syndicom magazine No.19

6 Du côté des
Miriam Walther est directrice du magazine numérique
employeurs
Republik. Auparavant, elle était régisseuse, directrice
de production et fellow à la Haute école d’art de Zurich.
En 2015, une récompense culturelle lui a été décernée dans
le domaine « Theater der Stadt Zurich ».
1
Pourquoi Republik n’a-t-il pas de
convention collective de travail ?
La coopérative qui publie ­Republik est
membre de l’association Médias
d’Avenir et s’engage pour des conditions
de travail équitables et travaille
sur une CCT commune pour les maisons
de presse indépendantes des
grands groupes. Republik offre un salaire
net unique de 7750 CHF à 100 %,
cinq semaines de vacances, salaires
assurés en cas de maladie, congé maternité
et service militaire, deux semaines
de congé paternité et des allocations
pour enfants facultatives.
2
La forme de la coopérative a-t-elle
un impact sur le travail quotidien ?
Oui. Le fait que nos membres sont
plus que les lecteurs d’un produit
journalistique a un impact profond
sur notre identité et notre culture
d’entreprise. Cette forme de société
nous engage à la transparence, au
dialogue et à la codécision. Les
membres votent sur nos finances, actuellement
sur une révision des statuts,
ou décident de la composition
du comité. Nous sommes chaque jour
en contact avec eux et développons
Republik ensemble.
3
Huit employé-e-s au départ,
40 aujourd’hui. Comment faites-vous
face à la croissance ?
Une croissance rapide présente un
défi organisationnel d’envergure et
nécessite du tact, de l’empathie et de
la patience. Tous sont sollicités en
permanence à s’adapter à une organisation
en constante évolution. Pour
rappel : nous avons connu une croissance
très rapide, surtout pendant la
première année d’activité. L’équipe
fondatrice est devenue une entreprise
journalistique performante.
4
De l’extérieur, on a l’impression que
tous travaillent avec passion chez
Republik. Comment garder l’enthousiasme
des débuts ?
Merci ! Nous y parvenons en gardant
constamment à l’esprit qu’il est important
d’avoir un journalisme indépendant
et de qualité pour une démocratie
qui fonctionne.
Texte : Christian Capacoel
Photo : Republik | Laurent Burst
5
Quels sont les prochains objectifs
de Republik ?
Notre objectif reste chaque jour le
même : enthousiasmer le plus grand
nombre possible de personnes avec
un journalisme convaincant et utilisable.
Un journalisme qui nous
éclaire le monde, qui rend l’action
plus audacieuse, les décisions plus
intelligentes. Et qui renforce ce que
nous avons en commun : la liberté,
l’Etat de droit, la démocratie.
6
Les salaires des professionnel-le-s
des médias stagnent depuis 14 ans.
Qu’est-ce que cela révèle sur la valeur
du journalisme ?
Le problème le plus urgent est que
la branche des médias traverse une
profonde mutation structurelle. Les
emplois ne cessent de disparaître, la
relève se fait rare, et nous, en tant que
société, n’avons pas encore trouvé
de solution d’avenir pour donner au
journalisme la valeur qu’il mérite,
quand bien même il est indispensable
pour la démocratie.