MOHAMMED VI : LA DIPLOMATIE GAGNANTE
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«cette reconnaissance
américaine aura
des implications
économiques de
développement
majeures dans toute
la région du Sahara
marocain»
Abdelfettah Fatihi
provenance de pays subsahariens à qui
des bourses seront octroyées, un CHU
dont l’inauguration officielle est prévue
au plus tard en octobre 2021».
De son côté, le président de la région
Dakhla-Oued Eddahab, Yanja El Khattat
affirme que « le développement des
régions du Sud est une réalité et le monde
ne peut que constater les efforts grandioses
qu’a fait le Maroc en y déployant
de grands chantiers socio-économiques ».
Parmi les grands projets lancés ou en
cours de parachèvement, Abdou Souleye
Diop note le chantier du grand
port de Dakhla et l’agrandissement de
la route reliant cette ville à Laâyoune.
Considérée comme une locomotive du
développement qui va renforcer les
échanges économiques entre le Maroc
et l’Afrique, cette route est réalisée à
99% à l’heure actuelle.
«L’ensemble de ces projets ont pour
objectifs de désenclaver la région et l’interconnecter
avec les autres régions du
Maroc », insiste Diop. On note aussi les
projets de réalisation d’usine de dessalement
de l’eau de mer, qui permettra
d’irriguer 5.000 hectares au nord
de la ville de Dakhla, ou encore l’installation
de plusieurs parcs éoliens
dans différentes provinces du sud.
Parmi les autres projets programmés
figurent aussi de grands projets
structurants, notamment la voie
express Tiznit-Dakhla sur 1.055 km,
le programme industriel « Phosboucraa
» à Laâyoune et des sites
de l’énergie éolienne et solaire dans
cette ville, mais aussi à Tarfaya et à
Boujdour, avec une capacité totale
estimée à 600 MW.
Le co-développement
accéléré
La décision américaine de reconnaitre
la marocanité du Sahara va,
selon Diop, certainement avoir un
effet d’entrainement d’investissements
industriels, agricoles, et touristiques…
Le président de la CGEM,
Chakib Alj, avait déclaré à ce propos
que l’ouverture d’un consulat des
États-Unis, à vocation essentiellement
économique à Dakhla, permettra
d’attirer les investissements américains
dans cette région qui présente
d’innombrables atouts, notamment
un positionnement géostratégique
avéré.
De l’avis du directeur du Centre
Sahara et Afrique pour les études
stratégiques, Abdelfettah Fatihi,
cette reconnaissance américaine
aura des répercussions économiques
de développement majeures pour les
régions du sud qui s’apprêtent à se
transformer en grands chantiers économiques
et d’investissement dans le
cadre de la mise en œuvre de la stratégie
marocaine de coopération Sud-
Sud, dont le socle est de transformer
ces régions comme point de rencontre
des relations euro-africaines.
Il ajoute par ailleurs, qu’après la
reconnaissance américaine, l’accord
de libre-échange Maroc/Etats-Unis
devient désormais valide pour toutes
les régions du Maroc y compris le
Sahara marocain. Concrètement,
cette nouvelle dynamique inciterait
les entreprises et investisseurs américains
à mettre en œuvre des projets
d’investissement majeurs ainsi
que la mise en œuvre de projets liés
aux énergies renouvelables, d’autant
plus que les perspectives du Maroc au
niveau de ce secteur coïncident parfaitement
avec la vision du président
John Biden », analyse Fatihi. Pour cet
expert, la situation post- reconnaissance
américaine sera déterminante
pour attiser l’appétit des entreprises
internationales et transfrontalières
à investir dans ces territoires. « Cet
élan attendu déteindra sur les positions
de leurs pays, ce qui les poussera
à accélérer la reconnaissance ou
à ouvrir des consulats dans les provinces
du sud », insiste-t-il.
Dans le même sens, Abdou Souleye
Diop affirme qu’il faut continuer
de promouvoir la zone et de rendre
effectif le hub aérien. «Il faut juste
promouvoir la région comme ce
qui été fait au niveau politique afin
de renforcer le plan économique et
industriel du Sahara marocain »,
conclut-il. ✱
« Le Sahara marocain va
devenir un nouveau hub
économique pour tout le
contient africain. »
Abdou Souleye Diop
Du 18 au 24 décembre 2020 L’Observateur
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