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Essais & Simulations n°121

Sopemea dévoile ses activités d’essais

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www.mesures-et-tests.com<br />

Sopemea dévoile<br />

ses activités d’essais<br />

Page 46<br />

MESURES ET MÉTHODES DE MESURES<br />

Combattre les incertitudes<br />

de mesure<br />

Page 14<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

L’aéronautique et la simulation :<br />

une longue histoire<br />

Page 32<br />

SPÉCIAL<br />

BOURGET<br />

2015<br />

N° 121 • JUIN 2015 • TRIMESTRIEL • 20 €


DU MODÈLE<br />

À L’APPLICATION<br />

Comment créer le meilleur design et<br />

partager votre expertise en simulation ?<br />

grâce à de puissants outils de calculs.<br />

avec des applications facilement partageables.<br />

comsol.fr/5.1<br />

PRODUCT SUITE<br />

› COMSOL Multiphysics®<br />

› COMSOL Server<br />

ELECTRICAL<br />

› AC/DC Module<br />

› RF Module<br />

› Wave Optics Module<br />

› Ray Optics Module<br />

› MEMS Module<br />

› Plasma Module<br />

› Semiconductor Module<br />

MECHANICAL<br />

› Heat Transfer Module<br />

› Structural Mechanics<br />

Module<br />

› Nonlinear Structural<br />

Materials Module<br />

› Geomechanics Module<br />

› Fatigue Module<br />

› Multibody Dynamics<br />

Module<br />

› Acoustics Module<br />

FLUID<br />

› CFD Module<br />

› Mixer Module<br />

› Microfluidics Module<br />

› Subsurface Flow Module<br />

› Pipe Flow Module<br />

› Molecular Flow Module<br />

CHEMICAL<br />

› Chemical Reaction<br />

Engineering Module<br />

› Batteries & Fuel Cells<br />

Module<br />

› Electrodeposition Module<br />

› Corrosion Module<br />

› Electrochemistry Module<br />

MULTIPURPOSE<br />

› Optimization Module<br />

› Material Library<br />

› Particle Tracing Module<br />

INTERFACING<br />

› LiveLink for MATLAB ®<br />

› LiveLink for Excel ®<br />

› CAD Import Module<br />

› Design Module<br />

› ECAD Import Module<br />

› LiveLink for SOLIDWORKS ®<br />

› LiveLink for Inventor ®<br />

› LiveLink for AutoCAD ®<br />

› LiveLink for Revit ®<br />

› LiveLink for PTC ® Creo ® Parametric<br />

› LiveLink for PTC ® Pro/ENGINEER ®<br />

› LiveLink for Solid Edge ®<br />

› File Import for CATIA ® V5<br />

© Copyright 2015 COMSOL. COMSOL, COMSOL Multiphysics, Capture the Concept, COMSOL Desktop, COMSOL Server , and LiveLink are either registered<br />

trademarks or trademarks of COMSOL AB. All other trademarks are the property of their respective owners, and COMSOL AB and its subsidiaries and products are<br />

not affiliated with, endorsed by, sponsored by, or supported by those trademark owners. For a list of such trademark owners, see www.comsol.com/trademarks.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE II


Edito<br />

Prendre les phases d’essais le plus<br />

en amont possible<br />

L’émergence du secteur aéronautique ces vingt dernières années a bouleversé les processus<br />

d’essais. Qu’il s’agisse de l’aviation civile ou militaire, les demandes de plus en<br />

plus fortes de la part de grands donneurs d’ordre ont vu les phases d’essais et de simulations<br />

progressivement migrer vers les sous-traitants. Aujourd’hui, tout va plus vite et plus fort.<br />

Les fortes cadences de l’A350 ou les déboires de l’A400M et de nouvelles phases d’essais font<br />

appel à une myriade d’entreprises aux savoir-faire techniques élevés et aux technologies de<br />

pointe ; d’autant que celles-ci intègrent de plus en plus de moyens d’essais et de contrôle afin<br />

de livrer la pièce idéale, dépourvue de tout défaut.<br />

Les moyens de contrôle en production ont poussé au pied des machines et les ateliers ont<br />

commencé à se doter de salles de métrologie qui n’ont pas à rougir des machines de mesures<br />

tridimensionnelles qu’elles abritent désormais. Il en est de même du côté des essais ; des bancs<br />

de vibration et d’excitation aux cages de Faradet (voire la présence chez certains de souffleries<br />

pour des tests grandeur nature), les sous-traitants n’hésitent plus à s’équiper. Concernant la<br />

simulation, les technologies numériques jouent également un rôle prépondérant et sont de plus<br />

en plus présentes dans la mesure où elles permettent d’accélérer considérablement les temps<br />

d’essais, de les rendre beaucoup plus fiables et de relever des défis nouveaux liés à l’utilisation<br />

de matériaux composites, la réduction du poids et de la consommation.<br />

Enfin, la forte croissance de l’aéronautique donne la part belle à de grands – et historiques –<br />

laboratoires d’essais. Véritable savoir-faire français, les essais dans l’aéronautique et dans le<br />

spatial sont tout naturellement à l’honneur dans ce nouveau numéro d’<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>.<br />

Qu’il s’agisse de la simulation numérique et de son rôle croissant dans les essais, ou du rôle<br />

des grands laboratoires d’essais et de CND (à commencer par Sopemea – groupe Apave – qui<br />

nous a exceptionnellement ouvert les portes), le message est clair : pour faire face aux exigences<br />

du secteur de l’aéronautique, il faut prendre les essais et le contrôle le plus en amont<br />

possible, dès la conception et le design de l’appareil.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 1


PuBli-coMMuniQué<br />

THIOT INGENIERIE<br />

reproduit et simule<br />

des impacts et des chocs<br />

Les ingénieurs de THIOT INGENIERIE reproduisent dans leur<br />

laboratoire des impacts de grêlons sur des avions ou de météorites<br />

sur satellite pour améliorer la sécurité des passagers du transport<br />

aérien et la fiabilité des codes de calcul en dynamique rapide.<br />

Chaque seconde, un avion décolle dans<br />

le monde. Avec plus de 3 milliards de<br />

passagers en 2014, la sûreté aérienne<br />

est plus qu’un enjeu. Malgré les progrès<br />

des radars et les efforts des pilotes pour<br />

éviter les « coups de grain », il arrive<br />

toujours que quelques aéronefs passent<br />

à travers un orage de grêle. Aussi, les<br />

constructeurs aéronautiques se doivent<br />

de tester différentes parties de leurs appareils<br />

aux impacts à l’aide de canons à<br />

gaz comme ceux que l’on peut trouver<br />

dans le laboratoire d’essais de THIOT<br />

INGENIERIE. « Nous prônons une approche<br />

duale, reposant à la fois sur les<br />

essais et les calculs », nous explique<br />

Patrick THIOT, directeur général et fondateur<br />

de l’entreprise spécialisée dans<br />

la physique des chocs. Les essais fortement<br />

instrumentés servent à mesurer le<br />

comportement des matériaux sous choc<br />

et déterminer les propriétés mécaniques<br />

des matériaux utilisés à haute vitesse<br />

de déformation. Ces données peuvent<br />

ensuite être saisies dans les logiciels de<br />

simulation numérique en dynamique rapide<br />

afin d’affiner et fiabiliser les résultats.<br />

Avec la réduction des temps de développement<br />

des nouveaux avions, la<br />

simulation fait maintenant partie intégrante<br />

des programmes d’essais. Si<br />

les progrès réalisés en essais statiques<br />

ces dernières années permettent de<br />

valider certains designs par la simulation,<br />

les codes de calculs en dynamique<br />

rapide ne possèdent pas encore de bibliothèques<br />

matériaux assez complètes<br />

pour s’affranchir d’essais de validation.<br />

« Nous nourrissons les codes de<br />

calculs », raconte Fabien PLASSARD,<br />

ingénieur R&D, spécialiste en simulation<br />

numérique. « La simulation nous<br />

aide aussi à dimensionner les campagnes<br />

d’essais afin d’arriver plus vite<br />

au résultat et de réduire les coûts »,<br />

renchérit-il. Les campagnes d’essais<br />

sont ainsi spécialement dimensionnées<br />

pour enrichir la connaissance des matériaux.<br />

Et avec la montée en puissance<br />

des matériaux composite, le travail n’est<br />

pas près de s’arrêter. Ces matériaux en<br />

constante évolution et aux propriétés<br />

fortement anisotropes nécessitent un<br />

savoir-faire tout particulier qu’a su développer<br />

la PME lotoise au fil des ans.<br />

Et ça marche aussi dans le spatial.<br />

Doté de canons à gaz double étage,<br />

les équipes d’essais de THIOT INGE-<br />

NIERIE sont capables d’accélérer des<br />

projectiles jusqu’à 8 km/s (soit près de<br />

30 000 km/h !!!). Un premier contrat de<br />

recherche financé par le CNES a ainsi<br />

été décroché en 2013 et deux autres en<br />

2014. « L’augmentation du nombres de<br />

débris spatiaux fait peser une menace sur<br />

nos satellites et programmes spatiaux habités<br />

», nous explique Cédric GIROMINI,<br />

Business Development Manager. Pour<br />

ceux qui ont vu le film Gravity, la menace<br />

est réelle ». La campagne d’essais a permis<br />

d’affiner les stratégies de fin de vie<br />

des satellites afin d’éviter la génération de<br />

débris secondaires.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 2


Sommaire<br />

Actualités<br />

MG-Tech montre virtuellement sa machine<br />

de conditionnement volumineuse sur le CFIA .......4<br />

Optis met la main sur Newscape Technology ........4<br />

Une nouvelle référence pour l’analyse vibratoire<br />

des machines tournantes ......................................6<br />

Publi-communiqué : De nouveaux domaines<br />

d’application pour CADfix 10 .................................6<br />

Publi-communiqué : La solution hexapode :<br />

un simulateur de mouvements à forte dynamique<br />

à six degrés de liberté ...........................................8<br />

Séminaire Nafems sur la simulation<br />

des systèmes.........................................................9<br />

Une continuité assurée<br />

au sein de Nafems France ..................................10<br />

Publi-communiqué : Simutec : de nombreuses<br />

solutions logicielles pour la simulation,<br />

l’optimisation et la prévention des risques ...........12<br />

Publi-communiqué : Be-scan ............................13<br />

Mesures et Méthodes de mesure<br />

Une technologie de rupture pour le dégivrage<br />

d’entrée d’air d’un turbo-moteur ..........................14<br />

Publi-communiqué : AutoclaveMaxitech,<br />

l’ingénierie de la haute pression ..........................20<br />

Publi-communiqué : Le Centre d’<strong>Essais</strong><br />

Dynamiques (CED)..............................................21<br />

Dossier<br />

Sopemea, une longue tradition<br />

dans les essais aéronautiques ............................. 46<br />

<strong>Essais</strong> de vibrations au sol<br />

des Falcon 8X et 5X ............................................. 47<br />

Les essais aéronautiques chez Sopemea<br />

et leurs moyens d’essais associés ....................... 52<br />

Accompagnement à la certification<br />

de produits aéronautiques .................................... 55<br />

Le CND, partie intégrante des essais<br />

dans l’aéronautique .............................................. 57<br />

La maintenance programmée :<br />

composante essentielle de la sécurité .................. 58<br />

Intespace lance sa nouvelle version<br />

de DynaWorks .....................................................40<br />

Simulation de la température au sommet<br />

d’un réservoir de satellite au cours<br />

de sa pressurisation sur le pas de tir ...................41<br />

Faire face aux nouveaux enjeux<br />

de l’aéronautique par la simulation ......................44<br />

Vie de l’ASTE<br />

Conseil d’administration ......................................61<br />

GAM-PME ...........................................................61<br />

<strong>Essais</strong> et Modélisations<br />

Dossier Forum Teratec<br />

Le Forum Teratec fête ses 10 ans !.....................22<br />

ESI soutient Teratec depuis dix ans ....................24<br />

La CFD s’invite aux 24 heures du Mans..............26<br />

Outils<br />

Programme des formations .................................62<br />

Répertoires des annonceurs ...............................64<br />

Spécial Bourget 2015<br />

Boeing améliore la protection contre la foudre<br />

grâce à la simulation............................................32<br />

La simulation, un accélérateur d’essais...............36<br />

Entretien avec Olivier Tabaste,<br />

de MSC Software ................................................39<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> est la revue partenaire exclusive<br />

de l’ASTE (Association pour le développement<br />

des sciences et techniques de l’environnement).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 3


ActuAlités<br />

EntrEprisE Et Marché<br />

Big Data : premier bilan<br />

pour le MOOC « Les talents<br />

de la programmation »<br />

Le groupe Avisia, en collaboration<br />

avec SAS Academic et l’équipe pédagogique<br />

de l’École internationale des<br />

sciences du traitement de l’information<br />

(l’EISTI) ont donné naissance en décembre<br />

dernier à la première communauté<br />

d’utilisateurs de SAS In-Memory<br />

Statistics via un programme communautaire<br />

d’auto-formation unique intitulé<br />

les talents de la programmation.<br />

Cette première saison du programme<br />

s’est achevée fi n février sur un bilan<br />

positif et l’objectif de réduire le décalage<br />

entre la vision du Big Data par<br />

les analystes/programmeurs et leur<br />

quotidien. C’est dans cette optique<br />

que le département académique de<br />

SAS France, Avisia et l’EISTI ont voulu<br />

créer les conditions d’une première appropriation<br />

des Big Data, pour que ce<br />

sujet devienne une réalité accessible<br />

au plus grand nombre. Le programme<br />

« Les Talents de la programmation »<br />

repose sur trois axes : l’auto-apprentissage,<br />

la pratique et la gratuité.<br />

Des journées techniques sur<br />

le CND organisées par le Cetim<br />

Le Cetim organise une série de journées<br />

techniques dédiées aux contrôles<br />

non destructifs dans le cadre du programme<br />

Capme’UP. Celles-ci auront<br />

lieu les 20 mai, 24 juin et 22 juillet au<br />

Cetim à Senlis, et les 7 mai, 2 juin et<br />

2 juillet au Cetim à Nantes. Objectif :<br />

faire découvrir de nouvelles techniques<br />

qui ont fait leurs preuves et se révèlent<br />

très compétitives pour l’entreprise.<br />

Porté par les instituts Carnot Cetim,<br />

CEA List et Ifpen Transport Énergie,<br />

le programme Capme’Up met, notamment,<br />

trois plateformes technologiques<br />

au service des entreprises : CND innovants,<br />

robotique interactive, intégration<br />

système (www.capmeup.fr).<br />

Digimat VA sacrée « Innovation<br />

de l’année »<br />

La plateforme Digimat-VA (« Virtual Allowables<br />

») d’e-Xstream engineering<br />

(MSC Software) a été consacrée « innovation<br />

majeure dans le domaine de<br />

la fabrication à base de matériaux composites<br />

» par le principal groupe industriel<br />

mondial de matériaux composites.<br />

Réalité virtuelle<br />

MG-Tech montre<br />

virtuellement sa machine<br />

de conditionnement<br />

volumineuse sur le CFIA<br />

À l’occasion du dernier salon CFIA (spécialisé dans l’agroalimentaire),<br />

MG-Tech, concepteur et fabricant français de lignes<br />

complètes de conditionnement, a présenté (sous les conseils de<br />

l’agence Myoken) une machine trop volumineuse (12 m x 5) grâce<br />

à la réalité virtuelle.<br />

Plongés au cœur d’un bâtiment industriel<br />

aux allures bien réelles, les<br />

visiteurs du salon se sont retrouvés<br />

devant la machine grandeur nature.<br />

L’apport de la réalité augmentée dans<br />

cet environnement virtuel permet de se<br />

déplacer, se baisser, visualiser l’équipement<br />

de l’intérieur, le faire fonctionner<br />

ou encore d’aller directement dans<br />

les parties qui intéressent le visiteur.<br />

Les deux casques avec lentilles oculaires,<br />

dans lesquels sont introduits les<br />

smartphones avec l’application, ont<br />

tourné sans arrêt. « Jusqu’à présent<br />

notre équipe de six commerciaux était<br />

contrainte pour montrer nos produits,<br />

explique Philippe Robart, directeur<br />

commercial du groupe MG-Tech. Elle<br />

disposait de vidéos, de plans 3D et,<br />

dans le meilleur des cas, elle réussissait<br />

à inviter nos clients quand une machine<br />

équivalente était déjà en production.<br />

En étant projeté dans la réalité, la<br />

relation avec le client change, il avance<br />

plus vite dans sa réfl exion. »<br />

Fort de cette première expérience,<br />

MG-Tech envisage déjà d’aller au bout<br />

de la démarche en virtualisant l’ensemble<br />

de son catalogue machines.<br />

L’industriel disposerait alors de son<br />

usine virtuelle dans laquelle le client<br />

pourrait se déplacer et choisir de regarder<br />

de plus près ce qui l’intéresse…<br />

Acquisition<br />

Optis met la main<br />

sur Newscape Technology<br />

Implantée à Lannion, Newscape est<br />

reconnue pour son logiciel YesCitiz, la<br />

première application mobile communautaire<br />

de plans de villes en 3D. Alors<br />

que ces applications 3D photo-texturées<br />

mobiles initiales étaient destinées<br />

au grand public, Newscape a ensuite<br />

développé des solutions B2B pour le<br />

marché de la CAO 3D mobile, dont<br />

NST3DCAD. Cette technologie permet<br />

l’optimisation du maillage pour manipuler<br />

des modèles lourds et complexes<br />

sur des mobiles ou tablettes.<br />

En permettant aux modèles 3D de<br />

quitter facilement le département d’ingénierie<br />

et d’être utilisés en Réalité<br />

Virtuelle, cette technologie ouvre de<br />

nouvelles perspectives : les modèles<br />

3D sortent du studio de design et sont<br />

utilisés comme de véritables outils de<br />

communication dans toute l’entreprise.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 4


Le plus vaste choix de solutions<br />

pour la mesure de température<br />

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Température<br />

Pression<br />

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Automatisation Débit Acquisition<br />

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© COPYRIGHT 2015 OMEGA ENGINEERING,LTD. ALL RIGHTS RESERVED


ActuAlités<br />

EntrEprisE Et Marché<br />

Nouveau capteur de pression<br />

différentielle liquide/liquide<br />

industriel Omega<br />

Omega a mis au point de nouveaux<br />

capteurs de pression différentielle industriels<br />

de série PX509HL. Résistants<br />

aux chocs et aux vibrations, ces capteurs<br />

sont conçus pour une longue<br />

durée de vie dans des zones industrielles<br />

exigeantes (leurs boîtiers robustes<br />

résistent à des pressions jusqu’à<br />

10 000 psi). La plage de surcharge compensée<br />

minimise les erreurs induites<br />

par des pressions de grandes lignes.<br />

Deux nouveaux scanners laser<br />

pour la mesure des fentes<br />

Micro-Epsilon a lancé deux nouveaux<br />

systèmes capteur – gapCONTROL<br />

2611 et 2911 – qui rendent la détection<br />

sans-contact des fentes plus simple et<br />

plus précise : la matrice à haut débit de<br />

la série gapCONTROL permet de mesurer<br />

des fentes encore plus petites.<br />

Détection<br />

Une nouvelle référence<br />

pour l’analyse vibratoire<br />

des machines tournantes<br />

OneProd a lancé ce printemps Falcon,<br />

un nouvel appareil portable destiné à<br />

la collecte et à l’analyse des signaux<br />

vibratoires des machines tournantes.<br />

Avec son nouveau module d’analyse<br />

de montée et descente en vitesse,<br />

Falcon offre la possibilité de mesurer<br />

simultanément deux paliers dans<br />

deux directions, en plus de la vitesse<br />

de rotation. Pour optimiser la productivité,<br />

le démarrage et l’arrêt de la mesure<br />

sont automatisés. Falcon rend<br />

également possible la mesure même<br />

si l’information de vitesse n’est pas<br />

disponible.<br />

Une évolution des vitesses critiques (ou<br />

résonnances) rencontrées par les machines<br />

lors des phases de démarrage<br />

et d’arrêt est un signe avant-coureur<br />

de pannes. Grâce à l’affi chage breveté<br />

OneProd Bode-Ellipse, celles-ci sont<br />

caractérisées simplement et sans aucune<br />

incertitude.<br />

Falcon est le premier analyseur portable<br />

avec appareil photo embarqué : les rapports<br />

sont illustrés facilement avec les<br />

photos prises durant les mesures.<br />

publi-communiqué<br />

De nouveaux domaines<br />

d’application pour CADfix 10<br />

ITI TranscenData annonce la sortie de CADfi x 10, la dernière version<br />

du logiciel de conversion, de réparation et de simplifi cation de modèle<br />

CAO. CADfi x traite les problèmes d’échange et de réutilisation de<br />

données en réparant et en adaptant les modèles CAO pour une réutilisation<br />

dans différentes applications d’ingénierie – automatisant effi -<br />

cacement le travail de préparation.<br />

En plus de renforcer sa gamme d’outils<br />

existants (nouvelles interfaces, outils<br />

de simplifi cation…), CADfi x étend son<br />

domaine d’application vers la fabrication<br />

additive (AM) et l’impression 3D<br />

grâce à de nouvelles fonctionnalités :<br />

organisation des pièces en fonction du<br />

type de machine d’impression 3D, tranchage<br />

(slicer) très précis des modèles<br />

CAO pour l’exportation, visualisation et<br />

analyse pour déterminer les problèmes<br />

de fabrication potentiels, comparaison<br />

entre un nuage de point issu d’un<br />

scanner 3D et le modèle CAO.<br />

« En travaillant étroitement avec nos<br />

clients, nous avons pu identifier clairement<br />

les domaines où notre technologie<br />

pouvait avoir un intérêt significatif<br />

dans le contexte de la fabrication additive<br />

et l’impression 3D. CADfix 10 est la<br />

première version incluant ces fonctionnalités<br />

et nous continuons à développer<br />

les prochaines innovations dans ce<br />

domaine », a déclaré Andy Chin, Responsable<br />

développement de CADfix.<br />

Un autre sujet brûlant est le rétro-ingénierie.<br />

De nouveaux outils permettent<br />

d’importer un modèle facetté tel que<br />

STL, de le diviser automatiquement<br />

en régions régulières pour la conversion<br />

en surface géométrique CAO, puis<br />

d’exporter la CAO à des fins de conception<br />

et d’analyse. Une autre fonctionnalité<br />

permet d’importer un maillage déformé,<br />

le faire correspondre à la géométrie<br />

Retro-ingénérie : Déformation d’un modèle<br />

CAO à partir d’un maillage<br />

CAO d’origine, puis transformer le modèle<br />

CAO pour épouser le maillage.<br />

« Nous sommes ravis de travailler en<br />

étroite collaboration avec nos clients,<br />

a ajouté Andy Chinn. Nous sommes<br />

à leur écoute pour discuter comment<br />

nous pouvons aider à résoudre leurs<br />

problèmes d’interopérabilité ».<br />

CAD Interop a acquis une expérience<br />

de plus de 20 ans dans<br />

les échanges de données CAO<br />

en participant à d’importants<br />

projets de clients européens<br />

confrontés à des problématiques<br />

d’interopérabilité CAO.<br />

CAD Interop est le distributeur<br />

d’ITI TranscenData.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 6


LES SOLUTIONS<br />

MSC SOFTWARE<br />

AU CŒUR DE VOTRE<br />

STRATEGIE<br />

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La Simulation Numérique Moteur<br />

du Développement Produit<br />

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Tél: 01 64 53 93 93<br />

Création : KelCom.fr<br />

www.mscsoftware.com/france<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 7


ActuAlités<br />

EntrEprisE Et Marché<br />

publi-communiqué<br />

La solution hexapode : un simulateur de<br />

mouvements à forte dynamique à six degrés de liberté<br />

Depuis près de 15 ans, SYMETRIE est<br />

une société innovante qui réalise des<br />

hexapodes de simulation de mouvement<br />

ou de positionnement de haute précision<br />

adaptés aux besoins spécifiques<br />

des industriels et des laboratoires de<br />

recherche dans des domaines comme<br />

le naval, l’optique, la défense, le spatial,<br />

l’automobile, l’énergie ou le médical.<br />

Un hexapode est un système mécanique<br />

constitué d’un plateau fixe et d’un plateau<br />

mobile reliés par 6 actionneurs électromécaniques<br />

identiques au moyen d’articulations<br />

de types rotule et cardan. Cet<br />

équipement permet de mettre en mouvement<br />

un objet dans l’espace suivant les<br />

six degrés de libertés (trois translations,<br />

trois rotations). La structure parallèle de<br />

l’hexapode a plusieurs atouts par rapport<br />

à une structure en série : faible masse,<br />

grande rigidité, capacité de charge importante,<br />

configuration du centre de rotation<br />

du mouvement par le logiciel.<br />

Les hexapodes dynamiques de SYME-<br />

TRIE sont capables de mettre en mouvement<br />

des charges allant de quelques kilogrammes<br />

à plus de 10 tonnes avec une<br />

vitesse de 1 m/s et une accélération de 1 g.<br />

Hexapode SYMETRIE utilisé<br />

par TOTAL à l’Université Heriot-Watt<br />

en Écosse pour simuler la houle<br />

et tester une colonne de distillation offshore<br />

Ces systèmes ont été conçus pour simuler<br />

en laboratoire les mouvements<br />

d’un bateau, d’un avion ou d’un véhicule<br />

terrestre afin de tester des équipements<br />

(gyroscopes, hélices de bateaux, antennes<br />

SATCOM, centrales inertielles…)<br />

qui devront ensuite fonctionner dans ces<br />

environnements. Ces simulateurs dynamiques<br />

sont utilisés lors des étapes<br />

fondamentales de mise au point et de<br />

qualification des produits.<br />

Le pilotage de l’hexapode s’effectue<br />

intuitivement grâce à une interface graphique<br />

ergonomique permettant un management<br />

optimum des essais, et ainsi<br />

permet à l’opérateur un gain de temps<br />

dans l’apprentissage et la mise en<br />

œuvre du système.<br />

Grâce au logiciel et au contrôleur haute<br />

performance développés par SYME-<br />

TRIE, l’hexapode reproduit fidèlement les<br />

mouvements issus de fichiers existants<br />

ou créés avec le module de génération<br />

de trajectoires. La configuration du centre<br />

de rotation des mouvements est l’une des<br />

flexibilités apportées par le logiciel.<br />

L’un des derniers développements du<br />

département R&D est une option temps<br />

réel offrant la possibilité de contrôler<br />

une trajectoire de façon externe afin de<br />

suivre les commandes données par un<br />

logiciel tiers ou par un capteur, tout en<br />

garantissant la sécurité de la machine et<br />

de son chargement.<br />

Parmi les différents avantages apportés,<br />

l’hexapode permet d’effectuer des<br />

Hexapode SYMETRIE à l’IFREMER pour tester des maquettes de bateaux<br />

tests fidèles et reproductibles ; l’utilisateur<br />

pouvant choisir dans le logiciel les<br />

fichiers correspondant par exemple à un<br />

état de mer. L’utilisation de l’hexapode<br />

évite aussi de consommer de coûteuses<br />

heures d’avion, de bateau ou de tout<br />

autre type de véhicule.<br />

L’expertise de SYMETRIE apporte un<br />

choix optimum entre performances mécaniques,<br />

encombrement et prix. De la<br />

conception mécanique, électronique<br />

et logicielle à l’installation et à la maintenance<br />

en passant par les différentes<br />

phases de contrôle qualité et recette,<br />

notre équipe est à l’écoute des attentes<br />

des clients pour la mise au point de systèmes<br />

conçus au plus proche de leurs<br />

besoins. Les hexapodes de SYMETRIE<br />

peuvent être adaptés à l’environnement<br />

du client : ils sont déclinables en versions<br />

intérieur, extérieur, atmosphère<br />

marine ou dépressurisée.<br />

Après avoir équipé une grande partie<br />

des bassins d’essais maritimes, de nombreux<br />

industriels dans les domaines optique<br />

et optronique ainsi que des universités<br />

en Europe, SYMETRIE installe des<br />

simulateurs en Australie, au Canada,<br />

aux États-Unis, à Singapour et bientôt<br />

dans d’autres pays grâce à l’établissement<br />

de nouveaux partenaires commerciaux<br />

à l’international.<br />

>> Contact :<br />

Anne Duget<br />

Tél. : +33 (0)4 66 28 87 20<br />

Email : anne.duget@symetrie.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 8


ActuAlités<br />

EntrEprisE Et Marché<br />

Événement<br />

Séminaire Nafems sur la simulation<br />

des systèmes<br />

Présidé par Éric Landel, expert Leader en modélisation et simulation numérique (groupe Renault), le prochain<br />

séminaire Nafems se déroulera au Novotel de Noisy-le-Grand (93) le 3 juin prochain. En voici le programme.<br />

