tout le long de l’album.
Des chants creux et projetés dans un abîme de
tourments… un vrai régal.
Morbus sait ce qu’il fait et le fait à merveille.
IFERNACH - The Green Enchanted Forest Of The Druid
Wizard
Finian nous offre un album concept, s’enfonçant
d’avantage dans les sonorités atmosphériques
retrouvées dans les précédentes sorties d’Ifernach.
L’album raconte l’histoire d’un héro qui échappe à la
mort en s’aventurant dans de sombres forêts magiques.
Naturellement l’album déborde de la forte idéologie
d’Ifernach qui cherche à rendre hommage aux
malheureuses âmes autochtones qui ont péri lors du
plus grand génocide de l’Amérique. On y retrouve
énormément de folklore dont une légende Mi’kmaq, les
«Mikumwesuk», qui sont de petits esprits de la natures.
L’album à un son beaucoup plus propre et même
apaisant lors de plusieurs passages ambiants avec le
bruit d’un ruisseau qui coule, du vent qui touche les
feuilles et d’un tambour qui résonne au loin. La première
partie est composée de deux longs titres, nous
immergent dans un univers primitif. La nature est
incroyablement ressentie au travers de l’album ne seraitce
que par le concept lui-même, qui est représenté
musicalement à une perfection de loin supérieure à ce
qu’Ifernach nous as offert auparavant.
NORDICWINTER - Requiem
Nordicwinter, un projet Black Métal de Saint-Eustache
qui avait relâché son premier album "Threnody" en
2007, décide de revenir en 2020 après un silence qui
aura duré 13 ans. Le groupe nous pond deux albums, le
premier intitulé "Requiem" et le second "Desolation", et
nous offre au passage un remastered de leur premier
opus. Une année ambitieuse pour un retour qui en vaut
amplement l’écoute. Le premier album "Threnody" se
voulait plus classique en terme de Black Métal, tout en
amenant une certaine touche mélodique dans quelques
de ses compositions. Arrivé en 2020, on remarque une
évolution dans le groupe, qui clairement cherche à
repousser leur musique encore plus loin qu’un simple
Raw Black Métal. De longues pièces lentes dignes d’un
Doom Metal bien encré dans les racines de la forêt la
plus solitaire, viennent fonder leur deuxième album
"Requiem". Tel un ciel nuageux et gris, engouffrant tout
être vivant dans une ère incolore, l’album démarre sa
marche avec l’incroyable "The Raven’s Lament".
La pièce commence avec le son d’une pluie, annonçant
un déluge pour le reste des 40 minutes à suivre.
Dès les premières notes, on entend très bien le nouveau
Nordicwinter qui prend son temps. Les instruments se
veulent beaucoup plus lourds qu’avant et on remarque
aussi un chant plus creux qui s’éloigne du cri strident et
aigu typique du Black. La deuxième pièce "As Twilight
Nears" ressort fortement la direction Doom du band
pour l’album, en ajoutant des notes de guitare plus
claires accompagnées d’un piano dans l’intro.
Même avec ses petits ajouts, la pièce n’est aucunement
plus légère que les autres, combinant des passages plus
rapides et agressifs avec d’autres plus lents et
mélodiques. Le reste de l’album coule naturellement,
enchaînant chaque titre tout autant mélodiques et
funèbres. Le piano et les passages symphoniques se
marient à merveille avec l’ambiance pluvieuse, résultant
en un album de Black Atmosphérique teinté d’un Doom
Symphonique digne de My Dying Bride.
SULFURE - Neurotisme
Le Black Death est à l’honneur en 2020 pour ceux qui
préfèrent une bonne touche de brutalité avec un peu plus
de technique. On laisse les tempos plus lents de côté et on
embarque le blast beat avec Sulfure et leur première
sortie "Neurotisme". Un Métal Noir bien cru croisé avec
des inspirations Crust Punk et Thrash Métal qui donnent
envie de défoncer nos tympans à coup de décibels. Les
morceaux rentrent au poste un par un avec des riffs bien
saturés et une basse qui pioche à fond, le tout
accompagné d’un chant bien lourd typique du Death
Métal. Tout en gardant un côté Black, Neurotisme sonne
très Straight Foreward avec des compositions bien
grasses qui restent tout de même courtes et qui ne se
gènent aucunement d’aller chercher le maximum de
férocité. La première écoute passe beaucoup trop vite,
considérant que la cassette ne contient que 5 titres...
Ça donne faim! On en veut plus! Outre sa brutalité
indéniable, Sulfure laisse au passage des riffs
agressivement mélodiques mis de l’avant dans la pièce
"Endémie Chthonienne". On nous laisse avec une outro
instrumentale, "Labyrinthe De La Déliquescence", qui
voyage dans une sonorité Noise qui se relie à merveille
avec l’esprit chaotique du groupe.
