Article - magazine "Centres aquatiques"

portrait
Une stratégie tournée
vers l’apprentissage
Depuis plusieurs années, la Communauté d’Agglomération Saumur Val de Loire
a fait de l’apprentissage de la natation un axe fort de sa politique aquatique.
Pour cela, elle s’appuie principalement sur ses équipements couverts
et va encore développer son offre avec une nouvelle construction.
Quelques jours après sa réouverture, la piscine d’été à Longué-Jumelles a pu accueillir jusqu’à 123 personnes en simultané. Ce chiffre a ensuite
augmenté progressivement au fil des semaines.
Depuis le 1 er janvier 2017, la Communauté d’Agglomération
Saumur Val de Loire est passée de 32 à 45 communes,
avec une population de près de 100 000 habitants. Début
2018, les élus ont présenté le projet de territoire Saumur Val
de Loire 2028, composé de trois axes principaux : l’attractivité,
le dynamisme et l’environnement. Le premier thème regroupe
plusieurs domaines dont la politique sportive, gérée par la
Direction des politiques sportives et composée de deux entités :
le sport santé et le service des piscines. Celui-ci est dirigé par
Guillaume Kling, arrivé dans la collectivité en 2001 comme maîtrenageur
(après une formation STAPS et l’obtention de son brevet
d’éducateur sportif des activités de la natation) avant de gravir les
échelons, en obtenant les concours de la fonction publique, en
tant que chef de bassin, puis responsable adjoint et aujourd’hui,
responsable du réseau des piscines avec le statut d’attaché
territorial.
La gestion de huit établissements
Depuis sa création, la collectivité gère 8 piscines : 3 piscines
couvertes (2 à Saumur et 1 à Doué-en-Anjou), accessibles toute
l’année, et 5 établissements d’été (Gennes, Les Rosiers-sur-
Loire – communes de Gennes-Val-de-Loire - Brain-sur-Allonnes,
Longué-Jumelles et Montreuil-Bellay). Au total, ces établissements
comptabilisent environ 400 000 entrées par an.
Les piscines couvertes sont accessibles environ 80 heures par
semaine. Elles comptent trois bassins sportifs de 25 m, deux
bassins ludiques et de loisirs, deux pataugeoires, deux toboggans,
des espaces de détente et un spa. De plus, outre la piscine
Offard à Saumur qui ne comprend qu’un bassin, les deux autres
proposent de nombreux créneaux d’activités hebdomadaires (près
de 50 à la piscine Val de Thouet à Saumur et environ 40 à celle
des Fontaines à Doué-en-Anjou). Des cours de natation du premier
niveau au perfectionnement pour enfants et adultes, et des activités
sportives et ludiques (aquagym, aquabiking…) sont proposés. Le
taux de remplissage de ces créneaux est compris entre 90 et
95 %. Pour les activités sportives, les tarifs au semestre, pour 15
séances, sont de 135 et 165 euros. “Par ailleurs, afin de réduire
les charges de fonctionnement, l’Agglomération a installé des
déchloraminateurs UV permettant de diminuer les consommations
d’eau et a investi dans des systèmes d’éclairage à LED dans les
halles des bassins et la partie subaquatique. Néanmoins, le bilan
des économies réelles sera effectif sur l’année N + 2” explique
8 Centres Aquatiques - Septembre Octobre 2020

Carrelage et Étanchéité
Guillaume Kling, responsable du réseau des piscines, travaille avec son
équipe sur la construction d’un nouveau centre aquatique : il équilibrera
l’offre aquatique avec un équipement supplémentaire au nord du
territoire qui est une zone carencée.
le responsable du réseau des piscines. Quant aux piscines d’été,
elles disposent toutes d’un bassin de 25 m, d’un bassin de 12,5 m
et d’une pataugeoire, hormis une qui n’a que les deux bassins. Une
seule est ouverte à partir du mois de juin, hormis cette année (voir
encadré), alors que les autres le sont en juillet et en août.
Une quarantaine d’agents
Le service des piscines gère 8 établissements avec une
quarantaine d'agents : environ 20 maîtres-nageurs, dont les chefs
de bassins qui se chargent de certaines tâches administratives,
une dizaine d’agents d’accueil et d’entretien, 6 techniciens
pour les interventions de premier niveau : petite maintenance,
gestion des paramètres physico-chimique de l’eau… Le budget de
fonctionnement annuel est de 289 700 euros TTC, sans compter
les parties RH, énergie et entretien des bâtiments gérées par
d’autres directions (RH et grands équipements). Concernant
les investissements, le budget est d’environ 50 000 euros TTC
par an, principalement pour l’achat d’aquabikes ou de matériels
pédagogiques. Quant aux recettes, elles atteignent les 800 000
euros par an.
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L’apprentissage de la natation : un pilier essentiel
Dès la construction du premier centre aquatique, l’apprentissage
de la natation a vraiment été une volonté clairement affichée
par les élus et qui a perduré dans le temps. Ceci pour deux
raisons principales : le territoire comprend de nombreuses
rivières et cours d’eau et cet apprentissage revêt une dimension
sociale essentielle dans le cadre du service public. De manière
classique, un travail important est mené en collaboration avec
l’Education Nationale pour mettre en place un projet pédagogique
harmonisé afin que chaque élève ait les mêmes objectifs lors des
différents cycles. “De la grande section maternelle jusqu’au CE2,
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5 000 enfants vont participer à 40 séances de natation financées
par la collectivité (transport compris), soit un coût de 307 000 euros
pour la collectivité dont 100 000 euros TTC de transport. À la sortie
du CE2, environ 70 % obtiennent l’attestation scolaire “savoirnager”.
