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syndicom magazine No.19

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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30<br />

Tranches<br />

de vie<br />

Carole Koch :<br />

« Je fais le plus beau métier du monde »<br />

Carole Koch, née en 1976 à Bienne, a<br />

grandi dans le canton de Soleure avant<br />

de s’installer à Zurich pour y suivre des<br />

études de journalisme et de littérature<br />

allemande. Durant ses études déjà, elle<br />

a commencé à travailler comme journaliste.<br />

Depuis 2017, elle est rédactrice<br />

à la « NZZ am Sonntag », pour la rubrique<br />

« Hintergrund ». En mars 2019,<br />

elle a publié, avec son collègue Boas<br />

Ruh, l’article « Im Netz der Klimaleugner<br />

» (« Dans le filet des négationnistes<br />

du climat »), pour lequel elle<br />

s’est vu décerner le Prix du journalisme<br />

de Zurich. Cette recherche d’envergure<br />

montre l’importance du journalisme<br />

d’investigation et légitime les médias<br />

comme quatrième pouvoir. Cela a été<br />

souligné dans le discours de félicitation<br />

à la remise du prix.<br />

Texte : Philippe Wenger<br />

Photo : Alexander Egger<br />

« J’ai besoin de tranquillité<br />

et d’espace<br />

pour travailler. »<br />

En tant que journaliste, je m’intéresse<br />

en particulier à la relation entre<br />

les humains et la nature, qui n’est pas<br />

toujours sans problème, comme on le<br />

sait.<br />

A la rédaction, je passe ainsi pour<br />

« l’amoureuse de la nature » – tout<br />

sarcasme mis à part, bien entendu.<br />

L’un de ces thèmes m’a valu le<br />

Prix du journalisme de Zurich, dont<br />

je me réjouis. Au cours de mes recherches<br />

étalées sur plusieurs mois,<br />

j’ai étudié les méthodes perfides utilisées<br />

par les climatosceptiques et les<br />

lobbyistes pour attaquer la recherche<br />

sur le climat. Notamment avec des interviews<br />

faussées, qui attribuent à des<br />

scientifiques des propos qu’ils n’ont<br />

jamais tenus.<br />

Des termes brutaux comme « négationnistes<br />

du climat » sont appropriés<br />

lorsque des faits scientifiques comme<br />

le changement climatique sont dénaturés<br />

et réduits à des opinions.<br />

Comme journaliste de <strong>magazine</strong>,<br />

je me suis longtemps laissé guider<br />

par mes expériences personnelles.<br />

A une époque, par exemple, j’étais<br />

fascinée, comme beaucoup, par le<br />

livre de Jon Krakauer « Into The Wild »<br />

(« Voyage au bout de la solitude »).<br />

Il retrace l’histoire de Chris McCandless,<br />

parti en quête d’une vie archaïque<br />

dans la nature sauvage de<br />

l’Alaska.<br />

J’ai été d’autant plus touchée<br />

d’apprendre qu’une Suissesse, partie<br />

le rejoindre dans les forêts, y avait<br />

laissé sa vie. Je savais que cela aurait<br />

aussi pu m’arriver.<br />

J’ai ainsi écrit à ses parents pour<br />

leur dire combien la mort accidentelle<br />

de leur fille m’avait émue, et je<br />

me suis finalement rendue avec son<br />

ami sur les rives du fleuve où elle<br />

s’était noyée.<br />

C’est ainsi que j’ai pu décrire dans<br />

un article le danger lié au « phénomène<br />

McCandless ».<br />

Je vis aujourd’hui avec mon mari à<br />

Ardez, en Basse-Engadine. C’est mon<br />

refuge dans la nature. J’y trouve suffisamment<br />

de tranquillité et d’espace –<br />

j’en ai besoin pour bien travailler.<br />

Les conditions de travail sont bien<br />

sûr aussi importantes et à cet égard,<br />

je me sens privilégiée : à la NZZ am<br />

Sonntag, le climat est collégial.<br />

On ne cherche pas à s’arracher les<br />

sujets, comme cela se pratique dans<br />

d’autres rédactions, aux dires de certains.<br />

On se soutient entre collègues, et<br />

des modèles de travail comme le<br />

mien sont possibles : je suis engagée<br />

à 80 %, mais travaille à plein temps<br />

pour bénéficier de pauses assez<br />

longues, qui me permettent de me<br />

consacrer à d’autres projets – notamment<br />

à l’écriture d’un livre sur « les<br />

endroits les plus sauvages » de Suisse.<br />

Personnellement, j’ai bien surmonté<br />

la crise du coronavirus jusqu’à<br />

présent. Mais des emplois ont été<br />

supprimés malheureusement chez<br />

nous aussi. Les changements structurels<br />

dans la branche des médias<br />

n’épargnent personne et j’espère que<br />

je pourrai encore longtemps mener<br />

des recherches de fond. Tant que cela<br />

reste possible, je fais le plus beau<br />

métier du monde.<br />

https://bit.ly/34w12et

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