En_Homme_Libre_extrait

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siège était situé avenue Carnot 8 à Bastia, avait un effectif
d’environ deux cent cinquante jeunes. Pour l’agglomération
bastiaise, cela faisait déjà du bruit. Il y avait
d’autres cercles un peu partout en Corse, aussi bien à
Ajaccio qu’à Porto-Vecchio ou Corte. Beaucoup de
jeunes adhéraient à l’époque à la Jeunesse communiste.
C’était un moment où les jeunes discutaient beaucoup
et de tous les problèmes, aussi bien à l’école qu’après
les cours, lors des réunions que nous tenions. Il y avait
également des mouvements syndicaux très importants,
notamment chez les dockers, les cheminots, les électriciens,
les postiers, qui animaient la vie politique. De
plus, au parti, il y avait des ouvriers, mais aussi toute une
équipe de professeurs du lycée comme, par exemple,
Bainville, Borel ou encore Arthur Giovoni. À côté de
Raoul Benigni, de Pierre Giudicelli, de Pascal Luchetti et
de tant d’autres, il y avait cette catégorie d’intellectuels
qui donnait un mélange très intéressant.
Tout ce contexte politique, social et culturel entraînait
la jeunesse à s’intéresser aux problèmes politiques.
Nous diffusions dans la rue, pratiquement tous les
dimanches, la presse du parti. Cela faisait une certaine
activité. Notre organisation était très structurée et entretenait
des liens étroits avec le mouvement syndical. Il y
avait beaucoup de volonté. Dans les réunions publiques
et contradictoires qui se tenaient au théâtre de Bastia, des
militants communistes interpellaient régulièrement les
orateurs. Il y avait une activité politique intense probablement
dictée par le fait qu’il y avait cette menace fasciste.
8. Le local se trouvait dans l’immeuble aujourd’hui situé au 2, avenue
Maréchal-Sebastiani.
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