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Production Maintenance n°41

Dossier Spécial Préventica : Assurer la sécurité des prestataires extérieurs

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www.maintenanceandco.com<br />

MAINTENANCE PRÉVENTIVE<br />

La maintenance dans<br />

l’agroalimentaire :<br />

État de l’art<br />

Page > 14<br />

MANAGEMENT<br />

LaTPM<br />

et l’amélioration continue<br />

Page > 26<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

Le SAV : le n° d’urgence<br />

des industriels<br />

Page > 42<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

Répondre aux risques<br />

de pollution<br />

Page > 54<br />

HYGIÈNE-SANTÉ-SÉCURITÉ<br />

Le plus grand centre<br />

de maintenance des EPI<br />

Page > 60<br />

Dossier Spécial Préventica :<br />

Assurer la sécurité des prestataires extérieurs<br />

> page 52<br />

N° 41 mai 2013 TRimESTRiEL 20 €


Editorial<br />

Communiquer pour mieux se protéger<br />

Plus de 1 120 morts à Dacca. Une catastrophe à la fois humaine, industrielle et sociale. Humaine en raison du<br />

nombre de ces employés victimes d’une négligence absolue en termes de sécurité, sans doute la dernière préoccupation<br />

après l’écologie du capitalisme sauvage. Industrielle car il ne reste plus rien de l’outil de production<br />

qui naguère faisait vivre encore plusieurs milliers de personnes. Sociale enfin, et c’est là peut-être le plus grave,<br />

car l’État du Bangladesh ne semble pas pressé d’interdire ces entreprises qui agissent en toute liberté et mettront<br />

encore longtemps en danger la vie d’autres employés venus des campagnes travailler pour quelques dizaines<br />

d’euros par mois.<br />

En France, nous n’en sommes bien heureusement plus là. Les coups de grisou, les effondrements de carrières et<br />

autres explosions de gaz qui n’ont certes pas totalement disparu de nos pays occidentaux (comme la catastrophe<br />

d’AZF et la tragédie de Fukushima l’ont récemment montré), ne sont plus le quotidien de l’industrie depuis bien<br />

longtemps.<br />

En France, des instituts de recherche et des structures telles que les Carsat, publient régulièrement des études et<br />

diffusent des bonnes pratiques allant bien au-delà des enquêtes statistiques sur les nombres de cancers déclarés<br />

à la suite d’une exposition trop fréquente à certains produits chimiques ou d’accidents du travail liés à l’emballement<br />

d’une meule ou d’une simple glissade dans un atelier d’usinage.<br />

De ces études publiées sur les risques émergent l’idée que les dangers sont permanents et souvent invisibles,<br />

non perceptibles. C’est le cas notamment du risque auditif et de l’exposition de façon permanente à des niveaux<br />

sonores pourtant « acceptables » depuis des années par les techniciens. Les professionnels de la maintenance<br />

ne sont naturellement pas épargnés par ces dangers, d’autant que la diversité des tâches qu’ils ont à effectuer et<br />

des sites sur lesquels ils interviennent multiplient considérablement les risques.<br />

Une autre idée émerge à son tour et est très révélatrice des problèmes de sécurité posés au personnel de<br />

maintenance lorsqu’il intervient sur des sites clients. Il s’agit du recours massif depuis plusieurs années à la<br />

sous-traitance. Or, il se trouve que les plans de prévention – minimum requis et nécessaire – ne suffisent plus.<br />

Le problème est que l’entreprise extérieure, qui n’est non seulement pas assez informée des risques, n’a parfois<br />

pas accès à des données évidentes comme les dimensions des installations sur lesquelles elle doit intervenir, les<br />

différents points d’accès du site ou encore la géométrie du bâtiment.<br />

La clé de la sécurité passe avant tout par un dialogue plus riche, plus franc et plus direct entre le donneur<br />

d’ordres et l’entreprise extérieure. Le premier a pour rôle de donner un maximum d’informations, le prestataire<br />

se doit de poser toutes les questions afin de se préparer – en termes de ressources, de matériel et de mesures<br />

de protection à adopter au préalable – de façon à travailler de manière efficace et en toute sécurité. À l’ère de<br />

la communication à 180 degrés et des outils de mobilité dernier cri, celle-ci devrait déjà permettre de réduire le<br />

nombre d’accidents.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 1


N’attendez pas qu’il soit trop tard<br />

pour moderniser vos installations<br />

électriques<br />

Les pièces de rechange de Masterpact M ne seront plus<br />

disponibles fin 2013.<br />

Schneider Electric vous propose 2 solutions de modernisation :<br />

@ Plug & Play : une solution simple et rapide avec conservation<br />

du châssis d’origine.<br />

@ Masterkit : une solution d’interchangeabilité rapide pour<br />

les disjoncteurs fixes ou débrochables<br />

Les disjoncteurs neufs sont tous équipés de fonctions de mesure<br />

pour vous permettre d’améliorer vos performances énergétiques<br />

(communication en option)<br />

La rénovation<br />

constructeur<br />

Diagnostic et<br />

identification des<br />

besoins pour une<br />

solution répondant<br />

à vos exigences<br />

Châssis d’origine du Masterpact M<br />

Masterpact NW adapté<br />

Conception et<br />

fabrication en usine<br />

de la solution,<br />

inspection et tests<br />

Masterpact M<br />

Planification, temps<br />

d’intervention réduit<br />

et remise en service<br />

par le technicien<br />

Schneider Electric<br />

Pour plus d’informations 0825 012 999<br />

www.schneider-electric.com/fr<br />

Solution garantie<br />

3 ans pièces et<br />

main d’œuvre<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 2


SOMMAIRE<br />

ACTUALITÉS<br />

Entreprises & marché<br />

Emirates choisit IFS Applications pour<br />

gérer la maintenance des moteurs....4<br />

Rockwell Automation, n°1 mondial<br />

de la sécurité des machines ?...........4<br />

14e Forum international<br />

de la maintenance..............................6<br />

Moderniser ses installations<br />

électriques existantes.........................8<br />

Produits & technologies<br />

Un outil laser pour s’assurer du bon<br />

alignement des machines..................8<br />

Formations - RH<br />

Recrutement : Eurocopter passe<br />

à l’offensive......................................10<br />

Les Compagnons du Devoir, la solution<br />

à la pénurie de main-d’oeuvre<br />

dans la maintenance ?.....................12<br />

<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />

DHL Express renouvelle<br />

son contrat de maintenance<br />

avec Crisplant-Beumer....................38<br />

Création de Toyota<br />

Material Handling France.................38<br />

Still forme<br />

sur les descentes en rappel..............38<br />

Abus Levage assure la maintenance<br />

du matériel de levage d’Eau de Paris......39<br />

MI, la nouvelle gamme de chariots<br />

élévateurs thermiques de Manitou...39<br />

MAINTENANCE MÉCANIQUE<br />

Promouvoir le savoir-faire français<br />

dans l’efficacité énergétique......................40<br />

Les rencontres IMA – prochaine<br />

édition au 2e semestre 2014............40<br />

Faire découvrir<br />

la mécatronique aux jeunes.............40<br />

Artema, au cœur de la campagne<br />

« La mecanique en france,<br />

bien plus qu’une industrie »..............40<br />

Le futur de la surveillance<br />

des machines est en marche...........41<br />

Le SAV : le n° d’urgence<br />

des industriels..................................42<br />

Le SAV doit aussi se tourner<br />

vers la formation...............................46<br />

Une réserve d’énergie<br />

sous pression...................................48<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

La sécurité dans la maintenance<br />

industrielle à l’honneur.......................50<br />

Gilbert Blaise élu<br />

nouveau président de l’Arseg............50<br />

Insécurité de l’emploi<br />

et restructurations, principales<br />

causes de stress au travail................51<br />

Répondre par la prévention<br />

et les EPI aux risques de pollution....52<br />

Quelles pratiques de sécurité adopter<br />

pour les prestataires extérieurs ?......54<br />

Sécuriser ses équipes de maintenance<br />

à l’extérieur........................................57<br />

HYGIÈNE-SÉCURITÉ<br />

ENVIRONNEMENT<br />

DOSSIER AGROALIMENTAIRE<br />

TECHNOLOGIES<br />

La maintenance dans l’agroalimentaire : État de l’art...................14<br />

Une démarche fructueuse de modernisation.................................18<br />

Répondre aux standards de la certification IFS grâce à la GMAO..........22<br />

Panorama des technologies existantes dans l’agroalimentaire.............24<br />

DOSSIER TPM<br />

MANAGEMENT<br />

L’amélioration continue,<br />

un pilier pour réussir le déploiement de la TPM............................26<br />

L’amélioration continue, selon Toyota Valenciennes....................31<br />

Une analyse des pertes indispensable...........................................33<br />

L’amélioration au cas par cas,<br />

composante essentielle de la TPM..................................................35<br />

dans la démarche TPM<br />

France Sécurité inaugure son centre<br />

de maintenance des EPI...................60<br />

FORMATIONS<br />

Formations......................................62<br />

Agenda.............................................63<br />

Répertoire des annonceurs............64<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 3


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

Provost s’implante<br />

en Allemagne<br />

La société Provost, implantée à Neuville-en-Ferrain,<br />

dans le Nord, a acquis une<br />

participation majoritaire (55% du capital)<br />

dans la société Saar Lagertechnik, dont<br />

le siège social est situé près de Francfort<br />

en Allemagne. Cette acquisition permet<br />

au leader français des équipements de<br />

stockage et d’aménagement d’espaces<br />

professionnels de s’implanter durablement<br />

sur le marché allemand, principal marché<br />

européen. Le cœur de métier de l’entreprise<br />

est directement connexe aux activités<br />

historiques de Provost. La mise en place<br />

de nouvelles synergies industrielles, techniques<br />

et commerciales se concrétisera<br />

rapidement entre les deux sociétés.<br />

RS Components distribue<br />

les nouveaux modules DrMOS<br />

de Fairchild Semiconductor<br />

RS Components (RS), la marque commerciale<br />

d’Electrocomponents Plc, leader<br />

mondial de la distribution de composants<br />

électroniques et de maintenance, distribue<br />

désormais sept nouveaux modules DrMOS<br />

(Driver-MOSFET) de Fairchild Semiconductor,<br />

un des principaux fournisseurs mondiaux<br />

de semi-conducteurs hautes performances<br />

destinées aux applications de<br />

puissance et mobiles. Ces modules offrent<br />

des capacités à gérer de fortes intensités<br />

dans un boîtier ultra-compact.<br />

Une nouvelle<br />

directrice commerciale<br />

chez Mainline Power<br />

Suzanne Kay a été nommée directrice<br />

commerciale de Mainline Power, groupe<br />

international spécialisé en alimentation<br />

électrique, sur les marchés de la France,<br />

l’Espagne et le Portugal. Âgée de 38 ans,<br />

Suzanne Kay a intégré le groupe Mainline<br />

Power en octobre 2010 en tant que Directrice<br />

Commerciale Espagne et Portugal.<br />

D’origine écossaise et danoise, Suzanne<br />

Kay est aujourd’hui installée en France. Diplômée<br />

en langues étrangères et en « Management,<br />

Business Development and<br />

Customer service », elle participe depuis<br />

2013 à l’élaboration de la stratégie commerciale<br />

de la France. Parmi ses objectifs,<br />

elle s’attache à développer les ventes du<br />

groupe Mainline Power en s’appuyant sur<br />

l’équipe de commerciaux, un réseau de<br />

distributeurs et un portefeuille de clients à<br />

la recherche de solutions innovantes.<br />

Contrat<br />

Emirates choisit IFS Applications<br />

pour gérer la maintenance des moteurs<br />

L<br />

’éditeur mondial de solutions de gestion<br />

d’entreprise a annnoncé que Emirates a<br />

choisi IFS Applications pour gérer son nouveau<br />

centre de maintenance de moteurs<br />

d’avions de Dubai. La compagnie aérienne<br />

utilisera la suite ERP IFS Applications 8 pour<br />

optimiser l’ensemble des processus métier,<br />

dont la maintenance, les réparations et les<br />

révisions (MRO), ainsi que la gestion de la<br />

performance (CPM). Le contrat, d’un montant<br />

de plus de 6 M$, inclut les licences et les services.<br />

Construit en 2011 à Dubai et d’une superficie<br />

de 90 000 m², le centre de maintenance technique<br />

des moteurs d’avions le plus moderne<br />

d’Asie est dédié à l’entretien des moteurs<br />

équipant la flotte d’Emirates. Pour mieux organiser<br />

ses activités, la compagnie a choisi<br />

IFS Applications. Cet couvrira la gestion de<br />

l’ensemble des opérations effectuées sur le<br />

centre. Lorsqu’il sera pleinement opérationnel,<br />

celui-ci pourra prendre en charge 300<br />

moteurs par an. Emirates s’appuiera notamment<br />

sur le module Complex Assembly<br />

MRO d’IFS, déjà utilisé dans les systèmes<br />

de maintenance des compagnies Finnair et<br />

Alitalia.<br />

Etude<br />

Rockwell Automation, n°1 mondial<br />

de la sécurité des machines ?<br />

Un récent rapport du cabinet Arc Advisory<br />

Group intitulé « Machine Safeguarding<br />

Solutions » (Solutions de sécurisation des<br />

machines) a placé Rockwell Automation en<br />

tête du « hit parade » des fournisseurs de solutions<br />

en matière de sécurité des machines,<br />

du moins en termes de parts de marché. En<br />

détenant 12,5 % d’un marché de 2,3 Md$ en<br />

2011, Rockwell Automation a amélioré sa part<br />

de marché depuis le rapport de 2008. Selon<br />

le dernier rapport d’Arc Advisory Group,<br />

l’Américain a « fait preuve de persévérance<br />

en investissant continuellement dans son<br />

circuit de distribution et ses produits (...) et<br />

continue à assurer une couverture produits<br />

dans tous les segments du marché de la sécurité<br />

des machines ».<br />

Moins reconnue dans ce secteur en particulier,<br />

la société semble finalement avoir<br />

La solution IFS intègre également des fonctionnalités<br />

CPM avancées, ainsi que le support<br />

pour la finance et les RH. « Emirates est<br />

l’une des compagnies aériennes les plus dynamiques<br />

au monde, et son nouveau centre<br />

d’ingénierie et de maintenance va sans aucun<br />

doute devenir une référence en matière<br />

d’efficacité des processus MRO », commente<br />

Ian Fleming, Directeur Général d’IFS pour la<br />

zone Moyen-Orient, Afrique et Asie du Sud.<br />

« Nous sommes fiers qu’IFS participe à ce<br />

grand projet innovant, qui réaffirme notre<br />

position de leader dans le secteur aéronautique.<br />

» L’implémentation d’IFS Applications<br />

8 s’achevera au cours du premier semestre<br />

2014.<br />

beaucoup profité de la première Directive<br />

Machines, arrivée en Europe en 1993. C’est<br />

à partir de là que Rockwell Automation s’est<br />

lancé dans le développement des infrastructures<br />

de sécurité entièrement intégrées au<br />

reste de la machine et des solutions capables<br />

de faire fonctionner la machine à vitesse<br />

réduite tout en préservant la sécurité<br />

des opérateurs, les arrêts complets n’étant<br />

pas toujours nécessaires.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 4


BRUIT AU POSTE DE TRAVAIL ET DANS L’ENVIRONNEMENT<br />

Mesures - Etudes - Simulations acoustiques<br />

Pour identifier, quantifier, localiser, analyser les nuisances<br />

sonores et vous aider à les réduire.<br />

Pour vous assurer de votre conformité à la réglementation.<br />

Insonorisation<br />

Notre ingénierie conçoit, réalise et<br />

installe vos solutions de traitement<br />

des nuisances sonores avec garantie<br />

de résultat.<br />

Capotages, cabines, caissons<br />

Ecrans intérieurs, extérieurs, mobiles<br />

Traitement des murs et plafond<br />

Portes insonorisantes<br />

Silencieux et pièges à sons<br />

Instrumentation et formation<br />

Pour réaliser vos mesures et<br />

études en toute autonomie.<br />

VIBRATIONS DU CORPS HUMAIN<br />

Mesures - Diagnostics<br />

Pour vous assurer de<br />

votre conformité à la<br />

réglementation et vous<br />

aider réduire l’exposition<br />

des travailleurs.<br />

Instrumentation<br />

et formation<br />

Pour réaliser vos mesures<br />

et études en toute<br />

autonomie.<br />

TRAITEMENT DE L’AIR<br />

Dépoussiérage - Filtration - Aspiration - Ventilation...<br />

Notre ingénierie conçoit, réalise et installe vos installations<br />

de traitement d’air et de transport de déchets<br />

afin de préserver et d’améliorer vos ambiances<br />

de travail et vous garantir des résultats conformes<br />

aux réglementations, y compris en zone ATEX.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 5


ACTUALITÉS<br />

entreprises & marché<br />

Alstom assurera la maintenance<br />

de Lake Road<br />

Lake Road Generating Company, L.P., a<br />

confié à Alstom un contrat de services de<br />

125 M€ pour sa centrale à gaz à cycle<br />

combiné de 844 MW, située à Dayville,<br />

dans le Connecticut. En vertu de cet accord,<br />

Alstom assurera la maintenance de<br />

ses trois turbines à gaz GT24 sur le site<br />

de Lake Road. Outre la livraison des pièces<br />

détachées et des équipements destinés<br />

aux travaux de maintenance planifiée,<br />

Alstom mettra à disposition l’ensemble<br />

des équipes et des conseillers techniques<br />

nécessaires sur le site de Lake Road. Le<br />

contrat inclut également une solution de<br />

mise à niveau des turbines à gaz qui permettra<br />

d’espacer les travaux d’inspection.<br />

Ces améliorations techniques et opérationnelles<br />

réduiront ainsi les coûts de fonctionnement<br />

et de maintenance. « Le marché<br />

de la production d’électricité au gaz naturel<br />

a considérablement changé depuis<br />

la mise en service de la centrale de Lake<br />

Road en 2002, a indiqué Hans-Peter Meer,<br />

directeur des activités services d’Alstom<br />

Thermal Power. L’apparition du gaz non<br />

conventionnel pousse les clients à modifier<br />

leur mode d’exploitation des centrales à<br />

gaz. Lake Road étant appelé à fournir davantage<br />

d’électricité en base, l’équipe de<br />

services d’Alstom va aider les opérateurs<br />

à se préparer à cette nouvelle dynamique<br />

de marché. »<br />

Appel à conférences<br />

14e Forum international<br />

de la maintenance<br />

Dans le cadre de la prochaine édition de <strong>Maintenance</strong> Expo (du 19 au 22 novembre<br />

2013 au Parc des Expositions de Paris-Nord Villepinte), se déroulera le 14e Forum<br />

international de la maintenance organisé par l’Afim, un espace de rencontres<br />

et de partage d’expériences professionnelles destiné à promouvoir des meilleures<br />

pratiques professionnelles. Ce forum aura cette année pour thème directeur « La<br />

maîtrise de la maintenance : méthodes et technologies innovantes pour des activités<br />

en croissance ».<br />

Safran modernise des systèmes<br />

avioniques des hélicoptères<br />

Helibras<br />

Nouveau contrat pour Safran Engineering<br />

Services au Brésil. Le fabricant d’hélicoptères<br />

brésilien Helibras, filiale d’Eurocopter,<br />

lui a confié la responsabilité de concevoir<br />

l’installation et d’assurer l’intégration complète<br />

de plusieurs systèmes avioniques de<br />

communication et de navigation. Ce contrat<br />

concerne notamment le nouveau système<br />

de cockpit tout numérique de Sagem<br />

(Safran), de même que l’intégration d’un<br />

système de pilotage automatique dans<br />

le cadre de la modernisation de trentequatre<br />

hélicoptères Esquilo et Fennec de<br />

l’armée brésilienne. Safran accompagnera<br />

également le fabricant brésilien dans l’obtention<br />

de la certification DCTA. « Il s’agit<br />

du premier contrat autonome d’ingénierie<br />

que Safran remporte au Brésil. Il permet<br />

d’élargir le partenariat à long terme que<br />

nous avons déjà entamé avec Helibras au<br />

travers de Turbomeca et Sagem », explique<br />

Gérald Farrenc, directeur Programmes<br />

Brésil chez Safran.<br />

L<br />

’objectif est de faire témoigner des professionnels<br />

de maintenance, donneurs<br />

d’ordres et prestataires, qui ont mis en œuvre,<br />

en maintenance industrielle ou tertiaire, des<br />

méthodes et technologies innovantes bien<br />

adaptées aux activités qui connaissent actuellement<br />

une forte croissance. La dernière<br />

demi journée technique sera réservée aux<br />

acteurs de ces activités qui présenteront les<br />

particularités de la maintenance dans leur<br />

domaine. Enfin, comme chaque année le Forum<br />

se terminera par une table ronde sur le<br />

problème de plus en plus épineux du recrutement<br />

et de l’accompagnement des nouveaux<br />

professionnels.<br />

Le Forum a pour objectif de présenter des<br />

bonnes pratiques professionnelles s’appuyant<br />

sur des solutions réellement mises en<br />

œuvre et susceptibles d’enrichir les participants.<br />

Les organisateurs veilleront à ce que<br />

les interventions témoignent d’applications<br />

expérimentées dans un contexte industriel,<br />

immobilier ou tertiaire précisément localisé<br />

et sur une durée suffisante pour pouvoir en<br />

mesurer des résultats durables en termes<br />

de pérennité et d’efficacité et en assurer la<br />

crédibilité. Les fournisseurs de solutions<br />

matérielles, logicielles ou méthodologiques<br />

devront être accompagnées d’utilisateurs en<br />

mesure de témoigner de la mise en oeuvre<br />

des solutions proposées.<br />

Les sujets traités devront correspondre aux<br />

thèmes détaillés pour chacune des trois<br />

premières journées du Forum, la quatrième<br />

étant consacrée à une table ronde sur le problème<br />

de plus en plus épineux du recrutement<br />

et de l’accompagnement des nouveaux<br />

professionnels. La première demi-journée<br />

portera sur les politiques de maintenance, la<br />

deuxième sur la sécurité en maintenance, la<br />

journée de mercredi sera consacrée aux méthodes<br />

de travail innovantes et celle de jeudi<br />

aux technologies innovantes et les filières en<br />

croissance.<br />

Les personnes intéressées ont la possibilité<br />

de communiquer une proposition de conférence<br />

au plus tard le 30 juin 2013 sous la<br />

forme d’un résumé en dix lignes maximum<br />

(plus d’informations sur le site www.afim-asso.fr).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 6


A chaque besoin de GMAO …<br />

sa solution Mister Maint !<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 7<br />

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ACTUALITÉS<br />

produits & technologies<br />

Pratique<br />

Moderniser ses installations électriques existantes<br />

Schneider Electric a mis au point des solutions pour la maintenance et la modernisation des installations. Voici<br />

quelques caractéristiques d’une gamme de produits destinés à répondre aux besoins des entreprises, en particulier<br />

dans l’industrie.<br />

Les équipements de distribution électrique<br />

sont un maillon essentiel pour<br />

garantir le bon fonctionnement des installations<br />

d’une entreprise, assurer la continuité<br />

son activité, et par là-même, assurer<br />

sa performance industrielle. Cependant,<br />

au fil des années, comme tous les équipements,<br />

ceux-ci vieillissent, s’usent et<br />

certaines pièces détachées ne sont d’ailleurs<br />

plus disponibles sur le marché.<br />

Pour une entreprise, investir dans une<br />

nouvelle installation complète peut imposer<br />

de bloquer une capacité de financement<br />

qu’elle ne pourra investir dans<br />

son outil productif. Des solutions existent<br />

afin de garantir la performance des installations<br />

électriques vieillissantes. Par<br />

exemple, Schneider Electric propose à<br />

travers sa gamme de produits d’une part<br />

de remettre à niveau ces installations et<br />

d’autre part, de les moderniser et les<br />

faire évoluer pour améliorer l’efficacité<br />

énergétique de l’entreprise.<br />

Deux versions pour mieux s’adapter<br />

au besoin<br />

À titre d’exemple, les anciens disjoncteurs<br />

basse tension Masterpact M<br />

peuvent être remplacés par de nouveaux<br />

appareils Masterpact NW qui,<br />

équipés de déclencheurs Micrologic<br />

permettent de réaliser des fonctions<br />

de mesure et de communication.<br />

Ces fonctions sont en effet indispensables<br />

pour connaître et maitriser les<br />

consommations d’énergies.<br />

Cette substitution standardisée existe en<br />

deux versions : Plug & Play si l’on veut<br />

conserver le châssis fixe de l’appareil<br />

qu’elle remplace, et Masterkit dans le<br />

cas où l’on préfère remplacer l’ensemble<br />

du châssis fixe et du disjoncteur débrochable.<br />

Dans les deux cas de figure, le<br />

temps d’arrêt de l’installation est réduit<br />

lors de l’opération de changement du fait<br />

qu’aucune modification du tableau électrique<br />

n’est nécessaire.<br />

Mesure<br />

Un outil laser<br />

pour s’assurer du bon alignement des machines<br />

DB Vib a lancé sur le marché un instrument de mesure développé par le fabricant Easy-laser destiné à améliorer la<br />

précision dans les opérations de mesure et d’alignement des machines-outils.<br />

Le faisceau laser de l’émetteur peut<br />

être comparé à une règle droite ne<br />

pesant rien ; ce qui en fait un point de<br />

départ parfait pour des mesures de précision.<br />

Les unités de mesure associée à la<br />

technologie HyperPSD donne une résolution<br />

d’écran de 0,0001mm. Le système<br />

mesure la rectitude, la planéité, le niveau,<br />

l’équerrage, l’orientation d’un axe, l’état<br />

du palier etc. Sa conception polyvalente<br />

permet d’effectuer des mesures pour la<br />

plupart des machines, comme les tours,<br />

les fraiseuses, les aléseuses, les presses,<br />

les machines de coupe par jet d’eau etc.<br />

Un système laser, un investissement<br />

rentable<br />

Comparé aux méthodes traditionnelles,<br />

comme les comparateurs à cadran et les<br />

pierres, les contrôles et les ajustements<br />

sont effectués beaucoup plus rapidement<br />

à l’aide d’un système de mesure laser. Le<br />

détecteur du E940 transfère les données<br />

de mesure sur l’unité d’affichage grâce à<br />

la technologie Bluetooth sans fil.<br />

Le logiciel guide l’utilisateur pas à pas du<br />

début à la fin du processus de mesure, à<br />

l’aide de graphiques clairs, qui simplifient<br />

et accélèrent le traitement. Il est aussi<br />

possible d’utiliser les valeurs de mesure<br />

directement et d’effectuer les ajustements<br />

quand c’est nécessaire.<br />

La possibilité d’archiver les résultats des<br />

mesures et de les comparer aux normes<br />

s’appliquant aux machines-outils, comme<br />

par exemple ISO10791-1 et 10791-2, est<br />

un détail qui a son importance. Grâce à<br />

un équipement de mesure plus léger et<br />

plus facile d’utilisation, l’opérateur peut<br />

effectuer plus souvent des vérifications,<br />

à la suite à un choc par exemple, et<br />

comparer ces résultats à ceux qu’il avait<br />

conservés avant de redémarrer la machine.<br />

Cela permet d’éviter la fabrication<br />

coûteuse de pièces qui ne répondent pas<br />

aux exigences de qualité et aussi de prolonger<br />

la durée de vie de la machine-outil.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 8


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DOSSIER TECHNOLOGIES<br />

Intégrer les risques<br />

d’échauffement dans<br />

une démarche MBF<br />

page >18<br />

DOSSIER MANAGEMENT<br />

Spécial TPM :<br />

Décrypter le pilier 5<br />

de la conception<br />

page > 28<br />

TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />

ROULEMENTS<br />

Focus technique<br />

sur la maintenance<br />

des échangeurs<br />

page > 50<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Innocuité des matériaux<br />

Où en est-on ?<br />

page > 57<br />

INTERVIEW EXCLUSIVE<br />

Alain Le Vern, président de<br />

la région Haute-Normandie,<br />

s’exprime sur la réforme<br />

STI2D<br />

> page 8<br />

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DOSSIER TECHNOLOGIES<br />

Lutter contre le fléau<br />

de la corrosion des<br />

installations<br />

page > 20<br />

SOLUTION<br />

Rentabiliser sa GMAO<br />

à travers la gestion<br />

de ses stocks<br />

page > 39<br />

TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />

ROULEMENTS<br />

Comment assurer le<br />

taux de disponibilité des<br />

transmissions<br />

page > 48<br />

DOSSIER<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Dossier spécial<br />

consignation des<br />

machines<br />

page > 59<br />

Ressources humaines :<br />

Barème des salaires<br />

des non-cadres dans la<br />

maintenance.<br />

> page 8<br />

10 ans d’AZF :<br />

Quels changements<br />

dans la prise en compte<br />

des risques ?<br />

page > 68<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Retrouvez en exclusivité<br />

le rapport du Bipe sur le<br />

marché de la maintenance.<br />

> page 6<br />

DOSSIER TECHNOLOGIES<br />

Optimiser la<br />

maintenance dans les<br />

milieux difficiles<br />

page > 22<br />

DOSSIER MANAGEMENT<br />

GMAO : pratiques<br />

d’utilisation et bonnes<br />

surprises<br />

page > 38<br />

TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />

ROULEMENTS<br />

Directive Machines : ce<br />

qui va changer en 2012<br />

page > 60<br />

Lutter contre les échauffements<br />

dans les installations industrielles > page 14<br />

N° 37 avril - mai - juiN 2012 TrimESTriEl 20 €<br />

> page 10<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 9


ACTUALITÉS<br />

Formations-RH<br />

Stratégie<br />

Recrutement : Eurocopter passe à l’offensive<br />

La crise ? Quelle crise ? C’est un peu le type de réaction que l’on exprime parfois lorsque l’on évoque les perspectives<br />

de croissance et les potentiels de marché de l’industrie aéronautique et de la défense. Et cela se ressent dans les<br />

difficultés de recrutement que rencontrent de grands donneurs d’ordres, à l’exemple d’Eurocopter. Le n°1 mondial des<br />

hélicoptères civils a d’ailleurs mis les bouchées doubles en mettant en avant ses activités sur le salon Industrie Lyon<br />

2013 de manière à capter un maximum de compétences, en particulier parmi les jeunes.<br />

Il est rare d’accueillir sur le salon de l’Industrie,<br />

que ce soit à Paris ou à Lyon,<br />

un grand donneur d’ordres. Mais l’occasion<br />

de voir rassemblés tous les grands<br />

acteurs de l’industrie était trop belle pour<br />

ne pas profiter des nombreuses visites<br />

de jeunes et des futurs opérateurs, techniciens<br />

et ingénieurs. Un espace « Formation<br />

» et des visites guidées – dont<br />

le stand d’Eurocopter (invité d’honneur<br />

du salon) figurait comme l’une des principales<br />

étapes – ont d’ailleurs été spécialement<br />

mis en place pour les visiteurs<br />

en quête d’un emploi ou souhaitant simplement<br />

élargir leur réseau de connaissances.<br />

La raison de la présence exceptionnelle<br />

© Eric Raz<br />

d’Eurocopter entre dans sa logique de<br />

communication menée auprès des futurs<br />

candidats potentiels susceptibles d’occuper<br />

les 700 nouveaux postes à pouvoir durant<br />

l’année 2013 ! Un nombre important<br />

d’autant que, malgré le contexte économique<br />

actuel, les services en charge des<br />

recrutements se retrouvent confrontés à<br />

une absurdité bien française : la difficulté<br />

de trouver des compétences sur notre territoire,<br />

y compris dans l’entreprise la plus<br />

attractive du pays (voir encadré), alors<br />

que le chômage – en particulier celui des<br />

jeunes – franchit des sommets jamais atteints<br />

depuis la fin des années 90. « Nous<br />

travaillons de plus en plus sur les métiers<br />

de techniciens, en particulier des techniciens<br />

spécialisés. Le problème de ces<br />

profils est qu’ils ne se manifestent pas<br />

d’eux-mêmes », concède Paul Coignec,<br />

responsable Marketing RH au sein d’Eurocopter.<br />

Et ces profils appartiennent en<br />

partie au monde de la maintenance car<br />

Eurocopter, l’entreprise industrielle la plus attractive<br />

Eurocopter a été une nouvelle fois désigné par le panel de Français sélectionnés pour<br />

l’enquête d’opinion des Randstad Awards 2013 comme l’entreprise la plus attractive dans<br />

le secteur de l’industrie des biens d’équipements et intermédiaires. Le prix a été remis à<br />

l’occasion d’une cérémonie le 21 mars dernier à Paris.<br />

L<br />

’étude, réalisée par Randstad et l’institut d’études ICMA international, vise à mesurer<br />

auprès de 10 500 personnes l’attractivité des 220 plus grandes entreprises opérant<br />

en France. Réalisée auprès de Français actifs et non actifs, le questionnaire prenait en<br />

compte dix critères de classement des entreprises, allant de la santé financière de l’entreprise<br />

à la responsabilité sociale et environnementale dans ces groupes. Une nouvelle fois,<br />

Eurocopter s’est particulièrement distingué pour la qualité de son management au sein de<br />

l’entreprise, sa démarche sociale et environnementale, mais également pour sa politique<br />

de rémunération et de formation. « Eurocopter tire une grande fierté du prix qui lui a été<br />

décerné, a déclaré Michel Farssac, directeur des ressources humaines pour le groupe Eurocopter.<br />

Notre attractivité repose sur trois critères clés. Nous sommes une entreprise avec<br />

une importante croissance de ses activités mais également de ses effectifs. Nous étions<br />

13 500 en 2006, nous sommes 22 000 aujourd’hui. Tout en étant un groupe international,<br />

nous avons fait le choix de pratiquer un management de proximité fondé sur des valeurs<br />

partagées par l’ensemble des collaboratrices et des collaborateurs du groupe, auxquels je<br />

dédie ce trophée. Enfin, notre nomination comme lauréats dans la catégorie de l’industrie<br />

pour la troisième année consécutive, confirme la cohérence entre notre image et la réalité<br />

vécue au quotidien dans notre entreprise. Cette récompense vient conforter notre ambition<br />

de rester le premier hélicoptériste mondial ».<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 10


