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Essais & Simulations n°116

Quels moyens d’essais pour les composites ?

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www.mesures-et-tests.com<br />

Quels moyens d’essais pour les composites ?<br />

Page 42<br />

MESURES ET MÉTHODES DE MESURES<br />

Dossier spécial<br />

« Analyse Industrielle »<br />

Page 10<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Simulation 3D – état de l’art<br />

d’un marché en mutation<br />

Page 32<br />

N° 116 • MARS 2014 • TRIMESTRIEL • 20 €


ECHANGEUR DE CHALEUR: Modèle d’échangeur tube calandre<br />

permettant l’échange de chaleur entre eau (tube) et air (calandre).<br />

TESTEZ ET OPTIMISEZ VOS DESIGNS AVEC<br />

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Structural Mechanics Module<br />

Nonlinear Structural Materials Module<br />

Geomechanics Module<br />

Fatigue Module<br />

Multibody Dynamics Module<br />

Acoustics Module<br />

FLUID<br />

CFD Module<br />

Mixer Module<br />

Microfl uidics Module<br />

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Pipe Flow Module<br />

Molecular Flow Module<br />

CHEMICAL<br />

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Batteries & Fuel Cells Module<br />

Electrodeposition Module<br />

Corrosion Module<br />

Electrochemistry Module<br />

MULTIPURPOSE<br />

Optimization Module<br />

Material Library<br />

Particle Tracing Module<br />

INTERFACING<br />

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LiveLink for Excel ®<br />

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ECAD Import Module<br />

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LiveLink for Solid Edge ®<br />

File Import for CATIA ® V5<br />

© Copyright 2013–2014 COMSOL. COMSOL, COMSOL Multiphysics, Capture the Concept, COMSOL Desktop, and LiveLink are either registered trademarks or trademarks of COMSOL AB. All other trademarks are the property of their respective owners, and COMSOL AB and<br />

its subsidiaries and products are not affi liated with, endorsed by, sponsored by, or supported by those trademark owners. For a list of such trademark owners, see www.comsol.com/trademarks


Edito<br />

Faire de la France un référent<br />

dans les essais composites<br />

A<br />

l’occasion du salon JEC Composites Show qui se déroulera du 11 au 15 mars prochain<br />

à la Porte de Versailles, le comité de rédaction magazine <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

a décidé d’orienter ce nouveau numéro vers cette filière qui, sans être nouvelle, promet<br />

un bel avenir. Le secteur qu’elle adresse en priorité (l’aéronautique et, dans une moindre<br />

mesure, le spatial) n’a plus rien à prouver dans le domaine des moyens d’essais et de production<br />

(même si d’importants efforts en termes de R&D restent encore à fournir). Au printemps<br />

dernier, lorsqu’Airbus avait présenté son dernier-né A350, il n’avait pas seulement montré un<br />

appareil dernier cri ou un « simple » concentré des technologies de pointe. L’avionneur avait<br />

aussi réussi à passer le cap des fameux « 50% de composites » utilisés pour la conception de<br />

l’appareil.<br />

Outre l’aéronautique, d’autres secteurs de l’industrie se montrent particulièrement intéressés<br />

par les matériaux composites. Le nautisme, le naval, l’éolien, l’automobile et une multitude de<br />

produits de grande consommation intègrent – et intègreront – de plus en plus de composites.<br />

Mais les problématiques et les défis sont nombreux et concernent, notamment pour l’automobile<br />

qui représente évidemment un enjeu colossal pour toute la filière, l’assemblage des multi-matériaux,<br />

le coût des matières sans oublier les processus de transformation.<br />

Dans le domaine des essais et de la simulation, l’assemblage multi-matériaux mais aussi les<br />

techniques d’industrialisation visent à réduire à la fois les coûts et les délais de production, et<br />

font l’objet de nombreux projets de recherche à la fois nationaux, européens et mondiaux. Et<br />

si le Japon reste maître en matière d’industrie et de production de matériaux composites, les<br />

activités de recherche et d’essais, impulsées notamment par l’aéronautique, font l’objet de<br />

beaucoup d’attention en France. Il faut dire – sans chauvinisme particulier – que la France<br />

dispose sur ses terres de nombreux atouts, et pas seulement dans la région de Toulouse.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> a choisi de mettre le doigt sur Les Pays de la Loire, une région plus<br />

discrète en termes d’image mais toute aussi performante dans la recherche et l’innovation.<br />

Animée par le pôle EMC2, toute la filière des matériaux – composites ou non – y trouve son<br />

compte avec une plateforme d’innovation importante (l’IRT Jules Verne) et le Technocampus,<br />

sans oublier les secteurs aéronautique et naval présents sur le terrain avec de grands donneurs<br />

d’ordres et leurs nombreux sous-traitants. De quoi impulser une nouvelle dynamique<br />

pour la région et peser de tout son poids dans la compétitivité du pays.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 1


THERMOGRAPHIE INFRAROUGE<br />

DES CAMERAS POUR TOUTES VOS APPLICATIONS<br />

APPLICATIONS INDUSTRIELLES<br />

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Qualité Allemande - Logiciel en langue française<br />

Accompagnement et services personnalisés :<br />

Définition du besoin - Configuration du système - Formation<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 2


Sommaire<br />

Actualités<br />

Entreprises & Marché<br />

Comsol renforcesa présence en Chine ..........................…4<br />

Faciliter le contrôle lors des essais .....................................4<br />

NIDays 2014 fait le plein .......................................................5<br />

Révéler les déformations à la surface de matériaux ............5<br />

Produits & Technologies<br />

L'Institut de mécatronique UTC-Cetim<br />

inaugure une plateforme hydraulique ...............................6<br />

Quand l’Arpro s’associe au spécialiste de la glisse ..........8<br />

Dossier<br />

ESSAIS COMPOSITES<br />

PRÉFACE : Les Pays de la Loire,<br />

berceau des composites intelligents ......................44<br />

Groupe « Matériaux et Structures Composites »<br />

Arts et Métiers ParisTech Campus d’Angers .........45<br />

Europe technologies et les composites ................47<br />

IRT Jules Verne : un levier<br />

pour la ré-industrialisation de la France ................51<br />

Ça bouge dans les composites ............................52<br />

Mesures et Méthodes de mesure<br />

27e Edition du Salon des Solutions<br />

en Analyse Industrielle ..........................................10<br />

Experiments and numerical simulation<br />

of TGV disc brake squeal ........................................15<br />

Recherches en matériaux composites intelligents<br />

à l’Ifsttar - exemples de projets phares ..................55<br />

R&D d’ALSTOM dans le domaine des composites<br />

pour les EMR .......................................................59<br />

<strong>Essais</strong> et Modélisations<br />

Microwave & RFs’installe au Cnit en mars prochain ..22<br />

L'essor du VE ne passera que par l'adoption<br />

de référentiels communs .......................................24<br />

L’enjeu de la recharge des véhicules électriques :<br />

Les certifications ZE Ready & EV Ready ................27<br />

Question de prise ..................................................30<br />

Simulation 3D :état de l’art d’un domaine<br />

en forte mutation ...................................................32<br />

Des <strong>Essais</strong> Insolites<br />

Vie de l’ASTE<br />

Conseil d’administration de l’ASTE .............................61<br />

Journée technique ASTE au LAAS-CNRS .................62<br />

Outils<br />

Programme des formations .....................................63<br />

Répertoires des annonceurs .....................................64<br />

Avis à la famille du défunt :<br />

personnalisez sa pierre tombale ! ............................40<br />

L'interview<br />

Les Pays de la Loire, le terreau français<br />

de l’industrie des matériaux composites ...................42<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est la revue partenaire exclusive<br />

de l’ASTE (Association pour le développement<br />

des sciences et techniques de l’environnement).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 3


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

Agenda<br />

des prochains événements<br />

Industrie Paris 2014, la plus<br />

grande usine en fonctionnement<br />

Le coup d’envoi d’Industrie Paris 2014<br />

est donné ! Le salon des technologies<br />

de production revient dans la capitale<br />

du 31 mars au 4 avril 2014, à Paris<br />

Nord Villepinte, et prévoit de rassembler<br />

plus de 25 000 visiteurs professionnels.<br />

Sur 70 000 m 2 d’exposition,<br />

cette édition accueillera un millier<br />

d’exposants dans neuf secteurs industriels<br />

complémentaires au service<br />

de la performance industrielle. Tous<br />

les deux ans, Industrie Paris apporte<br />

aux entreprises des solutions technologiques<br />

accompagnées de temps<br />

forts pour accroître leur compétitivité<br />

et leur productivité.<br />

Une nouvelle dimension pour JEC<br />

Europe 2014<br />

35 secteurs représentés et +8% de<br />

surface sur deux étages pour le plus<br />

grand salon mondial de l’industrie des<br />

composites, à Paris, Porte de Versailles<br />

du 11 au 13 mars 2014. Du<br />

fait d’une forte demande autour des<br />

composites et des nouvelles applications<br />

qui apparaissent, le Groupe JEC<br />

réaffirme son positionnement et repense<br />

l’événement qui occupera cette<br />

année 54 400m 2 dans deux nouveaux<br />

halls du Pavillon 7. « Nous avons multiplié<br />

le périmètre de JEC par six en<br />

quinze ans et réinvestissons la totalité<br />

des bénéfices sur de nouveaux programmes<br />

pour les professionnels et<br />

les utilisateurs », précise Frédérique<br />

Mutel, PDG du Groupe JEC.<br />

Laval Virtual prend du poids<br />

La prochaine édition de Laval Virtual<br />

se tiendra du 9 au 13 avril 2014.<br />

Grâce à une forte croissance de 20%<br />

d'exposants en 2013, Laval Virtual<br />

s'agrandit en 2014 avec une extension<br />

de 1 000m² dont 300m² consacrés à<br />

l'exposition. Depuis près de quinze<br />

ans, Laval Virtual est devenu un salon<br />

leader en Europe de l’innovation et<br />

des nouvelles technologies. Laval Virtual<br />

regroupe des participants venus<br />

du monde entier pour ces Rencontres<br />

Internationales des Technologies et<br />

des Usages du Virtuel. L’événement<br />

rassemble les acteurs de la réalité virtuelle<br />

dans son ensemble mais également<br />

la réalité augmentée, la 3D<br />

interactive, la robotique, l’Internet des<br />

objets et toutes les technologies innovantes<br />

et convergentes.<br />

Stratégie<br />

Comsol renforce<br />

sa présence en Chine<br />

Comsol ouvre des bureaux à Shanghai et Beijing, et traduit son<br />

site Web en chinois afin d’accompagner le développement et la<br />

croissance du marché de son logiciel de simulation multiphysique<br />

en Chine.<br />

Description du produit Comsol Multiphysics en<br />

chinois sur www.cn.comsol.com/products<br />

Comsol anonce la naissance d’une<br />

filiale en Chine, Comsol Co, avec<br />

d’emblée l’ouverture de deux bureaux<br />

à Sanghai et Beijing. Ces derniers<br />

confortent une présence forte<br />

de Comsol sur place, tant sur le plan<br />

commercial, que sur le plan des services<br />

aux utilisateurs, par le biais du<br />

support technique.<br />

Le développement de Comsol sur le<br />

Acquisition de données<br />

Faciliter le contrôle<br />

lors des essais<br />

marché chinois est une réponse à la<br />

demande croissante de son logiciel<br />

de simulation Comsol Multiphysics,<br />

par les différentes industries de haute<br />

technologie et la communauté scientifique.<br />

« Shanghai et Beijing ont été choisis<br />

pour les nouveaux bureaux du fait<br />

de leur importance dans les secteurs<br />

technologiques et de la présence<br />

d’une communauté d’experts, à<br />

même de soutenir les activités de nos<br />

utilisateurs et clients, explique Lei<br />

Chen, directeur général de Comsol<br />

Co. Ces deux bureaux disposent dès<br />

à présent d’une équipe étoffée d’ingénieurs<br />

d’application, qui proposent<br />

des services de haute qualité aux utilisateurs<br />

de Comsol Multiphysics en<br />

Chine. »<br />

HBM vient d’annoncer de nouveaux outils LabVIEW VI (Virtual<br />

Instruments) pour faciliter le contrôle de pièces mécaniques réalisé<br />

lors d'essais avec les systèmes d’acquisition de données<br />

haute précision HBM, par exemple avec la gamme QuantumX.<br />

Flux de données lors d'un essai système (fonctionnement,<br />

environnement, fatigue) réalisé<br />

avec LabVIEW et QuantumX<br />

Lors d'essais systèmes, une acquisition<br />

de mesure de haute précision est<br />

aussi importante que le contrôle de la<br />

pièce. Pour les bancs d'essai de petite<br />

et moyenne taille, tels que ceux utilisés<br />

pour les tester les sièges d’automobile<br />

ou les systèmes de fermeture,<br />

il est crucial de trouver une solution<br />

de mesure complète tout aussi compacte<br />

que flexible. L’idéal est d’avoir<br />

une seule famille d'appareils.<br />

Associés au pilote LabVIEW de HBM,<br />

les nouveaux outils VI développés par<br />

HBM permettent dès à présent de tirer<br />

profit de tous les avantages de l'acquisition<br />

de données QuantumX avec<br />

une intégration totale dans LabVIEW.<br />

La sortie de signaux analogiques ou<br />

périodiques, aux choix, est possible<br />

tout comme celle de diverses valeurs<br />

analogiques ou de signaux d'entrée<br />

mis à l'échelle.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 4


Compte rendu<br />

NIDays 2014 fait le plein<br />

La dix-septième édition française de NIDays qui a eu lieu au<br />

Cnit de Paris La Défense, le 11 février dernier, a attiré plus de<br />

1 100 visiteurs. A noter la participation exceptionnelle cette<br />

année de Joël de Rosnay, prospectiviste de renom, venu exposer,<br />

en conférence plénière, les enjeux et défis de la civilisation<br />

du numérique.<br />

Votre partenaire<br />

pour la CONCEPTION<br />

sur mesure de vos systèmes<br />

électroniques<br />

??<br />

radiofréquences, à l’aéronautique<br />

et la défense, à l’automobile et le<br />

au ferroviaire, à l'enseignement,<br />

à l’énergie, à la recherche... Ces<br />

conférences ont fait l’objet de<br />

nombreuses présentations d'applications<br />

développées dans des domaines<br />

très variés.<br />

Enfin, une vingtaine de sessions<br />

de travaux pratiques étaient notamment<br />

consacrées à la programmation<br />

graphique LabVIEW,<br />

au test et à la validation temps<br />

réel, à l’acquisition de données,<br />

à la conception de systèmes de<br />

contrôle/commande et embarqués,<br />

à la radio logicielle, au dépouillement<br />

de données, aux systèmes<br />

embarqués pour l’enseignement,<br />

ou encore au test automatique PXI.<br />

Comme pour les éditions précédentes,<br />

ce rendez-vous annuel<br />

des ingénieurs, scientifiques et enseignants<br />

s’articulait autour d’une<br />

exposition permanente doublée de<br />

conférences et de cours organisés<br />

en parallèle. L’exposition abritait<br />

soixante-huit stands de produits<br />

et solutions complémentaires proposés<br />

par les partenaires de NI, et<br />

incluait trois pôles dédiés respectivement<br />

à l’enseignement, aux capteurs<br />

et à la vision/robotique.<br />

Une cinquantaine de conférences<br />

plénières et thématiques étaient<br />

dédiées aux techniques de développement,<br />

à la surveillance et au<br />

contrôle embarqué, à l’instrumentation<br />

et au test automatique, à l'acquisition<br />

de données, aux mesures<br />

par capteurs, à l’industrie 4.0, aux<br />

??<br />

Pôle simulations<br />

électromagnétiques<br />

Conception d’antennes<br />

Analyse d’intégrité de signal<br />

sur carte complexe<br />

<strong>Simulations</strong> électromagnétiques<br />

de circuits<br />

Développements radiofréquences<br />

(de la HF aux Hypers)<br />

140053 - www.Aloha-com.fr • Photos non contractuelles<br />

Solution logicielle<br />

Révéler les déformations<br />

à la surface de matériaux<br />

Le fabricant de machines d’essais de<br />

matériaux Instron présentera sur le<br />

salon JEC DIC Replay, son nouveau<br />

logiciel de corrélation d’image (DIC).<br />

Cette combinaison de matériel et de<br />

logiciel est conçue pour détecter visuellement<br />

les déformations et les<br />

déplacements sur une zone définie<br />

à la surface d’éprouvettes ou de<br />

produits finis soumis à des charges<br />

statiques. Les déformations peuvent<br />

être visualisées en temps réel sur un<br />

écran et peuvent donc être suivies<br />

tout au long de l’essai.<br />

L’image et les données d’étalonnage<br />

sont fournies par l’extensomètre vidéo<br />

avancé d’Instron (AVE). Le logiciel<br />

de corrélation d’image permet<br />

la visualisation et l’enregistrement<br />

des données à une fréquence variable<br />

pouvant aller jusqu’à 50 Hz,<br />

sous la forme d’images individuelles,<br />

pour une analyse poussée en mode<br />

post-essai. Ce logiciel fonctionne<br />

indépendamment des autres programmes<br />

utilisés lors de l’essai mécanique<br />

et son interface est similaire<br />

à celle du logiciel d’essais statiques<br />

Bluehill d’Instron, le rendant ainsi<br />

très intuitif et facile à utiliser.<br />

contact@edelabs.com<br />

Tél. : + 33 (0)9.72.21.53.76<br />

www.edelabs.com<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 5<br />

ANN 65x256.indd 1 17/02/14 18:13


Actualités<br />

Produits et Technologies<br />

Reportage<br />

L'Institut de mécatronique UTC-Cetim inaugure<br />

une plateforme hydraulique<br />

Le 24 janvier dernier, la nouvelle plateforme hydraulique de l’Institut de mécatronique UTC-Cetim a été<br />

inaugurée à l’Université de technologie de Compiègne. Soutenue par la Région Picardie, cette plateforme<br />

est destinée aux équipements de faible puissance et dédiés à l’énergétique et à la modélisation,<br />

aux vibrations et aux pulsations, ainsi qu'à la pédagogie par la pratique.<br />

Quarante, c’est le nombre d’années de<br />

collaboration entre le Centre technique<br />

des industries mécaniques et l’UTC de<br />

Compiègne. Il faut dire que les deux<br />

structures avaient tout pour travailler<br />

ensemble. Situées à peine à trente minutes<br />

de route l’une de l’autre, les entités<br />

picardes ont vu le jour sur le territoire<br />

à deux ans d’intervalle. Bien que<br />

créé en 1965, l’institut technologique<br />

de mécanique (Cetim) s’est installé à<br />

Senlis (Oise) en 1971. L’UTC a quant<br />

à elle été créée en 1973, et collabore<br />

de façon constante et soutenue avec<br />

le Cetim, tant sur le plan pédagogique<br />

que sur le plan de la recherche partenariale.<br />

Cette collaboration est facilitée<br />

par la proximité géographique des<br />

deux institutions. Désormais, celle-ci<br />

est incarnée par l’Institut de mécatronique.<br />

Recherche, mise en pratique, développement<br />

et pédagogie sont les raisons<br />

d’être de cette nouvelle plateforme hydraulique<br />

de l’Institut de mécatronique.<br />

Fruit de la réflexion menée conjointement<br />

entre le Cetim (Institut technologique<br />

de mécanique), l’UTC, les industriels<br />

des transmissions hydrauliques<br />

et de leur Syndicat Artema, l’Institut de<br />

mécatronique concrétise en effet une<br />

vision commune autour, à la fois, d’un<br />

centre de formation des ingénieurs de<br />

demain dont la mécanique a besoin,<br />

d’un lieu de recherche appliquée et<br />

d’un espace commun de développement<br />

de solutions.<br />

D’importants moyens d’essais…<br />

La nouvelle plateforme comprend trois<br />

bancs d’essai destinés aux équipements<br />

de faible puissance : le banc<br />

« Energétique et modélisation » comprend<br />

une machine tournante avec<br />

contrôle de vitesse. Il est destiné à tester<br />

les équipements et à réaliser des<br />

manipulations à l’identique. Le banc<br />

« Vibration et pulsation », réalisé en<br />

partenariat avec Poclain Hydraulics et<br />

le Cetim avec financement de l’Ademe,<br />

vise à réduire les émissions sonores<br />

des transmissions hydrauliques (projet<br />

BESTH). Enfin, le troisième banc<br />

« Pédagogie par la pratique » reprend<br />

le principe d’une nacelle élévatrice intégrant<br />

l’hydraulique « tout ou rien »,<br />

l’hydraulique proportionnelle puis l’asservissement<br />

avec réseau Canbus. Il<br />

sera, entre autre, utilisé pour la formation<br />

continue.<br />

… et des projets significatifs<br />

Le Cetim consacre un financement de<br />

près de 8M€ à la recherche et développement<br />

dans la mécatronique. Avec<br />

six projets multipartenaires et trois<br />

nouveaux projets rien qu’en 2013, la<br />

mécatronique représente une activité<br />

en pleine croissance, en particulier<br />

autour de deux grands axes : la surveillance<br />

en fonctionnement et la performance<br />

énergétique.<br />

Le pôle Mécatronique Transmissions<br />

et capteurs intègre une importante<br />

partie de simulation afin de pouvoir<br />

travailler en virtuel sur tout un cycle<br />

de développement et d’intégration de<br />

capteur sur un système de commande<br />

par exemple ; c’est le cas notamment<br />

du projet CAPME’UP qui implique de<br />

construire un modèle de nacelle élévatrice<br />

sur laquelle on tente de faire de<br />

la récupération d’énergie hydraulique.<br />

À l’aide de modèles 2D et 3D issus<br />

d’outils logiciels de l’éditeur LMS, on<br />

simule les mouvements afin d’identifier<br />

les pertes et orienter les efforts de<br />

R&D pour améliorer les performances<br />

énergétiques.<br />

Un autre projet (Syrena) porte sur les<br />

hélicoptères et plus précisément sur la<br />

mesure de turbine. Ce projet consiste à<br />

rendre les hélicoptères « intelligents »<br />

en équipant leur de capteurs innovants<br />

pour procéder à de la mesure de test,<br />

de couple et de déplacement de façon<br />

à mieux les surveiller et connaître les<br />

paramètres de suivi critique.<br />

Des essais d’endurance avec des<br />

jauges de déformation sont également<br />

en service pour mesurer les contraintes<br />

sur plus de deux millions de cycles<br />

dans le cadre d’un projet mené avec<br />

EMC2 de développement d’une enveloppe<br />

destinée à stocker l’énergie.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 6


Actualités<br />

Produits et Technologies<br />

Il s’agit d’une enveloppe de 10 litres<br />

chargées de stocker les fluides à des<br />

pressions variable pouvant atteindre<br />

300 bars ; il concerne des applications<br />

pour les engins mobiles bien sûr mais<br />

aussi dans l’automobile.<br />

Institut de mécatronique et création<br />

d’une chaire d’enseignement<br />

Créé en 2008, l’Institut de mécatronique<br />

s’inscrit dans le cadre de l’évolution<br />

des produits en mécanique en<br />

termes de fonctions pilotées et de critères<br />

d’efficacité (performance, rendement,<br />

sûreté, propreté…). Trois axes<br />

principaux constituent l’activité de<br />

l’institut. D’une part, la formation aux<br />

spécialités d’hydraulique et de mécatronique.<br />

Le deuxième axe concerne<br />

une activité conjointe de recherche<br />

et développement, effectuée par une<br />

équipe de haut niveau d’ingénieurs et<br />

de chercheurs bénéficiant des compétences<br />

scientifiques de l’UTC, de l’expertise<br />

technique du Cetim. Enfin, une<br />

troisième activité met en avant l’innovation<br />

et tout particulièrement à travers<br />

des actions et des programmes transfert<br />

de technologie.<br />

Sur les trois dernières années, l’Institut<br />

de mécatronique a bénéficié de 5,5<br />

millions d’euros dont 40% de financements<br />

externes, notamment de la<br />

région Picardie. Ce budget comprend<br />

le fonctionnement de la chaire industrielle<br />

hydraulique-mécatronique, le<br />

financement des thèses et les investissements<br />

dont la nouvelle plateforme<br />

hydraulique. La création de la chaire<br />

d’hydraulique a permis la formation de<br />

quatre-vingts ingénieurs dans les spécialités<br />

d’hydraulique et de mécatronique.<br />

Pour accompagner cette chaire,<br />

une plateforme hydraulique dédiée<br />

aux faibles puissances a été créée en<br />

2013.<br />

La mécatronique, un enjeu pour<br />

l’avenir<br />

La mécatronique n’est pas une science<br />

nouvelle. La création du syndicat Artema<br />

par exemple illustre bien l’idée<br />

d’associer les métiers de la mécanique<br />

et l’électronique, mais aussi l’hydraulique,<br />

ou encore les automatismes et<br />

les logiciels est devenue primordiale.<br />

D’autant que le marché s’offre tout à<br />

fait au développement de la mécatronique,<br />

comme en témoignent les<br />

activités du Cetim, en forte augmentation<br />

dans ce domaine. « L’industrie a<br />

fait des composants mécaniques des<br />

solutions hybrides, de plus en plus intelligentes,<br />

intégrant un nombre croissants<br />

d’information et de technologies<br />

de communication », rappelle Philippe<br />

Choderlos de Laclos, directeur général<br />

du Cetim.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 7


Actualités<br />

Produits et Technologies<br />

Partenariat<br />

Quand l’Arpro s’associe au spécialiste de la glisse<br />

Arpro s’est associé à Salomon pour améliorer les performances de la nouvelle gamme X-Pro de l’équipementier.<br />

Grâce à l’usage du matériau ultraléger de JSP, les chaussures de ski sont plus légères, plus<br />

confortables, plus isolantes et épousent mieux la forme du pied ; un réel intérêt pour les skieurs mais<br />

ce qui nous a encore plus intéressé, c’est le partenariat entre les deux industriels. Entretien avec un<br />

spécialiste technique de la société JSP, l’inventeur de l’Arpro.<br />

Présentez en quelques mots JSP et<br />

plus particulièrement la technologie<br />

Arpro.<br />

JSP est le leader mondial dans la fabrication<br />

d'une mousse expansée appelée<br />

Arpro. Celle-ci est utilisée dans diverses<br />

industries (automobile, biens de<br />

consommation, sport) grâce à la polyvalence<br />

de ses propriétés. Arpro absorbe<br />

l'énergie et reprend sa forme après un<br />

choc, et ce même après plusieurs impacts.<br />

Grâce à sa valeur d'isolation (à<br />

la fois à la température et au bruit), ce<br />

matériau est de plus en plus utilisé dans<br />

les applications HVAC.<br />

Comment est née cette collaboration<br />

avec Salomon ? Quels étaient les besoins<br />

et les problématiques auxquels<br />

était confronté le fabricant – en particulier<br />

au niveau de la conception des<br />

chaussures de ski ?<br />

Salomon nourrissait déjà un certain intérêt<br />

pour l'Arpro en raison de ses performances<br />

en termes de propriétés et de<br />

légèreté. Après avoir essayé le matériel<br />

pour les différentes applications, le département<br />

dédié aux chaussures de ski<br />

est venu avec l'idée de tester la mousse<br />

et de substituer l’injection de matière<br />

et la semelle intercalaire en mousse<br />

PU. L'intérêt principal était de réduire le<br />

poids, mais aussi d’augmenter l'isolation<br />

thermique afin que les utilisateurs aient<br />

moins froid aux pieds dans les chaussures<br />

de ski. La caractéristique majeure<br />

réside dans la possibilité de broyer les<br />

semelles intermédiaires de pièces Arpro<br />

afin de les ajuster parfaitement à la<br />

plante des pieds.<br />

Expliquez-nous les phases de test que<br />

vous avez effectuées avec Salomon.<br />

Avez-vous travaillé ensemble ? Avec<br />

quels moyens d'essais ?<br />

Un programme de développement a été<br />

lancé avec JSP dans leur centre de développement<br />

allemand appelé Eureka.<br />

Il était possible d'utiliser un outil de prototypage<br />

pour produire diverses pièces<br />

de différentes densités et en adapter<br />

la conception. Un certain nombre de<br />

paires ont ainsi été produites puis testées<br />

pendant une pleine saison hivernale,<br />

permettant aux différents experts<br />

de Salomon de fournir une réactivité et<br />

un retour au sujet de toutes les fonctions<br />

principales. Ces essais in situ ont permis<br />

de mieux adapter la densité requise ainsi<br />

que la géométrie.<br />

Lors de ces essais, quel outil de simulation<br />

numérique avez-vous utilisé ?<br />

Pour quelles opérations précisément ?<br />

Le facteur important pour Salomon était<br />

de mesurer la dureté de tester la résistance<br />

des pièces en Arpro. D'autre part,<br />

la simulation a fortement été utilisée<br />

pour le calcul de la densité et les différentes<br />

mesures nécessaires avant de<br />

lancer le process. L'un des avantages<br />

de la technologie Arpro est que l'utilisation<br />

des mêmes outils aux densités différentes<br />

peut être réalisée avec la même<br />

matière.<br />

En termes de fabrication, comment est<br />

utilisé Arpro ? Salomon a-t-il dû modifier<br />

son processus de fabrication ?<br />

Les pièces Arpro sont produites par un<br />

tiers fournisseur puis fournies à Salomon<br />

dans son usine de chaussure de<br />

ski où ils sont assemblés les ensembles.<br />

Il n'y a donc pas eu de modification de<br />

processus et Arpro a permis d'optimiser<br />

les coûts d'assemblage par collage et le<br />

processus d'assemblage existant.<br />

Quels sont les bénéfices de l’Arpro sur le produit ?<br />

La présence d’Arpro dans les semelles de la nouvelle gamme X-Pro de Salomon, a permis non seulement de réduire le poids<br />

de la chaussure de 15 %, mais aussi d’améliorer son isolation thermique de 30 %. Grâce à Arpro, il est désormais possible<br />

d’adapter chaque chaussure à des tailles et des formes de pieds différents. Résultats : plus de confort, une chaussure qui<br />

tient mieux, une meilleure stabilité et plus de douceur pour les chevilles.<br />

Arpro maintient le cap de l’innovation. Cette nouvelle avancée, s’inscrit dans la continuité d’un partenariat technologique<br />

amorcé lors de l’intégration du matériau dans les casques Salomon. La capacité d’Arpro à résister aux chocs répétés et à<br />

offrir une excellente protection à l’utilisateur avait alors été démontrée.<br />

Paul Compton, PDG de JSP pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique, se félicite de cette nouvelle innovation : « La légèreté<br />

est désormais considérée comme une nécessité dans une chaussure. La présence d’une semelle en Arpro dans les X-Pro de<br />

Salomon a contribué à en réduire fortement le poids, et à améliorer leur isolation thermique comparativement à des chaussures<br />

de ski traditionnelles ». De son côté, Eric Chamay, chef de produit marketing chez Salomon rappelle que Salomon a<br />

« commencé par utiliser Arpro dans les casques. Cette technologie a contribué à améliorer leur capacité à résister aux chocs<br />

tout en restant très légers. L’adoption d’Arpro a été une révélation pour les utilisateurs de nos chaussures de ski. C’est une<br />

solution idéale et nous continuerons à intégrer ce matériau dans nos produits, à innover et à donner à nos clients ce qu’ils<br />

attendent pour plus de plaisir sur les pistes ».<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 8


1 & 2 juillet/july 2014<br />

École Polytechnique<br />

Palaiseau - France<br />

Le rendez-vous international<br />

HPC & SIMULATION<br />

The International Meeting<br />

Forum<br />

2014<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 9


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Événement<br />

27 ème Edition du Salon<br />

des Solutions en Analyse Industrielle<br />

19 & 20 MARS 2014 – CNIT PARIS LA DEFENSE<br />

La 27e édition du salon « Analyse Industrielle » organisée par le BIRP (Groupe Solutions) en parallèle<br />

aux Salons Solutions Electroniques (rts Embedded systems et MtoM), ouvrira ses portes les 19 et 20<br />

mars 2014 au Cnit, Paris La Défense.<br />

Le salon Analyse<br />

Industrielle, en bref<br />

Rendez-vous annuel des professionnels<br />

de la mesure à l’émission et de<br />

la détection industrielle, de la règlementation,<br />

du contrôle de process, des<br />

risques industriels, de l’instrumentation<br />

et de la micro-analyse, le salon Analyse<br />

Industrielle se déroulera durant<br />

deux jours. « Ce salon est considérée<br />

d’ores et déjà comme une bonne édition<br />

dans la mesure où nous comptabilisons<br />

déjà plus de cinquante exposants<br />

et que, parmi eux, une dizaine<br />

sont des nouveaux-venus comme<br />

ABB, Fuji Electric et Ideel…, indique<br />

Francis Mantes, directeur du salon<br />

Analyse Industrielle. La bonne tenue<br />

de cet événement confirme un secteur<br />

toujours très dynamique et qui suscite<br />

un vif intérêt auprès des industriels ».<br />

Du point de vue de l’exposition en tant<br />

que telle, la cinquantaine d'exposants<br />

français et étrangers, principaux fournisseurs<br />

et intégrateurs de solutions<br />

matérielles et logicielles, de services et<br />

d'ingénierie présenteront aux visiteurs<br />

des solutions en matériels, systèmes<br />

et services permettant d’optimiser les<br />

différents processus composant la<br />

chaîne de production des entreprises<br />

industrielles et des laboratoires, de<br />

prévenir et de maîtriser les risques<br />

(analyseurs industriels / réglementation<br />

/ contrôle de process / détection /<br />

instrumentation / microtechnologies /<br />

Où ?<br />

Au Cnit, à Paris – La Défense<br />

Quand ?<br />

Les 19 et 20 mars 2014<br />

mesure à l'émission / sécurité et sûreté<br />

/ analyse des risques / laboratoires<br />

Industriels…).<br />

À la partie exposition s’ajouteront des<br />

conférences applicatives. Celles-ci rassembleront<br />

les industriels – fabricants<br />

de matériels, fournisseurs de services,<br />

intégrateurs – et les utilisateurs. Elles<br />

feront le point sur les évolutions technologiques<br />

à travers des témoignages<br />

et expériences. Enfin, des ateliers mettront<br />

en valeur les dernières nouveautés<br />

présentées par les exposants.<br />

Panorama des technologies<br />

présentées sur le salon<br />

>> Un laser in situ pour la mesure<br />

de gaz de procédés industriels<br />

ABB présentera son nouvel analyseur<br />

laser pour mesurer en continu<br />

la concentration des gaz dans les<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 10


