Spectrum_4_2020

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26.10.2020 Views

DOSSIERTexte Jodie Nsengimana, Sylvain CabrolPhoto Florence ValenneRéduire l’empreinteécologique de son assietteSi vous redoutiez que votre passage sur Terre ne laisse aucunetrace, rassurez-vous : il restera toujours votre empreinteécologique ! Spectrum explore quelques pistes pour vousalimenter sans la faire exploser.C’est une antienne des débats surl’écologie axés sur la responsabilitéindividuelle : sauver la planète passeentre autres par notre assiette. Recourirà des produits et des fournisseur·euse·sde proximité permet de réduire le transportde marchandises et de favoriser lespetit·e·s producteur·rice·s. Fribourgn’est pas en reste pour combiner plaisirgustatif et conscience environnementaleet propose plusieurs alternativesecofriendly. Petit tour d’horizon.Une bouteille de lait fraisSi vous habitez à Marly dans le quartierde la Jonction, peut-être connaissezvousla ferme à Pico (pour les intimes).Située sur la Route de la Gérine, dans cequi fut autrefois le hameau de Marly-le-Petit, cette exploitation familiale tient àvotre disposition un distributeur de laitfrais. À toute heure du jour ou de la nuit,vous pouvez venir vous y approvisionner! Le prix est de 1,20.- le litre, à peineplus onéreux que le produit d’entrée degamme d’une enseigne de supermarché.Le lait est crémeux, la qualité est au rendez-vouset au moins, toute la somme vadans la poche du producteur ! Alors sivous êtes un·e grand·e amateur·rice delait, offrez-vous une petite balade dominicaledans la campagne marlynoise encompagnie de votre bouteille réutilisable!Restauration et art de la récup’Nous vous avions parlé de La Coutelleriedans notre numéro de février dernier.Cet établissement associatif nichésur les hauteurs de la Rue de la Grand-Fontaine récupère les invendus du marchépour vous concocter de savoureuxpetits plats. Et ceci à portée de toutes lesUn distributeur de lait vous attend à la Routede la Gérine 30, à Marly (bus 1, arrêt Jonction).Prévoyez la monnaie exacte, la machine ne rendpas le change !bourses ! Car non content·e·s de sauverdes aliments de la poubelle, les tenancier·ère·svous proposent un menu àprix libre. Le concept des ardoises y esttoujours en vigueur. Une bonne nouvellepour celles et ceux qui finissent lemois cloîtré·e·s à la maison.Autre champion bien connu de la récupération: le Äss-Bar, sis dans la Ruelledu Lycée, à deux pas du Collège Saint-Michel. Cette boulangerie d’un nou veaugenre a le vent en poupe, notammenten Suisse alémanique, où l’enseigne estbien implantée. Chaque magasin fonctionneavec les dons des commerces deproximité, qu’elle revend le lendemain àmoindre prix pour le plus grand plaisirdes personnes qui veulent s’offrir de laqualité avec un budget rikiki. Le plus ?Iels acceptent de faire crédit en cas deporte-monnaie oublié ou de fin de moisdifficile.Faire ses courses au marchéDans les conversations, un argumentqui revient souvent est le suivant : faireses courses au marché serait moinsonéreux qu’au supermarché. Est-ce bienvrai ? Nous avons vérifié :• Vous pourrez trouver des carottessuisses à 3.- le kilo sur le marché, contre2,20.- le kilo en vrac dans une grandeenseigne suisse. Le plus abordable resteraune enseigne discount allemandebien connue, qui vous propose des sacsde 2,5 kg pour 3,39.-, soit 1,36.- le kilo.• Une salade pommée suisse vous reviendraà 2,80.- la pièce sur le marché,contre 1,50.- au supermarché suisse et1,39.- dans l’enseigne allemande.• Les 100g de poitrine de poulet s’offrirontà vos papilles pour 2,9.- sur le marché,contre 3,30.- au supermarché suisseet 1,70.- chez nos ami·e·s allemand·e·s,sous plastique dans les deux dernierscas.Notre petit test n’est pas exhaustif, maisil n’y a pas photo : pour les étudiant·e·sà la bourse molle et les familles modestes,aller au marché plutôt qu’au supermarchéet éviter les emballages reste unluxe. Il ne vous reste qu’à consulter votreconscience écologique et votre comptableintérieur pour déterminer si vousêtes prêt·e·s à vous offrir un petit actemilitant occasionnel au détour d’unegondole. P18 spectrum 10.20