ACTUALITÉS<br />

Formations-RH<br />

si quelques formations existent et correspondent<br />

aux activités aéronautiques du<br />

groupe, celles-ci ont du mal à répondre<br />

pleinement aux besoins d’Eurocopter.<br />

Ces formations, elles se trouvent un peu<br />

partout en France, essentiellement dans<br />

le sud du pays en raison de l’omniprésence<br />

de la filière aéronautique dans les<br />

régions toulousaine, bordelaise et dans le<br />

sud-est. Une licence professionnelle en<br />

aéronautique existe à Gap, une autre à<br />

Bordeaux (l’IMA) et un DUT en aéronautique<br />

est dispensé à Toulon. « Nous bénéficions<br />

d’une bonne image auprès des<br />

ingénieurs, mais recruter des techniciens<br />

allant de Bac Pro à Bac +2 s’avère déjà<br />

beaucoup plus compliqué. Les jeunes<br />

issus de ces formations sont souvent<br />

moins au courant, moins mobiles et ont<br />

parfois une image négative de l’industrie<br />

en raison de la médiatisation à outrance<br />

des fermetures d’usines. Au final, nos<br />

soucis de recrutement sont essentiellement<br />

liés à un manque d’informations sur<br />

les métiers de l’industrie et en particulier<br />

d’Eurocopter. Le message aujourd’hui<br />

consiste à dire que nous recrutons aussi<br />

à Bac +2 ou Bac +3, pas seulement des<br />

ingénieurs ».<br />

Soigner l’image de l’industrie<br />

Selon Paul Coignec, l’industrie soufre<br />

d’une mauvaise image et l’aéronautique,<br />

même si le secteur est jugé plus « attirant<br />

» que la sidérurgie par exemple, paie<br />

aussi le prix d’une mauvaise presse qui<br />

s’abat quasi-quotidiennement depuis la<br />

crise sur les problèmes rencontrés dans<br />

les usines et les grands sites de production.<br />

Si Eurocopter a choisi d’orienter une<br />

grande partie de ses efforts dans le recrutement<br />

et la formation – au point de<br />

dédier une personne à temps plein à<br />

l’apprentissage – c’est que son domaine<br />

d’activités demeure très spécifique. Et les<br />

formations existantes sont souvent encore<br />

trop « généralistes » et concernent<br />

le domaine de l’aéronautique dans sa<br />

globalité, n’offrant pas toujours le niveau<br />

de technicité requis par les équipes de<br />

production d’Eurocopter. « Notre métier,<br />

c’est l’hélicoptère. Il répond à des exigences<br />

bien spécifiques qui nécessitent<br />

des connaissances et des techniques<br />

particulières sur des systèmes parfois<br />

très complexes, insiste Paul Coignec.<br />

Nous travaillons beaucoup sur la transmission<br />

des savoirs, en particulier dans<br />

la mécanique. C’est le rôle de notre pôle<br />

consacré à l’apprentissage. Il s’agit avant<br />

tout de former les nouveaux venus sur<br />

les moyens conventionnels. Ensuite seulement<br />

nous les formons sur de la commande<br />

numérique et les logiciels qui accompagnent<br />

les opérations de production<br />

et de maintenance ».<br />

Adopter une démarche pro-active<br />

En 2012, pas moins de 460 apprentis ont<br />

été accueillis au sein du groupe Eurocopter…<br />

Pour cette année, l’hélicoptériste<br />

entend poursuivre l’investissement avec<br />

200 nouveaux contrats d’apprentissage<br />

prévus et profiter des avancées qu’il<br />

connaît depuis plusieurs années en la<br />

matière ; « nous sommes passés d’un apprentissage<br />

auparavant réservé aux Bac<br />

Pro et Bacs +1, +2 ou +3, à un apprentissage<br />

pour tous ». Car aujourd’hui, les<br />

écoles et les lieux de formation semblent<br />

jouer le jeu. Par exemple, ils n’hésitent<br />

plus à accueillir un salarié d’Eurocopter<br />

dans l’établissement et le rattacher<br />

au rectorat afin d’intervenir et former les<br />

lycéens, sensibilisant au passage les<br />

professeurs à l’industrie. Certains enseignants<br />

s’investissent même davantage<br />

en passant le Brevet d’initiation aéronautique<br />

(BIA).<br />

Mais le travail ne s’arrête pas là et le responsable<br />

RH compte bien mettre à profit<br />

les multiples outils mis en place : réseaux<br />

sociaux, présence sur les salons comme<br />

Industrie Lyon et Le Bourget 2013, informations<br />

auprès des jeunes, notamment<br />

Paul Coignec, responsable Marketing RH au sein d’Eurocopter<br />

© Olivier Guillon<br />

dans les lycées, workshops avec la présence<br />

d’un manager d’Eurocopter venu<br />

décrire son poste et les métiers exercés<br />

chez le constructeur, recueil de témoignages<br />

de techniciens de production<br />

ou de maintenance en interne (dans le<br />

cadre de la Semaine de l’Industrie) avec<br />

par exemple la présence des Meilleurs<br />

Ouvriers de France et publiés sur le site<br />

Internet du Symop... « Nous ne voulons<br />

pas exprimer un discours ‘’Ressources<br />

humaines’’ mais adopter une démarche<br />

pro-active, ouverte aux jeunes. À titre<br />

d’exemple, nous avons beaucoup travaillé<br />

avec GL Events à l’occasion du salon<br />

de l’Industrie sur les visites guidées.<br />

L’organisateur s’est pleinement investi<br />

pour mettre en place deux visites par jour<br />

composées chacune d’une trentaine de<br />

personnes aux profils différents, allant du<br />

chef d’entreprise aux étudiants en passant<br />

par les professeurs et les parents<br />

d’élèves ». Le prochain défi concerne,<br />

en revanche, la féminisation de ces métiers.<br />

Paul Coignec estime qu’Eurocopter<br />

doit communiquer encore davantage et<br />

s’attaquer au problème lié au manque de<br />

femmes dans ce secteur, et ce bien plus<br />

en amont, dès le collège s’il le faut. Le<br />

groupe travaille déjà dans ce sens avec<br />

l’association Elles bougent. De quoi faire<br />

bouger l’industrie aéronautique et susciter<br />

de nouvelles vocations.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 11


ACTUALITÉS<br />

Formations-RH<br />

Entretien<br />

Les Compagnons du Devoir, la solution à la pénurie<br />

de main-d’oeuvre dans la maintenance ?<br />

Présente sur le salon Industrie Lyon 2013, l’association des Compagnons du Devoir s’est fortement impliquée dans<br />

l’industrie depuis plus de dix ans. Aujourd’hui, les métiers de la filière représentent 10% des formations dispensées<br />

chaque année avec une part significative de la maintenance. Éric Fant, responsable de l’Institut des métiers de la<br />

mécanique et de la mécatronique au sein de l’association, nous décrit les moyens d’action engagés pour attirer un<br />

maximum de jeunes dans des secteurs qui souffrent d’une image négative.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Quelle est la mission des Compagnons<br />

du Devoir ?<br />

Éric Fant. Les Compagnons du Devoir<br />

est une association Loi de 1901<br />

qui exerce trois grandes activités principales.<br />

La première est la plus connue<br />

et concerne la formation de près de 10<br />

000 jeunes dans divers métiers, du CAP<br />

à la Licence Pro, en partenariat avec le<br />

Conservatoire national des arts et métiers<br />

(Cnam). Nous avons d’ailleurs l’ambition<br />

d’étendre ce degré de formation au grade<br />

de Master dans les deux ans à venir.<br />

Puis, ces mêmes jeunes ont également<br />

la possibilité de faire le Tour de France<br />

des Compagnons du Devoir et de réaliser<br />

une première expérience en France<br />

ou à l’international pendant un an. L’idée<br />

est avant de former les jeunes à un large<br />

éventail de métiers dans l’artisanat, l’industrie<br />

ou le bâtiment par exemple, de<br />

les faire progresser et d’aller au bout de<br />

leurs capacités ; l’ambition de notre association<br />

n’est donc pas de les mener<br />

systématiquement à Bac +3, ce n’est<br />

pas l’objectif. Une autre grande activité<br />

des Compagnons du Devoir est l’hébergement<br />

et la restauration des jeunes que<br />

l’association forme. Pour une<br />

somme maximale de 500 euros<br />

par mois, nous formons,<br />

hébergeons et nourrissons<br />

les élèves. Enfin, la dernière<br />

grande activité des Compagnons<br />

du Devoir est la formation<br />

continue de personnes<br />

salariées souhaitant acquérir<br />

de nouvelles techniques<br />

d’application ou se perfectionner<br />

sur de nouveaux produits,<br />

transmettre leur savoir<br />

et leur expérience à travers<br />

des contrats de génération.<br />

Car depuis toujours, la base<br />

du compagnonnage s’appuie sur cette<br />

transmission de compétences et de savoir-faire.<br />

L’association est composée d’instituts<br />

des métiers ; quels sont leur rôle ?<br />

Les Compagnons du Devoir comptent<br />

aujourd’hui dix-neuf instituts. Il s’agit de<br />

centres d’expertise animés par les Compagnons<br />

du Devoir et des membres du<br />

Tour de France reconnus au sein de leurs<br />

professions. Celles-ci sont variées et vont<br />

des métiers du goût aux métiers de la carrosserie<br />

en passant par les couvreurs, la<br />

Ici, à la Foire technologique d’Hanovre, en avril dernier ; le drone conçu par Festo<br />

à partir d’un modèle de libellule attire les foules... de jeunes. © Olivier Guillon<br />

DR<br />

L’association les Compagnons du Devoir forme chaque<br />

année près de 10 000 jeunes dans divers métiers<br />

maçonnerie, les matériaux souples, la<br />

tuyauterie industrielle, le génie climatique,<br />

la mécanique de précision et l’outillage ou<br />

encore, c’est le cas de l’institut dont j’ai<br />

la charge, les métiers de la mécanique<br />

et de la mécatronique. L’objectif de ces<br />

centres est de garantir la pertinence des<br />

formations proposées par l’association.<br />

Elles ont également pour missions de<br />

promouvoir les différents métiers qu’elles<br />

représentent à l’occasion de salons ou<br />

de forums, d’établir des contacts avec les<br />

entreprises, de réaliser une veille technologique<br />

auprès des entreprises et des<br />

pôles de compétitivité notamment, et voir<br />

si ces nouvelles technologies peuvent<br />

être transposées dans certains métiers<br />

avant de les adapter aux formations.<br />

Enfin, les instituts rencontrent les entreprises<br />

pour y placer les jeunes. Ils participent<br />

aussi activement à la mémoire à<br />

travers la réalisation de témoignages et<br />

de retours d’expérience recueillis auprès<br />

des jeunes.<br />

Quelles difficultés rencontrez-vous<br />

dans ce travail de promotion des métiers<br />

?<br />

Si la notoriété des Compagnons du Devoir<br />

est bien ancrée dans le secteur du bâtiment<br />

et des travaux publics, nous devons<br />

travailler davantage dans les métiers de<br />

l’industrie. Pour ce faire, nous multiplions<br />

nos actions et profitons notamment de<br />

notre quarantième année de présence<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 12


ACTUALITÉS<br />

Formations-RH<br />

au salon de l’Industrie pour continuer de<br />

présenter nos métiers auprès des jeunes.<br />

En termes d’image, la maintenance subit<br />

comme le reste des métiers industriels<br />

une sorte d’acharnement médiatique en<br />

raison des plans sociaux et des fermetures<br />

d’usines. Cette image négative ont provoqué<br />

depuis déjà un certain nombre d’années<br />

une perte d’attractivité de la part des<br />

filières techniques alors que de nombreux<br />

industriels ont des emplois à offrir. De la<br />

même manière, les salaires ne sont pas forcément<br />

bas. Enfin, ces métiers ne sont pas<br />

voués à disparaître dans la mesure où les<br />

technologies nouvelles et de plus en plus<br />

complexes nécessitent davantage d’interventions<br />

aux niveaux de la maintenance ou<br />

de la conception. Il y a une tendance aussi<br />

dans le développement de logiciels de plus<br />

en plus conviviaux et faciles d’utilisation<br />

qui permettent de rendre les métiers de la<br />

maintenance plus attractifs ; ils ne restent<br />

cependant que des outils et il demeure essentiel<br />

pour les futurs techniciens et responsables<br />

de maintenance d’acquérir les<br />

connaissances nécessaires en physique<br />

des matériaux, en mécanique des fluides<br />

ou encore en réaction de certaines matières<br />

lors des opérations d’usinage. Dans<br />

nos modules de formation, nous conservons<br />

toujours une place prépondérante des<br />

connaissances conventionnelles avant de<br />

s’attaquer à la commande numérique et aux<br />

outils logiciels.<br />

Que représentent les métiers de la<br />

maintenance au sein de l’association ?<br />

Nous formons environ 10 000 jeunes<br />

par an, essentiellement dans le secteur<br />

du BTP, des métiers de bouche et<br />

dans l’industrie qui représente un millier<br />

de personnes, ainsi que les matériaux<br />

souples. Dans les métiers de l’industrie,<br />

nous formons des électriciens, des mécaniciens<br />

– dont près de 300 mécaniciens<br />

de maintenance tant dans le domaine de<br />

la fabrication que sur des machines spéciales<br />

– des chaudronniers ainsi que des<br />

mécaniciens de précision. Nous formons<br />

également des jeunes dans l’industrie<br />

sur des engins de travaux publics et la<br />

fabrication de biens spécifiques. Pour les<br />

métiers de la maintenance à proprement<br />

parlé, les Compagnons du Devoir forment<br />

des jeunes à la fois dans les opérations<br />

de maintenance préventive et de maintenance<br />

curative.<br />

Que proposez-vous concrètement en<br />

matière de formations pour la maintenance<br />

?<br />

Nous formons essentiellement sur les<br />

méthodes de process. La première année,<br />

nous nous en tenons au métier et<br />

à la technique. L’objectif est que le compagnon<br />

soit capable après sa formation<br />

d’intervenir sur tous les systèmes de<br />

production, qu’ils soient hydrauliques,<br />

pneumatiques, électriques, etc. La deuxième<br />

année est davantage consacrée à<br />

l’enseignement d’un esprit d’analyse, au<br />

fait d’acquérir des méthodes de gestion,<br />

de planification... L’idée est de former le<br />

jeune non plus seulement à la réparation<br />

ou aux techniques d’opérations correctives<br />

mais la modification et à l’amélioration<br />

d’un système ou d’une machine.<br />

Enfin, durant la troisième année (ou Licence<br />

professionnelle), nous les formons<br />

au management, qui passe par la gestion<br />

de projet et d’affaires, comprenant<br />

notamment les aspects budgétaires et<br />

humains, la relation client ainsi que tout<br />

ce qui a trait au cahier des charges. Mais<br />

notre objectif d’ici deux est de dispenser<br />

d’une formation Master dans le but de les<br />

former à des responsabilités administratives,<br />

de sites, de ressources humaines,<br />

mais aussi à la reprise d’entreprise.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 13


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

Tendances<br />

La maintenance dans l’agroalimentaire :<br />

État de l’art<br />

L’industrie agroalimentaire a peut-être perdu la moitié de ses emplois depuis le début des années soixante-dix, elle<br />

demeure le deuxième secteur industriel qui exporte le plus après celui des transports. Dans ce dossier consacré à<br />

la maintenance dans l’agroalimentaire, Bruno Barbanson, expert en stratégie de maintenance, nous fait part de son<br />

expérience et des grandes tendances des industries de l’agroalimentaire, à commencer par des solutions standards<br />

et intégrées. Mais si ces technologies permettent aux industriels du secteur d’optimiser l’exploitation de leurs équipements,<br />

elles ne doivent pas occulter les problèmes d’obsolescence des composants. Ensuite, un deuxième article<br />

mettra en lumière la démarche de modernisation de l’organisation de la maintenance dans la coopérative agricole<br />

bretonne du Gouessant. Enfin, nous exposerons différentes technologies destinées à optimiser les interventions de<br />

maintenance au sein de la filière.<br />

DR<br />

Dans les grosses compagnies de l’industrie<br />

agroalimentaire, une nouvelle<br />

tendance se dessine depuis quelques années.<br />

Les grands acteurs industriels secteurs<br />

achètent de plus en plus de projets<br />

clé en main afin de se recentrer davantage<br />

sur leur cœur de métier. Ainsi des entreprises<br />

spécialisées dans les équipements<br />

et l’automation industrielle, à l’exemple du<br />

fabricant américain Rockwell, se trouvent<br />

face à des cahiers des charges fonctionnels<br />

exigeant des solutions standards à<br />

la fois en mécanique, en automatisme et<br />

dans du matériel intégré ; ces solutions<br />

doivent naturellement répondre à des critères<br />

de rentabilité maximale, des taux<br />

de disponibilité optimisés, un nombre<br />

de pannes réduits et le tout au meilleur<br />

prix. « Cette tendance, nous la rencontrons<br />

essentiellement dans des industries<br />

agroalimentaires ou des producteurs de<br />

produits de consommation courante, indique<br />

Bruno Barbanson, spécialiste de la<br />

maintenance industrielle chez le fabricant<br />

américain Rockwell Automation. Ce type<br />

de demande de solutions standards et de<br />

projets clés en main ne correspondent,<br />

en revanche, pas aux exigences des industries<br />

de process, à l’exemple des raffineries<br />

où l’on fait beaucoup plus attention<br />

aux investissements car ceux-ci sont<br />

beaucoup plus longs à amortir ; on prend<br />

donc davantage le temps de réfléchir<br />

lors de l’acquisition de machines, ce qui<br />

amène ce type d’industrie à moins avoir<br />

recours à des solutions standards pré-requis<br />

». Dans le cas contraire, au sein des<br />

manufactures de produits de consommation<br />

courante, la standardisation s’est<br />

révélée comme un point clé de l’optimisation<br />

des coûts. Mais cela n’est pas nouveau<br />

dans l’industrie agroalimentaire ;<br />

toutefois, auparavant les entreprises ne<br />

cherchaient pas systématiquement le<br />

produit standard. Celles-ci ne raisonnaient<br />

qu’en termes de coût d’achat mais<br />

depuis les années 1990, on a pris l’habitude<br />

dans ce type d’industrie de raisonner<br />

en « TCO », c’est-à-dire en coût<br />

total de possession. En d’autres termes,<br />

DR<br />

la réflexion menée sur l’achat d’un nouvel<br />

équipement s’est étendue tout au long de<br />

son cycle de vie, allant jusqu’à la revente<br />

de la machine. L’objectif étant de rentabiliser<br />

l’investissement le plus rapidement<br />

possible afin de minimiser au maximum<br />

les coûts de possession. C’est à partir de<br />

ce moment-là qu’est venue la logique de<br />

standardisation accompagnée de l’intérêt<br />

porté pour l’asset management. Cette<br />

tendance s’est illustrée avec la mise en<br />

place et la création de postes dédiés, en<br />

particulier celui d’asset manager. « Cette<br />

nouvelle fonction à permis de porter un<br />

regard global et d’obtenir une vision immédiate<br />

des coûts de l’exploitation, de la<br />

maintenance mais aussi de toute la durée<br />

de vie de l’outil et de l’équipement. »<br />

Cette nouvelle fonction est indépendante<br />

du fournisseur si bien que le problème<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 14


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

est que cette standardisation ne se met<br />

en évidence que dès lors que l’on adopte<br />

une approche en coût total d’exploitation ;<br />

sans cette démarche préalable, elle reste<br />

difficilement perceptible.<br />

Adopter des solutions technologiques<br />

et faire preuve de bon sens<br />

Dans l’industrie agroalimentaire, la maîtrise<br />

des risques alimentaires et la lutte<br />

contre les diverses contaminations sont<br />

régies par une norme : la norme ISO<br />

22 000. Dans le respect de cette norme,<br />

les responsables de maintenance ont<br />

pour but d’appliquer les bonnes pratiques<br />

en la matière afin de limiter toute<br />

forme de risque ; l’objectif final étant de<br />

gérer l’hygiène dans le process. Les machines<br />

répondent à des normes bien particulières<br />

mais aussi à des choses plus<br />

simples comme la destruction d’insectes,<br />

de rats tout autre forme d’êtres nuisibles.<br />

Outre ces aspects normatifs, intervient le<br />

respect de procédures humaines, aussi<br />

simple soient-elles, comme se laver les<br />

mains et effectuer toute forme d’opérations<br />

obligatoires en matière d’hygiène<br />

bactérienne, notamment dans les zones<br />

blanches.<br />

En matière de régulation de température,<br />

l’utilisation de technologie de type capteurs<br />

ou régulateurs s’invite aux côtés<br />

des solutions de traitement thermique.<br />

Mais c’est surtout à la production de mener<br />

ces opérations de vérification en matière<br />

de procédures physico-chimiques<br />

du process. Ce n’est pas la fonction de<br />

la maintenance, même si celle-ci peut<br />

jouer un rôle important afin de garantir le<br />

respect des paramètres d’hygiène et de<br />

sécurité dans l’industrie agroalimentaire ;<br />

c’est le cas notamment des solutions visant<br />

à réduire les vibrations sur les machines.<br />

Enfin, le recours à la formation<br />

est bien entendu sollicité en particulier<br />

au niveau individuel dans la mesure où<br />

des règles strictes contraignantes sont à<br />

respecter dès lors que l’on pénètre dans<br />

un environnement sujet aux risques de<br />

contamination.<br />

Les coopératives agricoles : 3 groupes coopératifs<br />

parmi les 10 premières IAA françaises<br />

En 2010, les organismes coopératifs employaient 6,4 % des effectifs salariés des<br />

IAA et contribuaient à hauteur de 6,3 % à la valeur ajoutée du secteur des IAA<br />

(source INSEE – ESANE, retraitement SSP). Depuis plusieurs années ont émergé<br />

des groupes coopératifs formés d’une société-mère à statut coopératif pilotant plusieurs<br />

filiales soumises au régime des sociétés commerciales. Afin d’améliorer leur<br />

position sur la scène internationale, de nombreuses opérations de concentrations<br />

mais également de prises de participation dans des sociétés étrangères se sont<br />

opérées (par exemple, en 2011, la coopérative basque Lur Berri est entrée au capital<br />

du groupe islandais Alfesca – maison mère de Labeyrie – à hauteur de 34 %).<br />

Trois groupes coopératifs sont classés dans le top 10 des IAA françaises : Sodiaal<br />

Union, Terrena et Agrial. Le groupe Sodiaal, premier groupe coopératif français dans<br />

le domaine des produits alimentaires est passé de la 101e place mondiale en 2009<br />

à la 66e en 2010. Le rachat en 2011 par le groupe, de la société Entremont devrait<br />

conforter son classement dans le palmarès mondial 2011.<br />

* Texte : MAAF/SSP - Source : Insee (indice de prix à la production, indice de chiffre<br />

d’affaires et emploi salarié en fin de trimestre) ; Insee et Agreste (indice de production<br />

industrielle) ; Douanes<br />

DR<br />

Au cours de son expérience aux quatre<br />

coins du globe dans des usines aux activités<br />

diverses et variées, Bruno Barbanson<br />

raconte qu’en Indonésie, dans<br />

une usine de conserves de poissons,<br />

des règles et des pratiques n’allant pas<br />

plus loin que le bon sens ont été appliquées.<br />

Une démarche de bonnes pratiques,<br />

d’analyse et de prévention des<br />

risques a donc été menée afin de régler<br />

les problèmes d’étanchéité, les risques<br />

de glissade sur le carrelage ou encore<br />

les conditions d’utilisation des outils dans<br />

le respect de normes d’hygiène, en particulier<br />

lorsqu’un outil provenant de l’extérieur<br />

est amené dans une salle blanche<br />

; celui-ci doit être nettoyé et désinfecté<br />

afin de répondre à une procédure bien<br />

particulière validée par une autorité supérieure.<br />

« L’industrie agroalimentaire<br />

répond aux mêmes exigences que l’on<br />

trouve dans le pétrole ou la pharmacie : il<br />

s’agit d’une école d’adaptation des gens<br />

à un environnement donné ».<br />

La gestion des pièces de rechange au<br />

cœur de toutes problématiques<br />

Auprès de ses clients de l’agroalimentaire,<br />

Rockwell intervient à deux niveaux :<br />

soit au niveau de l’utilisateur final en proposant<br />

des solutions de services dédiés,<br />

soit beaucoup plus en amont en proposant<br />

aux fournisseurs de machines d’implémenter<br />

directement leur système sur<br />

les différentes installations industrielles.<br />

Quels que soient les produits ou l’architecture,<br />

il est nécessaire avant tout de<br />

procéder à une étude de dramatisation<br />

de manière à bien évaluer les contraintes<br />

de l’environnement industriel et les cadences<br />

la machine. Concernant la parties<br />

desdits services, le secteur agroalimentaire<br />

n’apporte pas de spécificité particulière.<br />

Les problématiques sont les mêmes<br />

et portent sur une optimisation du cycle<br />

de vie complet d’un investissement ou<br />

d’un actif et sur la gestion des pièces détachées.<br />

La gestion des pièces de rechange et<br />

des équipements réparables sont dès<br />

lors au cœur de toutes problématiques.<br />

L’industrie de l’agroalimentaire a cependant<br />

la particularité d’apporter une étape<br />

de plus lors du cheminement du produit<br />

ou de l’équipement à réparer puisque la<br />

réparation de celui-ci doit au préalable<br />

être validée afin de respecter les normes<br />

d’hygiène dans la mesure où celui-ci sera<br />

mis en contact avec un organisme humain.<br />

Ces exigences en termes de santé<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 15


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

de sécurité ont beaucoup évolué même<br />

s’il ne faut pas oublier que le risque zéro<br />

n’existe pas. L’idée est simplement de<br />

le minimiser au maximum. « C’est pour<br />

cette raison que Rockwell entre en permanence<br />

en contact avec des spécialistes<br />

lorsque ses solutions concernent<br />

des équipements issus d’installations<br />

dans le secteur agroalimentaire ».<br />

Résoudre le problème d’obsolescence<br />

des composants<br />

Une autre spécificité du secteur agroalimentaire<br />

concerne une nouvelle fois la<br />

partie consacrée au cycle de vie. Il s’agit<br />

d’un problème récurrent dans l’industrie :<br />

l’obsolescence des composants. Sur un<br />

réducteur par exemple, le problème se<br />

pose lorsque l’on a fait l’acquisition d’une<br />

machine dont la durée de vie est comprise<br />

entre quinze et vingt ans. Dans ce<br />

cas, les systèmes d’automatisation sont<br />

DR<br />

devenus obsolètes depuis longtemps et<br />

des problèmes se posent à l’industriel et<br />

plus particulièrement au responsable de<br />

maintenance lorsqu’il faut retrouver les<br />

mêmes composants, surtout lorsque le<br />

constructeur n’a prévu d’intégrer sur sa<br />

machine que des composants issus de<br />

sa propre marque. « nous devons donc<br />

soutenir le client qui n’a pas les moyens<br />

de faire une migration totale ou d’assurer<br />

la gestion d’obsolescence de ses équipements.<br />

Le problème dans le secteur<br />

de l’agroalimentaire réside dans l’omniprésence<br />

des automatismes. La menace<br />

de l’obsolescence est donc constante si<br />

bien que l’on supporte le client selon trois<br />

hypothèses. La première solution est de<br />

réparer, la deuxième est de chercher sur<br />

le marché une solution équivalente ; dans<br />

ce cas se pose le problème de réglementation<br />

et d’intégrer un nouvel équipement<br />

équivalent et capable de répondre aux<br />

mêmes exigences. Enfin, si ces deux premières<br />

solutions ne marchent pas, nous<br />

envisageons la migration complète d’une<br />

partie de ces machines. Mais cette migration,<br />

nous devons la faire intelligemment,<br />

machine par machine ».<br />

Un autre problème se pose, celui de<br />

prouver à son responsable financier en<br />

quoi la gestion d’obsolescence fait gagner<br />

de l’argent. Il s’agit là du rôle de la<br />

maintenance qui doit montrer à travers un<br />

plan prévu sur plusieurs années en quoi<br />

la prise en compte de cette question peut<br />

devenir une source de profit. Cette pratique<br />

de plus en plus courante dans les<br />

grandes entreprises du secteur agroalimentaire<br />

répond à une question latente :<br />

comment gérer et maîtriser l’obsolescence<br />

dans les dix à quinze années à venir<br />

sans pour autant investir davantage ?<br />

Il s’agit là d’un problème récurrent car<br />

beaucoup de machines viennent de partout<br />

et sont installées voire connectées<br />

les unes aux autres au sein d’une même<br />

installation industrielle. Le problème<br />

étant que lorsqu’une machine tombe en<br />

panne et elle risque d’interrompre toute<br />

la chaîne de production. Cette question<br />

est largement prise en compte dans les<br />

secteurs de la pharmacie, le pétrole et<br />

dans le secteur médical mais aujourd’hui<br />

celle-ci est également très présente dans<br />

l’industrie de l’agroalimentaire.<br />

Olivier Guillon<br />

Principales évolutions 2011 de l’industrie agroalimentaire<br />

En reprise depuis le milieu d’année 2009, la production en volume des industries agroalimentaires poursuit sa progression<br />

en 2011 (+ 3,6 % par rapport à 2010), stimulée par une demande étrangère bien orientée. Les exportations s’accroissent<br />

en effet à un rythme soutenu (+ 12 % par rapport à 2010), permettant une amélioration marquée de l’excédent commercial.<br />

En lien avec le renchérissement des matières premières, les prix à la production et le chiffre d’affaires s’accroissent fortement<br />

(respectivement +6% et +8%). Entre décembre 2010 et décembre 2011, l’emploi salarié des IAA (y compris tabac) – salariés<br />

des entreprises artisanales de la charcuterie et de la boulangerie inclus – est relativement stable (-3 700 emplois, soit -0,7%),<br />

comme dans l’ensemble de l’industrie manufacturière1 (-7100 emplois, soit - 0,2 %).*<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 16


