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Le Canard Gascon 85 - Fevrier 2020

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Magazine GRATUIT et joyeux

Février 2020

En attendant

le printemps,

effeuillez le

nouveau

Canard

Gascon !

Les résultats de

notre grand Jeu

dans ce numéro

Tirage au sort

du Grand Jeu

Alicia Hofstetter

Gagnante du Grand Jeu

La belle saison du

circuit de Nogaro

Patrick Farbos

chevalier de l'armagnac

Omar Hasan

le rugbyman chanteur

Odilon Lannelongue

à Castéra-Verduzan

Julie-Aimée Debes

artisane... et artiste

Christophe Dougnac

peinture et SF

Maryse Aspe

épicière de La Romieu

Un trio d'assureurs à

Eauze et Nogaro

Les cagots

réprouvés de Gascogne

La Cave aux Fioles

en tournée...

Saint-Arailles

une source miraculeuse

Charles 1 er

d'Armagnac

Claire Panont

Vision Plus à Auch

Parlem gascon

La taupe - Lo Bohon

Les soeurs de Boulaur

paysannes bio

Patrick Malandain

coureur de l'extrême


Artisans :

réservez votre

place dans

ce numéro...

Numéro du

Canard Gascon

Spécial Artisans

en mars 2020

Le n°86 du canard Gascon qui paraîtra en mars, contiendra un dossier

spécial « artisans ». Vous y trouverez les bonnes adresses de nombreux

artisans : plombiers, maçons, peintres, électriciens, etc.

Amis artisans :

vous voulez être présents dans ce numéro ?

Appelez sans attendre le 06 61 34 29 32

pour réserver votre espace !

Édito

Le Gersois, ce déviant

Mais qui nous regarde de travers ?

L

’autre soir, à l’occasion d’une

cérémonie officielle, le maire

d’Eauze a eu les bons mots pour

exprimer ce que beaucoup ressentent.

Le Gersois, disait-il, n’est

pas dans la ligne : il gave les oies,

il chasse la palombe, il aime la corrida,

il savoure la viande, il se délecte

d’eau-de-vie, en plus il roule

au diesel dans sa cambrousse, et

il veut « foncer » à 90 km/h sur

les routes secondaires. L’élu, tout

pharmacien qu’il est, défend ce

mode de vie, cette culture même, que d’aucuns vilipendent et

jugent aujourd’hui déviant. Mais qui dérape au fond ?

Touche pas à ma vachette

La toute récente « crise » des vachettes illustre ce divorce

entre deux mondes. On l’a entendu, France 2 veut faire un

remake de la mythique émission Intervilles. Pourquoi pas,

c’est dans les vieux pots, etc. Sauf que du pot, dixit le producteur

Nagui, on retirera les vachettes au nom de la protection

animale. Or les vachettes, pour ceux qui s’en rappellent,

symbolisaient à elles seules le programme, avec peut-être les

facéties de Guy Lux et les caprices de Léon Zitrone. Levée

de bouclier des édiles du coin, Gers et Landes, presque atteints

dans leur honneur. La course landaise n’a-t-elle pas

rang ici d’institution ? D’articles de presse en pétitions, une

énorme clameur s'enfle pour exiger le retour de la vachette

dans le nouvel Intervilles. Les élus locaux, tel le conseiller

départemental du Bas-Armagnac Vincent Gouanelle, n’ont

pas été les derniers à dénoncer « la bien-pensance bobo-bio

des urbains », ceux qui « depuis Paris, au nom de la transition

écologique et de la place prépondérante de l’animal, touchent

à la ruralité et à nos traditions ».

Le Canard Gascon

13, place Descamps - 32700 Lectoure Tél. : 06 61 34 29 32Web : www.

lecanardgascon.com. Mail : info@lecanardgascon.com

Rédaction :

Directeur de la publication : Hugues de Lestapis.

Rédaction : Aurélien Pastouret, Arthur Pagani, Rose-Marie Richard,

Bertrand Duthil, Ingrid Carlander, Atelier Histoire du Clan,

Jean-Louis Le Breton, Hugues de Lestapis.

Illustrations du canard : Elger

Louguit : Franck Raynal.

Jeux : François Sumien

Impression : Imprimé en Espagne à 15 000 exemplaires

Publicité et diffusion : 06 61 34 29 32

Editeur :

Les Éditions Guilleragues - 13, place Descamps

32700 Lectoure - Dépôt légal 1 er trimestre 2020

Photo de couverture: © Fotolia.com - Autres photos : Le Canard Gascon, ou D.R.

Un canard, deux canards…

… l’un cancane, l’autre nasille

« Un problème nouveau, une

loi nouvelle »

Deux mondes, disait-on. Qu’on

aura a priori du mal à réconcilier.

Lors de l’assemblée générale

de la cave coopérative de Nogaro,

Patrick Farbos, l’homme fort

de l’armagnac, pestait lui contre

l’agribashing (dénigrement de la

profession agricole), l’excès de fiscalité

et de réglementations. « On

nous fait passer pour des serfs et

des manants (…). Chaque année, un problème nouveau, une

loi nouvelle (…). Nous sommes des vaches à lait ». L’homme

a été éleveur autrefois, il sait de quoi il parle. À la fin de son

prêche vigoureux, le président de l’interprofession a eu cette

recommandation (en anglais dans le texte) : Keep calm and

drink wine.

On a bu en janvier

Il ne pouvait mieux dire. Surtout en janvier dernier, lors du

fameux Dry January (janvier sec). Cette idée, qui consiste à

se passer de boire de l’alcool pendant un mois entier, tente de

percer en France depuis cinq ou six ans, et avec insistance.

Un temps portée par l’État, l’idée — aberrante selon nous —

a été in fine torpillée par l’Élysée, par Emmanuel Macron luimême.

Le malheureux Président, si contesté en ce moment,

n’en a même pas tiré un bénéfice

politique (en tout cas dans les sondages).

La vie est injuste. Keep calm

Manu. Nous on s’occupe du wine.

Hugues de Lestapis

Le Canard Gascon a mis ses pieds palmés dans Facebook. Oh, il

n’y est pas tous les jours, mais il barbote parfois dans cet étang,

donnant infos, partageant photos, se trouvant beau au besoin —

c’est le principe des réseaux sociaux ! Il cancane, placidement. Il y a

peu, il a croisé un autre palmipède, qui porte lui aussi « gascon » en

bandoulière, mais sans l’article LE. Il a du caractère, des humeurs

même, il critique à tout-va. D’autant plus qu’il est masqué par l’anonymat.

Bref, il nasille. C’est son droit. Pour autant, on ne saurait

les confondre sur Facebook. Celui qui représente votre journal se

nomme bel et bien LE Canard Gascon sur le réseau, il n’a que des

amis dans le Gers et autour, et il en voudrait encore plus !

3



Les 200 gagnants du Grand Jeu

du Canard Gascon

La renaissance du Canard Gascon à la fin de l’année dernière ne

pouvait se faire sans le traditionnel jeu-concours qui a marqué

son histoire. Une fois encore, vous avez été très nombreux à y

participer, pas loin de 1500. Un très gros chiffre compte tenu

de la diffusion du magazine. Soyez-en tous vivement remerciés.

19 départements étaient représentés, le Gers, les Landes et le sud

du Lot-et-Garonne se taillant bien sûr la part du lion. La question

n’était pas très difficile, mais plus de 150 personnes ont fourché

la réponse, par étourderie sans doute (salut au lieu de salue…).

Quelque 100 coupons sont arrivés hors délai. Dura lex… Des

dizaines de petits mots amicaux ont accompagné ces retours. Et

Jeu de fin d’année 2019

le facteur a été soulagé quand le flot s’est enfin tari. Le tirage au

sort a eu lieu le 20 décembre 2019 au siège du journal. Et les

gagnants des plus gros lots sont venus les retirer lors d’une petite

cérémonie qui s’est déroulée le 23 janvier 2020 à Lectoure. Au

total, 200 lecteurs auront été récompensés.

Remerciements

Merci à tous les partenaires, en premier lieu HDM, la coopérative de Nogaro,

le groupe Valvital (thermes de Lectoure), la Chaîne thermale du

soleil (thermes de Barbotan), Les cafés Di Costanzo, Gascogne Optique,

la Libraire Corbel, les Editions Guilleragues, les Editions Panache.

Le tirage au sort

Merci à tous d'avoir participé

4 5



Jeu du Canard gascon

Remise des prix

aux heureux gagnants

La cérémonie de remise des prix s'est déroulée le 23 janvier à Lectoure au siège du journal

pour les principaux gagnants, les autres ont reçu leur lot par courrier.

Remise du 1 er prix à la cave des Hauts de Montrouge

Lot de 100 bouteilles, flacons d’armagnac,

télévision, cafetière, corbeilles

garnies Di Costanzo… c’est le

23 janvier dernier, au siège du journal

à Lectoure, que les plus gros lots du

jeu-concours du Canard Gascon ont été

remis aux plus chanceux de notre tirage

au sort. Une petite cérémonie autour

d’un floc de Gascogne a conclu ce moment

chaleureux. Une fois encore, le

journal remercie tous ceux qui ont fait

de ce rendez-vous un grand succès populaire,

les lecteurs, les annonceurs et

les partenaires. Bravo à tous.

La grande gagnante : Alicia Hofstetter de Magnan

And the winner is… Le super gros lot,

100 bouteilles offertes par la Coopérative

de Nogaro les Hauts de Montrouge

(HDM), a été gagné par Alicia Hofstetter,

de Magnan. Au vu de son importance

volumétrique, la remise a eu lieu

directement sur le site HDM, au moyen

d’un transpalette. La voiture d’Alice a

été remplie, hors siège bébé. Il n’aurait

pas fallu de contrôle routier sur son

chemin de retour…

La télévision LED a été remportée par

Angèle Peltot-Leccia, qui habite à Marsolan,

entre Lectoure et Condom. Un

lot offert par les Éditions Guilleragues.

Et une très fidèle lectrice du Canard

Gascon.

Quelques uns des gagnants du jeu...

Thé, café, chocolat, la corbeille

Di Costenzo fleure bon. Serge Bernard,

infirmier à Pavie, l’a gagnée, et

il a demandé à une de ses collègues

de Fleurance, Christine Briand-Lauret,

plus proche de Lectoure d’aller la

chercher pour lui. Elle a promis de la

lui remettre !

Gilles Cargnello habite à Auch, rue des

Mousquetaires. Il a remporté une des

trois corbeilles garnies Di Costanzo, les

torréfacteurs de L’Isle-Jourdain.

À qui la cafetière Senseo ? Pour Anny

Fénié, d’Auch, venue récupérer son lot

avec son mari. En courant, mais sûrement.

Elle s’occupe de la bibliothèque

du 40 de la rue Dessoles.

Max Darroux, de Condom, est l’heureux

gagnant d’une autre bouteille

d’armagnac, offerte par la coopérative

de Nogaro HDM.

Et aussi Angèle Carmentran, de Castelnau-Barbarens,

sur le flanc à cause

d’une gastro-entérite, et heureusement

suppléée par son mari. Pour elle, une

bouteille d’armagnac offerte par HDM.

Comme un médicament qui tombe du

ciel. Encore que M. Carmentran assure

qu’il ne connaît rien de plus efficace

contre ce mal qu’un verre de pastis. Le

Canard Gascon ne se prononce pas.

Angèle Peltot-Leccia Anny Fénié Gilles Cargnello Max Darroux Christine Briand-Lauret

Disons-le en passant la première,

l’auteur de ces lignes ignore tout

des sports mécaniques. Pas grave. En

ce dimanche matin de janvier 2020 au

cinéma de Nogaro, l’assemblée générale

de l’Association sportive automobile

et motocycliste Armagnac Bigorre

(ASAMAB) n’exige aucun permis.

L’entrée est libre, au moins pour le Canard

Gascon. L’occasion d’apprendre

des choses.

Plus de 2000 adhérents

L’association en question, qui est l’organisateur

exclusif des manifestations

et compétitions sur le circuit, compte

autant de membres… que la ville de

Nogaro n’a d’habitants. Plus de 2000 !

Tous n’étaient pas à l’AG, mais plusieurs

centaines n’ont pas raté le déjeuner

à suivre dans le salon VIP du

circuit. Repas concocté par le traiteur à

domicile Alain Tarbe & fils, avec foie

gras confit en croûte de cacahouète et

son arlequin de raisin, assorti de la rituelle

remise des prix récompensant les

performances de la saison 2019.

