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Atlas Botanique_extrait

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Fig. 1 – Proportions des différents<br />

taxons en fonction de leur fréquence<br />

l’île à diverses périodes géologiques. Ainsi, la flore corse est composée<br />

d’éléments de multiples origines qui montrent les deux influences principales<br />

: méditerranéenne d’une part (47,5 %) et tempérée (27,7 %)<br />

d’autre part (paléotempérée, européenne, boréale, arctico-alpine).<br />

Du fait de son isolement, la Corse a aussi été le creuset de la différenciation<br />

de nombreuses espèces : l’endémisme y est de ce fait<br />

important avec 132 plantes strictement corses (5,9 %) en grande<br />

partie traitées dans cet atlas et présentes dans divers milieux de<br />

l’île depuis le littoral (Anthemis arvensis subsp. glabra (Rouy)<br />

Jeanm., Armeria soleirolii (Duby) Godr., Limonium bonifaciense<br />

Arrigoni & Diana, L. corsicum Erben, etc.), jusque sur<br />

les plus hauts massifs (Clinopodium corsicum (Pers.) Govaerts,<br />

Draba loiseleurii Boiss., Erigeron paolii Gamisans, etc.). De<br />

plus, l’existence de 170 taxons (7,6 %) subendémiques reflète<br />

l’histoire géologique et les liens anciens plus ou moins étroits<br />

avec les territoires voisins. La Corse partage ainsi 78 endémiques<br />

avec la Sardaigne, 7 avec les Baléares et quelques autres avec des<br />

territoires plus ou moins proches (îles d’Hyères, Capraria, Toscane,<br />

Sicile, Calabre, etc.) et même une plante exclusivement avec la Crète<br />

(Lepidium oxyotum DC.). Le nombre d’endémiques et de subendémiques<br />

a tendance à croître depuis le littoral jusqu’à l’étage montagnard puis à<br />

décroître dans les étages supérieurs (JEANMONOD et al., 2015). Mais le pourcentage<br />

d’endémiques, quant à lui, croît régulièrement depuis l’étage thermoméditerranéen<br />

jusqu’à l’alpin où il atteint un maximum de 43,1 % des taxons présents.<br />

Curieusement, d’assez nombreuses plantes endémiques, telles l’erba barona ou la<br />

nivéole à longues feuilles, montrent par ailleurs un spectre altitudinal plus important<br />

que les autres espèces indigènes et ne sont donc en général pas rares.<br />

Une autre spécificité de l’île est la présence de nombreux taxons du continent<br />

que seule la Corse renferme parmi les grandes îles méditerranéennes. Parmi<br />

ces 260 taxons, on peut citer entre autres Anemone ranunculoides L., Botrychium<br />

matricariifolium (Döll) W. D. J. Koch, Corallorhiza trifida Châtel., Daphne alpina<br />

L. et Juniperus thurifera L. qui sont traités dans cet atlas. Ils sont le reflet d’une<br />

spécificité de la Corse qui a représenté un refuge pour une flore qui s’y est installée<br />

lors d’un passé climatique plus froid.<br />

Toutes les espèces de la flore indigène ne sont pas fréquentes, certaines<br />

n’étant présentes que par une ou deux populations (par ex. Anemone ranunculoides<br />

L., Chaenorhinum minus (L.) Lange subsp. pseudorubrifolium Gamisans,<br />

Trichophorum alpinum (L.) Pers.). D’autres n’ont jamais été revues et beaucoup<br />

sont rares (fig. 1). L’<strong>Atlas</strong> traite d’ailleurs de la plupart de ces espèces rares qui<br />

subsistent dans des milieux très diversifiés. Certaines stations semblent avoir<br />

disparu, d’autres sont parfois trouvées suite à des prospections poussées.<br />

La Corse est essentiellement composée de roches siliceuses,<br />

mais les quelques rares zones à serpentinites renferment une flore<br />

particulièrement intéressante avec des espèces particulières<br />

à ce substrat comme Alyssum robertianum Bernard, Godr. &<br />

Gren., Asplenium adiantum-nigrum var. silesiacum (J. Milde)<br />

J. Milde, Biscutella rotgesii Foucaud, Cardamine plumieri Vill.,<br />

Paragymnopteris marantae (L.) K.H. Shing, Senecio serpentinicola<br />

Jeanm., Atocion armeria (L.) Raf., Silene inaperta L..<br />

Le calcaire n’est pas fréquent non plus et est très localisé ou<br />

disséminé sur de petites surfaces. Pourtant, sa flore s’élève à<br />

316 taxons indigènes selon SCHLÜSSEL et al. (2014), dont 212<br />

strictement calcicoles.<br />

275<br />

85<br />

415<br />

12 %<br />

4%<br />

19 %<br />

60<br />

3 %<br />

Commun<br />

Peu fréquent<br />

Localisé<br />

Rare<br />

Très rare<br />

POURCENTAGE<br />

NOMBRE<br />

27 %<br />

598<br />

10 %<br />

Très commun<br />

Disparu ?<br />

DE TAXONS<br />

225<br />

26 %<br />

580<br />

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