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Magazine GRATUIT et déconfiné
Juillet-Août 2020
Qu'elle est belle
la vie en Gascogne !
Sabazan
Destination gouleyante
ELUSA
Capitale antique
Mathilde Guinoiseau
Domaine de Mons
Ets Dauga
Menuiseries, vérandas...
Gabrielle Alya
Des arpèges au handpan
Maxime Suiffet
Du grain au pain
Radio Pays
On y parle Gascon
Patrick Phelipponneau
Soditrans
SAFTI
Pour acheter ou vendre
Jean-Baptiste Bernadotte
Un flamboyant destin
Andrée Dupeyron
La grand-mère volante
Jean Laborde
à Madagascar
Grains de Pierre
Les tailleurs de Fleurance
Carol Scott
La Maison de Pédeloup
Mathilde Léon
Ses petits salons
Sandrine Darblade
Trésor des Loustics
Jérôme Gohier
Peintre professionnel
Vélorail de l'Armagnac
Pédalez nature à Nogaro
C
’est l’été. Jamais on ne l’aura autant
désiré. Jamais il n’aura été si spécial,
orphelin de ses rendez-vous rituels (Jazz
in Marciac, Tempo Latino à Vic-Fezensac,
les férias…), déconfiné certes, mais de manière
évolutive, ce qui limite le champ des
possibles. Malgré tout, on peut penser que
le Gers va attirer du monde cet été, plus de
Français que d’étrangers sans doute. L’incertitude
qui pèse encore sur les règles de
distanciation sur les plages rabat de manière
mécanique des estivants à l’intérieur
des terres. On le sent dans les Landes, avec
des réservations comme jamais là où le
touriste s’aventure peu d’habitude, en tout
cas l’été. Il suffit de mettre à la location une
maison pourvue d’une piscine pour voir le téléphone s’agiter.
Tant mieux pour ceux qui vont profiter de cette manne
inespérée. Le Gers prendra sa part lui aussi. D’une certaine
manière, notre département est dans le ton du moment, sans
se forcer. La crise sanitaire, on l’a dit et répété, a mis nos
organisations humaines et économiques au révélateur.
Envie de province
On se doutait bien de ce qui clochait, là on l’a vu, et parfois
cruellement. Par ricochet, nos provinces rurales et « aérées »
au plan démographique ont fait envie. Il n’est qu’à compter
tous ceux qui se sont confinés chez nous. Depuis le 11 mai,
ils sont certes repartis dans leur métropole, mais certains avec
l’idée, fumeuse ou solide on verra, de revenir s’installer ici,
dans un coin de verdure. Après tout, n’ont-ils pas fait l’expérience
de continuer à travailler tout en habitant loin de leur
domicile principal ? Le télétravail, promoteur inattendu de
Édito
Le Gers, évidemment
Une place de choix après la crise
la destination Gers ! Interrogés, les agents
immobiliers le confirment. Eux qui ont été
contraints (comme tant d’autres) à l’inactivité,
se retrouvent aujourd’hui avec une
demande qui dépasse déjà les biens qu’ils
ont en portefeuille. Du coup, ils cherchent
d’autres. On comprend bien, disons-le, tous
ces gens qui jurent qu’on ne les reconfinera
pas deux fois dans leur immeuble.
Nature heureuse
Du Gers, ils entrevoient les circuits courts,
les liens humains resserrés, une nature
heureuse, un art de vivre proverbial, une
possible autonomie alimentaire, voire une
sobriété écologique. Pas le paradis, non,
mais une vie d’équilibre, plus lente probablement,
mais plus riche de relations sociales. Est-ce la
définition du bonheur ? Sûrement pas. Mais le début d’un
chemin, qui sait. Thibault Renaudin, le nouveau maire de
Termes d’Armagnac le dit sans ambages : « On a le c… sur
de l’or ». Et d’évoquer une « période passionnante », où la
ruralité finira par être perçue comme un « atout de la République
», et non plus comme un espace archaïque, définitivement
ringard. Faire des lingots avec cet or, c’est ce à quoi
s’essaye, par exemple, le Comité départemental du tourisme,
avec cette collection de clips vidéo vantant les marchés, le
vignoble, le floc, le thermalisme,
les chemins de Saint-Jacques, la
Gascogne antique, en soutenant aussi
l’idée que « Le Gers, c’est pas loin ».
Une évidence !
Hugues de Lestapis
Le Canard Gascon
13, place Descamps - 32700 Lectoure Tél. : 06 61 34 29 32
Mail : lecanardgascon32@gmail.com
web : www. lecanardgascon.com
Directeur de la publication : Hugues de Lestapis.
Rédaction :
Aurélien Pastouret, Arthur Pagani, Ingrid Carlender, Jean-Claude Ulian,
Atelier Histoire du Clan, Jean-Louis Le Breton, Hugues de Lestapis.
Illustrations du canard : Elger - Louguit : Franck Raynal
Jeux : François Sumien
Impression : Imprimé en Espagne à 15 000 exemplaires
Publicité et diffusion : 06 61 34 29 32
Editeur :
Les Éditions Guilleragues
13, place Descamps - 32700 Lectoure
Dépôt légal 3 er trimestre 2020
Photo de couverture: © Fotolia.com - Autres photos : Le Canard Gascon, ou D.R.
Un site web tout neuf pour le Canard Gascon
L
’équipe du Canard Gascon a « profité » du
temps confiné pour travailler à la refonte du
site internet du magazine. On y trouve les réponses
aux questions qui reviennent le plus : le
nombre d’exemplaires, sa périodicité, son mode
et son périmètre de distribution, son équipe, etc.
Il s’adresse aussi aux annonceurs en leur montrant,
exemples d’encarts à l’appui, comment ils
peuvent communiquer dans le Canard Gascon et toucher 50 000 lecteurs.
Les numéros qui ont suivi la reprise du journal en septembre 2019 (novembre-décembre
2019, janvier-février 2020, et mars-avril 2020 dont la
diffusion a été hélas très perturbée la crise sanitaire) sont désormais accessibles
sur le site internet. On peut les feuilleter de manière tout à fait
agréable. Il en sera ainsi pour tous les suivants. Mais rien ne remplace le
contact avec le papier ! (www.lecanardgascon.com)
H. L.
3
Œnotourisme
Sabazan
destination gouleyante
Voir le vin autrement, au plus près, le goûter bien sûr, mais comprendre aussi son histoire, ses reliefs,
c’est la promesse - tenue - de l’œnotourisme pensé par Plaimont. Exemple à Sabazan.
Vue aérienne de Sabazan, entre château-fort et gentilhommière,
au cœur de 14 ha de vignes.
C
’est un joli château carré aux tours
rondes et aux murs ocre, du côté d’Aignan.
Il est là depuis longtemps (cinq
siècles), et malgré les aléas de l’histoire,
il a gardé fière allure. Sabazan est aussi,
et surtout, un domaine viticole réputé de
l’appellation Saint Mont, exploité depuis
1987 par Plaimont. La coopérative,
soucieuse de valoriser les territoires où
elle est implantée, en fait aujourd’hui
une destination œnotouristique de choix.
Œnotourisme ? Du tourisme viticole, dit
autrement. Pas une simple visite ou une
dégustation sur un coin de table, « plutôt
une expérience », souligne Justine Lesage,
chargée du développement de cette
activité à Plaimont. La jeune femme accueille
elle-même les visiteurs depuis le
lieu de rendez-vous à la cave d’Aignan,
avant de les emmener en minibus sur le
site et de les ramener aux anges deux
heures après au point de départ. On l’a
vu, on y était.
Dans les vignes
La visite débute face au château de
Sabazan, encore habité. Justine raconte
la façon dont Plaimont s’est rapproché
de ce vignoble pour l’acquérir à la fin
des années 1980 et y déployer ses méthodes
et son exigence. L’un des intérêts
des 14 ha du domaine, c’est son terroir
de sable fauve (riche en fer oxydé)
qui apporte beaucoup d’élégance et de
tannins soyeux, et toujours une perception
de fraîcheur. À Sabazan, Plaimont
veut élaborer des vins emblématiques,
qui tirent l’appellation vers le haut.
Justine Lesage extrait du vin de la barrique, avec précaution.
Ici, on cultive de manière raisonnée, le
domaine a d’ailleurs obtenu la certification
HVE (haute valeur environnementale),
signe d’une viticulture plus
vertueuse. Nous voilà emmenés dans
les rangées de vigne les plus proches
du château pour faire des observations,
l’enherbement des sols par exemple.
La guide détaille ensuite le calendrier
de la vigne. À Sabazan en ce début
juin, des vignerons s’affairent dans certaines
parcelles. Ils relèvent, rognent,
effeuillent. Pour le visiteur, ce n’est
plus du chinois. Pour un peu, il irait
bien les rejoindre. Mais il y a mieux à
faire. Petit détour dans la cuverie, une
douzaine de grandes cuves en inox qui
abritent un temps la production. Et arrivée
dans le saint des saints, le chai
où s’alignent 150 barriques en bois de
chêne de 225 litres chacune (soit 300
bouteilles). Le vin de Sabazan (100 %
rouge, 80 % en cépage local tannat) y
passe 12 mois. Le temps nécessaire à
un « dialogue » entre le bois et le précieux
liquide, d’échanges quasi mystérieux.
Du vin du fût… au verre
Clou de la visite, on va pouvoir boire
à la barrique. Du 2019 donc, en fût
depuis janvier 2020. Au moyen d’une
longue et large pipette, Justine extrait
Sabazan, son château, son cadre bucolique, ses touristes en
quête de sensations viticoles.
un peu de ce nectar et remplit les verres
des œnotouristes. Une expérience rare
pour le coup, forte en goût, avec déjà
des arômes grillés, fumés. Et doublée
par un second prélèvement dans un fut
qui lui, au contraire du premier, n’est
pas tout neuf. Autres saveurs, déjà
plus de fruits. On hume, on goûte, on
recrache un peu (il n’est que 10 h du
matin…). On est bien. Mais ce n’est
pas fini. L’œno-visiteur a en plus droit
à une « verticale » de Château Sabazan,
il s’agit de bouteilles cette fois,
du 2016, 1996 et… 1988, quand Plaimont
reprenait juste l’affaire. Potentiel
de garde, acidité, fraîcheur, les vins de
Saint Mont d’aujourd’hui forcent le
respect et ménagent aussi le porte-monnaie.
À propos d’argent, la visite coûte
20 € par personne, et nous ne le regrettons
pas, car il s’agit de bien plus
qu’une dégustation : un moment privilégié
riche d’échanges et de découvertes.
Revenu à Aignan, l’œnotouriste
redevient un touriste tout court dans un
village ravissant, ceinturé de chemins
de randonnée, il peut même déjeuner
sous le catalpa du Vieux Logis. À l’eau.
Aurélien Pastouret
Contact visites guidées de vignobles
et d’ateliers œnologiques
Tél. : 05 62 69 62 87 – 07 72 13 92 00
Mail : visites@plaimont.fr
Les vins de Plaimont se retrouvent aussi dans
les boutiques de Plaimont à Saint-Mont, Aignan,
Plaisance-du-Gers, Condom et Lectoure.
5
Patrimoine
ELUSA Capitale Antique
Il s’y passe toujours quelque chose !
Si vous ne connaissez pas encore cet ensemble archéologique situé dans la Gascogne gersoise,
profitez de l’été pour le découvrir et faire un passionnant voyage dans l’Antiquité.
Le jardin antique à la Domus , inauguré il y a peu
Mosaïques, bijoux, pièces
d’or… ELUSA Capitale
Antique a des arguments
sonnants pour attirer les
curieux, petits et grands.
On y découvre, déployés
sur les sites d’Éauze et de
Montréal-du-Gers, le plus
beau trésor gallo-romain jamais
découvert en France,
et le plus grand ensemble
de mosaïque antique. Rien
de moins. Depuis 2008, ce
pôle patrimonial rivalise
d’inventivité pour attirer les
visiteurs, et renouveler l’expérience
de ceux qui sont
déjà venus. Les visites sont
ludiques, interactives, tactiles
depuis peu. On se frotte
littéralement à la matière.
Le quotidien d’une famille
gallo-romaine est presque à
portée de main, même pour
un irréductible gaulois !
Comprendre
et se divertir
Un ensemble, trois sites
et un itinéraire (conseillé)
qui débute à la Domus de
Cieutat, à Éauze. Il y a là les
vestiges d’une demeure gallo-romaine
d’apparat avec
thermes. Sur place, un centre
d’interprétation présente le
site et l’histoire des habitants
de manière contemporaine
et attrayante. L’étape
suivante mène au musée
d’archéologique, toujours à
Éauze. Il abrite l’incroyable
trésor mis au jour en 1985,
soit 28 054 pièces et autres
objets précieux, probablement
enfouis par leur riche
propriétaire au milieu du III e
siècle de notre ère. Spectacle
fascinant. Mais l’apothéose
de ce chemin gallo-romain,
c’est la villa de Séviac, à
Montréal-du-Gers, luxueuse
résidence de campagne, rouverte
il y a deux ans après
18 mois de travaux. Les 625
mètres carrés de mosaïques
découvertes, qui ne représentent
peut-être qu’un tiers
de ce qui existait initialement,
sont un enchantement
pour le regard. Un bâtiment
de couverture a été édifié, ce
qui donne à la visite un côté
immersif. Découvrez aussi
au musée l'exposition temporaire
«La Villa de Séviac,
la fin d'un monde (IV e -VII e s
ap. J.-C.)» qui livre tous les
secrets de ce site de renom.
On plonge dans l’antiquité.
Rendez-vous
aux Estivales
Cet été, comme elle le
fait depuis 2018, l’équipe
d’ELUSA propose un cycle
événementiel de 30 animations,
parmi lesquelles les
Nocturnales de la Villa de
Séviac (soirées apéritives et
musicales, dont un concert le
13 août de la chanteuse lectouroise
Julie‐Aimé Debes),
Ateliers créatifs, initiation à la fouille :
de quoi occuper son été à ELUSA.
des ateliers créatifs à l’antique
pour les juniors et
autres initiations à la fouille
archéologique, et aussi « une
fête romaine » le 8 août, soit
une journée entière pour
découvrir les activités sportives,
artisanales et militaires
des gallo-romains. Il y
a juste… 2000 ans.
Contact et réservation :
www.elusa.fr - Tél.: 05 62 09 71 38
ELUSA vous accueille en toute sécurité.
Consultez les règles de protection sanitaire
sur www.elusa.fr
7
Viticulture
L’avenir des vins
se cultive au domaine de Mons
Situé à Caussens, propriété de la Chambre d’agriculture du Gers, le château de Mons est à la fois un domaine viticole
« classique », et une terre d’expérimentations pour la mise au point de variétés résistantes aux maladies.
