PERSPECTIVES spécial vélo Le gravel, c’est quoi en fait ? Depuis l’invention de la petite reine, le monde du cyclisme a connu peu de bouleversements majeurs : le dernier en date étant l’arrivée du Vélo Tous Terrains dans les années 70, événement qui a eu pour conséquence de scinder la communauté cycliste en deux. D’un côté, les aficionados de la route et de la vitesse, avec leurs maillots Lycra et leurs segments Strava, et de l’autre, une communauté de bikers davantage en recherche de sensations fortes et de nature. Bref, il fallait choisir son camp. Mais ça, c’était avant le gravel. Nés au milieu des années 2000 sur les chemins coupe-feux (les gravel roads, en gravier donc) et autres sentiers plus ou moins aménagés des forêts américaines, les vélos gravel sont en quelque sorte la symbiose de ces deux univers. Ces nouveaux- venus polyvalents apportent un regain de fraîcheur et de jeunesse que le monde du cyclisme classique, dominé jusque-là par les MA- MILS (pour Middle-Aged Men In Lycra, les quadras en Lycra !), semble accueillir avec bonheur. En gros, le gravel est fait pour pouvoir rouler avec un guidon de route sur tous les types de terrain, que ce soit en ville ou dans les sous-bois. Les amateurs de gravel vont donc pouvoir quitter le bitume à tout moment pour s’aventurer facilement sur les chemins forestiers ou les sentiers de rando, combinant à loisir les possibilités pour un maximum de plaisir et de sensations. Si pratiques qu’ils soient, les premiers vélos gravel ont été « improvisés » par des cyclistes passionnés de bricolage et en quête de polyvalence, empruntant les avancées technologiques des VTT (transmission mono plateau, freins à disque...) pour les transposer sur des vélos de route, histoire de les rendre plus robustes et plus confortables. Entretemps, toutes les grandes marques proposent maintenant leurs gammes de vélos et d’accessoires gravel, mais cet engouement pour le gravel va au-delà d’une simple mode. Si une gravel attitude existait, elle serait d’abord un état d’esprit : celui d’un retour aux sources. La sortie du Virée dans le Snowdonia (Pays de Galles) sur le Marin Nicasio + et le Gestalt X11. week-end que l’on fait pour le plaisir d’explorer des nouveaux coins, pour la joie de pédaler sans rechercher forcément la performance, la vitesse, le danger ou le besoin de se dépasser physiquement. C’est ce côté « back to the roots » que l’on retrouve au sein de la communauté gravel, un univers décontracté où le snobisme et la vantardise n’ont pas leur place. Bref, des gens qui préfèreront certainement embarquer un pack de bières ou une thermos de café avec eux plutôt qu’un stock de gels énergétiques ou de barres hyper-protéinées. Si l’on ajoute le fait que les sorties en gravel permettent de réduire les distances parcourues sur les routes asphaltées (et donc potentiellement dangereuses en raison du trafic), on comprend mieux pourquoi de plus en plus de cyclistes optent pour un vélo de gravel : tant les vététistes et les cyclistes de route en quête de nouvelles sensations que les débutants, pour qui le vélo représentait jusque-là un sport trop risqué, réservé (au choix) à des cassecous ou à des obsédés du chronomètre. Et c’est bien là que se trouve l’atout principal du gravel : il suffit de savoir tenir sur un vélo et d’avoir envie d’aventure pour se lancer. Mais avant de tailler la route sur votre monture, il va vous falloir quelques bases… 90 THE RED BULLETIN
Qu’il vous guide vers les sentiers ou en dehors, ce CUBE Nuroad WS garantit un combo performance/ style permanent. THE RED BULLETIN 91