Production Maintenance n°41
Dossier Spécial Préventica : Assurer la sécurité des prestataires extérieurs
Dossier Spécial Préventica : Assurer la sécurité des prestataires extérieurs
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MAINTENANCE PRÉVENTIVE<br />
La maintenance dans<br />
l’agroalimentaire :<br />
État de l’art<br />
Page > 14<br />
MANAGEMENT<br />
LaTPM<br />
et l’amélioration continue<br />
Page > 26<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Le SAV : le n° d’urgence<br />
des industriels<br />
Page > 42<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
Répondre aux risques<br />
de pollution<br />
Page > 54<br />
HYGIÈNE-SANTÉ-SÉCURITÉ<br />
Le plus grand centre<br />
de maintenance des EPI<br />
Page > 60<br />
Dossier Spécial Préventica :<br />
Assurer la sécurité des prestataires extérieurs<br />
> page 52<br />
N° 41 mai 2013 TRimESTRiEL 20 €
Editorial<br />
Communiquer pour mieux se protéger<br />
Plus de 1 120 morts à Dacca. Une catastrophe à la fois humaine, industrielle et sociale. Humaine en raison du<br />
nombre de ces employés victimes d’une négligence absolue en termes de sécurité, sans doute la dernière préoccupation<br />
après l’écologie du capitalisme sauvage. Industrielle car il ne reste plus rien de l’outil de production<br />
qui naguère faisait vivre encore plusieurs milliers de personnes. Sociale enfin, et c’est là peut-être le plus grave,<br />
car l’État du Bangladesh ne semble pas pressé d’interdire ces entreprises qui agissent en toute liberté et mettront<br />
encore longtemps en danger la vie d’autres employés venus des campagnes travailler pour quelques dizaines<br />
d’euros par mois.<br />
En France, nous n’en sommes bien heureusement plus là. Les coups de grisou, les effondrements de carrières et<br />
autres explosions de gaz qui n’ont certes pas totalement disparu de nos pays occidentaux (comme la catastrophe<br />
d’AZF et la tragédie de Fukushima l’ont récemment montré), ne sont plus le quotidien de l’industrie depuis bien<br />
longtemps.<br />
En France, des instituts de recherche et des structures telles que les Carsat, publient régulièrement des études et<br />
diffusent des bonnes pratiques allant bien au-delà des enquêtes statistiques sur les nombres de cancers déclarés<br />
à la suite d’une exposition trop fréquente à certains produits chimiques ou d’accidents du travail liés à l’emballement<br />
d’une meule ou d’une simple glissade dans un atelier d’usinage.<br />
De ces études publiées sur les risques émergent l’idée que les dangers sont permanents et souvent invisibles,<br />
non perceptibles. C’est le cas notamment du risque auditif et de l’exposition de façon permanente à des niveaux<br />
sonores pourtant « acceptables » depuis des années par les techniciens. Les professionnels de la maintenance<br />
ne sont naturellement pas épargnés par ces dangers, d’autant que la diversité des tâches qu’ils ont à effectuer et<br />
des sites sur lesquels ils interviennent multiplient considérablement les risques.<br />
Une autre idée émerge à son tour et est très révélatrice des problèmes de sécurité posés au personnel de<br />
maintenance lorsqu’il intervient sur des sites clients. Il s’agit du recours massif depuis plusieurs années à la<br />
sous-traitance. Or, il se trouve que les plans de prévention – minimum requis et nécessaire – ne suffisent plus.<br />
Le problème est que l’entreprise extérieure, qui n’est non seulement pas assez informée des risques, n’a parfois<br />
pas accès à des données évidentes comme les dimensions des installations sur lesquelles elle doit intervenir, les<br />
différents points d’accès du site ou encore la géométrie du bâtiment.<br />
La clé de la sécurité passe avant tout par un dialogue plus riche, plus franc et plus direct entre le donneur<br />
d’ordres et l’entreprise extérieure. Le premier a pour rôle de donner un maximum d’informations, le prestataire<br />
se doit de poser toutes les questions afin de se préparer – en termes de ressources, de matériel et de mesures<br />
de protection à adopter au préalable – de façon à travailler de manière efficace et en toute sécurité. À l’ère de<br />
la communication à 180 degrés et des outils de mobilité dernier cri, celle-ci devrait déjà permettre de réduire le<br />
nombre d’accidents.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 1
N’attendez pas qu’il soit trop tard<br />
pour moderniser vos installations<br />
électriques<br />
Les pièces de rechange de Masterpact M ne seront plus<br />
disponibles fin 2013.<br />
Schneider Electric vous propose 2 solutions de modernisation :<br />
@ Plug & Play : une solution simple et rapide avec conservation<br />
du châssis d’origine.<br />
@ Masterkit : une solution d’interchangeabilité rapide pour<br />
les disjoncteurs fixes ou débrochables<br />
Les disjoncteurs neufs sont tous équipés de fonctions de mesure<br />
pour vous permettre d’améliorer vos performances énergétiques<br />
(communication en option)<br />
La rénovation<br />
constructeur<br />
Diagnostic et<br />
identification des<br />
besoins pour une<br />
solution répondant<br />
à vos exigences<br />
Châssis d’origine du Masterpact M<br />
Masterpact NW adapté<br />
Conception et<br />
fabrication en usine<br />
de la solution,<br />
inspection et tests<br />
Masterpact M<br />
Planification, temps<br />
d’intervention réduit<br />
et remise en service<br />
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Schneider Electric<br />
Pour plus d’informations 0825 012 999<br />
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3 ans pièces et<br />
main d’œuvre<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 2
SOMMAIRE<br />
ACTUALITÉS<br />
Entreprises & marché<br />
Emirates choisit IFS Applications pour<br />
gérer la maintenance des moteurs....4<br />
Rockwell Automation, n°1 mondial<br />
de la sécurité des machines ?...........4<br />
14e Forum international<br />
de la maintenance..............................6<br />
Moderniser ses installations<br />
électriques existantes.........................8<br />
Produits & technologies<br />
Un outil laser pour s’assurer du bon<br />
alignement des machines..................8<br />
Formations - RH<br />
Recrutement : Eurocopter passe<br />
à l’offensive......................................10<br />
Les Compagnons du Devoir, la solution<br />
à la pénurie de main-d’oeuvre<br />
dans la maintenance ?.....................12<br />
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
DHL Express renouvelle<br />
son contrat de maintenance<br />
avec Crisplant-Beumer....................38<br />
Création de Toyota<br />
Material Handling France.................38<br />
Still forme<br />
sur les descentes en rappel..............38<br />
Abus Levage assure la maintenance<br />
du matériel de levage d’Eau de Paris......39<br />
MI, la nouvelle gamme de chariots<br />
élévateurs thermiques de Manitou...39<br />
MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />
Promouvoir le savoir-faire français<br />
dans l’efficacité énergétique......................40<br />
Les rencontres IMA – prochaine<br />
édition au 2e semestre 2014............40<br />
Faire découvrir<br />
la mécatronique aux jeunes.............40<br />
Artema, au cœur de la campagne<br />
« La mecanique en france,<br />
bien plus qu’une industrie »..............40<br />
Le futur de la surveillance<br />
des machines est en marche...........41<br />
Le SAV : le n° d’urgence<br />
des industriels..................................42<br />
Le SAV doit aussi se tourner<br />
vers la formation...............................46<br />
Une réserve d’énergie<br />
sous pression...................................48<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
La sécurité dans la maintenance<br />
industrielle à l’honneur.......................50<br />
Gilbert Blaise élu<br />
nouveau président de l’Arseg............50<br />
Insécurité de l’emploi<br />
et restructurations, principales<br />
causes de stress au travail................51<br />
Répondre par la prévention<br />
et les EPI aux risques de pollution....52<br />
Quelles pratiques de sécurité adopter<br />
pour les prestataires extérieurs ?......54<br />
Sécuriser ses équipes de maintenance<br />
à l’extérieur........................................57<br />
HYGIÈNE-SÉCURITÉ<br />
ENVIRONNEMENT<br />
DOSSIER AGROALIMENTAIRE<br />
TECHNOLOGIES<br />
La maintenance dans l’agroalimentaire : État de l’art...................14<br />
Une démarche fructueuse de modernisation.................................18<br />
Répondre aux standards de la certification IFS grâce à la GMAO..........22<br />
Panorama des technologies existantes dans l’agroalimentaire.............24<br />
DOSSIER TPM<br />
MANAGEMENT<br />
L’amélioration continue,<br />
un pilier pour réussir le déploiement de la TPM............................26<br />
L’amélioration continue, selon Toyota Valenciennes....................31<br />
Une analyse des pertes indispensable...........................................33<br />
L’amélioration au cas par cas,<br />
composante essentielle de la TPM..................................................35<br />
dans la démarche TPM<br />
France Sécurité inaugure son centre<br />
de maintenance des EPI...................60<br />
FORMATIONS<br />
Formations......................................62<br />
Agenda.............................................63<br />
Répertoire des annonceurs............64<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 3
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
Provost s’implante<br />
en Allemagne<br />
La société Provost, implantée à Neuville-en-Ferrain,<br />
dans le Nord, a acquis une<br />
participation majoritaire (55% du capital)<br />
dans la société Saar Lagertechnik, dont<br />
le siège social est situé près de Francfort<br />
en Allemagne. Cette acquisition permet<br />
au leader français des équipements de<br />
stockage et d’aménagement d’espaces<br />
professionnels de s’implanter durablement<br />
sur le marché allemand, principal marché<br />
européen. Le cœur de métier de l’entreprise<br />
est directement connexe aux activités<br />
historiques de Provost. La mise en place<br />
de nouvelles synergies industrielles, techniques<br />
et commerciales se concrétisera<br />
rapidement entre les deux sociétés.<br />
RS Components distribue<br />
les nouveaux modules DrMOS<br />
de Fairchild Semiconductor<br />
RS Components (RS), la marque commerciale<br />
d’Electrocomponents Plc, leader<br />
mondial de la distribution de composants<br />
électroniques et de maintenance, distribue<br />
désormais sept nouveaux modules DrMOS<br />
(Driver-MOSFET) de Fairchild Semiconductor,<br />
un des principaux fournisseurs mondiaux<br />
de semi-conducteurs hautes performances<br />
destinées aux applications de<br />
puissance et mobiles. Ces modules offrent<br />
des capacités à gérer de fortes intensités<br />
dans un boîtier ultra-compact.<br />
Une nouvelle<br />
directrice commerciale<br />
chez Mainline Power<br />
Suzanne Kay a été nommée directrice<br />
commerciale de Mainline Power, groupe<br />
international spécialisé en alimentation<br />
électrique, sur les marchés de la France,<br />
l’Espagne et le Portugal. Âgée de 38 ans,<br />
Suzanne Kay a intégré le groupe Mainline<br />
Power en octobre 2010 en tant que Directrice<br />
Commerciale Espagne et Portugal.<br />
D’origine écossaise et danoise, Suzanne<br />
Kay est aujourd’hui installée en France. Diplômée<br />
en langues étrangères et en « Management,<br />
Business Development and<br />
Customer service », elle participe depuis<br />
2013 à l’élaboration de la stratégie commerciale<br />
de la France. Parmi ses objectifs,<br />
elle s’attache à développer les ventes du<br />
groupe Mainline Power en s’appuyant sur<br />
l’équipe de commerciaux, un réseau de<br />
distributeurs et un portefeuille de clients à<br />
la recherche de solutions innovantes.<br />
Contrat<br />
Emirates choisit IFS Applications<br />
pour gérer la maintenance des moteurs<br />
L<br />
’éditeur mondial de solutions de gestion<br />
d’entreprise a annnoncé que Emirates a<br />
choisi IFS Applications pour gérer son nouveau<br />
centre de maintenance de moteurs<br />
d’avions de Dubai. La compagnie aérienne<br />
utilisera la suite ERP IFS Applications 8 pour<br />
optimiser l’ensemble des processus métier,<br />
dont la maintenance, les réparations et les<br />
révisions (MRO), ainsi que la gestion de la<br />
performance (CPM). Le contrat, d’un montant<br />
de plus de 6 M$, inclut les licences et les services.<br />
Construit en 2011 à Dubai et d’une superficie<br />
de 90 000 m², le centre de maintenance technique<br />
des moteurs d’avions le plus moderne<br />
d’Asie est dédié à l’entretien des moteurs<br />
équipant la flotte d’Emirates. Pour mieux organiser<br />
ses activités, la compagnie a choisi<br />
IFS Applications. Cet couvrira la gestion de<br />
l’ensemble des opérations effectuées sur le<br />
centre. Lorsqu’il sera pleinement opérationnel,<br />
celui-ci pourra prendre en charge 300<br />
moteurs par an. Emirates s’appuiera notamment<br />
sur le module Complex Assembly<br />
MRO d’IFS, déjà utilisé dans les systèmes<br />
de maintenance des compagnies Finnair et<br />
Alitalia.<br />
Etude<br />
Rockwell Automation, n°1 mondial<br />
de la sécurité des machines ?<br />
Un récent rapport du cabinet Arc Advisory<br />
Group intitulé « Machine Safeguarding<br />
Solutions » (Solutions de sécurisation des<br />
machines) a placé Rockwell Automation en<br />
tête du « hit parade » des fournisseurs de solutions<br />
en matière de sécurité des machines,<br />
du moins en termes de parts de marché. En<br />
détenant 12,5 % d’un marché de 2,3 Md$ en<br />
2011, Rockwell Automation a amélioré sa part<br />
de marché depuis le rapport de 2008. Selon<br />
le dernier rapport d’Arc Advisory Group,<br />
l’Américain a « fait preuve de persévérance<br />
en investissant continuellement dans son<br />
circuit de distribution et ses produits (...) et<br />
continue à assurer une couverture produits<br />
dans tous les segments du marché de la sécurité<br />
des machines ».<br />
Moins reconnue dans ce secteur en particulier,<br />
la société semble finalement avoir<br />
La solution IFS intègre également des fonctionnalités<br />
CPM avancées, ainsi que le support<br />
pour la finance et les RH. « Emirates est<br />
l’une des compagnies aériennes les plus dynamiques<br />
au monde, et son nouveau centre<br />
d’ingénierie et de maintenance va sans aucun<br />
doute devenir une référence en matière<br />
d’efficacité des processus MRO », commente<br />
Ian Fleming, Directeur Général d’IFS pour la<br />
zone Moyen-Orient, Afrique et Asie du Sud.<br />
« Nous sommes fiers qu’IFS participe à ce<br />
grand projet innovant, qui réaffirme notre<br />
position de leader dans le secteur aéronautique.<br />
» L’implémentation d’IFS Applications<br />
8 s’achevera au cours du premier semestre<br />
2014.<br />
beaucoup profité de la première Directive<br />
Machines, arrivée en Europe en 1993. C’est<br />
à partir de là que Rockwell Automation s’est<br />
lancé dans le développement des infrastructures<br />
de sécurité entièrement intégrées au<br />
reste de la machine et des solutions capables<br />
de faire fonctionner la machine à vitesse<br />
réduite tout en préservant la sécurité<br />
des opérateurs, les arrêts complets n’étant<br />
pas toujours nécessaires.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 4
BRUIT AU POSTE DE TRAVAIL ET DANS L’ENVIRONNEMENT<br />
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Pour identifier, quantifier, localiser, analyser les nuisances<br />
sonores et vous aider à les réduire.<br />
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Ecrans intérieurs, extérieurs, mobiles<br />
Traitement des murs et plafond<br />
Portes insonorisantes<br />
Silencieux et pièges à sons<br />
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Pour réaliser vos mesures et<br />
études en toute autonomie.<br />
VIBRATIONS DU CORPS HUMAIN<br />
Mesures - Diagnostics<br />
Pour vous assurer de<br />
votre conformité à la<br />
réglementation et vous<br />
aider réduire l’exposition<br />
des travailleurs.<br />
Instrumentation<br />
et formation<br />
Pour réaliser vos mesures<br />
et études en toute<br />
autonomie.<br />
TRAITEMENT DE L’AIR<br />
Dépoussiérage - Filtration - Aspiration - Ventilation...<br />
Notre ingénierie conçoit, réalise et installe vos installations<br />
de traitement d’air et de transport de déchets<br />
afin de préserver et d’améliorer vos ambiances<br />
de travail et vous garantir des résultats conformes<br />
aux réglementations, y compris en zone ATEX.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 5
ACTUALITÉS<br />
entreprises & marché<br />
Alstom assurera la maintenance<br />
de Lake Road<br />
Lake Road Generating Company, L.P., a<br />
confié à Alstom un contrat de services de<br />
125 M€ pour sa centrale à gaz à cycle<br />
combiné de 844 MW, située à Dayville,<br />
dans le Connecticut. En vertu de cet accord,<br />
Alstom assurera la maintenance de<br />
ses trois turbines à gaz GT24 sur le site<br />
de Lake Road. Outre la livraison des pièces<br />
détachées et des équipements destinés<br />
aux travaux de maintenance planifiée,<br />
Alstom mettra à disposition l’ensemble<br />
des équipes et des conseillers techniques<br />
nécessaires sur le site de Lake Road. Le<br />
contrat inclut également une solution de<br />
mise à niveau des turbines à gaz qui permettra<br />
d’espacer les travaux d’inspection.<br />
Ces améliorations techniques et opérationnelles<br />
réduiront ainsi les coûts de fonctionnement<br />
et de maintenance. « Le marché<br />
de la production d’électricité au gaz naturel<br />
a considérablement changé depuis<br />
la mise en service de la centrale de Lake<br />
Road en 2002, a indiqué Hans-Peter Meer,<br />
directeur des activités services d’Alstom<br />
Thermal Power. L’apparition du gaz non<br />
conventionnel pousse les clients à modifier<br />
leur mode d’exploitation des centrales à<br />
gaz. Lake Road étant appelé à fournir davantage<br />
d’électricité en base, l’équipe de<br />
services d’Alstom va aider les opérateurs<br />
à se préparer à cette nouvelle dynamique<br />
de marché. »<br />
Appel à conférences<br />
14e Forum international<br />
de la maintenance<br />
Dans le cadre de la prochaine édition de <strong>Maintenance</strong> Expo (du 19 au 22 novembre<br />
2013 au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte), se déroulera le 14e Forum<br />
international de la maintenance organisé par l’Afim, un espace de rencontres<br />
et de partage d’expériences professionnelles destiné à promouvoir des meilleures<br />
pratiques professionnelles. Ce forum aura cette année pour thème directeur « La<br />
maîtrise de la maintenance : méthodes et technologies innovantes pour des activités<br />
en croissance ».<br />
Safran modernise des systèmes<br />
avioniques des hélicoptères<br />
Helibras<br />
Nouveau contrat pour Safran Engineering<br />
Services au Brésil. Le fabricant d’hélicoptères<br />
brésilien Helibras, filiale d’Eurocopter,<br />
lui a confié la responsabilité de concevoir<br />
l’installation et d’assurer l’intégration complète<br />
de plusieurs systèmes avioniques de<br />
communication et de navigation. Ce contrat<br />
concerne notamment le nouveau système<br />
de cockpit tout numérique de Sagem<br />
(Safran), de même que l’intégration d’un<br />
système de pilotage automatique dans<br />
le cadre de la modernisation de trentequatre<br />
hélicoptères Esquilo et Fennec de<br />
l’armée brésilienne. Safran accompagnera<br />
également le fabricant brésilien dans l’obtention<br />
de la certification DCTA. « Il s’agit<br />
du premier contrat autonome d’ingénierie<br />
que Safran remporte au Brésil. Il permet<br />
d’élargir le partenariat à long terme que<br />
nous avons déjà entamé avec Helibras au<br />
travers de Turbomeca et Sagem », explique<br />
Gérald Farrenc, directeur Programmes<br />
Brésil chez Safran.<br />
L<br />
’objectif est de faire témoigner des professionnels<br />
de maintenance, donneurs<br />
d’ordres et prestataires, qui ont mis en œuvre,<br />
en maintenance industrielle ou tertiaire, des<br />
méthodes et technologies innovantes bien<br />
adaptées aux activités qui connaissent actuellement<br />
une forte croissance. La dernière<br />
demi journée technique sera réservée aux<br />
acteurs de ces activités qui présenteront les<br />
particularités de la maintenance dans leur<br />
domaine. Enfin, comme chaque année le Forum<br />
se terminera par une table ronde sur le<br />
problème de plus en plus épineux du recrutement<br />
et de l’accompagnement des nouveaux<br />
professionnels.<br />
Le Forum a pour objectif de présenter des<br />
bonnes pratiques professionnelles s’appuyant<br />
sur des solutions réellement mises en<br />
œuvre et susceptibles d’enrichir les participants.<br />
Les organisateurs veilleront à ce que<br />
les interventions témoignent d’applications<br />
expérimentées dans un contexte industriel,<br />
immobilier ou tertiaire précisément localisé<br />
et sur une durée suffisante pour pouvoir en<br />
mesurer des résultats durables en termes<br />
de pérennité et d’efficacité et en assurer la<br />
crédibilité. Les fournisseurs de solutions<br />
matérielles, logicielles ou méthodologiques<br />
devront être accompagnées d’utilisateurs en<br />
mesure de témoigner de la mise en oeuvre<br />
des solutions proposées.<br />
Les sujets traités devront correspondre aux<br />
thèmes détaillés pour chacune des trois<br />
premières journées du Forum, la quatrième<br />
étant consacrée à une table ronde sur le problème<br />
de plus en plus épineux du recrutement<br />
et de l’accompagnement des nouveaux<br />
professionnels. La première demi-journée<br />
portera sur les politiques de maintenance, la<br />
deuxième sur la sécurité en maintenance, la<br />
journée de mercredi sera consacrée aux méthodes<br />
de travail innovantes et celle de jeudi<br />
aux technologies innovantes et les filières en<br />
croissance.<br />
Les personnes intéressées ont la possibilité<br />
de communiquer une proposition de conférence<br />
au plus tard le 30 juin 2013 sous la<br />
forme d’un résumé en dix lignes maximum<br />
(plus d’informations sur le site www.afim-asso.fr).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 6
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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 7<br />
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ACTUALITÉS<br />
produits & technologies<br />
Pratique<br />
Moderniser ses installations électriques existantes<br />
Schneider Electric a mis au point des solutions pour la maintenance et la modernisation des installations. Voici<br />
quelques caractéristiques d’une gamme de produits destinés à répondre aux besoins des entreprises, en particulier<br />
dans l’industrie.<br />
Les équipements de distribution électrique<br />
sont un maillon essentiel pour<br />
garantir le bon fonctionnement des installations<br />
d’une entreprise, assurer la continuité<br />
son activité, et par là-même, assurer<br />
sa performance industrielle. Cependant,<br />
au fil des années, comme tous les équipements,<br />
ceux-ci vieillissent, s’usent et<br />
certaines pièces détachées ne sont d’ailleurs<br />
plus disponibles sur le marché.<br />
Pour une entreprise, investir dans une<br />
nouvelle installation complète peut imposer<br />
de bloquer une capacité de financement<br />
qu’elle ne pourra investir dans<br />
son outil productif. Des solutions existent<br />
afin de garantir la performance des installations<br />
électriques vieillissantes. Par<br />
exemple, Schneider Electric propose à<br />
travers sa gamme de produits d’une part<br />
de remettre à niveau ces installations et<br />
d’autre part, de les moderniser et les<br />
faire évoluer pour améliorer l’efficacité<br />
énergétique de l’entreprise.<br />
Deux versions pour mieux s’adapter<br />
au besoin<br />
À titre d’exemple, les anciens disjoncteurs<br />
basse tension Masterpact M<br />
peuvent être remplacés par de nouveaux<br />
appareils Masterpact NW qui,<br />
équipés de déclencheurs Micrologic<br />
permettent de réaliser des fonctions<br />
de mesure et de communication.<br />
Ces fonctions sont en effet indispensables<br />
pour connaître et maitriser les<br />
consommations d’énergies.<br />
Cette substitution standardisée existe en<br />
deux versions : Plug & Play si l’on veut<br />
conserver le châssis fixe de l’appareil<br />
qu’elle remplace, et Masterkit dans le<br />
cas où l’on préfère remplacer l’ensemble<br />
du châssis fixe et du disjoncteur débrochable.<br />
Dans les deux cas de figure, le<br />
temps d’arrêt de l’installation est réduit<br />
lors de l’opération de changement du fait<br />
qu’aucune modification du tableau électrique<br />
n’est nécessaire.<br />
Mesure<br />
Un outil laser<br />
pour s’assurer du bon alignement des machines<br />
DB Vib a lancé sur le marché un instrument de mesure développé par le fabricant Easy-laser destiné à améliorer la<br />
précision dans les opérations de mesure et d’alignement des machines-outils.<br />
Le faisceau laser de l’émetteur peut<br />
être comparé à une règle droite ne<br />
pesant rien ; ce qui en fait un point de<br />
départ parfait pour des mesures de précision.<br />
Les unités de mesure associée à la<br />
technologie HyperPSD donne une résolution<br />
d’écran de 0,0001mm. Le système<br />
mesure la rectitude, la planéité, le niveau,<br />
l’équerrage, l’orientation d’un axe, l’état<br />
du palier etc. Sa conception polyvalente<br />
permet d’effectuer des mesures pour la<br />
plupart des machines, comme les tours,<br />
les fraiseuses, les aléseuses, les presses,<br />
les machines de coupe par jet d’eau etc.<br />
Un système laser, un investissement<br />
rentable<br />
Comparé aux méthodes traditionnelles,<br />
comme les comparateurs à cadran et les<br />
pierres, les contrôles et les ajustements<br />
sont effectués beaucoup plus rapidement<br />
à l’aide d’un système de mesure laser. Le<br />
détecteur du E940 transfère les données<br />
de mesure sur l’unité d’affichage grâce à<br />
la technologie Bluetooth sans fil.<br />
Le logiciel guide l’utilisateur pas à pas du<br />
début à la fin du processus de mesure, à<br />
l’aide de graphiques clairs, qui simplifient<br />
et accélèrent le traitement. Il est aussi<br />
possible d’utiliser les valeurs de mesure<br />
directement et d’effectuer les ajustements<br />
quand c’est nécessaire.<br />
La possibilité d’archiver les résultats des<br />
mesures et de les comparer aux normes<br />
s’appliquant aux machines-outils, comme<br />
par exemple ISO10791-1 et 10791-2, est<br />
un détail qui a son importance. Grâce à<br />
un équipement de mesure plus léger et<br />
plus facile d’utilisation, l’opérateur peut<br />
effectuer plus souvent des vérifications,<br />
à la suite à un choc par exemple, et<br />
comparer ces résultats à ceux qu’il avait<br />
conservés avant de redémarrer la machine.<br />
Cela permet d’éviter la fabrication<br />
coûteuse de pièces qui ne répondent pas<br />
aux exigences de qualité et aussi de prolonger<br />
la durée de vie de la machine-outil.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 8
N° 36 jaNvier - fevrier - mars 2012 TrimesTrieL 20 €<br />
Moteur asynchrone triphasé<br />
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DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Intégrer les risques<br />
d’échauffement dans<br />
une démarche MBF<br />
page >18<br />
DOSSIER MANAGEMENT<br />
Spécial TPM :<br />
Décrypter le pilier 5<br />
de la conception<br />
page > 28<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Focus technique<br />
sur la maintenance<br />
des échangeurs<br />
page > 50<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Innocuité des matériaux<br />
Où en est-on ?<br />
page > 57<br />
INTERVIEW EXCLUSIVE<br />
Alain Le Vern, président de<br />
la région Haute-Normandie,<br />
s’exprime sur la réforme<br />
STI2D<br />
> page 8<br />
www.maintenanceandco.com<br />
DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Lutter contre le fléau<br />
de la corrosion des<br />
installations<br />
page > 20<br />
SOLUTION<br />
Rentabiliser sa GMAO<br />
à travers la gestion<br />
de ses stocks<br />
page > 39<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Comment assurer le<br />
taux de disponibilité des<br />
transmissions<br />
page > 48<br />
DOSSIER<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Dossier spécial<br />
consignation des<br />
machines<br />
page > 59<br />
Ressources humaines :<br />
Barème des salaires<br />
des non-cadres dans la<br />
maintenance.<br />
> page 8<br />
10 ans d’AZF :<br />
Quels changements<br />
dans la prise en compte<br />
des risques ?<br />
page > 68<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Retrouvez en exclusivité<br />
le rapport du Bipe sur le<br />
marché de la maintenance.<br />
> page 6<br />
DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Optimiser la<br />
maintenance dans les<br />
milieux difficiles<br />
page > 22<br />
DOSSIER MANAGEMENT<br />
GMAO : pratiques<br />
d’utilisation et bonnes<br />
surprises<br />
page > 38<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Directive Machines : ce<br />
qui va changer en 2012<br />
page > 60<br />
Lutter contre les échauffements<br />
dans les installations industrielles > page 14<br />
N° 37 avril - mai - juiN 2012 TrimESTriEl 20 €<br />
> page 10<br />
Midest – <strong>Maintenance</strong> Expo :<br />
Dossier spécial sur l’événement industriel majeur de l’automne<br />
N° 35 octobre - Novembre - decembre 2011 trImeStrIeL 20 €<br />
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> page 32<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 9
ACTUALITÉS<br />
Formations-RH<br />
Stratégie<br />
Recrutement : Eurocopter passe à l’offensive<br />
La crise ? Quelle crise ? C’est un peu le type de réaction que l’on exprime parfois lorsque l’on évoque les perspectives<br />
de croissance et les potentiels de marché de l’industrie aéronautique et de la défense. Et cela se ressent dans les<br />
difficultés de recrutement que rencontrent de grands donneurs d’ordres, à l’exemple d’Eurocopter. Le n°1 mondial des<br />
hélicoptères civils a d’ailleurs mis les bouchées doubles en mettant en avant ses activités sur le salon Industrie Lyon<br />
2013 de manière à capter un maximum de compétences, en particulier parmi les jeunes.<br />
Il est rare d’accueillir sur le salon de l’Industrie,<br />
que ce soit à Paris ou à Lyon,<br />
un grand donneur d’ordres. Mais l’occasion<br />
de voir rassemblés tous les grands<br />
acteurs de l’industrie était trop belle pour<br />
ne pas profiter des nombreuses visites<br />
de jeunes et des futurs opérateurs, techniciens<br />
et ingénieurs. Un espace « Formation<br />
» et des visites guidées – dont<br />
le stand d’Eurocopter (invité d’honneur<br />
du salon) figurait comme l’une des principales<br />
étapes – ont d’ailleurs été spécialement<br />
mis en place pour les visiteurs<br />
en quête d’un emploi ou souhaitant simplement<br />
élargir leur réseau de connaissances.<br />
La raison de la présence exceptionnelle<br />
© Eric Raz<br />
d’Eurocopter entre dans sa logique de<br />
communication menée auprès des futurs<br />
candidats potentiels susceptibles d’occuper<br />
les 700 nouveaux postes à pouvoir durant<br />
l’année 2013 ! Un nombre important<br />
d’autant que, malgré le contexte économique<br />
actuel, les services en charge des<br />
recrutements se retrouvent confrontés à<br />
une absurdité bien française : la difficulté<br />
de trouver des compétences sur notre territoire,<br />
y compris dans l’entreprise la plus<br />
attractive du pays (voir encadré), alors<br />
que le chômage – en particulier celui des<br />
jeunes – franchit des sommets jamais atteints<br />
depuis la fin des années 90. « Nous<br />
travaillons de plus en plus sur les métiers<br />
de techniciens, en particulier des techniciens<br />
spécialisés. Le problème de ces<br />
profils est qu’ils ne se manifestent pas<br />
d’eux-mêmes », concède Paul Coignec,<br />
responsable Marketing RH au sein d’Eurocopter.<br />
Et ces profils appartiennent en<br />
partie au monde de la maintenance car<br />
Eurocopter, l’entreprise industrielle la plus attractive<br />
Eurocopter a été une nouvelle fois désigné par le panel de Français sélectionnés pour<br />
l’enquête d’opinion des Randstad Awards 2013 comme l’entreprise la plus attractive dans<br />
le secteur de l’industrie des biens d’équipements et intermédiaires. Le prix a été remis à<br />
l’occasion d’une cérémonie le 21 mars dernier à Paris.<br />
L<br />
’étude, réalisée par Randstad et l’institut d’études ICMA international, vise à mesurer<br />
auprès de 10 500 personnes l’attractivité des 220 plus grandes entreprises opérant<br />
en France. Réalisée auprès de Français actifs et non actifs, le questionnaire prenait en<br />
compte dix critères de classement des entreprises, allant de la santé financière de l’entreprise<br />
à la responsabilité sociale et environnementale dans ces groupes. Une nouvelle fois,<br />
Eurocopter s’est particulièrement distingué pour la qualité de son management au sein de<br />
l’entreprise, sa démarche sociale et environnementale, mais également pour sa politique<br />
de rémunération et de formation. « Eurocopter tire une grande fierté du prix qui lui a été<br />
décerné, a déclaré Michel Farssac, directeur des ressources humaines pour le groupe Eurocopter.<br />
Notre attractivité repose sur trois critères clés. Nous sommes une entreprise avec<br />
une importante croissance de ses activités mais également de ses effectifs. Nous étions<br />
13 500 en 2006, nous sommes 22 000 aujourd’hui. Tout en étant un groupe international,<br />
nous avons fait le choix de pratiquer un management de proximité fondé sur des valeurs<br />
partagées par l’ensemble des collaboratrices et des collaborateurs du groupe, auxquels je<br />
dédie ce trophée. Enfin, notre nomination comme lauréats dans la catégorie de l’industrie<br />