Une fabrique de champions

Les noms de Jean-Eric Vergne, champion

du monde de Formule E, de Fabien

Lavergne, de Téo Calvet, de Félix

Aristoy, de David Checa, de Jérémy

Guarnoni, champion du monde d’endurance

de moto, ont été dûment célébrés.

On fera ici une spéciale dédicace

Sports mécaniques

Les chiffres vrombissants

de Nogaro

Lieu emblématique du Gers, le circuit attire bon an mal an 200 000 visiteurs avec une vingtaine de dates

entre mars et novembre. Une puissante association, l’ASAMAB, est comptable de ce succès.

Le repas de l'A.G. de l'ASAMAB

Les courses de Pâques à Nogaro

André Diviès, personnage majeur des sports mécaniques

à notre sympathique voisin de table,

Michel Lamiscarre, 68 ans, venu de

Saint-Jean-de-Luz, alias le « basque

bondissant ». Ce pilote amateur a près

de 800 compétitions au compteur, désormais

au volant d’une Porsche Cayman

en course de côte pour 8 ou 10 sorties

annuelles (soit un « petit » billet de

10 000 euros par an quand même, entre

les engagements, le transport du bolide,

les nuitées…).

Un million d’euros de CA annuel

Le chiffre d’affaires annuel de l’ASA-

MAB est supérieur au million d’euros.

40 % de ses recettes proviennent des

entrées (toutes les compétitions ne sont

pas payantes). Le reste est assuré par

le produit des engagements, les essais,

la buvette, etc. Parmi les charges, la

location des infrastructures qui appartiennent

au département du Gers. La

SEMPA, présidée par Bernard Gendre,

vice-président du Conseil départemental,

est l’outil juridique qui matérialise

cette relation stratégique. 200.000 visiteurs

se pressent chaque année sur le

circuit, sur une vingtaine de dates. Le

« sommet » de 2020, ce sont les coupes

de Pâques, les 11, 12 et 13 avril, avec

notamment une quarantaine de GT4.

André Diviès, debout malgré tout

L’ASAMAB a été longtemps présidée

par un personnage majeur des sports

mécaniques (et aussi de la région),

André Diviès, à la fois révéré et craint.

L’octogénaire a eu une vie trépidante,

c’est à lui que le circuit doit sa réputation

internationale. Aujourd’hui très

affaibli par des ennuis de santé, il garde

un magistère sur la destinée de Nogaro.

Il a lu le rapport moral de l’association,

distribuant bons points et piques avec

un humour décapant. Sa fille Caroline

dirige le circuit. Une des rares femmes

dans ce milieu qui reste tout de même

une affaire d’hommes et de gomme.

Hugues de Lestapis

6 7



Au pied des alambics

Et l’Armagnac s’enflamma

sous une pluie de médailles...

D’Eauze à Nogaro, les festivités autour de l’armagnac distillé ont conjugué tous les arts, y compris celui de la table.

Retour en images sur des moments mémorables.

Au pied des alambics

Le palmarès complet

Patrick Farbos, médaillé du Mérite agricole

Une médaille pour

« Monsieur les Présidents »

Patrick Farbos a beau avoir le cuir

épais des paysans madrés et aguerris,

mais ce soir-là, le 30 novembre

dernier à Eauze, on l’a senti débordé

par l’émotion quand la préfète du Gers,

Catherine Séguin, lui a accroché au

revers la médaille du Mérite agricole.

Elle faisait de lui un chevalier, lui que

l’on surnomme déjà volontiers « Monsieur

les Présidents » (de l’interprofession

du floc, de celle de l’armagnac,

le BNIA, et de la cave coopérative

de Nogaro, HDM). Une pluie d’hommages

a ensuite fondu sur ce « fils de la

campagne d’Armagnac », au parcours

il est vrai exceptionnel (n’a-t-il pas été

d’abord éleveur de vaches laitières ?).

Des mots sont revenus souvent : bonhomie,

franchise dans le regard et la

poignée de main, vision, action, habileté,

goût de l’excellence. « Un beau

Président au destin épicurien », a salué

le maire d’Eauze, Michel Gabas. Peutêtre

étourdi par tous ces compliments,

Patrick Farbos a achevé l’un de ses

discours par un audacieux « Prenez et

buvez mes chers amis !».

Les lauréats des Talents de l'Armagnac

48 maisons en lice

Les prix du 67 e édition du concours

« Les Talents de l’Armagnac » ont

été remis également le 30 novembre

dernier. Soit 16 médailles d’Or, 17

d’Argent, et 1 de Bronze. 48 maisons et

162 armagnacs répartis en sept catégories

thématiques. Un jury de 54 experts

composé de maîtres de chais, œnologues,

techniciens et producteurs ont dû

relever le défi de départager à l’aveugle

les meilleures eaux-de-vie. Parmi le

prestigieux Grand Jury, les chefs d’escadrons

internationaux de la Compagnie

des mousquetaires d’Armagnac,

dont Lilian Maume, lieutenant officier

d’état-major (dans le civil cadre au

Crédit Agricole Pyrénées Gascogne).

Le prix « Armagnac sur Glace » a été

confié pour sa part à l’Association des

barmen d’Occitanie présidée par Anaïs

Brioual. Le grand vainqueur 2019 a été

Le Club des Marques, le négociant qui

regroupe plusieurs marques dont Clés

des Ducs.

Un dîner de gala… en chansons

Cannelloni de poireaux au magret séché,

pinchos de foie gras maison, saintjacques,

saumon et crevettes flambées

à l’armagnac, suprême de pintade aux

cèpes, flan, mousse aux pruneaux et

truffe précieuse à l’armagnac, sélection

de vins IGP côtes de Gascogne, comptoir

aux armagnacs… 40 euros, pas

cher en fait. 400 couverts, un service

Dîner de gala à Eauze

fissa, impeccable. Mais le spectacle

n’était pas que dans l’assiette. On a

entendu la joyeuse banda Les Armagnacs

d’Eauze, les Mâles au Chœur de

Toulouse et vu soudain, juché sur une

scène de fortune, l’ancien joueur de

rugby argentin Omar Hasan, reconverti

en chanteur lyrique, entonner des airs

de Carmen de Bizet. Avec beaucoup de

conviction. Formidable.

Omar Hasan, chanteur lyrique... et ancien rugbyman

De nouvelles cuves à Nogaro

Une cathédrale de cuves

à Nogaro

Vues d’en haut, les installations « techniques

» de la cave coopérative HDM

(Les Hauts de Montrouge) sont impressionnantes.

Elles brillent au soleil incertain

de ce samedi 7 décembre 2019. Cette

vision est offerte comme un cadeau vertigineux

aux visiteurs des traditionnelles

portes ouvertes. L’endroit n’a jamais

cessé d’être agrandi depuis 2013. Encore

en 2018 avec une partie pressurage

et 32 nouvelles cuves (20 de 1500 hl et

12 de 2500 hl), pour près de 4 millions

d’euros. Une cathédrale d’inox, ou alors

des tuyaux d’orgue géant. Quelque chose

de métaphysique presque. Et une prière

pour des vendanges toujours plus abondantes.

Une cathédrale d'inox

Patrick Farbos et Christian Peyret pour la mise en perce

Mise en perce et mise en boîte

Patrick Farbos, le président de la cave de

Nogaro, a sacrifié au rite de la mise en

perce d’un tonneau de vin blanc, et a profité

des discours traditionnels pour balancer

piques aux écolos. Ceux qui veulent

interdire tout, ils les appellent d’ailleurs

les « sans tout » (sans gluten, etc.). « Le

contraire du bon sens, si c’est en vente,

c’est que c’est bon. Le bio, c’est dans

les têtes ». L’homme fort de l’Armagnac

a aussi fustigé les mesures qui « compliquent

de manière absurde » la vie des

agriculteurs et viticulteurs. À ses côtés,

Élisabeth Dupuy-Mitterrand, la présidente

de la communauté de communes,

hochait un peu la tête. Il y avait aussi

Christian Peyret, le maire de Nogaro,

et Vincent Gouanelle, conseiller départemental.

Tout cela s’est dilué au fond

d’un verre parfaitement républicain, et

en applaudissant les bénévoles œuvrant

pour le Téléthon. Un déjeuner a ressemblé

170 convives. Un peu moins au dîner,

avec un dessert servi à minuit et demi.

Autant dire qu’on a là aussi bien bavardé

et bien chanté.

Hugues de Lestapis

Dîner sous les alambics chez HDM

GRAND PRIX

Armagnac 2003, Clés des Ducs,

Le Club des Marques

ARMAGNAC ON ICE

Glaçon d’Or

Mixologie Clés des Ducs,

Le Club des Marques

BLANCHE ARMAGNAC

Médaille d’Or

Blanche des Cassagnoles,

Domaine des Cassagnoles, SCEA

de la Ténarèze.

Médaille d’Argent

Blanche Armagnac, Domaine

Tariquet, SCV Château de Tariquet

Blanche Armagnac Rabastas,

Cyranos SAS

Un -Oaked Dartigalongue,

Dartigalongue & Fils

VSOP

Médaille d’Or

Extra Domaine d’Ognoas,

Domaine départemental d’Ognoas

Réserve comte de Lauvia,

Société des Produits d’Armagnac

Médaille d’Argent

Réserve Marquis de Montesquiou,

Société des Produits d’Armagnac

VSOP Clés des Ducs,

Le Club des Marques

XO ET HORS D’AGE

JUSQU’A 19 ANS

Médaille d’Or

Extra Old Marquis de

Montesquiou,

Société des Produits d’Armagnac

Médaille d’Argent

Hors d’Âge Château Les Remparts

Hors d’Âge 15 ans Château de

Salles, Benoît Hébert

HORS D’AGE

DE PLUS DE 20 ANS

Médaille d’Or

30 ans Dartigalongue,

Dartigalongue & Fils

25 ans Monluc,

Le Club des Marques

Médaille de Bronze

40 ans L’Âge d’Or Château de

Pellehaut, SCV Béraut

8 9

2000 A 2009

VINTAGES

Armagnac

Médaille d’Or

2003 Clés des Ducs,

Le Club des Marques

Haut Armagnac

Médaille d’Argent

2009 Château Arton,

Patrick de Montal

Armagnac Ténarèze

Médaille d’Argent

2000 Château Le Couréjot,

Patrick Giacosa

Bas Armagnac

Médaille d’Or

2008 Domaine de Luquet,

Maryse Escoubet

2002 Dartigalongue, Dartigalongue

& Fils

Médaille d’Argent

2000 Delord, Delord Frères

2000 Dartigalongue,

Dartigalongue & Fils

Plus de 46 % vol.

Bas Armagnac

Médaille d’Or

2008 Domaine d’Ognoas,

Domaine Départemantal

d’Ognoas

2005 Domaine de Charron,

EARL de Charron

Médaille d’Argent

2009 Monluc, Le Club des Marques

2001 Domaine de Charron,

EARL de Charron

1990 A 1999

VINTAGES

Armagnac

Médaille d’Or

1999 Clés des Ducs,

Le Club des Marques

Médaille d’Argent

1999 Domaine de Polignac,

EARL Gratian

Bas Armagnac

Médaille d’Or

1995 Domaine Tariquet,

SCV du Château de Tariquet

1994 Dartigalongue,

Dartigalongue & Fils

Médaille d’Argent

1992 Jean Cavé,

Le Club des Marques

Plus de 46 % vol.

Armagnac Ténarèze

Médaille d’Or

1992 Château de Pellehaut,

SCV Béraut

Bas Armagnac

Médaille d’Or

1999 Domaine du Hourtica,

Jean Tarbes

Médaille d’argent

1999 Domaine d’Espérance,

Claire de Montesquiou

1995 Jean Cavé,

Le Club des Marques



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Qui est Julie-Aimée Debes ? À Lectoure,

où elle s’est installée en

2017, on connaît la chanteuse qui se

produit à l’Espace Fontélie. Elle est

là, avec sa guitare en bandoulière et

un charme assez captivant. Elle fait

revivre le répertoire français, celui de

Gréco ou Montand, jusqu’à Cabrel. Le

public fredonne avec elle, conquis. Fin

janvier, ils étaient près de 200 à l’applaudir

au théâtre de la Comédie. Elle

avait même invité des musiciens du

coin, au chant, à la guitare et au piano.

Comme une pro. On connaît un

peu moins la peintre et la dessinatrice.

