Essais & Simulations n°109
Les essais aggravés : où en sommes-nous ?
Les essais aggravés : où en sommes-nous ?
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s'agisse de panneaux extérieurs, des parechocs<br />
ou des cadres de radiateurs. Ces<br />
fibres étaient courtes (5 ou 6 mm.) ou<br />
longues (40 à 50 mm.) ; mais depuis sont<br />
apparues les fibres continues, utilisées dans<br />
les véhicules très haut de gamme tels que<br />
l'Aston Martin DBS ou des modèles de niche<br />
comme pour la McLaren-Mercedes SLR. De<br />
même, ces fibres continues sont utilisées<br />
pour des pièces très techniques comme des<br />
chassis de voitures de course.<br />
Quelles contraintes rencontrent les<br />
industriels quant à l'utilisation de ces<br />
matériaux ?<br />
Ce que l'on peut dire, c'est qu'aujourd'hui<br />
les constructeurs sont prêts à utiliser les<br />
composites à plus grande échelle, pour<br />
des volumes de moyenne quantité, soit<br />
800 à 1 000 pièces par jour. Pour cela, ils<br />
ont besoin de procédés de fabrication<br />
parfaitement bien réglés ; c'est à cela que<br />
la simulation va servir. Il convient également<br />
de préciser que le premier frein au<br />
développement de ces matériaux réside<br />
dans la nécessité de changer les habitudes<br />
de conception. Les industriels ont conçu<br />
ces cent dernières années des véhicules<br />
construits à l’aide de métaux (acier, aluminium)<br />
et l’utilisation des matériaux composites<br />
nécessite un changement radical de<br />
méthodologies. Au-delà de cette contrainte<br />
technologique existe, bien entendu, une<br />
contrainte d'ordre économique, même si<br />
depuis plusieurs années, le coût des fibres<br />
de carbone et de verre a diminué. Investir<br />
dans la fabrication à partir de tels matériaux<br />
demeure important.<br />
Par ailleurs, il reste beaucoup de travail à<br />
faire pour réduire le temps de procédé<br />
malgré des efforts en termes de durée des<br />
opérations effectuées à partir de résine<br />
thermoplastique où le temps de cristallisation<br />
est désormais plus court. Enfin, les<br />
principales contraintes du composite résident<br />
dans la prédiction du comportement<br />
des matériaux lors des opérations de simulation<br />
; celle-ci doit être la plus fine et la<br />
plus exacte possible. Ainsi, dans le cadre<br />
de projets collaboratifs de R&D, nous<br />
travaillons sur de nouveaux développements<br />
portant notamment sur l'amélioration<br />
des critères de rupture ; c'est-à-dire<br />
à quel moment une pièce composite va se<br />
détruire lorsqu’elle est soumise à une sollicitation.<br />
Les applications concernent par<br />
exemple les longerons, pièce chargée d'absorber<br />
les chocs en cas de crash.<br />
DR<br />
Vers quel avenir se tournent les<br />
matériaux composites ?<br />
L’aéronautique a une grande expérience<br />
de ces matériaux, ce qui n'est pas le cas<br />
de l'automobile. Le problème, c'est que les<br />
industriels de l’automobile ne peuvent pas<br />
se contenter de débaucher des ingénieurs<br />
chez Airbus et Boeing. Ainsi l'automobile<br />
présente encore quelques difficultés dans<br />
la mesure où ces expériences ne peuvent<br />
pas être directement transposées à ce<br />
secteur du fait de ses grandes différences<br />
avec l'aéronautique : les volumes et les<br />
cadences de production sont bien plus<br />
élevés et les contraintes liées au recyclage<br />
des matériaux sont plus fortes. De ce fait,<br />
les constructeurs recourent aux résines<br />
thermoplastiques. Or l'industrie a moins<br />
d'expérience dans ce domaine. Comme on<br />
connait moins ces résines, les solutions de<br />
modélisation doivent s'adapter. L'objectif<br />
de nos travaux consiste à obtenir un niveau<br />
élevé de prédiction des performances<br />
thermoplastiques et équivalent à celle<br />
exercée sur les thermodurcissables.<br />
Par ailleurs, les constructeurs automobiles<br />
vont de plus en plus utiliser ces matériaux<br />
composites dans les véhicules électriques<br />
et hybrides. Mais ces voitures aux énergies<br />
alternatives vont présenter de nouvelles<br />
problématiques ; désormais, il est possible<br />
de repenser totalement l’architecture d’un<br />
véhicule au moment de sa conception. Par<br />
ailleurs, si on s’affranchit de l’espace occupé<br />
par un ensemble moteur thermique + boîte<br />
de vitesse classique à l’avant du véhicule,<br />
on peut complètement repenser les formes<br />
et les usages d’une partie du véhicule. C’est<br />
une question d’architecture. Les moteurs<br />
électrique peuvent etre localisés dans les<br />
roues – comme les solutions Michelin existantes<br />
– et les batteries pourraient etre<br />
fixées sous les sièges et/ou dans ce qui<br />
constituait le tunnel de transmission – à<br />
l'image de la solution conçue pour la<br />
Chevrolet Volt ●<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
ESI lance deux nouvelles solutions<br />
de simulation des pièces composites<br />
PAM-Form<br />
Développée grâce à de nombreux partenariats industriels dans les secteurs automobile, aérospatial<br />
et défense, PAM-Form est une solution de fabrication virtuelle pour les procédés de formage<br />
non-métalliques. Celle-ci fournit une prédiction réaliste des procédés de formage et préformage<br />
des composites stratifiés, ce qui permet aux ingénieurs de sélectionner les matériaux<br />
les plus adéquats, les modèles d’outillage les plus appropriés et les paramètres les plus précis.<br />
PAM-Form permet aux ingénieurs de prédire les défauts de fabrication – dont les plissements,<br />
les zones de brillance excessive, pontage ou manque d’uniformité du flux de résine à<br />
travers l’épaisseur – et de les corriger en modifiant les paramètres ou l’outillage. PAM- Form<br />
peut être utilisé pour de nombreux procédés de fabrication des matériaux composites : emboutissage,<br />
formage sous vessie, drapage manuel ou encore formage sur coussin élastomère.<br />
PAM-RTM<br />
PAM-RTM est un outil qui permet de simuler des procédés d’infusion ou d’injection de résine<br />
pour la fabrication des composites, avec ou sans inserts. Il fournit des prédictions pour la fabrication<br />
de pièces composites particulièrement épaisses, complexes, ou de grandes dimensions<br />
comme celles utilisées dans les industries éolienne, aéronautique ou automobile. Le système<br />
simule de nombreux procédés de fabrication utilisant le moulage liquide de composites : moulage<br />
par transfert de résine (RTM), moulage par transfert de résine sous vide (VARTM), moulage<br />
par infusion sous vide (VARI), moulage par transfert de résine par compression éventuellement<br />
articulée (CRTM et A-CRTM). Nouveauté dans la version 2012 : un solveur plus puissant<br />
peut désormais gérer l’analyse thermique du préchauffage, le remplissage non-isotherme, et<br />
la cuisson de manière encore plus précise. De plus, grâce à la collaboration d'ESI avec l’université<br />
de Nottingham au Royaume-Uni, une base de données des perméabilités (relative à un<br />
grand nombre de textiles) est maintenant disponible pour les clients de PAM-RTM et sera enrichie<br />
à l’avenir.<br />
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