En_Homme_Libre_extrait

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étape, son format limité ne permettait pas à Léo Micheli
de développer toute sa réflexion et de détailler le cours
des événements. Quelques années plus tard, il nous est
donc apparu nécessaire de poursuivre nos entretiens et
de les mettre par écrit. Pour moi, cet ouvrage avait un
double objectif : recueillir un témoignage exceptionnel
sur la façon dont la Corse est devenue le premier département
français libéré en permettant à un protagoniste
de donner sa version des faits, et comprendre les motivations
qui ont pu pousser de jeunes hommes tels que lui
à s’engager au péril de leur vie. Mais, comme le précise
Léo Micheli lui-même, il ne s’agit là que de « sa vérité »
et non pas forcément de « la » vérité. Ce sont des clés
de compréhension qu’il nous livre sur l’ambiance de
l’époque, sur le communisme, sur la Résistance et sur
le climat d’après-guerre qui sont tout aussi utiles pour
le grand public que pour les spécialistes car ceux qui
pouvaient parler et raconter ont quasiment tous disparu.
À l’instar de nombre de ses compagnons de lutte
durant la Seconde Guerre mondiale, l’histoire de Léo
Micheli est avant tout celle d’un adolescent engagé qui
s’est retrouvé pris dans la tourmente des événements
dramatiques de l’époque. Mais l’originalité de son
parcours est double. D’une part, en raison des importantes
fonctions qui lui ont été confiées dans la clandestinité
malgré son très jeune âge. Et, d’autre part, parce
qu’après-guerre il fut appelé à rejoindre le Comité
central du Parti communiste français à Paris où il est
devenu l’un des plus proches conseillers de son secrétaire
général, Jacques Duclos. Une ascension fulgurante pour
ce jeune Bastiais dont les études à l’école normale ont été
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