02.07.2020 Views

L'ESSENTIEL DU SUP PREPAS_SP JUILLET 2020

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents. Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles. Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

L'Essentiel du Sup Prépas est le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires, aux étudiants et à leurs parents.
Chaque mois, retrouvez toute l'actualité des classes préparatoires économiques et commerciales et des Grandes Ecoles.
Ce magazine vous est proposé par HEADway Advisory, cabinet de conseil en stratégie dédié à l'enseignement supérieur.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> | N° 39<br />

PRÉPAS ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES<br />

ENTRETIENS<br />

Loïck Roche (Grenoble EM)<br />

Denis Guibard (IMT BS)<br />

Jean-Christophe Hauguel (ISC Paris)<br />

DOSSIER<br />

SIGEM <strong>2020</strong> :<br />

Tout ce qu’il faut retenir<br />

DÉBAT<br />

Les étudiants internationaux<br />

vont-ils revenir ?<br />

« Classement des classements »<br />

des écoles de management :<br />

le verdict final


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS<br />

ÉDITO + SOMMAIRE<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

COMMENT ÉVITER<br />

AUX JEUNES DIPLÔMÉS D’ÊTRE<br />

LA « GÉNÉRATION COVID-19 » ?<br />

La question est dans tous les esprits : dans quelle mesure<br />

les entreprises vont-elles réduire leurs embauches<br />

de jeunes diplômés cette année alors que la crise<br />

économique post-Covid les touche durement ?<br />

Des mesures seront-elles prises pour venir soutenir<br />

leur arrivée sur le marché de l’emploi ?<br />

Depuis avril <strong>2020</strong>, l’Apec constate une chute des offres d’emploi destinées<br />

aux jeunes diplômés. Résultat selon un sondage mené par l’Ifop en<br />

auprès de lycéens et étudiants, 43 % déclarent ne pas être sereins quant à leur<br />

avenir professionnel. Déjà en publiant son baromètre de l’insertion professionnelle<br />

des jeunes diplômés <strong>2020</strong> l’Apec mettait en regard les excellents résultats de la<br />

dernière promotion entrée sur le marché de l’emploi et le volume d’offres d’emploi<br />

actuellement proposées aux jeunes diplômés. D’un côté des conditions favorables<br />

pour la promotion 2018 (85 % des bac+5 occupent un emploi 12 mois après l’obtention<br />

de leur diplôme et sont 6,5% mieux rémunérés que leurs prédécesseurs de la<br />

promotion 2017 avec un salaire brut médian de 32 000 €/an). De l’autre des « points<br />

de fragilité qui pourraient s’accentuer pour les diplômés 2019 et <strong>2020</strong> » : 31% des<br />

diplômés 2018 actuellement en poste ont un contrat de travail non pérenne (CDD<br />

ou contrat d’intérim) et 43 % n’ont pas le statut de cadre. De plus, 1 diplômé sur 5<br />

interrogé qualifie son emploi actuel de « job alimentaire ».<br />

Quelles mesures pour amortir le choc ? Que faire pour éviter un séisme<br />

pour l’emploi des jeunes ? Dès le mois de mai le secrétaire d’Etat auprès du<br />

ministre de l’Education et de la Jeunesse, Gabriel Attal, promettait « Un plan global<br />

pour les jeunes avant l’été ». De leur côté, le Medef comme la Conférence des<br />

Grandes écoles plaident pour des exonérations de charge pour le premier CDI<br />

jusqu’en décembre 2021. L’Aide à la Recherche du Premier Emploi (ARPE) pourrait<br />

être rétablie pour les jeunes disposant de faibles ressources. Il faudrait également pv<br />

permettre aux étudiants de reporter les premières mensualités de remboursement<br />

des prêts étudiants.<br />

Le Covid-19 après l’euphorie. Le choc sera d’autant plus rude pour cette génération<br />

qu’on lui annonçait, il y a encore quelques mois, que son principal souci serait<br />

de choisir entre une profusion d’offres... « Le problème de beaucoup de nos étudiants<br />

c’est qu’ils nous ont rejoint il y a trois ans quand tout était rose, qu’ils pouvaient dire<br />

« le CDI je m’en fiche », et qu’ils entrent dans<br />

la vie active à un moment très compliqué »,<br />

analyse le directeur général adjoint de Grenoble<br />

EM, Jean-François Fiorina. Et le choc va être<br />

d’autant plus fort qu’il est mondial. Ces dernières<br />

années les diplômés français avaient<br />

pu compenser une relative atonie du marché<br />

du travail hexagonal par des expatriations. Ce<br />

sera impossible cette année.<br />

Olivier Rollot, rédacteur en chef<br />

ORollot<br />

Sommaire<br />

LES ESSENTIELS <strong>DU</strong> MOIS<br />

4 • Un nouveau directeur général<br />

pour Kedge BS<br />

5 • Sigem <strong>2020</strong> : on ne connaîtra pas<br />

le résultat des matchs !<br />

7 • Neoma réforme son programme Grande<br />

école (PGE) et prépare la rentrée<br />

8 • Sauver l’alternance :<br />

oui mais à tous les niveaux !<br />

9 • Enquête emploi de la CGE :<br />

le grand beau avant la tempête ?<br />

10 • « Managing a post covid19 area » :<br />

ESCP BS dévoile un livre blanc<br />

11 • Comment Rennes SB prépare la rentrée<br />

12 • Distanciel : l’ESC Clermont BS fait le bilan<br />

avec ses étudiants<br />

13 • 2,8 millions d’étudiants en 2028<br />

ENTRETIENS<br />

14 • Jean-Christophe Hauguel, directeur général<br />

de l’ISC Paris et président du Sigem<br />

18 • Loïck Roche,<br />

Directeur général de Grenoble EM<br />

22 • Denis Guibard,<br />

Directeur de l’Institut Mines Télécom BS<br />

DOSSIER<br />

25 • Classement des classements des écoles<br />

de management : le verdict final<br />

DÉBAT<br />

30 • Les étudiants internationaux<br />

vont-ils faire leur retour ?<br />

« L’Essentiel du sup » est une publication du groupe HEADway<br />

Advisory, SAS au capital de 30 000 €, RCS 53298990200046 Paris,<br />

CPPAP 0920W93756, 33, rue d’Amsterdam, 75008 Paris.<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont.<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot (o.rollot@headway-advisory.com).<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont<br />