WINTERFOG - Engulfed By The Mist
L’hiver au Québec est tellement ardu qu’il a su inspiret
plusieurs métalleux à enregistrer de nombreuses
sonates glaciales, et rien de mieux que le Black Métal
pour exprimer ces frissons qui pénètrent la chair.
Winterfog, originaire d’Abitibi, est plus que bien placé
pour faire résonner ces mélodies froides. "Engulfed By
The Mist" se veut grandiose et mélodique, tout en
gardant l’esprit simple et efficace du Black. De légers
passages atmosphériques complémentent l’album à
merveille, apportant l’ambiance que l’on retrouve sur la
pochette. Que vous aimiez l’hiver abitibien ou non,
Winterfog est un arrêt pertinent dans votre pèlerinage
de Métal québécois.
VERGLAS SANGLANT - Tempête De Tourments
ÉPÉISTES - Murmures Célestes
"Tempête De Tourments", aussi tourmenté que le
Black Métal peut l’être, est composé de tout les
éléments qu’il faut pour forger un solide EP du genre
où il est dur de trouver un moment préféré.
L’épique introduction s’envolant vers les montagnes
telle une symphonie macabre qui récite l’immense
noirceur d’une terre glaciale. La haineuse "Tempête
De Tourments", nous transportant dans une rafale de
riffs déchirants et de hurlements frissonants dignent
d’un Raw Black Métal fidèle au genre.
"Ère De Glaciation" qui nous enferme dans un
tombeau hivernal, représente bien l’aspect
mélodique du EP. Le merveilleux usage d’"Interlude"
qui ressort un côté atmosphérique, donnant une
immersion dans le creux de la tempête, ou bien
l’éternelle mélodie d’"Ataraxie", la pièce la plus
longue du EP. Le tout en close avec la perle torturée
"Haine & Pestilence", qui prouve que le groupe
répond aux attentes.
Composé par le même cerveau qui a forgé le groupe
Keys of Orthanc, Épéistes est un projet Black
Atmosphérique instrumental à thématique médiévale.
"Murmures Célestes" s’aventure dans des sonorités
passant de mélodies épiques avec la pièce "La Grande
Épée", à des dissonances malsaines avec "La Flamme",
le tout mixé très minutieusement, nous permet de
percevoir chaque parcelle d’ambiance au travers de
riffs perçants. L’intro rappelle le son du Dungeon Synth,
avec le bruit du vent qui souffle accompagné d’une
percussion statique. La répétition retrouvée dans
chaque morceau apporte une sorte de transe, nous
faisant voyager dans un monde médiéval et mystique.
Une forte atmosphère de cathédrale est ressentie dans
l’album, qui close avec la pièce "Citadelle", composée
au piano.
COUPS DE CŒUR
de la rédaction
Mon coup de coeur par
Benjamin Poindront
NORDICWINTER - Desolation
Nordicwinter, projet solo de black atmosphérique,
nous dévoile son troisième album, "Désolation",
emprunt de sonorités glaciales et sombres, le tout
agencé de manière efficace et soignée.
L'auditeur est rapidement porté vers une forêt de
tourments dès les premières notes de l'album.
1. Forest Of Despair 08:03
2. A Shadow's Veil 05:26
3. In Solitude 06:10
4. Fall To Ruin (Instrumental) 00:58
5. All That Remains 06:06
6. Tomb Of Silence 07:51
7. Last Rites (Instrumental) 01:16
"Forest Of Despair" nous enveloppe d'une brume
dépressive grâce une belle association de guitare,
clavier et de drum créant un univers sonore unique.
Les deux dernières minutes de la chanson, dans une
avalanche de drum et de guitare, nous invitent à
quitter nos cauchemardesques existences.
"A Shadow's Veil" est une montée en puissance
constante vers un état de solitude et de désolation,
où la voix glaciale et venteuse du chanteur nourrit les
racines d'un profond désespoir; le voile sombre de
nos vies est prêt à se déchirer.
C'est sur le même ton que l'album évolue, aspirant
l'auditeur dans le vide et amenant à un sentiment qui
oscille entre dépression et réflexion. L'équilibre entre
mélodie sinistre et glaciale, et les rythmes frénétiques
de percussions créent un univers malsain et
oppressant dans lequel on souhaite toutefois
continuer à plonger.
"Désolation" est un album qui frappe par la
complexité musicale et la qualité de sa conception.
Rappelons ici que ce projet musical est l'oeuvre d'un
seul homme, Evillair, qui apparait ici comme le chef
d'orchestre de la désolation.
Mon coup de coeur par
Andrée Chamaillard
SOMBRE HÉRITAGE - Alpha Ursae Minorus
Un grondement de tonnerre résonne au loin...
1. Polaris 05:22
2. Sombre Héritage 06:32
3. Nature Souillée 07:15
4. Déchéance 04:24
5. Dissidence 06:08
6. Ténèbres 07:07
D’une durée de 36 :48 minutes, il
nous donne amplement le temps de
savourer chaque pièce sans avoir
l’impression d’une écoute trop rapide
ni trop longue. Parfaitement équilibré.