10-11-12 septembre 2013<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 17


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

Retour d’expérience<br />

Une démarche fructueuse de modernisation<br />

Les problématiques en matière de maintenance dans le milieu de l’agroalimentaire sont multiples et variées. Elles<br />

répondent à la fois au respect des normes d’hygiène, aux principes de sécurité et de règles sanitaire, ainsi qu’à la<br />

gestion des équipements et les risques de pannes pouvant survenir et entraîner des arrêts de production. La coopérative<br />

du Gouessant, située en Bretagne, est confrontée au quotidien à ses multiples problématiques, lesquelles se<br />

répercutent inévitablement sur le service de maintenance. C’est pourquoi elle a déployé une démarche d’optimisation<br />

de ses activités.<br />

Rassemblant pas moins de 730 salariés<br />

répartis sur sept usines, la<br />

coopérative du Gouessant est spécialisée<br />

d’une part dans la nutrition animale,<br />

d’autre part dans la commercialisation de<br />

production animale issue des différents<br />

éleveurs qu’abrite la coopérative (des<br />

œufs et des porcs), ainsi que dans la<br />

production végétale, essentiellement née<br />

de la transformation de pommes de terre.<br />

En 2012, la coopérative a enregistré un<br />

chiffre d’affaires de 500 millions d’euros<br />

et produit pas moins de 900 000 kilos de<br />

tonnes d’aliments.<br />

Des spécificités propres pour une industrie<br />

particulière<br />

La première chose qui vient à l’esprit<br />

lorsque l’on parle d’industries agroalimentaires,<br />

ce sont ces rythmes de cadence.<br />

La grande majeure partie des usines qui<br />

compose la coopérative fonctionne en<br />

3-8 et en continu. Pour certaines d’entre<br />

elles, l’activité se poursuit même le weekend,<br />

du moins une certaine partie de l’année.<br />

La plupart des unités de production<br />

voient leur process de production divisé<br />

en deux grandes parties : la première<br />

moitié du process fonctionne<br />

en continu mais<br />

par étapes composées de<br />

certaines phases d’attente<br />

durant lesquelles des opérations<br />

de maintenance<br />

préventive peuvent être<br />

effectuées. Cette première<br />

partie concerne essentiellement<br />

le broyage, le<br />

dosage et la partie mélange.<br />

La seconde partie<br />

fonctionne quant à elle en<br />

continu : il s’agit des lignes dédiées à la<br />

granulation. « Cette dissociation est commune<br />

à toutes nos usines », indique Antoine<br />

bureau, responsable e l’usine Poisson<br />

(Coopérative Le Gouessant).<br />

Autre spécificité : le délai entre la commande<br />

et la livraison ; « la plupart du<br />

temps, et cela n’est pas une tendance<br />

nouvelle mais une situation éprouvée<br />

dans l’industrie de l’agroalimentaire, un<br />

client passe une commande à J moins 1<br />

pour une livraison le jour J. Les équipes<br />

Les commandes se font à J moins 1 pour une livraison le<br />

jour J. Les équipes de production sont donc prévenues la<br />

veille pour le lendemain, chose qui impacte beaucoup le<br />

service de maintenance.<br />

En 2011, Le Gouessant a commercialisé 850 000 porcs<br />

et 967 millions d’oeufs.<br />

de productions sont donc prévenues la<br />

veille pour le lendemain, chose qui reste<br />

très spécifique à notre métier et qui impacte<br />

beaucoup le service de maintenance<br />

». L’impact est d’autant plus fort<br />

qu’il touche toute l’organisation de l’entreprise<br />

et à plus forte raison la disponibilité<br />

des machines, lesquelles nécessitent des<br />

opérations rigoureuses de maintenance<br />

préventive. Pour la première partie du<br />

process, celle qui fonctionne étape par<br />

étape, il est possible d’effectuer quelques<br />

interventions dans un temps très restreint<br />

sans pour autant interrompre le process.<br />

En revanche, pour la partie continue de<br />

la production, il est nécessaire de procéder<br />

à un arrêt de maintenance préventive<br />

qu’il est essentiel de programmer une<br />

semaine sur deux. Il s’agit d’une maintenance<br />

préventive programmée qui s’effectue<br />

parfois le week-end lorsqu’il s’agit<br />

de gros arrêts de production. Concernant<br />

les lignes de production qui poursuivent<br />

leur activité le week-end, les arrêts de<br />

maintenance se font durant la semaine.<br />

Pourquoi ? « Tout simplement parce que<br />

les équipes de maintenance sont déjà sur<br />

DR<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 18


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

place, et à plus forte raison lorsque l’on a<br />

besoin de prestataires extérieurs ».<br />

Au sein de la coopérative du Gouessant,<br />

en moyenne quatre à sept personnes par<br />

usine composent des services de maintenance.<br />

Au total, la coopérative compte<br />

une trentaine de personnes intervenant<br />

en journée mais susceptibles également<br />

d’être d’astreinte le week-end. La plupart<br />

de ces personnels de maintenance se<br />

compose d’électro- mécanicien ; « nous<br />

ne disposons pas en interne de service<br />

mécanique ni électrique. Nous avons<br />

opté pour des techniciens à la fois polyvalents<br />

et compétents sur la plupart de nos<br />

installations ». L’objectif de ce personnel<br />

de maintenance est de répondre à des<br />

problématiques bien particulières comme<br />

la maîtrise des équipements, l’adaptation<br />

du préventif à la production de l’usine,<br />

l’organisation de la maintenance multi-site<br />

entre les différentes usines, dont<br />

certaines possède des lignes de production<br />

certes plus petites mais plus éparpillées.<br />

« Nous cherchons à déployer la<br />

polyvalence de façon à optimiser chaque<br />

intervention de maintenance. Mais nous<br />

tentons également de répondre une autre<br />

problématique qui réside dans la transmission<br />

des savoirs ; pour ce faire, nous<br />

bénéficions d’un appui précieux de la<br />

GMAO. »<br />

Ramener ses compétences en interne<br />

Depuis quelques années, la coopérative<br />

du Gouessant a procédé à de grands<br />

changements, en commençant par réduire<br />

le recours systématique aux intervenants<br />

extérieurs pour la maintenance des<br />

travaux neufs. La diminution des volumes<br />

dans certaines des usines de la coopérative<br />

a nécessité d’une part de baisser<br />

les coûts d’intervention de maintenance,<br />

d’autre part d’optimiser le temps de travail<br />

des techniciens de maintenance déjà en<br />

poste en interne. Alors que ces derniers<br />

n’étaient pour la plupart affectés qu’à des<br />

La Coopérative du Gouessant cherche à déployer la polyvalence<br />

de façon à optimiser chaque intervention de maintenance.<br />

Mais elle tente également de répondre une autre<br />

problématique qui réside dans la transmission des savoirs ;<br />

pour ce faire, le groupe s’appuie sur la GMAO.<br />

opérations de maintenance préventive,<br />

ils sont désormais chargés d’opérations<br />

plus diverses : « auparavant, lorsqu’il<br />

fallait ajouter un capteur sur une ligne,<br />

nous faisions toujours appel au seul et<br />

même prestataire qui était chargé à la<br />

fois de l’électricité, de l’informatique et<br />

des automatismes. Désormais nous faisons<br />

nous-mêmes ce type d’opérations<br />

comme le câblage de nos installations. Il<br />

en est de même pour les petits travaux<br />

de mécanique, ce qui nous a permis de<br />

ne plus faire systématiquement appel à<br />

un chaudronnier. L’intérêt pour nous est<br />

d’optimiser les coûts en faisant moins<br />

appel à des prestataires de maintenance<br />

extérieurs ; mais cela nous a également<br />

permis d’intéresser davantage personnel<br />

de maintenance en interne sur les travaux<br />

neufs en les chargeant d’opérations<br />

plus motivantes. D’ailleurs, entre 2011 et<br />

2012, nous avons augmenté de 20 % le<br />

nombre de travaux neufs. Enfin, un autre<br />

intérêt non négligeable s’est ajouté : celui<br />

d’une meilleure connaissance de nos<br />

installations. »<br />

La coopérative n’en fait pas moins appel<br />

aux prestataires extérieurs pour des opérations<br />

de renouvellement de machines,<br />

l’électricité ou encore le changement<br />

de pièces mécaniques sur des grosses<br />

machines, sans oublier les interventions<br />

liées au tertiaire, même si la raison de ce<br />

recours à la sous-traitance est souvent<br />

d’ordre réglementaire. En effet, si les<br />

contrôles réglementaires plutôt simples<br />

comme ceux touchant à la thermographie<br />

par exemple, sont réalisés en interne (la<br />

coopérative a, à ce titre, formé deux technicien<br />

de maintenance habilités à valider<br />

les questions portant sur les normes en<br />

vigueur), l’essentiel des contrôles réglementaires<br />

régis par des normes et une<br />

législation bien stricte sont effectués par<br />

des sociétés extérieures. C’est le cas<br />

notamment du contrôle électrique pour<br />

lequel un contrôle annuel est obligatoire,<br />

ou encore pour les contrôles de pression<br />

(un contrôle tous les 40 mois) et de levage,<br />

domaine pour lequel une visite<br />

semestrielle incombe à l’entreprise. Ces<br />

visites sont effectuées par des bureaux<br />

de contrôle. Pour les autres visites réglementaires<br />

annuelles telles que le contrôle<br />

des lignes de vie, des paratonnerres,<br />

des chaudières ou encore la détection<br />

de fuites de gaz et le contrôle des extincteurs<br />

ou des portes automatiques, cellesci<br />

sont effectuées par des prestataires<br />

certifiés.<br />

Standardiser les contrôles réglementaires<br />

Depuis deux ans, la coopérative travaille<br />

sur la standardisation de ces contrôles<br />

réglementaires entre ses différents sites.<br />

Cette standardisation passe par l’unification<br />

et la contractualisation. L’objectif,<br />

outre la réduction des coûts liés à l’optimisation<br />

des passages (de l’ordre de<br />

cinq à 10 % selon les estimations), est de<br />

chercher à maîtriser davantage contrôles<br />

réglementaires ainsi que leur efficacité.<br />

« cela nous permet avant tout de regrouper<br />

les contrôles sur une seule et<br />

même période. Tout cela est relayé par la<br />

GMAO, laquelle est dotée d’un système<br />

d’alerte qui se déclenche selon des paramètres<br />

via la maintenance préventive.<br />

De la même manière, l’intérêt de regrou-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 19


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

DR<br />

per les prestataires et leur visite sur une<br />

même période nous permet, à l’occasion<br />

de nos réunions trimestrielles qui rassemblent<br />

les responsables de maintenance<br />

de chaque usine, de revenir sur la<br />

visite précédente et les résultats obtenus<br />

afin de mieux en parler et de réfléchir ensemble<br />

sur les différents points à améliorer.<br />

Autre intérêt de cette mutualisation<br />

des contrats : la mis en place d’un appel<br />

d’offre et le fait qu’à plusieurs entreprises,<br />

la coopérative a plus de poids. Par ailleurs,<br />

la masse de travail a été également<br />

réduite », précise Antoine Bureau.<br />

Et d’ajouter : « Concrètement, dans la<br />

GMAO, nous créons un préventif standard<br />

dans lequel on détaille le mieux<br />

possible l’intervention en y mettant un<br />

maximum de pièces jointes. Ensuite, les<br />

bons de travaux de ces préventifs modèles<br />

sont écrits conjointement entre les<br />

différents responsables de maintenance.<br />

Ils serviront aux techniciens de maintenance<br />

intervenant sur les prochaines<br />

pannes. » La GMAO a également permis<br />

de gagner un temps considérable en sortant<br />

rapidement des listings d’équipement<br />

par site et de gagner du temps également<br />

sur la rédaction du cahier des charges.<br />

Cette avancée au sein de la coopérative<br />

du Gouessant a permis la mise en commun<br />

deux jours par mois des informations<br />

recueillies ; « il s’agit d’un vrai point fort<br />

car désormais, nous pouvons travailler<br />

sur le déploiement de la GMAO, sur des<br />

projets communs relatifs aux économies<br />

d’énergie ou à la maintenance, ainsi que<br />

sur le déploiement de bonnes pratiques.<br />

Ensuite, nous redescendons ces bonnes<br />

pratiques aux techniciens via la GMAO à<br />

l’aide de modèles préventifs ».<br />

Un parc machine composé de plusieurs<br />

milliers d’équipements<br />

Les broyeurs à marteau, les mélangeuses,<br />

les presses à granulés, les refroidisseurs,<br />

les enrobeurs, les machines<br />

d’enséchage ou encore les systèmes de<br />

palettisation représentent l’essentiel des<br />

machines réparties à travers les usines<br />

de la coopérative. À cela s’ajoutent les<br />

outils de manutention tels que les vis de<br />

manutention, les transporteurs à chaînes<br />

et les élévateurs à godet, puis viennent<br />

les chaudières ou encore les centrales à<br />

air comprimé. Au total, les différents sites<br />

abritent plusieurs milliers de machines<br />

qu’il faut exploiter, surveiller, entretenir et<br />

maintenir en condition opérationnelle de<br />

manière à minimiser tout arrêt de production.<br />

L’essentiel des pannes sont d’ordre<br />

mécanique, en particulier au niveau des<br />

transmissions, mais elles trouvent également<br />

leurs origines sur la partie électrique<br />

; ces pannes sont alors soit liées<br />

au moteur soit liées au capteur ou à la<br />

carte d’automates. Mais les défaillances<br />

peuvent également être causées par<br />

la nature des produits, leurs volumes<br />

qui provoquent parfois des bourrages<br />

dans les machines, ou bien lorsque des<br />

produits collants viennent bloquer les<br />

conduits d’acheminement de la matière<br />

à l’image de certaines graines ou de certaines<br />

farines.<br />

Les aliments constituent la première activité du Gouessant avec une<br />

production de 918 000 tonnes et un chiffre d’affaires de 638 M€.<br />

L’arrivée d’une GMAO au<br />

sein de la coopérative n’a<br />

pas tellement permis aux<br />

différents<br />

responsables<br />

de maintenance de suivre<br />

les différents indicateurs et<br />

d’avoir une vision précise<br />

en temps réel du taux de<br />

panne. « Nous cherchons<br />

avant tout à être informés<br />

le plus rapidement possible<br />

de l’apparition d’une<br />

défaillance afin d’éviter – ou du moins limiter<br />

– la panne. Ces informations nous<br />

sont précieuses car elles nous permettent<br />

d’intervenir le plus rapidement possible.<br />

Pour cela, nous avons mis en place des<br />

systèmes de supervision sur les différents<br />

process centralisés. Ces systèmes<br />

nous alertent immédiatement dès qu’apparaît<br />

un défaut de positionnement de la<br />

trappe par exemple, un défaut de passage<br />

de la matière, une disjonction et une<br />

anomalie quant à l’intensité nécessaire<br />

pour le fonctionnement de certaines machines<br />

; ces systèmes nous permettent<br />

d’identifier précisément sur quel équipement<br />

provient la défaillance… » La coopérative<br />

a également équipé ses usines<br />

de contrôleurs de rotation qui permettent,<br />

lorsqu’un moteur tourne, de s’assurer que<br />

l’élément de transmission situé derrière<br />

ne présente pas de risque de casse et ne<br />

viendra pas détruire le reste du moteur.<br />

Un système de report d’alarmes bien<br />

utile<br />

Toutes ces informations sont envoyées<br />

au personnel de production. Mais il existe<br />

d’autres installations qui ne sont pas visibles<br />

au quotidien car celles-ci sont situées<br />

dans des endroits confinés et ne<br />

subissent en général qu’une intervention<br />

périodique semestrielle ou annuelle.<br />

C’est ainsi qu’un report d’alarme a été<br />

mis en place ; ce système permet, des<br />

lors qu’un défaut survient sur la centrale<br />

vapeur par exemple, d’être alerté directement<br />

par téléphone ou par messagerie<br />

électronique. Sur ce type de système,<br />

l’objectif est d’être alerté durant le laps<br />

de temps qu’il suffit de façon à pouvoir<br />

intervenir immédiatement pour consigner<br />

l’installation et éviter tout arrêt de production.<br />

Ce système de report d’alarme<br />

est également utilisé pour des défauts<br />

survenant sur des capteurs électriques,<br />

pour des disjonctions de pompe et tout ce<br />

qui est loin des personnes et du champ<br />

visuel.<br />

Pour le moment, la vidéo n’est pas en-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 20


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

DR<br />

Groupe de productions végétales<br />

core à l’ordre du jour même si Antoine<br />

bureau réfléchit à l’intérêt d’une caméra<br />

rapide sur certaines installations. Sur les<br />

broyeurs, ont été installés des capteurs<br />

de température, directement intégrés sur<br />

les paliers afin de détecter un échauffement<br />

pour ainsi éviter la sur-casse ; l’idée<br />

est de stopper le process avant que la<br />

machine ne casse complètement. De<br />

la même manière, les élévateurs à godet<br />

– dont la hauteur peut atteindre 25<br />

à 30 mètres de haut – sont munis d’une<br />

sangle tendue qui tourne de manière à<br />

faire monter le produit ; or celle-ci peut<br />

se déporter et présenter un danger. Afin<br />

d’être informé de ce déport, on place une<br />

sonde de température sur les jauges de<br />

l’élévateur et un outil de surveillance doté<br />

d’une alarme de discordance entre les<br />

différentes sondes de température qui<br />

permet d’alerter le technicien de maintenance<br />

et d’éviter de vérifier le système<br />

plusieurs fois par an.<br />

La GMAO, point d’orgue du changement<br />

Cet ensemble de technologies a été<br />

progressivement implanté dans les différentes<br />

usines à l’issue des bonnes<br />

pratiques érigées lors des réunions trimestrielles<br />

des responsables maintenance.<br />

Une fois appliquée sur l’un des<br />

sites, une bonne pratique est ensuite déployée<br />

dans le reste des usines. L’une des<br />

principales technologies à avoir « bouleversé<br />

» le quotidien des usines de la<br />

coopérative fut sans conteste la GMAO.<br />

Car l’un des nombreux et précieux atouts<br />

du logiciel reste l’historisation des pannes<br />

et des interventions. Il est désormais possible<br />

de retrouver pour chaque panne la<br />

où les bonnes manières d’intervenir ; tout<br />

est écrit et enregistré. Mais cette fonctionnalité<br />

peut aussi servir en cas de casse<br />

de la pièce à accéder au stock disponible<br />

des éléments de rechange sur chacun<br />

des sites et savoir en temps réel, grâce à<br />

une nomenclature particulière, si la pièce<br />

détachée demandée est déjà montée sur<br />

un équipement du groupe.<br />

Depuis son implémentation, le logiciel<br />

de GMAO semble aujourd’hui être utilisé<br />

à son maximum et ce de manière quotidienne<br />

; de sorte que très prochainement,<br />

la direction de la coopérative sera<br />

en mesure de faire ressortir toutes les<br />

informations du logiciel et s’en resservir<br />

afin d’améliorer les opérations de maintenance.<br />

« Les données sont multiples<br />

et concernent à la fois l’analyse curative,<br />

du préventif mais également la durée des<br />

temps d’intervention sur chaque équipement<br />

et des données relatives à l’équilibre<br />

des stocks de pièces détachées ».<br />

L’idée de la coopérative est de s’appuyer<br />

sur la GMAO pour s’attaquer à d’autres<br />

méthodes comme comme l’Amdec.<br />

En matière de santé et de sécurité, pour<br />

les entreprises extérieures, la coopérative<br />

a mis en place un plan de prévention,<br />

mais pas seulement. « Nous envoyons<br />

avant l’arrivée de chaque intervenant<br />

extérieur un document d’exigences de<br />

sécurité. De plus, nous les prévenons<br />

plusieurs jours à l’avance afin qu’il se<br />

prépare au mieux sur les lieux de l’intervention.<br />

» Ces exigences concernent<br />

les permis feux, l’accès aux machines,<br />

l’habilitation électrique, sans oublier les<br />

chariots, les nacelles et les travaux en<br />

hauteur. Il en est de même avec les procédures<br />

à suivre pour la consignation et<br />

la condamnation d’énergie ainsi que le<br />

port des équipements de protection individuelle<br />

(EPI). Sur la partie consacrée<br />

aux machines et aux bâtiments, la coopérative<br />

a déployé des interrupteurs de sécurité<br />

au pied de chaque machine, dans<br />

la mesure où ses locaux ont été conçus<br />

autour d’un système de départ centralisé.<br />

« La sécurité des machines est un souci<br />

Capteurs, sondes de température, outils de surveillance<br />

munis d’alarmes, GMAO, un ensemble de technologies progressivement<br />

implanté dans les différentes usines à l’issue<br />

des bonnes pratiques nées des réunions trimestrielles des<br />

responsables maintenance.<br />

permanent que nous essayons de traiter<br />

au quotidien. Nous faisons le maximum<br />

pour obliger les gens à ne pas contourner<br />

les règles. Les obligations physiques<br />

doivent être respectées, comme lorsque<br />

l’on ouvre une trappe, le technicien doit<br />

d’abord récupérer une clé pour condamner<br />

l’électricité, puis une seconde clé pour<br />

la condamnation pneumatique ». Au sein<br />

des usines, la prévention passe avant<br />

tout par une charte graphique « sécurité »<br />

mise en place depuis deux ans et initiée<br />

avec le fabricant Dupont-Nemours. Grâce<br />

à cette démarche, il a été désormais possible<br />

de réaliser des observations préventives<br />

de sécurité : « nous regardons ce<br />

qui est bien fait ce qui reste à améliorer ».<br />

Enfin, des « points sécurité » hebdomadaires<br />

sont organisés et permettent de<br />

remonter tout incident lié à la sécurité afin<br />

de le communiquer et de faire tourner l’information<br />

au plus grand nombre.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 21


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

Témoignage client<br />

Répondre aux standards de la certification IFS<br />

grâce à la GMAO<br />

La boulangerie-pâtisserie industrielle alsacienne a fait le choix de la GMAO Altair Enterprise de DSDSYSTEM pour la<br />

maintenance préventive et corrective de ses unités de production de pains, viennoiseries et pâtisseries frais et surgelés.<br />

La nouvelle solution full Web remplace le système basé sur Excel qu’Argru utilisait jusqu’à présent.<br />

Créée en 1993 et basée à Erstein Krafft<br />

en Alsace, la boulangerie Argru est spécialisée<br />

dans la préparation et la production<br />

en grands volumes de pains, petits<br />

pains, bretzels, viennoiseries, pâtisseries<br />

et beignets. Ses installations permettent<br />

de produire des produits frais et des articles<br />

surgelés, ces derniers pouvant être<br />

livrés crus, précuits ou cuits. La société<br />

s’appuie également sur ses équipes de<br />

boulangers pâtissiers afin de pouvoir<br />

mettre au point et réaliser de nouvelles<br />

recettes dans le cadre de développement<br />

de gamme de produits de ses clients.<br />

Argru apporte un soin particulier la qualité<br />

de ses produits en termes de composition,<br />

de procédé de fabrication, d’hygiène<br />

et de conditionnement. Cet engagement<br />

se concrétise au travers de la certification<br />

IFS renouvelée chaque année par<br />

Argru, qui est le standard de qualité le<br />

plus important en France et en Allemagne.<br />

Reposant initialement sur une<br />

clientèle essentiellement située en Allemagne,<br />

les activités et les ventes d’Argru<br />

se sont considérablement accrues avec<br />

le développement des produits surgelés.<br />

La couverture géographique de la société<br />

s’étend aujourd’hui à l’ensemble de<br />

la France, la Suisse, la Norvège, la Pologne,<br />

la Russie. Actuellement, la production<br />

surgelée d’Argru correspond environ<br />

à 70 % de son activité.<br />

Les atouts du projet<br />

> Remplacement du précédent système basé sur Excel<br />

Chaque année, plusieurs tonnes d’articles<br />

frais et surgelés sortent du site de<br />

production d’Argru et sont livrés auprès<br />

d’un vaste réseau de clients composés<br />

de restaurants, cafétérias, chaînes hôtelières,<br />

grandes surfaces, centrales<br />

d’achats ou encore lieux touristiques. En<br />

régions Alsace et Lorraine, Argru livre<br />

chaque matin du lundi au samedi, et son<br />

site de production sert également de magasin<br />

d’usine où les particuliers peuvent<br />

déguster ses produits frais. L’entreprise<br />

emploie aujourd’hui près de 200 collaborateurs<br />

et réalise un chiffre d’affaires de<br />

plus de 18 millions d’euros (2010).<br />

Une maintenance suivie pour la garantie<br />

de qualité et le respect de la certification<br />

IFS<br />

> Capacité de la solution Altair de DSDSYSTEM à préparer et accompagner efficacement<br />

les audits qualité annuels<br />

> Adaptation aux audits annuels de qualité et d’hygiène d’Argru<br />

> Richesse fonctionnelle et évolutivité d’Altair<br />

Argru gère sur son site d’Erstein Krafft la<br />

fabrication complète de ses produits, depuis<br />

les ingrédients et les matières premières<br />

jusqu’à la surgélation, ou la sortie<br />

du four pour les pains et les viennoiseries<br />

fraîches. L’ensemble des produits sont<br />

ensuite emballés et livrés. L’entreprise<br />

s’appuie sur des installations composées<br />

de nombreux équipements industriels<br />

complexes tels que des systèmes de<br />

pétrissage, des tunnels de fermentation<br />

contrôlée, des fours à soles d’une capacité<br />

de plusieurs dizaines de mètres carrés<br />

de cuisson, des élévateurs enfourneurs<br />

défourneurs automatiques, des systèmes<br />

de tapis d’évacuation et de convoyeurs,<br />

ou encore des surgélateurs. « La maintenance<br />

de nos installations et de nos<br />

équipements est cruciale, aussi bien en<br />

termes de capacité et d’efficacité de production<br />

que de garantie de la qualité de<br />

nos produits pour les clients, commente<br />

Sébastien Huck, responsable de la maintenance<br />

chez Argru. Chaque année, nous<br />

faisons notamment l’objet d’un audit en<br />

vue de contrôler le site de production et de<br />

renouveler notre certification IFS, dont les<br />

critères très stricts permettent de garantir<br />

la qualité de nos processus de production<br />

et le respect des normes d’hygiène.<br />

L’enregistrement, le stockage et le suivi<br />

des informations liées à la maintenance<br />

et aux interventions sont par conséquent<br />

très importants. »<br />

Utilisant auparavant un système de<br />

maintenance basé sur Microsoft Excel,<br />

Argru a souhaité moderniser sa GMAO et<br />

adopter une nouvelle solution, plus facile<br />

à utiliser et mieux adaptée aux besoins<br />

métier de la maintenance industrielle.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 22


N° 36 jaNvier - fevrier - mars 2012 TrimesTrieL 20 €<br />

Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

Après avoir testé les principales solutions<br />

GMAO du marché, Argru a fait le choix<br />

d’Altair de DSDSYSTEM. « La solution<br />

de DSDSYSTEM nous a tout d’abord<br />

séduits par la qualité et la clarté de son<br />

interface et des différents écrans, ainsi<br />

que par sa rapidité de prise en main et<br />

sa facilité d’utilisation, souligne Sébastien<br />

Huck. La connaissance et l’expertise des<br />

équipes de DSDSYSTEM en matière de<br />

maintenance industrielle ont également<br />

fait la différence. Elles nous permettent<br />

de bénéficier d’un outil très bien conçu<br />

et ne nécessitant aucun développement<br />

spécifique en termes de fonctionnalités.<br />

La solution GMAO Altair, en quelques lignes<br />

La GMAO Altair Full Web et la mobilité Altair sont des applications éditées et<br />

distribuées par DSDSYSTEM. Ces solutions sont le fruit de plus de quinze ans<br />

d’expériences capitalisées par les ingénieurs maintenance et informatique spécialisés<br />

en organisation de maintenance industrielle et SAV. 100% full web, Altair<br />

offre plusieurs avantages : pas d’installation sur les postes utilisateurs, compatibilité<br />

avec les navigateurs les plus courants du marché (Firefox, Chrome,<br />

IE8, Safari), utilisation des dernières technologies Web, ainsi qu’une utilisation<br />

nomade où que que l’on se trouve. Enfin, le système est à la fois simple d’installation<br />

et d’utilisation, et présente une installation centrale et sécurisée.<br />

Enfin, l’architecture full Web de la GMAO<br />

de DSDSYSTEM est un aspect qui a également<br />

convaincu, y compris au niveau<br />

de la direction générale d’Argru, grâce à<br />

la facilité de déploiement et à la maîtrise<br />

budgétaire offertes par ce modèle. »<br />

À son tour, Bernard Decoster, Pdg de<br />

DSDSYSTEM éditeur de la GMAO Altair<br />

ajoute qu’« Altair a été choisi par Argru<br />

après une analyse poussée et très rigoureuse<br />

des produits de GMAO du marché.<br />

Les aspects fiabilité du logiciel, respect<br />

du cahier des charges en termes de suivi<br />

des travaux de maintenance et de gestion<br />

des contraintes liées à la certification IFS<br />

ont été des éléments clés du choix final<br />

pour la GMAO Altair. La technologie full<br />

web java open source utilisée pour développer<br />

Altair est également une garantie<br />

de pérennité et de fiabilité pour Argru. »<br />

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DOSSIER TECHNOLOGIES<br />

Intégrer les risques<br />

d’échauffement dans<br />

une démarche MBF<br />

page >18<br />

DOSSIER MANAGEMENT<br />

Spécial TPM :<br />

Décrypter le pilier 5<br />

de la conception<br />

page > 28<br />

TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />

ROULEMENTS<br />

Focus technique<br />

sur la maintenance<br />

des échangeurs<br />

page > 50<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Innocuité des matériaux<br />

Où en est-on ?<br />

page > 57<br />

INTERVIEW EXCLUSIVE<br />

Alain Le Vern, président de<br />

la région Haute-Normandie,<br />

s’exprime sur la réforme<br />

STI2D<br />

> page 8<br />

www.maintenanceandco.com<br />

DOSSIER TECHNOLOGIES<br />

Lutter contre le fléau<br />

de la corrosion des<br />

installations<br />

page > 20<br />

SOLUTION<br />

Rentabiliser sa GMAO<br />

à travers la gestion<br />

de ses stocks<br />

page > 39<br />

TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />

ROULEMENTS<br />

Comment assurer le<br />

taux de disponibilité des<br />

transmissions<br />

page > 48<br />

DOSSIER<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Dossier spécial<br />

consignation des<br />

machines<br />

page > 59<br />

Ressources humaines :<br />

Barème des salaires<br />

des non-cadres dans la<br />

maintenance.<br />

> page 8<br />

10 ans d’AZF :<br />

Quels changements<br />

dans la prise en compte<br />

des risques ?<br />

page > 68<br />

PRÉVENTION DES RISQUES<br />

AU TRAVAIL<br />

Retrouvez en exclusivité<br />

le rapport du Bipe sur le<br />

marché de la maintenance.<br />

> page 6<br />

DOSSIER TECHNOLOGIES<br />

Optimiser la<br />

maintenance dans les<br />

milieux difficiles<br />

page > 22<br />

DOSSIER MANAGEMENT<br />

GMAO : pratiques<br />

d’utilisation et bonnes<br />

surprises<br />

page > 38<br />

TRANSMISSIONS - ÉTANCHÉITÉ<br />

ROULEMENTS<br />

Directive Machines : ce<br />

qui va changer en 2012<br />

page > 60<br />

Lutter contre les échauffements<br />

dans les installations industrielles > page 14<br />

N° 37 avril - mai - juiN 2012 TrimESTriEl 20 €<br />

> page 10<br />

Midest – <strong>Maintenance</strong> Expo :<br />

Dossier spécial sur l’événement industriel majeur de l’automne<br />

N° 35 octobre - Novembre - decembre 2011 trImeStrIeL 20 €<br />

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> page 32<br />

La gestion des stocks,<br />

les solutions pour optimiser une fonction stratégique<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 23


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

Panorama<br />

Panorama des technologies existantes<br />

dans l’agroalimentaire<br />

Dans ce dossier consacré à la maintenance dans les industries agroalimentaires (IAA), il était important de terminer<br />

sur quelques exemples de technologies disponibles sur le marché. Ces solutions ne sont pas les seules sur le marché<br />

mais elles témoignent d’un panel de produits susceptibles de faciliter les départements de maintenance.<br />

KHS opte pour un vérin Ivac de Norgren<br />

KHS, l’un des leaders dans les systèmes de remplissage<br />

et de conditionnement dans le secteur alimentaire<br />

et des boissons, a fait appel à Norgren (spécialisé<br />

dans le contrôle et les mouvements de fluides)<br />

pour ses machines de nettoyage et de remplissage<br />

de barils Innokeg TillCombikeg. Ces machines intègrent<br />

le nettoyage intérieur et extérieur des barils,<br />

le remplissage de produits chimiques, la commande<br />

et le convoyage. KHS a donc fait appel à Norgren<br />

dans sa recherche de solution efficace pour exercer une pression de contact précise<br />

et constante sur les barils, au niveau de la tête de traitement, durant toutes<br />

les phases de nettoyage et de remplissage. Cela est la garantie d’une hygiène<br />

parfaite, qui ne favorise ni le développement des bactéries (pas de zone de rétention),<br />

ni l’altération de la qualité ou du goût du contenu des barils. C’est à cette<br />

problématique que la version Clean Line du nouveau vérin pneumatique Ivac de<br />

Norgren doit répondre. Cette unité intègre dans un même ensemble les vannes<br />

principales et pilotes, les capteurs magnétiques, le dispositif de régulation de<br />

la vitesse, et la connexion centrale destinée à l’air comprimé et à la commande<br />

électrique. L’Ivac Clean Line a permis ainsi de gagner de l’espace et de procéder<br />

un raccordement plus simple.<br />

Un microsite dédié à l’agro-industrie pour les appareils mobiles<br />

Nord Drivesystems fabrique des systèmes d’entraînement<br />

à haute performance destinés aux secteurs<br />

de l´industrie alimentaire et de l’embouteillage et répondant<br />

à des critères stricts en matière d’hygiène.<br />

Développé spécifiquement pour ces secteurs industriels,<br />

le microsite consacré aux systèmes d´entraînement<br />

du fabricant – http://food.nord.com – est désormais optimisé pour les<br />

appareils mobiles (iPhone, smartphones Android, Blackberry, etc.). Les adaptations<br />

de mise en page garantissent plus de lisibilité et une navigation aisée.<br />

Ce microsite dédié présente des solutions et des produits spécifiques. Il offre en<br />

outre un accès rapide à tous les systèmes adaptés à l’industrie agroalimentaire.<br />

food.nord.com offre désormais une présentation clairement structurée des systèmes<br />

d’entraînement destinés au secteur agroalimentaire, accessible aussi via<br />

tablette PC et smartphone.<br />

Un nouveau capteur de<br />

surveillance des machines<br />

pour l’agroalimentaire<br />

SKF vient de lancer<br />

sur le marché<br />

l’indicateur d’état<br />

SKF MCI, un<br />

capteur de vibration<br />

permettant<br />

de surveiller en<br />

permanence des<br />

machines non critiques.<br />

Il est adapté aux machines<br />

fonctionnant en continu qui n’étaient<br />

pas surveillées auparavant. L’appareil<br />

peut être utilisé en intérieur<br />

comme en extérieur, dans pratiquement<br />

toutes les industries où les<br />

machines tournantes sont utilisées,<br />

à commencer par l’industrie agroalimentaire.<br />

L’indicateur d’état SKF MCI effectue<br />

périodiquement deux types de<br />

mesures vibratoires. La mesure<br />

de vélocité révèle l’état général<br />

d’une machine et met en évidence<br />

les éventuels problèmes de défaut<br />

d’alignement ou de défaut d’équilibrage.<br />

La mesure de l’accélération<br />

d’enveloppe permet de détecter à<br />

un stade précoce la dégradation<br />

des roulements. De plus, l’appareil<br />

surveille également la température<br />

opérationnelle. Cet indicateur d’état<br />

est doté d’un système interne d’évaluation<br />

des données et de prévention<br />

des fausses alarmes. Les différentes<br />

alarmes sont visualisées au moyen<br />

de trois LED. L’appareil est directement<br />

fixé sur la machine et fonctionne<br />

en autonomie grâce à sa batterie<br />

interne.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 24


Agroalimentaire<br />

Technologie<br />

Une pompe à vide équipe une verrerie<br />

Spécialisé dans les emballages en verre pour aliments et boissons,<br />

le groupe O-I fabrique des conteneurs en verre recyclé pour différentes<br />

marques. En France, son usine de Veauche (Loire) de 20<br />

000 mètres carrés emploie 300 personnes, et fonctionne en flux<br />

continu vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept.<br />

Elle comporte deux fours de production et des annexes (ateliers de<br />

service et d’entretien général, atelier d’entretien pour la production).<br />

L’usine fabrique des bouteilles en verre particulières, des modèles<br />

à valeur ajoutée (modèles avec gravures, etc.) pour les marchés<br />

des spiritueux et vins de qualité. Plusieurs teintes de verre et des<br />

multitudes de modèles sont réalisés. Avec sept lignes de production<br />

sur lesquelles sont réalisés environ 600 changements de fabrication<br />

par an, c’est près de 600 tonnes de verre qui sont transformés<br />

chaque jour. Cela correspond à 900 000 bouteilles fabriquées quotidiennement.<br />

En 2010, O-I consulte Busch, car la solution en place devient obsolète. Les pompes à pistons, en place depuis près de quarante<br />

ans, entraînent des problématiques de remise en état et de révision. Cela génère des pertes de temps conséquentes<br />

en entretien et maintenance, et des coûts (vidange, remise en état des clapets, entretien). De plus, il n’est pas possible<br />

d’adapter la production au besoin, et la machine fonctionne avec un refroidissement à l’eau, source de forte consommation<br />

énergétique. Busch propose alors une technologie sèche, avec une centrale de vide composée de 12 pompes Mink MM<br />

1322, et d’un régulateur de vide. La prestation de Busch, réalisée pour les six premières pompes en septembre 2011, et pour<br />

les six suivantes en janvier 2012, a intégré la réalisation, le pilotage du projet global et la formation sur site.<br />