(f.boleduchomont@headway-advisory.com).<br />

Création graphique et mise en pages : Élise Godmuse / olo.éditions<br />

Photo de couverture : shutterstock<br />

2


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

ELLES / ILS BOUGENT<br />

Un nouveau directeur général<br />

Isabelle Barth<br />

Isabelle Barth a quitté la<br />

direction de l’Inseec Grande<br />

école et de la direction de<br />

la recherche de l’Inseec<br />

U. (Inseec SBE, ESCE,<br />

EBS, ECE, UIM) le 8 juin<br />

<strong>2020</strong>. Thomas Allanic, le<br />

directeur du campus parisien<br />

de l’Inseec SBE, assure<br />

son intérim. Isabelle Barth<br />

avait pris la tête de l’Inseec<br />

BS le 1 er juillet 2018, la<br />

transformant ensuite en<br />

Inseec School of Business<br />

and Economics avec un plan<br />

de relance très ambitieux.<br />

L’ancienne directrice de<br />

l’EM Strasbourg (de 2011<br />

à 2016) reprenait alors la<br />

direction d’une école de<br />

management post prépas<br />

après deux années où elle<br />

avait retrouvé son poste de<br />

professeur des universités.<br />

Jeffrey Klein<br />

Jeffrey Klein a été nommé<br />

directeur (Associate Dean)<br />

du Master Grande Ecole<br />

(MGE) de BSB (Burgundy<br />

School of Business). De<br />

nationalité américaine, il<br />

était depuis 2018 Associate<br />

Dean de la Hult International<br />

Business School, à Londres,<br />

après notamment des postes<br />

de direction académique<br />

à l’International School<br />

of Management (Paris),<br />

Boston University ou<br />

l’Ecole des Ponts Business<br />

School (Paris). Jeffrey Klein<br />

est titulaire d’un PhD en<br />

Management international à<br />

l’ISM Paris et d’un Master<br />

of Arts en littérature à<br />

University of Oxford. Il<br />

succède à Sophie Raimbault,<br />

qui devient directrice des<br />

accréditations après avoir<br />

dirigé le MGE depuis 2015.<br />

«<br />

pour Kedge BS<br />

Nous devons avoir l’esprit d’une entreprise et<br />

nous avons choisi de recruter un nouveau<br />

directeur général avec un cabinet spécialisé<br />

dans le recrutement de dirigeants d’entreprise,<br />

notamment à l’international. » Agnès Grangé,<br />

la présidente de Kedge BS, présente ainsi le nouveau<br />

directeur général de son école : Alexandre de Navailles,<br />

jusqu’ici P-DG de Hertz France, qui confie : « Quand on<br />

m’a contacté j’ai tout de suite voulu prendre le poste.<br />

Il me semblait qu’il était temps pour moi de rendre à<br />

la société tout ce qu’elle m’avait donné en prenant un<br />

poste dans l’éducation ». Un profil de manager donc<br />

avec une « véritable appétence pour l’éducation, une<br />

profil international, rompu à la gouvernance d’entreprises<br />

complexes comme l’est l’association Kedge »,<br />

signifie Agnès Grangé.<br />

Cette nomination était très attendue depuis le départ<br />

de José Milano pour la direction de l’Inseec U. en novembre<br />

2019. Elle a pris un peu de retard avec la crise<br />

du Covid-19 et la volonté d’Alexandre de Navailles de<br />

ne prendre son poste que le 1er juillet pour ne « pas<br />

laisser son entreprise, Hertz, dans ces moments<br />

difficiles ». S’il n’a pas encore un point de vue précis<br />

sur tous les sujets Alexandre de Navas s’interroge déjà<br />

sur les implantations de Kedge : « Je pense que nous<br />

devrions être implantés dans les pays anglo-saxons.<br />

Pas forcément aux Etats-Unis mais surement au<br />

Royaume-Uni et en Irlande ».<br />

Un poste d’une toute nouvelle nature pour Alexandre<br />

de Navailles, 45 ans, qui avait jusqu’ici construit l’essentiel<br />

de sa carrière au sein de la filiale française du<br />

numéro 1 mondial de la location de voitures, Hertz,<br />

dont il était à la fois directeur général et président<br />

Philippe Monin<br />

La ligne emlyon / Skema est<br />

décidément très empruntée.<br />

Après Nathalie Hector c’est<br />

au tour de Philippe Monin de<br />

rejoindre Skema à compter du<br />

1er septembre <strong>2020</strong>. Au poste<br />

de directeur de la Faculté<br />

et de la recherche il va<br />

retrouver un périmètre qu’il<br />

occupait depuis 2017 en tant<br />

que directeur académique<br />

d’emlyon. Un poste où il avait<br />

en charge le pilotage de la<br />

depuis 2018. Après avoir a commencé sa carrière au<br />

sein de la banque suisse UBS, Alexandre de Navailles<br />

rejoint Hertz France en 1997 en qualité de directeur du<br />

contrôle de gestion. De 2008 à 2012 il passe sept ans<br />

à Londres au siège de Hertz Europe : d’abord en tant<br />

que directeur du pricing pour l’Europe puis comme<br />

directeur financier pour l’Europe après 2012. En 2015 il<br />

revient en France en tant que de directeur général de<br />

Hertz France. Diplômé d’un master Finance et fiscalité<br />

de l’Université Paris-Dauphine PSL, il est membre du<br />

comité de campagne de la Fondation Dauphine.<br />

faculté, de la recherche, et des<br />

programmes de formation<br />

initiale. Il a également exercé<br />

la fonction de doyen associé à<br />

la recherche à partir de 2008<br />

avant d’être nommé directeur<br />

de la transformation en 2016.<br />

Lui-même diplômé de emlyon<br />

(1991), Philippe Monin est<br />

docteur en sciences de gestion<br />

de l’Université Lyon 3 (1998)<br />

et titulaire d’une Habilitation<br />

à Diriger les Recherches<br />

(HDR) de l’Université<br />

Paris-Dauphine (2004).<br />

Entré à emlyon en 1992,<br />

professeur de management<br />

stratégique, il y a occupé un<br />

grand nombre de fonctions<br />

de direction. Il a présidé<br />

l’Association Internationale<br />

de Management stratégique.<br />

4


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Sigem <strong>2020</strong> : on ne connaîtra<br />