Projet de Exu : guitare, basse, chant
et paroles (également guitariste de
Hak-Ed Damm)
Silencer : drum (également membre
du groupe Hak-Ed Damm)
Molag-Venn : Chant (Chanteur du
groupe Nälzer)
Un orage approche. Une tempête non seulement de
pluie et de vent, mais aussi de dualité. Le tiraillement
entre le bien et le mal, entre la lumière et la noirceur
est omniprésent tout au long de l’écoute. Les titres
sont d’ailleurs révélateurs avec « Polaris » qui ouvre
l’album et « Ténèbres » qui clos l’écoute.
Cette force de la nature, on le ressent spirituellement
parlant, mais aussi grâce à l’interprétation et à la
représentation magistrale des instruments et du vocal
dans chaque piste.
Le chant, tel le vent, nous crache, siffle et gifle en plein
visage. Ce souffle, aussi froid qu’un vent hivernal,
nous transperce l’âme. La guitare et la basse viennent
toutefois déposer une certaine mélancolie.
Une mélodie s’entend d’une pièce à l’autre, nous
guidant au travers ce parcours, un peu comme un
récit nous menant vers une fin épique. Le jeu de
batterie, tant qu’à lui, est le métronome tumultueux
de cette dualité. Souvent colérique, quelques fois plus
discrets.
Il n’assure toutefois pas simplement un soutien, il est
carrément le tonnerre !
Une faible lueur d’espoir persiste jusqu’à la piste «
Ténèbres ». Maintenant, on y est...Au plus profond de
nos entrailles. Le fil conducteur mélodique, toujours
présent, est soudain teinté d’un profond désespoir.
Ce mal-être, qui finalement, nous réconcilie avec
notre âme torturée. À la fin, les ténèbres nous
envahissent, intensément et à l’unisson, les acteurs de
cette sombre scène nous laissent sur un vent glacial,
comme le calme après la tempête ou une délivrance
mentale.
GALERIE PHOTOS
Retour en photos sur le show organisé
par DMBH Prod le 25 janvier 2020 à
l'Anti Bar & Spectacles de Québec.
France Hatin vous offre son regard sur
cette soirée en immortalisant
Maeskyyrn, Néfaste, Dismortem et
Brume d'Automne.
Harslingoth, The Overseer,
chanteur du groupe
Maeskyyrn
Nordet, chanteur du groupe
Brume d'Automne
Maeskyyrn
Brume d'Automne
Dismortem
Dismortem
Néfaste
Valgar du groupe Néfaste
Raconté par Harslingoth, The Overseer,
chanteur du groupe Maeskyyrn
CHAPITRE I :
Prémices à quelque chose de plus grand encore...
Je crois que la meilleure façon de commencer serait de divaguer quelque peu sur ma vision globale
de ce qu’est pour moi la réalisation en tant qu’artiste ainsi que celle de mon groupe Maeskyyrn.
J’ai toujours eu tendance à m’inspirer d’idées bien simples, par exemple un évènement extérieur,
et d’y ajouter une touche plus personnelle. Je suis amoureux de la différence. Je déteste le modeste
et j’adhère à l’extravagant. Je crois aussi avoir imprégné mon groupe de cette philosophie.
Toujours se dépasser et ne jamais laisser rien au hasard. Voilà pourquoi nous apparaissons
toujours vêtus de nos longues capes noires et accessoires il était inconcevable pour moi de donner
un spectacle dans nos atours quotidiens. Tout découle de la définition même du mot spectacle.
Un spectacle doit être spectaculaire, il doit stimuler l’auditeur et son imagination, il doit marquer la
mémoire. Je me considère chanceux d’avoir à mes cotés des individus qui adhèrent à ce concept.
Malgré une scène black métal au Québec quelque peu fermée et conservatrice, selon mon humble
avis, nous avons réussi à faire transparaître ce besoin d’être reconnus pour notre vision un peu
plus extravertie qu’ordinaire. Mais rien ne pourra jamais nous arrêter, notre interprétation du
black métal passe par tellement de points, et nous aimons nous faire entendre, nous sommes loin
d’être un groupe de black métal traditionnel et nous ne nous sommes jamais attribués plus que
nécessaire ce terme déjà trop vieux. C’est notre amour du spectacle et de la musique qui nous
transporte à travers des projets aussi palpitants que le Black Waters Gathering.
C’est pourquoi je voulais à tout prix créer quelque chose d’unique. Un voyage, une expérience.
Quelque chose de hors du commun. Étant une personne déjà assez expressive et ayant un
penchant pour le théâtre, je me voyais déjà réaliser un projet incroyable qui allait marquer les
mémoires de tous les participants. Bien sûr mes attentes envers moi-même et cette réalisation
étaient énormes, comme d’habitude.
Certains diront que je vois cette réalisation plus grande qu’elle ne l’est en réalité, mais selon moi, le
travail qui a été réalisé en si peu de temps, avec peu d’expérience en gestion et création
d’évènement.
