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syndicom magazine No.18

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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<strong>syndicom</strong><br />

N o 18 août-septembre 2020<br />

<strong>magazine</strong><br />

Contrôle<br />

des salaires,<br />

une<br />

nécessité


Annonce<br />

Tout argent est une opportunité<br />

Nous estimons que tout le monde doit avoir la possibilité de placer son argent de façon<br />

professionnelle et d’exploiter des opportunités de rendement offertes par les marchés<br />

financiers. Vous pouvez ainsi, dès 1 franc de capital de départ, profiter à la Banque Cler<br />

des avantages d’une gestion de fortune professionnelle – et bénéficier en outre, en tant<br />

que membre de <strong>syndicom</strong>, de conditions préférentielles.<br />

Épargner reste populaire en Suisse : un récent sondage indiquait que plus de la moitié des<br />

personnes interrogées avait dépensé moins d’argent durant le confinement lié au coronavirus<br />

et que presque 80 % avaient placé cet argent sur un compte d’épargne. Investir à la<br />

bourse (12 %) ou dans la prévoyance-vieillesse (15 %) n’est en revanche pas autant apprécié.<br />

Malheureusement les taux d’intérêt sur les dépôts d’épargne sont presque égaux à zéro ; ne<br />

voulez-vous pas accorder à votre épargne la chance de meilleurs rendements sur le long<br />

terme ? La prévoyance privée (pilier 3a) et les Solutions de placement constituent des alternatives<br />

nettement plus lucratives qu’un compte d’épargne.<br />

Solution de placement dès 1 CHF de capital de départ<br />

La Solution de placement de la Banque Cler vous permet de bénéficier des avantages d’une<br />

gestion de fortune professionnelle. Qu’est-ce que cela signifie ? Nos Solutions de placement<br />

sont des fonds stratégiques conformément à la loi sur les placements collectifs ; elles<br />

existent sous diverses stratégies. C’est la raison pour laquelle vous choisissez d’abord avec<br />

votre conseiller la stratégie de placement qui vous convient. Nos professionnels chevronnés<br />

investissent ensuite votre capital conformément à celle-ci. Nous investissons en parts de<br />

fonds selon l’approche du « meilleur de la classe », de façon neutre et indépendamment de<br />

sociétés de gestion de fonds. Par principe, nous prenons en compte des entreprises et organisations<br />

agissant de façon durable et vous recommandons les variantes « durables » de nos<br />

Solutions de placement. Vous recevez chaque semestre un rapport et votre conseiller se tient<br />

volontiers à votre disposition pour répondre à vos questions. Bien entendu gratuitement !<br />

Vous bénéficiez d’une parfaite flexibilité ; vous pouvez adapter en tout temps le montant et<br />

la fréquence de vos investissements dans votre Solution de placement. En toute simplicité<br />

en utilisant p. ex. un ordre permanent. C’est ainsi que vous constituez votre fortune régulièrement<br />

et à long terme. Les achats et ventes sont sans frais et, si vous souhaitez changer de<br />

stratégie de placement, cela ne vous coûte rien non plus.<br />

Également pour votre prévoyance-vieillesse<br />

Avec la « Solution de placement Épargne de prévoyance », vous pouvez investir votre épargne<br />

de prévoyance en titres et ainsi augmenter les chances de réaliser un meilleur rendement<br />

pour votre prévoyance-vieillesse. Étant donné qu’en général vous investissez pour une période<br />

longue, les fluctuations de cours à brève échéance pèsent peu et vous pouvez attendre<br />

un moment favorable pour vendre.<br />

Le plus important, c’est le conseil<br />

C’est lors de l’entretien de conseil individuel que vous déterminerez le placement qui est<br />

le meilleur pour vous : quel risque voulez-vous et pouvez-vous courir, quels rendements<br />

visez-vous et quel est votre horizon de placement ? Une fois établie la base d’une stratégie<br />

à long terme adaptée et solide, il y a fort à parier que, sur la distance, vous réalisiez de bons<br />

rendements avec vos placements.<br />

Ainsi, tout argent est une opportunité. La première étape pour mettre à profit cette opportunité<br />

est un conseil individuel. www.cler.ch/placements<br />

Les membres de <strong>syndicom</strong> en ont plus pour leur argent !<br />

En 1927, l’Union syndicale suisse faisait partie de nos fondateurs. Aujourd’hui encore, nous<br />

privilégions les relations partenariales avec les associations et syndicats.<br />

Comme membre de <strong>syndicom</strong>, vous bénéficiez de conditions exclusives, comme p. ex. un<br />

rabais de 25 % sur les droits de garde et les courtages.<br />

Vous trouverez de plus amples informations sur les conditions préférentielles ici :<br />

www.cler.ch/<strong>syndicom</strong><br />

N’hésitez pas à nous contacter ! 0800 88 99 66 et kooperation@cler.ch<br />

Ces données revêtent uniquement une visée publicitaire. Pour les fonds stratégiques, nous renvoyons au prospectus et aux Informations<br />

clés pour l’investisseur. Vous pouvez vous les procurer gratuitement sur notre site internet sous www.cler.ch de même<br />

que sous forme papier dans toutes les succursales de la Banque Cler, auprès de la direction du fonds ou de la banque dépositaire.


Sommaire<br />

4 Une fine équipe<br />

5 Brèves<br />

6 Du côté des employeurs<br />

7 L’invitée<br />

8 Dossier : des contrôles<br />

contre les abus<br />

Des salaires suisses en Suisse,<br />

maintenant plus que jamais !<br />

16 Au cœur de nos métiers<br />

18 Sondage sur les salaires<br />

des journalistes<br />

22 Oui au congé paternité !<br />

25 Droit au but<br />

26 Suggestions<br />

27 1000 mots<br />

28 Evènements<br />

30 Tranches de vie<br />

31 Mots croisés<br />

32 <strong>syndicom</strong> social<br />

Un salaire suisse pour chaque travail effectué en<br />

Suisse, que ce soit par des étrangers ou des<br />

Suisses, dans une entreprise suisse ou étrangère<br />

: voilà le principal objectif des mesures d’accompagnement.<br />

Des mécanismes efficaces de<br />

mise en œuvre, de contrôle et de sanction sont<br />

nécessaires pour lutter contre les abus. C’est ce<br />

que les syndicats ont demandé et appliqué avec<br />

succès, qui fait que la Suisse dispose aujourd’hui<br />

du système de protection des salaires le plus<br />

développé d’Europe ! Ce système fonctionne et<br />

évolue grâce aux conventions collectives de travail,<br />

aux contrats-types et à la bonne collaboration<br />

entre partenaires sociaux et autorités<br />

compétentes. Chaque année, les salaires et les<br />

conditions de travail de près de 170 000 personnes<br />

actives en Suisse sont contrôlés. Les salaires<br />

dus sont remboursés. Grâce aux mesures<br />

d’accompagnement, nous, les syndicats, avons<br />

même pu mettre en œuvre des CCT et des salaires<br />

minimaux obligatoires dans des branches<br />

et professions dans lesquelles règnent salaires<br />

et conditions de travail précaires. L’adoption de<br />

l’initiative de limitation, c’est-à-dire l’initiative de<br />

résiliation, entraînerait un affaiblissement très<br />

significatif des mesures d’accompagnement et<br />

mettrait en danger les processus éprouvés.<br />

Les travailleurs en verraient immédiatement les<br />

conséquences sur leurs certificats de salaire.<br />

Cette protection est plus importante que jamais,<br />

surtout au moment où les conditions de travail<br />

sont sous pression à cause de la crise du corona.<br />

4<br />

8<br />

22<br />

Daniel Münger, président <strong>syndicom</strong>


4<br />

Une fine équipe<br />

Ensemble, façonner l’avenir<br />

de l’illustration<br />

Photo (de haut en bas<br />

et de gauche à droite) :<br />

Annina Burkhard<br />

www.illunauten.ch<br />

Barbara Seiler<br />

www.illunauten.ch<br />

Rina Jost<br />

www.rinajost.ch<br />

Deborah Lätsch<br />

www.deborahlaetsch.ch<br />

Regina Vetter<br />

www.regina-vetter.ch<br />

Simon Kiener<br />

www.simonkiener.ch<br />

Kati Rickenbach<br />

www.katirickenbach.ch<br />

Nadja Baltensweiler<br />

www.nadjabaltensweiler.ch<br />

Autres informations :<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/illustration<br />

howthef.ch<br />

Texte : Michael Moser<br />

Photo : <strong>syndicom</strong><br />

Huit illustrateurs et illustratrices signent un<br />

manifeste pour améliorer leur statut.<br />

« Nous, les huit signataires illustrateurs,<br />

illustratrices, avons rejoint le syndicat des<br />

médias et de la communication <strong>syndicom</strong> en<br />

février 2020 pour lutter contre les conditions<br />

de travail précaires qui sont courantes<br />

dans notre secteur et pour relancer la discussion<br />

sur les frais et les droits d’utilisation.<br />

» Cette phrase ouvre le manifeste<br />

entendant changer le monde des illustrateurs<br />

et illustratrices en Suisse.<br />

L’objectif poursuivi par les huit jeunes<br />

créateurs est de réunir et de faire travailler<br />

ensemble les illustrateurs et illustratrices<br />

indépendants en Suisse pour aménager ce<br />

secteur dans l’intérêt des professionnels.<br />

Que ce soit lors d’une apparition commune<br />

concernant les droits d’utilisation,<br />

d’une discussion ouverte sur les tarifs du<br />

secteur ou même lors de négociations<br />

collectives avec les éditeurs. Non seulement<br />

les domaines importants du monde<br />

de l’illustration sont visés, mais aussi des<br />

préoccupations purement syndicales.<br />

<strong>syndicom</strong>, les illustrateurs et illustratrices<br />

se complètent parfaitement.<br />

Tout a commencé lorsqu’Annina et<br />

Barbara, qui ont fondé la plate-forme<br />

« How the F*ck do I survive » (howthef.ch),<br />

une plate-forme d’autoassistance pour les<br />

illustrateurs et illustratrices, ont réalisé<br />

qu’une étape supplémentaire était nécessaire<br />

pour qu’eux et leurs collègues du<br />

secteur puissent « survivre ». Avec Simon et<br />

Rina, ils ont discuté de la nécessité de<br />

créer une association ou une organisation<br />

collective d’illustrateurs et d’illustratrices.<br />

Le contact avec <strong>syndicom</strong> s’est fait via<br />

Simon et peu après, il était clair qu’ils<br />

voulaient s’organiser sous l’égide de <strong>syndicom</strong>.<br />

Non seulement l’alchimie était<br />

bonne, mais chez <strong>syndicom</strong>, on pouvait<br />

unir ses forces non seulement seul de son<br />

côté, mais aussi avec les professions<br />

connexes pour être encore plus forts ensemble.<br />

La crise du coronavirus a notamment<br />

démontré pour la première fois à<br />

quel point cette vision était correcte.<br />

Après que ce groupe de quatre a été rejoint<br />

par Nadja, Kati, Deborah et Regina,<br />

le groupe de base se prépare depuis six<br />

mois, créant divers documents de travail<br />

pour les illustrateurs et illustratrices et envisageant<br />

l’avenir. A partir de maintenant,<br />

ils font connaître leur message dans leur<br />

secteur et le 13 novembre, il y aura un premier<br />

événement où tous les autres illustrateurs<br />

qui auront rejoint <strong>syndicom</strong> d’ici là<br />

pourront s’exprimer.


Brèves<br />

Rôle social des facteurs(trices) \ CarPostal interrompt les négociations\<br />

Susan Boos à la tête du Conseil suisse de la presse \<br />

Rachat de Sunrise et plan social \ Le COVID freine la formation<br />

des jeunes \ Souvenirs d’un historien du mouvement ouvrier<br />

5<br />

Rôle social des facteurs(trices)<br />

Dans une interpellation au Conseil fédéral,<br />

la conseillère nationale Léonore<br />

Porchet (Verts, VD) constate que l’accroissement<br />

de la pression sur les<br />

facteurs(trices) menace leur rôle de<br />

création de lien social. Elle demande à<br />

l’Exécutif comment il entend protéger<br />

ce rôle à l’avenir. Elle s’interroge aussi<br />

sur les mesures envisagées pour alléger<br />

la pression de l’optimisation économique,<br />

qui pèse sur le personnel et le<br />

réseau d’offices de poste et empêche La<br />

Poste d’assumer ce rôle social. La possibilité<br />

pour La Poste de sanctionner les<br />

facteurs(trices) prenant trop de temps<br />

pour leur tournée va à l’encontre de ce<br />

rôle et elle interroge l’Exécutif à ce<br />

sujet. Enfin, elle lui demande comment<br />

il entend introduire et renforcer le rôle<br />

social des facteurs(trices) et des offices<br />

de poste dans les objectifs stratégiques<br />

assignés à La Poste.<br />

Négociations interrompues<br />

chez CarPostal, les suites<br />

Fin juillet, CarPostal a interrompu unilatéralement<br />

les négociations, bien que<br />

<strong>syndicom</strong> ait cru à une solution jusqu’au<br />

dernier moment et qu’il ait fait un pas<br />

décisif dans la direction de CarPostal<br />

avec la dernière offre. Les délégué(e)s<br />

de CarPostal ont décidé le 22 août,<br />

après le bouclage de ce numéro, quelle<br />

suite donner à cette affaire. A lire sur<br />

<strong>syndicom</strong>.ch.<br />

Susan Boos présidera le<br />

Conseil suisse de la presse<br />

Le Conseil de fondation du Conseil<br />

suisse de la presse vient d’élire sa nouvelle<br />

présidente : c’est la journaliste,<br />

autrice et rédactrice Susan Boos qui<br />

succédera le 1 er janvier 2021 à Dominique<br />

von Burg. Elle a travaillé pendant<br />

13 ans à la direction rédactionnelle et<br />

commerciale de l’hebdomadaire WOZ.<br />

Dominique von Burg préside le Conseil<br />

suisse de la presse depuis 2008 et se<br />

retirera fin 2020, au terme de la durée<br />

maximale de son mandat.<br />

Sunrise veut se vendre au<br />

propriétaire d’UPC Cablecom<br />

Le géant anglo-saxon des télécommunications<br />

Liberty Global, propriétaire<br />

d’UPC, a lancé une offre de rachat en<br />

liquide sur Sunrise valorisant ce dernier<br />

à 6,8 milliards de francs. <strong>syndicom</strong><br />

s’attend à des suppressions d’emploi<br />

dans le sillage de la fusion. Il accompagnera<br />

le processus de fusion<br />

conjointement avec les représentations<br />

du personnel de Sunrise et UPC.<br />

Lors des négociations du plan social,<br />

l’accent sera mis sur les retraites anticipées<br />

et un soutien généreux à la formation<br />

continue.<br />

Plus de 70 % des jeunes lésés<br />

par le COVID dans leurs études<br />

Selon une étude de l’Organisation internationale<br />

du travail, depuis le début<br />

de la pandémie, plus de 70 % des<br />

jeunes qui étudient ou combinent travail<br />

et études ont été touchés par la<br />

fermeture de leurs écoles, universités<br />

et centres de formation. La moitié<br />

d’entre eux pensent que leur formation<br />

prendra du retard et 9 % craignent un<br />

échec.<br />

Souvenirs d’un historien<br />

Pierre Jeanneret, membre <strong>syndicom</strong>,<br />

est un historien auteur d’une thèse de<br />

doctorat sur le mouvement socialiste<br />

et ouvrier. L’évocation de ses recherches<br />

constitue la seconde partie<br />

d’un ouvrage qu’il publie aujourd’hui<br />

aux Editions de l’Aire. Dans cette autobiographie,<br />

il relate sa jeunesse, ses<br />

études et son expérience d’enseignant.<br />

Pendant 30 ans professeur d’histoire et<br />

de français au gymnase et désormais<br />

retraité, il écrit comme journaliste<br />

dans plusieurs organes de presse. Il<br />

évoque enfin ses nombreux voyages à<br />

travers le monde. On peut commander<br />

ce livre intitulé Enseignant, historien et<br />

voyageur à l’adresse editionaire@<br />

bluewin.ch au prix de 30 francs.<br />

Agenda<br />

Septembre<br />

Dès le 8<br />

Mes droits dans la CCT Poste<br />

2021<br />

Pour connaître les nouveaux droits<br />

accordés par la CCT Poste entrant en<br />

vigueur depuis le 1 er janvier 2021 pour<br />

les employé(e)s de Poste CH et de<br />

PostFinance, une série de cours sont<br />

organisés dans les différentes régions.<br />

Ils auront lieu en septembre le 8 à<br />

Lausanne, le 14 à Neuchâtel, le 15 à<br />

Delémont, le 21 à Fribourg, le 22 à Sion,<br />

le 29 à Vevey et le 6 octobre à Bienne.<br />

Renseignements et inscriptions sur<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/<br />

poste/lanouvellecctpostech/courscctposte2021/.<br />

10<br />

Numérisation forcée par le<br />

coronavirus<br />

Les six derniers mois ont transformé<br />

nos journées de travail. Les experts de<br />

Swisscom Lydie Delon et Gil Grandjean<br />

proposent une conférence en ligne de<br />

13h à 13h45 pour parler des nouvelles<br />

exigences en matière de cybersécurité<br />

et de gestion des équipes à l’ère du<br />

télétravail. Inscription sur : https://bit.<br />

ly/3h4SD6H<br />

12<br />

Rencontre nationale des<br />

coursiers à vélo<br />

Dès 14h, la seconde rencontre nationale<br />

des coursiers à vélo aura lieu à<br />

Lausanne, à la Maison du peuple.<br />

En octobre, <strong>syndicom</strong> demandera au<br />

Conseil fédéral de déclarer de force<br />

obligatoire la CCT des coursiers à vélo.<br />

Les échanges porteront sur comment<br />

s’organiser dans ta ville ou ton entreprise.<br />

Pour s’inscrire : my.<strong>syndicom</strong>.ch/<br />

event/php?l=fr<br />

Jusqu’au 27<br />

Enjeux de la photographie<br />

reGeneration4 est un laboratoire de<br />

réflexion sur les enjeux non seulement<br />

de la photographie contemporaine,<br />

mais aussi du rôle du Musée de l’Elysée<br />

à Lausanne aujourd’hui.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/agenda