pas le résultat des matchs !<br />

On ne connaîtra pas les résultats des matchs<br />

tant attendus (Edhec/emlyon, Skema/Neoma,<br />

Audencia/Grenoble EM, etc.) cette année. C’est<br />

une décision collective : les responsables du<br />

Sigem ne révéleront pas quelle école ont finalement<br />

choisi les élèves de classes préparatoires plutôt que<br />

telle autre. Et ne feront même pas les calculs pour<br />

éviter toute fuite. Le fameux « classement Sigem » fera<br />

donc relâche au moins un an. La raison ? Une année<br />

exceptionnelle sans oraux qu’on ne peut donc comparer<br />

à aucune autre. On saura donc seulement si les écoles<br />

ont ou non pourvu toutes les places qu’elles ouvraient.<br />

© La Rochelle BS<br />

La Rochelle Business School<br />

accréditée EQUIS<br />

Après AACSB et EPAS La Rochelle Business<br />

School vient d’obtenir l’accréditation<br />

EQUIS qui lui a été délivrée par<br />

l’EFMD (European Foundation for Management<br />

Development) pour une durée<br />

de 3 ans.<br />

Dans leur rapport, les auditeurs de<br />

l’EFMD ont particulièrement salué une<br />

« stratégie claire » : la stratégie d’internationalisation<br />

de l’école a « porté ses fruits,<br />

tant sur les plans de la formation (capacité<br />

des diplômés à intégrer des environnements<br />

internationaux), de l’attractivité<br />

internationale de ses programmes en<br />

forte progression que de l’organisation<br />

du recrutement via ses bureaux de représentation<br />

internationale qui ont renforcé<br />

la visibilité de l’école hors des frontières<br />

de l’hexagone ».<br />

Les experts notent également un « positionnement<br />

fort de l’école sur ses territoires<br />

avec pour atouts son fort ancrage<br />

et son maillage partenarial étroit avec<br />

l’ensemble des acteurs de ses lieux d’implantation<br />

». Qualifié par les auditeurs de<br />

« pierre angulaire de l’engagement de<br />

l’école pour la RSE », le dispositif Humacité©<br />

a été salué pour son « caractère<br />

précurseur et son efficacité ». « Cette accréditation<br />

EQUIS renforce plus encore<br />

la capacité de l’école à poursuivre sa<br />

stratégie ambitieuse, tout en mettant en<br />

lumière un de ses marqueurs forts, son<br />

engagement RSE, dimension incontournable<br />

dans un futur qui confronte la société,<br />

mais aussi nos étudiants, à de nombreuses<br />

interrogations », se félicite Bruno<br />

Neil, le directeur général d’Excelia group.<br />

L’EM Strasbourg<br />

accréditée par l’AMBA<br />

Elle fut longtemps en<br />

retard dans la « chasse »<br />

aux accréditations. Pour la<br />

première fois de son histoire,<br />

l’EM Strasbourg obtient<br />

l’accréditation AMBA pour<br />

la durée de trois ans pour<br />

son Programme Grande<br />

école. « L’obtention de<br />

l’AMBA combinée avec<br />

l’accréditation AACSB déjà<br />

obtenue en 2015 conforte<br />

l’EM Strasbourg comme<br />

un acteur de premier rang<br />

mondial au sein des écoles<br />

de management », établit<br />

Herbert Castéran, le directeur<br />

général de l’EM Strasbourg.<br />

Lors de l’audit le jury<br />

notamment relevé des « liens<br />

bien définis avec l’Université<br />

de Strasbourg qui confèrent<br />

à l’école une autonomie<br />

d’action tout en bénéficiant<br />

des structures de l’Université<br />

et des laboratoires de<br />

recherche » et le nombre<br />

réduit d’élèves par classe.<br />

Avec les accréditations<br />

AMBA, AACSB et EPAS<br />

(renouvelée en 2017 pour<br />

cinq ans), l’EM Strasbourg<br />

dispose désormais de<br />

trois accréditations<br />

internationales reconnues.<br />

GEM présente un<br />

nouveau campus<br />

parisien « Zero Waste »<br />

C’est au 96 rue Didot (14e),<br />

dans les anciens locaux<br />

de la Croix Rouge, que<br />

GEM a établi ses nouveaux<br />

quartiers parisiens cette<br />

année. Après avoir quitté la<br />

rue du Ranelagh, GEM y a<br />

investi 2.5M€ pour environ<br />

2 500 m2 sur 3 niveaux<br />

pouvant accueillir 800 à 1<br />

000 étudiants par an. Imaginé<br />

en collaboration avec<br />

l’association « anti-déchet,<br />

anti-gaspillage » Zero Waste<br />

France, le GEM Campus<br />

Paris se veut un campus<br />

exemplaire. Conçu autour du<br />

« Gem Learning Model »,<br />

le modèle pédagogique de<br />

GEM, il se veut un « lieu<br />

humain où s’hybrident les<br />

savoirs et les postures, un<br />

lieu où réflexion et action<br />

se co-construisent dans un<br />

mouvement où la finalité<br />

économique s’enrichit des<br />

objectifs sociétaux ».<br />

Pendant la journée, les<br />

étudiants peuvent aménager<br />

les lieux comme ils le<br />

souhaitent. « Cela répond<br />

à une volonté de faire en<br />

sorte que les étudiants<br />

s’approprient les espaces.<br />

Aucune classe n’est fixe.<br />

L’ensemble du mobilier est<br />

mobile. Chaque professeur<br />

peut réorganiser sa salle<br />

comme il le souhaite avant<br />

ou même pendant le cours »,<br />

explique Jean-Philippe<br />

Rennard, le directeur du<br />

campus de GEM à Paris.<br />

5


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

«<br />

Neoma réforme son programme<br />

Grande école (PGE)<br />

et prépare la rentrée<br />

Devenir acteur du monde de demain, Se préparer<br />

aux nouveaux métiers qui n’existent pas<br />

encore, Gérer une transition durable », Neoma<br />

engage la réforme de son programme Grande<br />

école (PGE) dans trois axes « devenus encore plus<br />

importants après tout ce que venons de vivre », insiste<br />

la directrice générale de Neoma, Delphine Manceau,<br />

qui se prépare à une rentrée « pas comme les autres ».<br />

Les trois axes vont irriguer la vie de l’école<br />

avec des séminaires et de nouveaux cours.<br />

Chaque thématique sera introduite par un séminaire qui<br />

permettra aux étudiants de commencer à structurer<br />

leur réflexion sur ces sujets complexes. Ensuite, des<br />

cours et des conférences animées par des experts<br />

viendront compléter ce dispositif. Autre axe nouveau<br />

: le recours au « peer learning ». « Cela se fait<br />

naturellement de demander des conseils autour de<br />

soi quand on est étudiant. Nous voulons aller plus loin<br />

en formalisant le processus. Nous voulons créer des<br />

paires d’étudiants avec un apprenant et un mentor,<br />

le tout sous la direction d’un enseignant », explique<br />

la directrice. Par exemple les élèves issus de prépas<br />

technologiques peuvent enseigner la comptabilité<br />

aux autres étudiants. Les ECE l’économie, les ECS les<br />

statistiques. « Nous capitalisons sur la grande variété<br />

de nos étudiants ! »<br />

Quatre nouveaux parcours internationaux. Les<br />

nouveaux parcours « Future in Europe » et « Future in<br />

Latin America » reposeront sur le même modèle que<br />

« Future in Asia » lancé en 2019. Ils proposeront aux<br />

étudiants passionnés par une région et une culture de<br />

suivre deux semestres académiques dans deux pays<br />

différents, ainsi que deux stages sur place. Quant aux<br />

deux parcours d’expertise « Global in Finance » et<br />

« Global in CSR (Corporate Social Responsability) »,<br />

ils comporteront deux semestres académiques à<br />

l’international, au sein d’universités reconnues pour<br />

ces spécialisations, comme Bentley University aux<br />

Etats-Unis pour le parcours en Finance.<br />

Quelle rentrée ? Cette année, pour laisser le temps<br />

aux nouveaux étudiants de s’installer après des choix<br />

qui n’auront lieu que le 12 août, la rentrée des étudiants<br />

de première année du programme Grande école (PGE)<br />

de Neoma aura lieu le 21 septembre. Mais bien sur<br />

les campus ! « Neoma travaille sur un modèle à la fois<br />

hybride et flexible, adaptable à la situation. Il sera<br />

construit autour de 60% de cours en présentiel dédiés<br />

aux échanges et au débat et 40% en distanciel pour les<br />

séances plus techniques », professe Delphine Manceau<br />

qui vient de recevoir les résultats d’une enquête menée<br />

auprès de ses étudiants « confinés » : « A 75% ils se<br />

déclarent satisfaits mais à 60% regrettent qu’il n’y ait<br />

pas plus d’interactions. Notre approche pédagogique<br />

a montré tout ce que l’enseignement à distance pouvait<br />

apporter mais également tout ce qui manquait. »<br />

L’international reste d’actualité. Alors que beaucoup<br />

d’écoles abandonnent les départs à l’international au<br />

premier semestre les étudiants de Neoma pourront<br />

également partir à l’étranger dès la rentrée, pas forcément<br />

dans le monde entier tout de suite mais plus<br />

largement en Europe où plus de 120 nouvelles places<br />

ont été ouvertes. Et de l’international vers la France<br />

les flux ne sont pas non plus taris. « Nous avons plus<br />

d’étudiants internationaux qui s’inscrivent que jamais<br />

mais nous ne savons pas s’ils pourront venir », commente<br />

Delphine Manceau. Les étudiants internationaux<br />

pourront donc démarrer en distancie.<br />

Quel bilan financier ? Si l’année 2019-20 présente<br />

un bilan neutre avec moins de coûts de déplacements<br />

ou de remise de diplômes qui compensent la réduction<br />

du chiffre d’affaires liée à la baisse des revenus de formation<br />

continue l’incertitude est grande pour <strong>2020</strong>-21.<br />

« Nous ne savons pas ce qu’il adviendra des étudiants<br />

internationaux. Quant aux étudiants français nous ne<br />

savons pas si certaines familles devront renoncer<br />

ou, a contrario, choisiront des Grandes écoles qui<br />

sont une garantie pour l’avenir », s’interroge Delphine<br />

Manceau, qui entend « investir sur un digital différent<br />

en capitalisant sur l’expérience vécue ».<br />

© Neoma BS<br />

L’ouverture du<br />

nouveau campus<br />

parisien retardée<br />

L’ouverture du nouveau<br />

campus parisien de Neoma<br />

est toujours prévue pour<br />

2021, en avril mai au lieu de<br />

janvier. A Rouen plusieurs<br />

scénarios sont possibles<br />

pour soit rénover le campus<br />

actuel, soit le déménager.<br />

A Reims enfin un lieu est<br />

envisagé pour la construction<br />

d’un nouveau bâtiment.<br />

7


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Sauver l’alternance :<br />

oui mais à tous les niveaux !<br />

La perspective de voir des dizaines de milliers de<br />

jeunes contraints d’arrêter leurs études faute<br />

de financement a amené l’Etat à proposer un<br />

nouveau dispositif d’aide à l’embauche d’un<br />

apprenti. Un milliard d’euros sont débloqués pour que<br />

les entreprises puissent recevoir 5 000 à 8 000 €<br />

de prime par an et par jeune. Mais seulement s’ils ne<br />

dépassent par une formation de niveau bac+3. Les<br />

licences professionnelles oui, les masters non !<br />

« Le gouvernement se préoccupe de soutenir l’apprentissage<br />

mais ce plan présente une grave faiblesse pour<br />

nos écoles et discrimine certains étudiants par rapport<br />

à d’autres », s’insurge le président de la Conférence des<br />

directeurs des écoles françaises d’ingénieur (Cdefi) et<br />

directeur de Télécom Saint-Etienne, Jacques Fayolle,<br />

qui demande que la « prime soit étendue à tous les<br />

niveaux ». Dans un communiqué commun la Cdefi, la<br />

Conférence des présidents d’université, la Conférence<br />

des grandes écoles, le Syntec ou encore l’Association<br />

Nationale des Apprentis de France (Anaf) stigmatisent<br />

la « rupture d’égalité entre les étudiants introduite<br />

par cette mesure fait craindre un effet d’éviction des<br />

apprentis de niveau master ou diplômes équivalents<br />

(ingénieurs…), alors que les effets de la crise économique<br />

liée au Covid-19 frapperont tous les jeunes ».<br />

Les mesures. Jusqu’ici, l’aide unique à l’embauche<br />

était réservée aux entreprises de moins de 250 salariés<br />

dans lesquelles les élèves préparaient des diplômes de<br />

niveau inférieur ou égal au bac (CAP, BEP, bac pro). La<br />

ministre du Travail, Muriel Pénicaud, élargit aujourd’hui<br />

ce dispositif d’aide à toutes les entreprises (pour celles<br />

de plus de 250 salariés il faut juste qu’elles répondent<br />

à leur obligation légale de salarier au moins 5% d’apprentis).<br />

Les entreprises pourront ainsi toucher 5 000<br />

euros par an en embauchant un mineur de moins de 18<br />

ans et 8 000 euros un étudiants majeur à partir du 1er<br />

juillet <strong>2020</strong> et jusqu’au 28 février 2021. Ce qui signifie<br />

que la première année ne leur coûtera quasiment rien.<br />

Pour les entreprises : l’enjeu de l’innovation.<br />

Les signatures de contrat d’apprentissage prennent<br />

déjà du retard dans de nombreuses entreprises qui<br />

n’ont pas assez de visibilité sur leur avenir financier.<br />

Une question qui se pose d’autant plus que le contrat<br />

est long comme c’est le cas pour les école d’ingénieurs.<br />

La situation semble plus contrôlée dans les grandes<br />

entreprises et ETI. Delphine Manceau, la directrice<br />

générale de Neoma BS, qui compte pas moins de 700<br />

apprentis, se veut donc optimiste : « Les recrutements<br />

en apprentissage ont repris dans la grande distribution,<br />

les télécoms, le luxe etc. et nous espérons que<br />

cela va nous permettre de rattraper le retard pris au<br />

printemps », tout en regrettant « beaucoup que le plan<br />

gouvernemental ne concerne pas tout l’enseignement<br />

supérieur ». Mais que vont faire les grands groupes<br />

fortement impactés par la crise comme Air France,<br />

Airbus ou Accor ?<br />

Pour les établissements : l’enjeu du recrutement.<br />

Face à tous ces défis l’enseignement supérieur<br />

ne baisse pas les bras, même s’il ne sent pas assez<br />

soutenu. Kedge et BSB augmentent même largement<br />

leur nombre de places accessibles en apprentissage.<br />

L’EM Normandie va encore plus loin en se dotant de<br />

son propre centre de formation d’apprentis (CFA) pour<br />

poursuivre l’essor de la filière. Suppression des quotas<br />

de places, accompagnement en direct des alternants,<br />

autonomie, simplification des démarches administratives<br />

et diminution des coûts pour les entreprises,<br />

l’école y voit de nombreux avantages. « Sur les 850<br />

contrats d’alternance que compte l’école cette année,<br />

nous n’avons reçu que deux demandes de rupture,<br />

dont seulement une parce que l’entreprise avait des<br />

difficultés économiques. Aujourd’hui la crise ne semble<br />

pas affecter les grands donneurs d’ordre », signifie le<br />

directeur général de l’école, Elian Pilvin.<br />

Six mois pour trouver<br />

son contrat<br />

En plus d’une aide financière<br />

le gouvernement a également<br />

décidé de pérenniser le<br />

passage à six mois du délai<br />

accordé pour trouver une<br />

entreprise pour un apprenti<br />

institué pendant la période<br />

de confinement. Cela signifie<br />

qu’un jeune pourra voir sa<br />

formation financée jusqu’au<br />

28 février 2021 même s’il<br />

n’a toujours pas trouvé une<br />

entreprise pour l’employer<br />

d’ici là. Autre mesure forte en<br />

ces temps de distanciation :<br />

l’aide de 500 euros au<br />

premier équipement mise<br />

en place par la réforme de<br />

2018 pour aider les CFA à<br />

s’équiper pourra désormais<br />

être consacrée à l’achat<br />

d’un ordinateur portable.<br />

8<br />

© BSB


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Enquête emploi de la CGE :<br />

le grand beau avant la tempête ?<br />

«<br />

C’était un autre monde. Il y a quelques mois les jeunes diplômés des Grandes écoles<br />

se demandaient essentiellement s’ils allaient accepter un CDI et jusqu’où ils pourraient faire monter<br />

les enchères. Avec la crise du Covid-19 les cartes risquent bien d’être rebattues…<br />