Mathilde Guinoiseau doit replanter 15 hectares d’ici à 2025
L
’endroit impressionne. Par son histoire
d’abord, qui convoque le XIII e
siècle du roi Édouard 1 er d’Angleterre,
rien de moins. Par sa masse ensuite, et
enfin par la variété de ses fonctions. Un
domaine viticole de 31 ha, un large espace
de séminaire, un lieu d’hébergement
(bientôt une hôtellerie 3 étoiles),
un conservatoire des cépages de la
région, une salle pédagogique sur la
vigne, et comme si ça ne suffisait pas,
de la recherche. La Gersoise Mathilde
Guinoiseau, 30 ans, est la responsable
du vignoble depuis septembre 2019.
Elle y côtoie Thierry Dufourcq, qui au
Des vins « de recherche » avec des noms de code secret…
nom de l’Institut français de la Vigne
et du Vin (IFV), a ses quartiers et son
labo à Mons depuis plusieurs années.
Chacun son rôle, Mathilde fait le vin
au présent, Thierry pense celui du futur.
Croisements, séquençage ADN
Il y a comme une urgence : changement
climatique, nécessité de diminuer les
volumes de pesticides, réflexion sur la
baisse du taux d’alcool… il faut bien
trouver des solutions. Près de 3 ha de
parcelles sont dévolus à la recherche
à Mons. L’un des axes, c’est l’étude
de cépages résistants au mildiou et à
l’oïdium, des champignons dont l’apparition
induit souvent l’usage de fongicides
de synthèse. En gros, on croise
Un domaine chargé d’histoire tourné vers l’après-demain
des vignes présentant certaines caractéristiques,
par exemple de résistance
à une maladie, à d’autres qui ont des
caractéristiques organoleptiques avérées.
Le produit de ce croisement sera
analysé, et son ADN séquencé, pour
ne retenir que celui qui dispose du ou
des fameux gènes résistants. Intervient
alors une phase proprement agronomique,
sur plusieurs années, afin de
vérifier si le cépage est bien adapté au
vignoble. Ou pas.
Vers un vin parfait ?
Depuis 2018, sous l’impulsion entre
autres du Syndicat des Côtes de
Gascogne, l’IFV réalise des croisements
à partir de cépages locaux, Colombard,
Gros Manseng et Tannat.
Après sélection, il y aura implantation
La création variétale commence par l’hybridation
(crédit IFV Sud-Ouest)
sur le domaine, pour voir. Il y a dans
le labo de Thierry des échantillons, aux
étiquettes obscures, codées, fruits de
ces recherches au long cours et aux résultats
incertains. On a pu en goûter un,
joliment fruité d’ailleurs, de là à prédire
le destin de cette variété… « Ce qui est
certain, souligne Thierry Dufourcq,
c’est que la filière viticole locale mise
beaucoup sur ces expérimentations ».
Lui-même se positionne entre la recherche
fondamentale et les techniciens
de la viticulture, lesquels sont à même
d’aiguillonner de façon concrète les vignerons.
Trouvera-t-on un jour le vin parfait ?
Insensible aux insectes, champignons,
indifférent aux chaleurs caniculaires,
portant moins d’acidité, dont les vignes
donneraient pourquoi pas des grappes
plus grosses, des baies plus concentrées
en couleur ? « On n’en est pas du tout
là, sourit Thierry, et puis il ne faut rien
abdiquer de la typicité des terroirs ».
Mathilde est bien d’accord. Elle a des
ambitions pour le vin qui est fait à
Mons, elle va replanter une partie du
vignoble. « Même si l’IFV travaille sur
l’avenir, je bénéficie ici de conseils privilégiés
pour mon travail au quotidien
sur le domaine ».
Hugues de Lestapis
9
Innovation
Railcoop
une idée qui siffle
Une coopérative ferroviaire, financée par des sociétaires, veut exploiter des lignes abandonnées
depuis des lustres par la SNCF. Les premiers trains pourraient circuler dès 2022.
L'équipe fondatrice et les premiers sociétaires de la coopérative ferroviaire. (Photo © Railcoop)
Vers une renaissance des petites lignes abandonnées par la SNCF en France ? (Photo © Railcoop)
Fin 2020, on ne s’en rappelait plus forcément, le monopole
exercé par la SNCF sur les lignes françaises tombe. Le
marché devrait donc attirer de nouveaux opérateurs, probablement
allemands ou italiens, qui viseront les axes les plus
rentables. Un autre acteur, très différent, s’est fait connaître :
Railcoop.
Le train, un bien commun
Il s’agit d’une coopérative ferroviaire née dans le Lot, financée
par des sociétaires, unis à parts égales dans l’aventure (un
sociétaire = une voix, quel que soit le montant investi). Son
ambition est de « se réapproprier le rail comme un bien commun
», et d’y faire circuler des trains dès 2022. Ils pourraient
à terme irriguer les territoires ruraux et relier les petites et
moyennes villes, comme le faisait autrefois la SNCF. La première
ligne visée a plus d’envergure, Lyon-Bordeaux, laissée
elle aussi en jachère depuis des lustres. Le 10 juin dernier,
Railcoop a officiellement déposé auprès de l’Autorité de régulation
des transports (ART) son projet de ligne traversant
la France d’est en ouest, en un peu moins de 7 h. Metz-Lyon,
ou Toulouse-Rennes sont à l’étude.
Aux tarifs du covoiturage
Couvée en Occitanie par Catalis (1), un incubateur d’innovation
sociale, la coopérative Railcoop est née dans le Lot en
2019. Elle est portée par des gens très soucieux de transition
écologique et convaincus que le train en est un des maillons
essentiels. « Le transport de voyageurs par rail nécessite
moins d’un douzième de l’énergie requise pour déplacer une
personne ou une tonne de marchandise par la route ». Et de
constater que 90 % des Français résident à moins de 10 km
d’une gare, et qu’un tiers des gares du pays ne sont plus
desservies, ni en fret ni en passagers. Le réseau ferroviaire
actuel, on le sait bien, ne sert que les grandes villes et les
axes Paris-province. Il y a donc quelque chose à tenter, en
créant dans le même temps un mouvement citoyen. Railcoop
s’imagine comme une entreprise sérieuse, rentable, sans subvention
publique, et entend aligner le prix de ses billets sur
ceux du covoiturage. Pour pouvoir faire rouler des trains de
passagers ou de marchandises, Railcoop doit disposer de ses
propres rames (11 millions d’euros à l’unité, et il en faut six
sur une seule ligne), à tout le moins les louer. C’est dire si
la mise de fonds est importante pour une coopérative qui ne
comptait pas encore 1000 sociétaires fin juin. Mais le mouvement
est lancé. On l’entend siffler.
Hugues de Lestapis
www.railcoop.fr
Un tiers des gares du pays ne sont plus desservies, ni en passagers ni en fret. (Photo © Railcoop)
(1) Catalis est membre du réseau Alter’Incub
qui vient de lancer son 6 e appel à projets national.
11
Fenêtres, vérandas, stores, alu ou PVC
Établissements Dauga
73 ans et toujours la même passion, vous !
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d’espace, de rénovation d’ouverture, d’occultation, et de mise en sécurité de votre habitation.
La maison Dauga. Trois générations,
depuis le grand-père charron, jusqu’à
son petit-fils Hervé, qui a repris l’affaire
voilà 25 ans avec son épouse
Sylvie, chargée de l’administratif et
de la comptabilité. Bref, tout le monde
connaît Dauga, expert dans les solutions
de menuiseries.
Les Ets Dauga proposent la fabrication
et l’installation de fenêtres, portes-fenêtres,
baies, portes d’entrée, vitrages
rénovation et volets roulants ou battants.
Objectif premier, vous faire gagner
quelques degrés de confort. Leurs
produits et leurs prestations dans ce
domaine vous permettent aussi d’économiser
de l’énergie et par là même de
l’argent (labellisé RGE). Durables dans
le temps et embellissant, ces produits
ajoutent de la plus-value à votre patrimoine.
Respect du client
Les Ets Dauga peaufinent la relation
client. « On entre dans l’intimité d’un
foyer, cela implique du respect ». Les
employés, menuisiers bois de formation
pour certains, apprécient les exigences
liées au travail en rénovation : protection
et installation selon la configuration
unique de chaque espace de vie,
remise au propre du chantier. Quand
la pose est terminée, faire le tour avec
le client, lui expliquer les fonctionnements
et entendre ses commentaires de
contentement — ou pas, et dans ce cas
trouver la solution.
Délais tenus
Bois, PVC et aluminium. On sait les
qualités de ce dernier matériau, malléable,
léger, résistant, et durable, car
recyclable. Les profils des structures
alu sont fabriqués directement à Nogaro
dans les ateliers des Ets Dauga.
D’où l’autonomie de l’entreprise et sa
réactivité immédiate. Donc des délais
tenus. Ce n’est pas la moindre fierté de
l’entreprise, qui met aussi en avant les
services et le conseil.
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En qualité d’artisan fabricant aluminium,
l’entreprise étudie la création « in
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classé antichoc, allure classique
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14, avenue des Sports
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Tél. : 05 62 09 03 73
13
Musique
Des arpèges au handpan…
il était une voix… Gabrielle Alya
À Réans, en pays d’Armagnac, une artiste lyrique explore de nouveaux univers musicaux
au moyen d’un instrument encore méconnu : le handpan.
Sa musique plonge ses racines dans le plus profond des âges.
(©Photo Anaka)
D
’abord la voix : soprano colorature,
la plus haute de toutes les voix, au
timbre pur, agile, virevoltante, de celle
à qui l’on confie l’air (redoutable) de
La Reine de la Nuit. Gabrielle Alya l’a
chanté des dizaines de fois, mais jamais
sur une grande scène d’opéra dont les
portes lui ont été à peine entrouvertes.
Bon, on a peut-être perdu une autre
Nathalie Dessay, mais on a gagné une
artiste lyrique au répertoire libéré, et
une professeure de chant qui fait l’admiration
de ses grands élèves d’Eauze.
Gabrielle Alya, 43 ans, n’est pas de
Gascogne. Elle est née et a grandi à
Nice, issue d’un milieu qui ne cultivait
pas spécialement l’art de la musique.
Enfant timide et réservée, elle restait
dans son univers sauf pour danser et
chanter. Un petit don, pas encore une
vocation. D’ailleurs, elle ne prend ses
premiers cours de chant qu’à 16 ans,
bien plus tard que l’âge moyen, et se
retrouve à apprendre le solfège avec
des petits. Mais elle rattrape les vocalises
perdues. Conservatoire de Nice,
perfectionnement à l’Académie de
musique de Monaco, quelques rôles, et
le choix d’un nom de scène, Gabrielle
Alya, « pour sa sonorité ».
À défaut de jouer Lucia di Lammermoor,
elle prête sa voix au milieu de
l’événementiel, qui en redemande.
Avec son handpan, une percussion mélodique
aux sonorités envoûtantes. (©Photo Anaka)
« Cela ne me correspondait pas », ditelle
aujourd’hui, sans plus de regrets.
Depuis, Gabrielle cherche autre chose,
elle se rapproche du bouddhisme, du
taoïsme. Elle chemine doucement, devient
professeure de Wutao ® , « un art
corporel qui défroisse », elle questionne
le chant et la danse, voudrait les mêler,
les emmêler. La découverte du handpan
va l’y aider.
Art lyrique et musique roots
Le handpan ? Un instrument inventé
en l’an 2000. Allure bizarre, entre
Gabrielle Alya, artiste lyrique. (©Photo Anaka)
Pureté de la voix, résonance intérieure, comme un voyage ou un
retour à soi. (©Photo Eva Arrieus)
soucoupe volante et coque de tortue.
Un coup de doigt et il en sort du cristal,
comme un son de harpe ou d’une
cloche. « Il y a cinq notes, détaille
Gabrielle, sol, si ré, fa dièse et do, sur
deux octaves différentes, c’est une percussion
mélodique, et pour moi la clé
de l’autonomie ».
Avec son handpan, Gabrielle s’accompagne
en effet elle-même, elle n’a plus
besoin d’être épaulée par un orchestre,
un soliste, un décor. Un changement de
cap fécond. Tellement qu’un album a
vu le jour en 2019, Inner child, enregistré
dans le même studio toulousain que
Big Flo et Oli. Sept titres, dont deux
créés par Gabrielle et d’autres puisant
dans les mantras, la tradition gaélique,
ou sud-américaine. Un voyage, au besoin
réparateur. Gabrielle a trouvé là
sa… voie. Elle compose depuis peu en
français. Sa Valse d’Isidore, sur son arrière-grand-père,
est poignante. Bientôt
sur une scène de Gascogne. Dès que…
Hugues de Lestapis
Contact : www.gabriellealya.com
15
Agriculture
Maxime Suiffet
du grain au pain
À Pauilhac, Maxime Suiffet cultive des blés en agroécologie,
puis se fait meunier pour en tirer, depuis son propre fournil, des pains qui ne ressemblent pas aux autres.
Il est libre Maxime, y’en a même qui disent qu’ils l’ont vu dans
ses blés.
Une belle allée de crête, bordée d’acacias
et de grands cupressus argentés,
mène à travers champs jusqu’à la ferme
du Vigneau, à Pauilhac. Superbe vue
sur la campagne environnante. Un tracteur
est en train de semer. Un groupe
de jeunes s’affairent entre une dizaine
de voitures, le fournil, le comptoir où
sont rangés en ordre de bataille les sacs
de farines, les pains et les pâtes qui attendent
le client amateur.
Ici, au Vigneau, chez Maxime Suiffet,
souffle un air de liberté qui fait tout de
suite du bien. Ici, au Vigneau, Maxime
fait le pain. Il est paysan. Il incarne la
quatrième génération à travailler sur
ces terres céréalières, pas toujours faciles,
mais soignées avec âme. Parce
que le blé possède une âme. Un grain
de blé a besoin de bien réfléchir avant
de choisir le meilleur emplacement
pour ancrer ses racines. Il faut beaucoup
d’intelligence au blé. Et pas mal
de réflexion à celui qui le sème.
Semences anciennes
Le paysan meunier de Pauilhac a été
jusqu’en Nouvelle-Zélande pour réfléchir
et apprendre. En Alsace, à l’école
d’agriculture biodynamique. Chez
Jean-François Berthelot, en Lot-et-Garonne,
membre fondateur du Réseau
Semences Paysannes. Maxime veut apprendre
à maîtriser toute la chaîne, du
grain au pain. Entretemps, la propriété
familiale est convertie en bio, non sans
difficultés. Et puis le fournil apparaît.
