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Essais & Simulations n°109

Les essais aggravés : où en sommes-nous ?

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l’analyseur est dit inexact. Cette situation peut et<br />

doit être résolue au moyen d’une procédure d’étalonnage.<br />

Il s’agit de corriger les distorsions.<br />

Même si l’analyseur est jugé précis et exact lorsqu’il<br />

est testé avec les fluides d’étalonnage, il<br />

lui est toujours possible de produire des résultats<br />

manquant d’exactitude au moment de l’analyse<br />

de la ligne d’échantillonnage. Si l’analyseur<br />

est paramétré pour comptabiliser les molécules<br />

rouges et qu’il en rencontre des roses, que faitil<br />

? Pour l’analyseur, les molécules roses et<br />

rouges se ressemblent. Aussi, les comptabiliset-il<br />

comme étant rouges, ce qui a pour effet de<br />

gonfler le compte des rouges. C’est ce que nous<br />

appelons l’interférence positive. Une molécule<br />

qui n’aurait pas dû être comptabilisée l’est car,<br />

pour l’analyseur, elle ressemble à la molécule<br />

qui doit être comptabilisée. Par exemple, dans<br />

un système conçu pour comptabiliser les molécules<br />

de propane, des molécules de propylène<br />

peuvent apparaître. Il est possible que l’analyseur<br />

les comptabilise comme étant du propane<br />

car il n’a pas été configuré pour établir une<br />

distinction entre ces deux molécules.<br />

Les analyseurs ne sont pas parfaits mais ils fonctionnent<br />

tous sur le mode de la sélection, ce qui<br />

signifie qu’ils réagissent aux molécules pour<br />

lesquelles ils ont été configurés et à rien d’autre.<br />

Certains analyseurs sont plus complexes et<br />

programmés pour inhiber chimiquement certains<br />

types d’interférences. Par exemple, un analyseur<br />

de composé organique total (TOC) est conçu pour<br />

mesurer la teneur en carbone des eaux usées et<br />

déterminer si les hydrocarbures ont été évacués<br />

de manière appropriée. Pour effectuer cette<br />

analyse avec exactitude, l’analyseur retire une<br />

source d’interférence positive, par exemple les<br />

carbones inorganiques comme le calcaire,<br />

présents dans l’eau dure. Il me sure ensuite<br />

uniquement les carbones organiques. Sans cette<br />

étape préliminaire, l’analyseur aurait mesuré à<br />

la fois les carbones organiques et les carbones<br />

inorganiques, confondant les hydrocarbures avec<br />

l’eau dure.<br />

Parmi les types d’interférence figure également<br />

l’interférence négative. Une molécule qui devrait<br />

être comptabilisée ne l’est pas car une autre<br />

molécule la masque. Par exemple, dans l’eau<br />

potable fluorée, une électrode est utilisée pour<br />

analyser la quantité de fluorure dans l’eau.<br />

Toutefois, les ions hydrogène que l’on retrouve<br />

dans l’eau potable masquent les fluorures et le<br />

compte obtenu est ainsi faible car erroné. L’analyseur<br />

peut tout à fait lire 1 ppm, ce qui<br />

correspond à un dosage standard, alors qu’en<br />

réalité, l’eau peut en contenir une concentration<br />

de 10 ppm. La solution consiste à retirer la<br />

source de l’interférence. En introduisant une<br />

solution tam pon, les ions hydrogène sont retirés<br />

et l’électrode peut mesurer la quantité de fluorure<br />

avec exactitude.<br />

C’est en comprenant les notions d’interférence<br />

positive et négative, ainsi que celles de précision<br />

et d’exactitude que nous avons pu appréhender<br />

les formidables défis auxquels nous<br />

sommes confron tés en permettant aux analyseurs<br />

de produire les résultats escomptés. Dans<br />

ce domaine, on entend souvent : « L’analyseur<br />

ne fonctionne pas. Il doit être éta lonné. » On<br />

considère souvent que si l’analyseur ne produit<br />

pas le résultat escompté, un étalonnage est<br />

nécessaire. Cependant, comme nous venons<br />

de le voir, l’étalonnage a ses limites. Il ne permet<br />

pas de résoudre tous les problèmes.<br />

Contrôle des variations<br />

atmosphériques dans les<br />

analyseurs de gaz<br />

Les analyseurs de gaz ont pour principale<br />

mission de compter les molécules. Lorsqu’ils<br />

sont étalonnés, une concentration connue de<br />

gaz est introduite et la sortie de l’analyseur est<br />

vérifiée pour s’assurer que le comptage s’effectue<br />