PARlS ll,l2,l3 MARS 20l4<br />

JEC Europe 2014 - Pays à l’honneur<br />

LES PAYS-BAS<br />

54 400 m 2<br />

8% de surface<br />

supplémentaire<br />

en 20l4!<br />

PARlS<br />

Porte de Versailles<br />

Pavilions 7.2 & 7.3<br />

• Salon professionnel des composites<br />

• l.C.S. / Conférences<br />

• lnnovation corner & awards<br />

• Présentations technico-commerciales<br />

• Rendez-vous d’affaires<br />

• JOB Center<br />

ENERGIES OFFSHORE<br />

STRUCTURES HYBRIDES<br />

Parmi les 35 secteurs représentés<br />

FOCUS<br />

ENERGIES OFFSHORE SECTEURS<br />

STRUCTURES HYBRIDES<br />

Ä Aéronautique<br />

Ä Automobile<br />

Ä Charges et additifs<br />

Ä Construction Ä Energie éolienne Ä Fibres et textiles<br />

Ä Logiciel et services<br />

Ä Machines et équipement<br />

Ä Production et technologies<br />

Ä Résines<br />

Ä Transports collectifs<br />

<br />

2013<br />

Ä Tuyaux & cuves<br />

<br />

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FOCUS<br />

SECTEURS<br />

The N°1 Composites Network in the World<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 11


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Un point sur les ateliers<br />

conduites process et les cheminées.<br />

Le principe de mesure de l’analyseur<br />

in-situ LS4000 s’appuie sur la spectrométrie<br />

d’absorption à diode à laser<br />

accordable (TDLAS). L'analyseur est<br />

composé d’une unité émettrice qui envoie<br />

un rayon laser approprié à travers<br />

la cheminée ou le conduit à l’unité réceptrice<br />

équipée d’un photo-détecteur.<br />

Les deux unités se montent l’une en<br />

face de l’autre sur la conduite ou la<br />

cheminée et sont connectées par une<br />

boîte de jonction.<br />

Le composant gazeux ciblé présent<br />

dans le trajet optique absorbe la lumière<br />

laser (émise sur une raie d’absorption<br />

unique, assurant une mesure<br />

sélective), atténuant la lumière que<br />

reçoit le photo-détecteur. L’unité émettrice<br />

scrute la longueur d’onde choisie<br />

et un algorithme sophistiqué traite le<br />

signal détecté pour calculer la concentration<br />

du gaz à mesurer. L’instrument<br />

atteint ainsi une grande précision et sélectivité,<br />

produisant une mesure virtuellement<br />

exempte de toute interférence.<br />

Compact et léger, cet équipement peut<br />

être installé in situ et minimise les opérations<br />

de manipulations, de mise en<br />

œuvre et de maintenance. Ne nécessitant<br />

pas de système d’échantillonnage<br />

ou de conditionnement, l’analyseur<br />

a un temps de réponse standard de<br />

deux secondes. Ces temps de réponse<br />

courts permettent un contrôle<br />

plus pointu et une détection plus rapide<br />

lors de situations critiques (mesure de<br />

sécurité).<br />

L’analyseur laser LS 4000 d’ABB peut<br />

s’adapter à des conditions contraignantes<br />

en termes de poussières et<br />

d’humidité ; il permet la mesure à des<br />

températures élevées jusqu'à 1 500°C<br />

et à des pressions jusqu'à 20 bars<br />

(290 psi). Une correction dynamique<br />

automatique compense les variations<br />

de pression et de température. L'analyseur<br />

LS4000 est certifié pour l'utilisation<br />

en zones dangereuses (Gaz<br />

19 mars de 11h à 12h<br />

• Atelier Emerson Process Management – Des analyseurs multi-méthodes,<br />

multi-composants pour vos applications<br />

Le savoir-faire et le retour d’expérience de plus de quarante-vingt-dix ans dans<br />

les applications d’analyses industrielles permettent à Emerson de proposer des<br />

analyseurs intégrants de multiples méthodes pour des mesures multi composants.<br />

Ces connaissances alliées aux nouvelles technologies permettent de<br />

proposer dans une seule et même enceinte compacte des capacités avancées<br />

pour permettre une analyse étendue et adaptée aux applications des industriels.<br />

Que ce soit pour des applications dans les procédés chimiques, pétrochimiques,<br />

la métallurgie… ou pour les nouvelles énergies, les analyseurs sont<br />

adaptés, configurés et personnalisés pour l’application considérée.<br />

Intervenant : Sébastien Crozet, responsable Développement marchés analyse<br />

19 mars de 14h à 15h<br />

• Atelier Ideel – Ideel, l’Usine du futur<br />

La société Ideel propose une offre de service globale pour l’analyse industrielle<br />

dédiée aux start-up, aux PME ou aux grands groupes industriels. Cette offre se<br />

décline en trois thèmes :<br />

• L’expertise avancée en analyse industrielle : conseil investissement, audit industriel,<br />

analyse en ligne<br />

• Une R&D de pointe pour développer les méthodes spectrales, chromatographiques,<br />

chimiométriques, des solutions d’échantillonnage, ainsi que des capteurs<br />

spécifiques en projet collaboratif.<br />

• Des moyens expérimentaux industriels<br />

Cet atelier sera l’occasion pour Ideel de présenter ces trois thèmes, puis d’ouvrir<br />

une session de questions réponses ouvertes autour de l’activité d’Ideel et<br />

de l’offre de service de l’entreprise.<br />

Intervenant : Franck Baco-Antoniali, responsable du département Analyse industrielle<br />

19 mars de 15h à 16h<br />

• Atelier AP2E – AP2E Mesure du SO3 : une révolution dans la mesure des<br />

émissions<br />

Dans l'analyse d'émission de gaz, la simple mesure du SO2 n'est pas suffisante<br />

pour réellement caractériser la pollution soufrée émise par l'industrie. En effet,<br />

si actuellement le SO2 est correctement mesuré, une partie de celui-ci se transforme<br />

en S03. Le bilan obtenu est ainsi sous-estimé. AP2E, grâce au Process<br />

intégrant de la spectrométrie laser basse pression nouvelle génération, mesure<br />

le SO2 mais également le SO3 ainsi que le COS en continu.<br />

Intervenant : Frédéric Lembert, président AP2E.<br />

et Poussières) selon les normes internationales<br />

ATEX et IECEX. Une<br />

certification CSA est également en<br />

préparation. Les applications types<br />

sont, la surveillance de procédés dans<br />

l’industrie chimique et pétrochimique,<br />

les aciéries, la production d’énergie,<br />

l’industrie du verre, et le contrôle des<br />

traitements de fumées.<br />

>> Une solution pour réguler les<br />

débits massiques<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 12


Mesures et Methodes de Mesure<br />

L’ IQ+ multivoie est la nouvelle solution<br />

miniaturisée de Bronkhorst pour assurer<br />

la régulation des débits massiques<br />

ou des pressions pour permettre aux<br />

industriels de construire des systèmes<br />

multivoies encore plus légers<br />

et plus compacts et, par conséquent,<br />

plus facile à intégrer. Il s’agit en effet<br />

d’un véritable atout pour les systèmes<br />

transportables sur le terrain comme au<br />

laboratoire et exigeant de la régulation<br />

de précision. Parmi les principales applications<br />

dans lesquelles ces équipements<br />

sont souvent implantés figurent<br />

l’analyseur de gaz GC/HPLC/FID, le<br />

système d’échantillonnage gaz/liquide,<br />

l’appareil de prélèvement à cartouche<br />

et l’ICP.<br />

La nécessaire facilité de mise en<br />

œuvre de ces applications peut souvent<br />

imposer la miniaturisation et<br />

l’allègement des composants ainsi<br />

qu’un montage compact de plusieurs<br />

voies de régulation. Aujourd’hui, sur<br />

le marché de l’analyse, Bronkhorst<br />

ambitionne de pouvoir proposer aux<br />

industriels des solutions compactes<br />

multivoies au format de boîte d’allumette.<br />

Techniquement, la miniaturisation<br />

a été rendue possible grâce aux<br />

nouveaux capteurs de mesure de débit<br />

et de pression développés sur une<br />

technologie de MEMS par la R&D de<br />

Bronkhkorst.L’embase des instruments<br />

est de 0.75’’ (1.9 cm).<br />

>> airmoTWA: nouveau TRAP/GC/<br />

MS/FID pour l’analyse de l’air ambiant<br />

sur site<br />

Afin d’assurer la sécurité des personnes<br />

et une bonne reproductibilité<br />

des procédés industriels, l’analyse de<br />

l’air ambiant est cruciale. Tout particulièrement,<br />

les cartes électroniques<br />

sont produites en salle blanche par des<br />

procédés lithographiques complexes<br />

utilisant des produits chimiques très<br />

réactifs. La nature et la concentration<br />

des composés volatils peuvent être<br />

différentes selon le procédé chimique<br />

et peuvent aussi varier rapidement. Il<br />

est donc nécessaire de pouvoir analyser<br />

précisément et en continu les gaz<br />

dans l’air ambiant avec un instrument<br />

destiné à un usage industriel.<br />

Spécialisé depuis 1986 pour l’analyse<br />

et la surveillance de l’air ambiant et du<br />

gaz naturel, Chromatotec développe<br />

des systèmes d’analyse pour l’industrie,<br />

et tout particulièrement pour des<br />

problématiques de surveillance en<br />

ligne et de protection de l’environnement.<br />

Ces systèmes apportent une<br />

contribution substantielle aux contrôles<br />

de procédés, à l’amélioration de la<br />

qualité des produits et à l’amélioration<br />

de la sécurité des systèmes de production.<br />

L’airmoTWA dans une salle blanche<br />

Chromatotec a développé une solution<br />

clé en main qui permet la quantification<br />

et l’identification des composés aux niveaux<br />

ppt, ppb, ppm et %. L’airmoTWA<br />

est une nouvelle référence dans l’industrie<br />

pour l’analyse en ligne et en<br />

continu par TRAP/GC/MS/FID. L’instrument<br />

est composé d’un piège pour<br />

pré-concentrer l’échantillon, une colonne<br />

pour la séparation des produits<br />

chimiques et de deux détecteurs : un<br />

nouveau micro détecteur à ionisation<br />

de flamme (FID) et un spectromètre de<br />

masse pour la quantification et l’identification,<br />

respectivement. L’airmoTWA<br />

est simple à utiliser, incroyablement<br />

sensible et offre des performances<br />

fiables. En particulier, l’instrument peut<br />

mesurer des concentrations pour un<br />

grand nombre de molécules, enregistre<br />

ses mesures et peut posséder<br />

des systèmes d’alarme pour informer<br />

des modifications importantes de l’atmosphère<br />

environnante. Un chromatogramme<br />

de spectromètre de masse<br />

peut être obtenu en analysant l’air ambiant<br />

qui est affiché. La résolution et la<br />

sensibilité des instruments permettent<br />

de quantifier et d’identifier les concentrations<br />

de COV très faibles (ppt).<br />

>> Mesure du SO3 : une révolution<br />

dans la mesure des émissions ?<br />

Différents types de boitiers muraux<br />

Dans l'analyse d'émission de gaz, la<br />

simple mesure du SO2 n'est pas suffisante<br />

pour réellement caractériser la<br />

pollution soufrée émise par l'industrie.<br />

En effet, si actuellement le SO2 est<br />

correctement mesuré, une partie de<br />

celui-ci se transforme en S03. Le bilan<br />

obtenu est ainsi sous-estimé. AP2E,<br />

grâce au Proceas intégrant de la spectrométrie<br />

laser basse pression nouvelle<br />

génération, mesure le SO2 mais<br />

également le SO3 ainsi que le COS en<br />

continu. AP2E animera le 19 mars de<br />

15 heures à 16 heures un atelier au<br />

cours duquel le sujet sera largement<br />

développé et où les visiteurs auront<br />

l’occasion d’échanger avec les spécialistes<br />

de l’entreprise.<br />

Depuis 2006, AP2E développe et fabrique<br />

des systèmes d’analyse de gaz<br />

en ligne innovants pour les applications<br />

scientifiques et industrielles.À<br />

titre d’exemple, la nouvelle technologie<br />

OFCEAS pour l’analyse et l’approche<br />

basse pression (LPS) pour le transport<br />

rapide et sans condensation de<br />

l’échantillon, permet à AP2E d’offrir<br />

à l’industrie de type process, des solutions<br />

complètes et sur mesure. La<br />

société tend ainsi à se différencier<br />

en apportant une analyse précise, un<br />

temps de réponse plus rapide, une stabilité<br />

de mesure ainsi qu’une capacité<br />

à mesurer des substances agressives<br />

optimales. La simplicité d’utilisation et<br />

de mise en route des systèmes et le<br />

faible coût de leur maintenance séduit<br />

de grands groupes industriels.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 13


Mesures et Methodes de Mesure<br />

>> VisiPro DO Ex – capteur optique<br />

pour la mesure de l'oxygène dans<br />

un environnement explosif<br />

Hamilton lance le premier capteur optique<br />

homologué pour la mesure de l'oxygène<br />

dans un environnement explosif<br />

Les capteurs industriels doivent se<br />

conformer à des prescriptions de protection<br />

spéciales plus particulièrement<br />

dans la branche chimique, biotechnologique<br />

ou pharmaceutique. C'est pour<br />

des applications dans ce contexte<br />

sensible que le VisiPro DO Ex, un nouveau<br />

capteur d'oxygène optique, vient<br />

d'être mis au point par Hamilton. Comparé<br />

aux capteurs électrochimiques<br />

(ampérométriques) conventionnels,<br />

le VisiPro DO Ex fonctionne indépendamment<br />

du débit et est rapidement<br />

opérationnel sans temps de polarisation.<br />

Par ailleurs, la technologie de la<br />

mesure optique améliore la mesure et<br />

simplifie la maintenance.<br />

Le capteur VisiPro DO Ex est homologué<br />

pour une plage de températures<br />

comprises entre -10°C et 140°C et une<br />

pression maximale de 12 bar. Avec<br />

son transmetteur intégré, le capteur<br />

se prête à une communication directe<br />

avec le système de contrôle des process<br />

via un signal standard à deux<br />

conducteurs de 4-20 mA ou un signal<br />

HART numérique. Toutes les données<br />

importantes du capteur, les informations<br />

sur le calibrage et le diagnostic<br />

comprises, sont enregistrées dans la<br />

tête du capteur, ce qui facilite aussi<br />

bien le calibrage que la maintenance.<br />

En raison du transfert de données sans<br />

câble supplémentaire du capteur à l'ordinateur,<br />

le calibrage en laboratoire, la<br />

configuration et la maintenance sont<br />

considérablement simplifiés.<br />

>> Analyseur Laser ZSS O2+CO de<br />

Fuji Electric<br />

Dernier né de la gamme ZSS, et capable<br />

de mesurer simultanément le taux d’oxygène<br />

et la concentration en CO, cet analyseur<br />

in situ Laser Fuji Electric ZSS (version<br />

CO+O2) est un équipement destiné<br />

au contrôle optimal de la combustion<br />

dans les milieux et les procédés les plus<br />

sévères. Outre cette mesure simultanée<br />

de CO et O2, l’analyseur de gaz à diode<br />

laser (ZSS) assure la mesure continue de<br />

la concentration en HCl, NH3, CO, CO2,<br />

CH4 et O2 dans des gaz qui peuvent être<br />

humides, corrosifs et chargés en particules<br />

solides, avec un temps de réponse<br />

très court. Ces mesures faites in situ ne<br />

nécessitent aucun système de préparation<br />

d’échantillon. Cet analyseur pouvant<br />

être utilisé sur des gaz très chargés en<br />

poussières, il est possible de l’installer<br />

Nouvel Analyseur Laser ZSS O2+CO<br />

en amont des filtres.<br />

Parmi les caractéristique générales du<br />

produit : Une maintenance réduite car il<br />

n’y a pas de système d’échantillonnage,<br />

des coûts de fonctionnement négligeables,<br />

des dérives de zéro et d’échelle<br />

étant quasi-nulles (cet analyseur possède<br />

en effet une stabilité de mesure élevée),<br />

la présence d’aucune interférence<br />

possible grâce à l’utilisation de diodes<br />

laser qui émettent une longueur d’onde<br />

extrêmement fine et précise, un temps<br />

de réponse très court dans la mesure où<br />

la mesure est in situ et, enfin, une importante<br />

résistance aux vibrations et un alignement<br />

optique simple à réaliser.<br />

Nouvel analyseur TOC-4200<br />

Composants gazeux mesurables et<br />

gammes de mesure : L’analyseur ZSS<br />

permet des mesures soit mono-composant,<br />

soit double-composants : - CO,<br />

CO2, HCl, NH3, O2, CH4 - O2+CO2,<br />

CO+CO2, HCl+H2O, NH3+H2O. Les<br />

échelles sont dépendantes du diamètre<br />

de la conduite et du composant mesuré :<br />

0-5 ppm à 0- 100% vol.<br />

>> TOC-4200 : Un nouvel analyseur<br />

en ligne de carbone organique total<br />

Enfin, pour finir notre sélection de nouveautés,<br />

notons que Shimadzu, fabricant<br />

mondial et leader européen en<br />

COT-mètre, présentera sur le salon sa<br />

nouvelle génération d’analyseurs en<br />

ligne TOC-4200. Cet appareil associe de<br />

nouvelles fonctionnalités et un plus large<br />

éventail d’applications. Grâce à différents<br />

préleveurs, le TOC-4200 peut être<br />

personnalisé pour tous types d’eaux,<br />

même les effluents industriels les plus<br />

difficiles. En effet les spécificités du TOC-<br />

4200 répondront à toutes les exigences<br />

des industriels, notamment au niveau<br />

de la technique d’oxydation, laquelle est<br />

éprouvée depuis plus de quarante ans :<br />

mesure du COT par oxydation catalytique<br />

à 680°C et détecteur NDIR, selon<br />

la norme EN 1484.<br />

Cet appareil présente un large domaine<br />

d’applications : configuration à façon,<br />

eaux propres, effluents chargés en sels,<br />

azote totale selon la norme EN 12260,<br />

jusqu’à six voies analysables. Il implique<br />

un faible coût de maintenance grâce<br />

à son système unique de traitement et<br />

d’injection de l’échantillon, ce qui lui<br />

permet d’être dépourvu de pompes péristaltiques<br />

et de filtre en ligne. De plus,<br />

l’interface et la communication ont été<br />

optimisées avec la présence de sorties<br />

analogiques, un contrôle par Modbus,<br />

RS.232, Ethernet etc. Enfin, un écran<br />

tactile et simple d’utilisation est composé<br />

de menus intuitifs permettent de programmer<br />

la méthode et démarrer l’analyse,<br />

visualiser les résultats, planifier les<br />

maintenances.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 14


Mesures et Methodes de Mesure<br />

1er prix <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

3e Colloque “Analyse vibratoire Expérimentale”<br />

Experiments and numerical simulation<br />

of TGV disc brake squeal<br />

1 - Introduction<br />

Compte tenu du caractère international<br />

des secteurs abordés, certains articles<br />

sont écrits et publiés en anglais.<br />

Friction-induced vibration and noise emanating from railway disc brakes is a source of considerable<br />

discomfort and leads to dissatisfaction for the passengers both inside and outside the trains in stations.<br />

Solving potential vibration problems requires experimental and theoretical approaches to obtain a better<br />

understanding of the phenomenon [1-2]. In the automotive and aeronautic industries the phenomenon<br />

of brake squeal is well known because of the noise and vibration produced. Although it has been<br />

the subject of many investigations over recent decades [3-8], friction-induced instabilities are still an<br />

active field of research in dynamics. The goal of this study is to present experimental and numerical<br />

analyses of the squeal vibration and prediction on industrial railway brakes.<br />

The first part of the paper gives a brief description of the TGV disc brake system and analysis of experimental<br />

data coming from tests on bench in laboratory SNCF. Secondly, the paper focuses on the<br />

numerical simulation: a stability analysis (i.e. complex eigenvalue problem) and a complete dynamic<br />

transient analysis (i.e. nonlinear self- excited vibration due to instabilities) are undertaken. More particularly,<br />

comparisons with experimental results will be performed in order to judge the relevance of the<br />

mechanical modelling strategy for squeal prediction on industrial railway brakes.<br />

Keywords : squeal, nonlinear dynamic, experiments, numerical simulation, friction.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 15


Mesures et Methodes de Mesure<br />

2 - Experimental approach<br />

2.1 Description of the TGV brake system<br />

The disc-brake system is composed<br />

of four discs on each wheels axle and<br />

sliding bodies that are constituted of<br />

two symmetric lining plates with cylindrical<br />

pads (18 pad for each side),<br />

as illustrated in Figures 1. The brakes<br />

are activated by the pneumatic system<br />

pressure and slow down rotation of the<br />

wheels by the friction caused by pressing<br />

brake pads against brake discs.<br />

Etudes expérimentales et simulation numérique du<br />

phénomène de crissement sur TGV<br />

Le crissement est un bruit strident fréquemment produit par les systèmes<br />

de freinage. Dans le milieu ferroviaire, des relevés de niveau acoustique<br />

ont montré que le crissement dû à l’arrivée en gare de certains trains pouvait<br />

atteindre 110 dB à un mètre du bord du quai. Ainsi, la problématique<br />

liée au crissement de freins à disque ferroviaires vise à traiter la gêne occasionnée<br />

par le crissement, principalement pour les passagers présents<br />

sur le quai lors de l’arrivée d’un train en gare, mais aussi pour les riverains<br />

et le personnel présent dans les gares. Cette étude vise donc à mieux<br />

comprendre les phénomènes vibratoires et mécanismes générés lors de<br />

l’apparition du crissement des freins à disque ferroviaires. Pour ce faire,<br />

des essais expérimentaux variés, ainsi que des confrontations avec des<br />

modèles éléments finis et simulations numériques complexes sont proposés.<br />

Cette étude s’insère plus globalement dans le projet de recherche<br />

AcouFren, subventionné par l’ADEME, dont l’objectif est de proposer de<br />

développer des outils d’aide à la spécification et à la conception de freins à<br />

disque ferroviaires optimisés vis-à-vis du crissement.<br />

Mots clés : crissement, dynamique non-linéaire, expérimentation, simulation<br />

numérique, frottement.<br />

Fig. 1. TGV brake system - (a) TGV<br />

bogie, (b) part of a brake pad<br />

2.2 Experiments<br />

The evaluation of the squeal prediction<br />

and the dynamical behaviour of<br />

the TGV brake system under working<br />

conditions are performed with the help<br />

of dynamic tests on bench that is located<br />

at SNCF Agence d'Essai Ferroviaire.<br />

The TGV disc is brought up<br />

to speed, and then pressure is introduced<br />

to activate the brake. The test<br />

ends when the TGV disc stops. The<br />

spectrum of brake squeal and transient<br />

vibrations are obtained via the<br />

experimental measurement. For this,<br />

the TGV brake system is fully instrumented<br />

with accelerometers on the<br />

stationary part, as indicated in (Fig. 2).<br />

Vibration measurements for the rotating<br />

part (disc) are performed by using<br />

a vibrometer. Moreover, microphones<br />

are mounted near the disc (see (Fig.<br />

2)).<br />

To have a more precise estimation of<br />

the range and variability of vibration<br />

instabilities at the origin of disc brake<br />

squeal, series of tests with the fully instrumented<br />

TGV brake system are performed<br />

for different operating conditions.<br />

Effects of the variation of the<br />

speed before braking system (25 km/h<br />

Fig. 2. Dynamic tests for TGV brake<br />

squeal<br />

Fig. 3. Continuous Wavelet Transform<br />

of experimental data (a) 15kN- 60km/h<br />

(b) 15kN- 25km/h (c) 8kN- 60km/h (d)<br />

8kN- 25km/h<br />

and 60km/h), the rotational direction<br />

of the disc (positive and negative rotations<br />

defined by Rot+ and Rot-, respectively)<br />

and the compression force<br />

(8kN and 15kN) are more particularly<br />

undertaken.<br />

The continuous wavelet transform<br />

(CWT) based on the Morlet mother<br />

wavelet is used to study the time-history<br />

responses. Experimental results<br />

(vibrometer measurement) for four<br />

operating conditions (15kN-60km/h,<br />

15kN-25km/h, 8kN-60km/h and 8kN-<br />

25km/h with a positive rotation Rot+)<br />

are given in (Fig. 3). Moreover the<br />

repeatability of experiments is investigated<br />

by performing three identical<br />

tests for each deterministic operating<br />

condition. As shown in (Tab. 1), it appears<br />

that the response of the TGV<br />

brake system and the associated frequency<br />

content do not differ between<br />

three tests when a series of deterministic<br />

tests is performed in the same<br />

operating conditions.<br />

Tests allow identifying two main com-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 16


|<br />

Mesures et Methodes de Mesure<br />

plex nonlinear phenomena for TGV brake squeal due to<br />

the variation of the compression force. The first identified<br />

behavior is illustrated in (Fig. 3a) and (Fig.3b) (for 15kN-<br />

60km/h and 15kN- 25km/h). The second one is given in<br />

(Fig. 3c) and (Fig.3d) (for 8kN-60km/h and 8kN-25km/h).<br />

Even if the nonlinear transient response and the associated<br />

CWT are not identical, the frequency content of TGV brake<br />

squeal appears to be globally the same for the four operating<br />

conditions, as indicated in (Tab. 1): TGV brake squeal<br />

appears at low/middle frequency in the 0–10000 Hz range<br />

(with a predominant frequency content in the 0–5000 Hz<br />

range).<br />

For the first identified behaviour of TGV squeal (15kN-<br />

60km/h and 15kN-25km/h, see (Fig. 3a) and (Fig. 3b)), only<br />

one characteristic dynamic behavior is identified. At the beginning<br />

of transient vibrations, an evolution and increase<br />

of the squeal frequencies are observed (see (Fig.3a) and<br />

(Fig.3b) between t=[3 ; 4]s for 15kN-60km/h, and t=[2.5 ; 5]<br />

s for 15kN-25km/h). Moreover, it clearly appears that all the<br />

transient non-linear oscillations can become complex with<br />

the contribution of several frequencies.<br />

For the second identified behaviour of TGV squeal (8kN-<br />

60km/h and 8kN-25km/h, see (Fig. 3c) and (Fig. 3d)),<br />

two dynamic behaviours are observed: firstly, a ‘‘simple”<br />

behaviour of the transient oscillations with only two main<br />

frequency resonances around 1000-2000Hz (see (Fig.3c)<br />

and (Fig.3d) between t=[2 ; 7]s for 8kN-60km/h, and t=[2 ;<br />

11]s for 8kN-25km/h); secondly, a ‘‘complex” non-linear<br />

transient behaviour with the appearances of new contributions<br />

in the 2000-10000Hz range (see (Fig.3c) and<br />

(Fig.3d) between t=[7 ; 39]s for 8kN-60km/h, and t=[11 ;<br />

17]s for 8kN-25km/h). As explained in [9], evolutions of the<br />

transient vibrations and the frequency content of the TGV<br />

brake squeal are governed by the modification of the sliding<br />

non-linear equilibrium point (i.e. initial static position due to<br />

the compression force) during self-excited vibration. This<br />

may lead to new instabilities in the TGV brake system and<br />

induces a transition from one to the other behaviour.<br />

Experimental analysis of TGV brake system with squeal frequencies<br />

identification<br />

3 - Numerical simulation and comparison with experiments<br />

3.1 TGV braking system and formulation of the problem<br />

The TGV brake model is composed of one disc, outer and<br />

inner pads (18 pins applied on either sides of the disc are<br />

taken into account) modelled using the finite element method,<br />

as illustrated in (Fig.4). Then, the backplate and support<br />

are considered by adding the flexibility of these pads’<br />

supporting structures.<br />

Considering the description of the nonlinear interface, a Coulomb<br />

law with a constant friction coefficient µ is used. This<br />

formulation can be summarized as follow:<br />

where r is the contact reaction, u is the displacement field,<br />

T E C H N O L O G I E S<br />

ESSAIS MESURES TRAITEMENTS ANALYSES<br />

TRAITEMENTS COMPLEXES DONNEES / MESURES / IMAGES<br />

MODELISATIONS PROBABILISTE / STATISTIQUE<br />

MOYENS D'ESSAIS VALIDATION / ENDURANCE<br />

MODELISATION DYNAMIQUE, SIMULATION<br />

SIMULATEURS TEMPS REELS HIL / SIL<br />

INFORMATIQUE INDUSTRIELLE<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 17


Mesures et Methodes de Mesure<br />

vg is the Eulerian sliding speed, n and<br />

t subscripts stand for the normal and<br />

tangential projections of a field on the<br />

contact interface respectively. Moreover,<br />

to deal with the unilateral contact,<br />

a non- regularized Signorini law is<br />

chosen:<br />

Fig. 4. Finite element model of TGV brake system<br />

where g is the initial gap at the contact<br />

interface. The main advantage of the<br />

Signorini<br />

law results in the fact that it does not<br />

require the introduction of a coefficient<br />

such as contact stiffness that would<br />

require measurement and should be<br />

difficult to estimate.<br />

By using classical finite element discretization<br />

of the problem with linear<br />

elements on the potential contact zone<br />

leads, the nonlinear dynamics problem<br />

may be written in a discrete form as follows<br />

(see [10] for details):<br />

where M , K and C are the classical<br />

mass, stiffness and damping matrices<br />

of the system. f and rc define the generalized<br />

force and contact reaction<br />

respectively. First of all, validation of<br />

the finite element model versus experiments<br />

is performed by applying a classical<br />

modal analysis.<br />

The contact reaction r c<br />

, the displacement<br />

u and the velocity u¯ verify<br />

the contact and friction laws defined<br />

in (eq. 1) and (eq. 2) at each mesh<br />

node. Classically, a reformulation of<br />

these contact and friction laws can be<br />

rewritten in terms of projections on the<br />

negative real set ( projx ) and on the<br />

Coulomb cone ( proj K<br />

) is used to facilitate<br />

the numerical implementation in<br />

the treatment of the contact state [11]<br />

where ρ nu<br />

and ρ t<br />

are two arbitrary positive<br />

scalars called normal displacement<br />

augmentation parameter and<br />

tangential augmentation parameter<br />

respectively [9].<br />

3.2 Stability analysis<br />

In order to predict the occurrence of<br />

self-excited vibrations, a classical stability<br />

analysis can be performed. This<br />

approach can be divided into two parts.<br />

The first step is the static problem: the<br />

steady-state operating point for the full<br />

set of non-linear equations is obtained<br />

by solving them for the equilibrium<br />

point. This equilibrium point is obtained<br />

by solving the nonlinear static equations<br />

for a given net brake pressure.<br />

Then, one obtains the linearized equations<br />

of motion by introducing small<br />

perturbations about the equilibrium<br />

point into the non-linear equations<br />

[2, 8]. Stability consists on computing<br />

the complex modes and the complex<br />

eigenvalues associated to the linearized<br />

problem in the frequency range of<br />

interest. Solving this problem is achieved<br />

by using the Residual Iteration Method<br />

[12]. The complex eigenvalues λ =<br />

a + iω of provide information about the<br />

local stability of the equilibrium point.<br />

The TGV brake system is stable if all<br />

the real parts a of the eigenvalues are<br />

negative, and unstable if we have one<br />

or more eigenvalues having a positive<br />

real part. The imaginary part of these<br />

eigenvalues represents frequencies of<br />

Fig. 5. Stability of TGV brake system (red:<br />

unstable modes, blue: stable modes)<br />

Fig. 6. Mode shapes of the unstable modes<br />

(with the frequency and growth rate)<br />

unstable complex modes that correspond<br />

to squeal frequencies.<br />

The stability of the system is given<br />

on (Fig. 5). 9 unstable modes (with<br />

positive divergence) are detected.<br />

(Fig. 6) shows the mode shapes of<br />

these 9 unstable modes. We can see<br />

that the modes with the most important<br />

growth rate appear from pads<br />

modes (near 2050 Hz and 2760<br />

Hz with a growth rate of 9.47% and<br />

6.44% respectively).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 18


Centre technique en<br />

corrosion<br />

corrosion marine<br />

biocorrosion<br />

Etudes sur mesure<br />

Qualification de matériaux, de<br />

revêtements (anticorrosion,<br />

antifouling), biocides<br />

Expertises<br />

Identification de l’origine des<br />

dommages causés par la<br />

corrosion.<br />

Préconisation d’actions correctives<br />

Conseils<br />

Accompagnement dans le choix<br />

de matériaux, leur assemblage<br />

et méthode de protection<br />

Fig. 7. Comparison between numerical simulation (black<br />

line) and experiments (red lines)<br />

3.3 Nonlinear self-excited vibration and comparison<br />

with experiments<br />

As previously explained in [9] and [13], the stability<br />

analysis may lead to an under- estimation or an<br />

over-estimation of the unstable modes observed in the<br />

non-linear time simulation due to the fact that linear<br />

conditions (i.e. the linearized stability around an initial<br />

equilibrium point) are not valid during transient oscillations.<br />

So the non-linear transient self-excited vibrations<br />

can become very complex and include more or<br />

less unstable modes due to the non-linear contact and<br />

loss of contact interactions at the frictional interface.<br />

Therefore, a numerical resolution of the complete nonlinear<br />

system has to be performed in addition to the<br />

stability analysis to estimate the nonlinear behaviour<br />

of the solution far from the sliding equilibrium. Since<br />

the instability of the sliding equilibrium may lead to<br />

strongly nonlinear events with contact and no-contact<br />

states at the different frictional interfaces between<br />

each pad and the disc, a first-order φ -method time<br />

integration scheme [10] is developed for the computation<br />

of the transient solution.<br />

A typical brake squeal spectrum obtained via numerical<br />

simulation is presented and compared with measurements<br />

in (Fig. 7). There is a good agreement, although<br />

slight differences may be noticed.<br />

Moreover, non-linear squeal vibrations can become<br />

complex with appearances of new frequency peaks<br />

in the signals (in comparison with a stability analysis).<br />

For example, a new resonance peak is predicted<br />

near 4000Hz. It may correspond to the second harmonic<br />

component of the unstable mode at 2050Hz.<br />

This demonstrated that squeal is composed of not<br />

only fundamental frequencies of unstable modes (i.e.<br />

eigenvalues via stability analysis) but also harmonic<br />

components and new contributions due to the coexistence<br />

of several fundamental frequencies.<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 19


