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L'Essentiel du Sup Prépas _ N°40_ 24 juillet 2020

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

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AOÛT <strong>2020</strong> | N° 40<br />

PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES<br />

ENTRETIENS<br />

Delphine Manceau (Neoma)<br />

Jean-François Fiorina (Grenoble EM)<br />

L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

Bac : un cru <strong>2020</strong> record<br />

avant le nouveau bac 2021<br />

ENTRETIEN<br />

Comment les écoles de la Fesic<br />

ont résisté à la crise :<br />

entretien avec Philippe Choquet<br />

Retour sur une année<br />

vraiment pas<br />

comme les autres<br />

À l’EDHEC, donner de l’élan à ses études,<br />

c’est atteindre des sommets.<br />

Top 15 des Business Schools européennes<br />

(Financial Times European Business School ranking 2019).<br />

4 ème Grande École française<br />

(Classement Le Parisien <strong>2020</strong>).<br />

GE.EDHEC.EDU


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

ÉDITO + SOMMAIRE<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

L’ANNÉE DES INCERTITUDES<br />

A ceux qui croyaient que la crise <strong>du</strong> Covid-19 était derrière<br />

nous les semaines passées ont apporté un cruel démenti :<br />

non seulement il n’y a jamais eu autant de cas dans le<br />

monde mais la pandémie refait son apparition en France.<br />

Même dans des régions relativement épargnées jusqu’ici.<br />

Plus que jamais les responsables des établissements<br />

d’enseignement supérieur doivent être souples et réactifs<br />

pour éviter de nouveaux confinements.<br />

Gare aux clusters ! Populations mobiles, larges amphithéâtres, fêtes et absence<br />

de distanciation sociale, lycées et Grandes écoles sont des lieux idéaux pour<br />

développer des clusters de Covid-19. Mais comment l’éviter ? Évidemment des<br />

mesures sanitaires vont être prises à la rentrée en limitant le nombre d’élèves dans<br />

les classes et en insistant sur le port <strong>du</strong> masque et les gestes barrière. Mais il sera<br />

bien difficile d’empêcher ses élèves de se retrouver pour faire la fête. Sans gestes<br />

barrière. D’autant qu’ils ont la perception que la pandémie ne passera pas par eux,<br />

sans toujours mesurer qu’ils n’en sont pas moins contagieux pour leur entourage. A<br />

l’image de ce qui se passe déjà dans des écoles ou des collèges, les établissements<br />

d’enseignement supérieur redoutent donc de devoir fermer ponctuellement leurs<br />

portes pour éviter une propagation rapide <strong>du</strong> virus.<br />

Des perspectives difficiles. Aux contraintes sanitaires – et à leurs effets financiers<br />

non négligeables – s’ajoutent des perspectives financières dégradées. D’un<br />

côté moins d’étudiants étrangers et moins de formation continue, de l’autre plus de<br />

dépenses pour organiser un télé enseignement de qualité et soutenir des étudiants<br />

parfois en difficulté financière, l’année <strong>2020</strong>-21 s’annonce rude. Avec une question<br />

essentielle : comment vont se placer les diplômés des Grandes écoles de management<br />

sur le marché <strong>du</strong> travail ? Vont-ils vraiment résister mieux que les autres - et la<br />

« marque » Grande école préserver leur avenir – comme lors des crises précédentes ?<br />

S’adapter dans un monde incertain. Écoles et lycées ont su s’adapter depuis la<br />

mi-mars. A la rentrée ils devront constamment être prêts à changer leurs modalités<br />

d’enseignement en mixant présentiel et distanciel. Personne ne souhaite revenir au<br />

tout distanciel – les élèves moins que tous les autres – mais tous sont également<br />

conscients qu’on ne peut pas l’exclure.<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS DU MOIS<br />

4 • BSB réforme son PGE et prépare une<br />

rentrée en « blended augmenté »<br />

5 • Audencia et le WWF France célèbrent<br />

les 10 ans de leur partenariat<br />

6 • SKEMA crée un nouveau parcours intégré<br />

en Innovation Durable et RSE<br />

7 • Bac 2021 : les E3C évoluent<br />

8 • Le Conseil d’Etat valide<br />

les frais de scolarité différenciés<br />

pour les étudiants étrangers<br />

12 • Test de positionnement de début<br />

de seconde : des écarts abyssaux<br />

PUBLI-INFORMATION<br />

9 • Redéfinition <strong>du</strong> rôle de l’enseignant,<br />

égalité des chances et transition digitale :<br />

les trois défis à venir<br />

pour l’enseignement supérieur<br />

ENTRETIENS<br />

14 • Delphine Manceau,<br />

Directrice générale de Neoma BS<br />

17 • Jean-François Fiorina,<br />

Directeur général adjoint de Grenoble EM<br />

32 • Philippe Choquet,Président de la Fesic<br />

et directeur d’UniLaSalle<br />

DOSSIER<br />

19 • 2019-<strong>2020</strong> : retour sur une année vraiment<br />

pas comme les autres<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

« L’Essentiel <strong>du</strong> sup » est une publication <strong>du</strong> groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole <strong>du</strong> Chomont<br />

(f.bole<strong>du</strong>chomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo.éditions<br />

Photo de couverture : shutterstock<br />

2


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

NOMINATIONS<br />

BSB réforme son PGE<br />

et prépare une rentrée<br />

Benoit Delaunay<br />

Benoit Delaunay<br />

(@delaunay_benoit), 40<br />

ans, a été nommé conseiller<br />

E<strong>du</strong>cation, enseignement<br />

supérieur, jeunesse et sport<br />

auprès <strong>du</strong> Premier ministre<br />

Jean Castex. Nommé recteur<br />

en <strong>juillet</strong> 2019 après avoir<br />

occupé le même poste à<br />

Clermont-Ferrand, Benoît<br />

Delaunay est professeur de<br />

droit public. Multi diplômé<br />

il est agrégé en droit,<br />

titulaire de deux masters de<br />

l’université Paris-2-Panthéon-<br />

Assas (en droit public<br />

approfondi et en fiscalité<br />

internationale), diplômé<br />

de Sciences Po mais aussi<br />

d’HEC en 2001. Tout d’abord<br />

maître de conférences à<br />

l’université Paris-Descartes<br />

de 2007 à 2008, puis<br />

professeur des universités à<br />

Poitiers de 2008 à 2011, il a à<br />

nouveau enseigné à Paris-<br />

Descartes de 2011 à 2013.<br />

Imen Mejri<br />

Imen Mejri a été nommée<br />

directrice <strong>du</strong> Programme<br />

Grande école de NEOMA<br />

Business School à compter<br />

<strong>du</strong> 1er août <strong>2020</strong>. Elle<br />

succède à Sylvie Jean qui<br />

part occuper le même poste<br />

à emlyon BS. Professeure<br />

de finance, titulaire d’un<br />

doctorat en Sciences de<br />

gestion de l’Université Paris<br />

I-Panthéon Sorbonne, Imen<br />

Mejri a rejoint NEOMA<br />

Business School en 2008.<br />

Elle mène ses recherches<br />

sur le financement innovant<br />

des entreprises, notamment<br />

le Crowdfunding et<br />

était responsable de la<br />

spécialisation « Corporate<br />

Finance » depuis 2017.<br />

«<br />

en « blended augmenté »<br />

Nos étudiants ne pensent plus <strong>du</strong> tout au<br />

confinement. Notre volonté pour la rentrée<br />

est de faciliter au maximum le face à face<br />

dans de bonnes conditions. » Le directeur<br />

de Burgundy School of Business, Stéphan Bourcieu,<br />

a fait le bilan <strong>du</strong> confinement tout en présentant un<br />

tout nouveau programme Grande école (PGE).<br />

A la prochaine rentrée, BSB déploiera une nouvelle<br />

formule de son Master Grande Ecole. Dans un monde<br />

« de plus en plus complexe qui se transforme sous la<br />

pression de quatre forces majeures: la mondialisation,<br />

l’intelligence artificielle, la diversité et le développement<br />

<strong>du</strong>rable, l’ambition de BSB est de donner à<br />

ses élèves les compétences et le socle intellectuel<br />

indispensables pour appréhender cette complexité<br />

et la manager », établit Stéphan Bourcieu. Cela passe<br />

notamment par un renforcement <strong>du</strong> socle de culture<br />

générale et économique dans une logique de continuum<br />

et de complémentarité avec les acquis de la<br />

classe préparatoire. Dès la rentrée de pré-Master,<br />

le challenge « Innovation Sprint » plongera l’étudiant<br />

dans la résolution de problématiques managériales<br />

réelles d’entreprises grâce à la mobilisation des outils<br />

de la recherche académique. Toujours en pré-Master,<br />

le mo<strong>du</strong>le « Deep Dive Artificial Intelligence » confrontera<br />

les élèves aux enjeux de l’IA et des nouvelles<br />

technologies; des cours de philosophie de l’IA sont<br />

notamment intégrés.<br />

Pour appréhender cette complexité croissante, BSB<br />

renforce également la formation par la recherche. « Les<br />

objectifs sont d’apprendre à formuler une problématique,<br />

faire une revue de la littérature pour connaître<br />

l’état de l’art, formuler des hypothèses, exploiter<br />

une méthodologie pour proposer des réponses »,<br />

explicite Stéphan Bourcieu. A cette fin, les cours de<br />

méthodologie de la recherche et les exigences de la<br />

thèse professionnelle en Master 2 (obligatoire pour<br />

tous les élèves) sont renforcés.<br />

« Nous avons relevé le challenge <strong>du</strong> full distant et<br />

nous nous en inspirons pour la rentrée », explique la<br />

directrice <strong>du</strong> Master Grande Ecole, Sophie Raimbault,<br />

qui constate qu’il n’y a « pas eu de taux d’échecs significatifs<br />

alors que nous avons gardé le même taux<br />

d’exigence avec des examens à distance ». Pour la<br />

rentrée prochaine les cours fondamentaux jusqu’au<br />

M1 passent en « blended augmenté » avec des cours<br />

inversés classiques rescénarisés accompagnés de<br />

cours d’accompagnement. Quant aux cours d’expertise<br />

forte ils seront dispensés mi à distance en synchrone,<br />

mi en présentiel grâce à un investissement dans<br />

l’équipement vidéo de toutes les salles de cours de<br />

l’ordre de 300 000€.<br />

Mais d’autres questions se posent comme l’explique<br />

Stéphan Bourcieu : « Nos étudiants sont surtout inquiets<br />

de savoir si la vie associative pourra être au niveau<br />

habituel. C’est frustrant pour eux et nous devons les<br />

accompagner dans des événements différents tout<br />

en évitant qu’ils organisent leurs propres événements<br />

qui pourraient déboucher sur des clusters et sur une<br />

nouvelle fermeture de l’école ». Comme partout le<br />

week-end d’intégration n’aura pas lieu.<br />

4


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Audencia et le WWF France<br />

célèbrent les 10 ans<br />

de leur partenariat<br />

Partenaires depuis 10 ans, Audencia et le WWF France<br />

travaillent ensemble pour « intégrer le développement <strong>du</strong>rable<br />

et la responsabilité sociétale au sein des programmes d’enseignement<br />

de l’école, de l’ensemble de ses activités et sur le campus ».<br />

Depuis dix ans des compétences RSE ont été<br />

développées dans 10 % des cours, plusieurs<br />

parcours dédiés à la thématique, dont un programme<br />

bac +6, le Mastère Spécialisé® Acteur<br />

pour la transition énergétique, ont été créés. Les deux<br />

partenaires ont décidé de recon<strong>du</strong>ire leur collaboration<br />

pour trois ans. Ensemble, Audencia et le WWF France<br />

ont la volonté d’accompagner les professeurs sur de<br />

nouveaux projets de recherche, comme les relations<br />

que les entreprises entretiennent avec les ONG dans<br />

le monde. Un projet qui impliquerait différents campus<br />

d’Audencia et ferait intervenir différents bureaux <strong>du</strong> WWF.<br />