Je suis aussi fier d’avoir donné la chance à de jeunes artistes tel que
ULFHEDNAR d’y participer.
Harslingoth, The Overseer
CHAPITRE II :
La naissance après la mort de ce qui était...
Nos chers amis de GMML PROD ont commencé par nous approcher. Ils ont apprécié notre
dernier effort sorti en octobre 2019 ‘’INTERLUDE’’ et nous ont fait connaître leur intention de
nous produire nous ainsi que Brume d’Automne et un groupe émergeant nommé Ulfhednar
dans leur petit coin de pays.
Tous les artistes peuvent confirmer la fierté qui est ressentie dans de tels moments.
Les gens de Mont-Laurier nous contactaient pour nous faire part de leur excitation.
Nous adorions l’idée de nous produire sur des scènes plus éloignées, nous faisant sortir des
habituelles prestations à Montréal ou Québec (que nous apprécions beaucoup d’ailleurs).
Ces villes ne voient que très peu de groupes venir se produire chez eux, et encore moins des
groupes de métal extrêmes en tout genre.
Donc une fois de plus nous étions en train de prévoir une aventure hors de l’ordinaire, avec
comme seul but d’aller contenter ces contrées oubliées de la scène métal métropolitaine.
Les organisateurs de GMML PROD sont parmi les gens les plus dévoués que j’ai jamais
rencontré. Ils prévoyaient des hébergements, des repas, des rencontres avec leur monde
pour agrémenter ce voyage qui allait s’avérer long et périlleux. Pourquoi périlleux?
Maeskyyrn s’était vu attribuée la mission de fournir tout l’équipement, les instruments, les
amplificateurs, etc. La logistique n’y était pas du tout, nous avions besoin de trouver un
camion, une remorque fermée, etc. Mais jamais nous avons baissé les bras, nous avons
accepté fièrement et avions hâte de réaliser ce projet.
Vient ensuite cette catastrophe qui a été ressentie par tous, nous ne la nommerons pas
puisque bien trop de fois cette calamité a été maitresse de toute conversation. Elle a tué des
rêves, tué des gens, tué des projets ainsi que des familles. Elle s’est hissée au plus haut de
toutes les priorités, laissant se noyer la scène et ses spectacles, la musique et l’art sont
devenus virtuels. Nous avons perdu tellement d’opportunités mais quelque chose est né de
ces cendres. Une lueur d’espoir a jailli de la pénombre, grâce à quelques esprits aussi têtus
qu’imaginatifs.
CHAPITRE III :
Une idée est née...
Après discussion nous avions tous décidé, GMML PROD, ULFHEDNAR, MAESKYYRN et autres
organisateurs, de tenter un événement extérieur. Les conditions étaient loin d’être claires en
ces temps troubles mais nous étions persuadés d’agir et prévoir selon ce qui était
acceptable. Mais là encore plusieurs troubles se présentaient à nous. De nouvelles
restrictions, des salles indisponibles, des coûts hors de question. Nous étions à court en ce
qui est de la façon dont nous allions réaliser ce projet puisque nous portions encore en nous
le désir de le réaliser. Ce spectacle a malheureusement été annulé. C’est avec grande
tristesse que nous avons dû laisser s’évanouir ce projet.
C’est alors que GMML PROD propose l’idée d’un spectacle extérieur.
Il va sans dire que la date qui serait annoncée ne nous laissait pas beaucoup de temps pour
tout prévoir. Ce fut un retournement complet de situation.
Un nouvel espoir naissait dans toute cette incertitude et une chance pour nous de nous
produire de nouveau avant une longue pause forcée. Cet espoir m’a transporté, mon esprit
s’est mit à bouillonner d’idées plus farfelues les unes que les autres. Je faisais part de ces
idées avec les membres de MAESKYYRN et tous me supportaient. Ils me connaissent et
savent à quel point j’aime penser au-delà de ce qui est déjà fait. C’est en discutant avec
GMML PROD que ce projet est devenu plus grand que nature. Ils connaissaient un endroit si
reculé que personne ne se risquerait à venir nous déranger. Une plage sur un lac encerclé de
montagnes située non loin de Sainte-Anne-du-Lac. Incroyable que je me suis dit, l’endroit
idéal pour laisser aller l’imagination et la créativité. C’est alors que j’ai fait part de ma vision à
GMML PROD qui se sont aussitôt impliqués.
Il s’agirait de plus qu’un simple spectacle extérieur, ce serait une expérience malaisante et
lugubre, quelque chose qui n’a que rarement été fait. Un mélange de théâtre et de
prestation musicale sur une scène située dans un endroit improbable.
Une marche accompagnée d’une narration imposante et inquiétante, suivi de feu, de jeux
d’acteurs, d’histoires et de sang. Je m’agitais et je commençais aussitôt à écrire un scénario.