Si nous nous reportons à l’expérience de la crise<br />

financière de 2008, nous pouvons penser<br />

que les tensions sur le marché de l’emploi<br />

s’intensifieront dans les prochains mois,<br />

mais que dans la durée, les diplômés de nos Grandes<br />

écoles continueront sans doute de se placer dans de<br />

bonnes conditions, avec cependant un effet retard »,<br />

espère Peter Todd, président de la commission Aval<br />

de la CGE et directeur général de HEC Paris, jetant un<br />

regard nostalgique sur l’enquête Insertion des diplômés<br />

de Grande écoles de la promotion 2019. Ses heureux<br />

représentants ont en effet, pour 85,7% d’entre eux,<br />

été embauchés dans les 2 mois suivant l’obtention de<br />

leur diplôme. Résultat : un taux net d’emploi à 6 mois<br />

de 88,1% et une progression des salaires moyenne sur<br />

un an de 2,3%. Mais aussi un premier ralentissements<br />

fin 2019 qui avait conduit le nombre de nouveaux diplômés<br />

en recherche d’emploi à passer de 9 à 10,2%<br />

en comparaison de l’enquête précédente.<br />

Les salaires poursuivent leur progression. Le<br />

salaire brut annuel moyen d’embauche, hors primes<br />

en France, est en progression, tant pour les ingénieurs<br />

(+1,7 %) que pour les managers (+ 2,4%). Pour l’ensemble<br />

des nouveaux diplômés, il s’établit à 35 714 € (+ 2,3%).<br />

Pour les diplômés des écoles de management, les<br />

perspectives de salaires à 2 ans sont très favorables<br />

avec une hausse moyenne de 10% sur les deux premières<br />

années.<br />

L’apprentissage voie royale. Le taux net d’emploi à<br />

6 mois des diplômés par voie de l’apprentissage est de<br />

90,7 %. Plus d’un tiers des apprentis interrogés (36,3<br />

%) est embauché dans son entreprise d’accueil. Leur<br />

salaire à l’embauche s’établit en moyenne à 35 738 €.<br />

De de plus en plus de CDI. 82,2 % des diplômés<br />

sont embauché en CDI dès leur sortie de l’école. Pour<br />

les femmes, il est moins facile de décrocher un CDI :<br />

75,9% pour les femmes contre 86,5 % pour les hommes.<br />

Les inégalités salariales femmes-hommes<br />

persistent. Le salaire moyen des hommes est supérieur<br />

de 5,9 % au salaire moyen des femmes ; l’an<br />

dernier cet écart était de 6,1%. Les jeunes femmes<br />

sont sur-représentées dans les secteurs d’activité<br />

moins rémunérateurs.<br />

Régions et Ile-de-France quasi à égalité. En<br />

moyenne 55% des jeunes diplômés sont embauchés<br />

en Ile-de-France. Mais les ingénieurs s’implantent se<br />

préférence en province – à 58% – là où se situent le<br />

plus souvent les entreprises de production.<br />

L’international se stabilise. Plus de 13% des diplômés<br />

interrogés exercent un emploi à l’étranger, dont 40%<br />

en Europe. La part des emplois à l’étranger reste plus<br />

forte chez les managers et les diplômés des écoles<br />

d’autres spécialités (respectivement 17,9% et 20,1%),<br />

plus enclins à occuper un emploi à l’étranger que les<br />

ingénieurs (10,6%).<br />

Egalité dans<br />

l’enseignement<br />

supérieur : la CGE<br />

fait le point<br />

La CGE, la CPU et la Cdefi<br />

ont signé le 28 janvier<br />

2013 la Charte Egalité<br />

femmes-hommes. 7 ans<br />

après cet engagement la<br />

Conférence des grandes<br />

écoles fait le point dans<br />

son Livre blanc « De la<br />

déclaration d’intention<br />

à l’expérimentation »<br />

rédigé par les membres du<br />

groupe de travail Égalité<br />

femmes-hommes de sa<br />

commission Diversité. En<br />

présentant un large panorama<br />

des expérimentations,<br />

l’ambition de ce Livre<br />

blanc est « d’inviter ses<br />

lectrices et ses lecteurs à<br />

rejoindre l’action, au sein<br />

de son établissement ».<br />

9


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

L’Edhec intègre la<br />

Global Research<br />

Alliance for Sustainable<br />

Finance and Investment<br />

Réseau mondial de recherche<br />

de pointe en finance et<br />

investissement responsable,<br />

la Global Research<br />

Alliance for Sustainable<br />

Finance and Investment<br />

(GRASFI) a été créée en<br />

2017 pour « promouvoir<br />

une recherche académique<br />

multidisciplinaire et à<br />

fort impact en finance et<br />

investissement responsable ».<br />

Elle regroupe aujourd’hui 26<br />

universités dont l’expertise est<br />

reconnue mondialement dans<br />

ce domaine émergent dans<br />

lequel l’EDHEC et l’EDHEC-<br />

Risk Institute (ERI), son<br />

centre de recherche spécialisé<br />

dans la gestion des risques<br />

financiers, s’investissent<br />

depuis deux ans.<br />

Cette orientation s’est<br />

concrétisée l’an dernier par<br />

plusieurs initiatives comme<br />

la création d’une chaire<br />

de recherche spécialisée<br />

« Advanced Factor &<br />

ESG Investing » ou encore<br />

l’organisation d’une<br />

conférence sur la Finance<br />

Climatique, accueillant 140<br />

professionnels et plus de 50<br />

universitaires internationaux<br />

à Paris. Depuis la rentrée<br />

dernière, l’école propose par<br />

ailleurs un MSc in Global<br />

& Sustainable Business<br />

ainsi qu’un cours obligatoire<br />

sur la finance responsable<br />

et plusieurs électifs sur le<br />

changement climatique<br />

pour tous les étudiants<br />

du Master en finance.<br />

emlyon BS et<br />

Schoolab publient<br />

« Le Guide ultime de<br />

l’intrapreneuriat »<br />

Co-écrit par Véronique<br />

Bouchard, professeure de<br />

stratégie et d’organisation à<br />

emlyon business school et<br />

Guilain de Pous, responsable<br />

de l’intrapreneuriat au sein<br />

du studio d’innovation<br />

Schoolab, Le guide<br />

ultime de l’intrapreneuriat<br />

vient de paraître. Ce<br />

livre blanc rassemble<br />

des expériences et des<br />

expertises, opérationnelles,<br />

stratégiques et académiques<br />

pour « aider à appréhender<br />

l’intrapreneuriat et le projeter<br />

dans l’organisation ».<br />

L’objectif est de fournir<br />

des clés et des outils pour<br />

construire un programme<br />

d’intrapreneuriat en<br />

adéquation avec les besoins et<br />

les objectifs de l’entreprise.<br />

« Managing a post<br />

covid19 area » : ESCP BS<br />

dévoile un livre blanc<br />

Y aura-t-il un avant et un après crise du coronavirus ?<br />

« Consciente de ses responsabilités d’institution d’enseignement supérieur<br />

et de recherche », ESCP a souhaité se positionner sur les conséquences<br />

de la crise sur la transformation des savoirs et de l’enseignement<br />

en sciences de gestion.<br />

ESCP a élaboré un corpus de 80 « impact<br />

papers » interdisciplinaires issu d’un appel à<br />

contributions ayant pour objectif de « proposer<br />

une interprétation de la crise du coronavirus<br />

et ses répercussions sur les entreprises et la société<br />

européenne ». Comme l’explique Frank Bournois, doyen<br />

et président exécutif de l’école « en tant qu’école de<br />

commerce, notre responsabilité va au-delà de la<br />

production et diffusion de connaissances. Il s’agit<br />

avant tout de superviser l’adaptation constante des<br />

étudiants au sein de systèmes sociaux structurés.<br />

Les principales dimensions de la prise de décision<br />

sont représentées ici, correspondant aux grands<br />

défis qui attendent les managers de demain : la<br />

transformation digitale, les limites de l’individualisme<br />

et l’émergence de nouvelles formes d’actions<br />

collectives, de leadership inclusif ou de résilience<br />

des entreprises en temps de crise ».<br />

Une cérémonie de remise des<br />

diplômes en mode confiné pour HEC<br />

Pas de remise officielle de remise des diplômes<br />

à HEC cette année pour l’instant<br />

mais un moment en ligne présenté en anglais<br />

par son directeur général, Peter Todd,<br />

qui met en scène la vie à HEC et donne<br />

la parole à des alumni et responsables de<br />

l’école. Et la vidéo décalée réalisée comme<br />

chaque année par les étudiants vous demandez-vous<br />

? Là aussi le distanciel l’a réduit<br />

à la portion congrue. Quel est le premier<br />

mot qu’un étudiant apprend d’abord<br />

en arrivant à HEC ? Mais « crème brulée »,<br />

pardon « terre brulée du… Connemara »<br />

que chantent le directeur général adjoint,<br />

Eloïc Peyrache (décidément excellent acteur),<br />

et de nombreux autres.<br />

Pour les nostalgiques un petit retour sur<br />

les vidéos des cérémonies précédentes<br />

avec, notamment en 2013, un Bernard<br />

Ramanantsoa d’anthologie en président<br />

– borgne ! - devant sauver le monde avec<br />

les étudiants d’HEC (la parodie de Star<br />

Wars de 2017 n’est malheureusement plus<br />

en ligne pour des questions de droit) :<br />

• Back in Time (2019)<br />

• The Chamber of Secret (2018)<br />

• HEC’s Creed (2016)<br />

• The HEC Zapping (2015)<br />

• In the World of TV Shows (2014)<br />

• Blockbuster (2013)<br />

10


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Une nouvelle formation<br />