Mesures et Methodes de Mesure<br />

4 - Conclusion<br />

First of all, this paper presents experimental<br />

analysis to understand the<br />

mechanism of TGV brake squeal.<br />

Even if the phenomenon of squeal<br />

can be complex, experiments show<br />

that squeal can be clearly identified<br />

as the emergence of a finite number<br />

of frequencies regardless the<br />

operating conditions. Secondly, a<br />

complete finite element model of<br />

TGV brake system has been developed<br />

to model vibration instabilities<br />

at the origin of disc brake squeal.<br />

Then, numerical methods dedicated<br />

to stability analysis and transient<br />

computations for industrial models<br />

have been proposed. Numerical results<br />

are in agreement with the experimental<br />

tests for the prediction of<br />

brake squeal.<br />

J-J. Sinou 1 , A. Loyer 1,2 and 3 , G. Mogenier 1 ,<br />

F. Cocheteux 4 , S. Bellaj 4 , X. Lorang 2 and<br />

Acknowledgments<br />

The authors gratefully<br />

acknowledge ADEME (Agence<br />

De l’Environnement et de la<br />

Maîtrise de l’Energie) who has<br />

partially funded this project<br />

AcouFren.<br />

[1] X. Lorang, F. Foy-Margiocchi, Q.S. Nguyen, P.E. Gautier, « TGV disc<br />

brake squeal », Journal of Sound and Vibration, Vol. 293, pp. 735-746, 2006.<br />

[2] D. Brizard, O. Chiello, J-J. Sinou and X. Lorang, « Performances of some<br />

reduced bases for the stability analysis of a disc/pads system in sliding<br />

contact », Journal of Sound and Vibration, Vol. 330, pp. 703–720, 2011.<br />

[3] R.A. Ibrahim, «Friction-induced vibration, chatter, squeal and chaos: Part<br />

I- mechanics of contact and friction », ASME Applied Mechanics Review, Vol.<br />

47(7), pp. 209–226, 1994.<br />

[4] N.M. Kinkaid, O.M. O’Reilly, P. Papadopoulos, « Automotive disc brake<br />

squeal ». Journal of Sound and Vibration, Vol. 267, pp. 105-66, 2003.<br />

[5] F. Chevillot, J-J. Sinou, N. Hardouin and L. Jézéquel, « <strong>Simulations</strong> and<br />

experiments of a nonlinear aircraft braking system with physical dispersion »,<br />

Journal of Vibration and Acoustics, Vol. 132(4), n°041010, 11 pages, 2010.<br />

[6] H. Festjens, G. Chevalier, F. Renaud, J-L. Dion, R. Lemaire, « Effectiveness<br />

of multilayer viscoelastic insulators to prevent occurrences of brake<br />

squeal: a numerical study », Applied Acoustics, Vol. 73(11), pp. 1121-1128,<br />

2012.<br />

[7] N. Coudeyras, S. Nacivet and J-J. Sinou, « Periodic and quasi-periodic<br />

solutions for multi-instabilities involved in brake squeal », Journal of Sound<br />

and Vibration, Vol. 328(4-5), pp. 520-540, 2009.<br />

[8] J-J. Sinou, F. Thouverez, and L. Jézéquel, « Methods to Reduce Non-Linear<br />

Mechanical Systems for Instability Computation », Archives of Computational<br />

Methods in Engineering: State of the Art Reviews, Vol. 11(3), pp.<br />

257-344, 2004.<br />

[9] J-J. Sinou, « Transient non-linear dynamic analysis of automotive disc<br />

brake squeal - On the need to consider both stability and non-linear analysis<br />

», Mechanics Research Communications, Vol. 37, pp. 96-105, 2010.<br />

[10] A. Loyer, J-J. Sinou, O. Chiello and X. Lorang, « Study of nonlinear behaviors<br />

and modal reductions for friction destabilized systems. Application to<br />

an elastic layer », Journal of Sound and Vibration, Vol. 331(5), pp. 1011-1041,<br />

2012.<br />

[11] M. Jean, «The non-smooth contact dynamics method », Computer Methods<br />

in Applied Mechanics and Engineering, Vol. 177 (3-4), pp. 235–257,<br />

1999.<br />

[12] A. Bobillot, E. Balmes, « Iterative computation of modal sensitivities »,<br />

American Institute of Aeronautics and Astronautics Journal, Vol. 44, pp. 1332-<br />

1338, 2006. [13] F. Chevillot, J-J. Sinou and N. Hardouin, « Nonlinear transient<br />

vibrations and coexistences of multi instabilities caused by friction in an<br />

aircraft braking system », Journal of Sound and Vibration, Vol. 328(4-5), pp.<br />

555-574, 2009.<br />

O. Chiello 3 and 5 Références<br />

1 Laboratoire de Tribologie et Dynamique des Systèmes UMR 5513, Ecole Centrale Lyon, 36 avenue Guy de Collongue,<br />

69134 Ecully Cedex, France, email : jean-jacques.sinou@ec-lyon.fr, andrea.loyer@ec-lyon.fr, guillaume.mogenier@ec-lyon.fr<br />

2 SNCF Innovative and Research Department, Physics of Railway System and Passenger Comfort 40 Avenue des Terroirs de<br />

France 75611 Paris Cedex 12, France, email : xavier.lorang@sncf.fr, andrea.loyer@sncf.fr<br />

3 IFSTTAR, LTE, F-69675 Bron, France, email : olivier.chiello@ifsttar.fr4 SNCF Agence d'Essai Ferroviaire, 21 Avenue du<br />

Président Allende, 94407 Vitry-Sur-Seine, France.<br />

5 Université de Lyon, F-69622 Lyon, France.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 20


EXPOSITION - CONFERENCES - ATELIERS<br />

EXHIBITION - CONFERENCE - WORKSHOPS<br />

27 ème édition<br />

27 th edition<br />

Le salon des solutions en analyse industrielle<br />

The Industrial analysis trade show<br />

19 & 20 mars 2014<br />

March 19 & 20, 2014<br />

CNIT Paris la Défense<br />

• Analyseurs Industriels / Industrial Analysers<br />

• Réglementation / Regulation<br />

• Contrôle de process / Process control<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 21<br />

Partenaire officiel<br />

Official Partner


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Événement<br />

Microwave & RF<br />

s’installe au Cnit en mars prochain<br />

C'est au CNIT Paris-La Défense (et non plus à la Porte de Versailles), que le salon Microwave & RF<br />

s'installera en 2014 pour sa 3e édition. Sur deux jours, les 19 et 20 mars prochains, le rendez-vous de<br />

la communauté des hyperfréquences, radiofréquences, Wireless et fibre optique va proposer les dernières<br />

innovations du marché et des nouveautés produits. Mais comme nous l’explique Sylvie Cohen,<br />

directrice du salon, cet événement majeur dans le domaine mettra en avant des conférences spécifiques<br />

et des conférences d'application.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Pour sa troisième édition, quelle<br />

place occupe le salon dans le secteur<br />

de la RF/Hyper-fréquence ?<br />

Sylvie Cohen<br />

On peut dire aujourd’hui que le salon<br />

Microwave & RF commence véritablement<br />

à s’imposer et à prendre ses<br />

marques en devenant le rendez-vous<br />

des professionnels du domaine des radiofréquences<br />

et de l’hyper-fréquence.<br />

Ce succès est dû à des exposants fidèles<br />

(dont le nombre se maintient à<br />

environ quatre-vingts sociétés) offrant<br />

des technologies de pointe et, surtout,<br />

grâce au contenu de ses conférences.<br />

Parlez-nous de ces conférences<br />

Cette année, pas moins de dix conférences<br />

auront lieu durant les deux journées<br />

du salon et dans les trois salles<br />

mises à disposition des intervenants<br />

et des visiteurs. Celles-ci couvriront<br />

toutes les thématiques, parmi lesquelles<br />

la CEM, sujet très en vogue<br />

aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il<br />

y a encore quelques années. Au total,<br />

quatre sessions auront lieu de manière<br />

à faire le point sur tous les développements<br />

dans les domaines phares du<br />

salon et sur les normes, notamment en<br />

matière de CEM en raison des répercussions<br />

sur la santé.<br />

Et dans les domaines autres que la<br />

CEM ?<br />

D’autres axes seront abordés tels que<br />

les nouveaux matériaux pour les applications<br />

en hyper-fréquence, l’intégration<br />

des systèmes dans le packaging et<br />

les antennes, qui restent à l’honneur à<br />

travers deux sessions consacrées aux<br />

nouvelles technologies avec Thales<br />

et l’ISFTTAR. L’idée est d’amener le<br />

contenu à tous les professionnels dans<br />

ces domaines d’activité.<br />

Plus globalement, quel regard<br />

portez-vous sur le marché des radiofréquences<br />

?<br />

Techniquement, comme on peut le<br />

constater avec l’offre technologique<br />

présente sur le salon, le marché continue<br />

d’évoluer. Les nouvelles technologies<br />

en matière d’antennes et l’apparition<br />

de matériaux innovants montrent<br />

que les progrès se poursuivent, avec<br />

de nouveaux développements et de<br />

nouveaux produits de manière à rester<br />

compétitifs. De mon point de vue, les<br />

marchés porteurs à l’avenir concernent<br />

les transports avec surtout l’aéronautique<br />

et le spatial bien sûr mais aussi<br />

le médical.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Des conférences de haut niveau<br />

Pour sa 3e édition, Microwave & RF propose déjà un programme de conférences particulièrement complet avec huit cycles de<br />

conférences réunissant les meilleurs experts en la matière. Pour rappel, la dernière édition avait rassemblé 741 auditeurs qui<br />

avaient suivi les présentations d'un programme décliné autour de sept cycles spécifiques et de grande qualité. Voici les premières<br />

grandes thématiques de ce programme :<br />

Conférences CEM (voir focus ci-dessous) :<br />

Sur deux journées, les quatre sessions "Spécial CEM" organisées par l’AFCEM porteront le débat sur des sujets toujours très<br />

décisifs. Pour plus d’informations sur le contenu du programme, se référer à la dernière partie de l’article.<br />

Conférences Antennes :<br />

Nouvelles technologies au service des Antennes<br />

>> Président de session : Thomas Merlet – Thales Optronique.<br />

Les nouveaux matériaux appliqués aux Hyperfréquences :<br />

>> Président de session : Philippe Eudeline – Thales Air Systems<br />

Composée de deux parties, cette conférence portera sur le graphène pour les systèmes de refroidissement et sur les méta-matériaux<br />

pour les antennes<br />

Intégration système Hyperfréquence et Millimétrique en micro boîtier<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 22


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

>> Président de session : Yan Haentjens – Vectrawave.<br />

Mimo : Multiples innovations pour de multiples opportunités.<br />

>> Animée par Ouest Valorisation.<br />

Comment les radars s'adaptent aux nouvelles applications d'imagerie, de surveillance et contrôle dans les secteurs civiles et<br />

industriels.<br />

>> Animée par : Philippe Lester – Estar<br />

Conférences d'applications :<br />

Chaque année, les conférences d’applications animées par les exposants proposent des démonstrations concrètes, des partages<br />

d'expérience et des nouveautés produits.<br />

Voici les premiers thèmes retenus :<br />

Charges et résistances de forte puissance pour applications RF et Hyperfréquences<br />

>> Animée par Christophe Pigault et / ou Abdelatif El Ouali – Diconex<br />

Les évolutions des normes aux immunités conduites et présentation du nouveau générateur IMU3000<br />

>> Animée par Nicholas Wright – EMC Partner<br />

Conférences Microwave & RF 2014 : Focus "CEM"<br />

Pour sa 3e édition, les 19 et 20 mars prochains au Cnit, Microwave & RF, le rendez-vous de la communauté des hyperfréquences,<br />

radiofréquences, wireless et fibre optique, propose un programme de conférences très complet avec huit<br />

cycles spécifiques réunissant les meilleurs experts. Toujours très attendues, les sessions "Spécial CEM" organisées par<br />

l’AFCEM sur deux journées entières, vont porter le débat sur des sujets cruciaux et décisifs.<br />

Mercredi 19 mars matin<br />

Modélisation en CEM et en RF<br />

>> Président de session : Jérôme Mollet - CST<br />

10h à 10h30 : Comparaison de la valeur efficace de l’étalement<br />

de retard dans un véhicule et dans une cavité pour les communications<br />

sans fil du futur dans le domaine l’automobile<br />

Intervenant : Amar Bel Hadj Mabrouk, PSA<br />

10h30 à 11h : Comparaison des outils Électromagnétiques,<br />

Evaluation Comparative<br />

Intervenant : Jean-Francois Legendre, DGA MI (sous réserve)<br />

11h à 11h30 : Proposition d'une théorie pour la CEM<br />

Intervenant : Olivier Maurice, Gerac<br />

11h30 à 12h : Modélisation CEM de systèmes et équipements<br />

de puissance<br />

Intervenant : Enrico Vialardi, Cedrat<br />

Mercredi 19 mars après-midi<br />

Évolution de l'environnement électromagnétique en médical et<br />

télésanté<br />

>> Président de session : Philippe Sissoko, LCIE Bureau Veritas<br />

14h à 14h30 : Point sur l'évolution de la réglementation des<br />

dispositifs médicaux selon la directive 2007/47/CE<br />

14h30 à 15h : Évolution des exigences CEM selon l'édition 4<br />

de la norme IEC 60601-1-2 avec la notion d'environnement médical<br />

15h à 15h30 : Comment évaluer les modules radio et systèmes<br />

communicants sans fil intégrés dans les dispositifs médicaux<br />

15h30 à 16h : Maîtriser l'environnement électromagnétique des<br />

dispositifs médicaux de télé santé et télé surveillance intégrant<br />

plusieurs technologies (RFID, Zigbee, Bluetooth, GPRS, ...)<br />

16h à 16h30 : Évaluation de l'exposition aux champs électromagnétiques<br />

des dispositifs médicaux rayonnants près du<br />

corps ou implantés<br />

Jeudi 20 mars matin<br />

Expositions humaines aux champs électromagnétiques 0-300<br />

hz en milieu professionnel : la nouvelle directive européenne<br />

2013/35/UE<br />

>> Présidente de session : Anne Perrin, IMEP-LAHC - présidente<br />

de la section Rayonnement non ionisants de la Société<br />

française de radioprotection (SFRP)<br />

10h à 10h30 : Les fondements de la Directive : de la science à<br />

la réglementation pour la sécurité sanitaire<br />

Intervenante : Anne Perrin, IMEP-LAHC<br />

10h30 à 11h : Présentation de la nouvelle Directive<br />

Intervenant : Patrick Steabler, consultant en gestion des risques<br />

CEM professionnels<br />

11h à 11h30 : Exposition des travailleurs aux champs EBF :<br />

pratiques actuelles dans une compagnie d’électricité et évolutions<br />

dans la cadre de la Directive 2013/35/UE<br />

Intervenant : François Deschamps, EDF<br />

11h30 à 12h : Exposition des travailleurs aux champs EM :<br />

pratiques actuelles et perspectives de la directive 2013/35/UE<br />

chez un opérateur en radiodiffusion (TDF)<br />

Intervenant : Allal Ouberehil, TDF<br />

Jeudi 20 mars après-midi<br />

Émergence de la radio logicielle (SDR) dans la radio a courte<br />

portée. Applications dans les réseaux informatiques et M2M<br />

>> Président de session : Philippe Maliet, AEMC<br />

14h à 14h30 : Radio logicielle dans les systèmes radio à courte<br />

portée<br />

Intervenant : Philippe Maliet, AEMC<br />

14h30 à 15h : Gestion de l’énergie dans les réseaux de capteurs<br />

sans fils<br />

Intervenant : Olivier Berder, ENSSAT Lannion<br />

15h à 15h30 : Comment optimiser les liens radio dans les environnements<br />

M2M perturbés ?<br />

Intervenant : Pascal Saguin, Adeunis RF<br />

15h30 à 16h : Les clés pour des réseaux M2M/Internet des<br />

Objets à fort potentiel d'évolution<br />

Intervenant : Christophe Fourtet, SigFox<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 23


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Interview<br />

L'essor du VE ne passera que par l'adoption<br />

de référentiels communs<br />

Philippe Dupuy, chef de projet Infrastructure de recharge véhicule électrique chez Renault, explique comment le<br />

marché du véhicule électrique tend à s'imposer aujourd'hui après des années de tentatives laborieuses. Mais le<br />

succès de ce marché naissant ne passera que par l'adoption de référentiels, en particulier dans le domaine des<br />

infrastructures de recharge.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Philippe Dupuy, qui êtes-vous ?<br />

Philippe Dupuy<br />

Je suis Ingénieur et travaille à la division<br />

des projets Véhicules électriques<br />

et hybrides de Renault. J’y tiens un<br />

rôle transversal, au côté des membres<br />

des équipes véhicules, chacunes spécialisées<br />

dans le développement d’un<br />

véhicule de la gamme, Ma tâche est<br />

en effet de développer des projets<br />

d'infrastructures de recharge. Depuis<br />

quatre ans, le service auquel j'appartiens<br />

anime tout ce qui est lié à la fois à<br />

l'infrastructure nécessaire dans le véhicule<br />

mais aussi à l'extérieur, en particulier<br />

tout ce qui concerne les bornes<br />

de recharge. Nous travaillons beaucoup<br />

sur l'émergence de référentiels<br />

en la matière et au fait qu'ils s'adaptent<br />

aux normes en vigueur. Pour ce faire,<br />

nous élaborons de plans de qualification<br />

portant à la fois sur les véhicules et<br />

sur les bornes. Depuis 2010 ont ainsi<br />

émergées des marques de conformité<br />

appelées ZE Ready et EV Ready. L'objectif<br />

est d'appréhender la compatibilité<br />

des bornes avec tous les véhicules de<br />

la marque Renault.<br />

Comment avez vécu l’évolution<br />

dans le domaine du véhicule électrique<br />

chez Renault ?<br />

Cela fait assez longtemps que je travaille<br />

dans le domaine du Véhicule<br />

Electrique. Durant les années 90, j'ai<br />

notamment contribué à développer<br />

certains composants électroniques de<br />

puissance de conversion d’énergie<br />

pour les Clio et Express électriques<br />

qui étaient équipées de batteries Cadmium-Nickel.<br />

J'intervenais alors en<br />

tant qu'équipementier. J’ai ensuite intégré<br />

Renault où j’ai alors participé aux<br />

développements de deux modèles de<br />

Kangoo électriques baptisés Elect'cité<br />

et Elect'Road, modèles également dotées<br />

de batteries de technologie Cadmium-Nickel<br />

. Aujourd'hui, nous assistons<br />

à l'émergence de la technologie<br />

lithium-ion qui équipe les modèles<br />

Nissan Leaf, Renault Zoé et toute la<br />

gamme ZE.<br />

En quoi le lithium-ion a-t-il bouleversé<br />

le paysage technologique ?<br />

L’arrivée du lithium-ion a causé un<br />

grand chamboulement technologique<br />

car les tensions et les puissances ont<br />

évolué à la hausse, différents significativement<br />

ainsi de celles employées<br />

jusqu'alors avec la technologie cadmium<br />

Nickel. Dans ces conditions, il<br />

est nécessaire de revoir les convertisseurs,<br />

onduleurs moteurs, et tous les<br />

composants qui accompagnent cette<br />

Philippe Dupuy >> Curriculum vitae<br />

1983: Graduated Electronic Engineer from Montpellier University France.<br />

Specialty Electrotechnics and Power Electronics<br />

From 1984 to 1987 Started as electronic automotive Engineer in Renault electronic<br />

subsidiary, (Renix Toulouse)<br />

From 1987 to 1996 Chief engineer on Power Electronics in Actia Company where was<br />

developed in particular for the 1990’s generation of Renault EVs, on-board EV battery<br />

chargers and static converters<br />

From 1996 to 1999 Chief executive officer of Actielec Servicing, specialized in electronic<br />

automotive diagnostic tools and servicing for car dealership<br />

From 1999 to 2006 Renault Engineering Electronic Division, Head of Power Electronics<br />

Section.<br />

From 2007 to 2010: Road Map Engineer for EV components and E-Mobility<br />

Since 2010 Charging Infrastructure Project Manager in EV HEV Project Division of<br />

Renault<br />

>> Président de session : Philippe Eudeline – Thales Air Systems<br />

Composée de deux parties, cette conférence portera sur le graphène pour les systèmes<br />

de refroidissement et sur les méta-matériaux pour les antennes<br />

Intégration système Hyperfréquence et Millimétrique en micro boîtier<br />

Short Vita:<br />

Philippe DUPUY<br />

54 Years old<br />

RENAULT<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 24


EXPOSITION - CONFÉRENCES - ANIMATIONS<br />

3ème<br />

édition<br />

Le salon des radiofréquences, des hyperfréquences,<br />

du wireless et de la fibre optique<br />

Organisation<br />

19 et 20 mars 2014<br />

CNIT - Paris la Défense<br />

www.microwave-rf.com<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 25


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

technologie électrotechnique. De plus,<br />

tous ces équipements évoluent en parallèle,<br />

en particulier le domaine électronique<br />

de puissance ou le progrès<br />

technologique est permanent. Aussi,<br />

a-t-on dû tout reprendre : Pour développer<br />

la gamme ZE par exemple, tout<br />

a été entièrement reconsidéré, de la<br />

chaîne de traction à la batterie en passant<br />

par l'architecture mécanique de<br />

la voiture, refaire une nouvelle plateforme<br />

etc. Plus qu'un énorme travail et<br />

d'importants investissements, il s'agit<br />

ici d'un véritable pari. Aujourd'hui, l’alliance<br />

Renault-Nissan a vendu plus de<br />

100 000 véhicules depuis le démarrage<br />

de ce projet.<br />

Quelles problématiques se posent<br />

au niveau des essais ?<br />

Tous les essais ont été menés avec<br />

Nissan. Sur le véhicule en tant que tel,<br />

les moyens d'essais sont innovants car<br />

ils correspondent à une nouvelle technologie.<br />

Mais en termes de méthodologie<br />

d'essais et de leur mise en œuvre,<br />

on reste dans des schémas plus classiques.<br />

Nous déroulons des plans de<br />

validation avec la prise en compte de<br />

batteries électriques. Des tests spécifiques<br />

ont bien entendu fait l'objet de<br />

nouveaux plans mais pour le reste, il<br />

s'agissait de phases classiques de<br />

tests et d'essais d'homologation.<br />

Quant à moi, plus personnellement, je<br />

me suis davantage investi dans les essais<br />

sur les interfaces et les systèmes<br />

de recharge. Ainsi, deux mondes se<br />

rencontrent : l'automobile et l'électricité.<br />

Cette rencontre a notamment<br />

été incarnée par des problèmes de<br />

normes et de protocoles différents et<br />

bien spécifiques. C'est précisément<br />

sur ce point que nous avons dû être<br />

particulièrement imaginatifs et force de<br />

proposition.<br />

C'est-à-dire ?<br />

L'un des problèmes principaux résidait<br />

dans la diversité des bornes de<br />

recharge dans la mesure où énormément<br />

d'acteurs interviennent dans ce<br />

domaine malgré un marché encore<br />

naissant. En somme, les bornes de recharges<br />

sont différentes que l'on soit à<br />

Paris, à Nantes ou à Lyon. Mais elles<br />

sont également différentes au sein de la<br />

même ville. À Paris par exemple, cohabitent<br />

des bornes d’ancienne génération<br />

en mode 1 et des bornes de mode<br />

3 dotées d’un connecteur spécifique,<br />

d'un protocole de communication et<br />

d'un référentiel qui ne cesse d'évoluer.<br />

Les principales normes – l'IEC 61851-<br />

1 et l’IEC 62196-2– sont les normes<br />

principales adressant le système de<br />

recharge. Mais celles-ci, actuellement<br />

en révision, ont jusqu’alors posé des<br />

problèmes d'interprétations différentes.<br />

Grâce aux marques de conformité<br />

que nous avons mises au point,<br />

nous avons pu régler ce problème en<br />

permettant de réunir tous les acteurs<br />

du marché pour créer une sorte de<br />

« sur-couche » afin de compléter le<br />

référentiel normatif norme et de lui octroyer<br />

une approche pratique. Notons<br />

que nos travaux sont également mis<br />

à disposition des comités techniques<br />

en charge de ces normes, notre préoccupation<br />

étant de toujours travailler<br />

en cohérence et au plus près du cadre<br />

normatif, même si on se place forcément<br />

en avance de phase.<br />

Comment avez-vous procédé ?<br />

Au début 2010, l'Alliance Renault-Nissan,<br />

avons invité tous les acteurs du<br />

secteur : opérateurs, raccordeurs de<br />

réseau etc., fournisseurs de bornes et<br />

laboratoires afin de définir un référentiel<br />

commun et déterminer les phases<br />

à effectuer. Une fois cette étape accomplie,<br />

nous avons commencé à<br />

procéder à des essais pour ZE Ready.<br />

Nous avons donc effectué des tests<br />

d'équipements, de compatibilité avec<br />

nos voitures et vérifié si tout était bien<br />

conforme au référentiel. Mais tout cela,<br />

nous ne voulions pas le faire seuls,<br />

dans notre coin ; d'où l'idée d'y associer<br />

d'autres constructeurs.<br />

Concernant EV Ready, l'infrastructure<br />

publique capable de recevoir tous<br />

types de véhicules [cette référence<br />

technique pour les infrastructures de<br />

recharge des véhicules électriques<br />

a été mise au point par l'Alliance Renault-Nissan,<br />

rejoint ensuite par PSA<br />

Peugeot-Citroën et Mitsubishi), nous<br />

avons travaillé avec le LCIE Bureau<br />

Veritas pour aboutir à la certification<br />

délivrée par l'Asefa, organisme de<br />

certification intervenant dans les domaines<br />

de la haute tension et de la<br />

basse tension.<br />

Le référentiel commun est au point<br />

et déjà quatre de vos modèles sont<br />

sur le marché... Quels défis reste-til<br />

à relever ?<br />

Le problème est que, dans ce domaine,<br />

tout évolue en permanence,<br />

rien n'est figé, à l'exemple des systèmes<br />

de charge ; de nouveaux systèmes<br />

entrent en ligne de compte. Un<br />

des enjeux réside également dans la<br />

diversité de la connectique. Plusieurs<br />

types de connectiques co-existent<br />

en Europe : le type 3 en France, le<br />

type 2 dans d'autres pays... D'où la<br />

question de tout harmoniser, ce qui<br />

présente des enjeux importants car<br />

lorsque Bruxelles statuera sur un type<br />

de connectique, de nombreux acteurs<br />

devront reconsidérer entièrement leurs<br />

bornes. C'est sensiblement le même<br />

problème au niveau des charges rapides<br />

: trois standards existent au niveau<br />

mondial. Chez Renault, nous<br />

avons opté pour le Mode 3 (charge en<br />

alternatif triphasé), lequel est considéré<br />

à la fois comme le plus simple et le<br />

moins cher pour le développement des<br />

interfaces. Les autres systèmes sont le<br />

Japonais Chademo (courant continu à<br />

50 kW) et le standard Combo, adopté<br />

par un certain nombre de constructeurs<br />

allemands et américains. Là<br />

encore, des discussions ont lieu à<br />

Bruxelles pour déterminer quel(s) standard(s)<br />

devra(ont) être définitivement<br />

adopté(s).<br />

Enfin, un autre enjeu réside dans le<br />

succès du véhicule électrique. Nous<br />

n'en sommes encore qu'au début. Le<br />

marché a donc besoin d'assimiler ces<br />

nouvelles technologies. Nous avons<br />

déjà vendu pas moins de 100 000 voitures,<br />

ce qui montre l'intérêt pour cette<br />

technologie. Bien entendu, d'autres<br />

problématiques concernent toujours<br />

la limite d’autonomie ce qui cantonne<br />

souvent le véhicule électrique au rang<br />

de « deuxième » voiture. Les progrès<br />

réalisés au niveau des batteries seront<br />

déterminants mais il est nécessaire<br />

dès à présent de disposer d'un réseau<br />

de bornes de recharge à la fois visible<br />

et bien adapté aux conditions d’usage.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 26


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Certification<br />

L’enjeu de la recharge des véhicules électriques :<br />

Les certifications ZE Ready & EV Ready<br />

Cet article présente la démarche adoptée chez Renault pour la mise sous contrôle technique du déploiement<br />

des infrastructures de recharge privées pour assurer la compatibilité avec sa gamme de véhicules<br />

électriques ZE. Il s’agit d’un projet de spécification et d’évaluation de la conformité. Il traite de la qualification<br />

des bornes de recharge et du processus d’installation, aboutissant à la certification des partenaires<br />

industriels.<br />

Remarque : L’interopérabilité est un<br />

critère commun aux marques ZE et<br />

EV READY. (Les spécifications ZE<br />

READY ont été enrichies des exigences<br />

de compatibilité aux autres<br />

marques de véhicules)<br />

MOTS CLES : Véhicule électrique /<br />

Système de recharge /Infrastructure /<br />

Normalisation / Standard /Règlementation<br />

/ Evaluation de la conformité /<br />

Certification / ZE Ready / EV Ready/<br />

interopérabilité<br />

Renault a associé à la démarche l’ensemble<br />

des protagonistes de l’électro<br />

mobilité dans les pays. Le but est de<br />

préciser certains points encore non<br />

couvert par les normes, de renforcer la<br />

sécurité et la robustesse de la charge,<br />

enfin de s’inscrire dans le strict respect<br />

de la règlementation en vigueur, relative<br />

au système de recharge du VE.<br />

L’objectif est de s’assurer que les<br />

bornes de recharge recommandées<br />

aux clients de véhicule ZE seront pleinement<br />

compatibles avec leur véhicule<br />

électrique.<br />

Cette démarche a été étendue aux infrastructures<br />

publiques avec la marque<br />

EV READY. Elle adresse :<br />

• l’extension de la démarche à la compatibilité<br />

à d’autres marques de VE (interopérabilité)<br />

• la mise en place d’une certification<br />

tierce partie<br />

Depuis quelques années, les véhicules<br />

‘propres’ sont devenus un enjeu<br />

de société. Le fort développement des<br />

projets en matière de véhicule électrique<br />

est bien justifié par les objectifs<br />

environnementaux fixés au niveau européen<br />

et national pour lutter contre le<br />

changement climatique, en particulier<br />

pour diminuer les émissions de CO2.<br />

Par ailleurs, l’industrie automobile<br />

pousse le véhicule électrique comme<br />

levier de relance et modernisation dans<br />

un contexte de crise dans le cadre européen.<br />

Si avant l’autonomie faible<br />

représentait un frein essentiel pour la<br />

voiture électrique, la maturité technologique<br />

de la batterie Lithium-ion ouvre à<br />

ce jour des perspectives pour le développement<br />

à grande échelle.<br />

Avec une présence industrielle et commerciale<br />

dans plus d’une centaine des<br />

pays, Renault imagine, conçoit, fabrique<br />

et commercialise dans le monde<br />

entier des véhicules innovants, sûrs et<br />

respectueux de l’environnement. Au<br />

niveau international, Renault a accéléré<br />

son développement à travers de<br />

son alliance avec Nissan, alliance qui a<br />

aussi pour ambition d’être leader dans<br />

le domaine des VE.<br />

Renault propose actuellement quatre<br />

véhicules dans sa gamme VE :<br />

Kangoo ZE (véhicule utilitaire) et<br />

Fluence ZE (berline tricorps) qui sont<br />

équipés d’un chargeur monophasé 3,5<br />

kW acceptant une recharge par les<br />

modes 2 et 3<br />

Twizy, un nouveau type de véhicule urbain<br />

recevant deux occupants en tandem<br />

et qui se charge en mode 1 ou en<br />

« mode 3 simplifié » à une puissance<br />

de 2,3 kW pour sa batterie de 7 kWh.<br />

Zoe, une citadine électrique, est la<br />

dernière qui a rejoint la famille de vé-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 27