S’il n’y a pas de séances en CM1 et CM2 (il n’est pas
possible pour l’Agglomération de financer 6 ans d’apprentissage),
des créneaux sont attribués en priorité aux classes de 6 e , ainsi
qu’à quelques classes de 5 e , pour que les professeurs d’éducation
physique puissent proposer des séances pour les élèves n’ayant
pas acquis cet apprentissage” décrit Guillaume Kling.
Enfin, la collectivité a mis en place un projet appelé réussite
scolaire qui s’oriente vers les jeunes après la classe de 6 e inscrits
dans un établissement secondaire du territoire. L’action se déroule
en 3 étapes :
• détection par les professeurs d’EPS des élèves n’accédant pas
au “savoir-nager” en fin de 6 e ;
• échange des informations entre l’éducation Nationale, le service
des piscines et les jeunes et leurs familles ;
• prise en charge (par la collectivité) des élèves en difficultés par un
MNS pour l’apprentissage de la natation, et ce sur une période
allant de septembre jusqu’à l’obtention du “Savoir nager”.
• Ainsi, à la fin de la 5 e , le pourcentage d’élève sachant nager
est de 85 %.
Pour compléter ces dispositifs, la Communauté d’Agglomération
Saumur Val de Loire organise un événement appelé “Bouger,
nager en famille” lors des vacances de la Toussaint où, durant
une semaine, une structure gonflable est installée (location de
3 500 euros TTC) au sein de la piscine Val Thouet à Saumur.
L’objectif est de proposer des activités aquatiques et ludiques aux
adolescents et leurs familles issues des quartiers prioritaires afin
de détecter d’éventuelles difficultés en natation et de les intégrer
dans un cycle d’apprentissage.
Une autre piscine bientôt en construction
Suite à l’augmentation du nombre de communes sur le territoire et
donc du nombre d’habitants à accueillir dont les élèves en 2017,
il a été décidé de construire un nouveau centre aquatique à la
place de la piscine d’été de Longué-Jumelles. Situé au nord de
l’agglomération, il permettra d’équilibrer l’offre aquatique avec un
équipement supplémentaire au sein de cette zone carencée et de
diminuer les frais de transport pour les établissements scolaires
venant de cette zone géographique. Le futur établissement
comprendra un bassin d’apprentissage de 105 m 2 et un bassin
de 25 m avec 5 couloirs. Les travaux devraient débuter en octobre.
La piscine du Val de Thouet à Saumur dispose d’un bassin sportif de
25 m, d’un bassin de loisir de 220 m 2 , d’une pataugeoire, d’un toboggan
de 30 m ou encore d’un espace détente pour un tarif d’entrée de 4,20 €
pour un adulte et 3,20 € pour un enfant (entre 3 et 17 ans).
La location d’une structure gonflable, durant les vacances de la Toussaint
sur une des piscines, permet à la Collectivité d’organiser des activités
aquatiques et ludiques afin de détecter d’éventuelles difficultés en
natation et de proposer des cycles d’apprentissages.
Le budget travaux s’élève à 6 132 000 € HT (subventionné à
hauteur de 700 000 euros par l’ANS et 1 660 000 euros par
le CTR).
La gestion de la Covid-19
et le retour à la normale
Comme partout en France, les piscines de l’agglomération
ont été fermées à la mi-mars à cause du Coronavirus.
Durant les semaines de fermetures, une veille technique
quotidienne a été assurée (réglage des températures, des
paramètres physico-chimique de l’eau…) et le service en
a profité pour avancer les vidanges de certains sites afin
qu’ils n’aient pas à fermer de nouveau au cours de l’année.
L’agglomération a été l’une des premières à rouvrir ses
piscines puisque, dès le 5 juin, les deux établissements
couverts ont été accessibles et le lendemain ce fût le cas
de la piscine d’été à Longué-Jumelles afin d’accueillir des
collégiens.
Après cette première phase qui s’est parfaitement
déroulée (des créneaux de 2 heures avec 20 à 25
personnes, des opérations de désinfection entre chaque
créneau…), un allègement des conditions d’accueil a été
mis en place à partir du 22 juin. Les piscines n’étaient
également plus réservées exclusivement aux nageurs.
Ainsi, la piscine du Val de Thouet à Saumur a donc pu
accueillir jusqu’à 142 personnes en simultané, 87 pour
la piscine des Fontaines à Doué-en-Anjou et 123 pour
la piscine à Longué-Jumelles. Les autres ont pu ouvrir le
4 juillet comme prévu, au début des vacances d’été.
Concernant la problématique financière, le Conseil
communautaire a délibéré en faveur d’un remboursement
pour l’ensemble des cours enfants au prorata des
séances non effectuées. Pour les cours adultes (cours de
natation, d’aquagym et d’aquabike), il sera proposé aux
usagers un report des cours non effectués pour la rentrée
de septembre 2020, leur assurant ainsi de retrouver le
même créneau. Pour les personnes ne souhaitant pas de
report, il sera possible de procéder à un remboursement
au prorata des séances non réalisées. “Concernant
la perte financière, nous devrons attendre la fin de
l’exercice 2020 afin de les déterminer précisément”
conclut Guillaume Kling.
10 Centres Aquatiques - Septembre Octobre 2020