6<br />

Du côté des<br />

employeurs<br />

D r Ralf Helbig est directeur général de Detecon (Suisse) SA.<br />

Detecon est une filiale de T-Systems International et fonctionne<br />

comme pilier de consultation pour ses opérations<br />

numériques. Ralf Helbig enseigne en outre le management<br />

opérationnel à l’Université de Bonn.<br />

1<br />

Monsieur Helbig, quelle portée a la<br />

CCT nouvellement conclue pour<br />

Detecon et pour vous-même ?<br />

La conclusion de la CCT signale que<br />

nous sommes conscients de notre<br />

responsabilité d’employeur. Suivre<br />

cette voie en tant que première entreprise<br />

de conseil en gestion nous rend<br />

naturellement aussi un peu fiers et<br />

nous espérons donner ainsi une impulsion<br />

à la branche. Pour moi, la<br />

CCT est aussi un levier pour offrir à<br />

nos employé(e)s le meilleur environnement<br />

possible afin de réaliser pleinement<br />

leur potentiel.<br />

2<br />

Dans quelle mesure la CCT peut-elle<br />

soutenir les activités « new work »* de<br />

Detecon ?<br />

Nous pouvons orienter sur la CCT nos<br />

futures activités « new work ». Nous<br />

avons p. ex. réglé pour la première<br />

fois de manière précise le télétravail<br />

dans la CCT. Nous donnons ainsi la<br />

possibilité à nos collaborateurs(trices)<br />

de répartir le temps de<br />

travail de manière plus flexible et responsable,<br />

ce qui facilite aussi la<br />

conciliation entre travail, famille et<br />

temps libre.<br />

3<br />

Dans quelle mesure la CCT Detecon<br />

2020 offre-t-elle une meilleure protection<br />

et des conditions de travail sûres<br />

à près de 80 employé(e)s ?<br />

Les principaux thèmes tels que le salaire,<br />

le temps de travail, les vacances<br />

et le maintien du paiement du salaire<br />

en cas de maladie ou d’accident sont<br />

documentés de manière uniforme.<br />

Nos employés savent quelles prestations<br />

nous proposons et sur quoi ils<br />

peuvent compter. En sus de la transparence<br />

abordée, l’équité est également<br />

garantie.<br />

4<br />

Que peuvent faire les entreprises et la<br />

branche contre la pénurie de spécialistes<br />

informatiques ?<br />

C’est un défi pour nous aussi, qui requiert<br />

de nouvelles méthodes de recrutement.<br />

Nous devons comprendre<br />

quels sont les besoins et les souhaits<br />

de ces profils. Il y a bien sûr le salaire,<br />

mais aussi des projets attrayants, une<br />

vaste offre de formation continue,<br />

des conditions de travail flexibles et<br />

une bonne culture d’entreprise.<br />

5<br />

Comment investissez-vous dans l’employabilité<br />

sur le marché du travail et<br />

la formation des employé(e)s ?<br />

Nos employé(e)s et leur expertise sont<br />

notre principal potentiel. C’est pourquoi<br />

nous ne cessons de développer<br />

notre offre de formation continue.<br />

En plus des formats propres à l’entreprise<br />

et des formations et certifications<br />

externes, nous avons également<br />

inclus cette année la plateforme en<br />

ligne Udemy dans notre programme<br />

de formation continue.<br />

6<br />

La nouvelle CCT a permis d’améliorer<br />

la participation du personnel en<br />

entreprise. Qu’est-ce qui y a changé<br />

concrètement ?<br />

Nous avons besoin d’un retour direct<br />

de l’équipe pour évoluer en permanence<br />

et faire avancer l’entreprise.<br />

Par conséquent, la constitution de la<br />

commission du personnel est un très<br />

bon complément qui institutionnalise<br />

le dialogue. Je me réjouis de pouvoir<br />

coopérer avec la représentation<br />

du personnel et de recevoir ses impulsions.<br />

Texte : Miriam Berger<br />

Photo : DR<br />

*New Work est un terme générique pour décrire de<br />

nouvelles solutions conciliant travail et vie privée.


L’invitée<br />

Il existe un lien très étroit entre la<br />

responsabilité sociale des entreprises et la responsabilité<br />

familiale des entreprises, qui s’engage<br />

à concilier la vie professionnelle et la vie<br />

privée des salariés. Il ne s’agit pas que d’une<br />

question éthique : les études sur la productivité<br />

des entreprises montrent que des avantages<br />

concurrentiels sont étroitement liés à une<br />

culture d’entreprise respectueuse des besoins<br />

familiaux et de l’égalité des chances. Alors que<br />

les entreprises sont confrontées à de nouveaux<br />

facteurs concurrentiels, les familles suisses expérimentent<br />

également des modèles innovants :<br />

les pères souhaitent consacrer plus de temps à<br />

la garde des enfants et les femmes ne veulent<br />

plus quitter leur travail après la maternité.<br />

Qu’implique la résolution des lacunes dans l’éducation<br />

des filles ? Deux revenus sont-ils devenus<br />

indispensables ? Les familles monoparentales se<br />

répandent-elles de plus en plus ? Elimine-t-on<br />

progressivement les stéréotypes en matière de<br />

répartition des rôles rigide ? Ce qui compte est<br />

que 81 % des familles vivant dans des grandes<br />

villes suisses et 65 % des familles vivant en zone<br />

rurale ont besoin d’une aide extérieure pour la<br />

garde des enfants, mais qu’une politique familiale<br />

visant à concilier vie professionnelle et vie<br />

familiale se fait attendre.<br />

Pour cette raison, les dix jours de congé paternité<br />

ne sont qu’une première étape indispensable.<br />

Tout d’abord, pour répondre aux appels à<br />

l’aide des jeunes familles. Ensuite, pour soutenir<br />

les petites et moyennes entreprises vertueuses,<br />

qui ne peuvent pas rivaliser avec l’offre de<br />

conciliation entre vie professionnelle et vie privée<br />

et la flexibilité que les grandes entreprises<br />

utilisent déjà largement pour attirer les talents,<br />

les clients et les investissements. Enfin, afin<br />

de mieux se positionner dans la décourageante<br />

comparaison internationale des mesures favorables<br />

aux familles.<br />

Le congé paternité,<br />

une première étape<br />

Marialuisa Parodi est titulaire d’un diplôme<br />

en économie avec une spécialisation<br />

en finance. Elle a vécu et travaillé<br />

à Londres, Milan et Lugano, où elle<br />

est actuellement CIO d’une société de<br />

gestion de fortune. Elle s’occupe de<br />

l’impact économique de l’inégalité entre<br />

les sexes depuis des années et collabore<br />

avec le <strong>magazine</strong> économique<br />

Plus valore de RSI Rete Uno. Elle a aidé à<br />

fonder Equi-Lab, dont elle est la codirectrice.<br />

Equi-Lab est une association<br />

d’utilité publique qui offre des conseils<br />

sur la conciliation famille/travail et sur<br />

l’égalité des chances et s’implique dans<br />

la plateforme cantonale vie-travail.<br />

Depuis 2017, elle est présidente de la<br />

Fédération des associations féminines<br />

tessinoises (faftplus.ch), qui soutient<br />

le congé paternité.<br />

7


Dossier<br />

Comment le contrôleur de la commission paritaire lutte contre les abus<br />

<strong>syndicom</strong> combat le dumping salarial dans les médias<br />

Davantage de CCT de force obligatoire dans la logistique<br />

Ce qui se cache derrière l’initiative de résiliation de l’UDC<br />

Mesures de<br />

des salaires


9<br />

protection<br />

en danger


10 Dossier<br />

« Des contrôles indispensables pour<br />

combattre la sous-enchère salariale »<br />

José Abelenda, contrôleur de la commission<br />

paritaire secteur TIC, est chargé des contrôles<br />

sur le terrain en Suisse romande et au Tessin.<br />

Il explique comment ces vérifications, prévues<br />

par les mesures d’accompagnement, permettent<br />

d’éviter les abus.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photos : Demir Sönmez<br />

L’initiative de résiliation, sur laquelle nous votons le<br />

27 septembre, vise à abolir la libre circulation des personnes.<br />

Par conséquent, suite à la suppression des accords<br />

bilatéraux avec l’Union européenne, les mesures<br />

d’accompagnement visant à protéger les salaires et les<br />

conditions de travail disparaîtraient également. Il en résulterait<br />

moins de transparence et une pression à la baisse<br />

sur ces mêmes salaires et conditions de travail.<br />

C’est ce qu’il convient d’éviter absolument, explique<br />

José Abelenda, contrôleur de la commission paritaire<br />

pour le secteur TIC et chargé par la commission paritaire<br />

d’effectuer les contrôles sur le terrain dans les secteurs de<br />

la Suisse romande, de Berne et du Tessin. Actuellement,<br />

41 000 entreprises sont contrôlées annuellement en<br />

Suisse quant aux conditions de travail et de rémunération<br />

selon le 16 e rapport de l’observatoire de la libre circulation<br />

des personnes publié fin juin, ce qui est beaucoup plus<br />

dense qu’en Allemagne et qui a permis d’éviter le développement<br />

de secteurs d’activité à très bas salaires. La règle<br />

veut en effet que quiconque travaille en Suisse a droit aux<br />

conditions suisses de salaire et de travail.<br />

C’est le cas des travailleurs provisoirement détachés<br />

en Suisse par une entreprise étrangère, qui sont soumis<br />

aux conditions minimales de salaire et de travail en vigueur<br />

en Suisse. En outre, en cas de sous-enchère répétée<br />

et abusive, les dispositions sur les salaires minimaux et le<br />

temps de travail figurant dans les contrats-type de travail<br />

peuvent être étendues plus facilement, En plus, la déclaration<br />

de force obligatoire générale d’une convention collective<br />

de travail (CCT) peut également être facilitée. <strong>syndicom</strong><br />

a négocié la CCT de l’infrastructure de réseau et la<br />

CCT des centres de contact et d’appel qui ont été déclarées<br />

de force obligatoire.<br />

Correction à la hausse des salaires<br />

« Nous avons ainsi eu un cas, dans un centre d’appel en<br />

Suisse romande, où les salaires au lieu d’être de 23 francs<br />

de l’heure étaient de 17 francs de l’heure. Le patron de<br />

cette entreprise suisse prétendait ne pas être soumis à la<br />

CCT et nous avons dû lui préciser qu’elle avait été élargie.<br />

Il disait ne pas être au courant, mais nous le connaissons<br />

bien car nous avions déjà eu un conflit avec lui au tribunal<br />

», poursuit José Abelenda. Outre la correction à la<br />

hausse des salaires, de tels contrôles permettent de révéler<br />

divers autres problèmes, comme des cas de mobbing.<br />

Lutter contre le dumping salarial dans les médias<br />

La Commission tripartite fédérale surveille le marché du travail<br />

et constitue le point de contact en cas de soupçon de<br />

dumping abusif répété des salaires usuels locaux, professionnels<br />

ou de branche. En présence d’indices, la Commission<br />

tripartite définit les branches soumises à une observation<br />

renforcée qu’elle surveille. Elle essaie de résoudre la<br />

situation par une procédure amiable avec les employeurs<br />

concernés.<br />

Si cette procédure échoue, les dispositions sur les rémunérations<br />

minimales et le temps de travail correspondant<br />

dans les conventions collectives de travail existantes<br />

peuvent être déclarées de force obligatoire générale plus<br />

facilement. Dans les branches qui ne disposent pas de CCT,<br />

des contrats-types de travail à durée déterminée (CTT) avec<br />

un salaire minimum obligatoire peuvent être introduits.<br />

Un CTT national existe actuellement pour les travailleurs de<br />

l’économie domestique. Les CT cantonales peuvent également<br />

introduire des CTT pour leurs zones.<br />

A l’été 2019, la Commission tripartite fédérale a invité les<br />

partenaires sociaux des médias de la presse écrite et en<br />

ligne à une discussion, afin de se faire une idée de la situation.<br />

<strong>syndicom</strong> a saisi cette occasion pour présenter la situation<br />

de plus en plus préoccupante liée au manque de CCT<br />

dans les rédactions de la presse écrite et en ligne, en Suisse<br />

alémanique et au Tessin. Certains signes montrent que,<br />

parmi les freelances réguliers et les jeunes employés, de<br />

nombreux travailleurs des médias sont soumis à un véritable<br />

dumping salarial. Les représentants de la Fédération suisse<br />

des médias, également convoqués, ont souligné la difficulté<br />

du contexte économique pour les médias, et les négociations<br />

en cours pour une CCT dans la presse et les médias<br />

électroniques en Suisse alémanique et au Tessin. Mais un an<br />

plus tard, les négociations, notamment concernant les salaires<br />

des employés permanents et des stagiaires et les honoraires<br />

des freelances réguliers, n’ont toujours pas avancé.<br />

La Commission tripartite a souhaité être tenue informée.<br />

Après la pause liée au corona, <strong>syndicom</strong> a demandé à l’association<br />

des éditeurs de reprendre rapidement les négociations<br />

début septembre. La Commission tripartite recevra<br />

ensuite régulièrement un rapport. Elle aura alors l’occasion<br />

de surveiller de plus près les médias en tant que branche<br />

soumise à une observation renforcée.<br />

En mai 2020, <strong>syndicom</strong> a mené une vaste enquête sur les<br />

salaires et les conditions de travail des professionnels des<br />

médias dans les services de diffusion écrits, en ligne, privés<br />

et publics, en collaboration avec le SSM et l’Association des<br />

journalistes spécialisés et avec le soutien technique de<br />

l’Union syndicale suisse (USS). Comme pour la dernière<br />

grande étude publiée en 2007, la direction scientifique de<br />

l’étude incombe au politologue Roman Graf. En tant que spécialiste<br />

des analyses de salaires, il a pris en charge plusieurs<br />

études de <strong>syndicom</strong>. L’article de la page 18 de ce <strong>magazine</strong><br />

résume les principales conclusions de l’étude. L’enquête sur<br />

les médias 2020 fournira également à la Commission tripartite<br />

des informations sur la situation. Stephanie Vonarburg<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/fr/nc/branches/presse/<br />

