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syndicom magazine No.20

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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<strong>syndicom</strong><br />

N o 20 décembre 2020<br />

<strong>magazine</strong><br />

Home<br />

office :<br />

défis et<br />

risques


Annonce<br />

Prévoyance: pour prévenir toute lacune<br />

majeure l’âge venu!<br />

« Bientôt, je vais pouvoir profiter de ma pension. » Cette phrase est reprise par nombre de ceux qui sont sur le<br />

point de partir à la retraite. Mais combien soupçonnent que les futures prestations de la prévoyance étatique et<br />

professionnelle ne correspondent pas à leurs revenus actuels. En effet, c’est à ce moment précis que la plupart<br />

d’entre eux sont confrontés à la trop fameuse « lacune de prévoyance ».<br />

Cette dernière représente en moyenne à la retraite 40 %. Par conséquent, celui ou celle qui ne souhaite pas se serrer<br />

la ceinture à ce moment-là serait bien avisé d’optimiser son propre régime de prévoyance. À ce titre, la prévoyance privée<br />

(3 e pilier) est très prisée. Deux personnes sur trois possèdent déjà un compte de prévoyance 3a. Mais cela ne constitue<br />

pas à proprement parler une surprise: cette solution est en effet pertinente dans la mesure où chaque franc versé est<br />

déductible du revenu imposable. La déduction fiscale s’élève pour les actifs affiliés à une caisse de pension à 6826 CHF<br />

(état: 2020) et pour les actifs non affiliés à 20 %<br />

au plus du revenu net de leur activité lucrative,<br />

au maximum toutefois à 34 128 CHF. Ainsi on<br />

peut profiter de la prévoyance privée bien avant<br />

l’âge de la retraite.<br />

Plus on s’y prend tôt, mieux c’est!<br />

Dès lors qu’une personne perçoit un revenu soumis<br />

à l’AVS, elle peut effectuer des versements<br />

dans le pilier 3a. Et le plus tôt sera le mieux.<br />

Toutefois, le compte de prévoyance 3a atteint<br />

très vite ses limites actuellement. En cause: les<br />

taux d’intérêt toujours bas servant des revenus<br />

plutôt modestes. N’y aurait-il donc plus moyen<br />

de s’en sortir dans le cadre de la prévoyance volontaire?<br />

Si, bien sûr! Celui qui investit précocement<br />

son capital de prévoyance dans des titres<br />

peut escompter des rendements intéressants<br />

d’ici la retraite. Plus l’investisseur dispose de<br />

temps, plus il pourra oser. Et si la retraite est encore lointaine, des placements assortis d’opportunités de rendement attrayantes<br />

et une prise de risques accrue prendront tout leur sens. Si elle est proche, des placements aux faibles variations<br />

de valeur sont recommandés. En optant p. ex. pour une Solution de placement Épargne de prévoyance de la Banque Cler,<br />

le capital de prévoyance est investi dans des titres de manière professionnelle. Cela permet au demeurant de profiter de<br />

l’évolution sur les marchés financiers et d’exploiter les opportunités de rendement.<br />

Optimiser sa prévoyance<br />

La personne désireuse de posséder un matelas financier consistant dans l’optique de la retraite ne pourra ignorer l’option<br />

des marchés boursiers. Certes, on peut aussi y perdre de l’argent. C’est pourquoi le placement du capital de prévoyance<br />

requiert un peu de courage. Mais on peut aussi gagner davantage que dans le cadre d’une simple Solution de placement.<br />

L’histoire est édifiante à ce propos: depuis 1926, la personne qui a investi en actions suisses et les a conservées pendant<br />

dix ans n’a perdu de l’argent que de 1929 à 1931. Au cours de toutes les autres périodes décennales, les gains ont plus que<br />

compensé les pertes. Par conséquent, il est judicieux en matière de prévoyance de tirer profit des opportunités de rendement<br />

sur les marchés financiers. Si la personne est simultanément désireuse de faire une bonne action, elle peut investir<br />

son capital de prévoyance dans des placements durables. Ces derniers ne se contentent pas d’offrir des opportunités de<br />

rendement attrayantes, ils favorisent de surcroît une évolution axée sur le développement durable de l’environnement et<br />

de la société. Bref, une situation où toutes les parties prenantes sont gagnantes!<br />

Les membres de <strong>syndicom</strong> en ont plus pour leur argent!<br />

En 1927, l’Union syndicale suisse faisait partie de nos fondateurs. Aujourd’hui encore,<br />

nous privilégions les relations partenariales avec les associations et syndicats.<br />

Comme membre de <strong>syndicom</strong>, vous bénéficiez de conditions exclusives, comme p. ex. un<br />

rabais de 25 % sur les droits de garde et les courtages.<br />

Vous trouverez de plus amples informations sur les conditions préférentielles ici:<br />

www.cler.ch/<strong>syndicom</strong><br />

N’hésitez pas à nous contacter! 0800 88 99 66 et kooperation@cler.ch<br />

Ces données revêtent uniquement une visée publicitaire. Pour les fonds stratégiques, nous renvoyons au prospectus et aux Informations<br />

clés pour l’investisseur. Vous pouvez vous les procurer gratuitement sur notre site internet sous www.cler.ch de même<br />

que sous forme papier dans toutes les succursales de la Banque Cler, auprès de la direction du fonds ou de la banque dépositaire.


Sommaire<br />

4 Une fine équipe<br />

5 Brèves<br />

6 Du côté des employeurs<br />

7 L’invité<br />

8 Dossier : Télétravail<br />

16 Au cœur de nos métiers<br />

19 Logistique, l’effondrement<br />

menace<br />

22 Politique<br />

26 Suggestions<br />

27 1000 mots<br />

28 Evènements<br />

30 Tranches de vie<br />

31 Mots croisés<br />

32 <strong>syndicom</strong> social<br />

De l’exception à la normalité<br />

Lorsqu’en vertu de la loi sur les épidémies,<br />

le Conseil fédéral appelait en mars 2020 les<br />

entreprises à laisser travailler chez eux leurs<br />

employé-e-s, peu s’imaginaient que cette<br />

situation exceptionnelle allait devenir la norme.<br />

En quelques semaines, le nombre d’employé-e-s<br />

à domicile a fortement augmenté. Alors que le<br />

travail à domicile était presque un privilège<br />

avant le semi-confinement, nous constatons<br />

aujourd’hui qu’environ 1,5 million de salarié-e-s<br />

travaillent à distance.<br />

La transformation numérique offre aux entreprises<br />

et aux employé-e-s toujours davantage<br />

de possibilités pour réorganiser le travail. Le<br />

souhait des salarié-e-s d’aménager leur temps<br />

de travail de manière flexible correspond à une<br />

tendance sociétale, qui s’est généralisée dans<br />

toute l’Europe. Le baromètre représentatif du<br />

télétravail à domicile, réalisé entre avril et mai<br />

par l’Institut de recherche gfs.bern pour le<br />

compte de <strong>syndicom</strong>, confirme lui aussi cette<br />

tendance.<br />

La « liberté » gagnée que peut offrir le télétravail<br />

comporte toutefois aussi des risques.<br />

Des questions se posent en relation avec les<br />

changements du monde du travail lorsque le<br />

travail à distance n’est plus un phénomène<br />

marginal, mais qu’il devient la norme. Existe-t-il<br />

par exemple un droit au télétravail et au travail<br />

mobile ? Si le télétravail doit se présenter<br />

comme une alternative bénéfique au travail de<br />

bureau, il convient d’en définir les conditions<br />

dans le cadre du partenariat social.<br />

Giorgio Pardini<br />

4<br />

8<br />

16


4<br />

Une fine équipe<br />

La mutation de skyguide se poursuit<br />

Marco De Monaco (43 ans)<br />

System Monitor & Control East, Dübendorf.<br />

Depuis 18 ans chez skyguide<br />

comme technicien de la navigation<br />

aérienne dans le domaine de la surveillance<br />

des systèmes techniques. Depuis<br />

2007, il siège au comité de branche<br />

Sécurité aérienne. Il est aussi membre<br />

de la délégation de négociation CCT.<br />

Luca Dalla Caneva (45 ans)<br />

Application Operations East, Dübendorf.<br />

Depuis 16 ans chez skyguide<br />

comme technicien de la navigation<br />

aérienne dans le domaine du traitement<br />

des données radar et des plans<br />

de vol. Depuis 2008, il siège au comité<br />

de branche Sécurité aérienne et est<br />

membre des délégations chargées de<br />

négocier la CCT, les mesures d’économie<br />

et le règlement des piquets.<br />

Patrik Mächler (48 ans)<br />

Maintenance COM ZRH, Dübendorf.<br />

Depuis 15 ans chez skyguide comme<br />

technicien de la navigation aérienne<br />

dans le domaine de la technique radio<br />

et téléphonique. Depuis une année,<br />

il est membre du comité de branche<br />

Sécurité aérienne où il assume la<br />

fonction de secrétaire.<br />

Photo : Patrick Gutenberg<br />

Texte : Bettina Büsser<br />

« Nous nous battrons<br />

pour que tout se passe<br />

de manière équitable. »<br />

« skyguide est en mutation depuis<br />

longtemps et a subi des restructurations<br />

pour tenter d’augmenter son<br />

efficacité. Des licenciements ont eu<br />

lieu déjà avant la pandémie. Nous<br />

nous sommes engagés pour améliorer<br />

les conditions de travail de nos<br />

collègues. Une fois, nous avons réussi<br />

à prolonger le délai de résiliation<br />

d’un employé qui travaillait ici depuis<br />

20 ans. Il a aussi pu suivre un<br />

cours pour la recherche d’emploi.<br />

Il a retrouvé un emploi.<br />

A cause du coronavirus, nous recevons<br />

une aide d’urgence de la<br />

Confédération parce que la principale<br />

source de revenus de skyguide –<br />

l’argent des compagnies aériennes –<br />

s’est effondrée. En contrepartie, la<br />

Confédération attend des économies<br />

à hauteur de 90 millions de francs<br />

d’ici quatre ans. Nous ignorons<br />

quelles mesures d’économie sont<br />

prévues, mais nous nous battrons<br />

pour que tout se passe de manière<br />

correcte. Pas seulement pour le<br />

personnel technique, opérationnel,<br />

administratif ou les contrôleurs<br />

aériens, mais aussi pour la direction<br />

et les cadres.<br />

Il y aura peut-être un gel des salaires<br />

en 2021, mais pas d’augmentations.<br />

Tous les syndicats AOT (Administration,<br />

Operation, Technique)<br />

chez skyguide ont donné leur accord.<br />

Nous ne savons pas si d’autres licenciements<br />

auront lieu, mais il est à<br />

craindre que les collègues de plus de<br />

50 ans perdent leur emploi. Ils ont<br />

peur. Nous les soutiendrons et réagirons<br />

si ce scénario devait se réaliser.<br />

La qualité des entretiens du personnel,<br />

nos règlements et le système<br />

salarial nous préoccupent aussi. Le<br />

travail de piquet et de nuit est monnaie<br />

courante chez nous. Il y a des<br />

règlements, mais nous devons veiller<br />

à ce qu’ils soient respectés. En tant<br />

que syndicat, nous devons sans cesse<br />

redoubler d’efforts et montrer que<br />

nous sommes là. Nous recrutons<br />

avec des dépliants et en abordant de<br />

nouveaux membres à qui nous expliquons<br />

que nous comptons sur un<br />

partenariat solide avec <strong>syndicom</strong>.<br />

Malheureusement, ces discussions<br />

sont plus difficiles depuis que le télétravail<br />

s’est généralisé. »


Brèves<br />

Les brochures sur papier glacier ne suffiront pas \ Suppression<br />

d’emplois chez Saint-Paul/media \ Congrès de <strong>syndicom</strong> 2021 \<br />

Renfort de personnel exigé dans le transport des colis<br />

5<br />

Les brochures sur papier<br />

glacier ne suffiront pas<br />

<strong>syndicom</strong> regrette l’échec de l’initiative<br />

pour des multinationales responsables<br />

faute de majorité des cantons. Durant<br />

la campagne, les adversaires du texte<br />

ont affirmé soutenir les objectifs de<br />

l’initiative et ont principalement critiqué<br />

le moyen de les atteindre. Il faudra les<br />

prendre au mot et vérifier que les promesses<br />

faites soient tenues.<br />

L’Union syndicale suisse insistera<br />

pour une mise en œuvre conséquente<br />

du contre-projet. Elle s’engagera aussi<br />

pour que le soutien populaire large se<br />

reflète dans la rédaction de l’ordonnance,<br />

afin que les violations des droits<br />

humains, du droit élémentaire du travail<br />

ainsi que des standards environnementaux<br />

ne puissent plus être dissimulées.<br />

Nouvelle suppression d’emplois<br />

chez Saint-Paul/media<br />

Déjà en novembre 2017, le groupe fribourgeois<br />

Saint-Paul procédait à une<br />

réorganisation et réunissait les quatre<br />

imprimeries sous le toit de media f.<br />

25 emplois passaient à la trappe. Trois<br />

ans plus tard, les salarié(e)s de l’entreprise<br />

nouvellement organisée se voient<br />

confrontés à une nouvelle suppression<br />

de postes, car les activités d’impression<br />

sont centralisées sur un seul site à<br />

Bulle.<br />

Le syndicat <strong>syndicom</strong> exige que le<br />

groupe Saint-Paul et media f assument<br />

leur responsabilité sociale en tant<br />

qu’employeurs. Ils sont tenus de sauver<br />

la majorité des emplois et de négocier<br />

un bon plan social avec la collaboration<br />

du syndicat.<br />

Congrès de <strong>syndicom</strong> 2021<br />

Le congrès du dixième anniversaire de la<br />

création de <strong>syndicom</strong>, initialement prévu<br />

en juin, est repoussé en automne. Le<br />

comité central a décidé le report en raison<br />

de la situation incertaine et des<br />

restrictions dues à la pandémie. Dès<br />

que le lieu et la date du congrès seront<br />

connus, nous les publierons sur le site<br />

<strong>syndicom</strong>.ch.<br />

Un kit contre le harcèlement<br />

sexuel<br />

Selon une étude, 23 % des femmes et<br />

10 % des hommes sont victimes de harcèlement<br />

sexuel sur leur lieu de travail.<br />

Et d’après un sondage de gfs.bern,<br />

59 % des femmes doivent subir des<br />

contacts, embrassades ou baisers non<br />

souhaités.<br />

La Conférence suisse des délégué-e-s<br />

à l’égalité (CSDE) fournit un kit<br />

contre le harcèlement sexuel aux entreprises<br />

qui veulent empoigner ces<br />

problèmes. Il contient aussi un guide<br />

d’utilisation, des fiches d’information,<br />

des vidéos et un outil e-learning. Le kit<br />

est disponible gratuitement sur le site<br />

equality.ch. Il peut être consulté en<br />

français, en italien, en allemand et en<br />

anglais.<br />

Renfort de personnel exigé<br />

dans le transport des colis<br />

Les distributeurs et distributrices de<br />

colis sont très sollicités. L’essor du<br />

commerce en ligne, couplé au coronavirus,<br />

a augmenté cette année la pression<br />

à un niveau encore inconnu. A<br />

Frauenfeld, les collègues ont porté<br />

cette situation à la connaissance du<br />

grand public. Ils ont remis à la direction<br />

une pétition largement soutenue.<br />

Leur revendication principale : il<br />

faut enfin plus de personnel fixe. Le<br />

directeur général de La Poste Roberto<br />

Cirillo a promis publiquement une amélioration.<br />

Nous restons vigilants.<br />

Agenda<br />

Décembre<br />

Les secrétariats de <strong>syndicom</strong> resteront<br />

fermés du 24.12.2020 au 4.1.2020.<br />

En cas d’urgence, un service de piquet<br />

est disponible. Veuillez laisser un message<br />

au 058 817 18 18 sans oublier de<br />

laisser vos coordonnées complètes.<br />

Janvier<br />

Dès le 18<br />

Les horaires de travail chez<br />

Swisscom<br />

Discutez avec nous du temps de travail<br />

chez Swisscom ! Participez à nos<br />

meetings en ligne pour les employés<br />

de Swisscom (30 minutes qui peuvent<br />

être enregistrées comme temps de<br />

travail). Prochain rendez-vous le 11<br />

janvier 2021.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/tempsdetravail/<br />