pour la troisième année consécutive, confirme la cohérence entre notre image et la réalité<br />
vécue au quotidien dans notre entreprise. Cette récompense vient conforter notre ambition<br />
de rester le premier hélicoptériste mondial ».<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 10
ACTUALITÉS<br />
Formations-RH<br />
si quelques formations existent et correspondent<br />
aux activités aéronautiques du<br />
groupe, celles-ci ont du mal à répondre<br />
pleinement aux besoins d’Eurocopter.<br />
Ces formations, elles se trouvent un peu<br />
partout en France, essentiellement dans<br />
le sud du pays en raison de l’omniprésence<br />
de la filière aéronautique dans les<br />
régions toulousaine, bordelaise et dans le<br />
sud-est. Une licence professionnelle en<br />
aéronautique existe à Gap, une autre à<br />
Bordeaux (l’IMA) et un DUT en aéronautique<br />
est dispensé à Toulon. « Nous bénéficions<br />
d’une bonne image auprès des<br />
ingénieurs, mais recruter des techniciens<br />
allant de Bac Pro à Bac +2 s’avère déjà<br />
beaucoup plus compliqué. Les jeunes<br />
issus de ces formations sont souvent<br />
moins au courant, moins mobiles et ont<br />
parfois une image négative de l’industrie<br />
en raison de la médiatisation à outrance<br />
des fermetures d’usines. Au final, nos<br />
soucis de recrutement sont essentiellement<br />
liés à un manque d’informations sur<br />
les métiers de l’industrie et en particulier<br />
d’Eurocopter. Le message aujourd’hui<br />
consiste à dire que nous recrutons aussi<br />
à Bac +2 ou Bac +3, pas seulement des<br />
ingénieurs ».<br />
Soigner l’image de l’industrie<br />
Selon Paul Coignec, l’industrie soufre<br />
d’une mauvaise image et l’aéronautique,<br />
même si le secteur est jugé plus « attirant<br />
» que la sidérurgie par exemple, paie<br />
aussi le prix d’une mauvaise presse qui<br />
s’abat quasi-quotidiennement depuis la<br />
crise sur les problèmes rencontrés dans<br />
les usines et les grands sites de production.<br />
Si Eurocopter a choisi d’orienter une<br />
grande partie de ses efforts dans le recrutement<br />
et la formation – au point de<br />
dédier une personne à temps plein à<br />
l’apprentissage – c’est que son domaine<br />
d’activités demeure très spécifique. Et les<br />
formations existantes sont souvent encore<br />
trop « généralistes » et concernent<br />
le domaine de l’aéronautique dans sa<br />
globalité, n’offrant pas toujours le niveau<br />
de technicité requis par les équipes de<br />
production d’Eurocopter. « Notre métier,<br />
c’est l’hélicoptère. Il répond à des exigences<br />
bien spécifiques qui nécessitent<br />
des connaissances et des techniques<br />
particulières sur des systèmes parfois<br />
très complexes, insiste Paul Coignec.<br />
Nous travaillons beaucoup sur la transmission<br />
des savoirs, en particulier dans<br />
la mécanique. C’est le rôle de notre pôle<br />
consacré à l’apprentissage. Il s’agit avant<br />
tout de former les nouveaux venus sur<br />
les moyens conventionnels. Ensuite seulement<br />
nous les formons sur de la commande<br />
numérique et les logiciels qui accompagnent<br />
les opérations de production<br />
et de maintenance ».<br />
Adopter une démarche pro-active<br />
En 2012, pas moins de 460 apprentis ont<br />
été accueillis au sein du groupe Eurocopter…<br />
Pour cette année, l’hélicoptériste<br />
entend poursuivre l’investissement avec<br />
200 nouveaux contrats d’apprentissage<br />
prévus et profiter des avancées qu’il<br />
connaît depuis plusieurs années en la<br />
matière ; « nous sommes passés d’un apprentissage<br />
auparavant réservé aux Bac<br />
Pro et Bacs +1, +2 ou +3, à un apprentissage<br />
pour tous ». Car aujourd’hui, les<br />
écoles et les lieux de formation semblent<br />
jouer le jeu. Par exemple, ils n’hésitent<br />
plus à accueillir un salarié d’Eurocopter<br />
dans l’établissement et le rattacher<br />
au rectorat afin d’intervenir et former les<br />
lycéens, sensibilisant au passage les<br />
professeurs à l’industrie. Certains enseignants<br />
s’investissent même davantage<br />
en passant le Brevet d’initiation aéronautique<br />
(BIA).<br />
Mais le travail ne s’arrête pas là et le responsable<br />
RH compte bien mettre à profit<br />
les multiples outils mis en place : réseaux<br />
sociaux, présence sur les salons comme<br />
Industrie Lyon et Le Bourget 2013, informations<br />
auprès des jeunes, notamment<br />
Paul Coignec, responsable Marketing RH au sein d’Eurocopter<br />
© Olivier Guillon<br />
dans les lycées, workshops avec la présence<br />
d’un manager d’Eurocopter venu<br />
décrire son poste et les métiers exercés<br />
chez le constructeur, recueil de témoignages<br />
de techniciens de production<br />
ou de maintenance en interne (dans le<br />
cadre de la Semaine de l’Industrie) avec<br />
par exemple la présence des Meilleurs<br />
Ouvriers de France et publiés sur le site<br />
Internet du Symop... « Nous ne voulons<br />
pas exprimer un discours ‘’Ressources<br />
humaines’’ mais adopter une démarche<br />
pro-active, ouverte aux jeunes. À titre<br />
d’exemple, nous avons beaucoup travaillé<br />
avec GL Events à l’occasion du salon<br />
de l’Industrie sur les visites guidées.<br />
L’organisateur s’est pleinement investi<br />
pour mettre en place deux visites par jour<br />
composées chacune d’une trentaine de<br />
personnes aux profils différents, allant du<br />
chef d’entreprise aux étudiants en passant<br />
par les professeurs et les parents<br />
d’élèves ». Le prochain défi concerne,<br />
en revanche, la féminisation de ces métiers.<br />
Paul Coignec estime qu’Eurocopter<br />
doit communiquer encore davantage et<br />
s’attaquer au problème lié au manque de<br />
femmes dans ce secteur, et ce bien plus<br />
en amont, dès le collège s’il le faut. Le<br />
groupe travaille déjà dans ce sens avec<br />
l’association Elles bougent. De quoi faire<br />
bouger l’industrie aéronautique et susciter<br />
de nouvelles vocations.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 11
ACTUALITÉS<br />
Formations-RH<br />
Entretien<br />
Les Compagnons du Devoir, la solution à la pénurie<br />
de main-d’oeuvre dans la maintenance ?<br />
Présente sur le salon Industrie Lyon 2013, l’association des Compagnons du Devoir s’est fortement impliquée dans<br />
l’industrie depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, les métiers de la filière représentent 10% des formations dispensées<br />
chaque année avec une part significative de la maintenance. Éric Fant, responsable de l’Institut des métiers de la<br />
mécanique et de la mécatronique au sein de l’association, nous décrit les moyens d’action engagés pour attirer un<br />
maximum de jeunes dans des secteurs qui souffrent d’une image négative.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Quelle est la mission des Compagnons<br />
du Devoir ?<br />
Éric Fant. Les Compagnons du Devoir<br />
est une association Loi de 1901<br />
qui exerce trois grandes activités principales.<br />
La première est la plus connue<br />
et concerne la formation de près de 10<br />
000 jeunes dans divers métiers, du CAP<br />
à la Licence Pro, en partenariat avec le<br />
Conservatoire national des arts et métiers<br />
(Cnam). Nous avons d’ailleurs l’ambition<br />
d’étendre ce degré de formation au grade<br />
de Master dans les deux ans à venir.<br />
Puis, ces mêmes jeunes ont également<br />
la possibilité de faire le Tour de France<br />
des Compagnons du Devoir et de réaliser<br />
une première expérience en France<br />
ou à l’international pendant un an. L’idée<br />
est avant de former les jeunes à un large<br />
éventail de métiers dans l’artisanat, l’industrie<br />
ou le bâtiment par exemple, de<br />
les faire progresser et d’aller au bout de<br />
leurs capacités ; l’ambition de notre association<br />
n’est donc pas de les mener<br />
systématiquement à Bac +3, ce n’est<br />
pas l’objectif. Une autre grande activité<br />
des Compagnons du Devoir est l’hébergement<br />
et la restauration des jeunes que<br />
l’association forme. Pour une<br />
somme maximale de 500 euros<br />
par mois, nous formons,<br />
hébergeons et nourrissons<br />
les élèves. Enfin, la dernière<br />
grande activité des Compagnons<br />
du Devoir est la formation<br />
continue de personnes<br />
salariées souhaitant acquérir<br />
de nouvelles techniques<br />
d’application ou se perfectionner<br />
sur de nouveaux produits,<br />
transmettre leur savoir<br />
et leur expérience à travers<br />
des contrats de génération.<br />
Car depuis toujours, la base<br />
du compagnonnage s’appuie sur cette<br />
transmission de compétences et de savoir-faire.<br />
L’association est composée d’instituts<br />
des métiers ; quels sont leur rôle ?<br />
Les Compagnons du Devoir comptent<br />
aujourd’hui dix-neuf instituts. Il s’agit de<br />
centres d’expertise animés par les Compagnons<br />
du Devoir et des membres du<br />
Tour de France reconnus au sein de leurs<br />
professions. Celles-ci sont variées et vont<br />
des métiers du goût aux métiers de la carrosserie<br />
en passant par les couvreurs, la<br />
Ici, à la Foire technologique d’Hanovre, en avril dernier ; le drone conçu par Festo<br />
à partir d’un modèle de libellule attire les foules... de jeunes. © Olivier Guillon<br />
DR<br />
L’association les Compagnons du Devoir forme chaque<br />
année près de 10 000 jeunes dans divers métiers<br />
maçonnerie, les matériaux souples, la<br />
tuyauterie industrielle, le génie climatique,<br />
la mécanique de précision et l’outillage ou<br />
encore, c’est le cas de l’institut dont j’ai<br />
la charge, les métiers de la mécanique<br />
et de la mécatronique. L’objectif de ces<br />
centres est de garantir la pertinence des<br />
formations proposées par l’association.<br />
Elles ont également pour missions de<br />
promouvoir les différents métiers qu’elles<br />
représentent à l’occasion de salons ou<br />
de forums, d’établir des contacts avec les<br />
entreprises, de réaliser une veille technologique<br />
auprès des entreprises et des<br />
pôles de compétitivité notamment, et voir<br />
si ces nouvelles technologies peuvent<br />
être transposées dans certains métiers<br />
avant de les adapter aux formations.<br />
Enfin, les instituts rencontrent les entreprises<br />
pour y placer les jeunes. Ils participent<br />
aussi activement à la mémoire à<br />
travers la réalisation de témoignages et<br />
de retours d’expérience recueillis auprès<br />
des jeunes.<br />
Quelles difficultés rencontrez-vous<br />
dans ce travail de promotion des métiers<br />
?<br />
Si la notoriété des Compagnons du Devoir<br />
est bien ancrée dans le secteur du bâtiment<br />
et des travaux publics, nous devons<br />
travailler davantage dans les métiers de<br />
l’industrie. Pour ce faire, nous multiplions<br />
nos actions et profitons notamment de<br />
notre quarantième année de présence<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 12
ACTUALITÉS<br />
Formations-RH<br />
au salon de l’Industrie pour continuer de<br />
présenter nos métiers auprès des jeunes.<br />
En termes d’image, la maintenance subit<br />
comme le reste des métiers industriels<br />
une sorte d’acharnement médiatique en<br />
raison des plans sociaux et des fermetures<br />
d’usines. Cette image négative ont provoqué<br />
depuis déjà un certain nombre d’années<br />
une perte d’attractivité de la part des<br />
filières techniques alors que de nombreux<br />
industriels ont des emplois à offrir. De la<br />
même manière, les salaires ne sont pas forcément<br />
bas. Enfin, ces métiers ne sont pas<br />
voués à disparaître dans la mesure où les<br />
technologies nouvelles et de plus en plus<br />
complexes nécessitent davantage d’interventions<br />
aux niveaux de la maintenance ou<br />
de la conception. Il y a une tendance aussi<br />
dans le développement de logiciels de plus<br />
en plus conviviaux et faciles d’utilisation<br />
qui permettent de rendre les métiers de la<br />
maintenance plus attractifs ; ils ne restent<br />
cependant que des outils et il demeure essentiel<br />
pour les futurs techniciens et responsables<br />
de maintenance d’acquérir les<br />
connaissances nécessaires en physique<br />
des matériaux, en mécanique des fluides<br />
ou encore en réaction de certaines matières<br />
lors des opérations d’usinage. Dans<br />
nos modules de formation, nous conservons<br />
toujours une place prépondérante des<br />
connaissances conventionnelles avant de<br />
s’attaquer à la commande numérique et aux<br />
outils logiciels.<br />
Que représentent les métiers de la<br />
maintenance au sein de l’association ?<br />
Nous formons environ 10 000 jeunes<br />
par an, essentiellement dans le secteur<br />
du BTP, des métiers de bouche et<br />
dans l’industrie qui représente un millier<br />
de personnes, ainsi que les matériaux<br />
souples. Dans les métiers de l’industrie,<br />
nous formons des électriciens, des mécaniciens<br />
– dont près de 300 mécaniciens<br />
de maintenance tant dans le domaine de<br />
la fabrication que sur des machines spéciales<br />
– des chaudronniers ainsi que des<br />
mécaniciens de précision. Nous formons<br />
également des jeunes dans l’industrie<br />
sur des engins de travaux publics et la<br />
fabrication de biens spécifiques. Pour les<br />
métiers de la maintenance à proprement<br />
parlé, les Compagnons du Devoir forment<br />
des jeunes à la fois dans les opérations<br />
de maintenance préventive et de maintenance<br />
curative.<br />
Que proposez-vous concrètement en<br />
matière de formations pour la maintenance<br />
?<br />
Nous formons essentiellement sur les<br />
méthodes de process. La première année,<br />
nous nous en tenons au métier et<br />
à la technique. L’objectif est que le compagnon<br />
soit capable après sa formation<br />
d’intervenir sur tous les systèmes de<br />
production, qu’ils soient hydrauliques,<br />
pneumatiques, électriques, etc. La deuxième<br />
année est davantage consacrée à<br />
l’enseignement d’un esprit d’analyse, au<br />
fait d’acquérir des méthodes de gestion,<br />
de planification... L’idée est de former le<br />
jeune non plus seulement à la réparation<br />
ou aux techniques d’opérations correctives<br />
mais la modification et à l’amélioration<br />
d’un système ou d’une machine.<br />
Enfin, durant la troisième année (ou Licence<br />
professionnelle), nous les formons<br />
au management, qui passe par la gestion<br />
de projet et d’affaires, comprenant<br />
notamment les aspects budgétaires et<br />
humains, la relation client ainsi que tout<br />
ce qui a trait au cahier des charges. Mais<br />
notre objectif d’ici deux est de dispenser<br />
d’une formation Master dans le but de les<br />
former à des responsabilités administratives,<br />
de sites, de ressources humaines,<br />
mais aussi à la reprise d’entreprise.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 13
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
Tendances<br />
La maintenance dans l’agroalimentaire :<br />
État de l’art<br />
L’industrie agroalimentaire a peut-être perdu la moitié de ses emplois depuis le début des années soixante-dix, elle<br />
demeure le deuxième secteur industriel qui exporte le plus après celui des transports. Dans ce dossier consacré à<br />
la maintenance dans l’agroalimentaire, Bruno Barbanson, expert en stratégie de maintenance, nous fait part de son<br />
expérience et des grandes tendances des industries de l’agroalimentaire, à commencer par des solutions standards<br />
et intégrées. Mais si ces technologies permettent aux industriels du secteur d’optimiser l’exploitation de leurs équipements,<br />
elles ne doivent pas occulter les problèmes d’obsolescence des composants. Ensuite, un deuxième article<br />
mettra en lumière la démarche de modernisation de l’organisation de la maintenance dans la coopérative agricole<br />
bretonne du Gouessant. Enfin, nous exposerons différentes technologies destinées à optimiser les interventions de<br />
maintenance au sein de la filière.<br />
DR<br />
Dans les grosses compagnies de l’industrie<br />
agroalimentaire, une nouvelle<br />
tendance se dessine depuis quelques années.<br />
Les grands acteurs industriels secteurs<br />
achètent de plus en plus de projets<br />
clé en main afin de se recentrer davantage<br />
sur leur cœur de métier. Ainsi des entreprises<br />
spécialisées dans les équipements<br />
et l’automation industrielle, à l’exemple du<br />
fabricant américain Rockwell, se trouvent<br />
face à des cahiers des charges fonctionnels<br />
exigeant des solutions standards à<br />
la fois en mécanique, en automatisme et<br />
dans du matériel intégré ; ces solutions<br />
doivent naturellement répondre à des critères<br />
de rentabilité maximale, des taux<br />
de disponibilité optimisés, un nombre<br />
de pannes réduits et le tout au meilleur<br />
prix. « Cette tendance, nous la rencontrons<br />
essentiellement dans des industries<br />
agroalimentaires ou des producteurs de<br />
produits de consommation courante, indique<br />
Bruno Barbanson, spécialiste de la<br />
maintenance industrielle chez le fabricant<br />
américain Rockwell Automation. Ce type<br />
de demande de solutions standards et de<br />
projets clés en main ne correspondent,<br />
en revanche, pas aux exigences des industries<br />
de process, à l’exemple des raffineries<br />
où l’on fait beaucoup plus attention<br />
aux investissements car ceux-ci sont<br />
beaucoup plus longs à amortir ; on prend<br />
donc davantage le temps de réfléchir<br />
lors de l’acquisition de machines, ce qui<br />
amène ce type d’industrie à moins avoir<br />
recours à des solutions standards pré-requis<br />
». Dans le cas contraire, au sein des<br />
manufactures de produits de consommation<br />
courante, la standardisation s’est<br />
révélée comme un point clé de l’optimisation<br />
des coûts. Mais cela n’est pas nouveau<br />
dans l’industrie agroalimentaire ;<br />
toutefois, auparavant les entreprises ne<br />
cherchaient pas systématiquement le<br />
produit standard. Celles-ci ne raisonnaient<br />
qu’en termes de coût d’achat mais<br />
depuis les années 1990, on a pris l’habitude<br />
dans ce type d’industrie de raisonner<br />
en « TCO », c’est-à-dire en coût<br />
total de possession. En d’autres termes,<br />
DR<br />
la réflexion menée sur l’achat d’un nouvel<br />
équipement s’est étendue tout au long de<br />
son cycle de vie, allant jusqu’à la revente<br />
de la machine. L’objectif étant de rentabiliser<br />
l’investissement le plus rapidement<br />
possible afin de minimiser au maximum<br />
les coûts de possession. C’est à partir de<br />
ce moment-là qu’est venue la logique de<br />
standardisation accompagnée de l’intérêt<br />
porté pour l’asset management. Cette<br />
tendance s’est illustrée avec la mise en<br />
place et la création de postes dédiés, en<br />
particulier celui d’asset manager. « Cette<br />
nouvelle fonction à permis de porter un<br />
regard global et d’obtenir une vision immédiate<br />
des coûts de l’exploitation, de la<br />
maintenance mais aussi de toute la durée<br />
de vie de l’outil et de l’équipement. »<br />
Cette nouvelle fonction est indépendante<br />
du fournisseur si bien que le problème<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 14
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
est que cette standardisation ne se met<br />
en évidence que dès lors que l’on adopte<br />
une approche en coût total d’exploitation ;<br />
sans cette démarche préalable, elle reste<br />
difficilement perceptible.<br />
Adopter des solutions technologiques<br />
et faire preuve de bon sens<br />
Dans l’industrie agroalimentaire, la maîtrise<br />
des risques alimentaires et la lutte<br />
contre les diverses contaminations sont<br />
régies par une norme : la norme ISO<br />
22 000. Dans le respect de cette norme,<br />
les responsables de maintenance ont<br />
pour but d’appliquer les bonnes pratiques<br />
en la matière afin de limiter toute<br />
forme de risque ; l’objectif final étant de<br />
gérer l’hygiène dans le process. Les machines<br />
répondent à des normes bien particulières<br />
mais aussi à des choses plus<br />
simples comme la destruction d’insectes,<br />
de rats tout autre forme d’êtres nuisibles.<br />
Outre ces aspects normatifs, intervient le<br />
respect de procédures humaines, aussi<br />
simple soient-elles, comme se laver les<br />
mains et effectuer toute forme d’opérations<br />
obligatoires en matière d’hygiène<br />
bactérienne, notamment dans les zones<br />
blanches.<br />
En matière de régulation de température,<br />
l’utilisation de technologie de type capteurs<br />
ou régulateurs s’invite aux côtés<br />
des solutions de traitement thermique.<br />
Mais c’est surtout à la production de mener<br />
ces opérations de vérification en matière<br />
de procédures physico-chimiques<br />
du process. Ce n’est pas la fonction de<br />
la maintenance, même si celle-ci peut<br />
jouer un rôle important afin de garantir le<br />
respect des paramètres d’hygiène et de<br />
sécurité dans l’industrie agroalimentaire ;<br />
c’est le cas notamment des solutions visant<br />
à réduire les vibrations sur les machines.<br />
Enfin, le recours à la formation<br />
est bien entendu sollicité en particulier<br />
au niveau individuel dans la mesure où<br />
des règles strictes contraignantes sont à<br />
respecter dès lors que l’on pénètre dans<br />
un environnement sujet aux risques de<br />
contamination.<br />
Les coopératives agricoles : 3 groupes coopératifs<br />
parmi les 10 premières IAA françaises<br />
En 2010, les organismes coopératifs employaient 6,4 % des effectifs salariés des<br />
IAA et contribuaient à hauteur de 6,3 % à la valeur ajoutée du secteur des IAA<br />
(source INSEE – ESANE, retraitement SSP). Depuis plusieurs années ont émergé<br />
des groupes coopératifs formés d’une société-mère à statut coopératif pilotant plusieurs<br />
filiales soumises au régime des sociétés commerciales. Afin d’améliorer leur<br />
position sur la scène internationale, de nombreuses opérations de concentrations<br />
mais également de prises de participation dans des sociétés étrangères se sont<br />
opérées (par exemple, en 2011, la coopérative basque Lur Berri est entrée au capital<br />
du groupe islandais Alfesca – maison mère de Labeyrie – à hauteur de 34 %).<br />
Trois groupes coopératifs sont classés dans le top 10 des IAA françaises : Sodiaal<br />
Union, Terrena et Agrial. Le groupe Sodiaal, premier groupe coopératif français dans<br />
le domaine des produits alimentaires est passé de la 101e place mondiale en 2009<br />
à la 66e en 2010. Le rachat en 2011 par le groupe, de la société Entremont devrait<br />
conforter son classement dans le palmarès mondial 2011.<br />
* Texte : MAAF/SSP - Source : Insee (indice de prix à la production, indice de chiffre<br />
d’affaires et emploi salarié en fin de trimestre) ; Insee et Agreste (indice de production<br />
industrielle) ; Douanes<br />
DR<br />
Au cours de son expérience aux quatre<br />
coins du globe dans des usines aux activités<br />
diverses et variées, Bruno Barbanson<br />
raconte qu’en Indonésie, dans<br />
une usine de conserves de poissons,<br />
des règles et des pratiques n’allant pas<br />
plus loin que le bon sens ont été appliquées.<br />
Une démarche de bonnes pratiques,<br />
d’analyse et de prévention des<br />
risques a donc été menée afin de régler<br />
les problèmes d’étanchéité, les risques<br />
de glissade sur le carrelage ou encore<br />
les conditions d’utilisation des outils dans<br />
le respect de normes d’hygiène, en particulier<br />
lorsqu’un outil provenant de l’extérieur<br />
est amené dans une salle blanche<br />
; celui-ci doit être nettoyé et désinfecté<br />
afin de répondre à une procédure bien<br />
particulière validée par une autorité supérieure.<br />
« L’industrie agroalimentaire<br />
répond aux mêmes exigences que l’on<br />
trouve dans le pétrole ou la pharmacie : il<br />
s’agit d’une école d’adaptation des gens<br />
à un environnement donné ».<br />
La gestion des pièces de rechange au<br />
cœur de toutes problématiques<br />
Auprès de ses clients de l’agroalimentaire,<br />
Rockwell intervient à deux niveaux :<br />
soit au niveau de l’utilisateur final en proposant<br />
des solutions de services dédiés,<br />
soit beaucoup plus en amont en proposant<br />
aux fournisseurs de machines d’implémenter<br />
directement leur système sur<br />
les différentes installations industrielles.<br />
Quels que soient les produits ou l’architecture,<br />
il est nécessaire avant tout de<br />
procéder à une étude de dramatisation<br />
de manière à bien évaluer les contraintes<br />
de l’environnement industriel et les cadences<br />
la machine. Concernant la parties<br />
desdits services, le secteur agroalimentaire<br />
n’apporte pas de spécificité particulière.<br />
Les problématiques sont les mêmes<br />
et portent sur une optimisation du cycle<br />
de vie complet d’un investissement ou<br />
d’un actif et sur la gestion des pièces détachées.<br />
La gestion des pièces de rechange et<br />
des équipements réparables sont dès<br />
lors au cœur de toutes problématiques.<br />
L’industrie de l’agroalimentaire a cependant<br />
la particularité d’apporter une étape<br />
de plus lors du cheminement du produit<br />
ou de l’équipement à réparer puisque la<br />
réparation de celui-ci doit au préalable<br />
être validée afin de respecter les normes<br />
d’hygiène dans la mesure où celui-ci sera<br />
mis en contact avec un organisme humain.<br />
Ces exigences en termes de santé<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 15
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
de sécurité ont beaucoup évolué même<br />
s’il ne faut pas oublier que le risque zéro<br />
n’existe pas. L’idée est simplement de<br />
le minimiser au maximum. « C’est pour<br />
cette raison que Rockwell entre en permanence<br />
en contact avec des spécialistes<br />
lorsque ses solutions concernent<br />
des équipements issus d’installations<br />
dans le secteur agroalimentaire ».<br />
Résoudre le problème d’obsolescence<br />
des composants<br />
Une autre spécificité du secteur agroalimentaire<br />
concerne une nouvelle fois la<br />
partie consacrée au cycle de vie. Il s’agit<br />
d’un problème récurrent dans l’industrie :<br />
l’obsolescence des composants. Sur un<br />
réducteur par exemple, le problème se<br />
pose lorsque l’on a fait l’acquisition d’une<br />
machine dont la durée de vie est comprise<br />
entre quinze et vingt ans. Dans ce<br />
cas, les systèmes d’automatisation sont<br />
DR<br />
devenus obsolètes depuis longtemps et<br />
des problèmes se posent à l’industriel et<br />
plus particulièrement au responsable de<br />
maintenance lorsqu’il faut retrouver les<br />
mêmes composants, surtout lorsque le<br />
constructeur n’a prévu d’intégrer sur sa<br />
machine que des composants issus de<br />
sa propre marque. « nous devons donc<br />
soutenir le client qui n’a pas les moyens<br />
de faire une migration totale ou d’assurer<br />
la gestion d’obsolescence de ses équipements.<br />
Le problème dans le secteur<br />
de l’agroalimentaire réside dans l’omniprésence<br />
des automatismes. La menace<br />
de l’obsolescence est donc constante si<br />
bien que l’on supporte le client selon trois<br />
hypothèses. La première solution est de<br />
réparer, la deuxième est de chercher sur<br />
le marché une solution équivalente ; dans<br />
ce cas se pose le problème de réglementation<br />
et d’intégrer un nouvel équipement<br />
équivalent et capable de répondre aux<br />
mêmes exigences. Enfin, si ces deux premières<br />
solutions ne marchent pas, nous<br />
envisageons la migration complète d’une<br />
partie de ces machines. Mais cette migration,<br />
nous devons la faire intelligemment,<br />
machine par machine ».<br />
Un autre problème se pose, celui de<br />
prouver à son responsable financier en<br />
quoi la gestion d’obsolescence fait gagner<br />
de l’argent. Il s’agit là du rôle de la<br />
maintenance qui doit montrer à travers un<br />
plan prévu sur plusieurs années en quoi<br />
la prise en compte de cette question peut<br />
devenir une source de profit. Cette pratique<br />
de plus en plus courante dans les<br />
grandes entreprises du secteur agroalimentaire<br />
répond à une question latente :<br />
comment gérer et maîtriser l’obsolescence<br />
dans les dix à quinze années à venir<br />
sans pour autant investir davantage ?<br />
Il s’agit là d’un problème récurrent car<br />
beaucoup de machines viennent de partout<br />
et sont installées voire connectées<br />
les unes aux autres au sein d’une même<br />
installation industrielle. Le problème<br />
étant que lorsqu’une machine tombe en<br />
panne et elle risque d’interrompre toute<br />
la chaîne de production. Cette question<br />
est largement prise en compte dans les<br />
secteurs de la pharmacie, le pétrole et<br />
dans le secteur médical mais aujourd’hui<br />
celle-ci est également très présente dans<br />
l’industrie de l’agroalimentaire.<br />
Olivier Guillon<br />
Principales évolutions 2011 de l’industrie agroalimentaire<br />
En reprise depuis le milieu d’année 2009, la production en volume des industries agroalimentaires poursuit sa progression<br />
en 2011 (+ 3,6 % par rapport à 2010), stimulée par une demande étrangère bien orientée. Les exportations s’accroissent<br />
en effet à un rythme soutenu (+ 12 % par rapport à 2010), permettant une amélioration marquée de l’excédent commercial.<br />
En lien avec le renchérissement des matières premières, les prix à la production et le chiffre d’affaires s’accroissent fortement<br />
(respectivement +6% et +8%). Entre décembre 2010 et décembre 2011, l’emploi salarié des IAA (y compris tabac) – salariés<br />
des entreprises artisanales de la charcuterie et de la boulangerie inclus – est relativement stable (-3 700 emplois, soit -0,7%),<br />
comme dans l’ensemble de l’industrie manufacturière1 (-7100 emplois, soit - 0,2 %).*<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 16
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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 17
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
Retour d’expérience<br />
Une démarche fructueuse de modernisation<br />
Les problématiques en matière de maintenance dans le milieu de l’agroalimentaire sont multiples et variées. Elles<br />
répondent à la fois au respect des normes d’hygiène, aux principes de sécurité et de règles sanitaire, ainsi qu’à la<br />
gestion des équipements et les risques de pannes pouvant survenir et entraîner des arrêts de production. La coopérative<br />
du Gouessant, située en Bretagne, est confrontée au quotidien à ses multiples problématiques, lesquelles se<br />
répercutent inévitablement sur le service de maintenance. C’est pourquoi elle a déployé une démarche d’optimisation<br />
de ses activités.<br />
Rassemblant pas moins de 730 salariés<br />
répartis sur sept usines, la<br />
coopérative du Gouessant est spécialisée<br />
d’une part dans la nutrition animale,<br />
d’autre part dans la commercialisation de<br />
production animale issue des différents<br />
éleveurs qu’abrite la coopérative (des<br />
œufs et des porcs), ainsi que dans la<br />
production végétale, essentiellement née<br />
de la transformation de pommes de terre.<br />
En 2012, la coopérative a enregistré un<br />
chiffre d’affaires de 500 millions d’euros<br />
et produit pas moins de 900 000 kilos de<br />
tonnes d’aliments.<br />
Des spécificités propres pour une industrie<br />
particulière<br />
La première chose qui vient à l’esprit<br />
lorsque l’on parle d’industries agroalimentaires,<br />
ce sont ces rythmes de cadence.<br />
La grande majeure partie des usines qui<br />
compose la coopérative fonctionne en<br />
3-8 et en continu. Pour certaines d’entre<br />
elles, l’activité se poursuit même le weekend,<br />
du moins une certaine partie de l’année.<br />
La plupart des unités de production<br />
voient leur process de production divisé<br />
en deux grandes parties : la première<br />
moitié du process fonctionne<br />
en continu mais<br />
par étapes composées de<br />
certaines phases d’attente<br />
durant lesquelles des opérations<br />
de maintenance<br />
préventive peuvent être<br />
effectuées. Cette première<br />
partie concerne essentiellement<br />
le broyage, le<br />
dosage et la partie mélange.<br />
La seconde partie<br />
fonctionne quant à elle en<br />
continu : il s’agit des lignes dédiées à la<br />
granulation. « Cette dissociation est commune<br />
à toutes nos usines », indique Antoine<br />
bureau, responsable e l’usine Poisson<br />
(Coopérative Le Gouessant).<br />
Autre spécificité : le délai entre la commande<br />
et la livraison ; « la plupart du<br />
temps, et cela n’est pas une tendance<br />
nouvelle mais une situation éprouvée<br />
dans l’industrie de l’agroalimentaire, un<br />
client passe une commande à J moins 1<br />
pour une livraison le jour J. Les équipes<br />
Les commandes se font à J moins 1 pour une livraison le<br />
jour J. Les équipes de production sont donc prévenues la<br />
veille pour le lendemain, chose qui impacte beaucoup le<br />
service de maintenance.<br />
En 2011, Le Gouessant a commercialisé 850 000 porcs<br />
et 967 millions d’oeufs.<br />
de productions sont donc prévenues la<br />
veille pour le lendemain, chose qui reste<br />
très spécifique à notre métier et qui impacte<br />
beaucoup le service de maintenance<br />
». L’impact est d’autant plus fort<br />
qu’il touche toute l’organisation de l’entreprise<br />
et à plus forte raison la disponibilité<br />
des machines, lesquelles nécessitent des<br />
opérations rigoureuses de maintenance<br />
préventive. Pour la première partie du<br />
process, celle qui fonctionne étape par<br />
étape, il est possible d’effectuer quelques<br />
interventions dans un temps très restreint<br />
sans pour autant interrompre le process.<br />
En revanche, pour la partie continue de<br />
la production, il est nécessaire de procéder<br />