sondagesurlesmedias2020/


Il se charge de l’exécution des contrôles sur le terrain et<br />

travaille en collaboration avec Pascal Kaegi, responsable<br />

de l’exécution des CCT chez <strong>syndicom</strong>, chargé d’obtenir<br />

les documents manquants : « Si nous soupçonnons que<br />

sur un chantier des salaires de 8 à 10 euros sont versés<br />

mais que je n’obtiens pas tous les documents, Pascal<br />

prend le relais et contacte l’entreprise. Nous collaborons<br />

aussi avec d’autres commissions paritaires. »<br />

Ces contrôles officiels sont souvent l’occasion de révéler<br />

d’autres problèmes que les seuls salaires : « J’ai eu le<br />

cas au Tessin d’une entreprise suisse où les salaires<br />

étaient trop bas, les prélèvements d’assurances sociales<br />

ne jouaient pas, il y avait aussi des problèmes de sécurité<br />

sur le chantier... D’autres fois, nous trouvons des problèmes<br />

d’amiante. A mon avis, ces contrôles sont vraiment<br />

nécessaires, sinon ce serait la jungle en Suisse du<br />

fait de la sous-enchère salariale. »<br />

La difficulté rencontrée par José est la sous-traitance<br />

qui règne dans l’infrastructure de réseau : « Souvent, nous<br />

trouvons une entreprise mandataire et quatre ou cinq<br />

sous-traitants. Nous cherchons à établir la responsabilité<br />

solidaire de cette première entreprise, car si elle a accepté<br />

le mandat, les conditions salariales doivent être respectées<br />

par les sous-traitants. Certains nous disent ne pas<br />

être au courant, mais nous les avons informés officiellement...<br />

»<br />

Les contrôles<br />

révèlent d’autres<br />

problèmes que<br />

les seuls salaires.<br />

Du côté des victimes, « on trouve majoritairement des<br />

travailleurs étrangers qui ne connaissent pas la langue,<br />

qui ont été engagés à l’étranger à des salaires minima<br />

comme travailleurs détachés... On ne forme hélas pas assez<br />

de travailleurs en Suisse dans la fibre optique et l’infrastructure<br />

de réseau, il faut aller chercher ces spécialistes<br />

ailleurs. Dans le bâtiment, j’ai vu des salaires de 900<br />

euros, l’employeur entendait payer les salaires espagnols<br />

sans les frais. C’est souvent là qu’il y a des failles, parfois<br />

les salaires sont corrects mais les frais ne sont pas payés<br />

ou au lieu de deux travailleurs par chambre, on en trouve<br />

quatre... A partir de 50 ans, on trouve aussi des Suisses<br />

prêts à baisser leur salaire et à accepter n’importe quel travail<br />

», relève le syndicaliste.<br />

Comment faire mieux<br />

Ces procédures se font en confidentialité mais ne sont pas<br />

dénuées de pression : « Nous avons eu un cas au Tessin où<br />

l’entreprise entendait licencier les personnes qui nous<br />

avaient répondu. Dans de tels cas, l’entreprise mandataire<br />

peut être soumise à une amende ou une dénonciation publique<br />

au SECO. » José constate que la sous-enchère salariale<br />

règne plus facilement dans les cantons périphériques<br />

tels le Valais, le Tessin ou le Jura, où le marché de<br />

l’emploi est limité. Sa conclusion ? « Nous pourrions être<br />

plus efficaces avec plus de moyens et de contrôleurs, car<br />

le territoire est vaste et encore insuffisamment couvert.<br />

En outre, on pourrait aller plus vite au niveau des annonces<br />

de situations à contrôler, car si un travailleur est<br />

détaché seulement pour trois ou quatre jours, quand nous<br />

arrivons il n’est déjà plus là. On pourrait le faire en<br />

48 heures maximum. » Il déplore enfin l’impossibilité de<br />

poursuivre pénalement les contrevenants à l’étranger.<br />

La procédure d’annonce sur le site du Département de<br />

justice et police n’est en outre pas encore satisfaisante.<br />

Certains contrôles sont entravés parce que la rubrique<br />

correspondante manque dans le menu de l’application informatique<br />

mise sur pied en 2004, la dernière importante<br />

mise à jour ayant eu lieu en 2015. Par exemple, l’activité


12 Dossier<br />

« centres d’appel et de contact » et « infrastructure de réseau<br />

» ne seront introduites qu’en automne 2020, indique<br />

le Secrétariat d’Etat aux migration (SEM), responsable de<br />

l’actualisation de cette procédure, en collaboration avec<br />

le SECO, les cantons et les commissions paritaires. Des<br />

secteurs économiques et des activités professionnelles seront<br />

complétés par étapes à partir de cette date en introduisant<br />

de nouvelles professions et désignations, ou en<br />

les remplaçant. Le SEM explique le temps pris pour les introduire<br />

par le fait qu’il faut le faire dans plusieurs langues<br />

et que plusieurs acteurs (Confédération, cantons,<br />

commissions paritaires) sont concernés, ce qui nécessite<br />

une longue préparation. Il relativise les difficultés causées<br />

par ces rubriques manquantes en disant que l’activité<br />

peut toujours être librement décrite dans les commentaires<br />

ou en ajoutant un texte libre lors de la procédure<br />

d’annonce. Les contrôles par les organes d’exécution des<br />

mesures d’accompagnement, soit les cantons et les commissions<br />

paritaires, seraient dans l’intervalle toujours<br />

possibles.<br />

Priorité à des solutions nationales<br />

On peut toutefois trouver choquant que depuis l’entrée en<br />

vigueur de la déclaration de force obligatoire de la CCT<br />

pour la branche infrastructure de réseau au 1 er octobre<br />

2018, on ait reçu des annonces régulières surtout du canton<br />

du Tessin, bien que dans la plupart des cantons il y ait<br />

dû y avoir également plusieurs travailleurs détachés travaillant<br />

dans ce secteur. « Naturellement que c’est choquant<br />

», commente le président de <strong>syndicom</strong> Daniel Münger.<br />

« Pour que les contrôles puissent avoir lieu de manière<br />

efficiente, à l’échelle nationale et avec succès, les conditions<br />

doivent être remplies. En font partie des interfaces<br />

fiables avec le SECO et les autorités cantonales, et la volonté<br />

de collaborer entre autorités et partenaires sociaux.<br />

C’est un but de <strong>syndicom</strong>,<br />

notamment dans la logistique,<br />

de conclure des CCT<br />

de force obligatoire.<br />

Sans cette collaboration, les contrôles n’auront qu’un succès<br />

partiel. »<br />

A la question de savoir si certaines professions de <strong>syndicom</strong><br />

ne mériteraient pas d’être davantage contrôlées,<br />

Daniel Münger répond que les contrôles dans les zones<br />

frontières sont naturellement plus fréquents, parce que<br />

les travailleurs détachés y sont plus nombreux. Si les<br />

conditions sont remplies (annonce, etc.), le danger d’une<br />

absence de contrôle devrait être écarté. « C’est aussi aux<br />

commissions paritaires de lutter pour des contrôles à<br />

l’échelle nationale dans leur domaine d’exécution. C’est<br />

notamment un but de <strong>syndicom</strong>, en particulier dans la<br />

branche de la logistique, de conclure davantage de CCT de<br />

force obligatoire. »<br />

La déclaration de force obligatoire est un acte de partenaires<br />

sociaux qui exige certaines conditions, et <strong>syndicom</strong><br />

donne par ce biais la priorité à des solutions sur le<br />

plan national. « Des solutions uniquement cantonales<br />

sont moins dans notre viseur », précise le président de <strong>syndicom</strong>.<br />

« En effet, fixer par contrat de travail cantonal ou<br />

national un salaire de référence dans des branches précaires<br />

ne pose que des conditions minimales. La voie<br />

royale est la déclaration de force obligatoire des CCT, car<br />

elle seule garantit les contrôles et offre la meilleure protection<br />

», conclut Daniel Münger.<br />

Il précise encore que le but de <strong>syndicom</strong> est de contrôler<br />

lui-même les branches où il est partie à une CCT.


Dossier<br />

Ce qui se cache derrière<br />

l’initiative de résiliation de l’UDC<br />

13<br />

Il n’en va pas de la migration, ni de l’UE, ni de la<br />

souveraineté : avec son initiative de résiliation,<br />

l’UDC s’en prend plutôt aux emplois, aux<br />

salaires et aux conditions de travail en Suisse.<br />

Texte : Oliver Fahrni<br />

Photos : Demir Sönmez et <strong>syndicom</strong><br />

En mars dernier, lorsque la Suisse a fermé ses frontières<br />

pour protéger la population du coronavirus, le système de<br />

santé du pays a failli s’effondrer. C’est un paradoxe qui a<br />

toutefois une explication simple : 60 % des médecins,<br />

techniciens et soignants aux Hôpitaux universitaires de<br />

Genève sont des étrangers, dont un très grand nombre de<br />

frontaliers. A l’Hôpital universitaire de Bâle, à l’Hôpital<br />

cantonal d’Aarau, même à Zurich, à Lausanne et à St-Gall,<br />

la situation est semblable. Et 3000 Italiens et Italiennes<br />

roulent chaque matin au Tessin pour donner des soins<br />

médicaux à la population.<br />

Les frontaliers ont pu continuer d’entrer dans le pays,<br />

mais la fermeture des points de passage, les embouteillages<br />

et les contrôles aux frontières ont prolongé les trajets<br />

dans les deux sens jusqu’à six heures. Beaucoup ne<br />

pouvaient plus se rendre à leur travail. « Des conditions<br />

inacceptables », a déclaré Omar Gisler, porte-parole de<br />

l’Hôpital cantonal de Baden. « Aucune entreprise normale<br />

ne peut être maintenue ainsi. » Dans son seul hôpital, relativement<br />

petit, travaillent 140 frontaliers.<br />

Derrière les murs et les frontières, l’épidémie frappe<br />

Dans les sociétés et les espaces économiques ouverts, les<br />

frontières sont des instruments inadéquats. En témoignent<br />

les 330 000 travailleurs étrangers qui font<br />

chaque jour les trajets – jusqu’au cœur de la Suisse centrale<br />

– et qui sont indispensables au fonctionnement du<br />

service public, du tourisme, de l’alimentation, de l’industrie<br />

et du commerce. Les frontières ne résolvent pas les<br />

problèmes, elles en créent. Elles n’ont pas arrêté le coronavirus,<br />

il s’est propagé sur tout le globe. Les Etats-Unis<br />

de Donald Trump, où l’épidémie fait rage presque sans répit,<br />

sont un exemple flagrant de l’échec des murs et de<br />

l’isolement. En revanche, certains pays européens et asiatiques<br />

attestent une bonne efficacité due à une forte densité<br />

de médecins, des services publics bien développés, de<br />

faibles disparités de revenus et de richesses, des comportements<br />

solidaires et des gouvernements transparents.<br />

Sans compter l’état écologique d’un territoire.<br />

Avant-goût du 27 septembre<br />

La crise du coronavirus met en évidence la menace qui<br />

plane sur la Suisse si les électeurs se font avoir par l’UDC<br />

et son organisation satellite ASIN, le 27 septembre. Leur<br />

initiative de résiliation veut annuler la libre circulation<br />

des personnes avec l’Europe. Tous les accords bilatéraux<br />

avec l’UE deviendraient alors caducs.<br />

Les faits sont sur la table : tous les économistes de bon<br />

sens, les associations économiques et même des entrepreneurs<br />

UDC tels que Peter Spuhler savent que cette initiative<br />

annonce un désastre économique et social. Si nous<br />

nous isolons de l’UE, la prospérité de la Suisse s’effondre.<br />

Les salaires baisseraient de façon drastique, de nombreux<br />

emplois seraient supprimés, l’AVS et les autres assurances<br />

sociales péricliteraient, notre pays serait coupé de la recherche,<br />

des échanges culturels et d’importants programmes<br />

de l’UE pour l’environnement et l’innovation.<br />

Des dizaines de milliers de jeunes suisses seraient exclus<br />

des programmes de formation européens et nous devrions<br />

attendre des heures à la douane de Chiasso, et remplir<br />

des déclarations de devises avant de poursuivre notre<br />

voyage en Italie.<br />

On n’a pas besoin d’être Prix Nobel de la paix pour<br />

comprendre ces enjeux. La Suisse se trouve au cœur de<br />

l’Europe, 70 % des étrangers viennent d’Europe et nous<br />

gagnons 2 francs d’exportation sur 3 avec l’UE. Nous<br />

échangeons autant de biens et de services avec le seul<br />

Land allemand du Bade-Wurtemberg qu’avec les Etats-<br />

Unis. Et ce n’est que l’aspect économique. Quiconque<br />

compare la Suisse de 1940 à celle de 2020 peut voir que la<br />

migration nous a fait gagner en civilité, en ouverture sur<br />

le monde et en art de vivre.<br />

Le clan blochérien, dans sa vision étrange du monde,<br />

affirme que l’Europe a besoin de la Suisse et qu’elle<br />

conclura donc rapidement de nouveaux accords sans libre<br />

circulation des personnes. Or la Grande-Bretagne, qui re-<br />

330 000 travailleurs<br />

étrangers font chaque<br />

jour les trajets<br />

jusqu’en Suisse.


14 Dossier<br />

Les accords bilatéraux avec l’UE dérangent l’UDC, car ils ont<br />

amené les mesures d’accompagnement, la protection salariale<br />

et de meilleures conditions de travail, donc plus de sécurité et<br />

de prospérité pour les travailleurs.<br />

vêt une bien plus grande importance pour l’UE, fait l’expérience<br />

inverse. Les premiers effets du Brexit sont si brutaux<br />

que même la crise du coronavirus ne parvient pas à<br />

les cacher.<br />

Singapour des Alpes<br />

Les faits sont si incontestés qu’une seule question se<br />

pose : pourquoi l’UDC, qui se définit elle-même comme le<br />

meilleur parti de l’économie aux côtés des libéraux-radicaux,<br />

veut-elle conduire la Suisse droit dans le mur ? Pourquoi<br />

veut-elle mettre fin aux relations éprouvées, bien réglementées<br />

et plutôt amicales avec nos voisins ?<br />

La migration et l’« immigration de masse » – les raisons<br />

invoquées dans son initiative – n’importent manifestement<br />

pas à l’UDC, qui promet que l’économie continuera<br />

à obtenir toute la main-d’œuvre étrangère dont elle a besoin.<br />

C’est précisément là que réside le point essentiel. Ce<br />

n’est pas la libre circulation des personnes qui produit<br />

l’immigration – l’immigration est presque exclusivement<br />

déterminée par les besoins des entreprises. Au début des<br />

années 60, la part d’étrangers en Suisse était beaucoup<br />

plus élevée qu’aujourd’hui. Et aussi en 1990, donc bien<br />

avant la libre circulation des personnes, proportionnellement<br />

plus d’étrangers vivaient en Suisse. Aujourd’hui, les<br />

associations patronales réclament une immigration supplémentaire,<br />

car il manque des dizaines de milliers de<br />

spécialistes et les années de basse natalité entrent maintenant<br />

en apprentissage et se mettent à travailler.<br />

Si ce n’est pas en réalité l’immigration qui anime<br />

l’UDC, alors quoi donc ? Les accords bilatéraux avec l’UE<br />

dérangent les millionnaires et milliardaires UDC car ils<br />

ont amené les mesures d’accompagnement, la protection<br />

salariale et de meilleures conditions de travail, donc plus<br />

de sécurité et de prospérité pour les travailleurs. La<br />

conseillère nationale, patronne d’entreprise et cheffe de<br />

clan désignée Martullo-Blocher réitère à intervalles réguliers<br />

sa haine pour les conventions collectives de travail,<br />

les mesures d’accompagnement, les contrôles de salaire<br />

et les syndicats.<br />

A l’UDC, c’est comme un mantra. Les membres du parti<br />

veulent un retour à la Suisse des contingents et des statuts<br />

spéciaux tels que celui de saisonnier, un retour à la<br />

Suisse des travailleurs sans droits – entassés dans des baraques.<br />

Ils visent les ressortissants nationaux plutôt que<br />

les étrangers : avec le statut de saisonnier, les salaires ont<br />

pu être mis sous pression, tous les salaires, y compris et<br />

surtout ceux des travailleurs nationaux ; les contrôles salariaux<br />

étaient inexistants ; les conventions collectives de<br />

travail restaient sans effet. Les accords bilatéraux et les<br />

mesures d’accompagnement ont fait le ménage.<br />

Cependant, Martullo-Blocher et des banquiers de<br />

l’UDC comme Thomas Matter souhaitent une « Singapour<br />

L’UDC veut un retour<br />

à la Suisse<br />

des travailleurs<br />

sans droits.<br />

des Alpes » où des travailleurs non protégés, dociles à volonté,<br />

servent une élite opérant au niveau international. Il<br />

y a bien longtemps que l’UDC a pris la place des libéraux-radicaux<br />

comme parti de la sous-enchère sociale. En<br />

réalité, cette initiative est une attaque contre les salaires<br />

et les emplois suisses.<br />

Les syndicats ne tombent plus dans le piège de la propagande<br />

nationaliste de l’extrême droite. Ils ont réalisé, il<br />

y a des décennies déjà, que les collègues étrangers ne<br />

mettent pas en danger leur salaire et leur emploi, mais les<br />

grands groupes oui, et qu’on ne peut l’empêcher que si<br />

tous les travailleurs en Suisse, indépendamment de leur<br />

passeport, ont les mêmes droits. C’est pourquoi ils défendent<br />

les mesures d’accompagnement et les accords bilatéraux.<br />

C’est aussi simple que cela.<br />

https://www.salaires-emplois.ch/<br />

Photos<br />

Le photographe suisse d’origine arménienne/kurde Demir<br />

Sönmez a réalisé ce reportage photographique en suivant le<br />

contrôleur de la commission paritaire José Abelenda dans<br />

ses contrôles de routine sur un chantier du canton de Fribourg<br />

(toutes les images sauf celle de la page 13, qui a été<br />

prise en Valais par <strong>syndicom</strong>, ont été faites par Demir). Habitué<br />

à faire des images lors de grèves ou de manifestations,<br />

Demir a apprécié à cette occasion la bonne collaboration<br />

entre le contrôleur et les personnes contrôlées. « J’ai apprécié<br />

de vivre une telle expérience, nouvelle pour moi, sur la<br />

place de travail. Cela s’est passé dans un dialogue détendu.<br />

José était attentif à leurs besoins, à savoir si leurs conditions<br />

de travail se faisaient en toute sécurité, il leur a laissé<br />

ses coordonnées et cela s’est fait dans une ambiance<br />

presque amicale », commente le photographe.<br />

Pour Demir Sönmez, « la photographie constitue un des éléments<br />

importants de la mémoire collective ». A ce jour, il a<br />

obtenu plusieurs prix pour ses images. Titulaire d’une carte<br />

de presse suisse RP et carte de presse internationale, il est<br />

membre de Reporters sans frontières et de la Fédération<br />

inter nationale des Journalistes (FIJ). On peut apprécier la<br />

variété de son travail sur son site internet, à l’adresse<br />

https://www.photographygeneva.com/.


