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Essais & Simulations n°109

Les essais aggravés : où en sommes-nous ?

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www.essais-simulations.com<br />

DOSSIER<br />

Les essais aggravés :<br />

où en sommes-nous ?<br />

Page 46<br />

PRODUITS & TECHNOLOGIES<br />

Les nouveaux outils de<br />

mesure<br />

Page 14<br />

ÉTALONNAGE<br />

Système d’instrumentation<br />

analytique<br />

Page 20<br />

MÉTHODES DE MESURES<br />

Quelles mesures dans<br />

l’analyse industrielle ?<br />

Page 30<br />

N° 109 JANVIER, FEVRIER, MARS 2012 TRIMESTRIEL 20 €


L'industrie française<br />

doit saisir sa chance<br />

Â<br />

gée seulement de quelques dizaines d'années, l'industrie des composites a vu le jour<br />

dans les années 1940. Aujourd'hui, près de 550 000 personnes dans le monde<br />

travaillent dans ce secteur. La nouvelle édition du JEC Composites Show, organisée<br />

par le réseau éponyme en charge de la promotion des matériaux composites dans l'industrie,<br />

est là pour nous le rappeler.<br />

Le magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> sera bien entendu présent sur ce haut lieu de conférences<br />

techniques et de rencontres entre les grands acteurs d'un marché de niche certes, mais en<br />

pleine expansion ; celui-ci affiche aujourd'hui des chiffres significatifs : une production de<br />

8 millions de tonnes (en volumes) et un chiffre d'affaires de 60 milliards d'euros.<br />

Surtout, les matériaux composites constituent en Europe un vivier d'emplois et de richesses<br />

non négligeable, stimulés en particulier par la croissance de l'aéronautique et du spatial. Une<br />

aubaine pour l'économie française qui a l'occasion de jouer une carte résolument stratégique.<br />

Un savoir-faire que nous envient de nombreux pays, d'autant que des régions phares comme<br />

Midi-Pyrénées et l'Aquitaine y concentrent de solides sous-traitants, laboratoires d'essais et<br />

de simulation, ainsi que des motoristes de renoms.<br />

Mais les composites ne concernent pas seulement l'aérospatial, savoir-faire historique de<br />

l'Europe et de l'Amérique du Nord. Si l'automobile prend de plus en plus conscience des avantages<br />

des composites – et plus particulièrement les thermoplastiques – d'autres pays se sont<br />

à leur tour spécialisés dans des applications comme les procédés d'injection et les « windenergies<br />

» notamment ; c'est le cas de la Chine qui, une nouvelle fois, tire la croissance vers<br />

le haut. Par ailleurs, le Brésil se présente à son tour comme un acteur de premier plan du<br />

fait de la richesse de ses ressources naturelles.<br />

L'émergence du marché des composites et des pays naguère en voie de développement ont<br />

donc changé la donne en redessinant la carte du marché mondial. Reste à l'industrie française<br />

de saisir sa chance en « surfant » sur la vague d'une croissance double qui touche à la<br />

fois l'aéronautique et les composites.<br />

Olivier Guillon<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 1


Actualités<br />

Entreprises & Marché<br />

Contrat : Nouvel accord entre Airbus et MVG.........................4<br />

Recherche : Le Cetim se lance<br />

dans les assemblages mutimatériaux.....................................5<br />

Équipement :<br />

Le CNPP se dote d'un nouveau pôle d'essais.........................6<br />

Découverte : Une expérience du Cern réalise une mesure<br />

spectroscopique de l'antihydrogène........................................7<br />

Laser :<br />

Eurocopter acquiert un outil de métrologie laser...................8<br />

Nomination : Guy Séné prend la tête de la division<br />

mesure électronique d'Agilent .................................................8<br />

Tribune Ansys : L’arbre de l’innovation ne doit pas<br />

cacher la forêt de la compétitivité.........................................10<br />

Produits & Technologies<br />

Mesure : HBM lance des amplificateurs<br />

pour les interventions SAV .....................................................12<br />

Modélisation : Clearpath choisit Maplesoft<br />

pour concevoir ses robots sans pilote ..................................12<br />

Récompenses : Cognitens WLS400A et WLS400M<br />

élus produits de l’année.........................................................14<br />

Solutions : Nouvelle gamme de solutions<br />

de commutateurs Pickering Interfaces.................................14<br />

Innovation : ST produit la première tranche<br />

de silicium testée sans contact ............................................16<br />

Bancs de mesure : Trescal renforce<br />

ses capacités d’étalonnage dans le domaine<br />

des hyperfréquences..............................................................16<br />

Nouvelle gamme d’oscilloscopes portables Tektronix .............16<br />

Optique : Nouveau Swift – Système de mesure<br />

vidéo 2 axes intuitif ................................................................17<br />

Commutateurs : Lancement des nouveaux PSD-30<br />

pour la pression, TSD-30 pour la température ....................17<br />

Événement :<br />

Trophées de l’innovation Industrie Paris 2012 :<br />

19 nominés en avant-première .............................................18<br />

Mesures et méthodes de mesures<br />

Dossier<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Préface : Les essais aggravés ! ...................................45<br />

Définitions : Les <strong>Essais</strong> aggravés :<br />

Pourquoi, comment ? ...................................................46<br />

Décriptage :<br />

Déverminage des alimentations : étude de cas<br />

évaluant les recommandations IPC 9592A................50<br />

Mise en application : Application industrielle<br />

des essais aggravés dans le domaine médical..........55<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Événement :<br />

Le JEC Composites ouvre ses portes à Paris .......................33<br />

Interview :<br />

L'automobile fait de plus en plus appel aux composites ....33<br />

Quoi de neuf sur le marché des composites ?.....................35<br />

Solutions Tour d’horizon des technologies d’ingénierie<br />

pour bancs d’essais................................................................36<br />

Éoliennes : Mise en service du banc d’essai « Astraios »<br />

pour les roulements de grande dimension...........................39<br />

La Vie de l’ASTE et du GAMAC :<br />

Compte rendu de la troisième journée thématique<br />

organisée par l’ASTE au CEA-CESTA......................................41<br />

Formations professionnelles 2012 .......................................42<br />

Entretien :<br />

Daniel Goulet, responsable de la stratégie de test<br />

chez Thales .............................................................................43<br />

En pratique : Les solutions en matière d’ingénierie<br />

industrielle au service des bancs d’essais<br />

vibroacoustiques.....................................................................57<br />

Des essais insolites<br />

Un « lance-poulets » contre un pare-brise ............................62<br />

Outils<br />

Agenda.........................................................................63<br />

Répertoire des annonceurs ...................................................64<br />

Étalonnage : Veiller à l'exactitude des résultats<br />

dans un système d'instrumentation analytique ...................20<br />

Avis d’expert :<br />

La corrélation d’images numériques (CIN) :<br />

exemples d’application ..........................................................24<br />

Événement : 25 e édition du salon Analyse Industrielle .............30<br />

ESSAIS & SIMULATIONS est la revue partenaire<br />

exclusive de l’ASTE (Association pour le<br />

développement des sciences et techniques<br />

de l’environnement).<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 3


Bureau Veritas Laboratoires<br />

accrédité Nadcap<br />

pour les essais métallurgiques<br />

Bureau Veritas Laboratoires a obtenu l’accré<br />

ditation Nadcap pour le périmètre MTL<br />

(Materials Testing Laboratory).<br />

Cette reconnaissance concerne les analyses<br />

chimiques, la métallographie et les microduretés,<br />

les essais mécaniques et les<br />

duretés. La filiale de Bureau Veritas renforce<br />

ainsi son positionnement sur les marchés<br />

aéronautiques.<br />

Ses laboratoires réalisent en effet des essais,<br />

analyses et expertises sur les matériaux<br />

métalliques, polymères et composites des<br />

fabricants et sous-traitants du secteur.<br />

Par ailleurs, Bureau Veritas Laboratoires<br />

entend développer ses accréditations aéronautiques<br />

pour les matériaux métalliques et<br />

les composites.<br />

Création d'une chaire<br />

sur l’extension du cycle<br />

de vie des matériaux<br />

La Fondation Insa de Lyon a signé une<br />

convention de mécénat avec Areva et Safran<br />

pour la création d’une chaire de recherche<br />

et d’enseignement dédiée à l’étude de l’extension<br />

de la durée de vie des matériaux et<br />

des procédés de fabrication.<br />

Intitulée « Extension de la durée de vie des<br />

matériaux et procédés de fabrication : simulation<br />

numérique pour la prévision des<br />

phénomènes en conditions réelles », cette<br />

chaire vise à étudier l’effet des choix des<br />

procédés de fabrication sur la durée de vie<br />

des pièces mécaniques dès leur phase de<br />

conception ; un enjeu capital pour les industriels<br />

tant du point de vue économique que<br />

de la sécurité des produits finis.<br />

Ouverture prochaine<br />

du Campus Teratec<br />

Situé à proximité du Très grand centre de<br />

calcul (TGCC) du CEA, le Campus Teratec<br />

ouvrira ses portes au printemps 2012 près<br />

d'Évry, dans l'Essonne.<br />

Cette nouvelle infrastructure regroupera les<br />

acteurs clés du calcul à haute performance<br />

et de la simulation.<br />

De grands acteurs industriels et technologiques<br />

(constructeurs, éditeurs, offreurs de<br />

service), une pépinière, un hôtel d’entreprises,<br />

des laboratoires collaboratifs industrie<br />

& recherche, un institut de formation et<br />

des plateformes de services constitueront<br />

une sorte d'écosystème organisé autour de<br />

trois axes : architecture et performance des<br />

systèmes, développement de logiciels et<br />

prestations de services.<br />

DR<br />

Contrat<br />

Nouvel accord<br />

entre Airbus et MVG<br />

Le Français Microwave Vision Group<br />

(MVG) a vendu à Airbus des moyens<br />

de test des radômes (nez de l'avion).<br />

Prévus à l'origine dans le cadre de la<br />

mise au point des prototypes et de<br />

la maintenance de l'avion militaire<br />

A400M, le système est aujourd'hui<br />

utilisé pour le domaine civil pour les<br />

A380 et A350. Il sert tant au moment<br />

des phases de développement que de<br />

qualification des radomes d’avions. le<br />

système permet d'effectuer les très<br />

nombreuses mesures obligatoires<br />

pour avoir les autorisations de vol et<br />

satisfaire la norme RTCA D0213.<br />

Un client tel qu'Airbus ne prend pas<br />

de décisions à la légère. Ce grand<br />

compte a ainsi dû regarder de près les<br />

différentes solutions technologiques<br />

qui lui étaient présentées et qui ambitionnaient<br />

de répondre<br />

à l'appel à projets. Si le<br />

système mis au point<br />

par Microwave Vision a<br />

été choisi, c'est essentiellement<br />

pour trois<br />

raisons.<br />

Tout d'abord, la solution<br />

permet d'effectuer des<br />

mesures de transparen -<br />

ce du radôme pour<br />

différents angles d’incidence<br />

de l’antenne radar<br />

dans une configuration<br />

très proche de celle de<br />

l’avion.<br />

Ensuite, le système re pose<br />

sur une technologie<br />

multicapteurs uni que au<br />

monde qui rend possibles<br />

des prises de me -<br />

sures beaucoup plus<br />

rapides ; concrètement,<br />

ces temps de mesure<br />

sont passés d'une se -<br />

mai ne à deux jours.<br />

Enfin, la société française fournit un<br />

ensemble matériel et logiciel complet.<br />

Celui-ci comprend un système de me -<br />

sure automatisé avec bras mécanisé,<br />

maniable par un seul opérateur, et un<br />

logiciel de calcul puissant qui permet<br />

de sortir des PV de mesures et des<br />

courbes qui répondent à la certification<br />

obligatoire RTCA.<br />

Opérationnel depuis trois ans, le<br />

système est installé à l'Atelier industrie<br />

aéronautique (AIA – filiale de la<br />

DGA) à Cuers-Pierrefeu, dans le Var ●<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4


Recherche<br />

Le Cetim se lance dans<br />

les assemblages mutimatériaux<br />

Le Centre technique des industries<br />

mécaniques (Cetim), a lancé un<br />

programme de recherche à hauteur<br />

de 12M€ sur les assemblages mutimatériaux.<br />

L’Assemblage multi-matériaux représente<br />

l'une des quarante-et-une technologies<br />

prioritaires identifiée à<br />

l'horizon 2015. Elle concerne en particulier<br />

l’association des matériaux<br />

composites et du métal.<br />

Conduit par le Cetim et ses partenaires,<br />

ce programme de recherche<br />

est spécifiquement destiné à faire<br />

émerger des projets innovants notamment<br />

dans les domaines des trans -<br />

ports, des biens d’équipement, de<br />

l’énergie et plus spécifiquement les<br />

éoliennes et de la santé (biomédical).<br />

Ces recherches vont s’axer en priorité<br />

sur les innovations pour l’allègement<br />

des matériaux pour les économies<br />

d’énergie, la performance, le design<br />

et la sécurité.<br />

D’une durée de quatre ans, le projet<br />

dispose d’un budget global de 12M€<br />

dont 10M€ financés par le Cetim et<br />

2M€ de financements public et privés.<br />

Au total, cinq thèses seront lancées<br />

dans ce cadre et plusieurs livrables<br />

sont attendus. Par ailleurs, une plateforme<br />

logicielle sera dédiée au calcul<br />

et à la simulation des assemblages<br />

mécaniques collés. Il s’agit également<br />

de susciter la mise au point de composants<br />

d’assemblage innovants, notamment<br />

par des co-développements avec<br />

les PME avec brevets à la clé.<br />

Enfin, des démonstrateurs devraient<br />

assurer le transfert des concepts<br />

nouveaux auprès des professions et<br />

marchés de la mécanique : conception<br />

et assemblage de pièces multifonctionnelles<br />

multimatériaux pour<br />

l’automobile, assemblages mécaniques<br />

démontables composites et<br />

métalliques pour les biens d’équipement,<br />

assemblage par collage des<br />

instruments chirurgicaux ●<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 5


Sogeclair Aerospace<br />

recrute 400 personnes<br />

La société Sogeclair Aerospace, spécialisée<br />

dans le développement de produits aéronautiques<br />

et spatiaux, lance une campagne<br />

de recrutement et de promotion de l'industrie<br />

aéronautique sans précédent.<br />

Au total, le fournisseur d'ingénierie – référencé<br />

par EADS et Thales – entend recruter<br />

400 personnes à l'échelle européenne afin<br />

de répondre aux besoins des acteurs de<br />

premier plan de l'industrie aérospatiale,<br />

parmi lesquels Airbus, Bombardier, Thales,<br />

Dassault ou encore Premium Aerotec.<br />

Pour ce faire, la société toulousaine organise<br />

plusieurs soirées au niveau national et international<br />

qui ont démarré le 1 er mars et se<br />

dérouleront jusqu'au début mai.<br />

Des postes sont à pourvoir dans toute<br />

l'Europe (Toulouse, Bordeaux, Aix en<br />

Provence, Paris, Saint-Nazaire, Nantes,<br />

Séville, Madrid, Valence, Vittoria, Hambourg,<br />

Munich, Bristol…).<br />

dSPACE récompensé<br />

par les acteurs de l'automobile<br />

Un jury international constitué de sociétés<br />

automobiles (Lotus, Toyota Motorsport,<br />

Ginetta, Cayman Dynamics et Spyker...) a<br />

décerné à la société allemande le prix de<br />

l'« innovation hardware de l'année » pour ses<br />

produits permettant la simulation précise<br />

des batteries à tension forte des véhicules<br />

électriques.<br />

Cette technologie ouvre la voie à la mobilité<br />

électrique conçue pour l'usage de tous les<br />

jours.<br />

Les produits qui ont été décisifs dans la nomination<br />

de dSPACE sont utilisés par une vingtaine<br />

de constructeurs et équipementiers<br />

automobiles pour développer des véhicules<br />

hybrides et électriques.<br />

Simpoe labellisé par Mov’eo<br />

pour la simulation d’injection<br />

plastique<br />

L'éditeur français spécialisé dans les logiciels<br />

de simulation d’injection plastique, a<br />

reçu la labellisation Entreprise innovante<br />

du pôle (EIP) de la part du pôle de compétitivité<br />

Mov’eo.<br />

L’entreprise est aussi en collaboration avec<br />

plusieurs sociétés partenaires membres de<br />

Mov’eo, porteur d'Expamtion, projet qui vise<br />

à mettre à la disposition des sociétés de<br />

la filière automobile française une plateforme<br />

partagée hautes performances pour<br />

la simulation multi-physiques de sousensembles<br />

complets.<br />

Équipement<br />

Le CNPP se dote<br />

d'un nouveau pôle d'essais<br />

Vingt ans dans le domaine d'expérience dans les matériels électroniques<br />

de sécurité incendie et malveillance, cela suffit à justifier la création d'un<br />

pôle entièrement dédié aux essais. Plus concrètement, ce pôle rassemble<br />

tous les moyens et compétences associées. Il regroupe tous les essais<br />

d’environnement et de compatibilité électromagnétique (CEM) des laboratoires<br />

du CNPP avec un objectif : mieux répondre aux attentes des clients.<br />

Ce pôle d’essais est dédié à la qualification,<br />

à l’évaluation et à la certification de<br />

produits industriels par application des<br />

contraintes d’environnement mécanique,<br />

climatique, corrosif et électromagnétique.<br />

Ce nouvel espace s’étend sur 900 m 2 et<br />

permettra la prise en charge globale d’un<br />

produit (de la qualification à sa certification).<br />

Outre les moyens déjà opérationnels<br />

de longue date (enceintes climatiques, de<br />

corrosion, moyens d’essais IP/IK, pot<br />

vibrant, cages de faraday, moyens d’essai<br />

CEM…), le laboratoire s’est doté d’un pot<br />

vibrant de plus grande capacité permettant<br />

la réalisation d’essais sur des ma -<br />

tériels plus volumineux et plus lourds<br />

(jusqu’à 600 kg).<br />

Une multitude de types<br />

d’essais en environnement<br />

Les essais mécaniques (vibration, choc,<br />

impact…) et climatiques (chaud, froid,<br />

humidité, corrosion…) ont pour but d’évaluer<br />

sa capacité à assurer un fonctionnement<br />

correct dans le temps, même après<br />

avoir subi des contraintes exagérées<br />

durant son utilisation.<br />

Les essais de compatibilité électromagnétique<br />

(CEM) permettent quant à eux<br />

de vérifier l’aptitude d’un équipement à<br />

fonctionner correctement dans un environnement<br />

perturbé de manière électromagnétique.<br />

Ils ont aussi pour but de<br />

vérifier que le niveau de pollution électromagnétique<br />

généré par un équipement<br />

n’atteint pas des valeurs qui pourraient<br />

compromettre le bon fonctionnement des<br />

DR<br />

<strong>Essais</strong> climatiques, mécaniques<br />

et de CEM<br />

autres appareils placés dans son voisinage.<br />

Le CNPP réalisera ainsi des essais dans le<br />

cadre de l’application de la directive<br />

CE/CEM 2004/108/CE, de la directive<br />

produits de la construction CE/DPC<br />

89/106/CEE, de normes militaires (DO<br />

160 – MILSTD), de normes automobiles,<br />

aéronautiques, ou dans le cadre de cahiers<br />

des charges spécifiques.<br />

Par ailleurs, les laboratoires exerceront<br />

des essais dans le cadre de la certification<br />

de produits (marquage CE/DPC, A2P,<br />

NF…), dans les domaines de la sécurité<br />

malveillance ou incendie.<br />

Enfin, ces opérations pourront également<br />

être effectuées dans le cadre de campagnes<br />

de mise au point/pré-qualification/qualification<br />

de produits divers selon<br />

des exigences réglementaires ou normatives<br />

spécifiques ●<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 6


Découverte<br />

Une expérience du Cern<br />

réalise une mesure<br />

spectroscopique de l'antihydrogène<br />

DR<br />

La collaboration Alpha au Cern a franchi<br />

une étape majeure dans la mesure des<br />

propriétés des atomes d'antimatière. La<br />

dernière avancée d’Alpha ouvre la voie à<br />

la possibilité de comparer des atomes de<br />

matière et des atomes d’antimatière, ce<br />

qui pourrait contribuer à démêler l’un des<br />

plus grands mystères de la physique des<br />

particules et, peut-être, nous permettre de<br />

comprendre pourquoi notre Univers de<br />

matière existe. « Nous avons prouvé que<br />

nous pouvons sonder la structure interne<br />

de l’atome d’antihydrogène, a déclaré<br />

Jeffrey Hangst, porte-parole de la collaboration<br />

Alpha. C’est pour nous extrêmement<br />

prometteur. Nous savons désormais<br />

qu’il est possible de concevoir des expériences<br />

permettant de mesurer avec précision<br />

des antiatomes. »<br />

D'importants<br />

développements à venir<br />

La collaboration Alpha a révélé la toute<br />

première mesure du spectre de l'antihydrogène.<br />

Dans le dispositif de l’expérience<br />

Alpha, les atomes d’antihydrogène sont<br />

piégés par des champs magnétiques<br />

complexes qui agissent sur l'orientation<br />

magnétique des atomes d'antihydrogène.<br />

En exposant ces atomes à des micro-ondes<br />

d’une fréquence précise, les scientifiques<br />

modifient l’orientation magnétique des<br />

antiatomes, ce qui a pour effet de libérer<br />

l'antihydrogène du piège.<br />

L’antihydrogène entre alors en contact<br />

avec la matière et s’annihile, laissant des<br />

traces caractéristiques dans les détecteurs<br />

qui entourent le piège. C’est la preuve qu’il<br />

est possible de concevoir des expériences<br />

permettant d’agir sur les propriétés<br />

internes des atomes d’antihydrogène en<br />

les exposant à des micro-ondes. Dans un<br />

futur proche, Alpha entend travailler à<br />

l’amélioration de la précision des mesures<br />

par micro-ondes et entreprendre des<br />

mesures complémentaires du spectre de<br />

l’antihydrogène à l’aide de lasers ●<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 7


Le milliard de chiffre d'affaires<br />

pour National Instruments<br />

La firme texane vient d'annoncer un chiffre<br />

d’affaires de 1,02 milliard de dollars, soit<br />

une augmentation de 17% par rapport à<br />

2011. Un succès qui repose sur la diversité<br />

à la fois des marchés du fabriquant américain<br />

et des gammes de produits.<br />

Si les ventes réalisées en Europe et aux États-<br />

Unis ont connu une croissance similaire en<br />

2011, la France reste avec les États-Unis et<br />

le Japon, un des marchés clé pour une entreprise<br />

qui réalise près de 40% de son chiffre<br />

d’affaires en Amérique, 30% en Asie et 30%<br />

en Europe.<br />

Par ailleurs, National Instruments possède<br />

également une solide structure financière<br />

avec 336 millions de dollars de liquidités, ce<br />

qui lui permet de garder le pouvoir de décision<br />

sur ses investissements dans les<br />

périodes plus critiques.<br />

Creaform fête 10 ans<br />

d’innovation en mesure<br />

optique et ingénierie 3D<br />

L’année 2012 est une année marquante<br />

pour Creaform, société spécialisée dans les<br />

technologies de mesure optique 3D et les<br />

services d’ingénierie 3D, puisque l’entreprise<br />

québécoise célèbre dix ans d’innovation et<br />

de croissance.<br />

En 2002, Creaform était une jeune entreprise<br />

de services de métrologie qui comptait<br />

cinq employés.<br />

Dix ans plus tard, l’entreprise de trois-cents<br />

employés est considérée comme un chef<br />

de file mondial du développement et de la<br />

fabrication de technologies de mesure<br />

optique 3D.<br />

Par ailleurs, l’entreprise affiche un taux de<br />

croissance de 79 % sur la décennie et a<br />

vendu plus de 2 500 systèmes dans le<br />

monde. Enfin, la société a reçu une trentaine<br />

de récompenses.<br />

Capteurs optiques :<br />

Cadden signe un accord<br />

avec Velodyne<br />

La société Cadden, spécialisée dans les<br />

systèmes électroniques pour le positionnement,<br />

l’orientation et la navigation, a annoncé<br />

la signature d’un accord commercial avec<br />

Velodyne, spécialiste américain des capteurs<br />

optiques. La société nantaise devient ainsi<br />

le distributeur exclusif des capteurs optiques<br />

de Velodyne sur le territoire national. Elle<br />

commercialisera en particulier les capteurs<br />

LiDAR HDL-64 et HDL-32E.<br />

Cet accord de distribution conforte la position<br />

de Cadden dans les systèmes intégrés<br />

pour la géolocalisation 3D de précision. Il<br />

offre aussi à la PME française la possibilité<br />

de proposer une palette complète de<br />

capteurs optiques.<br />

DR<br />

Laser<br />

Eurocopter acquiert<br />

un outil de métrologie laser<br />

Eurocopter, le constructeur de la plus<br />

grande flotte d'hélicoptères civils et militaires<br />

au monde, utilise la métrologie laser<br />

la plus avancée qui soit pour son usine de<br />

Donauwörth. Eurocopter à récemment fait<br />

l'acquisition du T3 laser tracker, un appareil<br />

de poursuite laser. Il accompagne<br />

l'équipe d'outillage au cours de leurs<br />

missions à travers toute l'Europe. La métrologie<br />

laser utilisant un appareil de poursuite<br />

laser (aussi appelé laser de poursuite<br />

ou laser tracker) est utilisée depuis longtemps<br />

par Eurocopter, en commençant en<br />

1999 avec le déploiement d’un premier<br />

appareil dans les domaines de l’outillage,<br />

de la production et de la maintenance, principalement<br />

utilisé pour les gabarits, les<br />

outils et les grands équipements de fabrication<br />

de sous-ensembles. Les systèmes<br />

de mesure laser étaient méconnus à<br />

l’époque. Par conséquent, ils n’étaient<br />

initialement employés que dans le secteur<br />

manufacturier. Mais le potentiel de métrologie<br />

laser est rapidement devenu évident.<br />

Eurocopter a acheté un deuxième appareil<br />

seulement deux ans plus tard.<br />

Les appareils ont été de plus en plus mis<br />

à profit dans les activités d’inspection. Une<br />

fois encore, le secteur de l’outillage a été<br />

le point de départ et dispose maintenant<br />

de trois appareils exploitant la technologie<br />

de mesure la plus avancée aujourd’hui.<br />

Ces systèmes facilitent les mesures pour<br />

l’ensemble du groupe, pour de nombreux<br />

pays et hélicoptères, en usage à la fois fixe<br />

et mobile. La transition vers une production<br />

sans gabarit chez Eurocopter a conduit<br />

à une augmentation considérable de la<br />

demande pour des systèmes de mesure<br />

qui pourraient également traiter la mesure<br />

tridimensionnelle. La tendance vers la<br />

construction d’hélicoptères de plus en plus<br />

grands a également entraîné une augmentation<br />

de la taille et du poids des équipements<br />

de fabrication chez Eurocopter, qui<br />

vient s’ajouter à la complexité des activités<br />

de métrologie ●<br />

Nomination<br />

Guy Séné prend la tête<br />

de la division mesure<br />

électronique d'Agilent<br />

Guy Séné vient d'être nom -<br />

mé président de la division<br />

mesure électronique (EMG<br />

– Electronic Measurement<br />

Group) de la société californienne<br />

Agilent Technologies.<br />

Il remplace Ron<br />

Nersesian qui devient vice-président<br />

exécutif et COO de Agilent. Guy Séné occupait<br />

depuis 2009 le poste de vice-président<br />

du département micro-ondes et<br />

communication.<br />

Avant d'être appelé à des responsabilités<br />

au niveau international à Singapour puis<br />

à Santa Rosa, Californie, Guy Séné a<br />

notamment occupé le poste de directeur<br />

commercial de la division Test et Mesure<br />

chez Hewlett-Packard en France (division<br />

devenue Agilent Technologies en novem -<br />

bre 1999). Ces nominations ont été<br />

annoncées en même temps que les résultats<br />

d'une « année fiscale 2011 record »<br />

avec un chiffre d'affaires consolidé de<br />

6,6 milliards de US$ ●<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 8


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Tribune Ansys<br />

L’arbre de l’innovation ne doit pas<br />

cacher la forêt de la compétitivité<br />

Pour se démarquer dans une conjoncture troublée, les entreprises les plus<br />

prospères intègrent systématiquement la simulation à leurs processus<br />

de conception.<br />

Lorsque le contexte économique se<br />

complique, que l’avenir à court et<br />

moyen termes semble incertain<br />

suite à la crise de l’euro, les coûts<br />

de l’énergie, l’admirable montée<br />

technologique des pays émergents,<br />

la tentation est forte de réduire ses<br />

coûts, de restructurer, d’attendre<br />

que cela passe.<br />

Pourtant, les sociétés qui seront<br />

nos fleurons après la crise sont en<br />

train d’innover, massivement, intelli -<br />

gemment. La poursuite du développement<br />

d’une entreprise peut apparaître comme<br />

une lutte constante pour répondre à deux<br />

injonctions :<br />

• Rester prudent et maîtriser intelligemment<br />

les coûts pour limiter l’effet né -<br />

gatif d’éventuelles complications de la<br />

conjonc ture économique et rester dans<br />

la compétition,<br />

DR<br />

Thierry<br />

Marchal,<br />

Industry<br />

Director,<br />

ANSYS, Inc.<br />

• Continuer à innover pour émerger<br />

de la crise comme un pionner et<br />

préparer l’avenir en se démarquant.<br />

Pour ne pas négliger l’un de ces<br />

enjeux au prix de l’autre, il est donc<br />

nécessaire d’identifier les moyens<br />

de faire d’une pierre deux coups.<br />

Maîtriser les enjeux<br />

industriels pour rester<br />

un leader demain<br />

Dans une situation incertaine, les entreprises<br />

gagnantes sont celles qui parviennent<br />

malgré les aléas à poursuivre leur<br />

cycle d’innovation.<br />

Seules celles-ci seront en mesure de sortir<br />

des produits novateurs capables de saisir<br />

les premiers signes de reprise, leur accordant<br />

plusieurs mois d’avance face aux<br />

À propos de l’auteur<br />

Thierry Marchal travaille chez ANSYS,<br />

spécialiste des technologies et logiciels de<br />

simulation, et y occupe le poste d’Industry<br />

Director. Le portefeuille de technologies de<br />

simulation d’ANSYS repose sur la plateforme<br />

ANSYS Workbench, une seule et<br />

même plate-forme multiphysique qui<br />

permet d’assembler tout le processus de<br />

simulation, en vue d’analyses multiphysiques<br />

réalistes.<br />

entreprises plus frileuses. Mais elles ont<br />

besoin d’imaginer de solutions innovantes<br />

pour asseoir et conforter leur position, en<br />

maîtrisant les problématiques industrielles<br />

les plus critiques, à savoir :<br />

• S’assurer de l’intégrité des produits,<br />

c’est-a-dire leur capacité à satisfaire l’utilisateur<br />

en toute circonstance, une obligation<br />

sine qua non sur les marchés<br />

ultra concurrentiels. Les défauts de fabrication<br />

et de conception, et rappels de<br />

produits grèvent lourdement la profi -<br />

tabilité des entreprises. En cas de<br />

défaillance, l’entreprise perd non seulement<br />

de l’argent, mais cela nuit aussi et<br />

surtout à son image de marque.<br />

• En garantir la sécurité est une préoccupation<br />

de tous les instants, tous secteurs<br />

confondus. Réduire voire éliminer tout<br />

risque de préjudice résultant de l’utilisation,<br />

peut-être inadéquate, de ses<br />

solutions est une priorité dans n’importe<br />

quelle entreprise. Cette sécurité des<br />

produits doit être assurée tout au long<br />

de leur cycle de vie.<br />

• Enfin, s’investir toujours plus dans l’écoconception,<br />

qui revêt une importance et<br />

une opportunité croissante, tant les questions<br />

écologiques et de développement<br />

durable stimulent l’innovation en matière<br />

de processus de développement de<br />

produits comme jamais auparavant.<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 1 0


