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Les facteurs influençant la distribution ibution de la flore La flore actuelle de la Corse est à considérer comme la résultante de facteurs biogéographiques passés (changements paléogéographiques, tions climatiques depuis le Tertiaire) et de paramètres environ- varianementaux actuels d’origine climatique, édaphique et topographique, sans oublier l’action de l’homme sur les milieux naturels au moins depuis le Néolithique (Gamisans, 2010d). La Corse est une île montagneuse (fig. 6) de Méditerranée occidentale qui culmine à 2710 m d’altitude. Elle présente plus de 15560 km de côte et compte également 115 petites îles et îlots dotés d’au moins une espèce végétale. Son relief délimite de grandes régions naturelles correspondant à divers ensembles géologiques qui influencent la répartition de la flore : la Corse cristalline (granitique et volcanique), la Corse alpine (schisteuse et métamorphique), le sillon central à la géologie très variée au contact des deux ensembles précédents, la Plaine orientale et les bassins sédimentaires de San Fiurenzu et Bunifaziu qui comportent d’importantes zones calcaires (fig. 3). L’histoire paléogéographique est déterminante pour éclairer l’origine, la différenciation ion et la tion du peuplement végétal de la Corse (Médail & Verlaque, distribu- 1997). Il est bien établi que la position actuelle de la Corse et de la Sardaigne résulte de la dérive du bloc corso-sarde qui depuis la sule Ibérique aurait pivoté et dérivé vers le sud-est durant le Miocène inférieur (il péniny a environ 24 millions d’années). Au début de la rotation, le climat était certainement de type subtropical, la flore et la végétation se sont modifiées avec la crise de salinité du Messinien, il y a entre 5,3 et 6 millions d’années, et ce n’est qu’à la fin du Pliocène (entre 3,5 et 2,4 millions d’années) que le climat subtropical a laissé place à un climat méditerranéen à sécheresse estivale, ce qui a conduit à de fortes modifications de la composition floristique avec l’extinction d’espèces méga –thermes (plantes nécessitant des tempé ratures élevées) et la dif fé renciation des lignées médi terranéennes. Puis, au début du Pléistocène, il y a environ 1,8 million d’années, les alter nances de périodes froides et sèches (épisodes glaciaires) et de phases plus tempérées (épisodes inter glaciaires) ont profondément modifié la distribution et la compo sition de la flore insulaire. La dernière glaciation du Würm, de -70 000 ans à -12 000 ans, a constitué un épisode particulièrement froid (notamment durant le dernier maximum glaciaire il y a environ 20 000 ans, fig. 4)) qui a structuré en grande partie la répartition de la flore. Les nombreux glaciers n’atteignaient pas la mer et les côtes corses ont ainsi constitué un refuge pour un grand nombre de plantes, d’autant que la partie littorale était plus étendue que l’actuelle du fait de Alluvions fluvatiles quaternaires Sables et marnes miocènes Principaux affleurements calcaires (essentiellement du Miocène). Conglomérats, grès et autres roches sédimentaires du Jurassique au Pliocène. CORSE « ALPINE » OU « ORIENTALE » Schistes lustrés Gabbros, serpentinites, pillow-lovas CORSE « HERCYNIENNE » OU « GRANITIQUE » OU « OCCIDENTALE » Complexe rhyolitique du Cintu Granites divers et autres affleurements de roches plutoniques Fig. 3 – Carte géologique schématique de la Corse (d’après Rossi, Rouire et al., 1980). In Gamisans J., La végétation de la Corse, C.J.B. Genève 1991. Fig 4 – Le bassin tyrrhénien et la Corse durant le dernier maximum glaciaire (ca. 20 000 ans B.P.) D’après Petit-Maire & Vrielynck, 2004. (eds.). In : Commission for the Geological Map of the World. 16
Fonds inférieurs à – 100 m Extension maximale des glaciers lors de la dernière glaciation l’abaissement du niveau marin à -100 / – 120 m (fig. 5). À partir de l’Holocène, il y a 12 000 ans, la végétation de la Corse était sans doute assez proche de sa composition actuelle (Reille, 1975), mais les influences d’origine anthropiques (déboisement, pâturage, culture, apport d’espèces pour l’agriculture et l’ornement, urbanisation) ont modifié de façon significative le couvert forestier et la distribution de certaines espèces notamment ligneuses comme les chênes caducifoliés ou l’if. Ces variations se poursuivent de nos jours à l’heure de l’Anthropocène, avec l’action conjointe de l’homme et des changements climatiques. Monte Cintu Frédéric Médail Monte d’Oru Rinosu N Alcudina Fig. 5 – Paléogéographie de la Corse au maximum de la régression würmienne. D’après Conchon 1986. QSR ; in Gauthier Des roches, des paysages et des hommes, Albiana. Fig. 6 – Carte des massifs et du système hydrographique de la Corse. Plaines côtières Massif du Capicorsu Massif de Tenda Massif du San Petrone Massif du Cintu Massif du Ritondu Massif du Rinosu Massif de l’Alcudina Massif d’U Spidali Massif de Cagna 0 15 km 17
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