L'activité de contrôle en Suisse<br />

Pour combattre la sous-enchère salariale, des contrôles s’imposent. Les expériences<br />

réalisées avec les contrôles dans le cadre des mesures d’accompagnement<br />

démontrent leur efficacité. En 2019, les commissions paritaires (CP) et tripartites<br />

(CT) ont contrôlé 160 000 personnes. Or seul un NON à l’initiative de limitation<br />

garantit le maintien de ce système de contrôle envié par nos collègues européens.<br />

Combien y a-t-il de contrôles?<br />

Total des contrôles effectués par les CT et CP cantonales depuis 2011<br />

sans CCT DFO (déclarée de force obligatoire) avec CCT DFO<br />

CP avec CCT DFO cantonale Total Objectif légal<br />

50 000<br />

Quelle est l’intensité des contrôles?<br />

Indépendamment du nombre de contrôles, un effet dissuasif<br />

doit être atteint. La part d’entreprises ou d’indépendants<br />

étrangers contrôlés – ladite intensité des contrôles – est<br />

donc décisive pour l’efficacité des contrôles.<br />

40 000<br />

30 000<br />

20 000<br />

10 000<br />

Source: Seco<br />

Combien de manquements sont-ils détectés par les<br />

contrôles?<br />

La nécessité des contrôles se manifeste également dans<br />

la proportion des violations constatées. La part de cas<br />

détectés de sous-enchère salariale est un indicateur<br />

important.<br />

Sous-enchère salariale chez les employeurs suisses dans des branches<br />

sans CCT DFO<br />

2018<br />

2019<br />

Sous-enchère salariale chez les employeurs étrangers dans des branches<br />

sans CCT DFO<br />

2018<br />

2019<br />

Source: Seco<br />

Combien de sanctions sont-elles prononcées?<br />

Si des violations sont constatées, des amendes peuvent<br />

être prononcées et des interdictions d’offres de service<br />

édictées. Les sanctions relèvent de la compétence des<br />

autorités cantonales.<br />

5000<br />

4500<br />

4000<br />

3500<br />

3000<br />

2500<br />

2000<br />

1500<br />

1000<br />

500<br />

0<br />

0<br />

2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019<br />

Total des amendes<br />

Total des sanctions entrées en force<br />

Source: Liste ReSa du Seco<br />

12%<br />

11%<br />

Total des interdictions d’offres de service<br />

14%<br />

15%<br />

2014 2015 2016 2017 2018 2019<br />

Atteinte des objectifs au niveau national en 2019<br />

Banches avec CCT DFO<br />

Total<br />

Part des établissements suisses contrôlés<br />

7%<br />

8%<br />

8%<br />

Part des travailleurs détachés contrôlés<br />

Contrôles CT Contrôles CP<br />

TI<br />

ZH<br />

GE<br />

VD<br />

2 836<br />

BE<br />

2608<br />

AG<br />

1962<br />

VS<br />

1727<br />

LU<br />

1551<br />

BS<br />

1 504<br />

FR<br />

1 402<br />

GR<br />

1 306<br />

BL<br />

1 306<br />

NE 1 203<br />

SG 1 121<br />

SO 1 115<br />

TG 921<br />

SZ 606<br />

JU 562<br />

SH 534<br />

UR/OW/NW 433<br />

ZG 329<br />

AR/AI 174<br />

GL 149<br />

Branches sans CCT DFO<br />

26%<br />

29%<br />

34%<br />

Part des indépendants contrôlés, soumis à l’obligation d’annonce<br />

27%<br />

Source: Seco, Modèle Egger, SEM<br />

32%<br />

40%<br />

Où les contrôles ont-ils lieu?<br />

Les contrôles ne s’effectuent pas partout avec la même<br />

intensité. La répartition entre les cantons est déterminée<br />

par la taille du marché du travail, le nombre de prestataires<br />

transfrontaliers de services et, de manière générale, l’influence<br />

de la libre circulation des personnes sur les marchés<br />

cantonaux du travail.<br />

Nombre des contrôles en entreprise effectués par les CT cantonales et<br />

CP selon la région (auprès d’entreprises suisses, d’entreprises de<br />

détachement et d’indépendants), 2019.<br />

Source: Seco<br />

4 600<br />

4106<br />

7 592


16<br />

Au cœur de<br />

nos métiers<br />

Mes idées ne t’appartiennent pas !<br />

Tu donnes ton temps de travail et reçois un salaire en retour.<br />

Mais aujourd’hui, les frontières entre travail et temps<br />

libre sont parfois floues.<br />

Ce mélange des genres conduit l’employeur à avoir un droit<br />

de regard même sur ce qui est fait pendant le temps libre,<br />

ou avant la relation de travail. On le constate concrètement<br />

s’agissant des droits de propriété intellectuelle. Les entreprises<br />

du secteur informatique tentent d’obtenir un droit<br />

sur ce qui pourrait éventuellement leur profiter un jour au<br />

moyen de clauses contractuelles très étendues.<br />

Dans le développement de logiciels et d’algorithmes, la<br />

contradiction entre le bien commun et l’intérêt privé va<br />

beaucoup plus loin. Que se passe-t-il quand les machines à<br />

haute puissance de calcul appartiennent à quelques rares<br />

multinationales seulement ? Les inventions et les idées<br />

censées servir le grand public deviennent alors automatiquement<br />

la propriété de monopoles privés, peu contrôlés<br />

socialement ou démocratiquement.<br />

C’est pourquoi nous devons veiller à ce que les employés<br />

des professions informatiques puissent jouir plus<br />

librement de leurs droits de propriété intellectuelle,<br />

comme le prévoit également la résolution du secteur TIC<br />

de <strong>syndicom</strong> sur les droits de propriété intellectuelle.<br />

Miriam Berger<br />

Les inventions faites durant le temps libre doivent appartenir à<br />

leurs auteurs. (© Fotomelia)<br />

https://bit.ly/2C2wYNd<br />

Aux privés les bénéfices,<br />

aux collectivités<br />

les pertes<br />

Marco Geissbühler, secrétaire régional secteur<br />

médias<br />

Ce printemps, les employé(e)s<br />

du Schweizer Illustrierte étaient encore<br />

au chômage partiel espérant empêcher<br />

ainsi d’éventuels licenciements.<br />

Ce fut en vain : ils sont<br />

aujourd’hui à la rue. Ringier Axel<br />

Springer congédie 35 professionnel(le)s<br />

des médias. Outre le Schweizer<br />

Illustrierte , les employé(e)s des <strong>magazine</strong>s<br />

de mode Style et Bolero sont<br />

eux aussi concernés. Ces deux titres<br />

sont entièrement supprimés.<br />

En cas de chômage partiel, la caisse<br />

de chômage – à savoir les pouvoirs publics<br />

– verse une partie des salaires.<br />

L’objectif est d’éviter des licenciements<br />

grâce à ce soutien. Ringier Axel<br />

Springer ne s’est pas fait prier pour accepter<br />

les deniers du contribuable.<br />

Aujourd’hui, il met malgré tout le personnel<br />

à la rue.<br />

Ringier Axel Springer résulte d’un<br />

projet commun de deux entreprises<br />

lucratives : en 2019, Ringier affichait<br />

un bénéfice de plus de 100 millions de<br />

francs, et Axel Springer même plus de<br />

600 millions de francs. Ceci montre<br />

que même des entreprises prospères<br />

suppriment rapidement des emplois<br />

si elles estiment que cela en vaut la<br />

peine. Les managers fonctionnent<br />

souvent selon la logique : aux privés<br />

les bénéfices, aux collectivités les<br />

pertes. La classe politique doit tenir<br />

compte de ce raisonnement lorsqu’elle<br />

affecte l’argent des contribuables<br />

à de grandes entreprises. Il<br />

appartient à la Confédération et aux<br />

cantons de toujours veiller à assortir<br />

de conditions le financement public,<br />

afin qu’il remplisse aussi son objectif.<br />

C’est la seule manière de garantir que<br />

ces fonds soient finalement affectés<br />

au bon endroit.


« Pas une seule heure n’a été cédée gratuitement. Un accord qui<br />

montre les résultats d’une action unie du syndicat. » Giovanni Valerio<br />

17<br />

Pas une seule heure<br />

gratuite au Tessin<br />

Il n’est jamais agréable (ni même légitime)<br />

de s’entendre dire que l’on a<br />

travaillé pour rien. On peut donc imaginer<br />

la colère et la déception des<br />

conductrices et conducteurs de<br />

l’équipe 3 de la régie de Lugano quand<br />

ils ont appris qu’ils allaient devoir renoncer<br />

gratuitement à une partie de<br />

leurs heures supplémentaires. Mais<br />

reprenons les choses dans l’ordre.<br />

En novembre 2019, CarPostal a repris<br />

les trajets d’IA Capriasca Servizi,<br />

dont les collaborateurs avaient accumulé<br />

diverses heures supplémentaires.<br />

Les conducteurs ont demandé à<br />

<strong>syndicom</strong> de négocier pour éviter de<br />

« perdre » ces heures du fait de l’affectation<br />

d’équipes courtes. Peu après, le<br />

COVID-19 est arrivé. Afin de transférer<br />

les heures sur le compte de vacances,<br />

CarPostal a posé comme condition<br />

qu’un tiers des heures supplémentaires<br />

soit transféré gratuitement pour<br />

compenser la réduction du travail due<br />

au virus. Suspension immédiate des<br />

négociations. <strong>syndicom</strong> a toujours demandé<br />

que l’équipe 3 soit traitée de la<br />

même manière que les autres sites de<br />

CarPostal : il appartenait au conducteur<br />

de décider d’accorder ou non ces<br />

heures.<br />

Après des semaines de tractations,<br />

un accord a été trouvé : 1 ⁄ 3 du temps<br />

supplémentaire a été immédiatement<br />

payé avec le salaire de juillet, tandis<br />

que 2 ⁄ 3 seront considérés comme des<br />

jours de compensation qui devront<br />

être attribués, en accord avec le<br />

conducteur, d’ici à la fin de 2020. S’il<br />

reste un solde positif, il reviendra au<br />

conducteur. Pas une seule heure n’a<br />

L’accord prévoit le paiement d’un tiers du temps<br />

supplémentaire.<br />

été cédée gratuitement. Un accord qui<br />

satisfait les travailleurs et montre, une<br />

fois de plus, les résultats d’une action<br />

unie et coordonnée du syndicat.<br />

Giovanni Valerio<br />

Recrutement de personnel supplémentaire<br />

chez PostLogistics<br />

A la suite d’une pétition de <strong>syndicom</strong>, PostLogistics a engagé<br />

quelque 400 nouveaux employés sur une base permanente.<br />

Lors de la crise du COVID-19, une<br />

grande partie de la population suisse a<br />

commandé sans modération par un<br />

simple clic de souris. Le volume des<br />

colis dans les bases de distribution de<br />

la Poste s’est envolé. Des sommets qui<br />

ne sont même pas atteints pendant les<br />

périodes de Noël font désormais partie<br />

du quotidien des collègues de Post-<br />

Logistics (PL). Et comme cela s’est<br />

produit soudainement et de manière<br />

imprévue, le personnel habituel a travaillé<br />

dur. Ils ont effectué des heures<br />

supplémentaires qui leur ont demandé<br />

des efforts importants. Cela a affecté<br />

à la fois le tri et la livraison. Cependant,<br />

les supérieurs ont donné<br />

l’impression qu’ils ne faisaient rien<br />

pour soulager le personnel – leurs inquiétudes<br />

et leurs plaintes n’étaient<br />

pas entendues. <strong>syndicom</strong> a donc lancé<br />

une pétition en mai « Recrutement de<br />

personnel supplémentaire chez PL ».<br />

Plus de personnes employées<br />

durablement<br />

En quelques semaines, plus de<br />

500 collègues l’ont signée. Le chef de<br />

secteur, Matteo Antonini, a présenté<br />

les revendications des pétitionnaires<br />

aux responsables de la Poste. Et cela<br />

valait la peine de faire pression. La<br />

question la plus urgente était le recrutement<br />

de personnel supplémentaire<br />

permanent. Au lieu de compenser les<br />

pics avec du personnel temporaire, le<br />

nombre d’employés permanent<br />

devait être augmenté.<br />

De cette manière,<br />

la charge de travail pourrait<br />

être réduite à long<br />

terme. Cette demande a<br />

été entendue : en<br />

quelques semaines seulement,<br />

PL a embauché<br />

La pétition des employés<br />

a permis d’apporter un<br />

changement. (© La Poste Suisse SA )<br />

environ 400 nouveaux employés sur<br />

une base permanente. Un certain<br />

nombre de collègues de travail temporaires<br />

ont été engagés de manière permanente.<br />

150 emplois supplémentaires<br />

devraient encore s’y ajouter.<br />

Compenser les heures supplémentaires<br />

par du temps libre<br />

La direction de PL a également accédé<br />

à d’autres demandes supplémentaires<br />

du personnel, basées sur cette surcharge<br />

temporaire pendant le confinement<br />

dû au coronavirus. Elle est<br />

donc revenue très rapidement à une<br />

semaine de cinq jours. La coopération<br />

plus étroite avec le service de traitement<br />

du courrier de PostMail a permis<br />

de soulager le volume de PL. Le personnel<br />

débordé de PL a demandé que<br />

les heures supplémentaires soient<br />

converties en jours de congé, qui pourraient<br />

être pris dès que possible. Les<br />

employés doivent pouvoir se remettre<br />

de la surcharge de travail. Ici également,<br />

la direction de PL a assuré que<br />

le temps supplémentaire sera compensé<br />

par du temps libre.<br />

La demande de revalorisation de<br />

diverses fonctions professionnelles<br />

est restée sans réponse jusqu’à la date<br />

de clôture de rédaction. Indépendamment<br />

de ceci, il s’avère qu’une fois de<br />

plus, les employés ont dû présenter<br />

leurs préoccupations collectivement<br />

afin d’apporter un changement – et<br />

cela a marché.<br />

Matthias Loosli<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/poste/<br />

petitionpostlogistics/


18<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« La concentration dans la presse fait que les indépendants<br />

peinent à négocier leurs salaires. » Marco Geissbühler<br />

Les écarts de salaire dans le<br />

journalisme se creusent<br />

Le secteur des médias subit de profonds changements. Ceci a<br />

également des conséquences sur les conditions de travail et les<br />

salaires. Une nouvelle étude fournit des chiffres.<br />

La dernière enquête des associations<br />

de médias sur la situation des revenus<br />

remontait à 2006. C’est pourquoi le<br />

syndicat <strong>syndicom</strong>, le Syndicat suisse<br />

des professionnels des médias (SSM),<br />

l’Association des journalistes spécialisés<br />

suisses (SFJ-AJS) et l’Union syndicale<br />

suisse (USS) ont lancé une nouvelle<br />

étude. Des résultats représentatifs<br />

sont désormais disponibles : 1190 professionnels<br />

des médias ont participé à<br />

l’enquête en ligne. Avec février 2020<br />

comme mois de référence, les effondrements<br />

de revenus dus à la pandémie<br />

du coronavirus sont exclus. Mais<br />

l’étude montre que la situation était<br />

déjà précaire.<br />

Les pigistes et les femmes gagnent<br />

moins<br />

La situation des pigistes est devenue<br />

plus critique : le revenu mensuel brut<br />

en 2006 était de 6978 francs, aujourd’hui<br />

il n’est que de 5600 francs.<br />

La fourchette est également large : le<br />

quart inférieur gagne en moyenne à<br />

peine 4000 francs. « Plus de la moitié<br />

des pigistes ont déclaré être dépendants<br />

de revenus supplémentaires »,<br />

explique Dore Heim, directrice des<br />

études et secrétaire centrale de l’USS.<br />

« Aujourd’hui, la plupart des indépendants<br />

sont loin du taux minimum recommandé<br />

de 518 francs par jour »,<br />

déclare Marco Geissbühler, secrétaire<br />

régional des médias de <strong>syndicom</strong>.<br />

Il en voit la raison, entre autres, dans<br />

la concentration croissante d’employeurs<br />

: « Les travailleurs indépendants<br />

peuvent à peine négocier leurs<br />

salaires, car il y a peu d’alternatives. »<br />

Geissbühler a été le plus surpris<br />

par la forte inégalité entre les sexes :<br />

« A première vue, l’écart salarial<br />

semble s’être rétréci, mais l’écart est<br />

flagrant dans certains secteurs : dans<br />

la presse écrite, les femmes gagnent<br />

encore jusqu’à 800 francs de moins<br />

que les hommes, dans les radios et<br />

chaînes de télévision privées jusqu’à<br />

1670 francs de moins ! » Un salaire minimum<br />

est donc nécessaire de toute<br />

urgence pour réduire la marge des discriminations.<br />

Manque de sécurité au travail<br />

Dans les fait, les écarts salariaux sont<br />

moins prononcés lorsqu’il existe une<br />

Différence salaire médian<br />

homme – femme<br />

Publications<br />

en ligne 320<br />

Quotidiens/<br />

hebdomadaires 812<br />

TV/radios<br />

publiques* 160<br />

TV/radios<br />

privées 1673<br />

Revues<br />

spécialisées 443<br />

*avec CTT pour toute la Suisse<br />

convention collective de travail (CCT),<br />

confirme Heim : « Une CCT a un effet<br />

stabilisateur, surtout sur les bas salaires.<br />

» C’est ce que montre la Romandie,<br />

la seule région de Suisse ayant une<br />

CCT avec les éditeurs. Un salaire de<br />

départ de 5843 francs y est appliqué –<br />

environ 500 francs de plus que les salaires<br />

les plus bas dans le reste de la<br />

Suisse, où il n’y a plus de CCT depuis<br />

2004. Geissbühler voit le problème<br />

précisément là : « La balle est aux employeurs<br />

qui refusent de renouveler<br />

une CCT pour la Suisse alémanique et<br />

le Tessin depuis 15 ans maintenant. »<br />

Ce qui est également frappant,<br />

c’est l’évaluation pessimiste future<br />

des personnes interrogées, indépendamment<br />

de la CCT, du salaire ou du<br />

type de médias : plus de 90 % évaluent<br />

les chances de retrouver un poste équivalent<br />

comme médiocres. Heim et<br />

Geissbühler ont été positivement surpris<br />

par le haut niveau de passion pour<br />

la profession : 90 % ont déclaré avoir<br />

trouvé leur travail passionnant et utile.<br />

Geissbühler : « Cet enthousiasme devrait<br />

être davantage valorisé par les<br />

éditeurs et, surtout, récompensé correctement.<br />

»<br />

Eva Hirschi<br />

Différence salariale<br />

avec/sans CCT<br />

<br />

Salaire mensuel en francs<br />

Revenus avec CCT 9518<br />

les plus élevés sans CCT 9500<br />

Revenus avec CCT 8700<br />

élevés sans CCT 8300<br />

Revenus avec CCT 7756<br />

moyens sans CCT 6947<br />

Revenus avec CCT 6874<br />

bas sans CCT 5524<br />

Revenus avec CCT 6000<br />

les plus bas sans CCT 3907<br />

L’inégalité salariale entre hommes et femmes se marque dans la presse écrite et les radios et tv privées.<br />