Réduire les coûts<br />

de son cycle d’innovation<br />

Il est de notoriété publique que dans la<br />

course au leadership, le moteur des entreprises<br />

reste l’innovation. Provoquer la rupture<br />

face aux solutions existantes et réussir à<br />

développer, avant la concurrence, des<br />

produits robustes, de grande qualité suscitant<br />

une forte demande suppose de réinventer<br />

ses processus de développement de<br />

produits, de manière à réduire les coûts,<br />

accélérer la commercialisation et limiter les<br />

risques financiers (voir graphique page 10).<br />

La conception<br />

traditionnelle n’est plus<br />

envisageable<br />

Il faut rompre avec les modèles traditionnels.<br />

Les producteurs de voitures confron -<br />

tés à la nécessité de concevoir un nouveau<br />

moteur électrique en 10 ans alors que le<br />

moteur à combustion fut peaufiné durant<br />

plus d’un siècle, en font la difficile expérience.<br />

Pour une innovation majeure, l’approche<br />

traditionnelle qui consiste à créer<br />

de nombreux prototypes physiques et à<br />

faire subir de longs cycles de tests à cha -<br />

que étape n’est plus envisageable. Cette<br />

méthode supposait de lourds budgets qui<br />

grignotent les marges, et des cycles de<br />

développement si longs que souvent les<br />

produits arrivent trop tard sur le marché.<br />

Il est essentiel que les entreprises mettent<br />

en œuvre de nouveaux processus leur<br />

garantissant de pouvoir concevoir des<br />

produits innovants de grande qualité, dans<br />

des délais courts et au meilleur coût.<br />

Une étude récente d’Aberdeen Group, intitulée<br />

Cost-Saving Strategies for Engineering:<br />

Using Simulation to Make Better<br />

Decisions (Stratégies de réduction des<br />

coûts de conception : le recours à la simulation<br />

pour prendre de meilleures décisions),<br />

met un coup de projecteur sur les<br />

meilleures pratiques des entreprises<br />

leaders pour réduire les coûts et les délais<br />

sans compromettre la qualité. Ce rapport<br />

révèle que les meilleures entreprises sont<br />

celles qui utilisent systématiquement la<br />

simulation numérique pour concevoir<br />

virtuellement leurs nouveaux produits. Ces<br />

entreprises rebondissent et émergent<br />

mieux et plus rapidement de la crise que<br />

leurs concurrents en adoptant une stratégie<br />

de « réussite au premier coup » via<br />

l’analyse prévisionnelle du comportement<br />

du produit dès les premières étapes du<br />

processus de conception. Elles évaluent<br />

également davantage de variantes pen -<br />

dant la phase de conception et testent<br />

leurs solutions plus systématiquement,<br />

dans un environnement virtuel.<br />

Dans une telle approche, la simulation<br />

numérique :<br />

• Limite les tests de prototypes physiques,<br />

réduit les délais de commercialisation<br />

et les coûts,<br />

• Facilite des améliorations plus fortes<br />

encore et des solutions véritablement<br />

innovantes sans compromettre la robustesse<br />

du produit<br />

Systématiser l’usage<br />

de la simulation numérique<br />

Si beaucoup d’entreprises ont aujourd’hui<br />

recours à la simulation pour leurs pro -<br />

cessus de conception, les « meilleurs<br />

élèves de la classe » utilisent la simulation<br />

numérique systématiquement et standardisent<br />

le concept de développement<br />

produit piloté par la simulation.<br />

Ces entreprises intègrent et déploient la<br />

simulation au cœur de leurs processus et<br />

encouragent les interactions étroites entre<br />

ana lystes, ingénieurs voire dirigeants d’entreprise,<br />

autour d’un produit virtuel, développé<br />

dans un environnement logiciel<br />

intégré et commun.<br />

Pouvoir anticiper précisément le comportement<br />

de nouveaux produits suppose l’analyse<br />

d’interactions physiques com plexes à<br />

laquelle s’ajoutent des études approfondies<br />

d’analyse structurale, de dynamique des<br />

fluides, de modélisation électromagnétique,<br />

etc. Il faut aussi investiguer les interactions<br />

entre les nombreux composants du système<br />

et les échanges entre le produit et son environnement,<br />

via une modélisation géométrique<br />

plus com plète, avec maillage fiable<br />

et calculs hautes performances (HPC ou<br />

high-performance computing).<br />

La prochaine décennie<br />

sera virtuelle<br />

Les avantages potentiels de la simulation<br />

technique ne font plus aucun doute. Les<br />

retardataires se mordront bientôt les doigts<br />

de ne plus pouvoir rester dans la course<br />

à l’innovation. Les leaders de demain développent<br />

aujourd’hui, systématiquement,<br />

des modèles virtuels détaillés, au moyen<br />

d’outils de simulation qui les aident à<br />

réaliser des économies et à concevoir des<br />

innovations majeures et robustes. Cette<br />

approche restera le moteur d’énormes<br />

gains de compétitivité dans les années qui<br />

viennent. Elle permettra à nos ingénieurs<br />

d’être plus efficaces, de produire plus avec<br />

moins afin de contrer la menace que constituent<br />

les économies émergentes pour<br />

notre proéminence technologique ●<br />

Références<br />

Cost-Saving Strategies for Engineering:<br />

Using Simulation to Make Better Decisions;<br />

rapport d’étude d’Aberdeen Group, avril<br />

2010.<br />

The Impact of Strategic Simulation on<br />

Product Profitability; compte-rendu de<br />

recherche d’Aberdeen Group, juin 2010.<br />

ANSYS Advantage • Volume IV, numéro 2,<br />

2010.<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 1 1


Nouveau capteur de lumière<br />

LineRunner 300<br />

Pepperl+Fuchs a développé un capteur de<br />

lumière laser avec le LineRunner 300<br />

(LR300).<br />

Dans le procédé de lumière laser, un faisceau<br />

est projeté sur un objet puis détecté<br />

par une caméra à un angle spécifique.<br />

Les mesures de hauteur et de largeur sont<br />

déterminées selon le principe de la trian -<br />

gulation. En conséquence, le LR300 est<br />

capable de fonctionner même dans les conditions<br />

de caractéristiques de contraste et de<br />

couleur les plus problématiques et grâce au<br />

contrôle de temps d'exposition sophistiqué<br />

et du fait de sa conception conforme au<br />

norme de sécurité laser de classe 1, il permet<br />

de réduire les frais qui seraient autrement<br />

engagés pas les mesures de sécurité en<br />

milieu de travail pour les lasers de classe de<br />

sécurité supérieure.<br />

Un guide pour sélectionner<br />

les sondes et les accessoires<br />

d’oscilloscope<br />

RS Components (RS) a lancé un nouveau<br />

guide interactif de sélection de sondes en<br />

ligne de la marque Tektronix, fournisseur<br />

d'équipements de tests et mesure, leader<br />

dans son domaine d’activité.<br />

Ce guide de sélection permet à l'utilisateur<br />

de mettre rapidement à niveau ses oscilloscopes,<br />

de choisir parmi plus de 100 sondes<br />

en fonction de la série, du numéro de modèle<br />

ou des standards et applications et, en plus,<br />

d'affiner la recherche selon les exigences de<br />

tests spécifiques.<br />

Les résultats de recherche sur les sondes et<br />

accessoires sont disponibles en ligne à partir<br />

du site : rswww.fr/tektronix<br />

Mesure<br />

HBM lance des amplificateurs<br />

pour les interventions SAV<br />

HBM, spécialiste du test et<br />

de la mesure, a lancé de<br />

nou veaux amplificateurs<br />

espressoDAQ avec USB. Cet<br />

équipement de mesure est<br />

destiné aux applications SAV ;<br />

à ce titre, il doit être facile à<br />

transporter et à installer tout<br />

en fournissant rapidement des<br />

résultats de mesure sur les -<br />

quels on peut compter. Les<br />

nouveaux amplificateurs de<br />

mesure EspressoDAQ de HBM<br />

répondent à ces critères. Alimentés en tension via<br />

le port USB de l’ordinateur portable, ces modules<br />

fonctionnent selon le principe « plug & measure »,<br />

ce qui permet au technicien SAV d’obtenir rapidement<br />

des résultats de mesure exploitables. Les<br />

connecteurs RJ45 réalisables directement sur site<br />

et les divers câbles adaptateurs pour raccorder<br />

les capteurs y contribuent également. Par ailleurs,<br />

DR<br />

les amplificateurs de mesure<br />

prennent en charge la technologie<br />

TEDS (Transducer Electronic<br />

Data Sheet) permettant<br />

aux capteurs correspondants<br />

d'être reconnus et configurés<br />

automatiquement.<br />

Les modules sont livrés avec un<br />

logiciel très simple à utiliser<br />

et spécialement adapté aux<br />

amplificateurs espressoDAQ qui<br />

permet de configurer la mesure,<br />

d’acquérir et de visualiser les<br />

données. Le technicien SAV parvient au résultat<br />

de mesure en quelques étapes seulement. Les<br />

valeurs de mesure de différentes voies peuvent<br />

également être combinées afin d’obtenir des<br />

grandeurs résultantes. Il est en outre possible<br />

d’exporter les données mesurées dans les<br />

formats les plus courants et de créer des rapports<br />

selon une mise en page prédéfinie ●<br />

Modélisation<br />

Clearpath choisit Maplesoft pour<br />

concevoir ses robots sans pilote<br />

Nouvelle gamme Z+ Series<br />

d’alimentations<br />

de TDK-Lambda<br />

TDK-Lambda France, société appartenant au<br />

groupe TDK Corporation, vient de présenter<br />

sa gamme Z+ Series d’alimentations DC<br />

programmables.<br />

Ces alimentations haute densité au format<br />

2U pour utilisation sur table ou montées en<br />

châssis présentent un niveau d’efficacité, de<br />

flexibilité et de fiabilité améliorés.<br />

Celles-ci sont conçues pour répondre aux<br />

exigences d’un grand nombre d’applications<br />

ATE et OEM de type tests et mesures,<br />

vieillissement des semi-conducteurs, test<br />

de com posants, diodes laser, systèmes de<br />

génération de chaleur, amplificateurs RF<br />

et charges inductives.<br />

La modélisation des systèmes représente<br />

un enjeu de taille pour les concepteurs de<br />

véhicules sans pilote. C'est le cas de la<br />

société Clearpath Robotics dont la gamme<br />

de produits va du matériel portatif pour<br />

l'automatisation de la collecte de données<br />

hydrologiques environnementales (Kingfisher)<br />

à un véhicule terrestre sans pilote<br />

robuste et d'utilisation aisée pour le prototypage<br />

rapide (Husky). Ces robots éducatifs<br />

aux véhicules tout-terrain à systèmes<br />

de propulsion sont pourvus de réserves<br />

d’énergie et de différentes configurations<br />

cinématiques ainsi que d’actionneurs à<br />

transmissions de puissance.<br />

Pour mettre au point de telles solutions<br />

technologiques, les ingénieurs ont eu<br />

recours au logiciel de simulation et de<br />

DR<br />

modélisation physique haute performance<br />

de Maplesoft. Cette solution fait appel à<br />

un moteur de calcul capable de manipuler<br />

les mathématiques complexes qu’implique<br />

le développement de modèles d’ingénierie.<br />

MapleSim bénéficie aussi d’un environnement<br />

de simulation et de modélisation<br />

multi-domaine intuitif comportant des<br />

systèmes mécaniques, électriques, thermiques<br />

et de flux de signaux ●<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 1 2


Autresapplicationspourles<br />

quellesdBVibGroupevous<br />

proposeaussidessolutions:<br />

Maintenance:<br />

électrique<br />

mécanique<br />

photovoltaïque<br />

réfractaire<br />

frigorifique<br />

Process:<br />

Contrôlesnondestructifs<br />

Bâtiments:<br />

Déperditionsénergétiques<br />

Contacts:<br />

Prestationsdeservices:<br />

dBVibConsulting<br />

1montéeMalissol—38200VIENNE<br />

Tél.:33(0)474161990Fax:33(0)474161999<br />

<br />

Equipements:<br />

dBVibTechnologies<br />

1montéeMalissol—38200VIENNE<br />

Tél.:33(0)474161880Fax:33(0)474161889<br />

<br />

Contact.groupe@dbvib.com<br />

L’imageriethermique<br />

pourvosapplicationsR&Dindustrielles<br />

R&Dindustrielles<br />

Touslesenjeuxmaîtrisés:<br />

Mesureshauteprécision<br />

Mesuresgrandevitesse<br />

Investigationsapprofondies<br />

Flexibilité<br />

Lathermographiepassiveetactiveau<br />

servicedesindustries:<br />

Electroniqueetélectrique<br />

Automobileetaérospatiale<br />

Desmatériaux:verres,plastiques,<br />

métaux,béton,photovoltaïques...<br />

Chimique<br />

Camérasinfrarougesperformanteset<br />

largegammedeproduits:<br />

Détecteursrefroidisounon<br />

Multitudesd’optiques,filtresetau<br />

treséquipements<br />

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Beamex lance une nouvelle<br />

référence dans l'industrie<br />

de la mesure<br />

Le nouveau calibreur et communicateur de<br />

terrain Beamex MC6 constitue une solution<br />

pour les nouvelles exigences du process<br />

industriel. Il est capable de réaliser des<br />

étalonnages en pression, en température et<br />

différents signaux électriques.<br />

Le MC6 contient également un communicateur<br />

de bus de terrain complet pour les<br />

instruments Hart, Foundation Fieldbus et<br />

Profibus PA.<br />

Le MC6 possède un grand écran tactile<br />

couleur de 5,7 pouces avec une interface<br />

utilisateur multilingue. Cet appareil de<br />

mesure est destiné à une utilisation sur le<br />

terrain pour l'industrie pharmaceutique,<br />

l'énergie, les industries pétrolière et gazière,<br />

l’agroalimentaire, la maintenance, ainsi que<br />

la pétrochimie et la chimie.<br />

Un distancemètre<br />

d'une précision de 1mm<br />

Grâce à sa technologie laser, le distancemètre<br />

FLS-C actualise le déplacement d’un<br />

objet en mouvement avec un taux fixe de<br />

200 Hz.<br />

Le FLS-C offre une précision de 1 mm et une<br />

répétabilité type de 0,3 mm. Les mesures<br />

peuvent être réalisées pour des distances<br />

allant jusqu’à 500 m avec des vitesses de<br />

déplacement des cibles allant jusqu’à<br />

10m/s.<br />

Le distancemètre FLS-C est conçu pour des<br />

applications tant dans l’industrie lourde que<br />

pour l’extérieur. Il est équipé d’un robuste<br />

boîtier métallique et bénéficie de la protection<br />

classe IP65. Il peut être utilisé à des<br />

températures ambiantes extrêmes allant<br />

jusqu’à -40°C. Il s'adapte aussi à beaucoup<br />

d’autres applications dans diverses industries<br />

telles que l’automobile, le papier ou le<br />

textile.<br />

Agilent lance un testeur<br />

de radiocommunication<br />

pour la R&D<br />

Agilent Technologies a présenté le testeur<br />

de radiocommunication E5515E 8960 série<br />

10, conçu pour les ingénieurs R&D devant<br />

« stresser » leurs conceptions 2G/3G/3,5G<br />

au taux maximum de données.<br />

Ce testeur est doté de deux liaisons descendantes,<br />

d’un processeur plus puissant et<br />

d'améliorations matérielles importantes. Il<br />

inclut des fonctionnalités avancées telles<br />

que le support DC HSDPA avec un débit de<br />

42 Mb/sec ainsi que les hand-overs étendus<br />

2G/3G et LTE, permettant – ensemble avec<br />

le testeur de communication sans fil pour le<br />

LTE E6621A PXT – de réaliser des tests<br />

2G/3G/3.5G/LTE complets.<br />

Récompenses<br />

Cognitens WLS400A<br />

et WLS400M élus produits<br />

de l’année<br />

Les lecteurs de la revue PTB ont élu le<br />

système de mesure à lumière blanche<br />

Cognitens WLS400A et WLS400M<br />

comme l’un des trois « Produits de<br />

l’année 2011 ». Cette récompense<br />

s’adresse aux nouveautés les plus<br />

porteuses dans le domaine de l’ingénierie<br />

photonique.<br />

Les systèmes de mesure à lumière<br />

blanche Cognitens WLS400M et Cognitens<br />

WLS400A de Hexagon Metrology,<br />

respectivement manuel et automatique,<br />

utilisent la technologie de vision<br />

stéréo pour générer des données 3D.<br />

Les clients ont le choix entre une configuration<br />

portable et un système automatique<br />

pouvant se combiner avec<br />

tous les robots industriels.<br />

Cognitens WLS400M est le seul<br />

scanner à lumière blanche 3D de<br />

haute performance utilisable en mode<br />

portable. Les équipements de Cognitens<br />

intègrent la technologie LED<br />

permettant de mesurer ou de rétroconcevoir<br />

une grande variété de finitions<br />

de surface ●<br />

Solutions<br />

Nouvelle gamme de solutions<br />

de commutateurs<br />

Pickering Interfaces<br />

DR<br />

Pickering Interfaces étend sa gamme de<br />

solutions de commutateurs Hyper Fré -<br />

quence PXI 3U avec l’introduction du<br />

40-784. Le 40-784 supporte un ou deux<br />

commutateurs hyper fréquence dans<br />

seulement 2 slots PXI 3U et est disponible<br />

en deux configurations et trois gammes de<br />

fréquences. Les configurations sont disponibles<br />

en multiplexeurs non terminés SP4T<br />

et SP6T et chaque configuration est disponible<br />

dans les gammes de fréquences<br />

6GHz, 26.5GHz et 40 GHz. Toutes les<br />

versions offrent une excellente performance<br />

en VSWR et perte d’Insertion. Les<br />

configurations 6GHz/26,5Ghz ont un cycle<br />

de vie étendue de 10 millions d’opérations<br />

par position.<br />

L’occupation de 2 slots PXI permet aux<br />

concepteurs de systèmes de test de fournir<br />

des solutions optimales pour résoudre des<br />

problématiques de commutation dense.<br />

Le 40-784 est supporté par n’importe quel<br />

châssis PXI 3U conforme à la norme ainsi<br />

que dans nos châssis modulaire LXI de<br />

Pickering Interfaces requérant un contrôle<br />

basé Ethernet ●<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 1 4


PARlS MARCH 27, 28, 29, 20l2<br />

Porte de Versailles<br />

in Europe<br />

Conférences en anglais<br />

End-user Industry forums:<br />

Automotive Construction & Building<br />

<br />

Cross-Industry forums:<br />

<br />

<br />

Technical conferences:<br />

<br />

Strategy Conference:<br />

Carbon<br />

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PARlS MARCH 27, 28, 29, 20l2<br />

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Innovation<br />

ST produit la première tranche<br />

de silicium testée sans contact<br />

STMicroelectronics est devenu le premier<br />

fabricant de semiconducteurs au monde à<br />

avoir réalisé une tranche de silicium dont<br />

les puces ont été entièrement testées sans<br />

utiliser de sondes à contact. Les innovations<br />

réalisées par ST dans les technologies de<br />

test permettent de contrôler des tranches<br />

contenant des puces telles que des circuits<br />

intégrés d’identification par radiofréquences<br />

(RFID) en utilisant des ondes électromagnétiques<br />

comme lien unique avec les<br />

circuits situés sur la tranche. Cette méthode<br />

permet des rendements plus élevés, des<br />

délais de test raccourcis et une baisse<br />

du coût des produits. De plus, les essais<br />

sans contact permettent de tester des<br />

circuits RF dans des conditions proches<br />

de la réalité. La nouvelle technologie<br />

EMWS est l’aboutissement du projet de<br />

R&D UTAMCIC, dirigé par Alberto Pagani,<br />

Giovanni Girlando et Alessandro Finocchiaro<br />

de STMicroelectronics, et le professeur<br />

Giuseppe Palmisano de l’université de<br />

Catane. Ce projet a d'ailleurs reçu un<br />

Bancs de mesure<br />

Trescal renforce ses capacités<br />

d’étalonnage dans le domaine<br />

des hyperfréquences<br />

trophée Sésame 2010 (catégorie Production<br />

& Test) lors du salon Cartes and Identification<br />

en 2010. « Les tests sans contact permettent<br />

d’améliorer la couverture des tests, a<br />

déclaré Alberto Pagani, de Test R&D and<br />

Competitive Intelligence, et l’un des développeurs<br />

de la nouvelle technologie. De plus,<br />

les circuits RF, le protocole anticollision et<br />

l’antenne embarquée étant testés dans les<br />

conditions où ils seront utilisés dans l’application<br />

finale, la qualité et la fiabilité s’en<br />

trouvent considérablement améliorées. » ●<br />

Au cours des 18 derniers mois, Trescal a<br />

investi plus de 1,5 M€ dans plusieurs<br />

bancs de mesures automatisés permettant<br />

d’améliorer ses possibilités jusqu’à<br />

50 ou pour certaines gammes de produits,<br />

67 GHz. Ces investissements intègrent des<br />

équipements de précision et constituent<br />

les quatre systèmes suivants :<br />

- banc Agilent N7800A concernant la vérification<br />

jusqu’à 50GHz d’analyseurs de<br />

spectre et de réseaux, de synthétiseurs<br />

hautes performances,<br />

- analyseur Rohde & Schwarz FSUP50 pour<br />

mesures de bruit de phase,<br />

- baie de mesure Tegam PMX/18/26/50<br />

pour étalonnage de sondes de puissance<br />

jusqu’à 50 GHz,<br />

- ensemble de moyens Anritsu permettant<br />

d’assurer des prestations jusqu’à 67 GHz<br />

dans le cadre de l'agrément ASP (Authorized<br />

Service Provider).<br />

Ces moyens viennent compléter les multiples<br />

bancs disponibles dans ses labora-<br />

toires ; ils sont désormais opérationnels à<br />

Toulouse et Rungis, sites spécialisés dans<br />

ces domaines pour lesquels ils assurent<br />

également des prestations de réparation.<br />

Ils permettent à Trescal d’améliorer la<br />

qualité des mesures en termes d’étendue<br />

et d’incertitudes, de disposer de capacités<br />

d’ajustage par soft équivalentes à celles<br />

des constructeurs, de disposer d’une<br />

meilleure réactivité et de réaliser les gains<br />

de productivité ●<br />

Nouvelle gamme d’oscilloscopes<br />

portables Tektronix<br />

Tektronix a dévoilé la gamme d’oscilloscopes<br />

portables THS3000 pour les utilisateurs<br />

qui ont besoin de déboguer,<br />

d’installer et de réparer des systèmes<br />

électroniques complexes à la fois en laboratoire<br />

et sur le terrain. Avec une bande<br />

passante atteignant 200 MHz et une<br />

fréquence d’échantillonnage jusqu’à 5 G<br />

éch./s, les appareils de la série THS3000<br />

sont des oscilloscopes portables très<br />

performants. Grâce à une longueur<br />

d‘enregistrement de 10 000 points pour<br />

chacune des quatre<br />

voies, l’utilisateur peut<br />

capturer des informations<br />

de signaux détaillées de haute<br />

fréquence d’échantillonnage, afin de voir<br />

clairement les détails des signaux ●<br />

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Optique<br />

Nouveau Swift – Système de<br />

mesure vidéo 2 axes intuitif<br />

Vision Engineering vient de lancer sur le<br />

marché son nouveau système de mesure<br />

conçu pour effectuer des mesures vidéo<br />

deux axes sans effort. La gamme de solutions<br />

de mesure optiques et vidéo de Vision<br />

Engineering s’enrichit donc aujourd’hui du<br />

Swift, un système de mesure vidéo intuitif<br />

et simple d’utilisation.<br />

Conçu pour permettre aux ingénieurs d’obtenir<br />

sans effort les mesures de leurs<br />

pièces grâce à une caméra vidéo haute<br />

résolution, le Swift allie la puissance à un<br />

design compact pour des résultats en x et<br />

y plus précis ; la décision de conformité<br />

devient ainsi instantanée. Équipé en<br />

version standard du logiciel innovant<br />

« touch-to-measure », le Swift bénéficie à<br />

la fois de la précision Vision Engineering<br />

et des fonctions novatrices du logiciel, qui<br />

permet aux utilisateurs de mesurer un<br />

composant en touchant simplement<br />

l’écran aux points de référence, pour une<br />

mesure rapide, précise et sans effort.<br />

Le Swift est évolutif et peut être transformé<br />

après achat en microscope de précision par<br />

l’ajout de la tête de vision brevetée Dyna -<br />

scopeTM. La tête de vision permet aux ingénieurs<br />

d’opérer des mesures optiques et<br />

vidéo en une seule action. Cette fonction<br />

est idéale pour les composants complexes,<br />

où les courbes ou les reliefs faiblement<br />

contrastés rendent habituellement la<br />

mesure difficile. Cet appareil s'adresse<br />

notamment aux directeurs de la qualité ●<br />

Commutateurs<br />

Lancement des nouveaux<br />

PSD-30 pour la pression,<br />

TSD-30 pour la température<br />

Wika vient de compléter sa gamme de<br />

commutateurs électroniques pour les<br />

applications « fluides » des fabricants<br />

de machines.<br />

Le thermostat électronique TSD-30 et le<br />

commutateur de niveau électronique LSD-<br />

30 viennent ainsi renforcer la référence<br />

qu’est le pressostat électronique PSD-30.<br />

Le PSD-30 a fait évoluer le marché des pressostats<br />

électroniques par la lisibilité de son<br />

affichage et par sa grande simplicité d’utilisation.<br />

Les paramètres et valeurs s’affichent<br />

sur un afficheur à LED à 14 segments avec<br />

des caractères de 9 mm de hauteur. Et pour<br />

la simplicité, la définition du clavier à<br />

3 touches et la structure très étudiée du<br />

menu de programmation garantissent une<br />

mise en service facile et intuitive. Le contrôle<br />

des paramètres de l’appareil s’effectue de<br />

façon quasi-instantanée.<br />

DR<br />

Aujourd’hui, Wika lance le TSD-30 pour la<br />

mesure de température et le LSD-30 pour<br />

le niveau. Aux avantages décrits ci-dessus<br />

auxquels répondent les trois instruments<br />

s’ajoutent d’autres atouts : la flexibilité de<br />

montage grâce à la triple rotation du<br />

boîtier, de l’afficheur et de l’écran, ou<br />

encore la robustesse d’une conception<br />

travaillée même pour les conditions d’utilisation<br />

très difficiles ●<br />

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Événement<br />

Trophées de l’innovation<br />

Industrie Paris 2012 :<br />

19 nominés en avant-première<br />

DR<br />

Cette année, et pour la première fois, les innovations enregistrées par les<br />

exposants au Guide de l’Innovation participaient automatiquement – et<br />

gratuitement ! – aux Trophées de l’Innovation. Les trophées seront remis<br />

le mardi 27 mars à cinq exposants sur les lieux de l’événement qui se<br />

tiendra au parc des expositions de Paris Nord-Villepinte.<br />

Les trophées de l’innovation récompenseront<br />

cinq sociétés dans cinq catégories.<br />

Celles-ci sont l’environnement, l’ergonomie,<br />

la productivité, la technologie et la<br />

sécurité. Un « coup de cœur du jury » fera<br />

l’objet d’un trophée supplémentaire et<br />

viendra récompenser un sixième candidat.<br />

Avant de découvrir le mardi 27 mars au<br />

soir (soit à l’issue de la deuxème journée<br />

du salon) les six lauréats, voici les 19 innovations<br />

nominées, par catégorie :<br />

Environnement<br />

● ABC Swisstech Tribofinition – additifs de<br />

tribofinition à faible impact environnemental<br />

La tribofinition (ébavurage-polissage)<br />

génère une importante pollution en DCO,<br />

très difficile à traiter. En développant de<br />

nouveaux ingrédients ainsi qu’une nouvelle<br />

filière de traitement des eaux, ces pollutions<br />

ont été réduites de plus de 80 %.<br />

● Fronius France – système de soudage<br />

par points à bande DeltaSpot<br />

Se déplaçant entre l’électrode et les pièces<br />

à souder, le procédé DeltaSpot permet<br />

d’obtenir un soudage par points en continu<br />

de qualité toujours équivalente.<br />

● Siemens – fonction « Ctrl-Energy »<br />

Disponible sur les commandes numériques<br />

Siemens Sinumerik 840Dsl et 828D, ce<br />

nouvel outil de mesure et de gestion de la<br />

consommation énergétique des différents<br />

composants optimise la machine.<br />

Ergonomie<br />

● Tecnospiro Machine Tool – bras ergonomique<br />

3ARM<br />

Ce bras articulé ergonomique est conçu<br />

pour maintenir en apesanteur les outils ou<br />

charges comme scanners, moteurs,<br />

visseuses ou autres dispositifs afin d’éviter<br />

la fatigue de l’opérateur et les blessures<br />

musculo-squelettiques.<br />

● Trafimet SPA – torche MIG TMax new<br />

Son col de cygne arrondi donne une grande<br />

fluidité du coulissement des fils. Le remplacement<br />

de la gâchette se fait sans ouverture<br />

poignée. La chambre à eau est en<br />

contact direct avec le tube contact, ce qui<br />

garantit un excellent refroidissement du<br />

tube et de la buse. Idéale pour les applications<br />

à haut rendement.<br />

● Elcom – elcom système concept<br />

L’elcom système concept allie postes de<br />

travail, systèmes d’approvisionnement flexibles<br />

et intuitifs, solutions de convo ya ges et<br />

de transferts automatisés. Cette alchimie<br />

élimine les facteurs à risque de TMS et<br />

améliore le bien-être au travail.<br />

Productivité<br />

● Air Liquide Welding France – Digipuls II<br />

Digipuls est une installation à technologie<br />

inverter, multi-procédé, proposant une<br />

solution économique et efficiente pour le<br />

soudage MIG/MAG dans les secteurs<br />

d’activité où la qualité et la polyvalence<br />

sont incontournables.<br />

● Carl Zeiss SAS – kit Vast Performance<br />

La tête de mesure cinquième génération<br />

Vast Performance intègre les fonctions<br />

FlyScan et QuickChange, permettant de<br />

réduire la durée du scanning et le temps<br />

nécessaire à la permutation du stylet.<br />

● Mitutoyo – robot de mesure tridimensionnelle<br />

Mach3A<br />

Le Mach 3A est un robot de mesure tridimensionnelle<br />

destiné à être intégré au<br />

plus près des machines de production. Le<br />

bénéfice principal pour l’utilisateur est<br />

l’intégration de la phase de contrôle directement<br />

aux moyens de production.<br />

● Spring Technologies – solution Sicom<br />

(Scalable and Interoperable Corrective<br />

Maintenance)<br />

Instrumenté, interconnecté et intelligent,<br />

Sicom gère en temps réel et optimise par<br />

anticipation les processus de maintenance<br />

corrective, afin de minimiser le taux de non<br />

disponibilité machine-outil et diminuer le<br />

temps de traitement des interventions.<br />

● Mitis – porte-outil de perçage vibratoire.<br />

Véritable rupture technologique dans<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 1 8


l’usinage, le perçage vibratoire Mitis permet,<br />

grâce à une fragmentation maîtrisée des<br />

copeaux, de répondre aux challenges<br />

industriels de hausse de productivité, de<br />

maitrise de qualité et de baisse des coûts.<br />

Sécurité<br />

● 3 Nine – Nova, épurateur de brouillard<br />

d’huile<br />

3 Nine apporte une nouvelle dimension au<br />

traitement du brouillard d’huile avec le<br />

lancement de Nova, premier épurateur de<br />

la gamme Green Line.<br />

● Crystal Clear Protection – cagoule WAV<br />

La technologie WAV appliquée à la<br />

cagoule à cristaux liquides CrystalClear<br />

permet d’obtenir une uniformité de teinte,<br />

même dans les angles. Cette technologie<br />

permet de supprimer le phénomène de<br />

«dépendance angulaire» inhérent aux cristaux<br />

liquides.<br />

DR<br />

● Satech Safety Technology - système<br />

Strong +<br />

Ce système permet un montage facile en<br />

toute sécurité. Le clip de fixation est imperdable<br />

(EN953A1; DM 2006/42/CE) et prémonté.<br />

La garde au sol est réglée automatiquement<br />

au moyen d’une butée<br />

intégrée (EN 13857).<br />

Technologie<br />

● Sorelia – collerette sensitive<br />

La collerette sensitive ACF confère au robot<br />

le sens du toucher. Par programmation,<br />

l’effort appliqué par le robot est constant<br />

quelle que soit la forme de la pièce et de<br />

la trajectoire.<br />

● Mahr – Formtester contour et état de<br />

surface<br />

Nouvel appareil de mesure d’écarts de<br />

forme, avec option mesures et analyses<br />

de profil et d’états de surface.<br />

● Komet Group – Microkom Bluflex<br />

Le nouveau système d’alésage de précision,<br />

MicroKom BluFlex permet la mesure<br />

à distance des têtes d’alésage grâce à une<br />

clé électronique et une commande mobile<br />

sans fil Bluetooth.<br />

● SEM-O-JET – tête de perçage<br />

La nouvelle tête de perçage développée<br />

pour Omax permet de percer avec répétabilité<br />

les matériaux stratifiés et les matériaux<br />

composites avant la découpe au jet<br />

d’eau abrasif. Elle évite le paramétrage<br />

fastidieux du perçage pour chaque client.<br />

● Thermi-LyonGroupe - revêtement sous<br />

vide DLC (Diamond Like Carbon)<br />

Appelé aussi carbone amorphe, le DLC est<br />

un revêtement type couche mince, réalisé<br />

par les technologies des dépôts sous vide.<br />

Il est une solution efficace pour les applications<br />

où frottement et usure doivent<br />

être maîtrisés ●<br />

Tomographie à rayons x<br />

CRT Morlaix : les outils de la performance<br />

Numérisation 3D<br />

La numérisation 3D et la tomographie par rayons x<br />

au service de votre R&D :<br />

- Reconception de pièces<br />

- Validation de prototypes, préséries<br />

- Reverse engineering<br />

- Numérisation de pièces physiques pour calculs<br />

par éléments finis<br />

- Recherche de défauts<br />

Nos points forts :<br />

- Réactivité : le CRT répond à vos demandes et les traite dans les meilleures<br />

délais.<br />

- Compétences : le CRT bénéficie des compétences d’ingénieurs<br />

et de techniciens expérimentés.<br />

- Echanges constructifs : le CRT vous accompagne dans l’interprétation<br />

de vos résultats d’expertise.<br />

Photogrammétrie<br />

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Étalonnage<br />

Veiller à l'exactitude des résultats<br />

dans un système d'instrumentation<br />

analytique<br />

Dans beaucoup de systèmes d’instrumentation analytique, l’analyseur ne permet pas une mesure absolue. Il<br />

fournit plutôt une réponse relative d’après les paramètres définis durant l’étalonnage, constituant un processus<br />

critique sujet à des erreurs. Pour étalonner un analyseur, un fluide d’étalonnage circule dans l’analyseur et génère<br />

les mesures de concentration des composants. Si ces mesures ne sont pas cohérentes avec les quantités connues<br />

du fluide d’étalonnage, l’analyseur est ajusté en conséquence. Par la suite, lorsque les échantillons de procédé<br />

seront analysés, la précision de lecture de l’analyseur dépendra de la précision du processus d’étalonnage. Aussi<br />

est-il primordial de répondre à un certain nombre de questions : comment des erreurs peuvent-elles être introduites<br />

dans l’étalonnage ? Comment intervient une contamination ? Quand l’étalonnage peut-il ou ne peut-il pas<br />

résoudre un problème de performances de l’analyseur ? Comment les variations de pression atmosphérique ou<br />

de température influencent-elles le travail d’étalonnage ? Quand procéder ou ne pas procéder à l’étalonnage ?<br />