Manager-Designer<br />

à Audencia<br />

Un nouveau partenariat<br />

entre Audencia BS et<br />

l’Ecole de design Nantes<br />

Atlantique vient compléter<br />

l’offre des parcours de<br />

double compétence et<br />

double diplôme. Pour les<br />

étudiants d’Audencia, c’est<br />

l’opportunité de compléter<br />

leur formation en intégrant<br />

certains programmes de<br />

design, création et innovation<br />

proposés dans le parcours<br />

« voie double compétences »<br />

de l’Ecole de design Nantes<br />

Atlantique, dès la rentrée<br />

<strong>2020</strong>. Ainsi, 20 et 30<br />

étudiants du programme<br />

Grande Ecole pourront, dès<br />

leur première année, suivre<br />

des cours en design couleur,<br />

projet design, histoire de l’art<br />

et du design, infographie<br />

à l’Ecole de Design.<br />

L’Edhec lance<br />

l’EDHEC Augmented<br />

Law Institute<br />

Depuis plus de 10 ans,<br />

l’Edhec conduit des travaux<br />

de recherche à l’intersection<br />

entre le droit, la stratégie<br />

d’entreprise, le management<br />

et l’éthique sous la bannière<br />

du centre LegalEDHEC.<br />

Avec la création de l’EDHEC<br />

Augmented Law Institute,<br />

l’Edhec entend aller plus loin<br />

et devenir une « référence<br />

mondiale en matière de droit<br />

augmenté » en positionnant<br />

les savoirs, la fonction et les<br />

compétences du juriste au<br />

centre des transformations de<br />

l’entreprise et de la société.<br />

«<br />

Comment Rennes SB<br />

prépare la rentrée<br />

En mars elle a été la première à annoncer la fermeture de son campus<br />

et le passage au distanciel. Quatre mois plus tard ce sont les modalités d’une rentrée<br />

qu’elle précise. Les première et seconde années du PGE seront délivrées à 80%<br />

en présentiel et 20 % en distanciel.<br />

En l’état des mesures réglementaires actuelles,<br />

il n’est pas envisageable d’accueillir 3 000<br />

étudiants sans restriction sur le campus en<br />

septembre. Tout est mis en œuvre pour pouvoir<br />

vivre au mieux sur notre campus qui sera ouvert et<br />

adapté pour élargir ses surfaces d’accueil », explique<br />

Thomas Froehlicher, directeur général et doyen de<br />

Rennes School of Business. Après des rentrées échelonnées<br />

du 7 septembre (PGE1) au 21 septembre (PGE3)<br />

quatre dispositifs de cours seront donc proposés. Dans<br />

le cadre du « ELive » le cours a lieu en présentiel pour<br />

une partie des étudiants. Les étudiants non présents<br />

ont accès en direct aux mêmes cours et peuvent donc<br />

interagir comme les étudiants présents. Les cours<br />

demeurent également accessibles en replay pendant<br />

6 mois. De son côté la classe virtuelle s’inscrit dans la<br />

continuité du mode pédagogique déployé pour finir le<br />

second semestre 2019/<strong>2020</strong>. Il s’agit de cours délivrés<br />

100 % à distance, en direct, sans présence physique<br />

des étudiants sur le campus avec Microsoft Teams<br />

Education et l’outil Classilio.<br />

Durant l’été, des aménagements vont se poursuivre<br />

pour renforcer la capacité d’accueil sur le campus.<br />

Pour le premier semestre, sur la base des recommandations<br />

sanitaires actuelles, il sera possible d’accueillir<br />

simultanément jusqu’à 1 500 personnes : 1 000 places<br />

en salles de cours, 250 places pour la vie associative<br />

dans des espaces dédiés (sur pré-inscription en ligne)<br />

et 250 places pour les personnels et enseignants. Ces<br />

capacités pourront s’ajuster en fonction de l’évolution de<br />

la situation sanitaire. La vie étudiante sera bien là avec<br />

de nouveaux espaces dédiés et des outils numériques<br />

pour les associations. Enfin la cérémonie de remise<br />

des diplômes, qui devait initialement se tenir en juin<br />

<strong>2020</strong>, est reportée à juin 2021.<br />

© Rennes SB<br />

Une rentrée en mode « HyFlex » pour les écoles d’Excelia Group<br />

Pour anticiper les différentes hypothèses<br />

d’évolution de la crise sanitaire, des scénarios<br />

flexibles ont été envisagés par Excelia<br />

Group (La Rochelle BS) sur un mode<br />

HyFlex (Hybride-Flexible). Il s’agit à la<br />

fois de fournir aux étudiants un enseignement<br />

qui conjugue présentiel et distanciel<br />

(blendedlearning) et de leur permettre, en<br />

continu, de basculer de l’un à l’autre de ces<br />

deux modes d’enseignement et de rejoindre<br />

les campus au fil de l’eau. Dans cette perspective,<br />

les cours seront opérés :<br />

• en présentiel intensif, sur la base de<br />

groupes restreints (40 à 50 étudiants) de<br />

travaux dirigés intensifs ;<br />

• en distanciel augmenté, synchrone et<br />

asynchrone, incluant notamment les<br />

cours magistraux.<br />

Mais l’école entend aller plus loin : pour<br />

retenir l’attention des étudiants la dématérialisation<br />

des cours implique de les scénariser<br />

et de les séquencer autrement. Par<br />

exemple, une vingtaine de minutes de<br />

classe virtuelle, suivies d’activités applicatives<br />

monitorées, via un tchat ou une<br />

plateforme de peer-learning.<br />

11


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Distanciel : l’ESC Clermont BS fait<br />

le bilan avec ses étudiants<br />

La business school clermontoise a mené l’enquête<br />

auprès de ses étudiants pour connaître leurs retours sur le passage au distanciel.<br />

En résumé : c’était bien mais le présentiel est plébisicité.<br />

Il ressort notamment de l’étude que si 88% des<br />

étudiants n’ont pas eu de souci avec le passage en<br />

distanciel via Microsoft Teams, que si 83% considèrent<br />

que les enseignants sont restés disponibles<br />

et à leur écoute, que si enfin 62% des étudiants en<br />

master Grande école n’ont pas perçu de rupture dans<br />

les enseignements, néanmoins 61% préfèrent l’animation<br />

que permet le présentiel et 80% pensent qu’ainsi la<br />

qualité des cours en présentiel est meilleure. Avec le<br />

distanciel, les principales difficultés mises en avant sont<br />

l’isolement, l’environnement « maison » peu propice à<br />

des cours, la difficulté à réaliser des travaux de groupe<br />

et la surcharge de travail. Cette dernière est réelle, mais<br />

accentuée par l’obligation de travailler beaucoup plus<br />

seul. Le groupe n’est plus là pour soutenir.<br />

La rentrée <strong>2020</strong> se fera à la date initiale prévue dans<br />

des conditions présentielles aménagées pour respecter<br />

les consignes en vigueur : accueil par petits groupes,<br />

hybridation des cours en présentiel et distancielle<br />

dans certains cas. Les seules différences par rapport<br />

à une rentrée classique seront de ne pas maintenir le<br />

traditionnel week-end d’intégration et de permettre<br />

aux étudiants internationaux qui seraient empêchés<br />

une rentrée « distancielle ». Dans le même temps, le<br />

scénario nécessitant de repasser en full distanciel en<br />

cas de nouvelle crise sanitaire n’est pas écarté.<br />

Mais qu’en disent exactement les étudiants ?<br />

L’ESC Clermont a produit un verbatim. Sur les<br />

côtés positifs du distanciel :<br />

• Les élèves habituellement perturbateurs peuvent<br />

enfin se « mute »…<br />

• C’est un peu paradoxal mais il est plus facile de<br />

suivre car nous écoutons que la voix du professeur<br />

et nous ne sommes pas distraits par les bavardages/<br />

environnement.<br />

• Nous avons créé un lien différent avec les professeurs,<br />

il y a moins de distance dans la façon de parler, l’esprit<br />

est plus détendu.<br />

• C’est très bien, temporairement.<br />

• Les cours en distanciel demandent + de travail personnel<br />

et je me sens plus impliqué dans le cours.<br />

Et les inconvénients du distanciel :<br />

• Les professeurs compensent le fait qu’on ne se voit<br />

pas par une quantité de devoirs astronomique, que<br />

nous ne ferions jamais en période normale.<br />

• le réseau n’est pas toujours au beau fixe… mon ordinateur<br />

est très lent<br />

• Le plus dur est de se concentrer devant son ordinateur<br />

qui parle durant plusieurs heures…<br />

• Ce qui est beaucoup moins appréciable c’est que<br />

la cadence paraît beaucoup plus élevée car nous<br />

devons naviguer entre 2 fenêtres sur l’ordinateur :<br />

la présentation/explications/corrections…<br />

• Certains s’amusent à couper le micro du professeur<br />

ou à enlever les élèves du cours.<br />

• On perd le « rythme scolaire » et il n’y a plus de rupture<br />

avec la vie personnelle.<br />

ESCP s’engage dans la<br />

transition écologique<br />

ESCP Business school<br />

vient de répondre au Grand<br />

Baromètre enseignement<br />

supérieur et transition<br />

écologique porté par le<br />

Manifeste étudiant pour<br />

un réveil écologique. Ce<br />

questionnaire a pour objectif<br />

de faire un état des lieux des<br />

politiques internes durables<br />

des écoles et universités.<br />

Comme l’explique Aurélien<br />

Acquier, Associate Dean<br />

for Sustainability Transition<br />

« au cours de ces deux<br />

dernières années, nous avons<br />

impulsé des changements de<br />

fond dans plusieurs de nos<br />

programmes clé, notamment<br />

l’intégration de séminaires<br />

et de cours fondamentaux<br />

dans le Bachelor, Mim ou<br />

l’Executive MBA sur ces<br />

enjeux. Le questionnaire a<br />

été l’occasion de mettre à plat<br />

l’ensemble de nos démarches,<br />

de faire un point d’étape dans<br />

notre stratégie développement<br />

durable et de nous projeter<br />

dans les prochaines étapes<br />

de notre transformation ».<br />

© ESC Clermont BS<br />

12


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> MOIS<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