Du levain à la cuisson du pain au feu
de bois de chauffe, il faut compter
22 heures (2 h seulement avec de la levure
industrielle). Le temps, c’est ce qui
manque à la culture industrielle. Tel le
levain, le paysan a besoin de lenteur et
même de solitude pour laisser fermenter,
germer ses sensations. Maxime, est
bien décidé à cultiver le bonheur.
Pas concurrent des boulangers
Il s’en tient à trois mots clés : partage,
autogestion, délégation des tâches. Son
père est responsable des semis, des
arbres. Sa mère prend la fournée du
jeudi. Maxime, c’est le lundi. Son ami
Sébastien l’aide et se choisit une journée
de fournée. Sa sœur est responsable
du marché du vendredi à Lectoure, et
fabrique des crackers aux céréales. Suivant
les commandes, le paysan dépose
Farine de blés anciens et bio, eau, sel et levain : un pain différent,
plus nutritif, et qui se conserve plus longtemps.
Le moulin du fournil : les grains de blé sont moulus de manière
traditionnelle à la meule de pierre.
le pain en ville et ailleurs dans la région,
rencontre les habitants, les clients. « Je
n’ai aucun problème avec les boulangers
de la région. » Il les fournit parfois
en farines. Pas de problème, car il s’inscrit
sur une trajectoire de recherche
pure, désintéressée. Son rêve, trouver
un vieux fournil et lui redonner vie.
Maxime n’aime rien tant que marcher
parmi les épis de blé, à taille d’homme
presque en ce début juin, hauts et libres,
et génétiquement riches. Pour cela, il
faut sacrifier le rendement. Mais ces
épis nous aident à vivre mieux. Ils apportent
des qualités antioxydantes, sont
pauvres en gluten, riches en magnésium.
Le Gersois sait bien que sa quête rencontre
un certain écho chez les urbains,
tout juste déconfinés. Viendront-ils ?
Seront-ils capables de vivre ici et de
travailler autrement, comme Maxime ?
Il y a loin…
Ingrid Carlander
Rencontre
Patrick de Lary de Latour
Une vie de château, ou presque
Descendant d’un vieux lignage gascon, Patrick de Lary de Latour a trimé
pour parvenir à la renaissance du château de famille, qu’il a restauré de ses mains.
Patrick de Lary et son épouse Chantal devant l’œuvre de leur vie
Ses aïeux gascons étaient mousquetaires
comme d’Artagnan, mais il y a
du Cyrano chez lui : rimeur, agriculteur,
collectionneur, gardien de musée, aussi
charpentier, électricien, maçon, couvreur,
et trois fois maire… voici Patrick
de Lary de Latour, 73 ans, châtelain de
Miramont-Latour, qui fut tout, sans jamais
avoir reçu quoi que ce soit tout
cuit. Amoindri par des soucis de santé,
l’homme a encore du verbe. L’histoire
de sa famille, il l’a racontée mille fois
aux visiteurs. Depuis la « salle » primitive
du XIII e siècle jusqu’aux destructions
liées à la période révolutionnaire,
en passant par l’établissement des Lary,
peut-être venus d’Irlande, un beau
jour de 1410. Six siècles d’histoire le
contemplent de haut. Si Patrick de Lary
en tire une légitime fierté, il en sait aussi
le prix : tous les deux mois, il monte
à 17 m de hauteur pour tenter de maintenir
sa vieille toiture épuisée. Quelque
cent seaux sont disposés sous la charpente
en cas de grosse pluie… « Et dire
que les gens pensent que les nobles se
la coulent douce en robe de chambre au
milieu de leurs trésors », soupire-t-il.
Il épaule son père
sur l’exploitation
C’est au début des années 1960 qu’il
va habiter en famille le château. La
demeure, sauf pendant les grandes vacances,
est inhabitée depuis des lustres
(son arrière-grand-père, le comte
Bernard, lui préférait Olympe entre
Lectoure et Fleurance), mais les Lary
avaient conservé l’exploitation agricole,
avec notamment quatre fermes,
35 ha de vignes, 80 animaux, un métayer
et 4 salariés. Son père, officier
à la retraite sans fortune, va se faire
agriculteur. Bientôt épaulé par Patrick,
le deuxième de ses quatre fils (sur six
enfants). Sorti d’une école agricole,
ce dernier est particulièrement doué
de ses mains. À 20 ans, il sait souder
à l’arc. Plus tard, il saura couler du béton,
creuser une tranchée, monter un
mur, poser des fenêtres, dérouler de
l’électricité. Pour l’heure, il assiste à
la mécanisation grandissante du métier
d’agriculteur. « Je me souviens encore
de la première moissonneuse, 2,50 m
de largeur de travail, à comparer aux
8 m d’aujourd’hui ! ». Il participe aussi
à des décisions lourdes, comme celle
de construire une stabulation libre, et
de supprimer la vigne. « On ne peut pas
tout faire », tranche-t-il. À ce moment
de sa vie, marié et déjà père de famille,
Patrick de Lary vit à Fleurance, et se
rend chaque jour au château comme
« chef d’exploitation ».
Choix décisif en 1993
Parallèlement, il s’insère dans le tissu
coopératif local. Il préside la coop
de Fleurance, fondée par son arrièregrand-père,
une personnalité du pays.
Sa fonction à la coop le passionne, il
mène à bien des projets stratégiques,
mais il doit abandonner ce rôle la mort
dans l’âme. Il rebondit aux moulins de
Gers Farine, à Sainte-Christie. Il est élu
Des machines que leur propriétaire a souvent réparées lui-même
maire de son village. Survient la mort
de son père, et une succession qui laisse
le château… à son frère aîné. Qui acceptera
de le revendre à son cadet en
1993. Commence alors un travail titanesque
de restauration, communs,
bâtiment principal. « Avec Chantal,
mon épouse, on a beaucoup fait nousmêmes
! », s’exclame Patrick de Lary,
qui est une chambre des métiers à lui
tout seul. De toute cette énergie va
naître aussi un conservatoire de la vie
rurale. « Je collectionne de vieux outils
depuis toujours, que je restaure ». Il y a
par exemple cette javeleuse Amouroux
de 1905. Une pièce parmi des centaines
de machines et outils présentés sur
1500 mètres carrés. Un patrimoine à
protéger. « Mais qui s’en soucie ? ». Rimeur
comme Cyrano, Patrick de Lary
est poète, récompensé et publié. « Plus
me plaît ta main vide et l’amour que tu
cèdes/Quand elle sait des cieux transmettre
le relais ». Et à propos de relais,
son fils aîné, depuis peu installé sur le
domaine, a de qui tenir. L’histoire des
Lary à Latour n’est pas finie.
Hugues de Lestapis
16 17
Médias
Ràdio País, la fréquence
qui parle gascon
Née en Béarn en 1983, Ràdio País émet dans le Gers depuis vingt-cinq ans. 60 % à 70 % de ses programmes sont en
gascon, un dialecte de l’occitan. Tendez l’oreille si vous êtes dans un rayon de 30 km autour d’Auch.
Transports
Soditrans, la référence
dans le fret palettisé
Le transporteur fondé il y a 30 ans par Patrick Phelipponneau s’est imposé sur le marché de la palette
en pleine expansion, avec une solution plébiscitée par les industriels, les artisans et les producteurs locaux.
Stéphane Sabathié, un des animateurs de la matinale, en direct
et en action, parfois debout !
Pour qui n’est pas familier du gascon,
écouter Ràdio País est une expérience
en soi. Moins étrange qu’on ne
l’imagine en fait. Sans doute est-ce
dû à la programmation musicale (Duo
Espinasse, Guillaume Lopez, Boisson
divine, Marc Castanet, Nadau…), qui
n’exige pas d’être locuteur pour l’apprécier.
Mais les émissions en ellesmêmes
captent l’attention par la sonorité
de leurs mots, à la fois proche et
lointaine. On se surprend à deviner de
quoi il s’agit, on y arrive parfois, il y
a des concordances, des racines communes,
c’est comme un jeu.
4 heures de décrochage gersois
L’histoire est pourtant sérieuse, déjà
ancienne d’ailleurs, car créée en Béarn
en 1983 (sous Mitterrand), avant d’ouvrir
une fréquence dans le Gers il y
a six ans sur la fréquence 90,8 FM.
Quatre heures de décrochage par jour,
une mission exigeante. Le studio se
niche quartier du Garros, dans l’ancien
foyer des jeunes travailleurs qui
regroupe pas mal d’associations de la
région. Ràdio País en est une, elle est
gérée par une fédération de trois associations
du Gers, des Hautes-Pyrénées
et des Landes. Ce mardi 27 mai, Stéphane
Sabathié est à l’antenne, il assure
la « matinale » de 9 h à 12 h. Un « talk »
en jargon radio, avec un journal d’actualité
de 9 h à 9 h 20, en français puis
en gascon, des infos locales, l’intervenant
du jour à 9 h 40, qui parle français
la plupart du temps. Pour découvrir Ràdio
País, c’est la bonne tranche horaire.
Huit bénévoles, trois salariés
Aux côtés de Stéphane, Christian Villeneuve,
un « historique » de la station.
Il en incarne le projet culturel et les
valeurs d’indépendance : « Parler du
pays dans la langue du pays », résumet-il,
un mix entre la priorité assumée de
l’expression en occitan gascon, et l’ambition
d’être « la voix de la vie locale ».
Comme Christian, d’autres bénévoles
portent la radio, comme Joëlle Pancrazi,
Claude Blancafort ou Jean-Marc
Sutto. Tous sont des défenseurs de la
langue et la culture d’oc en Gascogne,
souvent jurés de concours d’occitan,
Christian Villeneuve, Stéphane Sabathié et Silvia Casanave dans
le studio de la radio.
organisateurs de rencontres musicales
ou de danses, conteurs à l’occasion.
L’antenne est tenue par des professionnels
de la technique et des médias, salariés.
Il y en a trois à Auch, dont Silvia
Casanave qui parle l’occitan-limousin,
une des variantes de la langue et Émilia
Castagné avec son parler de Lomagne
qui fait déjà figure de pilier de la station.
Les ressources financières de la
Christian Villeneuve, membre historique de l’aventure de Radio
Pais, gascon jusqu’à son tee-shirt.
radio sont 90 % publiques (200 000 €
de budget annuel), notamment via le
fonds de soutien aux radios locales
(ministère de la Culture) et l’Office public
de la langue occitane (OPLO). Cet
organisme soutient exclusivement les
actions liées à la politique linguistique :
transmission de la langue, développement
de son usage, diffusion. La radio
y est éligible, comme les structures qui
s’engagent dans l’apprentissage et la
promotion de l’occitan.
Deux établissements publics dans le
Gers, à L’Isle-Jourdain et Plaisance
s’engagent par exemple dans l’apprentissage
de l’occitan.
Dans les mois qui viennent, Ràdio
País devrait déménager son studio en
basse ville, un cadre plus approprié à
un média bien structuré. Il y a aussi le
souhait d’étendre la zone d’écoute dans
les Landes. Rien d’illogique au regard
du triangle ancestral de la Gascogne :
entre les Pyrénées au sud (hors Pays
basque), l’océan atlantique à l’ouest et
la Garonne à l’est.
Hugues de Lestapis
Sur 90,8 FM et en streaming sur internet
Toute personne souhaitant intervenir à
l'antenne en gascon ou en français est la
bienvenue sur Ràdio País,
36, arrua deus Canaris. 32000 Aush
17h à l’entrepôt Soditrans, l’heure du rush,
Patrick Phelipponneau à la baguette.
Pas forcément de bougies pour ce 30 e
anniversaire, le moment ne s’y prête
pas, mais une grosse satisfaction pour
Patrick Phelipponneau, l’homme qui a
fait d’un « petit transporteur du fin fond
du Gers », une référence régionale reliée
à la France entière. Le « fin fond »
en question, c’était Viella. Là où son
grand-père maternel avait une affaire
de négoce d’engrais et de grains, rejoint
par son gendre, le père de Patrick. Il
n’est pas encore question d’entreprise
de transport, mais la famille dispose
de quelques camions pour acheminer
les marchandises où on les attend, et
répondre aux besoins de la coopérative
agricole locale. Le déclic vient sûrement
de là.
De Viella à Saint-Germé
Phelipponneau fils se met à son compte
et crée à Viella sa propre structure en
1990, Sud-Ouest Distribution Transport,
Soditrans en abrégé. « Nous
n’étions même pas cinq, se souvient-il,
et surtout je n’avais qu’un seul et unique
client ! ». En l’occurrence un minotier,
dont Soditrans va trimballer les farines
boulangères dans tout le Sud-Ouest. « Il
fallait être un peu inconscient… ». De
fait, il lui faudra parfois licencier pour
surmonter les aléas. En racontant cette
histoire depuis son bureau du nouveau
siège de son entreprise, Patrick Phelipponneau
a le sourire modeste de ceux
qui ont fait les bons choix, sans se précipiter.
Déménager en 2019 le siège
historique de Viella à Saint-Germé, a
été mûrement réfléchi. La société était
pourtant à l’étroit depuis des années.
Ici, dans cette zone d’activité Armagnac
Adour, Soditrans dispose d’un
entrepôt de 850 mètres carrés, de huit
quais de chargement, et d’une position
stratégique au cœur de grands axes routiers.
La force du réseau Volupal
Car avec les années, Soditrans est devenue
une société qui « joue dans la cour
des grands », forte aujourd’hui d’une
vingtaine de personnes, dont 15 chauffeurs,
et d’une douzaine de camions
qui ne s’arrêtent quasiment jamais, nuit
Les camions Soditrans prêts à être chargés
et à repartir sur les routes.
Le personnel du service exploitation,
l’autre pièce-maîtresse avec les chauffeurs.
comprise. L’adhésion à Evolutrans en
2003 aura marqué un coup d’accélérateur.
C’est une coalition de 100 PME
indépendantes qui unissent savoir-faire
et expertise. Ensemble, ces PME ont
créé un service de fret palettisé, Volupal,
un service très performant. Le
transport de palettes représente 60 %
du volume d’affaires de Soditrans, qui
assure aussi les transports longueur
et le transport de marchandises soumises
à la réglementation ADR (matières
dangereuses). Les entreprises
adhérentes à Volupal bénéficient de 10
plateformes régionales, sorte de bourse
d’échange de la palette. Schématiquement,
Soditrans dépose à Bordeaux ou
à Toulouse les palettes venant du Gers
et des départements limitrophes, et récupère
celles qui sont à destination de
la Gascogne, Landes comprises, et des
Hautes-Pyrénées. Un système fiable,
traçable, et plébiscité par les clients qui
ont des « petits lots » à faire partir, entre
1 à 6 palettes. Ce jour-là, en partance de
l’entrepôt Soditrans, des caisses de vin
de la coopérative voisine et de viticulteurs
indépendants du Gers. Carglass,
Darty ou Rexel et autres entreprises de
l’aéronautique sont des clients récurrents.
