En_Homme_Libre_extrait

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sions les limites de 1789, mais la révolution française
avait des principes qui pouvaient être repris et galvanisés
à l’époque.
Il y avait alors une organisation qui se battait
courageusement, c’était la Jeunesse communiste. Je suis
d’abord devenu pionnier, car il fallait attendre d’avoir
quinze ans pour adhérer à la Jeunesse communiste et c’est
ce que j’ai fait dès que j’ai atteint cet âge. À l’époque, la
Jeunesse communiste, à Bastia, était dirigée par des gens
comme Jean-Baptiste Angeli et son frère Antoine qui se
battra contre les Allemands jusqu’à la mort au Puy ; il y
avait aussi mon frère Joseph Micheli, Albert Stefanini, et
tant d’autres.
Mais le Parti communiste était faible, à cette époque, en Corse.
Le Parti communiste était faible, mais vivace et actif.
Évidemment, pour faire un mouvement révolutionnaire
il faut le nombre, puis une organisation et la théorie. Et
là, le nombre n’y était pas. Mais nous avions un groupement
de jeunes assez important au sein d’un cercle qui
s’appelait Paul Vaillant-Couturier, en l’honneur du poète
et journaliste, auteur de la fameuse chanson Jeunesse qui
contient la célèbre formule : « Nous bâtirons un lendemain
qui chante. »
À l’âge de quinze ans, j’étais donc membre des
Jeunesses communistes et j’ai été élu bibliothécaire du
cercle Vaillant-Couturier ; je m’occupais déjà des livres
et cela ne m’a jamais abandonné 7 . Ce cercle, dont le
7. Après son départ du Comité central du Parti communiste, dans les
années 1950, Léo a effectué toute sa carrière professionnelle dans
l’édition.
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