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Essais & Simulations n°110

Spécial Sud-Ouest : le fleuron français des essais aéronautiques

Spécial Sud-Ouest : le fleuron français des essais aéronautiques

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L’itinéraire choisi pour le test avait trente<br />

kilomètres environ de long, avec des<br />

mesures qui duraient près de trente<br />

minutes. Cet itinéraire comportait plusieurs<br />

configurations, avec des 2x1 voies à des<br />

autoroutes à plusieurs voies, des passages<br />

supérieurs et inférieurs, avec et sans forêts<br />

sur le côté. Les mesures ont été conduites<br />

en absence de rayonnement solaire pour<br />

éviter des artéfacts, et avec une légère<br />

couverture nuageuse. Le véhicule est resté<br />

dans la voie la plus à droite en circulation<br />

sur autoroutes. Une distance importante<br />

a été laissée entre le véhicule et celui qui<br />

le précédait pour éviter de prendre en<br />

compte sa signature thermique.<br />

Dans une telle configuration, il existe une<br />

forte variété de matériaux utilisés pour<br />

l’élaboration de la route empruntée. De<br />

plus, avec le vieillissement et l’usure des<br />

revêtements, ainsi que les réparations, de<br />

nombreuses situations différentes ont été<br />

rencontrées tout au long de ces trente kilomètres.<br />

Une émissivité constante pouvait<br />

difficilement être choisie. Son émissivité<br />

peut être considérée comme proche de 1<br />

dans des conditions d’observations proche<br />

de la normale par rapport à la surface de<br />

la chaussée. D’après la littérature consultée,<br />

l’émissivité décroît lorsque l’angle<br />

d’observation s’approche des 90° par<br />

rapport à la normale de la surface considérée.<br />

Cependant, en première approche,<br />

la spécularité de la chaussée a été<br />

négligée. Des différences peuvent survenir<br />

entre les mesures du radiomètre et celles<br />

de la caméra thermique.<br />

Résultats et discussion<br />

Avant tout traitement spécifique ou correction<br />

d’environnement radiatif, un offset est<br />

alors observé entre les mesures données<br />

par les deux instruments, les températures<br />

mesurées par la caméra thermique étant<br />

significativement basses. Cependant, l’allure<br />

des courbes semble similaire. De plus,<br />

les éléments principaux de l’itinéraire tels<br />

que des ponts sont correctement détectés<br />

par les deux instruments. Avant toute<br />

correction, l’amplitude thermique mesurée<br />

avec la caméra (11°C) est supérieure à<br />

celle donnée par le radiomètre (6°C).<br />

L’équilibre radiatif du système peut s’écrire<br />

selon l’équation 1.<br />

Dans la configuration choisie, la distance<br />

maximale entre la caméra et la route, où<br />

une mesure est effectuée, est approximativement<br />

quinze mètres. La situation<br />

météorologique était telle qu’aucun nuage<br />

ni brouillard n’étaient présents durant les<br />

mesures. Le coefficient de transmission<br />

atmosphérique a donc été pris égal à 1.<br />

La contribution de l’atmosphère peut dès<br />

lors être négligée.<br />

Les mesures avec la caméra thermique<br />

ont été effectuées en considérant que les<br />

corps dans son champ de vision étaient<br />

de corps noirs. L’équation 1 devient alors<br />

équation 2 en absence de spécularité. La<br />

luminance de l’environnement radiatif s’obtient<br />

avec un miroir installé dans le champ<br />

de vision de la caméra infrarouge. Comme<br />

expliqué dans les paragraphes précédents,<br />

les mesures sont conduites avec une<br />

caméra présentant un angle rasant par<br />

rapport à la surface de la chaussée. Dans<br />

une telle configuration, l’émissivité est inférieure<br />

aux habituels 0.95-0.98 de matériaux<br />

non métalliques en général et des<br />

bétons bitumineux en particulier. Une émissivité<br />

de 0.77 a été choisie, en cohérence<br />

avec la littérature. Cette valeur permet de<br />

prendre en compte le caractère rasant de<br />