Dans un souci de développer l’exemplarité, Audencia<br />

et le WWF France travaillent pour ré<strong>du</strong>ire l’empreinte<br />

écologique de l’école en impliquant salariés, étudiants<br />

et partenaires d’Audencia. Le partenariat s’est ainsi<br />

orienté dès 2019 vers une suppression <strong>du</strong> plastique<br />

jetable sur le campus, incluant la distribution de gourdes<br />

réutilisables aux salariés et étudiants. D’autres actions<br />

d’engagement <strong>du</strong> campus se dérouleront tout au long<br />

de l’année.<br />

Épreuve de maths Essec-HEC<br />

de la BCE : ils connaissaient le sujet…<br />

Le sujet de mathématiques posé aux candidats<br />

de la voie ECS <strong>2020</strong> Essec-HEC<br />

comprenait un certain nombre de questions<br />

qui figuraient dans un sujet de<br />

concours annulé en 2018. La DAC avait,<br />

à l’époque, « expressément demandé leur<br />

destruction ». Or ce sujet supprimé en<br />

2018 a bien été utilisé en mars 2019 au<br />

lycée Notre-Dame de Grandchamp à Versailles.<br />

Quatre candidats ayant cubé ont<br />

eu la bonne fortune de se voir poser ainsi<br />

un problème déjà résolu.<br />

L’épreuve n’en sera pas pour autant passée<br />

de nouveau, la cellule de crise de la<br />

BCE ayant unanimement estimé que, « si<br />

cet incident est regrettable, il n’y avait<br />

pas lieu de reprogrammer ou de neutraliser<br />

l’épreuve ». Une mo<strong>du</strong>lation <strong>du</strong><br />

barème lui semble la meilleure décision<br />

possible dans un « contexte particulièrement<br />

difficile ».<br />

De plus la BCE se « réserve la possibilité<br />

d’engager des poursuites si une fraude délibérée<br />

était avérée ». Afin d’éviter que cela<br />

se repro<strong>du</strong>ise à l’avenir, la BCE va évaluer<br />

l’opportunité d’amender les textes régissant<br />

le concours afin de rendre l’usage d’un sujet<br />

non officiel constitutif d’une fraude.<br />

EN BREF<br />

• HEC Paris a lancé en 2019<br />

un programme d’égalité<br />

des chances dédié aux<br />

étudiants africains : PACT<br />

AFRIQUE (Programme<br />

d’Accompagnement des<br />

Talents Africains). La<br />

première promotion,<br />

recrutée en Côte d’Ivoire en<br />

2019, comptait 16 étudiants :<br />

cinq d’entre eux viennent<br />

d’être admis à HEC Paris.<br />

• ICN Business School<br />

crée son propre CFA pour<br />

Nancy et Paris La Défense.<br />

L’école aura plus que doublé<br />

ses effectifs apprentis à la<br />

rentrée de septembre <strong>2020</strong>,<br />

passant de 80 à près de 200.<br />

• Autour de l’EM Strasbourg,<br />

les entreprises, les<br />

associations, les alumni<br />

et les partenaires se sont<br />

mobilisés pour venir en<br />

aide aux élèves. Près<br />

de 270 000 € ont ainsi<br />

été rassemblés pour<br />

débloquer des aides<br />

pour les rapatriements<br />

internationaux, la perte d’un<br />

job étudiant et l’annulation<br />

/suspension d’un stage.<br />

• KEDGE a reçu le 23 juin le<br />

label « Génération 20<strong>24</strong> »,<br />

remis par le ministère de<br />

l’Enseignement supérieur,<br />

de la Recherche, de<br />

l’Innovation et le ministère<br />

des Sports pour soutenir<br />

le développement de la<br />

pratique sportive régulière<br />

dans l’enseignement<br />

supérieur et « renforcer<br />

ses objectifs d’inclusion,<br />

de santé, de respect et<br />

d’engagement citoyen<br />

dans la perspective<br />

de l’organisation des<br />

Jeux Olympiques<br />

et Paralympiques à<br />

Paris en 20<strong>24</strong> ».<br />

• Audencia fait le bilan de<br />

l’ensemble des actions de<br />

solidarité réalisées auprès<br />

de ses étudiants et diplômés<br />

<strong>du</strong>rant ces derniers mois,<br />

infographies des résultats<br />

et témoignages à l’appui.<br />

• Une convention de<br />

partenariat entre NEOMA<br />

Business School et Sopra<br />

Steria Next a été signée ce<br />

vendredi 10 <strong>juillet</strong>. Sopra<br />

Steria Next « soutiendra<br />

l’Ecole dans sa stratégie de<br />

développement autour de la<br />

pédagogie innovante et de<br />

la recherche ». L’entreprise<br />

devient partenaire officiel<br />

<strong>du</strong> programme TEMA,<br />

avec lequel elle « partage<br />

un ADN très fort autour de<br />

l’innovation et <strong>du</strong> digital ».<br />

5


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

SKEMA crée un nouveau<br />

parcours intégré<br />

en Innovation Durable et RSE<br />

Jusqu’ici proposé en L3 le parcours « Innovation <strong>du</strong>rable » de Skema<br />

s’étend à la 2e année <strong>du</strong> programme Grande école (PGE) à la rentrée <strong>2020</strong>.<br />

Ce tout nouveau parcours permet aux étudiants<br />

« d’intégrer, dès le 1esemestre de leur cursus<br />

•<br />

en L3 et jusqu’en M2 les principes-clés <strong>du</strong><br />

développement <strong>du</strong>rable et de la RSE dans<br />

leurs dimensions sociales, économiques et environnementales.<br />

En encourageant l’innovation et la créativité,<br />

il a pour ambition de former des « Social & Business<br />

Transformers », des porteurs de solutions aux enjeux<br />

<strong>du</strong> développement, des créateurs de nouvelles économies<br />

», expliquent Sophie Gay, directrice <strong>du</strong> PGE et<br />

Denis Boissin, directeur adjoint <strong>du</strong> PGE et Professeur<br />

en Economie de l’Environnement, les concepteurs de<br />

ce nouveau parcours au sein de SKEMA. Les étudiants<br />

compléteront les enseignements de L3 par un à deux<br />

semestres supplémentaires en M1, orientés innovation et<br />

développement <strong>du</strong>rable, avant de rejoindre en dernière<br />

année (M2) la spécialisation de leur choix.<br />

Les enseignements <strong>du</strong> tronc commun (L3/M1) seront<br />

dès la rentrée spécifiquement axés sur la prise en<br />

considération <strong>du</strong> développement <strong>du</strong>rable dans toutes<br />

les activités métiers qui sont au cœur de l’entreprise.<br />

Chaque cours adoptera une perspective de développement<br />

<strong>du</strong>rable. Par exemple, la RSE devient « RSE<br />

appliquée » avec une approche très opérationnelle et<br />

des activités concrètes (norme ISO 26000 notamment) ;<br />

le cours de Finance internationale est consacré à la<br />

Finance <strong>du</strong>rable, etc. En complément, les cours de<br />

« Technology and Environment » et « Alternative Economies<br />

» viendront souligner la place des technologies<br />

dans les activités environnementales.<br />

Intégré au dispositif de continuum « ThinkForward »<br />

entre la classe prépa et la grande école, le cours<br />

Philosophie et société inclura également un volet de<br />

développement <strong>du</strong>rable à la rentrée <strong>2020</strong> afin de sensibiliser<br />

en L3 l’ensemble des primo-entrants <strong>du</strong> PGE.<br />

EN BREF<br />

Audencia a intégré pour la<br />

première fois le Classement<br />

de Shangai dans la<br />

catégorie « management »<br />

(catégorie 401-500) et cela<br />

en 4e position mondiale<br />

et 1e en France en<br />

matière de collaborations<br />

internationales.<br />

• L’Institut Sport et<br />

Management de Grenoble<br />

École de Management<br />

comme l’EDHEC Business<br />

School se rapprochent de<br />

Provale, union des joueurs<br />

de rugby, en charge de<br />

défendre les droits et intérêts<br />

des joueurs et joueuses<br />

professionnels. Grâce à ce<br />

partenariat, les joueurs de<br />

rugby pourront s’inscrire<br />

dans des formations<br />

reconnues des deux écoles.<br />

• L’ESSEC et<br />

Centrale<strong>Sup</strong>élec lancent la<br />

campagne de recrutement<br />

de CAP PRÉPA, une école<br />

d’été, qui vise à préparer <strong>du</strong><br />

<strong>24</strong> au 28 août <strong>2020</strong> soixantedix<br />

bacheliers boursiers<br />

brillants à leur entrée en<br />

classe préparatoire. Créé<br />

en 2009 par l’ESSEC, ce<br />

programme est réalisé cette<br />

année avec Centrale<strong>Sup</strong>élec.<br />

Grenoble EM veut faire revenir les étudiants<br />

dans les bibliothèques<br />

Comment faire venir le public dans les<br />

bibliothèques et médiathèques en période<br />

post-covid-19 ? Les équipes <strong>du</strong> Playground<br />

de Grenoble EM viennent justement<br />

d’éditer un nouveau serious game<br />

pour former les bibliothécaires. Le jeu<br />

se déroule en deux temps. D’abord, les<br />

joueurs représentent 4 bibliothèques qui<br />

s’affrontent pour organiser la fête <strong>du</strong> solstice<br />

d’été. Charge à eux de convaincre les<br />

personnages tirés au sort parmi 40 villageois<br />

représentatifs de la population française<br />

: hommes, femmes, enfants de tous<br />

les âges, personnes valides ou en situation<br />

de handicap, qui ont l’habitude de fréquenter<br />

les bibliothèques ou non.<br />

Le jeu a été imaginé avant la pandémie.<br />

Il est le fruit de 2 ans de travail en<br />

collaboration avec la Médiathèque Départementale<br />

de l’Isère (MDI).<br />

6


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Bac 2021 : les E3C évoluent<br />

Elles cristallisaient les oppositions. Le comité de suivi de la réforme<br />

<strong>du</strong> baccalauréat 2021 a fait le 30 juin la synthèse de ses propositions. Il en ressort<br />

notamment les épreuves communes de contrôle continu (E3C) sont désormais<br />

dénommées « évaluations communes ».<br />

Co-piloté par Pierre Mathiot et Jean-Charles<br />

Ringar le comité de suivi de la réforme <strong>du</strong><br />

baccalauréat entend ainsi tra<strong>du</strong>ire le fait qu’il<br />

s’agit de devoirs communs réalisés dans le<br />

cadre des heures de classe au cours des années de<br />

première et de terminale. Leur nombre reste inchangé<br />

pour valoriser le travail régulier et les progrès des<br />

élèves. Elles comptent pour 30 % de la note finale <strong>du</strong><br />

baccalauréat. Pour « s’adapter à la progression pédagogique<br />

dans chaque établissement » le calendrier de<br />

passation de ces évaluations communes sera fixé par<br />

le chef d’établissement (après consultation <strong>du</strong> conseil<br />

pédagogique et délibération <strong>du</strong> conseil d’administration).<br />

Aucune évaluation commune n’excèdera 2h et aucune<br />

épreuve terminale n’excèdera 4h, à l’exception des<br />

matières comprenant des épreuves pratiques. Ainsi,<br />

les deux évaluations communes de langue vivante en<br />

terminale <strong>du</strong>rent 1h30 pour l’épreuve écrite et 10 min<br />

pour l’épreuve orale. Par ailleurs, l’épreuve terminale<br />

de l’enseignement de spécialité langues, littératures et<br />

cultures étrangères et régionales <strong>du</strong>rera désormais 3h30<br />

pour l’épreuve écrite et 20 min pour l’épreuve orale.<br />

Pour « favoriser la pratique orale en langue vivante »,<br />

l’évaluation commune de l’enseignement de spécialité<br />

langues, littératures et cultures étrangères et régionales<br />

qui n’est pas poursuivi en terminale consiste désormais<br />

en un oral de 20 min.<br />

Autres mesures :<br />

- pour « faciliter la mise en place de l’enseignement<br />

scientifique » en première et en terminale, les professeurs<br />

choisiront 3 thèmes sur les 4 inscrits dans<br />

le programme ;<br />

- les formations destinées aux professeurs consacrées<br />

aux « évaluations communes » et à la préparation <strong>du</strong><br />

grand oral sont renforcées ;<br />

- les professeurs auront la possibilité d’indiquer dans la<br />

banque nationale de sujets leurs avis sur les sujets ;<br />

- pour « solenniser l’étape particulière que constitue<br />

le baccalauréat », la proposition des lycéens de généraliser<br />

les cérémonies de remise <strong>du</strong> baccalauréat<br />

en début d’année a été retenue.<br />

Bac : dis moi ton<br />

prénom, je te dirai<br />

ta mention…<br />

Les championnes de la<br />

mention très bien sont les<br />

Joséphine, les champions les<br />

Gaspard. Mais il faut près de<br />

cinquante prénoms féminins<br />

avant d’arriver au premier<br />

prénom masculin… Comme<br />

chaque année Baptiste<br />

Coulmont publie son étude<br />

sur la corrélation entre les<br />

prénoms et les mentions au<br />

bac. Pandémie de Covid-19<br />

ou pas la distribution des<br />

mentions par prénom<br />

(ci-dessous, pour les bacs<br />

généraux et technologiques)<br />

n’évolue pas. Si la fréquence<br />

d’accès à la mention très<br />

bien a été multipliée par<br />

1,5, les prénoms qui avaient<br />

peu accès à la mention<br />

« très bien » en 2019 ou<br />

2018 n’ont pas vu pour<br />

autant leur position dans<br />

le nuage se déplacer.<br />

Bac <strong>2020</strong> : taux de réussite record<br />

Avec 95,7 % d’admis en France, le taux<br />

de réussite global <strong>du</strong> bac <strong>2020</strong> est nettement<br />

supérieur à celui de 2019 (88,1 %).<br />

Le taux de réussite au baccalauréat général<br />

atteint même les 98,4 % (soit 7,2<br />

points par rapport à celui de 2019). Celui<br />

<strong>du</strong> baccalauréat technologique gagne<br />

7,6 points avec 95,7 %. Dans la voie professionnelle,<br />

avec 90,7 %, le taux de réussite<br />

est en hausse de 8,4 points.<br />

En tout <strong>24</strong> 262 bacheliers généraux et 13<br />

901 bacheliers technologiques de plus<br />

qu’en 2019 ont obtenu leur bac cette année<br />

(et 9 829 professionnels). Si on tient<br />

compte des poursuites d’études moyennes<br />

ce sont donc environ 35 000 étudiants<br />

supplémentaires que l’enseignement supérieur<br />

devra recevoir à la rentrée.<br />

En données provisoires, la part des<br />

bacheliers dans une génération atteint<br />

86,6 % en <strong>2020</strong>. Presque deux tiers des<br />

candidats obtiennent leur diplôme avec<br />

mention.<br />

7


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Le Conseil d’Etat valide les frais<br />

de scolarité différenciés<br />

pour les étudiants étrangers<br />

Cela va en soulager plus d’uns tout en relançant le combat dans beaucoup d’établissements :<br />

le Conseil d’Etat entérine la possibilité de soumettre les étudiants étrangers<br />

à des frais de scolarités différents de ceux des étudiants français ou Européens.<br />

