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société
mans ont fait un voyage direct à Israël
à bord d’un avion de la RAM. «On va
pouvoir se rencontrer, on pourra voyager
ensemble, prendre des initiatives dans le
champ culturel, économique… », ajoute
t-elle. Même la jeunesse ne cache pas sa
satisfaction quant à la reprise des relations
maroco-israéliennes. Pour Debora
Mergui, une jeune juive marocaine de 37
ans, enseignante à Marrakech, c’est une
nouvelle façon de vivre pleinement son
judaïsme loin des tabous. Elle pourra
3LL’histoire des
juifs marocains
est considérée
comme une partie
indissociable de
l’histoire marocaine.
aujourd’hui crier haut et fort qu’elle est
juive dans une ville où la communauté
est très réduite et ne dépasse pas la
centaine. Elle va aussi renouer les liens
familiaux avec certains membres de
la famille qu’elle n’a pas vu depuis son
enfance grâce aux vols directs entre les
deux pays. « C’est un pas de plus dans la
reconnaissance marocaine de notre identité
en tant que marocains juifs », insiste celle
qui a participé auprès des membres de
la Communauté juive marocaine de
la région Marrakech-Safi à la marche
organisée récemment dans la ville ocre
pour célébrer la décision des Etats-Unis
de reconnaître la pleine souveraineté du
Royaume sur son Sahara.
Communauté juive,
rôle renforcé
De nombreux observateurs estiment que
communauté juive marocaine à son rôle
à jouer dans cette reprise des relations
entre le Maroc et Israël. Si le président
de la Fédération des industries des matériaux
de construction David Toledano
parle du rôle de facilitateur dans les
affaires, Georges Sebbat estime qu’elle
pourra être un pont de paix et de liaison
entre les communautés. «La communauté
s’occupait de tout ce qui relève de
la logistique pour les locaux notamment
lors des naissances, des décès…ce rôle va
s’amplifier aujourd’hui avec toutes ces
visites attendues», explique Sebbat. De
l’avis de Fanny Mergui, l’espace public
va s’organiser différemment. «Mon rêve
est de pouvoir faire un travail en direction
de la jeunesse marocaine musulmane, organiser
des ateliers qui leur donner la parole
librement, exprimer leurs préjugés, et traiter
tout ces sujets qui leur tiennent à cœur
notamment ceux concernant la question
palestinienne », tient à souligner Fanny
Mergui. Le rabbin Lévi Banon qui avait
l’habitude d’accueillir tous les juifs de
passage au Maroc, assure qu’il a hâte
d’accueillir les hommes d’affaires et
investisseurs israéliens qui viendront
pour investir et contribuer au développement
du Maroc z
Marocains avant tout
Bien qu’il n’y ait encore qu’environ 3.500 Juifs vivant encore au Maroc, dont 3000 à Casablanca seulement, les Juifs d’origine marocaine
qui ont immigré dans d’autres pays tels que la France, le Canada, les États-Unis et l’Espagne sont toujours culturellement, spirituellement et
socialement proches de Maroc. En Israël, un million de juifs d’origine marocaine, ont souvent gardé des liens très forts avec le royaume,
son dialecte darija, ses traditions culinaires et musicales. La plupart sont partis en famille au début des années 50, après la création de l’Etat
hébreu. A l’époque, le Maroc accueillait la plus importante communauté juive d’Afrique du Nord, de 250.000 à 300.000 personnes, selon
les estimations.
48 N° 546 L’Observateur du 25 au 31 décembre 2020