2,8 millions d’étudiants en 2028<br />

Selon la note du SIES sur la projection des effectifs de 2019 à 2028<br />

les inscriptions à la rentrée 2019 auraient augmenté de 1,3 %<br />

sur l’ensemble de l’enseignement supérieur (+ 35 000 étudiants environ).<br />

À<br />

la rentrée <strong>2020</strong>, le nombre d’inscriptions devrait<br />

s’accroitre de 24 000 étudiants. Si les tendances<br />

en termes d’orientation et de poursuite d’études<br />

des bacheliers et des étudiants se prolongent,<br />

l’enseignement supérieur pourrait rassembler en 2023,<br />

2,77 millions d’étudiants (hors inscriptions simultanées en<br />

licence et en CPGE) et en 2028, 2,81 millions d’étudiants,<br />

soit respectivement 91 000 et 133 000 étudiants de plus<br />

qu’en 2018.<br />

Une hausse qui ralentit. Les effectifs ont forte¬ment<br />

progressé au cours des cinq années précédentes, sous<br />

l’effet d’une scolarisation accrue des dernières générations<br />

dans l’enseignement supérieur. À cela s’est rajouté à la<br />

rentrée 2018, l’impact du boom démo¬graphique d’une<br />

ampleur inédite, intervenu en l’an 2000. Les effectifs ont<br />

ainsi aug¬menté de 2,1 % en 2018 (+ 56 000 étudiants). A la<br />

rentrée 2019, on devrait finalement recenser une hausse<br />

du nombre d’inscriptions dans l’en-seignement supérieur<br />

d’environ 35 000 (+ 1,3 %). La hausse des effectifs serait<br />

plus modérée dans les filières traditionnelles (universités<br />

y compris IUT, les STS et les CPGE) à +1 %, et en progression<br />

plus sensible dans les principales autres formations<br />

(+2,9 %), notamment les écoles de com¬merce, de gestion<br />

et de vente (+ 4,6 %), dans les facultés privées (+3,6%) et<br />

les écoles d’ingénieur non universitaires (+ 2,5%).<br />

Et dans huit ans ? En 2028, le nombre de nouveaux<br />

bacheliers entrant à l’université hors IUT serait supé¬rieur<br />

de 2,6 % à celui de la rentrée 2018 (+ 6 000). Le nombre de<br />

nouveaux bacheliers entrant dans les filières sélectives<br />

(IUT, CPGE et STS) serait à la baisse entre 2018 et 2028. Les<br />

flux d’entrée des bacheliers en CPGE devraient diminuer<br />

de 2,4 % sur la période 2018-2028. En dix ans l’uni¬versité<br />

gagnerait au total 69 000 inscrip¬tions d’étudiants,<br />

soit une augmentation de 4,6%. La hausse serait aussi<br />

moins dynamique en STS (+ 2,3 %, + 6 000 étudiants).<br />

Les effectifs seraient stables en CPGE et diminueraient<br />

de 0,1% en IUT (-1 000 étudiants) sur cette période.<br />

Le <strong>DU</strong>T est mort !<br />

Vive le BUT !<br />

En 2021 ce n’est plus en<br />

diplôme universitaire de<br />

technologie (<strong>DU</strong>T) que les<br />

bacheliers s’inscriront mais<br />

en bachelor universitaire<br />

de technologie (BUT).<br />

« Chaque parcours de<br />

BUT sera adossé à un<br />

référentiel de compétences<br />

qui viendra structurer et<br />

assurer, au travers des<br />

niveaux de développement<br />

identifiés, la progression<br />

et la professionnalisation<br />

de l’étudiant au cours des<br />

trois années de formation »,<br />

spécifie l’ADIUT<br />

(Association des directeurs<br />

d’IUT). Contrairement<br />

aux bachelors des Grandes<br />

écoles ils s’appuieront<br />

sur un référentiel national<br />

(2/3 cadrage national,<br />

1/3 adaptation locale).<br />

Chaque spécialité de BUT<br />

présentera un à cinq parcours<br />

débouchant chacun sur<br />

l’acquisition de quatre à<br />

six compétences finales.<br />

Alors qu’aujourd’hui un<br />

<strong>DU</strong>T Informatique comprend<br />

1800 heures de cours, les<br />

volumes horaires du BUT<br />

sont respectivement de 2000<br />

heures pour les spécialités<br />

secondaires et de 1800<br />

heures pour les spécialités<br />

tertiaires hors projets tutorés<br />

(600h) et stages (22 à 26<br />

semaines). Ce qui fait dire<br />

à certains qu’on a « étiré »<br />

le <strong>DU</strong>T en trois ans…<br />

Réouverture des campus : le MESRI précise<br />

Un Décret n° <strong>2020</strong>-663 du 31 mai <strong>2020</strong><br />

prescrit les mesures générales nécessaires<br />

pour faire face à l’épidémie de<br />

Covid-19 dans le cadre de l’état d’urgence<br />

sanitaire. Si une reprise en pré-<br />

sentiel des activités de formation initiale<br />

est envisagée à partir du mois de<br />

septembre les établissements doivent<br />

prévoir des enseignements en distanciel<br />

et/ou en présentiel dans une mesure et<br />

selon des modalités qu’il « leur appartiendra<br />

de déterminer et qui leur permettront<br />

d’anticiper une éventuelle dégradation<br />

des conditions sanitaires ».<br />

13


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Jean-Christophe Hauguel<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE L’ISC PARIS ET PRÉSIDENT <strong>DU</strong> SIGEM<br />

« L’algorithme Sigem essaye toujours de donner<br />

aux candidats le meilleur vœu »<br />

Comme les concours BCE et Ecricome,<br />

le Sigem s’adapte à la crise du Covid-19.<br />

Son président, Jean-Christophe<br />

Hauguel, directeur général de l’ISC<br />

Paris, revient avec nous sur ce qui<br />

change cette année et sur ce qui reste<br />

à l’identique.<br />

Olivier Rollot : Qu’est-ce qui va changer dans<br />

la procédure Sigem cette année ?<br />

Jean-Christophe Hauguel : Ce qui change ce sont<br />

essentiellement les dates qui sont reportées d’un mois<br />

par rapport aux années précédentes. Ce sont le 5 ou<br />

le 6 août au matin que les candidats sauront s’ils sont<br />

classés par les différentes écoles où ils ont été candidats.<br />

Ils auront accepté la procédure et auront versé<br />

l’acompte de 800€ par carte bancaire qu’ils soient ou<br />

non boursiers préalablement entre le 21 et le 28 juillet.<br />

Il faut forcément être classé dans au moins une école<br />

pour pouvoir faire des vœux. D’une école à X écoles,<br />

ils feront leurs vœux les 9 et 10 août et recevront leurs<br />

résultats d’affectation le 12 août à 15 h.<br />

L’algorithme essaye toujours de donner aux candidats<br />

le meilleur vœu. En 2019, 86% des candidats ont<br />

obtenu ainsi l’école qu’ils ont classée en vœu n°1 et<br />

97,5% en tout en vœux 1 et 2. Il n’y a pas de deuxième<br />

tour pour ceux qui ne sont reçus dans aucune école<br />

qui corresponde à leurs vœux.<br />

O. R : Cette année y aura-t-il comme<br />

d’habitude une communication sur les<br />

désistements croisés d’une école à l’autre ?<br />

J-C. H : Cette année nous communiquerons uniquement<br />

le nombre de classés et d’affectés pour chaque école<br />

et le rang du dernier intégré. Nous préférons ne pas<br />

calculer les résultats des matchs entre les écoles. Avec<br />

la suppression des oraux le choix va en effet se faire<br />

cette année sur des critères qui ne sont pas habituels.<br />

100% à l’écrit. Donc incomparables avec les années<br />

précédentes. Et puis il y a plus important à penser que<br />

ces matchs dans une année comme celle-ci.<br />

O. R : Cette absence d’oraux peut-elle<br />

rebattre les cartes pour certaines écoles<br />

particulièrement renommées pour la qualité<br />

de leurs oraux ?<br />

J-C. H : Rien ne vaut l’accueil sur nos campus. Au-delà<br />

des classements les étudiants apprécient de pouvoir<br />

ressentir l’ambiance et l’organisation des écoles. En<br />

jauger une réalité qui peut parfois être en fort décalage<br />

avec l’idée qu’ils s’en faisaient. C’est un élément déterminant<br />

dans notre capacité de recruter. Les écoles<br />

dont l’accueil était plébiscité par les candidats peuvent<br />

donc être défavorisées cette année. Celles qui ont le<br />

mieux su organiser leur communication à distance –<br />

ce qu’on appelle les « e-admissibles » - peuvent en<br />

revanche tirer leur épingle du jeu. Cela fait beaucoup<br />

d’incertitudes et un recrutement un peu particulier.<br />

14<br />

Les dates à retenir<br />

21 au juillet : les candidats<br />

doivent accepter la procédure<br />

et verser l’acompte.<br />

5 ou 6 août : les candidats<br />

sauront s’ils sont classés<br />

par les différentes écoles<br />

où ils ont été candidats.<br />

9 et 10 août : les candidats<br />

font leurs vœux d’écoles<br />

12 août à 15 h : résultats<br />

d’affectation<br />

© ISC Paris


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Du côté des candidats ceux qui se considéraient excellents<br />