à un arrêt de maintenance préventive<br />
qu’il est essentiel de programmer une<br />
semaine sur deux. Il s’agit d’une maintenance<br />
préventive programmée qui s’effectue<br />
parfois le week-end lorsqu’il s’agit<br />
de gros arrêts de production. Concernant<br />
les lignes de production qui poursuivent<br />
leur activité le week-end, les arrêts de<br />
maintenance se font durant la semaine.<br />
Pourquoi ? « Tout simplement parce que<br />
les équipes de maintenance sont déjà sur<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 18
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
place, et à plus forte raison lorsque l’on a<br />
besoin de prestataires extérieurs ».<br />
Au sein de la coopérative du Gouessant,<br />
en moyenne quatre à sept personnes par<br />
usine composent des services de maintenance.<br />
Au total, la coopérative compte<br />
une trentaine de personnes intervenant<br />
en journée mais susceptibles également<br />
d’être d’astreinte le week-end. La plupart<br />
de ces personnels de maintenance se<br />
compose d’électro- mécanicien ; « nous<br />
ne disposons pas en interne de service<br />
mécanique ni électrique. Nous avons<br />
opté pour des techniciens à la fois polyvalents<br />
et compétents sur la plupart de nos<br />
installations ». L’objectif de ce personnel<br />
de maintenance est de répondre à des<br />
problématiques bien particulières comme<br />
la maîtrise des équipements, l’adaptation<br />
du préventif à la production de l’usine,<br />
l’organisation de la maintenance multi-site<br />
entre les différentes usines, dont<br />
certaines possède des lignes de production<br />
certes plus petites mais plus éparpillées.<br />
« Nous cherchons à déployer la<br />
polyvalence de façon à optimiser chaque<br />
intervention de maintenance. Mais nous<br />
tentons également de répondre une autre<br />
problématique qui réside dans la transmission<br />
des savoirs ; pour ce faire, nous<br />
bénéficions d’un appui précieux de la<br />
GMAO. »<br />
Ramener ses compétences en interne<br />
Depuis quelques années, la coopérative<br />
du Gouessant a procédé à de grands<br />
changements, en commençant par réduire<br />
le recours systématique aux intervenants<br />
extérieurs pour la maintenance des<br />
travaux neufs. La diminution des volumes<br />
dans certaines des usines de la coopérative<br />
a nécessité d’une part de baisser<br />
les coûts d’intervention de maintenance,<br />
d’autre part d’optimiser le temps de travail<br />
des techniciens de maintenance déjà en<br />
poste en interne. Alors que ces derniers<br />
n’étaient pour la plupart affectés qu’à des<br />
La Coopérative du Gouessant cherche à déployer la polyvalence<br />
de façon à optimiser chaque intervention de maintenance.<br />
Mais elle tente également de répondre une autre<br />
problématique qui réside dans la transmission des savoirs ;<br />
pour ce faire, le groupe s’appuie sur la GMAO.<br />
opérations de maintenance préventive,<br />
ils sont désormais chargés d’opérations<br />
plus diverses : « auparavant, lorsqu’il<br />
fallait ajouter un capteur sur une ligne,<br />
nous faisions toujours appel au seul et<br />
même prestataire qui était chargé à la<br />
fois de l’électricité, de l’informatique et<br />
des automatismes. Désormais nous faisons<br />
nous-mêmes ce type d’opérations<br />
comme le câblage de nos installations. Il<br />
en est de même pour les petits travaux<br />
de mécanique, ce qui nous a permis de<br />
ne plus faire systématiquement appel à<br />
un chaudronnier. L’intérêt pour nous est<br />
d’optimiser les coûts en faisant moins<br />
appel à des prestataires de maintenance<br />
extérieurs ; mais cela nous a également<br />
permis d’intéresser davantage personnel<br />
de maintenance en interne sur les travaux<br />
neufs en les chargeant d’opérations<br />
plus motivantes. D’ailleurs, entre 2011 et<br />
2012, nous avons augmenté de 20 % le<br />
nombre de travaux neufs. Enfin, un autre<br />
intérêt non négligeable s’est ajouté : celui<br />
d’une meilleure connaissance de nos<br />
installations. »<br />
La coopérative n’en fait pas moins appel<br />
aux prestataires extérieurs pour des opérations<br />
de renouvellement de machines,<br />
l’électricité ou encore le changement<br />
de pièces mécaniques sur des grosses<br />
machines, sans oublier les interventions<br />
liées au tertiaire, même si la raison de ce<br />
recours à la sous-traitance est souvent<br />
d’ordre réglementaire. En effet, si les<br />
contrôles réglementaires plutôt simples<br />
comme ceux touchant à la thermographie<br />
par exemple, sont réalisés en interne (la<br />
coopérative a, à ce titre, formé deux technicien<br />
de maintenance habilités à valider<br />
les questions portant sur les normes en<br />
vigueur), l’essentiel des contrôles réglementaires<br />
régis par des normes et une<br />
législation bien stricte sont effectués par<br />
des sociétés extérieures. C’est le cas<br />
notamment du contrôle électrique pour<br />
lequel un contrôle annuel est obligatoire,<br />
ou encore pour les contrôles de pression<br />
(un contrôle tous les 40 mois) et de levage,<br />
domaine pour lequel une visite<br />
semestrielle incombe à l’entreprise. Ces<br />
visites sont effectuées par des bureaux<br />
de contrôle. Pour les autres visites réglementaires<br />
annuelles telles que le contrôle<br />
des lignes de vie, des paratonnerres,<br />
des chaudières ou encore la détection<br />
de fuites de gaz et le contrôle des extincteurs<br />
ou des portes automatiques, cellesci<br />
sont effectuées par des prestataires<br />
certifiés.<br />
Standardiser les contrôles réglementaires<br />
Depuis deux ans, la coopérative travaille<br />
sur la standardisation de ces contrôles<br />
réglementaires entre ses différents sites.<br />
Cette standardisation passe par l’unification<br />
et la contractualisation. L’objectif,<br />
outre la réduction des coûts liés à l’optimisation<br />
des passages (de l’ordre de<br />
cinq à 10 % selon les estimations), est de<br />
chercher à maîtriser davantage contrôles<br />
réglementaires ainsi que leur efficacité.<br />
« cela nous permet avant tout de regrouper<br />
les contrôles sur une seule et<br />
même période. Tout cela est relayé par la<br />
GMAO, laquelle est dotée d’un système<br />
d’alerte qui se déclenche selon des paramètres<br />
via la maintenance préventive.<br />
De la même manière, l’intérêt de regrou-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 19
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
DR<br />
per les prestataires et leur visite sur une<br />
même période nous permet, à l’occasion<br />
de nos réunions trimestrielles qui rassemblent<br />
les responsables de maintenance<br />
de chaque usine, de revenir sur la<br />
visite précédente et les résultats obtenus<br />
afin de mieux en parler et de réfléchir ensemble<br />
sur les différents points à améliorer.<br />
Autre intérêt de cette mutualisation<br />
des contrats : la mis en place d’un appel<br />
d’offre et le fait qu’à plusieurs entreprises,<br />
la coopérative a plus de poids. Par ailleurs,<br />
la masse de travail a été également<br />
réduite », précise Antoine Bureau.<br />
Et d’ajouter : « Concrètement, dans la<br />
GMAO, nous créons un préventif standard<br />
dans lequel on détaille le mieux<br />
possible l’intervention en y mettant un<br />
maximum de pièces jointes. Ensuite, les<br />
bons de travaux de ces préventifs modèles<br />
sont écrits conjointement entre les<br />
différents responsables de maintenance.<br />
Ils serviront aux techniciens de maintenance<br />
intervenant sur les prochaines<br />
pannes. » La GMAO a également permis<br />
de gagner un temps considérable en sortant<br />
rapidement des listings d’équipement<br />
par site et de gagner du temps également<br />
sur la rédaction du cahier des charges.<br />
Cette avancée au sein de la coopérative<br />
du Gouessant a permis la mise en commun<br />
deux jours par mois des informations<br />
recueillies ; « il s’agit d’un vrai point fort<br />
car désormais, nous pouvons travailler<br />
sur le déploiement de la GMAO, sur des<br />
projets communs relatifs aux économies<br />
d’énergie ou à la maintenance, ainsi que<br />
sur le déploiement de bonnes pratiques.<br />
Ensuite, nous redescendons ces bonnes<br />
pratiques aux techniciens via la GMAO à<br />
l’aide de modèles préventifs ».<br />
Un parc machine composé de plusieurs<br />
milliers d’équipements<br />
Les broyeurs à marteau, les mélangeuses,<br />
les presses à granulés, les refroidisseurs,<br />
les enrobeurs, les machines<br />
d’enséchage ou encore les systèmes de<br />
palettisation représentent l’essentiel des<br />
machines réparties à travers les usines<br />
de la coopérative. À cela s’ajoutent les<br />
outils de manutention tels que les vis de<br />
manutention, les transporteurs à chaînes<br />
et les élévateurs à godet, puis viennent<br />
les chaudières ou encore les centrales à<br />
air comprimé. Au total, les différents sites<br />
abritent plusieurs milliers de machines<br />
qu’il faut exploiter, surveiller, entretenir et<br />
maintenir en condition opérationnelle de<br />
manière à minimiser tout arrêt de production.<br />
L’essentiel des pannes sont d’ordre<br />
mécanique, en particulier au niveau des<br />
transmissions, mais elles trouvent également<br />
leurs origines sur la partie électrique<br />
; ces pannes sont alors soit liées<br />
au moteur soit liées au capteur ou à la<br />
carte d’automates. Mais les défaillances<br />
peuvent également être causées par<br />
la nature des produits, leurs volumes<br />
qui provoquent parfois des bourrages<br />
dans les machines, ou bien lorsque des<br />
produits collants viennent bloquer les<br />
conduits d’acheminement de la matière<br />
à l’image de certaines graines ou de certaines<br />
farines.<br />
Les aliments constituent la première activité du Gouessant avec une<br />
production de 918 000 tonnes et un chiffre d’affaires de 638 M€.<br />
L’arrivée d’une GMAO au<br />
sein de la coopérative n’a<br />
pas tellement permis aux<br />
différents<br />
responsables<br />
de maintenance de suivre<br />
les différents indicateurs et<br />
d’avoir une vision précise<br />
en temps réel du taux de<br />
panne. « Nous cherchons<br />
avant tout à être informés<br />
le plus rapidement possible<br />
de l’apparition d’une<br />
défaillance afin d’éviter – ou du moins limiter<br />
– la panne. Ces informations nous<br />
sont précieuses car elles nous permettent<br />
d’intervenir le plus rapidement possible.<br />
Pour cela, nous avons mis en place des<br />
systèmes de supervision sur les différents<br />
process centralisés. Ces systèmes<br />
nous alertent immédiatement dès qu’apparaît<br />
un défaut de positionnement de la<br />
trappe par exemple, un défaut de passage<br />
de la matière, une disjonction et une<br />
anomalie quant à l’intensité nécessaire<br />
pour le fonctionnement de certaines machines<br />
; ces systèmes nous permettent<br />
d’identifier précisément sur quel équipement<br />
provient la défaillance… » La coopérative<br />
a également équipé ses usines<br />
de contrôleurs de rotation qui permettent,<br />
lorsqu’un moteur tourne, de s’assurer que<br />
l’élément de transmission situé derrière<br />
ne présente pas de risque de casse et ne<br />
viendra pas détruire le reste du moteur.<br />
Un système de report d’alarmes bien<br />
utile<br />
Toutes ces informations sont envoyées<br />
au personnel de production. Mais il existe<br />
d’autres installations qui ne sont pas visibles<br />
au quotidien car celles-ci sont situées<br />
dans des endroits confinés et ne<br />
subissent en général qu’une intervention<br />
périodique semestrielle ou annuelle.<br />
C’est ainsi qu’un report d’alarme a été<br />
mis en place ; ce système permet, des<br />
lors qu’un défaut survient sur la centrale<br />
vapeur par exemple, d’être alerté directement<br />
par téléphone ou par messagerie<br />
électronique. Sur ce type de système,<br />
l’objectif est d’être alerté durant le laps<br />
de temps qu’il suffit de façon à pouvoir<br />
intervenir immédiatement pour consigner<br />
l’installation et éviter tout arrêt de production.<br />
Ce système de report d’alarme<br />
est également utilisé pour des défauts<br />
survenant sur des capteurs électriques,<br />
pour des disjonctions de pompe et tout ce<br />
qui est loin des personnes et du champ<br />
visuel.<br />
Pour le moment, la vidéo n’est pas en-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 20
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
DR<br />
Groupe de productions végétales<br />
core à l’ordre du jour même si Antoine<br />
bureau réfléchit à l’intérêt d’une caméra<br />
rapide sur certaines installations. Sur les<br />
broyeurs, ont été installés des capteurs<br />
de température, directement intégrés sur<br />
les paliers afin de détecter un échauffement<br />
pour ainsi éviter la sur-casse ; l’idée<br />
est de stopper le process avant que la<br />
machine ne casse complètement. De<br />
la même manière, les élévateurs à godet<br />
– dont la hauteur peut atteindre 25<br />
à 30 mètres de haut – sont munis d’une<br />
sangle tendue qui tourne de manière à<br />
faire monter le produit ; or celle-ci peut<br />
se déporter et présenter un danger. Afin<br />
d’être informé de ce déport, on place une<br />
sonde de température sur les jauges de<br />
l’élévateur et un outil de surveillance doté<br />
d’une alarme de discordance entre les<br />
différentes sondes de température qui<br />
permet d’alerter le technicien de maintenance<br />
et d’éviter de vérifier le système<br />
plusieurs fois par an.<br />
La GMAO, point d’orgue du changement<br />
Cet ensemble de technologies a été<br />
progressivement implanté dans les différentes<br />
usines à l’issue des bonnes<br />
pratiques érigées lors des réunions trimestrielles<br />
des responsables maintenance.<br />
Une fois appliquée sur l’un des<br />
sites, une bonne pratique est ensuite déployée<br />
dans le reste des usines. L’une des<br />
principales technologies à avoir « bouleversé<br />
» le quotidien des usines de la<br />
coopérative fut sans conteste la GMAO.<br />
Car l’un des nombreux et précieux atouts<br />
du logiciel reste l’historisation des pannes<br />
et des interventions. Il est désormais possible<br />
de retrouver pour chaque panne la<br />
où les bonnes manières d’intervenir ; tout<br />
est écrit et enregistré. Mais cette fonctionnalité<br />
peut aussi servir en cas de casse<br />
de la pièce à accéder au stock disponible<br />
des éléments de rechange sur chacun<br />
des sites et savoir en temps réel, grâce à<br />
une nomenclature particulière, si la pièce<br />
détachée demandée est déjà montée sur<br />
un équipement du groupe.<br />
Depuis son implémentation, le logiciel<br />
de GMAO semble aujourd’hui être utilisé<br />
à son maximum et ce de manière quotidienne<br />
; de sorte que très prochainement,<br />
la direction de la coopérative sera<br />
en mesure de faire ressortir toutes les<br />
informations du logiciel et s’en resservir<br />
afin d’améliorer les opérations de maintenance.<br />
« Les données sont multiples<br />
et concernent à la fois l’analyse curative,<br />
du préventif mais également la durée des<br />
temps d’intervention sur chaque équipement<br />
et des données relatives à l’équilibre<br />
des stocks de pièces détachées ».<br />
L’idée de la coopérative est de s’appuyer<br />
sur la GMAO pour s’attaquer à d’autres<br />
méthodes comme comme l’Amdec.<br />
En matière de santé et de sécurité, pour<br />
les entreprises extérieures, la coopérative<br />
a mis en place un plan de prévention,<br />
mais pas seulement. « Nous envoyons<br />
avant l’arrivée de chaque intervenant<br />
extérieur un document d’exigences de<br />
sécurité. De plus, nous les prévenons<br />
plusieurs jours à l’avance afin qu’il se<br />
prépare au mieux sur les lieux de l’intervention.<br />
» Ces exigences concernent<br />
les permis feux, l’accès aux machines,<br />
l’habilitation électrique, sans oublier les<br />
chariots, les nacelles et les travaux en<br />
hauteur. Il en est de même avec les procédures<br />
à suivre pour la consignation et<br />
la condamnation d’énergie ainsi que le<br />
port des équipements de protection individuelle<br />
(EPI). Sur la partie consacrée<br />
aux machines et aux bâtiments, la coopérative<br />
a déployé des interrupteurs de sécurité<br />
au pied de chaque machine, dans<br />
la mesure où ses locaux ont été conçus<br />
autour d’un système de départ centralisé.<br />
« La sécurité des machines est un souci<br />
Capteurs, sondes de température, outils de surveillance<br />
munis d’alarmes, GMAO, un ensemble de technologies progressivement<br />
implanté dans les différentes usines à l’issue<br />
des bonnes pratiques nées des réunions trimestrielles des<br />
responsables maintenance.<br />
permanent que nous essayons de traiter<br />
au quotidien. Nous faisons le maximum<br />
pour obliger les gens à ne pas contourner<br />
les règles. Les obligations physiques<br />
doivent être respectées, comme lorsque<br />
l’on ouvre une trappe, le technicien doit<br />
d’abord récupérer une clé pour condamner<br />
l’électricité, puis une seconde clé pour<br />
la condamnation pneumatique ». Au sein<br />
des usines, la prévention passe avant<br />
tout par une charte graphique « sécurité »<br />
mise en place depuis deux ans et initiée<br />
avec le fabricant Dupont-Nemours. Grâce<br />
à cette démarche, il a été désormais possible<br />
de réaliser des observations préventives<br />
de sécurité : « nous regardons ce<br />
qui est bien fait ce qui reste à améliorer ».<br />
Enfin, des « points sécurité » hebdomadaires<br />
sont organisés et permettent de<br />
remonter tout incident lié à la sécurité afin<br />
de le communiquer et de faire tourner l’information<br />
au plus grand nombre.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 21
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
Témoignage client<br />
Répondre aux standards de la certification IFS<br />
grâce à la GMAO<br />
La boulangerie-pâtisserie industrielle alsacienne a fait le choix de la GMAO Altair Enterprise de DSDSYSTEM pour la<br />
maintenance préventive et corrective de ses unités de production de pains, viennoiseries et pâtisseries frais et surgelés.<br />
La nouvelle solution full Web remplace le système basé sur Excel qu’Argru utilisait jusqu’à présent.<br />
Créée en 1993 et basée à Erstein Krafft<br />
en Alsace, la boulangerie Argru est spécialisée<br />
dans la préparation et la production<br />
en grands volumes de pains, petits<br />
pains, bretzels, viennoiseries, pâtisseries<br />
et beignets. Ses installations permettent<br />
de produire des produits frais et des articles<br />
surgelés, ces derniers pouvant être<br />
livrés crus, précuits ou cuits. La société<br />
s’appuie également sur ses équipes de<br />
boulangers pâtissiers afin de pouvoir<br />
mettre au point et réaliser de nouvelles<br />
recettes dans le cadre de développement<br />
de gamme de produits de ses clients.<br />
Argru apporte un soin particulier la qualité<br />
de ses produits en termes de composition,<br />
de procédé de fabrication, d’hygiène<br />
et de conditionnement. Cet engagement<br />
se concrétise au travers de la certification<br />
IFS renouvelée chaque année par<br />
Argru, qui est le standard de qualité le<br />
plus important en France et en Allemagne.<br />
Reposant initialement sur une<br />
clientèle essentiellement située en Allemagne,<br />
les activités et les ventes d’Argru<br />
se sont considérablement accrues avec<br />
le développement des produits surgelés.<br />
La couverture géographique de la société<br />
s’étend aujourd’hui à l’ensemble de<br />
la France, la Suisse, la Norvège, la Pologne,<br />
la Russie. Actuellement, la production<br />
surgelée d’Argru correspond environ<br />
à 70 % de son activité.<br />
Les atouts du projet<br />
> Remplacement du précédent système basé sur Excel<br />
Chaque année, plusieurs tonnes d’articles<br />
frais et surgelés sortent du site de<br />
production d’Argru et sont livrés auprès<br />
d’un vaste réseau de clients composés<br />
de restaurants, cafétérias, chaînes hôtelières,<br />
grandes surfaces, centrales<br />
d’achats ou encore lieux touristiques. En<br />
régions Alsace et Lorraine, Argru livre<br />
chaque matin du lundi au samedi, et son<br />
site de production sert également de magasin<br />
d’usine où les particuliers peuvent<br />
déguster ses produits frais. L’entreprise<br />
emploie aujourd’hui près de 200 collaborateurs<br />
et réalise un chiffre d’affaires de<br />
plus de 18 millions d’euros (2010).<br />
Une maintenance suivie pour la garantie<br />
de qualité et le respect de la certification<br />
IFS<br />
> Capacité de la solution Altair de DSDSYSTEM à préparer et accompagner efficacement<br />
les audits qualité annuels<br />
> Adaptation aux audits annuels de qualité et d’hygiène d’Argru<br />
> Richesse fonctionnelle et évolutivité d’Altair<br />
Argru gère sur son site d’Erstein Krafft la<br />
fabrication complète de ses produits, depuis<br />
les ingrédients et les matières premières<br />
jusqu’à la surgélation, ou la sortie<br />
du four pour les pains et les viennoiseries<br />
fraîches. L’ensemble des produits sont<br />
ensuite emballés et livrés. L’entreprise<br />
s’appuie sur des installations composées<br />
de nombreux équipements industriels<br />
complexes tels que des systèmes de<br />
pétrissage, des tunnels de fermentation<br />
contrôlée, des fours à soles d’une capacité<br />
de plusieurs dizaines de mètres carrés<br />
de cuisson, des élévateurs enfourneurs<br />
défourneurs automatiques, des systèmes<br />
de tapis d’évacuation et de convoyeurs,<br />
ou encore des surgélateurs. « La maintenance<br />
de nos installations et de nos<br />
équipements est cruciale, aussi bien en<br />
termes de capacité et d’efficacité de production<br />
que de garantie de la qualité de<br />
nos produits pour les clients, commente<br />
Sébastien Huck, responsable de la maintenance<br />
chez Argru. Chaque année, nous<br />
faisons notamment l’objet d’un audit en<br />
vue de contrôler le site de production et de<br />
renouveler notre certification IFS, dont les<br />
critères très stricts permettent de garantir<br />
la qualité de nos processus de production<br />
et le respect des normes d’hygiène.<br />
L’enregistrement, le stockage et le suivi<br />
des informations liées à la maintenance<br />
et aux interventions sont par conséquent<br />
très importants. »<br />
Utilisant auparavant un système de<br />
maintenance basé sur Microsoft Excel,<br />
Argru a souhaité moderniser sa GMAO et<br />
adopter une nouvelle solution, plus facile<br />
à utiliser et mieux adaptée aux besoins<br />
métier de la maintenance industrielle.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 22
N° 36 jaNvier - fevrier - mars 2012 TrimesTrieL 20 €<br />
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
Après avoir testé les principales solutions<br />
GMAO du marché, Argru a fait le choix<br />
d’Altair de DSDSYSTEM. « La solution<br />
de DSDSYSTEM nous a tout d’abord<br />
séduits par la qualité et la clarté de son<br />
interface et des différents écrans, ainsi<br />
que par sa rapidité de prise en main et<br />
sa facilité d’utilisation, souligne Sébastien<br />
Huck. La connaissance et l’expertise des<br />
équipes de DSDSYSTEM en matière de<br />
maintenance industrielle ont également<br />
fait la différence. Elles nous permettent<br />
de bénéficier d’un outil très bien conçu<br />
et ne nécessitant aucun développement<br />
spécifique en termes de fonctionnalités.<br />
La solution GMAO Altair, en quelques lignes<br />
La GMAO Altair Full Web et la mobilité Altair sont des applications éditées et<br />
distribuées par DSDSYSTEM. Ces solutions sont le fruit de plus de quinze ans<br />
d’expériences capitalisées par les ingénieurs maintenance et informatique spécialisés<br />
en organisation de maintenance industrielle et SAV. 100% full web, Altair<br />
offre plusieurs avantages : pas d’installation sur les postes utilisateurs, compatibilité<br />
avec les navigateurs les plus courants du marché (Firefox, Chrome,<br />
IE8, Safari), utilisation des dernières technologies Web, ainsi qu’une utilisation<br />
nomade où que que l’on se trouve. Enfin, le système est à la fois simple d’installation<br />
et d’utilisation, et présente une installation centrale et sécurisée.<br />
Enfin, l’architecture full Web de la GMAO<br />
de DSDSYSTEM est un aspect qui a également<br />
convaincu, y compris au niveau<br />
de la direction générale d’Argru, grâce à<br />
la facilité de déploiement et à la maîtrise<br />
budgétaire offertes par ce modèle. »<br />
À son tour, Bernard Decoster, Pdg de<br />
DSDSYSTEM éditeur de la GMAO Altair<br />
ajoute qu’« Altair a été choisi par Argru<br />
après une analyse poussée et très rigoureuse<br />
des produits de GMAO du marché.<br />
Les aspects fiabilité du logiciel, respect<br />
du cahier des charges en termes de suivi<br />
des travaux de maintenance et de gestion<br />
des contraintes liées à la certification IFS<br />
ont été des éléments clés du choix final<br />
pour la GMAO Altair. La technologie full<br />
web java open source utilisée pour développer<br />
Altair est également une garantie<br />
de pérennité et de fiabilité pour Argru. »<br />
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DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Intégrer les risques<br />
d’échauffement dans<br />
une démarche MBF<br />
page >18<br />
DOSSIER MANAGEMENT<br />
Spécial TPM :<br />
Décrypter le pilier 5<br />
de la conception<br />
page > 28<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Focus technique<br />
sur la maintenance<br />
des échangeurs<br />
page > 50<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Innocuité des matériaux<br />
Où en est-on ?<br />
page > 57<br />
INTERVIEW EXCLUSIVE<br />
Alain Le Vern, président de<br />
la région Haute-Normandie,<br />
s’exprime sur la réforme<br />
STI2D<br />
> page 8<br />
www.maintenanceandco.com<br />
DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Lutter contre le fléau<br />
de la corrosion des<br />
installations<br />
page > 20<br />
SOLUTION<br />
Rentabiliser sa GMAO<br />
à travers la gestion<br />
de ses stocks<br />
page > 39<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Comment assurer le<br />
taux de disponibilité des<br />
transmissions<br />
page > 48<br />
DOSSIER<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Dossier spécial<br />
consignation des<br />
machines<br />
page > 59<br />
Ressources humaines :<br />
Barème des salaires<br />
des non-cadres dans la<br />
maintenance.<br />
> page 8<br />
10 ans d’AZF :<br />
Quels changements<br />
dans la prise en compte<br />
des risques ?<br />
page > 68<br />
PRÉVENTION DES RISQUES<br />
AU TRAVAIL<br />
Retrouvez en exclusivité<br />
le rapport du Bipe sur le<br />
marché de la maintenance.<br />
> page 6<br />
DOSSIER TECHNOLOGIES<br />
Optimiser la<br />
maintenance dans les<br />
milieux difficiles<br />
page > 22<br />
DOSSIER MANAGEMENT<br />
GMAO : pratiques<br />
d’utilisation et bonnes<br />
surprises<br />
page > 38<br />
TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />
ROULEMENTS<br />
Directive Machines : ce<br />
qui va changer en 2012<br />
page > 60<br />
Lutter contre les échauffements<br />
dans les installations industrielles > page 14<br />
N° 37 avril - mai - juiN 2012 TrimESTriEl 20 €<br />
> page 10<br />
Midest – <strong>Maintenance</strong> Expo :<br />
Dossier spécial sur l’événement industriel majeur de l’automne<br />
N° 35 octobre - Novembre - decembre 2011 trImeStrIeL 20 €<br />
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> page 32<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 23
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
Panorama<br />
Panorama des technologies existantes<br />
dans l’agroalimentaire<br />
Dans ce dossier consacré à la maintenance dans les industries agroalimentaires (IAA), il était important de terminer<br />
sur quelques exemples de technologies disponibles sur le marché. Ces solutions ne sont pas les seules sur le marché<br />
mais elles témoignent d’un panel de produits susceptibles de faciliter les départements de maintenance.<br />
KHS opte pour un vérin Ivac de Norgren<br />
KHS, l’un des leaders dans les systèmes de remplissage<br />
et de conditionnement dans le secteur alimentaire<br />
et des boissons, a fait appel à Norgren (spécialisé<br />
dans le contrôle et les mouvements de fluides)<br />
pour ses machines de nettoyage et de remplissage<br />
de barils Innokeg TillCombikeg. Ces machines intègrent<br />
le nettoyage intérieur et extérieur des barils,<br />
le remplissage de produits chimiques, la commande<br />
et le convoyage. KHS a donc fait appel à Norgren<br />
dans sa recherche de solution efficace pour exercer une pression de contact précise<br />
et constante sur les barils, au niveau de la tête de traitement, durant toutes<br />
les phases de nettoyage et de remplissage. Cela est la garantie d’une hygiène<br />
parfaite, qui ne favorise ni le développement des bactéries (pas de zone de rétention),<br />
ni l’altération de la qualité ou du goût du contenu des barils. C’est à cette<br />
problématique que la version Clean Line du nouveau vérin pneumatique Ivac de<br />
Norgren doit répondre. Cette unité intègre dans un même ensemble les vannes<br />
principales et pilotes, les capteurs magnétiques, le dispositif de régulation de<br />
la vitesse, et la connexion centrale destinée à l’air comprimé et à la commande<br />
électrique. L’Ivac Clean Line a permis ainsi de gagner de l’espace et de procéder<br />
un raccordement plus simple.<br />
Un microsite dédié à l’agro-industrie pour les appareils mobiles<br />
Nord Drivesystems fabrique des systèmes d’entraînement<br />
à haute performance destinés aux secteurs<br />
de l´industrie alimentaire et de l’embouteillage et répondant<br />
à des critères stricts en matière d’hygiène.<br />
Développé spécifiquement pour ces secteurs industriels,<br />
le microsite consacré aux systèmes d´entraînement<br />
du fabricant – http://food.nord.com – est désormais optimisé pour les<br />
appareils mobiles (iPhone, smartphones Android, Blackberry, etc.). Les adaptations<br />
de mise en page garantissent plus de lisibilité et une navigation aisée.<br />
Ce microsite dédié présente des solutions et des produits spécifiques. Il offre en<br />
outre un accès rapide à tous les systèmes adaptés à l’industrie agroalimentaire.<br />
food.nord.com offre désormais une présentation clairement structurée des systèmes<br />
d’entraînement destinés au secteur agroalimentaire, accessible aussi via<br />
tablette PC et smartphone.<br />
Un nouveau capteur de<br />
surveillance des machines<br />
pour l’agroalimentaire<br />
SKF vient de lancer<br />
sur le marché<br />
l’indicateur d’état<br />
SKF MCI, un<br />
capteur de vibration<br />
permettant<br />
de surveiller en<br />
permanence des<br />
machines non critiques.<br />
Il est adapté aux machines<br />
fonctionnant en continu qui n’étaient<br />
pas surveillées auparavant. L’appareil<br />
peut être utilisé en intérieur<br />
comme en extérieur, dans pratiquement<br />
toutes les industries où les<br />
machines tournantes sont utilisées,<br />
à commencer par l’industrie agroalimentaire.<br />
L’indicateur d’état SKF MCI effectue<br />
périodiquement deux types de<br />
mesures vibratoires. La mesure<br />
de vélocité révèle l’état général<br />
d’une machine et met en évidence<br />
les éventuels problèmes de défaut<br />
d’alignement ou de défaut d’équilibrage.<br />
La mesure de l’accélération<br />
d’enveloppe permet de détecter à<br />
un stade précoce la dégradation<br />
des roulements. De plus, l’appareil<br />
surveille également la température<br />
opérationnelle. Cet indicateur d’état<br />
est doté d’un système interne d’évaluation<br />
des données et de prévention<br />
des fausses alarmes. Les différentes<br />
alarmes sont visualisées au moyen<br />
de trois LED. L’appareil est directement<br />
fixé sur la machine et fonctionne<br />
en autonomie grâce à sa batterie<br />
interne.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 24
Agroalimentaire<br />
Technologie<br />
Une pompe à vide équipe une verrerie<br />
Spécialisé dans les emballages en verre pour aliments et boissons,<br />
le groupe O-I fabrique des conteneurs en verre recyclé pour différentes<br />
marques. En France, son usine de Veauche (Loire) de 20<br />
000 mètres carrés emploie 300 personnes, et fonctionne en flux<br />
continu vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.<br />
Elle comporte deux fours de production et des annexes (ateliers de<br />
service et d’entretien général, atelier d’entretien pour la production).<br />
L’usine fabrique des bouteilles en verre particulières, des modèles<br />
à valeur ajoutée (modèles avec gravures, etc.) pour les marchés<br />
des spiritueux et vins de qualité. Plusieurs teintes de verre et des<br />
multitudes de modèles sont réalisés. Avec sept lignes de production<br />
sur lesquelles sont réalisés environ 600 changements de fabrication<br />
par an, c’est près de 600 tonnes de verre qui sont transformés<br />
chaque jour. Cela correspond à 900 000 bouteilles fabriquées quotidiennement.<br />
En 2010, O-I consulte Busch, car la solution en place devient obsolète. Les pompes à pistons, en place depuis près de quarante<br />
ans, entraînent des problématiques de remise en état et de révision. Cela génère des pertes de temps conséquentes<br />
en entretien et maintenance, et des coûts (vidange, remise en état des clapets, entretien). De plus, il n’est pas possible<br />
d’adapter la production au besoin, et la machine fonctionne avec un refroidissement à l’eau, source de forte consommation<br />
énergétique. Busch propose alors une technologie sèche, avec une centrale de vide composée de 12 pompes Mink MM<br />
1322, et d’un régulateur de vide. La prestation de Busch, réalisée pour les six premières pompes en septembre 2011, et pour<br />