Jusqu’au 31<br />

Inscription à ProLitteris<br />

Inscrivez-vous à Pro Litteris, pour soumettre<br />

vos œuvres et en réclamer des<br />

droits d’auteur. Infos : prolitteris.ch<br />

Février<br />

Jusqu’au 7<br />

Gezeichnet 2020<br />

Berne, Musée de la communication.<br />

50 caricaturistes suisses présentent<br />

leurs meilleurs travaux de l’année.<br />

Infos : mfk.ch<br />

Mars<br />

7<br />

Vote fédéral de mars 2021<br />

Selon <strong>syndicom</strong>, la loi fédérale sur les<br />

services d’identification sera au centre<br />

de l’attention. Le Parlement souhaite<br />

attribuer l’émission des « E-ID » à des<br />

entreprises privées. A notre avis, cette<br />

tâche incombe au service public.<br />

8<br />

Journée internationale de<br />

la femme<br />

Comme chaque année, <strong>syndicom</strong> participera<br />

activement à la Journée internationale<br />

de la femme. Informations<br />

que nous publierons sur <strong>syndicom</strong>.ch.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/agenda


6 Du côté des<br />

Lukas Kaufmann est le fondateur et directeur de Saetta Verde,<br />

employeurs<br />

l’un des premiers services de coursiers à vélo du Tessin.<br />

Depuis 2013, cette association à but non lucratif, qui compte<br />

une trentaine de salariés, dont des personnes en difficulté,<br />

comme les bénéficiaires de projets en matière d’emploi.<br />

1<br />

Comment êtes-vous parvenu au<br />

contrat signé en octobre ?<br />

Dès le début, ceux qui travaillaient<br />

chez Saetta Verde avaient un contrat<br />

de travail, mais sans garantie de salaire<br />

minimum en raison de la rémunération<br />

à la tâche. Avec l’entrée en<br />

vigueur de la loi PostCom, en 2012,<br />

qui impose un contrat pour les coursiers<br />

à vélo, l’association professionnelle<br />

Swiss Messenger Logistic a<br />

entamé des négociations avec <strong>syndicom</strong>.<br />

Après cinq ans de négociations,<br />

un accord a été conclu et adapté à la<br />

réalité tessinoise.<br />

2<br />

Comment jugez-vous la contribution<br />

de <strong>syndicom</strong> en tant que partenaire<br />

social ?<br />

C’est la première fois que l’employeur<br />

s’adresse à un syndicat pour<br />

avoir un contrat de travail. En général,<br />

c’est le contraire ! Ici, on n’est<br />

parti de rien, dans un secteur où les<br />

employés eux-mêmes étaient tellement<br />

peu au courant de leurs droits<br />

que certains continuaient même à<br />

travailler comme avant, à la tâche.<br />

<strong>syndicom</strong> a eu une approche fondamentale<br />

: il nous a appuyés sur les<br />

questions techniques et juridiques.<br />

3<br />

Quels sont les avantages pour les<br />

travailleurs?<br />

Ils sont désormais payés un minimum<br />

de 18 francs par heure pour<br />

chaque livraison. Cela implique un<br />

effort d’organisation pour donner<br />

une continuité aux livraisons et s’assurer<br />

que l’entreprise demeure rentable.<br />

Je m’explique : nous avons souvent<br />

un pic de livraisons concentrées<br />

en peu de temps. Cela entraîne inévitablement<br />

une sélection du personnel<br />

et une redistribution des tâches<br />

entre ceux qui ne font que des livraisons<br />

et ceux qui restent au bureau.<br />

4<br />

Sur quels principes repose l’association<br />

Saetta Verde ?<br />

Lorsque j’ai démarré mon entreprise<br />

en 1998, c’était pour donner le bon<br />

exemple en proposant des transports<br />

rapides et écologiques. Je venais de<br />

faire une expérience de service civil<br />

dans une exploitation agricole employant<br />

également des personnes<br />

handicapées. J’ai toujours voulu aider<br />

les personnes en difficulté. L’écologie<br />

et le social guident également l’activité<br />

de l’association, tout comme le<br />

professionnalisme et le sérieux.<br />

5<br />

Comment vous positionnez-vous<br />

sur le marché?<br />

Nous ne livrons pas de produits alimentaires,<br />

comme les grandes plateformes.<br />

Nous proposons la livraison à<br />

domicile des achats, sans faire les<br />

achats. Pendant le confinement, cela<br />

a avantagé les grandes plateformes,<br />

mais elles n’offrent souvent pas de<br />

garanties sociales aux coursiers.<br />

Notre activité principale est la livraison<br />

urgente (messagerie express),<br />

pour laquelle nous jouissons d’une<br />

position établie sur le marché.<br />

6<br />

Comment envisagez-vous l’avenir<br />

de votre travail?<br />

Il nous reste un marché de niche,<br />

limité au sac à dos de 10 kg et au dernier<br />

kilomètre, donc aux livraisons<br />

urgentes comme les fournitures médicales<br />

ou les documents officiels. Au<br />

Tessin, la configuration du territoire<br />

ne favorise pas le vélo. C’est pourquoi<br />

nous sommes également actifs en<br />

voiture (à gaz ou électriques). Avec<br />

l’ouverture du tunnel de base du<br />

Ceneri, le transport par vélo pourrait<br />

être combiné avec le train.<br />

Texte : Giovanni Valerio<br />

Image : Saetta Verde


L’invité<br />

Si nous contribuons à augmenter<br />

la productivité, nous agrandissons le gâteau.<br />

Ce principe guide les syndicats et les employeurs<br />

dans la recherche de compromis.<br />

Mais ils négligent un problème important :<br />

aujourd’hui, notre bien-être ne dépend plus de<br />

la taille du gâteau, mais des effets de cette<br />

augmentation sur notre vie sociale.<br />

L’augmentation de la productivité est néfaste :<br />

le travail mal rémunéré, en particulier, est organisé<br />

de manière à réduire quasiment à zéro les<br />

contacts sociaux au travail ou à transformer les<br />

collègues en concurrents. De plus, les exigences<br />

de mobilité et de flexibilité du marché du travail<br />

percent aussi de plus en plus le tissu social<br />

privé. L’entreprise se substitue à la famille. Le<br />

stress est soulagé par des achats compulsifs.<br />

Cela stabilise l’économie et l’état psychique,<br />

jusqu’à ce que le fragile équilibre se rompe avec<br />

la prochaine restructuration, un accroc dans la<br />

carrière, un burn-out ou le choc de la retraite.<br />

La crise de la COVID et le télétravail nous<br />

obligent à réassembler les pièces du puzzle :<br />

lieu de travail, trajet professionnel, domicile et<br />

vie sociale. Dans l’idéal, nous développons des<br />

modèles de travail qui renforcent le réseau<br />

social personnel sans gâcher le plaisir du travail<br />

rémunéré. Or celui-ci dépend largement du<br />

sentiment que l’on éprouve à réaliser quelque<br />

chose ensemble.<br />

Les contraintes économiques subsistent, bien<br />

qu’elles n’aient plus de sens en termes d’économie<br />

publique. Même le travail idéal n’apporte du<br />

plaisir que tant que l’entreprise ne fait pas faillite.<br />

Ces contraintes doivent être surmontées<br />

au-delà des entreprises. Les syndicats sont là<br />

pour ça. Ils peuvent signaler qu’ils ne prennent<br />

pas parti dans cette situation. La solitude est<br />

douloureuse. Même avec un salaire de cadre.<br />

Quand le travail perce<br />

le tissu social<br />

Werner Vontobel (1946) est économiste,<br />

journaliste et publiciste. Il a travaillé<br />

pour plusieurs journaux comme la<br />

Weltwoche ou le Tages-Anzeigers et a<br />

été membre de la rédaction en chef du<br />

<strong>magazine</strong> économique suisse Cash.<br />

Aujourd’hui, on le connaît surtout<br />

comme chroniqueur de thèmes économiques<br />

et de santé au Blick.<br />

Dans ses livres, il aborde des<br />

questions fondamentales de politique<br />

économique. Il affirme écrire pour les<br />

personnes qui ne comprennent pas<br />

pourquoi une économie aussi efficace<br />

que la nôtre contribue si peu à rendre<br />

notre vie plus agréable.<br />

Parmi ses ouvrages, on compte<br />

« Das Geschwätz von der freien Marktwirtschaft<br />

», dont il est le coauteur et<br />

qu’il a publié en 1996. Ou encore<br />

« Arbeitswut. Warum es sich nicht lohnt,<br />

sich abzuhetzen und gegenseitig die<br />

Jobs abzujagen » (« La fureur de travailler<br />

»), qu’il a publié avec Philipp Löpfe.<br />

Depuis 1974, il est membre de <strong>syndicom</strong><br />

et de ses organisations précédentes.<br />

7


Un lieu de<br />

travail sûr et<br />

réglementé<br />

à domicile


Etablissement d’une nouvelle forme de travail<br />

Il faut un modèle hybride de temps de travail, aussi après la pandémie<br />

Des problèmes qui n’existent qu’à la maison<br />

La façon dont les autres la gèrent<br />

Dossier 9


10 Dossier<br />

La nouvelle normalité<br />

Avec le coronavirus, le télétravail s’invite dans<br />

le quotidien de nombre d’entre nous. Beaucoup<br />

s’en réjouissent – mais que va-t-il se<br />

passer si la situation persiste ? Les pièges ne<br />

manquent pas au niveau social et juridique.<br />

Texte : Andres Eberhard, journaliste<br />

Image : Remo et Lisa Ubezio<br />

Cet article a vu le jour chez moi, dans notre petit bureau<br />

familial, que nous appelons aussi la pièce télé, le placard<br />

ou la salle de jeux selon l’usage. A côté de la table se trouve<br />

l’étendoir à linge. Jusqu’à peu, j’entendais les enfants<br />

s’ébattre dans le séjour. Ils sont maintenant à la crèche.<br />

Le travail à domicile présente des avantages : les déplacements<br />

s’annulent et je peux répartir mon temps de manière<br />

plus libre et autonome : plier du linge, réchauffer<br />

des restes à midi, aller chercher les enfants en début de<br />

soirée. Peut-être même aller courir l’après-midi, si je suis<br />

disposé à travailler le soir.<br />

Un très grand nombre de Suissesses et de Suisses se<br />

portent comme moi. D’après l’Office fédéral de la statistique,<br />

un million de salarié(e)s ont travaillé en partie à domicile<br />

en 2019. En raison de la pandémie, ce nombre a explosé.<br />

Certains indices laissent entrevoir que le télétravail<br />

pourrait même devenir la nouvelle norme sur le long<br />

terme. Qu’est-ce que cela signifie pour notre vie professionnelle<br />

?<br />

Que se passe-t-il si je ne vois plus mes collègues ?<br />

Beaucoup voient d’abord les avantages. Des études<br />

montrent en effet que la satisfaction du travail augmente<br />

à la maison. Le Baromètre du télétravail à domicile de <strong>syndicom</strong><br />

est lui aussi plus que clair : quatre employé(e)s sur<br />

cinq souhaitent continuer à travailler à distance, au moins<br />

partiellement, après la pandémie. Seuls 6 % des sondé(e)s<br />

s’y opposent catégoriquement.<br />

Mais ce qui pour beaucoup a offert un changement<br />

bienvenu dans la vie professionnelle pendant la pandémie<br />

comporte aussi des risques. D’abord, les échanges sociaux<br />

disparaissent quasi complètement avec le télétravail.<br />

Cela peut nuire à la santé, comme le soulignent les<br />

médecins du travail. Que se passe-t-il si je ne vois plus mes<br />

collègues ? Si je suis nouveau et ne connais mes collègues<br />

que des réunions Zoom ? Les économistes indiquent que<br />

le manque de contacts sociaux met aussi en danger la productivité<br />

de l’équipe. Ils déconseillent donc des modèles<br />

exclusifs de télétravail.<br />

Des questions juridiques se posent si le télétravail devient<br />

la normalité : qu’est-ce qui compte comme temps de<br />

travail et comme temps libre ? Qui contrôle que des pauses<br />

suffisantes soient prises et que les employé-e-s ne continuent<br />

pas à travailler la nuit ou le dimanche ? Qui paie la<br />

chaise de bureau ergonomique, l’Internet, le courant ou la<br />

réparation de l’ordinateur ?<br />

Selon la loi sur le travail, ce sont des aspects qui concernent<br />

les employeurs. Ils sont tenus de protéger leurs employé(e)s<br />

par des mesures contre l’épuisement professionnel<br />

et doivent subvenir à tous les coûts occasionnés<br />

par le poste de travail. Pourtant, nombre d’entreprises ne<br />

remplissent pas ces devoirs, en prétextant que la loi sur le<br />

travail ne s’applique pas au travail à distance, ou que le télétravail<br />

représente une nouvelle forme de travail à domicile<br />

réglée à part, pour laquelle ne valent pas la durée<br />

maximale du travail ou les réglementations du travail nocturne<br />

et dominical. Or, le télétravail et le travail à domicile<br />

n’ont rien en commun. Le précurseur de la loi actuelle sur<br />

le travail à domicile a été créé il y a 80 ans, pour les travailleurs<br />

du textile. Aujourd’hui encore, la loi ne s’applique<br />

qu’au travail manuel et au travail mécanique industriel.<br />

Les entreprises pourraient abuser du télétravail pour<br />

réaliser des économies<br />

La situation juridique concernant le télétravail est claire :<br />

les tribunaux ont indiqué que la loi sur le travail s’applique<br />

tout aussi bien au travail à domicile qu’au travail<br />

sur le poste de travail. Les employeurs doivent ainsi<br />

prendre en charge tous les frais d’installation (chaise,<br />

table, ordinateur, clavier, lumière, etc.) ainsi que les dépenses<br />

(électricité, Internet, papier, réparations) à condition<br />

qu’elles soient nécessaires pour l’activité professionnelle.<br />

Le Tribunal fédéral a même statué que les<br />

employeurs doivent également payer le loyer du bureau à<br />

domicile, selon les circonstances, s’ils ne mettent pas euxmêmes<br />

un poste de travail à disposition.<br />

Dans la pratique, le tableau est tout autre : une enquête<br />

réalisée par <strong>syndicom</strong> auprès de 2000 employé(e)s de<br />

Swisscom a révélé que neuf sondés sur dix supporteraient<br />

en partie eux-mêmes les coûts supplémentaires occasionnés<br />

par le bureau à domicile. Le danger est donc bien réel<br />

que les entreprises abusent du télétravail pour réaliser des<br />

économies. L’économiste américain Richard Baldwin<br />

dresse un scénario sombre : si le télétravail se poursuit, les<br />

entreprises pourraient être incitées à miser uniquement<br />

sur la main-d’œuvre meilleur marché à l’étranger.<br />

Le télétravail<br />

peut nuire à<br />

la santé<br />

Qui paie les frais du bureau à domicile ?