Matinée<br />

La matinée sera consacrée à la vision<br />

des industriels des secteurs concernés.<br />

Éric Landel ouvrira le programme par une<br />

présentation illustrant comment la modélisation<br />

et la simulation des systèmes<br />

apportent des réponses aux challenges<br />

des industriels dans la problématique du<br />

développement des produits complexes.<br />

Christian Benac, expert leader dans le<br />

département « Modelization & Simulation<br />

for Aircraft Architecture & Integration<br />

d’Airbus Group Toulouse, présentera la<br />

stratégie de déploiement des technologies<br />

MBSE (Model-based System Engineering)<br />

dans le cadre du projet A350<br />

AWB, les résultats obtenus et les axes<br />

d’amélioration envisagés.<br />

Le Pr. Étienne BALMES des Arts & Métiers<br />

PARISTECH et dirigeant de SD<br />

Tools traiteront de la réduction des modèles<br />

dans les processus de conception<br />

avec des exemples de cas réels dans<br />

les secteurs de l’automobile, du ferroviaire<br />

et de l’aéronautique.<br />

Pascal Menegazzi, expert en simulation<br />

numérique chez Valeo, traitera de la simulation<br />

multi physique appliquée aux<br />

systèmes mécatroniques : utilisation<br />

de la simulation des systèmes dans le<br />

processus de développement d’un compresseur<br />

électrique de suralimentation<br />

Alain Roussel de C-S, représentant de<br />

l’Association française des ingénieurs<br />

systèmes (AFIS-INCOSE), présentera la<br />

nouvelle vision stratégique de l’AFIS pour<br />

l’ingénierie des systèmes complexes<br />

Enfin, Antoine Michon, expert en simulation<br />

numérique du Cetim, parlera de<br />

l’amélioration des performances énergétiques<br />

des produits par la conception<br />

orientée simulation.<br />

Après-midi<br />

Les présentations de l’après-midi seront<br />

plutôt consacrées à l’état de l’art technologique,<br />

aux projets de recherche avancée<br />

et aux méthodologies de mise en<br />

œuvre.<br />

Le Pr. Francisco Chinesta de l’École<br />

Centrale de Nantes, responsable de la<br />

chaire M&S du groupe ESI et membre du<br />

Comité de pilotage de Nafems France,<br />

présentera une communication sur le<br />

thème : « Abaques numériques pour la<br />

simulation temps réel de systèmes ».<br />

David Gagne, Business Development<br />

Director chez Siemens PLM STS (Simulation<br />

& test Solutions) évoquera les<br />

domaines d’applications et l’état de l’art<br />

technologique dont la connectivité entre<br />

éléments, les solveurs, approches causales<br />

et a-causales, la co-simulation, les<br />

langages, FMI, etc.<br />

Laurent Gasser, ingénieur de recherche<br />

senior à l’IRT SystemX, fera un exposé<br />

sur l’organisation des acteurs de la<br />

conception autour de modèles de simulation<br />

complexe 0D couplés à des<br />

modèles 2D dans un contexte pluridisciplinaire<br />

collaboratif avec étude de cas<br />

aérothermique.<br />

Jacques Duysens, System Business Development<br />

Director EMEA, fera le point<br />

technologique sur les plateformes de<br />

modélisation des systèmes et comment<br />

réduire les modèles détaillés issus de la<br />

simulation mécanique ou CFD 3D et les<br />

intégrer dans les modèles systèmes.<br />

Enfin, Pierre Delmas, président de<br />

4D-Virtualiz, spécialiste du prototypage<br />

et de la simulation d’applications innovantes<br />

dans le domaine de la robotique<br />

et des systèmes intelligents, parlera des<br />

problématiques de développement d’applications<br />

temps réels pour les équipements<br />

multi capteurs.<br />

<strong>Essais</strong> climatiques<br />

<strong>Essais</strong> mécaniques <strong>Essais</strong> électriques <strong>Essais</strong> environnementaux<br />

Etes-vous certain<br />

d’avoir bien validé<br />

vos produits ?<br />

Accréditation N°1-2044<br />

Portée disponible<br />

sur www.cofrac.fr<br />

PA de Plagué La Haie Robert 2 24 rue Pierre et Marie Curie 35506 VITRE Tél. 02 23 55 06 60 www.arenius.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 9


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

Entretien<br />

Une continuité assurée au sein de Nafems France<br />

Fin 2014, peu de temps avant son départ en retraite, François Costes a décidé de passer la main à Didier<br />

Large, co-fondateur de la société DFL Consulting, à la tête de Nafems France en tant que représentant<br />

exclusif des opérations de l’organisation. Au programme, pas de révolution ni de grand changement, comme<br />

Didier Large le rappelle. Le principal défi à court terme est surtout d’assurer la continuité des actions que<br />

Nafems mène dans l’intérêt des quelque cent-trente membres français depuis plusieurs années.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Quel est votre parcours ?<br />

Didier Large<br />

Après avoir longtemps travaillé dans<br />

l’informatique technique, en particulier<br />

chez HP à la direction marketing CFAO,<br />

CAE et PLM puis au niveau des relations<br />

avec les partenaires européens<br />

du secteur de la simulation numérique<br />

(MCAE), j’ai décidé de quitter le groupe<br />

en 2004 pour créer une entreprise<br />

– DFL Consulting – avec mon frère<br />

François. À travers cette société, nous<br />

réalisons des veilles technologiques,<br />

des études de marché dans les secteurs<br />

du PLM et de la simulation numérique<br />

ainsi que des événements et la<br />

recherche de projets. Nous participons<br />

également à des événements majeurs<br />

du PLM, menons des études marché<br />

(PCS avec le pôle System@tic) et faisons<br />

de l’assistance aux entreprises ou<br />

organismes souhaitant répondre à des<br />

appels à projets (TIC PME 2010). Enfin,<br />

nous faisons du management de projets<br />

: assistance à la mise en œuvre et<br />

déploiement des solutions Knowllence<br />

et TDC. Au sein de DFL Consulting, je<br />

continue de faire du marketing, du développement<br />

et l’événementiel dans le<br />

monde du calcul et du PLM. Ancien directeur<br />

commercial et marketing chez<br />

Fluent puis chez SRDC, mon frère est<br />

quant à lui expert TDC software dans<br />

le domaine de l’analyse fonctionnelle et<br />

l’analyse des risques.<br />

Sur quoi allez-vous travailler au sein<br />

de Nafems ?<br />

Quand François Costes m’a proposé<br />

de prendre le relais, il était évident<br />

pour moi que ma tâche serait de poursuivre<br />

l’excellent travail qu’il a réalisé<br />

depuis plusieurs années. En décembre<br />

dernier, nous avons réuni le comité de<br />

pilotage avec l’idée, dans un premier<br />

temps, de garder le même cadre de<br />

travail avec l’organisation des formations.<br />

Pas moins de six sessions<br />

assurées par des experts et des professeurs<br />

seront programmées chaque<br />

année et réparties en trois niveaux différents.<br />

De plus, une formation traitant<br />

de l’expérimentation et de la validation<br />

des données sera destinée aux chefs<br />

de projets et aux managers ; celle-ci<br />

durera deux jours et portera sur la gestion<br />

de la stratégie et la corrélation des<br />

essais sur le cycle de vie du produit.<br />

Par ailleurs, nous allons préparer deux<br />

séminaires cette année. Ces événements<br />

sont techniquement très pointus<br />

; ils abordent les méthodologies et<br />

les techniques avancées ainsi que les<br />

problématiques majeures auxquelles<br />

sont confrontés les grands comptes<br />

mais également leurs sous-traitants.<br />

Le premier séminaire se tiendra le<br />

3 juin prochain à Paris et traitera de<br />

la modélisation et de la simulation des<br />

systèmes complexes.<br />

Quel sera votre plus grand défi à relever<br />

?<br />

Nafems Corporate publie bon nombre<br />

d’ouvrages ou d’études et mène des<br />

programmes importants d’e-learning<br />

et webinar dans le monde entier, souvent<br />

– voire exclusivement – en langue<br />

anglaise. Nous menons donc des réflexions<br />

sur le moyen de rendre plus<br />

accessibles ces publications et ces formations<br />

en ligne aux francophones de<br />

façon à les convaincre d’utiliser davantage<br />

ces précieux outils. Mon challenge<br />

sera de répondre à cette attente. Pour<br />

cela, je compte beaucoup sur le projet<br />

de supercalculateur à travers lequel j’ai<br />

la volonté de faire monter et d’intégrer<br />

un maximum de PME et d’ETI, mais<br />

aussi de mettre en œuvre les moyens<br />

d’adapter et de traduire ces formations<br />

et ces contenus en trouvant, notamment,<br />

des animateurs efficaces. L’enjeu,<br />

pour nous, est de faire que Nafems<br />

reste une association qui cible les technologies<br />

avancées et la « simulation<br />

haute performance ».<br />

De plus, parmi les trente-quatre programmes<br />

de la Nouvelle France industrielle,<br />

celui qui porte sur le « supercalculateur<br />

français » nous intéresse<br />

particulièrement avec ses volets « diffusion<br />

» et « formation » ainsi que sur<br />

sa focalisation sur les PMI. Nafems<br />

France se positionne donc comme<br />

partenaire de Teratec qui coordonne<br />

ce projet avec pour mission de faire<br />

participer plusieurs dizaines d’entreprises<br />

industrielles PMI et ETI au projet<br />

en recensant leurs besoins et attentes<br />

dans le domaine de la simulation haute<br />

performance. Nafems mettra à disposition<br />

de Teratec son outil, le PSE<br />

(Professional Simulation Engineer)<br />

Competency Tracker, questionnaire<br />

en ligne développé dans le cadre d’un<br />

projet européen, permettant d’évaluer<br />

le niveau de compétence individuelle<br />

et les axes d’amélioration. Le processus<br />

est sanctionné par l’obtention d’un<br />

certificat par Nafems. En France, l’évaluation<br />

est effectuée par les experts de<br />

l’association AF Micado. Nafems fera<br />

bénéficier également le projet de sa<br />

grande expérience dans le dévelop-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 10


LABORATOIRE D’ESSAIS MECANIQUES<br />

VIBRATOIRES ET CLIMATIQUES<br />

Tests d’endurance au vibrations<br />

(aléatoire, sinus, chocs, sinus sur bruit...)<br />

Recherche de fréquences de résonance<br />

<strong>Essais</strong> climatiques<br />

(températures, chocs thermiques)<br />

<strong>Essais</strong> combinés<br />

Réalisation des supports et pièces de<br />

liaison par CAO et calculs élements finis<br />

R&D<br />

Contrôle qualité<br />

Automobile<br />

Ferroviaire<br />

Aérospatial<br />

Télécommunication<br />

Montée de Malissol<br />

38200 VIENNE - France<br />

Tel: +33(0)4 74 16 19 90<br />

Fax: +33(0)4 74 16 19 99<br />

www.dbvib.com


ActuAlités<br />

EntrEprisE Et Marché<br />

pement et la mise en œuvre de formations<br />

en ligne (e-learning, webinars).<br />

Quelle vision portez-vous sur le<br />

marché de la simulation ?<br />

SI le marché continue de se structurer,<br />

l’offre reste encore très fragmentée.<br />

Il explose en termes de<br />

domaines d’applications mais on en<br />

revient toujours à l’essentiel : les<br />

techniques, les mathématiques et le<br />

calcul demeurent compliqués pour<br />

les non-spécialistes. On bute toujours<br />

rapidement sur des problèmes ardus.<br />

Sur ce point, il n’y a donc pas de<br />

grands changements : si les éditeurs<br />

de logiciels de simulation et d’optimisation<br />

développent des technologies<br />

de plus en plus accessibles à tous et<br />

bien intégrées dans les logiciels de<br />

conception moderne, cela vaut pour<br />

les calculs relativement simples et répétitifs.<br />

Mais dès lors que l’on aborde<br />

des matériaux nouveaux et exotiques<br />

ou des géométries complexes, il est<br />

essentiel pour un utilisateur de faire<br />

appel à un spécialiste métier et de<br />

plus en plus fréquemment à des compétences<br />

pluridisciplinaires.<br />

Il ne faut toutefois pas oublier les progrès<br />

importants réalisés pour adapter<br />

les logiciels à l’impressionnante montée<br />

en puissance des calculateurs<br />

bientôt exaflopiques et traiter des problèmes<br />

extrêmement complexes dans<br />

des temps de restitution de l’ordre de<br />

la journée (contre des semaines il y a<br />

seulement quelques années). Reste<br />

que le développement de la simulation<br />

haute performance passe par la<br />

confiance que les dirigeants – en particulier<br />

ceux des PME – auront dans<br />

leur propre compétence à maîtriser les<br />

techniques avancées. C’est donc avant<br />

tout un problème de culture, de formation<br />

et d’organisation. Nafems a donc<br />

un rôle important à jouer pour que nos<br />

entreprises montent en puissance avec<br />

l’aide également des donneurs d’ordres<br />

des grandes filières industrielles.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

>> Quelques mots sur Nafems<br />

Sensibiliser, promouvoir et stimuler la simulation numérique<br />

Nafems est une organisation mondiale neutre, indépendante et sans finalité commerciale ayant pour vocation d’apporter aux industriels<br />

une aide pragmatique dans la définition et la mise en œuvre efficace des technologies de simulation numérique. Les activités<br />

de l’organisation couvrent l’ensemble des technologies de simulation, de l’analyse éléments finis à la mécanique des fluides et à<br />

l’optimisation. Au fur et à mesure de l’évolution des domaines d’analyse et des technologies, Nafems s’investit pour sensibiliser,<br />

éduquer et stimuler leur diffusion.<br />

Les formations, publications, séminaires et événements sont réputés pour leur qualité et leur professionnalisme et jouissent<br />

d’une autorité reconnue au sein des communautés scientifiques et industrielles nationales et mondiales. Nafems offre à chaque<br />

ingénieur, chercheur et spécialiste de l’analyse numérique, une opportunité de développement professionnel continu. Le réseau<br />

de membres Nafems compte aujourd’hui plusieurs dizaines de milliers d’ingénieurs et couvre plus de cinquante pays.<br />

publi-communiqué<br />

De nombreuses solutions logicielles pour la simulation,<br />

l’optimisation et la prévention des risques<br />

SIMUTEC technologies offre un ensemble d’outils logiciels pour la simulation dynamique<br />

de procédés continus, pour l’optimisation et la prévention des risques industriels. SIMUTEC<br />

annonce le lancement de sa nouvelle plateforme de simulation collaborative DYSIM II basée<br />

fondamentalement sur une architecture SOA, auto-adaptative, pouvant intégrer des modules<br />

de calcul scalaire GPU et pouvant être accessible en mode ASP « Application Services Provider ».<br />

La valeur ajoutée de DYSIM II est liée<br />

à sa capacité d’intégrer plusieurs applications/modèles<br />

de simulation pour<br />

s’exécuter en temps réel et en se<br />

partageant les mêmes données et en<br />

s’échangeant les variables autorisées.<br />

Avec son moteur/algorithme de mastering<br />

et de contrôle des requettes de<br />

tous les modèles unitaires de simulation<br />

en activité, DYSIM II permet de simuler<br />

les phases de démarrage et de montée<br />

en puissance de tous les flux de chaque<br />

unité d’une usine en pétrochimie.<br />

DYSIM II est conçu pour pouvoir intégrer<br />

et exécuter les modèles de simulation<br />

unitaire d’une usine pétrochimique<br />

simultanément, en mode interconnecté<br />

et en temps réel. Cela permet de faire<br />

une évaluation des risques et de planifi<br />

er les phases de maintenances des<br />

sites industriels avec une meilleure<br />

maîtrise des risques.<br />

La capacité de DYSIM II à exécuter<br />

des programmes en HPC est en cours<br />

d’évaluation sur des modèles de simulation<br />

unitaire. Le calcul haute performance<br />

HPC sur la plateforme DYSIM<br />

II en mode inter-process et en temps<br />

réel fait partie des évolutions futures<br />

de notre plateforme.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 12


Actualités<br />

Entreprise et Marché<br />

publi-communiqué<br />

SCANNING 3D<br />

LE SCANNING 3D DANS VOTRE CHAINE NUMERIQUE<br />

MODELISATION<br />

INSPECTION<br />

ANALYSE<br />

PROTOTYPE<br />

Be-scan est une société spécialisée dans la numérisation et l’inspection de pièces physiques grâce à des systèmes de mesure<br />

optique 3D (lumière structurée), de photogrammétrie ou de tomographie. Intervenant tant dans nos bureaux que sur site<br />

client, nous couvrons d’autres domaines d’intervention comme la modélisation 2D et 3D ainsi que la fabrication de prototypes<br />

par des procédés traditionnels (CNC, maquettage) ou d’impression 3D.<br />

Plus d’informations sur notre site www.be-scan.fr<br />

Résultat d’un scan<br />

3D d’un véhicule<br />

avec utilisation de<br />

la photogrammétrie et<br />

du scanner optique.<br />

Création d’un fichier<br />

numérique 3D en<br />

CAO par reverse<br />

engineering.<br />

PHOTOGRAMMÉTRIE : Ce moyen de mesure portable permet de mesurer rapidement et précisément des coordonnées 3D de points. Couplé avec les<br />

scanners 3D, il permet d’obtenir une grande précision pour le scan de grand volume.<br />

Maillage obtenu par scanning 3D<br />

SCANNER OPTIQUE 3D : ce système permet la numérisation 3D en haute résolution. Mesures 3D, numérisations et inspection 3D sont les applications<br />

principales de cette technologie.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 13


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Innovation<br />

Une technologie de rupture pour le dégivrage<br />

d’entrée d’air d’un turbo-moteur<br />

Dans le domaine aéronautique, le givrage est une difficulté majeure. Pour cette raison, la fonction<br />

dégivrage de tous les aéronefs (en particulier des entrées d’air moteur) est d’une importance capitale<br />

pour la sécurité des vols. Notablement différente des dispositifs existants, une technologie innovante,<br />

basée sur le chauffage par micro-ondes des parties exposées au givre, est actuellement étudiée dans le<br />

cadre d’un programme de recherche DGA. À partir de simulations numériques et d’essais partiels ayant<br />

nécessité de nombreux échanges et recalages, un démonstrateur a été réalisé. Il sera testé en juin sur<br />

un générateur dynamique de givre. Sont présentées ci-après les différentes étapes de sa réalisation.<br />

Le contexte<br />

Le projet DEMEA a reçu<br />

le soutien du Ministère du<br />

Redressement Productif<br />

Les petits aéronefs sont souvent les<br />

plus exposés au givrage, car ils volent<br />

plus souvent et plus longtemps que les<br />

gros porteurs, à basse altitude où l’humidité<br />

est généralement la plus élevée<br />

par temps froid. Les procédures à suivre<br />

pour voler en conditions givrantes sont<br />

très contraignantes. Les mauvaises conaditions<br />

météo créent des contraintes<br />

inacceptables pour certains opérateurs<br />

(secours, évacuation sanitaire, militaire<br />

et offshore) et donc des surcoûts, retards,<br />

voire des annulations de vol. Il en<br />

résulte que la demande de pouvoir voler<br />

en condition givrante ou en se mettant<br />

seulement à l’abri d’une menace de<br />

givrage, existe réellement.<br />

Dans ce domaine, les techniques en<br />

développement d’assistance au pilotage<br />

(radar météo, mais aussi réorientation<br />

des décisions des pilotes…)<br />

intégrées à l’avionique sont aujourd’hui<br />

très prometteuses, mais encore limitées<br />

aux gros porteurs. Il est probable<br />

qu’elles équiperont l’aviation légère.<br />

Elles conduisent à une amélioration significative<br />

de la sécurité, mais n’ont pas<br />

les mêmes fonctionnalités que les systèmes<br />

de dégivrage et d’anti-givrage<br />

embarqués. Ceux-ci resteront toujours<br />

indispensables et incontournables pour<br />

se dégager de situations de givrage imprévisibles<br />

ou simplement imprévues.<br />

Les systèmes de dégivrage existants,<br />

appliqués à la motorisation, pénalisent<br />

le cycle thermodynamique de la machine<br />

et/ou complexifient les problématiques<br />

d’intégration.<br />

Les technologies les plus utilisées<br />

consistent à :<br />

• prélever l’air chaud à la sortie du<br />

compresseur pour réchauffer les<br />

zones sensibles de l’entrée d’air,<br />

• alimenter par voie filaire de nombreuses<br />

résistances électriques chauffantes insérées<br />

dans ces mêmes zones,<br />

• filtrer et/ou séparer les particules de<br />

glace dans l’entrée d’air.<br />

Il en résulte que les dispositifs existants<br />

pour les turbomachines d’hélicoptère<br />

présentent des limites en opération,<br />

car les technologies employées<br />

sont parfois pénalisantes en termes<br />

d’encombrement, de masse, de coûts,<br />

ou d’efficacité énergétique.<br />

Face à ce constat, Turbomeca a breveté<br />

(PCT-WO 2008/132376) une<br />

technologie originale de dégivrage et<br />

d’anti-givrage d’entrée d’air pour ses<br />

moteurs, par chauffage micro-ondes<br />

de matériaux placés sur les parties<br />

sensibles. Du point de vue technique,<br />

le principe proposé est basé sur un<br />

transfert d’énergie aux zones à dégivrer<br />

(pales de pré-rotation, grille d’entrée<br />

d’air) en utilisant des ondes électromagnétiques.<br />

Étant peu énergivore, il est<br />

applicable aux petits aéronefs intrinsèquement<br />

moins motorisés que les gros<br />

porteurs. Du point de vue opérationnel,<br />

il présente de nombreux avantages vis<br />

à vis des attentes des utilisateurs d’aéronefs,<br />

en particulier en améliorant :<br />

• la disponibilité,<br />

• la capacité de pénétration en zone<br />

givrante,<br />

• la sécurisation des vols par la diminution<br />

de la vulnérabilité.<br />

Les travaux réalisés<br />

Ils entrent dans le cadre du projet<br />

Demea financé par la DGA (Rapid).<br />

D’une durée initiale de quatre<br />

ans, Demea s’achèvera fin novembre<br />

2015 par une démonstration<br />

expérimentale de son efficacité dans<br />

des conditions opérationnelles sur le<br />

petit anneau givrant de la DGA/EP à<br />

Saclay (flux d’air de plusieurs centaines<br />

de m 3 /s à des températures<br />

pouvant descendre à – 40 °C). Partant<br />

de la vérification du concept par<br />

des simulations numériques de plus<br />

en plus complexes, les travaux réalisés<br />

ont nécessité :<br />

• un développement de peintures magnétiques<br />

chauffantes compatibles<br />

de l’environnement opérationnel rencontré,<br />

• la réalisation d’une maquette numérique<br />

multi-physiques (électromagné-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 14


Mesures et Methodes de Mesure<br />

tisme-thermique) et d’une maquette<br />

physique d’entrée d’air instrumentée<br />

intégrant ces peintures sur les pièces<br />

à dégivrer, ainsi qu’un système<br />

contrôle – commande de chauffage<br />

hyperfréquence à 2,45 GHz (fréquence<br />

de chauffage autorisée),<br />

• la mesure sans flux d’air des cartographies<br />

des températures sur les<br />

pièces à dégivrer et la comparaison<br />

avec des simulations,<br />

• une extrapolation par calcul avec<br />

prise en compte du flux d’air.<br />

Le projet s’appuie sur trois partenaires<br />

et deux sous-traitants :<br />

• Rescoll, porteur de projet, pour la<br />

partie matériau (conception, formulation<br />

et réalisation) et simulations-mesures<br />

thermiques et hyperfréquences<br />

(réalisées par le laboratoire IMS de<br />

l’université de Bordeaux).<br />

• Nexeya Systems, pour la partie génération<br />

des hyperfréquences : sys-<br />

tème contrôle-commande, source,<br />

antennes.<br />

• Turbomeca, End User, pour la spécification<br />

du besoin, la fourniture du démonstrateur,<br />

son instrumentation et la<br />

conduite des essais dynamiques.<br />

L’expertise et la conduite technique du<br />

projet ont été réalisées par Metexo.<br />

Nous résumons ces travaux ci-après,<br />

en présentant en particulier les interactions<br />

entre les simulations numériques<br />

et les essais qui ont permis de lever<br />

progressivement les verrous technologiques<br />

et de concevoir le démonstrateur<br />

qui sera testé en juin 1 dans un environnement<br />

représentatif de celui subi<br />

dans un cadre opérationnel.<br />

>> La maquette numérique<br />

Une première étape a permis la prise<br />

en compte de la structure (fournie par<br />

Turbomeca sous Catia) dans le logiciel<br />

Ansys (code d’électromagnétisme).<br />

Les premiers calculs, réalisés sans matériau<br />

absorbant, ont été faits en injectant<br />

une onde électromagnétique dans le<br />

plan de la grille. Ils ont permis d’avoir la<br />

1<br />

Un addendum à cet article sera publié dans une prochaine revue <strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong>. Il présentera les essais réalisés et les performances en dégivrage obtenues.<br />

2<br />

La carte de champ est indépendante de la position et du type de source (au premier ordre). Elle change peu lorsqu’on remplace une injection du signal par la grille ou par<br />

des antennes, si celles-ci ne sont pas trop proches des objets à dégivrer.<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 15<br />

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Mesures et Methodes de Mesure<br />

cartographie 2 des champs magnétiques<br />

dans la cavité (les champs électriques<br />

étant nuls sur des parois conductrices),<br />

optimiser le maillage et, in fine, valider le<br />

modèle numérique.<br />

>> Les peintures absorbantes<br />

Constituées à partir de formulations à<br />

base d’un liant epoxy, elles sont chargées<br />

d’un mélange de poudres actives<br />

à propriété magnétique. Elles ont été<br />

réalisées, caractérisées en hyperfréquence<br />

sur des tores dans une ligne<br />

APC7 avec un analyseur de réseau<br />

(permittivité et perméabilité complexe).<br />

Un échantillon de grille peinte a été<br />

placé en sortie d’un guide d’onde de<br />

puissance, pour être chauffé. Les mesures<br />

d’élévation en température en<br />

plusieurs points ont été comparées<br />

aux simulations. On note une bonne<br />

corrélation entre les mesures et les<br />

simulations (courbes à droite), l’écart<br />

étant dû à une incertitude au niveau<br />

de l’homogénéité de l’épaisseur de la<br />

peinture déposée.<br />

>> La première maquette d’étude<br />

Fournie par Turbomeca à partir de<br />

sous-ensembles d’une entrée d’air moteur,<br />

elle est constituée :<br />

• d’un carter structurant (à grande inertie<br />

thermique) servant de support à<br />

l’ensemble des pièces constituant le<br />

conduit et le système d’orientation des<br />

pales,<br />

• d’un conduit d’air constitué de<br />

2 pièces coniques (interne et externe)<br />

en matériau composite carbone,<br />

• d’une grille métallique monobloc en<br />

inox (maille de la grille : 5 mm) insérée<br />

entre deux brides en matériau composite<br />

et fixée par des vis sur le conduit<br />

d’air,<br />

• d’un simulateur de pales recouvertes<br />

des peintures micro-ondes pré-citées,<br />

• de quatre antennes monopole placées<br />

sur un même plan à 90° à<br />

mi-distance grille-pales,<br />

• d’un magnétron de laboratoire pouvant<br />

générer 1 kW rayonné.<br />

>> La comparaison calculs-mesures<br />

Les simulations numériques ont été réalisées<br />

en deux étapes successives :<br />

1. Les champs électromagnétiques<br />

ont été calculés avec le logiciel Ansys-<br />

HFSS. Ils ont fourni l’énergie électrique<br />

déposée au logiciel Ansys thermique.<br />

2. Ce dernier a pris en compte les<br />

conductivités thermiques des peintures<br />

et de leurs supports métalliques<br />

(inox ou cuivre) et fourni la cartographie<br />

thermique surfacique des pales.<br />

Dans un premier temps, pour limiter<br />

les temps de calcul, les maillages des<br />

structures ont été faits sans raffinement<br />

excessif avec un jeu de pales réparties<br />

d’une façon parfaitement axisymétrique<br />

3 .<br />

Cette approche permet de ne pas<br />

prendre en compte l’épaisseur des<br />

peintures absorbantes ou les petites<br />

singularités géométriques (fils métalliques<br />

des grilles par exemple).<br />

Les comparaisons simulations-essais<br />

présentées dans la suite se limitent<br />

donc aux pales. Elles ont été complétées<br />

par des essais pour la grille.<br />

Chauffage avec une seule antenne<br />

Sont présentés ci-dessous les premiers<br />

recalages à température ambiante<br />

réalisés avec une seule antenne<br />

alimentée, compte tenu du matériel de<br />

laboratoire disponible.<br />

Ils avaient pour but :<br />

• d’avoir une première approche du<br />

chauffage des pales recouvertes<br />

de matériau magnétique, par micro-ondes.<br />

• de recaler les simulations numériques<br />

faites dans les mêmes conditions.<br />

3<br />

Les 23 pales réelles ont été simulées par 24 pales pour avoir une symétrie d’ordre 4. Ceci ne modifie pas de manière importante les cartographies de champ.<br />

4<br />

Les dynamiques de température (19°C à 33 °C) sont les mêmes en simulation et mesure, mais les échelles de couleurs différentes.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 16


MEsurEs Et MEthodEs dE MEsurE<br />

ci-dessous (en pointillé les bords de<br />

l’entrée d’air).<br />

Ceci montre la diffi culté de maîtrise<br />

des claquages dus aux défauts technologiques<br />

imparfaitement modélisables<br />

en présence d’un champ électromagnétique<br />

intense.<br />

Chauffage avec deux antennes<br />

A partir du modèle recalé ci-dessus,<br />

les calculs ont été réalisés pour des<br />

températures de -10 °C et -20 °C sans<br />

fl ux d’air et comparés à des essais en<br />

étuve aux mêmes températures.<br />

Ils montrent la cartographie des températures<br />

4 relevées au bout d’un temps<br />

fi xé sur la surface des pales.<br />

Le chauffage est quasi-uniforme sur le<br />

quart éclairé par l’antenne en vis-à-vis.<br />

On note un bon accord entre la modélisation<br />

et la mesure. L’expérience a été<br />

reproduite avec chacune des antennes<br />

(1 seule alimentée à la fois) et donne<br />

des résultats équivalents.<br />

Par contre, l’échauffement est faible<br />

(ΔT de 14 °C). Il est dû à des défauts<br />

technologiques de la maquette<br />

au niveau de la continuité électrique<br />

entre les sous-ensembles créant<br />

des zones de chauffage très importantes<br />

(plus de 200 °C) au niveau de<br />

l’anneau de fi xation de la grille situé<br />

à l’extérieur du conduit, comme le<br />

montre la cartographie thermique<br />

La comparaison visuelle calcul-mesure<br />

est diffi cile à faire compte tenu des<br />

échelles de couleur différentes. Associée<br />

aux mesures par thermocouple<br />

faites en quelques points, elle permet<br />

de conclure que les températures<br />

maximales obtenues en simulation et<br />

en essai sont quasi- identiques et les<br />

cartographies thermiques très proches.<br />

Études paramétriques<br />

À partir du modèle validé, il a été<br />

possible de faire varier les caractéris-<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 17