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

hicules électrique de Renault. Révélée<br />

officiellement au Mondial de l’Automobile<br />

en Octobre 2012, Renault Zoé ZE<br />

est produite à l’usine de Flins (France).<br />

Outre son design exclusif, elle accueille<br />

de nombreuses innovations qui<br />

permettent d’optimiser l’autonomie ou<br />

de faciliter l’accès aux infrastructures<br />

de charge.<br />

L’enjeu des marques ZE/EV Ready<br />

Les normes internationales ou nationales<br />

relatives aux différents systèmes<br />

de recharge possibles du véhicule<br />

électrique sont encore à ce jour insuffisantes<br />

pour garantir à coup sûr, la<br />

pleine compatibilité entre véhicule et<br />

infrastructure de charge. Cette insuffisance<br />

justifie le besoin de mettre en<br />

place un processus de certification<br />

comme ZE ou EV Ready, visant à<br />

pallier le fait que ces normes laissent<br />

encore ouvertes de nombreuses interprétations<br />

possibles.<br />

ZE Ready et EV Ready sont juridiquement<br />

des Marques Simples, déposées<br />

par Renault.<br />

Elles adressent les infrastructures de<br />

recharge privées (ZE Ready) ou publiques<br />

(EV Ready). En vérifiant la<br />

compatibilité et l’interopérabilité entre<br />

véhicule et borne de recharge.<br />

EV Ready, dont les exigences sont<br />

partagées par l’ensemble des acteurs<br />

impliqués, constitue une plateforme<br />

commune, définissant le strict nécessaire<br />

pour aboutir à cette interopérabilité.<br />

ZE Ready englobe les exigences<br />

EV Ready en considérant des exigences<br />

complémentaires, permettant<br />

de renforcer les critères de la marque<br />

ZE propre à Renault.<br />

• Infrastructure publique : EV Ready<br />

La marque EV Ready est une marque<br />

collective et a été créée dans le but<br />

d’atteindre l’objectif de conformité à un<br />

référentiel partagé, reconnu et accepté<br />

par tous. La certification des équipements<br />

pour démontrer la conformité<br />

est basée sur un processus piloté par<br />

une tierce partie spécialisée (notamment<br />

ASEFA).<br />

La définition précise de ce système<br />

s’appuie sur les normes et réglementation<br />

applicables dans les pays visés.<br />

• Infrastructure privée : ZE Ready<br />

ZE Ready est une marque simple de<br />

Renault qui s’appuie sur EV Ready<br />

pour l’interopérabilité. La certification<br />

est prononcée par Renault, qui s’appuie<br />

sur le LCIE pour le déroulement<br />

du processus. ZE Ready anticipe les<br />

futures normes et réglementations relatives<br />

aux véhicules électriques de<br />

recharge et introduit des exigences<br />

spécifiques permettant de renforcer la<br />

marque ZE auprès des clients privés.<br />

Le ZE Ready a été initié dans le cadre<br />

d’un partenariat démarré en juin 2010<br />

entre Renault et Schneider Electric,<br />

l’objectif étant de promouvoir une qualification<br />

volontaire des systèmes de<br />

recharge. Cette marque de Renault<br />

appelle un protocole de test de compatibilité<br />

complet, garantissant que les<br />

standards adoptés au niveau international<br />

seront implémentés en totale cohérence<br />

entre véhicules électriques et<br />

infrastructures de charge. En se conformant<br />

aux réglementations existantes<br />

et en s’appuyant au maximum sur les<br />

normes en vigueur pour a recharge du<br />

véhicule électrique, la vérification de<br />

conformité va couvrir : la conception et<br />

l’installation des bornes, la formation<br />

des installateurs, l’audit préliminaire et<br />

la mise en conformité éventuelle des<br />

installations électriques, conseils, etc.<br />

Cette démarche met également l’accent<br />

sur les performances économiques<br />

du système et reste ouvert aux<br />

innovations et développements futurs.<br />

Plus d’une centaine d’entreprises internationales,<br />

allant du fournisseur<br />

d’électricité jusqu’au fabricant de stations<br />

de recharge, en passant par les<br />

opérateurs de réseau et les sous-traitants,<br />

travaillent déjà au développement<br />

et à la conformité décrits dans ce<br />

processus. La certification ZE Ready<br />

est ouverte à toute entité professionnelle<br />

qui le désire.<br />

Le processus est volontaire et le droit<br />

d’usage de la marque est délivrée au<br />

partenaire sous licence, après instruction<br />

d’un dossier assurant la démonstration<br />

par le Partenaire candidat, de<br />

la conformité des bornes de recharge<br />

aux exigences ZE Ready et de la mise<br />

sous contrôle du processus d’installation<br />

des bornes. Il s’agit donc d’une<br />

certification « produit/process ».<br />

La licence ainsi accordée adresse un<br />

ensemble de critères : {Partenaire,<br />

pays, fournisseur d’équipement, désignation<br />

du produit, installateur}.<br />

Processus de certification ZE<br />

READY<br />

Ci-après les différentes étapes à suivre<br />

par les Partenaires candidats :<br />

1. L’engagement du Partenaire : c’est<br />

la phase initiale du processus de qualification.<br />

Le Partenaire s’engage dans<br />

le processus et s’attacher à respecter<br />

la totalité des exigences ZE Ready.<br />

2. L’identification des produits : le<br />

Partenaire fournit les informations sur<br />

son fournisseur de bornes et sur les<br />

familles de produits pressenties. Les<br />

documents fournis doivent ressembler<br />

la totalité des produits par famille,<br />

préciser les références et les versions<br />

software et hardware des cartes électroniques.<br />

Cette déclaration de produits<br />

les classe également par famille.<br />

Les produits représentatifs de chaque<br />

famille, appelés ‘produits mères’, sont<br />

destinés à passer les tests d’intégration<br />

avec les véhicules. Ces tests sont<br />

réalisés actuellement au sein des laboratoires<br />

de Renault situés au Technocentre<br />

de Guyancourt.<br />

3. Le dossier produit : lors de cette<br />

étape, le Partenaire-candidat doit rem-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 28


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

plir un dossier d’auto évaluation (« self<br />

compliance ») qui comprend la table<br />

des exigences remplie et commentée,<br />

une table des normes et règlementations<br />

applicables au système de recharge<br />

remplie, commentée et complétée<br />

par des normes ou règlements<br />

locaux, des déclarations de conformité<br />

sur les exigences spécifiques à ZE<br />

Ready et sur les normes et réglementations.<br />

Il est aussi demandé au Partenaire<br />

que ses rapports de tests soient<br />

consultables après requête éventuelle<br />

de l’équipe technique de Renault.<br />

4. Les tests d’intégration : sont effectués<br />

au sein des laboratoires du<br />

Technocentre Renault sur une plateforme<br />

d’intégration électronique et<br />

consistent à dérouler une liste de plus<br />

de cinquante séquences de tests qui<br />

couvrent :<br />

• La conformité par rapport à certaines<br />

exigences normatives de la norme<br />

IEC 61851 en vigueur ainsi qu’aux<br />

exigences, applicables au produit, du<br />

référentiel Z.E. Ready courant.<br />

• Vérification de l’évolution de la charge<br />

pour différentes valeurs de courant<br />

possibles<br />

• Vérification des séquences de démarrage<br />

et d’arrêt, d’endormissement<br />

et de réveil du véhicule<br />

• Vérification du comportement du système<br />

en cas de défaut (dysfonctionnel)<br />

• Vérification de la mise en œuvre des<br />

sécurités conformément aux spécifications<br />

5. Le dossier d’installation : lors de<br />

cette étape, la société d’installation,<br />

qu’elle soit candidate ou partenaire<br />

du candidat, doit montrer comment<br />

garantir la maitrise de l’installation au<br />

regard des préconisations du fournisseur<br />

d’équipement sélectionné et des<br />

exigences particulières de ZE Ready<br />

applicables à l’installation. Cet engagement<br />

peut prendre différente forme :<br />

programme de formation des installateurs,<br />

mise à disposition d’outils, visites<br />

d’audit, plan d’assurance qualité<br />

spécifique, etc…<br />

Le dossier process comprend :<br />

• Une charte ou un contrat d’accord<br />

technique mutuel entre fournisseur<br />

d’équipement et installateur ;<br />

• Un modèle de rapport d’installation<br />

(*) ;<br />

• Un modèle d’étiquette ZE Ready qui<br />

sera apposé sur les produits installés<br />

avant mise en service;<br />

• Les manuels d’utilisation et d’installation<br />

des produits.<br />

• Tout autre élément montrant la mise<br />

sous contrôle de l’installation selon les<br />

critères de ZE Ready<br />

(*) Le rapport d’installation est un<br />

procès-verbal (sous la forme d’une<br />

« check-list ») rempli par l’électricien<br />

lors de l’installation de la borne. Du<br />

fait de la diversité des produits, des<br />

règlementations et des usages locaux,<br />

ce rapport peut être diffèrent selon les<br />

partenaires, les produits et les pays.<br />

L’étiquette ZE Ready est numérotée,<br />

fournie par le licencié, apposée par<br />

l’installateur sur la borne. Une vignette<br />

comportant le même numéro de suivi<br />

est également porté sur le rapport<br />

d’installation par l’installateur lors de la<br />

mise en service.<br />

L’apposition de l’étiquette clôture le<br />

processus d’installation ZE Ready de<br />

la borne de recharge.<br />

Ou CN est le N° de certification attribué<br />

à la signature du contrat par le licencié<br />

et SN le N° de série de délivrance<br />

de vignette (numéro incrémental à retrouver<br />

dans la base de traçabilité ZE<br />

Ready).<br />

Depuis 2013, le processus de certification<br />

ZE Ready est suivi par le LCIE<br />

pour le compte de Renault, filiale du<br />

Bureau Veritas, accréditée Cofrac.<br />

Cependant Renault - en tant que titulaire<br />

de la marque – pilote le comité de<br />

certification et accorde le droit d’usage<br />

de la marque au candidat à travers<br />

la signature du contrat de licence ZE<br />

Ready.<br />

Une rubrique Web ZE Ready est présente<br />

sur le site du LCIE. Elle est<br />

disponible en version française et anglaise,<br />

on y trouve la description des<br />

différentes étapes de la certification.<br />

Une base des licenciés alimentée systématiquement<br />

est également affichée<br />

sur le site et peut être consultée, sans<br />

restriction, par le grand public. Celle-ci<br />

présente un bilan sur l’ensemble des<br />

partenaires ZE Ready, les fournisseurs<br />

d’équipements ainsi que leurs produits<br />

conformes aux exigences techniques<br />

du référentiel.<br />

A ce jour, cette certification reste d’application<br />

volontaire.<br />

Tout installateur ou fournisseur d’équipement<br />

de recharge souhaitant bénéficier<br />

du droit d’usage de la marque doit<br />

faire une demande auprès de LCIE ou<br />

de Renault afin de démarrer le processus<br />

de certification.<br />

A l’avenir, il est envisagé par Renault<br />

d’affecter transitoirement le<br />

droit d’usage EV Ready aux licenciés<br />

ZE Ready, sous conditions de (entre<br />

autres) :<br />

• S’engager dans la démarche de certification<br />

tierce partie pour les produits<br />

sélectionnés<br />

• Avoir démontré le respect des engagements<br />

pris au titre de ZE Ready<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 29


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Standards<br />

Question de prise …<br />

Jusqu’en 2010, la standardisation de la recharge des véhicules électriques n’a concerné que les aspects<br />

les plus basiques, comme le comportement du véhicule lorsqu’il détecte un câble de recharge. Les prises<br />

utilisées sont alors celles de standards nationaux ou d’origine industrielle (Photo 2), et de plus en plus la<br />

prise d’origine japonaise et intégrée également au standard SAE J1772 aux Etats-Unis (photo 3), mais<br />

que l’on retrouve aussi dans l’ensemble des modèles diffusés en Europe jusqu’en 2013 (photo 5).<br />

Photo 1 : Prise type 2<br />

d’origine Mennekes<br />

Photo 2 : Prise industrielle IEC<br />

60309-2 3P+N+E<br />

Photo 3 :<br />

Prise SAE J1772<br />

Si la manière de recharger un véhicule<br />

en courant alternatif monophasé<br />

semble alors faire consensus, pour de<br />

plus fortes puissances seul le standard<br />

japonais CHAdeMO de recharge en<br />

courant continu se dégage, et fait l’objet<br />

de quelques déploiements expérimentaux<br />

de bornes même en Europe.<br />

En 2012, on dispose donc « de facto »<br />

d’un standard mondial pour la recharge<br />

en monophasé, mais il ne convient<br />

pas aux européens et pour une bonne<br />

raison : en Allemagne, mais aussi en<br />

France, il est aisé pour un particulier<br />

ou une petite entreprise de disposer<br />

d’un raccordement triphasé au réseau.<br />

Or la recharge triphasée peut être<br />

beaucoup plus rapide (22kW, soit 100<br />

à 150km par heure de charge) qu’en<br />

monophasé (limité à 7kW), et surtout<br />

les bornes sont bien moins coûteuses<br />

qu’en courant continu… Il faut donc<br />

aux européens une prise permettant la<br />

recharge triphasée.<br />

Il s’ensuit une petite guerre entre lobbys<br />

nationaux, et dans un premier<br />

temps émergent d’un côté la prise<br />

d’origine Allemande (Photo 1), dite<br />

‘type 2’, et une prise d’origine italienne<br />

et promue par l’EVplug alliance, dite<br />

‘type 3’ (Photo 4).<br />

Le compromis est sur le papier séduisant<br />

: la prise type 3 sera installée côté<br />

borne et permet de s’affranchir des<br />

éventuelles multiples prises côté véhicule,<br />

permettant aux prises anciennes<br />

prises type 1 et aux nouvelles prises<br />

type 2 de coexister côté véhicule.<br />

Photos 4 et 5 : Connecteur J1772 (type 1) de Kangoo<br />

et prise type 3 sur une borne de recharge française<br />

Malheureusement, il n’y a qu’en<br />

France, où tous les déploiements de<br />

bornes en 2012 et 2013 se font avec un<br />

connecteur de type 3 côté bornes, que<br />

ce concept prend. Presque partout ailleurs,<br />

les câbles sont soit intégrés aux<br />

bornes pour limiter les opérations manuelles<br />

pour recharger, soit les bornes<br />

disposent également d’un connecteur<br />

de type 2. En 2013 les derniers obstacles<br />

mis au déploiement de prises de<br />

type 2 également côté borne (la question<br />

des obturateurs) tombent même<br />

en France… et il s’ensuit une pagaille<br />

renouvelée sur le marché : tant que<br />

tous les véhicules européens ne seront<br />

pas munis de prises de type 2, il<br />

faudra bien un connecteur côté borne<br />

au moins sur les bornes publiques… et<br />

alors lequel mettre… type 2 ou type 3 ?<br />

…et que faire avec les cordons type<br />

3 commercialisés actuellement ?<br />

En parallèle, la sortie des premiers véhicules<br />

utilisant la prise de type 2 pour<br />

la recharge triphasée fait apparaître un<br />

problème de jeunesse : concentrés sur<br />

les débats sur le format physique de<br />

la prise triphasée, les européens ont<br />

négligé de faire évoluer le protocole<br />

de gestion de la charge (le fil pilote)…<br />

directement hérité du standard<br />

SAE J1772 monophasé :<br />

le véhicule n’a donc aucun<br />

moyen de savoir s’il est effectivement<br />

alimenté en monophasé<br />

ou en triphasé… il doit « essayer<br />

» les deux possibilités<br />

avec une heuristique propre<br />

au constructeur, et non définie<br />

dans les normes. Ce problème<br />

est réglé par l’évolution du protocole<br />

de communication (IEC<br />

15118)… mais ce dernier est encore<br />

très loin d’être déployé dans les véhicules.<br />

Il reste donc encore probablement<br />

quelques années avant que cette<br />

question des connecteurs soit définitivement<br />

derrière nous !<br />

Gestion des bornes…<br />

Les premiers déploiements de bornes<br />

à l’échelle de campus font clairement<br />

ressortir deux problématiques majeures<br />

qui ne sont pas encore traitées<br />

de manière optimale par les offres du<br />

marché :<br />

• La supervision et le réseau de télécommunications<br />

: les bornes sont<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 30


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

des objets communicants, et le déploiement<br />

du réseau se révèle coûteux<br />

en CAPEX en mode filaire, et coûteux<br />

en OPEX en mode radio GPRS, assez<br />

instable. De plus, lorsqu’une borne<br />

cesse de communiquer, les solutions<br />

actuelles de supervision ne permettent<br />

pas de discriminer les pannes d’origine<br />

électrique, et les pannes du réseau de<br />

communication. Sur ce point il apparaît<br />

clairement que les solutions de bornes<br />

pour campus et collectivités locales<br />

devront intégrer un réseau de communication<br />

radio bas débit en propre,<br />

permettant à minima une supervision<br />

autonome du réseau (tout en réduisant<br />

les OPEX), et à terme la gestion intégrale<br />

des communications liées à la<br />

validation des badges et à la gestion<br />

d’énergie. Des solutions très performantes<br />

et peu coûteuses existent pour<br />

établir de tels réseaux sur les bandes<br />

libres, fiables jusqu’à des portées de<br />

l’ordre de quelques kilomètres autour<br />

de l’antenne desservant le campus.<br />

(Illustration Radio + bornes). Ces solutions<br />

viennent en sécurisation du réseau<br />

cellulaire GPRS, voire en substitution<br />

de ce dernier.<br />

• La gestion d’énergie : la problématique<br />

de la gestion d’énergie se révèle<br />

un facteur déterminant du coût de déploiement<br />

d’une infrastructure de recharge,<br />

dès que le nombre de bornes<br />

dépasse quelques unités. Les problèmes<br />

de déséquilibrage de phases,<br />

de baisse de tension, de dépassement<br />

de puissance pointe sont immédiats et<br />

peuvent conduire à des renforcements<br />

de réseau, voire des changements de<br />

transformateurs sur les grand campus<br />

dont le coût atteint facilement<br />

30% du budget total de l’infrastructure<br />

de charge, voire plus. Il est donc essentiel<br />

de disposer d’une gestion de<br />

charge évoluée, capable de prendre<br />

en compte l’ensemble des paramètres<br />

électrotechniques d’un réseau. Le<br />

protocole OCPP, dans sa version<br />

2, permet désormais de mettre en<br />

œuvre sur le campus des solutions<br />

de gestion de charge multi-fournisseurs<br />

de bornes, ce qui est essentiel<br />

puisque les contraintes réseau sont<br />

des problématiques globales qui ne<br />

peuvent évidemment pas être segmentées<br />

fournisseur par fournisseur<br />

en autant de gestionnaires séparés.<br />

Du côté du protocole véhicule-point<br />

de charge, la normalisation du fil pilote<br />

(IEC 61851-1, figure 6), intègre clairement<br />

dès 2010 les fonctions de modulation<br />

de la charge. Après des débuts<br />

difficiles pour l’interfonctionnement<br />

avec les véhicules, on peut considérer<br />

que les véhicules récents supportent<br />

correctement cette fonction, absolument<br />

essentielle pour la performance<br />

de la gestion de charge. Les donneurs<br />

d’ordres doivent donc être attentifs<br />

à exiger le support par les points de<br />

charge de la modulation du rapport cyclique<br />

du fil pilote, et non seulement de<br />

sa fonction sécuritaire.<br />

Figure 6 : Circuit de fil pilote, selon IEC<br />

61851 et J1772<br />

Le rapport cyclique de l’oscillateur du<br />

point de charge de la figure 6 pour être<br />

modulé pour indiquer le courant de<br />

charge maximal, de 6A (8% de rapport<br />

cyclique) à 80A. La charge n’est pas<br />

possible en absence de signal ou si<br />

son rapport cyclique est inférieur à 3%<br />

L’itinérance… vers OCPP 2<br />

S’agissant de la recharge de véhicules<br />

à partir de bornes publiques, on<br />

a déployé aujourd’hui de nombreuses<br />

stations à partir d’argent public sans<br />

exiger, malheureusement, que les systèmes<br />

de validation de badge puissent<br />

interroger des systèmes externes pour<br />

les véhicules en itinérance. Cet argent<br />

public aurait réellement pu catalyser la<br />

mise en place d’une infrastructure cohérente<br />

au niveau national, sans imposer<br />

la prise en compte par le conducteur<br />

d’une multitude de cartes et de<br />

systèmes d’abonnement distincts.<br />

Il est trop tard pour ce qui a déjà été<br />

déployé, et on peut juste espérer que<br />

désormais tout avenant à un contrat<br />

de commande de bornes publiques<br />

contienne une clause d’engagement<br />

d’interface vers un système d’itinérance.<br />

Heureusement, le protocole OCPP<br />

d’origine néerlandaise est devenu un<br />

standard de fait : dans sa version 1.5<br />

qui permet déjà la gestion d’itinérance<br />

(OCPP a été créé pour cela), il est aujourd’hui<br />

supporté par l’ensemble des<br />

constructeurs de bornes présents sur<br />

le marché français. La version 2, en<br />

cours de finalisation, ajoute la capacité<br />

à s’interfacer avec un sous-système de<br />

gestion de charge.<br />

Le support du protocole OCPP, directement<br />

sur la borne ou au niveau<br />

d’un gestionnaire local, semble donc<br />

une exigence particulièrement critique<br />

pour garantir la pérennité d’un point<br />

de charge, et son intégration future à<br />

toute infrastructure d’itinérance nationale<br />

ou internationale.<br />

Conclusion<br />

Même si l’ensemble de l’écosystème<br />

du véhicule électrique est encore un<br />

peu jeune et qu'il nécessitera des<br />

ajustements à la marge suite aux retours<br />

d’expérience, on constate qu’aujourd’hui<br />

l’ensemble des briques techniques<br />

existent et sont reconnues par<br />

tous les acteurs: fil pilote modulable,<br />

protocole OCPP 1.5 et 2, prise standard.<br />

Tout est donc prêt pour que ces éléments<br />

soient intégrés par les opérateurs<br />

de mobilité électrique et<br />

qu’émerge rapidement une infrastructure<br />

de recharge cohérente, interopérable<br />

et homogène au niveau national<br />

(par opposition au patchwork d’ilots<br />

locaux actuel), ce qui est une condition<br />

essentielle du déploiement du véhicule<br />

électrique.<br />

Donneurs d’ordres privés et publics<br />

doivent être vigilants dans leurs appels<br />

d’offre, pour exiger dès aujourd’hui la<br />

prise en compte de ces briques techniques,<br />

afin de participer à l’émergence<br />

de cette infrastructure homogène et<br />

éviter des investissements ultérieurs<br />

pour s’y adapter.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 31


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Entretiens<br />

Simulation 3D :<br />

état de l’art d’un domaine en forte mutation<br />

La simulation a trouvé son rythme de croisière mais promet encore d’importants développements, notamment<br />

rendus possible par les performances – infinies ? – de l’informatique. Pour ce dossier spécial,<br />

nous avons demandé à cinq acteurs majeurs du marché de s’exprimer sur le sujet.<br />

>> Hugues Drion, directeur de la<br />

division MFG d’Autodesk<br />

Sur quelles technologies s'appuie<br />

la simulation 3D ?<br />

La simulation 3D repose sur un moteur<br />

de conception 3D depuis maintenant<br />

deux décennies. La technologie<br />

est une approche par fonctions,<br />

c’est-à-dire qu’on décrit une pièce<br />

3D par apport ou enlèvement de<br />

matière, au plus proche de la réalité,<br />

comme pour l’usinage d’une pièce.<br />

Qu'apporte-t-elle aux outils de<br />

simulation "classiques" ?<br />

Ce changement d’approche a permis<br />

de travailler directement sur un<br />

modèle unique et de plus en plus<br />

proche de la réalité. Ces outils ont<br />

permis d’ouvrir de nouvelles portes à<br />

la simulation, en réservant le travail<br />

de conception au concepteur, et en<br />

libérant du temps pour le spécialiste<br />

calcul dont le métier n’est clairement<br />

pas de créer un modèle, mais de<br />

l’utiliser dans un contexte spécifique.<br />

L’accès au calcul directement sur la<br />

pièce conçue, ou un ensemble, a<br />

permis par ailleurs d’ouvrir la porte<br />

du calcul aux concepteurs n’ayant<br />

pas une grande expérience dans le<br />

domaine du calcul. Ils peuvent ainsi<br />

répondre à des besoins qui ne nécessitent<br />

pas une grande expertise,<br />

par une méthodologique à appliquer<br />

sur leur pièce ou leur ensemble.<br />

Par extension, le travail sur un ensemble<br />

directement issu de la CAO<br />

3D a permis de s’affranchir de beaucoup<br />

de méthodologies de maillages,<br />

et laisser faire le modeleur<br />

qui sait interpréter de manière intelligente<br />

les interfaces entre pièces,<br />

les contacts, d’apporter directement<br />

les propriétés matières déjà définies<br />

dans la CAO, et de ne se concentrer<br />

que sur les cas de charges,<br />

c’est-à-dire là où l’intervention humaine<br />

est à plus forte valeur ajoutée.<br />

L’évolution des capacités de calculs,<br />

l’avènement de machines très puissantes,<br />

la parallélisation de tâches,<br />

ont permis de travailler sur des modèles<br />

de plus en plus complets et<br />

complexes, sans avoir besoin d’une<br />

expertise très avancée qui était encore<br />

nécessaire il y a quelques années<br />

pour interpréter un ensemble<br />

en « super-élément », c’est-à-dire<br />

une séparation du modèle en sous<br />

modèles.<br />

Les capacités informatiques ont<br />

aussi permis de travailler sur des<br />

modèles complets en « multi-physique<br />

», c’est-à-dire en ayant une<br />

approche faisant appel à plusieurs<br />

domaines de compétence, tels que<br />

la thermique, le fluidique, la cinématique,<br />

la mécanique et bien d’autres<br />

domaines couplés entre eux. Ces<br />

mêmes calculs faits avec des outils<br />

classiques nécessitaient la création<br />

d’un modèle capable de porter<br />

chacune de ces disciplines dont les<br />

contraintes de calcul sont très différentes,<br />

et prenaient des mois à être<br />

réalisés, souvent en écrivant une interface<br />

spécifique pour que chacune<br />

de ces disciplines puissent converser.<br />

La CAO 3D a permis de rendre<br />

les résultats de calculs plus lisibles<br />

pour les chefs de projets, et toutes<br />

les personnes participant au projet.<br />

La conception 3D, et toute sa puissance,<br />

a ouvert la simulation à une<br />

domaine encore peu fréquenté, qui<br />

est la simulation des flux dans des<br />

zones étendues, à l’intérieur d’une<br />

usine, d’un bâtiment, mais aussi autour<br />

de zones construites, et éviter<br />

des turbulences ayant un impact sur<br />

le confort au quotidien.<br />

Quand la 3D est-elle apparue<br />

et quelle place prend-elle aujourd'hui<br />

?<br />

La 3D est présente partout aujourd’hui<br />

dans la simulation. Elle est<br />

apparu à la fin des années 80 et a<br />

connu un essor très important à la<br />

fin des années 90. Les ingénieurs<br />

calculs, assez conservateurs, ont<br />

longtemps gardé leurs propres outils<br />

et ont été peu enclin à ouvrir la porte<br />

du calcul au plus grand nombre, les<br />

concepteurs en l’occurrence. Par ailleurs,<br />

les concepteurs n’étaient pas<br />

forcément en mesure de prendre le<br />

poids de la responsabilité que représente<br />

un résultat de calcul sur leurs<br />

épaules. Aujourd’hui encore, beaucoup<br />

de bureaux d’études ne sont<br />

pas encore équipés et continuent<br />

à sous-traiter ces calculs à des bureaux<br />

spécialisés, ou à une équipe<br />

interne dédiée. Pourtant, parce que<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 32


LES SOLUTIONS<br />

MSC SOFTWARE<br />

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STRATEGIE<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 33


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

chacun d’entre eux a un métier spécifique,<br />

il ne faudrait que les former<br />

sur la méthode à appliquer dans leur<br />

domaine.<br />

Par ailleurs, les outils sont devenus<br />

Autodesk Simulation Moldflow 2014<br />

features<br />

de plus en plus accessibles, et répondent<br />

à leurs besoins. De plus,<br />

les machines spécifiques pour faire<br />

du calcul ont un coût important, et<br />

doivent être changées fréquemment.<br />

Ceci a un coût pour l’entreprise<br />

qu’elle n’est capable de mettre sur<br />

la table que si le dirigeant a compris<br />

que le calcul est un réel levier pour<br />

lui, et que la somme de calculs à réaliser<br />

est suffisamment important.<br />

Et demain ?<br />

On a pris depuis peu un nouveau virage<br />

dans le calcul, avec des outils<br />

de calcul portés en mode SAS ou sur<br />

le cloud. Le cloud permet la mutualisation<br />

des ressources, et de n’utiliser<br />

que ce dont on a besoin. Il permet<br />

d’éviter d’acheter une machine<br />

spécifique pour réaliser ces calculs,<br />

et donne l’accès à cette capacité de<br />

manière plus large. Le cloud permet<br />

aussi de mutualiser les ressources,<br />

et ainsi d’exécuter des calculs dans<br />

un délai réduit. Ceci s’appelle l’infinite<br />

computing. L’offre cloud proposée<br />

par Autodesk depuis maintenant<br />

plus d’un an a permis à de nombreuses<br />

sociétés de s’équiper de la<br />

capacité de calcul, ou pour celles<br />

qui avaient déjà cette capacité en<br />

interne d’ouvrir de nouvelles portes<br />

pour simuler encore plus, sans pour<br />

autant faire l’acquisition d’un poste<br />

supplémentaire. Certains ont aussi<br />

fait ce choix pour investiguer encore<br />

plus de solutions techniques.<br />

En quoi répond-elle aux attentes<br />

des industriels en matière de simulation<br />

?<br />

Je dis toujours qu’un industriel n’est<br />

capable d’investir que s'il mesure un<br />

retour sur investissement. Dans le<br />

domaine du calcul, l’investissement<br />

est souvent très lourd, entre la licence,<br />

la machine, et la formation de<br />

l’utilisateur. Dès aujourd’hui, nous<br />

pouvons aborder ces mêmes industriels<br />

en leur disant qu’ils peuvent<br />

avoir accès à ces capacités de calcul<br />

sans pour autant faire ce lourd investissement.<br />

L’utilisateur reste, mais il<br />

n’a plus à investir dans une machine<br />

coûteuse ni dans une licence. Il<br />

passe ses coûts en fonctionnement,<br />

et non plus investissement, et la<br />

calcul du retour sur investissement<br />

est ainsi réduit d’autant. Il a par ailleurs<br />

accès à des ressources infinies<br />

de calcul et peut ainsi être encore<br />

plus innovant, essayer de multiples<br />

voies sans attendre que les calculs<br />

s’exécutent les uns après les autres.<br />

L’utilisateur peut lancer un plan d’expérience,<br />

et avoir accès aux résultats<br />

dans un temps record. Il peut<br />

aussi les lancer depuis son bureau,<br />

entre dans une réunion ou vaquer à<br />

d’autres occupations, et recevoir ses<br />

résultats sur sa tablette. L’innovation<br />

est ce qui nous permettra de passer<br />

les prochaines étapes, cette nouvelle<br />

approche correspond exactement à<br />

ce que les industriels ont besoin pour<br />

les franchir avec succès.<br />

Quels sont les domaines d'applications<br />

de la simulation 3D ?<br />

Dans quels secteurs précisément<br />

la trouve-t-on et pour quelles<br />

opérations ?<br />

La simulation classiquement est<br />

faite dans le domaine thermique et<br />

mécanique, avec Autodesk Simulation,<br />

sur des pièces et des ensembles<br />

manufacturés. Ceci répond<br />

à une exigence de tenue mécanique<br />

et thermique, de minimisation des<br />

masses, de réduction des bruits, de<br />

gestion des risques, de réponse aux<br />

normes en vigueur, d’usure, de tenue<br />

dans le temps, de quantification<br />

du nombre des cycles.<br />

On la trouve aussi dans l’injection<br />

plastique où Autodesk Moldflow<br />

est leader mondial. Ceci répond à<br />

un besoin d’augmentation des cadences<br />

de fabrication, d’optimisation<br />

des formes, de qualité de surfaces,<br />

«L’innovation est ce qui nous permettra de<br />

passer les prochaines étapes<br />

Hugues Drion (Autodesk)<br />

»<br />

de l’extension à l’infini de l’utilisation<br />

des plastiques ou nouvelles<br />

matières dont on veut savoir si elles<br />

ont les qualités requises avant d’en<br />

faire les premiers prototypes. On<br />

la trouve enfin dans la simulation<br />

de l’écoulement des fluides, chez<br />

Autodesk avec CF Design. Ceci<br />

répond aux besoins d’optimisation<br />

des flux, de pénétration dans l’air,<br />

de refroidissement, de maintien à<br />

température acceptable, de maitrise<br />

d’un environnement de travail ou de<br />

circulation. Beaucoup d’autres domaines<br />

font appel à la simulation. Je<br />

ne citerais que le rendu réaliste, qui<br />

est aussi une simulation de la réalité.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 34