A l’heure actuelle, la réalité du travail est contradictoire<br />

Même si ça ne devait pas aller aussi loin : les employeurs<br />

cherchent de plus en plus à profiter du flou juridique, en<br />

dictant eux-mêmes les règles. Un exemple en est la<br />

« Convention de télétravail » élaborée par les associations<br />

économiques de Suisse romande. Il s’agit d’un complément<br />

au contrat de travail que les entreprises peuvent<br />

faire signer à leurs employé(e)s. Ce document montre que<br />

les obligations légales sont simplement transférées aux<br />

employé(e)s dans de nombreux points. Les employés s’engagent<br />

ainsi à payer eux-mêmes le loyer, le mobilier, Internet<br />

et sont également rendus responsables de la sécurité<br />

et de l’ergonomie sur le poste de travail. D’autres éléments<br />

qui incombent clairement aux employeurs selon le droit<br />

en vigueur sont « convenus » : par exemple, les coûts des<br />

outils de travail (p. ex. ordinateur) ou le respect des horaires<br />

de travail et des périodes de repos.<br />

La légalité de ces accords complémentaires est discutable.<br />

Pourtant, de nombreux employé(e)s acceptent l’arrangement.<br />

D’une part, parce qu’ils n’ont tout simplement<br />

pas le choix. Ceux qui se montrent récalcitrants et<br />

qui résistent doivent redouter des conséquences négatives<br />

– qui peuvent aller jusqu’au licenciement dans des<br />

cas extrêmes. D’autre part, le télétravail est souvent souhaité<br />

par les employés eux-mêmes, qui s’accommodent<br />

par conséquent de conditions-cadres si sévères.<br />

A l’heure actuelle, la réalité du travail est contradictoire.<br />

D’un côté, elle répond aux désirs de flexibilité et de<br />

liberté pour la répartition du temps de travail, comme l’a<br />

montré l’enquête de <strong>syndicom</strong> menée auprès des employé(e)s<br />

de Swisscom. De l’autre côté, il y a la protection<br />

juridique contre le surmenage. Le Code des obligations<br />

stipule qu’un jour de travail doit être effectué en l’espace<br />

de 14 heures (pauses comprises), or de nombreux employé(e)s<br />

répondent encore à des courriels à 23 h, le soir,<br />

et sont à nouveau à pied d’œuvre à 6 h du matin le lendemain<br />

– ce qui est en fait illégal. C’est pourquoi quelques<br />

politiciens exigent d’assouplir la loi.<br />

La loi sur le travail<br />

doit être aussi<br />

respectée à domicile<br />

Les spécialistes de la médecine du travail mettent eux<br />

en garde : des périodes de repos raccourcies entraînent<br />

une augmentation des maux psychosomatiques tels que<br />

douleurs dorsales, troubles du sommeil ou épuisement<br />

émotionnel. Autrement dit, plus se prolonge le travail à<br />

domicile, plus la journée de travail risque de facto de<br />

s’étendre sur 24 heures – avec des risques collatéraux pour<br />

la santé. La loi sur le travail en vigueur protège les salarié(e)s<br />

– et, d’une certaine manière, les protège aussi<br />

d’eux-mêmes.<br />

Que faire alors ? <strong>syndicom</strong> a commandé une expertise<br />

juridique auprès de Kurt Pärli, professeur de droit privé à<br />

l’Université de Bâle. Résultat : comme la situation juridique<br />

est claire, une modification de la loi ne passe pas au<br />

premier plan. Toutefois, des mesures s’imposent pour<br />

que la loi sur le travail soit elle aussi respectée à domicile<br />

(voir l’interview à la page 22). Les syndicats et leurs partenaires<br />

sociaux sont sollicités. M. Pärli conseille en outre<br />

de fixer contractuellement que la méthode « Uniquement<br />

télétravail » ne devienne pas la règle. Une période de télétravail<br />

ne devrait pas entraîner une situation permanente<br />

de télétravail. Idem pour cet article : j’ai renoncé à mon<br />

jog ging, mais aussi au travail de nuit, et je l’ai terminé le<br />

lendemain dans le bureau commun.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/teletravail


12<br />

Dossier<br />

Il faut un modèle hybride de temps de<br />

travail, aussi après la pandémie<br />

En 2020, compte tenu des mesures sanitaires,<br />

quantité de personnes ont commencé à<br />

travailler à domicile. Et elles sont nombreuses<br />

à apprécier ce modèle, comme le montre<br />

le sondage de <strong>syndicom</strong> réalisé durant le<br />

semi-confinement du printemps. Mais que se<br />

passera-t-il dans le futur, une fois la pandémie<br />

surmontée ?<br />

Texte : Giovanni Valerio<br />

« Les mesures prises jusqu’à présent l’ont été en raison de<br />

l’urgence », explique Giorgio Pardini, responsable du secteur<br />

TIC de <strong>syndicom</strong>. « En tant que syndicat, notre devoir<br />

consiste à préparer le terrain de l’après-COVID pour<br />

rendre possible le télétravail si le type d’activité s’y prête.<br />

Il ne s’agit pas de modifier la loi (comme le confirme l’expert<br />

en droit du travail Kurt Pärli), mais il faut de bonnes<br />

conditions-cadres dans les conventions collectives de travail.<br />

En tant que partenaire social, nous devons veiller à ce<br />

que les employeurs endossent leurs responsabilités en<br />

matière de protection de la santé du personnel. Ils sont tenus<br />

de lui fournir les outils de travail nécessaires, mais<br />

aussi de lui garantir un poste de travail dans l’entreprise.<br />

Nous devons nous impliquer pour que les employé(e)s<br />

puissent choisir eux aussi de télétravailler, car à ce jour,<br />

seule l’entreprise peut offrir le télétravail. Enfin, il<br />

convient de garantir les droits d’information des syndicats<br />

aussi pour ces nouvelles formes de travail. Conformément<br />

à la loi sur la participation, la participation au dialogue<br />

avec les commissions d’entreprise doit être possible<br />

pour que le personnel soit intégré dans le cycle de production.<br />

»<br />

Rencontres virtuelles<br />

Même le syndicat se transforme pour s’approcher des employé(e)s<br />

dans le nouveau contexte. Chez Swisscom, un<br />

projet des membres a démarré avec la commission du personnel<br />

pour impliquer les collègues qui travaillent à domicile.<br />

Ils sont invités à participer en ligne à un « café virtuel<br />

», via des plateformes telles que Teams. Le sondage le<br />

montre : quiconque travaille à domicile ne prend souvent<br />

pas assez de pauses.<br />

Ces nouveaux modèles de contact pourraient être appliqués<br />

à d’autres domaines, par exemple à la distribution<br />

matinale et à celle des imprimés, explique Matteo Antonini<br />

: « Les employé-e-s de Presto et de Direct Mail ne travaillent<br />

pas à domicile mais ils n’ont pas non plus de véritable<br />

poste de travail, ni de rencontres avec leurs collègues.<br />

Les contacts syndicaux se déroulent au sein des commissions<br />

du personnel, mais aussi via WhatsApp ou Facebook.<br />

» Dans la nouvelle convention collective de travail de<br />

La Poste, Antonini nous explique que « la possibilité de<br />

travailler à distance, si elle est prévue, en est à un stade<br />

embryonnaire. Il n’existe qu’une déclaration d’intention<br />

». Pourtant, le télétravail a été pratiqué à large échelle<br />

chez PostFinance durant le confinement. Récemment, les<br />

responsables d’équipe de PostLogistics au Tessin ont obtenu<br />

la possibilité d’exécuter certaines tâches administratives<br />

à domicile. Mais uniquement à titre exceptionnel.<br />

Aller de l’avant<br />

« Depuis des années, nous sommes ouverts à de nouveaux<br />

modèles de travail », explique Giorgio Pardini. « Dans les<br />

cas où le syndicat n’était pas préparé, les entreprises ont<br />

rencontré des problèmes d’adaptation. C’est précisément<br />

parce que <strong>syndicom</strong> a cherché à anticiper les processus<br />

que les entreprises de notre secteur sont parvenues à s’accommoder<br />

du confinement : UPC a donné un voucher aux<br />

salarié(e)s, Swisscom a fourni les outils nécessaires au télétravail…<br />

Dès lors, il s’agit de projeter nos revendications<br />

au-delà de la crise, convaincus que le travail de demain<br />

sera plus hybride et qu’il confèrera plus d’autonomie et de<br />

confiance aux employé(e)s.»<br />

Eviter l’isolement<br />

Pour les journalistes aussi, il est indispensable de se rencontrer,<br />

déclare Stephanie Vonarburg, responsable du<br />

secteur Presse et Médias électroniques. « Le travail à distance<br />

a remporté les faveurs des personnes qui travaillent<br />

loin du domicile ou de celles qui connaissent des situations<br />

familières particulières. D’autres critiquent cette<br />

forme d’isolement, persuadés que le présentiel inspire<br />

des idées d’articles et d’approches. <strong>syndicom</strong> offre à ses<br />

membres des consultations individuelles ou collectives,<br />

et est toujours en contact avec Keystone-ATS pour élaborer<br />

le nouveau règlement sur le télétravail. »<br />

https://bit.ly/37iSN6X


Dossier<br />

« Au bureau, le stress et le bruit<br />

étaient immenses »<br />

13<br />

Télétravailler comporte de nombreux<br />

avantages, mais aussi des risques pour les<br />

employé-e-s. Les voici.<br />

Texte : Basil Weingartner<br />

Pas de voisin de bureau qui crie dans son casque, pas des<br />

douzaines d’autres collèges dans la pièce. Cornelia Lenski<br />

est seule dans son appartement, son casque audio aux<br />

oreilles et travaille en tant qu’agente de centre d’appel.<br />

« A la maison, on est beaucoup plus tranquilles. »<br />

La pandémie de COVID-19 a transformé un grand nombre<br />

de personnes en Suisse en télétravailleurs. L’entreprise<br />

qui emploie Cornelia Lenski, Capita Customer Services SA<br />

à Tägerwilen (TG), venait de démarrer le premier projet<br />

pilote de télétravail, début mars, quand la crise du coronavirus<br />

s’est déclarée. Auparavant, tous les employé-e-s<br />

étaient assis dans des bureaux ouverts, qui comptaient environ<br />

75 personnes. Le stress et le bruit étaient immenses,<br />

déclare l’employée de centre, qui est aussi présidente de<br />

la CoPe au sein de l’entreprise.<br />

D’abord contrainte de travailler à domicile, puis de le<br />

faire « de son plein gré », elle est très satisfaite. D’ailleurs,<br />

80 % des salarié-e-s en télétravail affirment aussi être « plutôt<br />

ou très satisfait-e-s », comme le révèle un sondage représentatif<br />

réalisé à la demande de <strong>syndicom</strong> en mars et<br />

avril derniers. Le caractère facultatif est important, mais<br />

la loi l’est aussi : « Le télétravail doit être convenu avec les<br />

salarié-e-s, il ne peut pas être exigé », souligne le secrétaire<br />

central de <strong>syndicom</strong>, Daniel Hügli.<br />

Problèmes rencontrés uniquement à domicile<br />

Pour 60 % des personnes interrogées, travailler chez soi réduit<br />

le stress, 62 % s’estiment plus productives et 55 % également<br />

plus créatives. Marc Wälti ne veut toutefois pas travailler<br />

indéfiniment à domicile. Ce gestionnaire de<br />

données chez Swisscom explique qu’il manque de place et<br />

de l’infrastructure nécessaire. Le sondage le confirme : la<br />

moitié des participant-e-s juge l’ergonomie de leur place<br />

de travail à domicile « insuffisante ». Membre de <strong>syndicom</strong><br />

depuis 25 ans, pour Wälti le télétravail permanent se<br />

heurte également à une autre difficulté : « Quand je travaille<br />

à la maison, travail et vie privée s’enchevêtrent. » Il<br />

doute que les employé-e-s soient encore satisfaits du télétravail<br />

après une longue période. On notera que peu après<br />

l’introduction des premières mesures anti-COVID,<br />

54 % des sondé-e-s estimaient déjà que le travail à domicile<br />

suscite un sentiment de solitude. Cornelia Lenski<br />

évoque le cas d’un collègue qui s’est même battu pour<br />

pouvoir retourner au bureau.<br />

Ni bureau ouvert ni bureau à domicile<br />

Mais Marc Wälti a trouvé une solution. Depuis ce printemps,<br />

il ne travaille plus dans le bureau ouvert de<br />

Swisscom situé dans l’agglomération bernoise mais dans<br />

un local technique désaffecté de Swisscom dans un village<br />

proche de son domicile, avec trois collègues. Swisscom<br />

soutient de telles réaffectations.<br />

L’importance de la protection des personnes en<br />

télétravail<br />

Seuls 45 % des employé-e-s reçoivent une indemnité de<br />

frais pour les charges supplémentaires liées au télétravail.<br />

Même chez Swisscom, que Marc Wälti considère sinon<br />

comme exemplaire, les négociations se poursuivent. Pour<br />

lui, qui est aussi vice-président de la représentation du<br />

personnel dans son unité, une chose est claire : une indemnité<br />

est indispensable. Daniel Hügli exige que la protection<br />

des employé-e-s soit également garantie à domicile<br />

car le télétravail crée de nouveaux risques : « Il faut<br />

donc s’efforcer de trouver des solutions équilibrées, négociées<br />

par toutes les personnes concernées. »<br />

Les résultats du sondage :<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/teletravail


14<br />

Dossier<br />

Le télétravail des voisins est<br />

toujours plus smart<br />

La pandémie de coronavirus va modifier le<br />

monde du travail. Nécessité oblige, on mise<br />

partout de plus en plus sur le télétravail.<br />

Comment d’autres pays règlent-ils le travail à<br />

domicile ? Voici un aperçu.<br />

Texte : Christian Capacoel<br />

En Italie, le télétravail est smart – et pratique. Les Italiens<br />

ont eux aussi été renvoyés à la maison au printemps. La<br />

plupart des entreprises ont prolongé cette mesure jusqu’à<br />

la fin de l’année. La crainte de bureaux bondés est grande,<br />

après que l’Italie a enregistré plus de 55 000 décès dus au<br />

coronavirus. Durant le confinement ordonné lors de la<br />

première vague, 90 % des employé-e-s ont dû rester à la<br />

maison. Actuellement, 34 % des salarié-e-s sont encore en<br />

télétravail.<br />

En particulier les grandes entreprises et l’administration<br />

publique tablent sur le télétravail. Selon les derniers<br />

sondages, plus de la moitié des entreprises comptent le<br />

maintenir en 2021. Mais il y a peu de temps encore, le pays<br />

était à la traîne dans le domaine du smart working (travail<br />

intelligent), comme on l’appelle en Italie. Et un grand<br />

nombre d’employé-e-s considèrent qu’il est effectivement<br />

smart de pouvoir renoncer à une présence permanente au<br />

bureau. Car la bureaucratie du coronavirus les y attend :<br />

les autorités italiennes exigent de toutes les entreprises<br />

une prise quotidienne de la température de tous leurs employé-e-s<br />

et leur signature.<br />

En Autriche, la demande en télétravail est très forte,<br />

mais le législateur tarde à en fixer les conditions-cadres. Le<br />

Gouvernement autrichien a créé mi-septembre un groupe<br />

de travail formé de représentant-e-s du Ministère du travail,<br />

des syndicats et des employeurs. Il devrait présenter<br />

ses premiers résultats au printemps 2021. Pour l’heure, la<br />

possibilité de télétravailler repose sur des accords d’entreprise<br />

et des contrats de services. Il n’existe pas une définition<br />

uniforme du lieu où le travail vaut par exemple comme<br />

du télétravail. Pour l’association des employé-e-s (Arbeiterkammer),<br />

qui représente les intérêts de tous les employé-e-s,<br />

il est impératif d’ancrer dans la nouvelle loi la<br />

protection des travailleurs, l’assurance-accident, la protection<br />

des données et d’autres questions centrales.<br />

Aux Etats-Unis, la politique n’a pas son mot à dire<br />

concernant le télétravail. Les entreprises décident seules<br />

où et comment travaillent leurs employé-e-s. Mais la tendance<br />

est claire : de plus en plus d’entreprises suppriment<br />

des postes de travail au bureau. Cela leur permet non seulement<br />

d’économiser des coûts, mais aussi de préserver<br />

l’environnement et d’augmenter la satisfaction des employé-e-s<br />

au travail. Des entreprises comme le service de<br />

messagerie Twitter à San Francisco ont même totalement<br />

aboli les places de travail au bureau. Ce qui compte, c’est<br />

que le travail soit effectué – et c’est aussi possible à domicile.<br />

Chez Google, Facebook et Apple, les employé-e-s<br />

peuvent actuellement travailler chez eux. Mais au plus<br />

tard à la fin de l’année prochaine, ils devront être de retour<br />

au bureau. A moyen et long terme, toutes les entreprises<br />

prévoient des modèles hybrides. En d’autres termes, on ne<br />

passera peut-être plus que la moitié de son temps de travail<br />

dans l’entreprise et le reste en télétravail à domicile.<br />

Dans la Silicon Valley, certaines répercussions sont déjà<br />

bien visibles : il y a moins d’embouteillages.<br />

En Allemagne, on discute actuellement d’un « droit au<br />

télétravail ». Contrairement aux Pays-Bas, où il a été instauré<br />

en juillet 2015, un tel droit n’existe pas pour l’instant<br />

en Allemagne. Il semble que si la loi devait passer, ce<br />

droit sera clairement limité. Un projet de loi présenté début<br />

novembre, qui a toutefois été retiré entre-temps, prévoyait<br />

un droit légal à 24 jours par an de travail à distance<br />

ou de télétravail à domicile.<br />

Si un droit légal au télétravail était introduit, les entreprises<br />

seraient tenues d’autoriser en principe les employé-e-s<br />

qui le souhaitent à travailler à domicile. Un refus<br />

ne pourrait être justifié que par des raisons urgentes liées<br />

à l’entreprise. Actuellement, la décision d’autoriser le télétravail<br />

à domicile est en principe du seul ressort de l’employeur.<br />

Les employé-e-s ne peuvent donc pas exiger de<br />

travailler à domicile.<br />

Brochure détaillée du Seco sur la situation juridique actuelle : https://<br />

bit.ly/36zq4M5<br />

Photos<br />

Qu’en était-il vraiment du télétravail pendant la pandémie de<br />

coronavirus ?<br />

Ce que <strong>syndicom</strong> a tenté de découvrir par un sondage, le<br />

couple de photographes Remo et Lisa Ubezio l’a exploré dans<br />

une documentation ambitieuse de photos et de textes.<br />

Lorsque le Conseil fédéral a décidé d’imposer le semi-confinement,<br />

le 16 mars 2020, les indépendant-e-s de l’économie<br />

créative se sont quasiment retrouvés sans travail du jour au<br />

lendemain. Remo et Lisa ont fait de cette nécessité une<br />

vertu et ont lancé le projet photographique « Together at<br />

home ». Entre début avril et le 10 mai, ils ont réalisé le portrait<br />

de 230 personnes, chez elles ou dans leur colocation,<br />

et ont écouté leur vécu du télétravail. Un beau livre et une<br />

exposition sont prévus dans le cadre du projet artistique.<br />

Cinq photos de la série enrichissent notre <strong>magazine</strong>.<br />

Page Web du projet photo :<br />

Le projet photo « togetherathome.ch » fait partie du projet<br />

européen « lockdowneurope.org ».