Traditionnellement, ce sont des pompes à palettes lubrifiées qui sont utilisées, et c’est la première fois en France qu’une<br />

technologie sèche est installée dans une verrerie. Cette solution permet de gagner à la fois en énergie, niveau d’hygiène et<br />

confort de maintenance ; et les coûts d’investissements sont inférieurs d’environ 30%. Enfin, point très important pour O-I,<br />

le régulateur permet de contrôler la valeur du vide du process. Le principe des rotors à lobes permet à la pompe Mink de<br />

compresser sans lubrification et sans contact, donc sans frottement et sans usure des pièces. Ainsi, il n’est pas nécessaire<br />

de les contrôler ou de les échanger. A présent, la maintenance est réduite et se limite à une intervention par an. O-I parle<br />

plutôt d’une surveillance que d’une maintenance. L’équipe d’entretien contrôle la centrale toutes les huit heures, comme<br />

c’est le cas pour les autres postes de production.<br />

Un réducteur à arbre creux traversant lisse<br />

Flexible, compact, destiné aux applications les plus exigeantes, Neugart GmbH étoffe sa<br />

gamme de réducteurs avec le WGN. La particularité de ce produit réside dans son arbre<br />

creux traversant lisse qui permet le passage en son centre de flexibles (air comprimé,<br />

huile, ...) et de câbles électriques. Cette construction optimise la qualité de la liaison mécanique<br />

avec l’élément entraîné par l’utilisation de frette(s) de serrage. En standard, le<br />

réducteur est équipé de deux sorties qui favorisent en intégrant une frette sur chacune<br />

d’entre elles la répartition de la puissance à transmettre. Une version avec une sortie est<br />

disponible en option.<br />

Les engrenages sont de type hypoïdes avec un rapport de conduite important qui rend<br />

le réducteur plus silencieux et un jeu angulaire faible inférieur à 5 arc.min. Le réducteur<br />

WGN est dédié aux applications les plus pointues nécessitants dynamisme, précision et<br />

répétabilité dans des domaines d’application qui vont de l’emballage et du conditionnement à l’industrie agroalimentaire et<br />

la manutention de vrac. Son interface d’entrée est compatible avec tous les servomoteurs du marché.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 25


Dossier TPM<br />

Management<br />

Tendances<br />

L’amélioration continue,<br />

un pilier pour réussir le déploiement de la TPM<br />

Mettre en place une démarche de Total Productive <strong>Maintenance</strong> n’est pas une mince affaire. Elle passe par différentes<br />

étapes et s’appuie sur huit piliers qu’il est inutile d’énumérer ici. L’objet de ce dossier est, comme chaque année dans<br />

le numéro de printemps de <strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong>, de faire intervenir des spécialistes de la question, tant au niveau<br />

des méthodes et du management que celui de l’expérience sur le terrain, sur un des aspects de la TPM. Ainsi avonsnous<br />

décidé de revenir sur la démarche TPM à travers l’amélioration continue. Avancer pas à pas, progressivement,<br />

étape par étape, constituent l’une des clés de réussite du déploiement de la TPM dans une société industrielle. Mais<br />

si cette idée paraît évidente et facile à accepter, dans sa mise en œuvre, c’est une autre paire de manches. D’un<br />

côté, Matthieu Rubin, ancien responsable maintenance au sein d’Usinor, nous racontera comment il a vécu son expérience<br />

riche dans les hauts fourneaux et les méthodes qu’il a employées pour déployer la TPM sur un site où il<br />

devenait urgent d’accroître la compétitivité de l’entreprise. Puis ce sera au tour de Jean-François Hénin, responsable<br />

de maintenance chez Toyota à Valenciennes, d’évoquer le récent déploiement de la TPM sur la ligne d’assemblage<br />

des nouvelles Yaris hybrides avant d’être lancées sur le marché américain. Enfin, nous reviendrons sur l’analyse des<br />

pertes, élément moteur de l’amélioration au cas par cas.<br />

Retour d’expérience<br />

Faire accepter la TPM,<br />

une première étape difficile à franchir<br />

Ancien ingénieur de maintenance mécanique puis responsable de maintenance au sein d’Usinor dans les années<br />

2000, Matthieu Rubin a joué un rôle central dans le déploiement de la démarche TPM au sein de l’usine, notamment<br />

dans la partie dédiée aux hauts fourneaux. Cette démarche d’amélioration continue, aussi complexe soit-elle, a nécessité<br />

d’user de moyens de management particulièrement simples pour se faire accepter.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Que représente selon vous la TPM ?<br />

Matthieu Rubin<br />

La TPM peut être définie comme une démarche<br />

reconnue d’amélioration continue<br />

destinée à améliorer les résultats opérationnels<br />

d’une entreprise. La démarche<br />

même de cette méthode globale est signe<br />

du sérieux d’une entreprise quant à sa<br />

volonté de mener une politique d’amélioration<br />

de son process. Une entreprise qui<br />

déploie une telle démarche a de bonnes<br />

cartes en main car elle exprime la volonté<br />

affichée au plus haut niveau de sa<br />

direction pour améliorer et optimiser son<br />

processus de production, son organisation<br />

mais aussi sa sécurité. En ce sens,<br />

il est important de dire que la TPM<br />

est une démarche globale, une<br />

véritable politique d’entreprise.<br />

Celle-ci ne peut aboutir que si elle<br />

est prise au niveau de l’entreprise<br />

entière et qu’elle implique tout le<br />

monde, et non pas seulement un<br />

service.<br />

Comment définissez-vous la Total<br />

Productive <strong>Maintenance</strong> ?<br />

La TPM répond à des règles bien<br />

précises. Si l’on n’avait pas eu le<br />

cadre de base établi par le JIPM*, comme<br />

ce fut le cas chez Usinor, on aurait pas<br />

pu orienter notre politique. La démarche<br />

TPM est éprouvée. Celle-ci a montré ses<br />

résultats à travers de nombreuses entreprises<br />

issues de secteurs d’activité variés.<br />

C’est pourquoi il existe un nombre<br />

d’étapes préconisées dont on ne peut<br />

faire l’économie. Toutefois, sur le terrain,<br />

nous nous sommes rendus compte que<br />

certains aspects étaient davantage adaptés<br />

à la production de grande série, à<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 26


GMAO<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 27<br />

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Dossier TPM<br />

Management<br />

commencer par l’automobile. Or le site<br />

d’Usinor s’apparente davantage à de l’industrie<br />

de procédé. En d’autres termes,<br />

nous produisons de la fonte liquide, ce<br />

qui revient à dire que nous produisons<br />

la même chose tout au long de l’année.<br />

Nous avons donc dû adapter certains<br />

critères de rendement global de façon à<br />

correspondre le mieux possible à la démarche.<br />

Pourquoi la direction d’Usinor a-t-elle<br />

décidé de se lancer dans la TPM ?<br />

Bon nombre des clients d’Usinor appartiennent<br />

au secteur automobile, à<br />

l’exemple de Renault et de Toyota. Ces<br />

constructeurs avaient déjà adopté une<br />

démarche TPM au sein de leurs usines<br />

bien avant nous. Au regard des progrès<br />

que la direction d’Usinor a pu observer<br />

sur les lignes de fabrication des usines<br />

automobiles, tous se sont dits qu’il pouvait<br />

être très utile d’appliquer cette même<br />

démarche chez nous. Bien entendu, la<br />

TPM n’a pas été tout à fait appliquée<br />

comme telle, ni de la même manière que<br />

chez les constructeurs automobiles, mais<br />

l’idée était bien d’adopter cette méthode<br />

sur le site de Dunkerque et de l’appliquer<br />

au reste du groupe.<br />

À quel moment avez-vous entamé la<br />

mise en place de la TPM ?<br />

Cette volonté est née dans un contexte<br />

difficile. Dans les années 90, la crise des<br />

fonderies continuait de frapper l’Europe<br />

et notamment de nombreuses installations<br />

situées en France. Cette crise<br />

a notamment mené à la privatisation<br />

du groupe Usinor, si bien qu’il<br />

était devenu urgent de repenser<br />

l’organisation de l’entreprise. De<br />

plus, la concurrence mondiale<br />

sur le marché de l’acier ne faisait<br />

qu’augmenter et ajoutait une pression<br />

supplémentaire contraignant<br />

les directeurs d’usine à mettre en<br />

place des indicateurs. L’objectif<br />

étant de devenir le plus compétitif<br />

possible afin de faire face à une<br />

concurrence internationale. Plus précisément,<br />

nous avons été d’abord poussés<br />

par nos clients, et ce à travers deux<br />

priorités : l’une concernait la qualité (nos<br />

clients ne supportent pas la non qualité),<br />

l’autre impliquait de réduire les coûts. En<br />

termes de qualité, l’arrivée de Toyota à<br />

Valenciennes et de l’implantation de son<br />

usine avait relevé les exigences de qualité.<br />

En effet, le constructeur nippon avait<br />

dès lors rehaussé les critères de qualité<br />

auprès de tous ses fournisseurs, parmi<br />

lesquels Usinor.<br />

Quels défis deviez-vous relever ?<br />

Au départ, nous n’avions pas d’indicateurs<br />

assez pertinents. C’est d’ailleurs ce<br />

que la TPM nous a permis d’établir afin<br />

de pouvoir agir sur la qualité de notre production<br />

tout en obtenant les coûts les plus<br />

bas. En matière de qualité, l’amélioration<br />

continue s’est surtout appliquée au niveau<br />

d’une autre usine, bien plus en aval,<br />

c’est-à-dire bien plus proche du client.<br />

Celle-ci produit en effet des bobines directement<br />

livrées au client final. Au niveau<br />

des hauts-fourneaux, nous intervenions<br />

bien plus en amont. Il s’agit donc<br />

véritablement d’intervenir sur les procédés<br />

de production. Ainsi, lorsqu’en 2001<br />

nous avons débuté la démarche, j’ai été<br />

intégré au sein d’un service dédié au déploiement<br />

de la TPM dans les hauts-fourneaux<br />

afin d’une part de mettre en place<br />

la méthode mais aussi pour jouer un<br />

rôle de facilitateur. Ce rôle est essentiel<br />

car au sein des équipes, il y a toujours<br />

des personnes récalcitrantes. J’ai donc<br />

commencé par effectuer une formation<br />

initiale puis, dès que je suis arrivé sur les<br />

lieux, j’ai été formé pendant trois jours<br />

par des inspecteurs d’Usinor déjà certifiés<br />

JIPM. Une fois cette formation accomplie,<br />

je disposais de bonnes bases<br />

pour déployer la démarche. Toutefois, le<br />

plus compliqué a été pour moi de communiquer<br />

avec les équipes. Beaucoup en<br />

effet, ne comprenaient pas l’intérêt de ce<br />

nouveau «machin» qui leur était imposé<br />

par la direction. Il a fallu procéder à une<br />

véritable gestion du changement et la<br />

mise en oeuvre d’un nombre de qualités<br />

humaines dans le but de se faire accepter<br />

des équipes. J’ai donc appris que l’on ne<br />

fait pas accepter la TPM juste parce que<br />

cela s’appelle TPM.<br />

Comment avez-vous fait accepter<br />

l’idée du changement auprès de vos<br />

collaborateurs ?<br />

Très concrètement, nous avons organisé<br />

des petits ateliers composés de petits<br />

groupes de personnes. L’objectif de ces<br />

ateliers était de faire prendre conscience<br />

que l’on peut améliorer la façon de travailler<br />

sans en subir les lourdeurs. C’est tout<br />

l’intérêt d’une démarche Quick-Win et des<br />

victoires rapides, c’est-à-dire des choses<br />

faciles et rapides à mettre en oeuvre.<br />

L’idée était d’obtenir des résultats rapides<br />

alors que, paradoxalement, la TPM s’inscrit<br />

plutôt dans une démarche longue. Il<br />

a donc fallu convaincre les collaborateurs<br />

avant d’entrer de front la mise en place<br />

des méthodes TPM. Car l’une des clés de<br />

réussite réside dans l’application de tout<br />

le monde, allant des opérateurs aux responsables<br />

méthodes en passant par les<br />

techniciens de maintenance, et ce à tous<br />

les niveaux du département. Ces groupes<br />

de travail multi-métiers ont permis une<br />

chose plutôt rare dans le quotidien des<br />

usines, celle de pousser les gens à se<br />

parler. Nous avons en effet constaté<br />

qu’il est par exemple difficile de sortir un<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 28


Dossier TPM<br />

Management<br />

opérateur de sa réalité, de lui demander<br />

de parler avec une personne de maintenance<br />

de la qualité. Ceci est loin d’être<br />

simple. Cette difficulté n’a pas été entravée<br />

par une éventuelle opposition des<br />

partenaires sociaux qui s’interrogeaient<br />

sur d’éventuelles surcharges de travail et<br />

de réorganisation. La direction a insisté<br />

sur le fait que ces tâches faisaient partie<br />

J'ai donc appris que l'on ne fait<br />

pas accepter la TPM juste parce<br />

que cela s'appelle TPM.<br />

de la charge de travail normale mais aussi<br />

et surtout sur le fait de que l’on cherche<br />

aussi à améliorer les conditions de travail.<br />

En effet, il s’agit d’une condition sine qua<br />

non pour atteindre les résultats visés.<br />

Concrètement, comment avez-vous<br />

procédé au quotidien ?<br />

Après avoir convaincu tout le monde,<br />

nous avons mis en place un comité de<br />

pilotage spécifiquement dédié à la TPM.<br />

Il était en effet essentiel de disposer<br />

d’un groupe de personnes uniquement<br />

dédiées à cette question et permettant<br />

d’établir un suivi strict des indicateurs. La<br />

mise en place de ce comité de pilotage<br />

est apparue plusieurs mois après le début<br />

de la démarche. Auparavant, nous avions<br />

commis l’erreur d’évoquer la question<br />

de la TPM au milieu d’autres sujets en<br />

réunion. Or nous nous sommes vite rendus<br />

compte que la TPM nécessite de s’y<br />

consacrer à 100 % du temps. On ne peut<br />

pas confondre la Total Productive <strong>Maintenance</strong><br />

avec d’autres sujets comme la<br />

sécurité, l’hygiène et l’environnement par<br />

exemple. Chaque sujet est différent<br />

et tout n’est pas TPM. Car si celleci<br />

peut aider à améliorer la sécurité,<br />

elle n’est pas la seule composante<br />

d’une politique de prévention des<br />

risques. En revanche, impliquer le<br />

responsable de sécurité aux côtés des<br />

autres personnes concernées est essentiel.<br />

Concrètement, le comité de pilotage réunissait<br />

les chefs de service qui étaient<br />

chargés de s’occuper chacun d’un pilier<br />

en particulier. Chaque chef de service se<br />

réunissait toutes les semaines et passait<br />

en revue les indicateurs généraux ainsi<br />

que deux piliers spécifiques. De sorte<br />

qu’en un mois, nous avions abordé tous<br />

les piliers au sens du JIPM.<br />

Quelles ont été les étapes de développement<br />

de la démarche ?<br />

Matthieu Rubin – Curriculum vitae<br />

Diplômé d’études d’ingénieur, Matthieu Rubin est titulaire d’un Master spécialisé<br />

en management de la maintenance à l’école des arts et métiers (Ensam). Cours<br />

de sa dernière année d’études, Matthieu Rubin a réalisé un stage de fin d’études<br />

au sein d’Usinor sur le site de Dunkerque. Au cours de ce stage de six mois,<br />

Matthieu Rubin était chargé de déployer une démarche TPM dans le service de<br />

maintenance des hauts fourneaux. À la suite de cette mission, le jeune diplômé<br />

était embauché par Usinor en tant qu’ingénieur de maintenance mécanique. On<br />

est en 2002 et sept années durant, Matthieu Rubin aura vu le groupe Usinor devenir<br />

Arcelor puis ArcelorMittal. Durant toute cette période, il a occupé des postes<br />

de responsable maintenance et fut chargé de poursuivre le déploiement de la<br />

TPM au sein du groupe. En 2009, il rejoint le groupe AXA en tant qu’ingénieur de<br />

prévention spécialisée dans le bris de machines. Sa tâche consiste à établir une<br />

évaluation chez le client de la politique de maintenance et de déterminer si celleci<br />

est en adéquation avec les bonnes pratiques de gestion de risques.<br />

* JIPM : Japan Institute of Plant Management<br />

La première question que nous nous<br />

sommes posée est celle-ci : que doit-on<br />

améliorer ? Il a donc fallu définir les indicateurs<br />

et les points à améliorer. Ces<br />

questions ont donné lieu à des discussions<br />

intenses à l’exemple des indicateurs<br />

concernant le rendement global,<br />

lesquelles n’étaient pas adaptées à l’industrie<br />

de procédé. Nous avons donc dû<br />

inventer de nouveaux indicateurs spécifiques<br />

et nous sommes tombés d’accord<br />

sur les points améliorer : la qualité,<br />

la réduction des heures de pannes et<br />

la fiabilité. Par ailleurs, nous avions besoin<br />

de nous comparer à nos collègues<br />

des hauts-fourneaux de Florange ou de<br />

Fos-sur-Mer ainsi qu’aux installations<br />

présentes en Espagne ou en Belgique. À<br />

ce titre, le fait d’intégrer le groupe Arcelor<br />

nous a permis de nous comparer avec<br />

d’autres hauts-fourneaux. La TPM, c’est<br />

aussi faire un travail de benchmark. Ainsi,<br />

nous avons pu nous comparer auprès<br />

des meilleurs sites afin d’affiner nos objectifs.<br />

L’enjeu premier étant la production<br />

et le rendement de l’équipement, nous<br />

nous sommes tenus tout d’abord à améliorer<br />

la qualité des conditions de travail.<br />

L’amélioration continue englobe plusieurs<br />

autres niveaux d’amélioration et aspects<br />

de la TPM. Par exemple, nous avons travaillé<br />

sur la maintenance autonome ce<br />

qui nous a permis de rendre nos opérateurs<br />

autonomes et améliorer leurs compétences<br />

en matière de maintenance.<br />

Par ailleurs, au niveau de la maintenance<br />

planifiée dont j’avais la charge, nous<br />

avons pu réduire les heures de pannes<br />

et d’immobilisation des équipements tout<br />

en améliorant la qualité. Nous avons vite<br />

identifié ces différents piliers, lesquels<br />

nous ont permis d’améliorer le reste et<br />

les autres piliers. De la TPM Ainsi, en allant<br />

« fort » sur quelques grands sujets<br />

on améliore très rapidement le reste.<br />

Paradoxalement, après il devient très<br />

compliqué de gagner les derniers degrés<br />

d’amélioration restants. On applique alors<br />

d’autres démarches très particulières.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 29


Dossier TPM<br />

Management<br />

Concernant la maintenance planifiée,<br />

comment vous y êtes-vous pris ?<br />

Sur ce point, il y a une chose à faire :<br />

celle d’établir un classement des équipements<br />

critiques, identifier les équipements<br />

sur lesquels nous devons axer la<br />

démarche en priorité. Or il n’est pas facile<br />

pour un responsable maintenance<br />

d’accepter cette idée. Je m’explique : le<br />

personnel étant un peu âgé et très expérimenté,<br />

pour lui, intervenir sur tous les<br />

équipements était primordiale. Or la TPM<br />

a dû leur faire admettre qu’ils n’étaient<br />

Si la TPM peut aider à améliorer<br />

la sécurité, elle n’est pas la<br />

seule composante d’une politique<br />

de prévention des risques.<br />

pas payés pour faire de la maintenance<br />

mais uniquement pour intervenir là où il<br />

y avait un réel besoin d’intervention. Il a<br />

donc fallu admettre que la maintenance<br />

était un service devenu stratégique et<br />

multi-métiers, c’est-à-dire un domaine où<br />

le responsable production mais aussi le<br />

responsable qualité ont également une<br />

vision et un avis à faire partager au sujet<br />

d’un équipement. Cette cotation pondérée<br />

et partagée par les différents responsables<br />

de services permet de focaliser<br />

tous les efforts sur ces<br />

équipements.<br />

Quelle a été la place<br />

du kaizen dans la<br />

mise en place de la<br />

démarche TPM ?<br />

Afin de de mettre en place le processus<br />

d’amélioration continue, nous avons travaillé<br />

sur des ateliers « chasse aux pertes<br />

», ce qui correspond au kaizen, et dont<br />

les sujets étaient sélectionnés par le comité<br />

TPM. Les sujets sur lesquels nous<br />

avions des problèmes et de mauvaises<br />

performances étaient pour nous un gisement<br />

potentiel en termes de gains, de<br />

réduction des coûts et des pertes. Puis,<br />

nous faisions appel à un pilote ; il pouvait<br />

s’agir soit d’un technicien, soit d’un ingénieur<br />

qui avait un mois – maximum – pour<br />

parvenir à un résultat donné. Le principe<br />

repose sur un partage au quotidien<br />

avec d’autres gens d’autres<br />

métiers ainsi qu’à des échanges<br />

d’informations et d’idées. Au total,<br />

une quinzaine d’ateliers ont<br />

été mis en place au début de<br />

la démarche dont environ cinq<br />

étaient prioritaires ; par exemple,<br />

l’un de ses ateliers prioritaires concernaient<br />

les machines de plancher, lesquels<br />

étaient commandés par les opérateurs par<br />

le biais d’un poste de commande afin de<br />

déboucher le haut fourneau, faire couler<br />

la fonte puis reboucher le haut fourneau.<br />

Ce type d’opération était sujet à de nombreuses<br />

pannes à répétition ainsi que des<br />

arrêts et des retards de production. Afin<br />

de résoudre le problème, nous avons travaillé<br />

avec la maintenance et la production,<br />

le personnel dédié à la sécurité des<br />

Il est important de ne pas impliquer<br />

que les opérationnels mais de penser<br />

aussi aux autres.<br />

personnes ainsi que les sous-traitants de<br />

maintenance de manière à améliorer la<br />

fiabilité ergonomie des postes de travail<br />

dans la mesure où beaucoup d’équipements<br />

n’étaient pas faciles à manipuler<br />

ou à commander. Ainsi, l’amélioration des<br />

postes de travail a été rendue possible<br />

grâce à la TPM. Aussi, à l’occasion des<br />

rénovations ultérieures, nous avons pris<br />

en compte dans les cahiers des charges<br />

de nouveaux standards qui avaient été<br />

améliorés après la démarche TPM.<br />

Quels ont été les résultats ?<br />

L’un des points les plus importants a été<br />

la mise en place d’un travail d’équipe :<br />

cela a permis de créer du lien entre les<br />

différentes personnes impliquées et les<br />

différentes équipes qui n’étaient pas habituées<br />

à travailler ensemble au quotidien.<br />

Ainsi, elles ont appris à reconnaître que<br />

l’autre aussi avait des problèmes et que<br />

l’on n’était pas seul au monde. La TPM a<br />

donc permis de développer une sorte de<br />

culture d’interdépendance au sein même<br />

de l’entreprise. En ce sens, la TPM n’est<br />

pas synonyme d’individualisme.<br />

Lors du déploiement de la TPM, avezvous<br />

subi des échecs ?<br />

En ce qui concerne la gestion de nouveaux<br />

projets, ce domaine était perfectible<br />

; les membres de l’équipe des travaux<br />

neufs n’avaient pas la culture TPM,<br />

alors que leur métier est pourtant de<br />

créer de nouveaux projets. Il leur a été<br />

plus difficile de leur faire comprendre que<br />

l’on devait travailler ensemble. Donc si<br />

je puis donner un conseil, je pense qu’il<br />

est important de ne pas impliquer que<br />

les opérationnels mais de penser aussi<br />

aux autres, à savoir les gens de l’informatique,<br />

des projets, des ressources humaines<br />

et des travaux neufs.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 30


Dossier TPM<br />

Management<br />

Retour d’expérience<br />

L’amélioration continue, selon Toyota Valenciennes<br />

Toyota est un pionnier en matière de méthodes industrielles et d’optimisation de la production comme de la maintenance.<br />

En toile de fond de la Total Productive <strong>Maintenance</strong> (TPM), on distingue aisément les bases qui ont fait des<br />

entreprises nipponnes des exemples d’organisation et d’amélioration continue. Ce pilier de la TPM a une nouvelle fois<br />

été appliqué non pas au Japon mais en France, dans l’usine de Valenciennes. Récemment, après plusieurs expérience<br />

réussies, ce fut au tour de l’assemblage de connaître les bienfaits de la démarche TPM.<br />

Alors que l’automobile « made in<br />

France » se porte plutôt mal, l’absurdité<br />

de la mondialisation réserve parfois<br />

quelques surprises. Au pays des Renault,<br />

Peugeot et Citroën, la première voiture<br />

à s’être vue attribuer le prestigieux label<br />

est japonaise. Fabriquée à Valenciennes,<br />

la Toyota Yaris voit ses ventes s’envoler<br />

vers de nouveaux marchés, en particulier<br />

nord-américains. « La production est<br />

repartie en 2-8 au lieu de 3-8 mais avec<br />

un temps de cycle de 60 secondes. Alors<br />

que la Yaris était cantonnée au marché<br />

européen, le groupe Toyota a décidé de<br />

l’exporter en version essence vers les<br />

États-Unis, le Canada et le Mexique,<br />

précise François Hénin, responsable de<br />

la maintenance et spécialisé TPM au<br />

sein de l’usine de Valenciennes. Environ<br />

20 000 unités seront ainsi fabriquées<br />

chaque année sur un total de 200 000. Il<br />

faut dire que le marché des véhicules hybrides<br />

se porte très bien, en particulier en<br />

Californie. L’hybride représente environ<br />

30 % des véhicules fabriqués chez Toyota.<br />

À l’époque, toutes ces voitures étaient<br />

fabriquées au Japon ; elles portent désormais<br />

le label « Made in France ».<br />

Auparavant, les équipes travaillant en 3-8<br />

car celles-ci attendaient la reprise de la<br />

cadence mais aujourd’hui, un même volume<br />

est produit en 2-8 en raison d’une<br />

organisation beaucoup plus efficace. Le<br />

site n’a dès lors pas connu de variation<br />

d’effectifs ; toutefois, un programme de<br />

recrutement en CDI a été lancé auprès<br />

de 140 collaborateurs anciennement intérimaires.<br />

À contre-courant de ce que<br />

connaît le secteur automobile en France<br />

et dans une bonne partie de l’Europe, le<br />

site de Valenciennes connaît de de nouveaux<br />

investissements et une hausse de<br />

sa production. « La TPM était autrefois<br />

répartie en trois équipes, elle l’est désormais<br />

en deux équipes mais sur une cadence<br />

de 60 secondes par véhicule. Le<br />

niveau d’exigence a donc fortement augmenté<br />

en particulier au niveau de la qualité<br />

de la fiabilité ; dès qu’il y a une panne,<br />

la TPM est tout de suite mise en valeur ».<br />

Un modèle simple pour une démarche<br />

complexe<br />

Mais le site implanté en 1997 au nord de<br />

la France n’en est pas à son premier coup<br />

d’essai puisque que la démarche TPM<br />

avait déjà été entreprise dans les ateliers<br />

de carrosserie et de peinture, en particulier<br />

sur les process difficiles. Désormais,<br />

la direction a décidé d’étendre la TPM sur<br />

l’activité d’assemblage. Celle-ci concerne<br />

les équipements, notamment ceux intégrés<br />

sur des boîte de vitesses ou encore<br />

le support de moteur. « Dès qu’apparaît<br />

Assemblage de Yaris<br />

© Samuel Dhote<br />

un problème récurrent, nous mettons<br />

en place à TPM », résume François Hénin.<br />

Le point clé réside dans le fait que<br />

l’opérateur doit lui-même, sur son poste<br />

de travail, détecter le problème puis en<br />

alerter le service de maintenance. C’est<br />

ensuite au service de maintenance d’intervenir<br />

le plus rapidement possible et<br />

d’inciter les opérateurs à poursuivre cette<br />

démarche dès qu’un problème apparaît.<br />

Mais comme le rappelle François Hénin,<br />

cette pratique ne fonctionne que s’il y a<br />

une réelle réactivité de la maintenance.<br />

Un modèle simple pour une démarche<br />

complexe qui se traduit généralement<br />

par des cartes ou des fiches de contrôle<br />

« good - No good » ainsi qu’un tableau<br />

appelé kaizen impliquant à la fois la production,<br />

la maintenance et le management.<br />

Le principe étant de finaliser et de<br />

visualiser sur un seul et même tableau<br />

différent points de contrôle, savoir s’ils ont<br />

été effectués ou non, prendre connaissance<br />

des dates correspondantes, de<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 31


Dossier TPM<br />

Management<br />

la nature des interventions correctives<br />

et de toute l’activité d’intervention liée à<br />

chaque équipement. À chaque zone de<br />

production figure un tableau TPM. « Si<br />

l’un de ces tableaux est vide, ce n’est pas<br />

normal. Les différents tableaux et les informations<br />

qu’ils comportent nous aident<br />

beaucoup sur des audits réguliers, lesquels<br />

nous aident à améliorer les niveaux<br />

de détection de pannes et de défaillance<br />

afin d’optimiser les interventions de maintenance<br />

».<br />

Modifier le travail en donnant des objectifs<br />

de plus en plus ambitieux<br />

La démarche de l’amélioration continue<br />

se présente comme l’un des piliers de<br />

la TPM. Celle-ci correspond au Kaizen.<br />

En d’autres termes, à chaque fois qu’un<br />

problème apparaît, on n’en informe tout<br />

le monde sur un tableau. C’est pourquoi<br />

il est nécessaire d’établir dès le départ un<br />

bon standard à partir duquel il est alors<br />

possible de prendre les bonnes décisions.<br />

L’amélioration continue permet<br />

surtout de modifier le travail de chacun en<br />

donnant aux opérateurs des objectifs de<br />

plus en plus ambitieux. « C’est par petits<br />

pas qu’on arrive à progresser », insiste<br />

François Hénin.<br />

L’amélioration continue est présente à<br />

tous les niveaux, du bureau à l’atelier.<br />

Il est donc essentiel d’impliquer tout le<br />

monde. Pour ce faire, il est important de<br />

solliciter les opérateurs pour analyser et<br />

déterminer le bon standard à adopter de<br />

manière à établir une normalité. C’est à<br />

partir de là que l’on est en mesure d’analyser<br />

et d’identifier les problèmes afin de<br />

mieux les résoudre. À titre d’exemple,<br />

sur un processus de montage, on établit<br />

un standard pour monter une boîte<br />

de vitesses et l’opérateur doit à partir de<br />

ce même standard effectuer les mêmes<br />

gestes. L’objectif est double : améliorer<br />

la qualité des produits et réduire les<br />

temps de cycle. Surtout, en effectuant<br />

les mêmes gestes, on détecte beaucoup<br />

plus facilement les points de faiblesse de<br />

l’opérateur.<br />

C’est alors qu’intervient le kaizen qui permet<br />

d’identifier les points à améliorer. Il<br />

est important de noter que ce standard<br />

n’est pas figé dans le temps ; sur le site<br />

de Valenciennes, la direction a notamment<br />

recours à la vidéo. Elle filme les<br />

opérations sur quinze cycles, parfois<br />

vingt, en repère les mauvais gestes et<br />

lance un chantier d’amélioration. Outre la<br />

vidéo, la direction utilise fréquemment la<br />

simple observation spontanée.<br />

Des gains importants liés à la TPM sur<br />

les lignes d’assemblage<br />

Auparavant, les problèmes de mise en<br />

place d’un moteur sur un support ou de<br />

plusieurs moteurs différents intégrés sur<br />

des supports eux-mêmes différents – et<br />

en différents états – présentaient des inconvénients<br />

et des risques importants de<br />

chute de moteurs ou autres éléments.<br />

Ces risques ont été considérablement<br />

réduits jusqu’à être éliminés grâce à la<br />

démarche TPM. « En mettant en œuvre<br />

une telle politique, on n’en est venu à<br />

améliorer les questions liées aux supports.<br />

Ainsi sur les lignes d’assemblage,<br />

ultime partie de l’usine ayant profité de<br />

la mise en place d’une démarche TPM,<br />

les résultats se sont avérés plus que positifs<br />

»... encore fallait-il faire accepter la<br />

démarche auprès de tout le monde, tant<br />

du personnel de production que du personnel<br />

de maintenance. « La particularité<br />

de la mise en place de la TPM au sein<br />

du département consacré à l’assemblage<br />

réside dans le fait que l’application de<br />

cette méthode s’est faite à la demande<br />

du responsable de production, concède<br />

François Hénin. Il faut avouer que cela a<br />

grandement facilité le déploiement de la<br />

démarche sur les lignes de production ; il<br />

n’y a pas eu de problème particulier alors<br />

que lorsque la décision est à l’initiative<br />

de la maintenance, il est fréquent que les<br />

opérateurs de production se disent que la<br />

maintenance a dans l’idée de se décharger<br />

de ses tâches pour les transmettre à<br />

la production. »<br />

Autre facteur de réussite dans le déploiement<br />

de la TPM sur les lignes d’assemblage<br />

: la démarche a été effectuée au<br />

niveau local. Il ne s’agit pas d’initiatives<br />

ni de décisions à la fois complètes et globales.<br />

Appliquée au niveau local, celles-ci<br />

est bien mieux acceptée et les résultats en<br />

sont bien mieux visibles et plus rapides.<br />

Ligne d’assemblage<br />

© Samuel Dhote<br />

Enfin, parmi les conseils que peut donner<br />

François Hénin, on peut noter celui<br />

de constituer un binôme composé d’une<br />

personne issue de la production, l’autre<br />

issue de la maintenance. Il est important<br />

que le management fasse en sorte que<br />

les équipes terrains s’entendent bien. Il<br />

s’agit d’une clé de réussite dans la mise<br />

en place de la TPM. C’est là que l’on met<br />

en évidence les points de progrès dans<br />

la relation entre la production et la maintenance.<br />

Cela permet d’impliquer deux<br />

professionnels aux fonctions différentes.<br />

Ensuite, il est important de procéder à<br />

un contrôle régulier et à chaque niveau<br />

; « il faut toujours avoir en tête que rien<br />

ne peut se faire tout seul, isolé dans son<br />

coin. Il est donc important de motiver les<br />

gens concernés de manière à adopter les<br />

bons réflexes dès le départ. »<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 32


