MOHAMMED VI : LA DIPLOMATIE GAGNANTE
ENTRETIENse déroule au Maroc. Notre pays estégalement un partenaire essentieldes États-Unis dans la lutte contrele terrorisme. Mieux encore, depuisl’Administration Clinton, les États-Unis affirment que le plan marocaind’autonomie est une solution réalisteet crédible. Indirectement, quandClinton, Bush et Obama parlaientd’autonomie, cela sous-entendait quece processus ne pouvait être appliquéque dans le cadre de la souverainetémarocaine. Ce qu’a fait l’actuelPrésident, c’est qu’il a poussé cettelogique jusqu’au bout.La décision de Trump s’inscritdonc dans le prolongement de laconstante position américaine…C’est certes un aboutissement quin’a pas été obtenu facilement, maisil n’est pas non plus le fruit d’unequelconque position de rupture avecle passé.Cet aboutissement fait-il entrer ledossier du Sahara marocain dansune nouvelle phase marquantjustement une rupture par rapport àce qu’il y avait jusque-là ?S.M le Roi Mohammed VI disaittoujours : « Nous devons passerdu ‘tadbir’ (gestion) au ‘taghyir’(changement)». Le dossier du Saharane nécessite pas de la gestion, allantde rapports à résolutions en passantpar des décisions du parlementeuropéen, etc. Ce sur quoi a toujoursveillé le Souverain c’est la Visionbasée sur un plan à suivre. Ce plana premièrement pour principaleassise le modèle de développementqui a créé un lien solide entre lesprovinces du sud et celles du norddu pays. Deuxièmement, tout letravail était axé sur la marocanitédu Sahara. On ne se réjouissaitplus tellement quand un paysmettait fin à sa reconnaissance dupolisario, parce que ce n’est riend’autre que la confirmation d’uneévidence. Ce qu’il faut aujourd’hui,ce n’est pas de verser dans les joutesdiplomatiques en affirmant quel’on est pour une solution juste etdurable et tutti quanti, mais dereconnaître clairement la marocanitédu Sahara. Nous assistons au niveauinternational à un passage de lalogique du soutien au processus, quine faisait que le perdurer, à cellede la reconnaissance de sa finalité.C’est ce qui permettra de parvenirrapidement à une solution. Ladécision du Président américains’inscrit dans ce cadre. Il part dufait que le Sahara est marocainpour arriver à l’autonomie soussouveraineté marocaine.Est-ce dans ce même cadre ques’inscrivent les ouvertures, ensérie, des consulats de différentspas africains et arabes dans leSahara marocain ?Les ouvertures des consulats sontune reconnaissance de fait de lamarocanité du Sahara. Elles ont eupour préalable le changement dediscours avec l’affirmation clairede la marocanité du Sahara etl’appui au processus devant amenerà l’autonomie sous souverainetémarocaine. Nous négocions avecl’autre partie pour la convaincrede la pertinence de cette solution,elle qui s’est toujours opposée aurecouvrement par le Maroc de sonintégrité territoriale. Je souligneau passage que pour le Maroc,10 L’Observateur Du 18 au 24 décembre 2020
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ENTRETIEN
se déroule au Maroc. Notre pays est
également un partenaire essentiel
des États-Unis dans la lutte contre
le terrorisme. Mieux encore, depuis
l’Administration Clinton, les États-
Unis affirment que le plan marocain
d’autonomie est une solution réaliste
et crédible. Indirectement, quand
Clinton, Bush et Obama parlaient
d’autonomie, cela sous-entendait que
ce processus ne pouvait être appliqué
que dans le cadre de la souveraineté
marocaine. Ce qu’a fait l’actuel
Président, c’est qu’il a poussé cette
logique jusqu’au bout.
La décision de Trump s’inscrit
donc dans le prolongement de la
constante position américaine…
C’est certes un aboutissement qui
n’a pas été obtenu facilement, mais
il n’est pas non plus le fruit d’une
quelconque position de rupture avec
le passé.
Cet aboutissement fait-il entrer le
dossier du Sahara marocain dans
une nouvelle phase marquant
justement une rupture par rapport à
ce qu’il y avait jusque-là ?
S.M le Roi Mohammed VI disait
toujours : « Nous devons passer
du ‘tadbir’ (gestion) au ‘taghyir’
(changement)». Le dossier du Sahara
ne nécessite pas de la gestion, allant
de rapports à résolutions en passant
par des décisions du parlement
européen, etc. Ce sur quoi a toujours
veillé le Souverain c’est la Vision
basée sur un plan à suivre. Ce plan
a premièrement pour principale
assise le modèle de développement
qui a créé un lien solide entre les
provinces du sud et celles du nord
du pays. Deuxièmement, tout le
travail était axé sur la marocanité
du Sahara. On ne se réjouissait
plus tellement quand un pays
mettait fin à sa reconnaissance du
polisario, parce que ce n’est rien
d’autre que la confirmation d’une
évidence. Ce qu’il faut aujourd’hui,
ce n’est pas de verser dans les joutes
diplomatiques en affirmant que
l’on est pour une solution juste et
durable et tutti quanti, mais de
reconnaître clairement la marocanité
du Sahara. Nous assistons au niveau
international à un passage de la
logique du soutien au processus, qui
ne faisait que le perdurer, à celle
de la reconnaissance de sa finalité.
C’est ce qui permettra de parvenir
rapidement à une solution. La
décision du Président américain
s’inscrit dans ce cadre. Il part du
fait que le Sahara est marocain
pour arriver à l’autonomie sous
souveraineté marocaine.
Est-ce dans ce même cadre que
s’inscrivent les ouvertures, en
série, des consulats de différents
pas africains et arabes dans le
Sahara marocain ?
Les ouvertures des consulats sont
une reconnaissance de fait de la
marocanité du Sahara. Elles ont eu
pour préalable le changement de
discours avec l’affirmation claire
de la marocanité du Sahara et
l’appui au processus devant amener
à l’autonomie sous souveraineté
marocaine. Nous négocions avec
l’autre partie pour la convaincre
de la pertinence de cette solution,
elle qui s’est toujours opposée au
recouvrement par le Maroc de son
intégrité territoriale. Je souligne
au passage que pour le Maroc,
10 L’Observateur Du 18 au 24 décembre 2020