Checklist télétravail/travail mobile<br />

Cette checklist doit sensibiliser les employé-e-s et les membres des représentations du personnel aux aspects à observer en matière de<br />

télétravail/travail mobile ou dans la négociation de conventions y relatives. <strong>syndicom</strong> te soutient volontiers dans cette démarche.<br />

Droits<br />

Y a-t-il dans l’entreprise un règlement, des directives ou même un article inscrit<br />

dans la convention collective de travail concernant le télétravail/travail mobile ?<br />

Checklist<br />

Les employé-e-s, les représentant-e-s du personnel ou le syndicat disposent-t-ils de droits de participation sur ces thèmes ?<br />

Est-il garanti que la représentation du personnel ait la possibilité d’entrer en contact virtuel<br />

avec les employé-e-s et que le syndicat obtienne un droit d’information et d’accès électronique ?<br />

L’employeur a-t-il des motifs importants (pandémie, pannes sur le poste de travail, etc.) qui justifient d’ordonner du travail à domicile ?<br />

Est-il précisé explicitement que le télétravail/travail mobile est facultatif (vu que<br />

l’entreprise est en général le lieu de travail) ou qu’il n’existe aucun droit au télétravail ?<br />

Existe-t-il une convention écrite passée avec les employé-e-s concernés, qui est<br />

limitée dans le temps ou qui peut être résiliée par les deux parties au moins chaque année ?<br />

Conditions générales<br />

Est-il consigné par écrit que l’employeur est tenu d’appliquer aussi pour le télétravail/travail mobile les dispositions de la loi sur le travail (p. ex.<br />

repos, pauses, interdiction générale du travail nocturne et dominical, durée maximale du travail) ainsi que les prescriptions du Code des obligations ?<br />

Le télétravail/travail mobile est-il lié à l’obligation de respecter les exigences<br />

relatives au poste de travail en termes d’espace, d’éclairage et d’outils de travail ?<br />

L’employeur a-t-il pris des mesures adéquates pour prévenir l’isolement social ?<br />

Des contrôles sont-ils effectués (p. ex. par l’employeur, commission paritaire, etc.)<br />

pour vérifier que les employé-e-s respectent les prescriptions de santé ?<br />

Veille-t-on à traiter tous les employé-e-s sur un pied d’égalité et à éviter tout désavantage en<br />

termes d’évolution de carrière, d’évaluation personnelle et de possibilités de formation continue ?<br />

L’employeur a-t-il procédé à une évaluation préalable des effets sur la santé et la sécurité<br />

des employé-e-s, sur l’infrastructure et sur les structures entrepreneuriales ou locales ?<br />

Le télétravail de l’étranger est-il réglé (volume, imposition fiscale, cotisations sociales, protection des données, etc.) ?<br />

Temps de travail<br />

L’employeur s’assure-t-il que les employé-e-s saisissent leur temps de travail et<br />

disposent des moyens nécessaires pour l’enregistrement de leur temps de travail ?<br />

A-t-il été convenu quels jours de la semaine et dans quel cadre horaire le télétravail/travail mobile doit-il être exécuté ?<br />

Des modèles adéquats de temps de travail flexible fondés sur l’autonomie des horaires de travail des employé-e-s sont-ils définis ?<br />

Est-il précisé par quel moyen et dans quel cadre horaire les employé-e-s doivent<br />

être joignables (y c. droit à la déconnexion en dehors des horaires de travail) ?<br />

Coûts<br />

A-t-il été convenu qui, de l’employeur ou des employé-e-s, est responsable de fournir les outils et le<br />

matériel de travail (ordinateur, téléphone portable, internet, imprimante, chaise et table de bureau, etc.) ?<br />

Si l’employeur ne prend pas à sa charge les outils et le matériel de travail, un droit à une<br />

indemnité est-il prévu – ou le poste de travail au bureau reste-t-il en tout temps disponible ?<br />

Est-il expressément indiqué que l’employeur rembourse toutes les autres dépenses<br />

indispensables dans le cadre de l’exécution des obligations découlant du contrat de travail ?<br />

Est-il précisé que l’employeur supporte le risque d’entreprise en cas de dérangements, que les employé-e-s<br />

conservent le droit à leur salaire et qu’aucune heure négative ne peut leur être comptabilisée pour cette période ?<br />

Protection des données<br />

Les employé-e-s sont-ils informés en toute transparence si et dans quelle mesure l’employeur<br />

enregistre et évalue leurs activités sur l’ordinateur et/ou le Web (mesures techniques de surveillance) ?<br />

Dans le cas où l’employeur compte utiliser des mesures de surveillance (la surveillance du comportement est interdite),<br />

l’employé-e- ou la représentation du personnel disposent-ils d’un droit de participation pour la mise en œuvre des mesures ?<br />

As-tu des questions ? As-tu besoin de soutien vis-à-vis de ton employeur ?<br />

Vous êtes à court de solutions en tant que représentant-e-s du personnel ? Contactez-nous, nous vous conseillerons volontiers.<br />

Contact sous : info@<strong>syndicom</strong>.ch ou au n° 058 817 18 18<br />

Sous <strong>syndicom</strong>.ch/teletravail, vous pouvez consulter la checklist sous format PDF et l’imprimer.


16<br />

Au cœur de<br />

nos métiers<br />

La sécurité avant tout<br />

En novembre dernier, un reportage sur la sécurité dans le<br />

transport scolaire de l’émission A bon entendeur sur la<br />

RTS1 a ému les téléspectateurs. En ligne de mire, le transport<br />

assuré par Carpostal dans la commune de La Chauxdu-Milieu<br />

(NE). Les écoliers de cette région doivent en effet,<br />

depuis quelques semaines, prendre un bus de ligne et<br />

non un bus scolaire pour aller à l’école. C’est dangereux. La<br />

loi exige en effet le port de la ceinture de sécurité dans les<br />

bus scolaires, mais pas dans les bus de lignes. Un accident<br />

a déjà eu lieu à Fribourg et d’autres sont à craindre quand<br />

le ou la conducteur-trice doit gérer plus de 50 élèves, certains<br />

debout, dans un bus surchargé.<br />

Les compagnies de transport, dont Carpostal, ont été<br />

immédiatement pointées du doigt, et nos collègues conducteurs-trices<br />

ont été pris à partie par la population. C’est la<br />

question de la responsabilité des collectivités publiques qui<br />

se pose, ainsi qu’une certaine idée du service public. Ce<br />

sont les communes et les cantons qui ont la responsabilité<br />

des lignes de bus scolaire. Ce service n’est pas gratuit et<br />

certaines communes rechignent à payer. En Valais, la<br />

Commune de Saxon s’est distinguée en refusant un bus scolaire<br />

à la moitié du village habitant dans les hauteurs. Les<br />

parents ont organisé une manifestation. Certaines régions<br />

vivent des situations économiques difficiles ou d’autres ne<br />

roulent pas sur l’or, mais il y en a également qui ont simplement<br />

exagéré au jeu de la concurrence fiscale. Elles sont dirigées<br />

par des élus-es qui ne mettent pas les politiques familiales<br />

aux premiers plans. C’est aussi lors des élections<br />

communales que se joue la sécurité de nos enfants.<br />

Pour assurer la sécurité du transport scolaire, les communautés doivent<br />

prendre l’argent en main. Surtout pendant la crise de Corona. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

Le reportage de la RTS à ce propos :<br />

bit.ly/3kI4AQE<br />

Sans soutien en ligne,<br />

les médias n’ont pas<br />

d’avenir<br />

S’il s’agissait d’enfants, on parlerait<br />

de rébellion puérile. Or on s’attendait<br />

à une autre attitude de la commission<br />

Stephanie Vonarburg, responsable du secteur<br />

Presse et médias électroniques et membre du CD<br />

des transports et des télécommunications<br />

du Conseil national (CTT-N). On<br />

s’attendait à ce qu’elle montre du discernement<br />

pour l’avenir des médias.<br />

Pourtant, la majorité de la CTT-N fait<br />

traîner encore une fois le paquet de<br />

mesures d’aide à la presse. Alors<br />

même que le Conseil national avait<br />

donné à sa commission un tout autre<br />

mandat en septembre dernier : réintégrer<br />

les médias électroniques dans le<br />

paquet de mesures d’aide à la presse,<br />

qui était pratiquement ficelé.<br />

Lors de sa séance du mois de novembre,<br />

les représentant-e-s des partis<br />

bourgeois ont tiré toutes les ficelles<br />

pour retarder le soutien pourtant urgent<br />

et indispensable aux médias électroniques.<br />

Ils ont réclamé d’énièmes<br />

analyses relatives à des questions<br />

constitutionnelles, tout en mêlant à la<br />

discussion épique les activités en<br />

ligne de la RTS. Or ce débat n’a aucun<br />

fondement, puisqu’il existe un<br />

consensus sur l’absence de prestations<br />

allouées à la SRG/SSR dans les<br />

mesures prévues.<br />

A qui profite cette situation ? Elle<br />

ne profite clairement à personne à<br />

long terme – et surtout pas aux professionnel-le-s<br />

des médias, dont les budgets<br />

pour les rédactions et les freelances.<br />

Elle nuit en revanche à nous<br />

tous, c’est-à-dire au public, qui souhaite<br />

avoir accès à des informations<br />

variées, d’une qualité fiable, sur papier<br />

ou en ligne. Elle compromet surtout<br />

l’avenir des petits médias peu<br />

rentables, qui préservent actuellement<br />

un reste de diversité dans le journalisme<br />

local et régional. <strong>syndicom</strong><br />

s’engage aussi pour ces médias jeunes<br />

et de petite taille.


« Si l’on veut que les choses changent, on ne peut pas<br />

se reposer sur ses lauriers. » Simon Kiener<br />

17<br />

Conférence de fondation des<br />

illustrateurs-trices chez <strong>syndicom</strong><br />

Pour faire entendre aussi la voix, les idées et les préoccupations<br />

de celles et ceux qui ne faisaient pas partie du groupe de<br />

fondation, tous les illustrateurs-trices ont été invités à la fête<br />

officielle de la création de ce nouveau groupe professionnel<br />

chez <strong>syndicom</strong>. La manifestation s’est déroulée en ligne.<br />

En août, 8 illustrateurs s’étaient rencontrés,<br />

maintenant le groupe de la catégorie est une<br />

réalité. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

Un manifeste écrit par huit personnes<br />

a initié cette aventure. Aujourd’hui,<br />

les illustrateurs-trices font officiellement<br />

partie du syndicat <strong>syndicom</strong> : le<br />

groupe professionnel a célébré sa<br />

création au sein de la branche Communication<br />

visuelle de <strong>syndicom</strong> à<br />

l’occasion d’une manifestation virtuelle<br />

tenue le 13 novembre. Une cinquantaine<br />

de personnes intéressées<br />

ont assisté à la conférence en ligne et<br />

aux échanges intenses. La discussion<br />

a notamment porté sur les services de<br />

<strong>syndicom</strong> proposés à ses membres –<br />

qui vont des conseils en passant par<br />

l’assistance juridique jusqu’à la défense<br />

de leurs intérêts. Mais il a aussi<br />

été question des objectifs que les illustrateurs-trices<br />

souhaitent poursuivre<br />

collectivement à l’avenir.<br />

Le groupe a déjà jeté des bases solides<br />

: le site Web « How the f*ck do I<br />

survive ? » fournit des informations<br />

sur l’activité indépendante. Le kit de<br />

démarrage, rafraîchi par le groupe de<br />

fondation, contient divers documents<br />

concernant l’organisation du travail,<br />

mais aussi des modèles de devis, de<br />

facturation ou de comptabilité. « Vous<br />

avez posé les fondations, maintenant<br />

il reste à déterminer quels thèmes urgents<br />

nous voulons traiter », a déclaré<br />

Michael Moser, secrétaire central de<br />

<strong>syndicom</strong>.<br />

Il est apparu rapidement que les<br />

échanges et le réseautage sont indispensables.<br />

Ils peuvent se décliner en<br />

rencontres, forums, événements virtuels<br />

ou workshops. Une autre priorité<br />

consiste à clarifier et à renforcer la position<br />

de la branche : de nombreux<br />

membres souhaitent obtenir de meilleures<br />

informations sur la tarification,<br />

les droits d’utilisation et les contratscadres,<br />

afin d’éviter une mise en<br />

concurrence lors d’appels d’offre. Il<br />

s’agit aussi d’empêcher que les nouveaux<br />

venus dans la branche exercent<br />

une influence négative sur le marché<br />

ou ne soient exploités.<br />

Le groupe peut s’appuyer sur le savoir<br />

et l’expérience de <strong>syndicom</strong>, qui<br />

s’engage dans la branche Presse pour<br />

une convention collective de travail et<br />

la défense des indépendant-e-s dans<br />

les médias. En outre, <strong>syndicom</strong> nous<br />

donne un poids politique, a expliqué<br />

Nadja Baltensweiler, qui fait partie du<br />

noyau du groupe professionnel. « Si<br />

nous nous unissons sous ce nom,<br />

nous pouvons faire entendre notre<br />

voix. »<br />

L’accent a en outre été placé sur les<br />

formations continues – que l’on souhaite<br />

non seulement pour les jeunes<br />

qui débarquent sur le marché du travail,<br />

mais aussi pour les personnes expérimentées.<br />

« Tous les membres<br />

doivent pouvoir en profiter, aussi les<br />

personnes bien établies dans la profession<br />

», a souligné Rina Jost, membre<br />

du groupe de fondation. Ces formations<br />

devraient notamment porter sur<br />

l’assistance juridique professionnelle,<br />

la caisse de pension et les assurances<br />

collectives. Mais elles devraient<br />

surtout inclure des discussions de<br />

fond, une réflexion critique sur l’égalité<br />

des sexes ou le racisme dans les illustrations.<br />

« En fin de compte, le syndicat,<br />

c’est ce que les membres en font », a<br />

déclaré Simon Kiener, lui aussi<br />

membre du groupe de fondation. « Si<br />

l’on veut que les choses changent, on<br />

ne peut pas se reposer sur ses lauriers,<br />

on doit être actifs. » La motivation et<br />

l’intérêt sont déjà au rendez-vous,<br />

comme l’a prouvé l’événement fondateur.<br />

Eva Hirschi<br />

L’événement est en ligne : <strong>syndicom</strong>.ch/<br />

illumitglieder<br />

Augmentation des<br />

violences domestiques<br />

due au télétravail<br />

Patrizia Mordini, Responsable de l’Egalité<br />

Au début du confinement, au printemps,<br />

des expert-e-s ont mis en garde<br />

contre le risque d’augmentation des<br />

violences domestiques liées au télétravail.<br />

En 2019, la police a recensé<br />

19 669 délits, dont 79 meurtres ou tentatives<br />

de meurtre. Près de la moitié<br />

ont été perpétrés au sein des couples.<br />

Trois quarts des victimes sont des<br />

femmes.<br />

La taskforce mise sur pied par la<br />

Confédération annonçait début juin<br />

que l’augmentation redoutée du<br />

nombre de cas n’était pas survenue.<br />

Or, les centres d’aide aux victimes signalaient<br />

une augmentation des<br />

consultations dans certains cantons.<br />

Ils n’ont pas été écoutés. Depuis, on<br />

constate une augmentation un peu<br />

partout. A Zurich, la police cantonale<br />

fait état d’une augmentation des cas<br />

d’environ 10 % par rapport à l’an passé.<br />

La police cantonale bernoise confirme<br />

la tendance à la hausse, tout comme<br />

les centres d’aide aux victimes.<br />

Pour les expert-e-s, l’aggravation<br />

des violences domestiques est liée à la<br />

crise du coronavirus : l’inquiétude, la<br />

peur de perdre son emploi, le télétravail<br />

ou les quarantaines dans des appartements<br />

étroits jouent un rôle. <strong>syndicom</strong><br />

soutient la campagne « 16 jours<br />

contre la violence faite aux femmes »<br />

de l’ONG cfd. La taskforce doit agir<br />

rapidement et prendre les mesures<br />

qui s’imposent. Car chaque acte de<br />

violence conjugale est de trop.