Mesures et Methodes de Mesure<br />

tiques des matériaux recouverts de<br />

peinture chauffante (conductivité thermique,<br />

géométrie…), les paramètres<br />

de chauffage (puissance hyperfréquence<br />

injectée, durée, type de commutation..).<br />

Nous présentons, à titre d’exemple les<br />

cartes de température sur les pales<br />

pour deux angles d’ouverture (et donc<br />

pour des débits d’air très différents).<br />

Parmi d’autres types de travaux réalisés<br />

à partir de la simulation (confortés<br />

parfois par des essais partiels), nous<br />

pouvons citer :<br />

• la maîtrise des claquages électriques<br />

potentiels compte tenu des puissances<br />

hyperfréquences rayonnées<br />

dans la cavité,<br />

• la limitation des fuites à des niveaux<br />

acceptables (normes CEM) : calculs<br />

validés par des essais, développement<br />

d’un système statique de filtrage,<br />

• les spécifications du démonstrateur à<br />

réaliser pour les essais dynamiques<br />

dans l’anneau givrant : peintures magnétiques,<br />

conductivité thermique des<br />

matériaux peints afin d’homogénéiser<br />

les températures, électronique de<br />

puissance du système de chauffage<br />

hyperfréquence, contrôle commande.<br />

>> Le démonstrateur :<br />

Le module d’essai est constitué :<br />

• d’une maquette mécanique instrumentée<br />

équipée d’un système de<br />

filtrage statique des hyperfréquences<br />

(stubs), afin de garantir l’absence de<br />

fuites à des niveaux inacceptables<br />

pour les matériels et les personnes<br />

(67 V/m).<br />

• du système de chauffage hyperfréquence<br />

:<br />

- asservi en température sur 6 points<br />

(pales et grille),<br />

- permettant d’alimenter deux parmi<br />

quatre antennes et de réaliser les cycles<br />

nécessaires au dégivrage, avec une<br />

puissance maximale totale de 6 kW.<br />

Celui-ci est associé au système<br />

contrôle-commande placé à proximité<br />

des antennes pour limiter les pertes<br />

dans les câbles. Dans une version<br />

opérationnelle, il sera beaucoup plus<br />

réduit en volume.<br />

Les travaux à venir<br />

Les essais dynamiques sont planifiés<br />

en juin 2015 sur la veine d’essais du<br />

petit anneau givrant (PAG) du Centre<br />

d’<strong>Essais</strong> des Propulseurs de la DGA à<br />

Saclay.<br />

À partir de moyens d’essais de laboratoire,<br />

associés à des calculs multi-physiques<br />

(électromagnétisme +<br />

thermique), il a été possible de définir<br />

les spécifications d’un système<br />

de dégivrage basé sur un chauffage<br />

hyperfréquence mais aussi d’en estimer<br />

son efficacité par des simulations<br />

(vérifiées par des essais) en environnement<br />

normal (et en présence d’un<br />

flux d’air givrant correspondant aux<br />

conditions rencontrées sur le plan<br />

opérationnel. Enfin, il a été possible de<br />

réaliser un démonstrateur qui permettra<br />

de valider expérimentalement les<br />

résultats des extrapolations obtenues<br />

par calcul.<br />

Si les résultats attendus sont<br />

conformes aux prévisions, il sera alors<br />

possible de comparer ce système de<br />

dégivrage à ceux existants (performances,<br />

masse, énergie nécessaire,<br />

..), et s’il est plus performant, prendre<br />

en compte l’ensemble des contraintes<br />

opérationnelles pour adapter le démonstrateur<br />

à ces nouvelles spécifications.<br />

En plus du fait de développer un programme<br />

de recherche ab initio permettant<br />

de démontrer l’efficacité d’un nouveau<br />

procédé de dégivrage, Demea<br />

est aussi un outil de recherche collaboratif<br />

concret permettant de créer des<br />

synergies entre les donneurs d’ordre<br />

industriels, les PME, les ETI et les<br />

petits laboratoires, pour innover et explorer<br />

des technologies alternatives en<br />

rupture avec celles existantes.<br />

Jean-Paul Prulhière, Metexo<br />

Eric Royer, Turbomeca<br />

Mathieu Oyharcabal, Rescoll<br />

Guillaume Perchet, Nexeya<br />

Gilles Ruffie et Fabrice Bonnaudin, IMS<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 18


Mesures et Methodes de Mesure<br />

Comment ça marche ?<br />

Le principe<br />

On utilise les micro-ondes confinées dans une cavité conductrice constituée par la grille d’entrée d’air, le conduit et les pales pour<br />

chauffer des peintures absorbantes (qui convertissent l’énergie électromagnétique en énergie thermique. Elles sont déposées en<br />

faible épaisseur (quelques centaines de µm) sur les zones sensibles et permettent de faire fondre la glace qui pourrait se former sur<br />

celles-ci (fonction dégivrage) ou éviter le dépôt de glace (fonction anti-givrage). Cette solution, qui permet un transfert d’énergie au<br />

cœur du matériau, présente un avantage majeur en terme de rendement énergétique par rapport aux systèmes existants utilisant un<br />

chauffage résistif (analogie avec les plaques à induction vs les plaques vitrocéramiques).<br />

Les constituants de la cavité étant conducteurs (métal ou composite carbone), l’emploi de matériaux purement diélectriques absorbant<br />

les micro-ondes ne présente aucune efficacité, car le champ électrique tangentiel à leur surface est nul. La solution de matériaux<br />

magnétiques déposés sous de faibles épaisseurs (pour minimiser le poids) sur les éléments sensibles a donc été retenue.<br />

Les points prioritaires pris en compte dans la réalisation du démonstrateur<br />

• une garantie de l’absence de points en dessous de 0 °C, pour éviter des dépôts locaux de glace,<br />

• une maîtrise des fuites hyperfréquences dans le flux d’air des maquettes d’essai, pour être compatibles des normes CEM,<br />

• une robustesse et une efficacité du système de chauffage hyper fréquences.<br />

Absence de zones en dessous de 0 °C<br />

L’énergie électromagnétique rayonnée dans la cavité est fournie par des antennes de type monopole. Elle varie spatialement,<br />

car elle correspond à la combinaison des modes propres de la cavité comme le montre le la figure ci-contre (obtenue<br />

par calcul). Ces dépôts hétérogènes d’énergie conduisent naturellement à des gradients de température sur les matériaux<br />

chauffants qui sont réduits grâce à la conduction thermique du support. Les modélisations effectuées, associées à des essais<br />

permettent de dimensionner le système et d’optimiser les temps de chauffage : choix des compositions de peinture, de<br />

leur épaisseur, emploi de supports très conducteurs de la chaleur, stratégie d’injection des signaux de chauffage,…<br />

Robustesse et efficacité du système de chauffage<br />

Des solutions et des technologies utilisées dans les systèmes contrôle-commande soumis à des environnements électromagnétiques<br />

sévères (utilisation de capteurs de température à fibre optique par exemple) ont été retenues. Le logiciel de<br />

pilotage développé permet d’optimiser le chauffage en temps réel (commutation des antennes, cycles de chauffage adaptés<br />

aux contraintes environnementales) et de réduire au maximum l’énergie dédiée au dégivrage.<br />

Maîtrise des fuites hyperfréquence<br />

De par nature, la cavité est une « cage de Faraday » imparfaite car elle comporte deux ouvertures qui sont traversées par<br />

le flux d’air et, par nature non modifiables géométriquement (maille de la grille par exemple), pour des critères aérodynamiques.<br />

Pour garantir la sécurité du personnel durant les essais à forte puissance, des solutions matérielles ont été conçues<br />

et réalisées. Elles permettent de limiter les niveaux de fuite pour le rendre compatible des normes NF.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 19


du 21 au<br />

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et Humidité (– 55 °C à + 85 °C).<br />

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encombrants.<br />

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« détection de bruits parasites »<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 21


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Événement<br />

Le Forum Teratec fête ses 10 ans !<br />

Pour la dixième année consécutive le Forum Teratec confirme son importance dans le monde du HPC,<br />

de la Simulation et du Big Data. Événement majeur en France et en Europe, il réunit les meilleurs experts<br />

internationaux de ces secteurs, ainsi que plus de 1 200 professionnels sensibilisés à l’importance, voire la<br />

prépondérance, de ces technologies pour la compétitivité et la capacité d’innovation de leurs entreprises.<br />

Le mardi 23 juin, les sessions plénières<br />

seront centrées sur les défis technologiques<br />

de la simulation numérique<br />

haute performance et sur la diversité<br />

des usages du calcul intensif ; avec la<br />

participation de personnalités du monde<br />

politique, économique et académique,<br />

d’utilisateurs industriels internationaux de<br />

premier plan et d’offreurs leaders dans<br />

ces technologies.<br />

Ils ont d’ores et déjà confirmés leur participation<br />

aux sessions : les dirigeants<br />

d’Intel, de Seagate (Jamie Learner),<br />

d’Atos (Thierry Breton), de Safran, du<br />

groupe Avril (Xavier Beulin, président<br />

de la FNSEA), ainsi que des membres<br />

du gouvernement. Il est à noter que les<br />

grandes avancées du Plan industriel Supercalculateurs<br />

seront présentées lors<br />

de ces sessions plénières. Certaines<br />

actions du plan seront, plus particulièrement,<br />

développées le lendemain dans le<br />

cadre d’ateliers techniques.<br />

À l’issue des sessions plénières, les Trophées<br />

de la Simulation numérique 2015<br />

(Trophée Startup – Trophée PME – Trophée<br />

Innovation – Trophée Collaboration<br />

– Grand Prix de la simulation) seront<br />

décernés afin de récompenser les<br />

champions de la simulation numérique.<br />

La première journée du Forum Teratec<br />

se terminera par une soirée organisée<br />

à l’occasion du dixième anniversaire de<br />

Teratec.<br />

Le mercredi 24 juin, des ateliers techniques<br />

et applicatifs, animés par les principaux<br />

acteurs du marché et des experts<br />

reconnus, feront le point sur les technologies<br />

émergentes et sur de nouveaux<br />

secteurs d’application du HPC. Cette année<br />

quatre ateliers orientés technologies<br />

seront proposés, dont les thèmes sont :<br />

• Big Data : Optimiser la prise de décision<br />

grâce aux Data Analytics,<br />

• Architectures de calcul et traitement de<br />

données intensifs,<br />

• Algorithmique et logiciels parallèles,<br />

• L’innovation en technologies de stockage<br />

et de flux de données pour l’exascale.<br />

et quatre ateliers orientés usages :<br />

• Technologies numériques pour le végétal,<br />

• Big data, multi échelle et matériaux,<br />

• Impact du HPC sur les applications engineering<br />

et manufacturing,<br />

• Modélisation et données pour les systèmes<br />

urbains.<br />

Les 23 et 24 juin, une exposition d’environ<br />

soixante-dix stands regroupera les<br />

principaux acteurs du HPC. Constructeurs<br />

et éditeurs, fournisseurs et intégrateurs<br />

de solutions matérielles, logicielles<br />

et de services, universités et laboratoires<br />

de recherche, pôles de compétitivité et organismes<br />

publics, présenteront leurs dernières<br />

innovations en matière de simulation<br />

numérique hautes performances.<br />

Entretien avec Gérard Roucairol, président de l’association Teratec<br />

Après dix ans d’existence, le Forum Teratec<br />

a encore de belles années devant lui<br />

Le Forum s’est forgé une réputation mondiale en tant que rendez-vous majeur du HPC et de la R&D dans ce<br />

domaine. Le président de Teratec, Gérard Roucairol, revient sur cette événement qui fête ses 10 ans cette<br />

année mais aussi sur un marché qui ne cesse d’évoluer : en effet, d’ici dix ans, le HPC va considérablement<br />

progresser. Le champ des applications « classiques » devraient s’ouvrir vers de nombreux autres secteurs.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Quelle place occupe le forum dans<br />

le monde du HPC ?<br />

Gérard Roucairol<br />

Le Forum est né au moment de la création<br />

de l’association Teratec dans le but de<br />

promouvoir le calcul haute performance<br />

et la simulation dans l’industrie française.<br />

L’ambition de Teratec étant de structurer<br />

la communauté du HPC, le Forum est apparu<br />

comme un moment fort et un moyen<br />

de faire se rencontrer les industriels et de<br />

réunir un réseau de connaissances techniques<br />

dans ce domaine.<br />

À ce jour, il s’agit du seul événement de ce<br />

type en France et dans le monde ; deux<br />

autres manifestations d’envergure et traitant<br />

du HPC existent en Allemagne et aux<br />

États-Unis mais l’orientation – beaucoup<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 22


<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />

plus commerciale – se distingue de celle de Teratec, beaucoup<br />

plus axée sur la R&D, les technologies et leurs applications. Le<br />

Forum a également une vocation plus stratégique et politique,<br />

tant au niveau des entreprises que des États. Enfin, il existe aussi<br />

des congrès universitaires sur le calcul mais aux contenus très<br />

spécifiques, moins portés sur l’industrie.<br />

Comment décrire cette édition 2015 ? Quels vont en être<br />

les temps forts et les nouveautés par rapport aux autres<br />

éditions ?<br />

Cette année est particulière car le Forum y fêtera son dixième<br />

anniversaire. Depuis dix ans, cet événement a réussi à décupler<br />

le nombre de participants ; cette année, on attend près de<br />

1 200 personnes sur les deux jours de conférences. Le Forum<br />

accueille également de plus en plus d’exposants. Enfin, l’autre<br />

élément marquant concerne la dimension internationale du<br />

Forum qui accueille des participants venus du monde entier.<br />

Cette dixième édition réunira des fournisseurs de technologies<br />

nécessaires pour produire du HPC, des industriels utilisateurs<br />

ainsi que des start-up.<br />

Le Forum Teratec est-il représentatif de la place qu’occupe<br />

la France dans ce secteur ? Que reste-t-il à notre pays pour<br />

devenir un leader dans le domaine du HPC ?<br />

Il n’existe que quatre pays capables de concevoir du HPC aux<br />

limites les plus extrêmes : les États-Unis, le Japon, la Chine et la<br />

France. On trouve en France des compétences sur l’ensemble<br />

de la chaine de valeur du HPC, qu’il s’agisse des circuits intégrés<br />

et bien sur avec Bull/Atos de la conception de machines<br />

mais il existe aussi une forte culture d’usage de la simulation<br />

numérique et des éditeurs de logiciels qui sont des champions<br />

mondiaux dans leur domaine comme Dassault Système ou ESI<br />

group. En matière d’utilisation avancée des supercalculateurs<br />

n’oublions pas non plus que Total dispose dans le monde du<br />

secteur privé la machine la plus puissante de la planète. Enfin,<br />

le gouvernement a validé le plan Nouvelle France industrielle.<br />

Quel est l’avenir du HPC ?<br />

Traditionnellement, le marché du HPC se compose essentiellement<br />

de quatre segments : deux relèvent du domaine public<br />

avec le monde de la recherche et celui de la défense, deux<br />

appartiennent au privé avec d’un côté le manufacturing (rassemblant<br />

notamment les activités de design pour l’automobile<br />

et l’aéronautique), de l’autre l’énergie, en particulier pour les<br />

études sismiques. À eux seuls, ces segments représentent<br />

près de 80 % du marché du HPC. Mais d’ici dix ans, je pense<br />

que ce découpage du marché va s’inverser du fait de la forte<br />

progression à venir des autres secteurs d’activité. Car si le HPC<br />

reste pour le moment un marché d’élite, celui-ci tend à se « démocratiser<br />

» dans la mesure où il devient plus accessible aux<br />

PME et que le nombre d’applications augmentent fortement,<br />

touchant désormais des domaines comme le multimédias,<br />

l’agroalimentaire, la santé, la ville et l’urbanisation ou encore<br />

l’analyse de risques. Enfin, le déploiement en vraie grandeur<br />

des big data ne sera possible qu’avec le HPC.<br />

Concernant le Campus Teratec, où en est-on aujourd’hui ?<br />

Le Campus continue de croître et bientôt, on devrait voir s’installer<br />

de nouveaux laboratoires étrangers, provenant des États-<br />

Unis.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

MATandSIM<br />

<strong>Essais</strong> matériaux statiquesf dynamiques et chocs<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 23


<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />

Interview<br />

ESI soutient Teratec depuis dix ans<br />

Vincent Chaillou nous raconte la rencontre de l’éditeur français ESI Group avec association Teratec<br />

qui fête cette année ses 10 ans. Le directeur général délégué du groupe nous fait également part de<br />

son sentiment à l’égard du calcul haute performance, de sa place en France et du rôle important que<br />

le Forum Teratec joue dans la promotion du HPC auprès des industriels.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

> Quel est l’historique de la présence<br />

et de l’implication d’ESI chez<br />

Teratec (à la fois au sein de l’association<br />

et sur le campus) ?<br />

Vincent Chaillou<br />

ESI est l’un des membres fondateurs<br />

de Teratec, qui fête cette année ses<br />

10 ans. Le CEA nous a contactés à<br />

l’époque car ils recherchaient des sociétés<br />

qui puissent représenter l’usage<br />

industriel du HPC en France. Puis,<br />

en juin 2013, ESI a décidé d’ouvrir<br />

des bureaux au Campus Teratec à<br />

Bruyères-le-Châtel afi n d’utiliser le<br />

vivier d’échanges qui y a lieu entre le<br />

CEA et les sociétés de Hi-Tech qui s’y<br />

sont installées.<br />

Ainsi, ESI a participé à de nombreux<br />

projets, tels Open-HPC, CDSL (Complex<br />

Design System Lab), Pops (Peta<br />

Operations per Second), Opsim (Optimisation<br />

de simulations pour la<br />

conception) ou encore Ehpoc (Environnement<br />

haute performance pour l’optimisation<br />

et la conception). Aujourd’hui,<br />

le CEA voit en ESI le fer de lance pour<br />

démocratiser la simulation numérique à<br />

l’échelle des PME.<br />

> Comment devrait évoluer le HPC<br />

selon vous ? Quels grands verrous<br />

technologiques reste-t-il à lever ?<br />

En France, certaines barrières freinent<br />

malheureusement l’évolution du HPC,<br />

notamment l’invasion des données non<br />

contrôlées et la puissance insuffi sante<br />

3D-plots-C<br />

des réseaux par rapport aux normes<br />

internationales. Les acteurs français<br />

du HPC sont voués à des compromis<br />

récurrents car les outils de développement<br />

ne sont généralement pas en<br />

adéquation avec la performance des<br />

machines. ESI contribue à franchir ces<br />

barrières et aller de l’avant en termes<br />

de performance.<br />

À titre d’exemple, nous sommes aujourd’hui<br />

l’un des leaders de la réalité<br />

virtuelle qui génère des modèles absolument<br />

gigantesques. En rachetant<br />

récemment l’activité de Picviz, nous<br />

affi rmons notre volonté de proposer<br />

des outils de « machine learning » et<br />

d’analyse de données pour faciliter la<br />

lisibilité et bien-sûr l’exploitation des<br />

mégadonnées dites « Big Data ».<br />

Enfi n, en tirant meilleur parti des réseaux,<br />

nous proposons des solutions<br />

« multi-tenants », c’est-à-dire des solutions<br />

logicielles d’ingénierie concourante<br />

dont les utilisateurs peuvent<br />

simultanément interagir quelle que<br />

soit leur localisation géographique,<br />

et quelle que soit la taille du modèle.<br />

C’est le cas d’IC.IDO, notre solution<br />

de réalité virtuelle, de Ciespace, notre<br />

toute dernière acquisition dans le<br />

Cloud, de Vdot, qui gère les processus<br />

de la Nasa et bien d’autres clients<br />

industriels, ou encore de VDSS.<br />

> La présence du supercalculateur :<br />

quels avantages vous apporte-til<br />

? Comment et pourquoi l’utilisez-vous<br />

?<br />

ESI et ses clients utilisent le supercalculateur<br />

du CEA situé sur le Campus<br />

Teratec pour ce que nous appelons<br />

les « missions impossibles » !<br />

Pour vous donner un exemple, nous<br />

avons récemment obtenu le prix des<br />

lecteurs du magazine Américain HPC<br />

Wire pour la « Meilleure application<br />

du secteur automobile » avec le<br />

Radar Sensor CEM Solutions – ESI Group<br />

projet Prace sur lequel nous avons<br />

travaillé avec Renault. Le modèle<br />

était composé de vingt millions d’éléments.<br />

Pour vous donner une idée de<br />

taille, le premier crash virtuel réalisé<br />

par ESI il y a tout juste trente ans<br />

n’en comptait que 5 555 ! Il ne fait nul<br />

doute que des succès de cette taille<br />

entraînent les industriels à reposer<br />

leur stratégie sur le prototypage virtuel<br />

et la réduction des essais physiques.<br />

> Un mot sur le Forum : que représente-t-il<br />

pour vous ?<br />

Le Forum Teratec présente tout<br />

d’abord un intérêt technique grâce à<br />

la conférence plénière et aux ateliers.<br />

Il participe à disséminer les connaissances<br />

à travers l’ensemble des acteurs<br />

: recherche, académiques, mais<br />

aussi Industriels. C’est LA référence<br />

en termes de recherche et d’adoption<br />

du HPC en France. Enfi n, l’évènement<br />

est intéressant en termes de<br />

réseau. Les dirigeants en ont fait une<br />

image du HPC en France vis-à-vis de<br />

nos interlocuteurs internationaux. En<br />

un mot, cet évènement nous permet<br />

de mesurer la performance de notre<br />

pays en matière d’adoption du HPC.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

C<br />

M<br />

J<br />

CM<br />

MJ<br />

CJ<br />

CMJ<br />

N<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 24


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Success story<br />

La CFD s’invite aux 24 heures du Mans<br />

Le développement de composants pour des voitures de course dans le but de gagner les 24 heures<br />

du Mans est une course contre la montre : la mécanique des fluides numérique ( Computational Fluid<br />

Dynamics – CFD) permet d’obtenir un délai d’exécution plus court.<br />

La division Motorsports Unit Development<br />

de Toyota Motor Corporation<br />

utilise depuis de nombreuses années<br />

les logiciels Star-CD et Star-CCM+<br />

afin de concevoir des véhicules de<br />

course utilisés dans les plus prestigieuses<br />

catégories de sport automobile.<br />

La division mène quotidiennement<br />

des programmes de R&D sur<br />

les voitures de course au centre technique<br />

de l’entreprise à Higashifuji, au<br />

pied du mont Fuji.<br />

L’un des rôles de la division Motorsports<br />

Unit Development consiste à<br />

élaborer des véhicules homologués<br />

pour le Championnat du monde d’endurance<br />

de la FIA qui compte parmi<br />

ses épreuves les mythiques 24 heures<br />

du Mans. Cette division effectue également<br />

des travaux de R&D sur des<br />

voitures et des moteurs concourant à<br />

des championnats japonais tels que le<br />

Super-Formula et le Super-GT.<br />

Les deux directeurs de la division Développement<br />

des pièces pour le sport<br />

automobile, Yuichiro Kato et Teppei<br />

Hojo, estiment que la CFD joue un<br />

rôle essentiel dans le processus de<br />

création des véhicules de course de<br />

l’entreprise. L’utilisation de l’IAO et de<br />

la CFD dans le domaine des voitures<br />

de course et des moteurs s’articule<br />

autour des trois axes (ci-après) afin<br />

de concevoir des véhicules qui fascineront<br />

les clients par leur vitesse et<br />

leur ligne.<br />

Les mots d’ordre de la division Motorsports<br />

Unit Development sont les<br />

suivants : accélérer le développement<br />

des technologies automobiles de<br />

pointe en participant à des courses,<br />

attirer de nouveaux amateurs en abordant<br />

avec enthousiasme les défis posés<br />

par des technologies difficiles et<br />

inconnues, et enfin, élargir l’éventail<br />

des passionnés d’automobile en organisant<br />

des manifestations où les gens<br />

pourront vivre des sensations fortes<br />

au volant d’une voiture de course et<br />

partager les rêves qu’elles suscitent.<br />

L’équipe de Yuichiro Kato (en charge<br />

des moteurs) assure l’efficacité et la<br />

fiabilité des moteurs et des composants<br />

hybrides, tandis que l’équipe de<br />

Teppei Hojo (spécialisée en aérodynamique)<br />

est principalement experte<br />

en conception des pièces aérodynamiques.<br />

Chaque équipe aborde des<br />

sujets principaux différents : L’équipe<br />

« moteurs » étudie l’utilisation de l’IAO<br />

et de la CFD dans le développement<br />

des technologies de propulsion et la<br />

création de nouvelles technologies<br />

analytiques, tandis que l’équipe « aérodynamique<br />

» analyse l’utilisation de<br />

la CFD dans la conception des pièces<br />

aérodynamiques automobiles.<br />

L’équipe spécialisée en IAO et CFD au<br />

sein de la division Motorsports Unit Development<br />

est composée d’une quinzaine<br />

de personnes au total, équipe<br />

chargée des moteurs et équipe spécialisée<br />

en aérodynamique confondues.<br />

En raison du temps et des ressources<br />

disponibles limités pour un groupe de<br />

quinze personnes et pour surmonter la<br />

concurrence sur le marché difficile de<br />

la course automobile, la normalisation<br />

technologique est nécessaire. Celleci<br />

permet à l’équipe de se consacrer<br />

en priorité aux travaux d’analyse, de<br />

coordonner les délais de post-production<br />

(conception, tests et souffleries)<br />

et de s’assurer qu’il n’existe pas de<br />

différences individuelles à l’issue des<br />

résultats d’analyse.<br />

Le développement d’un véhicule<br />

est une course contre la montre :<br />

les avantages de la CFD<br />

Dans le monde de la course automobile,<br />

les points suivants sont extrêmement<br />

importants : les projets de développement<br />

pour l’année suivante, les<br />

préparatifs pour la prochaine saison<br />

de course et les ajustements requis<br />

pour s’adapter aux fréquents changements<br />

de réglementation. La CFD<br />

peut donc se révéler être un atout essentiel<br />

en réduisant considérablement<br />

le temps d’exécution. Yuichiro Kato<br />

déclare : « Les voitures de course ne<br />

ressemblent pas aux véhicules produits<br />

en série qui vieillissent au cours<br />

des ans. Même si leur ligne ressemble<br />

à celle de l’année précédente, leurs<br />

composants internes sont entièrement<br />

différents. C’est comme si chaque<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 26


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année nous développions une nouvelle<br />

voiture. Un haut niveau initial de<br />

performance étant donc nécessaire,<br />

la fiabilité et l’efficacité des éléments<br />

tels que l’aérodynamique et le moteur<br />

doivent être garanties avant même que<br />

la voiture ne soit conçue. L’approche<br />

classique consistait à se soumettre<br />

à un processus itératif de construction<br />

et de tests de prototypes, mais<br />

nous sommes maintenant en mesure<br />

de procéder à des évaluations analytiques<br />

approfondies avant même la réalisation<br />

d’une pièce. »<br />

L’aérodynamique des véhicules participant<br />

aux 24 heures du Mans a été<br />

conçue en collaboration avec Toyota<br />

Motorsport GmbH (TMG) en Allemagne.<br />

Les souffleries ont joué un rôle<br />

central dans les efforts de développement<br />

et la CFD a constitué un élément<br />

complémentaire garantissant la participation<br />

de Toyota aux championnats<br />

de F1. Mais aujourd’hui, la CFD est<br />

indispensable aux tests de concept<br />

et est essentielle afin de visualiser les<br />

flux et décider des concepts des véhicules.<br />

La CFD joue un rôle clé en réduisant<br />

les temps de développement,<br />

mais elle a également permis ces<br />

dernières années de diminuer les délais<br />

des processus d’élaboration des<br />

pièces actuelles.<br />

Teppei Hojo précise : « Comme nous<br />

ne disposons pas de suffisamment de<br />

temps pour installer une vraie voiture<br />

dans une soufflerie afin de faire les réglages<br />

nécessaires entre deux courses<br />

et que les possibilités pour effectuer<br />

des essais sur piste sont limitées, nous<br />

allons élaborer un procédé permettant<br />

de déplacer rapidement des éléments<br />

de conception de CFD aux véhicules<br />

réels, renforçant ainsi l’importance de<br />

la production CFD. La nécessité se fait<br />

de plus en plus sentir de prendre des<br />

décisions basées sur des données de<br />

tests initiaux. Ainsi, les performances<br />

de la voiture dès le premier test déterminent<br />

son niveau de compétitivité au<br />

cours de la saison. »<br />

Les technologies revêtant aujourd’hui<br />

une importance particulière sont<br />

celles qui permettent aux ingénieurs<br />

d’améliorer les performances des<br />

véhicules et des composants avant<br />

même que le véhicule n’ait été fabriqué<br />

(lors des phases de conception<br />

et de développement). L’utilisation<br />

des technologies de simulation et de<br />

l’IAO est absolument essentielle pour<br />

la réalisation de ces tâches. La CFD<br />

joue ainsi un rôle considérable dans<br />

un secteur très exigeant en termes de<br />

délais et de processus de développement.<br />

Le logiciel Star-CCM+ de CDadapco<br />

a été choisi pour être utilisé<br />

dans ce contexte.<br />

Application des technologies, des<br />

véhicules de course aux voitures<br />

produites en série<br />

Pour les constructeurs, l’objectif principal<br />

de leur participation à un sport<br />

automobile, au-delà de la publicité<br />

qu’elle génère, est de développer rapidement<br />

des technologies de pointe. Il<br />

est particulièrement important pour les<br />

entreprises de diffuser et de partager<br />

en interne le savoir-faire technologique<br />

dérivé du développement des voitures<br />

de course, et d’appliquer ces connaissances<br />

à la conception des véhicules<br />

produits en série.<br />

La division Motorsports Unit Development<br />

a pour projet de développer des<br />

technologies de pointe grâce aux activités<br />

relatives aux courses automobiles<br />

et d’appliquer ces technologies aux vé-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 28