Elle a pourtant « cotée » depuis 2019,

et a exposé ses œuvres à l’acrylique,

à l’encre ou au pastel lors du dernier

salon des métiers d’art à Lectoure. Là

encore, comme une pro. On a peutêtre

entendu dire qu’elle enseigne la

musique, le chant, le piano, la guitare

ou le saxo à des débutants, jeunes ou

moins. On ne sait pas, en revanche, que

Julie-Aimée Debes est une vraie pro…

de l’électricité. Eh oui, celle qui chante

si délicatement les Passantes de Brassens,

au point qu’on en redécouvre les

paroles, est aussi celle qui sait tracer

un plan de câblage, installer un tableau

électrique, et percer au besoin les murs

avec des outils qui l’amusent, comme

cette « perfo » acquise il y a peu. Osons

l’image : Julie-Aimée Debes est le jour

Musique

Julie-Aimée Debes

des notes et des ampères

Fixée depuis peu dans le Gers, cette artiste s’est constitué un public avec ses interprétations sensibles

de Brassens ou Bourvil. Quand elle n’est pas sur scène, elle est électricienne.

Julie-Aimée Debes, chanteuse et... électricienne !

en bleu de travail, et le soir, sur les

planches, parée d’une robe de dentelle

rouge dos nu, dessinée par la Lectouroise

Swan Scalabre.

L’indépendance, vite

Mais elle aurait aussi pu être comédienne,

régisseuse dans le cinéma,

agent d’assurance, chargée de com’

corporate, serveuse, barmaid, intérimaire

dans le bâtiment, hôtesse dans un

office de tourisme, secrétaire. En fait,

elle a été tout ça, en dix ans, à Paris,

Toulouse, Jégun, Rochefort, Fleurance,

Lauzerte, Saint-Tropez, en Espagne

aussi. Son histoire débute en Lorraine

à Saint-Avold, près de Forbach, il y a

une petite trentaine d’années, elle se

poursuit du côté de Niort au sein d’une

famille désunie. Elle en tire très tôt

l’envie de se débrouiller toute seule,

Au boulot, cheveux attachés et lunettes,

l’électricité est une science exacte…

vise des études courtes. Elle a déjà une

petite expérience de scène au théâtre,

elle a aussi appris à se débrouiller

avec une guitare. Entre 2004 et 2006,

Julie-Aimée passe et obtient un BTS

Assurances, puis ce sera un BTS Communication

des entreprises. Elle exerce

un peu dans ce milieu en 2008. Elle se

retrouve ensuite dans le milieu de la régie

au cinéma, croise des stars, qu’elle

transporte, mais n’en devient pas une.

La musique l’attire toujours, il lui faudrait

un diplôme ou quelque chose.

Radieuse et inspirée, Julie-Aimée subjugue son public

(© Photo Thierry Sant Cebria, défilé mode du Secours Catholique de Lectoure)

Autodidacte en musique

Ce sera donc l’électricité, « un travail

concret, très demandé », avec une

formation AFPA de sept mois, qui lui

donne un niveau BEP-CAP. Et aussitôt

des jobs. « J’ai travaillé à fond pour ça,

je suis une bûcheuse », dit-elle simplement.

L’un de ses anciens patrons,

appelons-le Bernard, se souvient d’une

« fille exceptionnelle, la classe, modeste

et géniale ». Elle avale en parallèle des

livres de théorie musicale et d’harmonie.

« Je n’ai jamais quitté l’idée de me

produire devant des gens ». Fin 2018,

après pas mal d’aventures, elle arrive

dans le Gers. Une de ses amies était

de Marsolan. À Lectoure, elle se fait

vite remarquer sur les petites scènes

locales, et fin 2019 dans l’église du

Saint-Esprit avec son ami pianiste Fabien

Prou. Pour 2020, elle a un projet

Trénet. Elle voudrait composer des

chansons, enregistrer un second disque.

Peindre à nouveau. En attendant, il y a

une intervention électrique qui n’attend

pas. C’est Julie-Aimée en bleu, avec sa

caisse à outils en bandoulière, la tête

pleine d’ampères.

Hugues de Lestapis

11



Mémoire

Castéra-Verduzan n’a pas oublié

Odilon Lannelongue

Cet enfant du pays devenu à Paris un chirurgien célèbre et l’époux d’une veuve richissime

a fait ruisseler sur son village natal un trésor de bienfaits. Mais son musée a mal fini.

Mémoire

Odilon Lannelongue (Mairie d'Auch, salle des Illustres)

La place Lannelongue, le parc Lannelongue,

la statue Lannelongue,

l’école Lannelongue… et même le casino

! L’établissement de jeux de Castéra-Verduzan

est en effet logé dans la

« villa » d’Odilon Lannelongue né en

1840 dans ce village créé une vingtaine

d’années plus tôt par la réunion de trois

bourgs voisins. Fils d’un modeste officier

de santé et d’une mère issue d’une

famille de paysans, les Réchou, Odilon

a l’ambition des Gascons, surtout quand

ils sont sans fortune. Après un bac à

Toulouse, peut-être marqué par la mort

prématurée de sa mère, il monte à Paris

et entreprend des études de médecine,

qu’il réussit brillamment (interne des

hôpitaux, chirurgien, chirurgien-major,

etc.). « C’était un petit homme trapu,

résolu, entraînant, avec un nez puissant,

des cheveux blancs et drus dressés en

brosse, une moustache d’un blond gris,

et une barbe en pointe à l’Ambroise

Paré », relate un contemporain, qui souligne

ailleurs son « regard chargé d’intelligence

et de bonté », sa bonhomie,

et aussi « une manière un peu commune

de se dandiner en marchant ».

Une jeune veuve

nommée Marie Cibiel

En 1870, il est alors chirurgien à Bicêtre,

la guerre le met à l’épreuve. C’est

à cette époque qu’il rencontre la femme

de sa vie, Marie Cibiel, jeune veuve du

vicomte de Rémusat, le propre petit-fils

de La Fayette. Marie avait fait de son

hôtel particulier de l’avenue Gabriel,

près des Champs-Élysées, une sorte

d’hôpital, déployant dans ses salons

une vingtaine de lits. Elle était la fille

de Vincent Cibiel, qui avait fait fortune

dans les tissus et s’était mis dans le sillage

des frères Pereire, et la petite-fille

d’Henry Barbet, industriel et député-maire

de Rouen sous Louis-Philippe.

Son malheureux mari, Rémusat, était

mort d’une chute de cheval, la laissant

seule, avec un fils. On ne pouvait guère

parier sur un coup de foudre entre cette

grande dame appartenant à l’aristocratie

la plus exclusive, profondément religieuse,

et le chirurgien gascon, certes

doué, mais assez rustaud de mine et

de manières, de convictions républicaines

en plus. Comme le dit Claude

Marie Lannelongue

Le buste d'Odilon Lannelongue à Castéra-Verduzan

Vanderpooten, auteur en 1986 d’une

biographie sur ce ménage improbable,

« tout les sépare ». L’histoire voudra

qu’ils ne fassent qu’un. Odilon épouse

Marie en 1876. Commence alors pour

lui une ascension irrésistible qui le

mène jusqu’aux plus hautes sphères de

la société. Il devient un professeur de

médecine éminent, un « mandarin » disait-on

autrefois, il est le médecin personnel

du président de la République,

il est un intime des grands personnages

de l’époque, Gambetta notamment, Sarah

Bernhardt, qu’il soigne. Il est élu à

l’académie de médecine, de chirurgie,

il devient membre de l’Institut. La fortune

de Marie et ses relations avec le

« meilleur monde » aident Odilon à gravir

toutes ces marches et à forger ses

projets d’établissements médicaux.

Maire, député, sénateur du Gers

Quel chemin pour ce petit-fils de paysans

gersois ! Qui n’a jamais oublié où

il est né. À Paris, il préside la Société

amicale des Gascons originaires du

Gers, alias la Garbure. Maire de Castéra-Verduzan,

député de Condom (1893-

1898), puis sénateur (1906-1911), Odilon

devient le bienfaiteur de sa petite

ville où il possède 1200 hectares et

des vignes. Il y revient chaque année,

loge dans la grande demeure qu’il a fait

construire avec Marie et sa première

visite, dit-on, est pour les enfants de

l’école publique qu’il a financée. On raconte

d’ailleurs que pendant la grande

querelle religieuse à la fin du XIX e

siècle, Marie Cibiel-Lannelongue ouvrait

des écoles religieuses que les amis

politiques de son mari s’échinaient à

fermer ! Le ménage vit assez princièrement

à Paris, et aussi au château de Valmont

(venu des Cibiel) en Normandie,

voyage dans le monde entier, est reçu

à l’Élysée. La belle histoire s’arrête en

1906 à la mort de Marie. Odilon lui

survit jusqu’au 22 décembre 1911. Sa

dépouille est ramenée en train dans le

village de son enfance. 2000 personnes

sont là.

Un musée « national » chez lui

Quelques mois plus tôt, comme le raconte

le Dictionnaire amoureux du

patrimoine d’Olivier et Pierre de Lagarde,

Lannelongue avait décidé de

transformer sa maison de Castéra en

« musée d’enseignement et d’éducation

populaire ». Il fallait que l’art aille

« jusqu’au peuple ». L’acte de donation

date de janvier 1911, il énumère les éléments

du futur musée : collections rapportées

des voyages effectués avec Marie,

collections de son propre « tour du

monde » réalisé en 1908-09, tableaux,

faïences rares, tapisseries, meubles,

bustes, etc. Le président Armand Fallières,

ami intime d’Odilon et aussi son

« voisin » de Nérac (Lot-et-Garonne), le

remercia vivement au nom de la nation.

La mort de Lannelongue, et aussi la

guerre de 14, vont retarder le processus.

Ce n’est qu’en 1920 que l’endroit, qui a

le rang (rare) de « musée national », exigence

d’Odilon, est ouvert au public,

une grande galerie et deux salons, dont

Le musée Odilon Lannelongue aujourd'hui transformé en casino

un dit des tapisseries (six des Gobelins

et quatre d’Aubusson). L’État entretient

le musée comme le stipule l’acte

de donation. Mais en 1952, à la mort du

dernier conservateur, il le ferme et disperse

son contenu. Ce faisant, il foulait

au pied les dernières volontés d’Odilon

Lannelongue.

Un héritage malmené

Commence alors une longue bataille

juridique, initiée d’abord par un descendant

de l’un des légataires universels,

puis motivée par des querelles

postérieures entre héritiers. Sans enfants,

le couple avait des neveux et

nièces. Huit du côté de Marie, deux

du côté d’Odilon, dont une, sa filleule,

mariée à un banquier d’Agen, Émile

Guilhot, et décédée de la grippe espagnole

(d’où deux filles, Jacqueline et

Odile, mariées avec postérité). Sans

compter l’Institut Lannelongue, de

Paris. L’avocat condomois Dominique

Moulette a été très impliqué dans l’affaire,

achevée seulement en 1986. In

fine, la requête des ayants droit est

validée. « L’État doit rendre ce qui lui

a été donné au motif qu’il n’en a pas

respecté les conditions d’exposition

et de conservation, résume le Dictionnaire

amoureux du patrimoine. Il faut

retrouver, pour les vendre au profit des

légataires qui l’exigent, les pièces qui

figuraient dans le musée ». Olivier de

Lagarde parle d’une « chasse au trésor

» qui eut alors lieu dans la région,

les objets ayant été éparpillés dans divers

endroits, à la préfecture d’Auch

notamment. L’État doit même racheter

les tapisseries qu’Odilon lui avait

confiées ! La maison de Castéra, avec

son parc, est quant à elle acquise par la

commune. C’est aujourd’hui le casino

que l’on sait. Même si Odilon Lannelongue

a été un joueur invétéré dans sa

jeunesse, jusqu’à grimper sur les tables

pour solliciter les dieux de la chance, il

aurait été probablement meurtri par cet

ultime coup du sort.

L’énigme du bras de Gambetta

Le nom de Lannelongue a été d’une

certaine façon entretenu par cette histoire

d’héritage disputé. Régulièrement,

des amateurs d’histoire locale se

penchent sur la saga d’Odilon et Marie,

font des conférences. À Castéra-Verduzan,

Francis Agras, récent auteur d’un

intéressant ouvrage sur sa commune,

a rassemblé lui-même beaucoup de

choses sur l’illustre personnage. Et puis

des mystères perdurent : comme ami

et médecin de Gambetta, mort brutalement

en 1882 à 44 ans, Lannelongue

aurait hérité d’un… de ses bras. Il l’aurait

embarqué à Castéra, dûment embaumé

dans le formol. Ledit membre

aurait disparu en 1910. On le cherche

encore…

Hugues de Lestapis

12 13



Rencontre

Les songes fantastiques de

Christophe Dougnac

C’est près de Fleurance que cet artiste de 44 ans déploie ses mondes imaginaires.