Patrick Phelipponneau est proche
de ses équipes. Il sait ce qu’il doit à ses
chauffeurs et au service exploitation en
lien direct avec les clients. « Sans elles,
on ne ferait rien ». L’avenir ? Un de ses
fils, qui sait ? En attendant, il a acheté
en 2018 la société de transports Milhas,
à Auch, dont il convoitait les quais, et
qui vient accroître la palette de services
de Soditrans. « Je ne m’interdis rien ».
Même pas la messagerie.
Aurélien Pastouret
Soditrans
ZA Armagnac Adour
32400 Saint-Germé
Tél.: 05 62 69 74 30
18 19
Immobilier
La puissance d’un réseau national,
d’envergure internationale maintenant,
et la compétence fine du conseiller
qui connaît son secteur, que l’on
connaît, que l’on reconnaît. SAFTI
avance avec cette double promesse. Ils
sont près de 4000 conseillers SAFTI en
France, 23 dans le Gers, et 5 dans ce
secteur Armagnac qui comprend Cazaubon,
Estang, Nogaro, Riscle, Eauze,
Gondrin, Vic-Fezensac et Condom
— bientôt Gabarret. Franck Barsacq,
tout nouveau maire de Larée, est un
peu le « chef de bande ». Il coiffe Cazaubon,
Barbotan et Estang. Le « petit
nouveau » se nomme Sacha Redon,
pompier volontaire depuis trois ans
SAFTI : la meilleure réponse
pour acheter ou vendre son bien
Les cinq conseillers SAFTI de la région Armagnac ont les meilleures cartes
pour accompagner acheteurs et vendeurs dans un marché qui voit certains de ses contours modifiés.
Le confinement a renforcé le désir des citadins pour une maison individuelle avec jardin. Par exemple ici, en Armagnac. Une opportunité
pour l’immobilier gersois et landais.
et demi. Dévoué et motivé, il s’occupe
de Condom et de ses alentours. Autour
de Franck et de Sacha, il y a Franck
Lacaze, bien connu aussi comme président
du rugby à Nogaro. Lui couvre
Nogaro, Le Houga et Riscle. Stéphane
Palladin, par ailleurs commerçant à
Eauze, gère le secteur d’Eauze, Gondrin
et Castelnau d’Auzan. Et Armèle
Sellier, récente dans le métier d’agent
commercial, mais bien décidée à y
laisser son empreinte. Elle couvre
Mouchan, Condom et Vic. Bref, des
professionnels confirmés et des recrues
dynamiques. Et aussi des gens très impliqués
dans la vie locale comme on le
voit, qui savent travailler en équipe, et
qui bénéficient de la logistique et de
l’ingéniosité commerciale de SAFTI,
leader du marché.
La force du mandat Performance
Il y a le site internet (près de
45 000 biens), qui offre à l’annonce du
vendeur une exposition maximale afin
de multiplier les chances de transaction.
Il y a ce mandat « Performance »
qui garantit à l’annonce d’être remontée
8 fois sur le site en l’espace de deux
mois, afin de rester très visible. « Trois
affaires sur quatre sont bouclées avec
ce mandat », insiste Franck Barsacq. Il
y a enfin ces partenariats avec les associations,
ou avec des « prescripteurs »,
à qui SAFTI reverse 10 % HT de ses
honoraires sur la transaction, si celle-ci
a été générée par une information transmise
au conseiller. On peut être le premier
à savoir qu’un bien se vend dans
le quartier, ou connaître quelqu’un qui
recherche un bien. Pour SAFTI, cette
information a de la valeur, elle peut
intéresser le conseiller. Mieux, elle se
rémunère si le deal est conclu.
La maison individuelle
plébiscitée
Pour les conseillers du secteur Armagnac
et leurs quelque 200 biens, rien
de magique cependant. Une transaction
est d’abord la rencontre entre un prix
et le marché. « Si le bien est positionné
comme il faut, il peut partir en quatre
jours, au maximum trois mois », résume
Franck Barsacq, qui parle d’expérience.
Il sait en plus que le marché
est soumis à des cycles, et parfois à des
crises. Celle du coronavirus a déjà un
impact sur l’immobilier. En montrant
d’un côté des gens confinés dans des
métropoles, et d’autres plus au large
et moins malheureux en province, elle
suscite logiquement un désir de maison
individuelle, de retour à la nature,
d’ambiance tranquille et préservée. Le
Gers, et en particulier le secteur Armagnac
(à 1 h de l’aéroport de Pau et à
1 h 10 de la gare TVG de Dax), regorge
de coins qui répondent à ces options,
pour autant qu’elles se transforment un
jour en achat. Pas impossible quand on
songe à ce que l’on peut acquérir dans
nos régions quand on se sépare d’un
bien en métropole…
Les conseillers SAFTI gardent la tête
froide, mais anticipent quand même
des inflexions du marché. Ils cherchent
donc des biens à rentrer. Dans l’idéal,
une maison récente, en pierre, avec
3 chambres et un jardin. Si vous êtes
vendeur, contactez sans tarder le
conseiller SAFTI de votre secteur.
Idem si vous êtes acheteur, vous serez
pris en main comme si vous étiez un
client unique, pour ne pas dire exclusif.
Naturellement, compte tenu de la crise
sanitaire, le réseau SAFTI a bâti un protocole
pour que chaque projet immobilier
actuel puisse aboutir en toute sécurité,
depuis la première visite jusqu’à la
signature de l’acte.
Aurélien Pastouret
Voici quelques biens
à vendre ou vendus
récemment par vos
conseillers SAFTI.
VOS CONSEILLERS SAFTI
Franck Barsacq
Secteur Cazaubon/Estang
07 86 03 63 09
franck.barsacq@safti.fr
Franck Lacaze
Secteur Nogaro/Riscle
06 48 70 67 31
franck.lacaze@safti.fr
Stéphane Palladin
Secteur Eauze/Gondrin
06 74 48 18 45
stephane.palladin@safti.fr
Sacha Redon
Secteur Condom et environs
06 01 92 12 41
Sacha.redon@safti.fr
Armèle Sellier
Secteur Condom/Vic-Fézensac
06 24 96 71 37
armele.sellier@safti.fr
20 21
Histoire
Jean-Baptiste Bernadotte
Un flamboyant destin
Comment un simple soldat français né à Pau a-t-il pu devenir roi de Suède
et être le père de l’actuelle dynastie régnante depuis 202 ans ?
Histoire
Bernadotte, roi de Suède en 1818 sous le nom de Charles XIV,
jusqu’à sa mort en 1844 (ici en 1811, en prince-héritier, peint par
François Gérard)
Au siècle de Napoléon, les Pyrénées
nous ont donné deux illustres chefs
de guerre et un souverain nordique. Le
gascon Jean Lannes, maréchal d’Empire
et duc de Montebello, détestait la
guerre, mais il vouait un véritable culte
à Napoléon. Avant son ultime bataille,
à Essling, Jean Lannes revêt sa tenue
d’apparat, et déclare : « Il faut que tous
les officiers paraissent sur le champ de
bataille aux yeux des soldats comme
s’ils étaient à la noce. » Un obus lui traverse
le corps. Il est mortellement blessé.
L’Empereur a recueilli ses dernières
paroles. « Je l’avais pris pygmée, je l’ai
perdu géant. »
Marié à la première fiancée
de Bonaparte
Jean-Baptiste Bernadotte foncera lui
vers un fulgurant destin. À marche forcée,
après avoir débuté comme simple
soldat, il devient maréchal d’Empire
et prince de Ponte Corvo. Il épouse
Désirée Clary, la première fiancée du
Premier Consul. Entre le Corse et le
Béarnais, une solide rivalité ne cessera
de les unir et de les désunir. Étonnante
et bizarre rivalité faite de jalousie, respect
mutuel, admiration, détestation.
Là-haut, dans le Grand Nord, rien ne va
plus. L’ancienne puissance impériale du
roi Gustav Adolphe est à la dérive. La
couronne tangue dans les flots de la mer
Baltique. Elle va bientôt tomber : en
1792, le beau monde est invité par Gustav
III à un bal masqué à l’Opéra royal
de Stockholm. Le roi, naguère familier
de la cour de Versailles et honni de la
haute noblesse suédoise, y est abattu
— Giuseppe Verdi en fera un opéra, Le
Bal Masqué. Ne reste au Palais Royal
qu’un garçon de 13 ans, l’infortuné
Gustav IV Adolphe. Les guerres contre
l’Empire russe ont vidé les caisses, les
récoltes sont désastreuses.
Une succession impossible
Comme si cela ne suffisait pas, voilà les
Russes qui franchissent la mer Baltique
gelée, envahissent la Finlande, possession
de la Suède. Affront irréparable, fin
de la puissance nordique. Exit l’infortuné
Gustav IV Adolphe. Suit un vieil
oncle, Karl XIII, personnage faible,
adepte des sciences occultes, sans
héritier. Au moindre choc, le pauvre
homme pleure à chaudes larmes. Il
lui faut adopter un successeur, ce sera
un prince danois. Mais décidément le
sort s’acharne. Le jeune prince danois
succombe à une étrange maladie. Empoisonnement
? À force d’intrigues, le
clan des grands aristocrates manipule,
excite les masses. La révolution. Horrible
boucherie ! Le Grand Maréchal du
Royaume, Axel de Fersen, jadis ami de
Marie-Antoinette, sera dépouillé, battu,
insulté et mis en pièces sous les pieds
d’une foule au comble de la fureur.
Bien pire que l’échafaud. Stockholm
baigne dans le sang.
La solution française
Le dénouement de cette royale tragédie
sera pour le moins inattendu. Le clan
francophile du Riksdag, le Parlement,
s’en va consulter Napoléon. Celui-ci
suggère Eugène de Beauharnais. Mais
Le 11 mai 1818, la Suède couronne son nouveau souverain, ancien soldat français aux idées alors très républicaines,
issu d’une famille de petite bourgeoisie béarnaise.
ce dernier refuse pour des motifs religieux.
L’empereur des français propose
alors Bernadotte. Le Béarnais ne se
fait pas prier, et suit l’exemple du roi
Henri IV : la Suède « le vaut bien, » il
devient protestant. De belle prestance,
ce prince d’Empire, fort doué en tout
et même en politique, a un héritier,
Oscar, son fils de onze ans. Le Maréchal
sera le sauveur de la Suède. Août
1810, sur la proposition du vieux roi,
la diète vote l’élection du Prince de
Ponte Corvo comme héritier de la
couronne jusqu’au décès de Karl XIII
(en 1818). Le Béarnais sera couronné
Karl XIV Johan. Napoléon donne son
consentement, Bernadotte lui jure une
loyauté indéfectible. Dès 1812, il choisit
de s’allier avec le Tsar de Russie.
En 1813, il rejoint la grande Coalition
contre Napoléon. En cadeau, il obtiendra
la couronne de Norvège. Mais jamais,
Bernadotte ne portera les armes
contre la France. L’Empereur le jugeait
ainsi : « Je ne puis dire que Bernadotte
m’ait trahi. Il était devenu Suédois et
n’a jamais promis que ce qu’il avait
l’intention de tenir. Je puis l’accuser
d’ingratitude, mais non de trahison. ».
À l’origine de la neutralité
du pays
La Suède relève la tête. Les finances
s’améliorent, l’économie repart. Se méfiant
des ardeurs guerrières de ses sujets,
le nouveau souverain va inaugurer
les prémices de la politique de neutralité
suédoise. En dépit de certains accrocs,
la Suède restera pays neutre jusqu’à ce
jour. Il fut très aimé de son peuple, le
Béarnais. Curieuse et rarissime symbiose
entre les Pyrénées et la Baltique !
Manquait la douceur du Béarn. Bernadotte
eut froid. Ce qui ne l’empêchera
pas de parcourir le royaume et de
rendre visite à ses sujets, tel Pehr Olof
en 1838. Celui-ci nous le raconte dans
Depuis 1818, les Bernadotte n’ont jamais perdu la couronne de Suède.
L’actuel souverain est Carl XVI Gustav, la reine est Silvia, née Sommerlath.
une lettre à son oncle Christofer. « Le
soir, tout est prêt. Nous avons veillé
au moindre détail des préparatifs de
la visite royale. 6 heures le lendemain
matin : le ciel nous tombe sur la tête.
Un carrosse entre dans la cour. En sort
un envoyé plein de morgue : Il faut
tout déménager ! Sa Majesté occupera
la suite destinée à Son Excellence le
comte Brahe (le conseiller du roi, son
ami proche). Brahe ? Il n’a qu’à s’installer
dans l’aile du manoir où sont les
enfants (au nombre de sept). Indigné,
moi, Pehr Olof, je toise l’individu : Si
Son Excellence ici présente sous mon
toit voulait bien dormir dans les quartiers
des valets de ferme ? Interloqué,
l’homme est près de s’évanouir.
En visite (houleuse)
chez ses sujets…
Éclate une guerre, dont les combattants
sont les tables, les chaises et les commodes,
le mobilier de notre demeure
valse dans tous les sens. Huit heures du
matin le jour suivant, second carrosse.
En descend un chambellan du roi : Ce
modeste manoir est-il digne de recevoir
un roi ? Ma réponse est cinglante : mon
très cher chambellan, nous ne pouvons
accepter la moindre remarque de
la part de la suite de Sa Majesté ! En
grande tenue, je sollicite une entrevue
avec le comte Brahe. Celui-ci me reçoit,
il est navré de ces contretemps.
Je le remercie d’avoir résolu le problème.
Et Brahe me confirme une fois
de plus que le roi est fort satisfait de
l’accueil que nous lui réservons. Dans
la grande salle du manoir s’entasse
une foule compacte de notables. Sa
Majesté le roi dépose un baiser sur le
front de ma chère épouse Immanuella
et lui offre deux ravissants bijoux, une
bague et des pendentifs. Quant à moi,
il m’accroche une décoration sur la
poitrine, l’Étoile du Nord. Suit un interminable
et chaleureux discours…
en français ! Il s’agit de la crainte de
Dieu, de la charité pour les pauvres,
de l’état des finances suédoises et de
la Banque Royale, etc., etc. Malgré les
efforts des interprètes, les invités n’en
ont pas compris un mot. Quel émouvant
discours ! Que Dieu bénisse le roi et la
patrie de nos pères ! On fait donner le
canon. Quatorze carreaux de fenêtres
sont cassés ».