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<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

mentation limitant le temps consacré<br />

aux tests en soufflerie. Les décisions<br />

finales sont prises en utilisant les résultats<br />

de ces tests, aussi la CFD est<br />

essentielle pour un développement efficace<br />

dans un contexte de ressources<br />

financières et d’un temps limités.<br />

Les principaux problèmes qui se<br />

posent lors de la conception et du<br />

développement au moyen de la CFD<br />

concernent la fiabilité et l’exactitude<br />

de la CFD. Pour cette raison, il est<br />

extrêmement important de comparer<br />

les résultats des tests en soufflerie<br />

avec ceux de la CFD. Afin de vérifier<br />

ces corrélations, des comparaisons et<br />

des analyses utilisant les valeurs des<br />

coefficients aérodynamiques, les distributions<br />

de pression en surface et la<br />

vélocimétrie par image de particules<br />

(Particle image velocimetry, PIV) sont<br />

effectuées. Les souffleries reproduisant<br />

les conditions réelles d’utilisation,<br />

les résultats de leurs tests servent de<br />

références sur lesquelles sont ajustés<br />

la résolution du maillage et les paramètres<br />

des calculs utilisés dans l’analyse.<br />

Par conséquent, un très grand<br />

nombre de calculs peut être évalué.<br />

L’équipe spécialisée en aérodynamique<br />

teste également des véhicules<br />

réels. Des grandeurs aérodynamiques<br />

telle que la portance peuvent<br />

être mesurées lorsque les véhicules<br />

roulent réellement sur la piste, fournissant<br />

des évaluations comparatives<br />

des chiffres obtenus en soufflerie et<br />

ceux issus de la CFD. En cas d’incohérence,<br />

des ingénieurs étudient<br />

les moyens d’améliorer les essais en<br />

soufflerie et les modèles CFD. Il existe<br />

des cas dans lesquels l’exactitude de<br />

la CFD doit être améliorée dans un<br />

laps de temps très court, tandis que<br />

d’autres améliorations peuvent être<br />

apportées sur le moyen et long terme.<br />

D’abord, l’équipe met en œuvre<br />

les améliorations à court terme qui<br />

peuvent être effectuées avant le début<br />

des prochains tests en soufflerie<br />

et des courses.<br />

L’équipe chargée des moteurs procède<br />

à des évaluations rigoureuses avant<br />

de monter un moteur dans un véhicule<br />

réel et n’installe que les parties les plus<br />

efficaces selon les résultats obtenus.<br />

Par conséquent, peu d’évaluations<br />

sont effectuées durant la course. Les<br />

défauts exigeant une réponse immédiate<br />

ou pouvant attendre d’être traités<br />

à mi-parcours, peuvent être identifiés<br />

dans un temps très court.<br />

Une équipe de développement internationale<br />

Les courses du Championnat du<br />

monde d’endurance se produisent sur<br />

la scène internationale. Les efforts de<br />

développement déployés au sein de<br />

Toyota Motor Corporation sont également<br />

mondialisés.<br />

Toyota collabore avec la TMG en Allemagne<br />

afin d’améliorer l’aérodynamique.<br />

Travailler avec des partenaires<br />

éloignés, qui parlent une langue différente<br />

et qui possèdent des normes et<br />

des valeurs culturelles différentes n’est<br />

pas chose facile. Par conséquent, une<br />

large place est accordée à la communication.<br />

Les équipes ne cherchent<br />

pas toutes à produire des résultats en<br />

se concentrant uniquement sur leurs<br />

propres travaux ; au contraire, elles<br />

établissent des relations afin de pouvoir<br />

travailler ensemble. Les principaux<br />

moyens de communication sont<br />

le téléphone et la vidéoconférence.<br />

Les voyages d’affaires en Allemagne<br />

ne sont effectués que s’ils sont jugés<br />

nécessaires. L’avantage d’un déplacement<br />

est qu’une discussion qui prendrait<br />

une journée entière par e-mail<br />

peut être efficacement menée en cinq<br />

minutes ou plus en se rencontrant directement<br />

sur le lieu de travail. Cependant,<br />

comme il est difficile d’effectuer<br />

régulièrement des voyages d’affaires,<br />

les membres des équipes établissent<br />

des liens pouvant être maintenus<br />

grâce à une communication continue<br />

et ne souffrant pas de l’absence de<br />

visites sur place. Ils discutent jusqu’à<br />

trouver une solution satisfaisante pour<br />

les deux parties, tout en s’efforçant<br />

toujours de parvenir à une compréhension<br />

mutuelle. Les deux parties<br />

œuvrent ensemble afin de mener les<br />

voitures à la victoire, et les travaux<br />

de développement visant à atteindre<br />

cet objectif se poursuivent dans une<br />

atmosphère de respect mutuel entre<br />

professionnels.<br />

L’équipe chargée des moteurs s’investit<br />

principalement sur les travaux effectués<br />

au Japon, mais selon l’expérience<br />

vécue par Yuichiro Kato, « Chercher<br />

à faire les choses à la manière japonaise<br />

n’est certainement pas la bonne<br />

solution. Vous devez exposer soigneusement,<br />

un par un, les éléments non<br />

négociables, tout en maintenant le plus<br />

grand respect pour vos partenaires<br />

dans leur manière d’aborder les processus.<br />

»<br />

Enregistrer toutes les informations<br />

sous forme de scripts simples<br />

à utiliser<br />

Lorsque nous lui avons demandé son<br />

point de vue sur les produits et services<br />

de CD-adapco, Yuichiro Kato répondit<br />

: « J’ai utilisé différents types de<br />

logiciels CFD dans le passé et je peux<br />

donc vous dire ceci : dans la mesure<br />

où la plupart des fonctions de Star-<br />

CCM+ et de Star-CD peuvent être<br />

gérées par des scripts, il n’est pas né-<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 30


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cessaire d’ouvrir l’interface graphique<br />

(Graphical user interface, GUI). Il est<br />

extrêmement facile de définir les opérations<br />

pouvant être exécutées par<br />

lots, ce qui permet d’optimiser des<br />

connexions et d’autres applications<br />

logicielles externes. Aujourd’hui, vous<br />

n’irez pas très loin en effectuant juste<br />

des calculs basés sur les fluides. Les<br />

applications logicielles de CD-adapco<br />

sont très simples à utiliser associées<br />

à différentes applications employées<br />

dans les processus en amont et en<br />

aval. Il faudrait que le script puisse<br />

être lu par toute personne qui le voit. »<br />

Verbatim<br />

« Nous sommes très heureux d’avoir pu poser des questions aux ingénieurs<br />

de Toyota Motor Corporation, l’un des plus grands constructeurs<br />

automobiles du monde, sur les produits CD-adapco et sur leur rôle<br />

dans le travail de développement des voitures participant aux 24 heures<br />

du Mans. Cette interview a été réalisée immédiatement après le classement<br />

de l’équipe Toyota en troisième place aux 24 heures du Mans,<br />

et M. Kato ainsi que M. Hojo ont défini des plans précis pour gagner<br />

la course l’année prochaine. Toyota Racing a remporté le championnat<br />

des constructeurs lors de la saison 2014. Anthony Davidson et Sébastien<br />

Buemi Olivier ont remporté le Championnat du Monde Pilotes au volant<br />

de la TS040 Hybrid n 8. CD-adapco fera tout son possible pour aider<br />

l’équipe Toyota à remporter la victoire ! »<br />

En ce qui concerne l’aérodynamique,<br />

toutes les opérations, y compris la<br />

création de modèles analytiques, sont<br />

converties en un script, et les commentaires<br />

que nous recevons confirment<br />

que le script est très facile à<br />

utiliser une fois que vous vous y êtes<br />

habitué. En aérodynamique, le traitement<br />

des données a été entièrement<br />

automatisé depuis l’introduction de<br />

Star-CD, et toutes les interventions<br />

le sont également dans le nouveau<br />

logiciel Star-CCM+. Lors de la réalisation<br />

d’analyses, il est extrêmement<br />

important que tous les procédés<br />

soient standardisés de manière à ce<br />

qu’aucune variation aléatoire ne soit<br />

introduite dans les résultats d’analyse<br />

par chaque ingénieur. Cette harmonisation<br />

garantit que même si de nouveaux<br />

membres de l’équipe rejoignent<br />

un groupe, il n’existera aucune différence<br />

dans les résultats des analyses<br />

produits. En outre, puisque tout est<br />

entièrement automatisé dans le script,<br />

une formation interne est offerte afin<br />

de s’assurer que tous les membres le<br />

comprennent et qu’il ne soit pas perçu<br />

comme un outil inaccessible. Cela<br />

permet également d’encourager le<br />

développement des compétences des<br />

membres de l’équipe.<br />

Yuichiro Kato a requis l’ajout de la<br />

fonctionnalité suivante : convertir automatiquement<br />

le maillage de surface<br />

en modèle de surface CAO dans Star-<br />

CCM+. Les données obtenues lors du<br />

changement de la forme du maillage<br />

de surface par morphing au moment<br />

de l’optimisation devaient être transmises<br />

au logiciel de CAO, car les<br />

données de CAO fournissent les informations<br />

nécessaires aux concepteurs<br />

afin de définir des formes optimales.<br />

Enfin, en tant qu’utilisateurs de longue<br />

date des produits CD-adapco, nous<br />

avons reçu des commentaires sur<br />

nos services de support technique.<br />

« L’ingénieur qui travaille au support a<br />

fourni des réponses très rapides, a indiqué<br />

Yuichiro Kato. Lorsqu’on pense<br />

à un prestataire de service étranger,<br />

le bureau japonais pourrait être traité<br />

comme un simple point de relais, et<br />

le contenu envoyé sous format brut,<br />

sans avoir été bien compris, mais le<br />

niveau de services a été comparable<br />

à celui d’un fournisseur national. »<br />

Teppei Hojo poursuit : « Les méthodes<br />

d’analyse sont déjà entièrement établies,<br />

mais nous espérons que nous<br />

pourrons travailler ensemble sur la création<br />

de technologies permettant d’accélérer<br />

la boucle de développement. »<br />

Yuichiro Kato & Teppei Hojo –<br />

Toyota Motor Corporation<br />

Kuninori Masushige<br />

& Yuka Takahashi – CD-adapco<br />

Cas d’application<br />

Boeing<br />

améliore<br />

la protection<br />

contre<br />

la foudre<br />

grâce à<br />

la simulation<br />

La structure des avions modernes<br />

comme le Boeing 787<br />

Dreamliner est composée pour<br />

plus de moitié de composites en<br />

fibre de carbone. On leur ajoute<br />

des films de métal déployé pour<br />

augmenter la protection face<br />

aux impacts de foudre. Les<br />

chercheurs de Boeing utilisent la<br />

simulation pour tester l’efficacité<br />

et la tenue dans le temps de ces<br />

revêtements, notamment par<br />

rapport aux contraintes d’origine<br />

thermique qu’ils subissent dans<br />

les conditions habituelles de vol.<br />

Le Boeing 787 Dreamliner est un avion<br />

innovant par le choix des matériaux<br />

de sa structure, composée à plus de<br />

50 % de fibre de carbone renforcé<br />

par du plastique (CFRP pour carbon<br />

fiber reinforced plastic), un matériau<br />

exceptionnel par sa légèreté et sa résistance<br />

mécanique. La figure 1 précise<br />

la répartition des matériaux composites<br />

dans l’appareil. Malgré leurs<br />

avantages, les composites CFRP présentent<br />

des faiblesses sur le niveau de<br />

protection et de tenue face à un impact<br />

de foudre. Pour résoudre ce problème,<br />

un film de métal déployé (EMF pour<br />

expanded metal foil) est ajouté dans<br />

la structure composite, de façon à dissiper<br />

rapidement chaleur et courant<br />

électrique lors d’un impact de foudre.<br />

Les ingénieurs de Boeing Research<br />

and Technology (BR&T) effectuent<br />

des simulations multiphysiques et des<br />

mesures afin d’étudier l’effet des paramètres<br />

de conception EMF sur les<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 32


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Système d’acquisition<br />

de mesures<br />

MULTI-FORMAT<br />

Chaque environnement sa solution<br />

Structure modulaire distribuée<br />

- Rail DIN<br />

Figure 1. Les matériaux composites présents dans le Boeing 787 comptent pour plus<br />

de la moitié des matériaux utilisés 1 .<br />

contraintes thermiques et les déplacements<br />

dans chaque couche de la structure<br />

composite décrite à gauche dans la<br />

figure 2. Les contraintes s’accumulent<br />

dans le revêtement de protection de la<br />

structure composite à cause des cycles<br />

thermiques générés par les décollages<br />

et atterrissages. Avec le temps, le revêtement<br />

de protection peut se fissurer,<br />

laissant pénétrer l’humidité et des<br />

particules, conduisant à la corrosion de<br />

l’EMF, et réduisant ainsi sa conductivité<br />

électrique et sa capacité de protection.<br />

Les chercheurs participant à l’étude au<br />

BR&T sont : Jeffrey Morgan, chef de<br />

projet du département Sealants and<br />

Electromagnetic Materials (produits<br />

d’étanchéité et matériaux électromagnétiques),<br />

Robert Greegor, ingénieur<br />

de simulation au département Applied<br />

Physics, le Dr Patrice Ackerman, du département<br />

Sealants and Electromagnetic<br />

Materials, et à la tête des essais,<br />

et Quynhgiao Le, ingénieur. Leurs recherches<br />

visent à améliorer la stabilité<br />

thermique globale de la structure composite<br />

et donc à réduire les risques et<br />

les coûts de maintenance liés à la dégradation<br />

du revêtement de protection.<br />

Simulation de la thermo-dilatation<br />

dans les composites d’avions<br />

Dans la structure de protection de la<br />

surface montrée à gauche dans la figure<br />

2, on observe une succession de<br />

couches : peinture, apprêt, couche d’isolation<br />

de la corrosion, surfacer, EMF,<br />

et structure composite sous-jacente.<br />

Chaque couche contribue à l’accumulation<br />

des contraintes mécaniques dans<br />

les revêtements de protection, au fil du<br />

temps, car elles sont soumises au cyclage<br />

thermique. La géométrie est issue<br />

du modèle de coefficient de dilatation<br />

thermique (CTE), développé par Greegor<br />

2,3 et ses collègues à l’aide de Comsol<br />

Multiphysics. L’objectif de ce modèle<br />

était d’évaluer la contrainte thermique et<br />

Rack 19’’ 3U<br />

Portable et autonome<br />

Précision de laboratoire dans<br />

un milieu industriel<br />

■<br />

■<br />

■<br />

■<br />

Rack 19’’ 1U<br />

Durci et flexible<br />

Mesure fiable et rapide<br />

Banc d’essais et de composants<br />

Déporté et autonome<br />

Surveillance de structure et d’ouvrage<br />

Robuste et universelle<br />

Applications embarquées<br />

Synchronisation et déterminisme<br />

Contrôle de process<br />

Et toujours avec le meilleur rapport<br />

Performance / Prix<br />

Figure 2. A gauche la structure composite multicouche du modèle COMSOL, et à droite<br />

la géométrie du film de métal déployé. SWD et LWD correspondent respectivement au<br />

bord court et au bord long du carré. Le rapport d’aspect de la maille : SWD/LWD est<br />

l’un des paramètres dont on a observé l’influence pendant les simulations.<br />

www.gantner-instruments.fr<br />

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Tel : 01 40 26 62 10<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 33


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

le déplacement dans chaque couche de<br />

la structure composite d’un échantillon<br />

carré d’un pouce.<br />

La structure de la couche EMF est précisée<br />

en figure 2. Dans cette étude,<br />

l’épaisseur de l’EMF, la largeur du fil<br />

de maille, le rapport d’aspect, la composition<br />

métallique, et la structure 3D<br />

par empilage des EMF ont été variés<br />

pour évaluer leur impact sur la performance<br />

thermique dans l’ensemble de<br />

la structure. La composition métallique<br />

de l’EMF était soit de l’aluminium soit<br />

du cuivre. A noter, l’EMF en aluminium<br />

nécessite de la fibre de verre additionnelle<br />

entre l’EMF et le composite pour<br />

limiter la corrosion galvanique.<br />

Les propriétés des matériaux pour<br />

chaque couche, comprenant le coefficient<br />

de dilatation thermique, la capacité<br />

thermique, la densité, la conductivité<br />

thermique, le module d’Young et le<br />

coefficient de Poisson, ont été ajoutés<br />

au modèle Comsol comme paramètres<br />

et leurs valeurs sont indiquées dans<br />

la figure 3. Le coefficient de dilatation<br />

thermique de la couche de peinture<br />

est défini par une fonction échelon qui<br />

représente le changement brusque de<br />

dilatation thermique à la température<br />

de transition vitreuse du matériau.<br />

Dans le modèle CTE, l’interface multiphysique<br />

Thermal Stress couple la<br />

mécanique des solides avec le transfert<br />

de chaleur pour simuler la dilatation<br />

thermique et résoudre le déplacement<br />

dans toute la structure. Les simulations<br />

ont été limitées au chauffage de la<br />

structure composite lors de la descente<br />

de l’avion, les températures finales et<br />

initiales étant définies dans le modèle<br />

pour représenter respectivement les<br />

températures au sol et en altitude.<br />

Influence de l’EMF sur les Contraintes<br />

et les Déplacements<br />

Les résultats des simulations Comsol<br />

ont été analysés pour déterminer<br />

quantitativement les contraintes et les<br />

déplacements dans chaque couche<br />

lors du chauffage et selon des propriétés<br />

variables du film de métal déployé.<br />

Un exemple des résultats de la simulation<br />

est présenté en figure 4.<br />

Dans l’image du haut de la figure 4, il est<br />

possible d’observer le déplacement de<br />

l’EMF sous-jacent à travers la couche<br />

de peinture. La vue agrandie en coupe<br />

transversale montre clairement des variations<br />

de déplacement au-dessus de la<br />

maille et les vides, ainsi qu’une tendance<br />

à la réduction des contraintes dans les<br />

couches de protection les plus hautes.<br />

La figure 5 montre la contrainte relative<br />

pour chaque couche dans des structures<br />

de protection de la surface qui incorporent<br />

des EMF en cuivre ou en aluminium.<br />

La couche de protection de la corrosion<br />

en fibre de verre requis par l’EMF en aluminium<br />

a un effet tampon, ce qui conduit<br />

à une contrainte plus faible pour l’aluminium<br />

par rapport à l’EMF en cuivre.<br />

Malgré une contrainte inférieure dans<br />

l’EMF en aluminium, les résultats de<br />

simulation obtenus en variant les paramètres<br />

de conception de l’EMF révèlent<br />

une tendance constante à des déplacements<br />

plus élevés dans les choix de<br />

protection utilisant l’EMF en aluminium<br />

par rapport au cuivre. Ces déplacements<br />

peuvent être attribués en partie<br />

à la CTE relativement plus élevée de<br />

l’aluminium par rapport à celle du cuivre.<br />

Figure 4. Image du haut et du milieu :<br />

vue du dessus et coupe transversale<br />

des contraintes de von Mises<br />

et des déplacements dans<br />

un échantillon carré d’un pouce<br />

de la structure composite 3D. En bas,<br />

la transparence a été utilisée<br />

pour montrer le niveau élevé<br />

de contraintes dans la structure<br />

composite et l’EMF. Les contraintes ont<br />

aussi été évaluées le long<br />

de la ligne verticale qui passe<br />

à travers l’échantillon.<br />

Une analyse plus approfondie de l’influence<br />

des différents paramètres de<br />

conception de l’EMF a été effectuée<br />

pour confirmer l’effet de la variation de la<br />

hauteur, de la largeur et du rapport d’aspect<br />

de la maille sur les déplacements<br />

dans les couches protectrices. Lorsque<br />

le rapport d’aspect de la maille est modifié,<br />

il a été observé qu’un rapport plus<br />

élevé entraînait une diminution modeste<br />

du déplacement d’environ 2 pour cent<br />

pour les EMF en cuivre et en aluminium,<br />

alors que des valeurs de rapport d’as-<br />

Figure 3. Ratio de chaque paramètre<br />

du matériau par rapport à la couche<br />

de peinture. La couche de peinture<br />

présente des valeurs plus élevées<br />

de CTE, de capacité calorifique<br />

et de coefficient de Poisson, ce qui<br />

indique qu’elle subira des contraintes<br />

de compression et des déformations<br />

en étirement au cours du chauffage<br />

et du refroidissement.<br />

Figure 5. Les contraintes relatives en unités arbitraires ont été tracées à travers<br />

les structures composite, qui incorporent un EMF soit en aluminium (à gauche)<br />

soit en cuivre (à droite).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 34


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Figure 6. Effet de la variation<br />

de l’épaisseur de l’EMF sur<br />

les déplacements dans chaque couche<br />

de la structure de protection.<br />

Les graphiques en haut montrent<br />

les déplacements en unités arbitraires ;<br />

en dessous, le ratio est le déplacement<br />

calculé pour chaque épaisseur,<br />

normalisé par le déplacement<br />

de la plus petite épaisseur.<br />

pect élevés correspondent à une structure<br />

de maille plus ouverte. Pour tous<br />

les paramètres de conception d’EMF, il<br />

y a un compromis entre la capacité actuelle<br />

de transport, le déplacement et<br />

le poids. Pour le rapport d’aspect de la<br />

maille, alors que le choix d’une structure<br />

à maille ouverte peut a priori réduire le<br />

déplacement et le poids, c’est la capacité<br />

de transport du courant, essentielle<br />

à la fonction de protection de l’EMF, qui<br />

est réduite et prise en compte.<br />

De même qu’avec la largeur de la maille,<br />

la variation de la largeur par un facteur<br />

de trois a entraîné une augmentation relativement<br />

faible du déplacement d’environ<br />

3 pour cent pour les EMF en cuivre<br />

comme en aluminium. Toutefois, la variation<br />

de l’épaisseur de l’EMF par un<br />

facteur quatre a entraîné une augmentation<br />

du déplacement de l’ordre de 60<br />

pour cent à la fois pour l’aluminium et le<br />

cuivre. La figure 6 montre les valeurs relatives<br />

de déplacement à travers chaque<br />

couche de la structure de protection lors<br />

de variations de l’épaisseur des EMF<br />

en cuivre et en aluminium. En raison du<br />

plus faible impact sur les déplacements,<br />

l’augmentation de la largeur de la maille<br />

ou la diminution du rapport d’aspect sont<br />

de meilleures stratégies pour augmenter<br />

la capacité de transport du courant de<br />

l’EMF pour la protection contre la foudre.<br />

La relation entre le déplacement<br />

et la formation de fissures<br />

Greegor et ses collègues de BR&T<br />

estiment (de manière qualitative) que<br />

Figure 7. Microphotographies des structures composite après exposition à l’humidité<br />

et aux cycles thermiques. A gauche, les résultats pour l’EMF en cuivre et à droite,<br />

celle en aluminium.<br />

toute augmentation de déplacement<br />

entraîne un risque accru de formation<br />

de fissures dans les couches de protection<br />

puisque les contraintes mécaniques<br />

dues aux cycles thermiques<br />

s’accumulent au fil du temps.<br />

Les expériences confortent cette logique,<br />

comme le montre la figure 7,<br />

qui présente des coupes transversales<br />

en microphotographies de<br />

structures de protection avec des<br />

EMF en aluminium et en cuivre après<br />

une exposition prolongée à l’humidité<br />

et aux cycles thermiques dans<br />

une chambre de test en conditions<br />

proches de la réalité. La structure<br />

avec l’EMF en cuivre ne montre pas<br />

de fissures, alors que l’EMF en aluminium<br />

présente une fissuration dans<br />

l’apprêt, des fissures visibles sur les<br />

bords et la surface, et une fissuration<br />

importante dans les endroits de chevauchement<br />

du maillage.<br />

Sur la même plage de température,<br />

les résultats des expériences sont en<br />

bonne corrélation avec les résultats<br />

des simulations et montrent systématiquement<br />

des déplacements plus<br />

Références<br />

élevés dans les couches de protection<br />

de l’EMF en aluminium. La simulation<br />

et l’expérimentation indiquent<br />

tous deux que l’EMF en cuivre est<br />

un meilleur choix pour la protection<br />

contre la foudre des structures composite<br />

d’avion. La simulation multiphysique<br />

est donc un moyen fiable<br />

pour évaluer l’influence des paramètres<br />

de conception de l’EMF pour<br />

les contraintes et les déplacements,<br />

afin de mieux comprendre et réduire<br />

la probabilité de formation de fissures.<br />

Jennifer A. Segui<br />

L’équipe de recherche au centre Boeing<br />

Research and Technology,<br />

de gauche à droite : Patrice Ackerman,<br />

Jeffrey Morgan, Robert Greegor,<br />

et Quynhgiao Le.<br />

L’information présentée dans cet article est basée sur les sources publiées<br />

suivantes :<br />

1<br />

The Boeing Company. 787 Advanced Composite Design. 2008-2013.<br />

www.newairplane.com/787/design_highlights/#/visionary-design/composites/advanced-composite-use<br />

2<br />

J.D. Morgan, R.B. Greegor, P.K. Ackerman, Q.N. Le, Thermal Simulation<br />

and Testing of Expanded Metal Foils Used for Lightning Protection of<br />

Composite Aircraft Structures, SAE Int. J. Aerospace 6(2):371-377, 2013,<br />

doi :10.4271/2013-01-2132.<br />

3<br />

R.B. Greegor, J.-D. Morgan, Q.N. Le, P.K. Ackerman, Finite Element Modeling<br />

and Testing of Expanded Metal Foils Used for Lightning Protection<br />

of Composite Aircraft Structures, Proceedings of 2013 ICOLSE Conference<br />

; Seattle, WA, September 18-20, 2013.18-20, 2013.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 35


<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />

En pratique<br />

La simulation, un accélérateur d’essais<br />

La simulation numérique occupe une place de plus en plus importante dans l’aéronautique. Au Cetim,<br />

les essais effectués – en éprouvette ou directement sur les composants eux-mêmes – concernent pour<br />

beaucoup la caractérisation des matériaux et de fatigue afi n de déterminer des lois de comportements<br />

qui serviront à comprendre la loi d’endommagement des matériaux. Si ces moyens d’essais destructifs<br />

sont toujours essentiels dans le développement des pièces aéronautiques, les ingénieurs ont aujourd’hui<br />

quasi-systématiquement recours à la simulation numérique, et ce pour plusieurs raisons.<br />

Haidar Jaffal<br />

Yvon Goth<br />

Mohamed Bennebach<br />

L’essor considérable de la simulation<br />

numérique s’explique par de multiples<br />

facteurs : d’une part le secteur aéronautique<br />

est en plein essor, d’autre<br />

part, parce que depuis de nombreuses<br />

années, la simulation numérique a pris<br />

le pas sur les essais en environnement<br />

; ces derniers ne concernant en<br />

effet que les essais de qualification finaux.<br />

En matière d’essai, la simulation<br />

numérique est utilisée en assistance<br />

pour définir, par exemple, la position<br />

des capteurs placés sur les pièces excitées<br />

par des pots vibrants afin de déterminer<br />

le niveau de perturbations de<br />

la structure. « Nous avons beaucoup<br />

de demandes en matière d’essai aéronautique.<br />

Dans ce domaine, la simulation<br />

nous permet, en fatigue, d’optimiser<br />

et d’accélérer les phases d’essai,<br />

souligne Mohamed Bennebach, du Cetim.<br />

La simulation nous aide également<br />

à définir de manière pertinente la position<br />

des capteurs ». Mohamed Bennebach<br />

est expert référent en fatigue et<br />

chargé de projet d’essais et calculs en<br />

fatigue et de structure. Arrivé il y a plus<br />

de six ans au Cetim, il possède un parcours<br />

spécifique dans le domaine de la<br />

fatigue des matériaux et des structures.<br />

Hall de St-Étienne<br />

Son rôle au sein du Cetim est de déterminer<br />

l’aspect simulation et calcul des<br />

dommages sur les pièces.<br />

De son côté, Haidar Jaffal occupe la<br />

fonction de responsable d’équipe ressources<br />

techniques au sein du pôle Innovation,<br />

conception et simulation (ICS)<br />

du Cetim ; animateur de la communauté<br />

simulation, il possède une réelle culture<br />

simulation-calcul. « Les temps d’essais<br />

représentent un enjeu important. Or, en<br />

fatigue, ces temps d’essais sont parfois<br />

très longs alors que les exigences des<br />

industriels portent en grande partie sur<br />

la réduction des temps de développement<br />

; c’est le cas de l’aéronautique<br />

mais aussi des autres secteurs pour<br />

lesquels nous travaillons. Pour relever<br />

les défis, nous utilisons la simulation numérique<br />

qui nous permet, en quelques<br />

jours voire en quelques heures de déterminer<br />

la tenue en fatigue de composants<br />

qui dureront de nombreuses<br />

années. Ainsi, avec la simulation, notre<br />

métier a fortement évolué : nous travaillons<br />

désormais sur des échelles de<br />

temps d’essais de l’ordre de quelques<br />

semaines, même si cette durée dépend<br />

fortement des matériaux mis en jeu et du<br />

spectre de sollicitation ». De son côté,<br />

Yvon Goth, ingénieur d’étude acoustique<br />

et vibrations et expert, ajoute : « la<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 36