Conception de systèmes<br />

L’un des problèmes les plus courants en matière<br />

d’étalonnage demeure la configuration inappropriée<br />

du système. Dans la plupart des cas,<br />

le fluide d’étalonnage est introduit par erreur<br />

en aval du système de vannes de sélection<br />

d’échantillonnage, sans profiter des avantages<br />

d’une configuration DBB à double arrêt et purge<br />

(figure 1). Il est préférable d’introduire le fluide<br />

d’étalonnage via le système de sélection<br />

d’échantillonnage, comme présenté dans la<br />

figure 2. L’objectif d’un système de sélection<br />

d’échantillonnage est de permettre un remplacement<br />

rapide des lignes d’échantillonnage sans<br />

Figure 1 : Dans cette configuration, le gaz d'étalonnage<br />

est introduit à tort en aval du système de sélection<br />

d'échantillonnage, sans profiter des avantages<br />

d'un assemblage DBB à double arrêt et purge.<br />

Figure 2 : Dans cette configuration, le gaz d'étalonnage<br />

est introduit comme il se doit via le système de sélection<br />

d'échantillonnage, dans lequel un assemblage à double arrêt<br />

et purge prévient les risques de contamination.<br />

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Figures 3a et 3b<br />

L'étalonnage peut corriger des inexactitudes mais non des imprécisions. La Figure 3a montre une forte exactitude mais une faible<br />

précision. La Figure 3b montre une forte précision mais une faible exactitude.<br />

risquer une contamination croisée. Dans les<br />

figures 1 et 2, chacune des lignes du système<br />

de sélection d’échantillonnage est équipée de<br />

deux vannes de blocage et d’une vanne de<br />

purge (vers l’évacuation) pour veiller à ce qu’une<br />

seule ligne soit acheminée à la fois vers l’analyseur.<br />

Au cours des années, les systèmes de<br />

sélection d’échantillonnage ont évolué. S’ils utilisaient<br />

auparavant des configurations à double<br />

arrêt et purge avec composants conventionnels,<br />

ils emploient à présent des systèmes modulaires<br />

miniaturisés (Nouvelle initiative d’échantillonnage/capteur,<br />

NeSSI, ANSI/ISA 76.00.02).<br />

Les systèmes les plus efficaces garantissent<br />

des temps de purge rapides, de faibles pressions<br />

d’actionnement, une sécurité renforcée<br />

ainsi que des capacités d’écoulement élevées<br />

et une chute de pression uniforme d’une ligne<br />

à l’autre pour des temps de livraison prévisibles<br />

vers l’analyseur.<br />

Un système de sélection d’échantillonnage offre<br />

la meilleure garantie contre les éventuelles<br />

fuites de fluide d’étalonnage dans une ligne.<br />

Néanmoins, certains techniciens contournent<br />

cet assemblage et introduisent le fluide d’étalonnage<br />

aussi près que possible de l’analyseur<br />

afin d’éviter de gaspiller ce fluide onéreux. Si<br />

une seule vanne à boisseau sphérique est<br />

utilisée (cf. figure 1), toute tentative de préserver<br />

le gaz d’étalonnage peut alors conduire à des<br />

lectures déformées de l’analyseur. Même si<br />

l’analyseur est correctement étalonné, il existera<br />

toujours un risque de fuite d’une faible<br />

quantité de gaz d’étalonnage dans la ligne, suffisante<br />

pour fausser les mesures.<br />

Dans certaines applications, l’U.S. EPA exige<br />

que le fluide d’étalonnage soit introduit de<br />

manière anticipée dans le système d’échantillonnage,<br />

habituellement à proximité de la<br />

sonde. Parmi les raisons invoquées, citons le<br />

fait que le fluide d’étalonnage doit être<br />

soumis aux mêmes variables que la ligne<br />

d’échantillonnage. Cela est tout à fait logique<br />

et une telle configuration assure en outre une<br />

estimation juste du temps nécessaire à un<br />

échantillon pour passer de la sonde à l’analyseur.<br />

Cette durée est souvent sous-estimée<br />

ou reste inconnue.<br />

Toutefois, une quantité relativement élevée de<br />

fluide d’étalonnage est requise si la circulation<br />

doit s’effectuer dans l’intégralité du système<br />

d’échantillonnage. Il n’est ainsi pas étonnant<br />

que bon nombre de sites ne puissent se<br />

permettre de retenir cette option. Un bon<br />

compromis consiste à injecter le fluide d’étalonnage<br />

dans le système de sélection d’échantillonnage<br />

en veillant à dédier une ligne au fluide.<br />

Le fluide a ainsi toutes ses chances d’atteindre<br />

l’analyseur sans être contaminé par les lignes<br />

d’échantillonnage. En outre, lorsqu’il n’est pas<br />

utilisé, deux vannes d’arrêt empêcheront qu’il<br />

ne contamine les lignes d’échantillonnage.<br />

Avec les plateformes modulaires miniaturisées,<br />

la qualité de fluide d’étalonnage requise est<br />

très minime.<br />

Limites<br />

de l’étalonnage<br />

Pour étalonner de manière efficace un analyseur,<br />

l’opérateur, le technicien ou l’ingénieur<br />

doivent comprendre la théorie de l’étalonnage,<br />

ce qu’ils peuvent ou pas corriger. Commençons<br />

par expliquer la différence entre la précision<br />

et l’exactitude. Prenons par exemple la cible<br />

d’un tireur, qui constitue ici une bonne métaphore.<br />

Dans la figure 3, le tireur a effectué une<br />

série de tirs (en rouge) sur la cible. Du fait que<br />

les tirs sont très proches les uns des autres<br />

dans un groupe, nous pouvons dire à juste titre<br />

que le tireur est précis. Néanmoins à plusieurs<br />

reprises, il a atteint la cible en plein cœur. La<br />

précision est assortie de résultats reproductibles.<br />

Cependant, le tireur n’atteint pas le centre<br />

de la cible et il n’est ainsi pas exact. S’il procède<br />

à un ajustement et que tous ses tirs atteignent<br />

le centre de la cible, il sera alors précis et exact.<br />

Les mêmes termes s’appliquent aux analyseurs.<br />

En premier lieu, un analyseur doit être précis.<br />

Il doit générer des résultats reproductibles lorsqu’il<br />

utilise une quantité connue de fluide d’étalonnage.<br />

Si tel n’est pas le cas, l’analyseur<br />

fonctionne mal ou le système ne permet pas de<br />

conserver l’échantillon dans des conditions<br />

constantes. L’étalonnage ne pourra pas corriger<br />

cette imprécision.<br />

Si l’analyseur produit des résultats cohérents mais<br />

que ces résultats ne sont pas identiques à la<br />

composition connue du fluide d’étalonnage, alors<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 1


l’analyseur est dit inexact. Cette situation peut et<br />

doit être résolue au moyen d’une procédure d’étalonnage.<br />

Il s’agit de corriger les distorsions.<br />

Même si l’analyseur est jugé précis et exact lorsqu’il<br />

est testé avec les fluides d’étalonnage, il<br />

lui est toujours possible de produire des résultats<br />

manquant d’exactitude au moment de l’analyse<br />

de la ligne d’échantillonnage. Si l’analyseur<br />

est paramétré pour comptabiliser les molécules<br />

rouges et qu’il en rencontre des roses, que faitil<br />

? Pour l’analyseur, les molécules roses et<br />

rouges se ressemblent. Aussi, les comptabiliset-il<br />

comme étant rouges, ce qui a pour effet de<br />

gonfler le compte des rouges. C’est ce que nous<br />

appelons l’interférence positive. Une molécule<br />

qui n’aurait pas dû être comptabilisée l’est car,<br />

pour l’analyseur, elle ressemble à la molécule<br />

qui doit être comptabilisée. Par exemple, dans<br />

un système conçu pour comptabiliser les molécules<br />

de propane, des molécules de propylène<br />

peuvent apparaître. Il est possible que l’analyseur<br />

les comptabilise comme étant du propane<br />

car il n’a pas été configuré pour établir une<br />

distinction entre ces deux molécules.<br />

Les analyseurs ne sont pas parfaits mais ils fonctionnent<br />

tous sur le mode de la sélection, ce qui<br />

signifie qu’ils réagissent aux molécules pour<br />

lesquelles ils ont été configurés et à rien d’autre.<br />

Certains analyseurs sont plus complexes et<br />

programmés pour inhiber chimiquement certains<br />

types d’interférences. Par exemple, un analyseur<br />

de composé organique total (TOC) est conçu pour<br />

mesurer la teneur en carbone des eaux usées et<br />

déterminer si les hydrocarbures ont été évacués<br />

de manière appropriée. Pour effectuer cette<br />

analyse avec exactitude, l’analyseur retire une<br />

source d’interférence positive, par exemple les<br />

carbones inorganiques comme le calcaire,<br />

présents dans l’eau dure. Il me sure ensuite<br />

uniquement les carbones organiques. Sans cette<br />

étape préliminaire, l’analyseur aurait mesuré à<br />

la fois les carbones organiques et les carbones<br />

inorganiques, confondant les hydrocarbures avec<br />

l’eau dure.<br />

Parmi les types d’interférence figure également<br />

l’interférence négative. Une molécule qui devrait<br />

être comptabilisée ne l’est pas car une autre<br />

molécule la masque. Par exemple, dans l’eau<br />

potable fluorée, une électrode est utilisée pour<br />

analyser la quantité de fluorure dans l’eau.<br />

Toutefois, les ions hydrogène que l’on retrouve<br />

dans l’eau potable masquent les fluorures et le<br />

compte obtenu est ainsi faible car erroné. L’analyseur<br />

peut tout à fait lire 1 ppm, ce qui<br />

correspond à un dosage standard, alors qu’en<br />

réalité, l’eau peut en contenir une concentration<br />

de 10 ppm. La solution consiste à retirer la<br />

source de l’interférence. En introduisant une<br />

solution tam pon, les ions hydrogène sont retirés<br />

et l’électrode peut mesurer la quantité de fluorure<br />

avec exactitude.<br />

C’est en comprenant les notions d’interférence<br />

positive et négative, ainsi que celles de précision<br />

et d’exactitude que nous avons pu appréhender<br />

les formidables défis auxquels nous<br />

sommes confron tés en permettant aux analyseurs<br />

de produire les résultats escomptés. Dans<br />

ce domaine, on entend souvent : « L’analyseur<br />

ne fonctionne pas. Il doit être éta lonné. » On<br />

considère souvent que si l’analyseur ne produit<br />

pas le résultat escompté, un étalonnage est<br />

nécessaire. Cependant, comme nous venons<br />

de le voir, l’étalonnage a ses limites. Il ne permet<br />

pas de résoudre tous les problèmes.<br />

Contrôle des variations<br />

atmosphériques dans les<br />

analyseurs de gaz<br />

Les analyseurs de gaz ont pour principale<br />

mission de compter les molécules. Lorsqu’ils<br />

sont étalonnés, une concentration connue de<br />

gaz est introduite et la sortie de l’analyseur est<br />

vérifiée pour s’assurer que le comptage s’effectue<br />

correctement. Cependant, que se passet-il<br />

lorsque la pression atmosphérique varie de<br />

5 à 10% comme cela est le cas sous certains<br />

climats ? Le nombre de molécules dans un<br />

volume donné va varier du fait du changement<br />

de pression atmosphérique et, par conséquent,<br />

le comptage de l’analyseur va faire de même.<br />

Il est communément accepté à tort que la pression<br />

atmosphérique est une constante égale à<br />

14,7 psia (1 bar). Elle dépend néanmoins des<br />

conditions météorologiques et peut varier de<br />

1 psi (0,07 bar) en plus ou en moins. Pour que<br />

le processus d’étalonnage soit efficace, la pression<br />

absolue dans le système d’échantillonnage<br />

doit être constante durant l’étalonnage et l’analyse<br />

des échantillons. La pression absolue peut<br />

être définie comme la pression totale sur un<br />

vide parfait.<br />

Dans un système d’échantillonnage, il s’agirait<br />

de la somme de la pression du système telle<br />

que mesurée par une jauge et de la pression<br />

atmosphérique.<br />

Pour bien comprendre le degré de variation des<br />

mesures occasionné par les modifications de<br />

pression absolue, nous devons partir de la loi<br />

des gaz parfaits :<br />

PV = nRT<br />

où P = pression, psia ; V = volume, m 3 ;<br />

n = nombre de moles (molécules) ;<br />

R = constante universelle des gaz parfaits ; T<br />

= température absolue, °F. La reformulation de<br />

cette équation en :<br />

n = PV/RT<br />

Cela montre que lorsque la température et la<br />

pression varient, le nombre de molécules<br />

présentes dans le volume standard change<br />

également. Les variations de pression ont<br />

davantage d’incidences que les changements<br />

de température.<br />

Une atmosphère est égale à 14,3 psi. Ainsi, une<br />

modification de pression de 1 psi peut faire<br />

varier le nombre de molécules dans l’analyseur<br />

d’environ 7%.<br />

Parallèlement à cela, la température est<br />

mesurée sur une échelle absolue, en n’oubliant<br />

pas que le zéro absolu est égal à -460°F (-<br />

273°C). Ainsi, une variation de température de<br />

1°F (0,5°C) modifie le nombre de molécules<br />

de seulement 0,3% environ.<br />

En résumé, il est probable d’obtenir une variation<br />

relative (en pourcentage) de pression importante.<br />

En revanche, il n’est pas probable<br />

d’obtenir une variation relative (en pourcentage)<br />

élevée de température.<br />

Si la pression est un paramètre à ce point<br />

critique, comment la contrôler ? Certains analyseurs,<br />

tout particulièrement à infrarouge et ultraviolet,<br />

laissent la pression atmosphérique<br />

affecter la lecture, mais procèdent ensuite à<br />

une correction électronique. Toutefois, la plupart<br />

des analyseurs, y compris la quasi-totalité des<br />

chromatographes en phase gazeuse, ne corrigent<br />

pas les variations de pression atmosphérique.<br />

La majorité des systèmes ne corrigent<br />

pas ces variations et la majorité des ingénieurs<br />

ou des opérateurs se contentent de les ignorer.<br />

Certains pensent que les variations atmosphériques<br />

ne sont pas significatives. D’autres<br />

soutiennent que toutes les variations atmosphériques<br />

sont compensées par d’autres variables,<br />

avec ou sans rapport, qui affectent l’analyseur<br />

et que tout se compense. Néanmoins, les variations<br />

atmosphériques peuvent être extrêmement<br />

importantes.<br />

Supposons par exemple qu’au moment où l’analyseur<br />

a été étalonné, la pression atmosphérique<br />

était de X mais que par la suite, lorsque<br />

vous avez introduit le gaz, la pression atmosphérique<br />

était de X + 1 psi (0,07 bar). La différence<br />

entre la valeur mesurée et la valeur attendue<br />

peut alors atteindre 7%.<br />

Compte tenu des réglementations en matière<br />

de respect de l’environnement, la plupart des<br />

analyseurs sont désormais équipés de torchères<br />

d’élimination ou autres circuits de retour.<br />

Étant donné que les variations de pression en<br />

ces points affectent la pression en amont de<br />

l’analyseur, des systèmes d’évents sont utilisés.<br />

Ils sont équipés d’éjecteurs et de régulateurs<br />

conçus pour contrôler ces variations.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 2


Malheureusement, de tels systèmes utilisent<br />

des régulateurs qui ont pour référence l’atmosphère.<br />

En conséquence, ces sys tèmes<br />

contrôlent les variations de pression au niveau<br />

de l’évent mais ne contrôlent pas les variations<br />

de pression atmosphérique qui sont parfois de<br />

loin les plus importantes.<br />

Pour qu’un tel système puisse contrôler à la fois<br />

les variations de pression atmosphérique et de<br />

pression de l’évent, un régulateur de pression<br />

absolue est nécessaire. À la différence d’un<br />

régulateur normal, un régulateur de pression<br />

absolue ne com pare pas la pression interne à<br />

la pression externe du système, cette dernière<br />

connais sant des variations selon les conditions<br />

climatiques. Il établit plutôt une comparaison<br />

entre la pression au sein du système et une<br />

pression de tarage constante qui ne varie pas<br />

(ou qui ne varie que très peu). Souvent, cette<br />

pression de tarage est égale à 0 psia (0 bar.a).<br />

Validation ou étalonnage :<br />

que choisir ?<br />

La meilleure méthode d’étalonnage est celle qui<br />

consiste à utiliser un système automatisé de validation<br />

régulière avec contrôle statistique des<br />

procédés. La validation consiste à vérifier l’analyseur<br />

à intervalles réguliers pour déterminer<br />

s’il se situe dans le cœur même de la cible ou en<br />

dehors de celle-ci. Dans le cadre d’une validation,<br />

une lecture est faite, puis enregistrée. Ce<br />

procédé est identique à celui d’étalonnage, à ceci<br />

près qu’aucune correction n’est effectuée.<br />

Un système automatisé effectue un con trôle de<br />

validation à intervalles réguliers, habituellement<br />

une fois par jour, puis analyse les résultats en<br />

vue de détecter un éventuel problème qui nécessiterait<br />

un ajustement ou un nouvel étalonnage.<br />

Le système accepte les aléas inévitables mais<br />

s’il observe une tendance constante, une<br />

tendance pour laquelle aucune correction n’est<br />

automatiquement apportée, alors il informe<br />

l’opérateur que quelque chose ne va pas.<br />

Une personne peut valider un système manuellement<br />

à intervalles réguliers, tout comme un<br />

système automatisé le ferait. Cependant, le plus<br />

souvent, cette personne procédera à un ajustement<br />

de l’analyseur, même si le décalage n’est<br />

que de 1%. Cela conduit à une succession<br />

d’ajustements occasionnels et mineurs qui introduisent<br />

une variation supplémentaire et rendent<br />

difficile l’analyse des tendances pour déterminer<br />

si le système se situe véritablement dans la<br />

cible recherchée. Mieux vaut laisser un système<br />

automatisé effectuer des contrôles jusqu’à ce<br />

qu’une analyse statistique des résultats attire<br />

l’attention sur une anomalie.<br />

Quelques leçons à tirer<br />

L’étalonnage est important dans les systèmes<br />

analytiques, il est même une exigence absolue.<br />

Une attention particulière doit néanmoins être<br />

portée à sa réalisation. L’opérateur, le technicien<br />

ou l’ingénieur doit comprendre quel est le meilleur<br />

moyen d’introduire le gaz d’étalonnage dans le<br />

système (c’est-à-dire par l’intermédiaire d’une<br />

configuration DBB afin de minimiser le risque de<br />

contamination croisée des lignes) et comment<br />

contrôler les variations atmosphériques dans les<br />

analyseurs de gaz (c’est-à-dire au moyen d’un<br />

régulateur de pression abso lue). De plus, le technicien<br />

ou l’opérateur doit comprendre les limites<br />

de l’étalonnage (les problèmes qu’il peut et ceux<br />

qu’il ne peut pas résoudre), ainsi que la fréquence<br />

des ajustements nécessaires (des ajustements<br />

trop fréquents de l’analyseur, d’après des données<br />

incomplètes, générent des erreurs). Si l’analyseur<br />

est régulièrement validé par un système automatisé<br />

et est correctement étalonné à chaque<br />

fois qu’une analyse statistique le justifie, alors<br />

l’étalonnage prendra tout son sens et rendra d’immenses<br />

services puisqu’il permettra des mesures<br />

exactes ●<br />

Doug Nordstrom et Tony Waters<br />

Swagelok Company<br />

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Avis d’expert<br />

La corrélation d’images numériques<br />

(CIN) : exemples d’application<br />

Les cas présentés ici qui font suite à la description de la méthode dans<br />

notre précédent numéro. Ils donnent une idée précise de l’intérêt de cette<br />

méthode pour l’analyse du comportement d’un matériau dans différentes<br />

conditions de sollicitations d’éprouvettes à diverses échelles d’analyse<br />

des phénomènes.<br />

1. Introduction<br />

La Corrélation d’Image Numériques (CIN)<br />

est une technique de mesure de champs<br />

cinématiques polyvalente et généralement<br />

simple à mettre en œuvre. En mécanique<br />

des solides, elle s’impose ainsi de plus en<br />

plus comme une contrepartie des mé thodes<br />

de simulation. Les principes de la CIN et les<br />

deux principales approches utilisées ont été<br />

rappelés dans une pre mière partie. Il est<br />

proposé différentes applications permettant<br />

de rendre compte du potentiel de la<br />

technique, et en parti culier de l’approche<br />

globale, dans diverses situations. Dans le<br />

paragraphe suivant, le traitement d’un essai<br />

mené sur une éprouvette fissurée en<br />

recourant à diffé rentes bases cinéma tiques<br />

bidi men sio nelles est détaillé.<br />

Enfin, quelques extensions à des cas de<br />

mesures de déplacements tridimensionnels<br />

en surface et en volume sont décrites.<br />

Figure 1 : a-Image de référence. b-Image avec une fissure ouverte. c-Géométrie CCT.<br />

-a-<br />

Figure 2 : Champs de déplacement en pixels (1 pixel = 2.08 µm) dans la direction<br />

verticale : a-interpolation Q4 avec des éléments de 32 pixels, b-interpolation Q4<br />

enrichie avec détection de la surface fissurée.<br />

-b-<br />

Abstract<br />

Digital Image Correlation is becoming a<br />

widespread tool in mechanical engineering<br />

laboratories. A first part dealt with<br />

the general principles. In this part, several<br />

practical case studies are proposed.<br />

2. Étude de cas :<br />

analyse d’une éprouvette<br />

fissurée<br />

Les différentes procédures globales<br />

introduites précédemment sont illustrées<br />

sur un exemple 2D d’une éprouvette CCT<br />

(figure 1a) soumise à de la traction cyclée<br />

avec un rapport de charge . Le matériau<br />

étudié est un acier XC48. Dans l’analyse qui<br />

suit, seul le niveau maximum d’effort est<br />

considéré après avoir appliqué 300 kcycles<br />

de telle manière que la taille de fissure 2a<br />

soit de 14.5 mm. Les images ont été prises<br />

à l’aide d’un microscope longue distance et<br />

une caméra CCD donnant une taille physique<br />

de pixel de µm. A ce grandissement la<br />

surface brute est observée et aucune<br />

préparation n’a été realisée (figure 1b,c).<br />

De par la présence de la fissure, les<br />

déplacements sont discontinus et ne sont<br />

pas bien captés avec une cinématique<br />

continue (par exemple CIN-Q4).<br />

L’introduction d’un enrichissement dis -<br />

continu le long d’une ligne droite permet<br />

d’obtenir une meilleure description. Cepen -<br />

dant, la figure 3 montre que la fissure n’est<br />

pas droite. On peut ainsi ajuster la géométrie<br />

de la fissure en se servant des résidus de<br />

corrélation. Les déplacements dans la<br />

direction verticale sont donnés pour une<br />

CIN-Q4 avec des éléments de 32 pixels. On<br />

remarque que la discontinuité touche toute<br />

la largeur des éléments traversés par la<br />

discontinuité. A contrario, l’enrichissement<br />

permet une meilleure description du champ<br />

de déplacement, notamment le long de la<br />

surface de discontinuité (figure 2).<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 4


La figure 3 montre les résidus de corré -<br />

lation avec les deux méthodes utilisées.<br />

La première carte correspond à une<br />

discrétisation Q4 continue. On observe une<br />

large zone où l’erreur est importante, due<br />

à l’erreur de description cinématique. Dans<br />

le second cas, l’erreur se réduit essen -<br />

tiellement à la surface fissurée elle-même.<br />

Dans le premier cas, le résidu moyen est<br />

de 932 niveaux de gris, alors qu’il diminue<br />

pour atteindre 911 niveaux de gris dans<br />

le second cas. On notera que les niveaux<br />

de résidu ont été limités à 5000 afin de<br />

rendre la figure plus lisible. La dynamique<br />

des images analysées est de 65536<br />

niveaux de gris. Ceci montre que les calculs<br />

de corrélation se sont bien déroulés pour<br />

les deux bases cinématiques choisies.<br />

A partir de ces résultats, on peut identifier<br />

les facteurs d’intensité des contraintes<br />

(FICs). Plusieurs approches sont possibles.<br />

La première consiste à post-traiter les<br />

champs de déplacements mesurés en<br />

utilisant des solutions analytiques.<br />

Cette technique a aussi été utilisée pour<br />

contrôler un essai, non pas en déformation<br />

moyenne comme illustré ci-dessus, mais<br />

en histoire de facteur d’intensité des<br />

contraintes. La seconde consiste à utiliser,<br />

à l’instar des calculs par éléments finis,<br />

les intégrales d’interaction. Enfin, une<br />

dernière consiste à exhiber l’extracteur<br />

optimal au sens de sa moindre sensibilité<br />

aux incertitudes de mesures. Dans le cas<br />

particulier analysé ici, des valeurs de FIC<br />

en mode I égale à 20.7 MPa √m et<br />


-a- -b- -c- -d-<br />

Figure 5 : Champs de déplacement tridimensionnel (a -u x, b -u y, et c -u z)<br />

mesurés par corrélation d’images de topographie (les échelles sont en nanomètres).<br />

d-Résidu de corrélation.<br />

déplacement montrés en figure 5, la taille<br />

physique du pixel est de 0.4 nm, et celle des<br />

images de 200 nm. La forme des résidus de<br />

corrélation (figure 5d) permet d’avoir une<br />

bonne confiance dans les résultats montrés.<br />

De cette analyse, il sort directement la valeur<br />

du FIC en mode I qui est de l’ordre de 0.4<br />

MPa √m, en très bon accord avec la valeur<br />

imposée (et estimé à l’échelle centimétrique)<br />

au cours de l’essai.<br />

3.2. Mesures en volume<br />

L’extension à des images volumiques,<br />

obtenues par exemple par tomographie<br />

des rayons X, par microscopie confocale<br />

ou par résonance magnétique nucléaire<br />

est possible en utilisant les mêmes<br />

formalismes que ceux présentés dans la<br />

première partie.<br />

Figure 6 : Analyse d’un essai de compression sur os spongieux bovin.<br />

a-Evolutions des déformations principales moyennes en fonction de la position<br />

verticale du volume d’analyse dans l’échantillon.<br />

b-Coupes sagitales de la microstructure et du champ de déformation longitudinale.<br />