Bernadotte n’a jamais parlé un mot de
suédois ni de norvégien. Il refusait de
se montrer le torse nu. A sa mort, à 81
ans, on put lire un tatouage qu’il avait
sur l’épaule : MORT AUX ROIS ! »
Mais il a fondé une dynastie, bien vivante
à ce jour. Depuis 202 ans.
Ingrid Carlander
22 23
Aviation
Andrée Dupeyron
La grand-mère volante
Dans les années 1930, les aviateurs font la Une des journaux et sont les idoles des jeunes de l’époque.
Mais l’aviation, alors en plein essor, reste la chasse gardée des hommes.
Andrée Dupeyron (1902-1988) est de ces femmes qui ont fait bouger les lignes.
Andrée Dupeyron en 1938. Les Dupeyron en 1938 au moment du raid. L’auto familiale, chargée de fleurs, de parents et d’amis,
promenant l’héroïne à travers la ville.
Andrée Mailho est née en 1902, elle
est la fille d’un ouvrier mécanicien
d’Ivry-sur-Seine. À 16 ans, elle fait la
connaissance de Gustave Dupeyron originaire
de Monlezun d’Armagnac dans
le Gers. Ils se marient et s’installent à
Mont-de-Marsan où ils ouvrent un garage.
Une passion pour le pilotage
Il se trouve que Mont-de-Marsan possède
un aéro-club créé en 1928 par l’industriel
Henri Farbos. Après des débuts
modestes (le terrain est alors la piste de
l’hippodrome), l’aéro-club développe
ses activités et se dote d’une école de
pilotage. À partir de 1934, il dispose
d’un véritable aérodrome.
Bricoleur de génie, Gustave répare et
parfois même améliore les avions de
l’aéro-club. Grâce à lui, Andrée rencontre
des aviatrices célèbres comme
Adrienne Bolland et Hélène Boucher
qui a obtenu son brevet de pilotage à
Mont-de-Marsan en 1931. Stimulée par
ces exemples, elle passe son brevet en
1933. Le pilotage devient une véritable
passion qu’elle partage avec son mari.
Mais bientôt, voler seulement pour le
plaisir ne lui suffit plus.
Record du monde en mai 1938
En mai 1938, sans publicité tapageuse,
« la femme du garagiste » se lance dans
l’aventure. Elle va tenter de battre le record
féminin de distance en ligne droite.
Pour ce faire, Gustave a aménagé un
biplace, un Caudron Aiglon C-610
construit en 1935 dont la vitesse peut
atteindre 230 km/heure. Partie d’Oran,
le 15 mai à 8 h, elle doit arriver le lendemain
à Bassora en Irak. Mais on
reste sans nouvelles pendant trois jours.
Le 19, on apprend qu’elle s’est posée à
sec de carburant dans le désert, à 150
km au nord de Bassora. Elle a parcouru
4360 km soit un vol de 24 heures passées
dans un cockpit étroit à l’air libre.
Elle a aussi battu de 100 km le record
établi deux jours plus tôt par Élisabeth
Lion sur un avion identique.
À gauche, Hélène Boucher (1908-1934), une des meilleures
acrobates aériennes du monde, et Adrienne Bolland, qui a traversé
en 1921 la cordillère des Andes, à Mont-de-Marsan en juin
1931.
Ce record du monde fait de cette mère
de famille discrète, presque effacée,
une héroïne, mais Andrée Dupeyron
ne recherche pas la gloire. Elle s’en retourne
d’Irak à Mont-de-Marsan dans
son Caudron Aiglon, sans atterrir au
Bourget comme l’exige la tradition.
Elle ne racontera pas son périple dans
un livre, c’est le cinéma qui s’en chargera
dans un film de Jean Grémillon
Le ciel est à vous tourné pendant l’été
1943 avec Charles Vanel et Madeleine
Renaud.
Second exploit en mai 1949
Pendant la guerre elle participe à la Résistance
et fait même un passage dans
l’armée de l’air. La paix revenue, elle
se consacre à sa famille et à l’instruction
des jeunes pilotes, mais la passion
des records ne la quitte pas. Onze ans
plus tard, à l’âge de 47 ans, grandmère
depuis 1946, elle récidive. Elle
tente de reprendre le record de distance
que lui ont enlevé les aviatrices russes
en reliant Mont-de-Marsan à Jiwani,
près de Karachi (Pakistan). La fatigue
l’obligera à se poser plus tôt que prévu,
mais après avoir tout de même parcouru
5 932 km, avec plus de 31 heures de
vol. Son retour à Mont-de-Marsan est
triomphal et les médias louent unanimement
les mérites de celle qu’ils surnomment
«La grand-mère volante».
Elle décède à Mont-de-Marsan, le
22 juillet 1988, à l’âge de 86 ans.
Comme celui de nombre de ces aviatrices
célèbres à leur époque, son nom
est tombé dans l’oubli sauf dans sa ville
où une rue et, depuis le 9 mars 2019, un
rond-point portent son nom ; finalement
peu de choses pour cette femme qui
grâce à son courage, sa ténacité et…
au soutien de son mari a réalisé des exploits
hors du commun.
L’Atelier Histoire du Clan
Jacques Gauthé
de la Garonne au Mississippi
24 25
Jazz
Histoire pleine de souffle que celle de ce traiteur gascon, clarinettiste hors pair,
devenu l’une des figures du jazz de La Nouvelle-Orléans, sans jamais oublier ses racines.
Jacques Gauthé à Marciac en 1996 (photo Christian Donnet).
Gersois, natif de Gaujac en 1939,
Jacques Gauthé officiait en tant que
charcutier à Tournefeuille, et si l’art
des pâtés, de l’andouillette, et des terrines
n’avait aucun secret pour lui, sa
passion était la musique, et plus précisément
celle de La Nouvelle-Orléans.
Son maître fut Sidney Bechet, pour
lequel il composa « Blues for Bechet ».
Sur les pas de ce dernier, il pratiquait
assidûment la clarinette et le saxo soprano.
Dans les années 60, la formation
de l’Old time jazz band anima les nuits
toulousaines telles celles du club « La
roue ». Beaucoup de ces joyeux lurons
avaient fait leurs premières armes à
« La tournerie des drogueurs ». L’arrière-boutique
de la charcuterie de
Tournefeuille servait à l’occasion de
salle de répétition et Nelly, l’épouse
de Jacques, pouvait assurer la partie de
piano et de surcroît le vocal !
Mais Jacques nourrissait un rêve, celui
d’aller « là-bas ». Pour tout amateur,
« Et là-bas » évoque ce thème traditionnel
que chantait notamment dans un
créole savoureux Kid Ory, compagnon
de Louis Armstrong. Citons quelques
extraits : « Cher cousin, chère cousine
on va manger lapins et cochons… ».
Quel programme pour notre traiteur
gascon !
Familier de Jazz in Marciac
Et en 1972, il s’installait définitivement
à La Nouvelle-Orléans. Certes son
bagage culinaire lui ouvrit des portes,
mais sa clarinette allait s’affirmer auprès
des musiciens louisianais et chacun
le sait, le jazz est né sur les bords
du Mississippi. Jacques Gauthé joua
dans diverses formations. Il devint directeur
musical de l’hôtel Méridien et
créa le « Créole rice yerba buena jazz
band ». Mais il gardait ses attaches gersoises
et toulousaines et était un familier
de Jazz in Marciac en compagnie
d’adeptes du « vieux style ». Parmi les
nombreux musiciens avec qui il aimait
jouer lors de retour au pays, citons
« Jazzmagnac » de Jean-Claude Escalé.
Ultime concert à Gaujac
Lors d’un voyage à La nouvelle Orléans,
il nous invita dans le mythique
« Preservation Hall » où il se produisait.
Jacques connut une carrière internationale
qui parfois le ramenait dans son
Gers natal. C’est là, à Gaujac, dans sa
famille, qu’après un joyeux concert il
déclara aller se reposer, et ne se réveilla
pas. C’était le 10 juin 2007. Un formidable
musicien, qui n’hésitait pas à user
de la langue gasconne, venait de nous
quitter. Il fut pour nous un ambassadeur
en Louisiane à l’image de ces cadets
partis à la conquête du monde.
Jean Claude Ulian
Discographie (très) sélective
• Paris blues
• Cassoulet stomp
• J.Gauthé et le créole rice yerba buena jazz band
• J.Gauthé et ses amis au Méridien
à la Nouvelle-Orléans
Pochette du disque Cassoulet Stomp
and Doin the Hambone, une œuvre en soi.
Document rare : le flyer de la formation de
Jacques Gauthé, qui se produisait alors
5515 Cameron Boulevard à La Nouvelle-Orléans.
Jean Laborde, aventurier, entrepreneur, homme politique...
Quelle incroyable destinée que celle
de Jean Laborde, un Auscitain épris
d’aventure et grand entrepreneur devant
l’éternel. Il naît en 1805 dans la
capitale gersoise où il apprend le métier
de forgeron qu’exerce déjà son
père. Mais l’envie de voyager l’emporte
sur l’existence monotone à ses
yeux d’un simple artisan. Il s’engage
dans l’armée impériale. Las, la période
est calme sous la Restauration et la vie
de garnison bien morose. Après cinq
ans d’ennui, il retrouve la liberté, réunit
quelques fonds et s’embarque pour
les Indes. Ayant appris plusieurs tours
de magie, il devient camelot à Bombay
et prospère grâce à ses talents d’illusionniste
et de commerçant. Bientôt,
un marin lui parle de trésors engloutis
dans le canal du Mozambique. Laborde
s’embarque à nouveau dans l’espoir
d’une richesse rapide et facile. Mais
son bateau chavire non loin de Madagascar.
Bon nageur, il rejoint la côte en
tirant un filin ce qui permet de sauver
une partie de l’équipage. Une nouvelle
vie commence sur cette île qui lui est
inconnue.
L’amant de la reine
Usant à nouveau de ses tours de magie,
il est rapidement considéré comme
un sorcier par les autochtones. Ils font
appel à lui pour les guérir et, dans ce
domaine, il rencontre également un
Aventurier
Jean Laborde (1805-1878)
Un Auscitain (presque) roi de Madagascar
Ce gascon entreprenant, assoiffé d’aventures a exercé sur Madagascar
une influence industrielle et politique qui a marqué l’île à tout jamais.
certain succès. Sa renommée s’étend.
Il fait la connaissance de Napoléon de
Lestelle, un riche planteur français qui
l’introduit à la cour de la reine Ranavalona
1 re . L’histoire laisse entendre
que cette Messaline créole, mangeuse
d’hommes (au sens figuré) en fit son
amant. En tout cas, elle lui confie
la charge de créer une manufacture
d’armes afin d’assurer à son île une autonomie
face aux appétits des colonisateurs
européens.
La reine Ranavalona 1 re , cruelle et indépendante.
Entrepreneur industriel
Jean Laborde, qui n’a pas oublié son
métier de forgeron, va faire mieux que
la construction d’une simple usine. Il
fonde un véritable complexe industriel
sur le site de Mantasoa, non loin de
Tananarive et fait preuve d’étonnantes
qualités d’entrepreneur et de meneur
d’hommes. Mais la reine applique une
politique de terreur et d’assassinats qui
l’inquiète. Chargé de l’éducation de
son fils, Ramada II, il conseille à celui-ci
de se rapprocher de la France et
de solliciter le soutien de Napoléon III.
Demande qui restera sans réponse, mais
cette intrigue est découverte et Jean Laborde,
d’abord condamné à mort est
exilé pendant quatre ans sur l’île de la
Réunion, puis sur l’île Maurice.
1 er Consul de France
Après la mort de Ranavalona, il revient
à Madagascar rappelé par Radama II
désormais au pouvoir. Il entame alors
une carrière politique, devenant le 1 er
consul de France sur l’île. Son prestige
est grand et il l’utilise pour contrer les
visées expansionnistes anglaises dans
la région. Radama II est assassiné en
1863. Son épouse lui succède sous le
nom de Rasoherina et Laborde continue
de la conseiller. Mais elle meurt
en 1868. Sa cousine, Ranavalona II
monte sur le trône et, cette fois, il ne
peut qu’assister à l’inexorable percée
de l’influence anglaise. Toutefois, lors
de son décès en 1878, la nouvelle reine
ordonne qu’on lui fasse des funérailles
nationales… et elle s’approprie tous
ses biens au détriment de ses héritiers
légitimes.
J.-L. L. B.
Madagascar fut pendant longtemps un protectorat français
avant de devenir une république indépendante en 1960.
Commerçants
Carrefour Market
Enfin des envies d'été
Les Carrefour Market de Fleurance, Nogaro, Mirande et Gimont vous attendent tout l’été avec les nouveautés de saison,
et maintiennent les protocoles sanitaires pour des courses en toute sécurité.
Carrefour Market
Fleurance
Route de Lectoure
32500 Fleurance
05 62 06 63 65
Héloïse et Marie-Annick aménagent le rayon
aux couleurs de l'été.
Un mobilier de jardin tendance pour se relaxer et oublier
les semaines difficiles du printemps
La santé avant tout, et heureusement. Aussi
les consignes de distanciation restent de
rigueur cet été dans les grandes surfaces,
comme ailleurs. « Nos clients les ont bien
intégrées, note Frédéric Floriant, le directeur
du Carrefour Market de Fleurance, nos
équipes aussi ». Chez lui, ce ne sont pas
moins de 48 personnes, « en première ligne
dès le début de la crise », qui ont « tenu »
le magasin avec un dévouement qui a fait
la fierté de leur patron. « Ils ont été exemplaires
; soudés, solidaires », dit-il. L’approche
de la saison estivale les a encore
mobilisés. Rien d’extraordinaire cette fois,
mais il faut donner aux rayons un air de vacances,
en mettant en avant ce qui constitue
la consommation d’été : meubles de jardin,
barbecue, parasols, produits anti-insectes,
vin rosé aussi, sans compter l’espace consacré
aux loisirs de plein air, avec ses ballons,
ses cerfs-volants, son paddle (planche à bras
qui se pratique en mer), et tout l’univers de
la piscine, frites flottantes, sels pour le bassin,
etc. Il faut avouer que ce rayon ludique
et coloré est réconfortant à voir. Après toutes
ces semaines de sidération, on peut oser imaginer
autre chose, voire penser à s’amuser,
et assumer un achat-plaisir (en mars-avril,
on se limitait plutôt aux produits essentiels).
Chez Carrefour Market, à Fleurance
Vos magasins Carrefour Market
Carrefour Market
Mirande
Bd des Pyrénées
32300 Mirande
05 62 66 86 60
comme à Nogaro, Mirande ou Gimont, il y
a un art du merchandising. Le client ne peut
pas rater les bonnes affaires, il y est presque
amené. Et avec sa carte Carrefour, dans le
cadre de l’opération Act for food, il bénéficie
toujours de -10% tous les jours sur tous
les produits des rayons fruits et légumes,
boucherie et poissonnerie. (-15% en payant
avec la Carte Pass). La fidélité, ça paye !