18<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Une belle victoire pour Gilles et <strong>syndicom</strong> » Senol Kilic<br />

« Un pour tous ! Tous pour un ! »<br />

Les personnes de confiance doivent être tout particulièrement<br />

protégées des attaques de la direction. Comme dans le cas de<br />

Gilles Lothé, facteur à Küsnacht (ZH), où il a été nécessaire de<br />

lancer un signal de solidarité fort et clair.<br />

Le maillon essentiel<br />

Les personnes de confiance sont des<br />

membres engagés, prêtes à s’impliquer<br />

et à assumer leurs responsabilités<br />

pour la défense des intérêts et des<br />

revendications de leurs collègues.<br />

Elles sont la passerelle entre les employé-e-s<br />

des entreprises et <strong>syndicom</strong>.<br />

Si des problèmes surviennent dans<br />

l’entreprise, elles sont le maillon essentiel<br />

pour les résoudre et faire valoir<br />

les préoccupations des salarié-e-s.<br />

Une forte pression<br />

Le 17 juillet 2020, nous avons procédé<br />

à un échange informel, auquel ont<br />

participé la Commission du personnel<br />

(CoPe) du site d’Oerlikon ainsi que des<br />

représentant-e-s des sites de Küsnacht<br />

(ZH) et Neumünster (ZH). Sur le moment,<br />

cet échange nous a semblé tout<br />

à fait correct et nous avions l’impression<br />

d’avoir trouvé une bonne base<br />

pour poursuivre la coopération en<br />

termes de participation au sein de<br />

l’entreprise. Nous avons appris par la<br />

suite qu’une forte pression avait été<br />

exercée sur une partie des personnes<br />

de confiance présentes directement<br />

après cet échange. « Un manque de<br />

loyauté envers La Poste » et « une collaboration<br />

trop étroite avec <strong>syndicom</strong> »<br />

leur ont été reprochés. Pourtant, nous<br />

avions souligné au début de l’échange<br />

que les collègues présents ne parlaient<br />

pas en leur nom, mais au nom<br />

de leurs collègues. Nous condamnons<br />

fermement cette attitude, qui ne correspond<br />

ni à notre idée d’une coopération<br />

constructive ni aux dispositions<br />

relatives à la participation de l’entreprise<br />

conformes à la convention collective<br />

de travail de La Poste.<br />

Nous ne tolérons pas d’attaque<br />

contre nos personnes de confiance<br />

Cet incident a suscité un grand mécontentement<br />

parmi les collègues sur<br />

place. Nous avons donc conçu une immense<br />

affiche qui représente notre<br />

collègue Gilles Lothé avec le slogan<br />

« Un pour tous ! Tous pour un ! ». Tous<br />

les collègues de Gilles l’ont signée<br />

pour lui témoigner leur solidarité. Le<br />

2 novembre 2020, nous avons remis<br />

l’affiche à la direction de la RDC à Küsnacht<br />

et nous avons fait savoir que<br />

nous ne tolérons pas d’attaque contre<br />

Gilles, nos personnes de confiance et<br />

les membres des commissions du personnel.<br />

Car toute attaque contre nos<br />

collègues engagés équivaut à une attaque<br />

contre l’ensemble du personnel.<br />

Une belle victoire<br />

Finalement, nous avons trouvé une solution<br />

avec la direction de la RDC pour<br />

composer une commission du personnel<br />

à Küsnacht. Le processus d’élection<br />

démarrera ce mois et les collègues<br />

pourront faire valoir leur<br />

participation officiellement au plus<br />

tard à partir de la nouvelle année. Pour<br />

Gilles et <strong>syndicom</strong>, c’est une belle victoire.<br />

Nous souhaitons à Gilles beaucoup<br />

d’énergie et de persévérance<br />

dans sa nouvelle fonction, espérons-le,<br />

de membre de la CoPe !<br />

Senol Kilic<br />

L’épreuve de force. L’action de solidarité du personnel du RDC Küsnacht en novembre. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

Le portrait de Gilles Lothé se trouve à<br />

la page 30<br />

Plus de salaire pour les distributrices et<br />

distributeurs chez Presto<br />

Cette année, nous parvenons pour la<br />

première fois à mener des négociations<br />

collectives de salaire pour les<br />

distributrices et distributeurs de journaux<br />

chez Presto. Alors que ces négociations<br />

vont de soi pour la plupart des<br />

employé-e-s du groupe Poste, elles ont<br />

dû être imposées il y a une année chez<br />

Presto lors du renouvellement de la<br />

convention collective de travail.<br />

Le résultat est réjouissant. Les salaires<br />

augmentent de 0,25 %. La hausse<br />

générale représente une victoire pour<br />

<strong>syndicom</strong>. Car tous les distributeurs<br />

au bénéfice d’un contrat de travail non<br />

résilié au 1 er janvier 2021 y ont droit.<br />

Il s’agit de près de 5800 employé-e-s<br />

assujettis à la CCT pour la distribution<br />

matinale. Le relèvement des salaires<br />

intervient à partir du versement salarial<br />

de janvier 2021. Par ailleurs, les salaires<br />

minimaux sont aussi relevés de<br />

0,25 %.<br />

Matteo Antonini, responsable du secteur<br />

Logistique et membre du comité directeur


«Nous exigeons une convention collective de travail déclarée<br />

de force obligatoire» Matteo Antonini<br />

19<br />

Branche de la logistique : nouvelle<br />

ère du commerce en ligne<br />

Chaque année, pendant les fêtes, le nombre de commandes en<br />

ligne explose et place face à des défis récurrents la branche de<br />

la logistique. Cette année, les fêtes coïncident avec une pandémie<br />

et changent la donne. Les Suisses et Suissesses passent<br />

davantage de temps à la maison et commandent de plus en plus<br />

de marchandises en ligne. Toutefois, l’infrastructure n’est pas<br />

prête, ni adaptée aux exigences. L’effondrement menace.<br />

Le 24.11 les postiers de Frauenfeld ont réclamé publiquement plus de personnel le 24.11. ©<strong>syndicom</strong><br />

Les centres de tri sont dépassés et les<br />

retards de livraisons s’acumulent. Les<br />

distributrices et distributeurs, les personnes<br />

aux machines de tri, celles à la<br />

gestion des retours, les facteurs et factrices<br />

– toutes et tous sont mis à rude<br />

épreuve. Afin de pallier le goulet<br />

d’étranglement, tant La Poste que les<br />

prestataires privés comme DHL, DPD,<br />

etc. recourent donc à des sous-traitants<br />

et à du personnel intérimaire.<br />

Les employé-e-s fixes doivent accomplir<br />

des heures supplémentaires.<br />

Les employé-e-s de la branche de la<br />

logistique exercent un métier d’importance<br />

systémique, et, déjà avant la<br />

pandémie, ils travaillaient en partie<br />

pour de bas salaires et dans de mauvaises<br />

conditions de travail. La situation<br />

stressante du coronavirus fragilise<br />

leur santé et a des effets négatifs à<br />

long terme. Il faut agir maintenant.<br />

L’engouement pour les achats en<br />

ligne s’est accéléré avec la pandémie<br />

du covid-19. Ils sont devenus une habitude.<br />

Il ne faut donc pas s’attendre à<br />

un recul des commandes lorsque la situation<br />

pandémique s’estompera. Les<br />

employeurs doivent agir sans attendre.<br />

«Les employeurs sont tenus de<br />

faire face à la surcharge imminente<br />

avec des salaires plus élevés, suffisamment<br />

de personnel fixe et des mesures<br />

visant à protéger sa santé. Nous exigeons<br />

donc une convention collective<br />

de travail déclarée de force obligatoire<br />

pour les distributrices et les distributeurs<br />

des prestataires postaux privés»,<br />

déclare Matteo Antonini, responsable<br />

du secteur Logistique de <strong>syndicom</strong>.<br />

Les ménages privés peuvent eux aussi<br />

apporter leur contribution en prévoyant<br />

par exemple des achats regroupés.<br />

Antonini constate: «Si la chaîne<br />

de la logistique venait à s’effondrer,<br />

tous y perdraient. Il est dans l’intérêt<br />

de toutes les parties d’endosser leurs<br />

responsabilités.»<br />

Néanmoins, la plus grande responsabilité<br />

incombe aux employeurs. <strong>syndicom</strong><br />

est convaincu que les externalisations<br />

à court terme ne sont pas la<br />

solution. Seuls des investissements<br />

durables dans le personnel permettront<br />

d’empêcher l’effondrement de<br />

la logistique et de préparer la branche<br />

aux nouvelles habitudes d’achat en<br />

ligne.<br />

Sharada Isner<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/logistique/<br />

Tamedia, la fin du<br />

« modèle bernois » ?<br />

Tamedia compte réunir les rédactions<br />

des deux titres bernois Der Bund et<br />

Berner Zeitung. Le même article paraîtra<br />

dans les deux journaux sur les assemblées<br />

communales, les cas judiciaires<br />

et les pièces de théâtre.<br />

Tamedia l’a annoncé fin octobre lors<br />

d’une information au personnel.<br />

Jusqu’à présent, le « modèle bernois »<br />

garantissait une certaine diversité des<br />

opinions dans la région. Ce modèle<br />

pourrait donc disparaître.<br />

Lors d’une information au personnel<br />

le 28 octobre, les deux directeurs<br />

Marco Boselli et Andreas Schaffner<br />

ont expliqué au personnel l’intention<br />

de regrouper les rédactions du Bund et<br />

de la Berner Zeitung en un « team<br />

Berne » pour trouver des synergies<br />

dans la couverture médiatique cantonale<br />

et urbaine. Selon eux, les rumeurs<br />

de suppression de la moitié des emplois<br />

des deux quotidiens seraient exagérées.<br />

<strong>syndicom</strong> s’inquiète d’une insuffisance<br />

médiatique dans la région bernoise.<br />

En particulier dans les petites<br />

communes et les régions rurales où<br />

une couverture par des médias indépendants<br />

risque de disparaître. Même<br />

Berne, la capitale fédérale, manque de<br />

diversité médiatique avec un seul quotidien.<br />

Comment aborder la palette<br />

nécessaire de thèmes, d’actualités et<br />

d’opinions avec une seule rédaction<br />

aux effectifs réduits ? Avec sa position<br />

de quasi-monopole sur la place médiatique<br />

bernoise, Tamedia a une grande<br />

responsabilité journalistique.<br />

<strong>syndicom</strong> soutient les commissions<br />

du personnel du Bund et de la<br />

Berner Zeitung dans les négociations<br />

sur un plan social et veut s’engager<br />

dans un dialogue avec la direction de<br />

l’entreprise pour réduire, dans la mesure<br />

du possible, le nombre de licenciements.<br />

Une chance se présente ainsi<br />

d’élaborer une solution sociale pour<br />

les personnes concernées. Ce qu’il adviendra<br />

de la place médiatique bernoise<br />

constitue en revanche une autre<br />

question.<br />

Marco Geissbühler


20<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Avec le contrat MS-Direct, nous ouvrons une voie innovante.<br />

Nous espérons donner l’exemple» Giorgio Pardini<br />

Conférence du<br />

secteur Médias<br />

Pour la première fois depuis la création<br />

de <strong>syndicom</strong>, les quatre branches<br />

du secteur Médias se sont réunies le<br />

7 novembre en conférences de branche<br />

parallèles, suivies d’une conférence<br />

de secteur commune. La conférence<br />

s’est déroulée en ligne, ce qui a entravé<br />

les contacts personnels mais n’a<br />

pas empêché les discussions animées.<br />

La numérisation est un défi considérable<br />

pour toutes les branches, que<br />

l’on parle des achats en ligne dans le<br />

commerce du livre, de l’abandon des<br />

produits imprimés classiques au profit<br />

de formats numériques ou de la<br />

rupture du modèle traditionnel de financement<br />

du journalisme due au<br />

transfert du marché publicitaire vers<br />

le numérique. La communication visuelle<br />

a été totalement bouleversée<br />

par la numérisation. Dans certaines<br />

professions, les rapports de travail ont<br />

disparu en faveur de professionnel-le-s<br />

indépendant-e-s. Ces transformations<br />

offrent toutefois la chance à<br />

<strong>syndicom</strong> d’accompagner ces changements<br />

en tant que syndicat pour renforcer<br />

la position des personnes<br />

concernées. Nous pouvons ancrer le<br />

travail syndical dans le monde du travail<br />

de demain. Le lancement du<br />

groupe professionnel des illustrateurs-trices<br />

2020 le prouve.<br />

En séance commune, un règlement de<br />

secteur a été adopté et un comité de<br />

secteur a été nommé. Stephanie Vonarburg<br />

a été confirmée dans ses fonctions<br />

de responsable du secteur, représentante<br />

du secteur au comité<br />

directeur et vice-présidente de <strong>syndicom</strong><br />

pour une nouvelle législature.<br />

Les membres ont aussi adopté deux<br />

résolutions : l’une en solidarité avec<br />

les professionnel-le-s des médias au<br />

Mexique, et l’autre concernant les<br />

revendications syndicales dans le<br />

contexte de la pandémie.<br />

Stephanie Vonarburg, Michael Moser<br />

et Angelo Zanetti<br />

Les résolutions du secteur des médias :<br />

bit.ly/3lVJBeV<br />

Première CCT avec un concept de<br />

pandémie intégré<br />

Le complément à la CCT conclue avec l’entreprise MS Direct,<br />

active dans le domaine du traitement des colis et de la<br />

logistique d’exécution, constitue une première. Il règle le<br />

droit de discussion du syndicat si des mesures doivent être<br />

prises lorsqu’éclate une pandémie comme celle que nous<br />

vivons actuellement. Cet ajout garantit que les employé-e-s<br />

trouvent en consultation avec <strong>syndicom</strong> des conditions-cadres<br />

sûres fondées sur le partenariat social en ce<br />

qui concerne leur lieu de travail, aussi pendant une crise<br />

pandémique.<br />

Dans une branche où le travail ne peut tout simplement<br />

pas être accompli depuis la maison, le droit de discussion<br />

revêt toute son importance. Le syndicat peut ainsi garantir<br />

que la sécurité au travail et la protection de la santé soient<br />

dûment prises en compte, tout comme les préoccupations<br />

des salarié-e-s. L’objectif est d’avoir un bon concept de protection<br />

concerté avec le syndicat, qui donne la possibilité<br />

de travailler avec une protection suffisante – aussi à long<br />

terme et malgré des conditions difficiles.<br />

Un partenariat social solide – aussi pendant la crise<br />

Pour <strong>syndicom</strong>, cet ajout est un succès, car il règle ce qui a<br />

en général bien fonctionné jusqu’à présent : le partenariat<br />

social comme moyen de surmonter la pandémie sur le lieu<br />

de travail. Giorgio Pardini, responsable du secteur TIC et<br />

en charge chez <strong>syndicom</strong> de la CCT avec MS Direct souligne<br />

: « Avec ce complément dans la CCT, nous accomplissons<br />

un travail essentiel pour la sécurité sur le lieu de travail.<br />

C’est la première CCT qui tient compte de cette<br />

nouvelle normalité. Nous empruntons ainsi une voie innovante<br />

et espérons créer un exemple. » Cette convention collective<br />

de travail, la première en Suisse avec un concept<br />

élargi de pandémie, est entrée en vigueur le 1er décembre<br />

2020. (Réd)<br />

Vente du Temps à Aventinus :<br />

l’information n’est pas une<br />

marchandise<br />

La vente du Temps à Aventinus a été confirmée début novembre.<br />

Le quotidien, propriété de Ringier Axel Springer,<br />

va donc passer dans les mains de la fondation genevoise<br />

créée pour soutenir la presse en Suisse romande. Aventinus<br />

souhaite acheter également le nouveau média Heidi.news<br />

et créer des synergies entre les deux médias. Un rapprochement<br />

qui prend la forme, pour l’instant, d’une équipe dirigeante<br />

et d’un conseil d’administration communs, au sein<br />

desquels on retrouve plusieurs anciens cadres d’Edipresse/<br />

Tamedia tels qu’Eric Hoesli, Tibère Adler ou encore Madeleine<br />

von Holzen, qui sera rédactrice en cheffe des deux<br />

titres.<br />

Une fondation dont le profit ne sera pas le moteur, avec<br />

des projets à long terme et une rédaction entièrement<br />

conservée : l’annonce a tout l’air d’être une bonne nouvelle.<br />

Et c’en est une. Le projet d’Aventinus rappelle que l’information<br />

n’est pas une marchandise mais bien un maillon<br />

essentiel de la démocratie. Les défenseurs de médias de<br />

qualité et diversifiés ne peuvent que se réjouir de ce nouveau<br />

modèle qui vise à pallier le désengagement des grands<br />

éditeurs. Néanmoins, une fondation qui entend soutenir<br />

les médias doit aussi assurer à ses collaborateurs de l’indépendance<br />

rédactionnelle et bonnes conditions de travail.<br />

Aventinus est financée notamment par les fondations<br />

Michalski, Leenaards, Wilsdorf (propriétaire de Rolex) et<br />

par plusieurs mécènes issus du milieu bancaire genevois.<br />

Sans faire de procès d’intention, une charte rédactionnelle<br />

claire et négociée avec les représentants du personnel et les<br />

syndicats est primordiale. Dans le même effort d’exemplarité,<br />

il est essentiel que Le Temps intègre le périmètre de la<br />

convention collective de travail, assurant ainsi aux salariés<br />

et aux free-lances des conditions-cadres satisfaisantes.<br />

Melina Schröter<br />

Communiqué de MS Direct sur la nouvelle CCT :<br />

ms-direct.ch/post/gav-pandemikonzept<br />

La fondation Aventinus<br />

aventinusfondation.ch


« Il est à craindre que la nouvelle stratégie numérique brûle<br />

les millions économisés ailleurs. » David Roth<br />

21<br />

Postfinance, une stratégie qui<br />

dérape<br />

Suppressions d’emplois inopportunes, promesses non tenues.<br />

<strong>syndicom</strong> exige un changement de cap et un meilleur plan social.<br />