encore plus délicat à utiliser, non seu -<br />

lement en tant que moyen imageur, mais<br />

également en tant que moyen de mesure.<br />

Parmi les applications utilisant la corré -<br />

lation d’images, la plupart utilisent des<br />

films de silicium polycristallin.<br />

Le cas étudié consiste à imager une petite<br />

partie de la surface d’une éprouvette dite<br />

DCDC (Double Cleavage Drilled Compres -<br />

sion) en silice. L’expérience est conduite<br />

en atmosphère à température et hygro -<br />

métrie contrôlées dans laquelle on observe<br />

de la fissuration sous-critique. L’image de<br />

phase ne fournit que l’information sur le<br />

lieu de la fissure. Dans la suite, seul un<br />

couple d’images de topographie est<br />

analysé. Celles-ci sont très bruitées et<br />

nécessitent l’utilisation d’une version<br />

intégrée de la corrélation d’images. Elle<br />

devra être adaptée au fait que la<br />

conservation des niveaux de gris (ici la<br />

topographie !) ne sera plus satisfaite. En<br />

effet, elle est généralisée comme suit<br />

où u ~ p désigne le déplacement dans le<br />

plan, et u ~ z la composante hors plan. Ces<br />

deux quantités ne dépendent que des<br />

coordonnées dans le plan x. Dans le cas<br />

présent, l’image de référence contient déjà<br />

une fissure. On accède ainsi à une varia -<br />

tion de déplacement ( ~ u) prenant en compte<br />

la fermeture de la fissure à la position<br />

initiale et une ouverture de la fissure à la<br />

position finale. La fonctionnelle à minimiser<br />

s’écrit alors<br />

Dans le cas présent, on considère 6 mou -<br />

vements de corps rigide (3 translations et<br />

3 rotations), deux champs plans (solution<br />

de Westergaard) et un champ de dépla -<br />

cement hors plan (beaucoup moins<br />

classique). Si l’on suppose que le facteur<br />

d’intensité des contraintes évolue peu<br />

durant l’essai, il ne reste que 8 inconnues<br />

(degrés de liberté généralisés). Afin de<br />

corriger les artefacts liés à l’utilisation d’un<br />

AFM, il a été nécessaire de rajouter<br />

3 degrés de liberté correspondant à un<br />

champ de déformation plane uniforme. Le<br />

champ de déplacement hors plan u z s’écrit<br />

où les paramètres α 0,1,2 sont déterminés<br />

comme minimisant les résidus de corré -<br />

lation sur la série d’images analysées. On<br />

notera que la forme de u z ainsi mesurée<br />

est en très bon accord avec des simu lations<br />

par éléments finis. Pour les champs de<br />

3.2.1 Approches locales<br />

Les premières applications de la corré lation<br />

volumique (CVN) sont apparues dans le<br />

domaine de la biomécanique.<br />

Les applications en mécanique des (géo)ma -<br />

tériaux ont ensuite suivi. De manière géné -<br />

rale, les mêmes algorithmes que ceux<br />

utilisés pour des images bidimensionnelles<br />

ont été utilisés. On peut néanmoins noter<br />

que le fait que les images de tomographie<br />

soient obtenues par reconstruction induit<br />

un certain nombre d’artefacts qui peuvent<br />

être pénalisants en termes de performance.<br />

3.2.2 Approches globales<br />

Lorsque qu’on utilise une discrétisation à<br />

base d’éléments cubiques à 8 nœuds et<br />

une interpolation trilinéaire on parle de<br />

CIV-C8, de CIV-XC8 lorsque cette dernière<br />

est à nouveau enrichie au sens des<br />

éléments finis étendus, et de CIV-T4<br />

lorsque des éléments tétraédriques sont<br />

considérés. Seules les versions CIV-C8 et<br />

CIV-T4 sont utilisées ici.<br />

Analyse d’un essai de compression sur<br />

de l’os spongieux. Un essai de compres -<br />

sion in situ sur une éprouvette d’os<br />

spongieux bovin a été imagé (figure 6)<br />

par résonance magnétique nucléaire à<br />

l’échel le microscopique, ou µIRM. La taille<br />

physique du voxel est de 78 µm. Les<br />

champs volumiques de déplacement ont<br />

ainsi pu être mesurés. A partir de cette<br />

information, la déformation moyenne a été<br />

évaluée pour un cube de taille 96 3 voxels.<br />

Celui-ci est déplacé (virtuellement) le long<br />

de l’axe de sollicitation et les déformations<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 6


principales moyennes sont mesurées pour<br />

différentes positions.<br />

La figure 6 montre l’évolution de ces trois<br />

grandeurs en fonction de la position<br />

considérée. On observe une forte dépen -<br />

dance à cette dernière suggérant que<br />

l’essai n’est pas homogène. Dans ce cas<br />

particulier, un dépouillement à l’aide de<br />

ces quantités ne permet pas d’évaluer de<br />

manière fiable les propriétés élastiques<br />

du matériau testé. Ceci est confirmé par<br />

la carte de défor mation correspondant à<br />

une coupe sagitale.<br />

Analyse d’un essai de compression sur<br />

laine de roche. Un essai de compression<br />

in situ sur une éprouvette de laine minérale<br />

a été imagé avec un tomographe de<br />

laboratoire. La taille physique du voxel est<br />

de 14 µm. Les champs volumiques de<br />

déplacement ont ainsi pu être mesurés pour<br />

quatre niveaux de déplacement différents.<br />

A partir de cette information, les gradients<br />

de transformation moyens par élément F<br />

ont été évalués. La figure 7a montre<br />

l’évolution de la composante 1–F zz en<br />

fonction du niveau de gris moyen. On<br />

observe une forte corrélation entre les deux<br />

Figure 7 : Analyse d’un essai de compression sur laine de roche. a-Moyenne de<br />

l’opposé des déformations longitudinales moyennes en fonction du niveau de gris pour<br />

les quatre niveaux considérés. b,c-Coupes sagitales du champ de déformation<br />

longitudinale pour les deux niveaux extrêmes.<br />

grandeurs quel que soit le niveau considéré.<br />

Ceci est confirmé par le fait que les champs<br />

de déformation présentent la même<br />

hétérogénéité tout au long de l’essai. La<br />

figure 7b,c montre une coupe sagitale du<br />

champ de déformation ε e zz=F zz –1 pour les<br />

deux niveaux extrêmes de déformation.<br />

Analyse d’un essai de traction sur<br />

matériau énergétique. Un essai de trac -<br />

tion in situ sur une éprouvette en matériau<br />

énergétique (figure 12a) a été imagé au<br />

synchrotron de l’ESRF (Grenoble). La taille<br />

physique du voxel est de µm. Les champs<br />

volumiques de déplacement ont ainsi pu<br />

être mesurés pour quatre niveaux d’effort<br />

différents. A partir de cette information, les<br />

déformations principales moyennes ont été<br />

évaluées sur tout l’échantillon. La figure 8b<br />

montre l’évolution de ces trois grandeurs<br />

en fonction de l’effort appliqué. Jusqu’au<br />

pic, on observe une déformation volumique<br />

quasi nulle, suggérant que le comportement<br />

macroscopique est essentiellement dicté<br />

par la matrice polymère et non les grains.<br />

Une dilatance est observée en post-pic.<br />

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Analyse d’une fissure de fatigue. Une<br />

éprouvette en fonte à graphite sphéroïdal<br />

(section mm×1.6 mm) a été prélevée<br />

par électroérosion dans une éprouvette<br />

plus grande (section × mm) préfissurée<br />

en fatigue à rapport de charge R= , et à<br />

K max constant de manière à limiter la taille<br />

de la zone plastique au voisinage de la<br />

pointe de fissure. Les essais dans un<br />

tomographe de laboratoire ont permis de<br />

suivre l’ouverture progressive de fissures<br />

sous un chargement monotone croissant.<br />

L’utilisation d’une mini-machine de traction<br />

a permis de réaliser le chargement in situ<br />

et d’acquérir des images 3D de la zone<br />

fissurée avec une taille de voxel de 3.5 µm.<br />

La figure 9 montre les champs de dépla -<br />

cement dans la direction de traction<br />

obtenus par corrélation volumique et par<br />

la simulation numérique effectuée avec le<br />

premier champ utilisé comme condition<br />

aux limites. On montre également les iso-<br />

0 des fonctions de niveaux obtenues à<br />

partir des résidus de corrélation. Enfin, on<br />

donne l’évolution des facteurs d’intensité<br />

des contraintes pour les trois modes le<br />

long du front de la fissure. On observe un<br />

excellent accord entre la mesure et la<br />

simulation numérique non seulement sur<br />

le mode I mais également pour les deux<br />

autres modes.<br />

Figure 8 : Analyse d’un essai de traction sur matériau énergétique. a-Maillage,<br />

microstructure et champ de déplacement longitudinal (en voxels) pour le premier<br />

effort appliqué. b-Evolutions des déformations principales et volumiques moyennes en<br />

fonction de l’effort appliqué.<br />

Figure 9 : Analyse d’un essai de fatigue in situ dans un tomographe de laboratoire.<br />

a-Champ de déplacement vertical (exprimé en µm) obtenu par corrélation de<br />

tomographies aux rayons X. b-Géométrie de fissure extraite des résidus de corrélation.<br />

c-Champ de déplacement vertical (exprimé en µm) obtenu par simulation numérique<br />

à partir des conditions aux limites issues de la corrélation volumique. d-Comparaison<br />

des évolutions le long du front de la fissure des facteurs d’intensité des contraintes<br />

obtenus à partir des champs de déplacement mesurés et calculés.<br />

4. Conclusions<br />

et perspectives<br />

Les exemples proposés montrent que la<br />

corrélation d’images numérique est une<br />

technique qui permet dès aujourd’hui d’accéder<br />

à des champs de déplacement à de<br />

nombreuses échelles (du nano au macro),<br />

en surface et même à cœur. La polyvalence<br />

de la technique vient de sa capacité<br />

à traiter des données issues d’un grand<br />

nombre de techniques d’imagerie. Les<br />

approches globales, récemment introduites,<br />

permettent en outre de tirer partie<br />

d’un éventuel a priori sur la régularité des<br />

champs mécaniques recherchés. On peut<br />

ainsi mesurer un champ de déplacement<br />

mécaniquement admissible (e.g., solution<br />

d’un problème d’élasticité particularisé<br />

ici à la mesure de facteurs d’intensité<br />

des contraintes).<br />

La mesure de champs cinématique n’est<br />

par ailleurs pas nécessairement la seule<br />

faite lors d’un essai mécanique. Les déformations<br />

de films minces peuvent également<br />

être mesurées par diffraction des<br />

rayons X lors d’essais in situ. Elles sont en<br />

train d’être couplées à des mesures cinématiques<br />

par corrélation d’images. La<br />

thermographie infrarouge (Gaussorgues,<br />

1981) est un complément très intéressant,<br />

notamment pour permettre une analyse<br />

énergétique complète de l’essai (Grédiac et<br />

Hild, 2011). On peut également utiliser des<br />

informations microstructurales de surface<br />

obtenues par EBSD et la coupler à des<br />

mesures cinématiques. La tomographie en<br />

contraste de diffraction en cours de développement<br />

permet une visualisation en<br />

volume de microstructures. Ceci est un<br />

complément très intéressant par rapport aux<br />

mesures cinématiques volumiques. On<br />

notera également que la variété des mécanismes<br />

de dégradation dans les matériaux<br />

composites nécessite souvent une combinaison<br />

de techniques pour bien les caractériser.<br />

De manière générale, la multiplication<br />

des informations extraites d’un essai doit<br />

permettre de mieux le comprendre, de mieux<br />

l’analyser et l’exploiter.<br />

Toutefois, la mesure de champs n’est<br />

généralement pas une fin en soi. Elle<br />

correspond à la première étape d’un<br />

processus d’identification voire de validation.<br />

Différentes approches sont actuellement<br />

développées, notamment dans le<br />

cadre du GDR CNRS « Mesures de champs<br />

et identification ». Le développement de ces<br />

nouvelles techniques ne vient pas simplement<br />

améliorer la productivité ou l’efficacité<br />

du mécanicien devant sa machine<br />

d’essai. Il remet en cause la conception<br />

même des essais. En effet, l’homogénéité<br />

de l’essai ou sa simplicité n’est plus un<br />

impératif. En conséquence des essais hétérogènes<br />

peuvent être imaginés, non pour<br />

le plaisir d’une complication additionnelle,<br />

mais par souci d’efficacité, de manière à<br />

pouvoir appréhender sur un seul essai le<br />

plus d’informations utiles sur le comportement<br />

du milieu. Ceci n’est pas une simple<br />

vue de l’esprit car une sollicitation hétérogène<br />

donne beaucoup plus d’information,<br />

et permet une formulation du problème<br />

d’identification des paramètres constitutifs<br />

mieux conditionnée. Cela est à même de<br />

bouleverser complètement la stratégie de<br />

conception des essais mécaniques.<br />

L’intégration de techniques d’analyse inverse<br />

ou de recalage par modélisation numérique<br />

venant directement interagir avec les mesures<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 8


de champ vient compléter ce dispositif en<br />

permettant des aller et retours fructueux<br />

entre expérience et calcul, pourquoi pas, dans<br />

un futur proche, en temps réel. On peut alors<br />

rêver de la machine d’essai intelligente qui<br />

Remerciements<br />

Certains résultats présentés ont été<br />

obtenus dans le cadre du projet PROPA-<br />

VANFIS « Méthodes avancées pour l’étude<br />

expérimentale et numérique de propagations<br />

de fissures sous charge complexe »<br />

soutenu par la fondation CETIM et le CNRS,<br />

et du projet RUPXCUBE (ANR-09-BLAN-<br />

0009-01) financé par l’Agence Nationale<br />

de la Recherche. Les images AFM ont été<br />

obtenues par M. Ciccotti (PPMD-ESPCI).<br />

Les tomographies correspondant à la<br />

figure 6 ont été obtenues par A. Benoit, S.<br />

Guérard (LBM-ENSAM ParisTech), B. Gillet<br />

(IR4M-U. Paris Sud), G. Guillot (U2R2M- U.<br />

Paris Sud) ; celles de la figure 7 par J.<br />

Adrien et E. Maire (MATEIS-INSA Lyon) ;<br />

celles de la figure 8 par E. Maire (MATEIS-<br />

INSA Lyon) et W. Ludwig (MATEIS-INSA<br />

Lyon et ESRF) ; celles de la figure 9 par<br />

N. Limodin et J.-Y. Buffière (MATEIS-INSA<br />

Lyon). Que toutes ces personnes soient<br />

chaleureusement remerciées.<br />

vienne appliquer la sollicitation utile pour<br />

acquérir l’information manquante dans le<br />

processus d’identification des propriétés<br />

recherchées ●<br />

Jean-Noël Périé*, Gilles Besnard**,<br />

François Hild**, Hugo Leclerc**,<br />

Julien Réthoré*** et Stéphane Roux**<br />

*Institut Clément Ader, Toulouse<br />

**LMT-Cachan, Cachan<br />

***LaMCoS, Villeurbanne<br />

Références<br />

Résumé<br />

La Corrélation d’Images Numériques<br />

devient un outil commun dans les laboratoires<br />

de mécanique des solides. Une<br />

première partie a été consacrée aux<br />

principes généraux. Dans cette seconde<br />

partie, plusieurs études de cas pratiques<br />

seront décrites.<br />

Y. Berthaud et al., edts., Photomécanique 1995, (GAMAC, 1995).<br />

G. Gaussorgues, La thermographie infrarouge, (Techniques et documentation, Paris<br />

(France), 1981).<br />

M. Grédiac et F. Hild, edts., Mesures de champs et identification en mécanique des solides,<br />

Traité MIM - Mécanique et Ingénierie des Matériau,(Hermès-Lavoisier, Paris (France), 2011).<br />

A. Lagarde, edt., Advanced Optical Methods and Applications in Solid Mechanics, (Kluwer,<br />

Dordrecht (Pays Bas), 2000), 82.<br />

P. K. Rastogi, edt., Photomechanics, (Springer, Berlin (Germany), 2000), 77.<br />

GDR CNRS 2519 - Mesures de Champs et Identification en Mécanique des Solides<br />

(http://www.ifma.fr/lami/gdr2519/).<br />

M. A. Sutton et al., Image correlation for shape, motion and deformation measurements,<br />

Springer, 2009.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 2 9


Événement<br />

25 e édition du salon<br />

Analyse Industrielle<br />

La 25 e édition du salon « Analyse Industrielle » – désormais organisée par<br />

le BIRP, Groupe Solutions – se déroulera les 3, 4 et 5 avril 2012, à Paris<br />

Porte de Versailles. Comme chaque année, ce rendez-vous regroupera<br />

les spécialistes de la mesure à l’émission, de la règlementation, de la détection,<br />

du contrôle de process, des risques industriels, de l’instrumentation<br />

et de la micro-analyse. Voici les détails du salon ainsi que quelques exemples<br />

de solutions.<br />

« Cette nouvelle édition ne dérogera pas<br />

à la règle ; elle y rassemblera bien tous les<br />

acteurs et les outils de l’analyse industrielle,<br />

confirme Francis Mantes. Les solutions<br />

présentées concerneront entre<br />

autres le contrôle industriel dans tous les<br />

domaines de l’industrie et de l’énergie que<br />

ce soit dans le secteur du gaz, du pétrôle<br />

ou de l’eau ».<br />

Le nouveau patron du salon ajoute que<br />

le nombre de visiteurs devrait être confor -<br />

me aux éditions précédentes avec environ<br />

3 000 personnes attendues ; aussi, entre<br />

quarante et cinquante exposants devraient<br />

prendre place sur les stands du Pavillon 5<br />

de la Porte de Versailles.<br />

Un point sur le marché<br />

et les évolutions<br />

technologiques<br />

Côté exposition, les visiteurs pourront y<br />

découvrir les solutions en matériels,<br />

systèmes et services leur permettant d’optimiser<br />

les différents processus composant<br />

la chaîne de production industrielle<br />

de leur entreprise, de prévenir et de<br />

maîtriser les risques.<br />

Parallèlement à l’exposition, se tiendront<br />

d’une part des conférences applicatives ;<br />

celles-ci rassembleront les industriels et<br />

les fabricants de matériels, les fournisseurs<br />

de services, les intégrateurs ainsi<br />

que les utilisateurs.<br />

Elles feront l’objet d’un point sur les évolutions<br />

technologiques à travers des témoignages<br />

et des expériences d’entreprises.<br />

D’autre part, des ateliers seront organisés<br />

afin de mettre en valeur les dernières<br />

nouveautés présentées par les exposants.<br />

Quelques nouveautés en<br />

matière d’analyse industrielle<br />

Teeo « manage » la question<br />

énergétique<br />

La société réunionnaise Teeo a mis au<br />

point une solution permettant la gestion<br />

des flux énergétiques. Objectif de ce<br />

système informatique du management<br />

énergétique (Sime) : obtenir une réduction<br />

de la facture énergétique. Fruit d’une<br />

réflexion menée depuis 2007, avant l’intégration<br />

de la solution au sein d’un site<br />

pilote puis sa validation suivie de la création<br />

d’un logiciel, ce système permet en<br />

un coup d’œil de lire les résultats qui<br />

permettront de cibler les gaspillages énergétiques.<br />

L’idée est née dans le cadre du<br />

projet d’autonomie énergétique GERRI<br />

2030. C’est alors – et après trois années<br />

de recherche – qu’a été créée la société<br />

Teeo. Concrètement, les équipes de Teeo<br />

viennent installer des capteurs dans les<br />

zones à vérifier au sein de l’entreprise ou<br />

du site industriel (par exemple sur les<br />

compteurs EDF) pour mesurer la consommation<br />

énergétique. Les données sont<br />

ensuite collectées dans la box Teeo pour<br />

enfin être interprétées par le portail du<br />

même nom. Le décideur ou le responsable<br />

énergie n’aura plus qu’à mettre au point<br />

des actions énergétiques, puis à vérifier<br />

l’efficacités de ces dernières.<br />

Un flux d’air appelé<br />

« Coanda »<br />

L’Ambioclean exploite la dynamique des<br />

processus générateurs de chaleur, c’està-dire<br />

la tendance spontanée des particules<br />

à monter avec la chaleur générée<br />

par les processus industriels.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 3 0


L’effet « Coanda » est un principe aéraulique<br />

propre au soufflage de l’air près d’une<br />

paroi horizontale. La vitesse de l’air émise<br />

par un orifice de soufflage crée une accélération<br />

et un « plaquage » du flux d’air.<br />

Une recirculation homogène et permanente<br />

de l’air permet alors une purification<br />

optimum au passage répété du<br />

purificateur d’air ambiant mis au point par<br />

Delta Neu.<br />

L’air pollué rentre ainsi de manière naturelle<br />

par la partie inférieure du purificateur<br />

de forme cubique et placé en partie haute<br />

dans l’atelier. Il est ensuite renvoyé purifié<br />

par les quatre côtés du purificateur, dans<br />

les quatre directions de l’espace de travail.<br />

Chaque appareil crée son propre flux d’air<br />

ce qui minimise les problèmes de dimensionnement<br />

et de positionnement. Il<br />

permet également de limiter la ventilation<br />

générale et donc de réaliser des économies<br />

d’énergie.<br />

Un nouveau capteur<br />

haute sensibilité pour<br />

la détection infrarouge<br />

Le Japonais Hamamatsu Photonics a développé<br />

une toute nouvelle série de détecteurs<br />

thermopiles infrarouges, pour<br />

répondre à la demande de capteurs à<br />

faible coût et à haut rapport signal/bruit<br />

pour des applications d’analyse de gaz.<br />

Présentant une haute sensibilité, les<br />

capteurs thermopiles sont constitués d’un<br />

certain nombre de thermocouples (jonction<br />

entre deux métaux différents) qui<br />

produisent une tension liée à un gradient<br />

de température à travers la jonction. La<br />

sortie est proportionnelle au rayonnement<br />

incident (pas besoin d’une modulation<br />

externe). Ce détecteur affiche une faible<br />

impédance par rapport à un capteur pyroéléctrique.<br />

Cela permet ainsi d’y associer<br />

un circuit simplifié qui sera moins affecté<br />

par les rayonnements et bruits électriques<br />

parasites. Cette technologie s’adresse<br />

alors à un large éventail d’applications<br />

d’analyse de gaz, ainsi que dans le cadre<br />

de contrôle de process et applications de<br />

sécurité.<br />

Une nouvelle gamme de<br />

sonde O2 en phase gazeuse<br />

pour mesurer l’oxygène<br />

Le lancement de la gamme de sonde O2<br />

en phase gazeuse de Mettler Toledo fixe<br />

une nouvelle référence pour la mesure de<br />

l’oxygène dans les applications<br />

difficiles telles que le<br />

balayage à l’azote, l’inertage et<br />

le contrôle des gaz résiduels.<br />

En s’appuyant sur les sondes<br />

ampérométriques, Ingold vient<br />

de développer une nouvelle<br />

gamme de sondes InPro6000<br />

G spécifiquement destinée à<br />

la mesure de l’oxygène en<br />

phase gazeuse.<br />

Comparés aux systèmes de<br />

mesure classiques comme<br />

les analyseurs parama -<br />

gnétiques ou au dioxyde<br />

de zirconium, les systèmes<br />

ampérométriques ne re quiè -<br />

rent aucun échantillonnage<br />

ni conditionnement de gaz<br />

dans de nombreuses applications.<br />

Par conséquent, la mise<br />

en route se révèle être<br />

plus simple ; ce qui di -<br />

minue de ce fait les coûts d’investissement<br />

à commencer par les coûts d’installation.<br />

De plus, l’effort de maintenance et le<br />

risque de défaillance d’un composant sont<br />

réduits de manière drastique. Ces bénéfices<br />

combinés aux avantages de la<br />

mesure en ligne, comme un contrôle plus<br />

rapide de l’oxygène, font de ces systèmes<br />

ampérométriques de véritables outils de<br />

résolution de problème.<br />

Grâce à la technologie ISM (Intelligent Sens<br />

Monitoring), qui s’avère être une caractéristique<br />

avantageuse dans les systèmes<br />

d’analyse conçus par le fabricant américain,<br />

ce système atteint un nouveau niveau<br />

de fiabilité et de stabilité des systèmes de<br />

mesure.<br />

Les diagnostics avancés surveillent en<br />

permanence le stress de la sonde et calculent<br />

en temps réel jusqu’à la prochaine<br />

maintenance.<br />

Les temps d’arrêt imprévus du procédé<br />

peuvent ainsi être évités. La maintenance<br />

simple et rapide a pour résultat une disponibilité<br />

du système de mesure proche de<br />

100%.<br />

L’intégration du système dans le système<br />

de contrôle peut être facilement réalisée<br />

par une communication analogique ou digitale.<br />

Enfin, la conception modulaire du<br />

système permet une adaptation individuelle<br />

aux besoins des clients.<br />

Optimiser le poste<br />

de travail en surveillant<br />

la présence de gaz<br />

La nouvelle solution Dräger Pac 3500 est<br />

destinée à la surveillance individuelle au<br />

poste de travail du monoxyde de carbone<br />

(CO), de l’hydrogène sulfuré (H2S) ou de<br />

l’oxygène (O2). Avec son poids réduit et<br />

ses dimensions plus compactes, le<br />

nouveau Pac 3500 améliore le confort<br />

d’utilisation. La pince crocodile rotative<br />

permet de l’attacher ou de le fixer en toute<br />

sécurité aux vêtements ou à la ceinture.<br />

Le boîtier de l’appareil comporte une enveloppe<br />

de caoutchouc intégrée qui résiste<br />

aux chocs et aux produits chimiques. L’appareil<br />

est conforme aux exigences IP<br />

66/67. Il convient donc particulièrement<br />

aux conditions de travail difficiles. L’affichage<br />

digital est plutôt bien visible ce qui<br />

permet une lecture en continue de la<br />

concentration de gaz en présence ainsi<br />

que de l’unité de mesure. L’afficheur<br />

numérique dispose d’un rétroéclairage afin<br />

d’améliorer la lisibilité en cas d’obscurité.<br />

Par ailleurs, l’accent a été mis sur la sécurité.<br />

Le Dräger Pac 3500 est ainsi équipé<br />

d’un capteur moderne Dräger de type XXS.<br />

Celui-ci a été positionné avec précision de<br />

manière à permettre au gaz de pénétrer à<br />

la fois par le haut et par l’avant de l’appareil.<br />

Même au cas où l’une des entrées<br />

serait obturée, la mesure restera possible.<br />

Les tests fonctionnels recommandés, qui<br />

doivent être réalisés régulièrement avec<br />

une certaine concentration de gaz, permettent<br />

de s’assurer que l’appareil fonctionne<br />

toujours parfaitement. Si l’utilisateur active<br />

le mode test au gaz, le Dräger Pac 3500<br />

le préviendra dès qu’un test au gaz ou un<br />

calibrage est requis. Avec la station test<br />

au gaz (Bump test) Dräger, ces tests<br />

peuvent être réalisés en quelques<br />

secondes seulement ●<br />

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Événement<br />

Le JEC Composites<br />

ouvre ses portes à Paris<br />

Le salon, en bref...<br />

Durée : 3 jours – Du 27 au 29 mars 2012<br />

Lieu : Paris Porte de Versailles<br />

Infos : www.jeccomposites.com<br />

Le grand salon européen de la filière des matériaux composites se déroulera à la Porte de Versailles du 27 au<br />

29 mars prochains. Outre le salon, qui rassemblera l’ensemble des acteurs européens de la filière composite,<br />

de la matière première aux pièces finies, en passant par les éditeurs de logiciels de conception et les fabricants<br />

de machines de production, le JEC Composites Show Paris présentera douze conférences et forums. En voici le<br />

programme détaillé concernant le carbone, matériau clé dans le développement des applications composites.<br />

Conférences stratégiques autour du carbone (les conférences et<br />

les tables rondes se dérouleront en anglais) :<br />

CARBON<br />

- Advances in the production of Carbon Fiber Reinforced Plastic<br />

(CFRP)<br />

- Applications of CFRP: Repairing and recycling processes<br />

- Case study : Use of carbon for mass transportation and wind<br />

energy<br />

Tuesday March 27 – 10:30/l:00pm<br />

Construction & Building forum<br />

The adoption of composite technology: Stretch the imagination<br />

to construct a reality<br />

(Chairman : Dr. Ashish P. Diwanji - Owens Corning)<br />

Marine forum<br />

Increasing performances & requirements of composite structure<br />

& materials<br />

(Chairman : Pr. Pascal Casari - University of Nantes)<br />

Tuesday March 27 – 2:30pm/5:00pm<br />

Composites design forum<br />

Innovations to increase toughness and reliability of composites<br />

(Chairman : James R. Hecht - Magias, LLC)<br />

Automotive forum<br />

Composite materials: The solution for a large scale production<br />

(Chairman : Gérard Liraut - Renault)<br />

Wednesday March 28 – 10:30/l:00pm<br />

Carbon forum<br />

Technological developments in the production and application<br />

of CFRP<br />

(Chairman : Tom James - Formax Ltd.)<br />

Non destructive testing conference<br />

New imaging and monitoring techniques for quality assessment<br />

of composites<br />

(Chairman : Henri Walaszek - Cetim)<br />

Wednesday March 28 – 2:30pm/5:00pm<br />

Railway forum<br />

A new trend with composites: Weight reduction & fire protection<br />

efficiency<br />

(Chairman : Richard Horn - Advanced Composites Group)<br />

Fiber reinforced plastics forum<br />

Multifunctionality of FRP<br />

(Chairman : Prof. Dr.-Ing. Ulf Breuer - Institut für Verbundwerkstoffe<br />

GmbH).<br />

Interview<br />

L'automobile fait de plus en plus<br />

appel aux composites<br />

En amont du salon JEC Composites qui se tiendra en mars prochain à Paris,<br />

le spécialiste des solutions de prototypage virtuel pour les industries manufacturières<br />

vient de lancer sur le marché deux nouvelles solutions pour<br />

simuler la fabrication de pièces composites (voir encadré). L'occasion de<br />

faire un point sur ce marché avec Pierre Marquette, expert ESI dans ce<br />

domaine, et tout particulièrement dans l'automobile, un secteur à part<br />

entière dans la manière d'aborder la simulation des matériaux composites.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> : Quelle place<br />

occupent les matériaux composites<br />

dans l'industrie automobile ?<br />

Pierre Marquette : Entre l'automobile et<br />

le plastique, c'est une longue histoire. Les<br />

fibres de petite taille y étaient déjà très<br />

présentes, à l'exemple du premier modèle<br />

du Renault Espace sortie en 1984, qu'il<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 3 3


s'agisse de panneaux extérieurs, des parechocs<br />

ou des cadres de radiateurs. Ces<br />

fibres étaient courtes (5 ou 6 mm.) ou<br />

longues (40 à 50 mm.) ; mais depuis sont<br />

apparues les fibres continues, utilisées dans<br />

les véhicules très haut de gamme tels que<br />

l'Aston Martin DBS ou des modèles de niche<br />

comme pour la McLaren-Mercedes SLR. De<br />

même, ces fibres continues sont utilisées<br />

pour des pièces très techniques comme des<br />

chassis de voitures de course.<br />

Quelles contraintes rencontrent les<br />

industriels quant à l'utilisation de ces<br />

matériaux ?<br />

Ce que l'on peut dire, c'est qu'aujourd'hui<br />

les constructeurs sont prêts à utiliser les<br />

composites à plus grande échelle, pour<br />

des volumes de moyenne quantité, soit<br />

800 à 1 000 pièces par jour. Pour cela, ils<br />

ont besoin de procédés de fabrication<br />

parfaitement bien réglés ; c'est à cela que<br />

la simulation va servir. Il convient également<br />

de préciser que le premier frein au<br />

développement de ces matériaux réside<br />

dans la nécessité de changer les habitudes<br />

de conception. Les industriels ont conçu<br />

ces cent dernières années des véhicules<br />

construits à l’aide de métaux (acier, aluminium)<br />

et l’utilisation des matériaux composites<br />

nécessite un changement radical de<br />

méthodologies. Au-delà de cette contrainte<br />

technologique existe, bien entendu, une<br />

contrainte d'ordre économique, même si<br />

depuis plusieurs années, le coût des fibres<br />

de carbone et de verre a diminué. Investir<br />

dans la fabrication à partir de tels matériaux<br />

demeure important.<br />

Par ailleurs, il reste beaucoup de travail à<br />

faire pour réduire le temps de procédé<br />

malgré des efforts en termes de durée des<br />

opérations effectuées à partir de résine<br />

thermoplastique où le temps de cristallisation<br />

est désormais plus court. Enfin, les<br />

principales contraintes du composite résident<br />

dans la prédiction du comportement<br />

des matériaux lors des opérations de simulation<br />

; celle-ci doit être la plus fine et la<br />

plus exacte possible. Ainsi, dans le cadre<br />

de projets collaboratifs de R&D, nous<br />

travaillons sur de nouveaux développements<br />

portant notamment sur l'amélioration<br />

des critères de rupture ; c'est-à-dire<br />

à quel moment une pièce composite va se<br />

détruire lorsqu’elle est soumise à une sollicitation.<br />

Les applications concernent par<br />

exemple les longerons, pièce chargée d'absorber<br />

les chocs en cas de crash.<br />

DR<br />

Vers quel avenir se tournent les<br />

matériaux composites ?<br />

L’aéronautique a une grande expérience<br />

de ces matériaux, ce qui n'est pas le cas<br />

de l'automobile. Le problème, c'est que les<br />

industriels de l’automobile ne peuvent pas<br />

se contenter de débaucher des ingénieurs<br />

chez Airbus et Boeing. Ainsi l'automobile<br />

présente encore quelques difficultés dans<br />

la mesure où ces expériences ne peuvent<br />

pas être directement transposées à ce<br />

secteur du fait de ses grandes différences<br />

avec l'aéronautique : les volumes et les<br />

cadences de production sont bien plus<br />

élevés et les contraintes liées au recyclage<br />

des matériaux sont plus fortes. De ce fait,<br />

les constructeurs recourent aux résines<br />

thermoplastiques. Or l'industrie a moins<br />

d'expérience dans ce domaine. Comme on<br />

connait moins ces résines, les solutions de<br />

modélisation doivent s'adapter. L'objectif<br />

de nos travaux consiste à obtenir un niveau<br />

élevé de prédiction des performances<br />

thermoplastiques et équivalent à celle<br />

exercée sur les thermodurcissables.<br />

Par ailleurs, les constructeurs automobiles<br />

vont de plus en plus utiliser ces matériaux<br />

composites dans les véhicules électriques<br />

et hybrides. Mais ces voitures aux énergies<br />

alternatives vont présenter de nouvelles<br />

problématiques ; désormais, il est possible<br />

de repenser totalement l’architecture d’un<br />

véhicule au moment de sa conception. Par<br />

ailleurs, si on s’affranchit de l’espace occupé<br />

par un ensemble moteur thermique + boîte<br />

de vitesse classique à l’avant du véhicule,<br />

on peut complètement repenser les formes<br />

et les usages d’une partie du véhicule. C’est<br />

une question d’architecture. Les moteurs<br />

électrique peuvent etre localisés dans les<br />

roues – comme les solutions Michelin existantes<br />

– et les batteries pourraient etre<br />

fixées sous les sièges et/ou dans ce qui<br />

constituait le tunnel de transmission – à<br />

l'image de la solution conçue pour la<br />

Chevrolet Volt ●<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

ESI lance deux nouvelles solutions<br />

de simulation des pièces composites<br />

PAM-Form<br />

Développée grâce à de nombreux partenariats industriels dans les secteurs automobile, aérospatial<br />

et défense, PAM-Form est une solution de fabrication virtuelle pour les procédés de formage<br />

non-métalliques. Celle-ci fournit une prédiction réaliste des procédés de formage et préformage<br />

des composites stratifiés, ce qui permet aux ingénieurs de sélectionner les matériaux<br />

les plus adéquats, les modèles d’outillage les plus appropriés et les paramètres les plus précis.<br />