Carte Fidélité
Pensez à faire valider
votre carte fidélité pour
des remises sur les
produits frais !
26 27
Frédéric Floriant
à Fleurance
Valérie Tisné
à Mirande
Carrefour Market
Gimont
Christelle Aubier
à Gimont
Bd du Nord
32200 Gimont
05 62 67 74 75
Extension d’horaires à Fleurance
Depuis le 29 juin, et jusqu’au
5 septembre, les horaires du Carrefour
Market de Fleurance sont les suivants :
du lundi au samedi de 8 h 30 à 20 h,
contre 19 h 30 auparavant et le dimanche de 9 h
à 12 h 30, inchangé. Les clients de Fleurance
bénéficient donc de plages élargies en semaine et
ils conservent une possibilité de faire leurs courses
le dimanche dans une grande surface, ce qui
n’est plus forcément possible dans certaines villes
voisines depuis la crise sanitaire.
Market
Nogaro
Dominique
Séguet à Nogaro
Avenue Périé
32110 Nogaro
05 62 09 03 55
Bonnes adresses
Bonnes adresses
Grain de Pierre (Fleurance)
Une équipe de tailleurs de pierre
Escalier, pilier, fontaine, dallage, et bien sûr cheminée en pierre
Ils ont été formés par les compagnons du devoir,
ils sont spécialistes de la taille de pierre
traditionnelle et des sculptures uniques et sur
mesure. Ils « sont » l’entreprise Grain de Pierre,
depuis 20 ans à Fleurance. Ils parlent ensemble
d’art et de quête du beau, et vous accompagnent
dans vos projets. Arnaud a fait son tour de
France voilà 25 ans, il a pris le meilleur des traditions
régionales pour toujours avoir la solution
technique la plus adaptée. Il est aussi LE spécialiste
de la sculpture monumentale en taille
directe. Damien est né avec l’envie de tailler les
pierres et 20 ans plus tard il vit son rêve d’enfant
au quotidien, il est toujours prêt à passer un
peu plus de temps pour que la pierre parle plus
vrai. André a la force et la détermination des maçons.
Son expérience dans la restauration des
monuments historiques est un atout précieux.
Jean-Pierre vient de la sculpture, le volume
et la lumière sont ses terrains de jeu favoris, il
Solides et enthousiastes les tailleurs de pierre !
vous accompagne pour enrichir et aboutir votre
projet. « Les beaux ouvrages en pierre de taille
apportent du caractère et changent l’ambiance
d’une maison, un escalier massif bien dessiné
ou une cheminée ancienne amènent du charme
mais aussi de la valeur au patrimoine. Lorsque
nous quittons le chantier, nous avons vécu et
partagé une histoire humainement riche et le
monde est un peu plus beau ».
Sculpture monumentale « Igor » à Lectoure
Grain de Pierre
ZI de Fleurance
4, rue Gustave Eiffel
32500 Fleurance
Tél. : 06 86 24 54 32
www.graindepierre.fr
Carol Scott
Carol et Martin Scott ont marié
leurs talents, en plus d’être
unis dans la vie. Originaires du nord
de l’Angleterre, ils ont créé en 2004
la Maison de Pédeloup près de
Monguilhem, dans une vieille ferme
gasconne en limite des Landes.
« Deux artisans, une entreprise ».
Carol est couturière d’ameublement,
Martin est menuisier. Ceux
qui fréquentent le marché d’Eauze
le jeudi matin, ou les diverses foires
artisanales de la région connaissent
le travail de Carol : housses de
canapés et de fauteuil, coussins,
La Maison de Pédeloup (Monguilhem)
La couturière et le menuisier font la paire
rideaux, nappes, sets et chemins
de table, linge de maison, jusqu’au
renouvellement des tissus de vieux
transats et de chaises extérieures.
Inspirations catalanes
Carol se fournit pour partie dans
son pays d’origine, qui s’y entend
en textile. Et elle a une prédilection
pour les tissus des Toiles du Soleil,
qui perpétue à Collioure le tissage
artisanal catalan. Ce qui est exposé
à Pédeloup, où l’on vient sur
rendez-vous, donne une idée de
son style. Et aussi de sa créativité.
Carol entre ses créations, ici des tabliers
de cuisine
Les fameux cale-portes coniques en tissu
Carol a par exemple inventé des
cale-portes en forme de sachet de
tissu rempli de sable ! « Une sorte
de jeu », dit-elle.
Devis gratuit
Petits objets du quotidien d’un
côté, travail sur mesure de l’autre
« avec devis gratuit », le tout dans
un rayon géographique incluant
Eauze, Nogaro, et Mont-de-Marsan,
la charge ne manque pas. Martin
Scott, le mari de Carol, n’est pas
en reste. Son activité de menuisier
l’a amené à fabriquer des cuisines
et des salles de bain sur mesure,
comme des choses moins massives
: tables, chaises ou bancs, en
bois renouvelable essentiellement.
Pour ses chaises de jardin, Martin
décline le style
Adirondack si populaire
aux États-
Unis. Il s’occupe
aussi des petites
réparations chez
les particuliers.
La Maison de
Pédeloup
(sur rendez-vous)
1068, route de Montégut
32240 Monguilhem
Tél. : 05 62 08 77 95
06 81 54 19 70
www.pedeloup.com
: LaMaisonDePedeloup
Tortigue N’RJ (Riscle)
Le spécialiste du chauffage au bois/granulés
«
Le nom a un peu changé, mais c’est bien
la même entreprise ! ». Aux commandes
de Tortigue N’RJ avec sa femme Rachel,
Julien Tortigue, 30 ans, assure la continuité
de l’affaire créée en 1980 par son père
Patrick, bien connu comme installateur de
cheminées. Aujourd'hui, Tortigue N'RJ se pose
en spécialiste du chauffage au bois: poêles à
bois, traditionnels ou contemporains, poêles
à granules, inserts et toujours des cheminées
sur mesure. Julien Tortigue assure les visites
Julien Tortigue
techniques, l’installation du matériel, l’entretien,
le SAV et les dépannages. Rachel s’occupe de l’administration et de
l’accueil des clients au magasin, qui est aussi un show-room. Tortigue
N’RJ distribue plusieurs marques, comme Jotul, Dovre, Godin ou
Palazzetti. Rien que du matériel à la réputation éprouvée. Julien, en
bon technicien, est intransigeant sur ce point. Fixée à Riscle, route de
Saint-Mont, Tortigue N’RJ peut rayonner dans quatre départements, le
Gers, les Landes, les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques. Pour
les poêles à granules, Julien limite ses interventions à 50 km, afin de
pouvoir réagir vite si besoin. Pour vos projets, n’hésitez pas à faire appel
à Tortigue N’RJ. Déplacement et devis gratuits.
Tortigue N’RJ
Route de Saint-Mont - 32400 Riscle
Tél. : 05 62 69 81 98
E-mail : sarltortiguenrj@gmail.com
Essential Escapade (sur les marchés)
Les bienfaits des huiles essentielles
Corinne Burke était enseignante, déjà
très sensible aux huiles essentielles
et grande utilisatrice. Une rencontre avec
le laboratoire gersois Altho, qui en produit
à Monfort, va la convaincre d’en faire son
nouveau métier. La voilà revendeuse sur
les marchés des produits de l’entreprise,
sous la marque Institut Maloé. Corinne
en a d’ailleurs « l’exclusivité nationale »,
Corinne Burke
qu’elle abrite dans une camionnette décorée
comme un ancien magasin d’herboristerie, et qu’elle positionne sur les
marchés de Lectoure (vendredi), Fleurance (mardi) et L’Isle-Jourdain (samedi).
Le reste du temps, elle présente ses gammes auprès des CE. Corinne
est intarissable sur les produits qu’elle a sélectionnés. « Une goutte
peut suffire à soulager une douleur articulaire », dit-elle. Une fiche explicative
est donnée à chaque client pour une utilisation optimale. La gamme
de cosmétiques bio, savon ou shampoing, toujours sous la marque Institut
Maloé, va être développée. Une boutique en ligne existe. Mais ce que Corinne
préfère, c’est la vente
directe et le contact humain.
Essential Escapade
Le Village
32120 Sainte-Gemme
www.essential-escapade.fr
La devanture de Lectoure aux couleurs
(rouges) de la Saint-Valentin
Au 92 de la rue Nationale, à
Lectoure, on coiffe depuis… le
milieu des années 1970. Mathilde
Léon n’y est que depuis l’automne
2017, prenant la succession de
Céline Saint-Martin, mais elle en a
fait une adresse de référence. Il faut
dire que Mathilde manie les ciseaux
depuis qu’elle a 14 ans. En réalité,
elle avait (presque) tout appris bien
plus jeune. Après un apprentissage
à Condom et diverses expériences
Mon Petit Salon (Lectoure et Gondrin)
Mathilde, coiffeuse accomplie
Mathilde Aurélie et Laurie, un trio à l’unisson
en salon, elle a été coiffeuse à
domicile à partir de 2009, une expérience
de plus dans un CV déjà
complet.
Cryothérapie du cheveu
L’essentiel, disent ses clientes,
c’est qu’elle « aime son métier » et
qu’elle est « douée ». On ajoutera
souriante et bonne commerçante.
Mathilde s’occupe activement de
sa vitrine comme on a pu le voir
pour la Saint-Valentin. Animations,
concours et cadeaux pour les fêtes.
Côté coiffure, elle est pro : elle est
par exemple la seule, entre Lectoure,
Condom, Gondrin et Fleurance,
à proposer la cryothérapie
du cheveu, une technologie pionnière
pour traiter les cheveux à très
basses températures (-16°). Idéal
pour les cheveux endommagés
par les agents naturels et les traitements
chimiques. Mathilde utilise
par ailleurs la gamme Secret Professionnel
by Phyto, des shampoings,
masques et huiles made in
France à 99,7 % d’origine végétale
et naturelle.
Pas d’ammoniaque
Chez elle, pas d’ammoniaque dans
les colorations (un espace est dévolu
à ce soin), ni dans les permanentes.
Ces principes se déclinent
aussi à Gondrin, où Mathilde a ouvert
une boutique « jumelle », tenue
par Aurélie. À Lectoure, c’est Laurie,
une apprentie, qui épaule ces
temps-ci la « patronne ». Une équipe
à l’unisson. Les clients, femmes,
hommes et enfants, ne s’y trompent
pas. On vient même de loin ! Mathilde
n’affiche pas d’horaires, elle
est là « quand il le faut, quand on
me le demande », à 8 h du matin si
Toujours disponible pour la clientèle, dans le
respect des règles sanitaires
nécessaire. Souplesse, expertise,
un brin de dévouement. La recette
d’un commerce qui tourne. Un des
rares, dans la rue Nationale, à ouvrir
le lundi…
Mon petit Salon Mathilde
92, rue Nationale - 32700 - Lectoure
Tél. : 05 62 68 75 27
70, avenue Jean Moulin - Gondrin
Tél. : 05 62 28 13 22
28 29
Sandrine attentive à la qualité de l’occasion
Son magasin, elle en rêvait. Elle en a même
eu deux en peu de temps ! Un premier inauguré
le 3 mars dernier en face de l’office du tourisme.
Il a dû fermer presque aussitôt à cause du
coronavirus, avant de rouvrir le 12 mai et d’attirer
déjà du monde. Et un second, investi le 18
juin, qui remplace le précédent. Il est d’ailleurs
mieux situé dans le cœur vivant de Nogaro, au
plus près des clients. Il manque encore l’enseigne,
mais tout est en place, agencement intérieur,
produits mis en valeur, vitrine décorée. Les
Bonnes adresses
Trésor des Loustics (Nogaro)
Des beaux vêtements d’enfants… d’occasion
curieux entrent, des acheteurs ressortent. C’est
que Sandrine Darblade a misé sur les vêtements
enfants d’occasion, de 0 à 12 ans, à 2 ou
3 € seulement, quelques centimes pour du petit
linge. Elle les vend avec le même soin que si
c’était du neuf, c’est d’ailleurs aussi bien présenté
: sur cintres avec classement par âge. Rien à
voir avec le vrac des bourses aux vêtements, les
vide-greniers ou les ballots d’Emmaüs. Sandrine
a choisi la marchandise avec soin (pas de trou
ni de taches), elle l’a triée, lavée, repassée, puis
déployée dans les 45 mètres carrés d’exposition
de son commerce.
Aussi du neuf et des vêtements bio
Il s’agit pour elle d’une reconversion. Sandrine
faisait fonction d’aide-soignante (ASQH) à l’hôpital
de Nogaro. Et puis un accident domestique
l’a mise sur le flanc, et même un an en fauteuil
roulant. L’aventure du Trésor des Loustics est
donc aussi une victoire sur elle-même. Un pari
aussi, dans cette partie de la rue Nationale
moins facile d’accès. Mais Sandrine a des
arguments. Outre l’occasion, elle vend aussi
quelques références en neuf, toujours pour enfants,
avec des marques comme Lee Cooper et
RG 512. Et puis elle propose des vêtements enfants
bio, marque Kite. Évidemment plus chers,
Jérôme Gohier, peintre (Nogaro)
Un professionnel solide au pinceau
Le rayon vêtements bio, là c’est du neuf
qui correspondent aussi à un désir de certains
parents. Il y a donc trois bonnes raisons pour
entrer dans le magasin de Sandrine, sans compter
le plaisir de rencontrer une femme engagée
et courageuse.
Trésor des Loustics
34, rue de la République - 32110 Nogaro
Tél.: 06 42 17 16 75
Du mardi au samedi
de 9 h 15 à 12 h 15 et de 14 h 30 à 18 h 30
Bonnes adresses
Le Vélorail de l’Armagnac (Nogaro)
Pédalez nature et sans effort
Une sortie familiale par excellence. Recommandée pour petits et grands... (Photo Jean-Paul Campistron)
pour partie ombragée, dans la
campagne en direction du sud, le
long des vignobles et des champs
de maïs. 12 km aller et retour, avec
des haltes sécurisées lorsque la
voie ferrée croise un axe routier.
La traversée se fait à pied en poussant
la « draisine » (le terme technique),
sous l’œil vigilant de l’agent
d’exploitation.