Dossier TPM<br />

Management<br />

Méthode<br />

Une analyse des pertes indispensable<br />

dans la démarche TPM<br />

Mettre en place une politique de Total Productive <strong>Maintenance</strong> dans une entreprise industrielle passe inévitablement<br />

par une analyse des pertes. Pas toujours évidentes à détecter, ces pertes ont des origines diverses et représentent<br />

bien souvent un manque à gagner considérable pour l’entreprise. Cette analyse des pertes est également un élément<br />

moteur pour déployer la TPM, à condition de bien s’y prendre.<br />

L<br />

’amélioration continue, ou l’amélioration<br />

au cas par cas, comme le réinterprètent<br />

certains spécialistes de la TPM,<br />

comporte une diversité de significations<br />

révélatrice d’une certaine lacune dans la<br />

définition de ce pilier. En d’autres termes,<br />

ces mêmes spécialistes n’ont pas tout à<br />

fait saisi véritablement le fond de ce pilier.<br />

Il s’agit d’un problème latent qui implique<br />

que sur le terrain, on ne se comporte pas<br />

de la même façon face à la démarche,<br />

en particulier dans l’analyse des pertes.<br />

Cette approche liée aux pertes a pourtant<br />

beaucoup évolué depuis une vingtaine<br />

d’années ; si au départ cette approche<br />

était beaucoup plus diluée dans la démarche<br />

globale d’amélioration continue,<br />

elle est aujourd’hui davantage concentrée<br />

sur les pertes principales mais aussi<br />

© Olivier Guillon<br />

sur les moyens de les éliminer.<br />

Il s’agit donc ici d’adopter un<br />

état d’esprit japonais qui réside<br />

dans l’idée qu’une fois le<br />

sujet traité, on ne revient plus<br />

dessus. Ainsi, l’objectif en est<br />

d’isoler chaque perte, de les<br />

identifier les unes après les<br />

autres avant de les hiérarchiser<br />

et les éliminer progressivement<br />

afin qu’elles ne reviennent<br />

jamais.<br />

Dans l’industrie automobile,<br />

sur les lignes d’installation qui subissent<br />

des pertes, l’analyse de ces mêmes<br />

pertes s’appuie sur des outils de mesure.<br />

Par exemple, sur une ligne de fabrication<br />

de moteurs, de culasse ou de différentes<br />

pièces de carrosserie, une perte est considérée<br />

comme la conséquence des choses<br />

anormales que l’on peut trouver sur une<br />

machine. À titre d’exemple, une panne<br />

implique un temps d’arrêt de production<br />

et donc, une perte inéluctable pour le<br />

process tout entier. Elle représente également<br />

une perte financière pour l’entreprise<br />

car une panne intervenant sur une<br />

machine peut induire un défaut de fabrication<br />

sur certaines pièces, lesquelles<br />

seront bonnes à être jetées à la poubelle.<br />

Le même problème se pose sur une pièce<br />

fabriquée qui n’est ni assez mauvaise<br />

pour être jetée, ni assez bonne pour être<br />

gardée comme telle ; cette dernière nécessite<br />

donc quelques retouches, qui sont<br />

effectuées soit sur la ligne de production,<br />

soit elles sont soumises à des opérations<br />

d’amélioration menées au sein du bureau<br />

d’études. Dans les deux cas, ce temps<br />

© Olivier Guillon<br />

consacré à la retouche de la pièce est inévitablement<br />

considéré comme une perte.<br />

Au final, le problème concerne souvent le<br />

calcul du rendement de la machine.<br />

Les pertes sont omniprésentes sur les<br />

lignes de production<br />

Concrètement, une pièce doit être bonne<br />

du premier coup. Or les temps de travail<br />

supplémentaires sont représentés ici<br />

comme des pertes de temps de fabrication<br />

et donc, des pertes de rendement de<br />

la machine. De cette logique implacable<br />

naît la nécessité de s’attaquer à toutes<br />

ces pertes. Il en est de même pour les<br />

cadences de la machine que l’on doit<br />

analyser et déterminer si elles sont satisfaisantes,<br />

ou si au contraire elles ne<br />

correspondent plus, au point de ralentir la<br />

production... Ici encore interviennent des<br />

pertes dès lors que la machine ne fonctionne<br />

plus son allure initiale, c’est-à-dire<br />

lorsqu’elle ne présente plus les cadences<br />

pour lesquelles la machine a été acquise<br />

par l’entreprise.<br />

Cet allongement des temps de cycle<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 33


Dossier TPM<br />

Management<br />

que l’on peut traduire par des écarts de<br />

cadence représente une perte à éliminer.<br />

Toutes ces pertes sont omniprésentes<br />

sur les lignes de production : elles<br />

peuvent également toucher les pièces<br />

elles-mêmes à travers des défauts de<br />

qualité, ou encore les pertes liées au<br />

désamorçage ou à la saturation que l’on<br />

peut trouver à l’étape de l’emballage du<br />

produit lorsqu’il manque les éléments<br />

nécessaires, ou bien encore lorsque les<br />

conteneurs ne sont pas disponibles ou<br />

pas nettoyés ; donc lorsqu’ils ne sont pas<br />

en état de recevoir des pièces finies.<br />

Un travail de trois mois pour la détection<br />

des pertes et la mise en route du<br />

plan d’actions<br />

Une fois le problème identifié, on mesure<br />

les pertes de manière à les hiérarchiser à<br />

travers un diagramme de Pareto. Lorsque<br />

l’on se trouve sur la ligne de production,<br />

on localise les machines pénalisantes,<br />

c’est-à-dire celles qui provoquent les<br />

pertes. Il est possible de hiérarchiser les<br />

pertes en les isolant ou en les situant<br />

géographiquement sur une ligne ou une<br />

machine en particulier. On se focalise<br />

notamment sur les machines les plus anciennes<br />

car celles-ci présentent plus de<br />

défaillance. À partir de là, il est possible<br />

d’établir un classement par famille de<br />

pertes.<br />

Une fois classées, ces pertes sont encadrées<br />

par le chef d’atelier qui doit interpréter<br />

et analyser ce classement, avant<br />

d’en ressortir des priorités et des préconisations<br />

à adopter de façon à s’attaquer<br />

le plus efficacement possible à telle ou<br />

telle catégorie de pertes dans un délais<br />

donné, par exemple sur une période de<br />

trois mois. De là, le chef d’atelier s’organise<br />

pendant trois mois durant lesquels il<br />

continue de mesurer de façon plus fine<br />

ces différentes pertes afin d’établir une<br />

nouvelle mesure plus précise. Cette période<br />

serait à en croire les retours d’expérience<br />

la plus adaptée pour ce type<br />

d’exercice car celle-ci est suffisamment<br />

longue pour obtenir des statistiques et<br />

des mesures tiennent la route, est assez<br />

courte pour avoir assez de réactivité. De<br />

plus, il est nécessaire d’avoir le temps<br />

de mener des mesures correctives. Toutefois,<br />

si quelqu’un doit travailler sur une<br />

période d’un mois période de six mois,<br />

cela peut aussi marcher mais il semblerait<br />

en effet que la période optimale soit<br />

limitée à un trimestre.<br />

À l’issue de cette période de travail, on<br />

établit un diagramme de Pareto. Une fois<br />

cette étape franchie, on décide, en fonction<br />

de la capacité des équipes, des actions<br />

à mettre en place. Il est important<br />

à ce titre que seul le chef d’atelier de fabrication<br />

doit être en mesure de décider.<br />

Pour cela, il se doit de consulter les services<br />

d’ingénierie, de maintenance, mais<br />

également la qualité ainsi que le département<br />

de manutention et de logistique. Les<br />

décisions seront prises en fonction de la<br />

nécessité de traiter des problèmes et des<br />

moyens dont on dispose. Enfin, intervient<br />

la mise en place de la démarche en tant<br />

que telle.<br />

Dé-complexifier les problèmes pour<br />

les prendre un par un<br />

Concrètement, d’un point de vue méthodologique,<br />

il est important de démarrer par<br />

les analyses « pourquoi ». Car sur toutes<br />

les pertes, même les plus simples, il est<br />

important de procéder à des questionnements<br />

successifs afin de déterminer leur<br />

origine ; pour ce faire, il est conseillé de<br />

partir des pertes les plus simples aux<br />

© Olivier Guillon<br />

cas les plus complexes. Cette analyse<br />

« pourquoi » à deux degrés appartient à<br />

une méthode de résolution de problèmes<br />

en plusieurs étapes qui consistent à établir<br />

par exemple un arbre de défaillance<br />

puis à décomposer les problèmes les<br />

plus complexes en une multitude de problèmes<br />

simples. C’est à partir de là que<br />

l’on peut établir une analyse « pourquoi »<br />

sur chaque cause de pertes.<br />

Détecter les pertes est essentiel dans toute<br />

activité industrielle, mais prévoir l’apparition<br />

d’une perte s’avère également très utile. Il<br />

n’en demeure pas moins le stade ultime de<br />

la méthode de fiabilisation que l’on cherche<br />

à mettre en place. Son objectif est de permettre<br />

aux utilisateurs et aux responsables<br />

de maintenance d’avoir une connaissance<br />

assez pointue des installations afin de<br />

prédire et d’intervenir au moment propice,<br />

c’est-à-dire assez tôt, avant que ne se déclare<br />

une panne sur une machine. Cette<br />

démarche s’applique par exemple sur certaines<br />

interventions comme l’analyse des<br />

huiles. Il est important de bien prédire le<br />

moment où celles-ci ne seront plus efficaces<br />

ou dès que leur qualité de lubrification<br />

commence à décliner et à dériver, de<br />

manière à éviter de les changer pour rien.<br />

De même, les résidus présents dans l’huile<br />

nous renseignent longuement sur l’état des<br />

composants. La démarche exactement la<br />

même à celle que l’on peut utiliser sur les<br />

pneus d’une voiture.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 34


Dossier TPM<br />

Management<br />

Diffuser un savoir-faire acquis à tous<br />

les membres de l’entreprise<br />

La méthode ici est bien établie mais elle<br />

nécessite de la part du personnel de respecter<br />

certaines règles, au premier rang<br />

desquelles figure la rigueur. Celle-ci est<br />

en effet nécessaire pour passer en revue<br />

la totalité des causes de la perte.<br />

Car souvent, lorsque l’on trouve seulement<br />

une des causes de perte, on oriente<br />

tous ses efforts dessus et on s’acharne<br />

jusqu’à temps que l’on suppose avoir réglé<br />

le problème ; on stoppe ainsi l’analyse<br />

sans pour autant avoir la certitude que la<br />

perte en question que l’on croyait éliminer<br />

n’a finalement pas d’autres causes, parfois<br />

bien plus graves. Autres règles à respecter,<br />

celle du verrouillage. Il s’agit plus<br />

précisément de confirmer les causes de<br />

la perte à travers des actions à mettre en<br />

œuvre afin que ce problème ne se reproduise<br />

plus. Pour ce faire, il est important<br />

de rédiger des procédures, des standards<br />

de maintenance et de fabrication afin d’éliminer<br />

– sinon de limiter – les risques pour<br />

éviter d’oublier la raison et les causes à<br />

l’origine des défaillances et ayant entraîné<br />

des pertes. Il est donc également important<br />

de diffuser un savoir-faire acquis<br />

à tous les membres de l’entreprise, allant<br />

du personnel de fabrication au service de<br />

maintenance mais aussi auprès des nouveaux<br />

venus dans l’usine. Il est essentiel<br />

pour cela d’éviter la transmission dite<br />

horizontale, c’est-à-dire les informations<br />

concernant uniquement une machine ; il<br />

est souvent d’usage en effet de pratiquer<br />

de la sorte : « on détecte un problème,<br />

on trouve une solution ». Or, il existe<br />

bien d’autres machines similaires, voire<br />

de même marque et de même modèle<br />

au sein même de l’entreprise. Il convient<br />

donc de faire bénéficier les solutions sur<br />

les différentes installations de l’atelier.<br />

Ainsi se diffuseront de manière globale et<br />

cohérente les bonnes pratiques pour mener<br />

à bien une démarche d’amélioration<br />

au cas par cas.<br />

Olivier Guillon<br />

Avis d’expert<br />

L’amélioration au cas par cas,<br />

composante essentielle de la TPM<br />

L’appellation « Analyse des Pertes » correspond à quelques libertés d’interprétation qui nous ont éloigné du sens<br />

original donné à ce pilier par les japonais initiateurs de TPM. Plusieurs traducteurs professionnels (deux d’origine<br />

japonaise et trois d’origine française) s’accordent à dire que la meilleure traduction française du titre japonais de ce<br />

pilier est « Amélioration au cas par cas ».<br />

«<br />

Amélioration au cas par cas » : ce<br />

titre traduit bien l’esprit du travail<br />

sous-tendu par ce pilier puisqu’il s’agit de<br />

choisir les problèmes à traiter, de s’y attaquer<br />

un par un, d’en éliminer toutes les<br />

causes les plus probables après qu’elles<br />

aient été clairement identifiées, de mettre<br />

en place les verrouillages nécessaires<br />

pour éviter qu’elles ne réapparaissent et<br />

de vérifier que la fréquence d’apparition<br />

soit devenue celle de l’objectif que l’on<br />

s’était préalablement fixé, et ce vérifié sur<br />

une période de deux à trois mois. Très<br />

souvent, cet objectif s’établira à zéro pour<br />

toutes les pertes pouvant être éliminées<br />

telles que les pannes, les défauts qualité,…<br />

Il sera différent de zéro pour les<br />

pertes que l’on ne peut que réduire dans<br />

l’état actuel d’une situation telles que les<br />

réglages, les changements d’outils usés<br />

ou encore les transformations machines<br />

pour changements de référence…<br />

Le principe d’élimination des pertes en<br />

quatre phases<br />

Ce principe, particulièrement bien<br />

adapté aux pertes causées par les<br />

pannes, peut être appliqué à d’autres<br />

catégories de pertes, par exemple<br />

aux pertes pour non qualité.<br />

• Première phase : réduire la dispersion<br />

d’apparition de la perte<br />

Il s’agit de réduire la dispersion des intervalles<br />

entre les pannes, à savoir : réparer<br />

les dégradations qui avaient été<br />

négligées, réparer des défauts latents<br />

et éliminer des dégradations forcées. Ce<br />

dernier point sous-entend l’élaboration<br />

des conditions fondamentales de bon<br />

fonctionnement, de bonne utilisation et<br />

de bonne maintenance, mais aussi de<br />

clarifier les conditions d’observation de<br />

ces conditions. Il convient d’organiser la<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 35


Dossier TPM<br />

Management<br />

consolidation des réparations provisoires.<br />

• Deuxième phase : allonger la durée de<br />

fonctionnement sans la perte<br />

On s’efforcera d’allonger la durée de vie<br />

nominale des composants réputés défaillants.<br />

Par quel moyen ? En évitant au<br />

maximum les faiblesses de conception ;<br />

cela passe par l’amélioration de la résistance<br />

des composants, l’amélioration<br />

de la précision dans la fabrication des<br />

composants, la sélection de pièces satisfaisant<br />

mieux aux conditions d’utilisation<br />

et, enfin, la réduction des surcharges ou<br />

amélioration de la résistance aux surcharges.<br />

D’autre part, il est essentiel de<br />

supprimer les pannes brusques. Cette<br />

opération passe par une augmentation<br />

des compétences en production et en<br />

entretien, des mesures pour éviter les<br />

erreurs de conduite et d’autres pour éviter<br />

les erreurs de réparation. Enfin, il est<br />

essentiel de réparer les dégradations apparentes.<br />

• Troisième phase : mettre en place la remise<br />

en état périodique<br />

Elle consiste dans la mise en place de<br />

la réparation des dégradations ou de<br />

l’échange des composants incriminés<br />

à une fréquence régulière, autrement<br />

dit, selon un calendrier préétabli. Cette<br />

nouvelle phase consiste à réparer périodiquement<br />

les dégradations (estimation<br />

des durées de vie, références pour examens<br />

périodiques et pour remplacements<br />

périodiques, amélioration de l’entretien).<br />

Elle consiste également à<br />

déterminer les dégradations<br />

internes par appréciation<br />

des signes avant-coureurs<br />

: recherche de signes<br />

avant-coureurs, sélection<br />

des signes des plus significatifs<br />

d’entre eux, déterminer,<br />

enseigner et planifier la<br />

manière de les détecter.<br />

• Quatrième phase : prévoir<br />

l’apparition de la perte<br />

On s’efforcera par des mesures ou des<br />

observations appropriées à prédire la durée<br />

de vie des composants de façon à les<br />

réparer ou à les échanger au plus près de<br />

leur date probable de défaillance. Cette<br />

dernière phase implique de constituer<br />

un historique de durée de vie des composants<br />

et d’analyser techniquement les<br />

pannes importantes (études concernant<br />

la fatigue des matériaux, observation de<br />

l’usure des dents d’engrenage, des glissières,...).<br />

Il s’agit aussi de mesurer pour<br />

allonger la durée vie : analyse des vibrations,<br />

des ondes de chocs, des huiles, de<br />

leur qualité et des résidus métalliques...<br />

Enfin, prévoir l’apparition de la perte implique<br />

d’échanger ou de réparer périodiquement<br />

sur la base de la prévision de la<br />

durée de vie.<br />

L’amélioration au cas par cas : quelles<br />

étapes ?<br />

L’amélioration au cas par cas est un « pilier<br />

TPM » à part entière et dont l’application<br />

se déroule en dix étapes.<br />

Il s’agit d’éliminer une par une<br />

les pertes choisies en mettant<br />

en place toutes les mesures<br />

nécessaires pour que chacune<br />

ne réapparaisse jamais.<br />

Le déroulement de ces<br />

étapes revient à décrire et à<br />

appliquer de façon détaillée<br />

le cycle PDCA (Plan : dire ce<br />

que l’on va faire, Do : faire ce<br />

que l’on a dit, Chek : vérifier que ce que<br />

l’on a fait correspond à ce que l’on avait<br />

dit, Act : mettre en place les mesures qui<br />

pérenniseront la situation décrétée satisfaisante<br />

et la déployer avec pertinence).<br />

Étape 1 : sélectionner dans le processus<br />

concerné, l’équipement, la ligne,<br />

l’installation<br />

- Déterminer les objectifs à atteindre par<br />

atelier, process, ...<br />

- Hiérarchiser et choisir la ligne, le processus,<br />

l’équipement ou la machine qui<br />

est à l’origine des pertes à éradiquer.<br />

- Étudier les possibilités de démultiplication<br />

horizontale.<br />

- « Synchroniser avec les activités de<br />

maintenance autonome ».<br />

Étape 2 : constituer et organiser les<br />

groupes de travail<br />

- Pour chaque catégorie de perte un<br />

groupe pluridisciplinaire est constitué et<br />

un pilote est nommé. Rendre disponible<br />

les ressources.<br />

- Organiser l’animation et l’affichage :<br />

l’avancement et les résultats des différents<br />

groupes de travail sur le panneau<br />

d’activités du secteur.<br />

Étape 3 : évaluer les pertes<br />

- Identifier et quantifier les catégories de<br />

pertes avec les membres du groupe.<br />

- Hiérarchiser les catégories de pertes<br />

par rapport aux objectifs.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 36


Dossier TPM<br />

Management<br />

- Le groupe valide les résultats de cette analyse.<br />

- Retenir les indicateurs appropriés pour<br />

chaque catégories de pertes (utiliser des<br />

indicateurs standards).<br />

Étape 4 : déterminer les thèmes d’amélioration<br />

continue et les objectifs locaux<br />

- Déterminer les pertes à éliminer à partir<br />

des résultats de l’analyse des catégories<br />

de pertes, de la situation actuelle, d’après<br />

les objectifs globaux.<br />

- Fixer des objectifs locaux et des délais<br />

ambitieux à chaque groupe (zéros locaux).<br />

- Valider les objectifs de chaque groupe<br />

et les afficher.<br />

Étape 5 : programmer le déroulement<br />

de chaque thème d’amélioration continue<br />

- Planifier les analyses des pertes, les<br />

mesures correctives et préparer l’organisation<br />

pour l’avancement et l’achèvement<br />

de chaque thème d’amélioration continue.<br />

- Donner la priorité aux catégories de<br />

pertes en fonction des objectifs (nombre,<br />

durée, ...).<br />

- Afficher l’avancement des groupes de<br />

travail.<br />

• Étape 6 : programmer et évaluer les<br />

analyses des pertes et les mesures correctives<br />

- Utiliser à plein les techniques d’analyses,<br />

d’investigations, d’expériences (...)<br />

pour trouver les causes de perte.<br />

- Poursuivre les analyses jusqu’à trouver<br />

toutes les causes afin d’atteindre l’objectif<br />

de zéros locaux (éradication de la perte).<br />

Étape 7 : mettre en œuvre les actions<br />

d’amélioration continue<br />

- Affecter le budget nécessaire et mettre<br />

en œuvre les actions d’amélioration qui<br />

sont retenues.<br />

- Réaliser les solutions retenues.<br />

Étape 8 : confirmer les effets<br />

Vérifier la disparition de la<br />

cause, après la mise en œuvre<br />

des actions d’amélioration.<br />

Étape 9 : prendre les mesures<br />

pour éviter le retour en<br />

arrière<br />

- Mettre en œuvre les mesures nécessaires<br />

pour éviter le retour des pertes<br />

(standard provisoire de maintenance,<br />

fiche de capitalisation, leçon ponctuelle...).<br />

- Capitaliser la solution pour la démultiplier<br />

horizontalement (la rendre transversale,<br />

essaimage...).<br />

Étape 10 : reproduction horizontale<br />

systématisation<br />

- Reproduire la solution retenue sur les<br />

autres lignes, processus et équipements<br />

de même type.<br />

- Valoriser les résultats obtenus.<br />

- Donner le coup d’envoi pour éradiquer<br />

une autre perte (zéro local).<br />

Conduite type d’une amélioration<br />

En partant de la mesure et<br />

des pertes hiérarchisées, choisir<br />

successivement les causes<br />

de pertes à éliminer pour être capable<br />

de déterminer des objectifs constitués<br />

de zéro locaux. Un zéro local consiste<br />

par exemple à éliminer définitivement les<br />

fuites d’un groupe hydraulique clairement<br />

identifié, puis celles de tous les groupes<br />

hydrauliques de la même famille ou celles<br />

de tous les groupes hydrauliques de la<br />

même machine. Pour parvenir à ces zéro<br />

locaux, les outils classiques de la qualité<br />

seront utilisés, par exemple : organisation<br />

en travail de groupe, méthode de<br />

résolution de problèmes en groupe, analyses<br />

pourquoi, diagramme de Pareto,<br />

leçon ponctuelle, standards de conduite<br />

ou de maintenance d’installation, capitalisation<br />

pour les projets, essaimage sur les<br />

installations semblables, etc.<br />

Les conditions de réussite peuvent être<br />

énumérées de la façon suivante :<br />

la prise en compte du pilotage de ce pilier<br />

par la hiérarchie les principaux participants<br />

aux groupes de travail sont les<br />

opérateurs de fabrication et les professionnels<br />

de maintenance, assistés par<br />

les fonctions supports : ingénierie, techniciens<br />

de maintenance, qualité, logistique…<br />

utiliser les outils de la qualité et<br />

les méthodes de résolution de problèmes<br />

supprimer les anomalies en premier lieu,<br />

sources de défaillances mettre en place<br />

une animation visuelle de l’analyse des<br />

pertes, des résultats et de l’avancement<br />

du travail des groupes constitués<br />

conduire chaque amélioration en respectant<br />

scrupuleusement le cycle PDCA.<br />

Luc Crombois<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 37


<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />

Rubrique réalisée en partenariat avec le Cisma<br />

DHL Express renouvelle son contrat<br />

de maintenance avec Crisplant-Beumer<br />

Le fournisseur en systèmes de manutention<br />

d’équipements pour le<br />

convoyage, chargement, palettisation,<br />

emballage, tri et distribution, vient de<br />

re-signer avec DHL Express à Dublin. Le<br />

contrat de trois ans couvre la gestion et<br />

la mise en œuvre de toutes les activités<br />

de réparation et de maintenance du système<br />

de tri à plateaux basculants, installé<br />

par Crisplant en 2007. L’équipe de maintenance<br />

de Crisplant reste donc basée<br />

sur le site de DHL Express afin d’assister<br />

et entretenir le système d’une capacité<br />

de 6 400 articles à l’heure. En plus<br />

de l’exploitation quotidienne, la maintenance<br />

résidentielle de Crisplant couvre<br />

la maintenance prévisionnelle, préventive<br />

et corrective, les plans de contingence,<br />

l’analyse et l’optimisation du système ainsi<br />

que la gestion des pièces détachées.<br />

En tant que membre du groupe Beumer,<br />

l’équipe de Crisplant sur site suit les<br />

règles « best practice guidelines » avec<br />

une approche six sigma pour assurer un<br />

fonctionnement en douceur du système,<br />

qui possède un taux de disponibilité de<br />

99,64%. Depuis l’installation du système<br />

d’origine, l’équipe de Crisplant a également<br />

mis au point et intégré de nombreux<br />

concepts de reporting et de mesure pour<br />

permettre une organisation de la maintenance<br />

et une gestion des ressources en<br />

ligne avec le planning d’activités de DHL<br />

Express.<br />

Création de Toyota Material Handling France<br />

l’heure de la délocalisation, le<br />

À constructeur de chariots élévateurs<br />

TMH Europe affirme sa volonté d’investir<br />

dans l’hexagone en créant TMH France.<br />

Le groupe installe cette nouvelle orga- nisation<br />

sur la base de sa filiale BT France<br />

(fondée en 1974) et d’un réseau de 34<br />

concessionnaires qui commercialisent<br />

depuis le 1er janvier 2013, les marques<br />

Toyota (pour les chariots frontaux) et BT<br />

(pour les chariots de magasinage). Les<br />

concessionnaires et le réseau régional<br />

ont accès à l’intégralité des services et<br />

matériels Toyota et BT. Il est à noter que<br />

les chariots frontaux thermiques sont produits<br />

en France dans l’usine Toyota (TIEE<br />

SA) située en région nantaise. Ce site utilise<br />

d’ailleurs le très renommé TPS - Toyota<br />

<strong>Production</strong> System. Tous les montages<br />

d’accessoires et les modifications des<br />

chariots frontaux thermiques<br />

sont également réalisés dans<br />

cette usine. TMH France va<br />

faire jouer la synergie de ses<br />

deux réseaux.<br />

En plus des deux centres de<br />

gestion de flotte existant à<br />

Bussy (77) et Dagneux (01)<br />

près de Lyon, un centre d’expertise<br />

dédié aux chariots<br />

frontaux sera ouvert dans<br />

la région ouest en juin 2013<br />

: chariots sur mesure, formation, centre<br />

de démonstration... mais aussi centre de<br />

maintenance pour les chariots en location<br />

court terme et de reconditionnement<br />

des chariots d’occasion. Chaque centre<br />

dispense des formations dédiées aux<br />

chariots frontaux et de magasinage. Ces<br />

sites forment les techniciens et les commerciaux<br />

des deux réseaux aussi bien<br />

sur les chariots frontaux Toyota que sur<br />

les matériels de magasinage BT. L’objectif<br />

est d’apporter le même niveau de prestations,<br />

aussi bien en termes de vente<br />

que de service après-vente.<br />

Still forme sur les descentes en rappel<br />

Les chariots préparateurs de commandes<br />

à nacelle élevable (à plus de<br />

trois mètres) ont l’obligation d’être équipés<br />

d’un dispositif de descente en rappel<br />

pour être en conformité avec la norme<br />

EN 1726-2 (norme non harmonisée). En<br />

cas de panne, le personnel doit pouvoir<br />

descendre de la cabine en toute sécurité*<br />

(article R.4323-106 du code du travail).<br />

Still organise des formations de descente<br />

en rappel sur le site de ses clients pour<br />

former les personnes susceptibles de<br />

conduire un tel appareil : caristes, personnel<br />

de secours, personnel de maintenance...<br />

Après une formation théorique<br />

en salle (présentation, questionnaire...),<br />

des exercices pratiques sont réalisés<br />

avec l’apprentissage de la descente en<br />

rappel. L’effectif maximal de quatre personnes<br />

sur une demi-journée permet de<br />

dispenser une formation de qualité et de<br />

répondre à toutes les questions et sécuriser<br />

le personnel. La formation sur site permet<br />

d’être au plus proche de l’utilisation<br />

quotidienne. Les personnes s’entraînent<br />

sur leur chariot et dans leur univers de<br />

travail. Still préconise une formation annuelle<br />

pour que le personnel reste opérationnel<br />

à tout moment. La formation est<br />

assurée par des formateurs Still habilités.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 38


<strong>Maintenance</strong> et manutention<br />

Abus Levage assure la maintenance<br />

du matériel de levage d’Eau de Paris<br />

Pour la maintenance de l’ensemble de<br />

son matériel de levage, Eau de Paris<br />

attribue la mission à Abus Levage France<br />

par le biais d’un contrat de deux ans<br />

portant sur une centaine d’appareils, du<br />

pont roulant au monorail en passant par<br />

les palans électriques et à main. Le parc<br />

machine s’étend sur quatre usines, un<br />

réservoir, deux stations de relevage, un<br />

poste de neutralisation, un poste de chloration<br />

et un laboratoire d’analyses. Ce<br />

contrat a débuté en mai 2012 et la maintenance<br />

est assurée par la même équipe<br />

de trois personnes,<br />

en roulement de<br />

deux techniciens<br />

par intervention.<br />

Elle nécessite une<br />

visite annuelle pour<br />

chaque appareil et,<br />

sur environ la moitié<br />

des sites, Abus<br />

Levage France procède<br />

à des essais en charge une fois par<br />

an. Rappelons que la régie Eau de Paris<br />

approvisionne la capitale en eau. Du prélèvement<br />

à la distribution en passant par<br />

la production, le transport et la relation<br />

abonnés, elle compte trois millions d’usagers<br />

quotidiens.<br />

MI, la nouvelle gamme de chariots élévateurs<br />

thermiques de Manitou<br />

Le groupe Manitou<br />

lance une nouvelle<br />

gamme de chariots élévateurs<br />

thermiques, la<br />

gamme MI. De conception<br />

Manitou et assemblés<br />

en Chine, ces<br />

douze nouveaux modèles<br />

viennent compléter son offre de produits industriels<br />

(matériels de magasinage, chariots à mât semi-industriels,<br />

chariots embarqués, nacelles élévatrices). « Aujourd’hui,<br />

un client attend plus que l’acquisition d’une machine. C’est<br />

pourquoi nous proposons une solution de manutention à<br />

ses contraintes de production et de logistique, précise Henri<br />

Brisse, vice-président sales & marketing. Il s’agit de répondre<br />

spécifiquement à une demande clients qui s’articule elle aussi<br />

autour de différentes exigences, comme le niveau d’engagement,<br />

la dureté de l’environnement, la traçabilité du parc<br />

ou encore la flexibilité des besoins. [...] Le groupe Manitou<br />

veut se positionner comme un véritable acteur dans le domaine<br />

de la manutention industrielle. » Fabrice Beslin, président<br />

de la division IMH ajoute : « Cette nouvelle gamme de<br />

chariots industriels est le socle sur lequel nous construisons<br />

notre développement. Le bon positionnement des produits<br />

MI nous permet d’y associer une palette de services comme<br />

la maintenance, le financement, la location courte durée ou<br />

la gestion de flottes qui sont décisifs sur ce marché concurrentiel.<br />

»<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 39


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Rubrique réalisée en partenariat avec Artema<br />