Comme je suis du genre organisé je voulais prévoir le plus tôt possible pour permettre à
chaque participant de bien connaître son rôle.
Nos moyens étaient tout de même modestes, nous n’avions pas de scène,
pas de transport, il manquait de l’équipement,bref encore
beaucoup trop à prévoir.
CHAPITRE IV :
Première visite et esquisse du rituel...
Encore une fois les gens de GMML se sont montrés plus que généreux. Ils m’ont trouvé un
endroit ou dormir, ils m’ont fait visiter, ils m’ont même permis de réaliser un projet
personnel que je chérissais depuis longtemps. J’ai donc traversé une partie de ma belle
province pour aller visiter le secteur avant de réaliser le spectacle qui venait le mois d’après.
Il va sans dire que ce projet m’a permis de rester fort, de m’accrocher à la vie dans un
moment extrêmement difficile de ma vie. Je venais tout juste de me séparer, habitant encore
sous le même toit je n’avais que peu de sources de joie donc le Black Waters Gathering est
devenu mon échappatoire.
J’y ai mis toute ma dévotion, tout mon focus, je n’ai pensé qu’à ça durant un mois.
J’ai fait preuve d’une énorme résilience et c’est grâce en quelque sorte à cet événement que
j’ai réussi à me sortir de cette tristesse. Merci aux gens de GMML PROD encore.
C’est après un délicieux diner dans un restaurant de Mont-Laurier que nous nous sommes
dirigés pour la première fois vers le Lac d’argent. Cet endroit qui allait voir naitre une de mes
plus grandes réalisations. Je ne pouvais qu’être excité durant le trajet.
Le décor environnant était bien différent de la droiture de la terre Montréalaise.
Des chemins étroits dans une forêt immense menaient au site. Le trajet me semblait
interminable. Arrivé sur place, la plage était immense, le lac encore plus et les montagnes
encerclaient le lac comme une muraille majestueuse.
Un sentiment incroyable de liberté m’a submergé, confirmant mes idées les plus folles.
Je marchais sur les chemins tortueux et boisés qui se rendaient à la plage.
Je choisissais l’endroit ou la scène serait posée et voyais déjà le feu bruler devant moi pour
le plus grand émerveillement des spectateurs. Je repartais avec une idée solide de ce qu’allait
être cet événement.
Le chemin menant vers la plage
CHAPITRE V :
De bons moyens à partir de rien...
C’est empli de toute cette motivation que je repars vers ma demeure.
Rendu sur place c’est là que tout se matérialise, les scénarios sont complets, l’idée est
faisable, le projet est intéressant. Tout est assemblé pour une réussite presque assurée.
Ilrestait tout de même quelques problèmes de logistique. Nous n’avions pas encore de
camion, pas de remorque fermée, beaucoup plus d’équipement était maintenant nécessaire
à la réalisation de ce projet, pas de scène, beaucoup de questions et si peu de réponses.
Je me suis alors mis à rechercher des possibilités parmi mes maigres moyens. Mon travail
allait me fournir une remorque fermée parfaite pour le transport de tout l’équipement, une
de mes connaissances allait me prêter son camion pour la fin de semaine, les gens de GMML
PROD allaient s’occuper de trouver un maximum de bois, des torches, etc. Nous avions
même réussi à trouver un remplaçant à notre guitariste qui nous avait quitté un peu avant.
Tout rentrait dans l’ordre. Je voyais peu à peu mon rêve prendre forme. Il ne nous restait
qu’une seule inquiétude et pas la moindre. La météo incertaine en cette date reculée de l’été.
Si la pluie avait été annoncée nous aurions dû repousser l’événement et tant de choses ne se
seraient pas produites comme prévues. Nous avions tout de même prévu quelques bâches
de plastique afin de se sécuriser un peu mais nous savions très bien que ça ne serait pas
assez. Bref, il n’y a pas de plaisir dans ce qui est trop certain alors nous avons avancé tout de
même.
Notre guitariste Philippe Hurtubise AKA" Saemyaza, The Last Eye", allait s’occuper de tout
l’aspect technique. L’homme nous a prouvé plus d’une fois sa compétence en la matière et
personne d’autre n’aurait pu porter ce fardeau mieux que lui. Il s’est chargé de louer des
haut-parleurs additionnels, de l’équipement en tout genre, il allait même s’occuper du son
durant le spectacle.
Mes coéquipiers de GMML PROD ont même pris le temps et l’énergie de créer une invitation
qui serait envoyée en guise de billet d’entrée à chaque personne ayant acheté une place.
Ce ‘’billet’’ est une véritable pièce d’art. imprimé sur un papier aux allures de parchemins, la
calligraphie semble avoir été écrite à la mais à l’aide d’une plume. Un ‘’trajet’’
quelquepeu grossier a même été ajouté rappelant ainsi un vielle carte.
Je suis si fier de cette invitation que j’en ai encadré une et elle veille sur les
murs de mon salon. Merci!