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

>> Delphine Genouvrier, senior<br />

product simulation manager chez<br />

Solidworks<br />

Verbatim<br />

« La simulation 3D permet de tester<br />

la performance et la qualité de<br />

produits conçus en 3D par les ingénieurs<br />

Produit au cours du développement<br />

produit. Plusieurs types<br />

de simulations 3D peuvent être effectués<br />

dont l’analyse par éléments<br />

finis (FEA) et l’analyse d’écoulement<br />

fluides (CFD). Ces deux analyses<br />

s’appuient sur le modèle CAO 3D<br />

pour créer le modèle de simulation.<br />

La simulation 3D apporte des informations<br />

techniques cruciales pour<br />

des décisions de conception averties.<br />

« Les avancées technologiques et<br />

l’amélioration et la démocratisation<br />

de la puissance des ordinateurs permettent<br />

de tester des modèles 3D<br />

complexes dans tous les bureaux<br />

d’études. Le monde de la conception<br />

et de l’ingénierie a passé un cap<br />

avec les outils de simulations 3D accessibles<br />

et l’on est désormais dans<br />

une ère de ‘simulation-driven engineering’.<br />

C’est-à-dire que la simulation<br />

n’est plus utilisée uniquement<br />

pour une validation finale d’un produit<br />

critique mais comme un outil de<br />

conception 3D à part entière utilisé<br />

tout au long du cycle de développement<br />

produit.<br />

« De façon générale, l’utilisation de<br />

la simulation 3D permet de connaitre<br />

en avance de phase le comportement<br />

d’un produit afin de pouvoir le<br />

modifier, l’optimiser mais aussi de<br />

guider l’ingénieur dans la phase de<br />

concept pour valider plusieurs idées.<br />

Elle devient un support important<br />

pour le concepteur produit. Les industriels<br />

ont besoin de répondre aux<br />

pressions du marché et ont compris<br />

que la simulation numérique a évolué<br />

et peut désormais entrer dans<br />

«La simulation 3D a également permis aux<br />

ingénieurs de communiquer plus facilement<br />

leur projets à des ‘non sachant’<br />

leur bureau d’études pour en tirer<br />

tous les bénéfices. Ils peuvent ainsi<br />

équiper toute l’équipe et non plus<br />

uniquement 1 spécialiste calcul. La<br />

Simulation 3D permet d’améliorer la<br />

productivité et la créativité de leur<br />

R&D ce qui entraîne une amélioration<br />

de la performance et de la qualité<br />

du produit livré aux clients, une<br />

diminution du cycle de développement<br />

produit et des coûts de développement.<br />

« D’autre part, la simulation numérique<br />

n’est plus réservée à l’industrie<br />

de l’aérospatiale ou de l’automobile,<br />

même si ces industries sont toujours<br />

très utilisatrices de simulation. La<br />

démocratisation de la simulation 3D<br />

a permis à quasiment toutes les industries<br />

de gagner en temps et en<br />

coût lors du développement produit.<br />

Le domaine du High Tech/de l’électronique<br />

investi énormément en simulation<br />

3D, notamment en outils de<br />

simulation thermique 3D, afin de répondre<br />

efficacement aux besoins de<br />

miniaturisation, de performance des<br />

composants. Le domaine du médical<br />

teste et optimise toute leur gamme<br />

de produits grâce à la simulation 3D,<br />

avec des simulations d’écoulement<br />

fluides (tels que le sang), des simulations<br />

d’injection plastique ou de tenus<br />

à la fatigue…<br />

Delphine Genouvrier (Solidworks)<br />

»<br />

« La simulation 3D a également<br />

permis aux ingénieurs de communiquer<br />

plus facilement leur projets<br />

à des ‘non sachant’. Des outils de<br />

revues de résultats en 3D, tels que<br />

eDrawings, permettent de collaborer<br />

avec tous les acteurs du développement<br />

produits avec la facilité de<br />

compréhension apportés grâce à la<br />

3D. Un modèle de déformation ou de<br />

contraintes en 3D est beaucoup plus<br />

facile à appréhender et investiguer<br />

qu’un rapport plus hermétique avec<br />

des graphes ou des tableaux de valeurs<br />

de résultats. Les nouveaux développements<br />

en hardware, en processeurs<br />

et en virtualisation ouvre<br />

des nouveaux horizons pour la simulation<br />

3D afin de diminuer encore<br />

plus le temps de calcul, de simplifier<br />

l’accès aux outils de simulations<br />

3D et ainsi de rendre la simulation<br />

de plus en plus intégré au travail de<br />

conception produit. »<br />

>> Tangi Meyer, Consultant Réalité<br />

Virtuelle, ESI France<br />

Sur quelles technologies s'appuie<br />

la réalité virtuelle ?<br />

La réalité virtuelle s'appuie sur des<br />

systèmes de projection dits immersifs:<br />

c'est à dire sur des systèmes<br />

permettant de couvrir tout ou partie<br />

du champ visuel de l'opérateur par<br />

un affichage 3D. Elle s'appuie également<br />

sur des systèmes de tracking<br />

PAM-CEM Simulation Suite<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 35


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

qui calculent en temps réel la position<br />

de la tête et de la main de l'opérateur<br />

(voire de toutes les parties de<br />

son corps). Par le biais de ces technologies,<br />

l'utilisateur est immergé<br />

dans un environnement synthétique<br />

avec lequel il peut interagir grâce au<br />

tracking de ses actions.<br />

Les concepts autour de la réalité<br />

virtuelle sont apparus dans les années<br />

70. Les premiers prototypes<br />

de systèmes de réalité virtuelle dans<br />

les années 80 et au début des années<br />

90 manquaient de puissance<br />

pour permettre de faire tourner des<br />

applications intéressantes. Avec<br />

l'augmentation de la puissance de<br />

calcul et la miniaturisation, la réalité<br />

virtuelle a connu un regain d'intérêt<br />

à la fin des années 90 et au début<br />

des années 2000. Les premières<br />

solutions industrielles sont apparues<br />

pendant la première décennie du<br />

XXIe siècle, et elles ont permis aux<br />

industriels de valider les gains de<br />

productivité que pouvait engendrer<br />

la réalité virtuelle. Aujourd'hui, la réalité<br />

virtuelle est une technologie mature<br />

et opérationnelle chez les principaux<br />

industriels de l'automobile et<br />

de l'aéronautique. Elle trouve également<br />

des champs d'applications<br />

dans le développement de systèmes<br />

complexes et/ou dangereux, pour<br />

lesquels il est difficile de réaliser des<br />

prototypes physiques.<br />

est utilisée pour l'ingénierie, le ‘manufacturing’<br />

ou fabrication virtuelle,<br />

les simulations de maintenance et la<br />

présentation virtuelle de produits.<br />

En quoi répond-elle aux attentes<br />

des industriels en matière de simulation<br />

?<br />

Qu'apporte-t-elle aux outils de<br />

simulation "classiques" ?<br />

La réalité virtuelle permet de visualiser<br />

des modèles et des systèmes<br />

complexes de manière intuitive à<br />

l'échelle 1. Elle fournit les moyens,<br />

à plusieurs utilisateurs, d'interagir<br />

et de naviguer dans et autour de<br />

ces modèles et systèmes, afin d'en<br />

comprendre la structure et le fonctionnement.<br />

Elle favorise ainsi une<br />

meilleure compréhension de ceuxci<br />

et ce dès le tout début du cycle<br />

de développement du produit, avant<br />

même qu’un prototype physique ne<br />

soit encore disponible.<br />

Quand la réalité virtuelle est-elle<br />

apparue et quelle place prendelle<br />

aujourd'hui ?<br />

Et demain ?<br />

Avec la baisse des coûts du hardware<br />

et la miniaturisation, on peut<br />

imaginer que la réalité virtuelle devienne<br />

accessible à tous. Elle devrait<br />

également se rapprocher de<br />

la réalité augmentée pour que les<br />

prototypes virtuels puissent être mis<br />

en situation dans le contexte final du<br />

produit. Par exemple, si l’on étudie<br />

et valide une stratégie de montage<br />

ou d’assemblage de composants<br />

pour un moteur, la réalité augmentée<br />

pourra compléter la réalité virtuelle,<br />

en permettant de recaler cette stratégie<br />

sur le moteur réel, tel qu’il sera<br />

assemblé, pour accompagner l’opérateur<br />

final lors du montage. Enfin,<br />

avec l'augmentation de la puissance<br />

de calcul, il deviendra possible de<br />

simuler avec encore plus de réalisme,<br />

en temps réel, des modèles et<br />

des systèmes de plus en plus complexes.<br />

Quels sont les domaines d'applications<br />

de la réalité virtuelle?<br />

La réalité virtuelle est utilisée dans de<br />

très nombreux domaines, des neurosciences<br />

à l'ingénierie en passant<br />

par l'art, la psychologie et la formation.<br />

Dans un contexte industriel, elle<br />

« On peut imaginer que la réalité virtuelle<br />

devienne accessible à tous<br />

Tangi Meyer (ESI France)<br />

»<br />

La réalité virtuelle répond au besoin<br />

des industriels pour simuler leurs<br />

produits au plus tôt dans leur cycle<br />

de conception, leur permettant ainsi<br />

d’identifier d’éventuelles erreurs<br />

lorsqu’elles peuvent être corrigées<br />

à moindre coût. Elle permet des simulations<br />

réalistes qui évitent d'avoir<br />

à réaliser des prototypes/maquettes<br />

physiques qui sont coûteux à réaliser<br />

et qui sont bien souvent obsolètes<br />

au moment où ils sont exploitables.<br />

Dans quels secteurs précisément<br />

la trouve-t-on et pour quelles<br />

opérations?<br />

Automobile, aéronautique et espace,<br />

mais aussi énergie, lignes<br />

de production, machines/système<br />

complexes… l’utilisation de réalité<br />

virtuelle prend progressivement sa<br />

place dans les processus d’innovation,<br />

tous secteurs confondus.<br />

Quels sont les grands défis (à la<br />

fois techniques et applicatifs/<br />

marchés) de la réalité virtuelle<br />

de demain ?<br />

Un premier grand défi concerne le<br />

matériel qui doit continuer à s’améliorer<br />

en qualité (notamment pour<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 36


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

l’affichage: résolution, fréquence d’affichage,<br />

et pour le tracking : précision)<br />

tout en étant de moins en moins invasif<br />

afin de ne pas perturber la perception<br />

et donc l’immersion de l’utilisateur. Un<br />

second défi concerne l’extension de<br />

la réalité virtuelle aux autres modalités<br />

sensorielles via par exemple les<br />

systèmes de type retour tactile et/ou<br />

haptique qui augmenteront le réalisme de la simulation<br />

pour les utilisateurs. De la même manière, les retours<br />

auditifs et olfactifs doivent encore être améliorés. Enfin,<br />

un troisième défi sera d’adresser des besoins de simulation<br />

de plus en plus complexes sur le plan de la physique<br />

(fluides, multi-physique) tout en restant interactif<br />

et temps-réel.<br />

>> Antoine Langlois, French Technical Manager<br />

chez MSC Software<br />

Verbatim<br />

« La technologie de simulation en 3D est très ancienne.<br />

Il y a déjà quarante ans, les possibilités de résolution de<br />

problèmes 3D entraient dans le domaine du possible<br />

d’un point de vue mathématique. Mais les simulations<br />

3D ne pouvaient pas être mis réellement en œuvre<br />

pour deux raisons principales. D'une part, la capacité<br />

des machines ne donnait pas la possibilité de résoudre<br />

des problèmes de grandes dimensions (en 3D notamment)<br />

par la simulation numérique. Il était nécessaire,<br />

au préalable, de simplifier les modélisations en « idéalisant<br />

» les problèmes et en les transformant en modèles<br />

simples 1D tout d’abord, puis en 2D. D'autre part,<br />

les structures étaient conçues sur des plans en papier<br />

et rendaient extrêmement compliquée la réalisation de<br />

simulations numériques 3D à partir de ces plans. Les<br />

logiciels de CAO 3D ont commencé à être suffisamment<br />

performants et exploitables par les outils de simulation<br />

depuis seulement vingt-cinq ans.<br />

« Puis, ces dix dernières années, les capacités des ordinateurs<br />

en termes de mémoire et de performance ont<br />

littéralement explosé. Celles-ci permettent aujourd’hui<br />

d’appréhender des simulations numériques complexes<br />

avec plusieurs millions de degrés de liberté. En parallèle,<br />

les outils de CAO sont désormais capables de gérer<br />

des géométries 3D et des mécanismes complexes<br />

dans des formats numériques exploitables par les outils<br />

de simulation. Grâce à ces progrès, il est actuellement<br />

possible de réaliser des opérations de simulation 3D<br />

«Aujourd’hui, les capacités des ordinateurs<br />

continuent d’évoluer à une vitesse vertigineuse<br />

Antoine Langlois (MSC Software)<br />

»<br />

plus performantes à partir de définitions géométriques<br />

3D précises et directement exploitables. À ce jour, il reste<br />

cependant nécessaire dans la plupart des cas de simplifier<br />

cette géométrie 3D et de l’idéaliser en partie afin de<br />

réaliser des simulations numériques.<br />

« Aujourd’hui, les capacités des ordinateurs continuent<br />

d’évoluer à une vitesse vertigineuse. Et l’on peut certainement<br />

imaginer que dans les années à venir nous continuerons<br />

à augmenter la taille des modèles de simulation<br />

numérique que l’on peut traiter et réduire encore considérablement<br />

les étapes de simplification entre la CAO<br />

et la simulation numérique. En parallèle, la complexité<br />

et la finesse des problèmes numériques 3D que la simulation<br />

numérique est en mesure de traiter a elle aussi<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 37


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

augmenté de manière drastique ces<br />

dernières années : d'une part, en<br />

termes de couplage des différentes<br />

physiques en 3D (mécanique et<br />

CFD par exemple), d'autre part, en<br />

termes de finesse des problèmes<br />

traités comme la propagation de<br />

fissure, la rupture ou la complexité<br />

de comportement matériaux par<br />

exemple. »<br />

>> Yohann Mesmin, directeur<br />

technique LMS France, A Siemens<br />

Business<br />

Sur quelles technologies s'appuie<br />

la simulation 3D ?<br />

LMS Virtual.Lab Acoustics<br />

La simulation 3D désigne l'exécution<br />

d'un programme informatique<br />

sur un ordinateur ou réseau en vue<br />

de simuler un phénomène physique<br />

réel et complexe (par exemple : roulage<br />

d’un véhicule, bruit d’un moteur<br />

électrique, usure d’un roulement à<br />

billes, résistance d’une plateforme<br />

pétrolière off-shore à la houle, fatigue<br />

d’un matériau sous sollicitation<br />

vibratoire….)<br />

Les simulations 3D reposent sur<br />

la mise en œuvre de modèles mathématiques<br />

utilisant la plupart du<br />

temps des techniques de discrétisation<br />

de l’objet à simuler : la plus<br />

connue, notamment en mécanique<br />

des structures, est la technique des<br />

éléments finis. La 3D s’appuie sur<br />

les équations connues ou moins<br />

connues, notamment suivant les résultats<br />

des projets de recherche très<br />

avancés qui vont permettre d’apporter<br />

de nouvelles méthodes plus performantes.<br />

Qu'apporte-t-elle aux outils de<br />

simulation "classiques" ?<br />

Si on représente le développement<br />

produit par un cycle en V, la simulation<br />

3D peut-être considérée comme<br />

la phase finale de la validation virtuelle.<br />

Comme tout type d’outils de<br />

simulation « classiques », la simulation<br />

3D cherche à répondre à la<br />

question : « quel est le résultat obtenu<br />

si j'exerce telle action sur un<br />

élément ? ». Chaque composant,<br />

chaque sous-ensemble, chaque<br />

système, est avec la simulation 3D<br />

représenté de manière fidèle, quelle<br />

que soit la technologie ou le domaine<br />

concerné.<br />

La simulation 3D est la dernière<br />

étape de validation virtuelle avant la<br />

phase de validation physique et de<br />

prototypage. C’est elle qui va définir<br />

et valider les dernières orientations<br />

de design, les derniers choix technologiques<br />

avant de valider définitivement<br />

et produire. La simulation 3D<br />

est l’ultime phase dans la branche<br />

descendante du cycle en V de développement,<br />

vis-à-vis des outils de simulation<br />

« classiques ». Elle apporte<br />

le tampon final de finalisation de la<br />

phase virtuelle et du démarrage de<br />

la phase de prototypage, et surtout<br />

remplacer des essais intermédiaires<br />

coûteux.<br />

Quand la 3D est-elle apparue<br />

et quelle place prend-elle aujourd'hui<br />

?<br />

Apparue il y a plusieurs décennies,<br />

la simulation est un outil utilisé par<br />

le chercheur, l'ingénieur (...) pour<br />

étudier les résultats d'une action<br />

sur un élément sans réaliser l'expérience<br />

sur l'élément réel. La littérature<br />

mentionne une première utilisation<br />

pendant la seconde guerre<br />

mondiale afin de modéliser le processus<br />

de détonation nucléaire. Les<br />

simulations sont une adaptation aux<br />

moyens numériques de la modélisation<br />

mathématique. Elles servent à<br />

étudier le fonctionnement et les propriétés<br />

d’un système modélisé ainsi<br />

qu’à en prédire son évolution.<br />

La réduction des cycles de développement,<br />

la recherche continue<br />

de la meilleure performance et de la<br />

meilleure efficacité, la volonté d’allégement<br />

et de réduction des coûts<br />

font aujourd’hui de la simulation 3D<br />

une pierre angulaire de la stratégie<br />

de développement pour l’ensemble<br />

des secteurs industriels. L’objectif<br />

de la simulation 3D est de valider un<br />

nouveau concept et de valider les<br />

nouvelles orientations stratégiques.<br />

Et demain ?<br />

Le triptyque QCD (Qualité-Coût-Délai)<br />

dictera toujours la volonté d’innovation.<br />

Les défis technologiques, les<br />

normes écologiques et les normes<br />

sécuritaires (passives ou actives)<br />

pousseront toujours les industriels<br />

à effectuer des améliorations et des<br />

innovations continuent de leurs systèmes.<br />

La simulation 3D restera et<br />

continuera à être un maillon essentiel<br />

dans ces phases de réflexion,<br />

d’innovation et de recherche de la<br />

meilleure performance. En parallèle,<br />

la simulation est aussi un premier<br />

moyen d’effectuer de l’analyse de<br />

défaillance ultérieure. Par exemple,<br />

la simulation 3D permet aujourd’hui<br />

d’aider à comprendre comment une<br />

fissure va se propager et ainsi identi-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 38


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

fier en fonction du profil de la fissure<br />

les risques de défaillance du système<br />

complet.<br />

Mais, la simulation 3D est basée sur<br />

une connaissance des phénomènes<br />

qui ne peut être obtenue que par<br />

l'expérimentation. Une simulation<br />

ne peut donc être réalisée que si<br />

on dispose d'un acquis de connaissances<br />

suffisant obtenu par des expérimentations<br />

sur des phénomènes<br />

antérieurs et analogues. Quelle que<br />

soit la qualité de la simulation, elle<br />

ne remplace et ne remplacera pas<br />

totalement l'expérimentation car elle<br />

en a besoin pour se corréler.<br />

En quoi répond-elle aux attentes<br />

des industriels en matière de simulation<br />

?<br />

Les simulations 3D sont devenues<br />

incontournables dans tous les secteurs<br />

industriels pour la modélisation<br />

des systèmes. Elles permettent<br />

d'éviter la mise en œuvre d'une série<br />

de prototypages. Et dans certains<br />

cas l'expérience est irréalisable,<br />

trop chère ou contraire à l'éthique<br />

(nucléaire). Elles offrent également<br />

un aperçu sur le développement et<br />

le comportement d'un système trop<br />

complexe en le simulant avec une<br />

approche mathématique. On va retrouver<br />

trois utilisations majeures<br />

de la simulation 3D, pour des problèmes<br />

directs (prévoir l'état final<br />

d'un système connaissant son état<br />

initial), des problèmes inverses (déterminer/optimiser<br />

les paramètres intrinsèques<br />

à un système en fonction<br />

des couples : état initial – état final)<br />

et, enfin, l’analyse de défaillance qui<br />

permet de comprendre et d’analyser<br />

le comportement d’un système sous<br />

des conditions « hors normes » ou<br />

de défaillances.<br />

«Réduire le cycle de développement produit,<br />

analyser de nouveaux concepts et matériaux…<br />

dans un temps limité. La simulation 3D<br />

n’échappe pas à ce défi<br />

Quels sont les domaines d'applications<br />

de la simulation 3D ?<br />

Avec les nouvelles attentes en termes<br />

de sécurité passive et active, la dynamique<br />

rapide (ou communément<br />

le « crash ») est un des domaines<br />

d’applications le plus dimensionnant<br />

(tant en termes de nombres d’utilisateurs<br />

qu’en termes de ressource de<br />

calculs) dans le secteur automobile.<br />

On voit apparaître également de<br />

plus en plus la nécessité d’adresser<br />

des systèmes plus complexes<br />

et plus intelligents pour adresser la<br />

simulation dite « mécatronique ». On<br />

retrouve ce besoin dans l’ensemble<br />

des secteurs industriels.<br />

La recherche en termes d’allégement<br />

fait apparaître des besoins en<br />

simulation de matériaux composites,<br />

très utilisée dans le secteur aéronautique<br />

; de plus en plus d’industriels<br />

de l’ensemble des secteurs<br />

s’intéressent à ces nouveaux matériaux<br />

et procédés. De manière générale,<br />

la durée de vie, la cinématique,<br />

l’acoustique, le comportement vibratoire,<br />

la tenue structurelle, les études<br />

thermiques (…) sont quelques-uns<br />

des domaines que la simulation 3D<br />

permet d’adresser. Chacune de ces<br />

disciplines n’est pas spécifique à un<br />

secteur en particulier.<br />

À quels défis sera confrontée la<br />

3D de demain ?<br />

Yohann Mesmin, (LMS France)<br />

»<br />

Les capacités de simulation évoluent<br />

et évolueront parallèlement à l’informatique<br />

et à ses performances.<br />

Grâce à une puissance de calcul<br />

toujours croissante et à l'augmentation<br />

du volume de données stockables<br />

il est possible de découper<br />

un phénomène complexe en milliers<br />

voire en millions de phénomènes<br />

simples et donc de calculer les résultats<br />

sur le phénomène complexe.<br />

L'ordinateur permet aujourd'hui de<br />

simuler des phénomènes très complexes<br />

tel qu'un avion complet mais,<br />

sur certains sujets, la puissance de<br />

calcul reste encore insuffisante.<br />

Le défi majeur des industriels en<br />

termes de simulation est de réduire<br />

le cycle de développement<br />

produit et d’analyser de nouveaux<br />

concepts, de nouveaux matériaux…<br />

dans un temps limité. La simulation<br />

3D n’échappe pas à ce défi. Pour<br />

ce faire, les éditeurs de logiciels se<br />

positionnent avec des plateformes<br />

de simulation 3D multi-physiques et<br />

multi-domaines. Celles-ci, en évolution<br />

perpétuelle, devront permettre<br />

aux industriels d’avoir pour une<br />

seule mise en données la capacité<br />

d’étudier différentes physiques et différents<br />

domaines d’applications.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 39


Insolites<br />

Macabre<br />

Avis à la famille du défunt :<br />

personnalisez sa pierre tombale !<br />

Tenter de renouveler le marché des pierres tombales est un acte audacieux. D'une part, parce que<br />

ce produit est compliqué à vendre en raison d'un contexte qui se prête difficilement aux négociations.<br />

D'autre part, parce qu'une tombe n'a pas vocation à être « sexy ». Elles ont pour coutume d'être souvent<br />

à la fois austères, banales et onéreuses. Mais le triste protocole qui s'impose aux monuments<br />

funéraires a poussé un bureau d'études à redynamiser ce marché et à lui redonner des couleurs.<br />

C'est en partant d'un constat simple<br />

que la société MDPE décide de<br />

s'orienter vers le domaine du funéraire.<br />

« En 2009, nous avons connu<br />

un décès dans la famille qui nous a<br />

fait comprendre qu'il est difficile de<br />

faire le choix d'un caveau adapté à<br />

la personnalité du défunt, d'autant<br />

que prix est toujours très élevé et<br />

les goûts diffèrent beaucoup quant à<br />

l'apparence de la tombe », concède<br />

Grégory Marchal, l'un des deux<br />

co-fondateurs. C'est à ce moment<br />

précis que lui et son frère Josua se<br />

penchent sur l'option « acier » (traité<br />

de 2 mm galvanisé), leur métier<br />

d'origine, pour remplacer à terme<br />

le lourd et coûteux granit, traditionnellement<br />

usité pour construire des<br />

pierres tombales et couvrir les cimetières<br />

d'un lit de couleur grisâtre ou<br />

rose pâle. Désormais, MDPE et sa<br />

marque E-Stele entend faire de ces<br />

lieux sinistres des endroits un peu<br />

moins austères avec des tombes<br />

plus personnalisables.<br />

Qu'entend-on par « personnalisables<br />

» lorsque l'on parle de pierres<br />

tombales ? « Les proches du défunt<br />

ont la possibilité de commander des<br />

monuments sur mesure, précise<br />

Grégory Marchal. En tant que bureau<br />

d'études, nous leur développons<br />

des modèles à partir des formes<br />

et des couleurs souhaitées – pas<br />

moins d'une dizaine ». Pour ce faire,<br />

MDPE travaille sur le logiciel 3DA de<br />

SolidWorks pour le développement<br />

de modèles et la réalisation de maquettes.<br />

Au niveau des matériaux<br />

utilisés, c'est naturellement l'acier<br />

(à 80%) et l'inox (20%) qui ont été<br />

choisis ; l'entreprise s'est d'ailleurs<br />

équipée d'une petite chaudronnerie<br />

l'été dernier. « L'acier présente à la<br />

fois l'avantage d'être plus léger que<br />

le granit – pour un poids de 110 kg<br />

en moyenne par tombe contre une<br />

tonne – et de se déformer moins facilement<br />

par dilatation froid-chaud. Au<br />

niveau de la production elle-même,<br />

la pierre suppose du temps et des<br />

moyens plus lourds que l'acier. De<br />

plus, contrairement à l'acier, on est<br />

obligé de travailler la pierre directement<br />

dans la masse, ce qui limite les<br />

possibilités de formes. ».<br />

Des essais ont été effectués à partir<br />

de 2010 en laboratoire en milieu<br />

salin de façon à tester la peinture<br />

et le revêtement, puis en grandeur<br />

nature ; l'opération de peinture présentant<br />

en effet l'inconvénient de devoir<br />

être parfaitement exécutée... La<br />

déformation des raidisseurs est susceptible<br />

de provoquer des défauts<br />

visibles sur la peinture. D'où l'usage<br />

de peintures destinées initialement<br />

aux carrosseries. D'autres tests<br />

ont été réalisés pour l'acoustique.<br />

L'exigence de « reposer en paix »<br />

est bien respectée. Car outre le fait<br />

que le monument funéraire est à la<br />

fois solidement verrouillé et directement<br />

fixé au caveau, gardant ainsi<br />

le corps de devoir entreprendre des<br />

voyages inappropriés, E-Stel promet<br />

une tombe entièrement insonorisée<br />

et raidie. De quoi ne pas réveiller les<br />

morts...<br />

Repère<br />

Olivier Guillon<br />

Créé en 2006, MDPE (CA : environ<br />

180 000 euros) est un bureau<br />

d'études composé de trois<br />

personnes. En dotant d'une<br />

chaudronnerie, la structure a<br />

créé une deuxième société,<br />

LIM-BM, chargée de produire<br />

les tombes E-Stel (marque déposée<br />

en 2013). Implanté en<br />

Gâtine (territoire situé en Deux-<br />

Sèvres), le site de production<br />

comporte huit personnes. Aujourd'hui,<br />

la société souhaite<br />

passer d'un modèle artisanal<br />

(chaque tombe est faite sur mesure<br />

et demande près de trois<br />

mois, de la conception à la livraison<br />

finale en passant par<br />

les essais et la production), à un<br />

stade industriel.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 40


INDUSTRIE<br />

PARIS 2014<br />

LE SALON DES TECHNOLOGIES DE PRODUCTION<br />

31 MARS<br />

4 AVRIL 2014<br />

PARIS – NORD<br />

VILLEPINTE<br />

En tenue conjointe<br />

9 SECTEURS<br />

au service de<br />

votre performance<br />

industrielle<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 41<br />

WWW.INDUSTRIE-EXPO.COM


L’interview<br />

Interview<br />

Les Pays de la Loire, le terreau français<br />

de l’industrie des matériaux composites<br />

Directeur du laboratoire MACSI (composante du Département Cosys – IFSTTAR), Monssef Drissi-Habti<br />

revient sur les compétences de son laboratoire nantais mais aussi sur un savoir-faire unique en France<br />

dans le domaine des matériaux composites.<br />

>> Monssef Drissi Habti<br />

Directeur du laboratoire MACSI (Département Composants et Systèmes (COSYS) – IFSTTAR)<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Quelle place occupe, selon vous,<br />