Rappelons les faits : plusieurs associations,<br />

syndicats étudiants et requérants indivi<strong>du</strong>els<br />

avaient demandé au Conseil d’État d’annuler<br />

l’arrêté interministériel <strong>du</strong> 19 avril 2019 qui<br />

institue pour les étudiants étrangers en mobilité internationale<br />

un montant différent de celui payé par<br />

les étudiants français, européens ou déjà résidents<br />

en France. Avant de se prononcer, le Conseil d’État<br />

avait transmis une question prioritaire de constitutionnalité<br />

au Conseil constitutionnel. Le 11 octobre 2019 ,<br />

celui-ci est allée beaucoup plus loin en dé<strong>du</strong>isant qu’il<br />

existait une « exigence constitutionnelle de gratuité<br />

de l’enseignement supérieur public » <strong>du</strong> Préambule<br />

de la Constitution <strong>du</strong> 27 octobre 1946, qui prévoit<br />

l’égal accès à l’instruction et l’organisation par l’État<br />

de l’enseignement public gratuit. Il a toutefois précisé<br />

que des « droits d’inscription modiques » pouvaient<br />

être perçus en tenant compte, le cas échéant, des<br />

capacités financières des étudiants.<br />

Mais qu’est-ce qui est modique ? La patate chaude était<br />

désormais dans les mains des auditeurs <strong>du</strong> Conseil d’Etat<br />

qui juge dans son arrêt <strong>du</strong> 1 er <strong>juillet</strong> <strong>2020</strong> que les frais d’inscription<br />

« ne s’opposent pas à l’exigence constitutionnelle<br />

de gratuité qui vise à assurer l’égal accès à l’instruction ».<br />

Il précise en outre que l’exigence de gratuité<br />

s’applique à l’enseignement supérieur public<br />

pour les formations préparant aux diplômes<br />

nationaux (licence, master, doctorat…) mais<br />

pas aux diplômes propres délivrés par les<br />

établissements de façon autonome ni aux<br />

titres d’ingénieur.<br />

S’agissant des étudiants « en mobilité<br />

internationale », le Conseil d’État estime<br />

que les droits d’inscription fixés par l’arrêté attaqué,<br />

qui peuvent représenter 30 % voire 40 % <strong>du</strong> coût de<br />

la formation, ne « font pas obstacle à l’égal accès à<br />

l’instruction, compte tenu des exonérations et aides<br />

susceptibles de bénéficier à ces étudiants ». Ces droits<br />

d’inscription « respectent donc l’exigence rappelée par<br />

le Conseil constitutionnel, à supposer que ces étudiants<br />

puissent s’en prévaloir ».<br />

Enfin, le Conseil d’État juge que des étudiants « en<br />

mobilité internationale », venus en France spécialement<br />

pour s’y former, ne sont pas dans la même situation<br />

que des étudiants ayant, quelle que soit leur origine<br />

géographique, vocation à être <strong>du</strong>rablement établis<br />

sur le territoire national. Il valide donc la possibilité de<br />

prévoir pour ceux-ci des frais d’inscription différents.<br />

Paris-Saclay première université<br />

au monde en mathématiques<br />

L’Université Jiao Tong de Shanghai a publié<br />

le 29 juin <strong>2020</strong> son classement international<br />

annuel des universités par discipline<br />

(ARWU, Academic Ranking of<br />

World Universities). Classée 1ère en mathématiques<br />

(devant Princeton et Sorbonne<br />

Université, PSL est 10 ème ), 9 ème en<br />

physique (1ère en Europe), dans le Top<br />

25 mondial en médecine et en agriculture,<br />

l’Université Paris-Saclay y conforte<br />

sa position d’université de recherche in-<br />

tensive de rang international. « Ce classement,<br />

offre à nos laboratoires et à nos<br />

diplômés une visibilité importante, que ce<br />

soit avec des établissements d’autres pays<br />

ou des entreprises et la société civile », se<br />

félicite Sylvie Retailleau, la présidente de<br />

l’Université Paris-Saclay.<br />

L’université Paris Saclay est ainsi classée<br />

parmi les 100 meilleures universités<br />

mondiales dans 25 thématiques, Sorbonne<br />

Université 21 fois, l’Université Grenoble<br />

Alpes 17 fois, Paris Sciences et Lettres 13<br />

fois et l’Université de Paris 9 fois. Autres<br />

excellents résultats : l’Université de Montpellier<br />

obtient la 2 e place mondiale en matière<br />

d’écologie et Sorbonne Université la<br />

3 e place en océanographie.<br />

Ce nouveau classement reconnait pour<br />

la première fois les établissements expérimentaux<br />

nouvellement créés.<br />

8


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PUBLI INFORMATION<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Création de l’EDHEC<br />

Augmented Law Institute<br />

L’EDHEC déploie une stratégie ambitieuse d’innovation et d’hybridation<br />

des savoirs en Droit au cœur de son plan 2025 « Impact Future Générations »<br />

Pionnière en matière de formation et de recherche<br />

dans une double-culture droit et management depuis<br />

presque 30 ans, l’EDHEC Business School annonce la<br />

création de l’EDHEC Augmented Law Institute. Cette<br />

initiative incarne l’ambition de l’École en matière<br />

d’hybridation des savoirs, l’une des 7 batailles définies<br />

dans le cadre de son plan stratégique 2025<br />

« Impact Future Generations ».<br />

Avec la création de l’EDHEC Augmented Law Institute,<br />

l’EDHEC Business School affirme son objectif<br />

de devenir une référence mondiale en matière<br />

de droit augmenté en positionnant les savoirs, la<br />

fonction et les compétences <strong>du</strong> juriste au centre<br />

des transformations de l’entreprise et de la société.<br />

« La création de l’EDHEC Augmented Law Institute<br />

est l’une des premières concrétisations de notre<br />

stratégie à 5 ans « Impact Future Generations ». Elle<br />

s’inscrit dans une démarche académique particulière,<br />

qui consiste à placer la recherche au service<br />

tant de nos futurs diplômés que des entreprises et<br />

de la société. Le droit est aujourd’hui une discipline<br />

indispensable pour comprendre et agir sur un monde<br />

bouleversé par les crises. Nous avons la conviction<br />

que la complémentarité des savoirs permettra aux<br />

futurs managers de mieux décrypter leur environnement<br />

et de trouver les réponses aux questions<br />

complexes qui demain se poseront à eux. » affirme<br />

Emmanuel Métais, Directeur de l’EDHEC Business<br />

School.<br />

L’EDHEC Augmented Law Institute se définit autour<br />

de 3 axes de développement stratégiques : son<br />

offre de formations hybrides, sa recherche utile à<br />

l’in<strong>du</strong>strie <strong>du</strong> droit et sa plateforme de Legal Talent<br />

Management.<br />

sur l’enrichissement de l’ensemble des programmes<br />

proposés par l’École.<br />

L’EDHEC Augmented Law Institute affirme aujourd’hui<br />

sa volonté de renforcer cette logique d’hybridation<br />

des savoirs par la construction de programmes<br />

mixtes – Droit & Finance, Droit & Intelligence Artificielle<br />

- et par la création d’une offre de formation<br />

continue destinée à accompagner le développement<br />

de juristes augmentés dans les métiers <strong>du</strong> droit.<br />

L’insertion professionnelle des étudiants formés<br />

par l’EDHEC Augmented Law Institute atteste de<br />

la qualité des programmes délivrés par un corps<br />

professoral de niveau international : 700 diplômés<br />

exercent une profession <strong>du</strong> droit en entreprise ou<br />

en cabinet depuis la création de la filière et 88%<br />

des étudiants de la promotion <strong>2020</strong> ont été admis à<br />

l’examen d’entrée de l’Ecole des Avocats.<br />

UNE RECHERCHE UTILE À L’INDUSTRIE DU DROIT<br />

Depuis plus de 10 ans, l’EDHEC Business School<br />

con<strong>du</strong>it des travaux de recherche à l’intersection<br />

entre le droit, la stratégie d’entreprise, le manage-<br />

UNE OFFRE DE FORMATIONS HYBRIDES<br />

L’écosystème d’excellence en Droit de l’EDHEC<br />

Business School repose sur une offre de formation<br />

unique en Droit & Management - Business Law<br />

Management et L.L.M. Law & Tax Management - en<br />

partenariat avec l’Université Catholique de Lille, et<br />

9


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PUBLI INFORMATION<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

ment et l’éthique. En véritable pionnière, l’Ecole, sous<br />

la bannière <strong>du</strong> centre LegalEDHEC aujourd’hui intégré<br />

à l’EDHEC Augmented Law Institute, a développé<br />

une expertise académique autour des transformations<br />

<strong>du</strong> droit à l’ère <strong>du</strong> numérique et de l’Intelligence<br />

Artificielle.<br />

L’EDHEC Augmented Law Institute con<strong>du</strong>it six programmes<br />

de recherche, dont le projet « A3L » 1 sur<br />

le droit, les juristes et la pratique <strong>du</strong> droit augmenté.<br />

Mobilisant une équipe de chercheurs pluridiscipli-<br />

1 Programme « A3L - Augmented Law, Lawyers and Lawering »<br />

naires, l’objectif de ce programme est de comprendre,<br />

d’expliquer et de proposer des solutions<br />

quant à l’intégration des enjeux de la digitalisation,<br />

<strong>du</strong> Big Data et de l’IA dans le droit et la fiscalité.<br />

L’EDHEC Augmented Law Institute poursuit également<br />

une stratégie active de dissémination de sa<br />

recherche en droit afin de soutenir l’innovation<br />

dans le monde juridique : création de contenus de<br />

recherche innovants accessibles au plus grand<br />

nombre, organisation ou participation à des événements<br />

académiques et professionnels (Business<br />

& Legal Forum, Grenelle <strong>du</strong> Droit), publication d’articles<br />

et de chroniques dans la presse juridique et<br />

généraliste.<br />

Autre projet d’envergure con<strong>du</strong>it par l’EDHEC Augmented<br />

Law Institute, la publication en partenariat<br />

avec l’Association Française des Juristes d’Entreprise<br />

(AFJE) d’une étude sur les compétences prioritaires<br />

<strong>du</strong> juriste augmenté, dont les résultats ont<br />

permis la création <strong>du</strong> premier référentiel de compétences<br />

<strong>du</strong> juriste augmenté, accessible et utilisable<br />

par tous les acteurs <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> droit.<br />