<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />

simulation présente l’intérêt d’être une<br />

sorte de préliminaire permettant de garantir<br />

que la ‘’sévérisation’’ de l’essai est<br />

bien la même. Mais la simulation permet<br />

aussi et surtout de réaliser, en accéléré,<br />

des phases d’essais qui auraient duré<br />

des années. On peut ainsi faire subir<br />

des simulations de chargements sur les<br />

pièces et les composants. »<br />

Yvon Goth est expert référent. Il a intégré<br />

le Cetim en 1995 dans l’équipe dédiée<br />

à la question thermique et énergétique<br />

avant de rejoindre en 2002 le pôle Bruit<br />

et vibration dans le domaine du calcul et<br />

de la modélisation. Il précise que « dans<br />

le domaine de la fatigue vibratoire par<br />

exemple, nous travaillons avec des méthodologies<br />

standardisées pour déterminer<br />

un profil de fonctionnement. Avec<br />

la simulation, en une centaine d’heures,<br />

nous obtenons une synthèse d’essais<br />

sur un pot vibrant de composants et de<br />

leur exploitation sur des durées de plusieurs<br />

dizaines de milliers d’heures ».<br />

Les essais sur les composants, qu’ils<br />

fassent partie ou non de la structure,<br />

sont essentiels pour valider la tenue à<br />

un spectre de sollicitation donné. Ainsi,<br />

les ingénieurs d’essai réceptionnent les<br />

composants et les mettent sur des bancs<br />

avant de les soumettre aux sollicitations<br />

et de vérifier que les structures tiennent.<br />

Des compétences internes fortes<br />

dans les matériaux composites<br />

Les équipes du Cetim réalisent donc des<br />

essais afin d’émettre des rapports de caractérisation<br />

de loi de comportement de<br />

matériaux, de faire de la vérification et<br />

de la validation au service de l’aéronautique.<br />

Dans le domaine des composites<br />

cette fois, une équipe spécialement dédiée<br />

à ce domaine se situe à Nantes à<br />

La Jonelière pour les caractérisations<br />

Technocampus<br />

mécaniques et physico chimiques des<br />

matériaux. Cette équipe analyse aussi<br />

les déformations par video correlation et<br />

étudie les cinématiques d’endommagements<br />

par la tomographie et l’émission<br />

acoustique. Ces techniques ont été développées<br />

en particulier pour répondre<br />

aux besoins des ingénieurs des grands<br />

donneurs d’ordres aéronautiques – Airbus<br />

et Safran en particulier. Sur le Technocampus<br />

Composite, le Cetim simule<br />

numériquement les structures et les<br />

procédés de fabrication à partir des caractéristiques<br />

physique et mécaniques<br />

des matériaux utilisés. Pour soutenir les<br />

développements industriels, le Cetim a<br />

<strong>Essais</strong> mécaniques et climatiques<br />

Vibrations<br />

Chocs<br />

Traction<br />

V.R.T.<br />

Climatique<br />

Thermique<br />

B.S.<br />

LABORATOIRE D’ESSAIS<br />

Qualification Produits & Systemes<br />

Environnemental Stress Screening Evaluation du design<br />

Humidité<br />

Dépression<br />

Eltec Electronique - Technique<br />

Tel: 05-61-206-206 Fax: 05-61-207-857<br />

Email: contact@eltec-fr.com www.eltec-fr.com<br />

23 Avenue MERCURE ZA-ECOPARC 1<br />

31130 QUINT FONSEGRIVES<br />

Eltec<br />

Toulouse<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 37


<strong>Essais</strong> Et ModElisation<br />

permet de mesurer des déformations<br />

et de déterminer les contraintes liées<br />

pour la plupart aux procédés de mise<br />

en œuvre ». Les équipes du Cetim font<br />

appel à différents moyens de mesure<br />

comme la diffraction par rayons X.<br />

La simulation numérique pour répondre<br />

aux défis de demain<br />

créé un laboratoire scientifique commun<br />

avec le LMT Cachan, le GEM de Nantes<br />

et le CNRS. L’objectif de ce laboratoire<br />

est de répondre aux nombreuses problématiques<br />

industrielles afin de combiner<br />

les performances des produits tout<br />

en réduisant les cycles et les coûts de<br />

fabrication.<br />

Dans le secteur de l’aéronautique, les<br />

problématiques sont nombreuses :<br />

celles-ci concernent tout aussi bien<br />

l’environnement, les fréquences d’essais<br />

importantes sans oublier l’accélération<br />

du nombre d’essais. Autre défi à<br />

relever : le fait que les matériaux composites<br />

ne présentent pas les mêmes<br />

phénomènes d’endommagement que<br />

les matériaux classiques. « Le problème<br />

est que nous possédons moins<br />

de recul sur les matériaux composites<br />

que sur les matériaux métalliques, souligne<br />

Haidar Jaffal. Toutefois, nous disposons<br />

d’un outil et de compétences<br />

fortes afi n de répondre à la problématique<br />

numérique sur les composites.<br />

TFE<br />

Simulation process<br />

Actuellement, le Cetim travaille de manière<br />

continue pour répondre à la demande<br />

exigeante dans l’aéronautique.<br />

Ainsi, nous adaptons en permanence<br />

nos capacités de calcul et de simulation<br />

et nous développons des modèles<br />

de post-traitement en fatigue de plus<br />

en plus pertinents exploitant le bon<br />

couplage simulation-essais au service<br />

de l’optimisation du produit industriel ».<br />

Enfi n, les ingénieurs sont aujourd’hui<br />

confrontés à des problèmes liés à la<br />

matière et qui était inconnus auparavant<br />

tels que la contrainte résiduelle ;<br />

en d’autres termes, les matériaux<br />

composites comportent des éléments<br />

différents tels que des fi bres et lesquels<br />

n’ont pas la même histoire ni les<br />

mêmes contraintes. Il existe donc déjà<br />

un changement sur la matière avant<br />

même d’être mis sur un banc d’essai ;<br />

d’où une complication supplémentaire<br />

dans la mise en œuvre de l’essai. « Le<br />

Cetim possède déjà les compétences<br />

et les experts sur ce sujet. Ceci nous<br />

Le centre technique abrite plusieurs<br />

types de solutions logicielles complémentaires<br />

et destinées à répondre à<br />

la fois à des besoins en calcul bien<br />

ciblés et à des problématiques liées à<br />

des métiers précis comme la fatigue ou<br />

la simulation d’essais. Ainsi, les outils<br />

Catia, SolidWorks, Abaqus et Nastran<br />

cohabitent avec les solutions d’Ansys,<br />

nCode ou encore HyperWorks d’Altair<br />

et ROHR2 sans oublier les logiciels<br />

« maison » comme Castor Concept<br />

(codes éléments finis pour les équipements<br />

sous pression) et Cobra ; cette<br />

dernière solution développée par le Cetim<br />

permet de dimensionner et concevoir<br />

des assemblages multi-matériaux.<br />

Parmi les grands défis de la simulation<br />

numérique figure avant tout le big<br />

data mais également bien d’autres tendances<br />

telles que le multi-physique et<br />

l’augmentation drastique du nombre<br />

de données d’essai ; véritable problématique<br />

qui nécessite des progrès en<br />

matière de méthodologies de visualisation<br />

adaptées aux grandes données<br />

d’essais. « Aujourd’hui, pour faire des<br />

essais de plus en plus compliqués,<br />

mais bien plus complets, il est essentiel<br />

d’intégrer toutes les physiques<br />

d’un composant, les simuler et traiter<br />

des informations de plus en plus nombreuses,<br />

précise Haidar Jaffal. Il faut<br />

donc absorber toutes ces informations<br />

qui concernent à la fois la physique, les<br />

matériaux, le chargement, le parcours<br />

et le comportement ainsi que l’endommagement<br />

sur les composants. Ce que<br />

l’on constate aujourd’hui, c’est que de<br />

plus en plus de centres de calcul fleurissent<br />

en France et en Europe. Ces<br />

structures abritent de nombreuses<br />

compétences, en particulier dans l’aéronautique<br />

». Celles-ci devraient également<br />

rendre plus accessibles aux PMI<br />

des services malheureusement trop<br />

coûteux pour beaucoup d’entre elles.<br />

Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 38


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Interview<br />

Entretien avec Olivier Tabaste, de MSC Software<br />

Responsable de la partie business development chez MSC Software pour le marché aéronautique<br />

dans la région EMEA, Olivier Tabaste fait également partie de l’équipe Global Industry Business Development<br />

et travaille avec ses homologues américains, asiatiques et pays émergeants. Sa vision<br />

mondiale de l’aéronautique permet de porter un regard global sur un secteur mâture dans l’utilisation<br />

de la simulation numérique.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

> Quelle place occupe l’aéronautique<br />

dans votre métier ?<br />

Olivier Tabaste<br />

Aujourd’hui, l’aéronautique représente<br />

près de 40 % de notre chiffre d’affaires<br />

; ce secteur fait beaucoup évoluer<br />

nos solutions, mais il n’est pas le<br />

seul moteur de ces évolutions puisque<br />

l’automobile est toujours bien présente<br />

(environ un tiers de nos activités). Les<br />

demandes de nos clients dans l’aéronautique<br />

proviennent de différents<br />

horizons. En effet, le marché de l’aéronautique<br />

est global et se compose d’un<br />

côté de quelques grands donneurs<br />

d’ordres et de très nombreux équipementiers.<br />

> Quelles sont les problématiques<br />

de vos clients ?<br />

Aujourd’hui, la connaissance est très<br />

partagée. C’est d’autant plus vrai pour<br />

la simulation numérique : nos clients<br />

ont besoin de comprendre ce que fait<br />

chacun de leurs partenaires afin de valider<br />

un programme, avec les bonnes<br />

méthodes. Mais cette collaboration a<br />

des limites : il est évident que l’on ne<br />

peut pas tout partager, du moins pas<br />

totalement. Pour cela, MSC met au<br />

point des solutions qui permettent de<br />

travailler avec des outils différents de<br />

ceux de leurs partenaires. Notre plateforme<br />

d’échange est capable d’intégrer<br />

toutes sortes de modules.<br />

> Et dans le domaine des essais ?<br />

Notre plateforme SimManager (SLM<br />

et PLM) ne se contente plus de tracer<br />

les modèles mais répond au souhait<br />

de nos clients de conserver l’historique<br />

de toutes leurs opérations et de<br />

s’en servir comme base de connaissances.<br />

L’objectif est de toujours<br />

mieux comprendre pourquoi on aboutit<br />

à tel ou tel résultat afin d’en tirer les<br />

bonnes conclusions qui permettrons<br />

de limiter le nombre d’essai couteux.<br />

En complément, notre solution Apex<br />

répond bien à la volonté de nos clients<br />

distribuer l’activité des méthodes utilisées<br />

ou de partager les procédures.<br />

En effet MSC va lancer la quatrième<br />

version d’APEX, une solution qui permet<br />

notamment de fractionner des<br />

modèles gigantesques d’avions ou<br />

d’hélicoptères avec la possibilité de<br />

modifier une fonction d’un partenaire<br />

et l’intégrer dans le système sans<br />

avoir à tout mettre à jour. Il en est de<br />

même pour les modèles multi-physiques<br />

: il est possible à partir d’un<br />

modèle d’optimiser un seul équipement<br />

sans pour autant avoir le détail<br />

de tout ce qui s’y passe.<br />

MSC a également décidé de faire évoluer<br />

sa solution Engineering Life Cycle<br />

(ELM) servant à compiler les informations<br />

d’essais physiques et/ou sur les<br />

matériaux de façon à mieux définir les<br />

missions dans l’aéronautique à partir<br />

des mêmes plateformes. Une nouvelle<br />

version d’ELM sera d’ailleurs présentée<br />

sur le salon du Bourget.<br />

> À quoi correspondent les besoins<br />

en simulation ?<br />

Dans le civil, les besoins sont avant tout<br />

d’ordres économiques. Ils concernent<br />

la réduction de la consommation, des<br />

émissions de gaz ou de polluants, du<br />

bruit etc. Ainsi, ces problématiques ont<br />

orienté la recherche vers des études<br />

sur les matériaux composites – désormais<br />

utilisés sur des pièces de structure<br />

– mais aussi sur les équipements<br />

électriques afin de réduire le poids des<br />

appareils. Mais le recours à de nouveaux<br />

matériaux ou à ce type d’équipements<br />

présente, par exemple, des<br />

problèmes de dissipation d’énergie.<br />

Alors qu’auparavant la structure d’un<br />

avion faisait l’objet d’un calcul mécanique,<br />

aujourd’hui, il est nécessaire<br />

d’avoir une plus grande compréhension<br />

des comportements et de coupler<br />

les différents phénomènes.<br />

Autre problématique : avec les thermoplastiques,<br />

il est impossible de produire<br />

une pièce en un seul moule. On<br />

est contraint de faire de l’assemblage<br />

et de la soudure ; c’est le cas des fuselages<br />

d’avion, des portes ou du carter<br />

des moteurs. Ainsi, ces nouveaux<br />

matériaux appellent les ingénieurs à<br />

faire du couplage de phénomènes et<br />

les intégrer dans des modèles de simulation.<br />

> Quelles limites les éditeurs doiventils<br />

encore franchir ?<br />

L’une des limites concerne la formation<br />

de nos clients car nos technologies<br />

sont de plus en plus évoluées. Il<br />

faut des gens formés non plus à l’utilisation<br />

intuitive des outils de calcul<br />

mais à l’interprétation des phénomènes<br />

physiques et les volumes de<br />

résultats toujours plus complexes qui<br />

en découlent. Autre limite : la puissance<br />

de calcul qui, même si cet aspect<br />

évolue, se heurte à deux freins :<br />

la peur d’envoyer des informations<br />

sur un réseau et la manière dont le<br />

post-traitement se fait aujourd’hui. Il<br />

faut donc trouver de nouvelles méthodes<br />

pour éviter de se retrouver<br />

avec un calcul gigantesque.<br />

Propos recueillis<br />

par Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 39


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Solution<br />

Intespace lance sa nouvelle version<br />

de DynaWorks<br />

Après trois années de développement et les derniers tests chez les clients beta testeurs, Intespace a<br />

annoncé que la version 7 de DynaWorks est désormais disponible. Cette nouvelle version s’est inspirée<br />

des retours d’expérience de ses clients et utilisateurs, parmi lesquels Airbus qui avait en effet<br />

retenu Intespace pour préparer et suivre les essais statiques de l’A350 XWB.<br />

Conçu par Intespace, le leader européen<br />

des essais industriels, DynaWorks<br />

a déjà une belle histoire :<br />

le logiciel né dans le sud-ouest de la<br />

France a été retenu par des acteurs<br />

majeurs du monde industriel, en Europe<br />

et dans le monde, pour piloter<br />

des essais stratégiques : Airbus, EDF,<br />

l’ESA, General Electric, la Nasa, Rolls<br />

Royce, Safran, Schneider Electric,<br />

Thales…<br />

Des références et des expériences<br />

riches et passionnantes qui ont donné<br />

aux équipes de développement du logiciel<br />

des clés précieuses pour l’adapter<br />

aux enjeux des marchés de demain.<br />

DynaWorks7 dessine en effet un nouveau<br />

mode de collaboration entre les<br />

bureaux d’études, les centres d’essais<br />

et l’ensemble des acteurs d’un projet<br />

industriel.Elle leur propose une plateforme<br />

unique, partagée et intégrée au<br />

processus de chacun.<br />

Cette approche garantit une communication<br />

sans faille entre les activités de<br />

test et de simulation tout au long du cycle<br />

de développement du produit.400<br />

fonctions d’analyses automatisées<br />

couvrant l’ensemble des essais, ergonomie<br />

renouvelée avec l’apparition<br />

de dydgets, intégration des mesures<br />

multi-physiques, gestion des phases<br />

d’instrumentation et d’acquisitions de<br />

données…Les spécifications de DynaWorks7<br />

libèrent les ingénieurs de<br />

beaucoup de contraintes et permettent<br />

de réels gains de productivité.Elles<br />

leur offrent aussi un nouveau confort<br />

de travail.<br />

Airbus A350 XWB, un projet pilote<br />

pour Intespace<br />

Au cœur d’un grand projet industriel<br />

réussi comme l’A350 XWB, le dernier<br />

né de la famille Airbus, on trouve<br />

aussi des partenaires plus discrets,<br />

plus petits, mais extrêmement impliqués<br />

dans la « mise au monde » du<br />

premier appareil en matériaux composites<br />

de l’avionneur européen. C’est le<br />

cas d’Intespace et de son partenaire<br />

DGA-Techniques aéronautiques, entreprises<br />

spécialisées dans le domaine<br />

des essais de simulation de l’environnement,<br />

installées à Toulouse, le berceau<br />

d’Airbus. Pour Intespace, au-delà<br />

de cinq années passionnantes de<br />

plannings très chargés au service du<br />

futur avion, cette collaboration est aussi<br />

la preuve de l’efficacité de son offre<br />

globale de prestations.<br />

Pour la société d’ingénierie toulousaine,<br />

l’aventure a en effet commencé<br />

bien avant le premier essai sur la<br />

structure de l’avion. Dès 2010, Airbus<br />

avait retenu Intespace pour préparer<br />

et suivre les essais statiques de<br />

l’A350 XWB : avec son logiciel « maison<br />

» DynaWorks et en collaboration<br />

étroite avec les services Airbus, Intespace<br />

a mis en œuvre l’application<br />

MyTest, un système d’instrumentation<br />

et de suivi en temps réels des<br />

essais, totalement inédit qui a permis<br />

une fiabilité inégalée de la mesure.<br />

Intespace a été également choisi,<br />

avec son partenaire DGA-Techniques<br />

aéronautiques, pour concevoir et<br />

construire l’installation d’essais de<br />

structure de l’avion. C’est l’opportunité<br />

pour Intespace de valoriser son<br />

savoir-faire en ingénierie de moyens<br />

d’essais avec cette installation qui a<br />

assuré sa mission pendant toute la<br />

campagne et vient juste d’être démontée.<br />

C’est là que la structure de<br />

l’avion a été poussée au-delà de ses<br />

limites sous la maîtrise d’œuvre d’Intespace<br />

pour en extraire le maximum<br />

de données avant validation pour son<br />

premier vol. Airbus confie aussi à Intespace<br />

les procédures de contrôle<br />

non destructif sur le spécimen essais<br />

statiques mais également sur la<br />

cellule d’essai fatigue pointe avant<br />

pour lequel sont réalisés les essais<br />

thermiques et de fatigue au sein<br />

des laboratoires de son partenaire<br />

DGA-Techniques aéronautiques. La<br />

campagne s’est achevée l’été dernier<br />

et le premier vol commercial a eu lieu<br />

en janvier.<br />

Verbatim<br />

Une démonstration exemplaire<br />

« Présent dans toutes les<br />

étapes de la validation de ce<br />

projet industriel, nous avons pu<br />

faire jouer toutes les synergies<br />

entre nos équipes et proposer<br />

un ensemble de prestations<br />

cohérentes et complémentaires.<br />

L’entreprise a pu démontrer<br />

que gagner du temps<br />

sur une campagne d’essais<br />

passe par une vision globale.<br />

Les essais prennent alors une<br />

dimension plus stratégique, enrichissent<br />

la connaissance du<br />

projet et favorisent son succès<br />

rapide. Cette expérience avec<br />

Airbus nous a conforté dans<br />

cette vision du métier des essais.<br />

»<br />

Frank Airoldi PDG d’Intespace<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 40


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Cas pratique<br />

Simulation de la température au sommet<br />

d’un réservoir de satellite au cours<br />

de sa pressurisation sur le pas de tir<br />

Les opérations de remplissage en ergol des réservoirs de satellites s’achèvent par une mise en pression<br />

sur le pas de tir qui s’accompagne d’une augmentation de la température de paroi. La spécification<br />

assurant la sécurité des personnes et des biens impose que cette température n’excède pas 35 °C.<br />

En l’absence de mesures de température sur le réservoir, il est donc impératif d’évaluer l’influence de<br />

la vitesse de pressurisation et la géométrie du réservoir sur le comportement thermique de la paroi.<br />

Résumé<br />

La pressurisation des réservoirs de satellite induit une augmentation de la température qui ne doit pas excéder 35 °C.<br />

Afin d’éviter une instrumentation lourde, coûteuse et intrusive, Thales Alenia Space propose une simulation de la<br />

température en fonction de la vitesse de pressurisation et de la géométrie des réservoirs.<br />

Mots-clés<br />

Satellite, Propulsion, Réservoir, Ergols, Remplissage, Pressurisation, Modélisation, Simulation<br />

Abstract<br />

Pressurization of fuel tanks leads an increase of temperature which mustn’t exceed 35 °C. To avoid a heavy, expensive<br />

and intrusive monitoring, Thales Alenia Space proposes a simulation of the temperature as a function of the<br />

pressurization rate and the tank geometry.<br />

Key-words<br />

Satellite, Propulsion, Fuel Tank, Fuel, Filling, Pressurization, Modeling, Simulation<br />

Contexte<br />

Pour se garantir de tout risque d’explosion<br />

lors de la pressurisation des réservoirs,<br />

certaines compagnies n’hésitent<br />

pas à mesurer in situ les températures<br />

en divers points des réservoirs. Cependant,<br />

un tel procédé requiert une<br />

instrumentation coûteuse en temps et<br />

planning, principalement en raison des<br />

contraintes liées à la directive ATEX 1 .<br />

Cette démarche allant à l’encontre des<br />

objectifs de minimisation des coûts,<br />

Thales Alenia Space s’est affranchi de<br />

ce mode opératoire en développant un<br />

simulateur permettant de prédire les<br />

comportements en température.<br />

Réservoir expérimental<br />

Pour envisager assez tôt la validation<br />

du modèle simulé, le service des essais<br />

de propulsion s’est préalablement doté<br />

d’une maquette représentative d’un réservoir<br />

de type PROTEUS. Ce réservoir<br />

sphérique usiné en titane (Figure 1) est<br />

1<br />

ATEX : ATmosphères EXplosibles.<br />

d’une contenance de 38 litres et présente<br />

deux compartiments séparés<br />

par une membrane en élastomère : en<br />

configuration de vol, l’un des compartiments<br />

contient l’ergol tandis que l’autre<br />

accueille le gaz de pressurisation (en<br />

l’occurrence, de l’azote).<br />

Figure 1. Réservoir PROTEUS.<br />

Afin d’être représentatif des conditions<br />

de vol, le réservoir est recouvert d’une<br />

MLI (Multi-Layer Insulation) (Figure 2) qui<br />

le protège du flux thermique provenant<br />

de l’espace. Une bâche supplémentaire<br />

vient simuler l’isolation thermique occasionnée<br />

par la caisse du satellite.<br />

Les expériences sur banc d’essai ont<br />

permis d’étudier différents taux de pressurisation<br />

et de chargements en eau<br />

(l’eau permettant de simuler l’hydrazine<br />

tout en limitant le risque d’explosion).<br />

L’évolution de la température au sommet<br />

d’un réservoir comporte deux phases :<br />

un échauffement dû à l’augmentation de<br />

la pression, puis un refroidissement lors<br />

du retour à la température ambiante.<br />

L’étude expérimentale sur la maquette<br />

de test a permis d’appréhender les<br />

phénomènes physiques qui caractérisent<br />

les dynamiques de température :<br />

• La température augmente avec le débit<br />

de pressurisation ;<br />

• La température maximale atteinte diminue<br />

avec le taux de remplissage en eau ;<br />

• Le temps de stabilisation thermique<br />

augmente en fonction de la vitesse de<br />

pressurisation mais diminue en fonction<br />

de la charge d’eau.<br />

À l’aune de ces résultats expérimentaux,<br />

un simulateur a été conçu pour<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 41


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Figure 2. Isolation thermique du réservoir.<br />

extrapoler le modèle de comportement<br />

à d’autres types de réservoir. Sa description<br />

fait l’objet de la suite de l’article.<br />

Modélisation numérique<br />

> Phénomènes physiques<br />

Pour estimer la température au sommet<br />

du réservoir, il est nécessaire de<br />

définir les phénomènes de transport<br />

thermique prépondérants. En considérant<br />

le nombre de Rayleigh [1], il<br />

est possible de montrer l’existence<br />

d’un phénomène de convection naturelle.<br />

Ce nombre adimensionnel, défini<br />

comme le produit du nombre de<br />

Grashof et du nombre de Prandtl, correspond<br />

en effet au rapport entre les<br />

phénomènes moteur, comme la poussée<br />

d’Archimède, et les phénomènes<br />

résistants, comme la diffusion de la<br />

chaleur ou les frottements visqueux.<br />

Ra = Gr . Pr<br />

gβ∆TLcρ<br />

v<br />

Gr = 3 2<br />

=<br />

µ<br />

2<br />

α<br />

où ν est le coefficient de viscosité cinématique<br />

et α le coefficient de diffusivité<br />

thermique. g, β, ∆T, L c<br />

, ρ et μ désignent<br />

respectivement la constante gravitationnelle<br />

(~10 m/s²), le coefficient de<br />

dilatation volumétrique, la différence de<br />

température entre la paroi et le fluide, la<br />

longueur caractéristique, la masse volumique<br />

et la viscosité dynamique.<br />

Le nombre de Grashof qui est ici de<br />

l’ordre de 10 7 , indique par ailleurs que<br />

cette convection, dont le seul moteur<br />

provient des forces de gravité dues à<br />

la différence de température entre le<br />

fluide au loin et la paroi, est laminaire.<br />

Si le rayonnement est souvent prépondérant<br />

par rapport à la convection naturelle,<br />

il n’est ici pas pris en compte : d’une<br />

part, les températures considérées sont<br />

particulièrement faibles, d’autre part, la<br />

très faible valeur du coefficient d’émissivité<br />

du MLI rend le flux échangé par<br />

rayonnement entre ce dernier et la paroi<br />

quasiment négligeable.<br />

Les mécanismes physiques qui entrent<br />

en jeu se résument donc à :<br />

• une convection naturelle entre la paroi<br />

externe du réservoir et la couche<br />

d’air ambiante située entre cette dernière<br />

et le MLI ;<br />

• une convection (forcée, durant la<br />

phase de pressurisation, et naturelle<br />

durant la phase de stabilisation) entre<br />

la paroi interne et l’azote injecté ;<br />

• une conduction dans l’épaisseur de<br />

la paroi du réservoir<br />

> Analyse nodale<br />

Une approche par la méthode nodale<br />

permet de discrétiser le système, siège<br />

de différents échanges thermiques, en<br />

un nombre fini d’éléments de volume<br />

V i<br />

. À chaque élément V i<br />

est associé un<br />

nœud N i<br />

où est calculée une température<br />

T i<br />

. Nous réalisons ainsi un maillage<br />

où chaque élément est à température<br />

uniforme et satisfait l’équation de la<br />

chaleur :<br />

ρc<br />

p<br />

∂Ti<br />

+∇ . jout<br />

= qi<br />

∂T<br />

Chaque nœud i peut échanger de<br />

l’énergie avec un ensemble de nœuds<br />

j par conduction et convection, et est<br />

potentiellement relié à une source de<br />

chaleur. Les flux échangés entre deux<br />

entités i et j s’écrivent sous la forme :<br />

Φ ij = G ij T j −T<br />

i<br />

( )<br />

où G ij<br />

est la conductance entre les éléments<br />

i et j.<br />

La modélisation du système conduit<br />

ainsi à établir un ensemble de nœuds,<br />

de sources et de conductances, reliés<br />

par un réseau thermique.<br />

Pour les conditions aux limites, nous<br />

utilisons une condition de Dirichlet<br />

(température imposée) dans la paroi<br />

du réservoir, et une condition de Neumann<br />

(flux de chaleur imposé) pour la<br />

température du gaz de pressurisation.<br />

Le nombre de Biot [1], dont la valeur<br />

peut être estimée inférieure à 0.1, caractérise<br />

l’importance relative de la<br />

résistance interne et de la résistance<br />

d’interface. Nous tenons donc compte<br />

uniquement d’un gradient de température<br />

dans la direction orthoradiale,<br />

et supposons que la paroi reste isotherme<br />

dans la direction radiale. De<br />

cette manière, le système constitué<br />

par la paroi en titane est discrétisé en<br />

N nœuds équidistants, situés à mi-chemin<br />

entre les parois interne et externe.<br />

hL<br />

Bi = c<br />

λTi<br />

où h est le coefficient de convection à<br />

l’interface solide – fluide, L c<br />

une longueur<br />

caractéristique du problème, et<br />

λ Ti<br />

la conductivité thermique du titane.<br />

L’hypothèse selon laquelle des phénomènes<br />

de turbulence tendent à brasser<br />

le gaz au moment de l’injection permet<br />

de modéliser la température de l’azote<br />

par un seul nœud, ce qui revient à négliger<br />

la conduction dans le gaz et à le<br />

supposer isotherme à chaque instant.<br />

Bien qu’il n’existe qu’une fine couche<br />

d’air entre la paroi et le MLI, et seulement<br />

quelques poches permettant à<br />

l’air de se renouveler, nous supposons<br />

que l’atmosphère ambiante agit comme<br />

un thermostat, sous réserve de modéliser<br />

l’échange convectif, a posteriori,<br />

par un coefficient de transfert faible.<br />

Le système peut finalement être représenté<br />

par le réseau thermique équivalent<br />

de la figure 3.<br />

Figure 3. Réseau thermique équivalent<br />

L’hypothèse d’une membrane parfaitement<br />

déformable implique que<br />

la surface d’échange par convection<br />

entre l’azote et la paroi n’est autre que<br />

la surface de l’hémisphère supérieur.<br />

Par ailleurs, au regard de la capacité<br />

calorifique élevée de l’eau, la température<br />

du nœud N peut être supposée<br />

constante et égale à la température<br />

ambiante du liquide.<br />

La détermination de la température de<br />

paroi exige de connaître l’évolution de<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 42