la France et plus particulièrement<br />

la région des Pays de la Loire dans<br />

le développement des matériaux<br />

composites ?<br />

Monssef Drissi-Habti<br />

Il existe en France un environnement<br />

très favorable au développement des<br />

matériaux composites. Il s’agit aujourd’hui<br />

d’un véritable défi national<br />

qui fait des matériaux composites<br />

une priorité et un axe stratégique de<br />

croissance. Concernant les Pays de<br />

la Loire, on peut sans rougir dire qu’il<br />

s’agit d’une terre qui a connu une montée<br />

spectaculaire des composites ces<br />

dernières années avec notamment<br />

Airbus pour l’aéronautique mais aussi<br />

le naval, l’énergie et les transports<br />

terrestres. À cela s’ajoute la présence<br />

du Pôle EMC2 qui fait en sorte que les<br />

nombreux projets lancés aux niveaux<br />

national et européen se concrétisent<br />

en mettant en scène les acteurs de<br />

l’innovation des composites sur le territoire.<br />

A cet égard, il convient de se féliciter<br />

du choix politique et stratégique<br />

de mise en place des pôles de compétitivité<br />

pour leurs rôles essentiels de<br />

gestation de projets. Enfin, l’IRT Jules<br />

Vernes se présente comme le parachèvement<br />

de toutes ces années de<br />

recherche en dotant à la région des<br />

structures concrètes de création de valeur<br />

ajoutée mais également de maind’œuvre<br />

qualifiée.<br />

Sur quels types de matériaux travaille-t-on,<br />

ici, en Pays de la Loire ?<br />

C’est un peu complexe. Pour bien<br />

comprendre, il faut remonter dans le<br />

temps : Airbus s’est imposé depuis plusieurs<br />

années comme un chef de file<br />

dans l’innovation sur les composites.<br />

C’est important de noter tout d’abord<br />

qu’industriellement, les fibres de renforcement<br />

sont au cœur de l’industrie<br />

composite. Celles aux très hautes<br />

performances (céramiques et graphie,<br />

en particulier) ne sont fabriquées à<br />

l’échelle industrielle qu’au Japon et de<br />

ce fait, ce pays s’est installé depuis de<br />

nombreuses années dans une position<br />

très confortable pour les applications<br />

aérospatiales des matériaux composites.<br />

Le Japon se distingue également<br />

par plusieurs de ses entreprises<br />

(Mitsubishi Chemical, Toray …) qui<br />

fabriquent plusieurs types de fibre de<br />

carbone pour différents températures<br />

d’applications industrielles. D’autres<br />

types de fibres de synthèse existent<br />

(verre, Kevlar, polymère …) ainsi que<br />

des fibres naturelles (lin, chanvre …)<br />

et leur industrialisation est par contre<br />

disséminée sur plusieurs régions du<br />

monde (Europe, Etats-Unis et Asie).<br />

En Région Pays de La Loire, les applications<br />

industrielles relèvent de 4 axes<br />

de développement industriel, à savoir<br />

l’aéronautique, le naval, l’énergie et les<br />

transports terrestres. Les recherches<br />

ont pour finalité la mise en place de<br />

façon automatisée et très fiable de<br />

pièces de grandes dimensions. La<br />

recherche est donc déclinée en un<br />

panel de domaines de réflexion complémentaire<br />

allant du procédé de fabrication<br />

en laboratoire jusqu’au transfert<br />

de technologie vers des industries,<br />

en passant par les caractérisations<br />

chimiques, physico-chimiques, thermiques,<br />

mécaniques, modélisations<br />

analogiques et numériques, robotisation<br />

… Il convient de préciser que les<br />

procédés de fabrication en Région PDL<br />

sont essentiellement des industries de<br />

transformation fondées sur des fibres<br />

de renforcement (synthétiques ou naturelles)<br />

et des résines de synthèse et/<br />

ou biosourcées.<br />

Pourquoi ces matériaux en particulier<br />

?<br />

Pour beaucoup de raisons, la plus<br />

grande résistance à la corrosion et<br />

le meilleur rapport rigidité/masse en<br />

comparaison aux aciers, la possibilité<br />

de fabriquer et mettre en forme en<br />

une seule étape … Il est également<br />

possible de les recycler et d’en récupérer<br />

les fibres de renfort quand ceci<br />

est technologiquement challengeant.<br />

Les matériaux composites sont très intéressants<br />

pour l’aéronautique pour les<br />

pièces de fuselage de la partie centrale<br />

des appareils. Mais ces matériaux intéressent<br />

aussi beaucoup le secteur du<br />

naval, du ferroviaire, qu’il s’agisse des<br />

trains à grande vitesse, des métros et<br />

des tramways, sans oublier le secteur<br />

automobile, l’éolien et l’hydrolien, les<br />

sports (Tennis, Golf, Formule 1 …) et<br />

les applications pour des produits destinés<br />

au grand public (électroménager,<br />

en particulier). Désormais, après<br />

plusieurs années de recherche, des<br />

efforts considérables ont été réalisés<br />

pour l’industrialisation des procédés,<br />

la répétabilité des performances et le<br />

zéro défaut.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 42


L’interview<br />

Quelles sont les activités de votre<br />

laboratoire ?<br />

Le Laboratoire MACSI (Matériaux,<br />

Assemblages, Composites pour des<br />

Structures Instrumentées) propose<br />

aux partenaires industriels et académiques<br />

de développer des partenariats<br />

public-privé sur les matériaux<br />

composites de structure intégrant des<br />

capteurs pour suivre en continu l’état<br />

structural des pièces. On développe<br />

des modélisations analytique et numérique<br />

de la durabilité du matériau,<br />

appelé matériau composite intelligent.<br />

Ces études sont menées dans des<br />

environnements d’essais divers, aux<br />

températures hautes et basses. Ces<br />

recherches ont été particulièrement<br />

mises en évidence par la mise en place<br />

par l’IFSTTAR du Projet FUI national<br />

DECID2 et sa réalisation avec l’aide<br />

de partenaires académiques et privés<br />

(ETPO, DFC, IDIL, IXFIBER, CETIM,<br />

SYNERVIA, Le GeM de l’Université<br />

de Nantes et le Larmaur de l’Université<br />

de Nantes). Il s’agit de deux<br />

plateformes de démonstration de 20m<br />

x 3,5m installées sur les sites d’IFST-<br />

TAR Centre de Nantes et du Technocampus<br />

EMC2. Fort de cette expérience<br />

sur cette thématique devenue<br />

importante et fortement soutenue par<br />

le Pôle EMC2, l’IFSTTAR a créé avec<br />

l’aide du LIMATB de l’Université de Lorient,<br />

le LARMAUR de l’Université de<br />

Rennes1, l’ENSAM-Angers le Groupement<br />

d’Intérêt Scientifique (GIS) DU-<br />

Rabilité des Structures en matériaux<br />

composites Intelligents (DURSI) qui<br />

constitue une force de frappe de 15<br />

ingénieurs et chercheurs. Afin de démontrer<br />

la pertinence industrielle des<br />

matériaux composites intelligents, Alstom<br />

et Europe Technologies viennent<br />

de monter avec le GIS DURSI le Projet<br />

EVEREST qui réalisera une pâle d’éolienne<br />

en matériaux composites renforcés<br />

par fibres continues et nanotubes<br />

de carbone, dotée de capteurs de santé<br />

structurale intégrés à cœur.<br />

Quels sont les besoins des industriels<br />

en la matière ?<br />

Les industriels expriment des besoins<br />

variables liés généralement aux mutations<br />

des matériaux métalliques vers<br />

les composites, aux procédés de fabrication,<br />

à la durabilité et plus récemment<br />

au développement durable et à<br />

l’utilisation des biomatériaux et enfin<br />

au recyclage. Il est donc essentiel<br />

d’avoir déjà une idée de la durabilité<br />

acceptable et de l’utilisation précise<br />

des matériaux, ainsi que des moyens<br />

d’en optimiser les usages en regards<br />

des préoccupations liées au développement<br />

durable. C’est pourquoi nous<br />

allions la culture des matériaux composites<br />

aux essais en fatigue et de fluage<br />

afin de prévoir au mieux la durabilité<br />

des matériaux pour des utilisations<br />

bien spécifiques. Nos moyens et les<br />

importants travaux qui ont été réalisés<br />

durant quarante ans dans le domaine<br />

nous permettent aujourd’hui d’adopter<br />

une approche de simulation des matériaux<br />

certes probabiliste mais fiable ;<br />

on n’avance plus vers l’inconnu mais<br />

dans un tunnel éclairé. Ceci est largement<br />

catalysé par la force de frappe<br />

complémentaire en moyens humains<br />

et matériels fourni par le GIS DURSI.<br />

Quelles opérations d’essais leur<br />

proposez-vous ?<br />

Grâce aux partenaires du GIS DUR-<br />

SI, nous pouvons travailler sur des<br />

procédés d’élaboration, des essais de<br />

caractérisations de tous genres, des<br />

essais statiques et de fatigue pour<br />

étudier le développement de l’endommagement<br />

des matériaux composites<br />

et des capteurs intégrés ainsi que des<br />

essais de fluage. Nous avons aussi la<br />

possibilité de pratiquer des essais de<br />

micro-indentation instrumentés pour<br />

décrire l’état de surface et définir sa<br />

dureté. Nous sommes également capables<br />

de suivre les mesures de signaux<br />

des capteurs en fibre optique et<br />

des signaux électriques de très faibles<br />

amplitudes provenant de capteurs nano-composites<br />

conducteurs. Les modélisations<br />

analytiques et numériques<br />

multi-échelles que nous développons<br />

ont pour but de décrire de façon précise<br />

les matériaux étudiés afin d’en<br />

sortir des données exploitables par les<br />

industriels.<br />

Comment ont évolué vos moyens<br />

d’essais ?<br />

De manière spectaculaire. Nous avons<br />

acquis de nombreux moyens d’essais<br />

nous permettant par exemple de procéder<br />

à la régulation automatique de<br />

nos machines ou encore d’acquérir<br />

des moyens de suivi de déformation.<br />

La grande évolution technique réside<br />

avant tout dans les progrès informatiques<br />

et l’automatisation des opérations,<br />

à l’exemple des essais de fatigue<br />

qui, il y a vingt ans, nécessitaient encore<br />

de prendre des données pour les<br />

vérifier à la main. Aujourd’hui, tout est<br />

automatisé.<br />

Quelle place occupe la simulation<br />

numérique dans vos opérations<br />

d’essais ?<br />

La science des matériaux est, par nature,<br />

empirique. Nous devons donc utiliser<br />

la simulation uniquement lorsque<br />

l’on en a besoin. Il en est de même<br />

pour les essais. L’erreur à ne pas<br />

commettre est en effet de croire que<br />

la simulation va nous révéler une application<br />

pour un matériau donné. Car<br />

lorsqu’un procédé contient un défaut, la<br />

simulation n’y peut rien. En revanche,<br />

pour des questions de précision, la<br />

simulation est un outil formidable car<br />

elle peut prévoir toutes les possibilités<br />

des matériaux choisis avant de faire<br />

une validation par l’essai. L’idée est de<br />

toujours adopter une approche duale.<br />

Par ailleurs, à l’échelle des nanotechnologies,<br />

pour des essais sur les<br />

nano-composites par exemple, nous<br />

sommes obligés de faire appel à la simulation,<br />

tout comme dans certaines<br />

applications à la demande, sur des éoliennes<br />

off-shore notamment.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 43


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Préface<br />

Les Pays de la Loire,<br />

berceau des composites intelligents<br />

Les matériaux composites offrent aux industries et aux<br />

designers des possibilités nouvelles et innovantes d’associer<br />

forme (simple et/ou complexes), matériau (anisotropie)<br />

et fonctionnalité (simple et/ou multiple). Avec<br />

l’amélioration de plus en plus importante des procédés<br />

de fabrication et à leur automatisation croissante, ces<br />

matériaux permettent de satisfaire des besoins où les<br />

matériaux classiques peuvent difficilement amener des<br />

solutions convaincantes. La compétition entre ces deux<br />

classes de matériaux s’annonce de plus en plus rude à<br />

l’avenir ; quoique les matériaux homogènes disposent<br />

encore de l’aura reflétée par la très longue expérience et<br />

la très grande connaissance de leurs performances. Mais<br />

pour combien de temps encore…<br />

Le succès de ces nouveaux matériaux, leur haute valeur<br />

ajoutée et la haute technicité requise pour les mettre en<br />

œuvre sont l’illustration du caractère innovant que doivent<br />

acquérir les entreprises Françaises afin de faire face aux<br />

défis multiples de la mondialisation dans la conquête des<br />

marchés. Cependant, le caractère fortement capitalistique<br />

de ces matériaux met l’accent sur l’effort financier<br />

en développement et en investissement qu’ils requièrent<br />

auprès des entreprises spécialisées avant de pouvoir recevoir<br />

un retour positif sur investissements.<br />

Le caractère international lié aux marchés des matériaux<br />

nouveaux, à hautes performances (tels que les matériaux<br />

composites) imposent un positionnement en groupement<br />

de partenaires industriels et donc la mise en place de<br />

projets de R&D où des avancées collégiales, en aval des<br />

applications industrielles et efficaces en termes de marketing<br />

technologique. Ces projets doivent en outre arriver<br />

à terme, à la formation de compétences fortes en R&D de<br />

la spécialité.<br />

Le concept de matériaux intelligents, fondé sur les matériaux<br />

composites dotés de capteurs à des fins de suivi<br />

de santé structurale en continu est transversal dans<br />

la mesure qu’il intéresse l’aéronautique, le maritime, le<br />

génie civil, l’éolien offshore, l’automobile, le ferroviaire,<br />

l’industrie chimique, etc. Tous ces domaines souhaitent<br />

tirer bénéfice de la possibilité de connaitre les niveaux de<br />

déformation en temps réel afin d’éviter l’amorçage et la<br />

Monssef Drissi-Habti, directeur de Recherche à l’IFSTTAR<br />

propagation de défauts critiques rendant la maintenance<br />

lourde obligatoire.<br />

La Région Pays de La Loire est très active depuis plusieurs<br />

années dans la construction d’une industrie pérenne<br />

dans le domaine des matériaux composites. Pour<br />

se faire, elle a contribué de façon significative à la mise<br />

en place des moyens de consolidation de cette industrie<br />

à travers la mise en place d’infrastructures de niveau<br />

mondial à même de promouvoir des projets de recherche<br />

et développement qui assureront le transfert technologique<br />

et l’innovation nécessaires à la croissance. Cette<br />

action de la Région a été catalysée par un animateur<br />

historique et très actif qu’est le Pôle EMC2. Cet effort a<br />

été conforté par les acteurs de l’innovation que sont les<br />

industriels (Airbus, EADS, DCNS …), les académiques<br />

(Université de Nantes, Ecole Centrale de Nantes, Ecole<br />

des Mines de Nantes, IFSTTAR, ENSAM-Angers …), le<br />

Pôle de Compétitivité EMC2 et son Institut de Recherche<br />

Technologique (IRT) Jules Verne ainsi que la plateforme<br />

Technocampus EMC2.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 44


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Par exemple, entre 2008 et 2012, le Projet FUI (Fonds<br />

Uniques Interministériels de la DGCIS) DECID2 a été mis<br />

en place en Région pays de La Loire par un consortium<br />

dirigé par l’IFSTTAR et porté par l’Entreprise ETPO. Ce<br />

projet a été financé par l’Etat, les Régions Pays de La<br />

Loire, Bretagne et Picardie et a été doublement soutenu<br />

par les pôles de compétitivité EMC2 et PGCE. Il a permis<br />

de mettre en place deux démonstrateurs de dimensions<br />

20m x 3,5m entièrement fabriqués en matériaux composites<br />

intelligents (dotées de capteurs en fibres optiques et<br />

ultrasoniques à cœur). A travers une application à orientation<br />

mécanique mettant en exergue un partenariat public-privé,<br />

de façon plus heuristique, il s’agissait de créer<br />

les conditions technologiques et financières nécessaires<br />

d’une transversalité vers d’autres domaines industriels<br />

du concept « matériaux composites intelligents ».<br />

Dans la continuité, l’IFSTTAR avec le concours du LAR-<br />

MAUR (Université de Rennes1), le LIMATB (Université<br />

de Bretagne Sud) et l’ENSAM-Angers ont mis en place le<br />

Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) DURabilité des<br />

Structures en matériaux composites Intelligents (DUR-<br />

SI) en écho à l’importance de tels matériaux jugés stratégiques<br />

par les États-Unis, l’Allemagne, le Japon et la<br />

France. Le GIS DURSI vise à développer des matériaux<br />

composites de structure dits intelligents et s’inscrit dans<br />

deux axes prioritaires de la SNRI, l’Urgence environnementale<br />

et écotechnologies d’une part, l’Information,<br />

communication et nanotechnologies d’autre part. Ainsi,<br />

les industriels membres fondateurs des IRT Jules Verne<br />

et Railenum, spécialisés dans les procédés de fabrication<br />

ou utilisateurs de matériaux de structures, constituent autant<br />

de clients ou de fournisseurs pour le GIS DURSI, ce<br />

qui renforcera la structuration nationale de la recherche<br />

et de l’innovation sur les matériaux à travers la consolidation<br />

de partenariats naissant du type public-privé.<br />

Ce numéro spécial de la Revue <strong>Essais</strong> & Simulation<br />

présente quelques exemples de recherche entreprise<br />

au sein de la région Pays de La Loire par des acteurs<br />

institutionnels, académiques et industriels. Le panorama<br />

dressé n’a pas vocation à être exhaustif, mais présente<br />

néanmoins l’esprit des travaux sur les matériaux composites<br />

menés au sein de l’IRT Jules Verne, à l’ENSAM-Angers,<br />

au LIMATB de l’Université de Lorient, à ALSTOM, à<br />

Europe Technologies et à l’IFSTTAR.<br />

Monssef Drissi-Habti<br />

Directeur de Recherche – IFSTTAR<br />

Stucture<br />

Groupe « Matériaux et Structures Composites »<br />

Arts et Métiers ParisTech Campus d’Angers<br />

L'Ecole Nationale Supérieure d'Arts et Métiers est une "Grande Ecole d'Ingénieurs". Elle a formé plus de<br />

85 000 ingénieurs depuis sa création en 1780 par le duc de La Rochefoucauld Liancourt. C'est un établissement<br />

Public à Caractère Scientifique, Culturel et Professionnel (EPCSCP) placé sous la tutelle du ministère<br />

de l'Enseignement supérieur et de la recherche.<br />

Etablissement unique coordonné par<br />

une Direction Générale, Arts et Métiers<br />

ParisTech comprend 8 campus<br />

et 3 instituts répartis sur le territoire<br />

français. Ce réseau lui confère une<br />

proximité exceptionnelle avec le milieu<br />

industriel en régions. De ce fait<br />

un campus est un portail qui permet<br />

d’accéder à l’ensemble du réseau.<br />

Par ailleurs, Arts et Métiers Paris-<br />

Tech et Arts (structure de valorisation<br />

de l’école) ont reçu conjointement<br />

le label Institut Carnot en 2006 pour<br />

leur structure de recherche baptisée<br />

ARTS, Actions de Recherche pour la<br />

Technologie et la Société. Ce label a<br />

été renouvelé en 2011. L’Institut Carnot<br />

ARTS rassemble les 15 laboratoires<br />

d’Arts et Métiers ParisTech et<br />

7 autres laboratoires appartenant à<br />

d’autres entités (Université de Bourgogne,<br />

Centrale Lille...).<br />

La thématique des matériaux composites<br />

est présente dans quasiment<br />

tous les campus et est abordée<br />

sous de nombreux aspects allant de<br />

l’étude micromécanique jusqu’aux<br />

essais sur structures (Metz) en passant<br />

par les procédés (Lille), le comportement<br />

dynamique (Bordeaux),<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 45


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

le vieillissement (Paris) et la fatigue<br />

(Angers). Ainsi l’ENSAM peut répondre<br />

à des problèmatiques complexes<br />

en réunissant ses forces.<br />

Cette volonté de structuration évolue<br />

encore aujourd’hui puisque certaines<br />

thématiques fortes comme les matériaux<br />

composites et les polymères<br />

vont être organisées en Réseaux Nationaux<br />

de Connaissances.<br />

Thématiques développées au<br />

Campus d’Angers<br />

Les matériaux composites sont de<br />

plus en plus présents dans les structures<br />

industrielles et se développent<br />

fortement vers les pièces de structures<br />

y compris primaires. L’aéronautique<br />

est très en pointe dans le<br />

domaine et le transport terrestre s’y<br />

intéresse de près compte tenu des<br />

normes environnementales à venir.<br />

Il faut donc alléger les pièces industrielles<br />

et les matériaux composites<br />

sont de très bons candidats pour ce<br />

défi.<br />

La région Pays de la Loire est particulièrement<br />

présente dans ce secteur<br />

avec : i) des industriels de première<br />

importance : Airbus, Daher, STX, ii)<br />

des instituts renommés : l’IRT Jules<br />

Verne, le Technocampus, le CEM-<br />

CAT et iii) nombres d’académiques<br />

dont l’ENSAM.<br />

Plus localement Angers est reconnu<br />

pour ses compétences dans le végétal<br />

ce qui n’est pas neutre dans le<br />

choix des thématiques de l’équipe.<br />

Autant que possible les matériaux<br />

seront biosourcés (lin, chanvre, matrices<br />

issues de la biomasse). Plusieurs<br />

études (thèses, post-docs) ont<br />

déjà été menées par des membres<br />

du groupe « composites ».<br />

Les défis actuels sont donc surtout<br />

orientés vers des matériaux recyclables<br />

(matrices thermoplastiques)<br />

associés à des procédés rapides pour<br />

être compatibles avec le secteur automobile.<br />

Il faut par contre vérifier qu’ils<br />

présentent une durabilité compatible<br />

avec les exigences du secteur.<br />

Le Campus d’Angers abrite un seul<br />

laboratoire (LAMPA) dont une des<br />

trois équipe (PMD) à pour thématique<br />

principale l’étude des couplages<br />

entre les procédés et la durabilité.<br />

Le groupe composite s’est donc développé<br />

dans ce contexte en s’appuyant<br />

sur les sujets suivants :<br />

Etude sur l’emboutissage de tissus<br />

:<br />

Le choix de ce procédé a été dicté<br />

par le fait qu’il n’est pas ou peu étudié<br />

en région Pays de la Loire que cela<br />

soit à l’IRT Jules Verne, au Technocampus<br />

ou au CEMCAT. Par ailleurs<br />

cette technique a fait l’objet d’un<br />

premier développement au Campus<br />

d’Angers par le biais du projet « Défi<br />

composites ». Un dispositif astucieux<br />

conçu et réalisé en interne permet<br />

de chauffer (activation du poudrage<br />

thermoplastique) et refroidir le tissu<br />

très rapidement. Ce moyen est ensuite<br />

couplé à un système d’injection<br />

de résine (RTM).<br />

Etude de la durabilité de pièces<br />

composites<br />

Utilisant les compétences des chercheurs<br />

de l’équipe PMD plutôt spécialisés<br />

dans le domaine de la fatigue<br />

des métaux et alliages les pièces<br />

embouties seront ensuite étudiées en<br />

quasi-statique, fatigue et impact afin<br />

de pouvoir reproduire un profil de vie<br />

réaliste. La tolérance aux dommages<br />

pourra alors être établie.<br />

Cette thématique pourra par ailleurs<br />

être menée sur des pièces non embouties.<br />

Par contre, il est important de pouvoir<br />

aller vers l’étude de pièces. Cela<br />

se justifie aussi bien en raison de la<br />

nature des matériaux composites<br />

(matériaux dans l’éprouvette souvent<br />

différent de celui dans la pièce finale)<br />

que de l’intérêt industriel que cela revêt.<br />

Des collaborations avec d’autres<br />

Campus sont envisageables et le développement<br />

d’une plateforme d’essais<br />

est en cours à Angers.<br />

Développement de l’approche mécano-fiabiliste<br />

Sur le plan de la modélisation l’objectif<br />

est de considérer la variabilité<br />

des données du problème afin de<br />

proposer des probabilités de défaillance.<br />

Cette approche déjà bien implantée<br />

dans des secteurs industriels<br />

à risque (nucléaire, aéronautique, …)<br />

se retrouve aussi dans l’automobile<br />

d’où l’intérêt d’être aussi présent sur<br />

ce sujet afin de pouvoir proposer des<br />

études complètes. Certains membres<br />

de l’équipe PMD possède des compétences<br />

reconnues dans ce domaine<br />

que cela soit de la mécanique<br />

probabiliste des matériaux à la fiabilité<br />

des structures.<br />

Moyens<br />

Arts et Métiers ParisTech forme des<br />

ingénieurs technologues. En conséquence<br />

l’école possède de nombreux<br />

équipements de pointes qui sont mis<br />

à disposition des chercheurs ou sont<br />

propres au laboratoire. Il est également<br />

possible de développer des<br />

équipements complexes en interne<br />

grâce aux compétences techniques<br />

du personnel et des ateliers.<br />

Machines d’emboutissage de tissus:<br />

plusieurs dispositifs sont disponibles<br />

et permettent la réalisation de formes<br />

types (coin, equerre, …).<br />

Machines de fatigue : plusieurs machines<br />

sont disponibles dont une<br />

permet un chargement multiaxial<br />

(traction/compression – torsion et<br />

pression interne). Ses capacités ont<br />

été développées au départ pour les<br />

métaux mais elle est parfaitement<br />

adaptée à des structures composites<br />

tubulaires.<br />

Machines d’impact : une tour de<br />

chute et des barres de Hopkinson<br />

instrumentées sont disponibles au<br />

laboratoire.<br />

Dispositif d’expertise de la matière :<br />

microscopies optiques, électronique<br />

à balayage, rayons-X, …<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 46


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Projets en cours<br />

Afin d’illustrer ces propos voici<br />

quelques exemples de projets en<br />

cours :<br />

• SOLLICITERN (financement FUI,<br />

2 thèses). Projet en partenariat avec<br />

l’entreprise Hydrovide consistant à<br />

développer une citerne en matériaux<br />

composites. Les campus de Bordeaux<br />

et Lille seront sollicités. Une<br />

thèse portera sur l’optimisation du<br />

procédé d’enroulement filamentaire<br />

et une deuxième sur la durabilité des<br />

matériaux conçus dans le cadre de<br />

ce projet. Ces deux thèses sont portées<br />

par le campus d’Angers.<br />

• MATIERE (Projet Région, 1 thèse<br />

en coencadrement avec le LAUM<br />

et l’ESTACA), Ce projet implique de<br />

nombreux partenaires régionaux.<br />

Il est porté par l’INRA. L’objectif est<br />

développer une composite du type<br />

sandwich en biomatériaux pour répondre<br />

à des exigences environnementales.<br />

Le campus d’Angers aura<br />

en charge le comportement en fatigue<br />

des poutres sandwich.<br />

• EVEREST (Projet IRT Jules Verne,<br />

1 thèse en cotutelle). Ce projet est<br />

en collaboration avec l’IFFSTAR,<br />

Aslthom, … Le projet se propose<br />

de développer un démonstrateur à<br />

base de matériaux aux très hautes<br />

performances du type composites à<br />

matrices polymères doublement renforcés<br />

par fibres continues et nanotubes<br />

de carbone (CNTs) intelligents.<br />

En effet, les nanotubes de carbone<br />

serviront autant pour renforcer mécaniquement<br />

que pour le contrôle de<br />

santé structurale.<br />

• Emboutissage de tissus (thèse agglomération<br />

de la ville d’Angers. Ce<br />

projet consiste à étudier l’influence<br />

du procédé (emboutissage) sur la<br />

tenue mécanique de pièces en matériaux<br />

composites. L’aspect biocomposite<br />

sera particulièrement regardé.<br />

Le campus d’Angers a développé de<br />

bonnes compétences dans l’emboutissage<br />

de tissus et le comportement<br />

en fatigue des matériaux. Une collaboration<br />

est en cours avec Polytech<br />

Orléans sur ce sujet.<br />

• FGV (ID4CAR, BPI France, 1 postdoc).<br />

Ce projet porté par Labbé<br />

(groupe GRUAU) regroupe plusieurs<br />

partenaires et l’objectif est de proposer<br />

de nouvelles solutions matériaux<br />

pour les panneaux des fourgons<br />

grand volume. Les propriétés mécaniques<br />

devront être validées d’où<br />

l’implication de l’ENSAM dans ce<br />

dossier.<br />

Focus entreprise<br />

Europe Technologies et les composites<br />

Europe technologies place l’innovation au cœur de sa stratégie. Ses compétences en Ingénierie, technologies<br />

et services permettent à ses trois départements de relever les défis industriels dans de nombreux secteurs<br />

parmi les plus exigeants. La forte implication Aéronautique de chacune des filiales du groupe a permis<br />

dès le début des années 2000 d’opérer un virage composites par la création d’un département spécifique.<br />

Membre du pôle EMC² et de l’IRT Jules Verne, la société n’a de cesse de développer ses savoir-faire au<br />

service des procédés d’avenir.<br />

Le groupe emploie aujourd’hui 250<br />

personnes et réalise un chiffre d’affaires<br />

annuel de 40 millions d’euros.<br />

Implanté depuis 2004 à Carquefou et<br />

disposant de 4 sites de production en<br />

France, cette concentration d’ingénieurs<br />

et de techniciens consacre 10<br />

à 15% de son chiffre d’affaires à l’innovation<br />

et à la R&D et ne cesse de<br />

s’étendre à l’international avec une<br />

filiale aux Etats-Unis et de nombreux<br />

partenariats et agents (Japon, Inde,<br />

Russie, Brésil, etc.)<br />

L’essentiel des clients d’Europe<br />

Technologies sont présents dans les<br />

domaines de l’aérien (Airbus, SNEC-<br />

MA), de la défense (DCNS) et du naval<br />

(STX, GTT) mais aussi dans l’automobile,<br />

l’agroalimentaire, le secteur<br />

médical et le sport.<br />

C’est donc à la demande de grands<br />

donneurs d’ordre comme Airbus, que<br />

le groupe décide de développer ce<br />

département composite. Sous l’impulsion<br />

du secteur aéronautique,<br />

le groupe connaît ainsi un véritable<br />

tournant à l’aube des années 2000.<br />

L’idée sous-jacente d’augmenter les<br />

performances des avions en réduisant<br />

leurs poids pousse les indus-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 47


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

triels du secteur à s’intéresser à ces<br />

matériaux innovants.<br />

Éprouvettes composite<br />

Pour préparer cette transition technologique<br />

et accompagner ses clients,<br />

le groupe se dote donc d’une première<br />

société 100% composites :<br />

Aux côtés des six autres sociétés du<br />

groupe, AIC (Atlantique Ingénierie<br />

Composites) est spécialisée dans<br />

l’ingénierie et le conseil auprès de<br />

ses clients pour la conception et l’industrialisation<br />

de pièces composites.<br />

A son bord des experts (ingénieurs et<br />

techniciens) assistent les entreprises<br />

clientes, de l’étude du projet jusqu’à<br />

la validation industrielle, sur des missions<br />

ex ou in-situ.<br />

L’activité de cette société s’articule<br />

autour de trois axes :<br />

Le développement de pièces<br />

composites…<br />

En lien étroit avec les bureaux<br />

d’études ou services Recherche<br />

& Développement des entreprises<br />

commanditaires, AIC définit, grâce<br />

aux analyses qu’elle conduit, les matériaux<br />

et procédés de fabrication<br />

les plus appropriés. Très orientée et<br />

expérimentée sur la mise en œuvre<br />

des composites thermodurs textiles<br />

et pré-imprégnés (fortement présents<br />

dans le milieu aéronautique), la société<br />

a acquis depuis quelques années<br />

une forte expérience dans la mise en<br />

œuvre de pièces thermoplastiques<br />

et a ainsi pu s’ouvrir à de nouveaux<br />

marchés (automobile notamment).<br />

Afin de garantir aux clients la meilleure<br />

méthode de fabrication et<br />

poursuivre son développement, la<br />

société a également investit dans<br />

des moyens (autoclaves, étuves et<br />

presses) permettant la réalisation de<br />

démonstrateurs, prototypes ou petites-séries<br />

de pièces composites.<br />

S’en suit un processus de qualification<br />

de ces pièces. C’est ainsi qu’intervient<br />

ETIM, laboratoire d’essais<br />

sur les pièces composites destinées<br />

à l’aéronautique. Doté d’une surface<br />

de 1500 m 2 et d’une présence sur<br />

le Technocampus EMC² de Nantes,<br />

il intervient majoritairement sur des<br />

pièces de structure : des panneaux<br />

de fuselage ou des pièces de liaison<br />

qui font l’objet d’un cahier des<br />

charges extrêmement exigeant.<br />

ETIM est l’une des sociétés pionnières<br />

à proposer l’ensemble de la<br />

filière de testing composite.<br />

« Jusqu’en 2006-2007, nos clients<br />

faisaient intervenir cinq ou six fournisseurs<br />

spécifiques : l’un faisait l’usinage,<br />

l’autre collait les talons, un troisième<br />

collait les jauges, le quatrième<br />

réalisait le contrôle non destructif par<br />

ultrasons, le cinquième faisait l’essai…Le<br />

processus complet durait<br />

entre 25 et 30 jours », expose Christelle<br />

BOUTOLLEAU, Directrice du<br />

Pôle Composites d‘Europe Technologies.<br />

La création d’ETIM a permis de<br />

rassembler l’ensemble de la chaîne<br />

de production, de la réalisation de la<br />

plaque et de l’usinage à la rédaction<br />

des rapports d’essais.<br />

« Nous faisons seulement appel à<br />

un partenaire également implanté au<br />

Technocampus, NDT Expert, pour le<br />

contrôle par ultrasons. Pour tout le<br />

reste, nous utilisons nos installations<br />

et nos compétences. »<br />

L’intégration de toutes les étapes de<br />

la phase d’essais permet d’abord<br />

une simplification pour les clients, qui<br />

ont un seul interlocuteur : « Le client<br />

passe une seule commande, il nous<br />

confie une partie de la pièce qu’il a fabriquée<br />

et en sortie nous lui disons si<br />

elle est conforme ou non. Nous commençons<br />

par découper l’extraction de<br />

la pièce fabriquée et nous procédons<br />

à toute une batterie de tests mécaniques,<br />

physico-chimiques et coupes<br />

micrographiques. Ensuite nous analysons<br />

les résultats de l’essai et lui<br />

envoyons le procès-verbal d’essai ».<br />

Mais là où l’apport d’ETIM est la plus<br />

spectaculaire, c’est sur la durée des<br />

essais : en six ans, leur délai de ré-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 48