Les zooglers<br />

codécident, un succès<br />

collectif<br />

Les employés de Google se sont battus<br />

ensemble avec enthousiasme et persévérance<br />

pour obtenir une représentation<br />

du personnel et ont désormais<br />

réussi.<br />

Depuis le mois de juin dernier, les<br />

zooglers, les employés de Google à<br />

Zurich, ont élu une représentation du<br />

personnel.<br />

Les structures nouvellement créées<br />

permettent une codécision plus efficace<br />

au sein de l’entreprise. Les walkouts<br />

(manifestations de protestation)<br />

de ces dernières années montrent également<br />

qu’il existe des requêtes parmi<br />

les employés de Google qui ne se<br />

résolvent pas simplement d’ellesmêmes.<br />

Et le fait que Zurich dispose<br />

désormais d’une représentation du<br />

personnel est particulièrement important<br />

pour les autres sites Google et<br />

pour la branche : le signal est fort et<br />

incitera les autres employés à s’organiser<br />

eux aussi.<br />

Toutefois, il est clair que seule une<br />

convention collective de travail et un<br />

partenariat social réellement actif<br />

peuvent garantir encore mieux le droit<br />

de consultation des employés.<br />

Nous soutenons les employés de<br />

Google Zurich dans cette voie et continuons<br />

de les conseiller, car il s’agit<br />

maintenant de garantir la mise en<br />

œuvre effective du cadre ainsi créé.<br />

Miriam Berger


« L’illusion que tous les indépendants gagnent tant qu’aucune<br />

sécurité sociale n’est nécessaire n’a pas de sens. » Michael Moser<br />

19<br />

Ce que Swisscom va faire<br />

en Lettonie<br />

Swisscom construit à Riga un centre pour le développement de<br />

logiciels. Qu’est-ce qui amène l’entreprise dans cette partie de<br />

l’Europe ?<br />

Les délocalisations de Swisscom à<br />

l’étranger se poursuivent. Après Rotterdam,<br />

elle ouvre un DevOps-Center<br />

aussi à Riga, dans la capitale lettone.<br />

DevOps est une méthode utilisée pour<br />

le développement et l’utilisation rapide<br />

et ultraspécialisée de logiciels,<br />

par exemple pour le réseautage du<br />

cloud. Officiellement, Swisscom<br />

donne l’explication suivante : « Nous<br />

ne parvenons pas à recruter suffisamment<br />

de spécialistes DevOps en<br />

Suisse. »<br />

Le plus étrange, c’est que la Lettonie<br />

(2 millions d’habitants) annonce<br />

elle-même une pénurie aiguë de spécialistes<br />

informatiques. Le pays s’est<br />

lancé dans une folle course-poursuite<br />

pour supplanter son voisin, l’Estonie.<br />

La petite Estonie (1,3 million d’habitants,<br />

capitale Tallinn) est connue<br />

pour être le géant de la numérisation.<br />

Tous ses citoyens ont une carte d’identité<br />

électronique munie d’une puce.<br />

Ils n’ont accès aux prestations du service<br />

public qu’avec cette carte. Elle<br />

stocke tout : l’identité, la formation, le<br />

casier judiciaire, les données de patients,<br />

les données fiscales, etc. L’administration,<br />

la politique et le système<br />

médical sont largement numérisés ;<br />

les Estoniens élisent leur Parlement<br />

par vote électronique. A l’avenir, un algorithme<br />

pourra même prononcer des<br />

décisions judiciaires.<br />

Démantèlement numérique des<br />

droits fondamentaux<br />

Bien entendu, la saisie numérique<br />

complète pose d’énormes problèmes<br />

en matière de protection des données.<br />

Lorsque les chefs d’Etat de l’UE se<br />

sont réunis en automne 2017 pour le<br />

sommet numérique à Tallinn, les<br />

cartes d’identité électroniques de<br />

800 000 Estoniens ont dû être bloquées<br />

en raison d’une faille de sécurité<br />

– une catastrophe. Dans l’UE, on observe<br />

avec une inquiétude croissante<br />

le démantèlement numérique des<br />

droits démocratiques fondamentaux –<br />

et les Baltes ont été rappelés à l’ordre<br />

plusieurs fois.<br />

Pourtant, l’Estonie et la Lettonie<br />

sont considérées comme des modèles<br />

pour les chantres de la numérisation<br />

en Suisse. Pas un mois ne se passe<br />

sans qu’une délégation gouvernementale<br />

ou économique ne se rende dans<br />

les pays baltes. Des experts tels que<br />

l’ancien chef de communication du<br />

Gouvernement estonien Taavi Kotka<br />

donnent le ton à Berne. Aujourd’hui,<br />

des politiciens bourgeois comme le<br />

libéral-radical zurichois Ruedi Noser<br />

spéculent sur le fait que la numérisation<br />

va supprimer « 20 à 30 % » des emplois<br />

du service public.<br />

Swisscom souhaite pourtant rester sur<br />

la ligne de front dans ce domaine.<br />

Oliver Fahrni<br />

Swisscom affirme ne pas recruter suffisamment de spéciaistes DevOps en Suisse et devoir aller les<br />

chercher à Riga. (© Swisscom)<br />

https://bit.ly/318zBqx<br />

Les indépendants font<br />

entendre leur voix aux<br />

politiciens<br />

Michael Moser, secrétaire central secteur médias<br />

Si quelqu’un m’avait dit au début de<br />

l’année qu’il y aurait une session spéciale<br />

sur les problèmes des indépendants<br />

en été et que le Conseil fédéral<br />

aurait parlé de 2 milliards de fonds de<br />

soutien, je l’aurais à peine cru.<br />

Depuis des années, <strong>syndicom</strong> se<br />

consacre aux préoccupations de ces<br />

travailleurs, et plus d’un millier de nos<br />

membres gagnent désormais leur vie<br />

en tant que pigistes ou indépendants –<br />

la tendance est à la hausse. La pandémie<br />

de coronavirus n’a pas fait tomber<br />

tout un monde. Au contraire, de nombreux<br />

indépendants sont confrontés à<br />

moult problèmes, comme que faire<br />

lorsque les commandes sont soudainement<br />

interrompues ou n’existent<br />

tout simplement plus.<br />

Avec le coronavirus, ce problème<br />

individuel est soudainement devenu<br />

collectif. Et aujourd’hui, il semble que<br />

la société et les politiques ont finalement<br />

compris qu’il nécessite une intervention.<br />

L’illusion que tous les indépendants<br />

gagnent tant qu’aucune<br />

sécurité sociale n’est nécessaire n’a<br />

pas de sens. Aujourd’hui, des solutions<br />

doivent être trouvées. <strong>syndicom</strong><br />

participera activement à leur conception.<br />

Avec le soutien de la conseillère<br />

nationale socialiste Mattea Meyer, qui<br />

s’est incroyablement battue au Parlement<br />

pour les préoccupations de nos<br />

membres et autres free-lance, la pierre<br />

angulaire d’une forte représentation<br />

des indépendants a également été posée<br />

en politique. Michael Moser


20<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Les mesures d’accompagnement protègent notamment<br />

les jeunes de la précarité croissante de leur emploi. » Dominik Fitze<br />

Alliance de jeunes contre<br />

l’initiative de résiliation<br />

Le Comité des jeunes pour une Suisse ouverte<br />

(JKOS) réunit la jeunesse syndicale de l’USS,<br />

l’Organisation faîtière des organisations de<br />

jeunesse, l’Union des Etudiant(e)s et young-<br />

Caritas.<br />

L’initiative de résiliation menace<br />

notre prospérité. Les jeunes sont<br />

souvent les premières victimes de la<br />

précarité de l’emploi. Pour nombre<br />

d’entre eux, les stages impayés ou mal<br />

rémunérés, les contrats temporaires<br />

ou le travail à temps partiel sont une<br />

réalité dans ce pays. Les mesures d’accompagnement<br />

avec les salaires minimaux,<br />

les CCT et les contrôles salariaux<br />

protègent notamment les jeunes<br />

de la précarité croissante de leur<br />

emploi.<br />

Dominik Fitze est secrétaire central en charge de<br />

la jeunesse. Il est coprésident de la Commission<br />

de la jeunesse syndicale de l’USS et coopère avec le<br />

comité des jeunes pour une Suisse ouverte.<br />

Les jeunes, premières victimes des<br />

emplois précaires<br />

Dans le même temps, l’initiative menace<br />

également l’enseignement supérieur.<br />

Les études à l’étranger pourraient<br />

être fortement limitées ; le<br />

programme Erasmus d’échange d’étudiants<br />

– auquel, du reste, les apprentis<br />

peuvent également participer – deviendrait<br />

quasiment impensable.<br />

Afin de prendre position dans la<br />

campagne de votation, une large alliance<br />

d’organisations de jeunes s’est<br />

formée au Comité des jeunes pour une<br />

Suisse ouverte (JKOS). « L’initiative de<br />

résiliation nous menace toutes et<br />

tous. C’est pourquoi nous sommes<br />

très satisfaits de cette collaboration »,<br />

affirme Kathrin Ziltener, coprésidente<br />

de la Commission de la jeunesse<br />

syndicale de l’USS. « Nous devons<br />

souligner les avantages de la<br />

libre circulation et des mesures d’accompagnement.<br />

» Au comité, la jeunesse<br />

syndicale collabore entre autres<br />

avec l’Organisation faîtière des organisations<br />

de jeunesse, l’Union des<br />

Etudiant(e)s et youngCaritas.<br />

Campagne de médias sociaux<br />

Une campagne de médias sociaux est<br />

prévue dans le cadre de la campagne<br />

de votation. Jean-Claude Barandun,<br />

secrétaire du JKOS, est convaincu que<br />

« c’est là que l’on peut le mieux approcher<br />

les jeunes ». « La campagne réunit<br />

les intérêts des étudiants et des travailleurs.<br />

Il s’agit de les mettre en<br />

exergue dans la campagne de votation.<br />

C’est pourquoi nous avons formé<br />

cette alliance. »<br />

Le comité s’engage pour une<br />

Suisse ouverte, interculturelle et solidaire.<br />

La voie bilatérale, la mobilité<br />

européenne et les bonnes conditions<br />

de travail sont un investissement dans<br />

le futur de la Suisse. Dans la campagne<br />

de votation, le comité tient à<br />

rappeler ce message – qui risquerait<br />

sinon de se perdre dans la forte propagande<br />

UDC.<br />

Dominik Fitze<br />

Plus d’informations sur :<br />

https://comitedesjeunes.ch/<br />

Premières négociations<br />

salariales collectives<br />

chez Presto<br />

Lors de leur assemblée des délégué(e)s<br />

(AD), le 27 juin dernier, les distributrices<br />

et distributeurs matinaux<br />

organisés chez <strong>syndicom</strong> se sont préparés<br />

aux premières négociations<br />

salariales collectives chez Presto. Les<br />

employé(e)s de Presto se sont assuré<br />

ce droit avec la nouvelle con vention<br />

collective de travail. La revendication<br />

salariale comprend une augmentation<br />

de salaire générale, une prime<br />

corona pour les distributeurs ayant<br />

assumé des tournées supplémentaires<br />

pendant la pandémie et une augmentation<br />

du salaire minimal.<br />

Mise en réseau<br />

Ce qui est important pour la force de<br />

frappe des commissions du personnel<br />

(CoPe), c’est leur mise en réseau<br />

par-delà l’ensemble des sites. Le comité<br />

d’entreprise national et l’assemblée<br />

des délégué(e)s ont donc été recomposés.<br />

Les présidences des CoPe forment<br />

le comité d’entreprise national Presto.<br />

Les membres CoPe de tous les sites<br />

constituent quant à eux l’assemblée<br />

des délégué(e)s de Presto. Viennent<br />

désormais aussi s’y ajouter les<br />

membres CoPe du site de Berne, ce qui<br />

signifie que <strong>syndicom</strong> est dorénavant<br />

en réseau avec la CoPe via tous les sites<br />

de Presto.<br />

Optimisme pour les négociations de<br />

septembre<br />

La responsable de négociation et secrétaire<br />

centrale Sheila Winkler se<br />

montre optimiste pour les négociations<br />

salariales (prévues en septembre)<br />

: « En très peu de temps, nous<br />

sommes parvenus à gagner l’ensemble<br />

des membres CoPe de tous les sites et<br />

à adapter la composition de nos organes<br />

en fonction. La nouvelle AD<br />

Presto est désormais composée de<br />

syndicalistes engagés et en réseau. Je<br />

suis convaincue que nous obtiendrons<br />

un bon résultat salarial. »<br />

Christian Capacoel


« La base de colis d’Oerlikon contourne, en externalisant les<br />

services postaux, les exigences minimales de la CCT. » Dominik Dietrich<br />

21<br />

Arrêtez l’externalisation des<br />

services postaux à des tiers !<br />

Les employés de la base de distribution d’Oerlikon ont organisé<br />

la remise d’une pétition qui s’y oppose.<br />

Dans notre dernier <strong>magazine</strong>, nous<br />

vous avons présenté Mujo Mujagic,<br />

Davide Ramundo, Andreas Käser et<br />

Marwan Ismaili de la base de colis<br />

d’Oerlikon. En raison du mécontentement<br />

persistant des employés, les<br />

quatre collègues ont décidé de s’opposer,<br />

avec <strong>syndicom</strong>, à la stratégie<br />

d’externalisation pratiquée depuis<br />

plusieurs années sur ce site. En externalisant<br />

les services postaux, la base<br />

de colis d’Oerlikon contourne les exigences<br />

minimales fixées par la CCT<br />

Poste CH et convenues entre partenaires<br />

sociaux, car les sous-traitants<br />

ne sont pas obligés de respecter les<br />

dispositions de la CCT.<br />

99 % des employés ont signé<br />

En quelques jours, 99 % des employés<br />

ont signé la pétition « Ce n’est pas le<br />

bon remède : arrêtez toutes les mesures<br />

d’externalisation des services<br />

postaux à des tiers ! ». La pression<br />

croissante du personnel a conduit à<br />

un premier entretien qui a eu lieu le<br />

25 mai 2020 entre la direction du site,<br />

la commission du personnel élue et<br />

<strong>syndicom</strong>. Bien que la direction ait<br />

fait de premières concessions, les<br />

employés souhaitaient toujours lui remettre<br />

la pétition. Le lundi 15 juin<br />

2020, tous les employés qui étaient sur<br />

place tôt le matin ont participé à notre<br />

action et ont assisté à la remise.<br />

Davide Ramundo et Dominik Dietrich<br />

ont à nouveau souligné les demandes<br />

et exprimé leurs remerciements<br />

pour l’engagement important<br />

des collègues. M. Gräzer, directeur de<br />

la base de colis d’Oerlikon, a pris acte<br />

de la pétition et a assuré que les demandes<br />

seraient prises au sérieux et<br />

mises en œuvre.<br />

Nombre de sous-traitants réduit<br />

Le processus électoral officiel pour la<br />

commission du personnel est désormais<br />

en cours. Nous avons également<br />

reçu la garantie que le nombre de<br />

sous-traitants serait considérablement<br />

réduit et que les futures tournées<br />

seraient assurées par le personnel<br />

postal. L’exemple d’Oerlikon<br />

montre qu’ensemble, nous pouvons<br />

réussir. Grâce à l’engagement de<br />

quelques membres, nous avons réussi<br />

à augmenter considérablement le degré<br />

d’organisation. De plus, les collègues<br />

pourront, à l’avenir, exercer leur<br />

droit de participation en tant que commission<br />

du personnel officiellement<br />

élue et ainsi défendre les intérêts des<br />

employés.<br />

En octobre, le prochain entretien<br />

aura lieu entre la direction du site, la<br />

commission du personnel élue d’ici là<br />

et <strong>syndicom</strong>. Ce sera l’occasion de voir<br />

si les demandes formulées par les<br />

employés ont été satisfaites. D’ici là,<br />

nous serons régulièrement sur place<br />

et aiderons nos collègues à faire valoir<br />

leurs droits.<br />

Dominik Dietrich<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/themes/dossier/<br />