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

la température de l’azote au cours de<br />

la pressurisation. Pour cela, la généralisation<br />

du premier principe aux systèmes<br />

ouverts s’exprime par [2] :<br />

dH = δQ+<br />

δW u<br />

La quantité de chaleur échangée δQ<br />

correspond aux déperditions thermiques,<br />

et le travail technique W u<br />

au<br />

travail de transvasement et de compression<br />

reçu par le gaz.<br />

Coefficients de transfert convectifs<br />

Le modèle a été recalé par rapport aux<br />

tests en minimisant, pour chaque essai<br />

k, le critère<br />

C = Tk<br />

( t ) −Tk<br />

( t )<br />

k<br />

fin<br />

∑ exp<br />

i = 0<br />

i<br />

mod<br />

Ce procédé a permis la détermination<br />

des coefficients convectifs externe h ext<br />

et interne h int<br />

.<br />

Bien que dans la réalité, le coefficient<br />

h ext<br />

dépende des différences de température<br />

entre le fluide et la paroi, la<br />

proximité des valeurs obtenues pour<br />

ce coefficient conforte l’idée qu’il n’est<br />

pas nécessaire de tenir compte des<br />

variations, tant locales que temporelles,<br />

de la température de paroi ;<br />

ceci d’autant qu’elles restent significativement<br />

faibles. En outre, faute de<br />

connaître une corrélation du nombre<br />

de Nusselt adapté spécifiquement à<br />

notre situation, nous avons fait le choix<br />

de supposer h ext<br />

constant et égal à la<br />

valeur moyenne de tous les coefficients,<br />

c’est-à-dire,<br />

.<br />

h 37 , W. m<br />

2. K<br />

1.<br />

ext =<br />

− −<br />

L’évolution de h int<br />

a été tracée en<br />

fonction du produit ṖV N2<br />

qui n’est<br />

autre qu’un terme proportionnel à la<br />

vitesse d’injection de l’azote dans le<br />

réservoir. Les résultats obtenus sont<br />

probants en ce qu’ils montrent de<br />

façon cohérente que plus la vitesse<br />

d’injection augmente, plus le coefficient<br />

convectif h int<br />

est élevé. Afin de<br />

s’affranchir d’une recherche de précision<br />

qui s’avère superfétatoire compte<br />

tenues de la complexité des phénomènes<br />

convectifs et des conditions<br />

expérimentales (mesures bruitées, vitesses<br />

de pressurisation et température<br />

de la pièce non constantes, etc.),<br />

la loi h int =<br />

h int<br />

(ṖV N2<br />

) a été approximée<br />

par une fonction affine.<br />

i<br />

Pour la phase de stabilisation, le coefficient<br />

h int<br />

a été supposé identique quels<br />

que soient les cas de pressurisation<br />

ou de charge d’eau considérés. En regroupant<br />

tous les cas de mesures, l’algorithme<br />

d’optimisation a ainsi mené à<br />

la valeur.<br />

Résultats<br />

h 12 , W. m<br />

2. K<br />

1.<br />

int =<br />

− −<br />

À titre d’exemple, nous présentons sur<br />

la figure 4 le cas d’une pressurisation à<br />

0,2 bars/mn couplée à un chargement<br />

d’eau de 28 kg.<br />

Figure 4. Températures réelle<br />

(en bleu) et simulée (en rouge) pour<br />

un chargement de 28 kg et une vitesse<br />

de pressurisation de 0,2 bar/mn.<br />

De manière générale, le principe de<br />

simulation adopté permet d’approcher<br />

toutes les courbes expérimentales de<br />

façon satisfaisante et, tous cas confondus,<br />

la précision est toujours meilleure<br />

que 1,5 °C.<br />

Extension de cas<br />

Pour simuler le comportement thermique<br />

des réservoirs hémisphériques<br />

(Figure 5), de nouvelles expressions<br />

de conductances ont été introduites<br />

afin de modéliser les échanges au niveau<br />

des viroles. Les résultats acquis<br />

sur le réservoir sphérique sont ici réutilisés,<br />

à ceci près que le coefficient<br />

convectif interne h int<br />

est normalisé par<br />

la vitesse d’injection du gaz.<br />

Figure 5. Réservoir hémisphérique<br />

Figure 6. Températures réelle<br />

(en bleu) et simulée (en rouge)<br />

au sommet de O3B durant les phases<br />

de remplissage (en haut)<br />

et de stabilisation (en bas).<br />

Le réservoir hémisphérique n’est plus<br />

équipé d’une membrane en élastomère<br />

mais d’une membrane flottante<br />

supposée épouser la paroi [3], si bien<br />

que la surface d’échange par convection<br />

s’en trouve réduite.<br />

Les superpositions des courbes réelles<br />

et simulées présentées sur la figure 6<br />

confirment la validité de l’extension du<br />

modèle.<br />

Conclusion<br />

Le développement d’une méthode nodale<br />

a permis de modéliser le comportement<br />

en température des réservoirs<br />

sphériques et hémisphériques lors de<br />

leur pressurisation et de leur stabilisation<br />

à la température ambiante avec<br />

moins de 1,5 °C d’incertitude.<br />

Ces corrélations permettent de justifier<br />

la possibilité de s’affranchir d’un suivi<br />

en température des réservoirs au cours<br />

de leur pressurisation sur le pas de tir.<br />

Bettacchioli A. 1 , Nouët L.-A. 2<br />

1 Expert pour le centre d’essais<br />

Thales Alenia Space Cannes<br />

F-06156 Cannes-la-Bocca<br />

Cedex, France<br />

2 ISAE-ENSMA Téléport 2<br />

1, avenue Clément Ader BP 40109<br />

86961 Futuroscope Chasseneuil Cedex<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 43


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

Entretien<br />

Faire face aux nouveaux enjeux<br />

de l’aéronautique par la simulation<br />

L’aéronautique – et dans une moindre mesure la défense et le spatial – a le vent en poupe, et cette<br />

nouvelle édition du SIAE ne devrait pas démentir l’idée que le secteur s’internationalise et rend la bataille<br />

de plus en plus rude. Ainsi, concevoir le plus rapidement possible, tout en maintenant des niveaux<br />

de qualité et de fiabilité extrêmes, fait la part belle aux éditeurs de logiciel de simulation numérique qui<br />

jouent un rôle de plus en plus important dans le développement des appareils et de leurs équipements.<br />

Slaheddine Frikha<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

> Quelle place prend l’aéronautique<br />

aujourd’hui dans votre métier ? Comment<br />

celui-ci a-t-il évolué ces dix dernières<br />

années ?<br />

Slaheddine Frikha<br />

ESI Group a toujours maintenu des<br />

liens très forts avec le secteur aéronautique<br />

et spatial, ayant fait ses premiers<br />

pas dans le domaine de l’aérospatial et<br />

de la défense. Aujourd’hui, plusieurs innovations,<br />

notamment dans le domaine<br />

des nouveaux matériaux, ont propulsé<br />

notre activité dans ce domaine qui est<br />

devenu depuis trois ans le second secteur<br />

industriel couvert par ESI. Cette<br />

reconnaissance est mondiale puisque<br />

le secteur aéronautique a permis à ESI<br />

Group de renforcer ses exportations<br />

dans plusieurs pays, notamment les<br />

BRIC où le chiffre d’affaires aéronautique<br />

atteint 20 à 30 %.<br />

Un important travail a été effectué les<br />

dernières années pour consolider le<br />

positionnement de la société dans l’écosystème<br />

aéronautique, notamment dans<br />

les pays historiquement actifs dans le<br />

secteur (France, Allemagne, Royaume-<br />

Uni, États-Unis, Russie). Combiné au<br />

renforcement des collaborations technologiques<br />

et des activités de co-création<br />

menés par ESI Group, ce secteur<br />

est porteur d’un fort potentiel de croissance<br />

pour l’activité de la société – un<br />

potentiel en phase avec la croissance<br />

propre que connaitra sans doute l’aéronautique<br />

dans les années à venir…<br />

> À quels enjeux est aujourd’hui<br />

confronté le secteur de l’aéronautique<br />

et spatial ? Et tout particulièrement<br />

en matière de simulation ?<br />

Les enjeux du secteur sont fortement<br />

liés au succès de ces solutions et à<br />

l’augmentation très importante de la demande.<br />

L’aérien emboite le pas au terrestre<br />

dans différents secteurs (transport,<br />

télécommunication, renseignement,<br />

militaire…). Cette augmentation crée<br />

deux enjeux majeurs qui font évoluer les<br />

pratiques industrielles : une forte émergence<br />

de la compétition avec plusieurs<br />

nouveaux entrants et la nécessité d’augmenter<br />

les cadences de production. La<br />

simulation numérique, et plus particulièrement<br />

les solutions que développe<br />

ESI Group pour franchir un nouveau cap<br />

vers l’ingénierie virtuelle, apporte l’agilité<br />

nécessaire pour faire évoluer les processus<br />

des entreprises et réaliser les gains<br />

de performance attendus. L’enjeu pour<br />

les nouveaux entrants est d’apprendre<br />

plus vite et de sécuriser leurs processus<br />

industriels. À l’inverse, les opérateurs<br />

historiques ont besoin d’innover plus vite<br />

et d’augmenter leur réactivité face au besoin<br />

de changement.<br />

> Quelles problématiques se posent<br />

aujourd’hui à ce secteur et comment<br />

les éditeurs tels qu’ESI Group y répondent<br />

? Dans le cas d’ESI, avezvous<br />

quelques exemples concrets de<br />

cas d’application à nous dévoiler ?<br />

Les principales problématiques du<br />

secteur sont d’assurer la montée en<br />

cadence et de réduire les coûts et l’impact<br />

sur l’environnement. ESI Group<br />

offre à ses clients dans de nombreux<br />

secteurs de l’industrie les moyens et la<br />

capacité de valider les conceptions par<br />

le prototypage virtuel, de fabriquer virtuellement,<br />

et d’assembler ces produits<br />

virtuels pouvant ensuite être testés<br />

dans des conditions d’exploitation normales<br />

et exceptionnelles. Les clients<br />

ESI peuvent ainsi traiter les questions<br />

pratiques liées à la fabrication, l’assemblage<br />

et le couplage entre les différents<br />

attributs des produits et les différents<br />

domaines de performance – et ce, bien<br />

avant que les prototypes physiques<br />

réels puissent être testés.<br />

Les technologies 3D immersives et interactives<br />

développées par ESI Group<br />

permettent de donner vie aux produits et<br />

de mettre en scène leur système productif<br />

avant qu’ils n’existent dans la réalité.<br />

Ces solutions sont utilisées aujourd’hui<br />

par les clients du secteur aéronautiques<br />

pour adapter leurs procédés de fabrication<br />

aux nouvelles cadence tout en s’assurant<br />

de fabriquer bon du premier coup,<br />

de maîtriser les marges et de réduire les<br />

rebus, en prenant en compte les effets<br />

et les impératifs de la fabrication à différents<br />

phases du développement produit.<br />

L’ingénierie virtuelle contribue aussi<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 44


<strong>Essais</strong> et Modelisation<br />

à fluidifier et à raccourcir les cycles de<br />

certification, besoin qui émerge fortement<br />

en parallèle avec l’élargissement<br />

des fenêtres d’innovation et la nécessité<br />

de réduire les coûts, sans compromis<br />

sur les exigences de sécurité.<br />

Parmi les cas concrets d’application<br />

dans le secteur de l’aéronautique,<br />

Expliseat a conçu, testé et certifié<br />

ses sièges Titanium en utilisant Virtual<br />

Seat Solution d’ESI. Acoudesign<br />

a réduit le bruit à l’intérieur des hélicoptères<br />

Airbus X4 grâce à la modélisation<br />

de panneaux absorbant les<br />

vibrations dans VA One d’ESI (simulation<br />

vibro-acoustique). Le Chinois<br />

Shenyang Aircraft à quant à lui réduit<br />

le poids de pièces embouties grâce à<br />

PAM-STAMP d’ESI, la solution pour<br />

simuler l’emboutissage de tôle. Autre<br />

exemple avec Aernnova en Espagne,<br />

qui a amélioré ses procédés de fabrication<br />

de pièces en composites grâce<br />

à la suite de Simulation de fabrication<br />

des composites.<br />

> Par rapport à vos métiers, qu’allez-vous<br />

présenter au Bourget ?<br />

Les solutions que nous mettrons en<br />

avant cette année sont les suivantes.<br />

Tout d’abord, Build, une solution de fabrication<br />

virtuelle pour les domaines de<br />

la fonderie, l’emboutissage, soudage et<br />

la fabrication virtuelle des composites.<br />

Ensuite, nous présenterons Test, une<br />

solution dédiée à l’environnement virtuel<br />

pour les applications vibro-acoustique<br />

et l’électromagnétisme, Experience,<br />

une solution de réalité virtuelle<br />

(démonstrations et vidéos), sans oublier<br />

Control : un produit destiné au contrôle<br />

des systèmes avec la présence de<br />

notre démonstrateur Civitec, une récente<br />

acquisition utilisée en aéronautique.<br />

Enfin, en matière de prototypage<br />

virtuel, nous présenterons Virtual Seat<br />

Solution, une solution utilisée par Expliseat<br />

pour concevoir le siège d’avion le<br />

plus léger au monde. Ce cas illustre très<br />

bien la pertinence des solutions d’ESI,<br />

le champ des possibilités et l’intérêt de<br />

la notion de bout en bout.<br />

> Quelles sont vos perspectives de<br />

développement dans le domaine de<br />

l’aérospatial ?<br />

À travers le gain de parts de marché et<br />

la forte implication de ESI Group dans<br />

l’activité R&D, telle que les initiatives<br />

Corac qui dessinent les technologies<br />

demain pour la filière aéronautique,<br />

ESI se pose comme partenaire privilégié<br />

des opérateurs aéronautique et<br />

de leurs fournisseurs, pour leur apporter<br />

les solutions d’ingénierie virtuelle<br />

de demain. Les acteurs du secteur<br />

aéronautique utilisent les prototypes<br />

virtuels comme colonne dorsale de<br />

l’ensemble des processus de développement<br />

(de la conception à la fabrication<br />

et l’assemblage) et de permettre à<br />

ces objets virtuels, mais ’’vivants’’, de<br />

connecter les différentes phase du cycle<br />

en V entre eux et avec les autres<br />

processus de l’entreprise.<br />

L’industrie aéronautique a toujours<br />

joué un rôle pionnier pour faire émerger<br />

les ruptures technologiques. Les<br />

perspectives de développement d’ESI<br />

Group dans le domaine aéronautique<br />

sont à l’image du niveau d’adoption<br />

de ses innovations dans le secteur. Le<br />

positionnement actuel de ESI Group<br />

dans la majorité des projets innovant,<br />

autant en France (Corac, Sefa, UAF…)<br />

que dans les autres principales régions<br />

aéronautique (États-Unis, Royaume-<br />

Uni, Chine…), témoigne fortement de<br />

cette adoption.<br />

> À quelles avancées technologiques<br />

pouvons-nous nous attendre<br />

? Pour relever quels défis ?<br />

ESI a réalisé – et continue de réaliser –<br />

d’importantes avancées technologiques,<br />

d’abord dans son domaine historique<br />

de la physique des matériaux,<br />

mais aussi à travers des acquisitions<br />

dans le domaine de l’ingénierie système,<br />

de la création d’environnement<br />

immersif, de la gestion des données<br />

de simulation et plus récemment dans<br />

le domaine de l’analyse des big data et<br />

de la simulation des capteurs. Autant<br />

de briques technologiques qu’ESI intégrera<br />

dans une solution cohérente<br />

grâce à sa vision des technologies<br />

de demain et d’une collaboration très<br />

étroites avec ses partenaires industriels<br />

et académiques.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

>> Slaheddine Frikha<br />

Quelques mots sur son<br />

parcours et son rôle<br />

chez ESI<br />

Ingénieur Arts et Métiers, Slaheddine<br />

Frikha a rejoint ESI Group<br />

en 2002 et a depuis assuré plusieurs<br />

fonctions de direction de<br />

Business Units au sein de la<br />

filiale française. Actuellement<br />

Senior Manager en charge du<br />

développement du secteur aéronautique<br />

en zone EMEA, Slaheddine<br />

Frikha travaille étroitement<br />

avec les partenaires industriels<br />

pour faire émerger des projets<br />

de co-création autour de solutions<br />

technologiques à forte valeur<br />

ajoutée, renforçant le positionnement<br />

d’ESI Group comme<br />

partenaire de référence dans le<br />

secteur. Récemment, Slaheddine<br />

Frikha a conduit la participation<br />

d’ESI Group aux programmes<br />

Corac dans le cadre des plans<br />

d’Investissement d’avenir, sous<br />

tutelle de la DGAC et de la DGA.<br />

Il est à ce titre le référant d’ESI<br />

Group pour contribuer au projet<br />

gouvernemental Usine Aéronautique<br />

du Futur, dont ESI a été<br />

nommé membre (coopté par les<br />

membres fondateurs).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 45


DOSSIER<br />

Sopemea, une longue tradition<br />

dans les essais aéronautiques<br />

Il existe en France un réel savoir-faire<br />

en matière d’essais. Née d’une tradition<br />

à fois scientifi que et industrielle,<br />

cette culture des essais s’est affi rmée<br />

dans tous les secteurs d’activité, à<br />

commencer par l’aéronautique, dont<br />

l’héritage se porte bien et continue de<br />

tirer l’industrie française vers le haut.<br />

Ainsi, il existe en France des laboratoires<br />

d’essais de pointe, abritant des<br />

moyens et des équipements souvent<br />

uniques en Europe et de précieuses<br />

compétences humaines. C’est le cas<br />

de Sopemea, pour qui le magazine <strong>Essais</strong><br />

& <strong>Simulations</strong> ouvre les colonnes<br />

dans ce numéro spécialement consacré<br />

à l’aéronautique, afi n de connaître<br />

un peu mieux ce qui se cache derrière<br />

les nombreuses activités de cette fi liale<br />

du groupe Apave.<br />

Fondée par un groupement d’équipementiers<br />

aéronautiques dans la<br />

France d’Après-guerre en tant que<br />

Laboratoire d’essais d’État, le groupe<br />

Sopemea aujourd’hui se présente et<br />

se structure au travers d’un ensemble<br />

de laboratoires spécialisés dans les<br />

essais en environnement. Leur mission<br />

? Proposer une gamme complète<br />

de prestations pour tester tout type<br />

d’équipements et de systèmes.<br />

Pour décrire des essais de vibration,<br />

Bernard Colomies, directeur technique<br />

de Sopemea, présente dans un premier<br />

article les moyens et les méthodes<br />

qui ont été mis en place pour les essais<br />

de vibration au sol des avions Falcon<br />

8X et Falcon 5X de Dassault. Il est à<br />

noter que Bernard Colomies a également<br />

mené les projets portant sur les<br />

différents essais d’analyses modales<br />

réalisés à Bordeaux Mérignac ces<br />

trente dernières années pour la plupart<br />

des avions Dassault Aviation.<br />

Dans un deuxième article, le directeur<br />

des opérations des essais d’environnement,<br />

Sébastien Dautremepuich,<br />

explique en quoi consistent concrètement<br />

les essais de qualifi cation des<br />

équipements aéronautiques ainsi que<br />

les moyens d’essais associés et donc<br />

utilisés à cet effet.<br />

Conscients de la restructuration de la<br />

supply chain du secteur aéronautique,<br />

des multiples innovations technologiques,<br />

des contraintes de compétitivité<br />

économiques, sans oublier la<br />

montée de nouveaux constructeurs,<br />

Sopemea se doit d’être à l’écoute du<br />

marché. Dans ce contexte, Philippe<br />

Birr, directeur commercial & du développement,<br />

évoque quant à lui, l’accompagnement<br />

à la certifi cation des<br />

équipements aéronautiques en réponse<br />

justement à cette évolution de<br />

la supply chain.<br />

Ensuite, Gérard Laporte, directeur<br />

général d’Apave Aéroservices et directeur<br />

d’exploitation de l’activité<br />

aérospatiale du groupe Apave Sud<br />

Europe, explique dans une interview<br />

comment le contrôle non destructif<br />

Essai qualification sur cœur électrique de Boeing 787 (Zodiac Aerospace)<br />

(CND) est devenu un test important<br />

dans le secteur aéronautique ; c’est<br />

un savoir-faire complémentaire aux<br />

essais.<br />

Pour achever ce dossier, Sandrine<br />

Vacher, consultante pour le compte<br />

d’OSAC (fi liale aéronautique du<br />

groupe Apave), présente le MRB<br />

(Maintenance processus Review<br />

Board) qui permet de garantir que les<br />

caractéristiques de sécurité et de fi abilité<br />

sont maintenues pendant l’exploitation<br />

commerciale d’un avion. Tout en<br />

nous spécifi ant le rôle d’OSAC dans ce<br />

processus MRB, la spécialiste partage<br />

un cas précis, celui du F5X dont le processus<br />

est déjà en cours.<br />

Nathalie Geffroy (Sopemea)<br />

et Olivier Guillon<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 46


Dossier<br />

Retour d’expérience<br />

<strong>Essais</strong> de vibrations au sol des Falcon 8X et 5X<br />

Cet article présente les moyens et les méthodes qui ont été mis en place pour les essais de<br />

vibration au sol des avions Falcon 8X et Falcon 5X. Ces essais ont été réalisés par Sopemea<br />

pour Dassault Aviation, une collaboration étroite entre les deux équipes ayant permis une corrélation<br />

essais/calculs en temps réel.<br />

Abstract<br />

This paper presents the means<br />

and the methods that were developed<br />

for the Ground Vibration<br />

Tests of the Falcon 8X and<br />

Falcon 5X aircrafts. These tests<br />

were carried out by Sopemea for<br />

Dassault Aviation ; a close collaboration<br />

between the two teams<br />

has enabled a test/simulation<br />

correlation in real time.<br />

Contexte<br />

Pour le compte de Dassault Aviation,<br />

l’équipe mesure de Sopemea a réalisé<br />

les essais de vibrations au sol (GVT)<br />

des nouveaux avions d’affaire Falcon<br />

8X et 5X ainsi que ceux des trains d’atterrissage<br />

du Falcon 5X. Cette campagne<br />

d’essai s’est déroulée sur le site<br />

de Dassault Aviation de Mérignac d’octobre<br />

à novembre 2014.<br />

Glossaire :<br />

FRF : Frequency Response Functions<br />

PRM : Phase Resonance Method<br />

PSM : Phase Separation Method<br />

Fonctions de réponse en fréquence<br />

Méthode d’appropriation modale<br />

Méthode globale<br />

La Figure 1 représente les différents<br />

essais et simulations qui doivent être<br />

réalisés dans le cadre de la certification<br />

d’un avion. Les essais de vibration<br />

au sol représentent une étape importante<br />

dans ce processus complet qui<br />

se termine par des essais en vol, puis<br />

l’établissement des marges et la certification.<br />

Ils sont réalisés sur le premier<br />

avion en sortie de la chaîne de fabrication<br />

et avant les premiers essais en<br />

vol. Dans ce processus, la partie expérimentale<br />

et la partie simulation sont<br />

très imbriquées et complémentaires.<br />

Description des appareils testés<br />

Les Falcon 8X et Falcon 5X sont des<br />

avions d’affaire de Dassault Aviation<br />

avec les caractéristiques suivantes :<br />

Falcon 8X :<br />

Longueur : 24,46 m<br />

Envergure : 26,29 m<br />

Hauteur : 7,94 m<br />

L’objectif d’un essai GVT est de déterminer<br />

de façon expérimentale les<br />

caractéristiques vibratoires de l’appareil<br />

: fréquences de résonance, déformées<br />

modales, coefficients d’amortissement<br />

structuraux et masses<br />

généralisées.<br />

Ces paramètres modaux ont été déterminés<br />

au préalable par le bureau<br />

d’étude de Dassault Aviation à l’aide<br />

de ses outils de calcul par éléments<br />

finis. Ces mesures vont permettre à<br />

Dassault Aviation de recaler et de valider<br />

les modèles éléments finis de la<br />

structure. Les modèles ainsi recalés<br />

pourront être utilisés pour démontrer<br />

l’absence d’instabilités aéroélastiques<br />

(flottement) dans le domaine de vol<br />

de l’avion en prenant en compte une<br />

marge de sécurité. Ces modèles serviront<br />

aussi à réaliser toutes les simulations<br />

les faisant intervenir, dont l’étude<br />

des couplages avec le système de<br />

commande de vol de l’avion.<br />

Figure 1 : Diagramme de la stratégie de certification<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 47


Dossier<br />

Falcon 5X :<br />

Longueur : 25,2 m<br />

Envergure : 25,9 m<br />

Hauteur : 7,5 m<br />

Objectifs et configurations<br />

de l’essai<br />

Le cahier des charges de ces deux<br />

campagnes d’essai définit les objectifs<br />

(modes à mesurer) pour chaque avion<br />

et par configuration. La stratégie de<br />

mesure des modes consiste à mixer la<br />

méthode par appropriation (PRM) et la<br />

méthode dite « globale » (PSM). Ces<br />

deux méthodes sont expliquées dans<br />

les paragraphes suivants.<br />

La Configuration 1 du Falcon 5X correspond<br />

à l’avion en condition de vol<br />

avec les trains d’atterrissage rentrés.<br />

Celle-ci est réalisée en posant l’avion sur<br />

des suspensions pneumatiques permettant<br />

un déplacement de l’avion selon les<br />

trois directions. Les fréquences de résonance<br />

des suspensions (lorsqu’elles<br />

supportent l’avion) sont beaucoup plus<br />

basses que les premiers modes propres<br />

de l’avion. Cette configuration permet<br />

donc de se rapprocher des conditions de<br />

simulation appelées « libre-libre ». Une<br />

suspension localisée sous la voilure est<br />

présentée sur la Figure 2.<br />

Figure 2 : Photographie d’une<br />

suspension de l’avion sous la voilure<br />

Dans cette configuration 1, pour laquelle<br />

l’avion est en configuration vide<br />

(c’est à dire sans carburant), nous<br />

avons identifié une vingtaine de modes<br />

de vibration dans la gamme de<br />

fréquences de 0 à 50 Hz.<br />

Figure 3 : Schéma de l’installation de l’essai<br />

La Configuration 2 du Falcon 5X correspond<br />

à l’avion en condition au sol<br />

posé sur ses trains d’atterrissage. Cette<br />

configuration a fait l’objet de différents<br />

cas de remplissage de carburant (vide,<br />

mi plein, plein), différentes configurations<br />

de lests dans l’avion, et certains<br />

cas de panne de servocommandes des<br />

gouvernes. Dans cette configuration<br />

près de 200 modes ont été identifiés.<br />

La méthode d’identification du comportement<br />

modal requiert une excitation<br />

de la structure et la mesure de sa<br />

réponse dynamique. Lors d’un GVT,<br />

cette excitation provient habituellement<br />

de pots vibrants répartis sur la<br />

structure. Ce type d’excitation a largement<br />

été utilisé lors des essais GVT<br />

des Falcon 5X et 8X.<br />

Pour chacune des configurations précédemment<br />

décrites, des essais avec<br />

excitation par les gouvernes ont également<br />

été effectués, afin de déterminer<br />

les fonctions de transfert entre les<br />

gouvernes et la structure. L’excitation<br />

est provoquée par l’effet inertiel lors du<br />

mouvement des gouvernes. Dans certaines<br />

bandes de fréquence et pour certains<br />

modes, les niveaux d’excitations<br />

pour ces essais sont très élevés par rapport<br />

aux excitations avec pots vibrants.<br />

En plus des identifications et mesures<br />

du comportement de l’avion, les modes<br />

des trains d’atterrissages du Falcon<br />

5X ont été mesurés dans deux configurations<br />

: montés sur un bâti d’essai<br />

et montés sur l’avion suspendu. Cette<br />

dernière configuration, qui permet de<br />

connaître avec précision les modes<br />

souples du train en tenant compte des<br />

conditions aux limites réelles, a représenté<br />

un challenge pour l’équipe qui ne<br />

l’avait jamais réalisé auparavant.<br />

Moyens mis en œuvre par<br />

Sopemea et Dassault Aviation<br />

En plus des équipes de Dassault Aviation<br />

Mérignac (avion), trois équipes<br />

étaient présentes sur le site : Sopemea<br />

(mesures), Dassault Aviation St Cloud<br />

(calcul) et Dassault Aviation Istres (pilotage<br />

gouvernes). Elles avaient pour<br />

objectif l’analyse des résultats et la<br />

comparaison essais-calcul en temps<br />

réel afin de piloter l’essai en fonction<br />

des résultats.<br />

La chaîne de mesure Sopemea est<br />

présentée Figure 3. Les principaux<br />

moyens mis en œuvre pour l’identification<br />

des modes propres par les deux<br />

méthodes, l’appropriation et la méthode<br />

globale sont :<br />

– 20 excitateurs modaux (pots vibrants)<br />

de différentes forces (50 N, 200 N et<br />

1 000 N) dont certains longue course<br />

(50 mm Crête-Crête), équipés de<br />

têtes d’impédance (mesure de la<br />

force et de l’accélération introduite).<br />

Un exemple de mise en place d’excitateur<br />

est présenté en Figure 4.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 48