les six suivantes en janvier 2012, a intégré la réalisation, le pilotage du projet global et la formation sur site.<br />
Traditionnellement, ce sont des pompes à palettes lubrifiées qui sont utilisées, et c’est la première fois en France qu’une<br />
technologie sèche est installée dans une verrerie. Cette solution permet de gagner à la fois en énergie, niveau d’hygiène et<br />
confort de maintenance ; et les coûts d’investissements sont inférieurs d’environ 30%. Enfin, point très important pour O-I,<br />
le régulateur permet de contrôler la valeur du vide du process. Le principe des rotors à lobes permet à la pompe Mink de<br />
compresser sans lubrification et sans contact, donc sans frottement et sans usure des pièces. Ainsi, il n’est pas nécessaire<br />
de les contrôler ou de les échanger. A présent, la maintenance est réduite et se limite à une intervention par an. O-I parle<br />
plutôt d’une surveillance que d’une maintenance. L’équipe d’entretien contrôle la centrale toutes les huit heures, comme<br />
c’est le cas pour les autres postes de production.<br />
Un réducteur à arbre creux traversant lisse<br />
Flexible, compact, destiné aux applications les plus exigeantes, Neugart GmbH étoffe sa<br />
gamme de réducteurs avec le WGN. La particularité de ce produit réside dans son arbre<br />
creux traversant lisse qui permet le passage en son centre de flexibles (air comprimé,<br />
huile, ...) et de câbles électriques. Cette construction optimise la qualité de la liaison mécanique<br />
avec l’élément entraîné par l’utilisation de frette(s) de serrage. En standard, le<br />
réducteur est équipé de deux sorties qui favorisent en intégrant une frette sur chacune<br />
d’entre elles la répartition de la puissance à transmettre. Une version avec une sortie est<br />
disponible en option.<br />
Les engrenages sont de type hypoïdes avec un rapport de conduite important qui rend<br />
le réducteur plus silencieux et un jeu angulaire faible inférieur à 5 arc.min. Le réducteur<br />
WGN est dédié aux applications les plus pointues nécessitants dynamisme, précision et<br />
répétabilité dans des domaines d’application qui vont de l’emballage et du conditionnement à l’industrie agroalimentaire et<br />
la manutention de vrac. Son interface d’entrée est compatible avec tous les servomoteurs du marché.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 25
Dossier TPM<br />
Management<br />
Tendances<br />
L’amélioration continue,<br />
un pilier pour réussir le déploiement de la TPM<br />
Mettre en place une démarche de Total Productive <strong>Maintenance</strong> n’est pas une mince affaire. Elle passe par différentes<br />
étapes et s’appuie sur huit piliers qu’il est inutile d’énumérer ici. L’objet de ce dossier est, comme chaque année dans<br />
le numéro de printemps de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>, de faire intervenir des spécialistes de la question, tant au niveau<br />
des méthodes et du management que celui de l’expérience sur le terrain, sur un des aspects de la TPM. Ainsi avonsnous<br />
décidé de revenir sur la démarche TPM à travers l’amélioration continue. Avancer pas à pas, progressivement,<br />
étape par étape, constituent l’une des clés de réussite du déploiement de la TPM dans une société industrielle. Mais<br />
si cette idée paraît évidente et facile à accepter, dans sa mise en œuvre, c’est une autre paire de manches. D’un<br />
côté, Matthieu Rubin, ancien responsable maintenance au sein d’Usinor, nous racontera comment il a vécu son expérience<br />
riche dans les hauts fourneaux et les méthodes qu’il a employées pour déployer la TPM sur un site où il<br />
devenait urgent d’accroître la compétitivité de l’entreprise. Puis ce sera au tour de Jean-François Hénin, responsable<br />
de maintenance chez Toyota à Valenciennes, d’évoquer le récent déploiement de la TPM sur la ligne d’assemblage<br />
des nouvelles Yaris hybrides avant d’être lancées sur le marché américain. Enfin, nous reviendrons sur l’analyse des<br />
pertes, élément moteur de l’amélioration au cas par cas.<br />
Retour d’expérience<br />
Faire accepter la TPM,<br />
une première étape difficile à franchir<br />
Ancien ingénieur de maintenance mécanique puis responsable de maintenance au sein d’Usinor dans les années<br />
2000, Matthieu Rubin a joué un rôle central dans le déploiement de la démarche TPM au sein de l’usine, notamment<br />
dans la partie dédiée aux hauts fourneaux. Cette démarche d’amélioration continue, aussi complexe soit-elle, a nécessité<br />
d’user de moyens de management particulièrement simples pour se faire accepter.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Que représente selon vous la TPM ?<br />
Matthieu Rubin<br />
La TPM peut être définie comme une démarche<br />
reconnue d’amélioration continue<br />
destinée à améliorer les résultats opérationnels<br />
d’une entreprise. La démarche<br />
même de cette méthode globale est signe<br />
du sérieux d’une entreprise quant à sa<br />
volonté de mener une politique d’amélioration<br />
de son process. Une entreprise qui<br />
déploie une telle démarche a de bonnes<br />
cartes en main car elle exprime la volonté<br />
affichée au plus haut niveau de sa<br />
direction pour améliorer et optimiser son<br />
processus de production, son organisation<br />
mais aussi sa sécurité. En ce sens,<br />
il est important de dire que la TPM<br />
est une démarche globale, une<br />
véritable politique d’entreprise.<br />
Celle-ci ne peut aboutir que si elle<br />
est prise au niveau de l’entreprise<br />
entière et qu’elle implique tout le<br />
monde, et non pas seulement un<br />
service.<br />
Comment définissez-vous la Total<br />
Productive <strong>Maintenance</strong> ?<br />
La TPM répond à des règles bien<br />
précises. Si l’on n’avait pas eu le<br />
cadre de base établi par le JIPM*, comme<br />
ce fut le cas chez Usinor, on aurait pas<br />
pu orienter notre politique. La démarche<br />
TPM est éprouvée. Celle-ci a montré ses<br />
résultats à travers de nombreuses entreprises<br />
issues de secteurs d’activité variés.<br />
C’est pourquoi il existe un nombre<br />
d’étapes préconisées dont on ne peut<br />
faire l’économie. Toutefois, sur le terrain,<br />
nous nous sommes rendus compte que<br />
certains aspects étaient davantage adaptés<br />
à la production de grande série, à<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 26
GMAO<br />
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Dossier TPM<br />
Management<br />
commencer par l’automobile. Or le site<br />
d’Usinor s’apparente davantage à de l’industrie<br />
de procédé. En d’autres termes,<br />
nous produisons de la fonte liquide, ce<br />
qui revient à dire que nous produisons<br />
la même chose tout au long de l’année.<br />
Nous avons donc dû adapter certains<br />
critères de rendement global de façon à<br />
correspondre le mieux possible à la démarche.<br />
Pourquoi la direction d’Usinor a-t-elle<br />
décidé de se lancer dans la TPM ?<br />
Bon nombre des clients d’Usinor appartiennent<br />
au secteur automobile, à<br />
l’exemple de Renault et de Toyota. Ces<br />
constructeurs avaient déjà adopté une<br />
démarche TPM au sein de leurs usines<br />
bien avant nous. Au regard des progrès<br />
que la direction d’Usinor a pu observer<br />
sur les lignes de fabrication des usines<br />
automobiles, tous se sont dits qu’il pouvait<br />
être très utile d’appliquer cette même<br />
démarche chez nous. Bien entendu, la<br />
TPM n’a pas été tout à fait appliquée<br />
comme telle, ni de la même manière que<br />
chez les constructeurs automobiles, mais<br />
l’idée était bien d’adopter cette méthode<br />
sur le site de Dunkerque et de l’appliquer<br />
au reste du groupe.<br />
À quel moment avez-vous entamé la<br />
mise en place de la TPM ?<br />
Cette volonté est née dans un contexte<br />
difficile. Dans les années 90, la crise des<br />
fonderies continuait de frapper l’Europe<br />
et notamment de nombreuses installations<br />
situées en France. Cette crise<br />
a notamment mené à la privatisation<br />
du groupe Usinor, si bien qu’il<br />
était devenu urgent de repenser<br />
l’organisation de l’entreprise. De<br />
plus, la concurrence mondiale<br />
sur le marché de l’acier ne faisait<br />
qu’augmenter et ajoutait une pression<br />
supplémentaire contraignant<br />
les directeurs d’usine à mettre en<br />
place des indicateurs. L’objectif<br />
étant de devenir le plus compétitif<br />
possible afin de faire face à une<br />
concurrence internationale. Plus précisément,<br />
nous avons été d’abord poussés<br />
par nos clients, et ce à travers deux<br />
priorités : l’une concernait la qualité (nos<br />
clients ne supportent pas la non qualité),<br />
l’autre impliquait de réduire les coûts. En<br />
termes de qualité, l’arrivée de Toyota à<br />
Valenciennes et de l’implantation de son<br />
usine avait relevé les exigences de qualité.<br />
En effet, le constructeur nippon avait<br />
dès lors rehaussé les critères de qualité<br />
auprès de tous ses fournisseurs, parmi<br />
lesquels Usinor.<br />
Quels défis deviez-vous relever ?<br />
Au départ, nous n’avions pas d’indicateurs<br />
assez pertinents. C’est d’ailleurs ce<br />
que la TPM nous a permis d’établir afin<br />
de pouvoir agir sur la qualité de notre production<br />
tout en obtenant les coûts les plus<br />
bas. En matière de qualité, l’amélioration<br />
continue s’est surtout appliquée au niveau<br />
d’une autre usine, bien plus en aval,<br />
c’est-à-dire bien plus proche du client.<br />
Celle-ci produit en effet des bobines directement<br />
livrées au client final. Au niveau<br />
des hauts-fourneaux, nous intervenions<br />
bien plus en amont. Il s’agit donc<br />
véritablement d’intervenir sur les procédés<br />
de production. Ainsi, lorsqu’en 2001<br />
nous avons débuté la démarche, j’ai été<br />
intégré au sein d’un service dédié au déploiement<br />
de la TPM dans les hauts-fourneaux<br />
afin d’une part de mettre en place<br />
la méthode mais aussi pour jouer un<br />
rôle de facilitateur. Ce rôle est essentiel<br />
car au sein des équipes, il y a toujours<br />
des personnes récalcitrantes. J’ai donc<br />
commencé par effectuer une formation<br />
initiale puis, dès que je suis arrivé sur les<br />
lieux, j’ai été formé pendant trois jours<br />
par des inspecteurs d’Usinor déjà certifiés<br />
JIPM. Une fois cette formation accomplie,<br />
je disposais de bonnes bases<br />
pour déployer la démarche. Toutefois, le<br />
plus compliqué a été pour moi de communiquer<br />
avec les équipes. Beaucoup en<br />
effet, ne comprenaient pas l’intérêt de ce<br />
nouveau «machin» qui leur était imposé<br />
par la direction. Il a fallu procéder à une<br />
véritable gestion du changement et la<br />
mise en oeuvre d’un nombre de qualités<br />
humaines dans le but de se faire accepter<br />
des équipes. J’ai donc appris que l’on ne<br />
fait pas accepter la TPM juste parce que<br />
cela s’appelle TPM.<br />
Comment avez-vous fait accepter<br />
l’idée du changement auprès de vos<br />
collaborateurs ?<br />
Très concrètement, nous avons organisé<br />
des petits ateliers composés de petits<br />
groupes de personnes. L’objectif de ces<br />
ateliers était de faire prendre conscience<br />
que l’on peut améliorer la façon de travailler<br />
sans en subir les lourdeurs. C’est tout<br />
l’intérêt d’une démarche Quick-Win et des<br />
victoires rapides, c’est-à-dire des choses<br />
faciles et rapides à mettre en oeuvre.<br />
L’idée était d’obtenir des résultats rapides<br />
alors que, paradoxalement, la TPM s’inscrit<br />
plutôt dans une démarche longue. Il<br />
a donc fallu convaincre les collaborateurs<br />
avant d’entrer de front la mise en place<br />
des méthodes TPM. Car l’une des clés de<br />
réussite réside dans l’application de tout<br />
le monde, allant des opérateurs aux responsables<br />
méthodes en passant par les<br />
techniciens de maintenance, et ce à tous<br />
les niveaux du département. Ces groupes<br />
de travail multi-métiers ont permis une<br />
chose plutôt rare dans le quotidien des<br />
usines, celle de pousser les gens à se<br />
parler. Nous avons en effet constaté<br />
qu’il est par exemple difficile de sortir un<br />
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Dossier TPM<br />
Management<br />
opérateur de sa réalité, de lui demander<br />
de parler avec une personne de maintenance<br />
de la qualité. Ceci est loin d’être<br />
simple. Cette difficulté n’a pas été entravée<br />
par une éventuelle opposition des<br />
partenaires sociaux qui s’interrogeaient<br />
sur d’éventuelles surcharges de travail et<br />
de réorganisation. La direction a insisté<br />
sur le fait que ces tâches faisaient partie<br />
J'ai donc appris que l'on ne fait<br />
pas accepter la TPM juste parce<br />
que cela s'appelle TPM.<br />
de la charge de travail normale mais aussi<br />
et surtout sur le fait de que l’on cherche<br />
aussi à améliorer les conditions de travail.<br />
En effet, il s’agit d’une condition sine qua<br />
non pour atteindre les résultats visés.<br />
Concrètement, comment avez-vous<br />
procédé au quotidien ?<br />
Après avoir convaincu tout le monde,<br />
nous avons mis en place un comité de<br />
pilotage spécifiquement dédié à la TPM.<br />
Il était en effet essentiel de disposer<br />
d’un groupe de personnes uniquement<br />
dédiées à cette question et permettant<br />
d’établir un suivi strict des indicateurs. La<br />
mise en place de ce comité de pilotage<br />
est apparue plusieurs mois après le début<br />
de la démarche. Auparavant, nous avions<br />
commis l’erreur d’évoquer la question<br />
de la TPM au milieu d’autres sujets en<br />
réunion. Or nous nous sommes vite rendus<br />
compte que la TPM nécessite de s’y<br />
consacrer à 100 % du temps. On ne peut<br />
pas confondre la Total Productive <strong>Maintenance</strong><br />
avec d’autres sujets comme la<br />
sécurité, l’hygiène et l’environnement par<br />
exemple. Chaque sujet est différent<br />
et tout n’est pas TPM. Car si celleci<br />
peut aider à améliorer la sécurité,<br />
elle n’est pas la seule composante<br />
d’une politique de prévention des<br />
risques. En revanche, impliquer le<br />
responsable de sécurité aux côtés des<br />
autres personnes concernées est essentiel.<br />
Concrètement, le comité de pilotage réunissait<br />
les chefs de service qui étaient<br />
chargés de s’occuper chacun d’un pilier<br />
en particulier. Chaque chef de service se<br />
réunissait toutes les semaines et passait<br />
en revue les indicateurs généraux ainsi<br />
que deux piliers spécifiques. De sorte<br />
qu’en un mois, nous avions abordé tous<br />
les piliers au sens du JIPM.<br />
Quelles ont été les étapes de développement<br />
de la démarche ?<br />
Matthieu Rubin – Curriculum vitae<br />
Diplômé d’études d’ingénieur, Matthieu Rubin est titulaire d’un Master spécialisé<br />
en management de la maintenance à l’école des arts et métiers (Ensam). Cours<br />
de sa dernière année d’études, Matthieu Rubin a réalisé un stage de fin d’études<br />
au sein d’Usinor sur le site de Dunkerque. Au cours de ce stage de six mois,<br />
Matthieu Rubin était chargé de déployer une démarche TPM dans le service de<br />
maintenance des hauts fourneaux. À la suite de cette mission, le jeune diplômé<br />
était embauché par Usinor en tant qu’ingénieur de maintenance mécanique. On<br />
est en 2002 et sept années durant, Matthieu Rubin aura vu le groupe Usinor devenir<br />
Arcelor puis ArcelorMittal. Durant toute cette période, il a occupé des postes<br />
de responsable maintenance et fut chargé de poursuivre le déploiement de la<br />
TPM au sein du groupe. En 2009, il rejoint le groupe AXA en tant qu’ingénieur de<br />
prévention spécialisée dans le bris de machines. Sa tâche consiste à établir une<br />
évaluation chez le client de la politique de maintenance et de déterminer si celleci<br />
est en adéquation avec les bonnes pratiques de gestion de risques.<br />
* JIPM : Japan Institute of Plant Management<br />
La première question que nous nous<br />
sommes posée est celle-ci : que doit-on<br />
améliorer ? Il a donc fallu définir les indicateurs<br />
et les points à améliorer. Ces<br />
questions ont donné lieu à des discussions<br />
intenses à l’exemple des indicateurs<br />
concernant le rendement global,<br />
lesquelles n’étaient pas adaptées à l’industrie<br />
de procédé. Nous avons donc dû<br />
inventer de nouveaux indicateurs spécifiques<br />
et nous sommes tombés d’accord<br />
sur les points améliorer : la qualité,<br />
la réduction des heures de pannes et<br />
la fiabilité. Par ailleurs, nous avions besoin<br />
de nous comparer à nos collègues<br />
des hauts-fourneaux de Florange ou de<br />
Fos-sur-Mer ainsi qu’aux installations<br />
présentes en Espagne ou en Belgique. À<br />
ce titre, le fait d’intégrer le groupe Arcelor<br />
nous a permis de nous comparer avec<br />
d’autres hauts-fourneaux. La TPM, c’est<br />
aussi faire un travail de benchmark. Ainsi,<br />
nous avons pu nous comparer auprès<br />
des meilleurs sites afin d’affiner nos objectifs.<br />
L’enjeu premier étant la production<br />
et le rendement de l’équipement, nous<br />
nous sommes tenus tout d’abord à améliorer<br />
la qualité des conditions de travail.<br />
L’amélioration continue englobe plusieurs<br />
autres niveaux d’amélioration et aspects<br />
de la TPM. Par exemple, nous avons travaillé<br />
sur la maintenance autonome ce<br />
qui nous a permis de rendre nos opérateurs<br />
autonomes et améliorer leurs compétences<br />
en matière de maintenance.<br />
Par ailleurs, au niveau de la maintenance<br />
planifiée dont j’avais la charge, nous<br />
avons pu réduire les heures de pannes<br />
et d’immobilisation des équipements tout<br />
en améliorant la qualité. Nous avons vite<br />
identifié ces différents piliers, lesquels<br />
nous ont permis d’améliorer le reste et<br />
les autres piliers. De la TPM Ainsi, en allant<br />
« fort » sur quelques grands sujets<br />
on améliore très rapidement le reste.<br />
Paradoxalement, après il devient très<br />
compliqué de gagner les derniers degrés<br />
d’amélioration restants. On applique alors<br />
d’autres démarches très particulières.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 29
Dossier TPM<br />
Management<br />
Concernant la maintenance planifiée,<br />
comment vous y êtes-vous pris ?<br />
Sur ce point, il y a une chose à faire :<br />
celle d’établir un classement des équipements<br />
critiques, identifier les équipements<br />
sur lesquels nous devons axer la<br />
démarche en priorité. Or il n’est pas facile<br />
pour un responsable maintenance<br />
d’accepter cette idée. Je m’explique : le<br />
personnel étant un peu âgé et très expérimenté,<br />
pour lui, intervenir sur tous les<br />
équipements était primordiale. Or la TPM<br />
a dû leur faire admettre qu’ils n’étaient<br />
Si la TPM peut aider à améliorer<br />
la sécurité, elle n’est pas la<br />
seule composante d’une politique<br />
de prévention des risques.<br />
pas payés pour faire de la maintenance<br />
mais uniquement pour intervenir là où il<br />
y avait un réel besoin d’intervention. Il a<br />
donc fallu admettre que la maintenance<br />
était un service devenu stratégique et<br />
multi-métiers, c’est-à-dire un domaine où<br />
le responsable production mais aussi le<br />
responsable qualité ont également une<br />
vision et un avis à faire partager au sujet<br />
d’un équipement. Cette cotation pondérée<br />
et partagée par les différents responsables<br />
de services permet de focaliser<br />
tous les efforts sur ces<br />
équipements.<br />
Quelle a été la place<br />
du kaizen dans la<br />
mise en place de la<br />
démarche TPM ?<br />
Afin de de mettre en place le processus<br />
d’amélioration continue, nous avons travaillé<br />
sur des ateliers « chasse aux pertes<br />
», ce qui correspond au kaizen, et dont<br />
les sujets étaient sélectionnés par le comité<br />
TPM. Les sujets sur lesquels nous<br />
avions des problèmes et de mauvaises<br />
performances étaient pour nous un gisement<br />
potentiel en termes de gains, de<br />
réduction des coûts et des pertes. Puis,<br />
nous faisions appel à un pilote ; il pouvait<br />
s’agir soit d’un technicien, soit d’un ingénieur<br />
qui avait un mois – maximum – pour<br />
parvenir à un résultat donné. Le principe<br />
repose sur un partage au quotidien<br />
avec d’autres gens d’autres<br />
métiers ainsi qu’à des échanges<br />
d’informations et d’idées. Au total,<br />
une quinzaine d’ateliers ont<br />
été mis en place au début de<br />
la démarche dont environ cinq<br />
étaient prioritaires ; par exemple,<br />
l’un de ses ateliers prioritaires concernaient<br />
les machines de plancher, lesquels<br />
étaient commandés par les opérateurs par<br />
le biais d’un poste de commande afin de<br />
déboucher le haut fourneau, faire couler<br />
la fonte puis reboucher le haut fourneau.<br />
Ce type d’opération était sujet à de nombreuses<br />
pannes à répétition ainsi que des<br />
arrêts et des retards de production. Afin<br />
de résoudre le problème, nous avons travaillé<br />
avec la maintenance et la production,<br />
le personnel dédié à la sécurité des<br />
Il est important de ne pas impliquer<br />
que les opérationnels mais de penser<br />
aussi aux autres.<br />
personnes ainsi que les sous-traitants de<br />
maintenance de manière à améliorer la<br />
fiabilité ergonomie des postes de travail<br />
dans la mesure où beaucoup d’équipements<br />
n’étaient pas faciles à manipuler<br />
ou à commander. Ainsi, l’amélioration des<br />
postes de travail a été rendue possible<br />
grâce à la TPM. Aussi, à l’occasion des<br />
rénovations ultérieures, nous avons pris<br />
en compte dans les cahiers des charges<br />
de nouveaux standards qui avaient été<br />
améliorés après la démarche TPM.<br />
Quels ont été les résultats ?<br />
L’un des points les plus importants a été<br />
la mise en place d’un travail d’équipe :<br />
cela a permis de créer du lien entre les<br />
différentes personnes impliquées et les<br />
différentes équipes qui n’étaient pas habituées<br />
à travailler ensemble au quotidien.<br />
Ainsi, elles ont appris à reconnaître que<br />
l’autre aussi avait des problèmes et que<br />
l’on n’était pas seul au monde. La TPM a<br />
donc permis de développer une sorte de<br />
culture d’interdépendance au sein même<br />
de l’entreprise. En ce sens, la TPM n’est<br />
pas synonyme d’individualisme.<br />
Lors du déploiement de la TPM, avezvous<br />
subi des échecs ?<br />
En ce qui concerne la gestion de nouveaux<br />
projets, ce domaine était perfectible<br />
; les membres de l’équipe des travaux<br />
neufs n’avaient pas la culture TPM,<br />
alors que leur métier est pourtant de<br />
créer de nouveaux projets. Il leur a été<br />
plus difficile de leur faire comprendre que<br />
l’on devait travailler ensemble. Donc si<br />
je puis donner un conseil, je pense qu’il<br />
est important de ne pas impliquer que<br />
les opérationnels mais de penser aussi<br />
aux autres, à savoir les gens de l’informatique,<br />
des projets, des ressources humaines<br />
et des travaux neufs.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 30
Dossier TPM<br />
Management<br />
Retour d’expérience<br />
L’amélioration continue, selon Toyota Valenciennes<br />
Toyota est un pionnier en matière de méthodes industrielles et d’optimisation de la production comme de la maintenance.<br />
En toile de fond de la Total Productive <strong>Maintenance</strong> (TPM), on distingue aisément les bases qui ont fait des<br />
entreprises nipponnes des exemples d’organisation et d’amélioration continue. Ce pilier de la TPM a une nouvelle fois<br />
été appliqué non pas au Japon mais en France, dans l’usine de Valenciennes. Récemment, après plusieurs expérience<br />
réussies, ce fut au tour de l’assemblage de connaître les bienfaits de la démarche TPM.<br />
Alors que l’automobile « made in<br />
France » se porte plutôt mal, l’absurdité<br />
de la mondialisation réserve parfois<br />
quelques surprises. Au pays des Renault,<br />
Peugeot et Citroën, la première voiture<br />
à s’être vue attribuer le prestigieux label<br />
est japonaise. Fabriquée à Valenciennes,<br />
la Toyota Yaris voit ses ventes s’envoler<br />
vers de nouveaux marchés, en particulier<br />
nord-américains. « La production est<br />
repartie en 2-8 au lieu de 3-8 mais avec<br />
un temps de cycle de 60 secondes. Alors<br />
que la Yaris était cantonnée au marché<br />
européen, le groupe Toyota a décidé de<br />
l’exporter en version essence vers les<br />
États-Unis, le Canada et le Mexique,<br />
précise François Hénin, responsable de<br />
la maintenance et spécialisé TPM au<br />
sein de l’usine de Valenciennes. Environ<br />
20 000 unités seront ainsi fabriquées<br />
chaque année sur un total de 200 000. Il<br />
faut dire que le marché des véhicules hybrides<br />
se porte très bien, en particulier en<br />
Californie. L’hybride représente environ<br />
30 % des véhicules fabriqués chez Toyota.<br />
À l’époque, toutes ces voitures étaient<br />
fabriquées au Japon ; elles portent désormais<br />
le label « Made in France ».<br />
Auparavant, les équipes travaillant en 3-8<br />
car celles-ci attendaient la reprise de la<br />
cadence mais aujourd’hui, un même volume<br />
est produit en 2-8 en raison d’une<br />
organisation beaucoup plus efficace. Le<br />
site n’a dès lors pas connu de variation<br />
d’effectifs ; toutefois, un programme de<br />
recrutement en CDI a été lancé auprès<br />
de 140 collaborateurs anciennement intérimaires.<br />
À contre-courant de ce que<br />
connaît le secteur automobile en France<br />
et dans une bonne partie de l’Europe, le<br />
site de Valenciennes connaît de de nouveaux<br />
investissements et une hausse de<br />
sa production. « La TPM était autrefois<br />
répartie en trois équipes, elle l’est désormais<br />
en deux équipes mais sur une cadence<br />
de 60 secondes par véhicule. Le<br />
niveau d’exigence a donc fortement augmenté<br />
en particulier au niveau de la qualité<br />
de la fiabilité ; dès qu’il y a une panne,<br />
la TPM est tout de suite mise en valeur ».<br />
Un modèle simple pour une démarche<br />
complexe<br />
Mais le site implanté en 1997 au nord de<br />
la France n’en est pas à son premier coup<br />
d’essai puisque que la démarche TPM<br />
avait déjà été entreprise dans les ateliers<br />
de carrosserie et de peinture, en particulier<br />
sur les process difficiles. Désormais,<br />
la direction a décidé d’étendre la TPM sur<br />
l’activité d’assemblage. Celle-ci concerne<br />
les équipements, notamment ceux intégrés<br />
sur des boîte de vitesses ou encore<br />
le support de moteur. « Dès qu’apparaît<br />
Assemblage de Yaris<br />
© Samuel Dhote<br />
un problème récurrent, nous mettons<br />
en place à TPM », résume François Hénin.<br />
Le point clé réside dans le fait que<br />
l’opérateur doit lui-même, sur son poste<br />
de travail, détecter le problème puis en<br />
alerter le service de maintenance. C’est<br />
ensuite au service de maintenance d’intervenir<br />
le plus rapidement possible et<br />
d’inciter les opérateurs à poursuivre cette<br />
démarche dès qu’un problème apparaît.<br />
Mais comme le rappelle François Hénin,<br />
cette pratique ne fonctionne que s’il y a<br />
une réelle réactivité de la maintenance.<br />
Un modèle simple pour une démarche<br />
complexe qui se traduit généralement<br />
par des cartes ou des fiches de contrôle<br />
« good - No good » ainsi qu’un tableau<br />
appelé kaizen impliquant à la fois la production,<br />
la maintenance et le management.<br />
Le principe étant de finaliser et de<br />
visualiser sur un seul et même tableau<br />
différent points de contrôle, savoir s’ils ont<br />
été effectués ou non, prendre connaissance<br />
des dates correspondantes, de<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 31
Dossier TPM<br />
Management<br />
la nature des interventions correctives<br />
et de toute l’activité d’intervention liée à<br />
chaque équipement. À chaque zone de<br />
production figure un tableau TPM. « Si<br />
l’un de ces tableaux est vide, ce n’est pas<br />
normal. Les différents tableaux et les informations<br />
qu’ils comportent nous aident<br />
beaucoup sur des audits réguliers, lesquels<br />
nous aident à améliorer les niveaux<br />
de détection de pannes et de défaillance<br />
afin d’optimiser les interventions de maintenance<br />
».<br />
Modifier le travail en donnant des objectifs<br />
de plus en plus ambitieux<br />
La démarche de l’amélioration continue<br />
se présente comme l’un des piliers de<br />
la TPM. Celle-ci correspond au Kaizen.<br />
En d’autres termes, à chaque fois qu’un<br />
problème apparaît, on n’en informe tout<br />
le monde sur un tableau. C’est pourquoi<br />
il est nécessaire d’établir dès le départ un<br />
bon standard à partir duquel il est alors<br />
possible de prendre les bonnes décisions.<br />
L’amélioration continue permet<br />
surtout de modifier le travail de chacun en<br />
donnant aux opérateurs des objectifs de<br />
plus en plus ambitieux. « C’est par petits<br />
pas qu’on arrive à progresser », insiste<br />
François Hénin.<br />
L’amélioration continue est présente à<br />
tous les niveaux, du bureau à l’atelier.<br />
Il est donc essentiel d’impliquer tout le<br />
monde. Pour ce faire, il est important de<br />
solliciter les opérateurs pour analyser et<br />
déterminer le bon standard à adopter de<br />
manière à établir une normalité. C’est à<br />
partir de là que l’on est en mesure d’analyser<br />
et d’identifier les problèmes afin de<br />
mieux les résoudre. À titre d’exemple,<br />
sur un processus de montage, on établit<br />
un standard pour monter une boîte<br />
de vitesses et l’opérateur doit à partir de<br />
ce même standard effectuer les mêmes<br />
gestes. L’objectif est double : améliorer<br />
la qualité des produits et réduire les<br />
temps de cycle. Surtout, en effectuant<br />
les mêmes gestes, on détecte beaucoup<br />
plus facilement les points de faiblesse de<br />
l’opérateur.<br />
C’est alors qu’intervient le kaizen qui permet<br />
d’identifier les points à améliorer. Il<br />
est important de noter que ce standard<br />
n’est pas figé dans le temps ; sur le site<br />
de Valenciennes, la direction a notamment<br />
recours à la vidéo. Elle filme les<br />
opérations sur quinze cycles, parfois<br />
vingt, en repère les mauvais gestes et<br />
lance un chantier d’amélioration. Outre la<br />
vidéo, la direction utilise fréquemment la<br />
simple observation spontanée.<br />
Des gains importants liés à la TPM sur<br />
les lignes d’assemblage<br />
Auparavant, les problèmes de mise en<br />
place d’un moteur sur un support ou de<br />
plusieurs moteurs différents intégrés sur<br />
des supports eux-mêmes différents – et<br />
en différents états – présentaient des inconvénients<br />
et des risques importants de<br />
chute de moteurs ou autres éléments.<br />
Ces risques ont été considérablement<br />
réduits jusqu’à être éliminés grâce à la<br />
démarche TPM. « En mettant en œuvre<br />
une telle politique, on n’en est venu à<br />
améliorer les questions liées aux supports.<br />
Ainsi sur les lignes d’assemblage,<br />
ultime partie de l’usine ayant profité de<br />
la mise en place d’une démarche TPM,<br />
les résultats se sont avérés plus que positifs<br />
»... encore fallait-il faire accepter la<br />
démarche auprès de tout le monde, tant<br />
du personnel de production que du personnel<br />
de maintenance. « La particularité<br />
de la mise en place de la TPM au sein<br />
du département consacré à l’assemblage<br />
réside dans le fait que l’application de<br />
cette méthode s’est faite à la demande<br />
du responsable de production, concède<br />
François Hénin. Il faut avouer que cela a<br />
grandement facilité le déploiement de la<br />
démarche sur les lignes de production ; il<br />
n’y a pas eu de problème particulier alors<br />
que lorsque la décision est à l’initiative<br />
de la maintenance, il est fréquent que les<br />
opérateurs de production se disent que la<br />
maintenance a dans l’idée de se décharger<br />
de ses tâches pour les transmettre à<br />
la production. »<br />
Autre facteur de réussite dans le déploiement<br />
de la TPM sur les lignes d’assemblage<br />
: la démarche a été effectuée au<br />
niveau local. Il ne s’agit pas d’initiatives<br />
ni de décisions à la fois complètes et globales.<br />
Appliquée au niveau local, celles-ci<br />
est bien mieux acceptée et les résultats en<br />
sont bien mieux visibles et plus rapides.<br />
Ligne d’assemblage<br />
© Samuel Dhote<br />
Enfin, parmi les conseils que peut donner<br />
François Hénin, on peut noter celui<br />
de constituer un binôme composé d’une<br />
personne issue de la production, l’autre<br />
issue de la maintenance. Il est important<br />
que le management fasse en sorte que<br />
les équipes terrains s’entendent bien. Il<br />
s’agit d’une clé de réussite dans la mise<br />
en place de la TPM. C’est là que l’on met<br />
en évidence les points de progrès dans<br />
la relation entre la production et la maintenance.<br />
Cela permet d’impliquer deux<br />
professionnels aux fonctions différentes.<br />
Ensuite, il est important de procéder à<br />
un contrôle régulier et à chaque niveau<br />
; « il faut toujours avoir en tête que rien<br />
ne peut se faire tout seul, isolé dans son<br />
coin. Il est donc important de motiver les<br />
gens concernés de manière à adopter les<br />
bons réflexes dès le départ. »<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 32
Dossier TPM<br />
Management<br />
Méthode<br />
Une analyse des pertes indispensable<br />
dans la démarche TPM<br />
Mettre en place une politique de Total Productive <strong>Maintenance</strong> dans une entreprise industrielle passe inévitablement<br />
par une analyse des pertes. Pas toujours évidentes à détecter, ces pertes ont des origines diverses et représentent<br />
bien souvent un manque à gagner considérable pour l’entreprise. Cette analyse des pertes est également un élément<br />