tranchesdevie/team-postlogistics-oerlikon/<br />

Tous les employés<br />

qui étaient sur place<br />

ont assisté à la remise<br />

de la pétition.<br />

(© Dominik Dietrich)<br />

L’aide aux médias exige<br />

des conditions de<br />

travail décentes<br />

Lors de la session d’automne, le paquet<br />

de mesures pour une nouvelle<br />

aide aux médias sera soumis au<br />

Conseil national. Au cours de l’audition<br />

devant la commission compétente,<br />

<strong>syndicom</strong> demandera deux<br />

corrections de cap : les subventions ne<br />

peuvent être accordées qu’aux médias<br />

qui proposent des conditions de travail<br />

décentes et le montant de l’aide<br />

apportée aux médias en ligne doit être<br />

suffisamment élevé.<br />

Le paquet de mesures que le<br />

Conseil des Etats a déjà examiné repose<br />

sur trois niveaux : 1) Un développement<br />

de l’aide indirecte grâce à des<br />

tarifs réduits pour la distribution des<br />

journaux et des <strong>magazine</strong>s. 2) Une<br />

nouvelle aide pour les médias en ligne<br />

nationaux avec des modèles de paiement<br />

et 3) L’aide pour les établissements<br />

du service public, plus précisément<br />

les prestations de base de<br />

l’agence Keystone ATS, la formation et<br />

le perfectionnement, les organismes<br />

d’autorégulation (en particulier le<br />

Conseil de la presse) et les projets d’infrastructures<br />

informatiques en cours<br />

pour la transformation numérique<br />

des médias.<br />

Devoir de négocier une CCT<br />

Comme pour la livraison matinale<br />

nouvellement soutenue, un devoir de<br />

négocier une CCT doit être inscrit<br />

chez les médias bénéficiant de l’aide,<br />

car l’Etat ne doit pas investir dans le<br />

dumping salarial et dans des conditions<br />

de travail qui se détériorent.<br />

Seules les entreprises de médias qui<br />

contribuent aux négociations de CCT<br />

avec des règles sur le salaire minimum,<br />

proportionnelles à la solidité<br />

financière de la maison d’édition,<br />

sont donc éligibles.<br />

La nouvelle aide des médias en<br />

ligne nécessite des moyens suffisants.<br />

Cette mesure de soutien s’adresse aux<br />

jeunes, qui sont les premiers à utiliser<br />

les médias en ligne, et donc à l’avenir.<br />

Comme dans le projet initial de la ministre<br />

des médias, le montant de l’aide<br />

doit s’élever à 50 millions de francs<br />

pour que le paquet entre la presse<br />

écrite et en ligne soit équilibré.<br />

Les médias, importants pour la démocratie,<br />

sont ainsi soutenus avec les<br />

finances nécessaires. Un système des<br />

médias qui fonctionne est comparable<br />

à de l’oxygène pour la société.<br />

Mais avec cette aide aux médias, les<br />

maisons d’édition ont aussi un devoir :<br />

pas de suppression de prestations<br />

journalistiques, ni de suppression<br />

d’emplois dans le sillage du corona !<br />

Stephanie Vonarburg


22 Politique<br />

Oui au congé paternité !<br />

Avec l’amendement de la loi<br />

sur les allocations de perte<br />

de gain, que nous serons<br />

amenés à voter également le<br />

27 septembre, le congé paternité<br />

sera discuté pour la<br />

première fois en Suisse. C’est<br />

une nécessité absolue et une<br />

exigence que nous, les syndicats,<br />

revendiquons depuis<br />

longtemps.<br />

Texte : Dominik Fitze<br />

Photo : Flavia Leuenberger-Ceppi<br />

La proposition est que les pères bénéficient<br />

de deux semaines de<br />

congé payé après la naissance de<br />

leur enfant. Ceci doit être financé<br />

par les allocations pour perte de<br />

gain (APG), grâce auxquelles déjà le<br />

congé maternité est payé.<br />

Ce changement est nécessaire<br />

depuis longtemps. Jusqu’à présent,<br />

les futurs pères n’ont droit qu’à un<br />

ou deux jours de congé lors de la<br />

naissance d’un enfant. Grâce aux<br />

conventions collectives, le congé<br />

paternité a déjà été introduit dans<br />

plusieurs de nos secteurs d’activité.<br />

Il est actuellement de deux semaines<br />

dans la CCT de l’industrie<br />

graphique, trois chez Swisscom et<br />

même quatre semaines dans la nouvelle<br />

CCT de La Poste, qui s’appliquera<br />

à partir de l’année prochaine.<br />

Quatre semaines de congé paternité<br />

– c’était aussi l’objectif initial<br />

d’une initiative populaire soutenue<br />

par les syndicats. Le vote de<br />

septembre est une contre-proposition<br />

indirecte du Parlement, qui est<br />

largement approuvée. Il est soutenu<br />

par une alliance de syndicats, de<br />

partis de gauche, de droite et d’organisations<br />

de la société civile comme<br />

l’alliance f (organisation faîtière des<br />

associations de femmes) ou Pro Familia<br />

(association faîtière des associations<br />

familiales).<br />

Ce congé est clairement finançable<br />

et améliore la conciliation<br />

entre la vie professionnelle et familiale.<br />

Il permet aux jeunes parents<br />

de s’occuper ensemble de l’enfant<br />

dès le départ et permet aux pères<br />

d’assumer des responsabilités familiales.<br />

Ce n’est qu’un début<br />

Mais pour nous, les syndicats, il est<br />

également clair que deux semaines<br />

ne sont qu’un début. Lors du vote,<br />

nous dirons clairement OUI, par<br />

solidarité avec nos collègues qui ne<br />

sont pas soumis à une CCT – et où,<br />

selon la loi, les pères ne bénéficient<br />

que d’un ou deux jours de congé.<br />

Mais nous voterons également<br />

OUI, car nous savons que deux semaines<br />

de congé paternité payé<br />

améliorent notre position de négociation<br />

pour les futures CCT. Nous<br />

pouvons partir de cette base – et demander<br />

au Parlement de prolonger<br />

le congé paternité.<br />

https://www.conge-paternite.ch/<br />

NON à l’arnaque de la<br />

déduction pour enfants !<br />

La nouveauté est cachée derrière le<br />

titre obscur « Modification de la loi<br />

fédérale sur l’impôt fédéral direct ».<br />

Là se cache une très grande arnaque.<br />

Il s’agit prétendument de soulager<br />

les familles : les déductions fiscales<br />

maximales pour la garde d’enfants<br />

doivent être augmentées de 10 100 à<br />

25 000 francs par enfant et la déduction<br />

générale par enfant de 6500 à<br />

10 000 francs. Cela semble bien, mais<br />

seuls les revenus les plus élevés en<br />

bénéficieront – seulement 6 % des<br />

ménages. Cela nous coûtera à tous<br />

370 millions de francs par an.<br />

Il y a donc une redistribution en faveur<br />

des plus riches. Près de la moitié des<br />

familles avec enfants ne paient pas du<br />

tout d’impôt fédéral direct. Il n’y a<br />

donc pas d’allègement pour eux !<br />

Les familles ayant un revenu d’un<br />

demi-million pourraient économiser<br />

près de 1000 francs d’impôts. C’est<br />

injuste et provocateur envers la classe<br />

moyenne !<br />

Une aide aux nantis<br />

Le Parlement bourgeois aurait pu en<br />

décider autrement. Par exemple, il<br />

aurait pu encourager directement les<br />

garderies ou augmenter les réductions<br />

de primes des caisses maladie. Cela<br />

aurait aidé ceux qui ont peine à<br />

joindre les deux bouts.<br />

A la place, il s’est décidé pour une<br />

politique clientéliste. Il aide ceux qui<br />

en ont déjà suffisamment. Ces<br />

370 millions de francs manqueront au<br />

budget fédéral. Quiconque observe la<br />

politique suisse sait que cela ne sera<br />

presque jamais récupéré auprès des<br />

plus riches. A la place, nous devons<br />

nous attendre à ce que des économies<br />

soient faites sur les transports<br />

publics, les garderies ou les soins de<br />

santé.<br />

Il y a donc une redistribution aux<br />

dépens de la classe moyenne. On<br />

donne aux riches, et pas qu’un peu !<br />

Cet argent fera défaut aux services de<br />

l’Etat dont nous avons tous besoin :<br />

à la fonction publique, aux hôpitaux,<br />

à un accueil des enfants de qualité.<br />

Ne tombez pas dans cette arnaque<br />

fiscale. Cette proposition est un<br />

marché de dupes, que nous les<br />

syndicats ne soutiendrons en aucun<br />

cas. Que tous votent NON à la modification<br />

de la loi fiscale !<br />

D. F.


Politique<br />

Léonore Porchet : « Il est urgent<br />

d’introduire une 13 e rente AVS »<br />

23<br />

Chargée de communication et membre de<br />

<strong>syndicom</strong>, la conseillère nationale verte<br />

estime qu’il est indispensable d’améliorer la<br />

situation du 1 er pilier. Notamment pour améliorer<br />

la situation des femmes à la retraite.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photo : Alexander Egger<br />

Pourquoi les membres de <strong>syndicom</strong> doivent-ils aujourd’hui<br />

se mobiliser pour récolter des signatures pour<br />

l’initiative AVSX13 ?<br />

Léonore Porchet : Il est urgent et indispensable de soutenir<br />

et d’améliorer la situation de l’AVS, qui offre un<br />

financement sûr et solide à l’heure où les rentes du<br />

2 e pilier ont diminué de 8 % depuis 2005. Pour des métiers<br />

comme le mien – je suis chargée de communication<br />

indépendante –, tout comme pour les personnes qui<br />

gagnent de petits salaires, par exemple à La Poste, se<br />

constituer un deuxième pilier est difficile, et un troisième<br />

pilier est impossible à envisager. En améliorant<br />

l’AVS, on a besoin de moins d’argent et l’on parvient à un<br />

meilleur résultat que si on devait assurer cette prestation<br />

par le deuxième ou le troisième pilier.<br />

Pour financer les quelque 2,7 milliards de francs que<br />

coûtera cette 13 e rente, l’USS envisage notamment une<br />

hausse de 0,35 point de pourcentage des cotisations<br />

des salariés. Est-ce le bon moment, alors que le pouvoir<br />

d’achat des travailleurs s’est drastiquement réduit ?<br />

Je préférerais d’autres solutions prioritairement envisagées,<br />

même si cette cotisation est paritaire et serait aussi<br />

financée par les employeurs. En effet, assurer les retraites<br />

de la population est un devoir de l’Etat. Il faut<br />

chercher l’argent là où il est, dans les réserves astronomiques<br />

de la Banque nationale (n.d.l.r. : quelque<br />

800 milliards de francs), dans les bénéfices que font régulièrement<br />

les cantons et la Confédération. Réévaluer<br />

des rentes AVS qui n’atteignent pas 2000 francs par mois<br />

pour la moitié des bénéficiaires est plus utile que de<br />

financer des avions de combat à coup de milliards.<br />

Cette initiative est particulièrement importante pour<br />

les femmes, pourquoi ?<br />

Il faut dénoncer les salaires inégaux et trop bas conduisant<br />

à ce qu’un tiers des femmes n’a pas de LPP, ainsi<br />

que les inégalités structurelles d’une société encore patriarcale<br />

amenant les femmes à se sacrifier pour les soins<br />

aux enfants ou à endosser le rôle de proche aidant. Par<br />

Une signature pour les femmes<br />

« Renforcer l’AVS, c’est aussi renforcer l’égalité des sexes »,<br />

déclare Léonore Porchet. Car les femmes (qui travaillent<br />

souvent à temps partiel pour s’occuper de leur famille) sont<br />

les plus pénalisées par le système de retraite. C’est pourquoi<br />

l’initiative pour une 13e rente mensuelle de l’AVS a été<br />

lancée le 5 mars, avant la Journée internationale de la<br />

femme. Interrompue en raison de la pandémie, la collecte de<br />

signatures se poursuit désormais aussi en ligne:<br />

avsx13.ch<br />

conséquent, des milliers de femmes arrivent à l’âge de la<br />

retraite en étant condamnées à la précarité. Améliorer<br />

l’AVS en priorité s’impose car c’est la seule à introduire<br />

une solidarité pour le travail gratuit des femmes par<br />

l’intermédiaire des bonus pour les tâches éducatives et<br />

d’assistance aux proches.<br />

A ceci s’ajoute que de nombreuses femmes doivent<br />

faire appel aux prestations complémentaires (c’est le cas<br />

de 15 % des femmes à la retraite et leur nombre augmente<br />

avec l’âge) et à la solidarité familiale. Dans ma<br />

propre famille, ma grand-mère ne pourrait être soignée<br />

sans l’aide de ses proches. La 13 e rente AVS apportera<br />

ainsi un bénéfice pour toutes les générations, car elle<br />

permet d’exprimer une solidarité vis-à-vis de nos aînés et<br />

en même temps, elle profitera à nos propres rentes.<br />

L’USS et <strong>syndicom</strong> soutiennent ensemble cette initiative,<br />

ce que tu salues ?<br />

La tâche d’un syndicat est aussi d’assurer que ses<br />

membres puissent avoir une vie digne après la vie professionnelle.<br />

Or cet objectif est vraiment mis en danger si<br />

nos salaires ne donnent pas droit à des rentes décentes,<br />

ce qui est inacceptable. Pour moi qui me suis battue politiquement<br />

aux côtés des 41 du Matin, une amélioration<br />

de la retraite, à côté de la prestation transitoire pour travailleurs<br />

âgés, permettrait aussi à des gens licenciés à la<br />

fin de leur activité professionnelle d’obtenir un plus.


24 Politique<br />

Pour une rente-pont en faveur des chômeurs de 60 ans et plus en fin de droit<br />