Parmi ses nouveaux projets de recherche, l’EDHEC<br />

Augmented Law Institute va signer, d’ici l’été <strong>2020</strong>,<br />

un partenariat avec la direction juridique de l’un des<br />

leaders mondiaux <strong>du</strong> jeu vidéo afin d’identifier les<br />

caractéristiques d’une direction juridique innovante<br />

et favoriser le développement d’une culture de l’innovation<br />

au sein des directions juridiques.<br />

10


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

PUBLI INFORMATION<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

LA PREMIÈRE PLATEFORME DE GESTION DES<br />

TALENTS APPLIQUÉE AU DROIT<br />

L’EDHEC Augmented Law Institute propose au marché<br />

<strong>du</strong> droit et ses métiers la première plateforme en ligne<br />

de Talent Management <strong>du</strong> droit : Alll.legal. Elle offre<br />

aux entreprises un ensemble d’outils et de services<br />

fondés sur le référentiel de compétences <strong>du</strong> juriste<br />

augmenté. Alll.Legal permet aux professionnels <strong>du</strong><br />

droit de créer leur propre référentiel sur-mesure et<br />

de consulter un référentiel marché - composé de 150<br />

compétences clés - actualisé par les chercheurs de<br />

l’EDHEC, via une plate-forme en ligne développée pour<br />

lui par la legaltech Seraphin Legal.<br />

« Avec la création de Alll.legal nous faisons le pari de<br />

l’intelligence collective tant au niveau des outils en<br />

ligne que nous proposons qu’à travers le consortium<br />

R&D que nous construisons, pour accompagner le<br />

droit dans le management de ses talents et créer des<br />

juristes augmentés » explique Christophe Roquilly,<br />

Professeur de Droit et Directeur de l’EDHEC Augmented<br />

Law Institute.<br />

Dans ce sillage, l’EDHEC Augmented Law Institute<br />

accompagnera, en collaboration avec une startup<br />

spécialisée en Tech et RH, les cabinets d’avocats et<br />

les directions juridiques des entreprises dans la mise<br />

en place d’une gestion dynamique des compétences,<br />

fondée sur la réalisation de feedbacks en continu.<br />

11


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Aides a l’emploi des<br />

jeunes : l’enseignement<br />

supérieur exclu ?<br />

Exonération de charges<br />

sociales pour l’embauche<br />

de jeunes jusqu’à 1,6 fois le<br />

SMIC pendant un ou deux<br />

ans, 100 000 nouveaux<br />

contrats de service civique,<br />

création d’un dispositif<br />

de contrats d’insertion à<br />

destination des jeunes les<br />

plus éloignés de l’emploi<br />

(300 000 places) et enfin<br />

200 000 places de plus dans<br />

des formations qualifiantes,<br />

Emmanuel Macron a<br />

détaillé les mesures <strong>du</strong><br />

plan de relance de son<br />

gouvernement à destination<br />

de la jeunesse lors de son<br />

entretien télévisé <strong>du</strong> 14 <strong>juillet</strong>.<br />

Des mesures intéressantes<br />

mais qui laissent largement<br />

l’enseignement supérieur de<br />

côté alors que les secteurs<br />

<strong>du</strong> conseil et de l’ingénierie,<br />

premiers recruteurs à<br />

la sortie des écoles de<br />

commerce et d’ingénieurs,<br />

prévoient par exemple une<br />

activité en retrait de 20 %<br />

sur l’année <strong>2020</strong> selon les<br />

baromètres de Syntec Conseil<br />

et Syntec-Ingénierie.<br />

Par ailleurs les recrutements<br />

d’apprentis de niveau master<br />

ou équivalent ne se portent<br />

pas non plus bien: 59 %<br />

des directeurs d’écoles<br />

d’ingénieurs enregistrent<br />

à la mi-<strong>juillet</strong> un nombre<br />

de signatures de contrats<br />

d’apprentissage inférieur ou<br />

très inférieur à l’an passé,<br />

et près de la moitié d’entre<br />

eux (48 %) sont inquiets<br />

ou très inquiets de la<br />

situation de l’apprentissage<br />

dans leur école.<br />

Les détails des annonces<br />

gouvernementales pour<br />

les jeunes diplômés<br />

doivent être précisés<br />

dans les jours à venir.<br />

Test de positionnement<br />

de début de seconde :<br />

des écarts abyssaux<br />

Les « tests de positionnement » qui ont eu lieu à la rentrée 2019<br />

sur plus de 720 000 élèves de seconde le démontrent :<br />

les différences de niveau entre bacheliers se creusent selon les séries<br />

mais aussi les régions.<br />

Si en début d’année scolaire 2019-<strong>2020</strong>,<br />

80,2 % des élèves de début de seconde ont<br />

une maîtrise satisfaisante ou très bonne de<br />

l’ensemble des connaissances des domaines<br />

évalués en français, ils sont 89,2 % en seconde générale<br />

et technologique contre 53,3 % en seconde professionnelle.<br />

De même en mathématiques, les élèves<br />

de seconde générale et technologique obtiennent<br />

des résultats comparables à ceux <strong>du</strong> français : le<br />

taux de maîtrise est de 84,3 %. En revanche, seulement<br />

40,5 % des élèves de seconde professionnelle<br />

obtiennent un niveau au moins satisfaisant. Ce sont<br />

les principaux résultats des tests de positionnement<br />

qui ont eu lieu à la rentrée 2019 sur plus de 720 000<br />

élèves de seconde.<br />

Les écarts entre académies sont importants. Les<br />

difficultés les plus prononcées en français, avec<br />

un taux de maîtrise compris entre 70 % et 80 %,<br />

s’observent dans les académies de Lille et d’Amiens,<br />

dans l’académie de Créteil et dans le Sud-Est de la<br />

France, y compris la Corse. Dans les DROM, cette<br />

part ne dépasse pas 64 %, soit une part inférieure à<br />

la moyenne nationale (80,3 %) : de 17,9 % à Mayotte<br />

à 63,7 % à la Martinique.<br />

Toutes voies confon<strong>du</strong>es, le taux de maîtrise chez<br />

les filles est de 84 % en français. Elles devancent<br />

de plus de 7 points les garçons (76,3 %). En maths à<br />

l’inverse, le taux de maîtrise est supérieur de 3 points<br />

chez les garçons : 74,9 % contre 71,8 %.<br />

12


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS L’ESSENTIEL DU MOIS AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Plus favorisés… à tous<br />

les points de vue<br />

À la rentrée 2019, 15,4 % des<br />

élèves évalués en début de<br />

seconde sont en retard soit<br />

9 % des élèves de seconde<br />

générale et technologique,<br />

mais 34,2 % des élèves de<br />

seconde professionnelle. Les<br />

disparités de maîtrise sont<br />

très marquées selon le profil<br />

social de l’établissement.<br />

Dans les 20 % des lycées les<br />

plus favorisés socialement,<br />

le taux de maîtrise s’élève<br />

à 92,8 % en français et<br />

90,9 % en mathématiques.<br />

L’échelonnement des taux<br />

de maîtrise des compétences<br />

entre les groupes de lycée<br />

confirme la corrélation<br />

généralement observée entre<br />

l’origine sociale et le niveau<br />

des acquis des élèves. Dans<br />

les établissements accueillant<br />

les publics les moins<br />

favorisés, les taux de maîtrise<br />

sont alors respectivement de<br />

57,6 % et de 44,7 %, pour le<br />

français et les mathématiques.<br />

13


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Delphine Manceau<br />

DIRECTRICE GÉNÉRALE DE NEOMA BS<br />

« A la rentrée Neoma proposera un enseignement<br />

à la fois hybride et flexible »<br />

Une rentrée compliquée se profils<br />

pour Neoma comme pour l’ensemble<br />

de l’enseignement supérieur. Pour<br />

autant l’école privilégie le présentiel<br />

et revendique d’être l’une des seules<br />

à préserver également les séjours<br />

à l’étudiant pour tous ses étudiants.<br />

Delphine Manceau, la directrice générale<br />

de Neoma BS, nous explique comment.<br />

Olivier Rollot : Comme tout l’enseignement<br />

supérieur, Neoma vient de vivre quelques<br />

mois entièrement à distance. Comment se<br />

profile aujourd’hui la rentrée ?<br />

Delphine Manceau : Neoma proposera un enseignement<br />

à la fois hybride et flexible, adaptable à l’évolution<br />

de la situation sanitaire. Il sera construit autour de 60 %<br />

de cours en présentiel et 40 % en distanciel. S’adapter<br />

tout en conservant le présentiel, c’est le choix de la<br />

plupart des écoles de management françaises face<br />

à des business schools nord-américaines qui font<br />

souvent le choix de rester en tout à distance.<br />

Selon une enquête que nous avons menée auprès de<br />

nos étudiants après la période de confinement, ils se<br />

sont déclarés satisfaits à 75 % des cours intégralement<br />

à distance mis en place, mais regrettent à 60 % qu’il<br />

n’y ait pas plus d’interactions. Cette période a montré<br />

tout ce que l’enseignement à distance pouvait apporter<br />

mais également tout ce qui manquait. Le distanciel et<br />

le présentiel ne sont pas des substituts, chacun doit<br />

nourrir l’autre ! Et sans oublier toute la vie étudiante à<br />

côté des cours, avec certaines questions épineuses<br />

comme comment rendre la vie associative active avec<br />

les contraintes sanitaires.<br />

école (PGE) aura lieu le 21 septembre. Mais elle se fera<br />

bien sur nos campus, en présentiel !<br />

O. R : Pour les nouveaux entrants c’est la<br />

rentrée qui importe. Pour vos diplômés cette<br />

année c’est au contraire la fin de leur cursus<br />

avec beaucoup d’inquiétudes pour leur futur<br />

emploi. Comment les soutenez-vous ?<br />

D. M : Tous nos services sont fortement mobilisés<br />

avec, au premier chef, le service Talents et Carrières.<br />

Tous travaillent activement avec les entreprises qui<br />

ont repris leurs recrutements. Nous avons également<br />

participé à l’EFMD Job Fair virtuelle où il y a eu beaucoup<br />

d’affluence tant <strong>du</strong> côté des jeunes diplômés que des<br />

entreprises. On assiste aussi à un rebond réel des<br />

embauches en stages et en apprentissage.<br />

Bientôt un nouveau<br />

campus parisien<br />

de NEOMA<br />

Il ouvrira ses portes à la<br />

rentrée 2021 dans le 13 ème<br />

arrondissement de Paris. Sur<br />

6 500m² il pourra accueillir<br />

1 500 étudiants. 80 millions<br />

d’euros d’investissement<br />

sont consacrés à son achat<br />

et sa rénovation avec<br />

Eiffage. Remplaçant le<br />

campus actuel situé dans<br />

le 9 ème arrondissement, le<br />

nouveau campus recevra<br />

des programmes postbac,<br />

des Mastères Spécialisés<br />

et des Masters of Science<br />

ainsi que l’Executive MBA<br />

et des activités de formation<br />

continue. Le Programme<br />

Grande Ecole restera<br />

quant à lui exclusivement<br />

dispensé sur les campus<br />

de Rouen et de Reims.<br />

Nous allons travailler à la préparation de cette rentrée<br />

hybride tout l’été sans fermer au mois d’août. Pour<br />

laisser le temps aux nouveaux étudiants issus de<br />

classes préparatoires de s’installer après des choix<br />

SIGEM qui n’auront lieu que le 12 août, la rentrée des<br />

étudiants de première année <strong>du</strong> programme Grande<br />

© NEOMA BS<br />

14


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

O. R : Quel bilan financier pouvez-vous déjà<br />

tirer de cette crise pour Neoma?<br />

D. M : L’année 2019-20 présente un bilan neutre avec<br />

moins de coûts de déplacements et des annulations<br />

d’événements qui compensent la ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> chiffre<br />