correctement. Cependant, que se passet-il<br />

lorsque la pression atmosphérique varie de<br />

5 à 10% comme cela est le cas sous certains<br />

climats ? Le nombre de molécules dans un<br />

volume donné va varier du fait du changement<br />

de pression atmosphérique et, par conséquent,<br />

le comptage de l’analyseur va faire de même.<br />

Il est communément accepté à tort que la pression<br />

atmosphérique est une constante égale à<br />

14,7 psia (1 bar). Elle dépend néanmoins des<br />

conditions météorologiques et peut varier de<br />

1 psi (0,07 bar) en plus ou en moins. Pour que<br />

le processus d’étalonnage soit efficace, la pression<br />

absolue dans le système d’échantillonnage<br />

doit être constante durant l’étalonnage et l’analyse<br />

des échantillons. La pression absolue peut<br />

être définie comme la pression totale sur un<br />

vide parfait.<br />

Dans un système d’échantillonnage, il s’agirait<br />

de la somme de la pression du système telle<br />

que mesurée par une jauge et de la pression<br />

atmosphérique.<br />

Pour bien comprendre le degré de variation des<br />

mesures occasionné par les modifications de<br />

pression absolue, nous devons partir de la loi<br />

des gaz parfaits :<br />

PV = nRT<br />

où P = pression, psia ; V = volume, m 3 ;<br />

n = nombre de moles (molécules) ;<br />

R = constante universelle des gaz parfaits ; T<br />

= température absolue, °F. La reformulation de<br />

cette équation en :<br />

n = PV/RT<br />

Cela montre que lorsque la température et la<br />

pression varient, le nombre de molécules<br />

présentes dans le volume standard change<br />

également. Les variations de pression ont<br />

davantage d’incidences que les changements<br />

de température.<br />

Une atmosphère est égale à 14,3 psi. Ainsi, une<br />

modification de pression de 1 psi peut faire<br />

varier le nombre de molécules dans l’analyseur<br />

d’environ 7%.<br />

Parallèlement à cela, la température est<br />

mesurée sur une échelle absolue, en n’oubliant<br />

pas que le zéro absolu est égal à -460°F (-<br />

273°C). Ainsi, une variation de température de<br />

1°F (0,5°C) modifie le nombre de molécules<br />

de seulement 0,3% environ.<br />

En résumé, il est probable d’obtenir une variation<br />

relative (en pourcentage) de pression importante.<br />

En revanche, il n’est pas probable<br />

d’obtenir une variation relative (en pourcentage)<br />

élevée de température.<br />

Si la pression est un paramètre à ce point<br />

critique, comment la contrôler ? Certains analyseurs,<br />

tout particulièrement à infrarouge et ultraviolet,<br />

laissent la pression atmosphérique<br />

affecter la lecture, mais procèdent ensuite à<br />

une correction électronique. Toutefois, la plupart<br />

des analyseurs, y compris la quasi-totalité des<br />

chromatographes en phase gazeuse, ne corrigent<br />

pas les variations de pression atmosphérique.<br />

La majorité des systèmes ne corrigent<br />

pas ces variations et la majorité des ingénieurs<br />

ou des opérateurs se contentent de les ignorer.<br />

Certains pensent que les variations atmosphériques<br />

ne sont pas significatives. D’autres<br />

soutiennent que toutes les variations atmosphériques<br />

sont compensées par d’autres variables,<br />

avec ou sans rapport, qui affectent l’analyseur<br />

et que tout se compense. Néanmoins, les variations<br />

atmosphériques peuvent être extrêmement<br />

importantes.<br />

Supposons par exemple qu’au moment où l’analyseur<br />

a été étalonné, la pression atmosphérique<br />

était de X mais que par la suite, lorsque<br />

vous avez introduit le gaz, la pression atmosphérique<br />

était de X + 1 psi (0,07 bar). La différence<br />

entre la valeur mesurée et la valeur attendue<br />

peut alors atteindre 7%.<br />

Compte tenu des réglementations en matière<br />

de respect de l’environnement, la plupart des<br />

analyseurs sont désormais équipés de torchères<br />

d’élimination ou autres circuits de retour.<br />

Étant donné que les variations de pression en<br />

ces points affectent la pression en amont de<br />

l’analyseur, des systèmes d’évents sont utilisés.<br />

Ils sont équipés d’éjecteurs et de régulateurs<br />

conçus pour contrôler ces variations.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 2

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