Promouvoir le savoir-faire français<br />

dans l’efficacité énergétique<br />

Artema a travaillé avec l’Ademe pour<br />

la brochure sur le savoir-faire français<br />

dans le secteur de l’efficacité énergétique<br />

dans l’industrie. Concilier les impératifs<br />

environnementaux de réduction<br />

des émissions de gaz à effet de serre,<br />

avec la croissance mondiale des besoins<br />

en énergie, voilà l’enjeu de l’efficacité<br />

énergétique. Dans le secteur industriel, la<br />

maîtrise de l’énergie est l’un des leviers<br />

essentiels pour la maîtrise des coûts, la<br />

conservation des marges et de la compétitivité<br />

des entreprises. Elle permet<br />

également d’affirmer les engagements de<br />

développement durable de l’entreprise.<br />

Artema s’est investie avec ses adhérents<br />

dans la réalisation de cette brochure destinée<br />

à promouvoir le savoirfaire des industriels<br />

français à l’international. Éditée<br />

en français et en anglais, elle présente<br />

l’offre française publique et privée, de la<br />

R&D à la mise sur le marché des produits<br />

ou services en efficacité énergétique. Les<br />

sociétés, Coval, Elbi, Ferry Capitain, NTN<br />

SNR, Poclain Hydraulics, Redex et Techne<br />

ont été citées en exemples. La performance<br />

énergétique est l’un des dossiers<br />

prioritaire pour les entreprises adhérentes<br />

d’Artema. Les travaux d’études<br />

démarrés en 2013 dans chaque groupe<br />

métier (transmissions hydrauliques,<br />

pneumatiques, mécanique, roulements<br />

et guidages linéaires, étanchéité et mécatronique)<br />

permettront à terme, d’obtenir<br />

les arguments nécessaires à la valorisation<br />

de ces technologies.<br />

Les rencontres IMA – prochaine édition au 2e semestre 2014<br />

Événement donnant l’opportunité de<br />

rencontrer les acteurs de la Mécatronique,<br />

les prochaines rencontres IMA<br />

seront reconduites en 2014. Plus proche<br />

d’une convention d’affaires élargie et<br />

axée sur le business que du salon traditionnel,<br />

cet événement original permettra<br />

aux visiteurs de trouver des solutions efficaces<br />

et adaptées à leurs projets.<br />

Faire découvrir la mécatronique aux jeunes<br />

Dans le cadre de la semaine de l’industrie<br />

dont la troisième édition s’est déroulée<br />

du 18 au 24 mars dernier, Artema<br />

est allé présenter la mécatronique à une<br />

centaine d’étudiants de lycées professionnels<br />

et de BTS. En collaboration avec<br />

la FIM, Profluid et Cisma, le syndicat des<br />

industriels de la Mécatronique a présenté,<br />

par le biais d’applications innovantes,<br />

l’apport indispensable de cette nouvelle<br />

technologie dans notre quotidien. Plus<br />

qu’une nouvelle technologie, c’est l’opportunité<br />

de nouveaux défis à relever. La<br />

Mécatronique sera bientôt incontournable<br />

pour les futurs ingénieurs et pour les entreprises<br />

de la mécanique.<br />

La présentation s’est poursuivie par la<br />

visite du centre de formation Mécavenir.<br />

Les industries mécaniques, premier employeur<br />

industriel de France, représente<br />

20% de l’emploi industriel. Les adhérents<br />

d’Artema se sont également mobilisés à<br />

l’image de la société Siam Ringspann qui<br />

est intervenu dans un lycée à l’occasion<br />

de l’opération FIM–CETIM. Cette opération<br />

menée pour la deuxième année<br />

consécutive a permis de sensibiliser en<br />

2012 un millier de jeunes collégiens et<br />

lycéens au secteur de la mécanique à<br />

travers un quiz pédagogique intitulé « La<br />

mécanique au cœur de la vie ». Cette année<br />

encore, leurs interventions ont soulignées<br />

la transversalité de la mécanique<br />

qui participe au développement de tous<br />

les secteurs : aéronautique, spatial, naval,<br />

ferroviaire, automobile, énergie...<br />

Artema, au cœur de la campagne « La mecanique en<br />

france, bien plus qu’une industrie »<br />

Les industriels de la Mécatronique se<br />

mobilisent pour cette campagne de<br />

sensibilisation aux métiers de la Mécanique<br />

lancée par la FIM et ses syndicats<br />

(parmi lesquels Artema) en 2012 et qui<br />

se prolongera sur trois ans. Le site Internet<br />

de la campagne « www.bienplusqu1industrie.com<br />

» propose divers témoignages<br />

d’industriels mécaniciens sur<br />

les métiers, la compétitivité, le développement<br />

à l’international. Ainsi, CMD a<br />

participé à la série de reportage « J’irai<br />

produire chez vous », Parker et Olaer ont<br />

témoigné sur la compétitivité et les stratégies<br />

d’alliances, Sedis et SKF ont apportés<br />

des exemples d’innovation, Siam<br />

Ringspann a donné sa vision métier de la<br />

Mécanique. Bien plus qu’un site, il s’agit<br />

d’un espace interactif proposant une vision<br />

innovante et original des métiers de<br />

la Mécanique.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 40


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Tendance<br />

Le futur de la surveillance<br />

des machines est en marche<br />

Présenté pour la première fois en avril<br />

dernier à Hanovre, SKF Insight s’intègre<br />

dans le développement de technologies<br />

intelligentes qui permettent désormais<br />

aux roulements de communiquer leur état<br />

de manière continue, grâce des détecteurs<br />

intégrés auto-alimentés et une électronique<br />

d’acquisition de signal. Déjà considérés<br />

depuis longtemps comme le cœur<br />

des machines tournantes, les roulements<br />

font figure aujourd’hui de cerveau. Premier<br />

vice-président Développement Technologie,<br />

Alan Begg indique qu’« il y a trois ans,<br />

nous avons imaginé ce qui allait devenir un<br />

détecteur intégré, auto-alimenté, capable<br />

de communiquer l’état d’un roulement à<br />

tout instant. Nous voulions aboutir à un<br />

roulement intelligent capable d’envoyer un<br />

message sur un événement le concernant.<br />

Des études R&D sur un large domaine, incluant<br />

la miniaturisation, la résolution des<br />

défis de l’auto alimentation, et le développement<br />

d’une intégration unique de capteur et<br />

d’électronique, ont permis de concrétiser le<br />

concept en une réalité et de lancer la technologie<br />

SKF Insight. Ajouter un cerveau à<br />

un roulement qui était déjà le cœur d’une<br />

machine tournante a longtemps été le rêve<br />

de tous les ingénieurs. Je suis fier que SKF,<br />

avec sa longue tradition de leadership technologique,<br />

soit le premier à le transformer<br />

en réalité concrète. »<br />

La technologie SKF Insight comprend l’intégration<br />

des technologies de détection permettant<br />

la mesure de paramètres critiques<br />

tels que vitesse (tr/min), température, vitesse<br />

linéaire, vibration, charges et autres<br />

caractéristiques. Elle utilise également<br />

l’environnement de l’application lui-même,<br />

les roulements intelligents sont capables<br />

de générer eux-mêmes la puissance dont<br />

ils ont besoin pour fonctionner. De plus, la<br />

technologie intelligente sans fil embarquée<br />

dans le roulement lui permet de communiquer<br />

dans des environnements où le protocole<br />

WiFi classique ne fonctionne pas.<br />

Enfin, l’information transmise à travers les<br />

différents roulements reliés entre eux, via<br />

un portail sans fil, avec SKF Insight forme<br />

un réseau maillé communicant de l’information<br />

pertinente pour analyse des conditions<br />

d’état. SKF Insight est actuellement en test<br />

sur des solutions applicatives spécifiques<br />

auprès de clients clés dans différentes industries<br />

dont l’éolien, le ferroviaire, l’industrie<br />

des métaux, et SKF étend le test applicatif<br />

à d’autres industries.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 41


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Reportage<br />

Le SAV : le n° d’urgence des industriels<br />

L’usine de production de Nodier de La Guerche-sur-l’Aubois dans laquelle étaient jadis fabriquées les machines-outils<br />

Emag a laissé place il y a déjà plusieurs années à un atelier technique de maintenance, réparation et formation.<br />

Devenu le centre SAV des utilisateurs des machines et des tours Emag pour la France, ce site n’a pas à rougir de<br />

ses activités actuelles. Car si l’usine de produit plus, elle a en revanche su orienter tous ses effort dans la réactivité et<br />

l’effiacité de ses interventions. Un savoir-faire qui n’est pas pour déplaire aux industriels les plus exigeants.<br />

Fournisseur des machines du fabricant<br />

allemand Emag, Nodier s’est spécialisé<br />

au fil des années dans la réparation<br />

des machines-outils, et tout particulièrement<br />

dans les systèmes de tournage,<br />

taillage, ébavurage ainsi que sur les<br />

lignes d’assemblage, le soudage laser,<br />

le traitement thermique, les machines de<br />

perçage et de rectification ou de tournage<br />

dur. Cette large palette de machines et de<br />

systèmes de production pour l’usinage de<br />

pièces mécaniques de précision a incité<br />

le distributeur français situé à quelques<br />

kilomètres d’Orléans à mettre à la disposition<br />

de ses clients les compétences nécessaires<br />

pour répondre à leur demande<br />

de support technique et de service aprèsvente<br />

(SAV).<br />

Ce service comprend pas moins de<br />

quinze personnes et réalise un chiffre<br />

d’affaires annuel allant de cinq à six millions<br />

d’euros ; en légère baisse depuis<br />

2011 (6,8 M€), ce chiffre d’affaires a atteint<br />

en 2012 cinq millions d’euros. Il<br />

devrait se maintenir au même niveau en<br />

2013, selon les estimations de l’entreprise.<br />

« Cette baisse d’activité est essentiellement<br />

due aux résultats de la crise est<br />

donc au fait que les machines sont moins<br />

sollicitées, indique Christian Faure, responsable<br />

du service client chez Nodier<br />

Emag Industrie. Nous avons également<br />

connu une baisse du chiffre d’affaires des<br />

pièces détachées ». Néanmoins, la réactivité<br />

du service après-vente est d’une<br />

exigence telle qu’il est certainement inenvisageable<br />

pour l’entreprise de réduire<br />

la voilure. Si l’on prend l’exemple de l’un<br />

de ses clients, Hombert, spécialisé dans<br />

l’usinage de précision pour la fabrication<br />

de pièces destinées aux poids-lourds, la<br />

réactivité et la capacité de son fournisseur<br />

de machines à intervenir en moins d’une<br />

demi-journée et à prendre en charge rapidement<br />

tous les besoins sur site sont<br />

des engagements absolument essentiels<br />

pour l’entreprise.<br />

Un exemple de client, spécialisé dans<br />

l’usinage de précision<br />

Elle-même située à quelques kilomètres<br />

d’Orléans, cette société familiale de quarante-huit<br />

personnes et créée en 1946<br />

travaille en collaboration avec Nodier<br />

depuis une douzaine d’années. Cette<br />

PME industrielle est soumise à de fortes<br />

pressions en raison notamment des<br />

secteurs qu’elle adresse, à commencer<br />

par l’automobile dont le client numéro<br />

un n’est autre que Valéo ou encore les<br />

poids-lourds. Mercedes, qui se présente<br />

d’ailleurs comme l’un de ses principaux<br />

clients, a demandé à Hombert de lui fabriquer<br />

des rampes de rattrapage d’embrayage<br />

à destination de ses camions.<br />

Ces pièces sont particulièrement complexes<br />

et présentent des exigences en<br />

termes de qualité du produit fini puisque<br />

celui-ci voit désormais sa garantie passée<br />

de 400 000 à un million de kilomètres.<br />

La pièce est désormais conçue et attend<br />

sa phase d’industrialisation, ce qui nécessitera<br />

l’installation d’une nouvelle ligne<br />

© Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 42


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

DR<br />

de production prévue à la fin de l’année.<br />

Dans ce cadre, on peut comprendre que<br />

cette PME du centre de la France et d’un<br />

chiffre d’affaires d’un peu plus de huit<br />

millions d’euros attend de son fournisseur<br />

de machines une réactivité à toute<br />

épreuve. Il s’agit là d’un exemple parmi<br />

d’autres mais qui est très révélateur des<br />

attentes des entreprises industrielles qui<br />

doivent, en plus de répondre de manière<br />

efficace à la crise, faire face aujourd’hui<br />

à une compétitivité et à une concurrence<br />

croissante qui ne laissent pas de place à<br />

« l’approximatif ».<br />

Des clients plus exigeants vis-à-vis<br />

des SAV des constructeurs<br />

Composé à la fois de techniciens sédentaires<br />

et itinérants, le service après-vente<br />

de Nodier assure en premier lieu la réception<br />

des appels téléphoniques et le<br />

service hot-line de façon à pouvoir intervenir<br />

à distance mais également sur site.<br />

Outre cette fonction, les techniciens sédentaires<br />

anticipent les chantiers à venir,<br />

se chargent des différentes interventions<br />

mais aussi des préparations de pièces.<br />

Le service comporte également un technicien<br />

spécialisé sur les machines-outils<br />

Emag. Globalement, ce technicien de<br />

SAV est spécialisé dans les aspects mécaniques,<br />

électriques et fluidiques. Il est<br />

également chargé de la vente de pièces<br />

de rechange et épaule le service pour<br />

toute commande d’achat. Il est amené à<br />

se déplacer sur site en cas de problème<br />

pour des actions commerciales bien spécifiques,<br />

se rendre chez le client et lui<br />

proposer des solutions répondant des<br />

besoins particuliers.<br />

L’exemple de la société Hombert n’est pas<br />

unique. Il illustre l’une des raisons pour<br />

lesquelles Nodier Emag Industrie s’est<br />

doté de moyens<br />

conséquents au<br />

sein d’une véritable<br />

usine située<br />

à La Guerche-surl’Aubois.<br />

Celle-ci<br />

abrite l’ensemble<br />

du service aprèsvente<br />

composé<br />

d’un atelier de formation à la maintenance<br />

à la fois curative et préventive,<br />

d’une hot-line, d’un support technique<br />

et de télémaintenance, d’une expertise<br />

technique en mesure vibratoire de broche<br />

et en contrôle visio-thermique, ainsi<br />

que des compétences en matière de<br />

rénovation de machines et de rétrofit. «<br />

Nous intervenons à la fois sur la mécanique,<br />

la partie électrique et la commande<br />

numérique, et ce à travers deux grands<br />

types de maintenance, le curatif et le dépannage.<br />

Nous faisons d’abord le point<br />

au téléphone afin d’identifier le problème<br />

du client, savoir s’il s’agit d’un souci hydraulique,<br />

électrique ou mécanique,<br />

de façon à trouver<br />

la pièce manquante si celle-ci<br />

ne peut être réparée. » L’atelier<br />

abrite naturellement une<br />

zone de stockage de pièces<br />

détachées et de pièces de<br />

rechange. En matière d’intervention<br />

planifiée, les techniciens effectuent<br />

un chiffrage pour le rétrofit des machines<br />

et interviennent sur l’intégration de<br />

nouvelles pièces pouvant être installées<br />

sur des machines existantes.<br />

Christian Faure insiste sur l’importance<br />

des échanges techniques avant que<br />

le technicien lance les commandes de<br />

pièces détachées. Le service est entièrement<br />

autonome de même sur la partie<br />

« études », activité essentielle pour modifier<br />

une machine. Mais cette autonomie<br />

ne s’arrête pas là puisqu’un technicien itinérant<br />

est également capable d’intervenir<br />

sur la commande numérique et modifier<br />

toute la partie soft contenue dans le système<br />

avant d’en tester les modifications.<br />

L’opérateur est en mesure d’intervenir<br />

sur tous les programmes, issus de tous<br />

les fabricants, qu’ils proviennent de Siemens<br />

ou d’un autre. Trois autres techniciens<br />

se consacrent au dépannage ainsi<br />

qu’aux travaux préventifs ; quatre autres<br />

sont envoyés sur les chantiers, lesquels<br />

peuvent durer jusqu’à trois ou quatre<br />

semaines. « Ces temps d’intervention<br />

peuvent paraître longs, mais ils sont en<br />

réalité particulièrement courts au regard<br />

des demandes de nos clients. On nous<br />

demande d’ailleurs d’être très rapides,<br />

notamment au mois d’août. »<br />

L’usine Nodier de La Guerche : de la<br />

production à la maintenance<br />

À l’époque, le site de La Guerche-surl’Aubois<br />

était une véritable usine de<br />

production. Fidèle de l’entreprise depuis<br />

vingt-huit ans, Christian Faure raconte :<br />

« auparavant, nous fabriquions la totalité<br />

de la machine, de l’usinage au montage.<br />

L’usine rassemblait près de 180 personnes.<br />

» Aujourd’hui, une quarantaine<br />

de personnes interviennent sur des machines<br />

de base sorties tout droit des lignes<br />

de fabrication du fabricant allemand, puis<br />

« customisées » à La Guerche-sur-l’Aubois.<br />

Cette « customisation » est dictée<br />

par la volonté du client qui souhaite y<br />

intégrer par exemple des portiques de<br />

chargement, un robot, un système software<br />

mieux adapté etc. Parfois il arrive<br />

que les opérateurs de production soient<br />

amenés, de manière ponctuelle, à réaliser<br />

des assemblages. Au total, ce ne sont<br />

pas moins de 10 000 m² qui sont utilisés<br />

pour les activités de l’entreprise. « Nos<br />

clients préfèrent que l’on fasse tout sur<br />

place dans la mesure où les machines<br />

sont souvent intégrées dans des lignes<br />

de production. Il s’agit donc d’opérations<br />

particulièrement délicates qui nécessitent<br />

DR<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 43


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

DR<br />

beaucoup de manutention et des coûts<br />

de transport important. Cependant, de<br />

temps en temps, une machine revient si<br />

elle est autonome ; ce n’est pas un problème<br />

pour nous dans la mesure où nous<br />

sommes organisés pour faire face à tout<br />

type d’installation ».<br />

Concrètement, un client téléphone au<br />

service à propos d’une panne. En interne,<br />

les techniciens sédentaires sont chargés<br />

d’identifier l’origine de la panne et de trouver<br />

la pièce de rechange nécessaire au<br />

sein du magasin du site de La Guerche<br />

et de la livrer en moins de vingt-quatre<br />

heures. Si la pièce n’est pas présente sur<br />

le site, celle-ci est commandée directement<br />

à l’usine de Stuttgart et livrée dans<br />

les mêmes délais. Ensuite, c’est au tour<br />

du technicien itinérant de se déplacer<br />

sur le site du client afin d’intervenir par<br />

exemple sur un rail de guidage, sur une<br />

tourelle, changer un joint ou un pignon,<br />

une broche voire tout un sous-ensemble<br />

complet ; « si la réparation n’est pas toujours<br />

possible en clientèle, à l’usine de<br />

La Guerche, nous disposons d’un équipement<br />

spécial nous permettant de réparer<br />

la broche ». Le dépannage concerne<br />

également la partie électrique mais également<br />

les groupes froid, les problèmes<br />

d’encrassement ou de tartre…<br />

L’urgence : le quotidien du SAV de Nodier<br />

Emag<br />

Concernant la typologie des pannes,<br />

celle-ci sont, d’une manière générale,<br />

plutôt sérieuses dans la mesure où un<br />

grand nombre des clients de Nodier<br />

Emag dispose déjà d’un personnel de<br />

maintenance chargé d’intervenir sur des<br />

problèmes beaucoup plus simples. Pour<br />

des pannes plus complexe, comme des<br />

changements de variateurs ou de pièces<br />

lourdes, les industriels n’ont souvent plus<br />

les compétences en interne et ont choisi<br />

de sous-traiter la fonction de maintenance<br />

directement auprès de leurs fournisseurs<br />

de machines ; « notre quotidien<br />

concerne les pannes sérieuses et notre<br />

service SAV gère en permanence des<br />

situations d’urgence. Cette gestion est<br />

parfois épique car les cas les plus sérieux<br />

interviennent souvent quand tout le<br />

monde est parti, sourit Christian Faure.<br />

Mais notre engagement reste le même :<br />

celui d’intervenir en moins de vingt-quatre<br />

heures et ce grâce à la grande disponibilité<br />

de nos techniciens ; c’est d’ailleurs<br />

une chance pour nous d’avoir su attirer<br />

et former des gens compétents et investis<br />

dans leur tâche ». Ce contexte de travail<br />

marqué par cette urgence quotidienne<br />

mais pas le seul défi du service aprèsvente<br />

de Nodier. En effet, si les modèles<br />

VSC et USC des machines Emag sont<br />

relativement récents et ne présentent pas<br />

de problèmes<br />

de disponibilité<br />

des pièces, les<br />

modèles MMC<br />

en revanche<br />

sont nettement<br />

plus anciens<br />

et, au grand<br />

© Olivier Guillon<br />

étonnement des confrères allemands,<br />

un nombre important de ces machines<br />

tourne encore en France. Chez un grand<br />

équipementier automobile, une panne<br />

sur un système de chargement est intervenue<br />

; « cette panne était d’autant<br />

plus problématique qu’il a fallu trouver<br />

des pièces d’une machine qui n’existait<br />

plus sur le marché du plusieurs années,<br />

se souvient Christian Faure. Heureusement,<br />

nous possédions une unité qui était<br />

encore stockée dans notre usine si bien<br />

que l’on a pu démonter la machine et dépanner<br />

notre client dans la semaine ».<br />

Un autre problème concerne l’avarie de<br />

broches. Des expertises sont effectuées<br />

sur le site des clients suivies d’une analyse<br />

vibratoire, mais en cas de problème<br />

directement sur la broche, celle-ci est<br />

démontée directement chez le client qui<br />

emmenée à La Guerche pour être remis<br />

en état (roulements, codeur, écrous etc.).<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 44


PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 45


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Préconisations<br />

Le SAV doit aussi se tourner vers la formation<br />

Face aux exigences multiples et variées nées des Directives Machines et des différentes normes européennes, les<br />

industriels sont de plus en plus confrontés à une méconnaissance de leurs produits et des pratiques d’utilisation. C’est<br />

le cas par exemple des éléments de transmission ; dans ce domaine – mais pas seulement – ils exigent aujourd’hui<br />

des services dédiés au support technique d’être formés, tant au niveau de l’utilisation que des précautions à prendre<br />

en matière de sécurité.<br />

Spécialiste de transmission de puissance<br />

industrielle, et du transfert des<br />

fluides, l’entité française du groupe international<br />

Gates peut se réjouir d’avoir mis<br />

en place une véritable force de frappe<br />

dans le support technique de ses produits<br />

auprès de ses clients. Au sein de l’entreprise,<br />

le service après-vente (SAV) n’est<br />

pas un service en tant que tel dans la mesure<br />

où ce type d’activités se prépare bien<br />

en amont. Ingénieur d’application au sein<br />

de la division industrie et spécialisé dans<br />

le support et la formation technique pour<br />

ses clients, Jean-François Segura indique<br />

que Gates intervient ponctuellement pour<br />

des prestations de conseil et de préparations<br />

ainsi que pour la formation dédiée<br />

à la maintenance. « Nous insistons avant<br />

tout sur l’intérêt de la maintenance ; nous<br />

sommes en effet confrontés à un problème<br />

de culture auprès des différents<br />

industriels que nous rencontrons. Nous<br />

dispensons donc des formations le plus<br />

souvent pour nos clients mais également<br />

pour nos distributeurs. Il ne s’agit pas<br />

d’une formation pratique mais théorique<br />

sur l’importance de la maintenance, la reconnaissance<br />

des défauts et la détection<br />

de défaillances ou encore les différents<br />

types de maintenance existants. »<br />

La démarche est née d’un constat simple<br />

au sein de la division hydraulique de<br />

Gates. Qu’il s’agisse du marché européen<br />

ou plus particulièrement du marché<br />

français, il n’existe aucune formation disponible<br />

sur le flexible. « En hydraulique,<br />

des formations existent, sur le circuit<br />

par exemple mais pas sur le flexible ou<br />

la connectique. Nous assistons dès lors<br />

à un manque d’information alors même<br />

qu’il est nécessaire de connaître les produits<br />

qu’on utilise. »<br />

Une activité de formation inhérente au<br />

support technique<br />

Face à cette lacune d’information, les<br />

équipes de la division hydraulique du<br />

fabricant ont commencé par établir des<br />

caractéristiques de produit et de l’identification.<br />

Puis, dans les années 90 aux<br />

États-Unis, s’est créée une formation<br />

en matière de sécurité de maintenance<br />

et dont les équipes française ont repris<br />

l’idée – ou plutôt le modèle – de manière<br />

à respecter les exigences européennes.<br />

Ces exigences sont nées après la promulgation<br />

de la directive machine 2006-<br />

42 et de la directive 89-655, dans laquelle<br />

quelques exigences sur les flexibles s’imposaient<br />

tout comme l’obligation de maintenir<br />

les équipements. Les contraintes<br />

étaient similaires pour les courroies.<br />

Ainsi, la filiale française a créé deux types<br />

de formation, l’une concernant les produits,<br />

l’autre la maintenance préventive.<br />

Cette dernière est dispensée auprès des<br />

distributeurs et des utilisateurs finaux.<br />

Ces sessions de formation durent entre<br />

une demi-journée et une journée entière<br />

en usine ou sur site. Elle concerne essentiellement<br />

l’utilisation du logiciel de calcul<br />

pour les courroies, les bonnes pratiques<br />

d’installation des équipements ou encore<br />

les bonnes pratiques d’alimentation…<br />

« Nous formons jusqu’à 50 personnes,<br />

comme cela a été le cas dans une grande<br />

papeterie », précise Jean-François Salinier.<br />

De plus, un « Manuel pour l’Entretien<br />

Préventif… » est distribué auprès des<br />

utilisateurs et des clients ; cette « bible »<br />

existe depuis longtemps et celle-ci est<br />

mise à jour très régulièrement. Elle est<br />

destinée à pallier le manque important<br />

d’information en matière de pratiques<br />

d’utilisation des équipements et des<br />

bonnes méthodes de couple de serrage<br />

de vis de poulies par exemple.<br />

DR<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 46


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

DR<br />

La nécessité d’informer sur les<br />

risques, tant dans le domaine hydraulique<br />

que sur les courroies<br />

Concernant les risques que l’on peut<br />

rencontrer sur les courroies, les principales<br />

erreurs sont essentiellement le fait<br />

de défauts de montage ou des défauts<br />

d’alignement et de tension, soit trop, soit<br />

pas assez tendues. De même, la non vérification<br />

de la tension provoque dans la<br />

plupart des cas des hausses de consommation<br />

significative. D’autres erreurs<br />

concernent la sélection de produits, lesquels<br />

ne sont pas forcément bien adaptés<br />

à la machine. « Il faut dire qu’en matière<br />

de courroie, l’étendue de l’offre est telle<br />

que l’on trouve sur le marché un éventail<br />

de produits, allant des courroies plates<br />

en cuir à des courroies beaucoup plus<br />

sophistiquées avec des éléments en carbone.<br />

C’est un peu comme si l’on passait<br />

de produits datant du Moyen-Age à des<br />

solutions de haute technologie », indique<br />

Jean-François Salinier. Le responsable<br />

des ventes de courroies pour le sud de la<br />

France rappelle en outre que même les<br />

opérateurs qui utilisent au quotidien des<br />

systèmes équipés de courroies les plus<br />

avancées sont susceptibles également<br />

de faire des erreurs ; ce qui se traduit par<br />

des demandes croissantes de formation,<br />

y compris dans les plus grandes structures<br />

où des services de maintenance<br />

ont pourtant été mis en place depuis longtemps.<br />

Un autre risque menace les courroies<br />

lorsqu’un de ces éléments cède dans un<br />

système comprenant un ventilateur. Mal<br />

Un élément de transmission doit se faire oublier. Or, lorsque<br />

celui-ci casse, les conséquences peuvent être désastreuses.<br />

Il doit donc figurer parmi les pièces les plus critiques.<br />

ventilé, la montée en température provoque<br />

une augmentation d’énergie et le<br />

risque de mal refroidir le processus, impliquant<br />

par la suite de possibles arrêts<br />

de production ; or ces derniers peuvent<br />

s’avérer très coûteux notamment en raffinerie<br />

où plusieurs centaines de milliers<br />

d’euros peuvent être jetées à la poubelle<br />

en l’espace de quelques heures. Il en est<br />

de même pour les courroies de broyeur,<br />

lesquelles sont soumises à une grande<br />

intensité de travail en particulier dans les<br />

carrières ; le fait qu’une courroie lâche<br />

n’est en soit pas très grave mais cela peut<br />

représenter un manque à gagner énorme<br />

dans les industries telles que les cimenteries,<br />

sur du matériel agricole ou encore<br />

dans l’industrie agroalimentaire. Toutefois,<br />

ces différents risques ne concernent<br />

pas directement la sécurité des personnes<br />

car généralement, tous ces systèmes<br />

sont protégés par des carters.<br />

Ce n’est pas forcément le cas de l’hydraulique.<br />

Pour ces systèmes, lorsqu’une<br />

défaillance apparaît ou qu’une panne<br />

intervient, la baisse de productivité des<br />

machines coûtant plusieurs centaines<br />

de milliers d’euros sont particulièrement<br />

dommageables en cas d’arrêt de production.<br />

Sur un bateau par exemple, lorsqu’un<br />

flexible lâche, cela peut s’avérer<br />

très coûteux. Mais dans le domaine de<br />

l’hydraulique, c’est également la sécurité<br />

des personnes qui est en jeu ; si l’on reprend<br />

l’exemple du flexible qui cède sur<br />

un bateau, il s’y ajoute un risque évident<br />

pour les personnes à bord au moment de<br />

l’éclatement d’un flexible sur un circuit<br />

hydraulique. Normalement, la règle est<br />

qu’un élément de transmission doit se<br />

faire oublier. Or, lorsque celui-ci casse,<br />

les conséquences peuvent être désastreuses.<br />

C’est pourquoi cet élément de<br />

transmission doit absolument figurer parmi<br />

les pièces les plus critiques.<br />

Une évolution – lente – vers la prise en<br />

compte des risques<br />

En matière de sécurité, les deux spécialistes<br />

de Gates constatent en effet une<br />

amélioration mais celle-ci demeure très<br />

lente. Au niveau du produit, tous deux<br />

remarquent que le marché français est<br />

particulièrement craintif notamment au<br />

regard de l’utilisateur qui s’y prend en<br />

général à deux fois avant d’acheter un<br />

nouveau produit. Et ce n’est pas une<br />

mauvaise chose car nos acheteurs frileux<br />

ont bien conscience des risques qu’ils<br />

encourent en cas de panne ou de casse<br />

d’élément de transmission ; de ce fait, ils<br />

seront moins tentés que d’autres à acheter<br />

des produits moins chers et exotiques.<br />

Le problème réside surtout et le plus souvent<br />

au sein des petites structures dont<br />

la trésorerie est l’une des problématiques<br />

clés et prioritaires ; ce qui les pousse<br />

systématiquement à se tourner vers les<br />

produits les moins onéreux. Toutefois, le<br />

choix de produits bas de gamme ou peu<br />

adaptés sont surtout le fait d’un problème<br />

de méconnaissance, voire d’excès de<br />

confiance. « C’est pourquoi de notre côté<br />

nous demandons plus de visibilité de la<br />

part de la législation sur les différentes<br />

normes en vigueur. Si l’on ne se renseigne<br />

pas, on ne peut pas savoir. Cette<br />

règle prévaut en hydraulique. »<br />

En ce qui concerne les courroies, le<br />

problème est que la normalisation n’est<br />

prise en compte que sur les dimensions,<br />

or ce que les distributeurs devraient exiger,<br />

c’est de ne pas accepter d’importer<br />

n’importe quoi, mais toujours des produits<br />

connus et respectant les différentes<br />

normes, ISO 9000 pour la qualité, ISO<br />

14 000 pour l’environnement ISO 18 000<br />

pour la sécurité du personnel. Les importateurs<br />

doivent également être beaucoup<br />

plus vigilants sur la notion du « Made in<br />

France », laquelle doit respecter les 60 %<br />

du produit fabriqué en France, ce qui est<br />

loin d’être toujours le cas.<br />

Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 47


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

En pratique<br />

Une réserve d’énergie sous pression<br />

L’accumulateur est considéré comme le composant le plus dangereux en hydraulique. C’est une réserve d’énergie<br />

sous pression. Pascal Bouquet (In Situ Experts Hydrauliciens), détaille les précautions à prendre afin de limiter les<br />

risques pour l’opérateur.<br />

Il existe trois constructions répandues :<br />

les vessies, les membranes et les pistons.<br />

L’utilisation des accumulateurs<br />

peut induire des problématiques liées à<br />

de nombreux sujets : amortissement de<br />

pulsation, suspensions, dilatations thermiques,<br />

cumul de puissance, réserve<br />

d’énergie de secours, compensation de<br />

fuite… En effet le stockage et la restitution<br />

d’un volume d’huile sont réalisables<br />

en comprimant la partie gonflée à l’azote,<br />

et ceci dans un temps très variable. Par<br />

conséquent, le temps de cycle influe sur<br />

le comportement du gaz, ce qui donne<br />

différentes méthode de calcul pour son dimensionnement<br />

lié à son comportement :<br />

isotherme, polytropique, adiabatique.<br />

1. L’accumulateur à vessie en isotherme<br />

(température constante)<br />

• Position repos, l’azote contenu dans<br />

l’accumulateur occupe l’intégralité du volume<br />

V0.<br />

La pression P0 est la pression de gonflage<br />

à 20°C.<br />

• La pression minimum de service P1<br />

fait que le volume d’azote V1 a diminué<br />

au profit d’un volume d’huile.<br />

Généralement P0 = 0,9 P1<br />

• La pression maximum de service P2<br />

a été atteinte. La différence de volume de<br />

V1 à V2 nous donne le ∆V volume d’huile<br />

stocké. Il convient d’être très prudent<br />

lors des interventions. La vérification de<br />

l’absence de pression est indispensable !<br />

L’accumulateur étant capable de restituer<br />

quasi instantanément son volume d’huile.<br />

D’où également, la présence d’une soupape<br />

(ou tamis) anti-extrusion. La pression<br />

d’azote doit être vérifiée régulièrement<br />

pour garder un fonctionnement<br />

optimum du circuit.<br />

2. L’accumulateur à membrane.<br />

Cette construction est parfois non démontable,<br />

avec des volumes jusqu’à près<br />

de 3,5L. Il a pour avantage de fort taux<br />

de compression (rapport entre P1 et P2).<br />

3. L’accumulateur à piston.<br />

Dans cette construction, les volumes dépassent<br />

allégrement 1000L. L’option de<br />

l’indicateur de position du piston peut être<br />

intéressante.<br />

Symbolisation :<br />

Des composants soumis à une réglementation<br />

CE<br />

C’est la directive 97/23 CE transposée<br />

par le décret n°99-1046 du 13/12/1999.<br />

Cet arrêté ministériel du 15/03/00 définit<br />

les conditions d’applications sur le plan<br />

national concernant l’exploitation de tous<br />

les équipements. Les principaux points y<br />

sont :<br />

• Déclaration de mise en service pour<br />

les appareils dont PS>4Bar et PS.V>10<br />

000Bar.litre.<br />

• Inspection périodique tous les 40 mois.<br />

• Requalification périodique (en majorité<br />

tous les 10 ans).<br />

• Pour se préserver du risque d’éclatement<br />

du à la surpression, un limiteur de<br />

pression homologué doit être installé.<br />

Dernière remarque, n’utilisez que<br />

de l’azote ! En cas de rupture de la<br />

membrane, vessie ou joint de piston, le<br />

mélange azote/ huile n’est pas explosif.<br />

Et avant toute intervention, pensez à bien<br />

vérifier l’absence de pression !<br />

Pascal Bouquet<br />

In Situ Experts Hydrauliciens<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 48


<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Un vérin standard DSBC équipé de la technologie d’amortissement PPS<br />

Les impacts et vibrations nuisent souvent aux processus industriels. C’est<br />

pour cette raison que Festo a mis au point le nouveau vérin standard<br />

DSBC. Son système PPS d’amortissement auto-ajusté s’adapte automatiquement<br />

aux variations des charges et des vitesses. La mise en service<br />

devient alors un jeu d’enfant. Avec le système d’amortissement auto-ajusté<br />

PPS Festo, l’ère des réglages interminables de l’amortissement des<br />

vérins pneumatiques est révolue. Le système d’amortissement du vérin<br />

DSBC simplifie et accélère la mise en service. Ainsi, l’amortissement en<br />

fin de course est dynamique mais doux, et ne nécessite aucune intervention<br />

manuelle.<br />

Jusqu’à présent, les utilisateurs devaient régler manuellement l’amortissement<br />

pneumatique en fin de course dans le vérin. C’est une procédure<br />

longue qui ralentit la mise en<br />

service des systèmes comprenant<br />

de nombreux mouvements<br />

à amortir. Le vérin DSBC ouvre<br />

de nouvelles perspectives pour<br />

la norme ISO 15552. Il offre la<br />

fiabilité et la robustesse des vérins standard DNC et DNCB Festo, auxquels il apporte<br />

une amélioration notable grâce à son système PPS. Il garantit un amortissement optimal<br />

à tout moment, sans qu’aucune intervention humaine ne soit nécessaire, même<br />

en cas de modification des paramètres comme la friction ou la pression. Il permet<br />

également de limiter l’usure et de réduire les vibrations, source de ralentissement.<br />

Les actionneurs pneumatiques industriels de ContiTech désormais certifiés ATEX<br />