d’affaires de formation continue. L’incertitude est grande<br />

pour <strong>2020</strong>-21. Nous ne savons pas ce qu’il adviendra<br />

des étudiants extra-européens qui n’arrivent pas à venir<br />

en France et auxquels nous proposons de commencer<br />

leur cursus en ligne puis de nous rejoindre plus tard<br />

ou de démarrer leur programme lors d’une seconde<br />

rentrée prévue en janvier 2021. Selon le Times Higher<br />

E<strong>du</strong>cation, un rebond des inscriptions d’étudiants<br />

internationaux aura lieu en 2021 après un report de<br />

leurs projets d’études à l’international.<br />

Choisir d’intégrer une Grande école nous semble en tout<br />

cas une garantie pour l’avenir. En période de crise, les<br />

valeurs refuge et les écoles reconnues sont d’autant<br />

plus demandées.<br />

O. R : Neoma réforme son Programme<br />

Grande Ecole (PGE). Quels sont les grands<br />

axes de cette réforme ?<br />

D. M : Devenir acteur <strong>du</strong> monde de demain, se préparer<br />

aux nouveaux métiers qui n’existent pas encore, réussir<br />

la transition <strong>du</strong>rable : nous articulons cette réforme<br />

autour de ces trois axes, devenus encore plus importants<br />

après ce que venons de vivre. Ils vont irriguer le<br />

programme avec des séminaires et de nouveaux cours.<br />

Chaque thématique sera intro<strong>du</strong>ite par un séminaire qui<br />

permettra aux étudiants de commencer à structurer<br />

leur réflexion sur ces sujets complexes. Ensuite, des<br />

cours et des conférences animées par des experts<br />

viendront compléter ce dispositif.<br />

Autre axe nouveau : le recours au « peer learning ».<br />

Cela se fait naturellement de demander des conseils<br />

autour de soi quand on est étudiant. Nous voulons<br />

aller plus loin en stimulant et en formalisant le processus.<br />

Nous voulons créer des paires d’étudiants<br />

avec un apprenant et un mentor, accompagnés par<br />

l’enseignant. Par exemple les élèves issus de prépas<br />

technologiques peuvent aider les autres étudiants pour<br />

les cours de comptabilité. Les ECE l’économie, les ECS<br />

les statistiques. Nous capitalisons sur la grande variété<br />

de nos étudiants !<br />

O. R : Qu’en est-il de vos autres<br />

programmes ?<br />

D. M : Les bachelors que nous proposons dans le cadre<br />

<strong>du</strong> concours Sesame (CESEM et GBBA) ont connu un<br />

vif succès dans Parcoursup. C’est la confirmation<br />

de la forte attractivité de NEOMA à tous les niveaux.<br />

Même chose pour le programme TEMA qui réussit cette<br />

année son entrée dans Sésame et attire des étudiants<br />

de toute la France.<br />

O. R : Covid-19 ou pas, l’internationalisation<br />

reste d’actualité à Neoma. Vos étudiants <strong>du</strong><br />

programme Grande école (PGE) pourront-ils<br />

partir à l’étranger à la prochaine rentrée ?<br />

D. M : Alors que beaucoup d’écoles ont renoncé aux<br />

départs à l’international au prochain semestre, 500<br />

étudiants de Neoma pourront quand même partir à<br />

l’étranger à la rentrée. Essentiellement en Europe,<br />

où nous avons élargi les possibilités avec plus de 120<br />

nouvelles places, mais aussi en Asie dans des pays<br />

comme la Corée <strong>du</strong> Sud ou le Vietnam.<br />

« Be passionate.<br />

Shape the future »<br />

« Être passionné. Construire<br />

l’avenir », c’est l’ambition<br />

de la nouvelle signature<br />

de Neoma BS. « Nous<br />

ne voulions pas parler<br />

directement de «passion», un<br />

terme qui renvoie à d’autres<br />

univers de marque, mais<br />

signifier que nous formions<br />

des étudiant passionnés<br />

pour travailler chez des<br />

passionnés », signifie Benoît<br />

Anger, directeur général<br />

adjoint communication et<br />

business développement<br />

de Neoma BS. Quant à la<br />

mention « shape the future »<br />

elle marque notre « volonté<br />

de former des jeunes qui<br />

ne font pas que subir mais<br />

construisent leur futur ».<br />

© NEOMA BS<br />

15


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

O. R : Vous ne comptez pas ouvrir de campus<br />

à l’étranger. Cette immersion internationale<br />

dans des établissements partenaires de<br />

premier plan est plus que jamais votre<br />

modèle ?<br />

D. M : Oui. Avoir plus de 330 partenaires dans le<br />

monde nous donne beaucoup de souplesse et d’agilité<br />

en fonction des situations locales. On le voit bien dans<br />

les circonstances particulières de cette année : nous<br />

pouvons élargir notre nombre de places dans les<br />

pays qui accueillent les étudiants internationaux pour<br />

compenser la fermeture d’autres pays.<br />

Nous voulons aller au bout de ce modèle immersif en<br />

nous appuyant sur les partenaires prestigieux que<br />

permet notre triple accréditation internationale. Par<br />

ailleurs, nos accords avec des lycées français d’excellence<br />

en Chine sont toujours d’actualité. Les étudiants<br />

s’organisent pour nous rejoindre cet automne. Et même<br />

s’ils arrivaient quelques semaines plus tard que prévu,<br />

cela n’est pas très grave dans le cadre d’un programme<br />

qui <strong>du</strong>re quatre ans.<br />

O. R : Cette année, vous proposez même<br />

quatre nouveaux parcours internationaux.<br />

D. M : Les nouveaux parcours « Future in Europe »<br />

et « Future in Latin America » reposeront sur le même<br />

modèle que « Future in Asia » lancé l’année dernière. Ils<br />

proposeront aux étudiants passionnés par une région et<br />

une culture de suivre deux semestres académiques dans<br />

deux pays différents, ainsi que deux stages sur place.<br />

Nous créons également deux parcours internationaux<br />

d’expertise : « Global in Finance » et « Global in CSR<br />

(Corporate Social Responsability) », qui comporteront<br />

deux semestres académiques à l’international, au sein<br />

d’universités reconnues pour ces domaines d’expertise,<br />

comme BI en Norvège pour le parcours RSE.<br />

O. R : Comment formez-vous vos étudiants<br />

pour qu’ils acquièrent la vision internationale<br />

et multiculturelle indispensable aux<br />

managers aujourd’hui ?<br />

D. M : Notre rôle est de les préparer à des métiers<br />

qui seront forcément internationaux même si tous nos<br />

diplômés ne vont pas débuter leur carrière à l’étranger.<br />

La dimension internationale d’une école recouvre beaucoup<br />

d’aspects. L’expérience internationale démarre<br />

dès nos campus face à des professeurs internationaux<br />

qui ont des références différentes. A NEOMA nous<br />

comptons 71 % de professeurs internationaux. Et ils<br />

viennent <strong>du</strong> monde entier : les deux pays dont le plus<br />

grand nombre de professeurs est issu sont la Chine<br />

et la Corée <strong>du</strong> Sud. Et un professeur coréen qui donne<br />

des cours de marketing, c’est forcément différent et<br />

enrichissant. Cette expérience internationale se développe<br />

ensuite au contact des étudiants internationaux<br />

que les élèves, notamment quand ils sont issus de<br />

classes préparatoires, n’ont encore que peu côtoyés<br />

dans leur parcours scolaire.<br />

O. R : Ensuite vient le temps des stages et<br />

des séjours académiques…<br />

D. M : Quand un étudiant part à l’international, son<br />

séjour sera d’autant plus positif qu’il vivra une véritable<br />

immersion culturelle, qu’il sera dans une université de<br />

renom et y suivra les cours de professeurs locaux,<br />

au milieu d’étudiants <strong>du</strong> pays où il réside. Quels que<br />

soient nos programmes, nous n’envoyons jamais plus<br />

de cinq étudiants dans la même université. L’immersion<br />

culturelle et académique est essentielle : il faut vivre<br />

une véritable expérience locale. C’est pourquoi nous<br />

tenons à nous intégrer au modèle local en travaillant<br />

avec des universités de grand renom dans chaque pays.<br />

En retour, nous accueillons sur nos campus un flux<br />

similaire d’étudiants internationaux provenant de ces<br />

universités, renforçant ainsi la dimension internationale<br />

de nos cursus à toutes les étapes.<br />

587 M€ d’impact<br />

financier pour<br />

Neoma en France<br />

Le rapport BSIS (Business<br />

School Impact System)<br />

publié fin 2019 dévoilait un<br />

impact financier de Neoma<br />

BS à hauteur de près de 587<br />

millions d’euros en France :<br />

• à Paris l’impact financier<br />

et économique est de<br />

148 M € par an ;<br />

• à Reims et dans sa région à<br />

228M€ par an (un étudiant<br />

sur 7 <strong>du</strong> Grand Reims<br />

étudie à NEOMA Business<br />

School et l’Ecole est leader<br />

en matière d’apprentissage) ;<br />

• à Rouen Métropole et dans<br />

la Région Normandie à 211<br />

M € par an (un étudiant de<br />

Rouen Métropole sur 10<br />

étudie à NEOMA Business<br />

School et l’école est leader<br />

en matière d’apprentissage.<br />

© NEOMA BS<br />

16


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Jean-François Fiorina<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DE GRENOBLE EM<br />