aux écrits et doutaient d’eux aux oraux peuvent<br />

être favorisés. A contrario de ceux qui comptaient bien<br />

se rattraper pendant les oraux.<br />

Mais il était matériellement impossible d’organiser des<br />

oraux dans les temps. Si nous l’avions fait ils auraient<br />

fini fin août, voire mi-septembre. Ensuite la rentrée<br />

n’aurait pas pu avoir lieu avant la mi-octobre.<br />

O. R : Après la hausse de 2019, cette année<br />

les écoles proposent moins de places (185<br />

de moins pour la BCE, 5 pour Ecricome).<br />

Comment expliquez-vous ce recul ?<br />

J-C. H : Une bonne partie s’explique mécaniquement<br />

par la sortie de l’ESC Pau qui a décidé de renoncer au<br />

recrutement sur classes préparatoires en quittant<br />

la BCE et SIGEM. Cette année également l’ENS Paris<br />

Saclay à titre exceptionnel ne propose pas de places<br />

dans SIGEM. Pour le reste quelques autres écoles ont<br />

choisi de réajuster leurs nombres de places à leur potentiel<br />

réel de recrutement. Il n’en demeure pas moins<br />

qu’avec 7 775 places pour environ 10 000 candidats la<br />

filière d’excellence qui est la nôtre demeure sélective<br />

et attractive.<br />

O. R : Rappelez-nous comment est géré le<br />

Sigem ?<br />

J-C. H : Nous fonctionnons principalement par le bénévolat.<br />

Le Sigem ne compte aucun salarié permanent<br />

et nous ne rétribuons finalement que les personnels<br />

qui assurent la hotline aux mois de juillet / août pour<br />

répondre aux questions des préparationnaires. Nous<br />

versons également à la Direction des admissions et<br />

concours (DAC) de la CCI Paris Ile-de-France une<br />

contribution pour l’utilisation de ses ressources humaines<br />

et informatiques.<br />

Pour régler nos frais, chaque école verse une cotisation<br />

symbolique de 50€ par an plus un droit pour chaque<br />

élève affecté à la fin de l’année. Nous gérons également<br />

pendant un mois les 800€ d’acompte versés par chaque<br />

candidat que nous réaffectons ensuite aux écoles en<br />

fonction du nombre d’élèves affectés ou que nous<br />

remboursons aux candidats non affectés.<br />

O. R : Tout le système repose sur la confiance<br />

entre les deux banques d’épreuves, la BCE et<br />

Ecricome.<br />

J-C. H : Il existe effectivement une grande confiance<br />

entre les banques. Pour ma part, j’ai d’ailleurs souhaité<br />

être secondé par un vice-président venu d’Ecricome,<br />

François Dubreu de Kedge, ce qui n’avait jamais été<br />

fait jusqu’ici. La trésorière, Béatrice Nerson est de<br />

Grenoble EM et Béatrice Rabet de Rennes School of<br />

Business est la Secrétaire du bureau de l’association.<br />

O. R : Y a-t-il une stratégie particulière pour<br />

obtenir l’école qu’on souhaite intégrer ?<br />

J-C. H : Non il faut choisir selon ses préférences personnelles<br />

exclusivement et de car l’algorithme affecte<br />

tout simplement en fonction du nombre de places. Quel<br />

que soit le rang dans une école dans laquelle on est<br />

classé, on peut tenter de l’intégrer en la classant dans<br />

ses choix. De toute façon les écoles n’ont pas accès<br />

aux choix des candidats donc elles ne peuvent pas<br />

« sanctionner » un candidat qui ne l’aurait mise qu’en<br />

second, troisième ou même n-ième rang de préférence.<br />

O. R : Et les erreurs à ne pas commettre ?<br />

J-C. H : Déjà chaque année certains candidats oublient<br />

tout simplement de s’inscrire et ensuite de faire leurs<br />

vœux ! Nous incitons leurs professeurs de classes<br />

préparatoires à les sensibiliser fortement sur le processus<br />

SIGEM.<br />

Combien de vœux ?<br />

Sur le dernier concours en<br />

2019, les candidats étaient<br />

classés en moyenne dans<br />

4,02 écoles et font des vœux<br />

dans 3,61. Au début des<br />

inscriptions dans les concours<br />

ils postulent à 11,51 écoles<br />

en moyenne. Le processus<br />

est donc très sélectif.<br />

15


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Il faut rester attentif même si nous relancerons les<br />