Soulagement pour certains, choc douloureux<br />

pour d’autres. La nouvelle réorganisation<br />

prévue chez PostFinance<br />

concerne 130 emplois à plein temps et<br />

entraînera un nombre encore indéfini<br />

de licenciements. Le personnel administratif,<br />

pour sa part, est soulagé : ce<br />

domaine déjà fortement touché il y a<br />

deux ans est cette fois-ci épargné.<br />

Parmi les personnes concernées,<br />

beaucoup contribuaient encore pendant<br />

l’été à mettre à disposition les<br />

crédits d’urgence pour les entreprises,<br />

fournissant des efforts bien au-delà<br />

des objectifs personnels prescrits.<br />

PostFinance remercie aujourd’hui<br />

David Roth (à gauche) avec le directeur de Post-<br />

Finance, Hansruedi Köng. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

bon nombre d’entre elles par un licenciement.<br />

Encore une réorganisation<br />

peu après le programme de démantèlement<br />

« Victoria » ? Oui, répond la direction<br />

de PostFinance, parce que « ne<br />

rien faire n’est pas une option ». La<br />

transformation du monde bancaire<br />

est rapide, les clients ont des exigences<br />

trop élevées en matière numérique.<br />

PostFinance veut y répondre par<br />

la création de deux nouvelles unités :<br />

DigitalBanking et Plattform.<br />

Stratégie numérique confuse<br />

La transformation du monde bancaire<br />

n’explique qu’en partie cette réorganisation.<br />

La direction défaillante en est<br />

aussi la cause. Le domaine de la clientèle<br />

commerciale, déjà restructuré<br />

dans le cadre de « Victoria », est le plus<br />

durement touché. De nombreux employé-e-s<br />

avaient pourtant signalé des<br />

possibilités de rendement insuffisantes<br />

dans leur portefeuille. La direction<br />

leur avait demandé d’être<br />

confiants. De nouveaux produits numériques<br />

fourniraient les opportunités<br />

nécessaires. La mise en œuvre<br />

inaboutie est un échec de la direction,<br />

mais il se répercute maintenant exclusivement<br />

sur le personnel. De plus, les<br />

sites de Genève, Kriens et Bâle doivent<br />

être supprimés et seul un petit nombre<br />

d’employé-e-s se verra proposer un<br />

poste à Lausanne ou à Zofingue. <strong>syndicom</strong><br />

s’engagera activement dans le<br />

cadre des négociations sur le plan social<br />

et lors de la procédure de consultation.<br />

PostFinance s’éloigne un peu plus de<br />

son mandat<br />

Après cette déception numérique, il<br />

semble grotesque que Postfinance<br />

prenne pour exemple les plateformes<br />

de trading électronique N26 et Revolut.<br />

Les deux sont hautement déficitaires,<br />

mais disposent d’un capital-risque<br />

en tant que start-up. Suivre<br />

leurs pas est particulièrement risqué<br />

pour une banque multicanal. Il est à<br />

craindre que la réorganisation dilapide<br />

à nouveau des millions dans le<br />

domaine numérique et que cet argent<br />

soit ensuite économisé dans d’autres<br />

canaux commerciaux. Ce processus a<br />

déjà commencé. A Berne Aarbergergasse,<br />

Olten et Uster, les zones clients<br />

ferment. PostFinance s’éloigne donc<br />

encore de son mandat qui est d’offrir<br />

des prestations bancaires sur l’ensemble<br />

du territoire et à des prix abordables.<br />

Dans le cadre de la procédure<br />

de consultation, <strong>syndicom</strong> a exigé que<br />

Postfinance reconsidère plusieurs<br />

mesures. <br />

David Roth<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/fr/actuel/article/postfinance-un-meilleur-plan-social-est-necessaire/<br />

La conférence de la<br />

jeunesse au temps de<br />

la pandémie<br />

Cette année, la conférence de la jeunesse<br />

de <strong>syndicom</strong> s’est déroulée en<br />

ligne à cause de la pandémie. Au<br />

centre des débats, deux thèmes : l’évolution<br />

économique et le télétravail.<br />

L’évolution économique a été présentée<br />

de manière passionnante par<br />

Reto Wyss, secrétaire central de l’USS.<br />

Alors qu’il semble évident que la<br />

Suisse et le monde entier se dirigent<br />

vers une crise économique, de nombreuses<br />

inconnues demeurent. Dans<br />

toute l’Europe, le chômage juvénile a<br />

fortement augmenté. En Suisse par<br />

contre, pas (encore ?). Cette évolution<br />

nous inquiète. L’un des problèmes est<br />

la situation des places d’apprentissage<br />

: une pénurie s’annonce pour<br />

2021. L’hôtellerie et la restauration<br />

sont très impactées par la crise et rechignent<br />

à engager des apprenti(e)s.<br />

La commission de la jeunesse s’engagera<br />

pour prévenir une telle évolution<br />

dans les branches de <strong>syndicom</strong>.<br />

Le thème du télétravail a été introduit<br />

par le secrétaire central de <strong>syndicom</strong>,<br />

Daniel Hügli, qui a présenté le<br />

sondage mené par <strong>syndicom</strong>. La plupart<br />

des participant(e)s à la conférence<br />

de la jeunesse sont favorables au<br />

télétravail, à condition qu’ils n’y soient<br />

pas forcés. Pour beaucoup, c’est un<br />

changement bienvenu à la vie de bureau,<br />

qui permet des économies de<br />

temps et augmente la productivité. Cependant,<br />

tous s’accordent sur un<br />

point : le télétravail doit être un choix<br />

volontaire. Certains, en effet, peinent<br />

à s’y adapter parce que les échanges<br />

avec les collègues et les moments créatifs<br />

au bureau se raréfient et parce que<br />

les limites s’amoindrissent entre le<br />

privé et le professionnel. La flexibilité<br />

rendue possible par le télétravail aussi<br />

est très appréciée.<br />

Il existe aussi un conflit d’intérêts<br />

entre les professionnel(le)s créatifs.<br />

Certains, sans famille et au bénéfice<br />

d’une bonne formation, sont même<br />

ouverts à une certaine perméabilité<br />

entre travail et vie privée, tandis que<br />

d’autres, salarié(e)s avec enfants, souhaitent<br />

des limites claires. J’en<br />

connais même qui ont changé d’avis<br />

après quelque temps. Ces options<br />

sont à considérer du point de vue syndical.<br />

Une approche syndicale qui ne<br />

verrait que les inconvénients du télétravail<br />

passerait à côté des besoins de<br />

nombreux jeunes membres. Heureusement,<br />

il n’en est rien chez <strong>syndicom</strong>,<br />

d’ailleurs bon nombre de nos partenaires<br />

sociaux rendent possible depuis<br />

longtemps le télétravail volontaire.<br />

Nous sommes donc sur la bonne<br />

voie ! <br />

Dominik Fitze


22 Politique<br />

Télétravail, employé-e-s<br />

et loi sur le travail<br />

Le télétravail soulève de<br />

nombreuses questions juridiques.<br />

Nous faisons le point<br />

avec le professeur Kurt Pärli,<br />

spécialiste en droit du travail.<br />

Texte : Miriam Berger<br />

Photos : Nicolas Gysin<br />

Notre étude sur le télétravail,<br />

réalisée avec l’institut gfs.bern, a<br />

montré que de nombreux employée-s<br />

sont favorables au télétravail.<br />

Chez Swisscom, plus de 80% des<br />

personnes interrogées souhaitent<br />

effectuer au moins 50% de leur taux<br />

d’occupation à domicile. Les salariée-s<br />

peuvent-ils faire valoir un droit<br />

général au télétravail ?<br />

Ni la loi sur le travail, ni le droit<br />

contractuel ne prévoient un droit général<br />

au télétravail. Toutefois, un<br />

droit au télétravail peut être convenu<br />

par contrat. Un droit au télétravail<br />

peut aussi être ancré dans les<br />

conventions collectives de travail.<br />

Qui doit prendre en charge les coûts<br />

pour le matériel, les instruments de<br />

travail et autres dépenses liées au<br />

télétravail? Les employeurs ou les<br />

employé-e-s ?<br />

Selon l’art. 327 al. 1 CO, les employeurs<br />

doivent fournir aux employé-e-s<br />

les instruments et les matériaux<br />

nécessaires pour travailler,<br />

sauf accord ou usage contraire. L’article<br />

327, al. 2 CO prévoit que les travailleurs<br />

doivent être indemnisés<br />

convenablement s’ils fournissent<br />

eux-mêmes des instruments de travail.<br />

Cela inclut l’achat et l’amortissement<br />

des ordinateurs fixes ou portables,<br />

des imprimantes et<br />

téléphones portables.<br />

L’article 327a CO règle la question<br />

de l’indemnisation des dépenses.<br />

Les employeurs sont tenus de rembourser<br />

au travailleur tous les frais<br />

imposés par l’exécution du travail. Il<br />

est possible de prévoir une indemnité<br />

fixe. Parmi les «frais» prévus au<br />

sens de l’article 327a CO, on compte<br />

les coûts pour un local de travail,<br />

pour le chauffage, l’électricité,<br />

l’abonnement à l’Internet et les<br />

frais de téléphone, ainsi que maintenance<br />

et de réparation des instruments<br />

de travail.<br />

Si l’employé-e dispose d’un ordinateur,<br />

d’une imprimante et d’un téléphone<br />

portable au bureau, l’utilisation<br />

de ces instruments en<br />

télétravail est réglée de la manière<br />

suivante : si le travailleur possède un<br />

ordinateur portable et qu’il travaille<br />

à domicile sur un appareil privé, il<br />

n’a pas droit au remboursement des<br />

frais par l’employeur. Si le travailleur<br />

ne possède qu’un ordinateur<br />

fixe au bureau, l’employeur doit lui<br />

fournir un appareil pour le télétravail<br />

ou participer aux coûts (selon<br />

l’art. 327 al. 1 et 2 CO).<br />

Même chose si le travailleur possède<br />

uniquement un raccordement fixe<br />

au bureau.<br />

Concernant la participation aux<br />

coûts des employeurs, le Tribunal<br />

fédéral a publié en avril 2019 un arrêt<br />

important : si aucune place de<br />

travail durable et adéquate n’est<br />

mise à disposition de l’employé-e,<br />

celui-ci a droit à une participation<br />

financière aux frais de loyer de la<br />

part de l’employeur.<br />

L’obligation de remboursement des<br />

frais est discutable lorsque l’employeur<br />

autorise le télétravail à la<br />

demande de l’employé-e. Si celui-ci<br />

dispose à tout moment d’une place<br />

de travail dans l’entreprise, l’employeur<br />

n’est pas tenu de rembourser<br />

les frais.<br />

Le télétravail nuit aux contacts<br />

sociaux et à l’ergonomie. De plus,<br />

les travailleurs peinent à se<br />

déconnecter et à se reposer. Qui est<br />

responsable de la protection de la<br />

santé dans le cadre du télétravail ?<br />

Le télétravail ne modifie en rien les<br />

devoirs de l’employeur liés au respect<br />

des dispositions de la loi sur le<br />

travail concernant la protection de<br />

la santé. Les obligations contrac-


«Les solutions de partenariat social permettent de gérer les aspects négatifs du télétravail, tels que<br />

l’isolement social et le chevauchement entre le travail et les loisirs. Des questions telles que la surveillance<br />

et la protection de la santé peuvent également être traitées au niveau des conventions<br />

collectives».<br />

23<br />

tuelles relatives à la protection de la<br />

personnalité (art. 328 CO) et à la<br />

protection des données (art. 328b<br />

CO) s’appliquent aussi au télétravail.<br />

Comment la protection de la santé<br />

peut-elle être contrôlée lors de télétravail<br />

? L’employeur doit-il venir<br />

chez moi pour contrôler ?<br />

Contrôler que la durée légale maximale<br />

de travail et les interdictions<br />

de travail du dimanche ou de travail<br />

nocturne soient respectées est relativement<br />

aisé.<br />

Le travail à l’ordinateur laisse des<br />

traces aussi en télétravail. Compte<br />

tenu que l’employeur a l’obligation<br />

de veiller au respect de ces dispositions,<br />

il peut et doit aussi les contrôler.<br />

Les contrôles de l’employeur (et aussi<br />

des autorités) à domicile entravent<br />

le droit à la vie privée. Les<br />

employé-e-s sont tenus de respecter<br />

les directives de l’employeur concernant<br />

la protection de la santé, dans<br />

l’entreprise qu’à domicile.<br />

Dans le cadre du télétravail, une<br />

séparation claire entre vie privée et<br />

travail n’est pas toujours possible. A<br />

la longue, cela s’avère pesant et peut<br />

provoquer des troubles de la santé<br />

et des absences de travail. Que<br />

prévoit la loi sur le travail à ce<br />

propos ? Le temps de travail doit-il<br />

être saisi aussi lorsqu’on<br />

télétravaille ?<br />

Le télétravail ne change en rien les<br />

dispositions légales concernant le<br />

temps de travail ; le travail de nuit et<br />

du dimanche sont interdit ou soumis<br />

à autorisation. La durée maximale<br />

de travail et le temps de repos<br />

s’appliquent sans restriction. Le<br />

temps de travail doit être enregistré<br />

à domicile et l’employeur a le droit<br />

et l’obligation de contrôler.<br />

Est-il nécessaire d’adapter la loi<br />

concernant le temps de travail pour<br />

mieux protéger les employé-e-s en<br />

télétravail ou de leur permettre de<br />

travailler avec plus de flexibilité ?<br />

La loi sur le travail offre déjà une<br />

marge de manœuvre pour trouver<br />

des solutions appropriées pour des<br />

branches, des professions et des<br />

fonctions spéciales. Je pense aux exceptions<br />

prévues dans le champ<br />

d’application valable pour le personnel<br />

et les entreprises, ainsi qu’à<br />

celles prévues dans l’ordonnance 2<br />

relative à la LTr. Des possibilités<br />

spéciales de flexibilisation pour le<br />

télétravail ne sont pas nécessaires ni<br />

souhaitables à mes yeux. Il faut des<br />

limites temporelles pour le télétravail,<br />

afin qu’il ne vole pas les dernières<br />

libertés des salarié-e-s.<br />

L’employeur peut-il me surveiller<br />

dans le cadre du télétravail? Des<br />

systèmes tels que Microsoft<br />

Workplace Analytics sont-ils<br />

autorisés?<br />

L’employeur doit toujours respecter<br />

les limites légales de la surveillance<br />

dans le cadre du télétravail. Elles découlent,<br />

d’une part, de l’art. 26 de<br />

l’ordonnance 3 sur la LTr ; cette disposition<br />

interdit le strict contrôle<br />

du comportement des travailleurs et<br />

n’autorise la surveillance que si elle<br />

ne nuit pas à leur santé. Puis, l’article<br />

328b CO restreint le traitement<br />

possible des données des employé-e-s<br />

par l’employeur (lors d’une<br />

surveillance, des données personnelles<br />

sont automatiquement traitées).<br />

L’art. 328b CO renvoie aussi à la loi<br />

sur la protection des données (LPD)<br />

et au traitement des données, tels<br />

que la transparence, la finalité, la<br />

sécurité des données et la proportionnalité.<br />

Ces règles ne s’opposent<br />

pas à l’utilisation de systèmes d’analyse,<br />

mais, de tels instruments ne<br />

sont permis que dans la mesure où<br />

les limites évoquées destinées à la<br />

protection de la personnalité sont<br />

respectées.<br />

Quelles sont les lacunes qui existent<br />

dans la loi? Qu’est-ce qui doit être<br />

réglé par les partenaires sociaux<br />

dans les conventions collectives de<br />

travail ou les règlements?<br />

Un droit, au minimum partiel, au télétravail<br />

pourrait et devrait faire<br />

l’objet d’une réglementation dans<br />

une CCT; toute concrétisation au niveau<br />

de l’entreprise est judicieuse.<br />

Les réglementations du Code des<br />

obligations relatives à la prise en<br />

charge des coûts requièrent elles<br />

aussi une concrétisation supplémentaire,<br />

qui peut très bien s’opérer<br />

dans le cadre d’une CCT. Des solutions<br />

de partenariat social<br />

permettent de résoudre les difficultés<br />

liées au télétravail. On pense à<br />

l’isolement social et à la séparation<br />

nécessaire que nous avons évoquée<br />

entre le travail et les loisirs ou la famille.<br />

Les questions concernant la<br />

surveillance autorisée et la protection<br />

de la santé peuvent aussi être<br />

traitées au niveau des CCT.<br />

Comment peut-on garantir le droit à<br />

l’information des syndicats dans le<br />

cadre du télétravail?<br />

Selon le Tribunal fédéral, les syndicats<br />

ont un droit d’accès à l’entreprise<br />

conformément au droit public<br />

et à la jurisprudence. Si une grande<br />

partie des effectifs travaillent en<br />

permanence ou souvent à domicile,<br />

un tel accès doit être garanti par un<br />

canal virtuel, par exemple via des réunions<br />

régulières d’information en<br />

ligne et par un droit à disposer de<br />

«panneaux d’affichage» électroniques<br />

à des fins de promotion.<br />

Comment s’assurer que les<br />

employé-e-s qui travaillent à<br />

domicile ne soient pas écartés de la<br />

participation dans l’entreprise?<br />

Les organes de participation de l’entreprise<br />

peuvent et doivent également<br />

être actifs à distance. Des élections<br />

pour la composition des<br />

organes peuvent également être organisées<br />

par le biais de plateformes<br />

pertinentes.<br />

Les représentations du personnel<br />

doivent-elles être impliquées dans<br />

l’aménagement du télétravail ?<br />

En tout cas, les modèles de télétravail<br />

fonctionnent au mieux lorsque<br />

les principales personnes concernées<br />

sont impliquées dans la prise<br />

de décisions.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/fr/themes/dossier/<br />

