syndicom magazine No.19

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18 Le monde du travail « La proposition inclura la garantie d’une CCT comme condition préalable à l’octroi de subventions aux médias. » Stephanie Vonarburg L’aide aux médias doit être traitée comme un paquet global syndicom salue la décision prise par le Conseil national de ficeler à nouveau le paquet de mesures visant à soutenir les médias lors de sa session de septembre. Fin août, une très courte majorité de la Commission des transports et des télécommunications voulait encore fractionner le projet et donc le renvoyer aux calendes grecques. La proposition de la conseillère nationale Isabelle Pasquier-Eichenberger (Les Verts/GE) a rassemblé une claire majorité : à la demande du Conseil national, la commission doit maintenant revoir sa copie et reficeler le paquet. Le 7 septembre, dix organisations de la branche des médias avaient lancé un appel commun aux conseillers nationaux pour annuler la décision prise à une courte majorité par la commission chargée de l’examen préalable. Objectif : réintégrer dans le paquet global le volet consacré à l’aide aux médias en ligne. L’appel, pour lequel syndicom s’est aussi engagé, a bénéficié d’un large soutien. Il a été signé par la branche entière – par les représentants d’entreprise de la presse écrite, radio, télévision et Internet, notamment par l’association des éditeurs romands Médias Suisses et par l’association Médias d’Avenir, jusqu’aux syndicats des médias. Seule l’association alémanique des éditeurs n’a pas répondu à l’appel des organisations signataires. Néanmoins, peu avant le débat au Conseil national, elle a fini par se décider à exiger elle aussi le regroupement des trois éléments du projet. Les médias en ligne contribuent à la diversité des médias et doivent être être soutenus. © syndicom Le paquet d’aide comprend trois volets principaux. L’augmentation substantielle de l’aide indirecte à la presse pour la distribution par la poste de journaux et de revues et pour la distribution matinale de médias écrits. Le soutien de quatre revendications relevant de l’économie d’intérêt général : l’agence de presse, la formation journalistique continue, l’autorégulation éthique, notamment du Conseil de la presse, ainsi que des projets informatiques communs dans la branche. A cela s’ajoute la nouvelle aide aux médias en ligne à hauteur d’au moins 30 millions de francs. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut parler d’un paquet global axé sur l’avenir, qui n’avantagerait pas certains domaines et de grandes entreprises de manière unilatérale, mais qui inclut aussi de jeunes nouveaux médias. Il est préoccupant que le projet risque de subir un retard d’au moins six mois. Son nouveau traitement au sein de la commission offre toutefois simultanément l’occasion d’y inclure comme condition pour les bénéficiaires de subventions, l’exigence que les conditions de travail des professionnel-le-s des médias soient protégées par une convention collective de travail (CCT). L’étude récemment publiée sur les salaires et les conditions de travail dans les médias montre que l’existence d’une CCT améliore les conditions de travail des professionnel-le-s des médias et réduit les écarts salariaux entre les sexes et les catégories de médias. Une aide judicieuse des médias visant à maintenir la diversité des médias et des opinions met l’accent sur la qualité du journalisme, qui ne peut être garantie à long terme qu’avec des conditions de travail de bonne qualité Stephanie Vonarburg, responsable du secteur Médias et vice-présidente de syndicom syndicom.ch/sondagemedias2020 Femmes, les chiffres du macroscandale dévoilés Patrizia Mordini, responsable Egalité et membre du comité directeur Parallèlement à la session d’automne du Parlement, la première session extraordinaire féministe a eu lieu à Berne les 11 et 12 septembre. Objectif : les intérêts des femmes ne doivent pas être oubliés à cause de la crise du Coronavirus. En plus de 20 workshops, une centaine de femmes ont discuté de garde des enfants, de violence contre les femmes, des formes de participation, de migration et d’argent. Zita Küng, de la faculté féministe « fem ! », a présenté trois chiffres sur le « macroscandale – l’escroquerie aux femmes » calculés par l’économiste Mascha Madörin. « 100 » : les femmes en Suisse reçoivent 100 milliards de francs de salaire par an en moins que les hommes ! Et ce, même si elles travaillent le même nombre d’heures que les hommes. « 248 » : la valeur monétaire du travail non rémunéré des femmes s’élève à 248 milliards de francs par an : c’est plus que toutes les dépenses publiques effectuées par la Confédération, les cantons et les communes. « 1 » : le nombre d’heures non rémunérées travaillées par les femmes chaque année pour la seule garde des enfants s’élève à environ 1 milliard ! C’est presque deux fois plus que les hommes dans l’industrie de la construction. Ces comparaisons montrent clairement ce que ces chiffres disproportionnés signifient réellement.