« Le Covid-19 nous place en permanence<br />

dans l’incertitude la plus totale »<br />

Pour « mettre de la certitude dans<br />

l’incertitude », Grenoble EM est la<br />

seule école de management française<br />

à annoncer qu’elle travaillera en 100 %<br />

distanciel à la rentrée <strong>2020</strong>.<br />

Son directeur général adjoint,<br />

Jean-François Fiorina, explique<br />

comment son école s’adapte et<br />

s’adaptera aux circonstances sanitaires.<br />

Olivier Rollot : Les écoles de management<br />

françaises ont semble-t-il bien géré ces mois<br />

de distanciation. Comment préparez-vous<br />

la rentrée <strong>2020</strong> ?<br />

Jean-François Fiorina : Avec beaucoup d’incertitudes.<br />

Quand pourrons venir les étudiants étrangers ? Quels<br />

protocoles sanitaires allons-nous devoir appliquer ?<br />

Et que faire si une deuxième vague nous touche ? Le<br />

Covid-19 n’a rien à voir avec des événements ponctuels<br />

qui ne se repro<strong>du</strong>isent pas, un tremblement de terre ou<br />

un attentat, c’est une crise qui nous place en permanence<br />

dans l’incertitude la plus totale. Alors bien sûr l’enseignement<br />

à distance, tel que nous allons le dispenser à<br />

la rentrée, n’est pas la panacée mais nous avons voulu<br />

mettre de la certitude dans l’incertitude. Et une vraie<br />

année sans report de la rentrée. Nous partons donc<br />

sur des cycles de deux mois avec septembre-octobre<br />

à distance puis une ouverture progressive et un retour<br />

à la normalité en novembre.<br />

J’ai été très marqué par les images des collégiens et<br />

de flux d’entrée et de sortie très progressifs. Nous<br />

n’allons pas multiplier par trois ou quatre le nombre de<br />

cours dispensés pour recevoir tous nos étudiants en<br />

présentiel. Mais tous nos étudiants n’en pourront pas<br />

moins venir sur nos campus pour y travailler ou rejoindre<br />

leur association. Enfin le week-end d’intégration est<br />

bien évidemment reporté.<br />

O. R : Vous comprenez la position de ceux<br />

qui se déclarent totalement opposés à<br />

l’enseignement à distance ?<br />

J-F. F : C’est un débat qui n’a pas lieu d’être. Il y a six<br />

mois sont les mêmes qui protesent aujourd’hui contre<br />

l’enseignement à distance le faisaient contre les amphis<br />

pleins et le fait de voir leurs étudiants derrière<br />

leur écran d’ordinateur. L’enseignement en ligne va<br />

progresser quoi qu’il arrive car l’acceptation <strong>du</strong> corps<br />

professoral comme des parents et des étudiants<br />

progresse d’ailleurs fortement.<br />

O. R : Mais les outils que vous utilisez pour<br />

l’enseignement à distance sont-ils vraiment<br />

optimaux ?<br />

J-F. F : Certes Microsoft Teams n’a pas été conçu à<br />

la base pour donner des cours mais les professeurs<br />

s’en sont emparés. On peut facilement pose sa question<br />

et on ira de plus en plus loin dans son utilisation.<br />

Cela rejoint d’ailleurs la question <strong>du</strong> réchauffement<br />

climatique en permettant de moins faire tourner les<br />

professeurs pour délivrer des cours fondamentaux.<br />

Mieux vaut pour eux se concentrer sur les études de<br />

cas et l’expérimentation. De plus avec le recours à<br />

l’intelligence artificielle (IA) il n’y a plus de limites à la<br />

création de parcours dédiés.<br />

© Grenoble EM<br />

Un serious game<br />

sur l’éthique<br />

Ecole de Management<br />

(GEM) a créé le serious game<br />

Finethics pour « aider les<br />

futurs leaders à construire<br />

leur engagement éthique ».<br />

Grâce à la réalité virtuelle,<br />

le joueur se retrouve propulsé<br />

au sein d’une banque pour son<br />

premier jour comme chargé<br />

d’affaires en période d’essai.<br />

Comme dans la réalité, les<br />

réunions et les rendez-vous<br />

clients s’enchainent. « Nous<br />

n’attendons pas de bonnes<br />

ou de mauvaises réponses<br />

au cours <strong>du</strong> jeu. L’important<br />

ce sont les émotions que le<br />

joueur ressent et l’analyse<br />

qu’il pourra en faire.<br />

Il doit faire des choix avec<br />

lesquels il sera en accord<br />

ou non », confie Arnaud<br />

Raffin, professeur à Grenoble<br />

Ecole de Management et<br />

co-créateur de Finethics.<br />

Après la session, un moment<br />

d’échange va l’aider<br />

à prendre conscience <strong>du</strong><br />

dilemme et à en sortir<br />

Le Festival de<br />

Géopolitique de<br />

Grenoble en ligne<br />

Il n’a pas pu avoir lieu cette<br />

année mais a été réactivé<br />

en ligne. Le Festival de<br />

Géopolitique de Grenoble a<br />

fermé ses portes virtuelles<br />

le 18 juin mais reste<br />

accessible en replay.<br />

17


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Impliqué dans le<br />

développement <strong>du</strong>rable<br />

© Grenoble EM<br />

O. R : Au-delà de la crise sanitaire se profile<br />

une grave crise économique. Comment<br />

une école comme Grenoble EM doit-elle<br />

se comporter dans des moments qui<br />

s’annoncent difficiles ?<br />

J-F. F : La rentrée va être un choc avec une réalité<br />

économique dont nous ne faisons aujourd’hui qu’entendre<br />

parler. Mais qu’on ne voie pas. A la rentrée tous<br />

les plans de départs des grandes entreprises auront<br />

été annoncés. Des Air France, Airbus, etc. qui sont<br />

de gros consommateurs d’entreprises de service. Qui<br />

vont également souffrir.<br />

Dans l’enseignement supérieur les grandes marques<br />

ne devraient pas se faire trop de soucis. Mais nous<br />

serons très atten<strong>du</strong>s dans notre capacité à répondre<br />

à cette crise. Les relocalisations, le multilatéralisme,<br />

les circuits courts, sans oublier un réchauffement<br />

climatique qui pousse à la ré<strong>du</strong>ction des déplacements,<br />

autant de thématiques que nous allons devoir traiter.<br />

Les ressources humaines vont être particulièrement<br />

transformées par le télétravail : il va falloir apprendre<br />

à travailler à distance, dire qui doit financer l’Internet,<br />

l’imprimante, comment adapter son management.<br />

Et quelle place va-t-il y avoir pour les emplois non<br />

« télétravaillables » ? Il va falloir réenchanter le travail<br />

mais il ne faut pas croire que tout reviendra comme<br />

avant. Et pourtant à Grenoble on n’a absolument pas<br />

le sentiment de vivre dans une société marquée par<br />

le Covid-19. On est loin de la crise qu’ont vécue Paris<br />

et le Grand Est.<br />

O. R : Vous l’avez évoqué : il faut lutter<br />

contre le changement climatique. Comment<br />

adaptez-vous GEM à ce défi ?<br />

J-F. F : La demande des étudiants est très forte. La<br />

crise <strong>du</strong> Covid-19 a démontré que les technologies de<br />

télétravail fonctionnaient. Cette année nous avons par<br />

exemple entièrement organisé en distanciel notre Festival<br />

de Géopolitique. Et cela se révèle plus simple de faire<br />

intervenir un conférencier de Columbia à distance que<br />

d’investir une fortune pour le faire venir en… 2028. J’y<br />

reviens : le travail à distance est tout sauf un gadget.<br />

D’ailleurs les étudiants comme les jeunes professeurs<br />

sont moins demandeurs de déplacements.<br />

O. R : Que pensez-vous de la décision des<br />

écoles <strong>du</strong> Sigem de ne pas publier cette<br />

année les résultats des « matchs » entre les<br />

écoles ? Pour la première fois on ne saura<br />

quelles écoles choisissent en priorité les<br />

candidats.<br />

J-F. F : A année exceptionnelle décision exceptionnelle.<br />

C’est une sage décision qui évite des interprétations<br />

dans un contexte très particulier.<br />

GEM a ouvert en 2019<br />

une filière « Innovation for<br />

Sustainability Transition »<br />

avec 28 étudiants. Le<br />

but : « former les futurs<br />

leaders pour faire évoluer<br />

les modèles de business<br />

classiques vers une économie<br />

plus vertueuse et une société<br />

plus solidaire afin de lutter<br />

contre le changement<br />

climatique et les inégalités<br />

sociales ». Ils sont déjà 28<br />

étudiants <strong>du</strong> programme<br />

Grande école (en 3ème<br />

année, en alternance) à<br />

suivre cette spécialisation<br />

de 135 heures dispensées<br />

par 23 intervenants<br />

(professionnels de l’entreprise<br />

et professeurs de GEM<br />

experts en développement<br />

<strong>du</strong>rable et innovation<br />

sociale). Au programme :<br />

des cas d’entreprises, des<br />

rencontres avec des experts<br />

français et internationaux,<br />

un serious game intitulé<br />

« be to green », des visites<br />

de lieux affectés par le<br />

changement climatique, etc.<br />

Un blog à suivre<br />

Le blog de Jean-François<br />

Fiorina est aujourd’hui le<br />

plus actif de l’enseignement<br />

supérieur. Récemment<br />

il s’interrogeait sur<br />

Télétravail, dossier clé des<br />

B-schools ?, Rentrée <strong>2020</strong> :<br />

quelles certitudes dans<br />

ce nuage d’incertitudes ?,<br />

Enseignement à distance,<br />

comment prendre la bonne<br />

distance ? ou encore Etudiants<br />

étrangers : quels seront les<br />

flux mondiaux post-covid ?<br />

18


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS<br />

DOSSIER<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

2019-<strong>2020</strong> :<br />

retour sur une année<br />

vraiment pas comme<br />

les autres<br />

© Shutterstock<br />

Mars <strong>2020</strong>. En catastrophe tout l’enseignement<br />

supérieur doit s’adapter. Généraliser l’enseignement<br />

à distance. Rapatrier les étudiants à l’étranger.<br />

Maintenant il faut gérer et préparer une rentrée<br />

forcément très différente. Plongée dans<br />

un enseignement supérieur plus que jamais dans<br />

l’incertitude alors que la pandémie donne<br />

des signes de reprise.<br />

19


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

COMMENT L’ENSEIGNEMENT<br />

SUPÉRIEUR A GÉRÉ LA CRISE<br />

DU COVID-19<br />

L’enseignement supérieur - et singulièrement<br />

les écoles de commerce – a<br />

su résister à la crise <strong>du</strong> Covid-19.<br />

Mais la rentrée s’annonce plus que jamais<br />

compliquée à mesure que la pandémie<br />

donne des signes de reprise. Comment<br />

s’adapter ? Comment réagir ? Comment<br />

gérer son institution dans un monde<br />

toujours plus incertain ?<br />

« Notre trésorerie est extrêmement saine<br />

et nous a permis d’affronter la tempête.<br />

Pour autant, si nous devions affronter<br />

deux, trois nouvelles tempêtes, je ne<br />

tiendrais sans doute plus le même discours<br />

» (Loick Roche, directeur général<br />

de Grenoble EM). « Il va nous falloir faire<br />

le bilan sur nos dépenses liées à la crise<br />

mais aussi toutes les rentrées que nous<br />

n’avons pas » (Olivier David, président de<br />

l’université Rennes 2 et co-animateur <strong>du</strong><br />

groupe de travail dédié au déconfinement<br />

de la CPU). « Nous sommes dans une<br />

compétition internationale dans laquelle<br />

les routes sont tracées par les prédécesseurs.<br />

Perdre des parts de marché<br />

aujourd’hui pour des problématiques<br />

administratives c’est perdre de la compétitivité<br />

pour longtemps », (Jacques<br />

Fayolle, président de la Cdefi et directeur<br />

de Télécom Saint-Etienne). A l’heure où<br />

blanchit la campagne Grande écoles<br />

et universités s’interrogent : comment<br />

gérer la rentrée ?<br />

Jusqu’ici ça ne va pas trop mal…<br />

A l’exception des établissements très<br />

engagés dans la formation continue,<br />

l’exercice 2019-<strong>2020</strong> ne devrait pas être<br />

trop mauvais pour les établissements<br />

d’enseignement supérieur. Certains<br />

avancent même que la baisse des coûts<br />

de gestion des bâtiments associée à <strong>du</strong><br />

chômage partiel et à une quasi-disparition<br />

des frais de déplacement compensent<br />

les frais de développement <strong>du</strong> passage<br />

en ligne et l’atonie des entreprises. De<br />

par leur modèle économique les écoles<br />

de management sont en première ligne.<br />

« La crise est arrivée en clôture de l’année<br />

2019-20 donc peu touchés. En formation<br />

continue, les formations sont reportées,<br />

pas annulées. Il n’y a que dans notre<br />

filiale spécialisée dans le maritime et le<br />

portuaire, l’IPER, qui accueille des cadres<br />

internationaux, que des formations ont<br />

été annulées », remarque le directeur<br />

général de l’EM Normandie, Elian Pilvin.<br />

Le président de la Fesic et directeur<br />

d’UniLaSalle, Philippe Choquet, établit<br />

un bilan similaire : « Les organisations<br />

ont tenu et l’impact sera modéré dans<br />

cette première phase ».<br />

… mais qu’en sera-t-il en <strong>2020</strong>-21 ?<br />

Les problèmes sont bien identifiés. Et<br />

ils sont nombreux comme le note Philippe<br />

Choquet : « Les écoles recevant<br />

un taux important d’étudiants étrangers<br />

vont être handicapées avec des élèves<br />

qui, constatant qu’ils ne pourraient pas<br />

venir, jetteraient l’éponge. Les partenariats<br />

avec les entreprises devraient<br />

également être ré<strong>du</strong>its, qu’il s’agisse de<br />

recherche ou de versement de la taxe<br />

d’apprentissage. D’autant qu’il y avait<br />

toute une dimension marketing dans leurs<br />

financements, notamment pour recruter<br />

des jeunes diplômés sur un marché qui<br />

était très porteur ». La situation pourrait<br />

être particulièrement difficile pour les<br />

« petites » écoles de management si les<br />

plus importantes recrutent plus massivement<br />

des étudiants français faute de<br />

pouvoir recruter à l’international.<br />

« Les activités liées à l’executive e<strong>du</strong>cation<br />

se sont quasi-arrêtées net le 16<br />

mars. Elles ne reprendront, et encore<br />

pour partie, qu’à la rentrée. De même le<br />

soutien financier des entreprises pour les<br />

chaires de recherche est très érodé. Etc.<br />

Les choses vont repartir, mais comme<br />

pour les entreprises, ces activités ne<br />

Et maintenant une vague<br />

de poursuite d’études ?<br />

C’est une constante :<br />

quand l’emploi se fait rare<br />

les étudiants préfèrent<br />

poursuivre leurs études que<br />

de se trouver encalminés<br />

sur un marché de l’emploi<br />

sinistré. Ainsi, l’enseignement<br />

supérieur français a connu<br />

à la rentrée 2009, après la<br />

crise de 2008, la plus forte<br />

hausse de ses effectifs depuis<br />

1993, qui était également<br />

une année de récession.<br />

20


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

vont retrouver un cours normal que d’ici<br />

12-18 mois », analyse Loïck Roche quand<br />

Elian Pilvin l’affirme : « Nous avons dû<br />

investir pour nous adapter aux nouvelles<br />

consignes de sécurité sur nos campus<br />

et fait l’acquisition de matériel high-tech.<br />

Pour l’année <strong>2020</strong>-2021, même si nous<br />

nous sommes susceptibles de subir<br />

quelques pertes sur certains de nos<br />

marchés, notre situation financière est<br />

saine et nous pourrons encaisser le choc<br />

économique post Covid ».<br />

Dans son étude sur Les stratégies des<br />

business schools à l’épreuve <strong>du</strong> choc <strong>du</strong><br />

Covid-19 les experts <strong>du</strong> groupe Xerfi font<br />

le constat que « choc <strong>du</strong> Covid-19 met<br />

sous tension la trésorerie des écoles et<br />

bouscule leurs stratégies. Il complique<br />

à court terme la venue des étudiants et<br />

cadres étrangers, cibles les plus rentables.<br />

Le gel des programmes de formation<br />

par les entreprises et le surcroît<br />

de dépenses pour basculer dans une<br />

pédagogie 100 % numérique rendront<br />

l’équation financière plus insoluble encore<br />

». Et s’interrogent sur leur avenir :<br />

« Tout dépendra de leur degré de notoriété<br />

et de réputation. Nombre d’entre elles<br />

seront en situation de retournement et<br />

encouragées à faire appel au private<br />

equity, voire enclencher un cycle de méga-fusions.<br />

D’autres, a contrario, auront<br />

les moyens de se montrer offensives ».<br />

la situation sanitaire est semble-t-il maîtrisée<br />

en Europe universités et Grandes<br />

écoles <strong>du</strong> continent n’en anticipent pas<br />

moins de recevoir beaucoup moins d’étudiants<br />

étrangers sur leurs campus. L’université<br />

de Manchester évoque ainsi une<br />

baisse de 80 % <strong>du</strong> nombre d’étudiants<br />

étrangers qu’elle recevra, dont 20 % de<br />

moins pour les ressortissants de l’espace<br />

Schengen. Un sérieux manque à gagner<br />

que les établissements espèrent résorber<br />

en proposant des rentrées à distance.<br />

Si les étudiants ne viennent pas à toi vient<br />

à eux préconise Joshua Kobb, vice-doyen<br />

de la Zhejiang University International<br />

business school à Haining qui estime dans<br />

Forbes que « dans la nouvelle normalité,<br />

face à la baisse structurelle imminente<br />

des inscriptions d’étudiants internationaux<br />

et à la perte de revenus de scolarité qui<br />

en résulte, la poursuite d’une stratégie<br />

offensive de délocalisation est logique<br />

pour l’enseignement supérieur ». Cela<br />

se tra<strong>du</strong>it par la création de campus à<br />

Prospectives américaines<br />

Quatre études de cabinets<br />

de conseil américains et de<br />

médias spécialisés ont été<br />

récemment consacrées à<br />

la question des évolutions<br />

nécessaires de l’enseignement<br />

supérieur. Hors et avec<br />

Covid-19. La première<br />

date d’avant la pandémie<br />

(Kaufman Hall, <strong>2020</strong> Higher<br />

E<strong>du</strong>cation Financial Trends,<br />

Challenges, and Priorities<br />

Revealed) et les trois autres<br />

lui sont postérieures :<br />

Coronavirus: How should<br />

US higher e<strong>du</strong>cation<br />

plan for an uncertain<br />

future? (McKinsey),<br />

Higher e<strong>du</strong>cation remade<br />

byCOVID-19 Scenarios for<br />

resilient leaders | 3 - 5years<br />

(Deloitte), How Will the<br />

Pandemic Change Higher<br />

E<strong>du</strong>cation? (The Chronicle<br />

of Higher E<strong>du</strong>cation)<br />

Des migrations étudiantes aux campus<br />

délocalisés<br />

« Can International Higher E<strong>du</strong>cation<br />

Survive Covid-19? » s’interroge le co-fondateur<br />

de QS et de Fortuna Admissions,<br />

Matt Symonds, dans Forbes. En proie à<br />

une résurgence <strong>du</strong> Covid-19, en conflit de<br />

plus en plus ouvert avec l’Etat chinois,<br />

les Etats-Unis seront particulièrement<br />

touchés alors que plus d’un tiers de leurs<br />

de leurs étudiants étrangers viennent<br />

de Chine. Plus de 350 000 étudiants qui<br />

apportent chaque année 11 milliards de<br />

dollars aux universités américaines. Si<br />

21


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

l’étranger, permettant aux établissements<br />

d’attirer et de servir plus efficacement les<br />

étudiants internationaux en créant une<br />

proximité avec le marché et en ré<strong>du</strong>isant<br />

les obstacles à l’é<strong>du</strong>cation aux États-<br />

Unis. Une stratégie qui est de plus en<br />

plus celle de Skema BS comme l’explique<br />

son vice dean, Patrice Houdayer : « Nos<br />

campus internationaux, aux Etats-Unis,<br />

en Chine, au Brésil et en Afrique <strong>du</strong> Sud,<br />

nous permettent d’avoir des accueils<br />

régionaux et de recevoir les étudiants<br />

près de chez eux. Parce qu’il permet<br />

de recruter des étudiants partout dans<br />

le monde mais aussi de les accueillir, le<br />

modèle global de Skema est renforcé ».<br />

Des amphis aux écrans…<br />

Avant même le début de la pandémie,<br />

un certain nombre d’universités américaines<br />

étaient déjà confrontées à des<br />

chiffres d’inscription en chute libre pour<br />

leurs programmes sur le campus. Et en<br />

regard à une hausse des demandes de<br />

cours en ligne « Plutôt que d’infliger un<br />

enseignement en ligne à un public peu<br />

disposé, ce que la pandémie a réellement<br />

fait, c’est accélérer une forme de prestation<br />

qui avait déjà un sens croissant pour<br />

beaucoup dans la communauté étudiante<br />

mondiale », soutient Matt Symonds.<br />

Selon une étude <strong>du</strong> cabinet McKinsey,<br />

même dans son scénario le plus optimiste,<br />

ce sont 25 % des institutions publiques et<br />

près de la moitié des institutions privées<br />

sans but lucratif américaines qui pourraient<br />

souffrir de déficits budgétaires<br />

de plus de 5 %. Dans le scénario d’une<br />

escalade pandémique, le pourcentage<br />

d’établissements d’enseignement supérieur<br />

américains connaissant des déficits<br />

budgétaires de plus de 5 % passera à plus<br />

de la moitié. Pour les collèges privés à<br />

but non lucratif, ce pourcentage passera<br />

à 77 %. De son côté le cabinet Deloitte<br />

craint que des milliers d’universités soient<br />

obligées de « fermer ou de fusionner en<br />

raison d’une exacerbation de la situation<br />

financière antérieure à COVID-19 » alors<br />

que les « méga universités - institutions de<br />

grande taille, nationales et principalement<br />

en ligne - constatent une augmentation<br />

des inscriptions ».<br />

Pour sortir de la spirale <strong>du</strong> déficit tous<br />

les experts américains sont d’avis que<br />

l’avenir est à l’enseignement à distance<br />

– hybride ou totale – et que cela signifie<br />

une baisse des rentrées pour les universités<br />

dans la mesure où les programme<br />

à distance sont traditionnellement moins<br />

chers. « C’est un prix psychologique qui<br />

s’impose parce qu’on ne voit pas tout<br />

le personnel engagé dans les cours en<br />

ligne. Les business schools en ligne américaines<br />

et espagnoles qui dispensent des<br />

programmes haut de gamme occupent<br />

des buildings entiers tant leur staff est<br />

important », ne peut que regretter le<br />

directeur d’EDHEC Online, Benoît Arnaud<br />

quand Philippe Durance, titulaire de la<br />

chaire de Prospective et Développement<br />

<strong>du</strong>rable des entreprises, des territoires<br />

et des réseaux <strong>du</strong> Cnam et auteur d’une<br />

synthèse « post Covid » pour le Groupe<br />

Insa s’interroge : « Allons-nous assister<br />

demain à une différenciation entre un<br />

enseignement présentiel «premium» et<br />

à distance «low cost» ? »<br />

© Excelia Group<br />

22


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

COVID-19 : COMMENT LES<br />

ÉTUDIANTS ONT VÉCU LA<br />

CRISE ?<br />

Entre le 2 et 19 juin <strong>2020</strong> le cabinet<br />

HEADway Advisory a interrogé un<br />

échantillon d’étudiants de 22 écoles<br />

de management en France pour connaître<br />

leur perception de leur « expérience<br />

étudiante numérique dans le contexte<br />

<strong>du</strong> Covid-19 ». En résumé : « bien mais<br />

rendez nous nos campus »…<br />

L’enseignement à distance a ses vertus<br />

mais ne saurait <strong>du</strong>rablement remplacer<br />

l’enseignement présentiel. Notamment<br />

parce que tous les étudiants ne sont ni<br />

également équipés ni également connectés.<br />

« Cette crise sanitaire nous a révélé<br />

que beaucoup d’étudiants ne disposent<br />

pas d’outils informatiques adaptés pour<br />

suivre des cours à distance, accéder<br />

aux bases de données des universités,<br />

échanger avec les enseignants et la<br />

communauté des étudiants », constate<br />

ainsi le président de la Conférence des<br />

présidents d’université, Gilles Roussel,<br />

dans Le Monde. Parce que l’enseignement<br />

à distance devrait encore être largement<br />

d’actualité à la rentrée, la majorité des<br />

universités devraient d’ailleurs proposer<br />

dès la rentrée aux étudiants des moyens<br />

de s’équiper et d’obtenir une connexion<br />

compatible avec le suivi des études.<br />

23


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Forcément moins satisfaits<br />