Il en fait des livres, des peintures et des stages d’initiation. Même son jardin a pris un tour étrange…

Christophe Dougnac

Un peu après Fleurance, sur la route

de Jégun, il y a un inventeur. Il ne

fabrique pas de machine, il dessine.

Des mondes à lui, mi-enchantés, mi-inquiétants,

dans lesquels se mêlent des

racines, des roches, des créatures fantasmagoriques,

le tout drapé d’un voile

d’onirisme aux effets hallucinatoires.

Qu’y a-t-il dans la tête de Christophe

Dougnac pour nous emmener aussi

loin ? On rencontre en fait un homme

souriant, capable de parler de son art

avec enthousiasme, sans convoquer

les postures d’artiste torturé. « Mon

inspiration, dit-il simplement, c’est un

peu comme un mince filet d’eau qui

coulerait en permanence d’un robinet.

De temps à autre, au hasard d’une rencontre,

d’un film, ou de ce que je peux

voir de ma fenêtre, la pression s’accélère,

l’eau arrive à torrents. Et là, je

crée ». Depuis la fenêtre de son atelier,

Christophe a en effet une superbe vue

plongeante sur le ruisseau du Cussé.

Parfois en crue lui aussi.

Des « livres-mondes »

Voilà deux ans que ce Toulousain de

naissance, ancien graphiste publicitaire

et « peintre-auteur » à 100 %

depuis 2013, a choisi le Gers avec sa

compagne Bénédicte, 40 ans, originaire

du Pays basque. D’abord dans le

centre de Fleurance, puis depuis peu

dans cette maison située un peu après

la ville, sur la route de Jégun. « Un lieu

plus inspirant ». Plus pratique pour les

projets du couple (lire par ailleurs).

Peuplé aussi de sculptures en bois qui

semblent s’être échappées des œuvres

de Christophe, comme s’il n’en maîtrisait

pas les conséquences ! Mais son

premier talent, plus que le travail du

bois et de l’écorce, c’est bien le coup

de crayon, ou de pinceau. Si l’on voulait

donner deux références pour tenter

de situer l’univers de notre artiste, ce

serait Moebius et Dali. Moebius pour la

science-fiction et la métaphysique, Dali

pour la fantasmatique et les éléments

symboliques (qui ne seraient pas distordus).

N’allons pas trop loin. Christophe

Dougnac, contrairement à Moebius,

n’a rien à voir avec la BD. Ses productions

principales, outre ses peintures

originales, sont des « livres-mondes »,

comprenez des romans graphiques, où

chaque page est une œuvre en soi, avec

plus ou moins de texte.

Les filles de Shakespeare

et de Léonard

Il y a en a eu cinq depuis 2013, dont

Errac DORN (pour carré rond), l’aventure

intemporelle d’un voyageur du

temps en quête d’une civilisation et de

lui-même, et AmuseZ, un alphabet de

muses imaginaires qui fait surgir les

filles impossibles de Shakespeare, Léonard

de Vinci, Ravel, Vauban… Depuis

2016, l’auteur réputé de science-fiction

Ugo Bellagamba est associé à l’aventure.

« Nous n’avons pas d’éditeur, détaille

Bénédicte, nous passons du temps

dans des salons plus ou moins spécialisés,

et nous montrons des ébauches qui

doivent servir de levier à des précommandes

». Le couple en profite pour

exposer les peintures de Christophe et

pour vendre des déclinaisons en poster,

cartes postales et même en goodies.

Toulouse, pour Scientilivres, est un

lieu incontournable pour les Dougnac,

qu’on peut aussi voir à Cazaubon, lors

du festival des arts urbains. Évidemment

au festival d’astronomie de Fleurance.

Le tirage oscille entre 200 et 500

exemplaires.

Le prochain « livre-monde » ? Il est à

quatre mains. Bénédicte participe au

scénario et à l’écriture, « pour la première

fois ». Sans trop en dévoiler, disons

qu’il sera question d’un peuple vivant

dans des rochers abandonnés, qui

dispose de pierres précieuses comme

monnaie d’échange. « Il y aura un message

de préservation de la planète »,

complète Christophe. « Ce sera mieux

qu’un film », promet Bénédicte.

Hugues de Lestapis

Atelier et résidence d’artiste

Partageur dans l’âme, Christophe Dougnac

donne des cours de dessin, de peinture (huile,

acrylique), de calligraphie ou d’aquarelle.

Même à des débutants, à partir de 10-12 ans.

Seul prérequis : être sensible aux mondes

imaginaires de l’artiste. Six stages sont programmés

de la fin février à la mi-août 2020.

Bénédicte met par ailleurs au point une formule

de week-end (hébergement + repas) dans ce

qu’elle nomme « Le Dougnac Art Fantastique ».

Deux chambres, la musicienne et l’écrivain,

sont en train d’être aménagées, pour quatre

personnes. Plus tard, huit. « L’idée, c’est de

proposer à des amateurs de dessin un peu

aguerris de se perfectionner ici avec Christophe

pendant deux ou trois jours, au contact

de la nature et avec moins de réseaux sociaux

». Le projet doit être prêt pour les weekends

prolongés de mai 2020.

Contact : Atelier d’Art

114, avenue de la Côte d’Argent

32500 Fleurance

Tél. : 06 37 03 14 69

www.christophedougnac.fr

Docks 75

Ambre Fibonacci

Cernunnosia

Christophe et Bénédicte Dougnac au chevet du prochain « livre-monde »

14

15



Décembre 2020 à La Romieu. Pas

tout à fait 15 h. On s’entend respirer.

Ici, comme dans tous les villages

gersois sur la route de Saint-Jacques,

l’hiver a fait le ménage. Les pèlerins ne

reparaîtront qu’au printemps. Restent

les résidents, pas loin de 600 quand

même. Et évidemment, la collégiale

qui domine tout, fleuron du patrimoine

gascon, classée par l’UNESCO. L’épicerie

du bourg a moins de prétention.

Mais elle a toute son importance. Il

est maintenant 16 h, Maryse Aspe arrive

de Larroque-Engalin pour ouvrir

son petit commerce. Immédiatement,

la vie reprend son cours. Les premiers

clients, des voitures qui se garent, des

conversations, la vie. Voilà près de 15

ans que Maryse tient la boutique. 50

mètres carrés tout au plus, de l’alimentaire

(viande, fromage, légumes frais,

surgelés…), mais aussi de la droguerie

« pour du dépannage », et un espace

vins, plus récent.

Café à la demande

On y sert aussi le café à la demande.

« C’est un peu plus qu’un magasin,

constate Maryse, l’épicerie remplit un

Commerce

Maryse Aspe

Le cœur battant de La Romieu

À la tête de la petite épicerie de La Romieu, Maryse Aspe défend une certaine idée du commerce de proximité

dans un village fréquenté essentiellement d’avril à octobre.

L’épicière en son royaume, des produits du sol au plafond et

même ailleurs

rôle social, certains clients viennent

deux ou trois fois par jour, pour acheter,

pour parler, pour être moins seuls ».

Issue d’une famille de Saint-Mézard,

forgée à « l’esprit d’entraide paysan »,

Maryse Aspe, 60 ans, dit « aimer les

gens ». Il faut dire qu’elle en a vu au

travers de ses différents métiers : restauration,

parcs et jardins, camping,

vente directe, ménages, etc. C’est en

2004 qu’elle achète le fonds de l’épicerie

de La Romieu, tenue par la famille

Ducomet depuis plusieurs générations.

« Je ne voulais pas que ce commerce

ferme, raconte-t-elle, surtout dans ce si

beau village ». D’abord sous l’enseigne

Proxi, puis sous sa propre bannière,

Maryse Aspe s’attelle à la tâche. Pas

facile. Il faut apprendre à découper la

viande et le fromage, apprendre à gérer

les grossistes. « Le fait d’être une

femme n’aide pas », glisse-t-elle. Mais

A deux pas du cloître de la collégiale Saint-Pierre

il y a des compensations. « Faire son

assortiment, choisir ses fournisseurs,

travailler le local au maximum ». On

trouve ainsi des produits « made in tout

près », du jus de pomme notamment, et

aussi les caramels d’Éric Sampietro,

l’ex-chef emblématique de la Table des

Cordeliers à Condom. Sans parler du

rayon vins, gascon en diable.

Les grandes manœuvres

On comprend à demi-mot que l’hiver

est dur à passer. Et puis « les gens du

village ne jouent pas toujours le jeu »,

aimantés par la grande surface du coin.

Fromages, œufs, charcuterie, direct from Gascogne

Avec les beaux jours, les pèlerins reviennent,

les touristes aussi. Pour Maryse,

comme pour le tabac d’en face,

c’est la haute saison. « Il faut ravitailler

tout ce monde-là, même en vins ! ».

L’un des pics, c’est lorsque des militaires

de Tarbes viennent en manœuvre

dans le secteur, ce qu’ils font régulièrement.

« Il faut les voir débarquer à 30

dans mon magasin… », s’amuse Maryse,

toujours invitée au barbecue final

du régiment. Être avec les gens, les rassembler

aussi. Quand Maryse improvise

un repas de fête devant l’épicerie

pour quelques proches, de « nouveaux

amis » rappliquent. « Au point qu’on

croit que c’est la fête du village ! ». Elle

est comme ça Maryse, un gros cœur, jamais

en reste pour donner un coup de

main, ou pour sortir quelqu’un de l’embarras.

Aujourd’hui, elle se dit un peu

fatiguée. Et puis l’heure tourne. Lâcher

l’affaire ? « Je ne la céderai pas à n’importe

qui ».

Hugues de Lestapis

Aviva Assurances

Association des agences d’Eauze et Nogaro

Stéphane Degrave, Claude Raoul et Christophe Daugreilh

Les trois agents généraux qui représentent la compagnie d’assurances Aviva à Eauze et Nogaro

ont mis leurs compétences en commun pour apporter un meilleur service à leurs clients.

Entre Eauze et Nogaro, l'union fait la force. Stéphane Degrave,

Claude Raoul et Christophe Daugreilh

C

’est officiel depuis le 1 er janvier 2020, Stéphane Degrave,

Claude Raoul, agents généraux Aviva à Eauze, et

Christophe Daugreilh, leur homologue de Nogaro, se

sont associés. À eux trois, ils incarnent désormais les

« Assurances Pays d’Armagnac », qui rayonnent sur un

grand quart nord-ouest du département et alentour, en gros

de Gabarret à Nogaro, en passant par Eauze, Vic-Fezensac

et Condom. Point important, les deux agences de Nogaro et

d’Eauze sont maintenues et même renforcées en effectifs. « Il

s’agit d’une association de compétences, déclare le nouveau

trio, nous sommes tous les trois des généralistes du métier,

mais nous avons aussi chacun un domaine de spécialisation :

l’assurance dans les milieux agricole et spécifiquement

viticole pour Stéphane, les questions d’épargne, de retraite

et de prévoyance pour Christophe et le secteur des artisanscommerçants-professions

libérales et des entreprises pour

Claude ».

Une « association naturelle »

En additionnant leurs connaissances, compétences et savoir-faire,

les trois assureurs offrent évidemment plus de

répondant à leurs clients. « Une association naturelle », précisent-ils,

entre gens « qui se connaissent bien » et qui font

de leurs différences de caractères, de générations et d’expériences

« une force ». Stéphane Degrave et Claude Raoul

sont associés depuis 2014 et leur agence d’Eauze située

place de la Liberté jouit d’une bonne réputation. Lorsque

Christophe Daugreilh s’est installé en 2016 à Nogaro rue

Nationale, Claude Raoul en a été « le parrain » agent Aviva.

Autant dire que les trois hommes s’apprécient et qu’ils partagent,

au-delà de l’expertise dans l’assurance, des valeurs

humaines qu’ils placent au cœur de leur métier. L’assuré

n’est pas confronté à une plateforme fastidieuse, car chez

Aviva, qui tient à son réseau d’agents de proximité, on défend

la relation directe. La gestion sinistre est en agence et

les agents se déplacent lors d’expertises.

De gauche à droite, Claude Raoul, Clélia Martini, Aude Lanux, Stéphane Degrave,Julie Fieuw,

Carmen Daubas et Christophe Daugreilh.