« Perfectionnement, l’industrie devrait recourir à des mesures structurelles » Riccardo Pardini 19 #uptodate. Comment les employés TIC se perfectionnent en Suisse Une étude récente commandée par syndicom montre que les travailleurs des TIC ne suivent autantde cours que les autres. Le perfectionnement professionnel est une mesure importante pour permettre aux employés TIC de s’adapter aux nouvelles exigences et contenus sur leur lieu de travail. Compte tenu de la pénurie croissante de main d’œuvre qualifiée, la branche TIC ferait bien d’investir dans le perfectionnement des employés. Les pratiques existantes en matière de perfectionnement en Suisse sont encore peu connues des employés TIC. La Haute école spécialisée du nord-ouest de la Suisse a examiné l’importance du perfectionnement professionnel pour l’employabilité sur le marché du travail des employés TIC pour le compte de syndicom. Si la formation continue est dans la CCT, les employés sont soutenus. ©stock.adobe – auremar Le perfectionnement fait partie de la profession TIC En 2017, environ un tiers des employés de la branche TIC ont participé à un perfectionnement ou à des activités s’apparentant à une formation, principalement pour des raisons professionnelles. La participation au perfectionnement est moyenne par rapport aux autres branches. Ce n’est pas un manque d’intérêt, au contraire : selon l’enquête en ligne, 80 % des personnes interrogées sont même prêtes à utiliser leur temps libre et leurs propres moyens financiers pour suivre un perfectionnement. Des offres de formation variées Les employés TIC estiment que les sessions de perfectionnement sont importantes pour maintenir et développer leur employabilité sur le marché du travail. Elles servent pour élargir ou mettre à jour les connaissances techniques, pour apprendre des nouveautés et à suivre les évolutions organisationnelles et technologiques. Une combinaison de différentes sessions de perfectionnement est nécessaire pour que les employés TIC puissent trouver une utilisation directe sur leur lieu de travail, mais aussi pour améliorer leurs opportunités sur le marché du travail à long terme. Les règlementations relatives au perfectionnement dans les contrats de travail ont un effet positif L’enquête montre que 70 % des employés TIC attendent de participer à un perfectionnement et que pour 80 % des personnes interrogées, la dernière session a été financée par l’employeur. Les réglementations relatives au perfectionnement dans les contrats de travail ont un effet positif sur les conditions de perfectionnement des employés TIC. D’une part, ceux qui disposent d’une réglementation sont plus susceptibles de recevoir un soutien financier pour leurs activités de perfectionnement. D’autre part, les personnes interrogées dont le contrat de travail ne prévoit pas de règlementations relatives au perfectionnement mentionnent plus souvent ne pas en avoir suivi l’année précédente par manque de temps. Les sessions de perfectionnement ne sont pas les mêmes pour tous les employés TIC Les employés TIC sans diplôme d’une haute école ou formation professionnelle supérieure suivent moins de perfectionnements que tous les employés titulaires d’un diplôme, bien que les deux groupes manifestent le même intérêt à y participer. La participation à un perfectionnement diffère également selon le sexe : les femmes participent à des perfectionnements beaucoup moins souvent que les hommes. Bien que les employés TIC plus âgés et plus jeunes suivent aussi souvent des perfectionnements, les travailleurs âgés de 55 ans et plus reçoivent un soutien financier plus important de la part des employeurs. Les personnes du groupe d’âge des 40-54 ans ont déclaré, plus que la moyenne, qu’elles n’avaient pas le temps de suivre un perfectionnement parce qu’elles étaient trop impliquées dans leur travail. Riccardo Pardini, sociologue, Institut de planification sociale, changement organisationnel et développement urbain de la Haute école de travail social de Haute école spécialisée du nordouest de la Suisse (FHNW) L’étude «#uptodate l’employabilité sur le marché du travail des employés TIC en Suisse» de Riccardo Pardini, Nora Meuli et Carlo Knöpfel sera disponible aux éditions Seismo à partir de fin octobre. Licenciement collectif chez notime SA Avant même que l’encre ait eu le temps de sécher sur la nouvelle convention collective de travail de notime SA, ses coursières et coursiers alimentaires subissent un licenciement collectif à cause de la fusion à l’échelle européenne entre takeaway.com et justeat (qui livrent désormais pour eat.ch). Or, eat.ch était le plus gros client de notime dans le domaine alimentaire – un risque de concentration qui a aujourd’hui de graves conséquences pour les coursières et coursiers de notime. Les licenciements ont été prononcés en octobre, donc la convention collective de travail entrée en vigueur le 1 er octobre s’applique déjà. Les coursières et coursiers qui travaillaient à plus de 40 % en moyenne bénéficient donc des garanties de la CCT. Dans la discussion avec syndicom, notime a laissé entendre que les coursiers et coursières dans le domaine du e-commerce pourront continuer à travailler. Un soutien sera aussi apporté au transfert des employé-e-s chez takeaway. com. syndicom formulera des revendications, dans le cadre des négociations, sur le plan social et contactera takeaway.com en vue d’établir un partenariat social. Cette entreprise internationale est tenue de respecter la loi suisse, qui prescrit l’obligation de négocier une CCT pour ce type de prestations logistiques. syndicom.ch/gavnotime
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