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

alisation a été divisé par 10. « Dans<br />

une première étape, en 2008, nous<br />

proposions déjà à nos clients de descendre<br />

de 25 – 30 jours à 10 jours.<br />

En 2011, nous avons franchi une<br />

étape supplémentaire en proposant à<br />

nos clients des délais de trois jours<br />

sur du suivi série. Pour obtenir ce résultat<br />

spectaculaire nous appliquons<br />

les méthodes de lean-manufacturing<br />

ou d’organisation industrielle de façon<br />

à pouvoir optimiser au mieux les<br />

différentes étapes », explique Christelle<br />

Boutolleau.<br />

Avec des résultats tangibles: « Aujourd’hui,<br />

le procès-verbal d’essai est<br />

donné au client avant que la pièce<br />

n’arrive dans le hall d’assemblage.<br />

Le délai de fabrication des pièces et<br />

des sous-ensembles a donc été raccourci,<br />

et nous l’avons encore plus<br />

réduit de telle façon que l’on soit en<br />

mesure de donner très rapidement le<br />

résultat de l’essai.»<br />

surveillance en temps réel du fonctionnement<br />

d’une machine d’usinage,<br />

fruit d’un projet de trois ans nommé<br />

UsinAE (pour Usinage Aéronautique<br />

Économique). « C’est une sorte de<br />

stéthoscope : on a placé des capteurs<br />

sur le cœur de la machine, qui<br />

s’appelle la broche. Grâce à ces capteurs<br />

on va suivre en temps réel la<br />

santé de la machine. Si l’on travaille<br />

un matériau difficile, si on va trop vite<br />

ou si on provoque des vibrations importantes,<br />

la machine va s’user prématurément.<br />

EMMAtools permet de<br />

comprendre ce qui se passe pendant<br />

performant et compatible aux formats<br />

d’échanges standards<br />

• Un logiciel d’analyse adapté aux besoins<br />

clients et qui permet de relire<br />

les données, d’analyser les événements<br />

survenus sur le moyen et de<br />

générer des rapports.<br />

Développé conjointement avec l’IRC-<br />

CyN, un laboratoire de l’École Centrale<br />

de Nantes et aujourd’hui mis en<br />

place chez Airbus et Dassault, EM-<br />

MAtools est une innovation technologique<br />

majeure : aucun outil de ce<br />

type n’existait dans le monde.<br />

L’expertise en usinage…<br />

Autre corde à son arc : accompagner<br />

ses clients dans l’usinage de leurs<br />

pièces composites. « L’arrivée des<br />

matériaux composites dans le monde<br />

industriel a nécessité une adaptation<br />

profonde de nos manières d’usiner »<br />

note Renan Letourneur, Directeur<br />

Opérationnel de la filiale AIC. C’est<br />

ainsi qu’est né la volonté pour la société<br />

de se spécialiser dans l’usinage<br />

de ces matériaux dans les années<br />

2000. La société apporte aujourd’hui<br />

ses compétences et son expertise<br />

dans la surveillance d’usinage, l’optimisation<br />

des procédés ainsi que<br />

dans l’investissement de moyens à<br />

travers des prestations Ex et IN-Situ.<br />

La mise en place d’un centre d’usinage<br />

entièrement équipé et dédié<br />

aux essais et qualifications d’outils<br />

a notamment permis à ses clients<br />

tels qu’Airbus ou Dassault Aviation<br />

de réaliser leurs essais tout en dédouanant<br />

leurs moyens de production<br />

actuels.<br />

La dernière innovation d’AIC s’appelle<br />

EMMAtools, un système de<br />

que la machine fonctionne et permet<br />

ainsi de pouvoir ajuster ses paramètres.<br />

On va donc améliorer sa durée<br />

de vie et réaliser des économies.<br />

Ce moyen innovant par les liens qu’il<br />

permet de créer, globalise et intègre<br />

l’ensemble des données nécessaire<br />

à la surveillance et permet avant tout<br />

de piloter efficacement le procédé<br />

d’usinage.<br />

EMMAtools est constitué de 3 parties<br />

:<br />

• L’Acquisition et l’Enregistrement<br />

qui réalisent l’acquisition et le traitement<br />

temps réel des données en<br />

provenance des capteurs (vibrations,<br />

température etc.) et de la commande<br />

numérique<br />

• Le Stockage des données constitué<br />

d’un moteur de base de données<br />

La volonté d’accompagner ses<br />

clients dans l’industrialisation de<br />

leurs pièces composites<br />

Pôle méthode du groupe, la société<br />

AIC a développé un savoir-faire<br />

important dans le management de<br />

projet : industrialisation de nouvelles<br />

pièces, accompagnement à la délocalisation<br />

de sites de production… la<br />

société met au service de ses clients<br />

des ingénieurs expérimentés dans<br />

le pilotage de projets globaux. L’objectif<br />

étant d’apporter à ses clients<br />

un savoir-faire et des outils adaptés<br />

à l’industrialisation de leurs pièces.<br />

Afin d’accompagner ces équipes, la<br />

société a également mise en place<br />

un bureau d’études ainsi qu’un pôle<br />

de programmation travaillant ex et<br />

in-situ composé d’une quinzaine de<br />

personnes.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 49


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Les filiales MPS/ORATECH sont<br />

spécialisées dans le domaine de la<br />

mécanique avec un parc machines<br />

d’usinage et de métrologie capable<br />

de prendre la gestion de projets composites<br />

des plus exigeants.<br />

Spécialisée en usinage 3 à 5 axes<br />

de petites à grandes dimensions et<br />

certifié ISO 9001 ainsi qu’EN 9100, le<br />

groupe EUROPE TECHNOLOGIES<br />

avec la complémentarité de ses filiales<br />

permet la fourniture de solutions<br />

globales.<br />

A l’aide des outils CAO et CFAO à<br />

leur disposition, de nombreux ingénieurs<br />

et techniciens conçoivent des<br />

outillages d’usinage, d’assemblage,<br />

de contrôle, de drapage et d’estampage<br />

composites ainsi que la programmation<br />

de pièces primaires.<br />

SONIMAT<br />

La soudure des thermoplastiques par<br />

ultrasons existe depuis plusieurs décennies<br />

et est largement utilisée et<br />

maîtrisée dans l’industrie de la plasturgie.<br />

Depuis plus de 10 ans Europe<br />

technologies à travers sa filiale Sonimat<br />

travaille sur des solutions d’assemblage<br />

de composites à matrice<br />

thermoplastique. Les premiers résultats<br />

bien qu’encourageants ont très<br />

vite fait apparaitre que le comportement<br />

à la sollicitation ultrasonore de<br />

ces matériaux était bien différent des<br />

polymères non renforcés.<br />

Généralités sur la soudure plastique<br />

La soudure de deux matériaux thermoplastiques<br />

est opérée par une interpénétration<br />

moléculaire des deux<br />

surfaces en contact à leur température<br />

de fusion. Lorsque l’on chauffe<br />

la surface du matériau, la stabilité<br />

des macromolécules est perturbée,<br />

les contorsions ainsi provoquées<br />

entrainent un désenchevêtrèrent de<br />

ces dernières libérant les extrémités<br />

de chaine en surface. (La reptation).<br />

Si un contact intime est réalisé entre<br />

deux pièces dans cet état, alors un<br />

mouillage s’opère entre elle créant<br />

les conditions d’une adhésion<br />

forte.<br />

L’apport d’énergie peut être obtenu<br />

par différentes méthodes<br />

que l’on peut regrouper en<br />

trois familles. La thermique par<br />

conduction ou convection. Le<br />

Rayonnement telles que les<br />

infrarouges, le laser ou encore<br />

l’induction. La Friction qui peut<br />

être rotative, vibratoire ou ultrasonore.<br />

La transmission énergétique<br />

par ultrasons est la plus rapide<br />

et permet de transférer l’énergie<br />

en même temps que la<br />

contrainte de liaison des deux<br />

faces. Les accélérations transmises<br />

au matériau par l’outil ultrasons<br />

(Sonotrode) participent<br />

également à l’enchevêtrement des<br />

molécules entre elles.<br />

Soudure des composites à matrice<br />

thermoplastique<br />

Dans le cas particulier de la soudure<br />

des composites à fibres continues et<br />

matrice thermoplastique, l’approche<br />

est bien particulière. En effet le réseau<br />

fibreux ordonné a un impact très<br />

particulier sur la diffusion de l’énergie<br />

calorifique au sein du composite et<br />

donc sur l’efficacité du procédé dans<br />

son ensemble.<br />

Dans le cadre d’un vaste programme<br />

de recherche, Sonimat a pu expérimenter<br />

de nombreuses combinaisons<br />

- géométrie de pièce / matériaux<br />

/ paramètres de soudage - , en mesurer<br />

les niveaux de performances mécaniques<br />

dans le cadre d’essais de<br />

caractérisation menés en laboratoire.<br />

Et ainsi comprendre les lois de transfert<br />

d’énergie dans ces matériaux. Il<br />

en a résulté la mise au point d’algorithmes<br />

de régulation, qui sont aujourd’hui<br />

embarqués sur des moyens<br />

de production.<br />

Applications industrielles<br />

Les besoins sur les matériaux composites<br />

dans les industries Aéronau-<br />

Soudure carbone<br />

tique et automobile notamment sont<br />

nombreux. Renforcer des panneaux<br />

par la soudure de raidisseurs, renforcer<br />

des pièces par l’imbrication<br />

de tissus ou pièces métalliques, lier<br />

différentes couches entre elles pour<br />

constituer une pièce finie etc…<br />

La compréhension des phénomènes<br />

engendrés et la maîtrise acquise de<br />

ce process, permettent d’envisager la<br />

réalisation « One Shot » de pièces de<br />

grandes dimensions et/ou de géométries<br />

complexes. Les avantages tels<br />

que la réduction des temps de cycle,<br />

la diminution du nombre d’outillage<br />

ou le contrôle continu, permette<br />

d’aborder des marchés plus grande<br />

série y compris pièces de structure.<br />

Sonimat s’est forgé une expertise<br />

dans l’assemblage des thermoplastiques<br />

depuis plus de 20 ans. Cette<br />

compétence est articulé autour de<br />

différentes technologies qui sont parfois<br />

complémentaires pour les applicatifs<br />

les plus exigeants.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 50


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Recherche<br />

IRT Jules Verne : un levier<br />

pour la ré-industrialisation de la France<br />

En se positionnant sur les technologies avancées de production, l’Institut de Recherche Technologique<br />

Jules Verne améliore la compétitivité de filières industrielles majeures par des ruptures technologiques<br />

permettant d'affronter une concurrence mondiale exacerbée, et il contribue aussi à la naissance d’une<br />

industrie du futur, plus propre, plus sûre et plus attractive. Il est né en mars 2012 dans le cadre de l’appel<br />

à projet « Institut de recherche technologique » du Programme d’Investissement d’Avenir.<br />

L’IRT Jules Verne invente l’usine<br />

du futur<br />

L’IRT Jules Verne repose sur un collectif<br />

d’acteurs industriels et académiques<br />

engagé à long terme pour améliorer la<br />

compétitivité de l’industrie française. Il<br />

est positionné sur l’advanced manufacturing,<br />

domaine transversal clé, qui<br />

permet la production de produits de<br />

haute technologie, génère des techniques<br />

innovantes en production et<br />

créé les conditions pour inventer de<br />

nouveaux procédés et de nouvelles<br />

technologies pour la production de<br />

demain. Il s’adresse à 4 secteurs industriels<br />

clés - l’aéronautique, le naval,<br />

l’énergie, les transports terrestres - en<br />

s’appuyant sur une approche technologique<br />

mutualisée et sur la fertilisation<br />

entre les filières. Positionné sur<br />

la construction de briques technologiques<br />

génériques, il constitue le maillon<br />

entre la recherche académique et<br />

la recherche industrielle concurrentielle.<br />

Un centre de recherche industriel<br />

mutualisé<br />

La recherche de l’IRT Jules Verne se<br />

focalise sur des thèmes partagés entre<br />

acteurs industriels, appelant des débouchés<br />

sur les marchés à court et<br />

moyen termes. Cette approche mutualisée<br />

se traduit par une vision prospective<br />

collective, traduite dans une feuille<br />

de route stratégique et technologique<br />

co-construite, mise en œuvre via une<br />

organisation en mode projet et utilisant<br />

des moyens communs.<br />

Le cœur d’activité de l’IRT Jules Verne<br />

porte sur l’élaboration de briques technologiques<br />

génériques et multifilières<br />

sur les TRL intermédiaires (4 à 6 en<br />

privilégiant une approche globale mettant<br />

l’accent sur l’ensemble du cycle de<br />

production. Il ambitionne de devenir le<br />

centre français de recherche technologique<br />

de référence sur le manufacturing<br />

et de contribuer à la naissance<br />

d’une industrie du futur, plus propre,<br />

plus sûre et plus attractive. Ses 3 axes<br />

clés de recherche sont :<br />

• Conception intégrée produit/process<br />

• Procédés innovants<br />

• Systèmes de production flexibles et<br />

intelligents<br />

Cette recherche est pilotée et financée<br />

par l'IRT Jules Verne grâce aux<br />

contributions de ses membres industriels<br />

(apport de 50% avec de fléchage<br />

sur des projets) abondées par le programme<br />

d’Investissement d’Avenir.<br />

L’IRT détient la propriété intellectuelle<br />

des résultats.<br />

La valorisation des technologies se<br />

fait globalement dans une stratégie de<br />

fertilisation croisée entre filières industrielles.<br />

Les prises de décision d’exploitation<br />

sont prises par l’IRT en étroite<br />

collaboration avec ses membres en<br />

fonction de leurs enjeux stratégiques<br />

industriels. Dans la continuité du travail<br />

entamé par le Pôle EMC2, les PME<br />

sont une cible privilégiée de la valorisation<br />

et du transfert de technologies.<br />

Des plateformes technologiques<br />

au service des projets<br />

L’Institut de Recherche Technologique<br />

Jules Verne est implanté à Bouguenais,<br />

au sud de Nantes, à proximité<br />

immédiate des grandes infrastructures<br />

(périphérique, tramway, aéroport).<br />

L’objectif est de constituer un campus<br />

d’innovation, de recherche et de<br />

formation de haut niveau, visible et<br />

attractif, véritable vitrine des technologies<br />

avancées de production au plan<br />

national et international. Il rassemblera,<br />

sur un même site, activités de recherche,<br />

formation initiale et continue,<br />

transfert de technologies, accueil des<br />

entreprises, soit un ensemble d’environ<br />

70 000 m2, ainsi que tous les services<br />

nécessaires.<br />

Les trois axes thématiques de recherche<br />

de l’IRT seront mis en œuvre<br />

sur des plateformes de recherche<br />

technologique et équipements situés à<br />

Bouguenais, ainsi que, pour des volets<br />

spécifiques, sur les sites secondaires<br />

de St-Nazaire et le Mans.<br />

Il s’appuie d’ores et déjà sur Technocampus<br />

Composites, dédié à la mise<br />

en œuvre des matériaux composites.<br />

La construction d’une plateforme tournée<br />

vers les matériaux métalliques et<br />

les filières navales et énergie, Technocampus<br />

Océan, vient tout juste d’être<br />

lancée.<br />

« Technocampus Océan sera l’une des<br />

plateformes majeures de l’IRT Jules<br />

Verne. Elle nous donnera les moyens<br />

de relever de nouveaux défis technologiques<br />

liés à l’usage des matériaux,<br />

notamment métalliques, comme par<br />

exemple développer de nouvelles<br />

méthodes d’assemblages et de transformation<br />

de pièces de grandes dimensions<br />

ou expérimenter la performance,<br />

la durabilité et la tenue de ces<br />

matériaux en conditions extrêmes.<br />

Elle nous permettra aussi de contribuer<br />

fortement au développement de<br />

la filière EMR, mais aussi de répondre<br />

aux enjeux de compétitivité de la filière<br />

navale via par exemple la conception<br />

de technologies de simulations numériques<br />

dédiées. Par ailleurs, la présence<br />

sur la plateforme d’une partie<br />

de nos membres industriels et académiques<br />

contribuera à une mise en réseau<br />

encore plus fine de nos équipes,<br />

et stimulera sans aucun doute l’émergence<br />

de nombreux projets », indique<br />

Stéphane Cassereau, Directeur Général<br />

de l’IRT.<br />

Un premier démonstrateur industriel<br />

opérationnel<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 51


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Depuis juillet 2012, l’IRT Jules Verne<br />

a d’ores et déjà lancé 35 projets de<br />

recherche pour un montant de plus de<br />

45 M€.<br />

Parmi eux, le projet Robofin rassemble,<br />

Daher, DCNS, Europe Technologies,<br />

Loiretech, Multiplast, STX,<br />

Coriolis Composites et l’IRCCyN ; il a<br />

pour but de développer des solutions<br />

robotisées pour les opérations de parachèvement<br />

(détourage, perçage et<br />

préparation de surfaces) des pièces<br />

composites et métalliques de grandes<br />

dimensions (jusqu’à 25m). Robot<br />

mobile, sur rail ou sur roue sont des<br />

solutions potentielles qu’il va falloir<br />

développer, simuler, piloter, tester, optimiser,<br />

valider…<br />

Un démonstrateur industriel, robot sur<br />

rail, a été installé sur le site du Technocampus<br />

Composites. Les premiers essais<br />

menés par l’IRCCyN et l’IRT sont<br />

en cours depuis 6 mois environ.<br />

L’enjeu de la formation et de l’attractivité<br />

de l’industrie<br />

La diffusion de technologies avancées<br />

de production dans les filières<br />

industrielles impose des besoins de<br />

formation qui touchent l’ensemble<br />

des métiers, de l’opérateur à l’ingénieur.<br />

Ceux-ci sont renforcés dans le<br />

contexte de la reconversion et du renouvellement<br />

des effectifs, de l’enjeu<br />

de la transmission de savoirs industriels<br />

stratégiques et d’une attractivité<br />

à renouveler des métiers de l’industrie.<br />

Pour répondre à ces besoins, l’IRT<br />

Jules Verne fédère et accompagne le<br />

développement de formations via 1 :<br />

La création et l’animation d’un réseau<br />

national des formations clés sur les<br />

technologies avancées de production<br />

du bac pro au doctorat, levier en matière<br />

de visibilité, d’attractivité et de<br />

communication sur les nouveaux métiers<br />

industriels.<br />

un centre de ressources, sur son site<br />

principal de Nantes, pouvant accueillir<br />

cinq cent jeunes en alternance et accompagner<br />

des formations de pointe,<br />

originales et innovantes notamment<br />

grâce à un nouveau concept d’atelier-école<br />

au service de la pédagogie<br />

(bureau d’étude de cellules de production,<br />

outils permettant la mise en<br />

œuvre des différentes technologies,<br />

ensemble des éléments d’une chaine<br />

de production). Ce site sera également<br />

adapté à la formation continue pour<br />

adultes.<br />

Un collectif d’acteurs industriels<br />

et académiques<br />

L’IRT Jules Verne bénéficie de l’engagement<br />

durable :<br />

D’industriels leaders de leur secteur<br />

inscrits dans une convergence<br />

d’intérêt multisectorielle, propice à<br />

la fertilisation croisée et à l’innovation<br />

: Airbus, Alstom, Bureau Veritas,<br />

Constellium, Daher, DCNS, EADS,<br />

Faurecia, PSA Peugeot-Citroën, Renault<br />

Solvay, STX France, Veolia<br />

D’acteurs académiques ou de recherche,<br />

référents dans leur domaine :<br />

Arts et Metiers Paristech, Cemcat,<br />

Cetim, Clarté, CNRS, Ecole Centrale<br />

Nantes, Ecole des Mines Nantes,<br />

ICAM Nantes, IFSTTAR, INRIA, PRES<br />

L’UNAM, Université de Bretagne Sud,<br />

Université De Nantes, Université du<br />

Maine<br />

De PME membres directes ou via le<br />

GIE Albatros : elles sont au nombre de<br />

15 à ce jour<br />

Le Pôle EMC2 et la CCI Pays de la<br />

Loire complètent le dispositif d’ancrage<br />

industriel et territorial de l’IRT Jules<br />

Verne.<br />

Par ailleurs, une articulation très forte<br />

avec les stratégies propres des filières<br />

industrielles concernées est indispensable.<br />

Des partenariats sont en cours<br />

de mise en place avec le CORAC et le<br />

CORICAN par exemple. De même que<br />

l’IRT collabore de façon étroite avec<br />

l’IRT M2P et entretien des relations régulières<br />

avec l’IRT AESE.<br />

Laboratoires<br />

Ça bouge dans les composites…<br />

L’équipe Polymères, Propriétés aux Interfaces & Composites (E2PIC) du Laboratoire d’Ingénierie des<br />

Matériaux de Bretagne (LIMATB), la plus grande entité d’ingénierie des matériaux en Bretagne, décline<br />

plusieurs savoir-faire et compétences dans le domaine des composites structuraux innovants : les<br />

biocomposites, les smarts composites et les composites robotisés.<br />

Les BioComposites<br />

Depuis quelques années maintenant,<br />

le groupe BioComposites du LIMATB,<br />

accompagne le développement des<br />

matériaux composites à base de produits<br />

moins impactants sur l’environnement.<br />

Ce projet structurant d’industrialisation<br />

de thermoplastiques biosourcés<br />

à renfort en fibres de lin (1a et b), a<br />

pour ambition d’être à la fois la colonne<br />

vertébrale de la filière technique du lin<br />

en France, mais aussi le moteur d’un<br />

changement de modèle où<br />

il faut adapter la matière<br />

première et son approvisionnement<br />

aux exigences<br />

de performance des composites.<br />

Il se veut également<br />

une vitrine internationale Figure : a) Faisceau de fibres de lin observées au MEB,<br />

b) Surface d’une fibre observée par AFM<br />

des compétences technologiques<br />

françaises sur les<br />

il est possible de construire des sièges<br />

composites hautes performances dans d’avion, des huisseries de fauteuils,<br />

quatre segments de marchés : l’automobiles,<br />

l’aéronautique, le nautisme et<br />

des châssis, des coques …<br />

le bâtiment. À partir de ces matériaux, Les Smart Composites<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 52


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Le groupe Smart Plastics<br />

du LIMATB développe des<br />

senseurs nanocomposites<br />

QRS qui permettent d’implémenter<br />

des fonctions intelligentes<br />

dans les composites<br />

structuraux.<br />

Les senseurs QRS ont pour<br />

vocation d’accompagner<br />

le développent rapide des composites<br />

polymères, en particulier dans<br />

le domaine des transports, du fait de<br />

la forte demande en matériaux à rapport<br />

performance/poids élevé [1]. Les<br />

senseurs QRS peuvent permettre de<br />

lever les verrous liés au manque de<br />

prévisibilité de l’endommagement des<br />

composites polymères dans des conditions<br />

de sollicitation sévères, i.e., choc<br />

ou fatigue qui en rend l’optimisation<br />

délicate.<br />

Récemment les nanotechnologies<br />

ont apporté un nouvel élan à ce secteur<br />

d’activité en offrant la possibilité<br />

de surveiller la santé des composites<br />

structuraux en les équipant de senseurs<br />

d’élongation et de fracture pour<br />

anticiper leur destruction brutale et ainsi<br />

améliorer leur fiabilité et éventuellement<br />

leur maintenance. Néanmoins<br />

les capteurs optiques et acoustiques<br />

utilisés, sont souvent chers, parfois<br />

fragile ou sensibles aux agression environnementales<br />

et ne permettent pas<br />

toujours une intégration parfaite aux<br />

matériaux composites. C’est pourquoi<br />

l’implémentation de senseurs nanocomposites<br />

polymères conducteurs<br />

(CPC) pour suivre les déformations<br />

et l’endommagement des composites<br />

a permis l’émergence d’une nouvelle<br />

génération de matériaux dit intelligents<br />

(smart) capables de répondre à des<br />

stimulations par une simple variation<br />

de résistance, sans toutefois compromettre<br />

leurs propriétés fonctionnelles.<br />

Les transducteurs CPC tirent leur<br />

grande sensibilité de leur nanostructure<br />

percolée qui génère une conduction<br />

électronique de type tunnel lorsqu’ils<br />

sont sollicités mécaniquement.<br />

Le fait que leur résistance varie exponentiellement<br />

avec des élongations<br />

Figure : a) Création d’un réseau percolé de CNT dans<br />

la matrice ou à l’interface fibres/matrice, b) Mise en évidence<br />

de la morphologie d’un réseau percolé de CNT.<br />

interparticulaires de quelques nanomètres<br />

les a fait appeler senseurs résistifs<br />

quantiques (QRS).<br />

Actuellement différentes stratégies<br />

d’intégrations de senseurs CPC dans<br />

les composites sont en développement<br />

: a) Dans le cas ou la matrice<br />

polymère est renforcée par des fibres<br />

de verre (GFRP), tous les composants<br />

étant des isolants électriques, il<br />

est possible de structurer un réseau<br />

conducteur dans la matrice polymère<br />

par percolation de nanotubes de carbone<br />

(CNT) [2] ou dans l'ensimage des<br />

fibres [3] pour détecter l’initiation et la<br />

Figure : Image de MEB, a) Film CPC déposé à la surface<br />

d’une fibre de renfort, b) Agrandissement montrant la<br />

structure multicouches du senseur.<br />

propagation la fissures (cf. 2).<br />

b) si certains composants de la matrice<br />

sont conducteurs électriques,<br />

i.e., des fibres de carbone ou une résine<br />

nanochargée de particules de<br />

carbone ou de métal, il est préférable<br />

d’utiliser des films CPC sensibles.<br />

Leurs faibles dimensions, environ 0,5<br />

à 1,5 µm d'épaisseur, et leur architecture<br />

hiérarchisée par vaporisation en<br />

Figure : a) Simulation du champ de déformation<br />

dans un composite à proximité d’un trou, b) Réponse<br />

des QRS à différents distances du trou.<br />

couche par couche (sLbL) permettent<br />

leur implantation à cœur ou en surface<br />

de manière homogène. En général<br />

quelques dizaines de nanocouches de<br />

CPC permettent d’obtenir un senseur<br />

de morphologie contrôlée de l’échelle<br />

nano jusqu’à l’échelle macro (cf. 3),<br />

avec une résistivité souhaitée dans la<br />

gamme de quelques kΩ.cm-1.<br />

La grande versatilité de fabrication des<br />

films CPC sensibles fait qu’ils peuvent<br />

être a été déposé directement sur un<br />

matériaux complexe comme un textile<br />

[4], ou sur une surface plus simple<br />

comme une matrice [5].<br />

Quelque soit la stratégie utilisée pour<br />

leur fabrication, les QRS peuvent<br />

suivre les sollicitations mécaniques<br />

dans les différents domaines élastique<br />

et plastique, mais aussi les endommagement<br />

en fatigue, en statique ou<br />

consécutifs à un impact. L’exemple de<br />

la 4, montre que deux QRS implantées<br />

dans un composite sur le trajet<br />

d’une fissure provoquée<br />

par un trou (4a), voient les<br />

déformation et endommagement<br />

à des instants différents<br />

jusqu’à la rupture (4b).<br />

Les Composites Robotisés<br />

Le groupe CompositiC<br />

travaille à la réalisation<br />

d'éco-composites innovants,<br />

performants et répondant aux cahiers<br />

des charges matières-procédés des<br />

domaines des transports, des énergies<br />

nouvelles renouvelables, etc. Il s'agit<br />

de concevoir les matériaux et les procédés<br />

automatisés permettant de réaliser<br />

des matériaux légers, performants<br />

tout en répondant au normes environnementales<br />

(VHU, BPHU, etc..).<br />

Par éco-composites, on entend les<br />

composites à base de fibres végétales,<br />

de résines bio-sourcées et/ou biodégradables<br />

ainsi que des produits issus<br />

de procédés de recyclage. L'intégration<br />

de fonctions nouvelles (senseurs,<br />

capteurs) dans les matériaux composites<br />

est aussi un objectif de ce projet<br />

car cela concourt à la fiabilisation et<br />

au suivi de la ''santé'' des composites<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 53


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

(health monitoring).<br />

Autour de la technologie robotisée de<br />

placement de fibres, l’objectif de ce<br />

plateau technique est d’accueillir et<br />

d’initier, en partenariat avec les principaux<br />

acteurs industriels de diverses<br />

filières (automobile, nautisme, EMR<br />

…), des programmes de R&D sur la<br />

conception, la qualification de pièces<br />

éco-composites de formes complexes<br />

et l’industrialisation de leur fabrication.<br />

Ces secteurs industriels sont demandeurs<br />

Il s’agit d’intégrer une technologie robotisée,<br />

non industrialisée à ce jour,<br />

pour la production de pièces composites<br />

à haute performance et permettant<br />

:<br />

• de développer des solutions économiques<br />

et écologiques pour gagner de<br />

manière significative en productivité et<br />

fiabilité par rapport aux process manuels,<br />

• de faire évoluer les systèmes de placement<br />

de fibres montés sur robots<br />

pour la production de pièces écoconçues<br />

et « intelligentes » (orientation<br />

des fibres, intégration des senseurs,<br />

etc…),<br />

• de développer les capacités de drapage<br />

pour des pièces de géométrie<br />

complexe et de taille réduite,<br />

• d'optimiser et développer les matériaux<br />

(semi-produits bio-sourcés et/<br />

ou multifonctionnels) utilisés pour les<br />

technologies de production robotisées.<br />

• Les défis à relever par les composites<br />

de demain sont d’alléger les structures,<br />

réduire les temps de cycle et<br />

les coûts de fabrication pour aller vers<br />

la production de masse de produits<br />

composites, de produire des pièces et<br />

des structures en matériaux éco-composites<br />

sans défauts, de développer<br />

une nouvelle génération de méthodes<br />

de pilotage de systèmes robotisés par<br />

le recours à des outils de simulations<br />

numériques ultra-rapides, d’intégrer<br />

la formulation-physico-chimique de<br />

nouveaux produits respectueux de<br />

l’environnement et de développer une<br />

filière globale sur le recyclage et la valorisation<br />

des déchets des matériaux<br />

composites et développer des outils<br />

d’éco-conception et d’éco-production.<br />

Différents procédés robotisés sont utilisés<br />

:<br />

• Technologies de placement de fibres<br />

robotisées (5) développé par Coriolis<br />

et TPT chez Multiplast) pour les résines<br />

thermoplastiques (PA, PEEK,<br />

etc..) et thermodurcissables (époxy,<br />

poudrées : semi sèches),<br />

• Couplage avec technologies de plasturgie<br />

(Injection, thermoformage, infusion,<br />

RTM..) ;<br />

• Couplage avec d’autres technologies<br />

additives (impression 3D).<br />

Procédé de placement de fibres robotisé<br />

Références<br />

Réalisation de semi-produits transformables<br />

par voie robotisée<br />

• Réalisation des semi-produits à façon<br />

(imprégnation de tapes) en thermoplastiques<br />

(6)<br />

• Formulation de bio-composites (fibres<br />

et matrices biosourcées) pour réalisation<br />

de tapes ;<br />

• Formulation de matrices fonctionnelles<br />

(tapes conducteurs pour chauffage<br />

et sensing).<br />

Différents types de test sont ensuite réalisés<br />

sur les semi-produits et produits<br />

finaux :<br />

• Taux de porosité, analyse US, Tomographie<br />

X,<br />

• Tests mécaniques (traction, compression,<br />

pelage, fatigue) cf. 7,<br />

• Tests vieillissement (UV, Humidité,<br />

Température).<br />

Test de traction en atmosphère contrôlée<br />

Jean-François Feller et Yves Grohens<br />

Laboratoire d’Ingénierie des Matériaux de<br />

Bretagne (LIMATB), Université de Bretagne<br />

Sud, Centre de Recherche Christiaan Huygens,<br />

Rue de Saint-Maudé, Lorient, France<br />

1. A. F. Johnson, Modelling fabric reinforced composites under impact<br />

loads, Composites A, 32 (2001) 1197-1206.<br />

2. L. Gao, E. T. Thostenson, Z. Zhang, T. W. Chou, Sensing of damage<br />

mechanisms in fiber-reinforced composites under cyclic loading using carbon<br />

nanotubes, Advanced Functional Materials, 19 (2009) 123–130.<br />

3. L. Gao, T. W. Chou, E. T. Thostenson, Z. Zhang, A comparative study<br />

of damage sensing in fiber composites using uniformly and non-uniformly<br />

dispersed carbon nanotubes, Carbon, 48 (2010) 3788–3794.<br />

4. C. Robert, J. F. Feller, M. Castro, Sensing skin for strain monitoring<br />

made of PC-CNT conductive polymer nanocomposite sprayed layer by<br />

layer, ACS Applied Matererials & Interfaces, 4 (2012) 7, 3508–3516.<br />

5. Z. Levin, C. Robert, J. F. Feller, M. Castro, J. C. Grunlan, Flexible<br />

latex-polyaniline segregated network composite coating capable of measuring<br />

large strain on époxy, Smart Materials & Structures, 2013, 22,<br />

015008, 1-9.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 54


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Recherche & développement<br />

Recherches en matériaux composites intelligents<br />

à l’ifsttar - exemples de projets phares<br />

Les applications des matériaux composites à matrices polymères ont été jusqu’à un passé proche le<br />

lot, de l’aviation civile en raison techniquement, du risque de délaminage ; ainsi que des coûts prohibitifs<br />

des fibres de renforcement et des procédés de mise en œuvre en comparaison aux alliages légers<br />

comme l’aluminium. Ces verrous ont été levés au fur et à mesure et ainsi des programmes ambitieux<br />

ont vu le jour.<br />

Dans cet ordre d’idée, le programme<br />

Advanced Composite Technology<br />

mené par la NASA aux Etats-Unis<br />

a permis de développer des ailes<br />

d’avions Boeing en composites inférieures<br />

de 20% en coût, comparativement<br />

aux matériaux classiques.<br />

La décision d’Airbus d’équiper les<br />

fuseaux des A380 va aussi dans le<br />

même sens. Dans le domaine aéronautique,<br />

en particulier, toute structure<br />

nouvelle, dotée d’une fonctionnalité efficace<br />

qui écourtent ou suppriment les<br />

temps d’examen CND, serait considérée<br />

comme un plus. Dans le domaine<br />

de l’automobile, les équipementiers<br />

Français leaders du domaine, en l’occurrence<br />

INOPLAST et MATRA Automobile<br />

devraient profiter des projets<br />

Européens qui souhaiteraient rattraper<br />

le retard d’utilisation des matériaux<br />

composites dans l’industrie automobile<br />

(113kg pour les Etats-Unis contre<br />

30kg en France). Dans les industries<br />

aéronautiques militaires, les matériaux<br />

composites sont de plus en plus<br />

prisés. L’avion furtif Américain et les<br />

hélicoptères de combat en sont les<br />

principales utilisations. Pour de tels appareils,<br />

la fonctionnalité des structures<br />

afin de signaler un endommagement<br />

et prévenir une rupture serait un plus<br />

considérable. Enfin, l’industrie ferroviaire<br />

s’ouvre aux applications composites<br />

et c’est donc des matériaux<br />

qui seront de plus en plus attractifs à<br />

l’avenir (résistance à la corrosion, réduction<br />

de l’usure des voies, maintenance<br />

moindre, etc.). Ces matériaux<br />

autorisent des libertés de conception<br />

pour des pièces d’habillage aux<br />

formes complexes 3D (nez du TGV,<br />

face avant du métro, tablettes, sièges).<br />

La tendance devrait s’accentuer afin<br />

de gagner en coût d’exploitation et en<br />

vitesse et ainsi, soutenir la compétition<br />

avec le SHIKANSEN Japonais. Là encore,<br />

une fonctionnalité, par exemple,<br />

qui autoriserait le diagnostic de l’endommagement<br />

naissant dans les<br />

structures ou bien la prévention contre<br />

l’inflammation de ces structures serait<br />

très appréciée.<br />

Il est donc crucial que des projets de<br />

R&D innovants, intégrant aussi bien<br />

les aspects structuraux des matériaux<br />

composites que ceux liés à des fonctionnalités<br />

spécifiques puissent être<br />

mis en œuvre et leurs avancées technologiques<br />

concrétisées à l’échelle<br />

nationale, Européenne et internationale.<br />

Afin d’aller dans cette direction,<br />

le projet DECID2 (Projet national du<br />

type FUI, 2008 – 2012), né en Pays<br />

de la Loire a été proposé, afin de servir<br />

de premier jalon, qui catalyserait<br />

la mise en place de projets similaires<br />

dans d’autres industries, où le besoin<br />

en structures intelligentes existe aussi.<br />

Son but est de remplacer les aciers par<br />

les composites et d’irriguer ces composites<br />

par des capteurs afin d’obtenir un<br />

contrôle structural continu, en temps<br />

réel et à distance<br />

En substance, et en regard à ce qui<br />

précède, une problématique à trois<br />

niveaux apparaît quant au développement<br />

futur des matériaux de structures<br />

pour les industries mécaniques. Les<br />

aciers étant intrinsèquement sensibles<br />

à la corrosion, ne serait-il pas pertinent<br />

de réfléchir au développement complémentaire,<br />

de structures fabriquées à<br />

partir de matériaux pas du tout ou peu<br />

sensibles à la corrosion ? Si oui, quels<br />

sont les matériaux à développer ?<br />

Pour quelles utilisations ? Sous quelles<br />

formes et avec quelles garanties ? La<br />

mise en place de méthodes d’auscultation<br />

des structures métalliques apparentes<br />

et/ou enfouies présentant des<br />

garanties suffisantes d’identification<br />

des mécanismes d’endommagements<br />

et de ruptures. La mise en œuvre de<br />

moyens de surveillance en continu de<br />

ces mêmes structures métalliques qui<br />

soient convaincantes pour les maîtres<br />

d’ouvrages et c’est dans le but de trouver<br />

des réponses à ces questions que<br />

le Projet DECID2 a été monté.<br />

Dans le Projet DECID2, 2 démonstrateurs<br />

de 20m x 3,5m, en matériaux<br />

composites intelligents dotés de capteurs<br />

en fibres optiques et patchs ultrasoniques<br />

ont été installés sur les sites<br />

du Technocampus EMC2 et d’IFST-<br />

TAR Centre de Nantes (Figure 1).<br />

Ce projet a été monté par l’IFSTTAR<br />

avec l’aide des partenaires ETPO,<br />

DFC-Groupe ICCO, IDIL, IXFIBER,<br />

CETIM, GeM-Université de Nantes,<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 55