Les professionnels en ligne de mire

C’est sans doute ce qui explique l’importance du bouche-àoreille

dans la conquête de nouveaux clients pour ce cabinet

d’assurances. « Si vous êtes sérieux, à l’écoute et réactifs,

si vous êtes là pour votre assuré quand il en a besoin, lors

d’un sinistre par exemple, alors les gens vous recommandent

à leurs amis, voisins, confrères ». L’association des trois

agents, combinée à l’embauche d’une nouvelle collaboratrice

à Eauze, devrait leur libérer du temps pour être au plus

près du terrain, et renforcer leur dynamique commerciale.

« Nous ciblons les professionnels, annoncent-ils clairement

pour la protection de leurs biens, leur responsabilité civile

pro et de dirigeant, les assurances de personnes santé et prévoyance

qu’elles soient individuelles ou collectives pour

leurs salariés ». Les ambitions sont affichées, les trois agents

peaufinent leur stratégie à long terme sur les bases d’un compromis

entre fidélité et développement. Ils se sont donc aussi

bien entourés avec quatre collaboratrices, Carmen, Clélia

et Julie à Eauze, Aude à Nogaro, qui gèrent l’accueil, les

sinistres et la comptabilité. Sept personnes au total sur deux

sites distincts, mais aujourd’hui une seule équipe au service

des clients actuels, et à venir.

Aurélien Pastouret

Assurances

Pays d’Armagnac

Agents Généraux AVIVA

3, place de la Liberté

32800 Eauze

Tél. : 05 62 09 81 73

pda-eauze@aviva-assurances.com

43, rue Nationale

32110 Nogaro

Tél. : 05 62 09 03 63

pda-nogaro@aviva-assurances.com

16 17



Obscurantisme

Les cagots,

ces « monstres » de Gascogne

Sait-on qu’en Gascogne, comme en Béarn, des gens furent traités comme des parias depuis l’an mil ?

Et surnommés cagots par dérision.

Les cagots : une patte de canard était cousue sur leurs vêtements...

Fait exceptionnel, le mystère de leurs

origines n’a jamais été percé. Wisigoths,

Maures, cathares, ou extraterrestres,

pourquoi pas ? Cependant, ces

femmes et ces hommes étaient chrétiens.

Mais à l’église, obligation d’entrer

par une humble porte latérale et de

se tasser tout au fond. L’hostie leur était

présentée au bout d’une planchette.

Leurs enfants étaient baptisés à la sauvette,

les morts jetés dans un carré à

part. Proscrits dans la vie comme dans

la mort.

Ni paysans ni serfs, interdits de labourer

la terre. Pour le très fruste clergé local,

ils étaient porteurs d’une mystérieuse

souillure. Soulignée par une patte de

canard en tissu rouge cousue sur leurs

hardes. On les voulait puants, luisants,

rabougris, difformes et l’oreille percée.

L’imagination médiévale fait aisément

des monstres.

Sous la voûte de Notre-Dame ?

Des médecins, Ambroise Paré en tête,

s’acharnent à les soumettre à de multiples

examens. Le verdict : un feu

brûlant couve à l’intérieur de leurs organes.

À l’extérieur, « la peau est belle

et lisse ». Ce ne sont pas des lépreux.

Relégués à l’écart des villages et des

bourgs, ces monstres travaillent, les

hommes comme charpentiers. Le beau

Gaston de Foix entretient un rêve princier

: bâtir une grandiose forteresse.

L’histoire a gardé trace écrite de l’accord

passé avec ces artisans. Les cagots

vont construire l’imposante tour de

Montaner, classée Monument historique

! Auraient-ils travaillé aussi à la

voûte de Notre-Dame ? Ce furent de

très actifs maîtres ouvriers. Au XVI e

siècle, à Campan, ils rebâtissent la

halle, classée à ce jour, et la magnifique

voûte de l’église. Insultes et mépris leur

deviennent insupportables. Pourtant

des puissants s’en portent garants. Tels

le comte Jean d’Armagnac qui les juge

« bien utiles à notre cité de Lectoure »,

le pape qui publie une bulle en leur faveur,

jusqu’à Charles-Quint. Sans nette

amélioration de leur sort.

Les cagots étaient relégués en dehors de la ville.

Flambée de racisme local

Un jour de fête de l’an 1560, les cagots

de Lectoure et de Saint-Clar osent se

mêler à la foule en liesse des bourgeois.

Insultes, violences, on assiste à une

belle flambée de racisme local. C’est un

incident grave. Les cagots saisissent le

Parlement de Toulouse, qui prend leur

parti : « Ces personnes sont toutes bien

saines et nettes de corps. » Mais les habitants

des villages d’Occitanie n’ont

cure des dictats des princes. Pour eux,

l’horreur des maudits est un besoin vital,

pour clamer leur supériorité.

Louis XIV les reconnaît. Car le ministre

Colbert a une idée géniale : affranchir

cette population. À la condition que

chaque cagot s’acquitte de deux louis

d’or par tête. Le Trésor encaissera cinquante

mille louis d’or ! Et le 8 mars

1695, le roi décrète l’égalité des cagots.

Cependant la nature ne change pas par

décision royale, les humiliations continueront.

Enfin des citoyens en 1789

La fontaine des cagots à Hagetmau.

À la Révolution, les parias deviennent

citoyens. Alors les cagots brûlent les

registres d’état civil contenant la trace

de leur surnom infamant, Jean le cagot

par exemple. On leur accordera le privilège

de se battre et mourir dans les armées

de la France… Les exclus vont se

fondre peu à peu avec la population. À

la fin du XIX e siècle, on apercevra encore

quelques descendants. Il existe un

Musée des Cagots à Arrau, Hautes-Pyrénées.

Ingrid Carlander

Théâtre

La cave aux Fioles

en tournée en Gascogne

La nouvelle pièce comique de Jean-Louis Le Breton a été présentée les 30 et 31 décembre lors de la Pastorale de Viella.

Elle est désormais en tournée jusqu’au 8 mars… ne la manquez pas !

La pièce aurait pu aussi bien s’intituler

« méfiez-vous des fake news », ces

fausses nouvelles qui circulent un peu

partout sur les réseaux sociaux. Elle se

déroule en 1910, mais les spectateurs

ne manqueront pas de remarquer dans

le texte les allusions au monde d’aujourd’hui.

En voici la trame : un escroc

magicien, le grand Mamoufti, présente

son spectacle en Gascogne et transforme

sur scène une bouteille de vin en

lingot d’or. Pour appuyer sa démonstration

et tromper les spectateurs, il a fait

imprimer de faux journaux. Et il a signé

un article du nom de « Marie Curie »,

affirmant qu’avant d’être saltimbanque,

il était un génie scientifique. Deux

couples concurrents de producteurs de

Pacherenc qui se détestent, les Bonacieux

et les Michon, vont tomber dans

le panneau et tout tenter pour s’emparer

de cette formule magique. Bien entendu,

le Mamoufti aidé par ses deux assistants,

Nini Passe-lacets et Anselme

Robillard, va les mener en bateau et les

dépouiller jusqu’à l’os.

Tambour battant

Écrite en alexandrins, la pièce est menée

tambour battant par une troupe de

Le grand Mamoufti joué par Thierry Janin : spectaculaire !

(Photo Marie-Laure Moulié)

comédiens qui donnent beaucoup de

leur personne. Chez les Bonacieux, le

mari accepte de se déguiser en femme

afin de se faire passer pour une lointaine

parente du Mamoufti qu’on dit

mourant, et hériter de la formule. Même

démarche chez les Michon, mais cette

fois c’est l’épouse qui va se transformer

en homme. Autant de scènes très comiques,

et on voit ici le clin d’œil à « La

Cage aux Folles » qui justifie le jeu de

mots du titre. Bref, au-delà du fond qui

pourrait se résumer à « ne croyez pas

tout ce qu’on vous dit et gardez l’esprit

critique », on s’amuse et on rit beaucoup

avec ce spectacle. C’est la septième

pièce que Jean-Louis Le Breton

a écrite pour la Pastorale de Viella. Il

a annoncé le 31 décembre qu’elle mettait

fin à ce cycle et qu’il cédait la place

à d’autres pour animer la Pastorale en

2020. « J’ai beaucoup aimé écrire des

textes valorisant la région et le Pacherenc,

mais je souhaite pouvoir changer

de sujets désormais » nous a-t-il confié.

Une séance d'hypnose en public... (Photo Marie-Laure Moulié)

La troupe au complet et l'auteur (Photo Roland Houdaille)

Un nouveau projet théâtral

L’auteur et metteur en scène n’a donc

pas du tout l’intention d’abandonner le

théâtre. Il va créer dès le mois d’avril

une troupe indépendante et un nouveau

projet de spectacle est d’ores et déjà

dans les cartons. Une bonne nouvelle

pour le théâtre comique régional.

Arthur Pagani

Personnages et distribution :

Le Mamoufti : Thierry Janin

Anselme Robillard : Jean-Michel Lalande

Nini Passe-lacets : Étiennette Perrier

Lucienne Bonacieux : Annie Sadirac

Félix Bonacieux : Pierre Baron

Alphonsine Michon : Katia Chéreau

Georges Michon : Yann Kloniecki

Dates et lieux de la tournée

25 janvier à 21 h - Termes d’Armagnac

2 février à 16 h - Couloumé-Mondébat

16 février à 15 h 30 - Biran

23 février à 16 h - Nogaro

8 mars à 16 h - Lembeye

18 19



Et au milieu coule une source miraculeuse…

Traditions populaires

Une source guérisseuse

Notre-Dame de Brétous à Saint-Arailles

Déjà, en 1080, l’église existante fut

rattachée au chapitre d’Auch. Cette

donation a été confirmée en 1170 par

une Bulle du Pape Célestin III. À cette

époque, les Templiers, installés à la

grange d’En Martin à la limite de Castelnau-d’Anglès

et de Saint-Arailles,

détenaient des terres aux alentours

de l’église. Les chanoines de Brétous

possédaient un troupeau. Quand l’eau

venait à manquer en été, ils conduisaient

les bêtes jusqu’à l’Osse, rivière

voisine, mais ils devaient pour cela

traverser les terres des Templiers. Qui

s’y opposaient. Le baron de Montesquiou

les autorisa à traverser ces terres

pour abreuver leur troupeau. Puis elles

furent cédées au baron, puis à l’abbaye

de Berdoues et au chapitre d’Auch.

Maladies des yeux

et rhumatismes

Sûrement plus ancien, le pèlerinage est

cité dès le XIII e siècle. L’édifice a été reconstruit

au XV e siècle près de la source,

réputée pour guérir ceux qui souffraient

des yeux ou des rhumatismes. Le pèlerinage

a perduré jusqu’au XX e siècle.

Autrefois il attirait beaucoup de monde

C’est au sud de Saint-Arailles, en fond de vallée, que se cache

une source guérisseuse ayant attiré des pèlerins pendant des siècles.

des communes voisines, à pied. Des anciens

se souviennent : « On partait de

Riguepeu à 5 h du matin à pied, avec

des bannières. Après la messe, on déjeunait

avec le casse-croûte que l’on

avait apporté, pâté, fromage… C’était

l’époque des premières cerises. Une famille

était désignée pour amener la collation

du prêtre. Des pâtissiers venaient

vendre leurs gâteaux. C’était l’occasion

de vivre un moment festif. La pratique

avait disparu quelque temps. Puis une

célébration a été remise au goût du jour

depuis quelques années. Des pèlerins

Le clocher-mur de la chapelle de Bretous, un élément

architectural toujours spectaculaire

Vue générale de la chapelle située près du village de Saint-

Arailles, à l’ouest d’Auch (© Bulle - Wikipedia)

s’arrêtent encore à la fontaine pour

prendre de l’eau, dont des touristes

étrangers en été.

Un chevet gothique

Ils ne manquent pas d’admirer l’architecture

de Notre-Dame de Brétous. Elle

offre un éventail architectural reflétant

son histoire du pré-roman au gothique

tardif. Le chevet gothique remonterait

au XIV e ou XV e siècle, avant la cession

de la seigneurie de Saint-Arailles par

les barons de Montesquiou dont les

armes figurent sur la clef de voûte. Des

modifications qui ont eu lieu au cours

des siècles ont laissé des traces, comme

la porte murée de style gothique tardif

ou encore la surélévation des murs et

le percement de la porte du côté du

cimetière. Par endroits, on décèle encore

des traces de polychromie dans le

chœur. La chapelle est coiffée par un

clocher-mur contemporain de celui de

l’église du village.

Une statue sauvée

par des frelons !