Les actionneurs pneumatiques peuvent désormais être utilisés dans<br />

des zones présentant des risques d’explosion (matériels de groupe<br />

II). Le diamètre de ces produits à circonvolution unique, double et<br />

triple va de 80 mm à 950 mm.<br />

ContiTech Air Spring Systems propose désormais des actionneurs pneumatiques<br />

conformes à la norme ATEX. Ces derniers conviennent donc à<br />

de nombreuses applications industrielles dans des zones présentant des<br />

risques d’explosion. En tant que matériels de 2ème et 3ème catégories<br />

(matériels de groupe II), ils peuvent être utilisés notamment dans des<br />

atmosphères contenant des gaz ou de la poussière. Les produits certifiés<br />

ATEX de ContiTech sont disponibles avec circonvolution unique, double<br />

et triple, avec des diamètres de 80 mm à 950 mm.<br />

ContiTech Air Spring Systems propose désormais des actionneurs<br />

pneumatiques conformes à la norme ATEX (matériels<br />

de groupe II, 2ème et 3ème catégories) et peuvent donc être<br />

utilisés dans des zones présentant des risques d’explosion.<br />

La directive ATEX, qui est en vigueur dans l’Union européenne depuis 2003 s’applique entre autres aux composants pneumatiques.<br />

Dr Olaf Kluth, responsable de segment chez ContiTech Air Spring Systems : « La certification de nos actionneurs<br />

pneumatiques marque une étape importante. Nous pouvons désormais proposer à nos clients de l’industrie une alternative<br />

pour les applications pneumatiques dans des zones potentiellement explosives. Depuis plus de 50 ans, les suspensions et<br />

les actionneurs pneumatiques de ContiTech sont utilisés dans une multitude d’applications industrielles. Les suspensions et<br />

les actionneurs pneumatiques de ContiTech présentent des propriétés impressionnantes et durent très longtemps dans des<br />

conditions d’utilisation très dures. »<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 49


Prévention des risques<br />

Le Synamap, reconnu officiellement<br />

comme prestataire de<br />

formation<br />

Acteur du marché de la prévention des<br />

risques professionnels et de la protection<br />

de l’homme au travail, le Synamap s’investit<br />

quotidiennement dans une démarche<br />

d’amélioration de la santé et de la sécurité<br />

au travail, devenu un enjeu essentiel pour les<br />

entreprises. Dans cette mission de promotion<br />

de la prévention des risques professionnels,<br />

le Synamap a obtenu sa « déclaration<br />

d’activité en tant que prestataire de formation<br />

» sous le numéro 11 92 19295 92.<br />

Le syndicat propose ainsi deux nouveaux<br />

modules de formation, animés par des experts<br />

de la prévention et de la protection<br />

professionnelle : « La sécurité des mains :<br />

prévention et protection » et « Les vêtements<br />

professionnels à usage professionnel ».<br />

>> Pour plus d’informations, consultez la rubrique<br />

Formations en page 62 du magazine<br />

Des affiches pour informer<br />

et sensibiliser sur<br />

la protection respiratoire<br />

S’il n’est pas correctement ajusté un masque<br />

de protection respiratoire ne sert à rien.<br />

C’est le message clé d’une nouvelle série<br />

d’affiches de sensibilisation réalisées par<br />

l’INRS qui propose de nouvelles affiches pour<br />

sensibiliser et informer les salariés. La série<br />

comprend deux affiches de sensibilisation et<br />

des affichettes qui détaillent le mode d’emploi<br />

des masques moulés jetables et des<br />

demi-masques à cartouche. Dans les atmosphères<br />

polluées par des poussières, des gaz<br />

ou des agents biologiques, le port d’un appareil<br />

de protection respiratoire se révèle parfois<br />

nécessaire quand les mesures de protection<br />

collective sont techniquement impossibles<br />

à mettre en œuvre ou s’avèrent insuffisantes<br />

pour préserver la santé des salariés.<br />

>> Ces affiches sont disponibles sur le site de<br />

l’INRS : www.inrs.fr<br />

Cetelor, nouveau membre<br />

associé du Synamap<br />

Le laboratoire Cetelor est un centre de métrologie<br />

textile (accrédité Cofrac ISO 17 025)<br />

qui met à disposition des industriels de la<br />

filière textile et non-tissés une large gamme<br />

d’essais permettant de mesurer et caractériser<br />

tous types de matériaux, de la fibre au<br />

produit fini. Il permet également de savoir<br />

quels tests doivent être réalisés et s’informer<br />

sur les différents rapports d’essais.Par<br />

ailleurs, Cetelor-Lab propose en partenariat<br />

avec le CTC (organisme notifié) la délivrance<br />

du marquage CE pour les EPI textiles. Vous<br />

disposez d’une large gamme d’essais accrédités<br />

COFRAC permettant notamment de<br />

mesurer les solidités des coloris, la perméabilité<br />

à l’air et à l’eau et les résistances mécaniques,<br />

thermiques et évaporatives (RCT<br />

et RET) pour garantir au mieux la conformité<br />

des produits. Ces tests sont réalisés sous<br />

couvert des normes NF EN 471-Haute visibilité<br />

et NF EN 343-Intempéries.<br />

Événement<br />

La sécurité dans la maintenance<br />

industrielle à l’honneur<br />

Le Synamap, syndicat national des acteurs du marché de la prévention et de la<br />

protection, organise la 6ème édition de ses Rencontres, le 27 mai 2013 au Palais<br />

du Luxembourg, de 9h30 à 12h30. Cette année, les conférenciers interviendront<br />

sur la sécurité dans la maintenance industrielle. Vaste sujet...<br />

Fidèle à son ambition de faire reculer le<br />

nombre d’accidents du travail, sources<br />

de drames humains et économiques, le Synamap<br />

a choisi de consacrer cet événement<br />

annuel aux défis de la santé et de la sécurité<br />

au travail dans le milieu de la maintenance<br />

industrielle, un secteur fortement touché par<br />

les accidents du travail et les maladies professionnelles.<br />

L’objectif de ces Rencontres est triple. Il<br />

s’agit d’une part de restituer la complexité<br />

des problématiques liées à la protection des<br />

travailleurs de la maintenance industrielle.<br />

Ensuite, les Rencontres permettront d’illustrer<br />

la mobilisation de l’ensemble des acteurs<br />

de la filière pour promouvoir l’intériorisation<br />

des principes généraux de prévention dans<br />

la culture de la maintenance industrielle. Enfin,<br />

l’événement sera l’occasion de rappeler<br />

l’importance, dans le cadre des principes<br />

généraux de prévention, du réflexe « EPI »,<br />

chaque fois que la protection collective<br />

semble insuffisante et/ou perfectible.<br />

Au cours de cette matinée, des personnalités<br />

issues de tous les horizons débattront<br />

des enjeux concrets liés à la sécurité des travailleurs<br />

de la maintenance industrielle (table<br />

ronde n°1) et feront un bilan des différentes<br />

actions mises en œuvre par les principaux<br />

acteurs concernés (campagnes de l’OPPB-<br />

TP, etc.) pour renforcer la politique de prévention<br />

des risques dans ce domaine (table<br />

ronde n°2).<br />

Carnet<br />

Gilbert Blaise<br />

élu nouveau président de l’Arseg<br />

L’Association des directeurs de l’environnement de travail (Arseg) a nommé lors<br />

de son assemblée générale son nouveau président : Gilbert Blaise, 58 ans, actuellement<br />

le directeur délégué Environnement de travail de la SNCF. Président<br />

bénévole de l’Arseg, il conserve ses responsabilités au sein de la SNCF.<br />

Entré en 1982 chez GSF France, nommé<br />

directeur régional en 1984, Gilbert<br />

Blaise devient en 1999 directeur de division<br />

chez ISS International. En 2002, il prend<br />

la direction générale de Carrard Services<br />

groupe Vebego International, puis celle de<br />

Samsic International SAS Nov’ap en 2004. Il<br />

est nommé en 2006 directeur général d’Effia<br />

Services puis prend la direction générale<br />

d’Effia Synergies en 2008 (filiales SNCF).<br />

En janvier 2010, il devient directeur délégué<br />

Environnement de travail de la SNCF et mène<br />

la transformation des Services généraux vers<br />

l’environnement de travail, levier stratégique<br />

de la DRH dans sa politique Qualité de vie<br />

au travail. En décembre 2011, il a été nommé<br />

« Directeur de l’environnement de travail de<br />

l’année ». Gilbert Blaise a déclaré lors de sa<br />

nomination que « le premier chantier consistera<br />

à établir un plan stratégique de développement<br />

et de positionnement de l’Arseg pour<br />

les cinq prochaines années, avec pour priorités<br />

d’augmenter sa représentativité au profit<br />

de l’ensemble des adhérents, d’asseoir son<br />

positionnement face aux différentes parties<br />

prenantes et pouvoirs publics et, enfin, de<br />

renforcer nos expertises et outils pour conforter<br />

la référence Arseg. »<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 50


Etude<br />

Insécurité de l’emploi et restructurations,<br />

principales causes de stress au travail<br />

Selon l’enquête, environ la moitié des travailleurs<br />

européens (51 %) estime que<br />

le stress lié au travail est courant sur leur<br />

lieu de travail, voire très courant, pour 16 %<br />

d’entre eux. Christa Sedlatschek, directrice<br />

de l’EU-OSHA, indique que « 41 % des travailleurs<br />

européens estiment que le travail<br />

lié au stress n’est pas correctement pris en<br />

charge sur leur lieu de travail, voire pas pris<br />

en charge du tout, selon 15 % d’entre eux.<br />

Nous accordons une grande importance à<br />

la gestion des risques psychosociaux tels<br />

que le stress sur le lieu de travail. L’année<br />

prochaine, notre campagne ‘’Lieux de<br />

travail sains’’ sera axée sur le thème de la<br />

‘’gestion du stress’’. Ce que nous souhaitons<br />

faire comprendre aux entreprises européennes<br />

de toutes tailles et de tous secteurs,<br />

c’est que les risques psychosociaux<br />

peuvent être gérés de manière logique et<br />

systématique, comme le sont les problèmes<br />

de sécurité et de santé.»<br />

La cause la plus courante de stress lié au<br />

travail en Europe semble être l’insécurité<br />

de l’emploi et les restructurations (72 %),<br />

suivie par les horaires ou la charge de travail<br />

(66 %). Toutefois, chez les jeunes travailleurs<br />

(18 à 34 ans), ces deux causes<br />

arrivent à égalité (69 % pour les deux). En<br />

outre, pour les professionnels de la santé<br />

et des soins, les horaires et la charge de<br />

travail semblent être la cause principale<br />

(77 %). Dans les pays enregistrant une<br />

dette publique élevée, les travailleurs ont<br />

plus tendance à citer l’insécurité de l’emploi<br />

et les restructurations comme causes<br />

Prévention des risques<br />

La moitié des travailleurs européens considère que le stress lié au travail est un problème courant, et quatre personnes<br />

sur dix estiment que ce problème n’est pas correctement pris en charge par leur employeur. L’insécurité de<br />

l’emploi et les restructurations apparaissent comme les causes premières de stress lié au travail. Voici ce que révèle la<br />

troisième édition de l’enquête d’opinion paneuropéenne menée par Ipsos Mori au nom de l’Agence européenne pour<br />

la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA).<br />

premières du stress lié au travail : 73 %<br />

des travailleurs des pays endettés à plus<br />

de 90% de leur PIB, contre 66 % des travailleurs<br />

dans les pays où la dette publique<br />

et inférieure ou égale à 60 % du PIB. Six<br />

travailleurs sur dix (59 %) perçoivent les<br />

comportements inacceptables, tels que le<br />

harcèlement ou l’agressivité, comme une<br />

cause courante de stress lié au travail. Plus<br />

rares sont les travailleurs qui perçoivent le<br />

manque de soutien des collègues ou supérieurs<br />

hiérarchiques (57 %), le manque de<br />

clarté des rôles et responsabilités (52 %)<br />

ou le manque de possibilité de gérer les<br />

rythmes de travail (46 %) comme causes<br />

courantes de stress lié au travail.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 51


Prévention des risques<br />

Interview<br />

Répondre par la prévention<br />

et les EPI aux risques de pollution<br />

Président de la Commission Protection respiratoire du Synamap, Wahib Ouazzani est également responsable technique<br />

de l’ensemble de la gamme d’équipements de protection respiratoire chez 3M France. Son rôle et celui de la<br />

commission technique qu’il préside est de regrouper les grands acteurs parmi lesquels les fabricants d’EPI dans le<br />

domaine et de travailler sur des solutions ainsi que la diffusion de bonnes pratiques d’utilisation de ces équipements<br />

au quotidien.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Quel est le rôle de la Commission Protection<br />

respiratoire du Synamap ?<br />

Wahib Ouazzani<br />

La mission de cette commission technique<br />

est de réunir les grands acteurs et<br />

les fabricants d’équipements de protection<br />

respiratoire allant du simple masque<br />

jetable aux produits les plus complexes.<br />

L’objectif est de réfléchir sur la prévention<br />

et de mener des actions autour des<br />

bonnes pratiques d’usage et d’utilisation<br />

de ces produits. Nous travaillons beaucoup<br />

avec la Direction générale du travail<br />

(DGT), en particulier sur des questions de<br />

réglementation ainsi que sur la santé et la<br />

sécurité des opérateurs sur le lieu de travail<br />

afin de mettre en place de nouvelles<br />

réglementations et de nouvelles normes<br />

adaptées aux différents utilisateurs. De<br />

plus, nous nous devons d’assurer la promotion<br />

de la sécurité au travail et des<br />

règles à respecter à travers de nombreux<br />

contacts auprès du ministère et de partenaires<br />

institutionnels de premier plan<br />

tels que l’INRS et l’ensemble des organisations<br />

spécialisées dans la santé et la<br />

sécurité des personnes.<br />

Comment peut-on lister et décrire les<br />

différents risques de pollution auxquels<br />

peut être confronté le personnel<br />

?<br />

Les risques de pollution sont multiples ;<br />

ils font que la protection respiratoire et<br />

les équipements qui l’accompagnent occupent<br />

une place bien particulière dans<br />

les EPI du fait de leur utilisation dans<br />

les entreprises. Je m’explique : le risque<br />

chimique par exemple, touche les voies<br />

respiratoires mais pas seulement. Le<br />

peau est également visée par les risques<br />

cutanés dus à certains polluants volatils,<br />

tout comme les yeux dont quelques<br />

gouttes projetées au visage peuvent<br />

avoir des conséquences parfois graves.<br />

Le risque chimique nécessite donc le port<br />

d’équipements autres qu’un masque que<br />

l’on vient placer sur la bouche. L’opérateur<br />

doit en effet se munir de lunettes de<br />

protection, d’un masque entourant tout le<br />

visage voire une combinaison intégrale.<br />

De sorte que la particularité des équipements<br />

de protection individuelle des voies<br />

respiratoires sont bien souvent combinés<br />

à d’autres équipements destinés à<br />

protéger l’opérateur de risques supplémentaires.<br />

Ces équipements sont alors<br />

entièrement intégrés au sein d’un seul et<br />

même EPI. Ainsi, une fonctionnalité de<br />

ventilation assistée fonctionnant grâce à<br />

un système de filtration peut être directement<br />

intégré dans un équipement global<br />

comprenant une coiffe ; cet EPI permet<br />

de se protéger à la fois la totalité du visage<br />

des projections chimiques tout en<br />

garantissant la protection des voies respiratoires.<br />

À quels types de risques et de pathologies<br />

les opérateurs et plus particulièrement<br />

les professionnels de la maintenance<br />

sont-ils confrontés ?<br />

Les risques sont essentiellement liés<br />

aux produits chimiques, tout d’abord en<br />

raison de leur nombre : près de 50 000<br />

produits différents existent, et autant de<br />

pathologies potentielles. Les dangers<br />

concernent surtout les intoxications chroniques<br />

liées à différents types de pollution<br />

sur les sites industriels. Ces dangers sont<br />

d’autant plus pervers qu’ils interviennent<br />

soit à court terme, dans un temps immédiat<br />

ou proche, mais aussi parfois à long<br />

terme, sans que l’on s’en aperçoive. Le<br />

risque est, aussi imperceptible soit-il, bel<br />

et bien réel lorsque l’on manipule pendant<br />

des années et quotidiennement des produits<br />

dangereux, y compris à faible dose.<br />

Ces risques sur la santé se développent<br />

sous plusieurs formes et peuvent aller<br />

jusqu’aux cancers. Le risque immédiat se<br />

traduit la plupart du temps par une brûlure<br />

sur la peau par exemple, causée par une<br />

projection, mais aussi par une asphyxie.<br />

À long terme, il s’agit davantage d’une accumulation<br />

qui pourrait se définir comme<br />

une « pollution de routine », c’est-à-dire<br />

une pollution non accidentelle. Et ce type<br />

de pollution est bien présente puisque<br />

l’on suspecte en France entre 10 000 et<br />

20 000 cas de cancers professionnels par<br />

an liés à l’utilisation de produits chimiques<br />

et leur manipulation au quotidien.<br />

Comment se protège-t-on des produits<br />

chimiques ?<br />

L’EPI est un élément parfois incontournable<br />

mais avant, il est essentiel de mener<br />

une bonne démarche de prévention<br />

sur le site et mettre en place des éléments<br />

de protection collective comme des so-<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 52


Prévention des risques<br />

lutions de ventilation afin d’éliminer ou, le cas échéant, de<br />

limiter les risques les plus élevés de pollution. Une fois première<br />

démarche accomplie, il est important d’avoir à l’esprit<br />

que le risque zéro n’existe pas et qu’il est temps de se pencher<br />

sur les équipements de protection individuelle pour doter<br />

les opérateurs des gants, des masques, des vêtements,<br />

des lunettes et autres accessoires adaptés, ou encore des<br />

systèmes de protection combinés venant englober tous les<br />

autres ; l’idée est d’innover en permanence afin que l’équipement<br />

puisse se faire oublier et soit porté naturellement. Mais<br />

il ne faut pas oublier que l’EPI n’est pas seul et vient avant<br />

tout en complément d’une protection collective.<br />

Les entreprises, en particulier dans l’industrie, ont-elles<br />

du mal à faire porter les EPI ?<br />

On constatons que d’une manière générale les jeunes sont<br />

plus sensibilisés et sont donc bien moins réticents à l’idée<br />

de porter un équipement en permanence. Ils sont moins<br />

réfractaires aux EPI contrairement à des populations plus<br />

anciennes qui ne se sont pas protégées pendant – parfois<br />

– plusieurs dizaines d’années. Il est difficile de bouleverser<br />

leurs habitudes mais nous leur disons qu’il n’est jamais trop<br />

tard pour se protéger ; nous assistons d’ailleurs à une évolution<br />

très positive des mentalités.<br />

Quel message véhiculez-vous au sein de ses entreprises<br />

?<br />

Nous nous exprimons essentiellement à travers des actions<br />

de sensibilisation et de formation sur le terrain auprès des<br />

utilisateurs exposés aux produits dangereux et nocifs. Nous<br />

intervenons aux côtés de l’INRS dans le cadre de la publication<br />

de nouveaux guides, mais aussi à travers des moyens<br />

de communication sous la forme de DVD sur la sensibilisation<br />

par rapport aux risques.<br />

Quels conseils pouvez-vous donner en matière de<br />

bonnes pratiques à adopter ?<br />

Avant tout, il est important d’intégrer l’opérateur dans le choix<br />

du produit plutôt que de lui imposer directement. S’il a son<br />

mot à dire, il se sentira plus impliqué et comprendra plus facilement<br />

l’intérêt de porter son équipement en permanence.<br />

Le deuxième conseil concerne la formation, essentielle pour<br />

ne pas commettre d’erreur, et s’assurer que le fabricant est<br />

apte à former les opérateurs sur le bon port de ses produits.<br />

Enfin, pour les masques, le problème est que l’on n’a pas<br />

tous le même visage. Le masque standard n’existe pas donc<br />

il faut avant d’acheter tester le produit avec les utilisateurs et<br />

le fabricant qui peut à son tour conseiller l’entreprise.<br />

Propos recueillis par Olivier Guillon<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 53


Prévention des risques<br />

Analyse<br />

Quelles pratiques de sécurité adopter pour les<br />

prestataires extérieurs ?<br />

Michel Héry mène depuis un an une mission de prospective consacrée aux questions de santé et la sécurité sur les<br />

lieux de travail. L’objectif de ce travail est de fournir des éléments de manière à positionner l’institut dans ce domaine.<br />

Le spécialiste a également écrit La Sous-traitance interne, un ouvrage dans lequel il revient sur les préconisations à<br />

prendre en matière de sécurité pour les intervenants extérieurs.<br />

Un grand nombre de ces études ont<br />

commencé dans les années 1990,<br />

période durant laquelle Michel Héry était<br />

en charge de la responsabilité d’un laboratoire<br />

dont l’une des tâches était d’évaluer<br />

les risques de pollution chimique.<br />

C’est à l’occasion de ces différents travaux<br />

de chercheurs qu’il a pu constater<br />

la mutation de l’industrie française – mais<br />

également celle de tout un pan de l’économie<br />

– qui est passée d’un modèle où<br />

le personnel interne jouait un rôle plus<br />

important qu’aujourd’hui, à un recours<br />

massif aux intervenants extérieurs et<br />

aux sous-traitants. Michel Héry a ensuite<br />

mené une étude sur un important arrêt de<br />

maintenance dans une grande société<br />

chimique ; là encore, de 1 000 à 2 500<br />

salariés provenaient d’entreprises extérieures<br />

et exerçaient des interventions de<br />

maintenance durant huit semaines d’affilée.<br />

Fort de ce constat, différents coordinateurs<br />

chargés des risques au travail et<br />

issus des Cnam et autres Carsat se sont<br />

réunis afin de mener les travaux collaboratifs.<br />

Ce groupe de travail est parti d’un<br />

postulat : le décret<br />

de 1992 fêtait à<br />

cette époque ses<br />

20 ans. Il s’applique<br />

dans les<br />

entreprises<br />

françaises<br />

industrielles<br />

mais<br />

beaucoup<br />

moins bien dans<br />

le secteur tertiaire.<br />

Surtout, le recours massif à la sous-traitance<br />

a rendu non pas obsolète ce décret<br />

mais du moins apte à accueillir de<br />

nouvelles améliorations. L’objectif de ce<br />

groupe a donc surtout été d’apporter des<br />

préconisations.<br />

Identifier dès l’appel d’offres toutes les<br />

difficultés d’organisation<br />

Parmi les principaux résultats de cette<br />

étude, il apparaît que pour travailler en<br />

toute sécurité, l’entreprise extérieure doit<br />

obtenir de l’appel d’offre un maximum<br />

d’informations. L’objectif étant pour elle<br />

de chiffrer le travail qu’elle va faire ainsi<br />

que les dépenses liées à la santé et sécurité<br />

qu’elle va devoir effectuer. À titre<br />

d’exemple, en milieu confiné, l’entreprise<br />

extérieure doit, en raison de l’environnement<br />

et des contraintes plus ou moins<br />

importantes, pouvoir identifier toutes les<br />

difficultés d’organisation qui peuvent se<br />

poser à elle afin d’être le plus efficace<br />

possible dans son travail. L’idée étant<br />

d’exercer son activité dans un contexte<br />

bien particulier, celui du donneur d’ordre.<br />

Ce dernier doit alors se montrer le plus<br />

explicite possible afin que le sous-traitant<br />

ou l’intervenant extérieur répondant à<br />

l’appel d’offre ne découvre pas au dernier<br />

moment qu’il faut par exemple se munir<br />

d’une nacelle.<br />

De la même manière, les donneurs<br />

d’ordre sont encouragés à lire les informations<br />

de la part du sous-traitant qu’ils<br />

ont formulées dans leur réponse à l’appel<br />

d’offre. « Il est important d’avoir à l’esprit<br />

qu’il ne s’agit pas seulement d’une affaire<br />

de financiers, rappelle Michel Héry. La<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 54


santé et la sécurité au travail doivent s’imposer comme des<br />

éléments constitutifs de l’appel d’offres. Il s’agit d’une notion<br />

plus familière au monde de l’industrie que dans les services.<br />

» En effet, l’industrie a progressivement adopté une réelle<br />

culture de la santé et la sécurité, notamment dans l’industrie<br />

de process, même si cela demeure perfectible.<br />

Faire preuve de bon sens<br />

Le plan de prévention ne doit pas intervenir<br />

une seule fois par an. Il s’agit la démarche<br />

est continue et doit s’effectuer tout au long<br />

de l’année.<br />

Autre aspect essentiel, le plan de prévention. L’auteur de l’ouvrage<br />

La Sous-traitance interne constate en effet que depuis<br />

de nombreuses années, les entreprises utilisatrices se doivent<br />

de respecter le décret de 1992 en établissant un plan de prévention<br />

annuel. Or pour le groupe de travail, cette phase est<br />

certes nécessaire mais elle est loin d’être suffisante et un certain<br />

nombre de décisions de justice ont rappelé que l’évaluation<br />

des risques est à la fois non figée dans le temps ou dans<br />

une périodicité donnée et continue. « Le plan de prévention ne<br />

doit pas intervenir une seule fois par an. Il doit servir à montrer<br />

la capacité de l’entreprise à réévaluer cette première évaluation.<br />

En d’autres termes, la démarche est continue et doit s’effectuer<br />

tout au long de l’année. Il s’agit surtout d’avoir du bon<br />

sens mais ce n’est pas forcément évident ». Là encore, cette<br />

règle de prévention a été adoptée par l’industrie, moins dans<br />

les environnements de bureau à la Défense par exemple. «<br />

Nous insistons sur le fait que la première évaluation est indispensable<br />

mais celle-ci n’est qu’une base ; elle n’est que la première<br />

partie du plan de prévention nécessaire avant chaque<br />

intervention. Nous invitons donc l’entreprise extérieure avant<br />

chaque intervention à réévaluer les risques dans le cas où un<br />

changement viendrait bouleverser de prévention des risques.<br />

Cette simple démarche peut parfois ne pas excéder cinq minutes<br />

».<br />

Le groupe de travail a choisi de concevoir une brochure en<br />

direction des Comités techniques régionaux (CTR) de manière<br />

à leur fournir un modèle de prévention et de plan de travail.<br />

Cette brochure a été conçue au sein au sein de la Carsat du<br />

Nord-Pas-de-Calais par une commission dédiée à la sécurité<br />

et à la santé. Toutefois, un chef d’équipe peut avoir à gérer<br />

vingt, trente, voire quarante bons de travail en période d’activité<br />

exceptionnelle, au cours de grands arrêts de maintenance.<br />

Cette surcharge d’information risque de passer à la trappe.<br />

Troisième point important : les entreprises extérieures doivent<br />

Prestations de services<br />

pour la Sécurité Machines<br />

Mettez vos machines en conformité avec les<br />

directives de sécurité en vigueur.<br />

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machines :<br />

Analyse de la sécurité du parc machines<br />

Appréciation des risques<br />

Solutions d‘améliorations<br />

Spécifications techniques de sécurité<br />

Maîtrise d’oeuvre pour l’intégration<br />

Contrôle réglementaire<br />

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PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 55


Prévention des risques<br />

avoir au sein de l’entreprise utilisatrice un<br />

référent, c’est-à-dire quelqu’un dont l’une<br />

des tâches est de faciliter les choses<br />

entre le responsable et l’extérieur. Cette<br />

personne possède une vision de l’entreprise<br />

; elle sait comment le personnel<br />

en interne de travail, elle sait lui parler<br />

et elle est la mieux placée pour arrondir<br />

les angles entre les différentes équipes.<br />

Son travail est d’entretenir une entente<br />

cordiale entre les différentes parties. Par<br />

ailleurs, des réflexions ont été menées au<br />

sein des CTN et des groupes inter-CTN.<br />

Ces groupes ont été mis en place en particulier<br />

pour des travaux de chaudronnerie<br />

dans l’industrie chimique. Trois groupes<br />

ont vu le jour afin de discuter de la façon<br />

de procéder pour que les rapports entre<br />

les entreprises extérieures soient les plus<br />

fluides possibles.<br />

toujours un nombre élevé de cancers en<br />

particulier dans les métiers de tuyauteur<br />

et de chaudronnier. Mais des efforts ont<br />

été effectués au niveau des procédures<br />

ont obligé les entreprises utilisatrices<br />

à prévenir le sous-traitant, même si, de<br />

bonne foi, l’amiante n’a pas forcément été<br />

repérée à temps.<br />

Un autre problème réside dans le fait<br />

qu’au sein des industries de process, les<br />

entreprises de maintenance sont omniprésentes.<br />

Le recours à la sous-traitance<br />

souvent plus important qu’ailleurs car la<br />

maintenance est devenue l’apanage des<br />

entreprises extérieures. C’est particulièrement<br />

le cas dans les grandes entreprises<br />

qui emploient parfois plusieurs milliers de<br />

personnes en France et à l’international.<br />

Elles ont également des compétences<br />

en matière de conception qu’elle met en<br />

pratique dans la re-conception d’installations<br />

ou dans l’amélioration de certaines<br />

lignes de production chez de grands donneur<br />

d’ordres qui ont acquis un véritable<br />

savoir-faire. L’idée est la suivante : ces<br />

installations sont là pour produire mais<br />

aussi pour être entretenues ; il faut donc<br />

que tout soit conçu de manière à accéder<br />

facilement aux différents endroits des<br />

systèmes défaillants ou susceptibles de<br />

tomber régulièrement en panne. Il s’agit<br />

pleinement de la maintenance dès la<br />

conception. « Nous avons par exemple<br />

travaillé sur des robots d’assistance physique.<br />

Nous avons également constaté<br />

que dans les EPR, il est d’emblée prévu<br />

une maintenabilité en fonctionnement ;<br />

ces démarches proviennent d’entreprises<br />

extérieures. »<br />

Olivier Guillon<br />

Raisonner en fonction d’une maintenance<br />

dès la conception<br />

Dans les métiers de la maintenance, les<br />

risques sont toujours aussi nombreux et «<br />

continuent de payer un très lourd tribut à<br />

l’amiante dans la mesure où celle-ci n’était<br />

autrefois pas détectée. » Aujourd’hui, les<br />

chiffres parlent d’eux-mêmes et montrent<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 56