PAM-Form permet aux ingénieurs de prédire les défauts de fabrication – dont les plissements,<br />

les zones de brillance excessive, pontage ou manque d’uniformité du flux de résine à<br />

travers l’épaisseur – et de les corriger en modifiant les paramètres ou l’outillage. PAM- Form<br />

peut être utilisé pour de nombreux procédés de fabrication des matériaux composites : emboutissage,<br />

formage sous vessie, drapage manuel ou encore formage sur coussin élastomère.<br />

PAM-RTM<br />

PAM-RTM est un outil qui permet de simuler des procédés d’infusion ou d’injection de résine<br />

pour la fabrication des composites, avec ou sans inserts. Il fournit des prédictions pour la fabrication<br />

de pièces composites particulièrement épaisses, complexes, ou de grandes dimensions<br />

comme celles utilisées dans les industries éolienne, aéronautique ou automobile. Le système<br />

simule de nombreux procédés de fabrication utilisant le moulage liquide de composites : moulage<br />

par transfert de résine (RTM), moulage par transfert de résine sous vide (VARTM), moulage<br />

par infusion sous vide (VARI), moulage par transfert de résine par compression éventuellement<br />

articulée (CRTM et A-CRTM). Nouveauté dans la version 2012 : un solveur plus puissant<br />

peut désormais gérer l’analyse thermique du préchauffage, le remplissage non-isotherme, et<br />

la cuisson de manière encore plus précise. De plus, grâce à la collaboration d'ESI avec l’université<br />

de Nottingham au Royaume-Uni, une base de données des perméabilités (relative à un<br />

grand nombre de textiles) est maintenant disponible pour les clients de PAM-RTM et sera enrichie<br />

à l’avenir.<br />

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Quoi de neuf<br />

sur le marché des composites ?<br />

Le Cetim<br />

de nouveau accrédité<br />

Nadcap<br />

L'institut technologique de mécanique<br />

vient de renouveler son accréditation<br />

Nadcap à la suite d'un audit effectué en<br />

décembre 2011. Cette accréditation<br />

complète celle déjà obtenue pour les<br />

essais concernant les matériaux métalliques.<br />

Les industriels pourront désormais<br />

solliciter le centre technique pour trois<br />

nouveaux essais : les essais de cisaillement,<br />

l’analyse enthalpique différentielle<br />

et l’analyse spectrophotométrique infrarouge<br />

à transformée de Fourier.<br />

Ce renouvellement d’accréditation Nadcap<br />

(National Aerospace and Defense Contractors<br />

Accreditation Program) qui concerne les<br />

laboratoires d’essais à Nantes, est une<br />

reconnaissance importante pour le secteur<br />

aéronautique. Le Cetim est ainsi accrédité<br />

en tant que laboratoire d’essais mécaniques<br />

et physicochimiques pour les matériaux<br />

composites. La demande en essais<br />

est en effet croissante : les composites<br />

prennent de plus en plus d’importance<br />

dans la construction aéronautique ; ils<br />

contribuent à l’allègement des structures<br />

et permettent ainsi une plus grande efficacité<br />

énergétique et une réduction des<br />

émissions polluantes.<br />

Des technologies<br />

pour concevoir<br />

des avions plus légers<br />

Spécialiste de la production de polyaryléthercétone<br />

(Paek) hautes performances et<br />

fournisseur-clé de thermoplastiques pour<br />

l'industrie des matériaux composites,<br />

Victrex Polymer Solutions présentera au<br />

salon JEC Composites ses dernières<br />

nouveautés en matière de produits et de<br />

technologies. Pour rappel, Victrex est<br />

spécialisé dans les polyaryléthercétones<br />

qu'il commercialise à travers une gamme<br />

de matériaux polymères appelée Victrex<br />

Peek et utilisée en remplacement des<br />

métaux dans l'industrie aéronautique,<br />

automobile et autres secteurs de pointe.<br />

Objectif : améliorer les performances des<br />

applications et réduire les coûts tout en<br />

répondant aux normes strictes de sécurité<br />

et de protection de l'environnement.<br />

Pour ce faire, Victrex a mis au point des<br />

solutions d’allègement destinées à concevoir<br />

des appareils légers et économes en<br />

carburant tout en abaissant les coûts<br />

globaux de fabrication. Parmi ces polymères,<br />

les films Aptiv sont utilisés dans de<br />

nombreuses applications pour réduire le<br />

poids et améliorer les performances ; ces<br />

films existent dans une large gamme<br />

d'épaisseurs et de largeurs et possèdent<br />

une faible perméabilité, absorbent peu<br />

l'humidité et offrent d'excellentes propriétés<br />

de tenue au feu tout en émettant peu<br />

de fumées et de gaz toxiques. Plusieurs<br />

produits laminés à base de films APTIV<br />

sont conformes aux exigences formulées<br />

par la FAA (Federal Aviation Administration)<br />

pour les essais par panneau radiant et les<br />

systèmes spéciaux de barrière anti-feu.<br />

Enfin, Victrex présentera des tubes à parois<br />

minces baptisés Victrex Pipes et extrudés<br />

en polymère Victrex Peek.<br />

Création<br />

d'une co-entreprise<br />

pour anticiper la demande<br />

croissante de CMC<br />

Nippon Carbon Company, Ltd., GE et Safran<br />

viennent de créer une co-entreprise pour la<br />

fabrication et la vente de fibre de carbure<br />

de silicium (SiC) appelée Nicalon ; ce matériau<br />

est essentiel à la prochaine génération<br />

de composants pour les futurs moteurs<br />

d’avions à haute performance de CFM. Le<br />

siège de la nouvelle co-entreprise, NGS<br />

Advanced Fibers, sera situé à Chuo-ku<br />

(Tokyo) et ses installations se trouveront à<br />

Toyama-shi (Toymama) au Japon. Nippon<br />

Carbon Company possèdera 50 % de la<br />

nouvelle co-entreprise, tandis que GE et<br />

Safran en détiendront 25 % chacune. « La<br />

demande de composants pour mo teurs<br />

d’avions devrait décupler d’ici à dix ans. En<br />

créant cette co-entreprise, notre objectif est<br />

de répondre à cette croissance sur le<br />

marché des matériaux de pointe », explique<br />

Shigeo Tajima, président de Nippon Carbon.<br />

Les trois sociétés prévoient que la de mande<br />

en CMC (composites à matrices céramiques)<br />

décuple au cours de la prochaine<br />

décennie. Le moteur Leap est le dernier<br />

moteur en cours de développement pour<br />

CFM International, co-entreprise appartenant<br />

à parts égales à GE et Snecma (groupe<br />

Safran), pour la prochaine génération des<br />

court-moyen courriers, notamment le<br />

Comac C919, l’Airbus A320neo et le<br />

Boeing 737 MAX. Les composants du<br />

moteur Leap intégreront des CMC ; la<br />

demande est d’ailleurs montée en flèche<br />

pour atteindre 3 300 moteurs Leap pour<br />

les trois programmes concernés. GE et<br />

Safran continuent leurs recherches sur les<br />

CMC pour trouver d’autres applications<br />

pour les moteurs ●<br />

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Solutions<br />

Tour d’horizon des technologies<br />

d’ingénierie pour bancs d’essais<br />

DR<br />

Les bancs d’essais ont recours à des solutions et des technologies de<br />

plus en plus avancées en matière d’ingénierie. Pour entamer ce dossier,<br />

la rédaction d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> a sélectionné pour vous quelques<br />

systèmes et des mises en applications au sein de laboratoires de tests<br />

et d’essais industriels.<br />

Implantée à Marignier (Haute Savoie), au<br />

coeur de la vallée de l’Arve, R-Tech a<br />

installé un système de contrôle de conformité<br />

des panneaux de portes de voiture<br />

de la Peugeot 508. Ces panneaux de<br />

portes sont fabriqués sur des lignes semiautomatiques.<br />

Pour une voiture donnée,<br />

trois opérateurs sont affectés sur quatre<br />

lignes différentes. Ils assemblent des<br />

éléments qui seront ensuite soudés. Les<br />

quatre portes avant et arrière sont ainsi<br />

assemblées selon vingt-qautre options<br />

différentes. Les éléments montés sont les<br />

poignées, médaillons, les boutons lèvevitre,<br />

les mousses de haut-parleur, les<br />

tissus, les TEP ou encore les cuirs, le tout<br />

étant recouvert par un film plastique de<br />

protection. Il ne manque alors que l’éclairage<br />

de seuil et le câblage.<br />

Un contrôle de conformité en ligne est<br />

nécessaire, notamment en raison de l’in-<br />

tervention humaine. Le système de vision<br />

s’impose pour des raisons de coûts et de<br />

qualité, mais il est très complexe à mettre<br />

en œuvre. Outre la présence ou l’absence<br />

des différents éléments, il faut avant tout<br />

avoir suffisamment de résolution pour<br />

distinguer les différents revêtements. La<br />

nuance la plus fine étant entre le TEP (faux<br />

cuir) et le cuir naturel. Il faut aussi distinguer<br />

les couleurs et les trames. Face à une<br />

distinction aussi fine, les concurrents de<br />

la société R-Tech ont tous proposé des<br />

offres plus coûteuses s’appuyant sur un<br />

nombre de caméras plus important, soit<br />

trois de chaque côté. « Nous pensions que<br />

nous pouvions nous engager sur le résultat<br />

en intégrant une unique caméra sur<br />

chaque face, explique Nicolas Galmiche,<br />

directeur de R-Tech. Avec Keyence, nous<br />

bénéficions d’une solution unique sur le<br />

marché en termes de résolution et de<br />

vitesse de traitement».<br />

Ce système, c’est la série CV-5000<br />

Edition 2. Dotée d’une résolution de<br />

5 millions de pixels (2 432 x 2050 pixel -<br />

traitement en 61 ms), elle est commandée<br />

par un moteur de traitement d’images<br />

couleur grande vitesse et d’une unité<br />

centrale RISC à grande vitesse tous deux<br />

associés à deux processeurs DSP spécifiques<br />

au traitement des images. La<br />

présence de jours techniques dans la face<br />

de porte ainsi que la présence d’une LED<br />

étaient aussi des points délicats. Pour faciliter<br />

cette détection, R-Tech a conçu un<br />

éclairage spécifique. Les deux faces sont<br />

éclairées successivement, ce qui permet<br />

de détecter les jours plus facilement. Les<br />

images sont ensuite filtrées pour apparaître<br />

en noir et blanc. Enfin, l’éclairage est<br />

éteint, ainsi la LED est facilement isolée.<br />

La détection est ainsi infaillible.<br />

Une table vibrante<br />

hydraulique pour<br />

augmenter le réalisme<br />

des essais automobiles<br />

Moog, un des principaux constructeurs de<br />

produits et de systèmes à hautes performances<br />

pour les essais automobiles et<br />

aéronautiques, a conçu et fabriqué une<br />

table vibrante hydraulique (« Hydraulic<br />

Simulation Table » ou HST) à partir de sa<br />

toute dernière gamme de vérins hydrauliques<br />

dédiés aux bancs d’essais. Cette<br />

table offre davantage de possibilités qu’un<br />

système orthogonal classique, à savoir une<br />

table mue par des vérins montés sur sa<br />

base et sur ses côtés. La table vibrante de<br />

Moog se présente sous la forme d’un hexapode<br />

composé de deux châssis superposés<br />

en forme de triangle équilatéral et<br />

décalés de 30 degrés. Chaque sommet du<br />

triangle supérieur est relié aux deux<br />

sommets de l’autre triangle situés immédiatement<br />

sous lui, par l’intermédiaire de<br />

vérins Moog à paliers hydrostatiques.<br />

La table vibrante Moog permet d’exciter<br />

une charge inférieure à 680 kg (1,500 lbs)<br />

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DR<br />

jusqu’à une fréquence de 100 Hz. À l’aide<br />

de cette table vibrante de pointe, les constructeurs<br />

automobiles et les laboratoires<br />

d’essais indépendants peuvent reproduire<br />

les conditions réelles de sollicitation de<br />

composants automobiles comme les essieux,<br />

les moteurs, les ensembles de structure ou<br />

d’habillage, les sièges, les ensembles de<br />

colonne de direction, les systèmes de refroidissement,<br />

les cabines de tracteur ou de<br />

camion, ainsi que les systèmes de traitement<br />

des gaz d’échappement (« After<br />

Treatment Systems » ou ATS) pour les<br />

applications lourdes au diesel.<br />

Steve Panter, responsable d’exploitation<br />

du laboratoire d’essais automobiles Exova,<br />

a fait l’acquisition de la HST de Moog en<br />

2011. D’après lui, « lorsqu’une société<br />

procède à une analyse d’essai, elle constate<br />

que beaucoup de dommages se<br />

produisent dans la plage des 50 à 80 Hz.<br />

Avec une table de moindre performance,<br />

les résultats sont souvent limités aux<br />

40 Hz, ce qui fait que tout phénomène<br />

endommageant au-delà de ce point passe<br />

inaperçu. La HST de Moog permet d’inclure<br />

ces événements dans le champ d’application<br />

des essais, ce qui élargit la<br />

pertinence de l’essai. »<br />

Une plateforme<br />

de vérification<br />

pour accélérer<br />

le déploiement<br />

de produits numériques<br />

Cadence Design Systems, leader mondial<br />

dans la conception électronique, a an -<br />

noncé que Panasonic Corporation a mis<br />

DR<br />

en œuvre la plateforme de vérification<br />

Cadence Palladium XP. Celle-ci poursuit le<br />

développement de Cadence et vise à accélérer<br />

la conception de la prochaine génération<br />

de produits grand public numériques<br />

tels que les téléviseurs 3D ou encore les<br />

enregistreurs vidéo. Le Palladium XP<br />

rassemble les possibilités de simulation,<br />

d’accélération et d’émulation dans un seul<br />

environnement. Il permet de vérifier des<br />

systèmes matériel et logiciel. En conséquence,<br />

des clients tels que Panasonic<br />

sont en mesure de vérifier leurs circuits<br />

SOC complexes et de lancer des produits<br />

grand public de qualité supérieure.<br />

Les produits grand public numériques<br />

comme les téléviseurs 3D doivent prendre<br />

en charge simultanément des caractéristiques<br />

avancées telles que l’encodage et<br />

l’affichage multi-canal, la lecture audio en<br />

continu et l’accès à Internet. En outre,<br />

certaines fonctions nécessitent une exécution<br />

logicielle avec intégration étroite entre<br />

le matériel et le logiciel.<br />

Grâce au Palladium XP, Panasonic a été<br />

en mesure d’appliquer des cas de figure<br />

réels afin de tester des fonctions com -<br />

plexes et de vérifier l’intégration matériel/logiciel.<br />

En particulier, la société a pu<br />

brancher un équipement test comprenant<br />

un téléviseur et connecté au système<br />

Palladium XP afin de tester les fonctions<br />

graphiques au niveau de l’application. La<br />

capacité de vérifier ses solutions au niveau<br />

du système donne à Panasonic la certitude<br />

qu’elle peut fournir des solutions de<br />

produits numériques à la pointe de l’industrie,<br />

dans un délai très serré de mise<br />

sur le marché.<br />

Parker<br />

facilite les applications<br />

exigeantes des bancs<br />

de tests<br />

Le leader mondial des technologies et<br />

systèmes de contrôle de mouvement a<br />

présenté sa nouvelle gamme de moteur<br />

synchrone haute vitesse. Ces moteurs de<br />

la série MGV sont des solutions d’entraînement<br />

direct et spécialement conçues<br />

pour les applications nécessitant des vitesses<br />

de rotation élevées et des inerties<br />

faibles. Les MGV sont des servomoteurs<br />

synchrones à aimants permanents intégrés<br />

dans une carcasse refroidie par eau<br />

ce qui permet un fonctionnement silencieux<br />

et une grande compacité. De nombreux<br />

bobinages sont disponibles en<br />

standard permettant d’obtenir les caractéristiques<br />

de couple et de vitesse souhaitées<br />

pour des puissances allant jusqu’à<br />

230 kW.<br />

Ces appareils sont utilisés dans le domaine<br />

des bancs d’essais de caractérisation, de<br />

contrôle ou d’endurance de composants<br />

automobiles ou aéronautiques (démarreurs,<br />

différentiels, pompes, alternateurs,<br />

boites de vitesses…). L’inertie très faible<br />

du moteur est en rapport avec les inerties<br />

des éléments à tester (pas de compensation<br />

d’inertie). Grâce à la possibilité de<br />

générer des cycles de fonctionnement à<br />

réponse rapide, les moteurs MGV répondent<br />

à différents besoins de simulation :<br />

simulation de vitesses en cycle urbain ou<br />

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DR<br />

courses automobile, simulation d’acyclisme<br />

de vitesse d’un moteur à explosion, etc.<br />

Associés aux variateurs Parker, la configuration<br />

AFE réduit les harmoniques<br />

suivant la norme IEEE519 ( THD < 3%) et<br />

permet une régénération d’énergie vers le<br />

réseau par un courant quasi-sinusoïdal.<br />

De plus, les moteurs MGV exploitent le<br />

principe de défluxage, permettant d’obtenir<br />

à la fois un couple élevé à basse<br />

vitesse et un fonctionnement à puissance<br />

constante à partir d’une vitesse de base<br />

donnée. Ceci évite un « surdimensionnement<br />

» du variateur. En fonction des vitesses<br />

maximales, des charges et de la<br />

durée de vie demandées, les moteurs de<br />

la série MGV peuvent être équipés de<br />

roulements à billes acier, billes céramiques<br />

(hybride), ou céramique avec acier<br />

haute résistance (X life) pour atteindre des<br />

vitesses plus importantes.<br />

et à son usine de fabrication. Ce site –<br />

BMW Rosslyn – est implanté à Pretoria,<br />

en Afrique du Sud.<br />

Le géant de la construction automobile a<br />

équipé le service du contrôle de la qualité<br />

de son site de production de la BMW série<br />

3 d’un système de mesure par palpage<br />

sans bras Handyprobe. C’est à Wenzel<br />

Metromec, une entreprise suisse connue<br />

pour ses logiciels d’inspection, qu’est<br />

revenue la tâche de développer une interface<br />

entre le Handyprobe et son logiciel<br />

d’inspection Metrosoft CM. En utilisant<br />

cette nouvelle passerelle, BMW a été en<br />

mesure de conserver ses programmes<br />

d’inspection Metrosoft CM existants et de<br />

continuer d’en utiliser les fonctionnalités<br />

d’inspection tout en améliorant ses processus<br />

grâce à la technologie TRUaccuracyMC<br />

de Creaform qui produit des résultats quels<br />

que soient les conditions de l’environnement<br />

ou le niveau de vibrations.<br />

« Un argument important qui a fait pencher<br />

la balance en notre faveur, c’est le fait que<br />

BMW avait la possibilité de tirer avantage<br />

de l’exactitude accrue, du processus de<br />

mesure rapide et de la fonction d’alignement<br />

automatique du Handyprobe sans<br />

avoir à former l’ensemble de son personnel<br />

sur l’utilisation d’un nouveau logiciel », a<br />

précisé Jean-François Larue, directeur de<br />

produit Handyprobe. Marcel Lenherr, directeur<br />

général de Metromec, a quant à lui<br />

indiqué que « Metrosoft CM est un logiciel<br />

de métrologie très perfectionné, qui offre un<br />

large éventail de fonctionnalités avancées.<br />

Pour un constructeur automobile comme<br />

BMW, il est crucial de pouvoir utiliser différentes<br />

marques et types d’appareils de<br />

mesure avec le logiciel. C’est pourquoi la<br />

CMM portable Handyprobe de Creaform s’intègre<br />

si bien à la gamme de technologies<br />

supportées par Metrosoft CM. »<br />

Olivier Guillon<br />

BMW intègre un système<br />

de palpage sans bras<br />

dans une de ses usines<br />

BMW a fait appel à la société canadienne<br />

Creaform (spécialisée dans les technologies<br />

de mesure optique portable 3D) pour<br />

intégrer un système de palpage portable<br />

et sans bras Handyprobe à son processus<br />

DR<br />

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Éoliennes<br />

Mise en service du banc d’essai<br />

« Astraios » pour les roulements<br />

de grande dimension<br />

DR<br />

Après moins de deux années de conception et de réalisation, le groupe<br />

Schaeffler a mis en service sur le site de Schweinfurt à la fin novembre<br />

dernier le plus grand banc d’essai pour les roulements de grande dimension,<br />

mais aussi l’un des plus performants. Sur cette installation, des roulements<br />

d’un poids allant jusqu’à 15 tonnes et d’un diamètre extérieur<br />

maximal de 3,5 mètres (tels que ceux utilisés dans les éoliennes) peuvent<br />

être testés à l’aide d’un vaste programme de simulation dans des conditions<br />

proches de la réalité.<br />

Avec un coût de l’ordre de sept millions<br />

d’euros, le banc d’essai mis au point par<br />

Schaeffler pour les roulements de grande<br />

dimension se révèle être un investissement<br />

déterminant pour la poursuite du<br />

développement des énergies renouvelables<br />

et pour le centre de développement<br />

de Schweinfurt. En premier lieu, le nouveau<br />

banc d’essai va être utilisé pour tester les<br />

roulements de rotor des éoliennes de la<br />

classe des multi-mégawatts et devrait<br />

déboucher sur une meilleure compréhension<br />

du système complet, des facteurs d’in-<br />

fluence et de leur interaction au niveau de<br />

la chaîne cinématique des éoliennes. Les<br />

roulements qui en résulteront, se caractériseront<br />

par un frottement moindre et un<br />

dimensionnement plus fiable.<br />

Parallèlement, les essais vont donner<br />

des indications et des recommandations<br />

pour le fonctionnement et la maintenance<br />

de l’installation ainsi que pour une<br />

construction adjacente optimale. Le banc<br />

d’essai a pour nom « Astraios », un titan de<br />

la mythologie grecque et père des quatre<br />

dieux des vents.<br />

Se préparer<br />

aux opportunités liées<br />

au bouleversement<br />

des énergies<br />

Pour Maria-Elisabeth Schaeffler, propriétaire<br />

du groupe Schaeffler, ce banc d’essai<br />

est déterminant pour les grandes tâches<br />

à venir de même que pour façonner les<br />

valeurs de l’entreprise telles que « la capacité<br />

d’innovation et l’esprit de pionnier, de<br />

productivité, de respect de la qualité et<br />

la fidélité au site ».<br />

Dans son allocution de bienvenue, Maria-<br />

Elisabeth Schaeffler a mis en avant les<br />

opportunités créées par les bouleversements<br />

énergétiques pour la construction<br />

de machines et d’installations. « Le banc<br />

d’essai pour les roulements de grande<br />

dimension est pour Schaeffler un pas<br />

déterminant pour continuer à renforcer<br />

notre stratégie de croissance dans le<br />

domaine des énergies renouvelables »,<br />

a-t-elle expliqué.<br />

De son côté, le Dr. Anja Weisgerber, notamment<br />

membre du comité de l’environnement<br />

au sein du parlement européen, a<br />

souligné la position technologique de<br />

pointe de Schaeffler dans l’éolien et ajouté<br />

que la mission principale des politiciens<br />

est de promouvoir la recherche et le développement<br />

des énergies renouvelables et<br />

des technologies de stockage, ainsi que<br />

l’expansion du réseau d’infrastructures,<br />

même au-delà des frontières nationales.<br />

L’entreprise planifie, construit, finance et<br />

exploite des éoliennes et a érigé près d’un<br />

millier éoliennes onshore.<br />

Le domaine offshore dans la mer du Nord<br />

(coté Allemagne) représente le plus grand<br />

potentiel de croissance. « Cette technologie<br />

nécessite tout particulièrement une<br />

fiabilité technique absolue ».<br />

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Chacun dispose d’un potentiel de charge<br />

de 1.5 méganewton pour la simulation de<br />

la charge axiale statique ainsi que des<br />

moments dynamiques dus à l’inclinaison<br />

et à la giration.<br />

Cette inclinaison et cette giration sont<br />

comparables à une tête que l’on lève ou<br />

baisse en même temps qu’elle tourne.<br />

Des sollicitations<br />

complexes<br />

pour les éoliennes<br />

DR<br />

Jürgen M. Geißinger, président du comité<br />

directeur de Schaeffler AG, voit dans cette<br />

opération l’opportunité pour l’entreprise<br />

de se préparer aux exigences globales des<br />

énergies renouvelables grâce à ses pro -<br />

duits et à un positionnement désormais<br />

orienté vers les marchés émergeants.<br />

« Parallèlement à l’énergie éolienne, l’éner -<br />

gie solaire ainsi que les énergies marémotrices<br />

et houlomotrices gagnent en<br />

importance. Nos solutions contribuent<br />

fortement à la rentabilité et à la fiabilité<br />

de ces nouvelles technologies », expliquait<br />

le Dr. Geißinger.<br />

Un principe de<br />

fonctionnement appliqué à<br />

des roulements de grande<br />

dimension<br />

Le banc d’essai simule, au plus près de la<br />

réalité, les charges statiques et dynamiques<br />

ainsi que les moments qui s’exercent<br />

sur les roulements du rotor et sur les<br />

couronnes d’orientation. Toutes les<br />

conceptions de roulements de rotor pour<br />

éoliennes d’une puissance allant jusqu’à<br />

six mégawatts peuvent ainsi être testées.<br />

Les analyses fonctionnelles fournissent<br />

des renseignements sur la cinématique du<br />

roulement, sa température et son comportement<br />

au frottement, sur les contraintes<br />

et les déformations. Les données nécessaires<br />

à cette analyse sont recueillies au<br />

travers de plus de 300 capteurs fixés sur<br />

et à l’intérieur des roulements. Le composant<br />

le plus important du banc est le<br />

châssis reprenant les charges. Quatre<br />

vérins hydrauliques asservis radiaux et<br />

quatre axiaux y sont fixés. Ils génèrent les<br />

charges et moments réels qui s’exercent<br />

sur une éolienne. Les vérins radiaux simulent<br />

la masse d’un moyeu de rotor avec<br />

ses pales; les vérins axiaux génèrent les<br />

charges dues au vent.<br />

Dans les grandes installations, le rotor<br />

et le moyeu peuvent peser plus de<br />

100 tonnes. Cette masse s’exerce sur le<br />

roulement et génère une charge radiale<br />

statique ainsi que les couples de basculement<br />

statiques. Les quatre vérins radiaux<br />

sont dimensionnés en conséquence.<br />

Chaque vérin peut exercer une charge<br />

maximale d’un méga newton correspondant<br />

à une masse de 100 tonnes. Les<br />

vérins axiaux sont encore plus puissants.<br />

Par l’intermédiaire de la chaîne cinématique<br />

et de ses trains planétaires, diverses<br />

vitesses de vent peuvent être simulées.<br />

Les vitesses typiques se situent entre<br />

quatre et vingt tours par minute. Néanmoins,<br />

des vitesses nettement plus<br />

élevées sont possibles. Le châssis support<br />

représente la liaison avec la gondole de<br />

l’éolienne. Il est bien connu que le vent est<br />

rarement constant en intensité et en direction.<br />

Il agit avec une intensité variable et<br />

à divers endroits de l’éolienne. S’il agit<br />

en haut ou en bas des pales du rotor, il<br />

provoque un moment dynamique de<br />

basculement. Si le vent tourne ou souffle<br />

plus fort par le coté, apparait en plus un<br />

moment dynamique de giration.<br />

Les éoliennes sont soumises à des sollicitations<br />

particulièrement complexes du<br />

fait de conditions de vent qui varient constamment.<br />

Une tâche herculéenne non<br />

seulement pour le banc d’essai et les huit<br />

vérins qui simulent en interaction toutes<br />

les charges et moments réels, mais également<br />

pour Sara qui assure l’asservis -<br />

sement automatique des nombreux<br />

paramètres de mesure, de régulation et<br />

de pilotage. Sara signifie « Schaeffler Automation<br />

System for Research & Development<br />

Applications » et détermine les<br />

valeurs de consigne en fonction des<br />

charges dues au vent, asservit les servocommandes<br />

à dynamique élevée des<br />

vérins, pilote et régule toutes les unités,<br />

veille à la mesure et à l’enregistrement de<br />

toutes les données. Ce système capable<br />

de recueillir les mesures télémétriques<br />

provenant du roulement, visualise toutes<br />

les valeurs recommandées, effectives et<br />

limites, exploite les valeurs mesurées et<br />

établit le procès verbal ●<br />

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La Vie de l’ASTE et du GAMAC<br />