DOSSIERText Chantal MathysFoto PixabayZucker, mein hassgeliebter(Ex-)FreundIn der Schweiz wird doppelt so viel Zucker konsumiert,wie von der Weltgesundheitsorganisation (WHO)empfohlen. Steckt eine Art Sucht dahinter? Zeit für einenSelbstversuch.«Zuckerfrei-Challenge», «Für immerzuckerfrei», «Zucker Goodbye»: DieErnährungsindustrie denkt sich allerleiNamen aus, um dem Zucker endgültigden Garaus zu machen. Warum dasso ist? Zucker schmeckt gut und dasGehirn verlangt automatisch immermehr davon. Denn der Körper schüttetnach dem Verzehr süsser Speisenvermehrt Dopamin aus. Das bedeutet:Zucker löst die gleiche Reaktion imGehirn aus wie Nikotin, nur wesentlichschwächer. Da Gesundheit immer mehrzum Lifestyle-Produkt wird, werdenDiätratgeber und gesunde Lebensmittelam Laufband produziert, um dem nachwie vor steigenden Zuckerkonsum entgegenzuwirken.Ja, ich bin auch auf diesen Zug aufgesprungen.Die Rede ist von einemdreiwöchigen Zuckerverzicht – einteuf lischer Selbstversuch, der mich vom«bösen» Zucker entgiften sollte. Bevorich das Experiment wagte, bedurfte eszuerst einer genauen Vorbereitung. Wasist Zucker überhaupt? Die Empfehlungder WHO spricht von Einfach- undZweifachzucker, «die der Hersteller, derKoch oder der Verbraucher Lebensmittelnzusetzt, sowie Zucker, die von Naturaus in Honig, Sirupen, Fruchtsäften undFruchtkonzentraten enthalten sind.»Das bedeutete für mich also weg mit denSoftdrinks, Fast Food und Süssig keiten.Autsch!Woche 1: Gefangen im zuckersüssenTeufelskreisBeim ersten Gang in den Supermarktbin ich mir nicht sicher, was mich dorterwartet. Muss ich in den nächsten Tagenverhungern? Werde ich über haupt etwaszu essen finden? All diese verzweifeltenGedanken gehen mir durch den Kopf, alsich die Einkaufs regale entlanggehe underste Produkte auf ihre Inhalts angabenkontrolliere. Nach einer gefühlten Ewigkeitlande ich dann endlich an der Kasse,im Korb nicht wirklich zufriedenstellendeLebensmittel: Reiswaffeln,etwas Gemüse und Obst. Schokoladeoder Tiefkühlpizza: Fehlanzeige. Selbstin Aufschnitt, Crakkern und Pizzateigtummelt sich jede Menge Zucker. Eineernüchternde erste Erkenntnis.Woche 2: Buchweizen-Crêpes und HirsefrikadellenMittlerweile gewöhne ich mich an dieSupermarktbesuche der anderen Art.Ich komme effizienter vorwärts undüberfliege die Zutatenliste im Schnelldurchlauf.Ich kaufe frische Zutatenein, abgepackte Lebensmittel jeglicherArt bleiben bei mir ohne Zögern linksliegen. Im Verlauf der Zeit macheich mich über neue Rezepte im Netzschlau. Denn Reiswaffeln würden mirauf Dauer aus dem Hals heraushängen.Mein Liebling wird Hirse, ein mineralstoffreicherSattmacher, mit dem ichunglaublich leckere Gerichte zaubere,von Hirseaufläufen über Hirsegriess biszu Johannisbeer-Hirsemuffins. Ich binim Schlaraffenland angekommen.Woche 3: Die Geschmacksnerven sagenDankeZunehmens verfliegt mein anfänglicherGroll über die vermeintlich aussichtsloseSituation. Die Gelüste nachCookies oder Fertigspätzle legen sichnach und nach. Wo ich zuvor jedenTag etwas Süsses brauchte – zumindestdachte ich das – verspüre ich dieses Verlangenjetzt nicht mehr. Ohne es zu merken,legt sich in mir ein Schalter um undich greife beim Dessertbuffet nicht mehrautomatisch zu Kaffee und Kuchen.Naja, nicht ganz. Der Kaffee bleibt (ungezuckert).Ausserdem entwickeln sichdie ursprünglich bescheidenen Kochrezepteà la Chantal zu einer vorführbarenAuswahl an abwechslungsreichenGerichten.Fazit?Das Experiment ist passé und ja, eshat sich meiner Ansicht nach definitivgelohnt. In den vergangenen Wochenstellte sich mein Verhältnis zum teuflischenZucker auf den Kopf und ich kamohne ihn gut zurecht. Meine «Sucht»leg te sich unterbewusst und ich erlebteeine mir bis anhin unbekannte neueLebensmittelvielfalt. Ich verlor etwas anGewicht, doch merkliche Hautverbesserungenoder Energieschübe, wie oftvon der Wissenschaft proklamiert,stellte ich erstmal nicht fest. Trotz derpositiven Veränderungen stibitze ichzukünftig bestimmt hin und wieder einGlacé aus Mamis Tiefkühlschrank. PGummibärchen enthalten im Gegensatz zuSchokolade kein Fett. Aber: In einer Zweihundert-Gramm-TüteBären stecken unglaubliche 49Würfelzucker!10.20spectrum19

DOSSIER

Texte Jodie Nsengimana, Sylvain Cabrol

Photo Florence Valenne

Réduire l’empreinte

écologique de son assiette

Si vous redoutiez que votre passage sur Terre ne laisse aucune

trace, rassurez-vous : il restera toujours votre empreinte

écologique ! Spectrum explore quelques pistes pour vous

alimenter sans la faire exploser.

