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syndicom magazine No.19

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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Cette initiative vise à freiner l’exploitation<br />

des hommes et de la nature par les entreprises<br />

globales.<br />

« Je soutiens l’initiative parce que mon employeur, en tant que prestataire de services logistiques internationaux,<br />

permet le commerce mondial et assume donc une responsabilité à l’égard des personnes et de leurs conditions<br />

de travail dans le monde entier. » (Odile Gainon, membre <strong>syndicom</strong>, Poste CH SA, Genève)<br />

ment que nous vivons dans un<br />

monde où un battement d’ailes de<br />

papillon peut avoir des répercussions<br />

à des milliers de kilomètres de<br />

chez nous. J’aime rappeler une<br />

phrase de Martin Luther King : « Une<br />

injustice, où qu’elle se produise, est<br />

une menace pour nous tous. » Si<br />

plus de justice régnait, la migration<br />

pourrait être diminuée dans les pays<br />

pauvres, mais riches en matières<br />

premières. Personne ne quitte son<br />

pays le cœur léger. Et il y aurait plus<br />

de paix et de bien-être. Ce qui est<br />

également dans l’intérêt de l’économie<br />

et des travailleurs.<br />

Les travailleurs et la nature des pays<br />

lointains de la Suisse sont des questions<br />

apparemment éloignées de<br />

nous : pourquoi demander une modification<br />

de nos lois ?<br />

Tout d’abord, la Suisse concentre le<br />

plus grand nombre de sièges de<br />

multinationales au monde par rapport<br />

à sa population. Ensuite, notre<br />

pays a des valeurs éthiques inscrites<br />

dans la Constitution qui doivent<br />

être mises en œuvre. Ce qui se passe<br />

au Congo nous intéresse directement.<br />

Ce n’est pas de l’altruisme.<br />

Cette histoire me rappelle ce qui<br />

s’est produit dans les années septante.<br />

A cette époque, des milliards<br />

de lires, des millions de francs français<br />

et de D-Mark affluaient chaque<br />

jour dans les banques suisses. Il y<br />

avait de véritables industries de<br />

transfert de fonds. Un groupe de<br />

jeunes procureurs, dont je faisais<br />

partie, a attiré l’attention sur le fait<br />

que cet argent pouvait aussi provenir<br />

d’affaires illicites. Il ne venait<br />

pas seulement de citoyennes et citoyens<br />

honnêtes, mais aussi d’activités<br />

criminelles. Selon nous, il était<br />

urgent d’adopter des dispositions<br />

permettant d’identifier l’origine de<br />

ces énormes sommes anonymes. On<br />

nous a alors accusés d’être les ennemis<br />

de la place financière suisse.<br />

Vingt-cinq ans plus tard, le Parlement<br />

a voté à l’unanimité la loi<br />

contre le blanchiment d’argent.<br />

Combien de scandales, qui ont causé<br />

tant de mal à la Suisse, auraient<br />

pu être évités ! A l’époque comme<br />

aujourd’hui, le Conseil fédéral et la<br />

majorité du Parlement considéraient<br />

qu’il appartient aux entreprises<br />

de se réguler mutuellement.<br />

Les banques ont donc introduit une<br />

convention relative à l’obligation de<br />

diligence, mais elle n’a pas fonctionné<br />

et il a finalement fallu une<br />

loi sur le blanchiment d’argent.<br />

Malgré cette expérience désastreuse,<br />

le Conseil fédéral et le Parlement<br />

proposent encore aujourd’hui<br />

une autorégulation pour les multinationales.<br />

C’est absurde ! Bien sûr,<br />

la majorité des entreprises respectent<br />

les règles. Le problème, ce<br />

sont les autres, la minorité, celles<br />

qui poursuivent uniquement la<br />

maximisation du profit. Elles<br />

écornent gravement l’image de la<br />

Suisse et de sa place économique<br />

(en plus de se procurer un avantage<br />

concurrentiel par rapport aux entreprises<br />

qui se comportent correctement.<br />

Ne court-on pas le risque que les<br />

multinationales quittent la Suisse et<br />

que des emplois soient perdus ?<br />

Je parie que si l’initiative est acceptée,<br />

aucune multinationale ne quittera<br />

la Suisse. Tout comme aucune<br />

multinationale n’a quitté la France,<br />

où une loi est en vigueur depuis<br />

2019. Pour les multinationales, des<br />

aspects beaucoup plus importants<br />

comptent : outre la fiscalité, je<br />

pense à la logistique performante, à<br />

la qualité de vie, à la sécurité juridique,<br />

aux écoles de haut niveau...<br />

Les entreprises vont plutôt se demander<br />

quels dangers sont liés à<br />

leur activité. Est-ce que je fais tout le<br />

nécessaire pour éviter que des enfants<br />

travaillent dans mes mines ? Y<br />

a-t-il des filtres pour ne plus polluer<br />

les rivières ? Et elles découvriront,<br />

comme beaucoup l’ont déjà fait, que<br />

le respect des droits de l’homme et<br />

de l’environnement peut également<br />

être un facteur important de marketing<br />

et de reconnaissance sur le<br />

marché.<br />

https://initiative-multinationales.ch/

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