Pause à mi-parcours
Entre deux passages à niveau, la
flânerie est des plus agréables,
L'opération de retournement des draisines
C
’est une des attractions les tant que les selles des deux « pilotes
» sont réglables, et que les avec ce bruit caractéristique de
à petite vitesse, mais régulière, Vélorail de l’Armagnac
plus originales du Gers. On la
rue de la Gare,
trouve à Nogaro, au départ d’une enfants peuvent prendre leur part claquements à la jonction de deux
32110 - Nogaro (bien fléché)
ancienne voie ferrée. Là, de drôles de l’effort.
rails, qui rappellera des souvenirs
Du 6 juillet au 31 août,
de machines sont positionnées sur
à ceux qui ont connu les trains de
4 départs chaque jour :
les rails. Elles tiennent à la fois du Assistance électrique
jadis. Les pilotes se relaient sous
10 h 30, 13 h 30, 16 h et 18 h 30.
pédalo, de la bicyclette et du wagonnet.
Disons qu’il s’agit d’une pour que la balade soit encore plus font banquette. A mi-parcours, il y
Effort relatif : depuis cette année, les encouragements de ceux qui
Location draisine 5 personnes
maxi (dès 1 an, siège-bébé fourni),
petite plateforme dotée de deux agréable, le Vélorail est équipé a une opération de retournement
et chien possible : 32 €
pédaliers pour avancer sur la voie, d’une assistance électrique. Il faut de chaque draisine. L’agent opère
Réservation obligatoire
avec une banquette à l’arrière pour quand même pédaler, mais au bout avec un système de levier, qui est
uniquement au tél. 06 82 05 61 40
les accompagnants. Deux devant, d’une centaine de mètres, on sent une attraction à lui seul. Et on repart
dans le sens inverse. Jusqu’à mesures sanitaires pour garantir votre sécurité
L'équipe du Vélorail a mis en place toutes les
à la manœuvre, trois derrière au un vrai coup de pouce. C’est donc
maximum. Idéal en famille, d’au-
parti pour 2 heures d’excursion, la gare d’arrivée. À peine fatigués.
au cours de la balade
Le chalet du circuit, avant…
Le chalet du circuit, après
Jérôme Gohier, un pro
S
’il n’est pas tombé dedans
quand il était petit, Jérôme
Gohier a appris son métier de
peintre avec les meilleurs artisans,
se frottant à des chantiers très variés,
et comprenant un point majeur
quand on manie le pinceau : « Tout,
ou presque, est dans la préparation
». La couche de peinture vient
clore un process minutieux, qui fait
que le travail est propre, durable,
recommandable. Jérôme Gohier
a cette chance d’être « préconisé
» par les divers corps de métier
qu’il croise sur les chantiers. Il est
aussi porté par la qualité de ses ouvrages,
comme ce chalet posé sur
le circuit Paul Armagnac, La Ferme
de Coustalat pour les connaisseurs,
à qui il vient de redonner
une nouvelle jeunesse (voir photos
avant et après). Jérôme Gohier
aime la peinture, il n’a jamais pu
s’empêcher de repeindre les murs
et plafonds des logements qu’il a
habités. « Même quand ce n’était
pas les miens ! ». Pour lui, le décor
d’une maison n’est pas sans effets
sur le moral. C’est comme changer
de peau.
Tarifs bien placés
Installé depuis 2018 à son compte,
mais avec une solide expérience
dans le métier, Jérôme Gohier se
déplace dans un rayon de 20 km
autour de Nogaro. Il est aussi compétent
pour des peintures extérieures
qu’à l’aise avec des travaux
intérieurs. Sur du neuf comme en
rénovation. Parmi ses atouts, des
tarifs « bien placés », et un accès
à des fournisseurs de peintures
de choix, la matière première
étant souvent stratégique. Il en
teste même chez lui, comme cette
peinture anti-griffe dont il a enveloppé
un tonneau. Un matériau
Des peintures de qualité,des tarifs bien placés
ultramoderne, élastique, solide. Du
savoir-faire, du répondant, un suivi
pour les chantiers plus complexes.
N’hésitez pas, c’est toujours le moment
de redonner un look à son
logis, qui sera ainsi mieux valorisé.
Contact :
Jérôme Gohier
Tél. : 06 11 48 31 74
jerome-gohier@orange.fr
30 31
Agenda
Il y aura des choses à faire et à voir cet été !
Une sélection de dates
En Lomagne
Agenda
GERS
Auch
Juillet-août
Pas d’édition 2020 des Soirs d’Été,
mais en contrepartie un programme très
riche de visites de la ville sous différents
aspects, avec des guides-conférenciers
et selon le protocole sanitaire du
moment. Juste deux exemples ici.
Rendez-vous devant l’office de tourisme.
Réservation conseillée au tél. 05 62 05
22 89.
Les vendredis à 15 h.
Visite de la cathédrale Sainte-
Marie, édifice exceptionnel inscrit au
patrimoine mondial de l’UNESCO au
titre des chemins de Saint-Jacques-de-
Compostelle. Verrières du XVI e siècle
d’Arnaut de Moles, 113 stalles du chœur
sculptées en bas-relief, et orgue de Jean
de Joyeuse, présenté comme le plus
prestigieux orgue de France au XVII e
siècle.
Les mercredis à 21 h.
Auch « criminelle ». Au détour d’une
rue, découvrez les histoires sombres et
cruelles qui ont marqué la ville d’Auch du
Moyen Âge à nos jours. Plaisir coupable
de se souvenir des assassins et crimes
qui furent commis, laissez-vous entraîner
dans les hauts lieux du pouvoir judiciaire
où le guide vous contera crimes,
jugements, supplices et exécutions
commis par le bourreau. Entre frisson et
élucubration, une visite à suivre en toute
innocence !
Fleurance
Du 8 au 14 août
Festival d’astronomie.
aura bien lieu, avec certes un
programme allégé à cause de la
crise sanitaire. Les observations sont
maintenues, comme les ateliers pour
enfants d’astronomie, d’aéronautique,
de robotique et d’environnement, 72
au total. Côté conférences, le plateau
est prestigieux. L’astrophysicien Hubert
Reeves est attendu le mercredi 12 août,
le climatologue Jean Jouzel le vendredi
14 août. À noter aussi la veille, le 13
Il
août, Brigitte Zanda, qui viendra parler
de Théodore Monod, chercheur, croyant
et militant.
Gimont
Du 17 juillet au 22 août
Musicales des coteaux de Gimone
Beaucoup de très belles choses. Par
exemple une soirée romantique le
17 juillet à Betcave-Aguin autour de
Brahms et de Schubert (soprano,
piano, violoncelle, violon, clarinette).
Du piano jazz le 18 juillet à Villefranche
d’Astarac avec Paul Lay « dans les
pas de Thelonious Monk et Keith
Jarrett ». Accordéon (Élodie Soulard) et
violoncelle (Raphaël Pidoux) le 16 août
à l’abbaye de Boulaur. Flamenco et jazz
manouche les 21 et 22 août à Tournan.
La Romieu
Musique en chemin
24-26 juillet
Festival organisé par l’ensemble La Main
Harmonique. Concert le 24 juillet à 21
h à la collégiale autour des madrigaux
italiens de l’époque de Monteverdi.
Samedi 25, pianos au cloître, trois
concerts, trois artistes, Alice Ader,
Alexandro Markeas (moment autour de
l’improvisation), François Dumont.
Lavardens
Juillet-août
Au château, exposition à nouveau
des dessins de Perry Taylor, cet artiste
qui croque la vie de nos campagnes de
Gascogne avec un humour so british.
Perry Taylor vient de sortir un 4 e livre,
Planète Gascogne. Il sera en dédicace
cet été dans diverses librairies de la
région, par exemple le 16 juillet à la
Libraire Corbel à Eauze, ou le 24 juillet
au Cochon Bleu à Lectoure.
Juillet-août
Au château, déjà programmée eu
printemps et reportée pour cause de
crise sanitaire, exposition présentant
le travail de Michel Lucien sur les
pigeonniers du Gers et d’ailleurs.
L’occasion pour les visiteurs de découvrir
un patrimoine vernaculaire méconnu
et de voir les trois livres signés de ce
spécialiste.
Lectoure
23-26 juillet
Lectoure à voix haute
Une édition « spéciale » pour s’adapter
à la période et des espaces retenus
(jardins…) qui permettent la distanciation
réglementaire. Six lectures par sept
comédiens de renom, qui liront des
textes de choix. Bruno Putzulu, Laetitia
Brecy, Pierre Martot, Valérie Diome,
Alain Fleury, Gilles Bouillon, ou Nina
de Montal.
25 juillet-20 septembre
L’été photographique
Une édition « inespérée et inattendue »,
selon les mots de sa directrice Marie-
Frédérique Hallin. L’occasion pour elle
de mettre en avant une scène artistique
régionale, en « circuit court », et de
réfléchir à « une économie solidaire de
l’art ». Contraintes sanitaires oblige, les
œuvres vont prendre l’air. On en verra
donc beaucoup dans l’espace public,
au détour d’une allée, d’un jardin, d’un
panneau électoral. Ce sera le terrain
de jeu de collectifs d’artistes inventifs
et réactifs, l’association Déclic avec
notamment Arno Brignon qui signe
l’affiche de la manifestation, ou le
collectif toulousain IPN. Au Centre d’art
(maison de Saint-Louis), on trouvera
les projets créés en résidence dans la
région. Yohann Gozard, le duo (gersois)
Hipkiss, Myriem Karim, dont le travail
allie poésie et photographie. À noter
des visites commentées tous les jeudis
à 10 h 30 depuis l’office de tourisme. Et
à certaines dates, non encore fixées à
l’heure de notre bouclage, des visites
« décalées », avec certains artistes.
Musique’ Halles de Lomagne, un nouveau festival dans le Gers créé pour
redonner vie aux rassemblements musicaux, espacés dans des cadres de semi
plein-air, dans des sites patrimoniaux remarquables par leur beauté et choisis
pour leur acoustique. Quatre séries de concerts du 21 juillet au 14 août, à
Flamarens, Lectoure, Monfort et Saint-Clar. L’étonnant camion-scène uNopia,
fondé par le pianiste virtuose Guilhem Fabre, inaugure la manifestation avec
Bach, Rachmaninov et Ravel. Suivent deux trios aussi classiques que modernes
: le jeune et brillant Philia Trio, accordéon et cordes, à l’énergie électrique,
puis les Triptikh, trio avec piano, interprètent avec flamme des arrangements
spectaculaires de musiques de films américains et russes. Le festival se clôt par
un grand récital romantique du pianiste franco-roumain Sebastian Ené, Sonate au
Clair de Lune et autres pièces composées sous les étoiles…
Réservation placée auprès de l’office de tourisme de Gascogne-Lomagne. A partir
du 1 er juillet au tél. 05 62 64 00 00.
Informations artistiques : sigopiano@gmail.com
Nogaro
21-23 août
Coupes « de Pâques »
Reportée pour les raisons que l’on
sait, l’épreuve — phare des coupes de
Pâques sur le circuit Paul Armagnac de
Nogaro aura lieu entre les 21 et 13 août.
Saint-Clar
Jusqu’au 19 juillet
Willem Heijkoop à la Galerie l’Arcade
Ce peintre hollandais, né en 1942,
résidant aujourd’hui à Saint-Clar après
six années en Suisse, est un maître du
glacis qui met en relief la lumière de ses
paysages romantiques. En avril 2018,
l’artiste s’était illustré en réalisant un
immense tableau de 2 m x 2,50 m pour
le Café des Sports de Lectoure. À Saint-
Clar, Willem Heijkoop nous présente
des tableaux assez superbes sur le
thème principal de la tauromachie.
Attention, horaires adaptés à la situation
sanitaire. Mercredi : 16 h 30 - 18 h
30. Jeudi : 10 h - 12 h 30. Samedi et
dimanche : 16 h 30 - 18 h 30. Fermé
lundi, mardi et vendredi.
Tél. : 06 86 95 58 77 ou 06 78 11 92 67.
Seissan
2-31 juillet
À la médiathèque, exposition
Envolées lyriques de Jean-Luc
Netter. Né à Condom en 1949,
Jean-Luc Netter a eu une longue
période d’abstraction géométrique puis
d’assemblages de surfaces colorées.
Il s’oriente actuellement vers une
exploration de la fluidité de l’acrylique.
Il réalise des toiles où l’aléatoire
prédomine, devenant source d’évasion,
de sollicitation de l’imaginaire pour le
spectateur. Mercredi : 9-12 h et 14-18 h.
Jeudi : 9-12 h. Vendredi et samedi :
9-13 h. Également visible à la galerie de
l’Office de tourisme de Lectoure du 27
au 31 août.
Termes d’Armagnac
4-8 août
Festival de théâtre Moissons d’Été
4 e édition de ce rendez-vous, là encore
adapté aux contraintes sanitaires, mais
qui promet de beaux moments de magie
et de poésie depuis le Domaine des
1000 chênes, avec vue imprenable sur
les Pyrénées et la tour médiévale de
Termes. Le festival est conçu par Marie
Delmarès et Jacques Grizeaud, de la
compagnie Les Attracteurs Etranges.
À noter, entre autres, le 6 août à 21 h
la pièce Droit dans mes bottes, une
réflexion profonde sur le monde agricole
entre racines et déracinement. Pour
rappel, les 11 e Médiévales de la tour
de Termes d’Armagnac, moment fort
de celle localité, ont été annulées et
reportées à l’été 2021.
LANDES
Saint-Sever
Église du couvent des Jacobins
Exposition d’art contemporain tous
les après-midi entre le 11 juillet et
le 19 août. Découverte des œuvres
de la céramiste Delphine Dardare
(terre craquelée, céramique raku, terre
enfumée), du peintre Pascal Bost
(visuel, pictural, chromatique), ou du
sculpteur Milthon, sollicité par plusieurs
villes pour des pièces monumentales.
LOT-ET-GARONNE
Agen
Musée des beaux-arts
Musée répandu dans quatre hôtels
particuliers qui communiquent entre
eux, situé au cœur historique de
la ville, place Esquirol. Collections
exceptionnelles de peintures françaises
et espagnoles ou italiennes, dont des
Champaigne, Tintoret, Oudry, Nattier,
Goya (très bel autoportrait), de Troy,
Courbet, Corot, Grigorescu (un peintre
roumain), Jasmin, etc. Des pièces de
mobilier d’art contemporain, certaines
fascinantes, parsèment le parcours.
Un régal.
32 33
Plieux
juillet-27 août - Regards sur le Gers
3 e édition, toujours superbement emmenée par Gisella Salvioni. Les artistes qui
exposent ont fait des séjours dans le Gers et en ont saisi ce qu’ils voyaient. Quatre
peintres et un sculpteur, de notoriété internationale : Marc Dalessio (USA), Tina
Orsolic (USA), Martyn Dukes (GB), Aldo Balding (GB). Le sculpteur français
Jean-Pierre Dumont exposera des créations très originales et inédites. Un beau
livre catalogue, ayant pour thème l’exposition, sera proposé aux visiteurs. Toujours
active et prévoyante, l’association Plieux Arts travaille déjà sur le projet d’exposition
« Regards sur le Gers 2021 », qui sera dédiée à 5 femmes. Certaines sont déjà en
immersion dans le Gers avec leur chevalet !