Hygiène-Sécurité-Environnement<br />

Interview<br />

Sécuriser ses équipes de maintenance à l’extérieur<br />

Responsable de la maintenance au sein de Cofely Endel, Rabah Achemaoui nous explique comment est gérée la<br />

santé et la sécurité des opérateurs. Intervenant sur les sites de ses clients, le prestataire de maintenance a mis en<br />

place une démarche de sécurité particulière.<br />

<strong>Production</strong> <strong>Maintenance</strong><br />

Quelle est l’activité de votre entreprise<br />

et dans quels secteurs d’activités intervenez-vous<br />

?<br />

Rabah Achemaoui<br />

Cofely Endel appartient à la branche<br />

Energy Services du groupe GDF Suez<br />

intervient sur tout le territoire national<br />

grâce à ses 140 implantations de proximité.<br />

Nous intervenons tout au long du<br />

cycle de vie des installations de nos<br />

clients (installation, rénovation d’équipements<br />

en passant par la maintenance,<br />

le transfert jusqu’au démantèlement des<br />

équipements). Nous apportons des solutions<br />

globales visant à améliorer la<br />

performance industrielle de nos clients.<br />

Cofely Endel est un spécialiste de la<br />

maintenance industrielle et son spectre<br />

de compétence est très large. Ses métiers<br />

historiques sont la mécanique, la<br />

robinetterie, la tuyauterie et le soudage.<br />

Ses compétences se sont enrichies au<br />

fur et à mesure de son développement<br />

technique et commercial par les métiers<br />

suivants : automatisme, électricité, électromécanique,<br />

etc.<br />

Le groupe possède une grande expérience<br />

des contrats de maintenance pluri<br />

annuels, et des grands arrêts techniques<br />

qui sollicitent d’importants moyens humains<br />

et matériels. Son effectif est de 5<br />

500 personnes pour un chiffre d’affaires<br />

de près de 700 M€. Cofely Endel dispose<br />

de plus de 2 500 clients situés dans tous<br />

les secteurs d’activités comme l’énergie<br />

(EDF, Areva, CEA, Andra, …), la métallurgie<br />

et la sidérurgie (ArcelorMital, Vallourec…),<br />

le raffinage, la pétrochimie et la<br />

chimie (Total, BASF…), l’aéronautique et<br />

le spatial (Cnes, Arianespace…), l’automobile<br />

(Renault…), la papeterie (Smurfit<br />

Kappa…) etc.<br />

Nous travaillons aussi bien avec de<br />

grands groupes que des PMI. Nos clients<br />

font appel à nos expertises soit pour des<br />

contrats de maintenance pluriannuels,<br />

pour des interventions ponctuelles ou<br />

dans le cadre des grands arrêts de maintenance.<br />

Ils nous sollicitent également<br />

pour des opérations de travaux neufs, de<br />

transfert industriel ou de rénovation.<br />

Nos clients apprécie tout particulièrement<br />

notre :<br />

• Culture de la sécurité,<br />

• Réseau unique d’implantations,<br />

• Disponibilité et<br />

équipes,<br />

réactivité de nos<br />

• Maillage des compétences et des expertises,<br />

• Connaissance de tous les secteurs de<br />

l’industrie.<br />

Sur quelles machines intervenez-vous<br />

?<br />

Nous intervenons sur tous les types<br />

d’équipements et cela sur la majeure<br />

partie des process industriels. Nous déployons<br />

différentes expertises dans les<br />

métiers suivants : la mécanique (notamment<br />

sur les machines tournantes), la<br />

robinetterie, l’électromécanique, la chaudronnerie,<br />

la tuyauterie, le soudage, la<br />

manutention et le levage.<br />

À quels risques sont confrontés vos<br />

opérateurs ? À quoi ces risques sontils<br />

liés (cadence, environnement de<br />

l’usine, températures élevées ou humidité,<br />

propreté, pollutions etc.) ?<br />

Les risques majeurs, sont ceux liés aux<br />

travaux en hauteur, aux manutentions et<br />

aux consignations (électriques et mécaniques),<br />

ainsi que les risques spécifiques<br />

à nos métiers et ceux générés par nos<br />

clients.<br />

On peut trouver :<br />

Des risques liés aux types d’activités :<br />

• Opérations d’assemblage d’éléments<br />

mécaniques lourds,<br />

• Opérations de levage, plus particulièrement<br />

de manutention mécanique lourde,<br />

• Opérations de démontage, de démantèlement,<br />

de ferraillage,<br />

• Opérations de maintenance, de réglage<br />

mécanique, d’essai à vide ou en charge,<br />

• Opérations à proximité d’organes en<br />

mouvement, présence d’énergie résiduelle,<br />

etc.<br />

Des risques liés à la mise en œuvre d’outillage<br />

ou de moyen :<br />

• Machines outils, meuleuses portatives,<br />

boulonneuses, déboulonneuses,<br />

• Carotteuses, pistolets de scellement,<br />

• Appareils de levage ou de traction mus<br />

par la force humaine,<br />

• Appareils de soudage ou de découpage<br />

de l’acier par gaz,<br />

• Montage d’échafaudages simples<br />

(tours), etc.<br />

Des risques liés à l’environnement :<br />

• Travaux dans des sites classés ATEX<br />

(atmosphère explosive),<br />

• Travaux en présence de produits<br />

chimiques, pharmaceutiques,<br />

• Travaux en hauteur ou sur le vide (risque<br />

de chute de hauteur),<br />

• Travaux en enceintes confinées (capacités),<br />

conductrices, à risque d’explosion,<br />

• Travaux à proximité de l’eau, sur l’eau<br />

(risque de noyade),<br />

• Travaux à proximité, sur des équipements<br />

présentant des températures importantes<br />

au contact, des pressions internes<br />

importantes,<br />

• Travaux à proximité ou sur des équipements<br />

pouvant présenter des risques infectieux<br />

(légionellose, amibes, etc.),<br />

• Travaux à proximité d’équipements, de<br />

matériels électriques, dans des locaux<br />

électriques, etc.<br />

Des risques liés aux ambiances du poste<br />

de travail :<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 57


Hygiène-Sécurité-Environnement<br />

• Ambiances oxyprives ou gaz toxiques,<br />

• Ambiances thermiques ( fours, séchoirs,<br />

chambres froides),<br />

• Ambiances sonores élevées, travaux<br />

sous rayonnements ionisants,<br />

• Travaux hyperbares, etc.<br />

Des risques liés à la conduite d’engins :<br />

• Conduites de chariots élévateurs, de<br />

tracteurs, de grues,<br />

• Conduite de nacelles autoélévatrices,<br />

de ponts roulants, etc.<br />

Parmi cette liste, des autorisations ou habilitations<br />

nominatives complémentaires<br />

sont nécessaires et obligatoires pour accomplir<br />

certains travaux.<br />

À qui incombe la responsabilité de la<br />

santé et de la sécurité de vos intervenants<br />

en maintenance ?<br />

Au-delà de la volonté de responsabiliser<br />

chacun sur sa propre sécurité et de celles<br />

de ces collègues, le responsable sécurité<br />

d’un chantier est, par définition, le responsable<br />

de l’intervention.<br />

Le fait d’être un prestataire de maintenance<br />

et d’intervenir sur des sites extérieurs<br />

implique-t-il une organisation<br />

et une prise en compte des risques<br />

particuliers ?<br />

Oui, cela demande une analyse des<br />

risques liés à notre intervention, puis l’établissement<br />

d’un plan de prévention par<br />

le client (prenant en compte nos risques<br />

mais également les risques liés à la coactivité<br />

avec d’autres sociétés). L’ensemble<br />

devant être présenté à nos intervenants<br />

lors de la formation au poste de travail.<br />

Quels moyens technologiques et matériels<br />

(EPI...) avez-vous adoptés pour<br />

mieux protéger vos collaborateurs ?<br />

Comment les utilisez-vous ?<br />

La première des règles est la suppression<br />

du risque (lorsque cela est possible), ensuite<br />

la mise en place de protections collectives<br />

et pour finir les équipements de<br />

protections individuelles. Cela demande<br />

au préalable de maîtriser parfaitement la<br />

typologie des équipements proposés.<br />

En matière de prévention des risques,<br />

avez-vous adopté une démarche particulière<br />

? En quoi consiste-elle ?<br />

Dans le but de renforcer le pilotage de<br />

la prévention des risques sur nos chantiers,<br />

nous avons affiché et organisé ce<br />

pilotage à travers un binôme composé<br />

du patron opérationnel et de son chargé<br />

de prévention ; l’animation et le conseil<br />

étant effectués par le département central<br />

« QPE »(Qualité, Prévention et Environnement).<br />

Cette organisation nous a permis de<br />

disposer depuis longtemps de différents<br />

agréments et certifications :<br />

ISO 9001 version 2000, ISO 14001, CE-<br />

FRI, ASCERT, MASE – UIC, OHSAS<br />

18001, APAVE DESP, etc.<br />

Comment l’avez-vous mise en place<br />

et avez-vous rencontré des difficultés<br />

particulières ? En rencontrez-vous encore<br />

aujourd’hui ?<br />

Cette démarche, tout comme notre organisation,<br />

a été définie par notre direction<br />

générale. Elle a été mise en place pour<br />

l’ensemble du groupe Cofely Endel. Elle<br />

fait l’objet d’un contrôle permanent et rigoureux<br />

notamment à travers le suivi de<br />

différents indicateurs comme la détection<br />

des « situations dangereuses ». En effet,<br />

il appartient à chacun de pratiquer une<br />

veille quant au maintien d’un niveau de<br />

sécurité optimum tout au long d’une intervention.<br />

En premier lieu, ce sont les<br />

intervenants compagnons « sur le terrain<br />

», chefs de file ou d’équipe, chargés<br />

de travaux, chefs de chantier qui doivent<br />

avoir en permanence une attitude interrogative.<br />

La détection d’une « situation dangereuse<br />

» se fait par cette attitude interrogative<br />

à partir :<br />

• De l’observation critique de la situation<br />

du moment,<br />

• De l’œil neuf ou œil nouveau (l’œil neuf<br />

du Chargé d’affaires etc.) qui découvre la<br />

situation.<br />

Elle se fait aussi par l’analyse de la situation<br />

:<br />

• De l’examen de paramètres techniques<br />

et de la validation de ceux-ci,<br />

• De recherche d’informations,<br />

• De l’estimation de l’évolution des conditions<br />

d’intervention, des procédés, des<br />

actes qui seront conduits (quelle est la<br />

prochaine phase? avec qui? avec quoi?<br />

comment? dans quelles conditions?)<br />

• De la prise en compte d’un dysfonctionnement<br />

ou d’un incident, soit par le fait<br />

qu’ils peuvent être générateurs d’une situation<br />

dangereuse, soit par le fait qu’ils<br />

peuvent être la conséquence d’une situation<br />

dangereuse existante.<br />

• La comparaison entre ce qui était prévu<br />

et ce qui est peut être un bon moyen de<br />

détection<br />

Lorsqu’une « situation dangereuse » est<br />

qualifiée, il convient de mettre ou faire<br />

mettre le chantier « en sécurité » en prenant<br />

des mesures conservatoires, et d’informer<br />

l’ensemble des personnes concernées<br />

y compris la maîtrise. La reprise de<br />

l’intervention se fera après avoir supprimé<br />

les risques.<br />

Quels en sont les résultats aujourd’hui<br />

et travaillez-vous encore sur l’amélioration<br />

de la sécurité ?<br />

L’amélioration de la sécurité est quotidienne<br />

et demande un travail assidu afin<br />

de réduire les risques, les maîtriser quand<br />

ils sont réels et traiter les écarts. Cela<br />

nous a permis une diminution constante<br />

de nos accidents. Le taux de fréquence a<br />

été divisé par deux en six ans.<br />

Enfin, dans ce domaine, quels conseils<br />

pouvez-vous donner aux responsables<br />

de maintenance pour améliorer<br />

la sécurité de leurs équipes ?<br />

Pas de secret, ni d’idée révolutionnaire ;<br />

la sécurité des équipes passe en premier<br />

lieu par une bonne préparation des interventions.<br />

Identifier les risques, définir<br />

les moyens de les minimiser, disposer de<br />

matériel professionnel entretenu et vérifié,<br />

du personnel formé avec les bonnes<br />

compétences au bon endroit sont des<br />

préalables, avec bien entendu une communication<br />

montante et descendante<br />

avec les intervenants et le client.<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 58


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Hygiène-Sécurité-Environnement<br />

Inauguration<br />

France Sécurité<br />

inaugure son centre de maintenance des EPI<br />

12 000 m2 de stockage, dix quais, vingt-quatre allées de quarante-huit racks, 30 000 emplacements de picking et<br />

12 000 palettes, voici en quelques chiffres l’étendue de la plateforme nantaise du distributeur d’EPI France Sécurité.<br />

Au total, une trentaine de salariés traitent pas moins de 260 containers par an. Mais depuis l’automne 2012, le centre<br />

de Nantes a inauguré 600 m2 de station EPI intégrée composée de deux techniciens spécialisés. Cette structure<br />

inédite en France a nécessité 7,2 M€ d’investissement et permet de procéder au contrôle ainsi qu’à la maintenance<br />

des équipements de Classe 3.<br />

La plus grande plateforme française de<br />

logistique entièrement consacrée aux<br />

équipements de protection individuelle<br />

(EPI) s’est dotée à la fin 2012 d’un centre<br />

de contrôle et de maintenance. Baptisée<br />

Station EPI, cette structure a été initiée<br />

et est aujourd’hui dirigée par Christophe<br />

Voyez, un spécialiste de la maintenance<br />

des équipements de protection ayant<br />

déjà travaillé pour des fabricants avant<br />

de créer à partir de 2008 plusieurs entreprises<br />

de maintenance, de formation<br />

et d’intervention sur site. Victimes de leur<br />

succès, ces structures ont mis la clé sous<br />

la porte. Casse cela ne tienne, Christophe<br />

Voyez n’en démord pas : « en travaillant<br />

beaucoup aux côtés des utilisateurs,<br />

j’ai constaté que la tendance était<br />

à l’optimisation des pièces détachées ».<br />

Considérés pendant longtemps uniquement<br />

comme un facteur de coûts, les EPI<br />

sont en outre soumis à des contraintes<br />

réglementaires de plus en plus strictes et<br />

doivent faire l’objet de contrôles et d’entretiens<br />

réguliers.<br />

C’est en novembre 2011 que le distributeur<br />

France Sécurité et Christophe Voyez<br />

se rapprochent pour monter un projet de<br />

centre de contrôle et de maintenance des<br />

équipements ; un projet d’un an qui prendra<br />

officiellement forme fin 2012 sous<br />

le nom de Station EPI, laquelle prendra<br />

place sur la plateforme nantaise.<br />

Des activités de contrôle et de réparation<br />

multiples et variées<br />

Dans le projet initial, la plateforme devait<br />

remplir deux objectifs : créer une<br />

fonction de gestion centralisée des flux<br />

sur l’ensemble du territoire grâce à des<br />

connexions inter- plateformes, et centraliser<br />

les stocks sur certains produits<br />

comme les EPI de Classe 3 et les produits<br />

importés. Mais à ces deux objectifs<br />

s’est ajoutée la volonté de créer au sein<br />

de la plateforme de stockage un centre<br />

national de contrôle et de maintenance<br />

des EPI de Classe 3.<br />

Aujourd’hui directeur de la maintenance<br />

de la « station », Christophe Voyez est<br />

alors amené à diriger une équipe de cinq<br />

personnes composée d’une hot-line,<br />

d’une personne au service administratif<br />

ainsi que deux techniciens spécialisés.<br />

La Station EPI est elle-même composée<br />

de plusieurs parties : un laboratoire pour<br />

le contrôle et la réparation antichute, un<br />

autre sur la détection de gaz, un troisième<br />

consacré au lavage et à la désinfection<br />

pour les équipements de protection du<br />

corps mais aussi des voies respiratoires,<br />

une zone pour le gonflage d’air respirable<br />

haute pression ainsi qu’un laboratoire dédié<br />

au respiratoire.<br />

Les activités de la Station EPI sont multiples<br />

et vont des opérations de lavage,<br />

de désinfection, de contrôle d’étanchéité<br />

et de réparation des protections respiratoires<br />

au contrôle, la maintenance et<br />

la réparation du matériel antichute en<br />

passant par l’étalonnage et la réparation<br />

des détecteurs de gaz, le contrôle et la<br />

réparation des appareils respiratoires isolants<br />

et des chariots d’air respirable ou<br />

d’adduction d’air, sans oublier le contrôle<br />

et l’entretien des gilets de sauvetage.<br />

« Nous assurons également des services<br />

supplémentaires comme le ré-étalonnage<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 60


Hygiène-Sécurité-Environnement<br />

des détecteurs de gaz ; en effet, lorsqu’on<br />

stocke ce type d’appareils pour les clients<br />

il se pose le problème de la péremption<br />

du produit qui intervient au bout de trois<br />

mois. Nous le remettons systématiquement<br />

à niveau grâce à un gaz étalon que<br />

l’on se procure chez des fabricants certifiés<br />

».<br />

Se spécialiser dans la maintenance<br />

d’équipements de Classe 3<br />

Pour devenir la première plateforme française<br />

à assurer le contrôle et la maintenance<br />

des EPI de Classe 3, la Station EPI<br />

s’est dotée d’un ensemble complet d’équipements<br />

de pointe. Parmi eux figurent un<br />

bac à ultrasons, une Armoire séchante<br />

mais également des bancs de test, à la<br />

fois pour les masques<br />

à cartouches et pour<br />

le contrôle des appareils<br />

respiratoires<br />

isolants (ARI) ou des<br />

chariots et des soupapes.<br />

La Station EPI<br />

possède aussi une caméra endoscopique<br />

pour le contrôle intérieur des bouteilles<br />

haute pression et un testeur d’étanchéité<br />

pour les auto-sauveteurs.<br />

D’autres équipements et outils de<br />

contrôle sont mis à la disposition des<br />

techniciens pour assurer le contrôle de<br />

l’état des équipement de protection, à<br />

l’image de ce compresseur haute pression<br />

de 450 Bars composé de 3 sorties<br />

200 bars et 3 sorties 300 Bars. Le centre<br />

abrite également un analyseur en continu<br />

pour la vérification de l’air injecté dans les<br />

bouteilles selon la norme EN 12021. Le<br />

personnel de maintenance dispose aussi<br />

d’un caisson de gonflage sécurisé. Enfin,<br />

des générateurs de chlore, de dioxyde<br />

de chlore et d’ozone ainsi qu’un banc de<br />

Le déploiement d’un logiciel<br />

pour plus de traçabilité des équipements<br />

Gérer près de 4 500 équipements au démarrage d’une nouvelle activité ne laisse<br />

pas de place à l’amateurisme. D’autant que ce nombre ne cesse de croître. Ainsi,<br />

France Sécurité a mis en place un logiciel Web baptisé « Vision » et dédié au<br />

parc d’EPI de Classe 3. Déterminant pour la traçabilité des équipements, celui-ci<br />

permet aux clients de suivre l’état de maintenance de son parc EPI à chaque<br />

étape de la vie du produit, du suivi en direct de l’état de chaque EPI à la réception<br />

d’alertes pour l’entretien de ceux-ci à J-30 puis J-15. Par ailleurs, le logiciel permet<br />

d’obtenir un historique complet des intervenions de maintenances ainsi que<br />

les dates et les commentaires sur les prochaines étapes programmées et des<br />

informations diverses sur le matériel de remplacement. Enfin, le logiciel Vision<br />

permet d’éditer des documents réglementaires (certificat, fiche de vie...). Christophe<br />

Voyez, directeur de La Station EPI de France Sécurité indique que « ce<br />

logiciel de traçabilité, un outil propre à France Sécurité, apporte un vrai plus à<br />

nos clients, car nombreux sont ceux qui doivent tenir un registre de maintenance<br />

à jour pour le présenter aux autorités référentes. Le cœur de métier de France<br />

Sécurité étant la distribution, nos techniciens sont en lien direct avec les services<br />

commerciaux et peuvent entrer la référence produit dans le logiciel « Vision » dès<br />

l’acte d’achat. Par exemple, les détecteurs de gaz sont, sans surcoût, étalonnés<br />

avant départ chez le client. Ce service rendu à nos clients leur confère un gain<br />

d’efficacité dans le management de leur parc EPI. ». De plus, afin de répondre<br />

aux besoins des dirigeants et de leurs équipes, France Sécurité a également créé<br />

un blog (www.maintenanceepiclasse3.fr) pour communiquer sur les risques et<br />

informer régulièrement ses clients.<br />

contrôle pour les ventilations assistées et<br />

une station d’étalonnage de détecteurs<br />

gaz composent à leur tour la Station EPI<br />

qui s’apparente dès lors davantage à un<br />

laboratoire dédié à la métrologie qu’un<br />

atelier de maintenance.<br />

Représenter l’image de marque des<br />

produits des fabricants<br />

La Station EPI de France Sécurité travaille<br />

avec ses fournisseurs à travers<br />

des contrats de maintenance propres à<br />

chaque fabricant, dont la plupart, y compris<br />

les plus importants d’entre eux, n’ont<br />

pas forcément mis en œuvre les moyens<br />

adéquats pour assurer en interne le SAV<br />

de leurs équipements. À titre d’exemple,<br />

la société 3M a pour habitude de passer<br />

par des spécialistes de l’entretien des EPI<br />

avant d’attribuer à tel ou tel distributeur<br />

la carte 3M. « Nous vérifions toujours<br />

toujours si le service de contrôle et de<br />

maintenance répond bien aux critères<br />

bien précis d’entretien de nos produits<br />

et aux exigences de 3M, souligne Wahib<br />

Ouazzani, responsable technique de l’ensemble<br />

de la gamme d’équipements de<br />

protection respiratoire chez 3M France.<br />

Cela a été le cas avec France Sécurité<br />

qui respecte le contrat en mettant un<br />

technicien dédié à l’entretien de nos produits<br />

et à leur contrôle sur des bancs de<br />

tests. Ce technicien spécialisé suit également<br />

des formations régulières sur nos<br />

nouveaux produits ».<br />

Certifiée « 3M », la Station EPI a dû<br />

suivre ainsi près de neuf mois de formation<br />

sur toutes les familles de produits de<br />

la marque. Mais 3M n’est pas un cas à<br />

part puisque ce type de contrat est conclu<br />

avec d’autres fabricants ; « nous représentons<br />

à travers nos activités l’image<br />

de la marque et de ses produits, même<br />

en tant que distributeur, insiste Christophe<br />

Voyez. Il ne faut pas oublier que le<br />

client-utilisateur regarde de plus en plus<br />

le coût de possession ; ils ont davantage<br />

conscience qu’une bonne maintenance<br />

va inévitablement augmenter la durée de<br />

vie du produit et réduire ce coût de possession<br />

».<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 61


Formations<br />

NOUVEAUTÉS FORMATIONS<br />

<strong>Maintenance</strong>, environnement,<br />

CHSCT, FM, services généraux, production...<br />

Synamap : Nouvelle formation « Les vêtements de<br />

protection à usage professionnel »<br />

Le Synamap, acteur incontournable<br />

du marché de la prévention des<br />

risques professionnels et de la protection<br />

de l’homme au travail, s’investit<br />

quotidiennement dans une démarche<br />

d’amélioration de la santé et<br />

de la sécurité au travail, devenu un<br />

enjeu essentiel pour les entreprises.<br />

Dans cette mission de promouvoir la<br />

prévention des risques professionnels,<br />

le Synamap met en place une<br />

formation dédiée aux vêtements de<br />

protection à usage professionnel.<br />

La formation « vêtements de<br />

protection à usage professionnel<br />

» : expertise et qualité<br />

La formation « Vêtements de protection<br />

à usage professionnel » proposée<br />

par le Synamap permet d’identifier les<br />

différents types de vêtements de protection,<br />

d’approfondir ses connaissances<br />

sur leurs caractéristiques en<br />

fonction des types de risques professionnels<br />

et de connaître la réglementation<br />

en vigueur.<br />

Un module riche<br />

et complet regroupant<br />

deux volets importants :<br />

> Le cadre réglementaire : directives<br />

et normes<br />

> Les vêtements de protection<br />

adaptés par types de métiers et<br />

risques<br />

Représentant des acteurs du marché<br />

de la prévention et de la protection<br />

des travailleurs, expert du marché<br />

des EPI et organisme de formation<br />

déclaré sous le numéro 11 92 19295<br />

92, le Synamap, est aujourd’hui le<br />

mieux placé pour vous former. Cette<br />

formation, d’une durée d’une journée,<br />

est animée par un expert de<br />

l’industrie du vêtement professionnel<br />

et spécialiste dans l’application des<br />

normes européennes. Elle s’adresse<br />

aux technico-commerciaux sédentaires<br />

ou terrain et assistants des<br />

entreprises distributrices d’EPI, animateurs,<br />

responsables, ingénieurs<br />

sécurité, acheteurs, coordonateurs<br />

SPS, médecins du travail, chefs de<br />

produits, responsables de mise sur<br />

le marché, préventeurs, membres<br />

CHSCT, MSA, CRAM, STT, OPPB-<br />

TP, collectivités locales et territoriales...<br />

Les participants pourront acquérir<br />

de manière complète un savoir<br />

technique sur les spécificités relatives<br />

aux vêtements de protection et<br />

ainsi obtenir des réponses concrètes<br />

à leurs interrogations.<br />

Pour plus de renseignements sur la formation<br />

et sur les modalités d’inscription,<br />

contacter Aminata Ba, chargée de formation<br />

du Synamap (01 47 17 64 36 - aminata@Synamap.fr).<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 62


Agenda<br />

SALONS, COLLOQUES, SÉMINAIRES<br />

Quelques rendez-vous importants<br />

dans les prochains mois<br />

Mai<br />

Rencontres du Synamap<br />

Le Synamap, syndicat national des<br />

acteurs du marché de la prévention<br />

et de la protection, organise la 6ème<br />

édition de ses Rencontres, le 27 mai<br />

2013 au Palais du Luxembourg, de<br />

9h30 à 12h30. Cette année, les conférenciers<br />

interviendront sur la sécurité<br />

dans la maintenance industrielle. Au<br />

cours de cette matinée, des personnalités<br />

issues de tous les horizons<br />

débattront des enjeux concrets liés à<br />

la sécurité des travailleurs de la maintenance<br />

industrielle (table ronde n°1)<br />

et feront un bilan des différentes actions<br />

mises en œuvre par les principaux<br />

acteurs concernés (campagnes<br />

de l’OPPBTP, etc.) pour renforcer la<br />

politique de prévention des risques<br />

dans ce domaine (table ronde n°2).<br />

À Paris (Sénat)<br />

Le 27 mai 2013<br />

www.Synamap.fr<br />

Préventica Lille<br />

L’événement national dédié à la santé<br />

au travail et la sécurité des entreprises<br />

pose ses valises pour la 3e<br />

fois à Lille, en mai prochain. Les deux<br />

grandes problématiques qu’aborde le<br />

congrès/salon Préventica concernent<br />

directement tous les secteurs d’activité,<br />

publics et privés : la santé au<br />

travail et la sécurité des entreprises.<br />

À Lille<br />

Du 28 au 30 mai 2013<br />

www.preventica.com<br />

Juin<br />

Forum LABO & BIOTECH<br />

Votre rendez-vous avec l’innovation<br />

au laboratoire est au Forum LABO &<br />

BIOTECH du 4 au 7 juin 2013 !<br />

À Paris Porte de Versailles<br />

Du 4 au 7 juin 2013<br />

www.forumlabo.com<br />

Les Assises du M.E.S<br />

Nous vous donnons rendez-vous le<br />

4 juin prochain pour la nouvelle édition<br />

des Assises du M.E.S. Si vous<br />

souhaitez mettre en place un M.E.S,<br />

mais vous hésitez, vous avez des<br />

questions :<br />

Quels sont les sujets prioritaires ?<br />

Comment passer à une production<br />

« Temps Réel » ? Quelles solutions<br />

choisir ? Quelle démarche adopter ?<br />

Quels sont les retours des industriels<br />

suite à la mise en place d’un M.E.S ?<br />

À Paris Salon de l’Aveyron<br />

Le 4 juin 2013<br />

Venez découvrir comment pilotez<br />

avec succès vos opérations industrielles.<br />

http://assises.club-mes.com/paris_juin_2013/<br />

Équip’Usine<br />

Equip’Usine propose un salon entièrement<br />

dédié aux produits et services<br />

qui « font tourner » une usine,<br />

au cœur de la première région industrielle,<br />

le Rhône-Alpes. Ce salon<br />

riche en informations et en solutions<br />

rassemble 150 exposants et 3 000 visiteurs.<br />

Il abritera vingt conférences<br />

et ateliers, des prix de l’innovation,<br />

un espace nouveautés ainsi qu’un<br />

espace de démonstration et une trentaine<br />

de médias partenaires.<br />

À Lyon Eurexpo<br />

Les 19 et 20 juin 2013<br />

www.equipusine.com<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 63


Au sommaire<br />

du prochain numéro<br />

(programme non définitif susceptible de modification)<br />

<strong>Maintenance</strong> préventive<br />

Technologies : Détecter les pannes bien en amont<br />

Management : Anticiper les grands arrêts de maintenance<br />

<strong>Maintenance</strong> mécanique<br />

Comment optimiser les installations hydrauliques ?<br />

Focus technique sur les garnitures mécaniques<br />

<strong>Maintenance</strong> en production<br />

Des systèmes automatisés au service de la maintenance<br />

Prévention des risques au travail<br />

Lutter contre la pénibilité rencontrée<br />

au cours des travaux de maintenance<br />

EPI : S’équiper pour protéger le corps<br />

CONCEPTION ÉDITORIALE & RÉALISATION<br />

MRJ<br />

54, Boulevard Rodin<br />

92130 Issy les Moulineaux<br />

Tél. : 01 73 79 35 67<br />

Fax. : 01 34 29 61 02<br />

www.maintenanceandco.com<br />

(la rédaction n’est pas responssable des documents qui lui<br />

sont adressés, sauf demande express, ceux-ci ne sont pas<br />

retournés)<br />

DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />

Jérémie Roboh<br />

RÉDACTION<br />

Olivier Guillon<br />

(o.guillon@mrj-corp.fr)<br />

COMITÉ DE RÉDACTION :<br />

Gilles Pelon (Afim),<br />

Claude Pichot (Afim), Jean-François Le Goff (Afim),<br />

Jérémie Roboh, Olivier Guillon.<br />

ÉDITION<br />

Maquette et couverture :<br />

RVJ-WEB (www.rvj-web.com)<br />

PUBLICITÉ<br />

MRJ - Tél. 01 73 79 35 67<br />

Sonia Cheniti - s.cheniti@mrj-corp.fr<br />

DIFFUSION ET ABONNEMENTS<br />

Prix du numéro : 20 euros<br />

Abonnement 4 numéros : 58 euros<br />

Étranger : 80 euros<br />

Règlement par chèque bancaire<br />

à l’ordre de MRJ<br />

www.production-maintenance.com<br />

courriel : abonnement@production-maintenance.<br />

com<br />

Tél. 01 73 79 35 67<br />

Répertoire des annonceurs<br />

3M .............................................51 ITM ..............................................7<br />

AE&T .........................................53 Otelo ..........................................39<br />

Apisoft .......................................27 Pilz ............................................55<br />

CableSafe .................................41<br />

Sart von Rohr ................................<br />

CIMI ...........................................13 .......................3ème de couverture<br />

IMPRESSION<br />

Imprimerie de Champagne<br />

ZI les Franchises – 52200 Langres<br />

N° ISSN : 1632-4153<br />

Commission paritaire : 0 414 T 83 214<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Trimestriel – <strong>n°41</strong><br />

Mai 2013<br />

dB Vib groupe ..............................5<br />

ENDEL ......................................45<br />

GATES .........2ème de couverture<br />

IGE+XAO ..................................59<br />

Schneider Electric .......................2<br />

SERMES .....................................9<br />

SEW Usocome ..............................<br />

.......................4ème de couverture<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 64


NOUVEAU<br />

LA MAÎTRISE DE LA SOLUTION<br />

UN PRODUIT<br />

5 FONCTIONS<br />

Poste de purge BYVAP® type PPCB<br />

5 FONCTIONS : - Purgeur<br />

- Clapet anti retour<br />

- Isolement amont<br />

- Isolement aval<br />

- Filtre de protection.<br />

Idéal sur Purge de ligne, de distribution et de traçage,<br />

le PPCB allie montage simple, coût réduit<br />

et une garantie de 3 ans.<br />

Fabricant français<br />

www.friedling.fr<br />

SART von Rohr : 25 rue de la Chapelle - BP 2 - F-68620 BITSCHWILLER-LES-THANN<br />

Tél. 33 (0)3 89 37 79 50 - Fax 33 (0)3 89 37 79 51 - E-mail : sartventes@sart-von-rohr.fr - www.sart-von-rohr.fr<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 65


Applicatifs logiciels : positionnement, enrouleur, coupe à la volée, indexeur modulo, came électronique, synchronisation logicielle<br />

Optimisation personnalisée du programme de maintenance (économies d'énergie, condition monitoring, stock de rechange)<br />

Mise à disposition de documentation internationale téléchargeable<br />

Solutions d'entraînement pour environnements spécifiques<br />

Vérification du dimensionnement des éléments d’entraînement<br />

Applicatifs logiciels performants et gratuits<br />

Vérification des conditions d’implantation<br />

Vérification du paramétrage des variateurs<br />

Applicatifs internet mis à jour en permanence<br />

Montage rapide de motoréducteur et de variateurs sur demande<br />

Disponibilité permanente d’un interlocuteur (24h/24 365j/an)<br />

Réparation dans les ateliers SEW<br />

Conseil technique pour la détermination des systèmes d'entraînement<br />

Renseignements techniques<br />

Formations sur site, adaptées aux spécificités de l’application<br />

Hiérarchisation et ajustement technique du parc installé<br />

Relevé de parc avec indication de l'état des groupes d'entraînement<br />

Fourniture de moteurs à haut rendement<br />

Gamme complète de systèmes de "Motion Control"<br />

Fourniture d'entraînement pour atmosphères explosibles<br />

Diagnostic endoscopique ou stétoscopique des réducteurs<br />

Délais de livraison fiables<br />

Examen thermographique des groupes d’entraînement et des armoires de commande<br />

Module de diagnostic du frein pour la surveillance de la fonction et de l’usure<br />

Gamme complète de réducteurs industriels<br />

Module de diagnostic d’huile pour optimiser la planification des vidanges<br />

Formations à la mise en œuvre des produits<br />

Assistance téléphonique personnalisée<br />

Module de diagnostic vibratoire pour la surveillance de l’état des roulements et des engrenages<br />

Proposition technico-commerciale à partir de nos plus récentes technologies<br />

Elaboration de solutions spécifiques adaptées aux exigences logistiques particulières<br />

<strong>Maintenance</strong> d'un parc d'entraînements installés<br />

Optimisation du paramétrage des éléments d’entraînement par rapport aux exigences de l’application<br />

Gamme complète de systèmes d'entraînement décentralisés<br />

Capacités de montage rapide en 24/48h<br />

Vous êtes<br />

ici<br />

Service de collecte et livraison<br />

Compétences métiers multi-sectorielles<br />

Remises en état, révisions et modifications sur site<br />

<strong>Maintenance</strong> des entraînements assurée par leur constructeur<br />

Révision complète de l’entraînement<br />

Centres régionaux de montage, réparation, révision, formation, conseil<br />

Solutions d'entraînement éco-énergétiques<br />

Programmation de fonctions d'automatisme et systèmes de visualisation selon cahier des charges<br />

Assistance à la mise en service<br />

Ecriture de programmes pour des process d’entraînement particuliers<br />

Usines de production en France<br />

Service de collecte/livraison<br />

Programmation de la représentation sur un pupitre opérateur DOP<br />

Nettoyage et réglage des freins<br />

Service Assistance 24h/24<br />

Conseil pour l'optimisation des stocks de dépannage<br />

Conseil et fourniture d'éléments de sécurité fonctionnelle<br />

Dépannage en express<br />

Audit du parc d'entraînements installé<br />

Ensemble<br />

agissons à<br />

360 °<br />

Traçabilité des documents de fabrication sur plusieurs décennies<br />

Mise à disposition en ligne de plans d'encombrement 2D/3D<br />

Rédaction d’un rapport d’analyse pour chaque entraînement expertisé<br />

Expertise en architecture du mouvement<br />

Fourniture de pièces détachées d'origine, garanties<br />

Mise à disposition de documentation technique via le site Internet ou la hot-line<br />

Conseils et devis pour travaux de retrofit<br />

Kits de pièces spécifiques ou complets<br />

DriveTags - identification des groupes d'entraînement selon code client<br />

Applicatifs internet gratuits pour la demande d'offre et le suivi de commande<br />

Application de normes de qualité élevées dans tous les processus de fabrication<br />

Entretien et réparation avec des pièces d'origine garanties par le constructeur<br />

Systèmes de traîtement de surface et de protection anti-corrosion selon les types d'environnement<br />

Garantie constructeur 2 ans<br />

Gamme complète de variateurs de vitesse<br />

Respect du délai de livraison annoncé<br />

Mise en service complète ou assistance personnalisée à la mise en service<br />

Etablissement d’un plan d’inspection<br />

Inspection du parc installé<br />

Conseil et fourniture de modules de Condition Monitoring<br />

Etablissement d’un plan d’entretien spécifique<br />

Drive 360° de SEW-USOCOME<br />

redéfinit la notion de service<br />

et lui confère un rayon d’action à<br />

360° en cohérence avec les besoins et les<br />

spécificités de nos clients et de leurs marchés.<br />

A tous les stades du cycle de vie des installations<br />

qu’ils conçoivent et fabriquent, ou qu’ils exploitent au<br />

quotidien. Qu’il s’agisse d’entraînements classiques,<br />

ou pilotés par variateur électronique, de systèmes<br />

d’entraînement décentralisés ou de systèmes<br />

servo et d’automatismes de contrôle du<br />

mouvement. Les services Drive 360° irriguent<br />

et renforcent vos actions de conception,<br />

de mise en service, d’exploitation écoénergétique<br />

et de maintenance. Que vous<br />

soyez fabricant ou utilisateur de machines,<br />

SEW-USOCOME vous place au centre de<br />

ses préoccupations partout dans le monde.<br />

EFFICACE PAR NATURE<br />

PRODUCTION MAINTENANCE MAI 2013 PAGE 66<br />

www.usocome.com

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