Des modèles innovants<br />

chez Swisscom<br />

Les personnes qui sont licenciées<br />

vers 55 ans ou plus ont<br />

souvent beaucoup de mal à<br />

retrouver le chemin du travail.<br />

Il est donc grand temps<br />

que le Parlement veuille<br />

mettre en place une nouvelle<br />

assurance sociale. Cependant,<br />

celle-ci ne concerne<br />

que les cas difficiles.<br />

Et qu’en est-il des autres ?<br />

Texte : Franz Schori<br />

Dessin : Max Spring<br />

Erwin est demandé dans le bureau<br />

par son patron : « Suite à la réorganisation,<br />

nous devons nous séparer de<br />

vous, veuillez signer la convention<br />

de cessation de contrat ici. » Erwin<br />

signe dans un état second. Et cela<br />

après 35 ans dans la même entreprise.<br />

En état de choc, il a rangé son<br />

poste de travail, a fait un bref adieu<br />

à ses collègues et est parti vers le<br />

néant.<br />

Dans un vide qui ne se comblera<br />

jamais plus. Tout d’abord six<br />

mois de maintien de salaire. Ensuite<br />

un an de prestations du plan social,<br />

80 % du salaire précédent, candidatures<br />

sur candidatures et rien que<br />

des refus. Puis l’ORP, et encore<br />

des dizaines d’efforts de recherche<br />

de travail infructueux, et 70 % du<br />

salaire. Puis la fin de droit. Aide<br />

sociale, humiliation, dépression,<br />

jusqu’à ce que la rente AVS arrive<br />

enfin à l’âge de 65 ans.<br />

Une rente-pont pour les chômeurs<br />

âgés en fin de droit<br />

Le Parlement a créé un nouveau système<br />

de sécurité sociale en raison<br />

de parcours comme celui d’Erwin.<br />

C’est ainsi qu’une rente-pont doit<br />

être versée aux chômeurs en fin<br />

de droit âgés de 60 à 65 ans afin<br />

d’éviter de recourir à l’aide sociale.<br />

La condition préalable est que les<br />

avoirs nets soit inférieurs à<br />

50 000 francs. Les avoirs du 2 e pilier<br />

font partie des avoirs nets dans la<br />

mesure où ils excèdent un montant<br />

restant à définir par le Conseil fédéral.<br />

La rente-pont sera plafonnée.<br />

Grâce à cette conception, cette<br />

nouvelle assurance sociale s’adresse<br />

aux salariés à faible revenu. Si Erwin<br />

travaillait comme commis d’entrepôt,<br />

ce système lui évite d’avoir recours<br />

à l’aide sociale. En revanche,<br />

si Erwin était chef de projet dans un<br />

service informatique, il repart les<br />

poches vides jusqu’à épuisement de<br />

ses économies incluant une grande<br />

partie du 2 e pilier. Néanmoins : dans<br />

une société solidaire, les régimes<br />

d’assurance sociale tels que la<br />

rente-pont nouvellement décidée<br />

sont importants.<br />

Retraite anticipée facilitée<br />

La réduction des effectifs chez<br />

Swisscom pour des raisons purement<br />

financières a également<br />

conduit à des destins tragiques<br />

comme celui d’Erwin. Cependant,<br />

grâce au partenariat social de<br />

longue date avec <strong>syndicom</strong>,<br />

Swisscom a mis en place des outils<br />

qui facilitent la mise en place de la<br />

retraite anticipée des salariés :<br />

Rente-pont : si la retraite survient<br />

avant d’avoir atteint l’âge normal<br />

de la retraite AVS (à partir de<br />

58 ans), il existe un droit à une<br />

rente-pont pour compenser la perte<br />

temporaire de revenus. Le montant<br />

de la rente-pont dépend de la date<br />

de départ à la retraite, de l’ancienneté<br />

de service et du niveau d’emploi<br />

– quels que soient les avoirs.<br />

Travail à temps partiel et retraite<br />

partielle : cette année,<br />

Swisscom a proposé aux employés<br />

âgés de 58 ans et plus la possibilité<br />

de réduire leur charge de travail<br />

jusqu’à 30 % jusqu’à ce qu’ils<br />

prennent leur retraite au bout de<br />

deux ans. Avec le modèle de travail à<br />

temps partiel, les salariés acceptent<br />

une réduction de salaire, mais ne<br />

perdent rien de la rente escomptée.<br />

Avec le modèle de retraite partielle,<br />

la situation est inversée : pas de réduction<br />

de salaire, mais une rente<br />

légèrement inférieure.<br />

Un pont important<br />

Des modèles comme Swisscom<br />

constituent un pont important pour<br />

les salariés âgés jusqu’à l’âge normal<br />

de la retraite. Si nous regardons<br />

l’histoire de l’assurance sociale en<br />

Suisse, la rente-pont pour les chômeurs<br />

âgés représente une étape<br />

majeure. Elle permettra un jour à<br />

tous les salariés de prendre leur retraite<br />

en étant financièrement sécurisés,<br />

de manière anticipée également<br />

et dans la dignité. Cependant,<br />

cette nouvelle assurance sociale ne<br />

dégage pas les employeurs de leur<br />

responsabilité sociale de continuer<br />

à s’appuyer sur l’expérience des<br />

salariés âgés.<br />

https://bit.ly/3gEJPUZ


Droit au but !<br />

25<br />

Protection salariale et mesures<br />

d’accompagnement :<br />

Je travaille dans une entreprise qui a<br />

besoin à court terme de plus de maind’œuvre<br />

selon la situation des commandes<br />

et la saison. Nous ne sommes plus que<br />

quelques employés fixes. Beaucoup ont été<br />

licenciés et remplacés par des travailleurs<br />

temporaires flexibles, qui sont engagés<br />

pour deux à trois mois et repartent peu<br />

après. Ils coûtent moins et ne disent rien.<br />

Mis à part les syndicats, y a-t-il d’autres<br />

possibilités pour se défendre ?<br />

Que se passe-t-il en cas de constat<br />

de dumping salarial, et le salaire minimum<br />

est-il déterminé s’il n’y a pas de CCT ?<br />

Des contrôles sont-ils effectués régulièrement<br />

ou ne prennent-ils place que sur<br />

dénonciation ? Les employeurs fautifs<br />

sont-ils également sanctionnés par une<br />

amende et, si oui, quel est son montant ?<br />

La réponse du service juridique de <strong>syndicom</strong><br />

Oui, la sous-enchère salariale peut être annoncée auprès<br />

de l’autorité de l’emploi du canton dans lequel l’entreprise<br />

est active. Elle envoie ensuite des inspecteurs(trices)<br />

sur place, qui contrôlent le respect des salaires usuels<br />

dans la localité et la branche. Le contrôle intervient notamment<br />

pour les branches où il n’y a pas de CCT déclarée<br />

de force obligatoire. En présence d’une telle CCT, le<br />

contrôle de son respect est souvent du ressort d’une commission<br />

paritaire (CP), dont les tâches doivent être définies<br />

dans la CCT. A défaut d’une CP, les contrôles sont<br />

aussi de la compétence des inspecteurs cantonaux.<br />

Les inspecteurs annoncent le dumping salarial auprès<br />

d’une commission tripartite (CT). On en trouve une dans<br />

chaque canton. Elle se compose de représentant(e)s des<br />

employeurs, des salariés et de l’Etat. Si des irrégularités<br />

sont constatées, la CT tente d’obtenir avec l’employeur<br />

concerné un versement des salaires a posteriori et une<br />

adaptation des contrats de travail. Si cela n’est pas possible,<br />

elle peut demander aux autorités cantonales soit<br />

d’interrompre le travail, soit de fixer un salaire minimum<br />

obligatoire pour cette branche, soit d’étendre de manière<br />

simplifiée les dispositions individuelles d’une CCT à<br />

l’ensemble des travailleurs de la branche. Si, en l’absence<br />

d’une CCT, un salaire minimum doit être déterminé, cela<br />

se fait en tenant compte des salaires usuels dans la<br />

branche et des différences salariales régionales.<br />

Les mesures d’accompagnement ont été introduites le<br />

1 er juin 2004 dans le cadre de l’accord sur la libre circulation<br />

des personnes conclu avec l’UE. Elles règlent l’exécution<br />

des contrôles. La loi sur les travailleurs détachés prévoit,<br />

selon l’infraction, des amendes allant de 5000 francs<br />

à 1 million ou une interdiction d’exercer une activité durant<br />

cinq ans. En outre, les coûts de contrôle peuvent être<br />

imputés à l’employeur fautif. Avec une CCT, l’employeur<br />

peut être sanctionné par des peines conventionnelles<br />

en cas de non-respect des dispositions contractuelles.<br />

Les CCT peuvent également lui imposer des coûts de<br />

contrôle.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/droitaubut


26 Loisirs<br />

Suggestions<br />

Mieux mobiliser ses collègues<br />

Comment renforcer l’influence du<br />

syndicat sur son lieu de travail et<br />

auprès de ses collègues ? Cela s’apprend.<br />

L’organisation collective est<br />

une méthode qui permet de créer et<br />

développer des groupes de syndicalistes<br />

actifs et actives. Dans le cours<br />

Movendo qui sera donné les 14 et<br />

15 septembre prochains à Chexbres<br />

(Hôtel Préalpina), Sébastien Bourquin<br />

et Roman Künzler, des praticiens<br />

connaissant bien ce domaine,<br />

expliqueront comment mener des<br />

sondages et campagnes auprès de<br />

ses collègues de travail et donneront<br />

des recettes pour les impliquer dans<br />

des actions. Ce cours, qui s’adresse<br />

aux membres actifs des syndicats<br />

ainsi qu’aux membres des commissions<br />

du personnel, est gratuit pour<br />

les membres (820 francs pour les<br />

autres sans compter le repas et<br />

l’hébergement).<br />

Il est important de savoir comment<br />

prendre soin de sa santé en<br />

tant que chauffeur de transport<br />

public. Dans le cours Movendo qui<br />

sera organisé le 28 septembre à<br />

Lausanne, à l’hôtel Aulac, la psychologue<br />

spécialiste en santé du travail<br />

Lysiane Rochat rappellera les principes<br />

d’une bonne hygiène de vie et<br />

permettra aux participants d’appréhender<br />

les mécanismes du stress<br />

pour y faire face. Le cours permettra<br />

aussi de savoir comment organiser<br />

ergonomiquement son poste de<br />

travail. Ce cours, gratuit pour les<br />

membres (410 francs pour les autres<br />

sans compter le repas), fait partie de<br />

la formation continue OACP reconnue<br />

par l’asa pour les chauffeurs<br />

professionnels.<br />

Enfin, du 15 au 16 octobre à Morges,<br />

un cours intitulé « Ménager la santé<br />

au travail : une affaire de chacun(e) »<br />

rappellera les bases légales en matière<br />

de sécurité et santé au travail et<br />

donnera les méthodes pour cerner<br />

les risques. S. Fr<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/service-desmembres/offresdeformation/<br />

© Demir Sönmez<br />

Genève confinée, un<br />

témoignage photographique<br />

Le photographe genevois Demir<br />

Sönmez publie un témoignage photographique<br />

sur la manière dont ce<br />

canton a vécu la pandémie de coronavirus.<br />

Une centaine d’images retracent<br />

l’étrange atmosphère qui<br />

s’était emparée de la ville, le combat<br />

exemplaire des soignants, sans<br />

oublier l’élan de solidarité des<br />

dizaines de bénévoles qui ont aidé<br />

les plus démunis.<br />

Le photographe commente ainsi<br />

le choix de ses images : « Choisir des<br />

photographies est toujours une<br />

tâche difficile, parce que choisir la<br />

bonne photographie, c’est aussi<br />

faire passer le bon message. Je me<br />

suis dit que lorsque les gens regarderaient<br />

les photographies de ce<br />

livre, cette période resterait en mémoire<br />

dans leur esprit. Dans ce<br />

sens, ce livre est aussi un document<br />

historique. » Qu’a-t-il écarté de ce<br />

choix ? « J’ai essayé de faire passer<br />

non pas le message du désespoir,<br />

mais de l’espoir. Par exemple, je n’ai<br />

pas laissé de place pour des photos<br />

des malades de l’unité de soin dédiée<br />

au COVID-19 de l’hôpital, car je<br />

trouve que ce n’est pas éthique.<br />

En prenant en photo les rues, les<br />

avenues, les magasins couverts, les<br />

restaurants, les hôtels, l’aéroport,<br />

les douanes, les travailleurs humanitaires,<br />

les portraits de personnes,<br />

j’ai voulu documenter le fait que<br />

pendant les journées COVID-19, la<br />

vie et la lutte sociale continuaient<br />

malgré tout. »<br />

La particularité de Genève ? « La<br />

pauvreté et le chômage sont apparus<br />

pendant cette période. Dans l’une<br />

des villes les plus riches du monde,<br />

des milliers de personnes sans<br />

papiers et n’ayant pas le droit de<br />

travailler ont été mises à la porte. »<br />

S. Fr<br />

Genève confinée, Demir Sönmez/Christian<br />

Vellas, Slatkine, Genève, 2020, 17 francs 55.<br />

Sur chaque ouvrage vendu, 2 francs seront<br />

reversés à la Fondation Partage pour venir<br />

en aide aux plus démunis.<br />

© Verzasca Foto Festival - ph. Federico Estol<br />

Une exposition en pleine<br />

nature au Tessin<br />

Le Verzasca Foto Festival est devenu<br />

une référence pour les passionnés<br />

de la photographie, avant tout en<br />

raison de la particularité du lieu.<br />

Ici, au fond d’une des plus belles et<br />

plus sauvages vallées du Tessin, à<br />

900 mètres d’altitude, parmi les<br />

maisons en pierres et dans les bois,<br />

les expositions sont organisées à<br />

ciel ouvert. Sur les façades des habitations<br />

et des anciennes écuries de<br />

Sonogno, mais aussi parmi les<br />

arbres au milieu de la forêt. Au fil<br />

des années, la jeune équipe du festival<br />

a sélectionné des photographies<br />

du monde entier dédiées à des<br />

thèmes sans cesse nouveaux et a<br />

proposé des résidences d’artistes<br />

dans un endroit unique.<br />

Cette année (jusqu’au 5 novembre,<br />

entrée gratuite), le sujet de<br />

l’exposition «Di uomini e di boschi»<br />

(Des hommes et des forêts) – ou les<br />

formes d’inter action entre les êtres<br />

humains et la nature – est particulièrement<br />

adapté. Une vingtaine<br />

d’artistes internationaux ont été invités<br />

à explorer ce thème d’actualité<br />

et à interagir avec le territoire et<br />

avec ses habitants. Les œuvres, avec<br />

leurs approches humaines ou<br />

conceptuelles, sont présentées dans<br />

la forêt du Val Redorta, au pied de la<br />

cascade Froda, et dans les rues du<br />

village de Sonogno.<br />

Le programme comprend (si les<br />

mesures sanitaires le permettent)<br />

des discussions, des tables rondes,<br />

de la musique en direct et des projections<br />

audiovisuelles.<br />

Giovanni Valerio<br />

Programme sur http://www.verzascafoto.<br />

com/esposizioni


1000 mots<br />

Ruedi Widmer<br />

27


28 Evènements Pendant cet étrange été sans grandes manifestations, les batailles de <strong>syndicom</strong><br />

se sont déclinées au rythme des récoltes de signatures et prochains rendez-vous<br />

électoraux. Le 14 juin, la grève des femmes a été commémorée dans<br />

tout le pays. Avec le port du masque et dans le respect des mesures sanitaires.<br />

2<br />

1<br />

3<br />

4<br />

5<br />

6 7


1. Matteo Antonini, responsable du secteur Logistique de <strong>syndicom</strong>, remet à Martin Camenisch, responsable des ressources humaines de La Poste,<br />

la pétition avec laquelle les collaboratrices et collaborateurs du géant jaune demandent une « prime corona ». (© <strong>syndicom</strong>)<br />

2. Interrompue par la pandémie, la récolte des signatures en vue de l’initiative pour une 13 e rente AVS redémarre, ici à Lugano. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

3. Plus de 20 000 employé(e)s ont signé l’appel d’Unia et de l’USS pour le paiement du salaire à 100 % et le renoncement aux licenciements dus à<br />

la COVID-19. Les signatures ont été remises au Conseil fédéral, le 20 août. (© Unia)<br />

4. En Suisse, presque 1 million de personnes travaillent à 80 %. En raison des salaires réduits pour cause de pandémie, elles se trouvent en difficulté,<br />

comme le montrent ces pancartes sur la place Fédérale durant la remise des signatures de l’appel lancé par l’USS. (© Unia)<br />

5. On votera aussi le 27 septembre sur le congé paternité. Les banderoles à exposer sont disponibles gratuitement sur le site<br />

https://www.conge-paternite.ch/. (© Congé Paternité)<br />

6. Le comité de l’initiative pour des multinationales responsables se mobilise lui aussi. Les drapeaux (ici au Tessin) peuvent être commandés sur<br />

https://initiative-multinationales.ch/. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

7. La représentation des travailleuses et travailleurs de la chaîne de librairies Orell Füssli au cours d’ergonomie organisé par Movendo. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

8 à 12 A une année de la grève historique des femmes se sont tenues le 14 juin des manifestations dans toute la Suisse.<br />

Dans le respect des mesures sanitaires et des distances sociales. Voici quelques instantanés de Zurich, Bellinzone et Berne. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