Le contraire aurait été décevant pour<br />

les écoles, l’étude « Flash : l’expérience<br />

étudiante numérique dans le contexte<br />

<strong>du</strong> COVID-19 » effectuée par HEADway<br />

Advisory auprès de 130 étudiants de 22<br />

écoles de commerce montre que le taux<br />

de satisfaction des étudiants avant et<br />

après le confinement (« satisfaits » et<br />

« très satisfaits ») baisse de plus de 85 %<br />

à un 60 %. Preuve de la résilience des<br />

écoles ce taux reste excellent (d’autant<br />

que seulement 2,4 % se déclarent « très<br />

insatisfaits »).<br />

En termes de réactivité environ un tiers<br />

des étudiants sondés disent être passés<br />

en distanciel dans la semaine suivant<br />

l’annonce <strong>du</strong> confinement et quasiment<br />

autant dans les deux semaines. Plus<br />

de 8,7 % suivaient d’ailleurs déjà leurs<br />

cours à distance.<br />

Si le taux de satisfaction envers la communication<br />

des écoles baisse également<br />

(« satisfaits » et « très satisfaits » ne<br />

sont plus que 62 % quand ils étaient<br />

69 % avant) la grande majorité des étudiants<br />

(69 %) jugent que la clarté de cette<br />

communication était « bonne » ou « très<br />

bonne ».<br />

Pédagogie en berne<br />

C’est sans appel : le taux de satisfaction<br />

global baisse quasiment de moitié - de<br />

81 % à 42 % - quand on interroge les<br />

étudiants sur la qualité de la pédagogie<br />

post Covid. Cela pour des cours très<br />

majoritairement dispensés en synchrone<br />

(plus de 49 %) pour un peu moins de 8 %<br />

en asynchrone et près de 43 % mêlant<br />

les deux. Un dernier format que disent<br />

d’ailleurs préférer les étudiants à plus<br />

de 53 % (37,3 % préfèrent le synchrone<br />

et seulement 9,5 % le replay).<br />

D’autant qu’ils jugent que la relation étudiant/professeur<br />

a souffert <strong>du</strong> confinement<br />

avec un taux de satisfaction global<br />

qui descend de plus de 80 % à 66,6 %.<br />

Heureusement la crise a eu lieu en mars<br />

quand les cours étaient bien avancés et la<br />

relation étudiant/professeur suffisamment<br />

forte pour résister.<br />

Mais là où le bât blesse vraiment c’est<br />

sur le travail même des étudiants. De<br />

plus de 70 % à se déclarer concentrés en<br />

cours avant le confinement le taux chute<br />

de moitié à 36,5 %. A contrario le taux<br />

de ceux qui disent avoir une « mauvaise<br />

capacité » est en hausse de 9,5 % à près<br />

de 29,4 %.<br />

Autre souci la qualité <strong>du</strong> travail en groupe<br />

laisse beaucoup à désirer. Là aussi la<br />

chute <strong>du</strong> taux de satisfaction est spectaculaire<br />

: de 76,8 % qui la déclarent<br />

« bonne » ou « très bonne » on tombe<br />

à un peu moins de 35 % (40 % la jugent<br />

« ni bonne ni mauvaise » et 19 % « mau-<br />

<strong>24</strong>


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

vaise »). Logique puisque moins de 35 %<br />

des écoles avaient mis en place des<br />

« outils pour faciliter/enrichir le travail<br />

en groupe à distance ».<br />

Plus de travail pour des étudiants<br />

moins investis<br />

C’est paradoxal ou au contraire très<br />

logique : alors que le taux d’étudiants qui<br />

jugent la charge de travail « très lourde »<br />

passe de 2,3 à 11,1 % et lourde de 21,4<br />

à près de 31 % ces mêmes étudiants se<br />

disent moins investis. Un ressenti qui<br />

ne touche pas les « très investis » (il<br />

monte même de 23,8 à 25,4 %) alors que<br />

le taux des étudiants « investis » chute<br />

lui de 62,7 à un 30,9 %. Résultat 12,7 %<br />

se déclarent « désinvestis » quand ils<br />

n’étaient auparavant que 1,6 %.<br />

Une évaluation insatisfaisante<br />

C’est sans doute le point le plus conflictuel :<br />

entre liberté indivi<strong>du</strong>elle et contrôle nécessaire<br />

le taux d’étudiants insatisfaits de<br />

leur évaluation passe d’un tout petit 0,8 %<br />

à 12,6 % quand le taux de « satisfaits » et<br />

« très satisfaits » baisse de 75 à 59,5 %.<br />

Peu de mesures ont notamment été prises<br />

pour éviter la triche pendant les examens :<br />

seulement 6,3 % des établissements ont<br />

utilisé un logiciel de télésurveillance et 11 %<br />

un logiciel de contrôle des programmes<br />

utilisés quand près de 35 % ont privilégié<br />

le recours à des QCM qui laissent peu de<br />

temps de réponse.<br />

Bien mais peut mieux faire<br />

L’ensemble des acteurs interrogés ces<br />

dernières semaines est en phase avec cette<br />

étude. « Il faut créer de l’expérience étudiante.<br />

Si les cours ont bien été dispensés à<br />

distance, si même le travail en groupe a bien<br />

fonctionné, il manque évidemment toutes les<br />

dimensions sociales, sportives, culturelles.<br />

Il faut donc revenir sur les campus. C’est<br />

indispensable ! », estime ainsi le directeur<br />

général de l’EM Normandie, Elian Pilvin.<br />

« Une des leçons à retenir, c’est qu’il faut<br />

former les étudiantes et les étudiants au<br />

travail à distance. Au-delà, les professeurs<br />

mais également les personnels concernés<br />

se sont appliqués à maintenir un contact<br />

extrêmement fécond avec chacun d’eux »,<br />

analyse son homologue de Grenoble EM,<br />

Loïck Roche quand le directeur de la Toulouse<br />

School of Management, Hervé Penan,<br />

rappelle qu’il « faut bien avoir conscience<br />

qu’en trois jours nous sommes passés <strong>du</strong><br />

présentiel à un distanciel que je qualifierais<br />

de «low tech». Avec les supports Google<br />

for E<strong>du</strong>cation, que nous utilisions déjà,<br />

nous sommes parvenus à dispenser les<br />

quelques semaines de cours qui restaient ».<br />

La conclusion au directeur de l’Isit, Tamyn<br />

25


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Abdessemed : « Tous les cours ne peuvent<br />

pas être suivis en distanciel. Nous avons<br />

une sorte de « rente relationnelle » avec<br />

nos étudiants sur laquelle on peut s’appuyer<br />

pour interagir ce que nous avons<br />

fait pendant le confinement. Pour qu’elle<br />

per<strong>du</strong>re, il faut réinjecter régulièrement<br />

des interactions, de l’affecto societatis,<br />

avec nos étudiants au travers de moments<br />

de contenus personnalités inspirants ».<br />

Investir pour mieux faire<br />

Pour parvenir à délivrer un enseignement<br />

hybride dans de bonnes conditions à la<br />

rentrée - 70 % en pédagogie hybride et<br />

à 30 % en pédagogie distancielle, les<br />

étudiants suivant les cours en présentiel<br />

un jour sur deux - le Pôle Léonard de<br />

Vinci (EMLV, ESILV, IIM) a investi près<br />

d’un million d’euros. Il a ainsi pu équiper<br />

l’ensemble de ses salles de cours de<br />

matériel de visio-conférence (caméras<br />

intelligentes, dalles de son haute définition,<br />

écrans d’affichage des participants<br />

distants). Un déploiement qui passe également<br />

par l’adaptation et la mise en<br />

place d’outils logiciels (Zoom, Teams,<br />

Discord, LMS-plateforme d’apprentissage<br />

en ligne,…). Toutes les salles de cours<br />

permettent désormais aux étudiants<br />

de participer à un même cours à la fois<br />

en présentiel et en distanciel en mode<br />

synchrone, avec également la possibilité<br />

de visionner la séance a posteriori.<br />

Cette année partout les étudiants ont<br />

accepté un enseignement à distance<br />

« de secours ». En <strong>2020</strong>-21 ils seront<br />

forcément plus exigeants et il faut bien<br />

s’y préparer.<br />

26


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

QUELLES MUTATIONS<br />

POUR L’ENSEIGNEMENT<br />

SUPÉRIEUR ?<br />

Encore plus à l’heure d’un Covid-19<br />

qui ne semble pas prêt à disparaître,<br />

l’enseignement supérieur doit se<br />

réinventer. En France, au Royaume-Uni,<br />

aux Etats-Unis, en Inde et en Afrique <strong>du</strong><br />

Sud, dans ces cinq pays phares en matière<br />

d’enseignement, l’EDHEC et OpinionWay,<br />

en partenariat avec l’Institut Montaigne,<br />

ont mené l’enquête.<br />

L’étude Les nouvelles frontières de l’enseignement<br />

supérieur « compare leur<br />

vision et leur perception des défis que<br />

les systèmes é<strong>du</strong>catifs devront relever<br />

pour les générations futures ». Avec un<br />

résultat immédiat : le recours à la digitalisation<br />

de l’enseignement est plébiscité.<br />

Une image positive de l’enseignement<br />

supérieur<br />

Si 77 % des Français se déclarent satisfaits<br />

de la formation qu’ils ont reçue, ce<br />

taux de satisfaction un peu plus élevé<br />

dans les autre pays étudiés (84 % au<br />

Royaume-Uni, 86 % en Inde et 83 % aux<br />

Etats-Unis et en Afrique <strong>du</strong> Sud). La<br />

France doit en effet encore progresser<br />

sur plusieurs dimensions. En premier<br />

lieu, l’insertion professionnelle est pointée<br />

comme l’un des points faibles de<br />

notre système é<strong>du</strong>catif : seuls 41 % le<br />

jugent apte à préparer suffisamment les<br />

jeunes à entrer sur le marché <strong>du</strong> travail,<br />

contre 75 % au Royaume-Uni et 72 % aux<br />

Etats-Unis.<br />

Un autre axe d’amélioration est l’accessibilité<br />

de l’enseignement supérieur. Si<br />

53 % des Français interrogés le jugent<br />

ouvert au plus grand nombre, ce taux est<br />

inférieur à ceux exprimés au Royaume-Uni<br />

(60 %) et en Inde (77 %), mais supérieur<br />

à celui des États-Unis qui ne comptent<br />

que 42 % d’opinions positives.<br />

En matière de défis sociétaux, la majorité<br />

des Français interrogés jugent notre système<br />

d’enseignement supérieur efficace<br />

pour sensibiliser les jeunes générations<br />

aux questions sociales et environnementales.<br />

Toutefois, avec 57 % d’opinions<br />

favorables, la France apparaît en retrait<br />

par rapport à l’Inde (85 %), au Royaume-<br />

Uni (74 %) et aux Etats-Unis (72 %).<br />

Le digital plébiscité<br />

Quelles que soient les polémiques, le<br />

digital est perçu comme un moteur de la<br />

transformation de l’enseignement supé-<br />

Méthodologie<br />

Etude quantitative réalisée<br />

par OpinionWay pour<br />

l’EDHEC Business School<br />

auprès de 5<strong>24</strong>6 personnes au<br />

sein de 5 pays : France - 1049<br />

interviews ; Royaume-Uni<br />

- 1053 interviews ; Etats-<br />

Unis - 1023 interviews ; Inde<br />

- 1071 interviews ; Afrique <strong>du</strong><br />

Sud- 1050 interviews. Chaque<br />

échantillon est représentatif<br />

de la population nationale<br />

âgée de 15 ans et plus, et a été<br />

constitué selon la méthode<br />

des quotas. Les interviews ont<br />

été menées en ligne <strong>du</strong> 3 au<br />

9 janvier <strong>2020</strong>. Un sondage<br />

complémentaire a été con<strong>du</strong>it<br />

<strong>du</strong> 10 juin au 19 juin <strong>2020</strong><br />

auprès des populations des<br />

cinq pays interrogés afin<br />

d’actualiser l’enquête au<br />

regard des conséquences de<br />

la pandémie de Covid-19.<br />

27


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

rieur. L’adoption des nouvelles technologies<br />

est considérée comme bénéfique<br />

par 87 % des Français qui estiment, par<br />

ailleurs, que leur système é<strong>du</strong>catif s’est<br />

déjà engagé dans la transformation digitale<br />

(81 %). Un résultat supérieur au<br />

Royaume-Uni et aux Etats-Unis (64 %<br />

chacune) et à l’Inde (49 %).<br />

86 % des Français estiment que le<br />

contexte actuel va accentuer l’essor <strong>du</strong><br />

travail collaboratif et 80 % le perçoivent<br />

comme un levier de motivation puissant,<br />

favorisant une plus grande diversification<br />

des formats pédagogiques ainsi qu’une<br />

meilleure connaissance des élèves et<br />

de leur rythme d’apprentissage (73 %).<br />

L’enseignement à distance, pendant<br />

la période de confinement, a été vécu<br />

comme une expérience positive par 67 %<br />

des Français et des Britanniques interrogés<br />

et par 87 % des Indiens. Si près<br />

de la moitié des Français (45 %) jugent<br />

qu’un apprentissage mixte, combinant<br />

présentiel et online, est le modèle qu’il<br />

faudra privilégier demain, cette tendance<br />

de fond est encore plus forte en Afrique<br />

<strong>du</strong> Sud (70 %), au Royaume-Uni (63 %) et<br />

aux Etats-Unis (53 %).<br />

Un rôle crucial et en évolution pour<br />

les professeurs<br />

Aux yeux des Français, l’enseignant tient<br />

une place stratégique que les nouvelles<br />

technologies ne peuvent remplacer.<br />

Néanmoins, plus de deux Français sur<br />

trois imaginent une transmission de la<br />

connaissance différente à l’avenir, laissant<br />

davantage de place aux objets connectés<br />

ou à l’Intelligence artificielle (70 %). Loin<br />

de faire disparaître les professeurs, les<br />

nouvelles technologies joueront un rôle<br />

complémentaire. Pour les Français, elles<br />

permettront avant tout d’aider les enseignants<br />

au quotidien en les déchargeant<br />

des tâches routinières (67 %) ou en leur<br />

octroyant <strong>du</strong> temps pour personnaliser<br />

leur enseignement et mieux connaître<br />

les élèves. « L’enseignement à distance<br />

est une autre forme pédagogique que<br />

pratiquent la plupart des universités dans<br />

le monde depuis longtemps. Une forme<br />

qui remet le professeur au centre <strong>du</strong><br />

dispositif. On ne fait pas d’enseignement à<br />

distance sans professeur ! La crise nous<br />

a fait évoluer et de nouvelles habitudes<br />

ont été prises », commente le directeur<br />

d’EDHEC Online, Benoît Arnaud.<br />

28


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Les Français restent en effet profondément<br />