Saemyaza, The Last Eye
© Corinne Ainscow
CHAPITRE VI :
Vient l’heure du départ, réalisation et prévision de l’impossible...
Nous (MAESKYYRN) nous sommes rencontrés à notre local sur la rive-sud de Montréal, le local a
été vidé presque au complet. Nous avions l’air d’une équipe de déménageurs.
Je m’occupais de la conduite du camion tirant la remorque imposante étant le seul qui aie déjà
conduit dans de telles conditions. Nous sommes partis lourds et chargés, mais pas seulement du
contenu de notre local de pratique, chargé de toute la motivation du monde. C’est peu avant
l’heure du diner que nous entamions le voyage.
Arrivés sur place nous rencontrons enfin les gars de ULFHEDNAR. Des jeunes hommes fringants
et tout aussi passionnés que nous. Nous déchargeons les instruments sensibles au froid (ils
annonçaient environ 2 degrés pour la nuit). Une fois de plus GMML PROD se surpassait. Ils nous
ont réservé une maison afin que nous puissions dormir tranquilles et sans inquiétudes.
Lesouper était même servi! Leur travail et leur support tout au long de ce projet fut plus
qu’admirable! C’est alors que je me suis levé! J’ai stoppé les conversations qui allaient bon train et
j’ai commencé à déballer mon projet! Tous étaient au courant mais il est toujours important de
faire un briefing avant ce genre d’événement. La situation restait incertaine et plusieurs
questions restaient encore à être abordées. Une des principales difficultés fut la distance entre
moi et mes collègues organisateurs de GMML PROD. J’aurait aimé m’investir un peu plus
concrètement. J’ai tout de même pu infuser toute ma créativité dans le projet et diriger une partie
des opérations à distance. C’est vraiment une fois sur place, un jour avant l’évènement que mon
rôle s’est défini. J’allais devenir un genre de leader dans cet accomplissement que je chéri avec
beaucoup d’ardeur. Étant contremaitre de profession, j’avais déjà une bonne base pour diriger
stratégiquement ce qui allait se dévoiler comme mon équipe.
Donc discours de bienvenue, j’explique les rôles, je repasse sur certaines questions, je créé des
sous-groupes qui auront chacun un rôle bien défini. Une fois terminé, nous nous dirigeons sur le
site du spectacle à venir pour déplacer du bois qui allait servir pour la soirée suivante.
Destonnes du bûches s’empilaient devant la plage, c’était ça de fait! Retour à la maison pour
manger.
Nous sommes ensuite retournés sur le site rejoindre les membres de ULFHEDNAR qui avaient
allumé un feu et buvaient allégrement quelques boissons réconfortantes.
Nousles avons rejoints avec entrain et la soirée s’est poursuivie avec
beaucoup de plaisir. Certains sont restés sur place afin de dormir
dans des tentes et moi et quelques autres sommes retournés
à la maison pour nous reposer avant une dure journée
de labeur prévue pour le lendemain.
CHAPITRE VII :
L’aube après la nuit qui porte conseil...
La journée commence très tôt. Nous déjeunons et ensuite les groupes se forment.
Nouspartons vers la plage et rejoignons ceux qui ont dormi sur place. La première étape
était d’emmener tout l’équipement sur les lieux. Nous avons donc finalisé le remplissage de
la remorque et inclus les différents items amenés par les membres d’ULFHEDNAR.
Cesitems confirmaient pour moi qu’ils avaient bien compris le but de l’évènement.
Ilsallaient amener leur monde avec eux sur la plage, nous allions assister à un vrai rituel tiré
des fables nordiques les plus lointaines qui soient.
Une fois la remorque vidée, nous sommes partis avec quelques-uns pour la remplir à
nouveau, mais cette fois avec des palettes de bois. Plus qu’il est possible d’en compter.
Cespalettes allaient devenir la base de la scène, là ou tout l’acte allait se dérouler.
Une fois de plus nous pouvons remercier GMML PROD qui a su nous dégotter tout ce bois.
Nous sommes aussi allés chercher des planches de ‘’plywood’’ qui allaient être disposées sur
les palettes afin d’offrir un sol plus stable et droit. Cette scène avait tout du projet ‘’DIY’’.
Il était temps de commencer le montage de la scène. Avec l’aide de plusieurs compatriotes,
j’ai aplani le sable afin de disposer les palettes en formant ce qui allait être cette scène.
Saemyaza s’affairait aussitôt à gérer l’aspect technique de l’évènement. Il branchait
l’équipement, s’assurais que tout était correctement installé. Le professionnalisme dont il a
fait preuve est indescriptible.
Ses années d’étude lui ont bien servi et étant d’origine quelqu’un de très méthodique,
le‘’set-up’’ était irréprochable.
Quelques photos existent de ce montage et c’est hallucinant, on aurait cru à un rêve.