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

LARMAUR-Université de Rennes 1<br />

et SYNERVIA. DECID2 a été soutenu<br />

par les Pôles EMC2 (Ensembles Métalliques<br />

& Composites Complexes) et<br />

PGCE (Pôle Génie Civil & Eco-conception).<br />

Concrètement, les principaux objectifs<br />

du projet DECID2 étaient de développer<br />

des matériaux composites<br />

à hautes performances pour des applications<br />

mécaniques incluant le génie<br />

civil, les constructions et la sureté<br />

des infrastructures. Un des buts était<br />

également de maîtriser de nouveaux<br />

procédés de mise en œuvre des matériaux<br />

composites avec l’intégration<br />

des fibres optiques comme capteurs<br />

de santé structurale (matériaux composites<br />

intelligents), de déployer des<br />

technologies de co-conception et d’ingénierie<br />

simultanée afin d’améliorer<br />

plusieurs technologies et de les rassembler<br />

dans un démonstrateur industriel<br />

et enfin de mutualiser des compétences<br />

nouvelles sur lesquelles les<br />

dispositifs de formation locale doivent<br />

développer des expertises de premier<br />

plan, compte tenu des composantes<br />

de base du projet DECID2 (partenariat<br />

comportant des PME et des équipes<br />

de chercheurs académiques).<br />

Figures 2. Principe de fonctionnement d’un capteur à réseau de Bragg.<br />

Figures 3. (a) Courbe de flexion 3-points jusqu’à rupture sur 5 éprouvettes non-instrumentées.<br />

On repère sur ces courbes le début de l’endommagement et la fin de linéarité, (b)<br />

Baisse de rigidité des éprouvettes en fatigue à plusieurs niveaux de contrainte maximale.<br />

Figures 4a. Position des déformations lues par les deux capteurs ; b) Rapport de la déformation<br />

lue par le capteur à réseau de Bragg par la déformation calculée à partir de la<br />

flèche maximale pour un essai de charge décharge<br />

propriétés des matériaux. Une batterie<br />

De façon plus heuristique, les matériaux<br />

composites constitutifs de ces<br />

d’essais de fatigue (Figure 3b) pour<br />

des contraintes maximales situées en<br />

deux plateformes de démonstration<br />

sont équipés de capteurs en fibres<br />

dessous de la contrainte de fin de proportionnalité,<br />

a été mise en place et a<br />

optiques (en particulier des réseaux<br />

de Bragg, Figure 2). Ils sont été soumis<br />

à une série d’essais mécaniques tibles des matériaux composites intel-<br />

démontré les performances reproduc-<br />

(Figure 3a) afin de bien préciser les ligents étudiés.<br />

Figure 1. Plateforme en matériaux composites DECID2 sur le site IFSTTAR Centre de Nantes<br />

Il est également essentiel de vérifier<br />

le comportement du capteur tout au<br />

long du cycle de vie d’une éprouvette,<br />

et donc d’une structure. Ainsi, la déformation<br />

lue par le réseau de Bragg est<br />

comparée à la déformation maximale<br />

de l’éprouvette calculée à partir de la<br />

mesure de la flèche. La fibre optique<br />

étant à cœur (Figure 4a), puisque l’essai<br />

est un essai de flexion, cela nous<br />

donne deux mesures de déformation<br />

différentes. Ainsi pour valider le comportement<br />

du capteur, il suffit de vérifier<br />

que le rapport des déformations<br />

est constant tout au long des essais.<br />

La Figure 4b présente ce rapport pour<br />

des essais de charge-décharge et on<br />

observe aisément qu’à partir d’une<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 56


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

certaine déformation de l’échantillon,<br />

nous obtenons un rapport constant qui<br />

traduit une bonne réponse du capteur<br />

à réseau de Bragg.<br />

Cette étude a démontré plusieurs<br />

points très positifs quant à l’insertion<br />

de fibre optique dans une poutre en<br />

matériau composite, à savoir l’absence<br />

de ruptures des fibres optiques lors de<br />

la pultrusion, une fiabilité éprouvée<br />

lors des essais de fatigue en flexion,<br />

un caractère intrusif négligeable et une<br />

bonne fiabilité à forte déformation dans<br />

le matériau.<br />

Figure 5. (a) Nanocellule consideré montrant l’angle d’orientation du CNT en fonction de la<br />

contrainte de compression appliquée; (b) Le Module d’Young en fonction de l’angle d’orientation<br />

du CNT<br />

LES NANOMATERIAUX & NANO-<br />

TECHNOLOGIES<br />

Les nanotubes de carbone (CNTs)<br />

constituent d’excellents candidats<br />

pour le renforcement des matériaux<br />

polymères. Ils possèdent de remarquables<br />

propriétés mécaniques (Module<br />

d’Young de 1TPa) et une densité<br />

très faible (1.8 g/cm3). Si les nanotubes<br />

de carbone sont correctement<br />

disperses au sein d’un polymère, une<br />

petite fraction massique est capable<br />

d’augmenter de façon significative sa<br />

raideur. Cependant, cette dispersion<br />

constitue un réel obstacle comme reporté<br />

dans la littérature spécialisée.<br />

Sur la base de l’expérience acquise<br />

dans le Projet DECID2, l’IFSTTAR<br />

a monté un projet (2009-2012) avec<br />

la Direction Générale de l’Armement<br />

Figure 6. Réponse mécanique en indentation d’une de résine monolithique et nanorenforcée<br />

; b) Complaisance de Fluage sous indentation et sous 50h d’une matrice monolithique<br />

comparée à celle renforcée par des fractions croissantes en nanotubes de carbone.<br />

(DGA) où il était question de développer<br />

des matériaux composites renforcés<br />

par nanotubes de carbones et<br />

intelligents. Un effort de modélisation<br />

numérique a été produit au début afin<br />

d’obtenir une idée précise sur le mécanisme<br />

de nano-renforcement induit<br />

par la présence des CNTs. Une nanocellule<br />

de polymère thermodurcissable<br />

de base a été considérée avec un<br />

renforcement de 1% en CNTs. Les<br />

calculs ont été conduits afin de prévoir<br />

les effets d’orientation du CNT par rapport<br />

à la direction de sollicitation. Le<br />

modèle de Maxwell a été utilisé afin<br />

d’évaluer le comportement viscoélastique.<br />

La méthode d’homogénéisation<br />

avec le modèle d’une interface effective<br />

ont été utilisés afin d’évaluer le<br />

Module d’Young du matériau modèle<br />

nano-renforcé. Il a été montré (Figure<br />

5) que le Module d’Young décroit avec<br />

l’augmentation de l’angle d’orientation<br />

du CNT avec la direction de sollicitation.<br />

La courbe contrainte – déformation<br />

a également été simulée et ceci<br />

a montré que l’effet de pontage par le<br />

CNT est plus efficace quand l’angle<br />

d’orientation du CNT augmente de 0°<br />

to 90°.<br />

Figure 7. Comparaison du comportement en fatigue en flexion 3 points de résines mono<br />

(fibres continues en carbone) et birenforcée (fibres continues et nanotubes de carbone). On<br />

voit bien le raidissement des cycles du matériau birenforcé.<br />

Les résultats obtenus en fluage sous<br />

micro-indentation instrumentée sur 30<br />

minutes et sur 50 heures ont révélé un<br />

comportement mécanique très amélioré<br />

une fois que des fractions massiques<br />

très faibles en nanotubes de<br />

carbone (de l’ordre de 0,2%) renforcent<br />

une matrice époxyde ou vinylester (Figures<br />

6). Ces résultats prouvent de<br />

façon claire que le renforcement par<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 57


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

de très faibles fractions massiques de<br />

nanotubes de carbone abaissait significativement<br />

la viscoélasticité des matrices<br />

polymères thermodurcissables.<br />

La possibilité de doublement renforcer<br />

les polymères thermodurcissables (par<br />

nanotubes et fibres continues en carbone)<br />

est donc entre-ouverte avec des<br />

propriétés de résistance à la fatigue<br />

améliorées comparativement à des<br />

matrices renforcées uniquement par<br />

fibres continues. Ainsi, des matrices<br />

polymères thermodurcissables mono<br />

(renforcées par fibres de carbone<br />

continues) et bi-renforcés (renforcées<br />

par fibres continues et nanotubes de<br />

carbone) élaborées sous des conditions<br />

identiques ont été testées en<br />

fatigue en flexion 3 points. Les résultats<br />

ont clairement montré que pour<br />

un nombre donné de cycles, la raideur<br />

résiduelle est significativement plus<br />

élevée pour le composite bi-renforcé<br />

(Figure 7). Quantitativement, les matériaux<br />

composites doublement renforcés<br />

sont de 20% plus résistants à la fatigue<br />

que leurs homologues renforcés<br />

uniquement par fibres continues en<br />

carbone et ceci constitue une avancée<br />

technologique très importante dans la<br />

mesure où ces matériaux ouvrent la<br />

voie à un large éventail d’applications<br />

industrielles de pointe, en particulier<br />

dans l’aéronautique et les énergies<br />

marines renouvelables. Parallèlement,<br />

ces matériaux doublement renforcés<br />

possèdent la capacité in-situ de suivi<br />

du contrôle de santé à travers l’utilisation<br />

des propriétés piézo-résistives des<br />

nanotubes de carbone.<br />

LANCEMENT DU GIS DURSI (2013)<br />

Les différentes avancées obtenues<br />

sur les matériaux composites intelligents,<br />

en plus du soutien précieux du<br />

Pôle EMC2 à l’échelle nationale et de<br />

certains partenaires internationaux<br />

(NIST, Université de Columbia, Federal<br />

Highway Administration, Université<br />

de Rutgers aux Etats-Unis) et le partenariat<br />

entre l’IFSTTAR, le LARMAUR<br />

(Université de Rennes 1), LIMATB (Université<br />

de Lorient), l’ENSAM-Angers a<br />

permis le montage d’un Groupement<br />

d’Intérêt Scientifique (GIS) dédié à la<br />

DURabilité des Structures en matériaux<br />

composites Intelligents (DURSI).<br />

Notons qu’au plan mondial, le domaine<br />

des matériaux composites intelligents<br />

sur lequel porte le GIS DURSI est jugé<br />

stratégique par les États-Unis, l’Allemagne<br />

et le Japon. Par ailleurs, les<br />

applications sous-tendues par ce GIS<br />

s’intègrent aux orientations relatives à<br />

la production d’énergie éolienne, aux<br />

transports (dont le domaine du ferroviaire)<br />

et viendra renforcer la visibilité<br />

nationale dans le domaine des matériaux<br />

de structures aux très hautes performances.<br />

Le GIS DURSI souhaite créer une articulation<br />

forte avec le monde industriel<br />

et produira également des recherches<br />

fondamentales. Il possède une capacité<br />

de 150 chercheurs et ingénieurs<br />

qui pourraient être mobilisée en cas<br />

de projets de recherche de grande<br />

envergure. Les industriels membres<br />

fondateurs des IRT Jules Verne et Railenium,<br />

spécialisés dans les procédés<br />

de fabrication ou utilisateurs de matériaux<br />

de structures, constituent autant<br />

de clients ou de fournisseurs pour le<br />

GIS DURSI. Ce qui renforcera la structuration<br />

nationale de la recherche et de<br />

l’innovation sur les matériaux à travers<br />

la consolidation de partenariats naissants<br />

de type public-privé.<br />

LANCEMENT DU PROJET EVEREST<br />

Un des premiers projets du GIS DUR-<br />

SI est EVEREST, financé à hauteur de<br />

1,5M€, par l’IRT Jules Verne, ALSTOM<br />

et Europe Technologies. Ce projet se<br />

propose de développer un démonstrateur<br />

à base de matériaux aux très<br />

hautes performances, du type composites<br />

à matrices polymères doublement<br />

renforcés par fibres continues et<br />

nanotubes de carbone (CNTs), intelligents.<br />

En effet, les nanotubes de carbone<br />

serviront autant pour renforcer<br />

mécaniquement que pour le contrôle<br />

de santé structurale à travers des capteurs<br />

à base de matériaux nanorenforcés<br />

conducteurs. L’objectif du Projet<br />

Everest est triple. Il s’agit d’abord<br />

d’améliorer les propriétés mécaniques<br />

des structures de larges dimensions<br />

fabriquées en matériaux composites<br />

par adjonction de nanotubes de carbone,<br />

de doter ces structures de larges<br />

dimensions de solutions robustes et<br />

fiables de monitoring en temps réel<br />

intégrant des capteurs (en fibres optiques,<br />

ultrasoniques ou encore à base<br />

de nano-composites) insérés à cœur<br />

et/ou collés, en vue d’une maintenance<br />

prédictive optimisée et enfin de contribuer<br />

à la fertilisation technologique<br />

croisée inter-filières par le développement<br />

de technologies SHM transposables<br />

à d’autres filières industrielles.<br />

Monssef Drissi-Habti,<br />

PRES LUNAM, IFSTTAR, CS4 Route de<br />

Bouaye, 443444 Bouguenais<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 58


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Technologies<br />

R&D d’ALSTOM dans le domaine<br />

des composites pour les EMR<br />

Le groupe Alstom est un des leaders mondiaux de la production d’énergie, très impliqué dans les<br />

énergies renouvelables. Les différentes énergies dans lesquelles Alstom est actif en sont toutes à des<br />

stades de maturité technologique et industrielle différents. Trois technologies clefs sont à prendre en<br />

considération : l’hydroélectrique, l’éolien offshore, ainsi que l’hydrolien.<br />

La filière industrielle française de l’éolien<br />

offshore s’est engagée dans une<br />

voie positive, puisque grâce à l’appel<br />

d’offres qui avait été lancé par le gouvernement<br />

précédent, Alstom participe<br />

avec le consortium EDF-EN à l’élaboration<br />

de 3 parcs éoliens en mer, pour<br />

un total de 240 éoliennes avec de la<br />

création d’emplois à la clef. Alstom<br />

érigera quatre usines sur le territoire<br />

français, deux à Saint-Nazaire pour<br />

construire la nacelle et l’alternateur<br />

(cœur névralgique de la turbine), deux<br />

à Cherbourg pour construire les pales<br />

et les mâts. Une vraie dynamique s’est<br />

installée avec les filières industrielles<br />

existantes en Pays de Loire (Figure 1).<br />

D’autres filières d’énergies marines,<br />

renouvelables notamment l’éolien flottant<br />

et l’hydrolien sont également en<br />

développement avancé.<br />

Il s’agit de produire de l’énergie dans<br />

un environnement marin intrinsèquement<br />

hostile. Les technologies dont<br />

il est question relèvent de grands enjeux<br />

industriels. La robustesse des<br />

sous-systèmes (pâles) et la rationalisation<br />

des activités d’opérations et<br />

maintenance (très coûteux en milieu<br />

marin) sont très importants.<br />

Dans ce contexte, le développement<br />

de matériaux composites intelligents<br />

et capteurs innovants à meilleure intégrité.<br />

Ce sont des étapes inhérentes<br />

et inéluctables à la rationalisation et la<br />

stabilisation des activités d’opérations<br />

et maintenance.<br />

Par ailleurs, le groupe Alstom s’appuie<br />

sur un développement récent en Pays<br />

De Loire d’un démonstrateur échelle<br />

1 d’Haliade 150 (Figure 2), éolienne<br />

de 6 MW de puissance et de 150m de<br />

diamètre installé en mars 2012. Ce démonstrateur<br />

a été la première pierre de<br />

développement technologique et une<br />

première étape de validation technique<br />

des défis technologiques de l’éolien<br />

offshore, avec la concomitance de ressources<br />

tests et validation autant sur la<br />

partie fonctionnelle du traitement du signal,<br />

que les matériaux intelligents. Un<br />

2ème prototype a été installé en mer<br />

fin 2013.<br />

Un centre d’ingénierie en Pays de<br />

Loire (+170 ingénieurs à horizon 2017<br />

Projet Le Carnet<br />

– dont un département opérations et<br />

maintenance) regrouperont toutes les<br />

compétences techniques, industrielles,<br />

et exécution projets offshore. Un plan<br />

industriel d’envergure a été lancé en<br />

France avec 2 usines à Montoir De<br />

Bretagne (nacelles et générateurs),<br />

près de Nantes et 2 usines à Cherbourg<br />

(pâles et mâts).<br />

Le développement par ALSTOM WIND<br />

d’une turbine innovante dédiée à l’éolien<br />

en mer repose sur ses 30 années<br />

d’expérience dans l’éolien, ses liens<br />

avec ALSTOM GRID (postes électriques<br />

dans l’éolien en mer) et ses divers<br />

partenariats avec les entreprises<br />

et instituts de recherches (Garrad Hassan,<br />

DNV, MIT, ECN le centre de re-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 59


Dossier<br />

<strong>Essais</strong> composites<br />

Photographie d’Haliade 150<br />

cherche des Pays-Bas).<br />

Les principes clés de ce développement<br />

sont les suivants:<br />

• Réduire le coût de l'énergie pour le<br />

parc éolien, prenant en compte l’investissement,<br />

les performances et les<br />

coûts d’exploitation<br />

• Assurer une meilleure disponibilité<br />

des composants,<br />

• Utiliser la technologie éprouvée ALS-<br />

TOM PURE TORQUE qui permet<br />

une séparation complète entre le rotor<br />

et la génératrice améliorant ainsi la fiabilité<br />

de la turbine.<br />

• Proposer un couplage direct entre<br />

l’arbre et la génératrice sans boîte de<br />

vitesses, réduisant ainsi les risques de<br />

panne.<br />

• Améliorer la modularité de la<br />

construction de l’éolienne.<br />

Alstom Wind participe activement aux<br />

projets de recherche et développement<br />

en Pays De Loire, notamment au<br />

sein de l’IRT Jules Verne qui a été retenu<br />

dans le cadre du Programme des<br />

Investissements d'Avenir en mai 2011.<br />

Son activité a commencé au début de<br />

l'année 2012.<br />

L’Institut de Recherche Technologique<br />

Jules Verne se focalise sur les<br />

technologies avancées de production<br />

composites, métalliques et structures<br />

hybrides. L’objectif est à horizon T+10<br />

ans de devenir dans les dix ans un<br />

campus d’innovation technologique<br />

de dimension mondiale. Il rassemblera,<br />

sur un même site près de Nantes,<br />

des industriels, des établissements<br />

de formation, des laboratoires de recherche<br />

appliquée publics et privés,<br />

des moyens de validation et démonstration<br />

industrielle. L’idée centrale est<br />

une ambition partagée : intensifier la<br />

dynamique «Industrie-Recherche-Formation»<br />

pour accélérer la rupture technologique,<br />

vecteur de compétitivité et<br />

stabilité dans le temps pour les entreprises<br />

et l’industrie française.<br />

L’IRT Jules Verne est présent dans 4<br />

secteurs d’industrie : les transports,<br />

l’automobile, l’aéronautique, et naval/<br />

énergie. Pour ce dernier, il couvre<br />

sept programmes de recherche sur<br />

des technologies "énergies renouvelables<br />

de la mer" dont Alstom participe<br />

à 4 d’entre elles. Sur les 25 projets<br />

en cours, sept concernent des programmes<br />

de recherche naval-énergie.<br />

Les axes de recherche comprendront<br />

l’analyse du vieillissement des matériaux<br />

composites en milieu marin, la<br />

simulation des phénomènes d’érosion,<br />

endommagements, les technologies<br />

de capteurs de santé structurale pour<br />

optimiser l’opération et maintenance.<br />

Des analyses sont en cours pour améliorer<br />

la productivité de fabrication de<br />

matériaux composites, ainsi que la<br />

fonctionnalisation.<br />

Ronan Guiziou, Alstom Wind France SAS<br />

Ile de Nantes - Immeuble Insula<br />

11, rue Arthur III - 4e étage<br />

44200 Nantes<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 60


Vie de l’ASTE<br />

> Conseil d’administration de l’ASTE<br />

Le 13 décembre 2013 dernier s’est tenu à la Sopemea à<br />

Vélizy-Villacoublay le conseil d’administration de l’ASTE. Le<br />

bureau a présenté des actions générales de l’association, le<br />

bilan des formations 2013 et la projection du budget 2013<br />

et 2014.<br />

> Matinée de présentation de l’outil GAM PME<br />

L'ASTE a reçu l'appui du Ministère de l'Industrie/DGCIS pour<br />

la réalisation d'un outil d'aide à la décision en matière de<br />

câblage des appareils de mesure en environnement industriel.<br />

Cet outil, sous forme d'un guide interactif sera mis gratuitement<br />

à la disposition des PME pour les aider à faire des<br />

mesures de qualité sans investissement complémentaire en<br />

matériel.<br />

Le petit-déjeuner gratuit de présentation de l’outil GAM PME<br />

aura lieu le vendredi 14 mars 2014 à 8h45 à Sopemea à Vélizy<br />

–Villacoublay et sera suivi d’une visite des laboratoires<br />

de Sopemea.<br />

Programme de la matinée :<br />

8h45 : Accueil des participants autour d'un buffet - petit-déjeuner<br />

9h15 : Présentation de l'ASTE par le président Joseph Merlet<br />

09h30 : Présentation du projet GAM-PME par Jean-Paul<br />

Prulhière (Metexo)<br />

10h00 : Présentation du Guide de bonnes pratiques<br />

pour une bonne CEM des systèmes de mesure par Bruno<br />

Martin (Emitech) ou Jean-Paul Prulhière (Metexo)<br />

10h30 : Présentation du logiciel GAM-PME par Jean-Paul<br />

Prulhière (Metexo)<br />

11h00 : Questions - réponses<br />

11h30 : Visite des laboratoires de Sopemea<br />

Pour vous inscrire ou obtenir des informations supplémentaires,<br />

contactez Patrycja Perrin au 01 61 38 96 32 ou info@<br />

aste.asso.fr<br />

ERRATUM<br />

Dans un article paru dans<br />

le numéro 115 de la revue<br />

<strong>Essais</strong> et Simulation, une erreur<br />

s’est glissée, indiquant<br />

une mauvaise équation, altérant<br />

la compréhension de l’article intitulé Uncertainty<br />

of a RCS flow measurement: joint use of experiments<br />

and CFD. Voici ci-dessus l'équation (3), qui<br />

aurait dû paraître dans l’article. La rédaction tenait à<br />

rectifier ce point.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 61


Vie de l’ASTE<br />

ASTE<br />

Journée technique ASTE au LAAS-CNRS<br />

le 26 mars 2014 à Toulouse<br />

« Capteurs innovants pour les essais d’environnement »<br />

Dans les laboratoires d’essais d’environnement,<br />

la qualité de la mesure est<br />

essentielle puisque ceux-ci vendent en<br />

fait des mesures sur les matériels qui<br />

leur sont confiés. Lors de la caractérisation<br />

des environnements auxquels<br />

sont soumis ces matériels la qualité<br />

des mesures est encore fondamentale,<br />

d’autant que c’est à partir de ces mesures<br />

que sont établies les spécifications<br />

d’essais de validation du design.<br />

A la source de ces mesures, on trouve<br />

les capteurs (transducteurs) qui<br />

peuvent être thermiques mécaniques<br />

ou acoustiques. En fait, les capteurs<br />

thermiques sont ceux qui sont le plus<br />

souvent utilisés par ces laboratoires.<br />

Aussi l’association ASTE, le LAAS-<br />

CNRS et le Club des Affiliés se sont<br />

coordonnés pour organiser une journée<br />

permettant de découvrir certaines<br />

innovations dans le domaine des capteurs,<br />

innovations importantes pour les<br />

laboratoires d’essais d’environnement.<br />

On ne sera pas étonné de voir que ces<br />

innovations portent de façon majoritaire<br />

sur les capteurs thermiques.<br />

Cette journée a reçu le parrainage du<br />

pôle Aerospace Valley, celui aussi de la<br />

plateforme FAHRENHEIT, ainsi que le<br />

soutien du programme CAP’TRONIC.<br />

Programme de la journée :<br />

Accueil des participants 8h30 ....................................................9 h<br />

• 9h - 9h15 : Accueil et présentation du laboratoire du LAAS<br />

• 9h15 - 9h30 : Présentation de l’ASTE par Joseph Merlet, Président<br />

de l’ASTE<br />

sans contact » David GARNIER - société TEXYS<br />

• 11h50 - 12h20 : « Capteurs passifs sans fils à transduction<br />

électromagnétique » Patrick Pons - Hervé Aubert – Daniela Dragomirescu<br />

LAAS-CNRS<br />

CONFERENCES .........................................................9h30 - 12h20<br />

(20 min avec 10 min de questions/réponses)<br />

• 9h30 - 10h : « Capteur de température miniature sans fil autonome<br />

»<br />

Xavier LAFONTAN - Société INTESENS<br />

• 10h - 10h30 : « Nouvel outil pour la mesure rapide de température<br />

avec un thermocouple » Anis ZIADI - Société DSi<br />

PAUSE ......................................................................10h30 - 10h50<br />

• 10h50 - 11h20 : « Application des nanotechnologies pour le développement<br />

de capteurs de température et de jauges de déformation<br />

» Laurence RESSIER - INSA Toulouse, Jean-Jacques BOIS -<br />

Société NANOLIKE<br />

• 11h20 - 11h50 : « Nouveau capteur de mesure de température<br />

BUFFET DEJEUNER .....................................................12h20 - 14h<br />

APRES-MIDI :<br />

• 14h - 14h20 : « Conception et réalisation de fluxmètre thermique<br />

» par Elian COMENT de Néotim<br />

VISITES .........................................................................14h20 - 16h<br />

• Visite de la plateforme de micro et nanotechnologies du LAAS-<br />

CNRS, membre du réseau national Renatech<br />

• Visite de la plateforme ADREAM<br />

TABLE RONDE ............................................................16h - 16H30<br />

FIN DE LA JOURNEE ............................................................16h30<br />

Pour vous inscrire ou obtenir des informations supplémentaires, contactez Patrycja Perrin au 01 61 38 96 32 ou info@aste.asso.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 62


Formations<br />

ASTE<br />

Programme des formations 2014<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 63


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

Dossier<br />

Focus sur la place primordiale des essais<br />

dans la Défense à l’occasion du salon Eurosatory<br />

Mesures et méthodes de mesure<br />

Systèmes d'acquisition de données et<br />

de mesures dans les laboratoires d'essais<br />

Les techniques de mesures en production<br />

(capteurs, palpeurs, mesures sans contact)<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Simulation :<br />

Les calculs de haute performance. Techniques et enjeux.<br />

Simulation numérique :<br />

Etat de l’art du marché : quelles évolutions technologiques ?<br />

Simulation en production :<br />

Fabrication additive et impression 3D<br />

Sans oublier<br />

Des avis d'experts ainsi que toutes les informations concernant la vie de<br />

l'ASTE et du Gamac, les événements, les formations et les actualités du marché<br />

de la mesure, des essais, de la modélisation et de la simulation.<br />

Répertoire des annonceurs<br />

ANALYSE INDUSTRIELLE ..21<br />

ASTE ...................................61<br />

AXTRID TECHNOLOGIES ..17<br />

COMSOL ................2e de couv.<br />

CORRODYS ........................19<br />

DB VIB ..................................2<br />

EDE LABS .............................5<br />

ESI GROUP ..........4e de couv.<br />

GL EVENTS ........................41<br />

JEC GROUP ........................11<br />

M+P INTERNATIONAL ........15<br />

MESURES & TESTS . .3e de couv.<br />

Microwave & RF ..................25<br />

MSC SOFTWARE ..............33<br />

TERATEC ............................9<br />

TMI-ORION ............................7<br />

VIB&TEC .............................37<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ<br />

54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Fax. : 01 34 29 61 02<br />

www.mrj-presse.fr<br />

(la rédaction n’est pas responssable des documents qui lui sont<br />

adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

Comité de rédaction :<br />

Anne Marie Ajour (ASTE), Raymond Buisson, Adbérafi Charki (Istia),<br />

Bernard Colomiès (Sopemea - ASTE), François Derkx (IFSTTAR), Jean-<br />

Claude Frölich (ASTE); Olivier Guillon (MRJ), Henri Grzeskowiak (HG<br />

Consultant), Michel Roger Moreau (Gamac - ASTE), Lambert Pierrat<br />

(LJ Consulting), Jean Paul Prulhière (Metexo), Jean-François Romain<br />

(MRJ), Philippe Sissoko (LCIE), Pierre Touboul (Onera)<br />

On participé à ce numéro :<br />

S. Bellaj (SNCF), F. Cocheteux (SNCF), O. Chiello (Université de<br />

Lyon), M. Drissi-Habti, (IFSTTAR), P. Dupuy (Renault), J-F. Feller<br />

(LIMATB), Yves Grohens (LIMATB), Ronan Guiziou (Alstom Wind<br />

France), X. Lorang (SNCF), A. Loyer (SNCF, IFSTTAR), G. Mogenier<br />

(École Centrale Lyon), J-J. Sinou (École Centrale Lyon), P.<br />

Sissoko (LCIE – Bureau Veritas)<br />

ÉDITION<br />

Maquette et couverture :<br />

RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />

Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Camille Laurès (abonnement@essais-siimulations.com)<br />

www.essais-simulations.com<br />

Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />

Prix au numéro : 20 €<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de<br />

MRJ<br />

(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />

Photo de couverture : Avec l'aimable autorisation<br />

d'Instron<br />

Cette revue contient un encart jeté BIRP-<br />

Groupe Solutions<br />

Trimestriel - N° 116<br />

Mars 2014<br />

Editeur : MRJ<br />

SARL au capital de 50 000 euros<br />

54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />

RCS Paris B 491 495 743<br />

TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />

N° ISSN : 2103-8260<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Imprimeur : Imprimerie de Champagne<br />

Z.I. Les Franchises - 52200 Langres<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise à<br />

l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 64


<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • MARS 2014 • PAGE 65


Ingénierie Virtuelle<br />

pour accélérer l’innovation industrielle<br />

Courtesy of Volkswagen<br />

Build it Right<br />

Simulation des procédés de fabrication :<br />

des matériaux composites à la fonderie,<br />

l’emboutissage et le soudage<br />

Test it Right<br />

Simulation des performances<br />

produit : de la sécurité aux chocs,<br />

crash et confort des passagers<br />

Decide & Deliver it Right<br />

Systèmes d’aide à la décision pour<br />

gérer efficacement les données de<br />

simulation et les équipes d’ingénierie<br />

Copyright © ESI Group 2013 G/RO/13.49<br />

Solutions & Services pour les Industries Manufacturières<br />

ESI est un éditeur français de logiciels et de services d’ingénierie à forte valeur ajoutée proposant des solutions de prototypage<br />

virtuel avec prise en compte de la physique des matériaux.<br />

ESI a développé une suite d’outils métiers permettant de simuler le comportement du produit et des procédés de fabrication<br />

durant ses phases de conception, et ce jusqu’à la phase de validation. Ces outils ont vocation à accélérer le développement<br />

produit et à minimiser de manière significative les coûts d’ingénierie par la réduction, voire la suppression, des prototypes réels.<br />

Notre groupe, de plus de 1000 collaborateurs, est présent en France et dans une quarantaine de pays. Nous accompagnons des<br />

grandes sociétés et des PME industrielles variés telles que EDF, AREVA, EADS, THALES, DCNS, ASTRIUM, RENAULT, PSA, FAURECIA<br />

et bien d’autres....<br />

ESI France| Parc d’Affaires Silic | 99, rue des solets | 94513 RUNGIS | Tel: 33 (0) 4 78 14 12 10<br />

<strong>Essais</strong> www.esi-group.com & <strong>Simulations</strong> • MARS | info@esi-group.com<br />

2014 • PAGE 66

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