Dossier<br />

Figure 4 : Excitation de la voilure<br />

sur le Falcon 8X<br />

– 13 grues de différentes hauteurs<br />

pour suspendre les pots vibrants<br />

– 540 accéléromètres et conditionneurs<br />

PCB. L’instrumentation de l’empennage<br />

du Falcon 8X avec les accéléromètres<br />

est présentée en Figure 5.<br />

Figure 5 : Instrumentation<br />

de l’empennage du Falcon 8<br />

– Un système d’acquisition numérique<br />

de 560 voies<br />

– Plusieurs systèmes de traitement<br />

pour analyser, après chaque essai et<br />

au pied de l’avion, les données mesurées<br />

et extraire les modes.<br />

Tous les moyens d’acquisition et de<br />

traitement sont regroupés dans une<br />

remorque et disposée à proximité de<br />

l’avion en essai. Ils sont illustrés par la<br />

photographie de la Figure 6.<br />

Figure 6 : Vue d’ensemble des moyens<br />

autour de l’avion<br />

Le bureau d’étude Dassault Aviation<br />

Saint Cloud disposait sur place de<br />

nombreuses stations de calcul pour<br />

valider les résultats obtenus et les corréler<br />

au pied de l’avion avec les résultats<br />

du calcul.<br />

Dassault Aviation Istres était présent<br />

avec des moyens complémentaires<br />

pour piloter tous les essais d’excitation<br />

par les gouvernes et surveiller les paramètres<br />

avion.<br />

Le travail a été accompli successivement<br />

sur les deux avions par trois<br />

équipes Sopemea, soit au total 11 personnes<br />

: deux équipes de jour et une<br />

équipe de nuit pour les essais avec<br />

excitation par les gouvernes. Cette organisation<br />

nous a permis d’atteindre<br />

l’objectif fixé par le cahier des charges<br />

pour les deux avions.<br />

Méthodes d’essais utilisées<br />

Les deux méthodes d’analyse modale<br />

suivantes ont été utilisées : la méthode<br />

dite ‘globale’ou Phase Separation Method<br />

(PSM) et la méthode dite du ‘sinus<br />

approprié’ou Phase Resonance<br />

Method (PRM).<br />

>> Méthode globale ou PSM<br />

La méthode PSM est basée sur le<br />

traitement des Fonctions de Réponse<br />

en Fréquence (FRF) pour l’extraction<br />

des paramètres modaux (fréquences<br />

propres, amortissements, déformées<br />

modales et masses modales).<br />

Cette méthode a été mise en place<br />

au début des essais, elle détermine<br />

de façon rapide les modes propres<br />

de l’avion. Les résultats issus de cette<br />

méthode ont permis d’obtenir une<br />

bonne estimation des fréquences de<br />

résonance et des déformées modales,<br />

ce qui a facilité ensuite l’appropriation<br />

des modes avec la méthode PRM.<br />

L’équation matricielle de la dynamique<br />

d’un système excité par un ensemble<br />

de forces F est de la forme :<br />

[ M]{ ẋ̇ }+[ C]{ ẋ }+[ K]{ x}=[ f ] (1)<br />

Avec [M] la matrice de masse, [C] la<br />

matrice d’amortissement, [K] la matrice<br />

de raideur, et {x(t)} le vecteur déplacement<br />

fonction du temps. [f] est la<br />

projection des efforts introduits F sur le<br />

modèle [M], [C], [K] considéré. Les modes<br />

propres de la structure sont définis<br />

comme étant les solutions non triviales<br />

de l’équation (1) sans second membre.<br />

Les structures ont généralement des<br />

modes propres de vibration peu amortis,<br />

nommés modes réels ou normaux.<br />

L’avion a été soumis à des forces<br />

d’excitation de type aléatoire ou sinusoïdal<br />

sur une plage de fréquence allant<br />

jusqu’à 70 Hz. Les emplacements<br />

des excitateurs ont été situés sur des<br />

points de rigidité suffisante (pour ne<br />

pas abîmer localement la structure)<br />

et apportant une bonne distribution<br />

d’énergie (emplacement où les modes<br />

symétriques et asymétriques<br />

présentent un maximum de déplacement).<br />

Jusqu’à 4 excitateurs ont été<br />

utilisés simultanément sur l’avion.<br />

Les réponses de la structure ont été<br />

enregistrées pendant la durée de l’excitation<br />

sur les capteurs.<br />

La répartition des capteurs sur l’avion<br />

est représentée sur la Figure 7. Pour<br />

ces essais, plus de 500 accéléromètres<br />

ont été collés successivement<br />

sur chacun des avions.<br />

Figure 7 : Modèle Falcon 8X pour<br />

la méthode PSM, les sphères<br />

représentent la localisation des points<br />

de mesure<br />

La mesure des réponses de la structure<br />

et la mesure des forces d’excitation<br />

ont permis le calcul des Fonctions<br />

de Réponse en Fréquence (FRF) associées<br />

à chaque accéléromètre qui<br />

sont définies de la façon suivante :<br />

ẋ̇i<br />

() f ms .<br />

−2 Hi<br />

() f =<br />

(2)<br />

Ff () N<br />

Avec x ̇̇ i () f l’accélération mesurée par<br />

l’accéléromètre ‘i’en fonction de la fréquence,<br />

et F(ƒ) la force d’excitation<br />

fonction de la fréquence. Les paramètres<br />

utilisés pour le calcul des FRF<br />

ont été choisis judicieusement pour<br />

permettre une analyse optimisée des<br />

données : nombre de moyennes et<br />

recouvrement suffisants, choix d’une<br />

fenêtre de pondération adaptée… La<br />

fonction de cohérence a permis de<br />

vérifier la qualité des mesures effectuées<br />

; elle quantifie la causalité entre<br />

l’accélération et la force mesurées. La<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 49


Dossier<br />

cohérence varie de 1 pour une mesure<br />

sans bruit à 0 pour une mesure ne<br />

comprenant que du bruit. Un exemple<br />

de courbe de FRF et de cohérence est<br />

présenté en Figure 8.<br />

Figure 8 : Exemple de FRF et Cohérence<br />

Une fois les FRF calculées, l’algorithme<br />

Polymax de LMS a été utilisé<br />

pour le calcul des modes propres.<br />

Cet algorithme, défini dans le domaine<br />

fréquentiel, permet d’obtenir<br />

des diagrammes de stabilité clairs,<br />

facilitant ainsi l’extraction modale. Un<br />

exemple de diagramme de stabilité est<br />

présenté en Figure 9.<br />

Figure 9 : Diagramme de stabilité pour<br />

l’extraction des paramètres modaux<br />

L’algorithme de calcul des modes<br />

propres a permis d’obtenir les fréquences<br />

propres, les amortissements<br />

et déformées associées ainsi que les<br />

masses généralisées.<br />

Cette méthode permet de disposer très<br />

rapidement d’une excellente évaluation<br />

des modes pour une durée d’immobilisation<br />

de l’avion réduite.<br />

>> Méthode appropriée ou PRM<br />

La méthode expérimentale PRM de<br />

résonance modale consiste à exciter<br />

la structure avec un signal du type sinus<br />

à fréquence fixe et à rechercher<br />

la configuration d’excitation (emplacement<br />

des pots vibrants et niveaux<br />

relatifs d’excitation) afin que la structure<br />

vibre sur un seul mode propre. Le<br />

critère de qualité utilisé est un critère<br />

de phase, un mode propre est isolé<br />

quand toutes les réponses de vitesse<br />

de la structure (issues des capteurs)<br />

sont en phase ou en opposition de<br />

phase avec l’excitation. La principale<br />

difficulté de cette méthode est de<br />

trouver l’excitation adéquate afin que<br />

l’avion vibre sur le mode réel recherché.<br />

Si on reprend l’équation (1), ci-dessus,<br />

on s’aperçoit qu’en injectant sur<br />

la structure des forces [F] égales à<br />

C ẋ̇ , on obtient l’équation (3) :<br />

[ ]{ }<br />

[ M]{ ẋ̇ }+ [ K]{ x}=<br />

0 (3)<br />

Les modes propres, solutions non triviales<br />

de l’équation (3), sont des mouvements<br />

sinusoïdaux. Les matrices<br />

[M] et [K] étant réelles, symétriques et<br />

définies positives, les vecteurs propres<br />

solutions de l’équation (3) sont réels.<br />

L’ensemble des points de la structure<br />

vibrent en phase ou en opposition de<br />

phase.<br />

La technique d’analyse modale par<br />

la méthode dite PRM consiste donc à<br />

compenser les forces de dissipation<br />

internes de la structure ([ C]{ ẋ̇ }) par<br />

des forces d’excitation externes ([F ]).<br />

Pour être parfaitement exact, il faudrait<br />

mettre en place une répartition<br />

d’efforts sur la structure correspondant<br />

à la répartition<br />

Coefficientd’approximation<br />

de dissipation d’énergie.<br />

Dans, la pratique, l’utilisation de<br />

quelques points d’excitations permet<br />

d’approprier un mode.<br />

A partir des résultats issus de la méthode<br />

globale, et en fonction du mode<br />

à rechercher, les excitateurs choisis<br />

par l’opérateur sont « accouplés » sur<br />

l’avion. Leur nombre peut varier de 2 à<br />

6 excitateurs simultanés.<br />

Le niveau, la fréquence et la phase<br />

de ces excitateurs sont ajustés de façon<br />

à fermer les figures de Lissajous<br />

(Figure 10) correspondants au tracé<br />

Figure 10 : Courbes de Lissajous<br />

des réponses en vitesse des capteurs<br />

judicieusement répartis sur l’avion,<br />

par rapport à la force d’excitation. Ce<br />

tracé forme une ellipse, qui lorsque la<br />

vitesse mesurée est en phase avec la<br />

force d’excitation, se réduit à un segment<br />

(ellipse plate). C’est sur la base<br />

de ce critère graphique appliqué à un<br />

ensemble de mesures d’accélérations<br />

qu’est menée l’appropriation d’un<br />

mode.<br />

La fréquence obtenue et la mesure<br />

de tous les accéléromètres nous permettent<br />

d’obtenir directement la fréquence<br />

et la déformée du mode.<br />

Les critères de qualité utilisés pour valider<br />

l’appropriation sont les suivants :<br />

– Lissajous fermés entre référence excitation<br />

et réponses judicieusement<br />

réparties sur la structure (contrôle<br />

sur écrans),<br />

– Réponses imaginaires des points de<br />

mesure nulles sur les tracés de déformées,<br />

– Coefficient d’appropriation (défini par<br />

la formule (4)) proche de 1 :<br />

Coefficientd’approximation<br />

= 1−<br />

= 1−<br />

Σ( Imag( v)* Module( v ))<br />

(4)<br />

Σ( Module(<br />

v ))<br />

Avec v le vecteur de déformée modale.<br />

Une mesure d’impédance est alors<br />

réalisée en augmentant progressivement<br />

le niveau de force de l’excitation<br />

et en réappropriant le mode par une<br />

modification de la fréquence. Le tracé<br />

de la fréquence du mode en fonction<br />

du niveau d’excitation (Figure 11) permet<br />

de vérifier que la mesure du mode<br />

est effectuée dans une zone linéaire,<br />

avec un niveau d’excitation tel que<br />

l’on soit au-delà des jeux et des frottements.<br />

L’étape suivante consiste à mesurer<br />

l’amortissement et la masse généralisée<br />

pour avoir tous les paramètres du<br />

mode recherché. Ces paramètres sont<br />

déduits à partir de 2 méthodes de mesure<br />

distinctes :<br />

– Méthode de la force en quadrature<br />

: une fois le mode approprié,<br />

on rajoute à la force d’excitation un<br />

pourcentage positif puis négatif de<br />

force en quadrature de phase (dé-<br />

Σ( Imag( v)*<br />

M<br />

Σ( Module(<br />

v<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 50


Dossier<br />

sur l’avion. Pour cela nous avons utilisé<br />

deux excitateurs suspendus et euxmêmes<br />

fixés par une sangle autour du<br />

fuselage (Figure 12).<br />

Figure 12 : Excitation du train<br />

d’atterrissage sur l’avion suspendu<br />

A partir de cette configuration d’excitation<br />

et d’une instrumentation du train,<br />

nous avons pu mettre en œuvre les<br />

analyses modales PRM et PSM décrites<br />

ci-dessus et obtenir les principaux<br />

modes propres de train.<br />

Conclusion<br />

La préparation et la mise en œuvre<br />

d’une campagne d’essais sur site de<br />

cette ampleur a nécessité la mise en<br />

place de moyens techniques et humains<br />

très importants.<br />

phasée de π/2) et on recherche la<br />

nouvelle fréquence permettant d’obtenir<br />

une réponse de la structure<br />

dont a vitesse de déplacement est<br />

en phase avec l’effort injecté. Cette<br />

fréquence est tracée en fonction<br />

du pourcentage d’effort injecté en<br />

quadrature de phase. La pente de<br />

la droite obtenue nous donne alors<br />

l’amortissement et permet également<br />

de calculer la masse généralisée.<br />

– Méthode de la puissance complexe<br />

: cette méthode consiste à<br />

réaliser un balayage en fréquence<br />

autour de la fréquence propre du<br />

mode. Les courbes de puissance active<br />

(partie réelle de la puissance au<br />

point d’excitation) et de la puissance<br />

réactive (partie imaginaire) nous<br />

permettent de déterminer l’amortissement<br />

et la masse généralisée du<br />

mode.<br />

Figure 11 : Courbes d’impédance<br />

Ces résultats sont alors analysés et<br />

compilés dans un fichier transmis en<br />

temps réel à l’équipe calcul de Dassault-Aviation<br />

qui peut les corréler au<br />

calcul.<br />

Cette méthode fournit une mesure très<br />

précise des modes, et présente l’avantage<br />

de s’avérer robuste aux non-linéarités<br />

susceptibles d’être observées<br />

sur avion.<br />

Analyse modale des trains<br />

d’atterrissage<br />

Parmi les nouvelles méthodes mises<br />

en œuvre durant cet essai, nous avons<br />

effectué l’analyse modale des trains<br />

d’atterrissage directement sur l’avion<br />

dans la configuration d’un avion suspendu<br />

sur vérins pneumatiques.<br />

Le challenge a consisté à trouver un<br />

moyen d’excitation découplé du sol<br />

permettant d’exciter le train en torsion<br />

Les exigences techniques des cahiers<br />

des charges des deux campagnes<br />

d’essai F5X et F8X ont été remplies.<br />

L’utilisation conjointe des méthodes<br />

PSM et PRM de façon optimale (en<br />

exploitant au maximum les qualités de<br />

chacune) ont permis d’aller au-delà de<br />

ces exigences en termes de nombre<br />

de modes identifiés et de durée d’immobilisation<br />

de l’avion.<br />

La corrélation calculs/essais réalisée<br />

au pied de l’avion par les calculateurs<br />

Dassault-Aviation a permis un pilotage<br />

particulièrement efficace de l’essai. La<br />

motivation et la collaboration parfaite<br />

des équipes de Dassault-Aviation et<br />

de Sopemea ont également contribué<br />

au succès de ces campagnes d’essai<br />

GVT.<br />

Bernard Colomies et Carole Treffot<br />

SOPEMEA<br />

Parc Inovel Sud, BP48<br />

78542 Vélizy Villacoublay<br />

colomies@sopemea.fr et treffot@sopemea.fr<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 51


DOSSIER<br />

Équipements<br />

Les essais aéronautiques chez Sopemea<br />

et leurs moyens d’essais associés<br />

RÉSUMÉ<br />

Les essais de qualifi cation des équipements aéronautiques doivent couvrir<br />

l’ensemble des situations normales et agressives auquel un équipement<br />

sera soumis pendant son utilisation. Tout équipement devra donc faire l’objet<br />

d’une série de tests, qui dépendent de plusieurs facteurs, par exemple<br />

de la localisation de l’équipement dans l’aéronef, du type d’équipement<br />

(mécanique, électrique, hydraulique…), du type d’aéronef (civil ou militaire),<br />

de la taille de l’équipement, ses besoins en servitudes…<br />

Toute campagne de qualifi cation doit être réalisée en fonction d’exigences<br />

particulières ou cahier des charges et de normes d’essais (exemple : DO<br />

160). Le groupe Sopemea possède l’ensemble des moyens d’essais nécessaires<br />

à ces qualifi cations. Ce dossier va présenter quelques essais et<br />

les moyens associés.<br />

ABSTRACT<br />

Aeronautical equipment qualifi cation testing should cover all normal and<br />

aggressive situations which will be subjected an equipment during its<br />

use. Any equipment would therefore be subject to a series of tests, which<br />

depend on several factors, for example:<br />

– the localization of the equipment in the aircraft,<br />

– the type of equipment (mechanical, electric, hydraulic…),<br />

– the type of aircraft (civil or military),<br />

– the size of the equipment,<br />

– its servitude requirements…<br />

Any qualifi cation test campaign should be carried out according to particular<br />

requirements or specifi cations and test standards (for example: DO<br />

160). Sopemea group has all the test facilities required for these qualifi cations.<br />

This fi le will introduce some tests and the associated facilities.<br />

<strong>Essais</strong> climatiques<br />

En fonction de leur position dans<br />

l’aéronef, certains équipements vont<br />

devoir résister à des conditions climatiques<br />

très sévères. On entend par<br />

conditions climatiques, l’ensemble des<br />

paramètres auquel sera exposé l’aéronef<br />

pendant son exploitation : températures,<br />

pressions, échauffement<br />

solaire, pluie, neige, givre, attaque<br />

chimique, moisissures, ambiance<br />

corrosive… Par exemple, pendant la<br />

phase de décollage, l’aéronef va subir<br />

des variations rapides de températures,<br />

de pressions, d’humidité et<br />

d’ensoleillement, de pluie… Ces températures<br />

peuvent alors descendre<br />

jusqu’à – 55°C, sous une pression de<br />

quelques dizaines de millibars.<br />

Afi n de couvrir tous les cas de fi gure, la<br />

distribution statistique des conditions<br />

climatiques potentielles a été défi nie<br />

dans des normes, afi n d’être reproduits<br />

dans des laboratoires d’essais.<br />

Les essais les plus connus concernent<br />

la température et l'altitude, les VRT<br />

(Variation Rapide de Température), le<br />

givrage, la susceptibilité aux fl uides,<br />

les moisissures et le brouillard salin.<br />

Le groupe Sopemea réalise tous ces<br />

types d’essais à l’aide d’enceintes climatiques<br />

dont les performances et les<br />

volumes exceptionnels sont adaptés à<br />

l’équipement (taille, masse, besoin en<br />

servitudes…). Deux de ces enceintes<br />

climatiques sont uniques en Europe de<br />

par leurs dimensions et leurs caractéristiques.<br />

Ces moyens d’essais ont par<br />

exemple été utilisés pour les essais<br />

de qualifi cations climatiques du cœur<br />

électrique du Boeing 787, ou encore<br />

pour l’exposition de véhicules militaires<br />

à des conditions extrêmes de température,<br />

humidité, ensoleillement et pluie.<br />

Caractéristiques du moyen d’essais<br />

20 m 3 (photographie n° 1) :<br />

– Volume maxi : 20 m 3<br />

– Températures : – 80 °C à +200 °C<br />

– Pression : de 20mb à Pression<br />

atmosphérique<br />

– Humidité Hr (%) : 95 (entre +20<br />

et +50 °C)<br />

– Échauffement solaire<br />

(jusqu’à 1120 W/m²)<br />

Caractéristiques du moyen d’essai<br />

200 m 3 (photographie n° 2) :<br />

– Volume maxi : 200 m 3<br />

– Températures : – 80 °C à +200 °C<br />

– Humidité Hr (%) : 95 (entre +20<br />

et +50 °C)<br />

– Échauffement solaire<br />

(jusqu’à 1120 W/m²)<br />

– Neige<br />

1 - Moyens d’essais de 20 m 3<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 52


DOSSIER<br />

La pénétration d’eau dans les matériels<br />

peut occasionner des problèmes<br />

électriques, changement de caractéristiques<br />

des composants, augmentation<br />

de masse, gonfl ements, pertes de visibilité<br />

dans les dispositifs optiques…<br />

Chaque type d’essai à réaliser nécessite<br />

la mise en œuvre d’un moyen<br />

d’essai spécifi que. On notera les paramètres<br />

suivants lors de la défi nition<br />

de la méthode d’essais : le Système<br />

d’aspersion, l’intensité du fl ux et l’angle<br />

d’aspersion.<br />

2 - Enceinte climatique de 200 m 3 6 - Essai de givrage<br />

À ces exigences climatiques peuvent<br />

venir s’ajouter d’autres contraintes :<br />

certains équipements électroniques<br />

sont refroidis par un apport d’air prélevé<br />

à l’extérieur de l’aéronef.<br />

Sopemea a défi ni et mis au point un<br />

système dit de « cooling » (cf. photographie<br />

n° 3) qui permet de reproduire<br />

l’arrivée d’air froid (à – 55°C)<br />

représentant l’air prélevé par un aéronef<br />

en altitude pour refroidir le dit<br />

élément.<br />

Ce système permet d’injecter un fl ux<br />

d’air dont le débit massique, la température<br />

et la pression sont pilotés, par<br />

l’utilisation d’une baie de pilotage et de<br />

diaphragmes à prise de pression (cf.<br />

Photographie N° 4).<br />

Les essais de pluie<br />

Le but de ces essais est de vérifi<br />

er l’aptitude des enveloppes, des<br />

couvercles, des joints d’étanchéité<br />

à maintenir les matériels et équipements<br />

en bon état de marche après<br />

avoir été soumis à des gouttes d’eau,<br />

des projections d’eau ou à une immersion.<br />

Il existe trois types d’essais de pluie :<br />

– Pluie artifi cielle (simulant la pluie<br />

naturelle, les infi ltrations d’eau ou la<br />

condensation)<br />

– Projection d’eau (simulant des rafales<br />

de pluie, système d’arrosage,<br />

lavage)<br />

– Immersion<br />

5 - Boîte à gouttes<br />

Les essais de dépôt de glace<br />

Le but de ces essais est de vérifi er<br />

l’aptitude du matériel à conserver ses<br />

fonctionnalités sous une couche de<br />

glace. L’effi cacité des moyens de dégivrage<br />

éventuels peut également être<br />

évaluée avec cette méthode.<br />

Le dépôt de glace sur un équipement<br />

peut engendrer la dégradation<br />

de ses performances spécifi ques, le<br />

changement de ses caractéristiques,<br />

l’augmentation de sa masse, des diffi<br />

cultés de démarrage, la perte de visibilité<br />

dans les dispositifs optiques, des<br />

échanges thermiques dégradés…<br />

3 - Baie de pilotage de cooling<br />

4 - Diaphragme de cooling<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 53


DOSSIER<br />

<strong>Essais</strong> mécaniques<br />

Les perturbations des équipements<br />

aéronautiques liées aux agressions<br />

mécaniques sont des éléments prépondérants<br />

des campagnes de qualifi<br />

cation. Par exemple, une excitation<br />

vibratoire trop importante peut entraîner<br />

des dommages tels que la rupture<br />

par fatigue, la perte de fonctionnalités<br />

ou encore générer des nuisances sonores.<br />

À l’instar des essais de qualifi cations<br />

climatiques, on retiendra pour les essais<br />

mécaniques les vibrations sinusoïdales<br />

et aléatoires, les chocs, le<br />

windmilling, les essais statiques et<br />

d’accélération constante.<br />

Vibrations haute fréquence<br />

Le but de ces essais est de reproduire<br />

l’environnement vibratoire auquel les<br />

équipements seront soumis. Deux<br />

grandeurs physiques sont prises en<br />

compte lors d’un essai de vibrations :<br />

la sévérité (niveau d’accélération) et la<br />

durée (fatigue).<br />

Vibrations sinusoïdales : Les vibrations<br />

transmises, rectilignes et sinusoïdales<br />

sont défi nies par leur amplitude de déplacement<br />

a et leur fréquence f.<br />

L’amplitude de l’accélération obtenue<br />

est de la forme : Γ= 1 4π<br />

2 fa<br />

2<br />

g<br />

Avec ᴦ en gn, f en Hz et a en m (gn<br />

étant l’accélération de la pesanteur<br />

normalisée)<br />

Vibrations aléatoires : Les vibrations<br />

transmises, aléatoires à distribution<br />

gaussienne des valeurs instantanées,<br />

sont défi nies par leur densité<br />

spectrale de puissance d’accélération<br />

G (f) et leur bande de fréquence<br />

df = f2 – f1.<br />

L’accélération effi cace est déterminée<br />

par la relation : Γ 2 f2<br />

= G(f)df<br />

Avec G(f) en g²/Hz et f en Hz<br />

Ces essais de vibrations sont réalisés<br />

sur des vibrateurs électrodynamiques.<br />

Le groupe Sopemea possède l’un<br />

des plus gros vibrateurs électrodynamiques<br />

existant dans les laboratoires<br />

privés européens : le LDS994 (cf. photographie<br />

n° 7).<br />

Ses caractéristiques sont les suivantes<br />

:<br />

– Plage de fréquence : 5 à 2 000 Hz<br />

– Déplacement crête à crête : 50,8 mm<br />

– Force sinus : 280 kN<br />

– Force choc : 800 kN<br />

<br />

f1<br />

Vibrations basse fréquence<br />

D’autres essais de vibrations peuvent<br />

amener à mettre en place des moyens<br />

spécifi ques : les essais de WINDMIL-<br />

LING.<br />

Ces essais de vibrations ont pour objectif<br />

de reproduire les vibrations générées<br />

par la rotation libre de la turbine d’un<br />

moteur d’avion lors de la perte d’une<br />

aube (création d’un balourd). Il s’agit de<br />

vibrations basses fréquences, avec une<br />

très forte amplitude (jusqu’à 350 mm).<br />

Sopemea utilise dans son laboratoire,<br />

non seulement des moyens d’essais<br />

« classiques » que sont les excitateurs<br />

électrodynamiques, mais aussi<br />

deux vérins (un vertical et un horizontal<br />

associé à une table auxiliaire),<br />

montés sur un massif de réaction pour<br />

répondre à l’ensemble des demandes<br />

d’essais de WINDMILLING.<br />

Ces installations d’essais (cf. photographies<br />

n° 8) possèdent les caractéristiques<br />

suivantes en vibration sinus :<br />

– Force Maximale : 1860 N<br />

– Déplacement Maximal crête à crête :<br />

350 mm<br />

– Vitesse Maximale : 4,3 m/s<br />

– Accélération Maximale : 28 g<br />

– Plage de fréquence : 0,1 Hz à 100 Hz<br />

8 - Essai de WINDMILLING<br />

Cette présentation a ainsi permis de<br />

dresser un panorama des moyens<br />

d’essais de Sopemea et de montrer en<br />

quoi consistent concrètement les essais<br />

de qualifi cation des équipements<br />

aéronautiques ainsi que les moyens<br />

d’essais associés.<br />

S.Dautremepuich, SOPEMEA<br />

Parc Inovel Sud 78142 Velizy Cedex<br />

dautremepuich@sopemea.fr<br />

7 - Vibrateur électrodynamique<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 54


Dossier<br />

Prestations<br />

Accompagnement à la certification de produits<br />

aéronautiques<br />

La mise en place en 2008 du plan Power 8 par Airbus Industries visant à réduire le nombre de fournisseurs<br />

a durablement restructuré la supply chain industrielle du secteur aéronautique. En renforçant<br />

la responsabilité des fournisseurs de rang 1 par exemple en termes de qualification de fonctions complètes,<br />

les fournisseurs de rang 2 ont vu leurs positionnements industriels évoluer.<br />

Les multiples innovations technologiques<br />

issues d’un marché très ouvert<br />

incitent les différents équipementiers à<br />

soumettre des offres dans un marché<br />

de plus en plus ouvert où les contraintes<br />

de compétitivité économiques sont de<br />

plus en plus fortes. Leurs phases de<br />

développement doivent répondre aux<br />

objectifs de compétitivité tant en termes<br />

de durée de développement que d’investissement<br />

mis en place. Alors que<br />

les coûts de possession exprimés par<br />

les compagnies aériennes restent des<br />

contraintes fortes guidant le marché<br />

de l’aéronautique civile, comment les<br />

équipementiers peuvent-ils associer<br />

compétitivité et attentes des passagers<br />

avec des évolutions technologiques de<br />

plus en plus rapides associées à des<br />

contraintes d’obsolescences de plus<br />

en plus criantes ? Comment associer<br />

exigences commerciales et optimisation<br />

des cycles des développements<br />

technologiques ? La notion d’open innovation<br />

axée sur l’écoute d’initiatives<br />

venant d’horizons divers est-elle compatible<br />

avec des contraintes de réglementations<br />

et de sécurité des vols gouvernant<br />

les phases de conception et de<br />

fabrication des équipements ?<br />

En fédérant les acteurs industriels<br />

dans un contexte collaboratif, la montée<br />

en puissance des pôles de compétitivité<br />

permet à des acteurs industriels<br />

du type PME/ETI d’oser monter<br />

dans la chaîne de valeur et ainsi prétendre<br />

occuper des responsabilités<br />

de concepteur et de fabricant d’équipements<br />

embarqués à fortes valeurs<br />

ajoutées. Les fournisseurs des grands<br />

groupes doivent-ils se restreindre à<br />

des rôles de sous-traitant ou leur estil<br />

possible de devenir de vrais partenaires<br />

fournisseur de technologies<br />

innovantes ? L’accès aux marchés<br />

en termes de production de produits<br />

propres est-il compatible des organisations<br />

des PME/ETI ? Les méthodologies<br />

de conception et de fabrication de<br />

l’aéronautique sont-elles compatibles<br />

des ressources et moyens financiers<br />

des PME/ETI ?<br />

Enfin, la mondialisation des programmes<br />

aéronautiques, la montée en<br />

puissance de nouveaux constructeurs,<br />

en particulier les ambitions de CO-<br />

MAC en Chine, présentent de réelles<br />

opportunités pour les acteurs de notre<br />

éco-système national. Comment est-il<br />

possible de percer le marché chinois<br />

sans perdre sa propriété intellectuelle<br />

?<br />

Sopemea, filiale du Groupe Apave,<br />

à l’écoute de son marché<br />

Le Groupe Apave fort d’une culture<br />

d’entreprises axée autour de la formation,<br />

de l’inspection et du contrôle<br />

réglementaire propose aux acteurs du<br />

domaine de l’aéronautique des compétences<br />

complémentaires dans une<br />

logique de tierce partie indépendante.<br />

Limitons nous à décrire l’implication du<br />

Groupe Apave dans le monde de l’aéronautique<br />

à trois de ses filiales :<br />

Apave Aéroservices répond aux besoins<br />

de conseil, d’expertise et de formations<br />

spécifiques à l’industrie, aux autorités<br />

aéronautiques et aux affréteurs en particulier<br />

dans les domaines de la sécurité,<br />

de la maintenance, de la navigabilité et<br />

de l’exploitation d’aéronefs.<br />

OSAC a pour objet exclusif d’assurer<br />

la mission de contrôle technique de la<br />

sécurité de l’aviation civile française<br />

suite à son habilitation délivrée par les<br />

services de l’État.<br />

Le Groupe Sopemea est un acteur<br />

industriel reconnu pour la réalisation<br />

des essais de qualification en environnement.<br />

Afin de répondre aux attentes<br />

de ses marchés, Sopemea propose<br />

une offre d’accompagnement fondée<br />

sur sa propre expertise et son réseau<br />

d’intervenants.<br />

Acteur majeur reconnu dans le domaine<br />

des essais depuis les phases<br />

de conception (choix d’architecture<br />

des équipements en réponse aux<br />

contraintes fonctionnelles et environnementales)<br />

jusqu’à la qualification au<br />

regard de la norme DO – 160, Sopemea<br />

propose une offre d’accompagnement<br />

aux industriels :<br />

• souhaitant progresser dans la chaîne<br />

de valeurs en acquérant des agréments<br />

d’équipementiers en charge<br />

de la réparation (Part 145), de la fabrication<br />

(Part 21 G) et de la conception<br />

de leurs produits (Part 21J),<br />

• désirant développer de nouveaux<br />

produits embarqués (éligibles ou non<br />

à un TSO) et ceci quelle que soit la<br />

taille de l’entreprise,<br />

• à la recherche d’assistance technique<br />

en phase de conception portant sur<br />

les réglementations internationales<br />

en vigueur dans le domaine de l’aéronautique,<br />

• soucieux d’optimiser leurs cycles de<br />

développement par une meilleure<br />

maîtrise des objectifs de qualification,<br />

• se développant sur les marchés internationaux.<br />

Une offre d’accompagnement<br />

en réponse à une évolution<br />

de la supply chain<br />

Conscient de l’accessibilité de certains<br />

marchés à des acteurs industriels<br />

émergents, le Groupe Sopemea a<br />

franchi une étape il y a deux ans dans<br />

son développement en décidant de répondre<br />

aux attentes exprimées par ses<br />

clients et prospects. Précisons tout de<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 55