Imaginez cette scène avec derrière un paysage digne de film. Les montagnes et le lac
donnaient vraiment cette impression de voyager, le spectacle aurait pu être entendu à des
centaines de mètres. L’émotion était au rendez-vous. Les deux drapeaux arborant nos logos
respectifs entouraient de chaque cotés cette scène simple mais majestueuse
Même avec les plus petits moyens, il s’agit d’avoir de grandes idées et un
peu de débrouillardise pour réaliser l’impossible.
Difficile à croire mais toute cette organisation se passe la journée même de l’évènement.
Hors de questions de monter la scène deux jours d’avance, au risque de voir le tout ruiné
par la pluie et le vent. C’est donc sous les yeux des premiers arrivants curieux que le
développement se poursuivait.
Certains s’approchaient mais tous restaient respectueux du travail accompli par mes
coéquipiers. Saemyaza s’affairait à finaliser le montage technique et je m’occupais de
diriger l’équipe sur plusieurs plans différents. J’indiquais où placer les feux qui allaient
illuminer le chemin en soirée, je formais les ‘’acteurs’’ qui allaient participer à la mise en
scène, je finalisais la disposition de la scène, je stressais énormément à l’intérieur mais
j’étais aussi impressionné par l’efficacité de l’équipe et l’entrain avec lequel nous
réalisions ce projet.
Plusieurs ont agis avec beaucoup d’initiative, rendant ainsi la réalisation encore plus
facile. Ce n’est pas parce que je ne vous nomme pas que je vous oubli, votre participation
a été grandement appréciée et je vous suis éternellement reconnaissant.
Merci!
© Benjamin Poindront
© Nicolas Cormier
© Benjamin Poindront
© Nicolas Cormier
© Nicolas Cormier
© Jade Favreau
© Nicolas Cormier © Benjamin Poindront
CHAPITRE VIII :
L’heure est arrivée, le rituel peut commencer...
La réalisation avançait à bon train. Nous avions convenu et annoncé le début officiel
de l’évènement pour 17h00 P.M. Heureusement, d’un certain sens, tous les
participants n’étaient pas encore arrivés. Ils étaient accueillis par les co-organisateurs
GMML PROD à la lisière du boisé où se trouvait un chalet utilitaire servant
probablement à l’entreposage pour la saison chaude durant laquelle plusieurs
vacanciers venaient camper en VR sur le bord du lac d’argent.
Les co-organisateurs géraient le stationnement, la distribution de masques blancs de
type mannequin qui allaient servir à la mise en scène prochaine ainsi que de la
distribution d’information générale sur l’évènement et ses règles.
Jedisais heureusement car mous n’étions pas prêt du tout. Vers 16h30 le premier
sound check commençait. Vous imaginez la pression! Je remercie tous ceux que j’ai pu
brusquer un peu en essayant d’accélérer des choses qui ne pouvaient pas l’être.
Maiscomme on dit on ne fait pas d’omelettes sans casser les œufs. Les imprévus ont
fait parti de cette expérience et cela me rend encore plus fier de savoir que nous
avons réussi malgré tout.
Les participants commençaient à installer leurs tentes pour la nuit. Ils allumaient des
feux et décapsulaient quelques bières dans un respect exemplaire. Nous étions
encore un peu loin d’avoir terminé. Saemyaza exécutait un travail incommensurable.
Étant le seul avec les connaissances et l’expérience pour monter l’aspect technique de
la scène, le poids était lourd sur ses épaules. Il est dur d’expliquer à quel point j’admire
son expertise. Il a été en charge complète d’un des aspects les plus importants de
l’évènement. C’est grâce à lui que nos voix et nos instruments ont voyagés sur l’eau
nocturne et calme du Lac d’Argent.
C’est ainsi que le début de la soirée a été remis à 19h00 tapante. Je me rappelle
commencer à enfiler ma cape et mes accessoires, enfiler mes gants et attacher le tout
environ 15 minutes avant.
Je me rappelle aussi avoir fais mon ‘’make-up’’ habituel devant le rétroviseur d’une
voiture avec comme seule lumière ma lampe de cellulaire. J’ai accouru jusqu’au
lieu où devait débuter la mise en scène ou chaque personne ayant
un rôle à jouer m’attendait bien en place prêt à commencer.
La mise en scène devait rappeler un rituel.
Plusieursde mes camarades avaient enfilé de longues capes noires et tenaient des
torches allumées, encerclant ainsi les spectateurs.
Quatre d’entre eux se tenaient de chaque côté de l’entrée du boisé avec une pose
droite et menaçante. Il faut absolument mentionner que chaque participants et mes
camarades vêtus de leur capes noires avaient sur le visage les masques blancs qui leur
avaient été distribué.
L’effet était grandiose. On aurait dit que tous avaient le même visage, ça donnait
l’impression d’être devant des esprits perdus. Incroyable cette idée.
J’ai pensé à ça par hasard, et ensuite j’ai appris que GMML PROD avaient eu la même
idée durant un des spectacles qu’ils ont produits. C’est donc devenu en quelque sortes
leur marque de commerce si je puis m’exprimer ainsi.