C

’est une antienne des débats sur

l’écologie axés sur la responsabilité

individuelle : sauver la planète passe

entre autres par notre assiette. Recourir

à des produits et des fournisseur·euse·s

de proximité permet de réduire le transport

de marchandises et de favoriser les

petit·e·s producteur·rice·s. Fribourg

n’est pas en reste pour combiner plaisir

gustatif et conscience environnementale

et propose plusieurs alternatives

ecofriendly. Petit tour d’horizon.

Une bouteille de lait frais

Si vous habitez à Marly dans le quartier

de la Jonction, peut-être connaissezvous

la ferme à Pico (pour les intimes).

Située sur la Route de la Gérine, dans ce

qui fut autrefois le hameau de Marly-le-

Petit, cette exploitation familiale tient à

votre disposition un distributeur de lait

frais. À toute heure du jour ou de la nuit,

vous pouvez venir vous y approvisionner

! Le prix est de 1,20.- le litre, à peine

plus onéreux que le produit d’entrée de

gamme d’une enseigne de supermarché.

Le lait est crémeux, la qualité est au rendez-vous

et au moins, toute la somme va

dans la poche du producteur ! Alors si

vous êtes un·e grand·e amateur·rice de

lait, offrez-vous une petite balade dominicale

dans la campagne marlynoise en

compagnie de votre bouteille réutilisable

!

Restauration et art de la récup’

Nous vous avions parlé de La Coutellerie

dans notre numéro de février dernier.

Cet établissement associatif niché

sur les hauteurs de la Rue de la Grand-

Fontaine récupère les invendus du marché

pour vous concocter de savoureux

petits plats. Et ceci à portée de toutes les

Un distributeur de lait vous attend à la Route

de la Gérine 30, à Marly (bus 1, arrêt Jonction).

Prévoyez la monnaie exacte, la machine ne rend

pas le change !

bourses ! Car non content·e·s de sauver

des aliments de la poubelle, les tenancier·ère·s

vous proposent un menu à

prix libre. Le concept des ardoises y est

toujours en vigueur. Une bonne nouvelle

pour celles et ceux qui finissent le

mois cloîtré·e·s à la maison.

Autre champion bien connu de la récupération

: le Äss-Bar, sis dans la Ruelle

du Lycée, à deux pas du Collège Saint-

Michel. Cette boulangerie d’un nou veau

genre a le vent en poupe, notamment

en Suisse alémanique, où l’enseigne est

bien implantée. Chaque magasin fonctionne

avec les dons des commerces de

proximité, qu’elle revend le lendemain à

moindre prix pour le plus grand plaisir

des personnes qui veulent s’offrir de la

qualité avec un budget rikiki. Le plus ?

Iels acceptent de faire crédit en cas de

porte-monnaie oublié ou de fin de mois

difficile.

Faire ses courses au marché

Dans les conversations, un argument

qui revient souvent est le suivant : faire

ses courses au marché serait moins

onéreux qu’au supermarché. Est-ce bien

vrai ? Nous avons vérifié :

• Vous pourrez trouver des carottes

suisses à 3.- le kilo sur le marché, contre

2,20.- le kilo en vrac dans une grande

enseigne suisse. Le plus abordable restera

une enseigne discount allemande

bien connue, qui vous propose des sacs

de 2,5 kg pour 3,39.-, soit 1,36.- le kilo.

• Une salade pommée suisse vous reviendra

à 2,80.- la pièce sur le marché,

contre 1,50.- au supermarché suisse et

1,39.- dans l’enseigne allemande.

• Les 100g de poitrine de poulet s’offriront

à vos papilles pour 2,9.- sur le marché,

contre 3,30.- au supermarché suisse

et 1,70.- chez nos ami·e·s allemand·e·s,

sous plastique dans les deux derniers

cas.

Notre petit test n’est pas exhaustif, mais

il n’y a pas photo : pour les étudiant·e·s

à la bourse molle et les familles modestes,

aller au marché plutôt qu’au supermarché

et éviter les emballages reste un

luxe. Il ne vous reste qu’à consulter votre

conscience écologique et votre comptable

intérieur pour déterminer si vous

êtes prêt·e·s à vous offrir un petit acte

militant occasionnel au détour d’une

gondole. P

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