moteur pour déployer la TPM, à condition de bien s’y prendre.<br />
L<br />
’amélioration continue, ou l’amélioration<br />
au cas par cas, comme le réinterprètent<br />
certains spécialistes de la TPM,<br />
comporte une diversité de significations<br />
révélatrice d’une certaine lacune dans la<br />
définition de ce pilier. En d’autres termes,<br />
ces mêmes spécialistes n’ont pas tout à<br />
fait saisi véritablement le fond de ce pilier.<br />
Il s’agit d’un problème latent qui implique<br />
que sur le terrain, on ne se comporte pas<br />
de la même façon face à la démarche,<br />
en particulier dans l’analyse des pertes.<br />
Cette approche liée aux pertes a pourtant<br />
beaucoup évolué depuis une vingtaine<br />
d’années ; si au départ cette approche<br />
était beaucoup plus diluée dans la démarche<br />
globale d’amélioration continue,<br />
elle est aujourd’hui davantage concentrée<br />
sur les pertes principales mais aussi<br />
© Olivier Guillon<br />
sur les moyens de les éliminer.<br />
Il s’agit donc ici d’adopter un<br />
état d’esprit japonais qui réside<br />
dans l’idée qu’une fois le<br />
sujet traité, on ne revient plus<br />
dessus. Ainsi, l’objectif en est<br />
d’isoler chaque perte, de les<br />
identifier les unes après les<br />
autres avant de les hiérarchiser<br />
et les éliminer progressivement<br />
afin qu’elles ne reviennent<br />
jamais.<br />
Dans l’industrie automobile,<br />
sur les lignes d’installation qui subissent<br />
des pertes, l’analyse de ces mêmes<br />
pertes s’appuie sur des outils de mesure.<br />
Par exemple, sur une ligne de fabrication<br />
de moteurs, de culasse ou de différentes<br />
pièces de carrosserie, une perte est considérée<br />
comme la conséquence des choses<br />
anormales que l’on peut trouver sur une<br />
machine. À titre d’exemple, une panne<br />
implique un temps d’arrêt de production<br />
et donc, une perte inéluctable pour le<br />
process tout entier. Elle représente également<br />
une perte financière pour l’entreprise<br />
car une panne intervenant sur une<br />
machine peut induire un défaut de fabrication<br />
sur certaines pièces, lesquelles<br />
seront bonnes à être jetées à la poubelle.<br />
Le même problème se pose sur une pièce<br />
fabriquée qui n’est ni assez mauvaise<br />
pour être jetée, ni assez bonne pour être<br />
gardée comme telle ; cette dernière nécessite<br />
donc quelques retouches, qui sont<br />
effectuées soit sur la ligne de production,<br />
soit elles sont soumises à des opérations<br />
d’amélioration menées au sein du bureau<br />
d’études. Dans les deux cas, ce temps<br />
© Olivier Guillon<br />
consacré à la retouche de la pièce est inévitablement<br />
considéré comme une perte.<br />
Au final, le problème concerne souvent le<br />
calcul du rendement de la machine.<br />
Les pertes sont omniprésentes sur les<br />
lignes de production<br />
Concrètement, une pièce doit être bonne<br />
du premier coup. Or les temps de travail<br />
supplémentaires sont représentés ici<br />
comme des pertes de temps de fabrication<br />
et donc, des pertes de rendement de<br />
la machine. De cette logique implacable<br />
naît la nécessité de s’attaquer à toutes<br />
ces pertes. Il en est de même pour les<br />
cadences de la machine que l’on doit<br />
analyser et déterminer si elles sont satisfaisantes,<br />
ou si au contraire elles ne<br />
correspondent plus, au point de ralentir la<br />
production... Ici encore interviennent des<br />
pertes dès lors que la machine ne fonctionne<br />
plus son allure initiale, c’est-à-dire<br />
lorsqu’elle ne présente plus les cadences<br />
pour lesquelles la machine a été acquise<br />
par l’entreprise.<br />
Cet allongement des temps de cycle<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 33
Dossier TPM<br />
Management<br />
que l’on peut traduire par des écarts de<br />
cadence représente une perte à éliminer.<br />
Toutes ces pertes sont omniprésentes<br />
sur les lignes de production : elles<br />
peuvent également toucher les pièces<br />
elles-mêmes à travers des défauts de<br />
qualité, ou encore les pertes liées au<br />
désamorçage ou à la saturation que l’on<br />
peut trouver à l’étape de l’emballage du<br />
produit lorsqu’il manque les éléments<br />
nécessaires, ou bien encore lorsque les<br />
conteneurs ne sont pas disponibles ou<br />
pas nettoyés ; donc lorsqu’ils ne sont pas<br />
en état de recevoir des pièces finies.<br />
Un travail de trois mois pour la détection<br />
des pertes et la mise en route du<br />
plan d’actions<br />
Une fois le problème identifié, on mesure<br />
les pertes de manière à les hiérarchiser à<br />
travers un diagramme de Pareto. Lorsque<br />
l’on se trouve sur la ligne de production,<br />
on localise les machines pénalisantes,<br />
c’est-à-dire celles qui provoquent les<br />
pertes. Il est possible de hiérarchiser les<br />
pertes en les isolant ou en les situant<br />
géographiquement sur une ligne ou une<br />
machine en particulier. On se focalise<br />
notamment sur les machines les plus anciennes<br />
car celles-ci présentent plus de<br />
défaillance. À partir de là, il est possible<br />
d’établir un classement par famille de<br />
pertes.<br />
Une fois classées, ces pertes sont encadrées<br />
par le chef d’atelier qui doit interpréter<br />
et analyser ce classement, avant<br />
d’en ressortir des priorités et des préconisations<br />
à adopter de façon à s’attaquer<br />
le plus efficacement possible à telle ou<br />
telle catégorie de pertes dans un délais<br />
donné, par exemple sur une période de<br />
trois mois. De là, le chef d’atelier s’organise<br />
pendant trois mois durant lesquels il<br />
continue de mesurer de façon plus fine<br />
ces différentes pertes afin d’établir une<br />
nouvelle mesure plus précise. Cette période<br />
serait à en croire les retours d’expérience<br />
la plus adaptée pour ce type<br />
d’exercice car celle-ci est suffisamment<br />
longue pour obtenir des statistiques et<br />
des mesures tiennent la route, est assez<br />
courte pour avoir assez de réactivité. De<br />
plus, il est nécessaire d’avoir le temps<br />
de mener des mesures correctives. Toutefois,<br />
si quelqu’un doit travailler sur une<br />
période d’un mois période de six mois,<br />
cela peut aussi marcher mais il semblerait<br />
en effet que la période optimale soit<br />
limitée à un trimestre.<br />
À l’issue de cette période de travail, on<br />
établit un diagramme de Pareto. Une fois<br />
cette étape franchie, on décide, en fonction<br />
de la capacité des équipes, des actions<br />
à mettre en place. Il est important<br />
à ce titre que seul le chef d’atelier de fabrication<br />
doit être en mesure de décider.<br />
Pour cela, il se doit de consulter les services<br />
d’ingénierie, de maintenance, mais<br />
également la qualité ainsi que le département<br />
de manutention et de logistique. Les<br />
décisions seront prises en fonction de la<br />
nécessité de traiter des problèmes et des<br />
moyens dont on dispose. Enfin, intervient<br />
la mise en place de la démarche en tant<br />
que telle.<br />
Dé-complexifier les problèmes pour<br />
les prendre un par un<br />
Concrètement, d’un point de vue méthodologique,<br />
il est important de démarrer par<br />
les analyses « pourquoi ». Car sur toutes<br />
les pertes, même les plus simples, il est<br />
important de procéder à des questionnements<br />
successifs afin de déterminer leur<br />
origine ; pour ce faire, il est conseillé de<br />
partir des pertes les plus simples aux<br />
© Olivier Guillon<br />
cas les plus complexes. Cette analyse<br />
« pourquoi » à deux degrés appartient à<br />
une méthode de résolution de problèmes<br />
en plusieurs étapes qui consistent à établir<br />
par exemple un arbre de défaillance<br />
puis à décomposer les problèmes les<br />
plus complexes en une multitude de problèmes<br />
simples. C’est à partir de là que<br />
l’on peut établir une analyse « pourquoi »<br />
sur chaque cause de pertes.<br />
Détecter les pertes est essentiel dans toute<br />
activité industrielle, mais prévoir l’apparition<br />
d’une perte s’avère également très utile. Il<br />
n’en demeure pas moins le stade ultime de<br />
la méthode de fiabilisation que l’on cherche<br />
à mettre en place. Son objectif est de permettre<br />
aux utilisateurs et aux responsables<br />
de maintenance d’avoir une connaissance<br />
assez pointue des installations afin de<br />
prédire et d’intervenir au moment propice,<br />
c’est-à-dire assez tôt, avant que ne se déclare<br />
une panne sur une machine. Cette<br />
démarche s’applique par exemple sur certaines<br />
interventions comme l’analyse des<br />
huiles. Il est important de bien prédire le<br />
moment où celles-ci ne seront plus efficaces<br />
ou dès que leur qualité de lubrification<br />
commence à décliner et à dériver, de<br />
manière à éviter de les changer pour rien.<br />
De même, les résidus présents dans l’huile<br />
nous renseignent longuement sur l’état des<br />
composants. La démarche exactement la<br />
même à celle que l’on peut utiliser sur les<br />
pneus d’une voiture.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 34
Dossier TPM<br />
Management<br />
Diffuser un savoir-faire acquis à tous<br />
les membres de l’entreprise<br />
La méthode ici est bien établie mais elle<br />
nécessite de la part du personnel de respecter<br />
certaines règles, au premier rang<br />
desquelles figure la rigueur. Celle-ci est<br />
en effet nécessaire pour passer en revue<br />
la totalité des causes de la perte.<br />
Car souvent, lorsque l’on trouve seulement<br />
une des causes de perte, on oriente<br />
tous ses efforts dessus et on s’acharne<br />
jusqu’à temps que l’on suppose avoir réglé<br />
le problème ; on stoppe ainsi l’analyse<br />
sans pour autant avoir la certitude que la<br />
perte en question que l’on croyait éliminer<br />
n’a finalement pas d’autres causes, parfois<br />
bien plus graves. Autres règles à respecter,<br />
celle du verrouillage. Il s’agit plus<br />
précisément de confirmer les causes de<br />
la perte à travers des actions à mettre en<br />
œuvre afin que ce problème ne se reproduise<br />
plus. Pour ce faire, il est important<br />
de rédiger des procédures, des standards<br />
de maintenance et de fabrication afin d’éliminer<br />
– sinon de limiter – les risques pour<br />
éviter d’oublier la raison et les causes à<br />
l’origine des défaillances et ayant entraîné<br />
des pertes. Il est donc également important<br />
de diffuser un savoir-faire acquis<br />
à tous les membres de l’entreprise, allant<br />
du personnel de fabrication au service de<br />
maintenance mais aussi auprès des nouveaux<br />
venus dans l’usine. Il est essentiel<br />
pour cela d’éviter la transmission dite<br />
horizontale, c’est-à-dire les informations<br />
concernant uniquement une machine ; il<br />
est souvent d’usage en effet de pratiquer<br />
de la sorte : « on détecte un problème,<br />
on trouve une solution ». Or, il existe<br />
bien d’autres machines similaires, voire<br />
de même marque et de même modèle<br />
au sein même de l’entreprise. Il convient<br />
donc de faire bénéficier les solutions sur<br />
les différentes installations de l’atelier.<br />
Ainsi se diffuseront de manière globale et<br />
cohérente les bonnes pratiques pour mener<br />
à bien une démarche d’amélioration<br />
au cas par cas.<br />
Olivier Guillon<br />
Avis d’expert<br />
L’amélioration au cas par cas,<br />
composante essentielle de la TPM<br />
L’appellation « Analyse des Pertes » correspond à quelques libertés d’interprétation qui nous ont éloigné du sens<br />
original donné à ce pilier par les japonais initiateurs de TPM. Plusieurs traducteurs professionnels (deux d’origine<br />
japonaise et trois d’origine française) s’accordent à dire que la meilleure traduction française du titre japonais de ce<br />
pilier est « Amélioration au cas par cas ».<br />
«<br />
Amélioration au cas par cas » : ce<br />
titre traduit bien l’esprit du travail<br />
sous-tendu par ce pilier puisqu’il s’agit de<br />
choisir les problèmes à traiter, de s’y attaquer<br />
un par un, d’en éliminer toutes les<br />
causes les plus probables après qu’elles<br />
aient été clairement identifiées, de mettre<br />
en place les verrouillages nécessaires<br />
pour éviter qu’elles ne réapparaissent et<br />
de vérifier que la fréquence d’apparition<br />
soit devenue celle de l’objectif que l’on<br />
s’était préalablement fixé, et ce vérifié sur<br />
une période de deux à trois mois. Très<br />
souvent, cet objectif s’établira à zéro pour<br />
toutes les pertes pouvant être éliminées<br />
telles que les pannes, les défauts qualité,…<br />
Il sera différent de zéro pour les<br />
pertes que l’on ne peut que réduire dans<br />
l’état actuel d’une situation telles que les<br />
réglages, les changements d’outils usés<br />
ou encore les transformations machines<br />
pour changements de référence…<br />
Le principe d’élimination des pertes en<br />
quatre phases<br />
Ce principe, particulièrement bien<br />
adapté aux pertes causées par les<br />
pannes, peut être appliqué à d’autres<br />
catégories de pertes, par exemple<br />
aux pertes pour non qualité.<br />
• Première phase : réduire la dispersion<br />
d’apparition de la perte<br />
Il s’agit de réduire la dispersion des intervalles<br />
entre les pannes, à savoir : réparer<br />
les dégradations qui avaient été<br />
négligées, réparer des défauts latents<br />
et éliminer des dégradations forcées. Ce<br />
dernier point sous-entend l’élaboration<br />
des conditions fondamentales de bon<br />
fonctionnement, de bonne utilisation et<br />
de bonne maintenance, mais aussi de<br />
clarifier les conditions d’observation de<br />
ces conditions. Il convient d’organiser la<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 35
Dossier TPM<br />
Management<br />
consolidation des réparations provisoires.<br />
• Deuxième phase : allonger la durée de<br />
fonctionnement sans la perte<br />
On s’efforcera d’allonger la durée de vie<br />
nominale des composants réputés défaillants.<br />
Par quel moyen ? En évitant au<br />
maximum les faiblesses de conception ;<br />
cela passe par l’amélioration de la résistance<br />
des composants, l’amélioration<br />
de la précision dans la fabrication des<br />
composants, la sélection de pièces satisfaisant<br />
mieux aux conditions d’utilisation<br />
et, enfin, la réduction des surcharges ou<br />
amélioration de la résistance aux surcharges.<br />
D’autre part, il est essentiel de<br />
supprimer les pannes brusques. Cette<br />
opération passe par une augmentation<br />
des compétences en production et en<br />
entretien, des mesures pour éviter les<br />
erreurs de conduite et d’autres pour éviter<br />
les erreurs de réparation. Enfin, il est<br />
essentiel de réparer les dégradations apparentes.<br />
• Troisième phase : mettre en place la remise<br />
en état périodique<br />
Elle consiste dans la mise en place de<br />
la réparation des dégradations ou de<br />
l’échange des composants incriminés<br />
à une fréquence régulière, autrement<br />
dit, selon un calendrier préétabli. Cette<br />
nouvelle phase consiste à réparer périodiquement<br />
les dégradations (estimation<br />
des durées de vie, références pour examens<br />
périodiques et pour remplacements<br />
périodiques, amélioration de l’entretien).<br />
Elle consiste également à<br />
déterminer les dégradations<br />
internes par appréciation<br />
des signes avant-coureurs<br />
: recherche de signes<br />
avant-coureurs, sélection<br />
des signes des plus significatifs<br />
d’entre eux, déterminer,<br />
enseigner et planifier la<br />
manière de les détecter.<br />
• Quatrième phase : prévoir<br />
l’apparition de la perte<br />
On s’efforcera par des mesures ou des<br />
observations appropriées à prédire la durée<br />
de vie des composants de façon à les<br />
réparer ou à les échanger au plus près de<br />
leur date probable de défaillance. Cette<br />
dernière phase implique de constituer<br />
un historique de durée de vie des composants<br />
et d’analyser techniquement les<br />
pannes importantes (études concernant<br />
la fatigue des matériaux, observation de<br />
l’usure des dents d’engrenage, des glissières,...).<br />
Il s’agit aussi de mesurer pour<br />
allonger la durée vie : analyse des vibrations,<br />
des ondes de chocs, des huiles, de<br />
leur qualité et des résidus métalliques...<br />
Enfin, prévoir l’apparition de la perte implique<br />
d’échanger ou de réparer périodiquement<br />
sur la base de la prévision de la<br />
durée de vie.<br />
L’amélioration au cas par cas : quelles<br />
étapes ?<br />
L’amélioration au cas par cas est un « pilier<br />
TPM » à part entière et dont l’application<br />
se déroule en dix étapes.<br />
Il s’agit d’éliminer une par une<br />
les pertes choisies en mettant<br />
en place toutes les mesures<br />
nécessaires pour que chacune<br />
ne réapparaisse jamais.<br />
Le déroulement de ces<br />
étapes revient à décrire et à<br />
appliquer de façon détaillée<br />
le cycle PDCA (Plan : dire ce<br />
que l’on va faire, Do : faire ce<br />
que l’on a dit, Chek : vérifier que ce que<br />
l’on a fait correspond à ce que l’on avait<br />
dit, Act : mettre en place les mesures qui<br />
pérenniseront la situation décrétée satisfaisante<br />
et la déployer avec pertinence).<br />
Étape 1 : sélectionner dans le processus<br />
concerné, l’équipement, la ligne,<br />
l’installation<br />
- Déterminer les objectifs à atteindre par<br />
atelier, process, ...<br />
- Hiérarchiser et choisir la ligne, le processus,<br />
l’équipement ou la machine qui<br />
est à l’origine des pertes à éradiquer.<br />
- Étudier les possibilités de démultiplication<br />
horizontale.<br />
- « Synchroniser avec les activités de<br />
maintenance autonome ».<br />
Étape 2 : constituer et organiser les<br />
groupes de travail<br />
- Pour chaque catégorie de perte un<br />
groupe pluridisciplinaire est constitué et<br />
un pilote est nommé. Rendre disponible<br />
les ressources.<br />
- Organiser l’animation et l’affichage :<br />
l’avancement et les résultats des différents<br />
groupes de travail sur le panneau<br />
d’activités du secteur.<br />
Étape 3 : évaluer les pertes<br />
- Identifier et quantifier les catégories de<br />
pertes avec les membres du groupe.<br />
- Hiérarchiser les catégories de pertes<br />
par rapport aux objectifs.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 36
Dossier TPM<br />
Management<br />
- Le groupe valide les résultats de cette analyse.<br />
- Retenir les indicateurs appropriés pour<br />
chaque catégories de pertes (utiliser des<br />
indicateurs standards).<br />
Étape 4 : déterminer les thèmes d’amélioration<br />
continue et les objectifs locaux<br />
- Déterminer les pertes à éliminer à partir<br />
des résultats de l’analyse des catégories<br />
de pertes, de la situation actuelle, d’après<br />
les objectifs globaux.<br />
- Fixer des objectifs locaux et des délais<br />
ambitieux à chaque groupe (zéros locaux).<br />
- Valider les objectifs de chaque groupe<br />
et les afficher.<br />
Étape 5 : programmer le déroulement<br />
de chaque thème d’amélioration continue<br />
- Planifier les analyses des pertes, les<br />
mesures correctives et préparer l’organisation<br />
pour l’avancement et l’achèvement<br />
de chaque thème d’amélioration continue.<br />
- Donner la priorité aux catégories de<br />
pertes en fonction des objectifs (nombre,<br />
durée, ...).<br />
- Afficher l’avancement des groupes de<br />
travail.<br />
• Étape 6 : programmer et évaluer les<br />
analyses des pertes et les mesures correctives<br />
- Utiliser à plein les techniques d’analyses,<br />
d’investigations, d’expériences (...)<br />
pour trouver les causes de perte.<br />
- Poursuivre les analyses jusqu’à trouver<br />
toutes les causes afin d’atteindre l’objectif<br />
de zéros locaux (éradication de la perte).<br />
Étape 7 : mettre en œuvre les actions<br />
d’amélioration continue<br />
- Affecter le budget nécessaire et mettre<br />
en œuvre les actions d’amélioration qui<br />
sont retenues.<br />
- Réaliser les solutions retenues.<br />
Étape 8 : confirmer les effets<br />
Vérifier la disparition de la<br />
cause, après la mise en œuvre<br />
des actions d’amélioration.<br />
Étape 9 : prendre les mesures<br />
pour éviter le retour en<br />
arrière<br />
- Mettre en œuvre les mesures nécessaires<br />
pour éviter le retour des pertes<br />
(standard provisoire de maintenance,<br />
fiche de capitalisation, leçon ponctuelle...).<br />
- Capitaliser la solution pour la démultiplier<br />
horizontalement (la rendre transversale,<br />
essaimage...).<br />
Étape 10 : reproduction horizontale<br />
systématisation<br />
- Reproduire la solution retenue sur les<br />
autres lignes, processus et équipements<br />
de même type.<br />
- Valoriser les résultats obtenus.<br />
- Donner le coup d’envoi pour éradiquer<br />
une autre perte (zéro local).<br />
Conduite type d’une amélioration<br />
En partant de la mesure et<br />
des pertes hiérarchisées, choisir<br />
successivement les causes<br />
de pertes à éliminer pour être capable<br />
de déterminer des objectifs constitués<br />
de zéro locaux. Un zéro local consiste<br />
par exemple à éliminer définitivement les<br />
fuites d’un groupe hydraulique clairement<br />
identifié, puis celles de tous les groupes<br />
hydrauliques de la même famille ou celles<br />
de tous les groupes hydrauliques de la<br />
même machine. Pour parvenir à ces zéro<br />
locaux, les outils classiques de la qualité<br />
seront utilisés, par exemple : organisation<br />
en travail de groupe, méthode de<br />
résolution de problèmes en groupe, analyses<br />
pourquoi, diagramme de Pareto,<br />
leçon ponctuelle, standards de conduite<br />
ou de maintenance d’installation, capitalisation<br />
pour les projets, essaimage sur les<br />
installations semblables, etc.<br />
Les conditions de réussite peuvent être<br />
énumérées de la façon suivante :<br />
la prise en compte du pilotage de ce pilier<br />
par la hiérarchie les principaux participants<br />
aux groupes de travail sont les<br />
opérateurs de fabrication et les professionnels<br />
de maintenance, assistés par<br />
les fonctions supports : ingénierie, techniciens<br />
de maintenance, qualité, logistique…<br />
utiliser les outils de la qualité et<br />
les méthodes de résolution de problèmes<br />
supprimer les anomalies en premier lieu,<br />
sources de défaillances mettre en place<br />
une animation visuelle de l’analyse des<br />
pertes, des résultats et de l’avancement<br />
du travail des groupes constitués<br />
conduire chaque amélioration en respectant<br />
scrupuleusement le cycle PDCA.<br />
Luc Crombois<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 37
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
Rubrique réalisée en partenariat avec le Cisma<br />
DHL Express renouvelle son contrat<br />
de maintenance avec Crisplant-Beumer<br />
Le fournisseur en systèmes de manutention<br />
d’équipements pour le<br />
convoyage, chargement, palettisation,<br />
emballage, tri et distribution, vient de<br />
re-signer avec DHL Express à Dublin. Le<br />
contrat de trois ans couvre la gestion et<br />
la mise en œuvre de toutes les activités<br />
de réparation et de maintenance du système<br />
de tri à plateaux basculants, installé<br />
par Crisplant en 2007. L’équipe de maintenance<br />
de Crisplant reste donc basée<br />
sur le site de DHL Express afin d’assister<br />
et entretenir le système d’une capacité<br />
de 6 400 articles à l’heure. En plus<br />
de l’exploitation quotidienne, la maintenance<br />
résidentielle de Crisplant couvre<br />
la maintenance prévisionnelle, préventive<br />
et corrective, les plans de contingence,<br />
l’analyse et l’optimisation du système ainsi<br />
que la gestion des pièces détachées.<br />
En tant que membre du groupe Beumer,<br />
l’équipe de Crisplant sur site suit les<br />
règles « best practice guidelines » avec<br />
une approche six sigma pour assurer un<br />
fonctionnement en douceur du système,<br />
qui possède un taux de disponibilité de<br />
99,64%. Depuis l’installation du système<br />
d’origine, l’équipe de Crisplant a également<br />
mis au point et intégré de nombreux<br />
concepts de reporting et de mesure pour<br />
permettre une organisation de la maintenance<br />
et une gestion des ressources en<br />
ligne avec le planning d’activités de DHL<br />
Express.<br />
Création de Toyota Material Handling France<br />
l’heure de la délocalisation, le<br />
À constructeur de chariots élévateurs<br />
TMH Europe affirme sa volonté d’investir<br />
dans l’hexagone en créant TMH France.<br />
Le groupe installe cette nouvelle orga- nisation<br />
sur la base de sa filiale BT France<br />
(fondée en 1974) et d’un réseau de 34<br />
concessionnaires qui commercialisent<br />
depuis le 1er janvier 2013, les marques<br />
Toyota (pour les chariots frontaux) et BT<br />
(pour les chariots de magasinage). Les<br />
concessionnaires et le réseau régional<br />
ont accès à l’intégralité des services et<br />
matériels Toyota et BT. Il est à noter que<br />
les chariots frontaux thermiques sont produits<br />
en France dans l’usine Toyota (TIEE<br />
SA) située en région nantaise. Ce site utilise<br />
d’ailleurs le très renommé TPS - Toyota<br />
<strong>Production</strong> System. Tous les montages<br />
d’accessoires et les modifications des<br />
chariots frontaux thermiques<br />
sont également réalisés dans<br />
cette usine. TMH France va<br />
faire jouer la synergie de ses<br />
deux réseaux.<br />
En plus des deux centres de<br />
gestion de flotte existant à<br />
Bussy (77) et Dagneux (01)<br />
près de Lyon, un centre d’expertise<br />
dédié aux chariots<br />
frontaux sera ouvert dans<br />
la région ouest en juin 2013<br />
: chariots sur mesure, formation, centre<br />
de démonstration... mais aussi centre de<br />
maintenance pour les chariots en location<br />
court terme et de reconditionnement<br />
des chariots d’occasion. Chaque centre<br />
dispense des formations dédiées aux<br />
chariots frontaux et de magasinage. Ces<br />
sites forment les techniciens et les commerciaux<br />
des deux réseaux aussi bien<br />
sur les chariots frontaux Toyota que sur<br />
les matériels de magasinage BT. L’objectif<br />
est d’apporter le même niveau de prestations,<br />
aussi bien en termes de vente<br />
que de service après-vente.<br />
Still forme sur les descentes en rappel<br />
Les chariots préparateurs de commandes<br />
à nacelle élevable (à plus de<br />
trois mètres) ont l’obligation d’être équipés<br />
d’un dispositif de descente en rappel<br />
pour être en conformité avec la norme<br />
EN 1726-2 (norme non harmonisée). En<br />
cas de panne, le personnel doit pouvoir<br />
descendre de la cabine en toute sécurité*<br />
(article R.4323-106 du code du travail).<br />
Still organise des formations de descente<br />
en rappel sur le site de ses clients pour<br />
former les personnes susceptibles de<br />
conduire un tel appareil : caristes, personnel<br />
de secours, personnel de maintenance...<br />
Après une formation théorique<br />
en salle (présentation, questionnaire...),<br />
des exercices pratiques sont réalisés<br />
avec l’apprentissage de la descente en<br />
rappel. L’effectif maximal de quatre personnes<br />
sur une demi-journée permet de<br />
dispenser une formation de qualité et de<br />
répondre à toutes les questions et sécuriser<br />
le personnel. La formation sur site permet<br />
d’être au plus proche de l’utilisation<br />
quotidienne. Les personnes s’entraînent<br />
sur leur chariot et dans leur univers de<br />
travail. Still préconise une formation annuelle<br />
pour que le personnel reste opérationnel<br />
à tout moment. La formation est<br />
assurée par des formateurs Still habilités.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 38
<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />
Abus Levage assure la maintenance<br />
du matériel de levage d’Eau de Paris<br />
Pour la maintenance de l’ensemble de<br />
son matériel de levage, Eau de Paris<br />
attribue la mission à Abus Levage France<br />
par le biais d’un contrat de deux ans<br />
portant sur une centaine d’appareils, du<br />
pont roulant au monorail en passant par<br />
les palans électriques et à main. Le parc<br />
machine s’étend sur quatre usines, un<br />
réservoir, deux stations de relevage, un<br />
poste de neutralisation, un poste de chloration<br />
et un laboratoire d’analyses. Ce<br />
contrat a débuté en mai 2012 et la maintenance<br />
est assurée par la même équipe<br />
de trois personnes,<br />
en roulement de<br />
deux techniciens<br />
par intervention.<br />
Elle nécessite une<br />
visite annuelle pour<br />
chaque appareil et,<br />
sur environ la moitié<br />
des sites, Abus<br />
Levage France procède<br />
à des essais en charge une fois par<br />
an. Rappelons que la régie Eau de Paris<br />
approvisionne la capitale en eau. Du prélèvement<br />
à la distribution en passant par<br />
la production, le transport et la relation<br />
abonnés, elle compte trois millions d’usagers<br />
quotidiens.<br />
MI, la nouvelle gamme de chariots élévateurs<br />
thermiques de Manitou<br />
Le groupe Manitou<br />
lance une nouvelle<br />
gamme de chariots élévateurs<br />
thermiques, la<br />
gamme MI. De conception<br />
Manitou et assemblés<br />
en Chine, ces<br />
douze nouveaux modèles<br />
viennent compléter son offre de produits industriels<br />
(matériels de magasinage, chariots à mât semi-industriels,<br />
chariots embarqués, nacelles élévatrices). « Aujourd’hui,<br />
un client attend plus que l’acquisition d’une machine. C’est<br />
pourquoi nous proposons une solution de manutention à<br />
ses contraintes de production et de logistique, précise Henri<br />
Brisse, vice-président sales & marketing. Il s’agit de répondre<br />
spécifiquement à une demande clients qui s’articule elle aussi<br />
autour de différentes exigences, comme le niveau d’engagement,<br />
la dureté de l’environnement, la traçabilité du parc<br />
ou encore la flexibilité des besoins. [...] Le groupe Manitou<br />
veut se positionner comme un véritable acteur dans le domaine<br />
de la manutention industrielle. » Fabrice Beslin, président<br />
de la division IMH ajoute : « Cette nouvelle gamme de<br />
chariots industriels est le socle sur lequel nous construisons<br />
notre développement. Le bon positionnement des produits<br />
MI nous permet d’y associer une palette de services comme<br />
la maintenance, le financement, la location courte durée ou<br />
la gestion de flottes qui sont décisifs sur ce marché concurrentiel.<br />
»<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 39
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Rubrique réalisée en partenariat avec Artema<br />
Promouvoir le savoir-faire français<br />
dans l’efficacité énergétique<br />
Artema a travaillé avec l’Ademe pour<br />
la brochure sur le savoir-faire français<br />
dans le secteur de l’efficacité énergétique<br />
dans l’industrie. Concilier les impératifs<br />
environnementaux de réduction<br />
des émissions de gaz à effet de serre,<br />
avec la croissance mondiale des besoins<br />
en énergie, voilà l’enjeu de l’efficacité<br />
énergétique. Dans le secteur industriel, la<br />
maîtrise de l’énergie est l’un des leviers<br />
essentiels pour la maîtrise des coûts, la<br />
conservation des marges et de la compétitivité<br />
des entreprises. Elle permet<br />
également d’affirmer les engagements de<br />
développement durable de l’entreprise.<br />
Artema s’est investie avec ses adhérents<br />
dans la réalisation de cette brochure destinée<br />
à promouvoir le savoirfaire des industriels<br />
français à l’international. Éditée<br />
en français et en anglais, elle présente<br />
l’offre française publique et privée, de la<br />
R&D à la mise sur le marché des produits<br />
ou services en efficacité énergétique. Les<br />
sociétés, Coval, Elbi, Ferry Capitain, NTN<br />
SNR, Poclain Hydraulics, Redex et Techne<br />
ont été citées en exemples. La performance<br />
énergétique est l’un des dossiers<br />
prioritaire pour les entreprises adhérentes<br />
d’Artema. Les travaux d’études<br />
démarrés en 2013 dans chaque groupe<br />
métier (transmissions hydrauliques,<br />
pneumatiques, mécanique, roulements<br />
et guidages linéaires, étanchéité et mécatronique)<br />
permettront à terme, d’obtenir<br />
les arguments nécessaires à la valorisation<br />
de ces technologies.<br />
Les rencontres IMA – prochaine édition au 2e semestre 2014<br />
Événement donnant l’opportunité de<br />
rencontrer les acteurs de la Mécatronique,<br />
les prochaines rencontres IMA<br />
seront reconduites en 2014. Plus proche<br />
d’une convention d’affaires élargie et<br />
axée sur le business que du salon traditionnel,<br />
cet événement original permettra<br />
aux visiteurs de trouver des solutions efficaces<br />
et adaptées à leurs projets.<br />
Faire découvrir la mécatronique aux jeunes<br />
Dans le cadre de la semaine de l’industrie<br />
dont la troisième édition s’est déroulée<br />
du 18 au 24 mars dernier, Artema<br />
est allé présenter la mécatronique à une<br />
centaine d’étudiants de lycées professionnels<br />
et de BTS. En collaboration avec<br />
la FIM, Profluid et Cisma, le syndicat des<br />
industriels de la Mécatronique a présenté,<br />
par le biais d’applications innovantes,<br />
l’apport indispensable de cette nouvelle<br />
technologie dans notre quotidien. Plus<br />
qu’une nouvelle technologie, c’est l’opportunité<br />
de nouveaux défis à relever. La<br />
Mécatronique sera bientôt incontournable<br />
pour les futurs ingénieurs et pour les entreprises<br />
de la mécanique.<br />
La présentation s’est poursuivie par la<br />
visite du centre de formation Mécavenir.<br />
Les industries mécaniques, premier employeur<br />
industriel de France, représente<br />
20% de l’emploi industriel. Les adhérents<br />