Compte rendu de la troisième<br />

journée thématique organisée<br />

par l’ASTE au CEA-CESTA<br />

Le mercredi 07 mars 2011, le CEA-Cesta implanté au Barp en Aquitaine<br />

a accueilli l’ASTE pour sa troisième journée thématique 2011 consacrée<br />

à la durée de vie des matériels.<br />

Après une présentation des activités du<br />

CEA- Cesta par Jeanne Garat et une<br />

présentation des activités de l'ASTE par<br />

Bernard Colomies (vice-président), Antonio<br />

Cosculluela a fait une présentation sur la<br />

méthodologie utilisée au CEA pour la<br />

garantie par la simulation numérique de<br />

l’intégrité mécanique des structures basée<br />

sur l’exemple des conteneurs.<br />

Dans le cadre de cette démarche les<br />

essais sont moins nombreux mais mieux<br />

instrumentés et permettent de valider<br />

partiellement les modèles numériques<br />

utilisés pour prévoir le comportement des<br />

matériaux et structures.<br />

Ensuite Lambert Pierrat (LJ-Consulting),<br />

fort de ces nombreuses années d’expérience<br />

dans le domaine nous a présenté<br />

une vision très complète de l’utilisation<br />

des modèles physiques de dégradation qui<br />

conduisent à l’estimation probabiliste de<br />

la durée de vie sur les composants électroniques.<br />

Cette synthèse, très difficile et courageuse<br />

à faire en ½ heure a suscité de nombreux<br />

échanges fort intéressants.<br />

Après une courte pause, Guillaume Huchet<br />

et Fabien Pilon (CEA LR) ont présenté la<br />

démarche visant à établir des programmes<br />

de vieillissement en environnement sur les<br />

matériaux utilisés par le CEA. Cette dé -<br />

marche permet d’établir des modèles de<br />

prévision de durée de vie en fonction du<br />

profil de vie.<br />

Le dernier exposé technique, réalisé par<br />

Alexis Repellin (EADS-Astrium), concerne<br />

une application industrielle de la détermination<br />

de la tolérance au dommage sur une<br />

structure du lanceur en composite. Cet<br />

exposé présente aussi la réalisation d’essai<br />

sur échelle réduite et la qualification par<br />

calcul de l’équipement à l’échelle 1.<br />

Ensuite, Jean Lajzerrowicz a réussi à nous<br />

présenter de façon synthétique (15 min)<br />

et imagée, l’objectif et le principe de fonctionnement<br />

du Laser Méga Joules.<br />

La cinquantaine de participants a ensuite<br />

partagé un déjeuner propice aux échanges<br />

et prises de contacts avant de visiter les<br />

installations du CEA. Le directeur du CEA,<br />

Jean-Pierre Giannini, nous a fait l’honneur<br />

de partager le repas et nous l’avons<br />

remercié de l’accueil et de l’organisation<br />

qui a contribué à la réussite totale de<br />

cette journée.<br />

Un groupe a visité les moyens d’essais<br />

dédiés à simuler l’environnement normal<br />

(grande centrifugeuse, moyens thermiques,<br />

moyens mécaniques) et un autre<br />

groupe a visité les moyens disposés sur le<br />

Terrain d’Expérimentations Extérieur du<br />

CEA (TEE) de Lugos, dédiés à simuler l’environnement<br />

accidentel (canon, tours de<br />

chutes, moyen d’incendie..). Comme le<br />

soulignait un participant : “il faut voir cela<br />

au moins une fois dans sa vie...”.<br />

Après un rapide débriefing, les visiteurs<br />

sont partis satisfaits ainsi que l’a démontré<br />

l’enquête de satisfaction ●<br />

DR<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4 1


Formations professionnelles 2012<br />

Modules de formation<br />

« intra-entreprise »<br />

• Les modules de formation qui ne comportent<br />

pas de section « travaux pratiques » peuvent<br />

être organisés au sein de votre entreprise, à<br />

partir de six personnes par session,<br />

• Les modules comportant des travaux pratiques<br />

pourront, le cas échant, être proposés en<br />

version « intra-entreprise » mais devront obligatoirement<br />

être adaptés aux moyens d’essais<br />

disponibles dans votre entreprise,<br />

• Vous pourrez mieux cibler la formation de vos<br />

personnels en demandant à l’intervenant ASTE<br />

de mieux la centrer sur vos besoins spécifiques,<br />

• Vous économiserez le temps de voyage, les<br />

frais de voyage, d’hébergement et de repas<br />

(hors session) que vos personnels exposeraient<br />

dans le cadre d’une formation classique.<br />

Un nouveau thème Mesure en 2012<br />

Un nouveau thème « Mesure » est proposé en 2012.<br />

Ce thème intègre 3 modules dont un nouveau sur<br />

les bonnes pratiques de la mesure :<br />

• Collage des jauges, analyse des résultats et de<br />

leur qualité<br />

• Concevoir, réaliser, exploiter une campagne de<br />

mesures<br />

• Bonne pratique des mesures<br />

Objectifs de la formation ASTE<br />

Par son approche originale centrée sur les « essais,<br />

les mesures et la simulation des environnements<br />

rencontrés par vos produits au cours de leur cycle<br />

de vie », la formation ASTE vous permet d’optimiser<br />

vos processus de mise en œuvre de produits, donc<br />

le binôme « Coût/Qualité ».<br />

Selon le module choisi, la formation ASTE s’adresse<br />

à vos expérimentateurs, techniciens, ingénieurs et<br />

scientifiques impliqués dans les métiers suivants :<br />

• Spécifications et conception de produits, bureaux<br />

d’études, recherche et développement,<br />

• Technologie et matériaux, achats, contrôles,<br />

mesures et métrologie, production,<br />

• Modélisation et simulation d’essais, conduite<br />

des essais de validation, essais SAV,<br />

• Qualité, assurance-qualité, certification, accréditation,<br />

maîtrise des risques,<br />

• Ingénieurs-conseils, expertises techniques.<br />

Elle intègre les dernières techniques d’essais, de<br />

mesures, de modélisation et de simulation d’essais<br />

d’environnements disponibles sur le marché<br />

et utilisées par les experts qui animent nos modules<br />

de formation. Notre indépendance vis-à- vis des<br />

fournisseurs et la mise à niveau des connaissances<br />

au cours de nos stages sont les garants du meilleur<br />

choix possible pour répondre à vos besoins spécifiques<br />

de formation.<br />

Contact<br />

ASTE<br />

9-11, rue Benoît Malon – 92150 Suresnes – Tél. : 01 42 66 58 29 – Fax : 01 42 66 12 06 – info@aste.asso.fr – www.aste.asso.fr<br />

E S S A I S & S I M U L A T I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4 2


Entretien<br />

Daniel Goulet, responsable de la stratégie<br />

de test chez Thales<br />

Spécialiste des essais aggravés, Daniel Goulet a coordonné pour les lecteurs<br />

du magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> un dossier particulièrement riche et<br />

complet sur une technique efficace mais pas toujours bien comprise des<br />

industriels. Voici quelques éléments de réponse aux interrogations des<br />

lecteurs, notamment sur l’intérêt de ce type d’essais et son avenir dans<br />

le paysage industriel.<br />

Curriculum vitae<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> : Daniel Goulet,<br />

qui êtes-vous et quel est votre parcours ?<br />

Daniel Goulet : Avant tout, je suis un<br />

électronicien passionné à la fois par la<br />

technique et l’électronique.<br />

Une fois mon diplôme d’ingénieur Électronique<br />

en poche, j’ai intégré une PME<br />

spécialisée dans l’étude et la conception<br />

de matériel de radio-communication. Plus<br />

concrètement, j’ai participé à la migration<br />

de ces technologies au sein des bateaux<br />

de plaisance qui, dès lors, n’avaient plus<br />

besoin de passer par un standardiste pour<br />

être mis en contact avec l’extérieur. Grâce<br />

à cette technologie de radio-communication,<br />

les marins et les particuliers à bord<br />

d’un bateau de plaisance pouvaient<br />

appeler quelqu’un directement. J’ai ensuite<br />

rejoint Thomson, toujours dans ce même<br />

domaine mais plus précisément dans la<br />

fabrication d’émetteurs et de récepteurs.<br />

Puis Thomson est devenu Thales ; je suis<br />

toujours resté fidèle à l’entreprise en<br />

oscillant entre la conception et la production<br />

de produits. De même, ces métiers<br />

pouvaient concer ner tantôt le civil, tantôt<br />

le militaire. J’ai donc au cours de ma<br />

carrière acquis de nombreuses qualifications,<br />

tant en termes de taille que de<br />

nature de solutions, me donnant ainsi une<br />

vision de toutes les facettes du métier en<br />

fonctionnel et en opérationnel. À ce titre,<br />

j’ai œuvré quelques temps comme directeur<br />

industriel d’un des centres de production<br />

Thales. C’est en 2002 que l’on m’a<br />

demandé de travailler sur la maturité des<br />

produits et c’est ce qui m’a fait découvrir<br />

les essais aggravés.<br />

De quoi s’agit-il exactement ?<br />

Les essais aggravés se définissent<br />

comme une technique qui aide à attein -<br />

dre un niveau de fiabilité opérationnelle<br />

dès la conception du pro duit ; en d’autres<br />

termes, faire en sorte que dès sa<br />

livraison, le produit soit irréprochable.<br />

Auparavant, au moment de sa sortie, un<br />

produit pouvait présenter des problèmes,<br />

des petits défauts, certes mineurs mais<br />

qui nécessitaient des modifications à effectuer<br />

durant la phase de convergence<br />

destinée à réparer les erreurs constatées.<br />

Désormais, c’est en conception que l’on<br />

prend en compte ces erreurs et qu’on les<br />

corrige de manière à sortir sur le marché<br />

un produit sans aucun défaut.<br />

Cette technique est récente en Europe<br />

mais pas aux États-Unis ; celle-ci a bien<br />

percé notamment dans l’informatique :<br />

on se souvient par exemple de l’expérience<br />

de HP au sujet d’une imprimante<br />

qui, la veille de son lancement en Europe,<br />

s’était révélée imparfaite. Mais, pour la<br />

France, la méthode s’est surtout illustrée<br />

au départ dans l’industrie aéronautique ;<br />

c’est aux États-Unis cependant que ce<br />

concept et les premiers outils sont nés et<br />

se sont développés dans les années 90<br />

en raison du fait que de nombreuses<br />

entreprises sous-traitantes et des fournisseurs<br />

américains travaillaient pour les<br />

deux grands donneurs d’ordres, à savoir<br />

Airbus et Boeing.<br />

Nous avons dû, à notre tour, adopter des<br />

techniques de maturité de produits parmi<br />

lesquelles les essais aggravés.<br />

DR<br />

Daniel Goulet<br />

58 ans<br />

Responsable "Stratégie de Test" et<br />

"Maturité Produits" pour la Division<br />

Aérospace de Thales<br />

Diplôme d'ingénieur électronique<br />

en 1976<br />

Parcours professionnel :<br />

Concepteur de matériel de radio<br />

communication 1979-80<br />

Entre chez Thomson Cholet 1980 :<br />

divers postes en tant qu'ingénieur<br />

conception, responsable service test<br />

automatique, responsable service<br />

essais et responsable service conception<br />

matériel Guerre électronique<br />

jusqu'en 1992<br />

Fonctions corporates chez Thomson<br />

1992-95<br />

Responsable industriel sur divers sites<br />

de Thomson 1995-99<br />

Directeur industriel chez Sextant<br />

Vendome 1999<br />

Fonction Corparate « Politique de test<br />

et maturité produits »<br />

Contribution aux publications<br />

suivantes :<br />

BNAE : mise en œuvre des essais<br />

aggravés<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4 3


En quoi consiste cette technique et<br />

comment l’avez-vous mise en place ?<br />

Au début, et moi le premier, nous étions<br />

particulièrement sceptiques sur cette<br />

approche. La raison de notre réticence<br />

trouve ses origines dans notre culture européenne<br />

qui a souvent pour défaut de<br />

vouloir tout expliquer et de remettre en<br />

question toute décision innovante.<br />

Il nous a fallu du temps pour bien com -<br />

prendre l’intérêt et la philosophie des<br />

essais aggravés. Mais les résultats des<br />

essais effectués sur des pilotes nous ont<br />

convaincus. Maintenant, je recommande<br />

vivement cet outil à condition de savoir<br />

bien l’utiliser ; c’est-à-dire qu’il faut pratiquer<br />

ce type d’essais en ayant pleinement<br />

conscience qu’il est destiné à mettre en<br />

évidence les faiblesses d’un produit. Or<br />

bon nombre d’industriels ont considéré<br />

que les essais aggravés (déjà très coûteux)<br />

ne leur ont servi à rien dans la mesure où<br />

ils n’ont pas accepté de voir remise en<br />

cause leur solution ou leur technologie,<br />

souvent le fruit de plusieurs années de<br />

recherche. Or c’est précisément à ça qu’ils<br />

servent : être capable de déceler les<br />

faiblesses d‘un produit en le menant à<br />

bout, en connaître ses limites même si<br />

celles-ci dépassent les spécifications<br />

vendues. Le but ici n’est pas de vérifier<br />

que le produit « tient » ses spécifications,<br />

mais de voir s’il n’y a pas quelque chose<br />

(une faiblesse) qui pourrait faire qu’il ne<br />

les tienne plus à un moment donné. Par<br />

exemple ; un appareil-photo numérique ne<br />

doit pas être utilisé dans des températures<br />

négatives. Pourtant, en réalité, personne<br />

n’aimerait voir son appareil tomber en<br />

panne dès que le thermomètre affiche zéro<br />

degré. Les essais aggravés servent donc<br />

à mettre en avant les faiblesses lors de<br />

la conception, pour en avoir connaissance<br />

au lieu de les découvrir par la suite et<br />

décider si nécessaire de les corriger, mais<br />

aussi, lors de la phase de production pour<br />

trouver les défauts de jeunesse et les<br />

éliminer. Dans ce cas, il s’agit d’un « Super<br />

déverminage ».<br />

Aujourd’hui, quelles sont les pers -<br />

pectives de ce marché ?<br />

Les essais aggravés ont conquis une partie<br />

du marché et continuent de séduire de<br />

plus en plus de secteurs d’activité. Tout<br />

est parti des États-Unis et du secteur aéronautique,<br />

mais les essais aggravés ont<br />

ensuite touché le grand public avec l’informatique<br />

et des sociétés comme Dell,<br />

HP, Cisco ou Apple. Naturellement tout le<br />

secteur Automobile utilise les essais<br />

aggravés, on peut citer Ford et General<br />

Motors par exemple. L’Europe était à la<br />

traîne mais le Vieux Continent s’est<br />

rattrapé dans cette dernière décennie.<br />

D’autres secteurs utilisent désormais cette<br />

technique à commencer par l’horlogerie,<br />

l’électronique et l’électromécanique pour<br />

les moteurs de machines à commande<br />

numérique par exemple. L’Asie est également<br />

devenue un très gros utilisateur des<br />

essais aggravés.<br />

Pour l’heure, en Europe, ce type d’essais<br />

n’en est qu’à sa phase de démarrage car<br />

il n’est pour l’instant utilisé que par des<br />

grands comptes. L’étape 2 sera de les<br />

réaliser au sein des fabricants de sousensembles<br />

et des sous-traitants ; ce sera<br />

d’ailleurs, à mon sens, une exigence croissante<br />

de la part des grands donneurs d’ordres<br />

car ces opérations coûteuses sont<br />

toutefois moins onéreuses si on les<br />

applique plus en amont dans la réalisation<br />

des constituants des produits.<br />

C’est ce que l’on note déjà aux États-Unis<br />

et en Asie, au début, les essais aggravés<br />

étaient mis en oeuvre par les intégrateurs<br />

au niveau final, maintenant, ils sont<br />

réalisés par les équipementiers sur les<br />

sous ensembles.Une autre tendance très<br />

intéressante concerne la production et<br />

nous vient d’Asie. Le terrible séisme qu’a<br />

connu le Japon l’an dernier a vu émerger<br />

de nou velles applications : les essais<br />

aggravés ont en effet permis à de nom -<br />

breuses sociétés et en un temps record<br />

(quelques semaines seulement) de revalider<br />

la fabrication des usines alors<br />

détruites pour produire ailleurs, sur d’autres<br />

sites et ce avec un même niveau<br />

de qualité.<br />

Il faut voir la technique d’essais aggravés<br />

comme un outil permettant de bien<br />

connaitre les limites (faiblesses) d’un<br />

produit. Tout produit a des limites, certains<br />

sont des défauts qu’il convient de corriger,<br />

d’autres sont des limites par exemples<br />

technologiques qu’il faut connaitre pour<br />

pouvoir vivre avec ●<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

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Dossier<br />

Préface<br />

Les essais aggravés !<br />

Les « essais aggravés » ; cette notion est relativement récente en Europe. Le nom, luimême,<br />

n’est pas très « sexy » et pas assez explicite pour que chacun puisse s’y retrouver<br />

et savoir de quoi il retourne.<br />

Et pourtant :<br />

• Les « essais aggravés » concernent de nombreux secteurs de l’industrie<br />

• Les « essais aggravés » apportent une forte contribution tout au long du cycle de vie<br />

des produits (développement, production, maintenance)<br />

De nouvelles applications ont été imaginées en réponse à des problématiques de transferts<br />

ou à la qualification de sources de production de remplacement suite par exemple<br />

au récent séisme au Japon.<br />

Il demeure beaucoup de confusion autour des « essais aggravés ». Le but de ce numéro<br />

spécial « <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> » est de dresser un point complet suivant cet ordre :<br />

• rappel sur ce que sont les « essais aggravés »<br />

• une Étude de cas « Déverminage des alimentations » évaluant les recommandations<br />

IPC 9592A<br />

• application industrielle des essais aggravés à l’électronique médicale<br />

Nous vous souhaitons une bonne lecture et vous invitons à nous rejoindre à l'ASTE<br />

