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syndicom magazine No.19

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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24<br />

Assez de stages abusifs :<br />

les jeunes syndicalistes<br />

se défendent<br />

De plus en plus de jeunes salariés<br />

sont engagés avec des<br />

contrats de stage. Cette pratique<br />

a parfois du sens, mais<br />

elle conduit bien trop souvent<br />

à l’exploitation et aux<br />

abus. Cependant, comme la<br />

Confédération refuse de faire<br />

quoi que ce soit, la responsabilité<br />

des cantons devrait désormais<br />

être engagée.<br />

Texte : Dominik Fitze<br />

Photo : Unia<br />

Sanja (25 ans) a terminé la haute<br />

école spécialisée il y a deux ans en<br />

obtenant un bachelor en graphisme.<br />

Depuis, elle cherche un emploi fixe,<br />

or les possibles employeurs ne<br />

cessent de lui proposer de nouveaux<br />

contrats de stage. Thomas (17 ans)<br />

aimerait travailler dans le secteur<br />

de la petite enfance. Les entreprises<br />

formatrices potentielles exigent<br />

qu’il fasse d’abord un stage de préapprentissage.<br />

Ce qu’il a fait, pour<br />

900 francs par mois. Il n’a pour<br />

autant toujours pas trouvé de place<br />

d’apprentissage. Sanja et Thomas<br />

sont des personnes fictives, mais<br />

dans la réalité, de plus en plus de<br />

jeunes se retrouvent dans des situations<br />

semblables. Environ 50 000<br />

stagiaires travaillent en permanence<br />

en Suisse. Environ 10 % des travailleurs<br />

de moins de 25 ans font un<br />

stage.<br />

Les stages devraient normalement<br />

avoir lieu dans le cadre d’une<br />

formation. Les stages de préapprentissage,<br />

comme dans le cas de<br />

Thomas, sont particulièrement choquants.<br />

Ils sont malheureusement<br />

courants dans la branche des garderies<br />

de jour, où les stagiaires souspayés<br />

sont souvent amenés à<br />

prendre en charge le travail de<br />

professionnels qualifiés.<br />

Le Conseil fédéral refuse d’intervenir<br />

et de créer une réglementation.<br />

C’est la tâche des cantons, paraît-il.<br />

La plupart des cantons n’ont<br />

toutefois encore rien fait. A Genève,<br />

Les jeunes syndicalistes font campagne contre l’exploitation dans la formation.<br />

la surveillance du marché du travail<br />

sanctionne désormais les stages<br />

non rémunérés. A Berne, les stages<br />

de préapprentissage dans les garderies<br />

de jour ne peuvent durer que six<br />

mois ; ensuite, un salaire minimum<br />

de 3000 francs s’applique. Deux<br />

bons exemples qui n’auraient pas<br />

pu être réalisés sans la pression des<br />

syndicats.<br />

C’est pourquoi la Commission<br />

de la jeunesse de l’Union syndicale<br />

suisse (USS) a lancé une vague d’initiatives.<br />

Dans 15 cantons, des interpellations<br />

et des motions ont été<br />

mises en place pour renforcer les<br />

contrôles et, si nécessaire, sanctionner<br />

les abus et l’exploitation des stagiaires.<br />

Les jeunes syndicalistes veulent<br />

mettre enfin un terme aux stages<br />

abusifs. Dans la plupart des cantons,<br />

les stages doivent être contrôlés<br />

par la surveillance du marché du<br />

travail et, si nécessaire, sanctionnés.<br />

Les bas salaires des stages nous<br />

concernent tous. Sanja n’a pas assez<br />

d’argent pour survivre. Son entreprise<br />

économise également beaucoup<br />

d’argent car elle effectue désormais<br />

le même travail que des<br />

collègues titulaires. Dans le pire des<br />

cas, cette situation peut exercer une<br />

pression sur les salaires des autres<br />

employés, ou conduire des entreprises<br />

à n’embaucher plus que des<br />

stagiaires. On nous signale de plus<br />

en plus de cas dans de plus en plus<br />

de branches. Non seulement les<br />

jeunes y sont exploités, mais une<br />

pression sur les prix des entreprises<br />

concurrentes est également exercée.<br />

C’est dans l’intérêt de tous de s’opposer<br />

fermement aux stages abusifs.<br />

L’USS demande depuis longtemps<br />

déjà que les stages soient réglementés<br />

et que les infractions<br />

soient sanctionnées. Lors de son<br />

congrès de 2018, il a été décidé que<br />

les syndicats n’accepteraient des<br />

stages que s’ils étaient réellement<br />

nécessaires et se conformaient à<br />

certaines conditions. L’USS exige<br />

également l’interdiction des stages<br />

de préapprentissage et la limitation<br />

générale à une durée de six mois<br />

maximum.<br />

La balle est désormais dans le<br />

camp des cantons. Berne et Genève<br />

ont donné l’exemple. Il faut éviter<br />

les situations telles que celles de<br />

Thomas et Sanja.<br />

https://ig.<strong>syndicom</strong>.ch/fr/jeunesse/

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