Sous la Révolution, une pietà en bois

très ancienne (Marie pleurant la mort

de son fils) était menacée de destruction

par des sans-culottes enragés. Ils

avaient décidé de la pendre derrière

l’église et de la brûler. Mais un nid de

frelons logé à l’intérieur de la statue

doucha leurs velléités. Et la pietà fut

sauvée.

Rose-Marie Richard

Histoire

Charles I er (vers 1425-1497)

La fin de la Maison d'Armagnac

Le 6 mars 1473, le comte d’Armagnac Jean V est assassiné à Lectoure. Il n'a pas d'enfant légitime.

Son frère Charles devrait recevoir l’héritage, mais il devra patienter.

Portrait de Pierre de Beaujeu par Jean Hey, surnommé « le

maître de Moulins ».

Louis XI, qui est l’artisan de la chute

de Jean V, morcelle les domaines de

la maison d’Armagnac et les distribue

aux hommes qui l’ont le mieux servi. Il

donne le comté d’Armagnac à Pierre de

Beaujeu, futur duc de Bourbon, l’époux

de sa fille Anne.

L’Armagnac passe aux mains

d’un Bourbon 1473-1484

Le 5 septembre 1473, Pierre de Bourbon

envoie des commissaires présenter

aux consuls du pays assemblés à

Barcelonne les lettres royales qui lui

donnaient l’Armagnac à l’exception

du titre de comte. Le 9 octobre 1474,

à Nogaro, les nobles et consuls prêtent

serment de fidélité à leur nouveau

seigneur. Il en est de même à Riscle.

Mais la population attachée à la Maison

d’Armagnac fait de la résistance. Cette

résistance ne fait que s’accentuer en

novembre 1479 lorsque Pierre de

Bourbon demande aux Etats un subside

assez élevé. La noblesse et le tiers-état

tiennent plusieurs assemblées dans

le cloître de l’église Saint-Nicolas de

Nogaro, sans pouvoir s’entendre sur

le montant à voter. Mais les consuls

s’étant montrés peu généreux furent

mis à la raison par les officiers du sire

de Beaujeu ; il fallut s’exécuter et payer

la somme demandée. En 1481, Pierre

de Beaujeu en personne vient à Nogaro

confirmer les coutumes.

Mais le frère cadet de Jean V, Charles,

est toujours en vie et prétend à

la succession. Cependant, il était

emprisonné depuis janvier 1471 à

cause de ses brigandages, ses exactions

de toutes sortes et ses débauches. Traité

à juste titre comme un criminel de

droit commun, il était enfermé dans

un cachot de la Bastille. « Son cachot

était étroit, ténébreux, si humide que

de la voûte l’eau suintait goutte à

goutte sur les membres du malheureux

qui restait parfois dans la boue

jusqu’à mi-jambes. On ne lui donnait

qu’une nourriture insuffisante... on le

La place de Castelnau-de-Montmiral

frappait avec des verges de buis, on lui

arrachait les dents ». La mort de Louis

XI va changer les choses. En novembre

1483, le nouveau roi Charles VIII

libère Charles.

Charles I er récupère son héritage

Aussitôt libre, il fait une requête pour

obtenir la « délivrance » des domaines

d’Armagnac et il saisit le Parlement

de Toulouse de cette affaire. De leur

côté, les Etats d’Armagnac * déploient

une grande activité. Ils se réunissent à

Nogaro, à Eauze, à Lectoure et envoient

des représentants à la cour. Le 3 avril

1484, Charles entre en possession de

ses domaines mais prisonnier depuis

presque treize ans, il est profondément

atteint dans ses forces physiques et ses

facultés intellectuelles. Sa gestion est

désastreuse et mécontente tout le monde.

L’année suivante, le Parlement de

Toulouse le déclare inapte à gouverner

et confie sa personne et la gestion

de ses domaines à son cousin Alain

d’Albret. Ce dernier installe Charles

à Casteljaloux où il est étroitement

surveillé. Le comte d’Armagnac est

détenu dans un logement insalubre, ni

sa femme, ni ses amis, ni ses serviteurs

ne peuvent le voir ; on va même jusqu’à

le battre.

En réalité, le problème ne sera vraiment

réglé que par la mort de Charles à

Castelnau-de-Montmiral (Tarn), le

3 juin 1497, dans le dénuement le

plus complet. Il ne possédait plus, diton,

qu’une seule chemise : celle dont

on l’enveloppa dans son cercueil.

Il ne laisse pas d’enfant légitime de

Catherine de Foix épousée en 1468.

Ainsi s’éteint une dynastie qui régnait

sur l’Armagnac depuis cinq siècles.

S’ouvre alors une lutte sans merci pour

la succession mais ceci est une autre

histoire...

L’Atelier Histoire du Clan

* Les Etats d’Armagnac, appelés aussi Etats

de Gascogne, étaient formés par la réunion de

députés envoyés par la noblesse, le clergé et

le tiers-état. Au XVe siècle, leurs attributions

consistaient principalement dans le vote de

l’impôt comtal et des donations que le pays

faisait à son seigneur à certaines occasions.

20 21



Extrême

Patrick Malandain

Un Gersois (d’adoption) ultrafondu

Son truc à lui, c’est de traverser un continent en courant et de faire tomber les records.

Il n’y en a pas beaucoup des comme ça. On les appelle les ultrafondeurs. Plus de 100 km par jour.

Patrick Malandain de passage à Fleurance

Son dernier exploit ? La double traversée

de l’Amérique du Nord du 19 mai

au 3 septembre 2019, soit 10732 km en

102 jours, 18 heures et 43 minutes. Soit

une moyenne de 104 km parcourus au

quotidien, en courant faut-il préciser,

plus de deux marathons d’affilée ! Bien

sûr sans jour de repos, sinon ce serait

trop facile… L’aller d’est en ouest entre

New York et Los Angeles (4801 km),

le retour d’ouest en est entre Vancouver

et Halifax au Canada (5931 km). Sur le

sol des États-Unis, Patrick Malandain a

réalisé le 3 e meilleur temps.

Recordman

de la traversée du Canada

Il a en revanche établi le record de la

traversée canadienne. À 59 ans, notre

homme ne court pas pour observer

la nature sauvage ou bavarder avec

les autochtones, il court pour relever

des défis. Il a « l’esprit compétiteur »

comme il dit simplement. Il place des

barres, toujours plus hautes, et il les

saute, embarquant dans ses aventures

une toute petite équipe qui l’aide se

concentrer sur l’essentiel : réussir. On

a pu le rencontrer à Fleurance le 22 janvier,

au Café du Centre. Patrick Malandain

est « pays », il a une petite maison

à Lagarde-Fimarcon. Il se sent Gersois

d’adoption même s’il réside le plus souvent

en Normandie avec sa compagne

Fabienne. En plus, certains de ses sponsors

sont du cru, comme les sociétés

du groupe Benton Services d’Aimery

Forzy, dont Turbocar localement. L’ultra-fond,

c’est aussi une affaire de sous.

Pour monter son projet de record du

monde entre Sydney et Perth en Australie

en 2013 (3861 km en 38 jours), il lui

a fallu réunir quelque 30 000 €. Aucun

luxe, il a souvent bivouaqué avec ses

trois « crews », comprenez ses suiveurs

et anges gardiens, Fabienne en tête.

10 000 km à pied, ça use, ça use...

Résistance à l’effort hors normes

Patrick Malandain a l’allure saine, la

mine oxygénée et l’humilité des vrais

sportifs. 1m65, 59 kg en « poids de

forme » (il en a perdu 12 lors de son

exploit américain). Il ne la ramène pas,

mais il est bien obligé de répondre à LA

question : comment est-ce possible ?

À l’en croire, ça se serait fait naturellement,

de course en course, surtout

depuis 2006 avec sa première épreuve

de 24 h. Ajoutez une soif insatiable de

dépassement de soi, le goût des grandes

Patrick Malandain avec son sponsor gersois Aimery Forzy

traversées, la capacité d’évacuer les

pensées négatives, et bien sûr une résistance

à l’effort hors normes. Il a pu

courir, sans s’en rendre compte sur le

moment, avec une double fracture du

bassin causée par une intense fatigue. Il

a fini malgré tout.

Rendez-vous à Lagarde-Fimarcon

en octobre

S’arrêter ne semble pas une option.

Fabienne s’en inquiéterait presque. Patrick

Malandain a publié des livres qui

sont comme des carnets de bord. Lecture

passionnante, harassante aussi. À

propos du soleil, « les 35 degrés qu’il

m’adresse de plein fouet ne me font pas

plier, je suis imperturbable ». Bon… Il

a aujourd’hui un autre défi en tête, mais

il ne dira pas encore où. Il dévoile juste

qu’il organisera à Lagarde-Fimarcon

une épreuve de 24 h en octobre 2020.

Courir la plus grande distance en une

journée. Chiche !

Hugues de Lestapis

http://patrickmalandain-ultrerun.com

Une vie en communauté

Une micro ferme

Les sœurs de Boulaur

font un tabac sur Internet

Les cisterciennes de l’abbaye de Boulaur, près de Gimont,

dévoilent leurs projets d’agrandissement dans un clip devenu viral.

Les voies du Seigneur passent aussi

par Facebook et YouTube. Malgré

son âge canonique, 877 ans, la communauté

des sœurs cisterciennes de Boulaur,

au sud du Gers, vient de s’offrir

un buzz du tonnerre sur Internet. Tout

commence le 6 janvier 2020 quand Divine

Box, une start-up spécialisée dans

la distribution de produits monastiques,

relaie sur Facebook le clip promotionnel

sur les projets d’agrandissement de

l’abbaye. Il est question, entre autres,

de la construction d’une « ferme médiévale

», qui doit permettre à la communauté

de multiplier par quatre ou cinq

sa production agricole. 10 jours plus

tard, la vidéo de 4mn et 35 secondes

avait été vue 75000 fois et partagée

1200 fois. Un chiffre impressionnant

pour un sujet a priori confidentiel. Et

pourtant… « Le succès nous a pris de

court », commentent les sœurs dans leur

« toute première newsletter » adressée

le 19 janvier.

27 sœurs,

45 ans de moyenne d’âge

Le clip débute par de belles images aériennes

de l’abbaye, un lever de soleil

sur la campagne gersoise, des tournesols,

un chat qui déambule dans l’herbe.

Et puis très vite les sœurs se succèdent.

Elles sont 27 apprend-on, et la

moyenne d’âge de la communauté n’est

que de 45 ans. Sœur Diane, qui apparaît

en premier, semble n’en avoir que

30, et encore. Son visage irradie. Chacune

raconte un bout de l’histoire et du

projet. Pour dire vite, les cisterciennes

vivent de l’exploitation agricole (bio)

de Boulaur, et de la transformation artisanale

qu’elles en font. Pâtés, galantines,

confitures, farine, fromage fermier

« Saint-Germier ». Elles veulent

produire plus, d’où l’ambition d’édifier

une « grange cistercienne pour le XXI e

siècle ». Une microferme diversifiée,

avec étable et fromagerie, des ateliers,

un nouvel espace d’accueil, des magasins,

lieux de rencontres et de partage,

etc. Tout cela coûtera bien cher, d’autant

qu’il faut veiller à la bonne intégration

de la structure dans un site protégé,

et le clip doit permettre de lever des

fonds et d’activer du mécénat.

Entrepreneuriat au féminin

Le plus étonnant n’est pas là. Ce qui

frappe dans la vidéo, c’est de les voir

se démener en tenue de nonne sur

l’exploitation agricole, monde masculin

s’il en est. Elles pilotent le John

Deere - elles ont d’ailleurs des idées

pour limiter l’utilisation du tracteur - ,

elles font les foins (séchés en grange),

Sœurs et aussi paysannes

elles veillent sur leurs troupeaux, elles

imaginent une seconde retenue collinaire

pour économiser la ressource en

eau. Elles citent même Pierre Rabhi.

Bref, elles sont du « métier ». À propos

de leur projet, elles parlent d’un

« type d’entrepreneuriat au féminin ».

« Nous souhaitons que notre approche

soit inspirante pour d’autres femmes

ou dirigeantes du monde de l’entreprise

et montre qu’on peut être moniales et

oser se lancer dans un projet managérial

d’entreprise ». À ceux qui s’étonneraient

de cette audace, les sœurs de

Boulaur rétorquent tranquillement :

« Au XII e siècle, il était normal pour

une Abbesse de monter à cheval pour

aller visiter ses terres et fondations. Ce

dynamisme fait aussi partie de l’ADN

de notre communauté ». Volontaristes,

modernes, tout en étant ancrées dans

une tradition monastique séculaire, les

sœurs de Boulaur, bousculent les stéréotypes.