Renseignements :
www plieuxarts.com
Tél. : 06 85 32 38 64
25
Livres
Des romans régionaux
De la Gascogne... jusqu'à la Chine !
Livres
Lire, sentir et ressentir
Quatre femmes à l'honneur...
Terres rares
Jean Tuan
CLC éditions — 18,50 €
Ce récit est une « pure fiction »,
avertit d’emblée l’auteur. Voire…
Car dès les premières pages de ce
roman, lorsqu’il est question d’un
crash d’hélicoptère dans le vignoble
bordelais emportant le propriétaire
du domaine et le milliardaire chinois
venu le convoiter, on se sent en
terrain de connaissance. Ce drame
a bien eu lieu en 2013, et il avait
frappé l’opinion. Le reste appartient
à l’imagination de Jean Tuan, qui
remet en scène Cyprien Bonassieu,
commissaire de police toulousain,
fils d’un Chinois arrivé en France
en 1964. Bonassieu est chargé de
l’enquête, avec son collègue et ami
basque Iban Etxarri. L’affaire aura
des développements complexes.
Le riche chinois était actionnaire
de l’aéroport de Blagnac. Elle entraîne
Bonassieu jusqu’à Pékin.
Bonassieu découvre là-bas les méthodes
sans scrupules de la Chine
pour mettre la main sur les terres
cultivables de la France, et assurer
l’alimentation de sa population. Un
polar érudit qui colle à l’actualité et
se lit agréablement. Il y a même la
liste des protagonistes de l’histoire,
ce qui s’avère bien utile au gré des
pages. Jean Tuan, journaliste d’entreprise
spécialisé dans l’aéronautique,
a mis beaucoup de lui-même
dans ce 3 e livre édité par la maison
de Lionel Clergeaud. H.L.
Que répondez-vous,
Professeur ?
Wanda Koméza
Le Lys Bleu Édition
18,10 €
Exercice de style enlevé et réussi
que cette correspondance humoristique
entre le sieur Nicolarousse,
professeur de philosophie, et une de
ses anciennes étudiantes, prénommée
Naïvine. Treize lettres où cette
dernière décrit les individus qui traversent,
ou plutôt s’immiscent dans
sa vie, en général des fâcheux et
importuns. Les lettres sont joliment
descriptives, et les réponses du
vieux professeur très ramassées,
en forme de morale ou de pichenette,
c’est selon. Wanda Koméza
a une plume alerte et le sens des
dialogues efficaces. Ce livre est en
quelque sorte un manuel à l’usage
de ceux dont la vie est empoisonnée.
Avec des conseils : faut-il
plaindre ces fâcheux ? Se moquer
d’eux ? Les fuir ? En rire ? Wanda
Koméza a choisi, elle, de s’en amuser,
et d’amuser les lecteurs avec
elle. D’origine polonaise, née en
Gascogne, elle a enseigné dans le
Gers et dans les Hautes-Pyrénées,
où elle s’est fixée dans la Vallée des
Gaves, en pleine nature. Ce livre à
la verve satyrique tranche avec ses
précédents opus consacrés à des
sujets plus sombres, dont un paru
en 2018 aux éditions de l’Harmattan.
H.L.
Histoire de Fleurance
Pierre Léoutre
Books On Demand— 40 €
S’il a sa maison à Lectoure, son
cœur bat aussi pour Fleurance.
Pour preuve ce livre généreux sur la
« terre des étoiles et des plantes »,
qu’il vient de publier à l’instigation
de la municipalité. Généreux parce
qu’il a voulu rendre hommage à une
cité qu’il aime, qui lui rappelle son
enfance, et dont l’esprit d’ouverture
et de tolérance lui convient bien.
Généreux aussi, parce qu’il y a
plus de 400 pages, très illustrées,
et inscrites dans le sillage révéré de
l’ouvrage d’Adolphe Cadéot, maire
entre 1899 et 1921. Pierre Léoutre
démarre son récit à la préhistoire,
avant la fondation « officielle » de
Fleurance à la fin du XIII e siècle.
On enjambe les siècles, les hauts
et les bas de la « belle bastide »,
la blessure profonde et folle des
guerres de religion, l’industrialisation
récente. L’auteur, retraité de
la police et correspondant local de
presse, a remué son réseau pour
obtenir des témoignages de première
main et des archives parfois
inédites. Émergent d’étonnants
personnages, tel Louis Damblanc,
constructeur de la première fusée
à étages séparables du monde.
Moins connu que Maurice Mésségué,
l’un des totems de la ville.
Pierre Léoutre a mis cinq ans pour
réaliser cette somme, qu’on trouve
à la Maison de la presse de Fleurance,
ou en commande sur de
nombreux sites. H.L.
Les cadets de Gascogne
Henry de Gorsse
et Joseph Jacquin
Librairie Hachette 1908
Chiné dans un vide-grenier, ce livre
paru en 1908 est une petite curiosité
littéraire puisqu’il s’agit des aventures
de Cyrano de Bergerac… qui
ne sont pas écrites par Edmond
Rostand ! On pourrait penser au
plagiat, mais Henry de Gorsse était
un ami d’enfance de Rostand. Né
en 1868 (comme Rostand) à Bagnères
de Luchon, de Gorsse a fait
carrière comme homme de lettres,
principalement dans le théâtre. Il a
puisé dans le répertoire des autres
pour en faire des adaptations. « Les
cadets de Gascogne » est donc
un roman de cape et d’épée plutôt
destiné à un public jeune. Cyrano
se trouve à Paris au moment de la
Fronde qui oppose plusieurs pairs
de France à Mazarin et, par voie de
conséquence, au jeune roi Louis
XIV, âgé de treize ans. La Fronde
est menée par Condé, soutenu
par le Duc d’Orléans et Mme de
Montpensier. Ils espèrent déposer
le roi et prendre le pouvoir. Cyrano,
qui est fidèle à la cause du roi,
va participer avec ses cadets, à la
contre-offensive royale menée par
Turenne qui finira par avoir raison
des frondeurs.
(On trouve facilement ce roman sur
les sites de livres d’occasion…)
J.-L. L.B.
Vania, Vassia
et la fille de Vania
Macha Méril
Editions Liana Levi
340 pages — 21 €
Le dernier livre de Macha Méril est
plutôt celui de Marie-Madeleine
Wladimirovna Gagarine, son vrai
nom. Ses parents, le prince et la
princesse Gagarine, ont connu
le destin tourmenté de ces exilés
fuyant le régime bolchévique instauré
en 1917. Ils se fixèrent en
France, et obtinrent vite leur naturalisation.
Macha Méril ne relate pas
leur histoire. Elle brosse certes une
histoire de Russes blancs émigrés,
mais elle la fixe en Corrèze, à la fin
des années 1930, dans une petite
communauté d’anciens Cosaques.
Le livre s’intéresse à trois personnages
de ce groupe singulier, qui
vont traverser le siècle avec des
fortunes diverses. Vassia veut libérer
la Russie des Rouges. Veuf, il
laisse sa fille Sonia aux bons soins
de son ami Vania. Un aristocrate
célibataire la repère et va prendre
en charge ses études. Sonia sera
énarque, haut-fonctionnaire et académicienne,
un parcours parfait
d’assimilation républicaine. Il y a
probablement un peu (beaucoup ?)
de Macha Méril dans le personnage
de Sonia qui éclaire tout le roman.
Un livre émouvant et enlevé, écrit
au chevet de son regretté mari
Michel Legrand, disparu en janvier
2019. H.L.
Ce qu’on dit au fumoir
Jean-Louis Le Breton —
Marie-Léonie Devoir
Éditions Panache
300 pages — 21 €
En 1936, Colette publie un livre
de souvenirs, « Mes apprentissages
» et parle d’une de ses
amies « petite-fille du marquis de
Saint-Georges, qui signait “Henry
de Lucenay” les romans d’aventures
lointaines qu’elle écrivait,
résignée, pauvre, au coin d’un feu
maigre de pension de famille… »
Mais aujourd’hui, on ne trouve plus
aucune trace de cette « Madame de
Lucenay ». Rien sur le net, pas de
fiche Wikipédia, aucune page de
bibliophile, rien… Intrigué, Jean-
Louis Le Breton (que nos lecteurs
connaissent bien) a mené une enquête
littéraire passionnante pour
découvrir la véritable identité de
madame de Lucenay et reconstituer
son parcours de vie. Il a également
retrouvé des textes inédits
depuis 1883 et propose onze nouvelles
originales pour redécouvrir
cette auteure dont le talent et les
œuvres étaient tombés dans les
oubliettes de l’Histoire…
Sur le site :
www.editions-panache.com
Chez la libraire Françoise Corbel
à Eauze – Au Tabac du Centre à
Nogaro A.P.
Le destin fabuleux
de Jane Dieulafoy
Audrey Marty
Le Papillon Rouge Editeur
300 p. 19,90 €
Passionnante biographie que celle
de Jane Dieulafoy écrite par Audrey
Marty, diplômée d’histoire de l’art.
Jane fut archéologue, journaliste,
photographe, romancière, conférencière…
elle écrivit même un
opéra mis en musique par Camille
Saint-Saëns ! Née Jeanne Magre,
issue de la bourgeoisie toulousaine,
elle épouse Marcel Dieulafoy, ingénieur,
deux mois avant la guerre de
1870 (à laquelle elle participe en
tant que cavalière aux côtés de son
époux). Ensemble, ils effectueront
plusieurs voyages très aventureux
en Perse (Iran) où ils mèneront de
fructueuses fouilles. Ils en ramèneront
plus de quarante tonnes d’objets,
dont le monumental taureau de
Suse et la frise des archers qui seront
exposés au Louvre. Très jeune,
Jeanne a pris l’habitude de s’habiller
en homme et de couper ses cheveux.
Elle la conservera jusqu’à la
fin de sa vie, malgré les critiques et
les caricatures qu’elle devra subir.
Féministe, heureuse en ménage,
elle défend l’éducation pour les
filles, mais catholique elle s’oppose
au divorce. Ce livre rythmé en chapitres
courts se lit avec plaisir et l’on
finit par apprendre pourquoi Jeanne
a décidé un jour de changer son
prénom en « Jane »… J.-L. L.B.
Pionnières
Anita Conti
Scénario Nathaniel Legendre
et Luca Blengino
Illustration Katia Ranello
Soleil — 56 p. 14,95 €
Les romans graphiques et/ou historiques
tiennent de plus en plus de
place dans le monde de la bande
dessinée. La maison d’édition
Soleil lance une collection pour
rendre hommage à des femmes
audacieuses qui ont su s’imposer
dans des univers masculins. Tel est
le cas d’Anita Conti (1899-1997),
passionnée par la mer dès son
plus jeune âge. Chroniqueuse dans
différentes revues d’aventures,
elle réussit à s’embarquer à bord
du navire de recherche le « Théodore
Tissier » inaugurant ainsi une
grande carrière d’océanographe
et de photographe. Elle dressa les
premières cartes de pêche, ce qui
permit de mieux exploiter les ressources
halieutiques. Mais elle finit
par s’inquiéter de leur surexploitation.
Cette BD particulièrement
bien mise en scène et parfaitement
dessinée se conclut par un petit document
(texte et photos) qui complète
le parcours étonnant de cette
femme de caractère. J.-L. L.B.
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Jeux dans le coin-coin
Les mots croisés de François Sumien
(Solution page 38)
Horizontalement :1 – À base de blé. 2 – Perdu – N’ont rien à
voir avec les roses. 3 – Engin de travaux publics. 4 – Poussés –
Dans – Accès aux cabinets. 5 – N’est donc pas en tête – De bonne
heure. 6 – Ils ne sont pas loin de la mer – Mot de dédain. 7 – Il ne
cherche pas obligatoirement le coupable. 8 – Lacent – Possessif.
9 – Ce n’est pas le mot de la fin – Se fait en montagne. 10 – Suit
le docteur – Elle a subi un sacré casse-tête. 11 – Qui dépasse la
mesure – Abris côtiers.
Verticalement :A – Elles font des vagues au chef. B - Sent
mauvais de la bouche- Il combine la musique, la danse et la
poésie – Son statut lui permet d’attirer de nombreux capitaux.
C – Mordant. D – Vieille bête à cornes – Jeu de la vache. E – Peut
qualifier un logarithme – Ile française. F – Son solde est souvent
négatif. G – C’est l’une des aides – Sur la rose des vents – Circuit
automobile belge. H - Il se met facilement en boule – À la tête
d’un état musulman. I – Appellent la biche – Ils ont leurs chutes.
J – Peut être préposition, adverbe ou pronom personnel – Ancien
gouvernement colonial dont la capitale était Dakar – On l’a à
l’œil. K – Toujours avant un prénom féminin – Rayées de bandes
foncées.
Facile
Grilles de Sudoku
(Solution page 38)
Difficile
Hommage au
dessinateur Pertuzé
(Photo DR)
Mort le 26 avril dernier
dans la Drôme, en
pleine crise sanitaire, Jean-
Claude Pertuzé n’a pas eu
l’hommage que son immense
talent d’illustrateur
méritait. Sans doute y aurat-il
des événements « réparateurs
» dans les prochains
mois impulsés par son ami
Jean-Claude Ulian, proche
des deux filles du dessinateur
disparu. Né à Lectoure
en 1949, petit-fils (par sa
mère) d’un boulanger, Jean-
Claude Pertuzé, alias Pertu,
laisse une œuvre foisonnante,
largement inspirée
par la Gascogne. On lui doit
notamment les illustrations
des Contes de Gascogne,
de son compatriote Bladé,
des BD fantastiques, ésotériques,
voire polissonnes
avec la trilogie érotico-agricole
Galipettes, Culbutes,
et Capotages. La BD ne
nourrissant pas toujours son
homme, Jean-Claude Pertuzé
a exercé son métier de
maquettiste-graphiste, en
particulier chez Bouquet à
Auch ou à Pyrénées Magazine.
On l’a même entendu
sur les ondes, à Sud Radio.
Il y disait des contes. En
1987, il grimpe au sommet
du Vignemale, point culminant
des Pyrénées françaises,
et en 24 h il crée 32
planches de BD, textes et
dessins. Ce sera Le Jour de
Vignemale, édité par Loubatières,
puis réédité.
H.L.
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Avant de se quitter
Solution des sudoku
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