d’Artema se sont également mobilisés à<br />
l’image de la société Siam Ringspann qui<br />
est intervenu dans un lycée à l’occasion<br />
de l’opération FIM–CETIM. Cette opération<br />
menée pour la deuxième année<br />
consécutive a permis de sensibiliser en<br />
2012 un millier de jeunes collégiens et<br />
lycéens au secteur de la mécanique à<br />
travers un quiz pédagogique intitulé « La<br />
mécanique au cœur de la vie ». Cette année<br />
encore, leurs interventions ont soulignées<br />
la transversalité de la mécanique<br />
qui participe au développement de tous<br />
les secteurs : aéronautique, spatial, naval,<br />
ferroviaire, automobile, énergie...<br />
Artema, au cœur de la campagne « La mecanique en<br />
france, bien plus qu’une industrie »<br />
Les industriels de la Mécatronique se<br />
mobilisent pour cette campagne de<br />
sensibilisation aux métiers de la Mécanique<br />
lancée par la FIM et ses syndicats<br />
(parmi lesquels Artema) en 2012 et qui<br />
se prolongera sur trois ans. Le site Internet<br />
de la campagne « www.bienplusqu1industrie.com<br />
» propose divers témoignages<br />
d’industriels mécaniciens sur<br />
les métiers, la compétitivité, le développement<br />
à l’international. Ainsi, CMD a<br />
participé à la série de reportage « J’irai<br />
produire chez vous », Parker et Olaer ont<br />
témoigné sur la compétitivité et les stratégies<br />
d’alliances, Sedis et SKF ont apportés<br />
des exemples d’innovation, Siam<br />
Ringspann a donné sa vision métier de la<br />
Mécanique. Bien plus qu’un site, il s’agit<br />
d’un espace interactif proposant une vision<br />
innovante et original des métiers de<br />
la Mécanique.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 40
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Tendance<br />
Le futur de la surveillance<br />
des machines est en marche<br />
Présenté pour la première fois en avril<br />
dernier à Hanovre, SKF Insight s’intègre<br />
dans le développement de technologies<br />
intelligentes qui permettent désormais<br />
aux roulements de communiquer leur état<br />
de manière continue, grâce des détecteurs<br />
intégrés auto-alimentés et une électronique<br />
d’acquisition de signal. Déjà considérés<br />
depuis longtemps comme le cœur<br />
des machines tournantes, les roulements<br />
font figure aujourd’hui de cerveau. Premier<br />
vice-président Développement Technologie,<br />
Alan Begg indique qu’« il y a trois ans,<br />
nous avons imaginé ce qui allait devenir un<br />
détecteur intégré, auto-alimenté, capable<br />
de communiquer l’état d’un roulement à<br />
tout instant. Nous voulions aboutir à un<br />
roulement intelligent capable d’envoyer un<br />
message sur un événement le concernant.<br />
Des études R&D sur un large domaine, incluant<br />
la miniaturisation, la résolution des<br />
défis de l’auto alimentation, et le développement<br />
d’une intégration unique de capteur et<br />
d’électronique, ont permis de concrétiser le<br />
concept en une réalité et de lancer la technologie<br />
SKF Insight. Ajouter un cerveau à<br />
un roulement qui était déjà le cœur d’une<br />
machine tournante a longtemps été le rêve<br />
de tous les ingénieurs. Je suis fier que SKF,<br />
avec sa longue tradition de leadership technologique,<br />
soit le premier à le transformer<br />
en réalité concrète. »<br />
La technologie SKF Insight comprend l’intégration<br />
des technologies de détection permettant<br />
la mesure de paramètres critiques<br />
tels que vitesse (tr/min), température, vitesse<br />
linéaire, vibration, charges et autres<br />
caractéristiques. Elle utilise également<br />
l’environnement de l’application lui-même,<br />
les roulements intelligents sont capables<br />
de générer eux-mêmes la puissance dont<br />
ils ont besoin pour fonctionner. De plus, la<br />
technologie intelligente sans fil embarquée<br />
dans le roulement lui permet de communiquer<br />
dans des environnements où le protocole<br />
WiFi classique ne fonctionne pas.<br />
Enfin, l’information transmise à travers les<br />
différents roulements reliés entre eux, via<br />
un portail sans fil, avec SKF Insight forme<br />
un réseau maillé communicant de l’information<br />
pertinente pour analyse des conditions<br />
d’état. SKF Insight est actuellement en test<br />
sur des solutions applicatives spécifiques<br />
auprès de clients clés dans différentes industries<br />
dont l’éolien, le ferroviaire, l’industrie<br />
des métaux, et SKF étend le test applicatif<br />
à d’autres industries.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 41
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Reportage<br />
Le SAV : le n° d’urgence des industriels<br />
L’usine de production de Nodier de La Guerche-sur-l’Aubois dans laquelle étaient jadis fabriquées les machines-outils<br />
Emag a laissé place il y a déjà plusieurs années à un atelier technique de maintenance, réparation et formation.<br />
Devenu le centre SAV des utilisateurs des machines et des tours Emag pour la France, ce site n’a pas à rougir de<br />
ses activités actuelles. Car si l’usine de produit plus, elle a en revanche su orienter tous ses effort dans la réactivité et<br />
l’effiacité de ses interventions. Un savoir-faire qui n’est pas pour déplaire aux industriels les plus exigeants.<br />
Fournisseur des machines du fabricant<br />
allemand Emag, Nodier s’est spécialisé<br />
au fil des années dans la réparation<br />
des machines-outils, et tout particulièrement<br />
dans les systèmes de tournage,<br />
taillage, ébavurage ainsi que sur les<br />
lignes d’assemblage, le soudage laser,<br />
le traitement thermique, les machines de<br />
perçage et de rectification ou de tournage<br />
dur. Cette large palette de machines et de<br />
systèmes de production pour l’usinage de<br />
pièces mécaniques de précision a incité<br />
le distributeur français situé à quelques<br />
kilomètres d’Orléans à mettre à la disposition<br />
de ses clients les compétences nécessaires<br />
pour répondre à leur demande<br />
de support technique et de service aprèsvente<br />
(SAV).<br />
Ce service comprend pas moins de<br />
quinze personnes et réalise un chiffre<br />
d’affaires annuel allant de cinq à six millions<br />
d’euros ; en légère baisse depuis<br />
2011 (6,8 M€), ce chiffre d’affaires a atteint<br />
en 2012 cinq millions d’euros. Il<br />
devrait se maintenir au même niveau en<br />
2013, selon les estimations de l’entreprise.<br />
« Cette baisse d’activité est essentiellement<br />
due aux résultats de la crise est<br />
donc au fait que les machines sont moins<br />
sollicitées, indique Christian Faure, responsable<br />
du service client chez Nodier<br />
Emag Industrie. Nous avons également<br />
connu une baisse du chiffre d’affaires des<br />
pièces détachées ». Néanmoins, la réactivité<br />
du service après-vente est d’une<br />
exigence telle qu’il est certainement inenvisageable<br />
pour l’entreprise de réduire<br />
la voilure. Si l’on prend l’exemple de l’un<br />
de ses clients, Hombert, spécialisé dans<br />
l’usinage de précision pour la fabrication<br />
de pièces destinées aux poids-lourds, la<br />
réactivité et la capacité de son fournisseur<br />
de machines à intervenir en moins d’une<br />
demi-journée et à prendre en charge rapidement<br />
tous les besoins sur site sont<br />
des engagements absolument essentiels<br />
pour l’entreprise.<br />
Un exemple de client, spécialisé dans<br />
l’usinage de précision<br />
Elle-même située à quelques kilomètres<br />
d’Orléans, cette société familiale de quarante-huit<br />
personnes et créée en 1946<br />
travaille en collaboration avec Nodier<br />
depuis une douzaine d’années. Cette<br />
PME industrielle est soumise à de fortes<br />
pressions en raison notamment des<br />
secteurs qu’elle adresse, à commencer<br />
par l’automobile dont le client numéro<br />
un n’est autre que Valéo ou encore les<br />
poids-lourds. Mercedes, qui se présente<br />
d’ailleurs comme l’un de ses principaux<br />
clients, a demandé à Hombert de lui fabriquer<br />
des rampes de rattrapage d’embrayage<br />
à destination de ses camions.<br />
Ces pièces sont particulièrement complexes<br />
et présentent des exigences en<br />
termes de qualité du produit fini puisque<br />
celui-ci voit désormais sa garantie passée<br />
de 400 000 à un million de kilomètres.<br />
La pièce est désormais conçue et attend<br />
sa phase d’industrialisation, ce qui nécessitera<br />
l’installation d’une nouvelle ligne<br />
© Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 42
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
DR<br />
de production prévue à la fin de l’année.<br />
Dans ce cadre, on peut comprendre que<br />
cette PME du centre de la France et d’un<br />
chiffre d’affaires d’un peu plus de huit<br />
millions d’euros attend de son fournisseur<br />
de machines une réactivité à toute<br />
épreuve. Il s’agit là d’un exemple parmi<br />
d’autres mais qui est très révélateur des<br />
attentes des entreprises industrielles qui<br />
doivent, en plus de répondre de manière<br />
efficace à la crise, faire face aujourd’hui<br />
à une compétitivité et à une concurrence<br />
croissante qui ne laissent pas de place à<br />
« l’approximatif ».<br />
Des clients plus exigeants vis-à-vis<br />
des SAV des constructeurs<br />
Composé à la fois de techniciens sédentaires<br />
et itinérants, le service après-vente<br />
de Nodier assure en premier lieu la réception<br />
des appels téléphoniques et le<br />
service hot-line de façon à pouvoir intervenir<br />
à distance mais également sur site.<br />
Outre cette fonction, les techniciens sédentaires<br />
anticipent les chantiers à venir,<br />
se chargent des différentes interventions<br />
mais aussi des préparations de pièces.<br />
Le service comporte également un technicien<br />
spécialisé sur les machines-outils<br />
Emag. Globalement, ce technicien de<br />
SAV est spécialisé dans les aspects mécaniques,<br />
électriques et fluidiques. Il est<br />
également chargé de la vente de pièces<br />
de rechange et épaule le service pour<br />
toute commande d’achat. Il est amené à<br />
se déplacer sur site en cas de problème<br />
pour des actions commerciales bien spécifiques,<br />
se rendre chez le client et lui<br />
proposer des solutions répondant des<br />
besoins particuliers.<br />
L’exemple de la société Hombert n’est pas<br />
unique. Il illustre l’une des raisons pour<br />
lesquelles Nodier Emag Industrie s’est<br />
doté de moyens<br />
conséquents au<br />
sein d’une véritable<br />
usine située<br />
à La Guerche-surl’Aubois.<br />
Celle-ci<br />
abrite l’ensemble<br />
du service aprèsvente<br />
composé<br />
d’un atelier de formation à la maintenance<br />
à la fois curative et préventive,<br />
d’une hot-line, d’un support technique<br />
et de télémaintenance, d’une expertise<br />
technique en mesure vibratoire de broche<br />
et en contrôle visio-thermique, ainsi<br />
que des compétences en matière de<br />
rénovation de machines et de rétrofit. «<br />
Nous intervenons à la fois sur la mécanique,<br />
la partie électrique et la commande<br />
numérique, et ce à travers deux grands<br />
types de maintenance, le curatif et le dépannage.<br />
Nous faisons d’abord le point<br />
au téléphone afin d’identifier le problème<br />
du client, savoir s’il s’agit d’un souci hydraulique,<br />
électrique ou mécanique,<br />
de façon à trouver<br />
la pièce manquante si celle-ci<br />
ne peut être réparée. » L’atelier<br />
abrite naturellement une<br />
zone de stockage de pièces<br />
détachées et de pièces de<br />
rechange. En matière d’intervention<br />
planifiée, les techniciens effectuent<br />
un chiffrage pour le rétrofit des machines<br />
et interviennent sur l’intégration de<br />
nouvelles pièces pouvant être installées<br />
sur des machines existantes.<br />
Christian Faure insiste sur l’importance<br />
des échanges techniques avant que<br />
le technicien lance les commandes de<br />
pièces détachées. Le service est entièrement<br />
autonome de même sur la partie<br />
« études », activité essentielle pour modifier<br />
une machine. Mais cette autonomie<br />
ne s’arrête pas là puisqu’un technicien itinérant<br />
est également capable d’intervenir<br />
sur la commande numérique et modifier<br />
toute la partie soft contenue dans le système<br />
avant d’en tester les modifications.<br />
L’opérateur est en mesure d’intervenir<br />
sur tous les programmes, issus de tous<br />
les fabricants, qu’ils proviennent de Siemens<br />
ou d’un autre. Trois autres techniciens<br />
se consacrent au dépannage ainsi<br />
qu’aux travaux préventifs ; quatre autres<br />
sont envoyés sur les chantiers, lesquels<br />
peuvent durer jusqu’à trois ou quatre<br />
semaines. « Ces temps d’intervention<br />
peuvent paraître longs, mais ils sont en<br />
réalité particulièrement courts au regard<br />
des demandes de nos clients. On nous<br />
demande d’ailleurs d’être très rapides,<br />
notamment au mois d’août. »<br />
L’usine Nodier de La Guerche : de la<br />
production à la maintenance<br />
À l’époque, le site de La Guerche-surl’Aubois<br />
était une véritable usine de<br />
production. Fidèle de l’entreprise depuis<br />
vingt-huit ans, Christian Faure raconte :<br />
« auparavant, nous fabriquions la totalité<br />
de la machine, de l’usinage au montage.<br />
L’usine rassemblait près de 180 personnes.<br />
» Aujourd’hui, une quarantaine<br />
de personnes interviennent sur des machines<br />
de base sorties tout droit des lignes<br />
de fabrication du fabricant allemand, puis<br />
« customisées » à La Guerche-sur-l’Aubois.<br />
Cette « customisation » est dictée<br />
par la volonté du client qui souhaite y<br />
intégrer par exemple des portiques de<br />
chargement, un robot, un système software<br />
mieux adapté etc. Parfois il arrive<br />
que les opérateurs de production soient<br />
amenés, de manière ponctuelle, à réaliser<br />
des assemblages. Au total, ce ne sont<br />
pas moins de 10 000 m² qui sont utilisés<br />
pour les activités de l’entreprise. « Nos<br />
clients préfèrent que l’on fasse tout sur<br />
place dans la mesure où les machines<br />
sont souvent intégrées dans des lignes<br />
de production. Il s’agit donc d’opérations<br />
particulièrement délicates qui nécessitent<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 43
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
DR<br />
beaucoup de manutention et des coûts<br />
de transport important. Cependant, de<br />
temps en temps, une machine revient si<br />
elle est autonome ; ce n’est pas un problème<br />
pour nous dans la mesure où nous<br />
sommes organisés pour faire face à tout<br />
type d’installation ».<br />
Concrètement, un client téléphone au<br />
service à propos d’une panne. En interne,<br />
les techniciens sédentaires sont chargés<br />
d’identifier l’origine de la panne et de trouver<br />
la pièce de rechange nécessaire au<br />
sein du magasin du site de La Guerche<br />
et de la livrer en moins de vingt-quatre<br />
heures. Si la pièce n’est pas présente sur<br />
le site, celle-ci est commandée directement<br />
à l’usine de Stuttgart et livrée dans<br />
les mêmes délais. Ensuite, c’est au tour<br />
du technicien itinérant de se déplacer<br />
sur le site du client afin d’intervenir par<br />
exemple sur un rail de guidage, sur une<br />
tourelle, changer un joint ou un pignon,<br />
une broche voire tout un sous-ensemble<br />
complet ; « si la réparation n’est pas toujours<br />
possible en clientèle, à l’usine de<br />
La Guerche, nous disposons d’un équipement<br />
spécial nous permettant de réparer<br />
la broche ». Le dépannage concerne<br />
également la partie électrique mais également<br />
les groupes froid, les problèmes<br />
d’encrassement ou de tartre…<br />
L’urgence : le quotidien du SAV de Nodier<br />
Emag<br />
Concernant la typologie des pannes,<br />
celle-ci sont, d’une manière générale,<br />
plutôt sérieuses dans la mesure où un<br />
grand nombre des clients de Nodier<br />
Emag dispose déjà d’un personnel de<br />
maintenance chargé d’intervenir sur des<br />
problèmes beaucoup plus simples. Pour<br />
des pannes plus complexe, comme des<br />
changements de variateurs ou de pièces<br />
lourdes, les industriels n’ont souvent plus<br />
les compétences en interne et ont choisi<br />
de sous-traiter la fonction de maintenance<br />
directement auprès de leurs fournisseurs<br />
de machines ; « notre quotidien<br />
concerne les pannes sérieuses et notre<br />
service SAV gère en permanence des<br />
situations d’urgence. Cette gestion est<br />
parfois épique car les cas les plus sérieux<br />
interviennent souvent quand tout le<br />
monde est parti, sourit Christian Faure.<br />
Mais notre engagement reste le même :<br />
celui d’intervenir en moins de vingt-quatre<br />
heures et ce grâce à la grande disponibilité<br />
de nos techniciens ; c’est d’ailleurs<br />
une chance pour nous d’avoir su attirer<br />
et former des gens compétents et investis<br />
dans leur tâche ». Ce contexte de travail<br />
marqué par cette urgence quotidienne<br />
mais pas le seul défi du service aprèsvente<br />
de Nodier. En effet, si les modèles<br />
VSC et USC des machines Emag sont<br />
relativement récents et ne présentent pas<br />
de problèmes<br />
de disponibilité<br />
des pièces, les<br />
modèles MMC<br />
en revanche<br />
sont nettement<br />
plus anciens<br />
et, au grand<br />
© Olivier Guillon<br />
étonnement des confrères allemands,<br />
un nombre important de ces machines<br />
tourne encore en France. Chez un grand<br />
équipementier automobile, une panne<br />
sur un système de chargement est intervenue<br />
; « cette panne était d’autant<br />
plus problématique qu’il a fallu trouver<br />
des pièces d’une machine qui n’existait<br />
plus sur le marché du plusieurs années,<br />
se souvient Christian Faure. Heureusement,<br />
nous possédions une unité qui était<br />
encore stockée dans notre usine si bien<br />
que l’on a pu démonter la machine et dépanner<br />
notre client dans la semaine ».<br />
Un autre problème concerne l’avarie de<br />
broches. Des expertises sont effectuées<br />
sur le site des clients suivies d’une analyse<br />
vibratoire, mais en cas de problème<br />
directement sur la broche, celle-ci est<br />
démontée directement chez le client qui<br />
emmenée à La Guerche pour être remis<br />
en état (roulements, codeur, écrous etc.).<br />
Olivier Guillon<br />
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<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Préconisations<br />
Le SAV doit aussi se tourner vers la formation<br />
Face aux exigences multiples et variées nées des Directives Machines et des différentes normes européennes, les<br />
industriels sont de plus en plus confrontés à une méconnaissance de leurs produits et des pratiques d’utilisation. C’est<br />
le cas par exemple des éléments de transmission ; dans ce domaine – mais pas seulement – ils exigent aujourd’hui<br />
des services dédiés au support technique d’être formés, tant au niveau de l’utilisation que des précautions à prendre<br />
en matière de sécurité.<br />
Spécialiste de transmission de puissance<br />
industrielle, et du transfert des<br />
fluides, l’entité française du groupe international<br />
Gates peut se réjouir d’avoir mis<br />
en place une véritable force de frappe<br />
dans le support technique de ses produits<br />
auprès de ses clients. Au sein de l’entreprise,<br />
le service après-vente (SAV) n’est<br />
pas un service en tant que tel dans la mesure<br />
où ce type d’activités se prépare bien<br />
en amont. Ingénieur d’application au sein<br />
de la division industrie et spécialisé dans<br />
le support et la formation technique pour<br />
ses clients, Jean-François Segura indique<br />
que Gates intervient ponctuellement pour<br />
des prestations de conseil et de préparations<br />
ainsi que pour la formation dédiée<br />
à la maintenance. « Nous insistons avant<br />
tout sur l’intérêt de la maintenance ; nous<br />
sommes en effet confrontés à un problème<br />
de culture auprès des différents<br />
industriels que nous rencontrons. Nous<br />
dispensons donc des formations le plus<br />
souvent pour nos clients mais également<br />
pour nos distributeurs. Il ne s’agit pas<br />
d’une formation pratique mais théorique<br />
sur l’importance de la maintenance, la reconnaissance<br />
des défauts et la détection<br />
de défaillances ou encore les différents<br />
types de maintenance existants. »<br />
La démarche est née d’un constat simple<br />
au sein de la division hydraulique de<br />
Gates. Qu’il s’agisse du marché européen<br />
ou plus particulièrement du marché<br />
français, il n’existe aucune formation disponible<br />
sur le flexible. « En hydraulique,<br />
des formations existent, sur le circuit<br />
par exemple mais pas sur le flexible ou<br />
la connectique. Nous assistons dès lors<br />
à un manque d’information alors même<br />
qu’il est nécessaire de connaître les produits<br />
qu’on utilise. »<br />
Une activité de formation inhérente au<br />
support technique<br />
Face à cette lacune d’information, les<br />
équipes de la division hydraulique du<br />
fabricant ont commencé par établir des<br />
caractéristiques de produit et de l’identification.<br />
Puis, dans les années 90 aux<br />
États-Unis, s’est créée une formation<br />
en matière de sécurité de maintenance<br />
et dont les équipes française ont repris<br />
l’idée – ou plutôt le modèle – de manière<br />
à respecter les exigences européennes.<br />
Ces exigences sont nées après la promulgation<br />
de la directive machine 2006-<br />
42 et de la directive 89-655, dans laquelle<br />
quelques exigences sur les flexibles s’imposaient<br />
tout comme l’obligation de maintenir<br />
les équipements. Les contraintes<br />
étaient similaires pour les courroies.<br />
Ainsi, la filiale française a créé deux types<br />
de formation, l’une concernant les produits,<br />
l’autre la maintenance préventive.<br />
Cette dernière est dispensée auprès des<br />
distributeurs et des utilisateurs finaux.<br />
Ces sessions de formation durent entre<br />
une demi-journée et une journée entière<br />
en usine ou sur site. Elle concerne essentiellement<br />
l’utilisation du logiciel de calcul<br />
pour les courroies, les bonnes pratiques<br />
d’installation des équipements ou encore<br />
les bonnes pratiques d’alimentation…<br />
« Nous formons jusqu’à 50 personnes,<br />
comme cela a été le cas dans une grande<br />
papeterie », précise Jean-François Salinier.<br />
De plus, un « Manuel pour l’Entretien<br />
Préventif… » est distribué auprès des<br />
utilisateurs et des clients ; cette « bible »<br />
existe depuis longtemps et celle-ci est<br />
mise à jour très régulièrement. Elle est<br />
destinée à pallier le manque important<br />
d’information en matière de pratiques<br />
d’utilisation des équipements et des<br />
bonnes méthodes de couple de serrage<br />
de vis de poulies par exemple.<br />
DR<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 46
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
DR<br />
La nécessité d’informer sur les<br />
risques, tant dans le domaine hydraulique<br />
que sur les courroies<br />
Concernant les risques que l’on peut<br />
rencontrer sur les courroies, les principales<br />
erreurs sont essentiellement le fait<br />
de défauts de montage ou des défauts<br />
d’alignement et de tension, soit trop, soit<br />
pas assez tendues. De même, la non vérification<br />
de la tension provoque dans la<br />
plupart des cas des hausses de consommation<br />
significative. D’autres erreurs<br />
concernent la sélection de produits, lesquels<br />
ne sont pas forcément bien adaptés<br />
à la machine. « Il faut dire qu’en matière<br />
de courroie, l’étendue de l’offre est telle<br />
que l’on trouve sur le marché un éventail<br />
de produits, allant des courroies plates<br />
en cuir à des courroies beaucoup plus<br />
sophistiquées avec des éléments en carbone.<br />
C’est un peu comme si l’on passait<br />
de produits datant du Moyen-Age à des<br />
solutions de haute technologie », indique<br />
Jean-François Salinier. Le responsable<br />
des ventes de courroies pour le sud de la<br />
France rappelle en outre que même les<br />
opérateurs qui utilisent au quotidien des<br />
systèmes équipés de courroies les plus<br />
avancées sont susceptibles également<br />
de faire des erreurs ; ce qui se traduit par<br />
des demandes croissantes de formation,<br />
y compris dans les plus grandes structures<br />
où des services de maintenance<br />
ont pourtant été mis en place depuis longtemps.<br />
Un autre risque menace les courroies<br />
lorsqu’un de ces éléments cède dans un<br />
système comprenant un ventilateur. Mal<br />
Un élément de transmission doit se faire oublier. Or, lorsque<br />
celui-ci casse, les conséquences peuvent être désastreuses.<br />
Il doit donc figurer parmi les pièces les plus critiques.<br />
ventilé, la montée en température provoque<br />
une augmentation d’énergie et le<br />
risque de mal refroidir le processus, impliquant<br />
par la suite de possibles arrêts<br />
de production ; or ces derniers peuvent<br />
s’avérer très coûteux notamment en raffinerie<br />
où plusieurs centaines de milliers<br />
d’euros peuvent être jetées à la poubelle<br />
en l’espace de quelques heures. Il en est<br />
de même pour les courroies de broyeur,<br />
lesquelles sont soumises à une grande<br />
intensité de travail en particulier dans les<br />
carrières ; le fait qu’une courroie lâche<br />
n’est en soit pas très grave mais cela peut<br />
représenter un manque à gagner énorme<br />
dans les industries telles que les cimenteries,<br />
sur du matériel agricole ou encore<br />
dans l’industrie agroalimentaire. Toutefois,<br />
ces différents risques ne concernent<br />
pas directement la sécurité des personnes<br />
car généralement, tous ces systèmes<br />
sont protégés par des carters.<br />
Ce n’est pas forcément le cas de l’hydraulique.<br />
Pour ces systèmes, lorsqu’une<br />
défaillance apparaît ou qu’une panne<br />
intervient, la baisse de productivité des<br />
machines coûtant plusieurs centaines<br />
de milliers d’euros sont particulièrement<br />
dommageables en cas d’arrêt de production.<br />
Sur un bateau par exemple, lorsqu’un<br />
flexible lâche, cela peut s’avérer<br />
très coûteux. Mais dans le domaine de<br />
l’hydraulique, c’est également la sécurité<br />
des personnes qui est en jeu ; si l’on reprend<br />
l’exemple du flexible qui cède sur<br />
un bateau, il s’y ajoute un risque évident<br />
pour les personnes à bord au moment de<br />
l’éclatement d’un flexible sur un circuit<br />
hydraulique. Normalement, la règle est<br />
qu’un élément de transmission doit se<br />
faire oublier. Or, lorsque celui-ci casse,<br />
les conséquences peuvent être désastreuses.<br />
C’est pourquoi cet élément de<br />
transmission doit absolument figurer parmi<br />
les pièces les plus critiques.<br />
Une évolution – lente – vers la prise en<br />
compte des risques<br />
En matière de sécurité, les deux spécialistes<br />
de Gates constatent en effet une<br />
amélioration mais celle-ci demeure très<br />
lente. Au niveau du produit, tous deux<br />
remarquent que le marché français est<br />
particulièrement craintif notamment au<br />
regard de l’utilisateur qui s’y prend en<br />
général à deux fois avant d’acheter un<br />
nouveau produit. Et ce n’est pas une<br />
mauvaise chose car nos acheteurs frileux<br />
ont bien conscience des risques qu’ils<br />
encourent en cas de panne ou de casse<br />
d’élément de transmission ; de ce fait, ils<br />
seront moins tentés que d’autres à acheter<br />
des produits moins chers et exotiques.<br />
Le problème réside surtout et le plus souvent<br />
au sein des petites structures dont<br />
la trésorerie est l’une des problématiques<br />
clés et prioritaires ; ce qui les pousse<br />
systématiquement à se tourner vers les<br />
produits les moins onéreux. Toutefois, le<br />
choix de produits bas de gamme ou peu<br />
adaptés sont surtout le fait d’un problème<br />
de méconnaissance, voire d’excès de<br />
confiance. « C’est pourquoi de notre côté<br />
nous demandons plus de visibilité de la<br />
part de la législation sur les différentes<br />
normes en vigueur. Si l’on ne se renseigne<br />
pas, on ne peut pas savoir. Cette<br />
règle prévaut en hydraulique. »<br />
En ce qui concerne les courroies, le<br />
problème est que la normalisation n’est<br />
prise en compte que sur les dimensions,<br />
or ce que les distributeurs devraient exiger,<br />
c’est de ne pas accepter d’importer<br />
n’importe quoi, mais toujours des produits<br />
connus et respectant les différentes<br />
normes, ISO 9000 pour la qualité, ISO<br />
14 000 pour l’environnement ISO 18 000<br />
pour la sécurité du personnel. Les importateurs<br />
doivent également être beaucoup<br />
plus vigilants sur la notion du « Made in<br />
France », laquelle doit respecter les 60 %<br />
du produit fabriqué en France, ce qui est<br />
loin d’être toujours le cas.<br />
Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 47
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
En pratique<br />
Une réserve d’énergie sous pression<br />
L’accumulateur est considéré comme le composant le plus dangereux en hydraulique. C’est une réserve d’énergie<br />
sous pression. Pascal Bouquet (In Situ Experts Hydrauliciens), détaille les précautions à prendre afin de limiter les<br />
risques pour l’opérateur.<br />
Il existe trois constructions répandues :<br />
les vessies, les membranes et les pistons.<br />
L’utilisation des accumulateurs<br />
peut induire des problématiques liées à<br />
de nombreux sujets : amortissement de<br />
pulsation, suspensions, dilatations thermiques,<br />
cumul de puissance, réserve<br />
d’énergie de secours, compensation de<br />
fuite… En effet le stockage et la restitution<br />
d’un volume d’huile sont réalisables<br />
en comprimant la partie gonflée à l’azote,<br />
et ceci dans un temps très variable. Par<br />
conséquent, le temps de cycle influe sur<br />
le comportement du gaz, ce qui donne<br />
différentes méthode de calcul pour son dimensionnement<br />
lié à son comportement :<br />
isotherme, polytropique, adiabatique.<br />
1. L’accumulateur à vessie en isotherme<br />
(température constante)<br />
• Position repos, l’azote contenu dans<br />
l’accumulateur occupe l’intégralité du volume<br />
V0.<br />
La pression P0 est la pression de gonflage<br />
à 20°C.<br />
• La pression minimum de service P1<br />
fait que le volume d’azote V1 a diminué<br />
au profit d’un volume d’huile.<br />
Généralement P0 = 0,9 P1<br />
• La pression maximum de service P2<br />
a été atteinte. La différence de volume de<br />
V1 à V2 nous donne le ∆V volume d’huile<br />
stocké. Il convient d’être très prudent<br />
lors des interventions. La vérification de<br />
l’absence de pression est indispensable !<br />
L’accumulateur étant capable de restituer<br />
quasi instantanément son volume d’huile.<br />
D’où également, la présence d’une soupape<br />
(ou tamis) anti-extrusion. La pression<br />
d’azote doit être vérifiée régulièrement<br />
pour garder un fonctionnement<br />
optimum du circuit.<br />
2. L’accumulateur à membrane.<br />
Cette construction est parfois non démontable,<br />
avec des volumes jusqu’à près<br />
de 3,5L. Il a pour avantage de fort taux<br />
de compression (rapport entre P1 et P2).<br />
3. L’accumulateur à piston.<br />
Dans cette construction, les volumes dépassent<br />
allégrement 1000L. L’option de<br />
l’indicateur de position du piston peut être<br />
intéressante.<br />
Symbolisation :<br />
Des composants soumis à une réglementation<br />
CE<br />
C’est la directive 97/23 CE transposée<br />
par le décret n°99-1046 du 13/12/1999.<br />
Cet arrêté ministériel du 15/03/00 définit<br />
les conditions d’applications sur le plan<br />
national concernant l’exploitation de tous<br />
les équipements. Les principaux points y<br />
sont :<br />
• Déclaration de mise en service pour<br />
les appareils dont PS>4Bar et PS.V>10<br />
000Bar.litre.<br />
• Inspection périodique tous les 40 mois.<br />
• Requalification périodique (en majorité<br />
tous les 10 ans).<br />
• Pour se préserver du risque d’éclatement<br />
du à la surpression, un limiteur de<br />
pression homologué doit être installé.<br />
Dernière remarque, n’utilisez que<br />
de l’azote ! En cas de rupture de la<br />
membrane, vessie ou joint de piston, le<br />
mélange azote/ huile n’est pas explosif.<br />
Et avant toute intervention, pensez à bien<br />
vérifier l’absence de pression !<br />
Pascal Bouquet<br />
In Situ Experts Hydrauliciens<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 48
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Un vérin standard DSBC équipé de la technologie d’amortissement PPS<br />
Les impacts et vibrations nuisent souvent aux processus industriels. C’est<br />
pour cette raison que Festo a mis au point le nouveau vérin standard<br />
DSBC. Son système PPS d’amortissement auto-ajusté s’adapte automatiquement<br />
aux variations des charges et des vitesses. La mise en service<br />
devient alors un jeu d’enfant. Avec le système d’amortissement auto-ajusté<br />
PPS Festo, l’ère des réglages interminables de l’amortissement des<br />
vérins pneumatiques est révolue. Le système d’amortissement du vérin<br />
DSBC simplifie et accélère la mise en service. Ainsi, l’amortissement en<br />
fin de course est dynamique mais doux, et ne nécessite aucune intervention<br />
manuelle.<br />
Jusqu’à présent, les utilisateurs devaient régler manuellement l’amortissement<br />
pneumatique en fin de course dans le vérin. C’est une procédure<br />
longue qui ralentit la mise en<br />
service des systèmes comprenant<br />
de nombreux mouvements<br />
à amortir. Le vérin DSBC ouvre<br />
de nouvelles perspectives pour<br />
la norme ISO 15552. Il offre la<br />
fiabilité et la robustesse des vérins standard DNC et DNCB Festo, auxquels il apporte<br />