pour partager ces travaux.<br />

Daniel Goulet<br />

DR<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4 5


Dossier<br />

Définitions<br />

Les essais aggravés :<br />

Pourquoi, comment ?<br />

Introduction<br />

Pour élaborer ce numéro spécial, j’ai<br />

recherché ce qui avait été publié et ai<br />

redécouvert un article de mai 2002 dans<br />

la revue « <strong>Essais</strong> Industriels » de l’ASTE :<br />

« essais aggravés : faut il aller au-delà<br />

du réel ? »<br />

À l’époque, cette technique d’essais<br />

aggra vés en était juste à son introduction<br />

en Europe et nous étions nombreux à<br />

nous poser des questions du genre (je<br />

cite des extraits de l’article de 2002) :<br />

« Cela vaut-il vraiment le coup d’amener<br />

mon produit à la rupture dans des conditions<br />

qu’il ne rencontrera jamais au cours<br />

de sa vie ? ». Les réponses restaient assez<br />

évasives et les spécialistes avouaient :<br />

« le sujet est en pleine évolution, on n’a<br />

pas réponse à tout ».<br />

Comment dans ces conditions avoir envie<br />

d’essayer ? Aujourd’hui, nous n’avons<br />

toujours pas « réponse à tout », mais les<br />

presque dix années d’expérience nous ont<br />

fait énormément progresser dans la<br />

compréhension des « essais aggravés ». Ils<br />

ont été et continuent d’être utilisés tous<br />

les jours avec succès dans de nombreux<br />

secteurs. Il est également intéressant de<br />

noter que ceux qui faisaient figure de<br />

précurseurs dans les années 80 ou 90,<br />

les utilisent et les recommandent toujours<br />

aujourd’hui. Preuve que « ça marche »<br />

comme il avait été écrit dans l’article de<br />

mai 2002.<br />

Objectifs<br />

des essais aggravés<br />

Le but ultime est d’améliorer et d’atteindre<br />

plus rapidement la maturité d’un produit<br />

par découverte et correction de ses dé -<br />

fauts. Le terme « défauts » englobe les<br />

défauts (ou faiblesses) de conception et<br />

les défauts de jeunesse. Nous reviendrons<br />

ultérieurement sur ces notions de fai -<br />

blesses et défauts de jeunesse.<br />

Toute conception a ses limites. La pire<br />

situation est de ne pas les connaitre et de<br />

les découvrir au fil du temps chez les<br />

clients.<br />

Le but ici est de découvrir ces faiblesses<br />

au moment de la conception du produit,<br />

de se les expliquer et, si possible, de les<br />

corriger.<br />

Les défauts de jeunesse existent (tout<br />

comme chez l’homme !). Ces défauts ne<br />

sont pas liés à la définition du produit, mais<br />

à sa réalisation. Ils doivent être détectés<br />

et éliminés avant la livraison aux clients.<br />

Définition<br />

des <strong>Essais</strong> Aggravés<br />

« essais aggravés » est le terme qui a été<br />

choisi en traduction de l’appellation d’origine<br />

US : Highly Accelerated Tests. En fait,<br />

la vraie traduction aurait été : essais hautement<br />

accélérés. Pour simplifier, ils ont été<br />

appelés « essais aggravés ».<br />

Cette traduction approximative n’est pas<br />

sans incidences :<br />

• Le terme « essais aggravés » n’est pas<br />

très flatteur, ni vendeur. Aggraver les<br />

tests n’est pas « joli » et pourquoi un<br />

concepteur qui a déjà du mal à tenir ses<br />

spécifications, accepterait le principe<br />

d’aggraver ses essais ?<br />

• Le vocable « Highly Accelerated Tests »<br />

fait immédiatement penser aux « essais<br />

accélérés » et ajoute à la confusion entre<br />

les essais accélérés et les essais<br />

aggravés. Ces deux catégories d’essais<br />

(accélérés et aggravés) ont des objectifs<br />

clairement différents.<br />

<strong>Essais</strong> accélérés : Essai visant à prédire le<br />

comportement et/ou la durée de vie d’un<br />

produit dans ses conditions d’utilisation<br />

opérationnelle, en le soumettant à des<br />

contraintes plus sévères que les valeurs<br />

attendues au cours de son profil de vie…<br />

Ces essais font partie des ALT (pour Accelerated<br />

Life Tests)<br />

<strong>Essais</strong> aggravés : Essai dans lequel le<br />

produit ou certains de ses éléments constitutifs<br />

sont soumis à des contraintes d’environnement<br />

et/ou de fonctionnement<br />

augmentées de façon progressive à des<br />

valeurs bien supérieures aux valeurs spécifiées,<br />

et ce jusqu‘aux limites de fonctionnement<br />

et/ou de destruction du produit<br />

(source BNAe RG 00029).<br />

Pour rajouter un peu plus à cette confusion,<br />

la principale méthodologie d’origine<br />

US mettant en œuvre les <strong>Essais</strong> Aggravés<br />

s’appelle en réalité HALT pour Highly Accelerated<br />

Life Tests et non pas simplement<br />

HAT pour Highly Accelerated Tests.<br />

Ce « L » pour Life a été introduit par l’inventeur<br />

de la méthodologie, il laisse sousentendre<br />

que ce type d’essais a un lien<br />

avec la durée de vie du produit, alors qu’en<br />

fait, il n’en est rien.<br />

Attention donc<br />

aux interprétations !<br />

Impact des « essais aggravés »<br />

sur la conception<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4 6


Dossier<br />

Impact des essais accélérés ALT<br />

Impact des essais aggravés<br />

sur les défauts de jeunesse<br />

Domaines d’application<br />

Lors de l’utilisation de ces méthodologies<br />

aux États-Unis dans les années 80, elles<br />

furent dans un premier temps appliquées<br />

sur des produits aéronautique, automobile<br />

ou informatique.<br />

Par la suite, tous les secteurs de l’électronique<br />

se sont portés candidats (certainement<br />

aussi sous l’impulsion des<br />

donneurs d’ordres et des consultants). On<br />

retrouve des applications en électronique<br />

grand public, en aéronautique, en informatique,<br />

dans l’automobile, le ferroviaire,<br />

le médical, les télécommunications, les<br />

sous ensembles et les composants…<br />

Ces techniques ont également prouvé leur<br />

efficacité sur des matériels électromécaniques<br />

: gyro, moteur, pompes, vannes,<br />

composants automobile, disk drive…<br />

Pourquoi réaliser<br />

des « essais aggravés » ?<br />

La principale utilisation concerne l’amélioration<br />

de la conception des produits.<br />

Les méthodes traditionnelles vérifient que<br />

ce qui a été conçu est conforme aux<br />

exigences.<br />

Les « essais aggravés » vont plus loin en<br />

recherchant la présence de faiblesses qui<br />

pourraient faire que le produit ne tient plus<br />

ses exigences.<br />

Un produit a été conçu, pour fonctionner<br />

correctement dans telles ou telles conditions<br />

; la qualification s’est bien déroulée…<br />

Mais en sera-t-il toujours de même sur les<br />

autres exemplaires réalisés ultérieurement<br />

avec la même définition ? N’y a-t-il pas une<br />

faiblesse de conception qui ferait que telle<br />

exigence ne soit plus remplie ?<br />

Une bonne campagne d’essais aggravés<br />

en conception permet de mettre en<br />

évidence ces faiblesses, de les analyser<br />

et, si nécessaire et si possible, de les<br />

corriger. La définition du produit y gagne<br />

en robustesse. Ces EA (<strong>Essais</strong> Aggravés)<br />

seront appelés HAT en conception (HAT<br />

pour Highly Acceterated Tests) dans la<br />

suite de cet article.<br />

La seconde utilisation des EA concerne<br />

la production et plus précisément l’élimination<br />

des défauts de jeunesse sur les<br />

matériels fabriqués. Cette opération d’élimination<br />

des défauts de jeunesse est habituellement<br />

réalisée par le déverminage (en<br />

anglais ESS pour Environmental Stress<br />

Screening).<br />

Le déverminage par essais aggravés est<br />

plus avantageux car plus efficace que le<br />

déverminage classique. Il sera appelé HA-<br />

ESS (pour Highly Accelerated Environmental<br />

Stress Screening) dans la suite de<br />

cet article.<br />

Une bonne connaissance de la puissance<br />

des essais aggravés par certains utilisateurs<br />

leur a permis de trouver un intérêt<br />

dans d’autres utilisations :<br />

• Pilotage de process par surveillance de<br />

paramètres clés<br />

• Recherche de défauts sur des produits<br />

en retour clients et sur lesquels les tests<br />

habituels n’ont pas permis la localisation<br />

et la compréhension des défauts<br />

(NFF pour No Fault Found)<br />

• Validation de nouvelles sources de fabrication<br />

dans le cadre de transferts (soit<br />

décidés pour des raisons économiques,<br />

soit subits comme à la suite du séisme<br />

au Japon en mars 2011)<br />

En fait, les essais aggravés font partie de<br />

la panoplie d’outils utilisables par les<br />

concepteurs et les industriels. Ils ne se<br />

substituent pas à ceux-ci, ils sont simplement<br />

plus efficaces pour certaines choses<br />

et vont plus loin que les outils traditionnels.<br />

Il convient d’en avoir bien assimilé le<br />

principe pour pouvoir les utiliser au mieux.<br />

Principe<br />

des essais aggravés<br />

Si on reprend la définition officielle des<br />

essais aggravés : « essai dans lequel le<br />

produit ou certains de ses éléments constitutifs<br />

sont soumis à des contraintes d’environnement<br />

et/ou de fonctionnement<br />

augmentées de façon progressive à des<br />

valeurs bien supérieures aux valeurs spécifiées,<br />

et ce jusqu’aux limites de fonctionnement<br />

et/ou de destruction du produit »<br />

(source BNAe RG 00029).<br />

Le produit doit être soumis à des contraintes<br />

augmentées de façon progressive jusqu’à<br />

ce que quelque chose d’anormal apparaisse<br />

(limite de fonctionnement ou de<br />

destruction).<br />

En 2004, j’ai imaginé cette suite d’images<br />

avec une chaîne pour illustrer le principe<br />

global des essais aggravés :<br />

La chaîne représente un produit réalisé<br />

par assemblage de composants (illustrés<br />

par les maillons).<br />

La contrainte, de type mécanique, est<br />

représentée par la traction exercée sur la<br />

chaîne.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 4 7


Dossier<br />

Le produit doit normalement fonctionner<br />

sous certaines contraintes. Il s’agit de ses<br />

marges de conception qui permettent au<br />

produit de fonctionner au-delà et, mal -<br />

heureusement, des faiblesses qui le limitent.<br />

D’où l’importance de connaître<br />

ses faiblesses.<br />

Tous les constituants du produit (les<br />

maillons de la chaîne de notre exemple)<br />

n’ont pas la même robustesse : certains<br />

sont plus faibles que d’autres et ne vont<br />

pas résister de la même manière lors de<br />

l’augmentation de la contrainte.<br />

Les essais aggravés (augmentation pro -<br />

gressive de la traction dans notre exem -<br />

ple) vont permettre de faire apparaître<br />

ces faiblesses.<br />

Les contraintes à appliquer pour réaliser<br />

des essais aggravés doivent être pertinentes<br />

(en type et en niveau) vis-à-vis du produit. Si<br />

dans le cas de la chaîne la traction semblait<br />

pertinente, pour des produits électroniques,<br />

les contraintes sont généralement utilisées<br />

au minimum de la température, des vibrations,<br />

de la tension d’alimentation, de la<br />

charge et quelques fois au minimum de la<br />

fréquence des signaux.<br />

Les essais aggravés permettent de mettre<br />

en évidence deux types de faiblesses :<br />

• Défauts de conception : certains mail -<br />

lons de la chaîne sont beaucoup plus<br />

fins que les autres et ce n’est pas justifié,<br />

il s’agit d’erreurs de conception. Quel -<br />

ques exemples sur des produits : mau -<br />

vais choix ou dimensionnement de<br />

composant, de technologie, de process…<br />

C’est la conception qui amène ces<br />

défauts qui peuvent par la suite se retrouver<br />

dans tous les produits fabriqués<br />

selon cette définition. Ces défauts sont<br />

mis en évidence lors de la campagne<br />

d’essais aggravés HAT en conception.<br />

• Défaut de jeunesse : le maillon est tout<br />

aussi gros que les autres mais il pré -<br />

sente un défaut de réalisation ou a été<br />

endommagé par le process. Quelques<br />

exemples sur des produits : composant<br />

hors spécification, en limite ou fragilisé,<br />

défaut de process de réalisation, câblage<br />

abimé…C’est la réalisation de ce produit<br />

particulier qui a amené le défaut. Ces<br />

défauts sont mis en évidence par l’opération<br />

de déverminage par <strong>Essais</strong><br />

Aggravés HA-ESS.<br />

Le HAT en conception<br />

Le principe :<br />

• Rechercher les faiblesses par l’application<br />

de contraintes augmentées de façon<br />

progressive<br />

• Analyse des pannes<br />

• Actions correctives<br />

• Poursuivre la démarche jusqu’à l’obtention<br />

de limites de fonctionnelles<br />

jugées satisfaisantes.<br />

C’est une démarche itérative qui ne se<br />

limite pas à vérifier que le produit « tient »<br />

ses exigences mais va beaucoup plus loin.<br />

Et c’est là « une difficulté culturelle » pour<br />

faire admettre le HAT en conception. Il ne<br />

s’agit pas de faire des essais permettant<br />

de vérifier le bon fonctionnement d’un<br />

produit (ce qui est fait par les essais « qualification<br />

» et « Design Verification Tests)<br />

mais de rechercher les faiblesses potentielles<br />

(ce qui pourrait faire que le même<br />

produit ne fonctionne plus parce que trop<br />

sensible à un paramètre par exemple).<br />

Le but de ces essais est de trouver ces<br />

faiblesses. Un industriel américain, déjà<br />

utilisateur des essais aggravés dans les<br />

années 80, a en 2005 rebaptisé ces essais<br />

HADT (Highly Accelerated Discovery Tests :<br />

EA) pour découvrir les faiblesses.<br />

Les résultats<br />

• La découverte, très tôt, des faiblesses<br />

de conception, à un moment où la cor -<br />

rection ne s’avère pas encore onéreuse.<br />

Le concepteur reste totalement maître<br />

de l’analyse et de la décision de corriger<br />

(ou non), mais au moins, il a connaissance<br />

de ces faiblesses.<br />

• Pour les faiblesses corrigées et donc<br />

éliminées, la conception s’en trouve<br />

renforcée.<br />

• Constitution d’une base de données<br />

avec pour chaque produit les limites<br />

acceptables par type de contraintes. Ceci<br />

peut ensuite être utilisé pour comparer<br />

les produits entre eux, pour vérifier l’évolution<br />

de la robustesse dans le temps<br />

sur un même type de produit ou des<br />

produits similaires, ou simplement pour<br />

définir les contraintes à appliquer lors<br />

du déverminage en production.<br />

Déverminage HA-ESS<br />

en production<br />

Certains défauts de jeunesse ont besoin<br />

de facteurs particuliers pour se révéler. Il<br />

s’agit des défauts « latents » qui pourraient<br />

devenir des défauts réels et « patents »<br />

chez le client après quelques semaines<br />

d’utilisation. Le déverminage consiste à<br />

appliquer un stress défini sur tous les<br />

produits fabriqués de façon à transformer<br />

les défauts latents en défauts patents<br />

(réels) détectables avant livraison au client.<br />

Les défauts de jeunesse latents sont précipités<br />

et viennent s’ajouter aux défauts<br />

réels qui sont détectés en fin de fabrication<br />

et avant toute livraison aux clients.<br />

Des études et des plans d’expérience ont<br />

montré que le déverminage par essais<br />

aggravés était plus efficace que le déverminage<br />

traditionnel.<br />

Un extrait du Guide de l’ASTE de 2006<br />

explique en effet que, sous l’effet des<br />

contraintes appliquées, les éléments les<br />

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Dossier<br />

plus faibles seront fortement stressés,<br />

allant ainsi jusqu’à transformer ces défauts<br />

latents en défauts patents.<br />

La gaussienne de droite représente la<br />

distribution des produits « sains » et la<br />

gaussienne de gauche (beaucoup plus<br />

petite), représente la distribution des<br />

produits avec défauts latents.<br />

Malheureusement, les niveaux de contraintes<br />

appliquées dans un déverminage classique<br />

ne permettent pas toujours de précipiter<br />

les défauts latents. Il existe statistiquement<br />

une partie représentée par la queue<br />

de la petite gaussienne de gauche qui ne<br />

sera pas précipitée par ce déverminage.<br />

Avec un déverminage par essais aggravés<br />

(HA-ESS), le principe est le même, mais le<br />

fait que les contraintes appliquées sont<br />

plus fortes, la petite Gaussienne de gauche<br />

va se déplacer beaucoup plus, illustrant<br />

ainsi le fait que les défauts latents seront<br />

précipités. Ceci n’est faisable que si les<br />

essais aggravés ont été réalisés en conception<br />

et que les limites acceptables par le<br />

produit ont été déterminées.<br />

Des règles empiriques (voir Guide ASTE)<br />

permettent de définir un profil de déverminage<br />

à partir des résultats du HAT en<br />

conception.<br />

Il faut ensuite valider ce profil sur les deux<br />

aspects :<br />

• Vérification du non endommagement<br />

(voir si la gaussienne de droite ne s’est<br />

pas trop déplacée réduisant ainsi la<br />

durée de vie du produit)<br />

• Vérification de l’efficacité du déverminage<br />

(voir si les défauts latents sont bien<br />

précipités)<br />

Ces étapes sont incontournables. Il est<br />

possible de ne faire que le HAT en conception<br />

si on cherche à rendre un produit<br />

robuste. En revanche, pour pouvoir faire<br />

du déverminage HA-ESS, il faut avoir<br />

réalisé le HAT en conception suivi de la<br />

validation du profil par le POS.<br />

Conclusions<br />

Que retenir de tout cela ?<br />

- Les essais aggravés font désormais partie<br />

des outils mis en œuvre de façon industrielle<br />

tant en conception qu’en fabrication<br />

de produits<br />

- Si, au départ, leur application concernait<br />

principalement l’électronique soumise à<br />

contraintes, maintenant tous les secteurs<br />

l’utilisent, y compris pour des produits qui<br />

ne verront jamais de contraintes<br />

- Pour bien mener des essais aggravés, il<br />

faut en avoir compris la philosophie et<br />

saisi le fil conducteur pour leur application<br />

Nous n’en sommes qu’au début de leur<br />

utilisation en Europe et il est aisé d’imaginer<br />

l’avenir quand on voit l’évolution qu’il<br />

y a eu aux États-Unis sur ce sujet ces<br />

quinze dernières années. Plus nous serons<br />

nombreux à les mettre en œuvre, plus<br />

nous pourrons partager cette expérience<br />

fabuleuse ●<br />

Daniel GOULET<br />

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Dossier<br />

Décriptage<br />

Déverminage des alimentations :<br />

étude de cas évaluant<br />

les recommandations IPC 9592A<br />

Résumé et conclusions<br />

En 2010, l’IPC 9592A a publié Paramètres<br />

de performance pour les dispositifs de<br />

conversion de puissance. La norme inclut<br />

les descriptions HASS (Highly Accelerated<br />

Stress Screenning) et HASA (Highly Accelerated<br />

Stress Audits) pour le déverminage<br />

des alimentations (dispositifs de conversion<br />

de puissance). La norme décrit le<br />

HASS et le HASA comme plus efficaces que<br />

le déverminage.<br />

Un cas d’étude comparant l’efficacité d’un<br />

déverminage avec un déverminage utilisant<br />

les essais aggravés HASA a démontré<br />

une efficacité plus grande du test HASA.<br />

Cette étude, mise en œuvre pour une<br />

période d’un an par un fabricant d’alimentations<br />

en grande quantité, a déterminé<br />

que HASA effectué après un processus<br />

de déverminage traditionnel (Burn-in) a<br />

saisi des défaillances que le processus de<br />

déverminage traditionnel n’a pas été<br />

capable de découvrir. Le taux de défauts<br />

des alimentations en déverminage classique<br />

était de 0,002% tandis qu’il était de<br />

1,25% avec le déverminage par HASA. Un<br />

impact économique fort a été noté sur les<br />

coûts de garantie d’un tel volume d’alimentations.<br />

En effet, aucun défaut n’a été<br />

Description HALT<br />

IPC 9592<br />

Description de base<br />

détecté sur les alimentations livrées après<br />

HASA tandis que les taux de défauts<br />

étaient de 0,15% sur les alimentations<br />

livrées après un déverminage classique.<br />

L’étude conclut que les recommandations<br />

de l’IPC 9592A pour l’utilisation du HASS<br />

ou du HASA dans la fabrication des alimentations<br />

sont bien fondées, et que leur supériorité<br />

a été démontrée pour réduire le taux<br />

de défauts après livraison au client.<br />

1 - Historique de l’IPC<br />

et de l’IPC-9592A<br />

L’institut pour les circuits imprimés (Institute<br />

for Printed Circuit) a été fondé en<br />

1957 [1]. Son centre d’intérêt s’étant<br />

déplacé et élargi au fil des années, l’organisation<br />

a changé son nom tout simplement<br />

par IPC. La mission de l’IPC est de<br />

représenter toutes les facettes de l’industrie,<br />

y compris la conception, la fabrication<br />

et l’assemblage électronique des<br />

circuits imprimés. Il s’agit d’une organisation<br />

gérée par ses membres. Elle est une<br />

source principale pour les normes de l’industrie,<br />

la formation, la recherche de<br />

marché et d’une manière plus générale un<br />

support de méthode.<br />

En 1995, l’IPC a adopté des « principes de<br />

standardisation » comme guide de base<br />

IPC 9592A<br />

Extension à la description<br />

des processus<br />

HALT requis ? Non Oui<br />

Description HASS<br />

HASS comparé au<br />

deverminage (Burn-In) ?<br />

Description de base<br />

Non<br />

Extension à la description des<br />

processus<br />

Oui – Supérieur au déverminage<br />

(Burn-In)<br />

HASS recommandé? Non Oui<br />

Tableau 1 : Évolutions dans les recommandations entre IPC-9592 et 9592 A<br />

Mots-clés<br />

Déverminage, Burn-In, ESS, HALT, HASA,<br />

HASS, <strong>Essais</strong> Aggravés, Highly Accelerated<br />

Life Test, Highly Accelerated Stress Audit,<br />

Highly Accelerated Stress Screen, IPC<br />

[1]. Les normes et les publications IPC sont<br />

conçues pour servir l’intérêt général en<br />

éliminant les malentendus entre les fabricants<br />

et les acheteurs, facilitant l’interchangeabilité<br />

et l’amélioration des<br />

produits, ainsi qu’une assistance pour<br />

l’acheteur dans le choix et l’obtention du<br />

produit approprié pour un besoin particulier<br />

avec un délai minimum. Ces normes<br />

et publications ne sont pas prévues pour<br />

interdire à des membres ou non membres<br />

de l’IPC la fabrication ou de la vente de<br />

produits non conformes à telles normes<br />

ou telles publications. En outre l’utilisation<br />

de ces normes n’est pas limitée aux<br />

membres de l’IPC mais peut être volontairement<br />

utilisée par toute organisation<br />

interne ou internationale.<br />

1.1 - IPC-9592/9592A<br />

En 2008, l’IPC a publié IPC-9592, Paramètres<br />

de performance pour les alimentations<br />

[2]. Le but de cette norme étant<br />

d’harmoniser les exigences des fournisseurs<br />

pour la conception, la qualification<br />

et les pratiques des tests en production.<br />

Elle comprend des directives pour la<br />

conception de la fiabilité, les essais de<br />

conception et qualification, les processus<br />

de qualité et les tests de conformité<br />

de fabrication.<br />

La section Tests de conception et qualification<br />

comprend les spécifications pour<br />

les essais HALT, et la section <strong>Essais</strong> de<br />

conformité de fabrication comprend les<br />

spécifications pour les essais HASS, HASA<br />

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Dossier<br />

Figure 2 : Un écran HASS typique<br />

Figure 1 : Processus itératif HALT<br />

et le déverminage par Burn-In. La norme<br />

9592 définit ces standards pour les<br />

alimentations regroupant des modules<br />

AC/DC et DC/DC, des convertisseurs et<br />

assemblages de cartes imprimées.<br />

En 2010, l’IPC 9592 a été revue et émise<br />

sous 9592A [3]. Maintenant, la description<br />

HALT est considérablement élargie,<br />

en incluant davantage de détails sur sa<br />

mise en œuvre. Ces modifications viennent<br />

d’un désir de clarifier et spécifier un<br />

processus qui n’était pas bien défini dans<br />

l’industrie. Elles définissent aussi le<br />

processus HASS. La révision A inclut une<br />

exigence pour HALT et une recommandation<br />

pour HASS.<br />

1.2 - HALT, HASS et HASA<br />

Définitions<br />

Bien que ces méthodes de test soient utilisées<br />

depuis la fin des années 90, il reste<br />

des confusions et des irrégularités occasionnelles<br />

dans la définition de ces tests.<br />

L’IPC-9592A a défini ces méthodes dans<br />

les sections 5.2.3 et 7.3.2.<br />

Ces sections reflètent les définitions les<br />

plus généralement admises et sont récapitulées<br />

ci-dessous.<br />

HALT (Highly Accelerated Life Test) est un<br />

processus itératif. Il utilise une approche<br />

par étapes de stress afin de soumettre une<br />

unité sous test (UUT) à des contraintes<br />

thermiques et de vibrations de types et de<br />

niveaux supérieurs à ce qu’elle peut subir<br />

dans une utilisation réelle, mais qui induisent<br />

rapidement des modes de défail -<br />

lances, permettant de les détecter et de<br />

les corriger (Figure 1). Les stress appliqués<br />

comprennent des essais thermiques<br />

extrêmes, des pentes de rampes thermiques<br />

extrêmes, de vibrations 6 degrés<br />

de liberté par chocs répétitifs (DOF RS) et<br />

des combinaisons de ces stress. En outre,<br />

des stress spécifiques au produit sont<br />

utilisés lorsque c’est possible. Quand un<br />

mode de défaillances est détecté, il est<br />

documenté ; ensuite, une action est enga -<br />

gée ou un travail est effectué afin de<br />

pouvoir augmenter davantage le stress.<br />

Indépendamment des caractéristiques de<br />

l’unité, chaque contrainte est accrue<br />

jusqu’à ce qu’une défaillance se produise,<br />

jusqu’aux limites de stress de la chambre<br />

de tests ou jusqu’à l’atteinte de niveaux<br />

tels que toute action corrective ne serait<br />

pas économiquement ou technologiquement<br />

faisable. Cette dernière condition est<br />

désignée sous le nom de « limite fondamentale<br />

de la technologie ». Les essais<br />

HALT sont effectués sur un nouveau<br />

produit durant le processus de conception<br />

; mais ils peuvent aussi être employés<br />

pour évaluer les évolutions d’un produit,<br />

surveiller une production par échantillonnage<br />

et répétition de HALT, ou pour sur -<br />

veiller la qualité de composants ou de sous<br />

ensembles entrants. Il est important de<br />

noter qu’il n’y a aucune limite préétablie<br />

qui doit être atteinte dans les essais HALT.<br />

Ce n’est pas un test de type « GO / NOGO ».<br />

Il s’agit plutôt d’un outil de conception permettant<br />

de révéler des faiblesses possibles dans<br />

un produit de sorte qu’elles puissent être<br />

identifiées et corrigées. L’annexe D de 9592A<br />

entre plus dans les détails sur le but et le<br />

processus de HALT, ainsi que l’équipement<br />

requis pour effectuer les essais.<br />

HASS (Highly Accelerated Stress Screen)<br />

est un déverminage en production (utilisant<br />

les essais aggravés) et appliqué sur<br />

100% des unités avant livraison (Figure 2).<br />

HASS utilise les mêmes types de tests que<br />

ceux utilisés dans le HALT, mais à des<br />

niveaux moindres, de sorte que l’UUT<br />

n’éprouve pas d’usure significative ou de<br />

réduction de vie. Le but principal des<br />

essais HASS est de vérifier continuellement<br />

l’absence de défauts de jeunesse<br />

qui auraient été introduits au produit<br />

pendant la production ou par des évolutions<br />

dans la conception, dans le pro -<br />

cessus ou les composants. Par exemple,<br />

l’évolution de composants (connu ou<br />

inconnu du fabricant), le renouvellement<br />

d’opérateur effectuant les étapes ma -<br />

nuelles, la qualité inférieure des cartes<br />

imprimées brutes ou encore un écran mal<br />

connecté dans une ligne de composants<br />

montés en surface (CMS) peuvent induire<br />

des faiblesses dans le produit qui ne sont<br />

pas détectés par les tests In Circuit Tests<br />

(ICT). HASA (Highly Accelerated Stress<br />

Audit) est identique à HASS excepté qu’il<br />

est effectué sur un échantillon de la<br />

production totale.<br />

1.3 - HASS et HASA dans 9592A<br />

Comparée au standard d’origine 9592,<br />

la norme 9592A décrit le HASS et le recommande<br />

comme étant plus efficace que le<br />

déverminage (Burn-in). Elle déclare également<br />

que le fournisseur peut choisir entre<br />

les essais HASS et le déverminage. Dans<br />

la norme, la section 7.3.2 définit HASS et<br />

HASA alors que la section D.2 de l’appendice<br />

D élargit la description et discute le<br />

processus de la mise en application des<br />

essais HASS.<br />

Les vibrations et les limites thermiques qui<br />

sont employées dans HASS sont basées<br />

sur les limites opérationnelles et de<br />

destruction identifiées dans HALT. Dans<br />

le but de définir ces limites, HALT doit être<br />

effectué avant HASS.<br />

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Dossier<br />

Bien que les stress utilisés dans HASS<br />

soient réduits par rapport aux limites trouvées<br />

dans HALT, ils sont toujours situés<br />

au-delà des spécifications et de la gamme<br />

de tolérances conçues pour le produit. Afin<br />

de s’assurer que le produit n’éprouve pas<br />

de faiblesse significative pendant le déverminage,<br />

tout en étant toujours soumis à<br />

une contrainte suffisante pour précipiter<br />

les défauts de jeunesse, une validation du<br />

profil de déverminage doit être effectuée<br />

avant toute application du déverminage<br />

en production. Il s’agit du POS (Proof Of<br />

Screen) qui comporte deux parties : non<br />

endommagement (LIFE) et efficacité.<br />

Dans la partie non endommagement, un<br />

profil de déverminage établi à partir des<br />

limites HALT est effectué 20, 50 fois ou<br />

plus sur un échantillon de produit. Après<br />

ces déverminages réitérés, les unités sont<br />

testées et doivent passer un test de qualification<br />

suffisant pour assurer que les<br />

unités sous test ne sont pas endommagées<br />

par le déverminage appliqué. Ceci<br />

démontre que pas plus de 1/20 e (ou 1/50 e<br />

selon le nombre de passages effectués)<br />

de la vie du produit est enlevé dans un<br />

seul passage à travers Screen. La norme<br />

9592A préconise qu’au moins 10 cycles<br />

du profil de déverminage proposé doivent<br />

être effectués.<br />

Dans la partie Efficacité de POS, les unités<br />

sous test, qui ont ou sont suspectées<br />

d’avoir des défauts non détectés par un<br />

test dans une ligne de production normale,<br />

sont soumises au déverminage. Ces<br />

défauts de jeunesse doivent être révélés<br />

par le déverminage pour qu’il prouve son<br />

efficacité. Le taux de défaut, l’instant d’apparition<br />

des défauts et les informations de<br />

l’analyse de défauts de ces unités sous<br />

test sont évalués. Sur la base des résultats<br />

de ces deux parties de POS, le profil<br />

de déverminage est mis en application ou<br />

modifié (et testé de nouveau autant de fois<br />

que nécessaire jusqu’à ce que le profil soit<br />

efficace et sûr).<br />

La mise en œuvre de HASS dans un environnement<br />

de production nécessite un<br />

équipement de test spécifique. La norme<br />

dit que les essais « doivent être effectués<br />

dans des chambres industrielles à la<br />

norme HALT/HASS capables de soumettre<br />

l’unité sous test à des variations de température<br />

d’au moins 30°C/minute combinés<br />

avec des chocs répétitifs (RS) ».<br />

Un élément principal de l’équipement<br />

requis pour HASS /HASA est l’installation.<br />

Une description de la conception et de la<br />

validation de l’installation HASS est endehors<br />

du cadre de cet article et, de même,<br />

au-delà de la norme 9592A. La norme<br />

énonce simplement que « l’outillage<br />

(support) HASS/HASA doit être conçu et<br />

fabriqué pour supporter le flux des essais<br />

du produit et fournir la transmissibilité<br />

appropriée des vibrations, l’uniformité thermique<br />

et un taux de changement thermique<br />

équilibrés ».<br />

La description succincte de la conception<br />

et qualification de l’outillage HASS dans la<br />

partie HASS/HASA de la norme 9592A est<br />

nécessaire. La section « Objectif » de la<br />

section D.2 énonce : « Ce document est<br />

fait pour servir de guide et de référence... »<br />

La norme étant uniquement une directive<br />

générale, les fournisseurs doivent générer<br />

leur propre profil de déverminage sur la<br />

base des caractéristiques physiques et des<br />

performances actuelles de leurs produits.<br />

En raison des grandes différences existantes<br />

entre les blocs alimentation, il est<br />

impossible de fournir une procédure et un<br />

outillage spécifiques HASS/HASA fonctionnant<br />

dans tous les cas. Comme c’est<br />

le cas dans toute industrie, la mise en<br />

œuvre de HASS/HASA sur les alimentations<br />

doit être soigneusement pensée avec<br />

une considération appropriée compte tenu<br />

des caractéristiques particulières du<br />

produit spécifique devant être testé.<br />

1.4 - Passer de HASS à HASA<br />

Le passage de HASS à HASA peut fournir<br />

une économie significative au fabricant<br />

d’alimentations. Toutefois, ce passage doit<br />

être fait avec discernement. La norme<br />

9592A énonce que HASA peut être effectué<br />

uniquement après que 6000 unités ont été<br />

déverminées en HASS et que le taux de<br />

défauts internes est en-dessous des limites<br />

spécifiques, s’étendant de 250 ppm à<br />

1500 ppm selon la puissance et la<br />

complexité des alimentations. Les taux<br />

d’échantillonnage sont définis à 5% de la<br />

production totale, jusqu’à un maximum de<br />

100 unités par semaine.<br />

Après être passé à HASA, il est particulièrement<br />

important de répondre rapidement et<br />

efficacement à tous les défauts trouvés.<br />

L’analyse de la cause racine et l’action<br />

corrective doivent être conduites immédiatement<br />

afin d’aider à atténuer le risque inhérent<br />

au passage à un plan d’échantillonnage.<br />

2 - Mise en œuvre du HASA<br />

chez un fabricant<br />

de grandes quantités<br />

d’alimentations<br />

En 2005, un grand fournisseur national<br />

d’équipement informatique a pris la décision<br />

d’implanter le HASA sur le site de son<br />

fabricant d’alimentations (les noms du<br />

fabricant d’alimentations et de son client<br />

ne sont pas cités à leurs demandes). Le<br />

processus suivi et les résultats obtenus<br />

sont examinés ici. Le client a initialisé le<br />

HASA en réponse aux écarts sur le coût de<br />

garantie. Le client a créé un plan de travail<br />

(SOW) complet définissant comment HALT<br />

et HASA devaient être effectués. Il a en -<br />

suite demandé ces tâches au fabricant<br />

d’alimentations. Le fabricant des alimentations<br />

a effectué les essais HALT dans<br />

son propre établissement. Les résultats<br />

ont été examinés par le client qui a ensuite<br />

développé le profil de déverminage. Le<br />

plan de travail (SOW) exigeait une validation<br />

(POS) qui a été menée par le fabricant<br />

d’alimentations.<br />

Comme précisé dans la norme 9592A, l’implantation<br />

du HASA nécessite plus qu’un<br />

simple changement dans le processus de<br />

production ESS. La réaction du fabricant<br />

face aux défauts doit aussi changer.<br />

L’intérêt primordial du HASA est que le<br />

déverminage n’est appliqué qu’à un petit<br />

échantillon des produits. Cet avantage<br />

impose la condition que tous les défauts<br />

trouvés doivent trouver immédiatement<br />

une réponse. Quelques défauts lors des<br />

tests HASA peuvent être indicateurs de<br />

variabilité dans le processus ou dans l’approvisionnement<br />

des composants qui pourraient<br />

avoir comme conséquence des<br />

perturbations (dans la production ou chez<br />

le client) beaucoup plus importantes que<br />

pour un nombre de défauts similaires avec<br />

des tests in-circuit (ICT) ou un déverminage<br />

à 100%. Dans l’étude, l’engagement du<br />

fabricant à cette réactivité aux défauts a<br />

été clair et confirmé par les informations<br />

de défauts partagées.<br />

Sur plusieurs points, la mise en œuvre du<br />

HASA sur ce site est différente de ce qui<br />

est décrit dans l’IPC. Il y a deux raisons<br />

principales pour ces écarts. Tout d’abord,<br />

ce HASA est mis en œuvre sur un produit<br />

mature. La plupart des évolutions de<br />

conception, qui sont mises en application<br />

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Dossier<br />

tôt dans la vie du produit, avaient été effectués<br />

depuis longtemps. Ensuite, l’alimentation<br />

est dans une production de volume<br />

– approximativement – de 150 000 unités<br />

par mois. Des modifications ont été effectuées<br />

pour tenir compte de ce volume sans<br />

avoir d’impact sur les niveaux de départ<br />

pour la température et les vibrations.<br />

Avec un tel volume de production, com -<br />

mencer avec un HASS à 100% était impossible.<br />

La décision a donc été prise d’aller<br />

directement au prélèvement. Initialement,<br />

le niveau d’échantillonnage était de 10%.<br />

Le SOW définissait des niveaux d’échantillonnage<br />

sur la base des niveaux de<br />

qualité acceptable (AQL). Les données pour<br />

cette étude ont été collectées à partir de<br />

cet instant. Lorsque les données pour cette<br />

étude ont été collectées, le taux d’échantillon<br />

avait été réduit à 210 ppm.<br />

Enfin, une différence importante dans cette<br />

implémentation particulière du HASA était<br />

la décision prise par le client de conserver<br />

le déverminage (100%, Burn-In 2 heures<br />

à température haute 45°C) utilisé avant<br />

la mise en œuvre du HASA. Ceci était dû<br />

à un problème de contamination du stock<br />

de pièces avec des pièces contrefaites. Le<br />

déverminage à 100% était utilisé comme<br />

une « assurance » contre ce risque<br />

(Figure 3).<br />

2.1 - Répartition des défauts<br />

avec HASA et le déverminage<br />

C’est cette décision qui a fournit une opportunité<br />

unique pour comparer le taux de<br />

Taux de défaut<br />

total en usine<br />

0,69%,<br />

12 386 unités<br />

Volume de production annuel – 1,8 millions d’unités<br />

Taux de défaut<br />

en déverminage<br />

0,002%,<br />

36 unités<br />

défauts constaté dans le déverminage et<br />

celui vu dans le HASA. Les informations de<br />

défauts ont été collectées à partir de test<br />

de production, de déverminage, d’HASA et<br />

de retours clients pendant la première<br />

année après que le HASA a été mis en<br />

application. Dans tous les cas, les défauts<br />

et les retours sous garantie sont présumés<br />

être le résultat de vrais défauts plutôt que<br />

le résultat de mauvaise utilisation ou<br />

mauvaise identification (NDF). Le tableau 2<br />

résume ces données.<br />

Il ressort trois points intéressants dans ces<br />

données. Le premier, le taux de défauts<br />

de 20 ppm en déverminage à 100% (Voir<br />

Tableau 2) indique que « l’assurance »<br />

fournie par ce déverminage n’est pas<br />

Taux<br />

d‘échantillonnage<br />

HASA<br />

0,021%,<br />

3 840 unités<br />

Taux de défaut<br />

en HASA<br />

1,25%,<br />

48 unités<br />

Tableau 2 – Données internes des taux de défauts de la première année de production<br />

Taux de Retour<br />

RMA<br />

0,15%,<br />

2 700 unités<br />

Taux de retour pour<br />

les unités passées<br />

uniquement<br />

en déverminage<br />

Taux de retour pour<br />

les unités passées<br />

par le déverminage<br />

et le HASA<br />

2 700 unités 0 unité<br />

Tableau 3 : Données des taux de retour (rma) de la première année de production<br />

nécessaire. L’effet sur le taux de retour de<br />

la capture des 36 unités en défaut est<br />

négligeable. Actuellement le fabricant d’alimentations<br />

travaille avec le client pour<br />

justifier l’élimination du déverminage.<br />

Le second point est le taux de défauts<br />

comparativement élevé sur l’échantillon<br />

qui a subi le HASA (tableau 2). 1,25% de<br />

3840 unités de l’échantillonnage présentent<br />

un défaut. Ce taux de défauts est<br />

contrasté avec ceux relativement bas<br />

observés soit en usine (0,69%), soit dans<br />

les retours (0,15%) (voir tableau 3). On<br />

comprend alors pourquoi l’IPC-9592A<br />

recommande HASS / HASA au-delà du<br />

déverminage. Les stress de HASA précipitent<br />

n’importe quel mode de défaut qui<br />

devient ainsi détectable, et donc corrigeable,<br />

avant qu’il ne devienne endémique<br />

dans l’ensemble des produits.<br />

Figure 3 : Diagramme du flux de production avec un déverminage à 100%<br />

suivi par HASA<br />

Ces chiffres montrent également de<br />

manière claire que le fabricant répondait<br />

uniformément à n’importe quel mode de<br />

défaut identifié dans HASA et les éliminait.<br />

Si HASA n’avait pas été mis en place, ou<br />

si le fabricant n’avait pas répondu de<br />

manière convenable aux modes de<br />

défauts, il est raisonnable de penser que<br />

les modes de défauts identifiés ici seraient<br />

restés non corrigés et auraient été retrouvés<br />

chez le client (ils s’y étaient déjà retrouvés<br />

à travers le déverminage). Car le<br />

résultat montre un taux de défauts sur site<br />

approchant les 1,25% vu dans HASA –<br />

proche de dix fois le taux de défauts<br />

habituel sur site. Les taux de défauts<br />

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Dossier<br />

insignifiant dans le déverminage à 100%<br />

confirment aussi ce point. Ils indiquent que<br />

toutes perturbations qui auraient pu être<br />

détectées en défaut par le déverminage<br />

ont été identifiées par HASA et corrigées<br />

par le fabricant avant qu’elles n’aient<br />

atteint le seuil de visibilité du déverminage.<br />

Durant cette évaluation d’une année, les<br />

numéros de série des alimentations fabriquées<br />

ont été corrélés avec le type de<br />

déverminage appliqué et les défauts trou -<br />

vés après livraison client.<br />

La dernière remarque importante concernant<br />

ces données est qu’aucune des<br />

alimentations ayant passé le HASA n’a eu<br />

de défaut chez le client dans la première<br />

année (tableau 3). Tous les retours clients<br />

concernaient des alimentations qui n’avaient<br />

pas subi le HASA.<br />

Figure 4 – Expérience afin d’évaluer l’efficacité de HASA par rapport au déverminage<br />

C’est une évidence claire que les alimentations<br />

qui ont présenté des défauts chez<br />

le client n’auraient jamais été livrées si<br />

elles avaient d’abord été soumises au<br />

HASS /HASA. La rentabilité (ROI) du HASS<br />

sur des produits à volume de production<br />

moindre ou à coût élevé est évidente.<br />

3 - Conclusions<br />

et étapes suivantes<br />

Les données de taux de défauts du fabricant<br />

d’alimentations prouvent clairement<br />

que la recommandation pour HASA de<br />

l’IPC9592A est bien fondée. Elle accentue<br />

l’importance de la réactivité face aux<br />

défauts trouvés en HASA. Dans cet exem -<br />

ple le processus HASA s’est avéré être plus<br />

efficace que le déverminage seul pour<br />

réduire les taux de retour clients.<br />

Ce cas d’étude décrit les résultats d’un<br />

processus HASA mature sur une conception<br />

mature. L’absence de connaissance<br />

des taux de défauts avant la mise en place<br />

du HASA rend impossible un calcul précis<br />

des effets réels de l’ajout du HASA dans le<br />

flux de production. Pour comprendre plus<br />

clairement l’efficacité comparative de HASA<br />

et du déverminage, un cas d’étude est en<br />

cours. Il compare sur une conception<br />

nouvelle d’alimentation les taux de défauts<br />

mesurés lorsque le HASA est effectué soit<br />

avant, soit après le déverminage.<br />

Comme le montre le diagramme de flux en<br />

figure 5, un échantillon d’alimentations<br />

sera extrait de la production avant le déverminage<br />

et envoyé au HASA. Les alimentations<br />

ayant réussi ce HASS retourneront<br />

au flux de production pour aller au déverminage.<br />

Un autre échantillon sera extrait<br />

de la production après le déverminage et<br />

envoyé au même HASA, après quoi les<br />

unités ayant réussi l’essai seront remis<br />

dans le flux de production. Tous les défauts<br />

trouvés dans les prélèvements seront<br />

ensuite soumis à une analyse de défaut.<br />

Les résultats de cette étude croisée seront<br />

publiés dans un futur document ●<br />

Neill Doertenbach,<br />

Senior Applications Engineer,<br />

Qualmark Corporation<br />

Bibliographie<br />

Neill Doertenbach<br />

Senior Applications Engineer Qualmark Corporation 10390 East 48th Avenue Denver, CO<br />

80238 USA<br />

e-mail : ndoertenbach@qualmark.com<br />

Neill Doertenbach détient un diplôme en génie électrique de CSU à Fort-Collins, CO. Il a travaillé<br />

pendant 14 ans dans l'industrie HALT et HASS. Son champ expérience inclut la conception<br />

de matériel numérique, logiciel et assurance qualité. Avant Qualmark, Neill Doertenbach<br />