9<br />

8<br />

10<br />

11<br />

12<br />

13


30<br />

Tranches<br />

de vie<br />

Sergio Ferrari, militant de la solidarité<br />

Difficile de résumer l’activité de Sergio<br />

Ferrari en quelques lignes. Il se définit<br />

comme rebelle, consensuel, altermondialiste.<br />

Il dit lui-même avoir vécu<br />

cinq vies : le militantisme politique<br />

pendant la dictature en Argentine, la<br />

prison, l’asile politique, le sandinisme<br />

au Nicaragua en tant que bénévole de<br />

l’ONG Frères sans Frontières (aujourd’hui<br />

E-CHANGER), le militantisme<br />

syndical et associatif en Suisse. Journaliste,<br />

rédacteur du Courrier depuis<br />

1994, correspondant de plusieurs journaux<br />

d’Amérique latine, coprésident de<br />

la Branche Presse et médias électroniques<br />

et membre du comité central de<br />

<strong>syndicom</strong>. L’ouvrage collectif Ni fous, ni<br />

morts, qui raconte l’incarcération à la<br />

prison de Coronda, peut être acheté<br />

sur www.nifousnimorts.com.<br />

Texte : Giovanni Valerio<br />

Photo : Pia Neuenschwander<br />

« Sans un collectif, la<br />

victoire est impossible. »<br />

Je me considère comme un survivant.<br />

En Argentine, avec 30 000 « desaparecidos<br />

» (disparus), des milliers de prisonniers<br />

politiques et des personnes<br />

contraintes à l’exil, mon destin aurait<br />

pu être différent. Pour mon militantisme<br />

politique contre la dictature<br />

lorsque j’étais étudiant à l’Université<br />

de Rosario, j’ai passé trois ans en<br />

prison, la majeure partie au centre<br />

de sécurité maximale de Coronda.<br />

L’expérience de la prison a été mon<br />

université de vie : des instants où l’on<br />

perçoit la profondeur de l’existence<br />

et la fragilité de la vie. Et aussi la<br />

force de résister collectivement.<br />

On m’a retiré mes menottes à<br />

bord de l’avion qui m’emmenait en<br />

Suisse le 27 décembre 1978. J’ai bénéficié<br />

d’une situation privilégiée<br />

par rapport aux réfugiés d’aujourd’hui.<br />

On m’a accordé l’asile déjà<br />

avant mon arrivé en Suisse, ce qu’a<br />

accéléré mon intégration à l’aide<br />

d’assistants sociaux et de cours de<br />

langue. Pourtant, je ne me suis jamais<br />

senti libre, parce que j’ai laissé<br />

derrière moi les camarades encore<br />

détenus. Et là, j’ai ressenti le besoin<br />

de raconter ce qui s’était passé et ce<br />

qui se passait en Argentine et en<br />

Amérique latine.<br />

Mais la passion pour la communication,<br />

je l’ai découverte pendant la<br />

décennie passée au Nicaragua. J’y ai<br />

travaillé à l’agence de presse nationale<br />

pendant la révolution sandiniste<br />

: une étape importante de mon<br />

militantisme, également pour mon<br />

travail de correspondant de journaux<br />

argentins et mexicains, pour l’agence<br />

ALASEI de l’UNESCO. Depuis ma<br />

jeunesse, j’avais écrit pour la presse<br />

militante, mais au Nicaragua, j’ai découvert<br />

la communication publique<br />

et le journalisme au sens plus large.<br />

Pour moi, ce n’est pas seulement un<br />

métier mais une passion : non seulement<br />

d’écrire, mais aussi de donner<br />

la parole à ceux qui ne l’ont pas,<br />

notamment par le biais d’interviews.<br />

Et enfin, aussi une obsession : celle<br />

de se faire l’écho d’une petite voix en<br />

Suisse, d’ouvrir une fenêtre sur ce<br />

qui se passe en Amérique latine, et<br />

de créer un pont entre le nord et le<br />

sud. C’est ce qui a marqué ma vie de<br />

journaliste : un aller-retour entre<br />

deux réalités, entre deux mondes.<br />

À mon retour du Nicaragua, en<br />

1992, au syndicat USJ (ensuite Comedia),<br />

j’ai connu des secrétaires faisant<br />

preuve d’une sensibilité extraordinaire.<br />

Et j’ai décidé de m’engager<br />

dans différents rôles. Quand j’étais<br />

étudiant, j’ai soutenu le syndicat des<br />

travailleurs de la pétrochimie à Rosario,<br />

en Argentine. C’était un mouvement<br />

de lutte. Les effets se font sentir<br />

en particulier en temps de crise.<br />

On l’a vu à l’ATS, avec la grève. Et<br />

avec le COVID-19, dans le rôle de <strong>syndicom</strong><br />

pour les travailleurs freelance.<br />

La rapidité du paquet d’aide de la<br />

Confédération est également le fruit<br />

de la force de l’USS. Je suis convaincu<br />

que nous allons évoluer vers une unité<br />

syndicale plus large. Seul le collectif<br />

peut mener au succès. Et c’est vrai<br />

au travail, dans une association, dans<br />

un mouvement, dans un syndicat.<br />

Même dans le football. Vous pouvez<br />

avoir de bons éléments, mais sans un<br />

collectif capable d’unir la diversité<br />

pour un objectif commun, on ne<br />

remporte pas la victoire.<br />

www.nifousnimorts.com


V<br />

été 2020<br />

9<br />

Mots-croisés Impressum Syndicom été 2020<br />

Rédaction : Sylvie Fischer, Giovanni Valerio<br />

Changements d’adresse : <strong>syndicom</strong>, gestion<br />

Editeur : <strong>syndicom</strong> – syndicat des médias<br />

Courriel : redaction@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

des adresses, Monbijoustrasse 33, case postale, et de la communication, Monbijoustr. 33,<br />

Traductions : Alexandrine Bieri, Gabriele Alleva<br />

3001 Berne. Tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 case postale, 3001 Berne<br />

Illustrations, dessins de portrait : Katja Leudolph Annonces : priska.zuercher@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Mot Images mystère sans : © : mises à disposition<br />

Commande d’abonnements : info@<strong>syndicom</strong>.ch Le <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> paraît six fois par an.<br />

Layout, correction, imprimerie :<br />

Le prix de l’abonnement est inclus dans la cotisation Le numéro 19 paraîtra le 30 octobre 2020.<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1 21, 30013 Berne4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

8<br />

15<br />

4 11<br />

de membre. Non-membres : Fr. 50.– (Suisse),<br />

Fr. 70.– (étranger)<br />

1 12<br />

9<br />

Délai rédactionnel pour le prochain numéro :<br />

le 28 septembre 2020.<br />

DÉFINITIONS<br />

Horizontalement : I. Fleurs de vigne. Petites<br />

cases. II. Droit de retour. Éclairage au gaz.<br />

Notera. III. Tout un foin. Petite main. IV. Mal<br />

acquis. Option. Faire les 4 ongles. Cité<br />

engloutie. V. Grande Catherine. Char russe.<br />

VI. Nez royaux. Sur les routes de Bucarest.<br />

VII. Non dits. Petite lumière. Et toc ! C'est-àdire.<br />

VIII. Explication latine. De l'air. Patrie<br />

de Rosa. IX. Convient. Cycle. Chamarrée.<br />

X. Déprimées.<br />

Verticalement : 1. Biomasse. 2. Vieille<br />

VI<br />

16 2<br />

italienne. 3. Réfuta. Venu d'Allemagne. Visé.<br />

4. Algue. Alimente le Rhin. 5. Sous la roche.<br />

VII<br />

7<br />

6. Venue. Récuseras. 7. Tentatives<br />

5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21<br />

d'encerclement.<br />

22 23<br />

Chasselas. 8. Ajoute. 9.<br />

VIII<br />

Peinture ou suture. Fiasco. 10. Oindre.<br />

14 10 5<br />

Demi-pleurs. 11. Étalai. 12. Cube de bois.<br />

Mots-croisés IX Syndicom été 2020 DÉFINITIONS<br />

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

Petit rouleau. 13. Finit terminer. Départ.<br />

6 3 13<br />

Épais. 14. Égrugea. Graine de cerveau 15.<br />

ts-croisés X<br />

Horizontalement : I. Fleurs de vigne. Petites<br />

Syndicom été 2020<br />

Intérieur. Paysanne en cheffe.<br />

cases. II. Droit de retour. Éclairage au<br />

9<br />

gaz. Les mots croisés<br />

Notera. III. Tout un foin. Petite main. IV. Mal<br />

Mot mystère :<br />

acquis. Option. Faire les 4 ongles. Cité<br />

Le·la gagnant·e, dont le nom paraîtra<br />

1 12<br />

1 2 3 4 5 6 engloutie. 7 8 V. Grande 9 Catherine. 10 11 Char 12 russe. 13 14<br />

dans<br />

15<br />

le prochain<br />

16 17<br />

<strong>magazine</strong>,<br />

18 19<br />

recevra 20 une 21 22 23<br />

ystère :<br />

VI. Nez royaux. Sur les routes de Bucarest. Hotelcard, offerte par notre partenaire<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 VII. 9 Non 10 dits. 11 Petite 12 lumière. 13 Et 14 toc 15 ! C'est-àdire.<br />

8 VIII. 9 Explication 10 11 latine. 12 13 De l'air. 14 Patrie 15 solution (le mot-mystère seulement)<br />

16 17 18 19 20 21 22 23<br />

13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23<br />

DÉFINITIONS<br />

Hotelcard. Prière d’envoyer votre<br />

1 2 3 4 5 6 7<br />

de Rosa. IX. Convient. Cycle. Chamarrée.<br />

DÉFINITIONS Horizontalement : I. Fleurs de vigne. Petites<br />

1 2 DÉFINITIONS<br />

I 3 4 5 6 7 8 9 10 X. 11 Déprimées.<br />

jusqu’au 28 septembre à Rédaction<br />

15<br />

12 13 14 15<br />

cases. II. Droit de retour. Éclairage au gaz.<br />

8 11<br />

<strong>syndicom</strong>, Monbijoustrasse 33,<br />

Horizontalement : I. Fleurs de vigne. Petites Verticalement : 1. Biomasse. Horizontalement 2. Vieille : I. Notera. case Fleurs postale, III. de Tout vigne. 3001 un Petites foin. Berne. Petite main. IV. Mal<br />

II<br />

cases. II. Droit de acquis. retour. Éclairage Option. au Faire gaz. les 4 ongles. Cité<br />

8 cases. II. Droit de 2 retour. Éclairage au gaz. italienne. 3. Réfuta. 1 Venu d'Allemagne. Visé. 12<br />

Notera. III. Tout un foin. Petite main. IV. Mal 4. Algue. Alimente le Rhin. 5. Notera. Sous la III. roche. Tout un engloutie. foin. Petite V. main. Grande IV. Mal Catherine. Char russe.<br />

III<br />

acquis. Option. Faire les 4 ongles. Cité<br />

acquis. Option. Faire VI. Le Nez gagnant les royaux. 4 ongles. du Sur dernier Cité les routes mots de croisés<br />

6.<br />

Bucarest.<br />

15<br />

1<br />

Venue. Récuseras.<br />

12<br />

7. Tentatives<br />

12<br />

engloutie. V. Grande Catherine. Char russe. d'encerclement. Chasselas. engloutie. 8. Ajoute. V. Grande 9.<br />

VII. La Catherine. Non solution dits. Char du Petite mots russe. lumière. croisés Et du toc ! C'est-àdire.<br />

<strong>magazine</strong> les VIII. routes Explication <strong>syndicom</strong> de Bucarest. latine. 17/2020 De était l'air. Patrie<br />

VI. IV Nez royaux. Sur les routes de Bucarest. Peinture ou suture. Fiasco. VI. Nez 10. royaux. Oindre. Sur<br />

15<br />

5<br />

VII. Non dits. Petite lumière. Et toc ! C'est-àdire.<br />

V VIII. Explication latine. De l'air. Patrie Petit rouleau. 13. Finit terminer. dire. VIII. Départ. Explication X. Déprimées.<br />

Demi-pleurs. 11. Étalai. 12. VII. Cube Non de dits. bois. Petite de « lumière. FORMER Rosa. Et IX. À toc DISTANCE Convient. ! C'est-à-<br />

». Cycle. Chamarrée.<br />

Le latine. gagnant De est l'air. Monsieur Patrie<br />

3 4 13<br />

11<br />

de Rosa. IX. Convient. Cycle. Chamarrée. Épais. 14. Égrugea. Graine de Rosa. cerveau IX. 15. Convient. Cycle. Chamarrée.<br />

X. X. Déprimées. Verticalement Michel Schneider : 1. de Biomasse. Bussigny (VD). 2. Vieille<br />

VI Déprimées.<br />

Intérieur. Paysanne en cheffe.<br />

9<br />

4 16 11<br />

2<br />

italienne. Il recevra 3. une Réfuta. carte Venu cadeau d'Allemagne. Coop Visé.<br />

Verticalement Verticalement : 1. 4. Algue. Biomasse. Alimente 2. Vieille le Rhin. 5. Sous la roche.<br />

VII : 1. Biomasse. 2. Vieille<br />

d’une valeur de 40 francs.<br />

italienne. 3. Réfuta. 16 Venu d'Allemagne. 7 Visé. 2<br />

italienne. 3. Réfuta. 6. Chaleureuses Venu Venue. d'Allemagne. Récuseras. félicitations Visé. 7. ! Tentatives<br />

4. Algue. Alimente le Rhin. 5. Sous la roche.<br />

4. Algue. Alimente d'encerclement. Rhin. 5. Sous la Chasselas. roche. 8. Ajoute. 9.<br />

VIII<br />

6. Venue. 7<br />

6. Venue. Récuseras. Peinture 7. ou suture. Tentatives Fiasco. 10. Oindre.<br />

14 Récuseras. 10 7. Tentatives<br />

5<br />

d'encerclement. Chasselas. 8. Ajoute. 9.<br />

d'encerclement. Chasselas. Demi-pleurs. 8. 11. Ajoute. Étalai. 9. 12. Cube de bois.<br />

IX<br />

Peinture ou suture. Petit Fiasco. rouleau. 10. 13. Oindre. Finit terminer. Départ.<br />

14<br />

Peinture<br />

6 10<br />

ou suture. Fiasco. 10. Oindre.<br />

5<br />

3 5 13<br />

Demi-pleurs. 11. Étalai. 12. Cube de bois.<br />

Demi-pleurs. 11. Étalai. Épais. 12. 14. Cube Égrugea. de bois. Graine de cerveau 15.<br />

Annonce Petit X rouleau. 13. Finit terminer. Départ.<br />

Petit rouleau. 13. Intérieur. Finit terminer. Paysanne Départ. en cheffe.<br />

6 3 13<br />

9<br />

Épais. 14. Égrugea. Graine de cerveau 15.<br />

Épais. 14. Égrugea. Graine de cerveau 15.<br />

Intérieur. Paysanne en cheffe.<br />

Intérieur. Paysanne en cheffe.<br />

31<br />

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32 Interactifs<br />

<strong>syndicom</strong> social<br />

Sur les traces de Robert Grimm<br />

4.7.2020<br />

Robert Grimm, conseiller municipal,<br />

conseiller d’Etat, conseiller national et<br />

leader de la grève nationale en 1918, a<br />

marché, en tant que typographe à l’âge<br />

de 21 ans, de Graz à Ljubljana, Trieste et<br />

Gorizia, puis par le Tyrol du Sud pour rejoindre Wald (ZH).<br />

Le journal de cette marche, élaboré de manière interactive,<br />

donne un aperçu de la vie jusqu’alors peu connue<br />

du légendaire leader syndicaliste. robertgrimm.ch<br />

Le temps est-il compté pour TikTok ? <br />

L’application chinoise de partage de vidéos pourrait se<br />

voir interdire aux Etats-Unis. A moins qu’une société<br />

américaine (Microsoft est en discussion) ne l’achète.<br />

Il est reproché à TikTok de transmettre des données<br />

d’utilisateurs au Gouvernement chinois. En Suisse,<br />

l’application est également prisée par les adolescents ;<br />

Suisse Tourisme vient d’engager quatre Tiktokers et<br />

l’OFSP y fait la promotion de l’application COVID.<br />

Mieux lire et écrire1.7.2020<br />

En Suisse, 800 000 adultes ne savent<br />

pas suffisamment lire et écrire.<br />

Deux tiers d’entre eux ont une activité<br />

professionnelle. L’initiative « Simplement<br />

mieux ! » (de la Conférence intercantonale<br />

de la formation continue et<br />

de l’Association Lire et Ecrire) s’engage<br />

pour la promotion des compétences<br />

de base. besser-jetzt.ch<br />

UniDistance Suisse lance<br />

un Master en droit1.7.2020<br />

Pour la première fois, UniDistance Suisse<br />

propose un Master en droit de l’innovation.<br />

La formation débute en février 2021.<br />

unidistance.ch/droit/master<br />

Les médias sociaux comme<br />

source d’information 15.4.2020<br />

La génération Z critique face<br />

aux médias sociaux 27.7.2020<br />

Un cinquième des membres de la génération<br />

Z se sont détournés des médias sociaux<br />

au cours des douze derniers mois.<br />

Il leur importe que leurs données ne soient pas utilisées<br />

sans autorisation et que leur bien-être psychique ne soit<br />

pas affecté. Cependant, la plupart continuent de penser<br />

que la numérisation résout les principaux problèmes de<br />

l’humanité. Pour regagner la confiance, les entreprises et<br />

les organisations doivent prouver qu’elles utilisent leur<br />

technologie pour le bien-être sociétal. C’est ce que<br />

montre une enquête menée par l’agence médiatique<br />

Dentsu Aegis Network.<br />

Boycott publicitaire de Facebook 1.8.2020<br />

Une étude (Université d’Oxford et Institut Reuters) a<br />

examiné au début de la crise du corona comment les<br />

milléniaux et la génération Z consomment l’actualité.<br />

Il en ressort que beaucoup utilisent Instagram<br />

pour obtenir des informations sur l’actualité quotidienne.<br />

Les contenus politiques font désormais<br />

partie intégrante de la plateforme ; de nombreux<br />

mouvements tels que #BlackLivesMatter s’y sentent<br />

pratiquement chez eux.<br />

Part du marché publicitaire numérique<br />

supérieure à 50 %27.7.2020<br />

Pour la première fois, la publicité numérique constitue<br />

plus de la moitié du volume mondial total. La pandémie<br />

accélère donc la transformation numérique<br />

dans le secteur de la publicité. A l’échelle mondiale,<br />

les dépenses publicitaires diminueront de 9 % en<br />

2020, selon des prévisions publiée par Zenith.<br />

Sous la devise #StopHateForProfit, plus de<br />

1000 annonceurs, dont Coca-Cola, Adidas et<br />

Starbucks, n’ont diffusé aucune publicité<br />

sur Facebook pendant tout le mois de juillet,<br />

afin de l’amener à en faire plus contre la<br />

dés information et les discours de haine.<br />

Facebook a réagi en faisant appel à un<br />

expert des droits civils.<br />

Article dans le NY Times : nyti.ms/2E0kBlv<br />

Nouveautés chez Twitter<br />

<br />

Twitter, créé il y a 14 ans déjà, a de nouvelles<br />

fonctions en préparation : marquage<br />

de tweets colportant de fausses informations<br />

de personnalités publiques, « fleets »<br />

(messages éphémères de 24 heures), tweets vocaux, et<br />

améliorations pour une meilleure vue d’ensemble dans<br />

les conversations (threads). blog.twitter.com

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