une amélioration notable grâce à son système PPS. Il garantit un amortissement optimal<br />
à tout moment, sans qu’aucune intervention humaine ne soit nécessaire, même<br />
en cas de modification des paramètres comme la friction ou la pression. Il permet<br />
également de limiter l’usure et de réduire les vibrations, source de ralentissement.<br />
Les actionneurs pneumatiques industriels de ContiTech désormais certifiés ATEX<br />
Les actionneurs pneumatiques peuvent désormais être utilisés dans<br />
des zones présentant des risques d’explosion (matériels de groupe<br />
II). Le diamètre de ces produits à circonvolution unique, double et<br />
triple va de 80 mm à 950 mm.<br />
ContiTech Air Spring Systems propose désormais des actionneurs pneumatiques<br />
conformes à la norme ATEX. Ces derniers conviennent donc à<br />
de nombreuses applications industrielles dans des zones présentant des<br />
risques d’explosion. En tant que matériels de 2ème et 3ème catégories<br />
(matériels de groupe II), ils peuvent être utilisés notamment dans des<br />
atmosphères contenant des gaz ou de la poussière. Les produits certifiés<br />
ATEX de ContiTech sont disponibles avec circonvolution unique, double<br />
et triple, avec des diamètres de 80 mm à 950 mm.<br />
ContiTech Air Spring Systems propose désormais des actionneurs<br />
pneumatiques conformes à la norme ATEX (matériels<br />
de groupe II, 2ème et 3ème catégories) et peuvent donc être<br />
utilisés dans des zones présentant des risques d’explosion.<br />
La directive ATEX, qui est en vigueur dans l’Union européenne depuis 2003 s’applique entre autres aux composants pneumatiques.<br />
Dr Olaf Kluth, responsable de segment chez ContiTech Air Spring Systems : « La certification de nos actionneurs<br />
pneumatiques marque une étape importante. Nous pouvons désormais proposer à nos clients de l’industrie une alternative<br />
pour les applications pneumatiques dans des zones potentiellement explosives. Depuis plus de 50 ans, les suspensions et<br />
les actionneurs pneumatiques de ContiTech sont utilisés dans une multitude d’applications industrielles. Les suspensions et<br />
les actionneurs pneumatiques de ContiTech présentent des propriétés impressionnantes et durent très longtemps dans des<br />
conditions d’utilisation très dures. »<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 49
Prévention des risques<br />
Le Synamap, reconnu officiellement<br />
comme prestataire de<br />
formation<br />
Acteur du marché de la prévention des<br />
risques professionnels et de la protection<br />
de l’homme au travail, le Synamap s’investit<br />
quotidiennement dans une démarche<br />
d’amélioration de la santé et de la sécurité<br />
au travail, devenu un enjeu essentiel pour les<br />
entreprises. Dans cette mission de promotion<br />
de la prévention des risques professionnels,<br />
le Synamap a obtenu sa « déclaration<br />
d’activité en tant que prestataire de formation<br />
» sous le numéro 11 92 19295 92.<br />
Le syndicat propose ainsi deux nouveaux<br />
modules de formation, animés par des experts<br />
de la prévention et de la protection<br />
professionnelle : « La sécurité des mains :<br />
prévention et protection » et « Les vêtements<br />
professionnels à usage professionnel ».<br />
>> Pour plus d’informations, consultez la rubrique<br />
Formations en page 62 du magazine<br />
Des affiches pour informer<br />
et sensibiliser sur<br />
la protection respiratoire<br />
S’il n’est pas correctement ajusté un masque<br />
de protection respiratoire ne sert à rien.<br />
C’est le message clé d’une nouvelle série<br />
d’affiches de sensibilisation réalisées par<br />
l’INRS qui propose de nouvelles affiches pour<br />
sensibiliser et informer les salariés. La série<br />
comprend deux affiches de sensibilisation et<br />
des affichettes qui détaillent le mode d’emploi<br />
des masques moulés jetables et des<br />
demi-masques à cartouche. Dans les atmosphères<br />
polluées par des poussières, des gaz<br />
ou des agents biologiques, le port d’un appareil<br />
de protection respiratoire se révèle parfois<br />
nécessaire quand les mesures de protection<br />
collective sont techniquement impossibles<br />
à mettre en œuvre ou s’avèrent insuffisantes<br />
pour préserver la santé des salariés.<br />
>> Ces affiches sont disponibles sur le site de<br />
l’INRS : www.inrs.fr<br />
Cetelor, nouveau membre<br />
associé du Synamap<br />
Le laboratoire Cetelor est un centre de métrologie<br />
textile (accrédité Cofrac ISO 17 025)<br />
qui met à disposition des industriels de la<br />
filière textile et non-tissés une large gamme<br />
d’essais permettant de mesurer et caractériser<br />
tous types de matériaux, de la fibre au<br />
produit fini. Il permet également de savoir<br />
quels tests doivent être réalisés et s’informer<br />
sur les différents rapports d’essais.Par<br />
ailleurs, Cetelor-Lab propose en partenariat<br />
avec le CTC (organisme notifié) la délivrance<br />
du marquage CE pour les EPI textiles. Vous<br />
disposez d’une large gamme d’essais accrédités<br />
COFRAC permettant notamment de<br />
mesurer les solidités des coloris, la perméabilité<br />
à l’air et à l’eau et les résistances mécaniques,<br />
thermiques et évaporatives (RCT<br />
et RET) pour garantir au mieux la conformité<br />
des produits. Ces tests sont réalisés sous<br />
couvert des normes NF EN 471-Haute visibilité<br />
et NF EN 343-Intempéries.<br />
Événement<br />
La sécurité dans la maintenance<br />
industrielle à l’honneur<br />
Le Synamap, syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la<br />
protection, organise la 6ème édition de ses Rencontres, le 27 mai 2013 au Palais<br />
du Luxembourg, de 9h30 à 12h30. Cette année, les conférenciers interviendront<br />
sur la sécurité dans la maintenance industrielle. Vaste sujet...<br />
Fidèle à son ambition de faire reculer le<br />
nombre d’accidents du travail, sources<br />
de drames humains et économiques, le Synamap<br />
a choisi de consacrer cet événement<br />
annuel aux défis de la santé et de la sécurité<br />
au travail dans le milieu de la maintenance<br />
industrielle, un secteur fortement touché par<br />
les accidents du travail et les maladies professionnelles.<br />
L’objectif de ces Rencontres est triple. Il<br />
s’agit d’une part de restituer la complexité<br />
des problématiques liées à la protection des<br />
travailleurs de la maintenance industrielle.<br />
Ensuite, les Rencontres permettront d’illustrer<br />
la mobilisation de l’ensemble des acteurs<br />
de la filière pour promouvoir l’intériorisation<br />
des principes généraux de prévention dans<br />
la culture de la maintenance industrielle. Enfin,<br />
l’événement sera l’occasion de rappeler<br />
l’importance, dans le cadre des principes<br />
généraux de prévention, du réflexe « EPI »,<br />
chaque fois que la protection collective<br />
semble insuffisante et/ou perfectible.<br />
Au cours de cette matinée, des personnalités<br />
issues de tous les horizons débattront<br />
des enjeux concrets liés à la sécurité des travailleurs<br />
de la maintenance industrielle (table<br />
ronde n°1) et feront un bilan des différentes<br />
actions mises en œuvre par les principaux<br />
acteurs concernés (campagnes de l’OPPB-<br />
TP, etc.) pour renforcer la politique de prévention<br />
des risques dans ce domaine (table<br />
ronde n°2).<br />
Carnet<br />
Gilbert Blaise<br />
élu nouveau président de l’Arseg<br />
L’Association des directeurs de l’environnement de travail (Arseg) a nommé lors<br />
de son assemblée générale son nouveau président : Gilbert Blaise, 58 ans, actuellement<br />
le directeur délégué Environnement de travail de la SNCF. Président<br />
bénévole de l’Arseg, il conserve ses responsabilités au sein de la SNCF.<br />
Entré en 1982 chez GSF France, nommé<br />
directeur régional en 1984, Gilbert<br />
Blaise devient en 1999 directeur de division<br />
chez ISS International. En 2002, il prend<br />
la direction générale de Carrard Services<br />
groupe Vebego International, puis celle de<br />
Samsic International SAS Nov’ap en 2004. Il<br />
est nommé en 2006 directeur général d’Effia<br />
Services puis prend la direction générale<br />
d’Effia Synergies en 2008 (filiales SNCF).<br />
En janvier 2010, il devient directeur délégué<br />
Environnement de travail de la SNCF et mène<br />
la transformation des Services généraux vers<br />
l’environnement de travail, levier stratégique<br />
de la DRH dans sa politique Qualité de vie<br />
au travail. En décembre 2011, il a été nommé<br />
« Directeur de l’environnement de travail de<br />
l’année ». Gilbert Blaise a déclaré lors de sa<br />
nomination que « le premier chantier consistera<br />
à établir un plan stratégique de développement<br />
et de positionnement de l’Arseg pour<br />
les cinq prochaines années, avec pour priorités<br />
d’augmenter sa représentativité au profit<br />
de l’ensemble des adhérents, d’asseoir son<br />
positionnement face aux différentes parties<br />
prenantes et pouvoirs publics et, enfin, de<br />
renforcer nos expertises et outils pour conforter<br />
la référence Arseg. »<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 50
Etude<br />
Insécurité de l’emploi et restructurations,<br />
principales causes de stress au travail<br />
Selon l’enquête, environ la moitié des travailleurs<br />
européens (51 %) estime que<br />
le stress lié au travail est courant sur leur<br />
lieu de travail, voire très courant, pour 16 %<br />
d’entre eux. Christa Sedlatschek, directrice<br />
de l’EU-OSHA, indique que « 41 % des travailleurs<br />
européens estiment que le travail<br />
lié au stress n’est pas correctement pris en<br />
charge sur leur lieu de travail, voire pas pris<br />
en charge du tout, selon 15 % d’entre eux.<br />
Nous accordons une grande importance à<br />
la gestion des risques psychosociaux tels<br />
que le stress sur le lieu de travail. L’année<br />
prochaine, notre campagne ‘’Lieux de<br />
travail sains’’ sera axée sur le thème de la<br />
‘’gestion du stress’’. Ce que nous souhaitons<br />
faire comprendre aux entreprises européennes<br />
de toutes tailles et de tous secteurs,<br />
c’est que les risques psychosociaux<br />
peuvent être gérés de manière logique et<br />
systématique, comme le sont les problèmes<br />
de sécurité et de santé.»<br />
La cause la plus courante de stress lié au<br />
travail en Europe semble être l’insécurité<br />
de l’emploi et les restructurations (72 %),<br />
suivie par les horaires ou la charge de travail<br />
(66 %). Toutefois, chez les jeunes travailleurs<br />
(18 à 34 ans), ces deux causes<br />
arrivent à égalité (69 % pour les deux). En<br />
outre, pour les professionnels de la santé<br />
et des soins, les horaires et la charge de<br />
travail semblent être la cause principale<br />
(77 %). Dans les pays enregistrant une<br />
dette publique élevée, les travailleurs ont<br />
plus tendance à citer l’insécurité de l’emploi<br />
et les restructurations comme causes<br />
Prévention des risques<br />
La moitié des travailleurs européens considère que le stress lié au travail est un problème courant, et quatre personnes<br />
sur dix estiment que ce problème n’est pas correctement pris en charge par leur employeur. L’insécurité de<br />
l’emploi et les restructurations apparaissent comme les causes premières de stress lié au travail. Voici ce que révèle la<br />
troisième édition de l’enquête d’opinion paneuropéenne menée par Ipsos Mori au nom de l’Agence européenne pour<br />
la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA).<br />
premières du stress lié au travail : 73 %<br />
des travailleurs des pays endettés à plus<br />
de 90% de leur PIB, contre 66 % des travailleurs<br />
dans les pays où la dette publique<br />
et inférieure ou égale à 60 % du PIB. Six<br />
travailleurs sur dix (59 %) perçoivent les<br />
comportements inacceptables, tels que le<br />
harcèlement ou l’agressivité, comme une<br />
cause courante de stress lié au travail. Plus<br />
rares sont les travailleurs qui perçoivent le<br />
manque de soutien des collègues ou supérieurs<br />
hiérarchiques (57 %), le manque de<br />
clarté des rôles et responsabilités (52 %)<br />
ou le manque de possibilité de gérer les<br />
rythmes de travail (46 %) comme causes<br />
courantes de stress lié au travail.<br />
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Prévention des risques<br />
Interview<br />
Répondre par la prévention<br />
et les EPI aux risques de pollution<br />
Président de la Commission Protection respiratoire du Synamap, Wahib Ouazzani est également responsable technique<br />
de l’ensemble de la gamme d’équipements de protection respiratoire chez 3M France. Son rôle et celui de la<br />
commission technique qu’il préside est de regrouper les grands acteurs parmi lesquels les fabricants d’EPI dans le<br />
domaine et de travailler sur des solutions ainsi que la diffusion de bonnes pratiques d’utilisation de ces équipements<br />
au quotidien.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Quel est le rôle de la Commission Protection<br />
respiratoire du Synamap ?<br />
Wahib Ouazzani<br />
La mission de cette commission technique<br />
est de réunir les grands acteurs et<br />
les fabricants d’équipements de protection<br />
respiratoire allant du simple masque<br />
jetable aux produits les plus complexes.<br />
L’objectif est de réfléchir sur la prévention<br />
et de mener des actions autour des<br />
bonnes pratiques d’usage et d’utilisation<br />
de ces produits. Nous travaillons beaucoup<br />
avec la Direction générale du travail<br />
(DGT), en particulier sur des questions de<br />
réglementation ainsi que sur la santé et la<br />
sécurité des opérateurs sur le lieu de travail<br />
afin de mettre en place de nouvelles<br />
réglementations et de nouvelles normes<br />
adaptées aux différents utilisateurs. De<br />
plus, nous nous devons d’assurer la promotion<br />
de la sécurité au travail et des<br />
règles à respecter à travers de nombreux<br />
contacts auprès du ministère et de partenaires<br />
institutionnels de premier plan<br />
tels que l’INRS et l’ensemble des organisations<br />
spécialisées dans la santé et la<br />
sécurité des personnes.<br />
Comment peut-on lister et décrire les<br />
différents risques de pollution auxquels<br />
peut être confronté le personnel<br />
?<br />
Les risques de pollution sont multiples ;<br />
ils font que la protection respiratoire et<br />
les équipements qui l’accompagnent occupent<br />
une place bien particulière dans<br />
les EPI du fait de leur utilisation dans<br />
les entreprises. Je m’explique : le risque<br />
chimique par exemple, touche les voies<br />
respiratoires mais pas seulement. Le<br />
peau est également visée par les risques<br />
cutanés dus à certains polluants volatils,<br />
tout comme les yeux dont quelques<br />
gouttes projetées au visage peuvent<br />
avoir des conséquences parfois graves.<br />
Le risque chimique nécessite donc le port<br />
d’équipements autres qu’un masque que<br />
l’on vient placer sur la bouche. L’opérateur<br />
doit en effet se munir de lunettes de<br />
protection, d’un masque entourant tout le<br />
visage voire une combinaison intégrale.<br />
De sorte que la particularité des équipements<br />
de protection individuelle des voies<br />
respiratoires sont bien souvent combinés<br />
à d’autres équipements destinés à<br />
protéger l’opérateur de risques supplémentaires.<br />
Ces équipements sont alors<br />
entièrement intégrés au sein d’un seul et<br />
même EPI. Ainsi, une fonctionnalité de<br />
ventilation assistée fonctionnant grâce à<br />
un système de filtration peut être directement<br />
intégré dans un équipement global<br />
comprenant une coiffe ; cet EPI permet<br />
de se protéger à la fois la totalité du visage<br />
des projections chimiques tout en<br />
garantissant la protection des voies respiratoires.<br />
À quels types de risques et de pathologies<br />
les opérateurs et plus particulièrement<br />
les professionnels de la maintenance<br />
sont-ils confrontés ?<br />
Les risques sont essentiellement liés<br />
aux produits chimiques, tout d’abord en<br />
raison de leur nombre : près de 50 000<br />
produits différents existent, et autant de<br />
pathologies potentielles. Les dangers<br />
concernent surtout les intoxications chroniques<br />
liées à différents types de pollution<br />
sur les sites industriels. Ces dangers sont<br />
d’autant plus pervers qu’ils interviennent<br />
soit à court terme, dans un temps immédiat<br />
ou proche, mais aussi parfois à long<br />
terme, sans que l’on s’en aperçoive. Le<br />
risque est, aussi imperceptible soit-il, bel<br />
et bien réel lorsque l’on manipule pendant<br />
des années et quotidiennement des produits<br />
dangereux, y compris à faible dose.<br />
Ces risques sur la santé se développent<br />
sous plusieurs formes et peuvent aller<br />
jusqu’aux cancers. Le risque immédiat se<br />
traduit la plupart du temps par une brûlure<br />
sur la peau par exemple, causée par une<br />
projection, mais aussi par une asphyxie.<br />
À long terme, il s’agit davantage d’une accumulation<br />
qui pourrait se définir comme<br />
une « pollution de routine », c’est-à-dire<br />
une pollution non accidentelle. Et ce type<br />
de pollution est bien présente puisque<br />
l’on suspecte en France entre 10 000 et<br />
20 000 cas de cancers professionnels par<br />
an liés à l’utilisation de produits chimiques<br />
et leur manipulation au quotidien.<br />
Comment se protège-t-on des produits<br />
chimiques ?<br />
L’EPI est un élément parfois incontournable<br />
mais avant, il est essentiel de mener<br />
une bonne démarche de prévention<br />
sur le site et mettre en place des éléments<br />
de protection collective comme des so-<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 52
Prévention des risques<br />
lutions de ventilation afin d’éliminer ou, le cas échéant, de<br />
limiter les risques les plus élevés de pollution. Une fois première<br />
démarche accomplie, il est important d’avoir à l’esprit<br />
que le risque zéro n’existe pas et qu’il est temps de se pencher<br />
sur les équipements de protection individuelle pour doter<br />
les opérateurs des gants, des masques, des vêtements,<br />
des lunettes et autres accessoires adaptés, ou encore des<br />
systèmes de protection combinés venant englober tous les<br />
autres ; l’idée est d’innover en permanence afin que l’équipement<br />
puisse se faire oublier et soit porté naturellement. Mais<br />
il ne faut pas oublier que l’EPI n’est pas seul et vient avant<br />
tout en complément d’une protection collective.<br />
Les entreprises, en particulier dans l’industrie, ont-elles<br />
du mal à faire porter les EPI ?<br />
On constatons que d’une manière générale les jeunes sont<br />
plus sensibilisés et sont donc bien moins réticents à l’idée<br />
de porter un équipement en permanence. Ils sont moins<br />
réfractaires aux EPI contrairement à des populations plus<br />
anciennes qui ne se sont pas protégées pendant – parfois<br />
– plusieurs dizaines d’années. Il est difficile de bouleverser<br />
leurs habitudes mais nous leur disons qu’il n’est jamais trop<br />
tard pour se protéger ; nous assistons d’ailleurs à une évolution<br />
très positive des mentalités.<br />
Quel message véhiculez-vous au sein de ses entreprises<br />
?<br />
Nous nous exprimons essentiellement à travers des actions<br />
de sensibilisation et de formation sur le terrain auprès des<br />
utilisateurs exposés aux produits dangereux et nocifs. Nous<br />
intervenons aux côtés de l’INRS dans le cadre de la publication<br />
de nouveaux guides, mais aussi à travers des moyens<br />
de communication sous la forme de DVD sur la sensibilisation<br />
par rapport aux risques.<br />
Quels conseils pouvez-vous donner en matière de<br />
bonnes pratiques à adopter ?<br />
Avant tout, il est important d’intégrer l’opérateur dans le choix<br />
du produit plutôt que de lui imposer directement. S’il a son<br />
mot à dire, il se sentira plus impliqué et comprendra plus facilement<br />
l’intérêt de porter son équipement en permanence.<br />
Le deuxième conseil concerne la formation, essentielle pour<br />
ne pas commettre d’erreur, et s’assurer que le fabricant est<br />
apte à former les opérateurs sur le bon port de ses produits.<br />
Enfin, pour les masques, le problème est que l’on n’a pas<br />
tous le même visage. Le masque standard n’existe pas donc<br />
il faut avant d’acheter tester le produit avec les utilisateurs et<br />
le fabricant qui peut à son tour conseiller l’entreprise.<br />
Propos recueillis par Olivier Guillon<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 53
Prévention des risques<br />
Analyse<br />
Quelles pratiques de sécurité adopter pour les<br />
prestataires extérieurs ?<br />
Michel Héry mène depuis un an une mission de prospective consacrée aux questions de santé et la sécurité sur les<br />
lieux de travail. L’objectif de ce travail est de fournir des éléments de manière à positionner l’institut dans ce domaine.<br />
Le spécialiste a également écrit La Sous-traitance interne, un ouvrage dans lequel il revient sur les préconisations à<br />
prendre en matière de sécurité pour les intervenants extérieurs.<br />
Un grand nombre de ces études ont<br />
commencé dans les années 1990,<br />
période durant laquelle Michel Héry était<br />
en charge de la responsabilité d’un laboratoire<br />
dont l’une des tâches était d’évaluer<br />
les risques de pollution chimique.<br />
C’est à l’occasion de ces différents travaux<br />
de chercheurs qu’il a pu constater<br />
la mutation de l’industrie française – mais<br />
également celle de tout un pan de l’économie<br />
– qui est passée d’un modèle où<br />
le personnel interne jouait un rôle plus<br />
important qu’aujourd’hui, à un recours<br />
massif aux intervenants extérieurs et<br />
aux sous-traitants. Michel Héry a ensuite<br />
mené une étude sur un important arrêt de<br />
maintenance dans une grande société<br />
chimique ; là encore, de 1 000 à 2 500<br />
salariés provenaient d’entreprises extérieures<br />
et exerçaient des interventions de<br />
maintenance durant huit semaines d’affilée.<br />
Fort de ce constat, différents coordinateurs<br />
chargés des risques au travail et<br />
issus des Cnam et autres Carsat se sont<br />
réunis afin de mener les travaux collaboratifs.<br />
Ce groupe de travail est parti d’un<br />
postulat : le décret<br />
de 1992 fêtait à<br />
cette époque ses<br />
20 ans. Il s’applique<br />
dans les<br />
entreprises<br />
françaises<br />
industrielles<br />
mais<br />
beaucoup<br />
moins bien dans<br />
le secteur tertiaire.<br />
Surtout, le recours massif à la sous-traitance<br />
a rendu non pas obsolète ce décret<br />
mais du moins apte à accueillir de<br />
nouvelles améliorations. L’objectif de ce<br />
groupe a donc surtout été d’apporter des<br />
préconisations.<br />
Identifier dès l’appel d’offres toutes les<br />
difficultés d’organisation<br />
Parmi les principaux résultats de cette<br />
étude, il apparaît que pour travailler en<br />
toute sécurité, l’entreprise extérieure doit<br />
obtenir de l’appel d’offre un maximum<br />
d’informations. L’objectif étant pour elle<br />
de chiffrer le travail qu’elle va faire ainsi<br />
que les dépenses liées à la santé et sécurité<br />
qu’elle va devoir effectuer. À titre<br />
d’exemple, en milieu confiné, l’entreprise<br />
extérieure doit, en raison de l’environnement<br />
et des contraintes plus ou moins<br />
importantes, pouvoir identifier toutes les<br />
difficultés d’organisation qui peuvent se<br />
poser à elle afin d’être le plus efficace<br />
possible dans son travail. L’idée étant<br />
d’exercer son activité dans un contexte<br />
bien particulier, celui du donneur d’ordre.<br />
Ce dernier doit alors se montrer le plus<br />
explicite possible afin que le sous-traitant<br />
ou l’intervenant extérieur répondant à<br />
l’appel d’offre ne découvre pas au dernier<br />
moment qu’il faut par exemple se munir<br />
d’une nacelle.<br />
De la même manière, les donneurs<br />
d’ordre sont encouragés à lire les informations<br />
de la part du sous-traitant qu’ils<br />
ont formulées dans leur réponse à l’appel<br />
d’offre. « Il est important d’avoir à l’esprit<br />
qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire<br />
de financiers, rappelle Michel Héry. La<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 54
santé et la sécurité au travail doivent s’imposer comme des<br />
éléments constitutifs de l’appel d’offres. Il s’agit d’une notion<br />
plus familière au monde de l’industrie que dans les services.<br />
» En effet, l’industrie a progressivement adopté une réelle<br />
culture de la santé et la sécurité, notamment dans l’industrie<br />
de process, même si cela demeure perfectible.<br />
Faire preuve de bon sens<br />
Le plan de prévention ne doit pas intervenir<br />
une seule fois par an. Il s’agit la démarche<br />
est continue et doit s’effectuer tout au long<br />
de l’année.<br />
Autre aspect essentiel, le plan de prévention. L’auteur de l’ouvrage<br />
La Sous-traitance interne constate en effet que depuis<br />
de nombreuses années, les entreprises utilisatrices se doivent<br />
de respecter le décret de 1992 en établissant un plan de prévention<br />
annuel. Or pour le groupe de travail, cette phase est<br />
certes nécessaire mais elle est loin d’être suffisante et un certain<br />
nombre de décisions de justice ont rappelé que l’évaluation<br />
des risques est à la fois non figée dans le temps ou dans<br />
une périodicité donnée et continue. « Le plan de prévention ne<br />
doit pas intervenir une seule fois par an. Il doit servir à montrer<br />
la capacité de l’entreprise à réévaluer cette première évaluation.<br />
En d’autres termes, la démarche est continue et doit s’effectuer<br />
tout au long de l’année. Il s’agit surtout d’avoir du bon<br />
sens mais ce n’est pas forcément évident ». Là encore, cette<br />
règle de prévention a été adoptée par l’industrie, moins dans<br />
les environnements de bureau à la Défense par exemple. «<br />
Nous insistons sur le fait que la première évaluation est indispensable<br />
mais celle-ci n’est qu’une base ; elle n’est que la première<br />
partie du plan de prévention nécessaire avant chaque<br />
intervention. Nous invitons donc l’entreprise extérieure avant<br />
chaque intervention à réévaluer les risques dans le cas où un<br />
changement viendrait bouleverser de prévention des risques.<br />
Cette simple démarche peut parfois ne pas excéder cinq minutes<br />
».<br />
Le groupe de travail a choisi de concevoir une brochure en<br />
direction des Comités techniques régionaux (CTR) de manière<br />
à leur fournir un modèle de prévention et de plan de travail.<br />
Cette brochure a été conçue au sein au sein de la Carsat du<br />
Nord-Pas-de-Calais par une commission dédiée à la sécurité<br />
et à la santé. Toutefois, un chef d’équipe peut avoir à gérer<br />
vingt, trente, voire quarante bons de travail en période d’activité<br />
exceptionnelle, au cours de grands arrêts de maintenance.<br />
Cette surcharge d’information risque de passer à la trappe.<br />
Troisième point important : les entreprises extérieures doivent<br />
Prestations de services<br />
pour la Sécurité Machines<br />
Mettez vos machines en conformité avec les<br />
directives de sécurité en vigueur.<br />
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machines :<br />
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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 55
Prévention des risques<br />
avoir au sein de l’entreprise utilisatrice un<br />
référent, c’est-à-dire quelqu’un dont l’une<br />
des tâches est de faciliter les choses<br />
entre le responsable et l’extérieur. Cette<br />
personne possède une vision de l’entreprise<br />
; elle sait comment le personnel<br />
en interne de travail, elle sait lui parler<br />
et elle est la mieux placée pour arrondir<br />
les angles entre les différentes équipes.<br />
Son travail est d’entretenir une entente<br />
cordiale entre les différentes parties. Par<br />
ailleurs, des réflexions ont été menées au<br />
sein des CTN et des groupes inter-CTN.<br />
Ces groupes ont été mis en place en particulier<br />
pour des travaux de chaudronnerie<br />
dans l’industrie chimique. Trois groupes<br />
ont vu le jour afin de discuter de la façon<br />
de procéder pour que les rapports entre<br />
les entreprises extérieures soient les plus<br />
fluides possibles.<br />
toujours un nombre élevé de cancers en<br />
particulier dans les métiers de tuyauteur<br />
et de chaudronnier. Mais des efforts ont<br />
été effectués au niveau des procédures<br />
ont obligé les entreprises utilisatrices<br />
à prévenir le sous-traitant, même si, de<br />
bonne foi, l’amiante n’a pas forcément été<br />
repérée à temps.<br />
Un autre problème réside dans le fait<br />
qu’au sein des industries de process, les<br />
entreprises de maintenance sont omniprésentes.<br />
Le recours à la sous-traitance<br />
souvent plus important qu’ailleurs car la<br />
maintenance est devenue l’apanage des<br />
entreprises extérieures. C’est particulièrement<br />
le cas dans les grandes entreprises<br />
qui emploient parfois plusieurs milliers de<br />
personnes en France et à l’international.<br />
Elles ont également des compétences<br />
en matière de conception qu’elle met en<br />
pratique dans la re-conception d’installations<br />
ou dans l’amélioration de certaines<br />
lignes de production chez de grands donneur<br />
d’ordres qui ont acquis un véritable<br />
savoir-faire. L’idée est la suivante : ces<br />
installations sont là pour produire mais<br />
aussi pour être entretenues ; il faut donc<br />
que tout soit conçu de manière à accéder<br />
facilement aux différents endroits des<br />
systèmes défaillants ou susceptibles de<br />
tomber régulièrement en panne. Il s’agit<br />
pleinement de la maintenance dès la<br />
conception. « Nous avons par exemple<br />
travaillé sur des robots d’assistance physique.<br />
Nous avons également constaté<br />
que dans les EPR, il est d’emblée prévu<br />
une maintenabilité en fonctionnement ;<br />
ces démarches proviennent d’entreprises<br />
extérieures. »<br />
Olivier Guillon<br />
Raisonner en fonction d’une maintenance<br />
dès la conception<br />
Dans les métiers de la maintenance, les<br />
risques sont toujours aussi nombreux et «<br />
continuent de payer un très lourd tribut à<br />
l’amiante dans la mesure où celle-ci n’était<br />
autrefois pas détectée. » Aujourd’hui, les<br />
chiffres parlent d’eux-mêmes et montrent<br />
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Hygiène-Sécurité-Environnement<br />
Interview<br />
Sécuriser ses équipes de maintenance à l’extérieur<br />
Responsable de la maintenance au sein de Cofely Endel, Rabah Achemaoui nous explique comment est gérée la<br />
santé et la sécurité des opérateurs. Intervenant sur les sites de ses clients, le prestataire de maintenance a mis en<br />
place une démarche de sécurité particulière.<br />
<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />
Quelle est l’activité de votre entreprise<br />
et dans quels secteurs d’activités intervenez-vous<br />
?<br />
Rabah Achemaoui<br />
Cofely Endel appartient à la branche<br />
Energy Services du groupe GDF Suez<br />
intervient sur tout le territoire national<br />
grâce à ses 140 implantations de proximité.<br />
Nous intervenons tout au long du<br />
cycle de vie des installations de nos<br />
clients (installation, rénovation d’équipements<br />
en passant par la maintenance,<br />
le transfert jusqu’au démantèlement des<br />
équipements). Nous apportons des solutions<br />
globales visant à améliorer la<br />
performance industrielle de nos clients.<br />
Cofely Endel est un spécialiste de la<br />
maintenance industrielle et son spectre<br />
de compétence est très large. Ses métiers<br />
historiques sont la mécanique, la<br />
robinetterie, la tuyauterie et le soudage.<br />
Ses compétences se sont enrichies au<br />
fur et à mesure de son développement<br />
technique et commercial par les métiers<br />
suivants : automatisme, électricité, électromécanique,<br />
etc.<br />
Le groupe possède une grande expérience<br />
des contrats de maintenance pluri<br />
annuels, et des grands arrêts techniques<br />
qui sollicitent d’importants moyens humains<br />
et matériels. Son effectif est de 5<br />
500 personnes pour un chiffre d’affaires<br />
de près de 700 M€. Cofely Endel dispose<br />
de plus de 2 500 clients situés dans tous<br />
les secteurs d’activités comme l’énergie<br />
(EDF, Areva, CEA, Andra, …), la métallurgie<br />
et la sidérurgie (ArcelorMital, Vallourec…),<br />
le raffinage, la pétrochimie et la<br />
chimie (Total, BASF…), l’aéronautique et<br />
le spatial (Cnes, Arianespace…), l’automobile<br />
(Renault…), la papeterie (Smurfit<br />
Kappa…) etc.<br />
Nous travaillons aussi bien avec de<br />
grands groupes que des PMI. Nos clients<br />
font appel à nos expertises soit pour des<br />
contrats de maintenance pluriannuels,<br />
pour des interventions ponctuelles ou<br />
dans le cadre des grands arrêts de maintenance.<br />
Ils nous sollicitent également<br />
pour des opérations de travaux neufs, de<br />
transfert industriel ou de rénovation.<br />
Nos clients apprécie tout particulièrement<br />
notre :<br />
• Culture de la sécurité,<br />
• Réseau unique d’implantations,<br />
• Disponibilité et<br />
équipes,<br />
réactivité de nos<br />
• Maillage des compétences et des expertises,<br />
• Connaissance de tous les secteurs de<br />
l’industrie.<br />
Sur quelles machines intervenez-vous<br />
?<br />
Nous intervenons sur tous les types<br />
d’équipements et cela sur la majeure<br />
partie des process industriels. Nous déployons<br />
différentes expertises dans les<br />
métiers suivants : la mécanique (notamment<br />
sur les machines tournantes), la<br />
robinetterie, l’électromécanique, la chaudronnerie,<br />
la tuyauterie, le soudage, la<br />
manutention et le levage.<br />
À quels risques sont confrontés vos<br />