coronavirus-et-travail/


24 Politique<br />

Prêts pour la réduction<br />

du temps de travail<br />

En tant que principal partenaire social de Swisscom, nous<br />

accompagnons la transformation de l’entreprise depuis des<br />

années et nous nous engageons en faveur d’une politique du<br />

personnel durable. Avec une pétition signée par 4000 employé(e)s<br />

de Swisscom, nous avons demandé au Conseil fédéral<br />

de réduire les attentes excessives en matière de profit de<br />

Swisscom. La pétition a prouvé son efficacité dans la planification<br />

du personnel en 2019, mais jusqu’à présent aucune<br />

mesure n’a été prise au niveau politique. Réduire le temps de<br />

travail, c’est contrecarrer les réductions de personnel.<br />

du temps de travail est une revendication<br />

centrale. L’enquête représentative<br />

que nous avons mandatée auprès<br />

de gfs.bern au printemps le<br />

confirme : les employé(e)s souhaitent<br />

disposer de plus d’autonomie<br />

pour gérer leur temps. Ils l’obtiennent<br />

par des mesures concrètes,<br />

qui ne doivent toutefois pas<br />

conduire à une flexibilisation plus<br />

poussée de la loi du travail, ni<br />

amoindrir leur protection. Le droit à<br />

la déconnexion, le droit à cinq jours<br />

de perfectionnement et la possibilité<br />

de travailler à temps partiel pour<br />

une période d’essai sont des<br />

exemples de mesures concrètes.<br />

Elles commencent déjà à porter<br />

leurs fruits chez Swisscom en contribuant<br />

à augmenter la qualité et la<br />

productivité du travail et la motivation<br />

des employé(e)s. Elles ont une<br />

influence positive sur la santé des<br />

employé(e)s et sur l’atténuation des<br />

pertes financières. On le voit, ces<br />

mesures sont donc aussi possibles<br />

dans des entreprises concernées par<br />

une réduction des coûts telles que<br />

Swisscom.<br />

Texte: Lena Allenspach<br />

Image: Adobe Stock<br />

La période de transformation technologique<br />

chez Swisscom a dépassé<br />

son zénith : depuis les dernières réductions<br />

de personnel, l’évolution<br />

ne s’est pas réalisée dans la mesure<br />

espérée. Les réductions de coûts linéaires<br />

entraînent des réductions<br />

de personnel motivées uniquement<br />

par des considérations de politique<br />

financière. Nous sommes donc intervenus<br />

auprès de Swisscom pour<br />

mettre à l’agenda des modèles de<br />

travail, dans lesquels le temps de<br />

travail effectif est réduit en fonction<br />

des différents groupes d’employé(e)<br />

s. Avec l’introduction de ces<br />

nouveaux modèles de temps de travail,<br />

nous avons obtenu une victoire<br />

d’étape. Pour prévenir les suppressions<br />

de personnel, des modèles de<br />

temps de travail adaptés à toutes les<br />

étapes de la vie et une réduction du<br />

temps de travail effectif sont nécessaires.<br />

L’autonomie du temps, une<br />

revendication centrale<br />

Même pendant la pandémie, le<br />

temps de travail continue de jouer<br />

un rôle central dans la conciliation<br />

de la vie privée et professionnelle et<br />

dans la santé des salarié(e)s. Pour la<br />

majorité des 2009 employé(e)s de<br />

Swisscom qui ont participé au sondage<br />

de <strong>syndicom</strong>, l’aménagement<br />

Plus d’égalité grâce à de nouveaux<br />

modèles de temps de travail<br />

L’Enquête sur les forces de travail<br />

de l’UE montre d’importantes différences<br />

entre le temps de travail hebdomadaire<br />

des femmes et des<br />

hommes. Les femmes travaillent davantage<br />

à temps partiel. C’est une<br />

tendance à la hausse, tout autant<br />

que les répercussions sur la carrière<br />

et la prévoyance vieillesse. Pour éliminer<br />

ces inégalités au niveau politique,<br />

il faut d’une part, un congé<br />

parental généreux et d’autre part,<br />

une meilleure répartition du travail<br />

entre femmes et hommes. Une réduction<br />

du temps de travail, accompagnée<br />

d’une compensation salariale<br />

adéquate, peut contribuer à<br />

favoriser la conciliation entre profession<br />

et famille et à combler le<br />

gender-time-gap. Pour le monde du<br />

travail de demain, en particulier<br />

aussi chez Swisscom.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/tempsdetravail


Droit au but !<br />

25<br />

Puis-je revendiquer un droit d’information<br />

et de consultation dans l’entreprise ?<br />

Je travaille dans une imprimerie qui n’est<br />

pas assujettie au contrat collectif de travail<br />

de l’industrie graphique. Ces dernières<br />

années, l’entreprise a connu plusieurs<br />

changements. On y a notamment rencontré<br />

des problèmes liés aux tableaux<br />

d’affectation. De plus, la charge de travail<br />

augmente. Ai-je un droit d’information et<br />

de consultation au sein de l’entreprise si<br />

des changements s’y opèrent ?<br />

Que faut-il faire pour que nous disposions<br />

d’une représentation du personnel dans<br />

notre entreprise ?<br />

En tant que représentant du personnel, je<br />

dois aborder des sujets difficiles internes à<br />

l’entreprise et présenter à l’employeur des<br />

requêtes fondées. Peut-on me licencier<br />

pour cette raison ?<br />

Réponse du service juridique de <strong>syndicom</strong><br />

En Suisse, nous connaissons la loi fédérale sur la participation<br />

(822.14). Dans les entreprises d’au moins 50 employé(e)s,<br />

ceux-ci peuvent nommer une ou plusieurs représentations<br />

du personnel. Sans représentation du<br />

personnel, les droits d’information et de consultation reviennent<br />

aux travailleurs. La représentation du personnel<br />

a le droit d’obtenir des informations sur toutes les affaires<br />

dont la connaissance est une condition à la bonne<br />

exécution de ses fonctions. Au moins une fois par an,<br />

l’employeur doit informer la représentation du personnel<br />

des effets de la marche des affaires sur les salarié(e)s. La<br />

représentation du personnel a des droits spéciaux de participation<br />

pour les questions de sécurité du travail et de<br />

protection des travailleurs, de transfert d’entreprise, de licenciements<br />

collectifs et concernant l’affiliation à une<br />

institution de prévoyance professionnelle ou sa résiliation.<br />

A la demande de 20 % des salarié(e)s, un vote à bulletin<br />

secret doit être organisé pour clarifier si la majorité des<br />

employé(e)s accepte une représentation du personnel.<br />

Dans les grandes entreprises (plus de 500 salarié(e)s), le<br />

vote doit se dérouler si 100 personnes l’exigent. Si la<br />

majorité approuve une représentation du personnel,<br />

son élection doit être organisée par l’employeur et les<br />

salarié(e)s. Il est aussi possible d’élire une représentation<br />

dans les entreprises qui comptent moins de 50 personnes<br />

si employeur et employé(e)s sont d’accord.<br />

D’après la même loi, les membres de la représentation du<br />

personnel ne peuvent pas être entravés dans leurs tâches<br />

ni subir des préjudices pendant ou après la durée de leur<br />

mandat. Si un membre de la représentation est licencié<br />

en raison de son travail, effectué en bonne et due forme,<br />

ce licenciement est abusif.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/droitaubut


26 Loisirs<br />

Suggestions<br />

©okofilm<br />

Magazine – Cours Movendo<br />

S’engager au niveau syndical sur son<br />

lieu de travail n’est pas facile: il faut<br />

du courage pour s’exposer et aborder<br />

ouvertement les problèmes.<br />

Movendo – l’institut de formation<br />

des syndicats – propose donc<br />

un cours de deux jours pour se former<br />

au travail syndical. Le cours explique<br />

les origines des conflits et<br />

leur escalade.<br />

On y apprend aussi comment affronter<br />

efficacement des situations<br />

difficiles au travail.<br />

Après une brève introduction, une<br />

personne de confiance expérimentée<br />

partage ses expériences. Les participant-e-s<br />

peuvent ensuite s’exercer<br />

à réagir à des situations difficiles<br />

sur la base de cas concrets pour apprendre<br />

à gérer les relations avec la<br />

hiérarchie, les RH et les collègues.<br />

Les études de cas seront tirées<br />

des expériences des participant-e-s<br />

pour favoriser les échanges et la discussion.<br />

Les frais de cours, les repas et<br />

l’hébergement sont remboursés aux<br />

membres de <strong>syndicom</strong> (1 cours<br />

par an).<br />

Quand: 29 et 30 janvier 2021<br />

de 9h30 à 16h15<br />

Où: Sigriswil, Solbadhotel<br />

Qui: Anina Schmid (psychologue)<br />

Andi Geu (sociologue) Wossen Aregay<br />

et Christoph Lanz<br />

Tu souhaites apprendre comment<br />

défendre avec courage tes droits au<br />

travail?<br />

Alors inscris-toi ici:<br />

bit.ly/2VCHrVT<br />

Nemesis<br />

Ce film documentaire pourrait être<br />

résumé en peu de mots. La vénérable<br />

gare des marchandises de Zurich,<br />

devenue inutile, doit être démolie.<br />

A sa place, un nouveau centre<br />

de détention. Pourtant, le réalisateur<br />

Thomas Imbach se donne la<br />

peine de nous relater l’histoire lentement.<br />

Il documente la démolition<br />

et la construction du nouveau bâtiment<br />

depuis la fenêtre de son atelier,<br />

situé en face. Il nous emmène<br />

ainsi dans ses réflexions sur notre<br />

désinvolture à l’égard du passé.<br />

Thomas Imbach se refuse à<br />

considérer avec optimisme le basculement<br />

dans le «nouveau monde»,<br />

dans lequelle progresse jour après<br />

jour la numérisation. Ses images<br />

lentes et pleines de tendresse,<br />

prises dans l’encadré de sa fenêtre,<br />

nous font prendre conscience que<br />

tout changement s’accompagne<br />

aussi de destruction.<br />

Quand un gigantesque bâtiment<br />

d’une dimension de 15 stades de<br />

football est radié du paysage, tout<br />

un pan de l’Histoire disparaît de<br />

notre vue dans un acte de démolition<br />

brutal. Une dimension est perdue<br />

à jamais.<br />

Pour nous transmettre ce sentiment,<br />

Thomas Imbach a utilisé des<br />

images filmées sur plus de sept ans.<br />

La nouvelle prison construite n’apparaît<br />

jamais. Cela lui semble inintéressant.<br />

Il s’intéresse plutôt aux<br />

futurs 300 détenus qui peupleront la<br />

prison.<br />

Pour les représenter, il donne la<br />

parole à des réfugiés enfermés en<br />

vue de leur expulsion. Cet endroit<br />

où se déroulait autrefois une activité<br />

commerciale intense, où des gens<br />

allaient et venaient, servira désormais<br />

à tenir à l’écart de la société<br />

des personnes indésirables. Le film<br />

sera projeté dès février dans les cinémas<br />

suisses.<br />

Christian Capacoel<br />

www.nemesis-film.ch<br />

Expositions Swiss et World<br />

Press Photo<br />

Les photographes ont su capter avec<br />

habileté et créativité des événements<br />

tels que les protestations<br />

pour la protection des droits humains<br />

ou pour les mesures politiques<br />

de lutte contre le changement<br />

climatique.<br />

Yyes Leresche a remporté le prix<br />

du photographe de presse suisse de<br />

l’année avec sa série de photos sur<br />

la grève des femmes du 14 juin<br />

2019.<br />

Dans tout le pays, des centaines<br />

de milliers de femmes ont manifesté<br />

dans les rues pour l’égalité et<br />

contre la violence sexuelle.<br />

Yasuyoshi Chiba est l’auteur de la<br />

photo gagnante du World Press Photo<br />

2020: un jeune homme soudanais<br />

récite un poème de rébellion dans la<br />

lueur des téléphones portable, lors<br />

d’une coupure de courant à Khartoum<br />

le 19 juin. Les autorités soudanaises<br />

avaient tenté en vain de désamorcer<br />

les protestations latentes<br />

depuis décembre 2018 avec des coupures<br />

de courant. Elles ont finalement<br />

dû céder à la pression de la<br />

rue et signer un accord de paix en<br />

août 2020.<br />

Les photos de presse des lauréat-e-s<br />

nous éclairent sur des événements<br />

complexes et sur des<br />

mondes différents. Les expositions<br />

se tiennent jusqu’au 3 janvier 2021.<br />

Des visites guidées sont proposées<br />

le dimanche.<br />

Sharada Isner<br />

Liens: bit.ly/3odjCjE (World Press),<br />

bit.ly/36y9xI2 (Swiss Press)<br />

©Yasuyoshi Chiba (AFP)


1000 mots<br />

Ruedi Widmer<br />

27


28 Evènements Le jaune de CarPostal continue de dominer! Les travailleurs, <strong>syndicom</strong> et<br />

les passagers sont solidaires, les négociations pour la CCT se poursuivent.<br />

Des drapeaux ont également été hissés pour les travailleurs de Post-Logistics.<br />

La nouvelle catégorie des illustrateurs aussi se réunit et s’organise.<br />

1<br />

2 3<br />

4


1 Les employé-e-s de Frauenfeld demandent plus de personnel.<br />

Leur action a impressionné le chef de La Poste Roberto Cirillo,<br />

qui a déclaré publiquement d’accéder à leur demande. ©Siggi Booker/Blick<br />

2 L’impasse avec CarPostal a été résolue. Les négociations sur la CCT<br />

se poursuivront en 2021. Les chauffeurs ne lâchent pas. ©Daniela Aeby<br />

3 Les chauffeurs de CarPostal continuent à bénéficier de la sympathie<br />

des passagers. ©Daniela Aeby<br />

4 Les collègues de Gland (VD) sont également actifs et attendent le<br />

résultat final des négociations de la CCT. ©<strong>syndicom</strong><br />

5 Fatima Lee, membre du GI Migration, explique ses rencontres<br />

quotidiennes avec le racisme.<br />

Les vidéos : youtube.ch/<strong>syndicom</strong>ch ©<strong>syndicom</strong><br />

6 Un instantané du nouveau clip de <strong>syndicom</strong>. Nous y appelons non<br />

seulement à applaudir davantage la performance extraordinaire des<br />

employé(e)s de La Poste mais aussi à une reconnaissance matérielle.<br />

A voir sur youtube.com/<strong>syndicom</strong>ch ©<strong>syndicom</strong><br />