était consultant indépendant en technique de vente et de marketing international, fournissant<br />

des services d’ingénierie HALT et HASS, des formations d’application client, des conférences<br />

web, des supports de formation. Il a écrit et présenté des documents au niveau international<br />

sur les fondamentaux du HALT et HASS, le calcul du gRMS et la compréhension des<br />

vibrations et chocs répétitifs dans HALT sur les sous-ensembles OEM.<br />

Références<br />

[1] D. Rahe, “HALT and HASS in IPC 9592A,”<br />

White Paper,<br />

www.dlilabs.com<br />

[2] IPC – Association Connecting Electronics<br />

Industries, “IPC-9592, Requirements<br />

for Power Conversion Devices for<br />

the Computer and Telecommunications<br />

Industries”, 2008.<br />

[3] IPC – Association Connecting Electronics<br />

Industries, “IPC-9592A, Requirements<br />

for Power Conversion Devices for<br />

the Computer and Telecommunications<br />

Industries”, May, 2010.<br />

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Dossier<br />

Mise en application<br />

Application industrielle des essais<br />

aggravés dans le domaine médical<br />

L’objet de cet article est de décrire l’expérience de Trixell avec les essais<br />

et les déverminages aggravés appliqués à des produits utilisés dans des<br />

environnements médicaux.<br />

Trixell fabrique des capteurs de rayonnements<br />

X. Ces détecteurs numériques sont<br />

destinés exclusivement à l’imagerie médicale.<br />

Compte tenu du domaine d’application<br />

de ces produits, la fiabilité est une<br />

préoccupation majeure de Trixell. Elle est<br />

structurée d’une manière globale<br />

basée avant tout sur le retour d’expérience<br />

et l’analyse approfondie<br />

des défaillances (FRACAS : Failure<br />

Report Analysis and Correction<br />

Action System). En 2004, Trixell a<br />

décidé d’évaluer la pertinence des<br />

essais aggravés pour améliorer la<br />

fiabilité de ses produits et pour<br />

inclure ces outils parmi les moyens utilisés<br />

dans l’entreprise (zones entourées en<br />

violet dans la figure 1). Nous nous sommes<br />

inspirés des méthodologies HALT et HASS<br />

élaborées par G. Hobbs et de l’expérience<br />

de Thales avionique dans le domaine.<br />

Actuellement, les déverminages aggravés<br />

sont utilisés sur une partie des produits et<br />

les essais aggravés sont utilisés de manière<br />

systématique lors des phases de conception<br />

de tous nos nouveaux produits.<br />

Même si nos produits sont utilisés dans des<br />

conditions de stress relatifs, les essais<br />

aggravés et le déverminage HASS peuvent<br />

améliorer significativement la fiabilité. Nos<br />

produits se caractérisent par de faibles conditions<br />

de stress en utilisation, une technologie<br />

pointue et spécifique, ainsi qu’un haut<br />

niveau d’exigence en termes de fiabilité.<br />

Évaluation des essais<br />

aggravés<br />

En 2004, Trixell a décidé d’évaluer la pertinence<br />

des essais aggravés pour nos<br />

produits. Pour ce faire, les études se sont<br />

concentrées sur deux produits déjà en<br />

production et pour lesquels nous disposions<br />

de données du service après-vente<br />

suffisantes. Les objectifs étaient d’évaluer<br />

la robustesse du produit, de comparer les<br />

défaillances avec les retours client et de<br />

quantifier le potentiel d’amélioration de la<br />

fiabilité par les déverminages aggravés.<br />

Les essais ont été réalisés sur une en -<br />

ceinte dédiée aux essais aggravés. Ils<br />

ont été décomposés en six étapes différentes<br />

:<br />

- Température Haute (jusqu’à 200°C)<br />

- Température Basse (jusqu’à -90°C)<br />

- Vibration (essais réalisés sur une table à<br />

choc transmettant un spectre de vibration<br />

compris entre 5Hz et 10kHz dans les<br />

3 directions, 60°/min)<br />

- Stress combinés (VRT et vibrations)<br />

Les essais, pour chaque stress, ont<br />

été menés par palier. À chaque<br />

palier, des tests ont été réalisés<br />

pour rechercher des défaillances.<br />

Si une défaillance était obser vée, un<br />

complément d’investigation était réalisé<br />

pour définir si la défaillance était réversible<br />

ou non et si le produit restait malgré<br />

tout fonctionnel.<br />

Dans le déroulement de ces essais, les<br />

spécifications produit n’ont pas été prises<br />

en compte. Résultat, les essais ont été<br />

conduits bien au-delà des spécifications<br />

(figure 2). Nous avons alors constaté l’écart<br />

entre les limites de destruction et les spécifications<br />

ce qui reflète, en partie, la robustesse<br />

du produit.<br />

Figure 1 : Structure de la fiabilité selon Trixell<br />

Figure 2 : Plages d’investigation et limites du produit<br />

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Dossier<br />

Figure 3 : Répartition des défaillances<br />

par type de stress appliqué<br />

Des défaillances ont été observées pour<br />

tous les stress appliqués (figure 3). Toutes<br />

les parties du produit ont connu des<br />

défaillances, mais la majorité des défail -<br />

lances sont liées à des composants<br />

électroniques ce qui était la cible principale<br />

dans nos attentes (figure 4).<br />

Au bilan, vingt-deux défauts (défaillances<br />

réversibles ou irréversibles) ont été enregistrés.<br />

37% de ces défauts ont pu être corrélés<br />

avec des causes de retour de produits. De<br />

plus, ces défauts représentaient 80% des<br />

causes de retour à cette époque.<br />

En conclusion, il a été démontré que non<br />

seulement les essais aggravés donnaient<br />

des résultats pertinents par rapport aux<br />

causes de non fiabilité rencontreés par nos<br />

clients, mais en plus, le déverminage aggravé<br />

pouvait améliorer la fiabilité des produits déjà<br />

en production. Ainsi, il a été décidé de<br />

remplacer des déverminages électriques<br />

(on/off) par un déverminage aggravé.<br />

Définition d’un profil de<br />

déverminage aggravé<br />

Le profil de déverminage a pour objectif<br />

initial de réduire le taux de retour, mais il<br />

doit s’insérer dans un processus industriel.<br />

Figure 4 : Répartition des défaillances<br />

sur le produit<br />

Il est donc nécessaire de s’assurer qu’il n’impactera<br />

pas le rendement de la fabrication,<br />

qu’il n’affectera pas la durée de vie du<br />

produit et que les moyens seront compatibles<br />

avec un usage industriel (up time,<br />

robustesse de l’équipement, temps de cycle,<br />

taux de réparation produit maîtrisé).<br />

Un profil de déverminage doit donc être<br />

conçu pour un produit donné à partir des<br />

résultats des essais aggravés. Il est<br />

découpé en deux parties, la phase de précipitation<br />

qui a pour objectif de provoquer<br />

les défauts de jeunesse et la phase de<br />

révélation qui permet de tester le produit<br />

sous stress afin de détecter les défauts<br />

intermittents. Lors de la phase de précipitation,<br />

le niveau de stress est strictement<br />

inférieur aux limites de destruction mais il<br />

est susceptible d’être supérieur aux limites<br />

fonctionnelles du produit (si elles ne le<br />

cassent pas). Pour répondre aux contrain -<br />

tes industrielles, il est demandé que la<br />

durée du profil de déverminage soit, autant<br />

que possible, inférieure à trois heures.<br />

La figure 5 illustre un profil de déverminage<br />

dans lequel on applique simultanément<br />

des variations thermiques, des<br />

vibrations et des on/off électriques.<br />

Chaque profil de déverminage doit être<br />

validé en démontrant que les stress appliqués<br />

ne dégradent pas les produits<br />

conformes et qu’il est suffisamment efficace<br />

pour précipiter les défauts.<br />

Pour démontrer la non dégradation, cin -<br />

quante cycles de déverminages sont appliqués<br />

sur trois produits. Les performances<br />

sont évaluées et comparées aux performances<br />

initiales. Si des défaillances sont<br />

observées, elles doivent être analysées pour<br />

certifier qu’il ne s’agit pas d’un phénomène<br />

d’usure provoqué par le déverminage.<br />

Pour démontrer que le niveau de stress<br />

est suffisant, le cycle de déverminage est<br />

appliqué trois fois sur une partie de la<br />

production (la quantité de produit est<br />

définie en fonction du taux de défaut<br />

généré et du taux de défaut attendu). Le<br />

résultat est considéré comme positif si,<br />

lorsque des défaillances sont provoquées,<br />

elles ont été vues dès le premier cycle de<br />

déverminage. Dans la pratique, la démonstration<br />

de l’efficacité des profils de déverminage<br />

est difficile à mettre en œuvre<br />

systématiquement en raison de l’impact<br />

important que cela provoque pour la<br />

gestion de production.<br />

Conclusion et leçons<br />

apprises<br />

Les essais aggravés sont utilisés de ma -<br />

nière systématique en phase de concep -<br />

tion aussi bien pour des nouveaux produits<br />

que pour valider des briques technologiques<br />

nouvelles en phase de développement.<br />

Il s’agit d’essais très riches en<br />

information pour les projets en cours. Mais<br />

pour que les essais aggravés soient utiles,<br />

il est nécessaire qu’ils soient menés suffisamment<br />

tôt pour permettre les corrections<br />

pendant les phases de conception.<br />

Le soutien du management est indispensable<br />

pour convaincre les concepteurs de<br />

réaliser les modifications et la production<br />

d’accepter de solliciter les produits audelà<br />

des spécifications. Défaillances<br />

générées lors des essais aggravés et les<br />

spécifications ne font pas bon ménage<br />

(la remise en cause des concepteurs est<br />

toujours difficile) ●<br />

Figure 5 : Exemple de profil de déverminage<br />

Eric Sicard<br />

responsable équipements de test –<br />

Trixell<br />

eric.sicard@trixell-thalesgroup.com<br />

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En pratique<br />

Les solutions en matière d’ingénierie<br />

industrielle au service des bancs<br />

d’essais vibroacoustiques<br />

DB Vib Ingénierie, spécialiste des bancs d’essais vibroacoustiques intégrés<br />

à un pôle NVH (Noise, Vibration and Harshness), a déjà conçu et réalisé de<br />

multiples installations aussi variées que les bancs GMP (groupe moto propulseur),<br />

les salles bancs à rouleaux pour l’automobile, les salles de réécoute,<br />

les bancs avec table vibrante pour tests avec personne embarquée, les salles<br />

climatiques et acoustiques, et récemment celle de Liebherr Aerospace<br />

Toulouse pour tester les installations de climatisation des avions.<br />

Il va de soi que ce qui est vrai pour les<br />

pôles NVH est totalement applicable à<br />

n’importe quelle salle d’essais vibro -<br />

acoustiques. Cependant, nous attacherons<br />

à montrer que la satisfaction des critères<br />

acoustiques n’est pas toujours aisée car<br />

on doit tenir compte des spécificités des<br />

machines à tester et de la nature des<br />

essais vibratoires et acoustiques qui seront<br />

effectués dans la salle.<br />

Les critères acoustiques<br />

Lors de la réalisation d’une salle d’essai<br />

dans le domaine des bruits et des vibrations,<br />

trois principaux critères doivent être<br />

impérativement respectés :<br />

- Le critère de bruit de fond<br />

- Le critère de champ acoustique<br />

- Le découplage antivibratoire<br />

Sans vouloir minimiser le critère de champ<br />

acoustique, le critère de bruit de fond est<br />

dans beaucoup de cas le plus difficile à<br />

réaliser car il dépend essentiellement du bruit<br />

autour de la salle d’essai et des installations<br />

nécessaires au fonctionnement de l’objet à<br />

tester (ventilation, source d’énergie…).<br />

Les solutions<br />

traditionnelles<br />

Le critère de bruit de fond isolation visà-vis<br />

des bruits solidiens et aériens :<br />

Sur la figure 1 sont représentés les différents<br />

chemins de propagation qui doivent<br />

être traités pour respecter les critères de<br />

bruit de fond du cahier des charges.<br />

Les portes peuvent êtres à simple ou<br />

double vantaux. Leur dimensionnement<br />

devra prendre en compte les problèmes<br />

de transport de pièce par un chariot élévateur<br />

ou un chariot roulant. Leur indice d’isolement<br />

doit être le plus proche possible du<br />

pouvoir isolant du reste de la structure<br />

nécessaire à l’obtention du bruit de fond.<br />

De ce fait, elles sont bien souvent constituées<br />

d’assemblage multicouche et s’appuient<br />

sur un dormant quatre côtés<br />

(comme le montre la photo ci-dessous).<br />

Le critère de champ acoustique : le<br />

champ libre (Anéchoicité)<br />

La longueur de dièdre, la densité du matériau<br />

absorbant et la présence d’une lame<br />

d’air à l’arrière des dièdres définissent l’absorption<br />

des dièdres. La fréquence de<br />

coupure est définie lorsque 99% de<br />

l’énergie incidente est absorbée.<br />

Pour obtenir cet objectif, tous nos dièdres<br />

sont testés au tube de Kundt par la mé -<br />

thode des fonctions de transfert (iso<br />

10534) (figure 2).<br />

Les dièdres ont un angle au sommet bien<br />

spécifique.<br />

Ce dernier est défini par les règles de l’optique<br />

géométrique (l’angle d’incidence est<br />

égale a l’angle réfléchi) pour une propagation<br />

du son dans la profondeur du dièdre.<br />

Figure 1<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 5 7


Figure 2<br />

Avantages et inconvénients des différents matériaux utilisés :<br />

Type Avantages Inconvénients<br />

Dièdre de laine de roche<br />

Chaussette (option)<br />

Dièdre de laine de verre<br />

Chaussette (option)<br />

Dièdre mélamine<br />

Dièdre avec absorbant protégé par<br />

parement perforé<br />

Panneaux absorbants<br />

• Tenue au feu M1 ou M0<br />

• Performance acoustique<br />

• Coût<br />

• Tenue au feu M1 ou M0<br />

• Performance acoustique<br />

• Coût<br />

• Différentes couleurs<br />

• Facilité de pose<br />

• Coût<br />

• Bonne résistance à l’impact<br />

• Nettoyage possible<br />

• Durée de vie<br />

• Encombrement plus faible<br />

• Bonne résistance à l’impact<br />

• Nettoyage possible<br />

• Mauvaise tenue dans le temps<br />

• Défibrage si impact<br />

• Salissant<br />

• Mauvaise tenue dans le temps<br />

• Salissant<br />

• Tenue au feu M1<br />

• Fragile<br />

• Coût<br />

• Zone d’essais<br />

• Absorption sélective en tiers d’octave ou plus fin<br />

• Risque technique sur les performances réelles<br />

d’absorption<br />

Le découplage antivibratoire<br />

L’utilisation de plots antivibratoires permet<br />

d’obtenir des fréquences propres de corps<br />

solide relativement basses.<br />

Lorsqu’un sous-sol existe, les plots anti -<br />

vibratoires présentent l’avantage de pou -<br />

voir être remplacés au cours du temps.<br />

L’utilisation de bandes silomer est usuelle<br />

dans le monde du bâtiment. Ces bandes<br />

ne permettent pas d’obtenir des fré -<br />

quences propres inférieures à 6/7Hz.<br />

Elles ne présentent pas l’avantage d’être<br />

remplacée dans le temps.<br />

Une attention particulière devra être<br />

apportée au fluage lors de la création de<br />

deux massifs indépendants qui supportent<br />

la même ligne d’arbre. En effet, ce genre<br />

de matériaux flue dès les premières heures<br />

de mise en charge pour se stabiliser dans<br />

le temps.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 5 8


Démarche méthodologique<br />

pour mener à bien un projet<br />

(Voir schéma 1).<br />

Exemples d’autres<br />

contraintes qui influent<br />

fortement sur la conduite<br />

du projet<br />

Création d’un plancher mobile<br />

Ci-contre, cette chambre est totalement<br />

anéchoïque ; les configurations d’essai<br />

et les volumes des spécimens à mesurer<br />

nécessitent d’avoir un plancher mobile qui<br />

ne fonctionne pas lors des campagnes de<br />

mesures.<br />

Outre la difficulté de faire fonctionner cet<br />

ascenseur en toute sécurité, il a fallu<br />

cacher les vis de levage dans les gaines<br />

de ventilation afin de respecter les critères<br />

de champ libre. Nous pensons que cette<br />

réalisation est unique au monde.<br />

Gaines d’échappement des différents<br />

bancs<br />

Schéma 1<br />

Ci-contre, une galerie reçoit l’ensemble des<br />

échappements des bancs voisins. Nous<br />

nous sommes confrontés à un problème<br />

de place. À l’aide du logiciel Vitual Lab de<br />

LMS, nous avons optimisé l’atténuation de<br />

chaque silencieux pour obtenir un rapport<br />

d’encombrement/performance maximal.<br />

Bancs d’essais à rouleaux<br />

Le mécanisme d’entraînement des roues<br />

des voitures génère du bruit et un flux d’air<br />

important au niveau de l’interface plancher<br />

rouleau ; de plus, il faut conserver<br />

l’accessibilité sous le plancher entre les<br />

roues de la voiture afin de réaliser des<br />

opérations de maintenance et des<br />

mesures de bruit sous le plancher de la<br />

voiture, ce qui nous a conduit à isoler les<br />

parties moteurs et rouleaux sous le plancher<br />

de la salle semi anéchoïque.<br />

Les gaz d’échappements des moteurs sont<br />

collectés par une gaine souple au bout de<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 5 9


laquelle un silencieux d’échappement atté -<br />

nue les bruits avant de sortir à l’air libre.<br />

Collecteur<br />

d’échappements<br />

Traitement anti sifflement<br />

des rouleaux<br />

Encoffrement<br />

des rouleaux<br />

Banc d’essais moteur :<br />

Dans cette chambre semi anéchoïque, les<br />

moteurs sont mesurés pour différentes<br />

vitesses de rotation et différents couples<br />

résistants. Le couple vu par chaque roue<br />

est assuré à l’aide de génératrices situées<br />

de part et d’autre des parois de la chambre.<br />

La ligne d’arbre moteur plus longue que<br />

dans une voiture a été calculée afin de ne<br />

pas avoir de fréquences propres de flexion<br />

et de torsion. La traversée des parois<br />

génère une perte de l’isolement de la salle.<br />

Cet isolement a été assuré par un capotage<br />

glissant permettant de respecter le<br />

critère de bruit de fond.<br />

Ventilation<br />

Tous les circuits de ventilation (exemple :<br />

air comburant, extraction de salle, soufflage<br />

salle) devront comprendre des silencieux<br />

en amont et en aval des ventilateurs.<br />

Ces silencieux sont calculés en fonction<br />

du niveau de puissance acoustique<br />

rayonné par les ventilateurs et du bruit en<br />

sortie des bouches d’entrée et de sortie.<br />

Ce bruit doit être inférieur de 10dB au<br />

niveau de bruit de fond recommandé.<br />

Dans certains cas, notamment pour les<br />

salles anéchoïques, il est nécessaire<br />

d’avoir une très bonne répartition du flux<br />

d’air dans la salle avec une vitesse d’écoulement<br />

très faible.<br />

Silencieux à baffl parallèles<br />

De ce fait, des blocs d’angle de ventilation<br />

sont mis en place.<br />

En voici le principe de fonctionnement :<br />

- Les sections de passage sont dimensionnées<br />

sur mesure en fonction des<br />

débits.<br />

- Les blocs d’angle peuvent être utilisés en<br />

admission ou en extraction.<br />

Les avantages de ces blocs sont la modularité<br />

du système, un système de piège à<br />

sons sur toute la hauteur de la chambre<br />

inhibant les bruits de circulation d’air et,<br />

enfin l’esthétisme.<br />

Silencieux cylindrique<br />

Climatisation<br />

Il a fallu prendre en compte quatre<br />

modes de fonctionnement de la salle,<br />

dont voici en particulier les conditions<br />

de l’un de ces modes :<br />

• Un débit maxi de 2Kg/s de 0°C à -50°C<br />

(1.263 m 3 /s ou 4549 m 3 /h) amené par<br />

le spécimen dans la salle.<br />

• Le clapet inférieur est ouvert.<br />

• La ventilation inférieure est en marche<br />

et permet la régulation en pression pour<br />

mettre la salle à l’équilibre de pression.<br />

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• En ne supposant aucune perte de tem -<br />

pérature dans le gaz du spécimen,<br />

16 000 m 3 /h sont nécessaires à l’extraction.<br />

• Le clapet R3 est fermé.<br />

• Les clapets R1 et R2 sont fermés pour<br />

éviter que de l’air humide n’entre dans<br />

la salle et ne givre.<br />

• La CTA est à l’arrêt : pas de régulation<br />

de température : si la porte n’est pas<br />

fermée, il n’est pas possible d’activer le<br />

mode 2 « défaut porte non fermé ».<br />

• Durant le mode 2, la porte d’accès est<br />

verrouillée.<br />

• Utilisation du plancher mobile impossible<br />

dans ce mode.<br />

Sécurité (oculus)<br />

Ils permettent aux opérateurs de visualiser<br />

la salle, lors de la préparation des essais.<br />

Ils doivent respecter l’isolement acoustique.<br />

Pour ce faire, ils sont souvent constitués<br />

de double ou triple vitrages. Les<br />

réflexions du vitrage ne peuvent pas être<br />

empêchées ; alors on construit souvent un<br />

bouchon amovible en forme de dièdre pour<br />

retrouver l’anéchoïcité lors des mesures.<br />

Éclairage<br />

Les éclairages ne doivent pas émettre de<br />

bruit. Il existe différent types d’éclai rage :<br />

les ampoules basse tension, les lampes<br />

suspendues à incandescence et les spots<br />

halogènes (possibilité de fixa tion directe<br />

dans le flanc du dièdre avec parement<br />

perforé).<br />

Les lampes de type spots à incandescence<br />

(comme ci-contre) sont certes, très esthétiques,<br />

mais leur rayonnement thermique<br />

est très important. L’ampoule chauffe le<br />

volume d’air dans l’onde du dièdre. Ces<br />

fortes températures limitent la durée de<br />

vie des ampoules. Idem pour les lampes<br />

à incandescence suspendues, mais ces<br />

dernières sont simples à installer.<br />

Les ampoules ci-contre sont des ampoules<br />

basses tension qui ont un rayonnement<br />

thermique plus faible que les ampoules à<br />

incandescence. De plus, elles sont très<br />

esthétiques.<br />

Portes<br />

Exceptionnellement, lorsque les indices<br />

d’isolement le permettent, on peut vouloir<br />

laisser libre le passage ce qui nécessite<br />

un dormant trois côtés. On s’attachera à<br />

leur précision de fabrication afin d’assurer<br />

un bon jointoiement entre les ouvrants et<br />

les dormants. Certaines portes disposent<br />

d’un oculus ; ce dernier devra avoir un<br />

pouvoir isolant identique à celui de la porte.<br />

Certaines portes devront disposer d’un<br />

dispositif anti-panique.<br />

Une attention particulière devra être<br />

apportée afin que l’écrasement des joints,<br />

nécessaire à l’étanchéité acoustique, ne<br />

vienne pas perturber l’ouverture de la barre<br />

anti-panique. Les charnières peuvent dans<br />

certains cas être hélicoïdales ce qui permet<br />

une élévation de la porte lors de son ouverture.<br />

Cela évite d’avoir de fortes contraintes<br />

de planéité sur le sol. D’autres systèmes<br />

tels que le seuil rabattable ou escamotable<br />

peuvent êtres utilisés.<br />

Pour les salles anéchoïques ou semianéchoïques,<br />

les portes doivent également<br />

comporter le même type de revêtement<br />

acoustique que celui sur les parois ou, pour<br />

le moins, s’en rapprocher le plus possible.<br />

Les dièdres sont alors fixés directement<br />

sur la porte ou mieux, sur un ensemble<br />

indépendant articulé appelé « basket door »<br />

(simple ou double articulation) pivotant à<br />

l’intérieur de la salle.<br />

L’offre<br />

du groupe dbvib<br />

À partir d’une expression des besoins<br />

présentée par le client, dB Vib Consulting<br />

peut intervenir dans l’aide à la rédaction<br />

du cahier des charges, ou à partir du cahier<br />

des charges rédigé par le client.<br />

La partie étude réalisée par dB Vib Consulting<br />

aborde tous les problèmes acoustiques<br />

et vibratoires et de ventilation. On<br />

peut citer à titre d’exemples :<br />

• L’isolement entre le pôle ou le banc et<br />

l’extérieur<br />

• L’isolement entre les zones et les salles<br />

à l’intérieur du pôle<br />

• L’acoustique interne des salles (réverbérantes,<br />

anéchoïque ou salle de<br />

réécoute..)<br />

• Les bruits de ventilation<br />

• Le découplage anti-vibratile (massif,<br />

salle, réseaux…)<br />

• La climatisation<br />

Dans le respect d’une démarche « Qualité,<br />

Coût, Délai », nos experts identifient, décrivent<br />

et évaluent les différents risque ; ils<br />

analysent ensuite les causes possibles et<br />

les conséquences pour définir un plan de<br />

levée du risque.<br />

La partie réalisation est à la charge de<br />

dB Vib ingénierie qui, au travers de ses<br />

départements insonorisation et ventilation<br />

s, étudie, conçoit, réalise et installe. Les<br />

contrôles peuvent être réalisés par dB Vib<br />

Consulting, par le Client ou par un organisme<br />

désigné.<br />

dB Vib Technologies intervient pour vous<br />

fournir et vous installer les matériels de<br />

mesures et logiciels les plus appropriés.<br />

dB Vib Consulting étant, de plus, un organisme<br />

de formation, nous pouvons former<br />

et accompagner les techniciens et ingénieurs<br />

du pôle dans la résolution d’éventuels<br />

problèmes sur leurs moyens d’essais.<br />

En ce qui concerne la maintenance du<br />

pôle, dBVib Consulting étudie et met en<br />

place les solutions les plus adaptées ●<br />

Henri CAMPAGNA<br />

www.dbvib.com<br />

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Des essais insolites<br />

Un « lance-poulets »<br />

contre un pare-brise<br />

Les essais ont beau s'adresser à des laboratoires à la fois industriels et académiques,<br />

ils représentent, à la lecture des pages du magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>,<br />

un univers fascinant dans lequel il arrive parfois que l'on débusque<br />

quelques anecdotes pour le moins sorties de l'ordinaire. C'est à cela que cette<br />

dernière page est consacrée, histoire d'achever ce numéro par une note<br />

quelque peu légère ; ce trimestre, nous avons choisi de relater une anecdote<br />

sur les lance-poulets, destinés à tester la résistance d'un pare-brise*.<br />

La revue Feathers (Plumes), organe de la<br />

fédération de l’industrie de la volaille californienne,<br />

rapporte l’édifiante histoire<br />

suivante.<br />

Chacun sait que les oiseaux empruntent<br />

les mêmes voies et couloirs aériens que<br />

les avions et que les risques de collision<br />

ne sont pas négligeables. Certes, en cas<br />

de choc, l’oiseau a peu de chance de<br />

survivre, mais l’avion n’est pas à l’abri, lui<br />

non plus, d’une sérieuse dégradation.<br />

L’avion est un monstre complexe et fragile.<br />

La vulnérabilité d’un tel assemblage tient<br />

à son composant le plus fragile. Il convient<br />

donc de s’assurer, et ce de façon exhaustive,<br />

de la robustesse de ses différents<br />

organes. L’administration aéronautique<br />

fédérale américaine (FAA) a ainsi mis au<br />

point un procédé original pour tester la<br />

résistance des pare-brise des avions. Le<br />

système est composé d’un canon qui lance<br />

des poulets morts sur lesdits pare-brise à<br />

la vitesse approximative d’un avion en vol.<br />

La théorie est simple : si le pare-brise<br />

résiste à l’impact de la carcasse du poulet,<br />

il devrait survivre à une véritable collision<br />

avec un oiseau vivant.<br />

À leur tour, les Anglais se sont montrés<br />

très intéressés et ont décidé de tester de<br />

cette façon la résistance des pare-brise<br />

de leur locomotive à grande vitesse, alors<br />

en cours de développement à cette<br />

époque dans le but de prolonger le TGV<br />

français par un HST, à la sortie du tunnel<br />

sous la Manche.<br />

Ils ont alors acquis le lance-poulet américain.<br />

Après avoir lu attentivement la notice<br />

et le protocole de réalisation des tests, les<br />

ingénieurs entreprirent un premier essai.<br />

Mais après avoir fait littéralement exploser<br />

la vitre du train, perforé le fauteuil du<br />

conducteur (heureusement remplacé par<br />

un mannequin) et détruit une console<br />

d’instruments de bord, la volaille propulsée<br />

finit sa trajectoire en s’encastrant dans<br />

la cloison de la cabine de conduite. Interloqués,<br />

les cheminots anglais ont demandé<br />

à la FAA de vérifier la validité du test.<br />

Celle-ci a procédé à une inspection minutieuse<br />

de la procédure des Anglais, avant<br />

de formuler la recommandation suivante :<br />

« Utiliser un poulet<br />

préalablement décongelé »<br />

* Cette histoire a elle-même été reprise dans<br />

le contenu d’un blog tenu par Alain Fernandez,<br />

consultant et formateur, spécialisé dans<br />

les questions de stratégie, de management<br />

de la performance et de l’intégration douce<br />

des technologies de l’information<br />

(www.le-perfologue.net). Celui-ci est<br />

notamment l’auteur d’un ouvrage de<br />

management initulé Le chef de projet efficace.<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● JA NVI E R , F ÉVR I E R , M A R S 2 0 1 2 ● PAG E 6 2


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

Mesures et méthodes de mesure<br />

Étalonnage : Quelles solutions pour éviter les incertitudes<br />

de mesures ?<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

- Thermographie IR et ultrason : quels outils pour les END ?<br />

- Dossier spécial sur les laboratoires d'essais<br />

dans le "Grand Sud-Ouest"<br />

Sans oublier<br />

Des avis d'experts ainsi que toutes les informations<br />

concernant la Vie de l'ASTE et du GAMAC, les événements,<br />

les formations et les actualités du marché des essais,<br />

de la mesure, de la modélisation et de la simulation.<br />

R é p e r t o i r e d e s a n n o n c e u r s<br />

CETIM...........................................................9 JEC COMPOSITES......................................15<br />

COGENIT ......................................................2 M+P INTERNATIONAL .................................5<br />

CRT MORLAIX............................................19<br />

MATHWORKS .....................2 e de couverture<br />

DBVIB TECHNOLOGIES.............................13<br />

MESUREXPOVISION...........3 e de couverture<br />

ESI GROUP ................................................32<br />

MSC SOFTWARE ................4 e de couverture<br />

GOODFELLOW...........................................44<br />

HAMAMATSU.............................................29<br />

SALON ANALYSE INDUSTRIELLE .............63<br />

HBM...........................................................17 SHIMADZU ...................................................7<br />

ICA SYSTEMES MOTION ...........................23 STAHLWILLE..............................................27<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ - 24 rue Firmin Gillot - 75015 Paris<br />

Tél. : 01 56 08 59 00<br />

Fax : 01 56 08 59 01<br />

www.mrj-presse.fr<br />

(La rédaction n’est pas responsable des documents qui lui sont<br />

adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

Comité de rédaction :<br />

Anne Marie Ajour (ASTE), Raymond Buisson,<br />

Charki Abdérafi (Istia), Bernard Colomiès (Sopemea –<br />

ASTE), François Derkx (IFSTTAR), Jean-Claude Frölich<br />

(ASTE), Pierre Girard (ASTE), Olivier Guillon (MRJ),<br />

Henri Grzeskowiak (HG Consultant), Michel Roger<br />

Moreau (Gamac – ASTE), Lambert Pierrat<br />

(LJ Consulting), Jean Paul Prulhière (Metexo),<br />

Jean-François Romain (MRJ), Philippe Sissoko (LCIE),<br />

Pierre Touboul (Onera)<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Gilles Besnard, Henri Campagna, Neill Doertenbach,<br />

Daniel Goulet, Philippe Hervé, François Hild,<br />

Hugo Leclerc, Thierry Marchal, Doug Nordstrom,<br />

Jean-Noël Périé, Julien Réthoré, Stéphane Roux,<br />

Éric Sicard, Tony Waters.<br />

ÉDITION<br />

Maquette : Graphaël (Paris)<br />

Couverture : Sandrine Weyland (MRJ)<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 56 08 59 00<br />

Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Sonia Cheniti<br />

www.essais-simulations.com<br />

Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />

Prix au numéro : 20 €<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de MRJ<br />

(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />

Trimestriel - N° 109<br />

Janvier, février, mars 2012<br />

Éditeur : MRJ<br />

SARL au capital de 50 000 euros<br />

24 rue Firmin Gillot – 75015 Paris<br />

RCS Paris B 491 495 743<br />

TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />

N° ISSN : 2103-8260<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />

Z.I. Les Franchises – 52200 Langres<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise à<br />

l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />

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3 avenue du Canada<br />

91978 Les Ulis - Courtaboeuf<br />

Tél : 01 64 53 93 93<br />

info.fr@mscsoftware.com

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