opérateurs ? À quoi ces risques sontils<br />
liés (cadence, environnement de<br />
l’usine, températures élevées ou humidité,<br />
propreté, pollutions etc.) ?<br />
Les risques majeurs, sont ceux liés aux<br />
travaux en hauteur, aux manutentions et<br />
aux consignations (électriques et mécaniques),<br />
ainsi que les risques spécifiques<br />
à nos métiers et ceux générés par nos<br />
clients.<br />
On peut trouver :<br />
Des risques liés aux types d’activités :<br />
• Opérations d’assemblage d’éléments<br />
mécaniques lourds,<br />
• Opérations de levage, plus particulièrement<br />
de manutention mécanique lourde,<br />
• Opérations de démontage, de démantèlement,<br />
de ferraillage,<br />
• Opérations de maintenance, de réglage<br />
mécanique, d’essai à vide ou en charge,<br />
• Opérations à proximité d’organes en<br />
mouvement, présence d’énergie résiduelle,<br />
etc.<br />
Des risques liés à la mise en œuvre d’outillage<br />
ou de moyen :<br />
• Machines outils, meuleuses portatives,<br />
boulonneuses, déboulonneuses,<br />
• Carotteuses, pistolets de scellement,<br />
• Appareils de levage ou de traction mus<br />
par la force humaine,<br />
• Appareils de soudage ou de découpage<br />
de l’acier par gaz,<br />
• Montage d’échafaudages simples<br />
(tours), etc.<br />
Des risques liés à l’environnement :<br />
• Travaux dans des sites classés ATEX<br />
(atmosphère explosive),<br />
• Travaux en présence de produits<br />
chimiques, pharmaceutiques,<br />
• Travaux en hauteur ou sur le vide (risque<br />
de chute de hauteur),<br />
• Travaux en enceintes confinées (capacités),<br />
conductrices, à risque d’explosion,<br />
• Travaux à proximité de l’eau, sur l’eau<br />
(risque de noyade),<br />
• Travaux à proximité, sur des équipements<br />
présentant des températures importantes<br />
au contact, des pressions internes<br />
importantes,<br />
• Travaux à proximité ou sur des équipements<br />
pouvant présenter des risques infectieux<br />
(légionellose, amibes, etc.),<br />
• Travaux à proximité d’équipements, de<br />
matériels électriques, dans des locaux<br />
électriques, etc.<br />
Des risques liés aux ambiances du poste<br />
de travail :<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 57
Hygiène-Sécurité-Environnement<br />
• Ambiances oxyprives ou gaz toxiques,<br />
• Ambiances thermiques ( fours, séchoirs,<br />
chambres froides),<br />
• Ambiances sonores élevées, travaux<br />
sous rayonnements ionisants,<br />
• Travaux hyperbares, etc.<br />
Des risques liés à la conduite d’engins :<br />
• Conduites de chariots élévateurs, de<br />
tracteurs, de grues,<br />
• Conduite de nacelles autoélévatrices,<br />
de ponts roulants, etc.<br />
Parmi cette liste, des autorisations ou habilitations<br />
nominatives complémentaires<br />
sont nécessaires et obligatoires pour accomplir<br />
certains travaux.<br />
À qui incombe la responsabilité de la<br />
santé et de la sécurité de vos intervenants<br />
en maintenance ?<br />
Au-delà de la volonté de responsabiliser<br />
chacun sur sa propre sécurité et de celles<br />
de ces collègues, le responsable sécurité<br />
d’un chantier est, par définition, le responsable<br />
de l’intervention.<br />
Le fait d’être un prestataire de maintenance<br />
et d’intervenir sur des sites extérieurs<br />
implique-t-il une organisation<br />
et une prise en compte des risques<br />
particuliers ?<br />
Oui, cela demande une analyse des<br />
risques liés à notre intervention, puis l’établissement<br />
d’un plan de prévention par<br />
le client (prenant en compte nos risques<br />
mais également les risques liés à la coactivité<br />
avec d’autres sociétés). L’ensemble<br />
devant être présenté à nos intervenants<br />
lors de la formation au poste de travail.<br />
Quels moyens technologiques et matériels<br />
(EPI...) avez-vous adoptés pour<br />
mieux protéger vos collaborateurs ?<br />
Comment les utilisez-vous ?<br />
La première des règles est la suppression<br />
du risque (lorsque cela est possible), ensuite<br />
la mise en place de protections collectives<br />
et pour finir les équipements de<br />
protections individuelles. Cela demande<br />
au préalable de maîtriser parfaitement la<br />
typologie des équipements proposés.<br />
En matière de prévention des risques,<br />
avez-vous adopté une démarche particulière<br />
? En quoi consiste-elle ?<br />
Dans le but de renforcer le pilotage de<br />
la prévention des risques sur nos chantiers,<br />
nous avons affiché et organisé ce<br />
pilotage à travers un binôme composé<br />
du patron opérationnel et de son chargé<br />
de prévention ; l’animation et le conseil<br />
étant effectués par le département central<br />
« QPE »(Qualité, Prévention et Environnement).<br />
Cette organisation nous a permis de<br />
disposer depuis longtemps de différents<br />
agréments et certifications :<br />
ISO 9001 version 2000, ISO 14001, CE-<br />
FRI, ASCERT, MASE – UIC, OHSAS<br />
18001, APAVE DESP, etc.<br />
Comment l’avez-vous mise en place<br />
et avez-vous rencontré des difficultés<br />
particulières ? En rencontrez-vous encore<br />
aujourd’hui ?<br />
Cette démarche, tout comme notre organisation,<br />
a été définie par notre direction<br />
générale. Elle a été mise en place pour<br />
l’ensemble du groupe Cofely Endel. Elle<br />
fait l’objet d’un contrôle permanent et rigoureux<br />
notamment à travers le suivi de<br />
différents indicateurs comme la détection<br />
des « situations dangereuses ». En effet,<br />
il appartient à chacun de pratiquer une<br />
veille quant au maintien d’un niveau de<br />
sécurité optimum tout au long d’une intervention.<br />
En premier lieu, ce sont les<br />
intervenants compagnons « sur le terrain<br />
», chefs de file ou d’équipe, chargés<br />
de travaux, chefs de chantier qui doivent<br />
avoir en permanence une attitude interrogative.<br />
La détection d’une « situation dangereuse<br />
» se fait par cette attitude interrogative<br />
à partir :<br />
• De l’observation critique de la situation<br />
du moment,<br />
• De l’œil neuf ou œil nouveau (l’œil neuf<br />
du Chargé d’affaires etc.) qui découvre la<br />
situation.<br />
Elle se fait aussi par l’analyse de la situation<br />
:<br />
• De l’examen de paramètres techniques<br />
et de la validation de ceux-ci,<br />
• De recherche d’informations,<br />
• De l’estimation de l’évolution des conditions<br />
d’intervention, des procédés, des<br />
actes qui seront conduits (quelle est la<br />
prochaine phase? avec qui? avec quoi?<br />
comment? dans quelles conditions?)<br />
• De la prise en compte d’un dysfonctionnement<br />
ou d’un incident, soit par le fait<br />
qu’ils peuvent être générateurs d’une situation<br />
dangereuse, soit par le fait qu’ils<br />
peuvent être la conséquence d’une situation<br />
dangereuse existante.<br />
• La comparaison entre ce qui était prévu<br />
et ce qui est peut être un bon moyen de<br />
détection<br />
Lorsqu’une « situation dangereuse » est<br />
qualifiée, il convient de mettre ou faire<br />
mettre le chantier « en sécurité » en prenant<br />
des mesures conservatoires, et d’informer<br />
l’ensemble des personnes concernées<br />
y compris la maîtrise. La reprise de<br />
l’intervention se fera après avoir supprimé<br />
les risques.<br />
Quels en sont les résultats aujourd’hui<br />
et travaillez-vous encore sur l’amélioration<br />
de la sécurité ?<br />
L’amélioration de la sécurité est quotidienne<br />
et demande un travail assidu afin<br />
de réduire les risques, les maîtriser quand<br />
ils sont réels et traiter les écarts. Cela<br />
nous a permis une diminution constante<br />
de nos accidents. Le taux de fréquence a<br />
été divisé par deux en six ans.<br />
Enfin, dans ce domaine, quels conseils<br />
pouvez-vous donner aux responsables<br />
de maintenance pour améliorer<br />
la sécurité de leurs équipes ?<br />
Pas de secret, ni d’idée révolutionnaire ;<br />
la sécurité des équipes passe en premier<br />
lieu par une bonne préparation des interventions.<br />
Identifier les risques, définir<br />
les moyens de les minimiser, disposer de<br />
matériel professionnel entretenu et vérifié,<br />
du personnel formé avec les bonnes<br />
compétences au bon endroit sont des<br />
préalables, avec bien entendu une communication<br />
montante et descendante<br />
avec les intervenants et le client.<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 58
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Hygiène-Sécurité-Environnement<br />
Inauguration<br />
France Sécurité<br />
inaugure son centre de maintenance des EPI<br />
12 000 m2 de stockage, dix quais, vingt-quatre allées de quarante-huit racks, 30 000 emplacements de picking et<br />
12 000 palettes, voici en quelques chiffres l’étendue de la plateforme nantaise du distributeur d’EPI France Sécurité.<br />
Au total, une trentaine de salariés traitent pas moins de 260 containers par an. Mais depuis l’automne 2012, le centre<br />
de Nantes a inauguré 600 m2 de station EPI intégrée composée de deux techniciens spécialisés. Cette structure<br />
inédite en France a nécessité 7,2 M€ d’investissement et permet de procéder au contrôle ainsi qu’à la maintenance<br />
des équipements de Classe 3.<br />
La plus grande plateforme française de<br />
logistique entièrement consacrée aux<br />
équipements de protection individuelle<br />
(EPI) s’est dotée à la fin 2012 d’un centre<br />
de contrôle et de maintenance. Baptisée<br />
Station EPI, cette structure a été initiée<br />
et est aujourd’hui dirigée par Christophe<br />
Voyez, un spécialiste de la maintenance<br />
des équipements de protection ayant<br />
déjà travaillé pour des fabricants avant<br />
de créer à partir de 2008 plusieurs entreprises<br />
de maintenance, de formation<br />
et d’intervention sur site. Victimes de leur<br />
succès, ces structures ont mis la clé sous<br />
la porte. Casse cela ne tienne, Christophe<br />
Voyez n’en démord pas : « en travaillant<br />
beaucoup aux côtés des utilisateurs,<br />
j’ai constaté que la tendance était<br />
à l’optimisation des pièces détachées ».<br />
Considérés pendant longtemps uniquement<br />
comme un facteur de coûts, les EPI<br />
sont en outre soumis à des contraintes<br />
réglementaires de plus en plus strictes et<br />
doivent faire l’objet de contrôles et d’entretiens<br />
réguliers.<br />
C’est en novembre 2011 que le distributeur<br />
France Sécurité et Christophe Voyez<br />
se rapprochent pour monter un projet de<br />
centre de contrôle et de maintenance des<br />
équipements ; un projet d’un an qui prendra<br />
officiellement forme fin 2012 sous<br />
le nom de Station EPI, laquelle prendra<br />
place sur la plateforme nantaise.<br />
Des activités de contrôle et de réparation<br />
multiples et variées<br />
Dans le projet initial, la plateforme devait<br />
remplir deux objectifs : créer une<br />
fonction de gestion centralisée des flux<br />
sur l’ensemble du territoire grâce à des<br />
connexions inter- plateformes, et centraliser<br />
les stocks sur certains produits<br />
comme les EPI de Classe 3 et les produits<br />
importés. Mais à ces deux objectifs<br />
s’est ajoutée la volonté de créer au sein<br />
de la plateforme de stockage un centre<br />
national de contrôle et de maintenance<br />
des EPI de Classe 3.<br />
Aujourd’hui directeur de la maintenance<br />
de la « station », Christophe Voyez est<br />
alors amené à diriger une équipe de cinq<br />
personnes composée d’une hot-line,<br />
d’une personne au service administratif<br />
ainsi que deux techniciens spécialisés.<br />
La Station EPI est elle-même composée<br />
de plusieurs parties : un laboratoire pour<br />
le contrôle et la réparation antichute, un<br />
autre sur la détection de gaz, un troisième<br />
consacré au lavage et à la désinfection<br />
pour les équipements de protection du<br />
corps mais aussi des voies respiratoires,<br />
une zone pour le gonflage d’air respirable<br />
haute pression ainsi qu’un laboratoire dédié<br />
au respiratoire.<br />
Les activités de la Station EPI sont multiples<br />
et vont des opérations de lavage,<br />
de désinfection, de contrôle d’étanchéité<br />
et de réparation des protections respiratoires<br />
au contrôle, la maintenance et<br />
la réparation du matériel antichute en<br />
passant par l’étalonnage et la réparation<br />
des détecteurs de gaz, le contrôle et la<br />
réparation des appareils respiratoires isolants<br />
et des chariots d’air respirable ou<br />
d’adduction d’air, sans oublier le contrôle<br />
et l’entretien des gilets de sauvetage.<br />
« Nous assurons également des services<br />
supplémentaires comme le ré-étalonnage<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 60
Hygiène-Sécurité-Environnement<br />
des détecteurs de gaz ; en effet, lorsqu’on<br />
stocke ce type d’appareils pour les clients<br />
il se pose le problème de la péremption<br />
du produit qui intervient au bout de trois<br />
mois. Nous le remettons systématiquement<br />
à niveau grâce à un gaz étalon que<br />
l’on se procure chez des fabricants certifiés<br />
».<br />
Se spécialiser dans la maintenance<br />
d’équipements de Classe 3<br />
Pour devenir la première plateforme française<br />
à assurer le contrôle et la maintenance<br />
des EPI de Classe 3, la Station EPI<br />
s’est dotée d’un ensemble complet d’équipements<br />
de pointe. Parmi eux figurent un<br />
bac à ultrasons, une Armoire séchante<br />
mais également des bancs de test, à la<br />
fois pour les masques<br />
à cartouches et pour<br />
le contrôle des appareils<br />
respiratoires<br />
isolants (ARI) ou des<br />
chariots et des soupapes.<br />
La Station EPI<br />
possède aussi une caméra endoscopique<br />
pour le contrôle intérieur des bouteilles<br />
haute pression et un testeur d’étanchéité<br />
pour les auto-sauveteurs.<br />
D’autres équipements et outils de<br />
contrôle sont mis à la disposition des<br />
techniciens pour assurer le contrôle de<br />
l’état des équipement de protection, à<br />
l’image de ce compresseur haute pression<br />
de 450 Bars composé de 3 sorties<br />
200 bars et 3 sorties 300 Bars. Le centre<br />
abrite également un analyseur en continu<br />
pour la vérification de l’air injecté dans les<br />
bouteilles selon la norme EN 12021. Le<br />
personnel de maintenance dispose aussi<br />
d’un caisson de gonflage sécurisé. Enfin,<br />
des générateurs de chlore, de dioxyde<br />
de chlore et d’ozone ainsi qu’un banc de<br />
Le déploiement d’un logiciel<br />
pour plus de traçabilité des équipements<br />
Gérer près de 4 500 équipements au démarrage d’une nouvelle activité ne laisse<br />
pas de place à l’amateurisme. D’autant que ce nombre ne cesse de croître. Ainsi,<br />
France Sécurité a mis en place un logiciel Web baptisé « Vision » et dédié au<br />
parc d’EPI de Classe 3. Déterminant pour la traçabilité des équipements, celui-ci<br />
permet aux clients de suivre l’état de maintenance de son parc EPI à chaque<br />
étape de la vie du produit, du suivi en direct de l’état de chaque EPI à la réception<br />
d’alertes pour l’entretien de ceux-ci à J-30 puis J-15. Par ailleurs, le logiciel permet<br />
d’obtenir un historique complet des intervenions de maintenances ainsi que<br />
les dates et les commentaires sur les prochaines étapes programmées et des<br />
informations diverses sur le matériel de remplacement. Enfin, le logiciel Vision<br />
permet d’éditer des documents réglementaires (certificat, fiche de vie...). Christophe<br />
Voyez, directeur de La Station EPI de France Sécurité indique que « ce<br />
logiciel de traçabilité, un outil propre à France Sécurité, apporte un vrai plus à<br />
nos clients, car nombreux sont ceux qui doivent tenir un registre de maintenance<br />
à jour pour le présenter aux autorités référentes. Le cœur de métier de France<br />
Sécurité étant la distribution, nos techniciens sont en lien direct avec les services<br />
commerciaux et peuvent entrer la référence produit dans le logiciel « Vision » dès<br />
l’acte d’achat. Par exemple, les détecteurs de gaz sont, sans surcoût, étalonnés<br />
avant départ chez le client. Ce service rendu à nos clients leur confère un gain<br />
d’efficacité dans le management de leur parc EPI. ». De plus, afin de répondre<br />
aux besoins des dirigeants et de leurs équipes, France Sécurité a également créé<br />
un blog (www.maintenanceepiclasse3.fr) pour communiquer sur les risques et<br />
informer régulièrement ses clients.<br />
contrôle pour les ventilations assistées et<br />
une station d’étalonnage de détecteurs<br />
gaz composent à leur tour la Station EPI<br />
qui s’apparente dès lors davantage à un<br />
laboratoire dédié à la métrologie qu’un<br />
atelier de maintenance.<br />
Représenter l’image de marque des<br />
produits des fabricants<br />
La Station EPI de France Sécurité travaille<br />
avec ses fournisseurs à travers<br />
des contrats de maintenance propres à<br />
chaque fabricant, dont la plupart, y compris<br />
les plus importants d’entre eux, n’ont<br />
pas forcément mis en œuvre les moyens<br />
adéquats pour assurer en interne le SAV<br />
de leurs équipements. À titre d’exemple,<br />
la société 3M a pour habitude de passer<br />
par des spécialistes de l’entretien des EPI<br />
avant d’attribuer à tel ou tel distributeur<br />
la carte 3M. « Nous vérifions toujours<br />
toujours si le service de contrôle et de<br />
maintenance répond bien aux critères<br />
bien précis d’entretien de nos produits<br />
et aux exigences de 3M, souligne Wahib<br />
Ouazzani, responsable technique de l’ensemble<br />
de la gamme d’équipements de<br />
protection respiratoire chez 3M France.<br />
Cela a été le cas avec France Sécurité<br />
qui respecte le contrat en mettant un<br />
technicien dédié à l’entretien de nos produits<br />
et à leur contrôle sur des bancs de<br />
tests. Ce technicien spécialisé suit également<br />
des formations régulières sur nos<br />
nouveaux produits ».<br />
Certifiée « 3M », la Station EPI a dû<br />
suivre ainsi près de neuf mois de formation<br />
sur toutes les familles de produits de<br />
la marque. Mais 3M n’est pas un cas à<br />
part puisque ce type de contrat est conclu<br />
avec d’autres fabricants ; « nous représentons<br />
à travers nos activités l’image<br />
de la marque et de ses produits, même<br />
en tant que distributeur, insiste Christophe<br />
Voyez. Il ne faut pas oublier que le<br />
client-utilisateur regarde de plus en plus<br />
le coût de possession ; ils ont davantage<br />
conscience qu’une bonne maintenance<br />
va inévitablement augmenter la durée de<br />
vie du produit et réduire ce coût de possession<br />
».<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 61
Formations<br />
NOUVEAUTÉS FORMATIONS<br />
<strong>Maintenance</strong>, environnement,<br />
CHSCT, FM, services généraux, production...<br />
Synamap : Nouvelle formation « Les vêtements de<br />
protection à usage professionnel »<br />
Le Synamap, acteur incontournable<br />
du marché de la prévention des<br />
risques professionnels et de la protection<br />
de l’homme au travail, s’investit<br />
quotidiennement dans une démarche<br />
d’amélioration de la santé et<br />
de la sécurité au travail, devenu un<br />
enjeu essentiel pour les entreprises.<br />
Dans cette mission de promouvoir la<br />
prévention des risques professionnels,<br />
le Synamap met en place une<br />
formation dédiée aux vêtements de<br />
protection à usage professionnel.<br />
La formation « vêtements de<br />
protection à usage professionnel<br />
» : expertise et qualité<br />
La formation « Vêtements de protection<br />
à usage professionnel » proposée<br />
par le Synamap permet d’identifier les<br />
différents types de vêtements de protection,<br />
d’approfondir ses connaissances<br />
sur leurs caractéristiques en<br />
fonction des types de risques professionnels<br />
et de connaître la réglementation<br />
en vigueur.<br />
Un module riche<br />
et complet regroupant<br />
deux volets importants :<br />
> Le cadre réglementaire : directives<br />
et normes<br />
> Les vêtements de protection<br />
adaptés par types de métiers et<br />
risques<br />
Représentant des acteurs du marché<br />
de la prévention et de la protection<br />
des travailleurs, expert du marché<br />
des EPI et organisme de formation<br />
déclaré sous le numéro 11 92 19295<br />
92, le Synamap, est aujourd’hui le<br />
mieux placé pour vous former. Cette<br />
formation, d’une durée d’une journée,<br />
est animée par un expert de<br />
l’industrie du vêtement professionnel<br />
et spécialiste dans l’application des<br />
normes européennes. Elle s’adresse<br />
aux technico-commerciaux sédentaires<br />
ou terrain et assistants des<br />
entreprises distributrices d’EPI, animateurs,<br />
responsables, ingénieurs<br />
sécurité, acheteurs, coordonateurs<br />
SPS, médecins du travail, chefs de<br />
produits, responsables de mise sur<br />
le marché, préventeurs, membres<br />
CHSCT, MSA, CRAM, STT, OPPB-<br />
TP, collectivités locales et territoriales...<br />
Les participants pourront acquérir<br />
de manière complète un savoir<br />
technique sur les spécificités relatives<br />
aux vêtements de protection et<br />
ainsi obtenir des réponses concrètes<br />
à leurs interrogations.<br />
Pour plus de renseignements sur la formation<br />
et sur les modalités d’inscription,<br />
contacter Aminata Ba, chargée de formation<br />
du Synamap (01 47 17 64 36 - aminata@Synamap.fr).<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 62
Agenda<br />
SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />
Quelques rendez-vous importants<br />
dans les prochains mois<br />
Mai<br />
Rencontres du Synamap<br />
Le Synamap, syndicat national des<br />
acteurs du marché de la prévention<br />
et de la protection, organise la 6ème<br />
édition de ses Rencontres, le 27 mai<br />
2013 au Palais du Luxembourg, de<br />
9h30 à 12h30. Cette année, les conférenciers<br />
interviendront sur la sécurité<br />
dans la maintenance industrielle. Au<br />
cours de cette matinée, des personnalités<br />
issues de tous les horizons<br />
débattront des enjeux concrets liés à<br />
la sécurité des travailleurs de la maintenance<br />
industrielle (table ronde n°1)<br />
et feront un bilan des différentes actions<br />
mises en œuvre par les principaux<br />
acteurs concernés (campagnes<br />
de l’OPPBTP, etc.) pour renforcer la<br />
politique de prévention des risques<br />
dans ce domaine (table ronde n°2).<br />
À Paris (Sénat)<br />
Le 27 mai 2013<br />
www.Synamap.fr<br />
Préventica Lille<br />
L’événement national dédié à la santé<br />
au travail et la sécurité des entreprises<br />
pose ses valises pour la 3e<br />
fois à Lille, en mai prochain. Les deux<br />
grandes problématiques qu’aborde le<br />
congrès/salon Préventica concernent<br />
directement tous les secteurs d’activité,<br />
publics et privés : la santé au<br />
travail et la sécurité des entreprises.<br />
À Lille<br />
Du 28 au 30 mai 2013<br />
www.preventica.com<br />
Juin<br />
Forum LABO & BIOTECH<br />
Votre rendez-vous avec l’innovation<br />
au laboratoire est au Forum LABO &<br />
BIOTECH du 4 au 7 juin 2013 !<br />
À Paris Porte de Versailles<br />
Du 4 au 7 juin 2013<br />
www.forumlabo.com<br />
Les Assises du M.E.S<br />
Nous vous donnons rendez-vous le<br />
4 juin prochain pour la nouvelle édition<br />
des Assises du M.E.S. Si vous<br />
souhaitez mettre en place un M.E.S,<br />
mais vous hésitez, vous avez des<br />
questions :<br />
Quels sont les sujets prioritaires ?<br />
Comment passer à une production<br />
« Temps Réel » ? Quelles solutions<br />
choisir ? Quelle démarche adopter ?<br />
Quels sont les retours des industriels<br />
suite à la mise en place d’un M.E.S ?<br />
À Paris Salon de l’Aveyron<br />
Le 4 juin 2013<br />
Venez découvrir comment pilotez<br />
avec succès vos opérations industrielles.<br />
http://assises.club-mes.com/paris_juin_2013/<br />
Équip’Usine<br />
Equip’Usine propose un salon entièrement<br />
dédié aux produits et services<br />
qui « font tourner » une usine,<br />
au cœur de la première région industrielle,<br />
le Rhône-Alpes. Ce salon<br />
riche en informations et en solutions<br />
rassemble 150 exposants et 3 000 visiteurs.<br />
Il abritera vingt conférences<br />
et ateliers, des prix de l’innovation,<br />
un espace nouveautés ainsi qu’un<br />
espace de démonstration et une trentaine<br />
de médias partenaires.<br />
À Lyon Eurexpo<br />
Les 19 et 20 juin 2013<br />
www.equipusine.com<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 63
Au sommaire<br />
du prochain numéro<br />
(programme non définitif susceptible de modification)<br />
<strong>Maintenance</strong> préventive<br />
Technologies : Détecter les pannes bien en amont<br />
Management : Anticiper les grands arrêts de maintenance<br />
<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />
Comment optimiser les installations hydrauliques ?<br />
Focus technique sur les garnitures mécaniques<br />
<strong>Maintenance</strong> en production<br />
Des systèmes automatisés au service de la maintenance<br />
Prévention des risques au travail<br />
Lutter contre la pénibilité rencontrée<br />
au cours des travaux de maintenance<br />
EPI : S’équiper pour protéger le corps<br />
CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />
MRJ<br />
54, Boulevard Rodin<br />
92130 Issy les Moulineaux<br />
Tél. : 01 73 79 35 67<br />
Fax. : 01 34 29 61 02<br />
www.maintenanceandco.com<br />
(la rédaction n’est pas responssable des documents qui lui<br />
sont adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas<br />
retournés)<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
Jérémie Roboh<br />
RÉDACTION<br />
Olivier Guillon<br />
(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />
COMITÉ DE RÉDACTION :<br />
Gilles Pelon (Afim),<br />
Claude Pichot (Afim), Jean-François Le Goff (Afim),<br />
Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />
ÉDITION<br />
Maquette et couverture :<br />
RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />
PUBLICITÉ<br />
MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />
Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />
DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />
Prix du numéro : 20 euros<br />
Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />
Étranger : 80 euros<br />
Règlement par chèque bancaire<br />
à l’ordre de MRJ<br />
www.production-maintenance.com<br />
courriel : abonnement@production-maintenance.<br />
com<br />
Tél. 01 73 79 35 67<br />
Répertoire des annonceurs<br />
3M .............................................51 ITM ..............................................7<br />
AE&T .........................................53 Otelo ..........................................39<br />
Apisoft .......................................27 Pilz ............................................55<br />
CableSafe .................................41<br />
Sart von Rohr ................................<br />
CIMI ...........................................13 .......................3ème de couverture<br />
IMPRESSION<br />
Imprimerie de Champagne<br />
ZI les Franchises – 52200 Langres<br />
N° ISSN : 1632-4153<br />
Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />
Dépôt légal : à parution<br />
Trimestriel – <strong>n°41</strong><br />
Mai 2013<br />
dB Vib groupe ..............................5<br />
ENDEL ......................................45<br />
GATES .........2ème de couverture<br />
IGE+XAO ..................................59<br />
Schneider Electric .......................2<br />
SERMES .....................................9<br />
SEW Usocome ..............................<br />
.......................4ème de couverture<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 64
NOUVEAU<br />
LA MAÎTRISE DE LA SOLUTION<br />
UN PRODUIT<br />
5 FONCTIONS<br />
Poste de purge BYVAP® type PPCB<br />
5 FONCTIONS : - Purgeur<br />
- Clapet anti retour<br />
- Isolement amont<br />
- Isolement aval<br />
- Filtre de protection.<br />
Idéal sur Purge de ligne, de distribution et de traçage,<br />
le PPCB allie montage simple, coût réduit<br />
et une garantie de 3 ans.<br />
Fabricant français<br />
www.friedling.fr<br />
SART von Rohr : 25 rue de la Chapelle - BP 2 - F-68620 BITSCHWILLER-LES-THANN<br />
Tél. 33 (0)3 89 37 79 50 - Fax 33 (0)3 89 37 79 51 - E-mail : sartventes@sart-von-rohr.fr - www.sart-von-rohr.fr<br />
PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 65
Applicatifs logiciels : positionnement, enrouleur, coupe à la volée, indexeur modulo, came électronique, synchronisation logicielle<br />
Optimisation personnalisée du programme de maintenance (économies d'énergie, condition monitoring, stock de rechange)<br />
Mise à disposition de documentation internationale téléchargeable<br />
Solutions d'entraînement pour environnements spécifiques<br />
Vérification du dimensionnement des éléments d’entraînement<br />
Applicatifs logiciels performants et gratuits<br />
Vérification des conditions d’implantation<br />
Vérification du paramétrage des variateurs<br />
Applicatifs internet mis à jour en permanence<br />
Montage rapide de motoréducteur et de variateurs sur demande<br />
Disponibilité permanente d’un interlocuteur (24h/24 365j/an)<br />
Réparation dans les ateliers SEW<br />
Conseil technique pour la détermination des systèmes d'entraînement<br />
Renseignements techniques<br />
Formations sur site, adaptées aux spécificités de l’application<br />
Hiérarchisation et ajustement technique du parc installé<br />
Relevé de parc avec indication de l'état des groupes d'entraînement<br />
Fourniture de moteurs à haut rendement<br />
Gamme complète de systèmes de "Motion Control"<br />
Fourniture d'entraînement pour atmosphères explosibles<br />
Diagnostic endoscopique ou stétoscopique des réducteurs<br />
Délais de livraison fiables<br />
Examen thermographique des groupes d’entraînement et des armoires de commande<br />
Module de diagnostic du frein pour la surveillance de la fonction et de l’usure<br />
Gamme complète de réducteurs industriels<br />
Module de diagnostic d’huile pour optimiser la planification des vidanges<br />
Formations à la mise en œuvre des produits<br />
Assistance téléphonique personnalisée<br />
Module de diagnostic vibratoire pour la surveillance de l’état des roulements et des engrenages<br />
Proposition technico-commerciale à partir de nos plus récentes technologies<br />
Elaboration de solutions spécifiques adaptées aux exigences logistiques particulières<br />
<strong>Maintenance</strong> d'un parc d'entraînements installés<br />
Optimisation du paramétrage des éléments d’entraînement par rapport aux exigences de l’application<br />
Gamme complète de systèmes d'entraînement décentralisés<br />
Capacités de montage rapide en 24/48h<br />
Vous êtes<br />
ici<br />
Service de collecte et livraison<br />
Compétences métiers multi-sectorielles<br />
Remises en état, révisions et modifications sur site<br />
<strong>Maintenance</strong> des entraînements assurée par leur constructeur<br />
Révision complète de l’entraînement<br />
Centres régionaux de montage, réparation, révision, formation, conseil<br />
Solutions d'entraînement éco-énergétiques<br />
Programmation de fonctions d'automatisme et systèmes de visualisation selon cahier des charges<br />
Assistance à la mise en service<br />
Ecriture de programmes pour des process d’entraînement particuliers<br />
Usines de production en France<br />
Service de collecte/livraison<br />
Programmation de la représentation sur un pupitre opérateur DOP<br />
Nettoyage et réglage des freins<br />
Service Assistance 24h/24<br />
Conseil pour l'optimisation des stocks de dépannage<br />
Conseil et fourniture d'éléments de sécurité fonctionnelle<br />
Dépannage en express<br />
Audit du parc d'entraînements installé<br />
Ensemble<br />
agissons à<br />
360 °<br />
Traçabilité des documents de fabrication sur plusieurs décennies<br />
Mise à disposition en ligne de plans d'encombrement 2D/3D<br />
Rédaction d’un rapport d’analyse pour chaque entraînement expertisé<br />
Expertise en architecture du mouvement<br />
Fourniture de pièces détachées d'origine, garanties<br />
Mise à disposition de documentation technique via le site Internet ou la hot-line<br />
Conseils et devis pour travaux de retrofit<br />
Kits de pièces spécifiques ou complets<br />
DriveTags - identification des groupes d'entraînement selon code client<br />
Applicatifs internet gratuits pour la demande d'offre et le suivi de commande<br />
Application de normes de qualité élevées dans tous les processus de fabrication<br />
Entretien et réparation avec des pièces d'origine garanties par le constructeur<br />
Systèmes de traîtement de surface et de protection anti-corrosion selon les types d'environnement<br />
Garantie constructeur 2 ans<br />
Gamme complète de variateurs de vitesse<br />
Respect du délai de livraison annoncé<br />
Mise en service complète ou assistance personnalisée à la mise en service<br />
Etablissement d’un plan d’inspection<br />
Inspection du parc installé<br />
Conseil et fourniture de modules de Condition Monitoring<br />
Etablissement d’un plan d’entretien spécifique<br />
Drive 360° de SEW-USOCOME<br />
redéfinit la notion de service<br />
et lui confère un rayon d’action à<br />
360° en cohérence avec les besoins et les<br />
spécificités de nos clients et de leurs marchés.<br />
A tous les stades du cycle de vie des installations<br />
qu’ils conçoivent et fabriquent, ou qu’ils exploitent au<br />
quotidien. Qu’il s’agisse d’entraînements classiques,<br />
ou pilotés par variateur électronique, de systèmes<br />
d’entraînement décentralisés ou de systèmes<br />
servo et d’automatismes de contrôle du<br />
mouvement. Les services Drive 360° irriguent<br />
et renforcent vos actions de conception,<br />
de mise en service, d’exploitation écoénergétique<br />
et de maintenance. Que vous<br />
soyez fabricant ou utilisateur de machines,<br />
SEW-USOCOME vous place au centre de<br />
ses préoccupations partout dans le monde.<br />
EFFICACE PAR NATURE<br />
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