Le « miracle » du clip tient

aussi à ça.

Hugues de Lestapis

L'abbaye de Boulaur, façade nord avec l'incrustation de la future grange médiévale (photos © abbaye de Boulaur)

22 23



Les grands espaces

Catherine Meurisse

Dargaud

C’est sur France-Inter que j’ai découvert

Catherine Meurisse. Elle

virevoltait en paroles, à l’aise dans

ses baskets. Elle causait comme

on chante, évoquait ses lectures,

le Poitou de sa jeunesse, les arbres

de son jardin (le vieux platane baptisé

« Swann » en hommage à Marcel).

Et puis, toujours sur le même

ton badin elle a évoqué son travail

d’illustratrice à Charlie Hebdo et le

fait d’avoir échappé à la tuerie de

du 7 janvier 2015. « J’étais en retard

» a-t-elle dit. Curieux de nature,

j’ai voulu en savoir plus sur elle et

je me suis procuré un album paru

en 2018, intitulé « Les grands espaces

». Je viens d’en tourner la

dernière page et j’ai encore des

fleurs en papillotes au coin des

yeux et des brins de paille dans la

moustache. Dans le style de dessin,

on dirait un peu la fille de Sempé.

Dans l’esprit aussi. En version

féminine, rajeunie et dépoussiérée.

Fille de Sempé qui aurait suffisamment

papillonné pour s’affranchir de

l’influence de son père et créer son

univers particulier. Je comprends

qu’elle avait besoin de se replier

sur l’enfance pour mieux s’aérer les

poumons après s’être approchée

du gouffre. Elle y parvient magnifiquement.

Ce récit d’enfance est

tellement touchant qu’il vous bouleverse.

Livres

Lire, sentir et ressentir

auteurs d'ici et d'ailleurs

Si tu meurs, je te tue

Chloé Verlhac

Plon

Et puisqu’en ce mois de janvier on

évoque la tuerie de Charlie-Hebdo

(7 janvier 2015), c’est donc très

opportunément que Plon publie le

récit de Chloé Verlhac, l’épouse

de Tignous, l’un des dessinateurs

victimes des frères Chérif et Saïd

Kouachi. Le livre de Chloé Verlhac

est une façon de faire son deuil.

Depuis le coup de téléphone qui

lui annonce une fusillade dans les

locaux de Charlie, jusqu’à l’enterrement

de son mari et le choix du

cercueil : tout est raconté avec des

mots simples et tout passe au crible

de ses critiques. L’incompétence

des « cellules psychologiques »,

les promesses faites sous le coup

de l’émotion qui ne seront jamais

tenues, les années de bataille avec

l’administration pour être reconnue

comme victime et, par-dessus

tout ça, les histoires d’argent avec

l’équipe dirigeante de Charlie Hebdo.

Bref, rien de reluisant dans le

comportement des hommes après

un si terrible attentat.

Au milieu de ce maelström, elle

a tout de même réussi à se faire

quelques amis. Un peu d’humanité

dans ce grand désastre psychologique

(et pas que…).

Les choses humaines

Karine Tuil

Gallimard

Ce livre de Karine Tuil a obtenu le

prix Interallié et le prix Goncourt des

Lycéens 2019. Il traite d’un sujet difficile,

dont on parle beaucoup en ce

moment : le viol. Les Farel sont un

couple moderne. Lui est journaliste,

elle est féministe... et leur fils est

accusé de viol ! Les cent premières

pages sont consacrées à nous

présenter les protagonistes, leurs

amants, leurs maîtresses, leurs engagements,

leurs préoccupations

professionnelles, leurs relations et

les liens qui les sous-tendent. Puis

vient le viol commis par le fils lors

d’une soirée trop arrosée, suivi de

la plainte et du procès. Et cette seconde

partie est passionnante, car

Karine Tuil fait valoir les deux vérités

avec brio : celle de la fille traumatisée

et celle du garçon n’ayant

pas la pleine conscience de ce qu’il

a fait. On comprend aussi à quel

point il est difficile pour la mère féministe

de se positionner, déchirée

entre ses engagements et le besoin

viscéral de défendre son fils. Et s’il

devait y avoir une morale à ce livre,

c’est que face à la confrontation

complexe des deux points de vue,

le dogme partisan ne suffit pas. Dès

lors, le rôle de la justice devient très

délicat et il n’est pas évident de

faire la part des choses.

Carabistouilles sanglantes

Gilles-Marie Baur

Panache

Cinq papys se retrouvent habiter

le même immeuble, en banlieue,

à proximité d’une cité qui fait partie

de ces zones de « non droit » qui se

développent malheureusement ici

où là et où règne la loi des gangs. Et

voilà qu’un jeune fraîchement sorti

de prison vient mettre le souk dans

l’immeuble à grands coups de décibels

et d’agressivité. L’union faisant

la force, les cinq ancêtres décident

de régler le problème à leur façon.

Et la situation dégénère…

Gilles-Marie Baur développe son

récit avec beaucoup d’humour et

de causticité. On se prend de sympathie

pour ce gang de septuagénaires.

Il nous livre la vie de chacun

d’entre eux et tire les fils de l’amitié

qui les unit les uns aux autres et

que l’adversité va encore renforcer.

Ce roman a reçu le grand prix du

salon « Lire et Ecrire en Gascogne »

2019 et le prix du jury du « Salon de

Buzet/Baïse » 2019. En vente chez

Françoise Corbel à Eauze, à la librairie

ChatPître à Condom ou sur

le site www. editions-panache.com

J.-L. L.B.

Claire, Mehdi et Lisa

Ouvert le 14 mars 2019, le magasin

d’optique Vision Plus,

installé dans la galerie commerciale

de l’Intermarché du parc commercial

Grand Chêne, affiche une

fréquentation en hausse régulière.

Le magasin bénéficie d’une double

entrée, côté parking et côté galerie.

Vision Plus, 35 ans d’expérience,

est une coopérative de plus de

370 magasins en France. Elle est

membre de Krys Group, dont le laboratoire

a été le premier à obtenir

le label « Origine France Garantie »

pour la fabrication de ses verres.

À Auch, on propose une trentaine

de marques de montures, dont les

solaires (Ray Ban, Bolle, Ralph

Lauren…) et toutes les lunettes

spécifiques ne nécessitant pas

Bonnes adresses

Vision Plus (Auch)

L’opticien de proximité fête son premier anniversaire

Joan devant l'entrée du magasin

forcément une correction. Par

exemple, la technologie nPRO-

TECT pour la conduite de nuit.

Conseils et expertise

Claire Panont, dans le métier depuis

2002, prend très à cœur son

rôle d’opticienne-conseil. « Il faut

qu’après leur visite en magasin, les

clients soient contents d’être beaux

et d’y voir bien ! ». Ses jeunes collaborateurs,

Lisa, Mehdi et Joan,

sont formés aux dernières technologies

(prise de mesures 3D pour

Jean-Luc Ratel (Nogaro)

TT 32, bricolage et petits travaux

Quoi de plus exaspérant que de courir

après un artisan… Jean-Luc Ratel, lui, a

du répondant. On l’appelle, il décroche dans

la journée, et il se déplace au plus vite. Il intervient

chez les particuliers pour tous types

de petits travaux, du sol au plafond, intérieur

et extérieur : maçonnerie, électricité, pose de

parquets flottants, tapisserie, toiles de verre,

peinture, isolation, Placo, crépi, terrasse,

démoussage de toiture, recalage de tuiles,

etc. Soit une large palette, à l’exception de la

Jean-Luc Ratel

plomberie, et hors garantie décennale. Jean-

Luc Ratel, bien connu à Nogaro, est à son compte depuis cinq ans, avec

le statut d’autoentrepreneur. D’où des prestations avec un rapport qualité-prix

plutôt intéressant, d’autant que notre artisan, chaleureux et sympathique,

affiche une grosse expérience dans

le secteur du bricolage. Il a même construit

sa propre maison de A à Z. Si vous êtes en

difficulté, ne serait-ce que pour changer un

robinet ou réparer une prise, il est l’homme

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Parlons gascon - Parlem gascon

Lo bohon

ens un vilatjòt de Shalòssa qu’i avèva un vertadèr cataclisme. Tots

que vedèvan bohanèiras de las gigantas dens los camps, dens los

casaus, e tanben au ras deus sendèrs miant a las bòrdas. Tot dia, lo màger

que recebèva letras deus poblants qui’s planhèvan. Lo màger non

podèva pas deishar aqueth ahar shens mautà’s. Que convoquè lo son

conselh municipau entà deliberar de las bohanèiras. Com se pòt pensar,

qu’i avó tapatge a la tenguda. Que se’n son avienuts suu punt que calèva

saber çò qui hasèva aqueras bohanèiras. Un conselhèr municipau,

chic pegòt, que digó tot doç : « un bohon ». Tots que’s trufèn d’eth !

Solide !… Totun, a la majoritat, l’amassada que decidí de demandar

l’avís deu prefecte.

Lo prefecte que mandè un engenhaire qui damorè dens lo vilatge dus

semanas ; aqueste, ajudat peu cantonièr, hasó hèra horats, boleguè la

tèrra, e deishè en sheis exemplars un rapòrt de vint e cinq paginas deuquau

resultava que las bohanèiras éran, de segur, l’òbra d’un bohon.

Lavetz, lo màger que’s pensè que los poblants n’avèvan pas sonque

de hicar taupatèras en çò de lor. E donc, lo problème que’s trovèva

remandat de cap au sector privat shens que la comuna n’agi pas arren

de har e sustot de pagar.

Mes, la situacion que’s guastè. Aqueth bohon que hasó

bohanèiras dens las tèrras comunaus, los camins e las

carreras. De mei las murralhas publicas miaçavan

aclapà’s : la paret deu cementeri, la de la sacrestia.

L’escòla que’s henerclava e la

maison comuna tanben s’enterhalhava.

Lo màger que convoquè lo conselh

municipau entà deliberar deu bohon.

Com lo purmèr còp qu’i avó tapatge a la tenguda.

Lo conselhèr municipau, chic pegòt, que digó mei hòrt : « Qu’ac avèvi

dit qu’èra un bohon ! ». A la majoritat, l’amassada que decidí de demandar

a tots los òmis de la comuna que’s hicassen pelhas de tribalh lo

dimenge que vienèva e que tots, dab palas, sarcs, arrasteths, bedolhs e

dalhòts, cercassen e trobassen aqueth bohon destructor. Pertot, la tèrra

de la comuna privada et comunau, qu’èra partvirada tau com s’èra passada

aquí l’armada d’Attila, lo pire qui disèva que l’èrba non tornèva

pas lhevar pertot on lo son chivau qu’èra passat.

Finaument, que gahèn lo bohon, un bèth bohon tot nègre e lusent, dap

patassas de cavar terra de casau, argèla, sabladís, et lhèu calhaus e pèiras.

Que’u botèn dens ua caujòla. Urós de la bona sòrta d’aquesta caça

au bohon, lo màger auherí ua virada de béver aus gaujós caçaires. L’endoman,

tots los conselhèrs municipaus qu’èran a la maison comuna.

Qu’i avèva public pr’amor tots los caçaires de bohon qu’èran vienuts

escotar la debatuda a perpaus d’un ahar qui los pertocava de purmèra.

« Amics, conselhèrs e estimats amics e administrats, ce disó lo màger,

que’vs complimenti d’aver gahat aqueth tarrible bohon qui destrusiva

la nosta comuna. Adara, que cau decidir çò que vam har d’aquera

bèstia… Qui vòu parlar ? ». Un conselher que’s lhèvè et disó : « Hèm

dab aqueth bohon com dab los arrats : negam lo en hicar la caujòla au

pregond deu clòt ! » Un aute conselhèr que’u repon : « N’es pas pèc ? Ua

bèstia qui’ns ha hèit tot aqueth mau, que’u cau ua punicion exemplara !

Negà’u ? aquò n’es pas pro ! »

Lo devís contunhè. Un conselhèr caçaire que disó : « Ua escopetada

de plom numèro sheis darrèr lo cap, aqueth bohon que serà mort e non

harà pas jaméi nat mau a digun ». Que cercavan… Que cercavan…

Com calèva punir aqueth bohon ? Non trovavan pas arren… Totun, un

conselhèr qu’es lhevè e que disó : « Aquera bèstia, que la cau castigar

per on a pecat !» Tots que truquèn de mans dab estrambòrd. Aqueth

bohon que l’enterrèn vivent !