attachés au rôle de l’enseignant<br />

comme vecteur de savoir et de connaissances<br />

(56 %) tout en intégrant la nécessaire<br />

mutation de leur mission. Le<br />

professeur doit relever le défi d’enseigner<br />

de nouvelles compétences : méthodes<br />

pour s’informer via les nouvelles technologies,<br />

développement de la motivation et<br />

savoirs comportementaux font désormais<br />

partie de la palette des enseignements<br />

atten<strong>du</strong>s par un grand nombre de Français<br />

interrogés.<br />

Insertion professionnelle et égalité<br />

des chances : au centre de la missions<br />

de l’enseignement supérieur<br />

Le développement de l’esprit d’entreprise<br />

est perçu comme un facteur d’employabilité<br />

par 85 % des Français interrogés<br />

tandis que 90 % d’entre eux sont favorables<br />

à la promotion des compétences<br />

entrepreneuriales dans les méthodes<br />

d’enseignement via la mise en place d’actions<br />

de sensibilisation variées comme les<br />

concours de création d’entreprise ou les<br />

rencontres avec des entrepreneurs. De<br />

même, les nouvelles technologies sont<br />

considérées comme une voie d’accès<br />

vers la vie active : 80 % d’entre eux estiment<br />

qu’elles permettront aux jeunes<br />

générations de mieux se préparer au<br />

monde professionnel.<br />

Si l’égalité des chances est une priorité<br />

pour 9 Français interrogés sur 10, les efforts<br />

doivent, en premier lieu, se concentrer<br />

sur l’accessibilité géographique des<br />

établissements d’enseignement supérieur<br />

(58 %) et pour 51 % d’entre eux sur les<br />

conditions de vie étudiante (logement,<br />

nourriture, transport).<br />

La pandémie de covid-19 a accentué<br />

cette attente et, là encore, le numérique<br />

apparaît comme une réponse possible.<br />

Pour 59 % des Français interrogés en<br />

juin dernier, le développement de campus<br />

universitaires totalement à distance<br />

pourrait permettre de lever les barrières<br />

d’accès à l’enseignement supérieur dans<br />

les territoires les plus éloignés des métropoles.<br />

69 % des moins de 35 ans<br />

adhèrent à cette idée.<br />

Plus largement, les Français souhaitent<br />

que leur système é<strong>du</strong>catif sensibilise<br />

davantage aux enjeux sociétaux, et plus<br />

particulièrement à la question des inéga-<br />

29


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

lités sociales (51 %), de l’environnement<br />

(42 %) et <strong>du</strong> respect de l’égalité hommes<br />

/ femmes (40 %). La crise sanitaire a fait<br />

émerger un intérêt pour les disciplines<br />

liées à la santé, premier type d’enseignement<br />

cité par tous les pays (entre 61 %<br />

et 77 %, 67 % en France) ainsi que pour<br />

l’économie sociale et solidaire (entre<br />

48 % et 62 %, 50 % en France).<br />

Internationalisation vs. Covid-19<br />

Avant la crise sanitaire, l’offre d’échanges<br />

internationaux s’avérait être le point fort<br />

<strong>du</strong> système hexagonal, 73 % estimant que<br />

l’enseignement supérieur français favorise<br />

l’ouverture internationale des jeunes,<br />

notamment via les échanges qu’il propose<br />

et l’accueil des étudiants étrangers.<br />

Pour 85 % des Français interrogés, effectuer<br />

une partie au moins de ses études<br />

à l’étranger est un atout pour les jeunes<br />

générations. Un chiffre bien plus élevé<br />

que dans les autres pays sondés, il est<br />

vrai anglophones : 61 % au Royaume-Uni<br />

et 58 % aux Etats-Unis et en Inde.<br />

Si la pandémie de Covid-19 constitue,<br />

pour la majorité des pays sondés, une<br />

menace sur la mobilité étudiante, la France<br />

fait figure d’exception. Les Français interrogés<br />

s’avèrent en effet partagés sur<br />

l’évolution des échanges internationaux :<br />

si 52 % estiment que la pandémie aura<br />

pour conséquence de limiter leurs déplacements<br />

dans les années à venir, 47 %<br />

n’entrevoient aucune répercussion de<br />

la crise sur ces flux. Une fois n’est pas<br />

coutume les Français sont optimistes…<br />

30


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

31


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN<br />

AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

Philippe Choquet<br />

PRÉSIDENT DE LA FESIC ET DIRECTEUR D’UNILASALLE<br />

« Nous sommes parvenus à passer la première vague.<br />

S’il en venait une deuxième ce serait très compliqué »<br />

Dans une tribune Philippe Choquet, le<br />

président de la Fesic et directeur de<br />

l’école d’ingénieurs UniLaSalle demande<br />

qu’on ne laisse pas les stagiaires,<br />

alternants et jeunes diplômés au « bord<br />

<strong>du</strong> chemin de la relance économique ».<br />

Il revient également avec nous sur les<br />

conséquences financières de la crise<br />

post Covid-19 pour ses écoles.<br />

Olivier Rollot : Le gouvernement a pris<br />

des mesures fortes pour les apprentis<br />

en prenant quasiment totalement en<br />

charge le coût de la première année pour<br />

les entreprises qui en embauchent. Mais<br />

seulement jusqu’en licence ! On imagine que<br />

vous ne vous en contentez pas ?<br />

Philippe Choquet : Le gouvernement a compris la<br />

nécessité de soutenir l’apprentissage mais, comme<br />

vous le soulignez, uniquement jusqu’à bac+3. Cela<br />

exclut la plupart des programmes des Grandes écoles<br />

mais aussi toute une partie de PME. Celle-ci ont besoin<br />

de renforcer leurs compétences mais sont parfois<br />

frileuses quand il s’agit de recruter des ingénieurs<br />

ou des managers. En recrutant des apprentis de ce<br />

niveau ils peuvent en voir le bénéfice deux ans après.<br />

C’est vraiment dommage qu’un effet Covid-19 vienne<br />

ralentir la machine alors que, dans les Grandes écoles,<br />

c’est essentiellement à la fin de cursus que les étudiants<br />

sont en apprentissage. Des étudiants parfois défavorisés<br />

socialement pour lesquels le recours à l’apprentissage<br />

permet de financer leur cursus. L’apprentissage permet<br />

aussi une vraie diversité dans le recrutement.<br />

O. R : Toutes les écoles sont-elles également<br />

touchées par cette question <strong>du</strong> financement<br />

de l’apprentissage ?<br />

P. C : L’inquiétude est très variable selon les secteurs.<br />

L’agriculture et l’agro-alimentaire sont peu touchés et<br />

UniLasalle que je dirige forcément moins que d’autres.<br />

Nous sommes surtout inquiets sur le devenir de nos<br />

diplômés de l’année. Nous avons activé tous nos réseaux,<br />

toutes les associations d’alumni, pour leur<br />

permettre de trouver d’abord un stage puis un emploi.<br />

Mais nous nous attendons de toute façon à vivre des<br />

jours compliqués.<br />

O. R : Cette crise va-t-elle déboucher sur une<br />

augmentation <strong>du</strong> nombre de diplômés qui<br />

vont finalement opter pour des poursuites<br />

d’études plutôt que de se risquer sur un<br />

marché de l’emploi ten<strong>du</strong> ?<br />

P. C : La crise est intervenue alors que le marché<br />

de l’emploi était au vert. Et même au vert foncé. Les<br />

étudiants n’ont pas forcément eu le temps d’envisager<br />

un plan B. Il faudra voir à l’automne.<br />

26 établissements<br />

La Fesic regroupe 26<br />

établissements sous statut<br />

d’EESPIG (établissement<br />

d’enseignement supérieur<br />

privé d’intérêt général)<br />

en France dont six écoles<br />

de management (parmi<br />

lesquelles l’Edhec, l’Essec et<br />

Kedge BS en post prépas) et<br />

20 écoles d’ingénieurs telles<br />

CPE Lyon, l’Esa, l’Eseo,<br />

l’Icam, HEI Lille, etc.<br />

32


L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS ENTRETIEN AOÛT <strong>2020</strong> N° 40<br />

O. R : Moins de formation continue, moins<br />

d’étudiants internationaux, moins de chaires<br />

de recherche, comment les établissements<br />

de la Fesic vont-ils pouvoir résister à la crise<br />

économique post Covid-19 ?<br />

P. C : Nos établissements ont su gérer la crise de<br />

façon remarquable avec le recours au distanciel. Les<br />

organisations ont tenu et l’impact reste modéré dans<br />

cette première phase. L’avenir est plus incertain. Les<br />

écoles recevant un taux important d’étudiants étrangers<br />

vont être handicapées avec des élèves qui, constatant<br />

qu’ils ne pourraient pas venir, jetteraient l’éponge. Les<br />

partenariats avec les entreprises risquent également<br />

d’être ré<strong>du</strong>its, qu’il s’agisse de recherche ou de versement<br />

de la taxe d’apprentissage. D’autant qu’il y avait toute<br />

une dimension marketing dans leurs financements,<br />

notamment pour recruter des jeunes diplômés sur un<br />

marché qui était très porteur.<br />

Si l’année <strong>2020</strong>-21 démarre sur un mode pas trop<br />

dégradé cela ira. Mais cela sera très compliqué s’il<br />

y a un nouveau confinement. Jusqu’ici l’Etat honore<br />

ses engagements mais pourra-t-il demain toujours<br />

soutenir les écoles notamment de commerce ? Faute<br />

d’étudiants internationaux les écoles les plus cotées<br />

vont recruter plus d’étudiants français. Par ricochet,<br />

les plus petites écoles de commerce risquent d’être<br />

privées d’une partie de leurs candidats.<br />

O. R : Que répondez-vous à ceux qui<br />

demandent que les frais de scolarité<br />

soient moins élevés <strong>du</strong> fait <strong>du</strong> passage au<br />

distanciel ?<br />

P. C : Nous avons dû réaliser cette année des investissements<br />

supplémentaires en termes de pédagogie.<br />

Nous n’avons pas fait d’économie. Nous en ferions si<br />

nous étions de manière pérenne en distanciel mais<br />

certainement pas avec le distanciel exceptionnel que<br />

nous avons dû délivrer ces derniers mois. En plus des<br />

adaptations nécessaires à la continuité pédagogique,<br />

nous avons également investi pour assurer les conditions<br />

de protection de nos salariés dans la phase <strong>du</strong><br />

déconfinement. La question est aussi celle <strong>du</strong> contenu<br />

de la formation : nos exigences sont maintenues, malgré<br />

cette période de crise, la qualité des diplômes délivrés<br />

est identique aux années passées !<br />

O. R : Votre modèle économique est-il assez<br />

robuste ?<br />

P. C : Les écoles de la Fesic sont des associations à<br />

but non lucratif en contrat avec l’Etat, qualifiés EESPIG<br />

(établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt<br />

général). Pour répondre aux besoins d’encadrement<br />

et à nos missions de service publics d’enseignement<br />

supérieur et de recherche, nous avons besoin de<br />

posséder une masse salariale relativement importante.<br />

C’est un modèle économique fragile avec des contraintes<br />

importantes liées à la participation au service public.<br />

Songez qu’un de nos étudiants coûte chaque année<br />

à l’Etat entre 600 et 800€. S’il fallait le recevoir dans<br />

l’enseignement public, il en coûterait entre quinze à<br />

vingt fois plus à la puissance publique.<br />

En résumé nous allons essayer de poursuivre l’effort<br />

collectif qui a commencé. Nous sommes parvenus à<br />

passer la première vague. S’il en venait une deuxième<br />

ce serait très compliqué.<br />

Les EESPIG<br />

Créée par la loi <strong>du</strong> 22 <strong>juillet</strong><br />

2013, dite loi Fioraso, la<br />

qualification d’établissement<br />

d’enseignement supérieur<br />

privé d’intérêt général<br />

(EESPIG) est accordée, par le<br />

ministère de l’enseignement<br />

supérieur et de la recherche,<br />

après avis <strong>du</strong> comité<br />

consultatif de l’enseignement<br />

supérieur privé. Seuls les<br />

établissements créés par<br />

des associations, fondations<br />

reconnues d’utilité publique<br />

ou syndicats professionnels<br />

peuvent obtenir la<br />

qualification EESPIG.<br />

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