Maintenance & Entreprise n° 629
Entretien machines et interventions : Aérosols, des outils à tout faire
Entretien machines et interventions : Aérosols, des outils à tout faire
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Méthode<br />
Préventif ><br />
Mettre en place un plan de maintenance préventive<br />
Cet article est un guide pratique pour mettre en place de la maintenance préventive.<br />
Il est destiné aux entreprises ayant soit une organisation uniquement basée<br />
sur le dépannage, soit ayant des doutes sur l’efficacité d’un système préventif déjà<br />
en place. Par Marc Falipou & Shaun Marty (bureau Méthodes maintenance www.2Care.fr)<br />
Le préventif a bonne réputation, à<br />
juste titre : il laisse entrevoir la possibilité<br />
de réduire les pannes et de<br />
prolonger la durée de vie des équipements.<br />
Nul ne peut être contre l’idée qu’il<br />
vaut mieux prévenir que guérir ou encore<br />
qu’il vaut mieux maîtriser que subir le<br />
comportement de ses équipements.<br />
En projetant de mettre en oeuvre une<br />
maintenance préventive, le manager vise<br />
plusieurs objectifs :<br />
• Sécuriser son plan de production : manquer<br />
une livraison pour une défaillance<br />
technique au mauvais moment ne doit<br />
être qu’un mauvais souvenir.<br />
• Produire plus par une meilleure disponibilité<br />
des équipements.<br />
• Produire mieux en réduisant les non<br />
conformités.<br />
• Faciliter l’organisation du travail dans<br />
l’atelier en augmentant la part du programmable<br />
et en réduisant la part de<br />
l’imprévu.<br />
• Améliorer les conditions de travail pour<br />
le personnel.<br />
• Réduire les coûts des pièces de rechange<br />
par une planification des achats<br />
pour réaliser le préventif systématique.<br />
Mais attention à l’éblouissement, devant<br />
tant de belles perspectives, et pour être<br />
un succès, le préventif doit répondre à<br />
deux critères : être justifié et être efficient.<br />
Justifié : le préventif c’est comme les antibiotiques,<br />
ce n’est pas automatique. Tout<br />
dépend de la maladie à soigner. C’est une<br />
stratégie de maintenance parmi d’autres,<br />
ce n’est en aucun cas une réponse universelle.<br />
Nous ne faisons aucune maintenance<br />
préventive sur nos congélateurs,<br />
réfrigérateurs et autres lave-linge qui<br />
sont pourtant des équipements critiques<br />
du foyer, car le coût d’achat et donc de<br />
remplacement est faible. Sur des équipements<br />
plus coûteux, comme les véhicules<br />
ou la chaudière, nous faisons une<br />
maintenance préventive : nous avons<br />
donc conçu intuitivement une stratégie<br />
de maintenance adaptée pour la maison<br />
car nous sommes en même temps les<br />
utilisateurs et les payeurs.<br />
Il s’agit de faire la même chose dans l’entreprise,<br />
en utilisant par exemple les diagrammes<br />
de Noiret comme outil d’aide à<br />
la décision. Noiret propose de prendre en<br />
compte les critères suivants pour choisir<br />
entre préventif et curatif :<br />
• Age du matériel : c’est comme le corps<br />
humain, plus c’est vieux, plus le préventif<br />
est nécessaire.<br />
• Interdépendance des matériels : une<br />
machine hors ligne ou en double dans<br />
l’atelier supportera une approche curative,<br />
alors qu’une machine unique intégrée<br />
dans une ligne demandera une<br />
approche préventive (avec le reste de la<br />
ligne d’ailleurs).<br />
• Robustesse du matériel : notion assez<br />
intuitive indiquant que le matériel fragile<br />
(impressions jet d’encre, micro-actionneurs,<br />
…) sera l’objet d’une approche<br />
préventive contrairement aux matériels<br />
très robustes (marteau piqueur, machine<br />
tournante,…).<br />
• Coût du matériel : c’est l’exemple du<br />
réfrigérateur et du véhicule.<br />
• Condition de travail : c’est le taux de<br />
charge de l’équipement. Un équipement<br />
ne fonctionnant que quelques heures<br />
par jour est peu contraint et laisse du<br />
temps libre pour des interventions correctives<br />
sur le temps de non fonctionnement.<br />
Au contraire on privilégiera une<br />
approche préventive sur du matériel en<br />
marche permanente afin de maîtriser les<br />
périodes d’arrêt.<br />
• Complexité du matériel : c’est la notion<br />
de maintenabilité, c’est-à-dire l’aptitude<br />
d’un matériel à être dépanné facilement.<br />
Plus la maintenabilité est faible, plus<br />
l’approche préventive est recommandée,<br />
notamment pour des questions de sécurité<br />
de travail.<br />
• Perte produit : c’est l’impact d’une<br />
panne sur le rebutage total ou partiel<br />
du produit en cours de fabrication. Une<br />
approche préventive est recommandée<br />
dans les cas de non qualité récurrente<br />
pour cause technique. La perte qualité,<br />
c’est la double peine (perte de production<br />
et perte matière première)<br />
• Origine du matériel : il s’agit d’identifier<br />
les temps d’approvisionnement des<br />
pièces détachées pour un équipement.<br />
Partant du principe qu’il est utopique de<br />
stocker toutes les pièces d’une machine<br />
en prévision d’une panne, une approche<br />
curative fera courir des risques importants<br />
à l’entreprise si les délais de livraisons<br />
de pièces sont trop longs (fournisseur<br />
à l’étranger avec système douanier<br />
par exemple).<br />
• Délai d’exécution : ce sont les stocks<br />
qui permettent la continuité de fonctionnement<br />
de l’entreprise en cas panne sur<br />
un équipement. Plus le flux est tendu,<br />
plus l’approche préventive sera privilégiée.<br />
A présent que la sélection des équipements<br />
candidats au préventif est faite,<br />
passons à la mise en oeuvre efficiente.<br />
L’efficience du préventif c’est sa capacité<br />
à atteindre les objectifs pour lequel il a<br />
été conçu, au meilleur coût. Le préventif<br />
est une arme au service d’un objectif à<br />
atteindre.<br />
1- Quelques définitions préalables<br />
:<br />
Faire du préventif, c’est en réalité réaliser<br />
trois types d’activités distinctes qu’il<br />
convient d’expliquer en détail.<br />
S : les tâches systématiques exécutées<br />
à une fréquence absolue ou relative.<br />
On retrouve ici par exemple les graissages,<br />
des changements de filtres, …<br />
On cherche à limiter les actions systématiques<br />
réputées coûteuses au profit de<br />
tâches réalisées sous conditions.<br />
I : les tâches d’inspection réalisées à une<br />
fréquence absolue ou relative pour mesurer<br />
un écart par rapport à une norme.<br />
Toutes les techniques de maintenance<br />
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Janvier-Février-Mars 2012 – N°<strong>629</strong>