Dossier<br />

suite que l’objectif de cette démarche<br />

commerciale n’est pas d’apporter une<br />

assistance à la conception par la mise<br />

à disposition de personnels mais d’accompagner<br />

les équipes techniques de<br />

ses clients au regard des exigences<br />

réglementaires.<br />

Les prestations proposées couvrent un<br />

large spectre :<br />

• formation et assistance à la rédaction<br />

des plans de qualification,<br />

• formation et assistance à l’appropriation<br />

des normes en vigueur pour<br />

les différentes phases de développement<br />

fondées sur les référentiels<br />

et normes ABD0100, ABD0200,<br />

ARP4754A, ARP4761, DO-254, DO<br />

178C et 160,<br />

• rédaction des documents portant sur<br />

la partie assurance processus des<br />

phases de conception,<br />

• accompagnement dans le cadre de<br />

la certification d’équipements et systèmes<br />

selon TSO ou STC,<br />

• accompagnement en qualité de tierce<br />

partie indépendante dans le cadre de<br />

la certification de produits des acteurs<br />

industriels leur permettant de<br />

conserver leurs droits de propriété<br />

intellectuelle,<br />

• accompagnement à l’obtention des<br />

différents agréments propres aux<br />

équipementiers disposant de produits<br />

propres embarqués (Part 145 et<br />

Part 21, TSOA).<br />

Une offre fructueuse pour les clients<br />

du Groupe Sopemea<br />

Deux ans après la mise en place de ces<br />

prestations, certaines sociétés ayant<br />

fait confiance aux équipes de Sopemea<br />

disposent d’ores et déjà, pour un coût<br />

très raisonnable, des agréments leur<br />

permettant d’agir au sein de la supply<br />

chain en qualité d’équipementier au<br />

même titre que les grands équipementiers<br />

à la renommée mondiale. L’une<br />

d’entre elles ne comporte que seize<br />

salariés ! Disposant d’un panel d’agréments<br />

très étendu, cette société est en<br />

moyen de partir à la conquête des marchés<br />

mondiaux.<br />

Pour d’autres, en confiant aux équipes<br />

de Sopemea la rédaction de leurs documents<br />

portant sur la réalisation des<br />

essais, les temps de réalisation ainsi<br />

que les couts s’y afférant s’en trouvent<br />

réduits avec une meilleure compréhension<br />

et planification des tâches.<br />

Les équipes techniques de Sopemea<br />

peuvent envisager leurs relations avec<br />

leurs différents interlocuteurs techniques<br />

dans le cadre de partenariats<br />

fondés sur la confiance permettant ainsi<br />

de gérer et d’anticiper les aléas des<br />

différents produits en développement.<br />

Les relations de confiance établie permettant<br />

alors des gains économiques<br />

substantiels et évitent des phases de<br />

stress contre-productives.<br />

Dans le cadre de ses développements<br />

en Chine, un industriel français fait<br />

confiance au Groupe Sopemea pour<br />

lui permettre de franchir les jalons de<br />

la certification de son produit tout en<br />

protégeant sa propriété intellectuelle.<br />

Membre du pôle de compétitivité AS-<br />

Tech Paris Région, Sopemea est au<br />

centre des développements technologiques<br />

réalisés par d’autres membres<br />

bénéficiant de son assistance et ses<br />

conseils lors des phases de développement.<br />

Les ambitions de PME sont<br />

secondées par des experts capables<br />

d’accompagner les équipes techniques<br />

dans leurs développements en<br />

leur évitant de nombreux écueils !<br />

Plus que jamais, le Groupe Sopemea<br />

est au cœur de la supply chain de l’aéronautique<br />

et s’affirme en qualité de<br />

partenaire industriel privilégié.<br />

Description des prestations proposées par le Groupe Sopemea<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 56


Dossier<br />

Entretien<br />

Le CND, partie intégrante des essais<br />

dans l’aéronautique<br />

Directeur général d’Apave Aeroservices (groupe Apave) et directeur d’exploitation de l’activité aérospatiale<br />

du groupe pour Sud Europe, Gérard Laporte a, au travers de ces deux activités, fortement recours<br />

au contrôle non destructif (CND). Complémentaire aux opérations d’essais en environnement de Sopemea,<br />

ce métier occupe aujourd’hui une place prépondérante dans l’exploitation d’un aéronef ; mais<br />

il joue aussi un rôle croissant dans les phases de conception et de certification des appareils.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong><br />

Vous exercez deux fonctions au<br />

sein du groupe Apave. Quelles sontelles<br />

?<br />

Gérard Laporte<br />

J’exerce en effet deux fonctions bien distinctes.<br />

En premier lieu, je suis directeur<br />

général d’une filiale du groupe Apave appelée<br />

Apave Aeroservices. Il s’agit d’une<br />

structure de services et d’accompagnement<br />

à l’industrie aéronautique, aux<br />

autorités civiles et militaires ainsi qu’aux<br />

exploitants d’aéronefs, compagnies aériennes,<br />

affréteurs. Les activités d’Apave<br />

Aeroservices concernent l’exploitation<br />

de l’avion, la formation des mécaniciens<br />

et l’accompagnement qualité notamment<br />

dans les phases de maintenance.<br />

En second lieu, j’occupe le poste de directeur<br />

d’exploitation de l’activité aéronautique<br />

et espace pour Apave Sudeurope.<br />

Cette direction a vu le jour lorsque<br />

le groupe Apave a décidé de créer une<br />

ligne produit aéronautique et espace<br />

dans le cadre de son plan stratégique<br />

2013-2016. L’idée était de développer<br />

et de proposer des compétences<br />

fortes dans ce secteur industriel pour<br />

répondre aux attentes de nos clients.<br />

A l’instar des deux autres lignes produit<br />

– nucléaire et oil & gas – mises en avant<br />

par le groupe, Apave Sudeurope a<br />

créé une direction d’exploitation située<br />

à Toulouse qui a notamment comme<br />

clients majeurs AIRBUS et CNES.<br />

Cette direction d’exploitation s’adresse<br />

à la fois aux grands constructeurs aéronautiques<br />

mais aussi aux PME sous<br />

traitantes et propose des prestations<br />

dans l’assurance qualité, la surveillance<br />

des processus de fabrication et<br />

l’inspection de produits ou d’équipements<br />

pour en déclarer la conformité.<br />

Sur quels projets industriels avezvous<br />

travaillé, par exemple ?<br />

Nous avons été sollicités par AIRBUS<br />

pour la chaîne de montage de l’A350,<br />

et plus particulièrement pour valider<br />

sa conception et pour en déclarer la<br />

conformité avant mise en service eu<br />

égard aux exigences de la sécurité<br />

du travail et aux contraintes ergonomiques.<br />

Nous avons également collaboré<br />

avec AIRBUS sur l’avion luimême<br />

en procédant à des opérations<br />

de contrôle non destructif lors des<br />

phases d’essais de qualification. Ces<br />

opérations concernaient tout particulièrement<br />

l’inspection des voilures en<br />

matériaux composites.<br />

En quoi peut-on dire que vos compétences<br />

en matière de CND et le<br />

savoir-faire de Sopemea dans les<br />

essais en environnement sont complémentaires<br />

?<br />

Dans ses laboratoires de Vélizy (Yvelines),<br />

en région parisienne, Sopemea<br />

réalise des essais souvent fonctionnels<br />

en environnement, comme par<br />

exemple les essais réalisés sur le train<br />

d’atterrissage de l’A380. Sopemea<br />

met en sollicitation des équipements<br />

critiques lors des phases de qualification<br />

pour lesquels nous réaliserons<br />

en phase d’exploitation un programme<br />

de contrôle non destructif afin de déclarer<br />

leur maintien en service. Nos<br />

opérations sont effectuées soit chez<br />

le client soit dans notre laboratoire de<br />

Toulouse.<br />

Après les essais de caractérisation effectués<br />

en laboratoire chez Sopemea,<br />

Apave peut poursuivre les investigations<br />

en participant à la déclaration de la<br />

conformité de l’équipement, notamment<br />

dans le cadre des exigences de la réglementation<br />

européenne (normes CE).<br />

C’est dans ce sens que nous sommes<br />

effectivement très souvent complémentaires.<br />

Comment a évolué votre métier – le<br />

CND – dans le secteur de l’aéronautique<br />

?<br />

Le contrôle non destructif est devenu<br />

un test important. Ces moyens sont<br />

aujourd’hui beaucoup utilisés dans le<br />

secteur aéronautique, que ce soit en<br />

phase de qualification, d’exploitation<br />

et de maintenance, afin de justifier le<br />

maintien des aéronefs en condition<br />

opérationnelle. Ainsi, Apave a développé<br />

des compétences fortes en<br />

CND aéronautique où les exigences<br />

sont très élevées, fixées par des référentiels<br />

Nadcap (USA) et EN 9100<br />

(Europe), mais aussi par les constructeurs<br />

comme AIRBUS, SAFRAN,<br />

DASSAULT à travers des agréments<br />

spécifiques. Ces agréments sont nécessaires<br />

pour intervenir sur la validation<br />

des pièces neuves mais aussi sur<br />

des pièces après réparation et avant<br />

remontage sur avion.<br />

À titre d’exemple, nous avons utilisé<br />

des moyens de CND sur deux projets<br />

récents.<br />

Le premier concernant l’AIRBUS A350<br />

sur lequel Apave a réalisé des inspections<br />

par ultrasons et courant de<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 57


Dossier<br />

Foucault afin de vérifier après les essais<br />

dynamiques, la résistance et le comportement<br />

des voilures en composite.<br />

Pour un autre projet encore en cours,<br />

nous réalisons des opérations de CND<br />

afin de caractériser, lors du démontage<br />

des cellules d’essais de l’AIRBUS A380,<br />

différentes pièces composant l’appareil.<br />

Comment voyez-vous votre métier<br />

dans les prochaines années ?<br />

Parmi les grandes évolutions que<br />

connaît notre domaine de compétences<br />

figurent les rapports entre donneurs<br />

d’ordres et sous-traitants. De plus en<br />

plus, nous constatons que les opérations<br />

de contrôle ont désormais lieu<br />

plus en amont. Nous sommes d’ailleurs<br />

aujourd’hui de plus en plus sollicités<br />

pour valider la conception d’équipements<br />

et non plus seulement en phase<br />

de montage ou d’exploitation.<br />

Ainsi, le contrôle CND est intégré très<br />

tôt dans la chaîne de conception pour<br />

prendre en compte notamment les<br />

contraintes liées à la maintenance.<br />

C’est aussi dans ce sens que nos<br />

équipes d’ingénieurs travaillent déjà<br />

sur le programme de construction à<br />

Kourou du pas de tir du nouveau lanceur<br />

Ariane VI.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

Gérard Laporte >><br />

Curriculum vitae<br />

Ingénieur INSA Toulouse –<br />

Promotion 1977<br />

Après une première expérience<br />

à l’international, Gérard Laporte<br />

intègre le groupe Apave<br />

– en 1982, il prend la direction<br />

de l’agence d’Agen,<br />

– en 1997, il prend la direction<br />

de l’agence de Toulouse,<br />

– en 2001, il devient directeur<br />

d’exploitation de la région Midi-Pyrénées,<br />

– en 2014, il devient directeur<br />

des activités aéronautiques et<br />

spatiales,<br />

– en 2015, il est nommé directeur<br />

général d’Apave Aéroservices.<br />

Programme<br />

La maintenance programmée :<br />

composante essentielle<br />

de la sécurité<br />

Pour garantir que les caractéristiques inhérentes de sécurité et fiabilité<br />

d’un avion sont maintenues pendant l’exploitation commerciale,<br />

la réglementation impose l’établissement par le constructeur<br />

d’un programme de maintenance. Il existe un moyen de conformité<br />

universellement reconnu à cette fin par l’autorité : le processus<br />

Maintenance Review Board (MRB).<br />

Qu’est-ce que le MRB ?<br />

Pour développer ce programme d’inspection<br />

et les tâches de maintenance<br />

correspondantes, les constructeurs<br />

s’appuient pour la plupart sur une méthode<br />

appelée le MSG-3 (Maintenance<br />

Steering Group). Fidèle à l’esprit de la<br />

première règle d’entretien aéronautique<br />

édictée en 1930 – « les instruments<br />

et les équipements devront être<br />

révisés à intervalles suffisants pour<br />

assurer leur fonctionnement correct à<br />

tout moment » – mais perfectionnée et<br />

amendée au fil de l’expérience acquise<br />

et des évolutions réglementaires, la<br />

méthodologie MSG-3 repose sur une<br />

organisation à deux étages :<br />

• un comité directeur (Industry Steering<br />

Committee),<br />

• des groupes de travail communs<br />

constructeurs-opérateurs-autorités<br />

(Maintenance Working Group),<br />

Le processus du MRB consiste en une<br />

analyse logique des défaillances fonctionnelles<br />

et des dommages accidentels<br />

ou liés à l’environnement complétée<br />

par un examen de leurs causes et<br />

conséquences et un programme d’entretien<br />

par tâches pour les éviter avec<br />

pour objectif d’assurer une exploitation<br />

optimale des aéronefs en termes de<br />

sécurité, d’opérabilité et d’économie.<br />

Les travaux sont menés conjointement<br />

par les trois parties concernées :<br />

constructeurs, exploitants et autorités.<br />

Quel est le rôle d’OSAC dans<br />

le processus MRB ?<br />

C’est à ce titre et dans le cadre de missions<br />

en sous-traitance pour l’EASA<br />

(European Aviation Safety Agency),<br />

qu’OSAC est impliqué dans les processus<br />

MRB de plusieurs constructeurs<br />

dans le monde : Airbus, Bombardier,<br />

COMAC, Dassault, Embraer,<br />

Gulfstream, Mitsubishi…<br />

Qualifiés et habilités par l’EASA, cinq<br />

inspecteurs du pôle DOEA d’OSAC<br />

apportent leur expertise et leur support<br />

technique en tant que « MRB Advisor »<br />

au sein des groupes de travail (Maintenance<br />

Working Group).<br />

Tout en s’assurant que le processus et<br />

les procédures MSG3 sont bien respectés,<br />

ils interviennent tout au long<br />

du processus pour faire part de leurs<br />

remarques ou demander des mises<br />

à jour ou modifications dans les méthodes<br />

appliquées ou dans les documents<br />

techniques fournis. « À l’issue<br />

de chaque réunion d’un groupe de<br />

travail, l’inspecteur d’OSAC rédige<br />

un compte rendu transmis au Project<br />

Change Manager EASA en charge du<br />

programme avion concerné », précise<br />

Alexandre Guitard, inspecteur du Pôle<br />

DOEA d’OSAC.<br />

Cas précis du F5X<br />

Parce que la validation du MRB conditionne<br />

l’obtention du Certificat de Type<br />

d’un appareil, les processus de certi-<br />

© Dassault Aviation<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 58


Dossier<br />

fication de l’avion et d’élaboration du<br />

programme de maintenance sont menés<br />

en parallèle auprès des autorités<br />

de l’aviation civile dès le début de la<br />

phase de conception et bien avant la<br />

première livraison commerciale.<br />

Ainsi, bien que le Falcon 5X n’a pas<br />

encore effectué son premier vol et que<br />

son entrée en service n’est prévue<br />

qu’en 2017, le processus MRB est déjà<br />

en cours. Etalé sur plusieurs années,<br />

il peut impliquer une centaine de réunions<br />

de groupes de travail auxquelles<br />

s’ajoutent une quinzaine de réunions<br />

du comité directeur.<br />

Aux côtés de l’équipe technique de<br />

l’avionneur et éventuellement de ses<br />

sous-traitants, d’au moins trois représentants<br />

des opérateurs d’avions<br />

d’affaires et des représentants des autorités<br />

auprès desquelles l’avionneur<br />

souhaite faire certifier l’avion (FAA et<br />

EASA), Alexandre Guitard, inspecteur<br />

d’OSAC en charge de ce programme,<br />

participe à deux groupes de travail<br />

concernant l’avionique et les aspects<br />

environnementaux.<br />

En quoi consiste l’action<br />

d’un groupe de travail ?<br />

En s’appuyant sur le Policy and Procedures<br />

Handbook (PPH), référentiel<br />

édité pour chaque type d’avion et<br />

la liste des Maintenance Significant<br />

Items (MSI), le groupe de travail passe<br />

en revue et analyse les sujets proposés<br />

par l’avionneur. Après une présentation<br />

technique du système, les différents<br />

cas de pannes son analysés.<br />

Selon le niveau de criticité déterminé<br />

(sécuritaire, opérationnel, économique),<br />

une proposition de procédure<br />

de maintenance est proposée, associée<br />

à un intervalle de vérification. Les<br />

participants peuvent demander des<br />

précisions sur un détail du système<br />

présenté, sur son fonctionnement ou<br />

encore contester un intervalle ou une<br />

hypothèse de travail.<br />

« Concrètement, l’une des récentes<br />

réunions de groupe a passé en revue<br />

le système de fonctionnement des toilettes<br />

chimiques montées sur le F5X.<br />

Ce système étant similaire à celui monté<br />

sur le F7X, une revue a été faite en<br />

tenant compte des expériences des<br />

différents opérateurs. Quelques modifications<br />

mineures ont été apportées à<br />

la présentation proposée et le sujet a<br />

été validé par l’ensemble des représentants<br />

», explique Alexandre Guitard.<br />

« Une fois que tous les intervenants<br />

sont d’accord avec tous les aspects<br />

traités (explication technique détaillée,<br />

analyse de criticité, procédures de<br />

maintenance et intervalles proposés),<br />

le sujet est validé, soumis au comité directeur<br />

pour approbation formelle puis<br />

versé au Maintenance Review Board<br />

Report (MRBR) », poursuit-il.<br />

Le rapport MRB (MRBR)<br />

Ce rapport fournit aux opérateurs le programme<br />

minimum et initial de l’avion,<br />

avec les tâches et leur fréquence d’application<br />

pour les moteurs, les systèmes<br />

et la structure. L’objectif de ce document<br />

est de servir de base à l’élaboration par<br />

chaque exploitant de son propre programme<br />

de maintenance qui sera approuvé<br />

par les autorités de son pays.<br />

Conclusion<br />

Parce ce qu’il se nourrit des travaux des<br />

groupes de travail de l’ensemble des<br />

programmes aéronautiques d’envergure<br />

et du retour d’expérience en exploitation,<br />

le référentiel MSG-3 est un document<br />

évolutif qui s’affine parallèlement<br />

aux progrès techniques des avions et<br />

au perfectionnement des méthodes utilisées.<br />

Le MRB est donc un processus<br />

dit « vivant » : l’expérience en service et<br />

les évolutions de design au fil de la vie<br />

de l’avion sont considérées pour faire<br />

évoluer les instructions du MRBR afin<br />

de maintenir les objectifs initiaux.<br />

Au-delà du strict maintien de la navigabilité,<br />

le MRB vise à assurer un niveau<br />

de sécurité optimal, garantir la disponibilité<br />

de l’avion et enfin encadrer les<br />

coûts de la maintenance ; trois enjeux<br />

majeurs tant pour les constructeurs<br />

que pour les opérateurs.<br />

Sandrine Vacher<br />

(consultante communication<br />

aéronautique)<br />

OSAC est habilité par arrêté ministériel à exercer des missions d’expertise, d’instruction, de contrôles et de vérifications et<br />

à délivrer des documents relatifs à la navigabilité. OSAC intervient soit en tant que partie de l’Autorité, soit par délégation,<br />

soit en sous-traitance de la Direction générale de l’aviation civile. Concernant le MRB, les inspecteurs d’OSAC interviennent<br />

sur sollicitation de l’EASA dans le cadre de missions dites « secondment of expert ».<br />

Les exigences réglementaires<br />

Elles sont établies pour satisfaire le niveau de sécurité établi par l’OACI au niveau mondial. Chaque pays édicte ses règles<br />

de navigabilité, mais les deux plus importantes sont les JAR (Joint Aviation Requirements) établis par les JAA (Joint Aviation<br />

Authorities, trente-trois pays européens membres de l’EASA) et les FAR (Federal Aviation Regulations) établis par la FAA<br />

américaine. Ces règles de navigabilité portent non seulement sur la conception de l’avion, mais aussi sur les opérations et<br />

la maintenance pendant toute la durée de l’exploitation commerciale de l’avion.<br />

Les exigences à respecter intègrent des éléments de la certification de type de l’avion, des instructions pour le maintien<br />

de la navigabilité en exploitation (JAR 25 appendice H) et des exigences découlant de la réglementation opérationnelle<br />

(JAR OPS 1, JAR OPS 66, JAR 145 et JAR 147). Les exigences de la certification de type s’assurent que la conception est<br />

conforme aux niveaux de sécurité recherchés. La démonstration de conformité doit être faite avant que le certificat de type<br />

ne soit délivré.<br />

Cinq chapitres sont concernés :<br />

• la résistance au dommage et le comportement en fatigue<br />

de la structure (JAR 25.571),<br />

• les matériaux utilisés (JAR 25.603),<br />

• l’accessibilité des zones de l’avion (JAR 25.611),<br />

• les équipements, systèmes et leur installation (JAR 25.1309),<br />

• les instructions de maintien de la navigabilité (JAR 25.1529).<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 59


Les essais aggravés :<br />

Dossier<br />

Les instructions de maintien de la navigabilité (appendice H des JAR 25) visent à assurer que les instructions et limites de<br />

maintenance sont bien établies en relation avec les travaux de la certification de type. Elles doivent être préparées par le<br />

constructeur avant la première livraison commerciale.<br />

Elles comportent deux paragraphes importants :<br />

• le paragraphe H 25.3 : a) Manuel de maintenance avion, b) instructions de maintenance, c) à g) portes d’accès, inspections<br />

techniques, traitement de protection, fixations structurales, outillages spéciaux,<br />

• le paragraphe 25.4 : limitations de navigabilité, éléments à vie-sûre, ALI et CMR.<br />

Les exigences opérationnelles visent à s’assurer que les caractéristiques inhérentes de fiabilité de l’avion sont maintenues<br />

pendant l’exploitation commerciale. Elles sont établies par le pays d’immatriculation de chaque avion.<br />

Elles comprennent quatre sections :<br />

• JAR OPS1, section 1, sub M (pour maintenance),<br />

• JAR 66, personnel de certification (maintenance),<br />

• JAR 145, organisation approuvée de maintenance,<br />

• JAR 147, organisation approuvée de formation à la maintenance.<br />

Lexique<br />

EASA : European Aviation Safety Agency<br />

FAA : Federal Aviation Authority<br />

OACI : Organisation de l’Aviation Civile Internationale<br />

MSG : Maintenance Steering Group<br />

MSI : Maintenance Significant Items<br />

MWG : Maintenance Working Group<br />

Source<br />

N° 564 du magazine « La jaune<br />

et la rouge » – avril 2001<br />

Inspecteurs du pôle DOEA<br />

d’OSAC en charge du MRB.<br />

Certificat de Type : document certifiant qu’un avion ou un équipement<br />

répond à un ensemble de spécifications garantissant sa navigabilité.<br />

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découverte d’un an<br />

DOSSIER<br />

Dégradabilité des<br />

matériaux<br />

Page 16<br />

DOSSIER<br />

Compatibilité<br />

électromagnétique<br />

La CEM aujourd’hui ...<br />

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Page 46<br />

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au lieu de 80€**<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

Les logiciels de simulation<br />

Page 10<br />

ESSAIS ET MODÉLISATION<br />

N° 107 JUILLET, AOÛT, SEPTEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />

MÉTHODES DE MESURES<br />

Les nouveaux usages<br />

des capteurs dans les essais.<br />

Page 11<br />

Numéro spécial MesurexpoVision<br />

Page 48<br />

MÉTHODES DE MESURES<br />

N° 108 OCTOBRE, NOVEMBRE, DÉCEMBRE 2011 TRIMESTRIEL 20 €<br />

où en sommes-nous ?<br />

PRODUITS & TECHNOLOGIES<br />

Les nouveaux outils<br />

de mesure<br />

Mesurer la qualité, l’humidité et la<br />

température de l’air.<br />

Page 30<br />

Page 14<br />

N° 109 JANVIER, FEVRIER, MARS 2012 TRIMESTRIEL 20 €<br />

ÉTALONNAGE<br />

MÉTHODES DE MESURES<br />

Système d’instrumentation<br />

analytique<br />

Page 20<br />

Page 30<br />

Quelles mesures dans<br />

l’analyse industrielle ?<br />

Cet abonnement peut être pris en compte dans vos frais généraux ou votre budget formation<br />

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<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 60


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Formation<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 62


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

Répertoire des annonceurs<br />

ALTAIR ........... 3 e de couverture<br />

ARENIUS ................................9<br />

ASTE .....................................61<br />

AUTOCLAVE MAXITECH .....20<br />

BE SCAN ...............................13<br />

CAD INTEROP ........................6<br />

CENTRE D'ESSAIS<br />

DYNAMIQUES ......................21<br />

CETIM ...................................29<br />

Dossier<br />

Moyen d’essai de mesure dans le sud-ouest de la France :<br />

le cas des satellites et de l’espace<br />

Mesures et méthodes de mesure<br />

Spécial Enova Paris 2015 :<br />

Les techniques de mesures en production (capteurs, palpeurs, mesures<br />

sans contacts,...) et les outils d’analyse vibratoire ou acoustique<br />

<strong>Essais</strong> et modélisation<br />

Dossier spécial Automobile :<br />

Moyens d’essais et virtualisation des essais dans l’automobile :<br />

état du marché et solutions<br />

Simulation en production :<br />

Les logiciels pour la fabrication additive et impression 3D<br />

FORUM TERATEC ................27<br />

GANTNER<br />

INSTRUMENTS .....................33<br />

IMPLEX .................................25<br />

JOHNE & REILHOFER .........17<br />

LEDENT ................................21<br />

M+P INTERNATIONAL ..........15<br />

MATANDSIM .........................25<br />

MEGGITT ..............................23<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ<br />

54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Fax. : 01 34 29 61 02<br />

www.mrj-presse.fr<br />

(la rédaction n’est pas responsable des documents qui lui<br />

sont adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas<br />

retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

Comité de rédaction :<br />

Raymond Buisson, Adbérafi Charki (Istia), Bernard Colomiès (Sopemea<br />

- ASTE), François Derkx (IFSTTAR), Jean-Claude Frölich<br />

(ASTE); Olivier Guillon (MRJ), Henri Grzeskowiak (HG Consultant),<br />

Michel Roger Moreau (Gamac - ASTE), Joseph Merlet (ASTE), Lambert<br />

Pierrat (LJ Consulting), Jean Paul Prulhière (Metexo), Philippe<br />

Sissoko (LCIE), Pierre Touboul (Onera)<br />

Ont participé à ce numéro :<br />

Alain Bettacchioli (Thales Alenia Space Cannes), Philippe<br />

Birr (Sopemea), Fabrice Bonnaudin (IMS), Bernard Colomies<br />

(Sopemea), Sébastien Dautremepuich (Sopemea), Nathalie<br />

Geffroy (Sopemea), L.-A. Nouët (ISAE-ENSMA), Mathieu<br />

Oyharcabal (Rescoll), Guillaume Perchet (Nexeya), Jean-Paul<br />

Prulhière (Metexo), Éric Royer (Turbomeca), Gilles Ruffie<br />

(IMS), Carole Treffot (Sopemea), Jennifer A. Segui (Comsol),<br />

Sandrine Vacher (Osac)<br />

ÉDITION<br />

Maquette et couverture : Nord Compo<br />

Photo couverture : Philippe Birr<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

Patrick Barlier - p.barlier@mrj-corp.fr<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Camille Laurès (abonnement@essais-siimulations.com)<br />

www.essais-simulations.com<br />

Abonnement 1 an (4 numéros) : 58 €<br />

Prix au numéro : 20 €<br />

Règlement par chèque bancaire à l’ordre de<br />

MRJ<br />

(DOM-TOM et étranger : nous consulter)<br />

COMSOL ........ 2 e de couverture<br />

CONGRÈS INTERNATIONAL<br />

DE MÉTROLOGIE ................20<br />

DBVIB ....................................11<br />

ELTEC ...................................37<br />

ENOVA ..................................31<br />

ESI GROUP .... 4 e de couverture<br />

MSC SOFTWARE ...................7<br />

MESURES ET TESTS ...........63<br />

OMEGA ENGINEERING .........5<br />

SIMUTEC ..............................12<br />

SYMETRIE ..............................8<br />

THIOT INGENIERIE<br />

....................2 (face Sommaire)<br />

Trimestriel - N° 121<br />

Juin 2015<br />

Editeur : MRJ<br />

SARL au capital de 50 000 euros<br />

54, Boulevard Rodin - 92130 Issy les Moulineaux<br />

RCS Paris B 491 495 743<br />

TVA intracommunautaire : FR 38491495743<br />

N° ISSN : 2103-8260<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Imprimeur : PAUKER HOLDING KFT<br />

Toute reproduction partielle ou globale est soumise<br />

à l’autorisation écrite préalable de MRJ.<br />

<strong>Essais</strong> & <strong>Simulations</strong> • JUIN 2015 • PAGE 64


2015 European Altair Technology Conference<br />

September 29 - October 1 Paris, France<br />

ATC 2015<br />

PARIS<br />

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At the heart of engineering, applying scientific knowledge, mathematics,<br />

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through the exchange of knowledge, information, ideas and stories about<br />

the many facets of applying simulation early and often to synthesize<br />

and optimize designs, processes, and decisions for improved business<br />

performance.<br />

The 2015 ATC will focus on key topics where numerical simulation<br />

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