l’observation. Ce choix conduit à faire coïncider<br />

les valeurs issues du radiomètre<br />

infrarouge, choisi comme référence, avec<br />

celles de la caméra thermique. Ainsi, avec<br />

l’équation 2, les corrections d’environnement<br />

radiatif peuvent être obtenues. Une<br />

fois accomplies les corrections d’environnement<br />

radiatif, et celle de distance entre<br />

les deux mesures, on obtient une bonne<br />

concordance des températures mesurées<br />

avec les deux instruments.<br />

Il existe de nombreuses manières de<br />

calculer le risque hivernal (RH, ou WR en<br />

anglais) d’un itinéraire. En France, la<br />

moyenne de certains paramètres (température<br />

d’air, humidité relative, température<br />

de surface de chaussée, point de rosée)<br />

sont communément utilisées pour analyser<br />

le risque d’occurrence d’eau solide.<br />

Le risque hivernal RH est défini selon<br />

l’équation 3.<br />

Une telle approche du risque hivernal n’est<br />

pas optimale. Le choix d’une moyenne de<br />

tout l’itinéraire peut dissimuler des singularités<br />

d’un itinéraire. De plus, si on considère<br />

deux tronçons d’un même itinéraire<br />

analysés à deux moments différents d’une<br />

même saison, un tel calcul ne permet pas<br />

la concaténation. Un calcul avec l’équation<br />

(3) a été entrepris avec les données<br />

de la caméra thermique et les corrections<br />

nécessaire. L’allure globale était respectée<br />

mais avec des différences nettes entre les<br />

deux instruments. Cette différence peut<br />

être aisément expliquée en raison de la<br />

sensibilité de l’expression à la moyenne.<br />

Elle est de 0.7°C avec le radiomètre,<br />

contre 1.3°C pour la caméra Flir, alors que<br />

la moyenne du point de rosée est identique<br />

dans les deux cas.<br />

Les mesures avec la caméra thermique<br />

ont une étendue spatiale donnée. En<br />

raison de l’angle d’observation rasant, les<br />

points les plus lointains de la caméra apparaissent<br />

plus froids que ceux plus proches<br />

du véhicule, la différence atteignant parfois<br />

2°C. Une correction basée sur une distribution<br />

d’émissivité sur la zone d’analyse<br />

de la caméra peut être envisagée, en lieu<br />

et place d’une émissivité constante. Ce<br />

paramètre décroît fortement pour des<br />

angles d’observation inférieurs à 10°<br />

d’angle. Ces effets, combinés à la sensibilité<br />

de la caméra thermique, ont conduit<br />

à exacerber le risque hivernal. Bien que<br />

très courante, cette approche présente<br />

des limites. Bien que les deux instruments<br />

présentent des distributions gaussiennes<br />

de températures, la sensibilité à la moyenne<br />

est nette. Deux mesures distinctes d’un<br />

même tronçon ne permettent pas de<br />

recouvrement en terme de risque hivernal<br />

puisque la moyenne change. De plus,<br />

prendre une moyenne globale est délicat<br />

puisque le comportement thermique local<br />

est le résultat d’un équilibre énergétique<br />

local, et non la conséquence d’évènements<br />

plusieurs kilomètres amont et aval. L’autre<br />

désavantage d’une moyenne globale est<br />

la disparition de prise en compte des<br />

saisons et de l’infrastructure. Le risque<br />

hivernal est nécessairement davantage<br />

marqué en hiver qu’en n’importe quelle<br />

autre saison, bien que le risque de condensation<br />

existe toujours. Cependant une<br />

moyenne globale d’un itinéraire ne reflète<br />

ni les saison, ni les effets d’un pont<br />

communément identifiés comme des<br />

zones préférentielles d’occurrence de<br />

verglas en raison d’un effet convectif<br />

plus marqué.<br />

Afin d’étudier une approche plus appropriée<br />

et plus cohérente du risque hivernal,<br />

une moyenne glissante a été testée, et ce<br />

sur des mesures conduites tout au long<br />

d’une année calendaire. Cette moyenne<br />

E S S A I S & S I M U L AT I O N S ● AV R I L , M A I , J U I N 2 0 1 2 ● PAG E 4 0

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