Quelques semaines avant ce soir mythique, j’avais contacté un créateur de musique de
rituel que j’ai découvert sur bandcamp. Sa musique était vraiment malaisante et donnait
des frissons dans le dos.
Un vrai chef-d’œuvre. Il m’a donné la permission d’utiliser une de ses créations pour
mon évènement. J’ai donc enregistré une narration sur cette musique. Une narration
durant laquelle j’expliquais le mal que les Hommes faisait sur cette terre et de leur
amour inconditionnelle pour la lumière artificielle.
Un long sermon qui s’adressait directement aux participants. Le but était de faire
comme si ceux-ci renaissaient en tant qu’esclaves de la lumière et abandonnaient leurs
anciennes vies en participant à notre messe noire. Cette narration devait jouer au tout
début de l’évènement. Sacha, le chanteur de ULFHEDNAR, était un peu plus grand que
moi, ce qui veut dire qu’il est vraiment grand. Il portait au-dessus de sa tête, vêtu de sa
cape et portant son masque blanc sans expression, un haut-parleur à batteries que
nous nous étions procuré la semaine d’avant dans ce but exact.
Il se promenait entre les spectateurs, ce qui donnait l’impression que ma voix lourde et
grave se déplaçait. Je me tenais un peu à l’écart, caché par les branchages de la forêt.
CHAPITRE IX :
Le rituel ultime, synonyme de libération...
Je ne tiens pas à trop divulguer de détails sur le spectacle en lui-même. Ce sera un souvenir
que seul ceux y ayant participer pourront relater. Tout ce que je peux dire c’est que chacun
des deux groups a donné son maximum afin d’offrir une prestation théâtrale et mémorable.
Plusieurs items ont été utilisés, plusieurs techniques aussi afin de rendre le spectacle unique.
La solitude dans laquelle nous nous trouvions en elle-même était un des atouts les plus
importants. La nature était notre seule compagne et le silence a laissé place aux grincements
des guitares, aux martellements des tambours ainsi qu’aux cris
désincarnés des chanteurs.
Le spectacle a commencé dans un éclat de flammes et le son transperçait la nuit comme une
lame. La scène était tout illuminée avec des spot halogène et des torches allumées.
Un feu ardent brulait sur l’eau derrière nous. Nous étions tous accoutrés de nos longues
robes noires, encapuchonnés comme la mort. Certains spectateurs jouaient encore le jeu et
portaient leurs masques blancs. Un des participants a même profité de l’événement pour
bruler son baptistaire dans un deuxième feu qui brulait devant les spectateurs.
Lapresque totalité de l’éclairage était assuré par les flammes des torches et des feux aux
alentours. Chaque chanson était entrecoupée de nos INTERLUDE figurant sur l’album et d’un
sermon sur la futilité de la vie humaine telle qu’elle est vécue par nous sur cette terre.
Notre prestation terminée, Ulfhednar sont entrés avec leur costumes venus d’un autre
temps. Je voyais qu’ils avaient compris ce que j’attendais d’eux et je voyais aussi le plaisir à
l’exécuter. Une prestation bien plus sanglante, parsemée de combats et de sacrifices.
Leurénergie reflétait leur jeune âge et rafraichissait avec un soupçon de comptes et rituels
nordiques anciens. Merci à vous d’avoir participé avec tant d’entrain, ça n’aurait pas été
pareil sans votre prestation incroyable.
Quelques troubles techniques se sont bien sûr invités à la soirée, des troubles reliés au ‘’setup’’
électronique et sonore principalement. Mais n’oubliez pas que Saemyaza était le seul à
gérer tout l’aspect technique tel un super homme de son. Son travail devait être exécuté
pendant même qu’il jouait sur scène.
Merci à toi tu as permis à un autre de mes rêves de
se réaliser, tu es un génie!
© Nicolas Cormier
© Nicolas Cormier
© Nicolas Cormier
© Jade Favreau
© Nicolas Cormier
© Nicolas Cormier
© Nicolas Cormier
© Nicolas Cormier
CHAPITRE X :
Conclusion et projets de renouvellement...
Ce projet a fait naître en moi cette étincelle intarissable qui me mènera probablement à la
création d’une marque et d’un évènement qui reflète ce que je suis.
J’ai tant appris de cette expérience et j’en sors grandi.
Si jamais le cauchemar dans lequel nous vivons présentement fini par un jour se terminer,
nous allons assurément reproduire ce concept incroyable. Un mélange entre
théâtre et Métal noir.
J’ai des idées à revendre, la motivation est débordante et mon équipe est fiable et efficace
La prochaine édition sera bien plus extravagante.
Merci encore à tout ceux qui ont participés de près ou de loin à la réussite de cet évènement.
Je vous dis à la prochaine fois.
Ne cessez jamais de faire grandir les artistes méconnus, ils vous en remercieront
le double de votre implication.
Merci.
Harslingoth, The Overseer