7 L’événement fondateur des illustrateurs chez <strong>syndicom</strong> a été<br />

un grand succès ! Ce magnifique dessin a été réalisée. ©kati rickenbach<br />

29<br />

5<br />

6<br />

7


30<br />

Tranches<br />

de vie<br />

La santé avec une pincée de courage et<br />

de force, c’est la clé de la réussite<br />

Gilles Lothé – né à Colmar en Alsace<br />

où il a grandi – est arrivé en 1992 en<br />

Suisse. La Poste l’a embauché il y a<br />

presque 25 ans, en 1996, le jour de la<br />

fête du Travail. Il a travaillé alternativement<br />

comme facteur, au service<br />

interne et dans la fonction de responsable<br />

d’équipe suppléant. Cet Alsacien<br />

ne mâche pas ses mots. Si quelque<br />

chose ne lui convient pas, il le dit et il<br />

reste intransigeant. Il faut appeler les<br />

choses par leur nom et on doit communiquer<br />

ouvertement – c’est la seule<br />

manière de corriger les irrégularités.<br />

En tant qu’actif, il est membre de <strong>syndicom</strong><br />

depuis déjà presque dix ans.<br />

« Je n’ai quasiment pas de temps libre,<br />

mais j’aime voyager. Cette année, j’ai<br />

malheureusement dû y renoncer. »<br />

Texte : Sharada Iser<br />

Image : Markus Cadosch<br />

Le syndicat représente<br />

un contre-pouvoir<br />

« Ma journée de facteur commence à<br />

six heures du matin : au bureau, je<br />

trie les lettres et planifie la tournée<br />

qui débute à 8 h. En temps normal,<br />

on est de retour à 13 h. Il ne reste ensuite<br />

plus que quelques tâches à terminer.<br />

Mais depuis que la crise du<br />

coronavirus a éclaté, les facteurs<br />

doivent aussi livrer des colis et accomplir<br />

des heures supplémentaires.<br />

Ils travaillent donc parfois jusqu’à<br />

16 h. Dans ces situations de crise,<br />

l’activité syndicale est décisive !<br />

Mon engagement syndical a commencé<br />

en 2011, lorsque je travaillais<br />

comme responsable d’équipe et ai<br />

appris que ma filiale pourrait fermer.<br />

Elle n’a certes pas fermé en raison<br />

des protestations des clients, mais le<br />

personnel a été réduit. C’est alors<br />

que j’ai décidé d’adhérer à <strong>syndicom</strong><br />

pour défendre mes droits avec un<br />

soutien professionnel. J’ai été transféré<br />

dans une filiale à Küsnacht (ZH),<br />

où je travaille maintenant depuis six<br />

ans. J’ai ainsi perdu mon poste de<br />

responsable d’équipe suppléant : je<br />

suis à nouveau facteur. Il m’en coûte<br />

450 francs par mois parce que je ne<br />

touche plus le même salaire.<br />

De grandes entreprises comme<br />

La Poste sont tenues d’entretenir un<br />

partenariat social avec un syndicat.<br />

Faute de quoi, les employé(e)s<br />

peuvent facilement être exploités.<br />

Le syndicat représente un<br />

contre-pouvoir. Sa tâche consiste à<br />

contrôler le respect des règles. Chez<br />

<strong>syndicom</strong>, j’ai été élu dans différents<br />

organes, par exemple au comité du<br />

domaine de PostMail et au comité<br />

d’entreprise de PostLogistics, où<br />

j’agis comme médiateur et m’engage<br />

pour les droits de mes collègues et<br />

les miens.<br />

Cet été, après un échange entre<br />

La Poste et <strong>syndicom</strong>, auquel j’avais<br />

participé en tant que représentant du<br />

site de Küsnacht, mon chef m’a reproché<br />

ma déloyauté envers La Poste<br />

et une collaboration trop étroite avec<br />

<strong>syndicom</strong>. Mon activité syndicale<br />

s’explique certainement du fait que<br />

je suis français, a-t-il dit. Mais cela<br />

n’a rien à voir avec la nationalité ! Si<br />

des règles ne sont pas respectées, il<br />

faut se défendre.<br />

Par la suite, <strong>syndicom</strong> a organisé<br />

une affiche avec une photo de moi –<br />

signée par tous mes collègues – pour<br />

montrer à la direction de La Poste<br />

que j’avais représenté l’opinion de<br />

toutes et tous. Le message a bien passé.<br />

Cette campagne a aussi mis en<br />

évidence la nécessité de disposer<br />

d’une commission du personnel. Elle<br />

sera effective à Küsnacht dès 2021<br />

pour représenter les requêtes des<br />

employé(e)s de La Poste. Je me réjouis<br />

!<br />

Outre mon engagement fort, il y a<br />

pour moi dans la vie trois choses importantes<br />

: la santé, la santé et la santé.<br />

On le voit particulièrement maintenant<br />

: sans la santé, tout le reste n’a<br />

pas de sens. Avec la santé et une pincée<br />

de courage et de force, on peut<br />

réaliser tous ses objectifs ! »<br />

Branche Poste et prestations financières :<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/poste/


Mots-croisés<br />

Impressum<br />

Syndicom décembre 2020<br />

Rédaction : Giovanni Valerio, Marc Rezzonico,<br />

Changements d’adresse : <strong>syndicom</strong>, gestion<br />

Editeur : <strong>syndicom</strong> – syndicat des médias<br />

Marie Chevalley<br />

des adresses, Monbijoustrasse 33, case postale, et de la communication, Monbijoustr. 33,<br />

Courriel : redaction@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

3001 Berne. Tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 case postale, 3001 Berne<br />

Traductions : Alexandrine Bieri, Laurence Strasser Annonces : priska.zuercher@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Mot Illustrations, mystère : dessins de portrait : Katja Leudolph Commande d’abonnements : info@<strong>syndicom</strong>.ch Le <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> paraît six fois par an.<br />

Images sans © : mises à disposition<br />

Le prix de l’abonnement est inclus dans la cotisation Le prochain numéro paraîtra le 26 février 2021.<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23<br />

Layout, correction, imprimerie : Stämpfli AG,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

décembre V 2020<br />

VI<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

9 13 4<br />

5 6<br />

8<br />

VII<br />

14 11<br />

5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23<br />

VIII<br />

2 12<br />

6 7 IX 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

Mots-croisés Syndicom décembre 2020<br />

de membre. Non-membres : Fr. 50.– (Suisse),<br />

Fr. 70.– (étranger)<br />

10<br />

DÉFINITIONS<br />

7<br />

3 1<br />

Délai rédactionnel pour le prochain numéro :<br />

le 18 janvier 2021.<br />

DÉFINITIONS<br />

Horizontalement : I. Tensions. II.<br />

Attachement volontaire. Oui. Destination<br />

aurifère. III. Gavroche. Ouin ! Claire à<br />

Oxford. IV. Statut. Pomme. Comprendre. V.<br />

Accueillez. Cabochards. VI. Intellectuel<br />

libéral. Dans le noir. VII. Expulser. Arbre à<br />

chique. VIII. Espiègle. Parfaite. IX.<br />

Associèrent. Rôde. Berne sur la route. X.<br />

Auxiliaire. Serais familier.<br />

Verticalement : 1. Première langue. 2.<br />

Produite. Péjore. 3. Syndicat genevois. Tout<br />

dire ! 4. Chemin. 5. Exclu tout. A rejoint<br />

Charles de Gaulle à Londres. 6. Règles.<br />

Aboutent. 7. Pic, cap ou boîte à ciseaux.<br />

Secret. 8. Au diable. Vient du cœur. 9. La<br />

balle ou la face. Dans le chœur ou sous le<br />

bras. 10. Monsieur. Augmenté. 11. Pas<br />

d'accord. Cultivable. 12. Fût. Se carapater.<br />

13. Vient du cœur. 14. Fortiche. Partage. 15.<br />

Blousée. Carton.<br />

Horizontalement : I. Tensions. II.<br />

X<br />

Attachement volontaire. Oui. Destination<br />

13 4<br />

aurifère. III. Gavroche. Ouin ! Claire à<br />

Oxford. IV. Statut. Pomme. Comprendre. V. Les mots croisés<br />

6<br />

Mot mystère :<br />

Accueillez. Cabochards. VI. Intellectuel Le·la gagnant·e, dont le nom paraîtra<br />

libéral. Dans le noir. VII. Expulser. Arbre à<br />

13 14 15 16 17 1 18 2 19 3 20 4 21 5 22 6 23 7 8 9 10 11 12 13 14 15 dans 16 le prochain 17 18 <strong>magazine</strong>, 19 20 recevra 21 22 un 23<br />

10<br />

chique. VIII. Espiègle. Parfaite. IX.<br />

bon cadeaux de CHF 40.– de Coop.<br />

Associèrent. Rôde. Berne sur la route. X.<br />

DÉFINITIONS<br />

DÉFINITIONS<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 Auxiliaire. 9 10 Serais 11 familier.<br />

Prière d’envoyer votre solution (le<br />

7<br />

15<br />

12 13 14 15<br />

mot-mystère seulement) jusqu’au<br />

Horizontalement : I. Tensions. II. Verticalement : 1. Première langue. 2. Horizontalement 18 janvier à Rédaction : I. Tensions. <strong>syndicom</strong>, Monbijoustrasse<br />

33, case postale, 3001 Berne.<br />

II.<br />

I<br />

Attachement Attachement volontaire. Oui. Destination<br />

9 volontaire. Oui. Destination Produite. 13 Péjore. 3. Syndicat 4 genevois. Tout<br />

aurifère. III. Gavroche. Ouin ! Claire à dire ! 4. Chemin. 5. Exclu tout. A rejoint aurifère. III. Gavroche. Ouin ! Claire à<br />

II<br />

Oxford.<br />

Oxford. IV. Statut. Pomme. Comprendre. V.<br />

5 IV. Statut. Pomme. Comprendre. V. Charles de Gaulle à Londres. 6. Règles. 6<br />

6<br />

Accueillez. Cabochards. VI. Intellectuel Aboutent. 7. Pic, cap ou boîte à ciseaux.<br />

Accueillez. Le gagnant Cabochards. du dernier VI. mots Intellectuel croisés<br />

14 III<br />

11<br />

libéral. Dans le noir. VII. Expulser. Arbre à<br />

libéral. Dans le noir. VII. Expulser. Arbre à Secret. 8. Au diable. Vient du cœur. 9. La La solution du mots croisés du<br />

10<br />

chique. VIII. Espiègle. Parfaite. IX.<br />

chique. VIII. Espiègle. Parfaite. IX. balle ou la face. Dans le chœur ou sous le <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> 19/2020 était<br />

IV<br />

Associèrent. Rôde. Berne sur la route. X.<br />

Associèrent. Rôde. Berne sur la route. X. bras. 10. Monsieur. Augmenté. 11. Pas<br />

7<br />

Auxiliaire. « EXTERNALISATION Serais familier. ».<br />

Auxiliaire. Serais familier.<br />

d'accord. Cultivable. 12. Fût. Se carapater.<br />

Le gagnant est Monsieur Gaston Kähr.<br />

V<br />

3 1 13. Vient du cœur. 14. Fortiche. Partage. 15.<br />

Verticalement : 1. Première langue. 2.<br />

Verticalement : 1. Première langue. 2. Blousée. Carton.<br />

Il recevra un lingot d’argent de 100<br />

Produite. Péjore. 3. Syndicat genevois. Tout<br />

Produite. VI Péjore. 3. Syndicat genevois. Tout<br />

grammes de notre partenaire la Banque<br />

dire ! 4. Chemin. 5. Exclu tout. A rejoint<br />

8<br />

dire ! 4. Chemin. 5. Exclu tout. A rejoint<br />

Charles Cler. de Gaulle à Londres. 6. Règles.<br />

Charles VII de Gaulle à Londres. 6. Règles.<br />

Aboutent. Toutes 7. nos Pic, félicitations cap ou boîte ! à ciseaux.<br />

Aboutent. 7. Pic, cap ou boîte à ciseaux.<br />

14 11<br />

11<br />

Secret. 8. Au diable. Vient du cœur. 9. La<br />

Secret. VIII 8. Au diable. Vient du cœur. 9. La<br />

balle ou la face. Dans le chœur ou sous le<br />

balle ou la face. 2 Dans 12 le chœur ou sous le<br />

bras. 10. Monsieur. Augmenté. 11. Pas<br />

bras. 10. Monsieur. Augmenté. 11. Pas<br />

IX<br />

d'accord. Cultivable. 12. Fût. Se carapater.<br />

d'accord. Cultivable. 12. Fût. Se carapater.<br />

3 1 13. Vient du cœur. 14. Fortiche. Partage. 15.<br />

13. Vient du cœur. 14. Fortiche. Partage. 15.<br />

X<br />

Blousée. Carton.<br />

Blousée. Carton.<br />

Annonce<br />

31


32 Interactifs<br />

<strong>syndicom</strong> social<br />

Bruno Weideli sur Facebook au sujet de<br />

la vidéo #Prêts, avec laquelle <strong>syndicom</strong><br />

et les employé(e)s de Swisscom<br />

exigent une réduction du temps de<br />

travail 18.11.20<br />

Bon boulot ! Ça pourrait être un spot de<br />

Swisscom, mais on connaît les têtes :-)<br />

facebook.com/<strong>syndicom</strong><br />

Black Friday, Cyber Monday,<br />

le commerce de Noël, et tout cela<br />

en temps de coronavirus 25.11.20<br />

Voilà qu’approche avec son flot de colis la<br />

période la plus stressante pour les distributeurs.<br />

La Poste ne trouve, selon son directeur<br />

Roberto Cirillo, « … tout simplement pas assez<br />

de personnes pour un engagement fixe ».<br />

A notre avis, elle en trouverait certainement<br />

avec un salaire meilleur et des conditions de<br />

travail moins stressantes !<br />

facebook.com/<strong>syndicom</strong><br />

Le commerce en ligne bondit9.11.20<br />

La croissance du commerce en ligne<br />

se poursuit. Durant les trois premiers<br />

trimestres de l’année, les ventes en<br />

ligne ont atteint une croissance cumulée<br />

de 32,9 % en Suisse. Le volume<br />

est déjà supérieur de 30 % à la prévision<br />

– basée sur le coronavirus – pour<br />

l’ensemble de l’année 2020. Et ce déjà<br />

avant le quatrième trimestre, le plus<br />

fort en termes de chiffre d’affaires.<br />

distanzhandel.ch<br />

L’effondrement du revenu dû à la maternité25.11.20<br />

L’année de la naissance d’un enfant, le revenu des nouvelles<br />

mamans est de 20 % inférieur à celui des nouveaux<br />

pères en Suisse. Cet écart se creuse au fil du<br />

temps : l’année suivante, les mères gagnent déjà 39 % de<br />

moins.<br />

instagram.ch/<strong>syndicom</strong><br />

La vidéo Instagram d’un facteur<br />

conduit à des enquêtes internes26.11.20<br />

Un employé de La Poste s’est permis un<br />

gag sur Instagram. Il a filmé comment un<br />

chargement postal bascule et déverse<br />

toutes ses lettres. La Poste n’a pas<br />

trouvé la vidéo amusante. Elle compte<br />

procéder à des enquêtes « internes ».<br />

20min.ch<br />

Quiconque s’occupe d’enfants<br />

a droit à une allocation pour<br />

perte de gain27.11.20<br />

Que faire avec les enfants à<br />

domicile en cas de quarantaine<br />

? Grand nombre de parents<br />

ignorent qu’ils peuvent<br />

toucher une allocation pour<br />

perte de gain. L’USS montre<br />

comment s’y prendre. P.-S.<br />

vous êtes autorisés à répandre<br />

cette nouvelle. Informations<br />

complémentaires sur uss.ch<br />

Bravo Lena ! 30.11.20<br />

Nous félicitons notre responsable<br />

suppléante de la communication et<br />

infatigable combattante pour l’égalité<br />

et la justice @Lenaallenspach pour<br />

son élection au Parlement de la ville<br />

de Berne (avec un brillant résultat) !<br />

twitter.com/<strong>syndicom</strong>_de<br />

SRF se positionne nettement<br />

en tête25.11.20<br />

L’année coronavirus apporte aux portails<br />

d’information suisses de nombreux<br />

nouveaux lecteurs : les dix portails<br />

qui drainent le plus d’audience<br />

ont enregistré 5,7 millions d’utilisateurs<br />

uniques entre avril et juin, soit<br />

3,5 % de plus que dans l’étude préliminaire.<br />

En tête se trouve srf.ch.<br />

La nzz.ch a connu une croissance<br />

particulièrement forte.<br />

Persönlich.ch

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