La rubrique de Bertrand Duthil

D

La taupe

ans un petit village de Chalosse se produisait un véritable cataclysme.

Tout le monde voyait des taupinières géantes dans les

champs, dans les jardins et aussi le long des sentiers conduisant aux

fermes. Chaque jour, le maire recevait des lettres des habitants qui

se plaignaient. Le maire ne pouvait laisser cette affaire sans agir. Il

convoqua son conseil municipal pour délibérer à propos des taupinières.

Comme on peut penser, la séance fut houleuse.

On se mit d’accord sur le point qu’il fallait savoir ce qui faisait ces

taupinières. Un conseiller municipal, un peu simplet, dit tout doucement

: « une taupe ». Tout le monde se moqua de lui ! Bien sûr ! Enfin,

à la majorité, l’assemblée décida de demander l’avis du préfet. Le préfet

envoya un ingénieur qui resta au village pendant deux semaines.

Celui-ci, avec l’aide du cantonnier, fit beaucoup de trous, retourna la

terre et laissa en six exemplaires un rapport de vingt-cinq pages d’où

il résultait que les taupinières étaient, à coup sûr, l’œuvre d’une taupe.

Alors, le maire pensa que les habitants n’avaient qu’à placer des pièges

à taupe chez eux. Et donc, le problème se trouvait renvoyé vers le secteur

privé sans que la commune ait à faire quoi que ce soit ni surtout

payer. Mais la situation empira. Cette taupe fit des taupinières dans

les terres communales, les chemins et les routes. De

plus, les murs publics menaçaient de s’effondrer :

le mur du cimetière, celui de la sacristie. L’école

se fissurait et la mairie aussi se lézardait. Le

maire convoqua le conseil municipal pour délibérer

à propos de la taupe. Comme la première

fois, la séance fut houleuse. Le conseiller

municipal un peu simplet dit plus fort : « Je

l’avais bien dit que c’était une taupe !» À la

majorité, l’assemblée décida de demander à tous

les hommes de la commune de se mettre des vêtements de travail le

dimanche suivant de telle sorte que tous, avec des pelles, des sarcloirs,

des râteaux, des croissants et des fauchons cherchent et trouvent cette

taupe destructrice. Partout, la terre de la commune, aussi bien privée

que communale, était mise sens dessus dessous comme si était passée

là l’armée d’Attila, l’individu qui disait que l’herbe ne repoussait

pas partout où son cheval était passé. Finalement, ils attrapèrent la

taupe, une belle taupe toute noire et luisante avec de grosses pattes

capables de creuser la terre de jardin, l’argile, le sable terreux et même

les cailloux et les pierres. Ils la placèrent dans une cage. Heureux du

résultat de cette chasse à la taupe, le maire offrit une tournée à boire

aux joyeux chasseurs.

Le lendemain, tous les conseillers municipaux étaient à la mairie. Il

y avait du public parce que tous les chasseurs de taupe étaient venus

écouter le débat sur une affaire qui les concernait au premier chef.

« Amis, conseillers, mes chers amis et administrés, dit le maire, je vous

félicite pour avoir pris cette terrible taupe qui détruisait notre commune.

Maintenant, il faut décider de ce que nous allons faire de cette

bête… Qui veut parler ? »

Un conseiller se leva et dit : « Faisons de cette taupe comme nous faisons

des rats : noyons-la en mettant la cage au fond de la mare !» Un

autre conseiller lui répond : « Tu n’es pas fou ? Une bête qui nous a fait

tout ce mal, il faut lui réserver une punition exemplaire ! La noyer ? Ce

n’est pas suffisant !» La délibération continua. Un conseiller chasseur

dit : « Un coup de fusil avec du plomb numéro six derrière la tête, cette

taupe sera morte et ne fera jamais plus de mal à qui que ce soit ». Ils

cherchaient… Ils cherchaient… Comment fallait-il punir cette taupe ?

Ils ne trouvaient rien. Enfin, un conseiller se leva et dit : « Cette bête,

il faut la punir par où elle a péché !» Tous applaudirent avec enthousiasme.

Cette taupe, ils l’ont enterrée vivante !

Agenda

Sortir en février et en mars

Une sélection de dates pour passer l'hiver

Vous aussi, vous

avez une exposition,

un concert ou un

événement important à

annoncer ?

Ecrivez-nous à :

info@lecanardgascon.com

26 27

GERS

Auch

8 février, 18 h

au Théâtre de la Ville d’Auch

Belcantor, spectacle avec

Omar Hasan (chant) et Marc-

Olivier Poingt (piano), texte et

conception Patrick Jourdain.

Concert caritatif au profit de

la Ligue contre le cancer du

Gers, initié par la Société

des membres de la Légion

d’honneur, section du Gers.

Avec Omar Hasan, ancien

rugbyman, cette association

rend aussi hommage à Jacques

Fouroux, à André Daguin et à

Raymond Fieux. Avec le soutien

de la Ville d’Auch et du conseil

départemental du Gers.

1 er mars -1 er avril

Printemps des poètes, avec

Éric Enderlin, poète. Pendant

un mois, Éric Enderlin (ou plutôt

Enderlin l’Enchanteur) présente

« Poésie de Porte en Porte ».

Il déclamera des vers de son

répertoire ainsi que des textes

de poètes contemporains ou

plus anciens qu’il apprécie tout

particulièrement et qu’il souhaite

partager avec le public.

6 mars, 21 h au Crit’Art

Concert de Chilla, 25 ans, jeune

rappeuse originaire de Lyon,

présentée comme l’étoile d’un

rap anti-machiste, conscient et

générationnel, influencée par le

blues et le hip-hop.

Barbotan

28 mars, 15 h 30, maison du

thermalisme

Irish Peach, musique

irlandaise.

Biran

16 février, 15 h 30

Théâtre, La cave aux fioles,

une comédie en cinq actes de

Jean-Louis Le Breton.

Cazaubon

22 février, 21 h, pôle culturel

Théâtre, Chérie, c’est qui

le patron. Judith et José

sont en couple, tout va bien

dans le meilleur des mondes.

Seulement voilà : l’enfant qu’elle

attend n’est pas de lui… C’est

la débandade. Dire la vérité ?

Mentir ? Judith, elle, choisit une

voie beaucoup plus expéditive…

Ça swingue dans le couple.

De bas en haut : des bas, des

hauts… Et sans plus attendre,

de grands éclats de rire quand

tous les coups sont permis !

Condom

Jusqu’au 16 février à la

médiathèque

Exposition photographique de

Myriam Richard, en résidence

d’actions culturelles à Condom

et dans la communauté de

communes de Ténarèze. Fruit

d’un partenariat avec le centre

d’art et de photographie de

Lectoure.

Eauze

15 mars, 16 h au cinéma

Dans le cadre de l’opération

Opéra et Ballet au cinéma,

le ballet romantique Giselle,

musique Adolphe Adam, par le

ballet de l’Opéra de Paris.

Fleurance

6 mars 2020, 20 h 30, salle

Éloi Castaing

Concert de Thouxazun, bal

trad et musiques du Quercy

et de Gascogne. Thoux est

un village Gersois de la

Gascogne Toulousaine, Le

Val d’Azun se situe dans les

montagnes de Bigorre. C’est

là que vivent Guillaume Lopez

et Clément Rousse. Ils ont

composé des chansons à

danser contemporaines. Leurs

univers se mêlent et s’inspirent

mutuellement. Le répertoire

est essentiellement constitué

de compositions originales

enracinées dans les pays d’oc.

Le rythme, le son, le voyage et

les langues (occitan, français,

espagnol) sont les ingrédients

de ce duo dans lequel la danse

est au centre du jeu.

Lectoure

8 février, 20 h 30

cathédrale Saint-Gervais

Concert du Brass Band

BorGiAq, un ensemble

composé de 35 musiciens

— musiciens professionnels,

grands élèves du conservatoire

de Bordeaux et écoles

de musique de la région

et amateurs confirmés.

Remarquable par sa qualité

musicale reconnue, le Brass

Band Borgiaq, fondé en 2006

par Pierre Dutot, se place

parmi les meilleures formations

françaises de ce type. Registre

classique et contemporain.

L’Isle-Jourdain

8 février, 15 h au musée

européen d’Art Campanaire

Démonstration de pastel de

Louis Guillochon, à l’occasion

de l’exposition « 4 regards sur

l’art », au musée, avec Pierre

Thuries, Philipe Vercellotti, et

Corinne Pech-Guwang, expo

jusqu’au 27 février.

Marciac

29 février, 21 h à l’Astrada

Concert ensemble La Main

Harmonique — And Now.

Six chanteurs légèrement

sonorisés interprètent chansons

et polyphonies « a cappella »

de cet âge d’or que fut la

Renaissance musicale. Une

quinzaine de madrigaux et

motets de compositeurs du

XVI e et début du XVII e siècle

(Monteverdi, Schütz, Sermisy,

Brumel, Gesualdo, Dowland,

Marenzio, Sweelinck.) se

succèdent pendant une heure.

Une musique rare à la scène

portée par la technicité et la

pureté des voix des chanteurs

qui redonnent vie à ces

polyphonies oubliées.

Nogaro

23 février, 16 h 30

Théâtre, La cave aux fioles,

une comédie en cinq actes de

Jean-Louis Le Breton.

Saint-Clar

Tout le mois de février à la

Médiathèque

Exposition de peinture : « Ici

et maintenant ». Jean-Luc

Netter présente son dernier

travail créatif s’orientant vers

la fluidité de l’acrylique… Une

possibilité pour l’imaginaire de

pouvoir s’évader.

Solomiac

18 février

65 e concours-foire, 1500 € de

prix, « marché de la qualité

depuis 1332 ». Concours

régional du veau sous la mère,

et du veau Lou Béthêt

LANDES

Gabarret

15 mars

2 e édition du salon de l’Art

Maniaque, dessin et peinture,

qui rassemble des artistes

amateurs et professionnels.

Organisation association Atout

GNAC.



Jeux dans le coin-coin

Les mots croisés de François Sumien

(Solution page 30)

Horizontalement :1 – Elle porte voile et chapeau. 2 – Loin

d’être évidente. 3 – Qui a les couleurs de l’arc-en-ciel – Mot de

boudeur– Commence en retard. 4 – Réflexions profondes. 5 –

Poire à oreilles – Arrivés parmi nous. 6 – Commune en Belgique

– Elle se soutient. 7 – Moitié de gamin parisien – Ancienne

mesure de capacité. 8 – Élément d’un cercle – Retirer du lait. 9 –

Victoire napoléonienne – Bouger. 10 – Détrônés. 11 – À l’origine

de l’espèce – Première femme – Sans compter le bon, il y en a

cinq.

Verticalement :A – Comestible. B – Esquive – Chéries. C – Au

même endroit d’un texte – Affluent du Danube. D – Grandeur

mathématique – Prière à Marie. E – Canaux d’évacuation – Début

d’évaluation. F – Mesure chinoise – Demi-journée

– Cri de vigie. G – Essais. H – Levai le train – Dieu des voleurs.

I – Est anglais – Pas bon marché. J – Signes de fatigue – Note.

K – Ville rhénane – Court.

Les mots codés

de la Saint-Valentin

(Solution page 30)

Facile

Grilles de Sudoku

Difficile

Thème :

L'Amour

Sachant qu'un chiffre représente

toujours la même lettre,

décodez la grille ci-contre.

Vous aurez besoin de 24

lettres de l'alphabet.

Pour vous aider, un mot

(AMOURS) et donc 6 lettres

vous sont données.

28 29



Solution des sudoku

Avant de se quitter

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publicitaires. Imaginé par Jean-

Louis Le Breton du côté de Nogaro,

repris par Hugues de Lestapis en septembre 2019 et

élaboré désormais depuis Lectoure, le Canard Gascon s’intéresse

d’abord aux gens de la Gascogne, Gersois au premier

chef, Landais aussi, dont il a à cœur de raconter la vie, les

talents, les élans. Il va partout, mais ne connaît pas tout. Vous

pouvez l’aider à dénicher de « bonnes histoires », comme on

dit dans le jargon journalistique, des histoires humaines, chaleureuses,

bienveillantes. Appelez-le au 06 61 34 29 32, ou

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le 25/01 à Termes (21h), le 02/02 à Couloumé-Mondébat (16h),

le 16/02 à Biran (15h30), le 23/02 à Nogaro (16h30)

et le 8/03 à Lembeye (16h) - Renseignements : 05 62 69 25 12

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