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Texte Sylvain Cabrol

« Aucune augmentation des

taxes d’études n’est prévue »

Trois ans après la révision des taxes semestrielles, la

conclusion de cet article d’octobre 2013 peut provoquer

un haussement de sourcil.

Automne 2017. Le rectorat annonce une

hausse de 33% des taxes d’études. S’ensuit

un mouvement social qui a défrayé la

chronique, mais qui n’a pas su faire reculer

les instances universitaires. Petite rétrospective.

Utilitarisme et marchandisation du

savoir

Caroline Muñoz, co-présidente politique

de l’AGEF en 2018-2019, motive l’opposition

du comité de l’époque : « Notre refus

de la hausse des taxes était une question de

principe. On avait la conviction que cette

mesure allait dans le sens d’une marchandisation

du savoir, d’une libéralisation des

universités, et d’un utilitarisme valorisant

les formations directement utiles à l’économie

au détriment des sciences humaines et

sociales, régulièrement à court de moyens».

En ligne de mire : la situation financière

des étudiant·e·s. « Une augmentation de

180.- par semestre n’est pas à relativiser. De

nombreuses personnes nous ont témoigné

de leurs difficultés et de la nécessité pour

elles d’avoir un ou plusieurs jobs à côté de

leurs études », argumente-t-elle.

État et rectorat, ou la bande à Picsou ?

Dans un article du 27 novembre 2017, la RTS

évoquait un « bras-de-fer financier entre

l’État et l’Université ». « Évidemment, l’État

de Fribourg avait un rôle à jouer puisque

cette hausse est survenue suite à sa décision

de ne pas subventionner plus que les

années précédentes », explique Caroline

Muñoz. « Sachant la très bonne tenue de

ses comptes ! C’est une responsabilité de

l’État de subventionner l’Université, d’autant

qu’elle apporte beaucoup à la ville. ​

¼ de la population fribourgeoise étudie,

donc ¼ des personnes qui consomment. »

Mais l’ancienne co-présidente de l’AGEF

pointe aussi du doigt le rectorat : « Avant

de demander aux étudiant·e·s un effort financier

plus grand encore, c’est une responsabilité

de l’Université de gérer un budget

tout en assurant une offre de cours intéressante

et variée. Il y a beaucoup de dépenses

qui peuvent être remises en cause avant de

s’attaquer au cadre d’étude. »

Quel impact sur le nombre

d’étudiant·e·s ?

La hausse des taxes a-t-elle influencé l’effectif

de la population estudiantine ? Selon les

rapports annuels de l’Université, le nombre

total d’étudiant·e·s est passé de 10.409 en

2017 à 10.082 en 2019. Ces statistiques

n’indiquent rien de leur origine sociale, ni

d’une éventuelle fuite des germanophones

vers d’autres universités comme Berne, une

crainte du comité de l’AGEF de l’époque,

mais un phénomène récurrent et antérieur

à la hausse. Notons tout de même le maintien

de la taxe d’inscription sociale à 115.-,

un dispositif qui n’est accessible qu’après un

premier semestre au tarif plein. Peut-être un

frein à la primo-inscription. P

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