De la minoration extrait

i n t r o d u c t i o n
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De la minoration
à l’émancipation
Libérer une parole historiquement,
socialement et politiquement
condamnée
EN GUISE D’INTRODUCTION À CET OUVRAGE
Chaque pas, chaque observation, chaque introspection, m’ont ainsi porté
inlassablement et avec force selon deux dynamiques que l’on pourrait penser a
priori contraires : celle de la minoration d’une part et de l’émancipation d’autre
part. Ces recherches ont constamment été alimentées par tout un ensemble
conceptuel lié très fortement, dans un premier temps, à la domination. Nourries
presque malgré elles pourrais-je dire tant le terrain d’étude choisi, au départ celui
des langues minorées et plus particulièrement du corse, est constamment traversé
par cette domination si souvent occultée par des fonctionnements sociaux dont le
but est de voiler la face ostentatoire et inacceptable du conflit afin d’en accélérer
l’issue. Issue de la domination linguistique que l’on pourrait résumer schématiquement
à travers l’assimilation plus ou moins totale soit le maintien perfusé du
caractère folklorique et subalterne de lambeaux de culture.
LE MINORITAIRE N’EST DONC PAS MINORITAIRE
PAR ACCIDENT !
Les langues minorées : terrain d’étude choisi « au départ » avons-nous été tenté
d’écrire d’emblée. En effet, et c’est peut-être là l’une des premières motivations qui
préside à la réalisation de cet ouvrage : donner à comprendre, démontrer, convaincre,
encore et toujours, que la question de la langue corse, aux prémices de cette réflexion
universitaire, recouvre en fait, un champ d’investigations et d’interventions bien
plus large qui entraîne dans son sillon l’ensemble de la société à travers ses forces
économiques, éducatives, historiques, institutionnelles, philosophiques, citoyennes,
ses mythes, ses représentations, ses désirs, ses fantasmes quelques fois… Car le fait
langagier est un fait éminemment social et donc éminemment politique – exclusivement
social et politique devrions-nous plutôt écrire. Par conséquent, ce qui « au