MOHAMMED VI : LA DIPLOMATIE GAGNANTE
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ENTRETIEN
Ce qu’il faut
aujourd’hui, ce n’est
pas de verser dans les
joutes diplomatiques en
affirmant que l’on est
pour une solution juste et
durable et tutti quanti,
mais de reconnaître
clairement la marocanité
du Sahara.
sa souveraineté sur l’ensemble de
son territoire n’est pas négociable.
Autrement dit, le Royaume ne part
jamais à l’ONU pour lui demander
de vérifier si le Sahara était sien ou
pas. Le Sahara est marocain et s’il y a
une partie qui s’oppose à cette vérité,
écoutons-la et trouvons une solution
devant préserver la dignité de toutes
les parties. C’est dans ce sens que
le Maroc a présenté la proposition
du plan d’autonomie. C’est dans ce
contexte global que s’inscrivent les
ouvertures des consulats. Et avant
cela, je rappelle qu’il y a deux ans,
l’Union européenne a formellement
reconnu que les produits issus
des provinces du sud du Royaume
obéissent aux mêmes règles du reste
du pays. La même décision a été
prise par la Grande-Bretagne, il y
a près d’une année. Aujourd’hui,
l’ouverture des consulats est un acte
diplomatique légal par le biais duquel
les pays concernés affirment que le
Sahara est territoire marocain tout en
appuyant la recherche de solution.
Le Souverain ne se contente pas du
seul soutien qu’on peut apporter
au plan d’autonomie et le tournant
réalisé est le résultat des changements
opérés par S.M le Roi Mohammed VI
dans la gestion du dossier du Sahara
marocain. C’est ce qui a d’ailleurs
poussé l’administration américaine à
prendre sa décision.
Pensez-vous que d’autres pays
pourraient ouvrir d’autres consulats
au Sahara marocain ?
Un tournant décisif vient d’être
enregistré. N’oublions pas que ce sont
les États-Unis, membre permanent du
Conseil de sécurité, qui rédigent les
résolutions sur le Sahara marocain
publiées au mois d’octobre. C’est donc
une puissance agissante qui donne
aujourd’hui un signal fort aux autres
pays en leur montrant la meilleure
manière de régler le problème.
Du reste, ceux qui veulent que le
problème persiste continueront à
user des mêmes expressions farfelues
et stériles.
La décision américaine sur le
Sahara marocain a été annoncée
concomitamment avec l’annonce
de la reprise des relations
diplomations du Maroc avec Israël.
Certains ont vite interprété cette
concomitance par une sorte de troc,
laissant entendre que le Royaume
a lâché du lest sur la cause
palestinienne au profit de sa cause
nationale. Qu’en pensez-vous ?
Il s’agit là d’un raccourci. Certes, le
travail diplomatique fonctionne avec
ce qu’on peut appeler des packages,
mais l’essentiel est de ne jamais
céder sur ses principes et sur ses
constances. S.M le Roi Mohammed
VI a veillé à ce que le contenu publié
à Rabat sur la position marocaine
envers la cause palestinienne,
soit le même que celui exprimé à
Washington et à travers le monde.
On y trouve trois constances : la
solution à deux États, le processus
de négociation israélo-palestinien et
Al-Qods comme partie intégrante de
l’identité arabo-musulmane. S.M le
12 L’Observateur Du 18 au 24 décembre 2020