candidats inscrits qui n’ont pas émis de vœu dans la<br />

journée du 10 août. Ensuite il ne faut absolument pas<br />

émettre un vœu pour une école dans laquelle on ne<br />

veut absolument pas aller. On ne peut en effet plus<br />

revenir en arrière une fois qu’on est affecté dans une<br />

école qu’on a placée parmi ses vœux. En revanche on<br />

peut faire autant de vœux qu’on le souhaite ou n’en<br />

faire qu’un si on veut absolument être reçu dans une<br />

école et prendre le risque de ne pas avoir d’affectation<br />

si ce n’est pas le cas.<br />

O. R : Chaque année un certain nombre de<br />

candidats choisissent de n’être affectés<br />

dans aucune école. Que deviennent-ils ?<br />

J-C. H : En 2019 nous avons eu effectivement 967<br />

classés qui ont préféré n’intégrer aucune école. D’abord<br />

parce qu’ils considèrent que leur classement n’était pas<br />

suffisamment bon et qu’ils préfèrent khûber pour obtenir<br />

l’année suivante une école plus cotée. D’autres vont<br />

dans d’autres établissements, en France ou à l’étranger.<br />

Dans tous les cas c’est dommage car toutes les écoles<br />

du Sigem sont de bonne valeur. Mais il est également<br />

vrai que les concours des écoles de management ne<br />

donnent pas une « prime » au primo-entrant comme<br />

c’est le cas dans certaines écoles d’ingénieurs qui favorisent<br />

les candidats qui postulent pour la première fois.<br />

O. R : Dans un pays où on est aussi obsédé<br />

par le diplôme que la France, c’est quand<br />

même logique que les candidats se donnent<br />

beaucoup de mal pour obtenir la meilleure<br />

école possible ?<br />

J-C. H : Bien sûr mais ce n’est pas ça qui va influencer<br />

toute leur vie. Les études d’insertion professionnelle<br />

montrent que toutes les écoles de SIGEM assurent<br />

une bonne employabilité à leurs diplômés et que les<br />

entreprises cherchent avant tout un potentiel, un talent<br />

et que le salaire de sortie n’est pas fixé en fonction<br />

du classement de telle ou telle école. Et c’est encore<br />

plus vrai pour les 20% de diplômés qui partent chaque<br />

année démarrer leur carrière à l’étranger.<br />

O. R : Cette année un peu chaotique risquet-elle<br />

de porter préjudice aux classes<br />

préparatoires ?<br />

J-C. H : Non le vrai enjeu maintenant pour les classes<br />

préparatoires aujourd’hui c’est la réforme du bac général<br />

et la création des nouvelles ECG en lieu et place des<br />

ECS et ECE actuelles. Cette année les inscriptions sur<br />

P<strong>SP</strong> en classes préparatoires EC sont encourageants<br />

mais que fera la génération 2021, la première à passer<br />

le nouveau bac ?<br />

Le vrai enjeu pour la filière est de conserver son excellence<br />

tout en s’adaptant aux matières enseignées<br />

en prépas. Il a été indiqué qu’il faudrait toujours avoir<br />

suivi au moins une année de spécialité mathématiques<br />

en première et terminale pour intégrer notre filière.<br />

Il faut maintenant également adapter les épreuves des<br />

concours avec toutes les parties prenantes. 2023<br />

peut sembler loin mais en fait nous devons pouvoir<br />

communiquer dès 2021. Les élèves s’inscrivent dans<br />

des classes préparatoires et ils doivent pouvoir savoir<br />

à quelles épreuves ils se préparent dès leur entrée.<br />

Dès la fin <strong>2020</strong> ou début 2021 nous devrons être prêts.<br />

C’est la logique du continuum avec cinq ans d’études<br />

qui ne sont en fait qu’un seul cursus.<br />

O. R : Face à une crise qui s’annonce sévère<br />

les classes préparatoires sont-elles<br />

une bonne réponse aux inquiétudes des<br />

familles ?<br />

J-C. H : Dans un contexte un peu morose la priorité<br />

sera donnée à l’emploi les Grandes écoles diplôment<br />

des étudiants bien formés aptes à se placer sur un<br />

marché international. De plus c’est une formation<br />

financièrement intéressante : dans les lycées publics<br />

les classes préparatoires sont quasiment gratuites et<br />

il est généralement possible de suivre deux dernières<br />

années de cours en alternance. Il n’y a donc qu’une<br />

seule année à financer dans beaucoup de cas.<br />

O. R : Un message particulier aux<br />

professeurs de prépas pour conclure ?<br />

J-C. H : Oui qu’ils n’hésitent pas à nous poser directement<br />

des questions s’ils le souhaitent. Par exemple<br />

pour clarifier le fonctionnement du processus SIGEM.<br />

Le bureau Sigem répond toujours aux e-mails qu’ils<br />

nous adressent à president.sigem@gmail.com<br />

© ISC Paris<br />

16


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

L’ISC Paris monte un « pacte d’employabilité »<br />

« Nous sentions venir la crise du Covid-19.<br />

Je pense que nous l’avons bien géré<br />

dans un océan de difficultés. Seulement<br />

10% des effectifs – essentiellement<br />

d’accueil et techniques – ont dû être<br />

placés en chômage technique. Sinon tout<br />

le monde était sur le pont pour travailler<br />

à distance. » Jean-Christophe Hauguel<br />

tire un bilan rassurant de la gestion du<br />

Covid-19. Aujourd’hui l’école a repris une<br />

activité mixte, télétravail et présentiel,<br />

pour l’ensemble de ses collaborateurs.<br />

En attendant de futurs étudiants que<br />

l’école s’est attachée à convaincre au<br />

travers de nombreux webinars, ateliers<br />

coaching, masterclass (36 en tout dont<br />

20 dédiés à la préparation des concours<br />

des post prépas), témoignages d’étudiants<br />

et même une émission quotidienne d’une<br />

heure sur Facebook et Instagram.<br />

Rentrée décalée. La rentrée va être un<br />

peu décalée – au 15 septembre – pour les<br />

élèves issus de classes préparatoires.<br />

Maintenant il faut voir quel sera le protocole<br />

sanitaire. « Nous ne pourrons sans doute<br />

recevoir que 25 étudiants dans des salles<br />

de 50. Nous ciblons aujourd’hui une<br />

répartition à 50/50 des cours en présentiel<br />

et distanciel. Et s’il s’avère qu’il faut de<br />

nouveau confiner nous savons le faire.<br />

Notre bilan le prouve », définit le directeur.<br />

Dans ce cadre il va falloir conserver une<br />

partie de l’enseignement en ligne. « C’est<br />

d’autant plus utile que la bonne maîtrise<br />

du travail en ligne est devenue une vrai<br />

compétence affirmée dans les entreprises.<br />

Le télétravail n’est pas la panacée mais<br />

toutes les entreprises vont l’intégrer. Nous<br />

devons aussi former nos étudiants à devenir<br />

les meilleurs managers en télétravail. »<br />

Un télétravail qui fonctionne bien même pour<br />

les travaux de groupe : « Nos « entreprises<br />

étudiantes » le vivent bien aujourd’hui<br />

avec beaucoup de temps de coordination.<br />

L’impact est uniquement négatif pour toute<br />

la partie organisation d’événements qui ont<br />

forcément dû être décalés ou annulés. La<br />

remise des diplômes <strong>2020</strong> aura ainsi lieu en<br />

2021, en mars ou avril, les deux promotions<br />

réunies. Nous n’avions pas assez de<br />

garanties de pouvoir le faire en octobre. »<br />

Pendant tout ce temps l’école a su<br />

communiquer auprès de ses futurs étudiants<br />

en organisant par exemple beaucoup de<br />

webinars : trois ou quatre par semaine au<br />

lieu d’un par mois. Un travail entièrement<br />

organisé en interne et qui a rencontré<br />

une forte audience de mars à la mi-mai.<br />

La demande d’information en ligne était<br />

considérable jusqu’à la fin du confinement<br />

alors qu’aujourd’hui c’est plus le replay<br />

qui fonctionne bien que le direct. « Nous<br />

avons encore beaucoup d’incertitudes<br />

quant à notre recrutement, tant en classes<br />

préparatoires que pour le postbac. Même sur<br />

les admis sur titre nous avons encore des<br />

interrogations. Sans parler des candidats<br />

internationaux pour lesquels nous avons<br />

beaucoup d’admis de bon niveau mais sans<br />

savoir s’ils pourront finalement se rendre<br />

en France. En fait nous vivons au mois de<br />

juin la situation d’incertitudes à laquelle<br />

nous sommes habitués au mois d’avril »,<br />

confie encore Jean-Christophe Hauguel.<br />

La réforme du PGE. En insistant sur l’emploi<br />

de ses futurs diplômés l’ISC monte un « pacte<br />

d’employabilité ». « Notre idée directrice<br />

est que l’employabilité que nous, Grandes<br />

écoles, assurons n’est peut être plus aussi<br />

pérenne qu’avant la crise du Covid-19. Nous<br />

devons rester forts alors que les entreprises<br />

évoluent. A cet effet nous allons apporter<br />

plus de modularité dans notre cursus pour<br />

mieux recevoir des profils très différents. »<br />

Elèves de classes préparatoires, admis<br />

sur titre, étudiants internationaux<br />

doivent bénéficier de plus de modularité<br />

au sein d’un même PGE pour tirer le<br />

mieux partie de leur parcours passé.<br />

« Nous nous sommes aussi posé la<br />

question du mode de transmission. Un<br />

étudiant ne retient que 10% d’un cours<br />

magistral. En « action learning » on monte<br />

à 75% ! » Autre nouveauté : la part donnée<br />

à l’éthique et au digital. 20 ECTS pour la<br />

première, 10 pour la seconde, soit un<br />

trimestre entier consacré à la maîtrise<br />

de ces deux compétences essentielles<br />

aujourd’hui. « L’accès aux fameux softskills<br />

que nous demandent les entreprises<br />

est un défi auquel nous répondons ».<br />

Une stratégie fondée sur les<br />

accréditations. L’ISC entend également se<br />

projeter dans l’avenir avec une dynamique<br />

appuyée sur de nouvelles accréditations<br />

internationales (Amba et Epas), le dépôt<br />

d’une demande de grade de licence pour<br />

son bachelor (objectif rentrée 2021), sa<br />

progression dans la quasi-totalité des<br />

classements (26 places gagnées en tout<br />

dont 8 dans le Financial Times). L’ISC va<br />

également présenter son dossier à l’AMBA<br />

pour obtenir sa nouvelle accréditation,<br />

le BGA, qui valide la qualité globale d’une<br />

école sur le modèle de l’Equis de l’EFMD.<br />

D’ici 2022 l’école représentera enfin son<br />

dossier devant la CEFDG, l’AACSB et<br />

l’AMBA. Le tout en recrutant un doyen<br />

de la faculté et de la recherche.<br />

Une nouvelle identité. Comme beaucoup<br />

d’écoles de management avant elle l’ISC<br />

Paris se structure aujourd’hui autour<br />

d’une marque groupe, le Groupe ISC Paris<br />

et de deux marques source : ISC Paris<br />

Grande Ecole et ISC Paris Global Programs.<br />

Un mouvement qui s’accompagne de la<br />

divulgation de ses nouvelle signature et<br />

nouvelle identité graphique Le tout sur une<br />

nouvelle plateforme de marque qui met<br />

l’accent sur l’« Action Learning by ISC », une<br />

approche pédagogique de l’école fondée<br />

sur une « dynamique et une interaction<br />

entre les enseignements académiques et<br />

des expérimentations pratiques uniques ».<br />

17


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Loïck Roche<br />

DIRECTEUR GÉNÉRAL DE GRENOBLE EM<br />

« Dans un environnement chargé d’incertitudes,<br />

nous avons voulu apporter des certitudes »<br />

A la rentrée Grenoble EM commencera<br />

par dispenser ses cours en distanciel<br />

tout en laissant l’accès à son campus<br />

aux étudiants. Loïck Roche, le directeur<br />

général de Grenoble EM, revient avec<br />

nous sur l’expérience des mois passés<br />

et sur les évolutions nécessaires<br />

dans un monde loin d’être encore post<br />

Covid-19.<br />

Olivier Rollot : Comment va se dérouler cette<br />

rentrée <strong>2020</strong> qui ne sera forcément « pas<br />

comme les autres » à Grenoble EM ?<br />

Loïck Roche : Les rentrées auront lieu aux dates<br />

prévues. Elles vont s’échelonner, selon les programmes<br />

et les années, entre le vendredi 4 septembre et le lundi<br />

14 septembre. Pour le principal, les enseignements<br />

dispensés se feront à distance les deux premiers<br />

mois. Pourquoi ? Parce que dans un environnement<br />

chargé d’incertitudes, nous avons voulu apporter, là<br />

où cela était possible, des certitudes. Ce qui voulait<br />

dire, prendre en compte les normes sanitaires qui,<br />

aujourd’hui, sont encore très contraignantes. Ce qui<br />

voulait dire aussi, porter une attention toute particulière<br />

aux étudiants étrangers qui, s’ils ne pouvaient<br />

pas nous rejoindre tout de suite à la rentrée (question<br />

des visas, des ouvertures des frontières…), pourront<br />

suivre les enseignements à distance. Naturellement,<br />

et dès lors que les directives ministérielles – je pense<br />

tout particulièrement à l’allègement des normes liées<br />

à la distanciation physique – le permettront, nous<br />

organiserons le basculement en présentiel.<br />

O. R : Mais vos étudiants pourront-ils venir<br />

sur vos campus ?<br />

L. R : À compter du 24 août, l’école leur sera naturellement<br />

ouverte. Ils auront accès à tous les services<br />

support. Ils auront accès aux bibliothèques, aux associations.<br />

Ils pourront également venir travailler en<br />

petits groupes... Cette rentrée responsable, car au<br />

mieux de ce qu’il est possible de promettre et de tenir<br />

en regard des normes sanitaires telles qu’elles existent<br />

aujourd’hui et telles qu’elles peuvent être anticipées, leur<br />

permettra également d’organiser dans les meilleures<br />

conditions leur arrivée à Grenoble. N’oublions pas que<br />

les élèves des classes préparatoires devront attendre,<br />

pour certaines et certains, jusqu’au 12 août avant de<br />

connaître avec certitude l’école qu’ils intègreront à<br />

la rentrée.<br />

O. R : Quel bilan tirez-vous du recours à<br />

l’enseignement à distance ?<br />

L. R : Tout d’abord, en regard des impératifs liés à la<br />

crise sanitaire, le bilan peut être dit extrêmement positif.<br />

Cela fonctionne, et jamais nos étudiantes et étudiants<br />

n’ont été aussi reconnaissantes et reconnaissants à<br />

leurs professeurs qu’au cours de cette période si particulière.<br />

Ils ont compris tout l’investissement réalisé<br />

par les enseignantes et les enseignants pour proposer,<br />

et en très peu de temps, d’excellents enseignements<br />

à distance. Pour autant, parce qu’il y avait là un caractère<br />

contraint, « sous confinement », parce que les<br />

circonstances n’étaient pas, et d’évidence, optimales,<br />

tout n’a pas été parfait.<br />

© EM Normandie<br />

Un serious game<br />

sur l’éthique<br />

Ecole de Management<br />

(GEM) a créé le serious game<br />

Finethics pour « aider les<br />

futurs leaders à construire<br />

leur engagement éthique ».<br />

Grâce à la réalité virtuelle,<br />

le joueur se retrouve propulsé<br />

au sein d’une banque pour son<br />

premier jour comme chargé<br />

d’affaires en période d’essai.<br />

Comme dans la réalité, les<br />

réunions et les rendez-vous<br />

clients s’enchainent. « Nous<br />

n’attendons pas de bonnes<br />

ou de mauvaises réponses<br />

au cours du jeu. L’important<br />

ce sont les émotions que le<br />

joueur ressent et l’analyse<br />

qu’il pourra en faire.<br />

Il doit faire des choix avec<br />

lesquels il sera en accord<br />

ou non », confie Arnaud<br />

Raffin, professeur à Grenoble<br />

Ecole de Management et<br />

co-créateur de Finethics.<br />

Après la session, un moment<br />

d’échange va l’aider<br />

à prendre conscience du<br />

dilemme et à en sortir<br />

18


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Impliquée dans le<br />

développement durable<br />

© Grenoble EM<br />

Le grand hall de Grenoble EM n’a pas pris une ride en 20 ans.<br />

O. R : Cela vaut pour le télétravail en général !<br />

L. R : Oui, et encore une fois c’est bien différent de faire<br />

du télétravail lorsque celui-ci est choisi, que de faire du<br />

télétravail lorsque celui-ci est contraint. Qui plus est,<br />

sans horizon clair sur la temporalité d’un tel dispositif.<br />

Partions-nous pour 2, 4, 6, 8 semaines ? Aujourd’hui,<br />

nous le savons. Mais hier ? Bien malin celui ou celle qui<br />

aurait pu l’anticiper. Ainsi, avons-nous pu constater,<br />

parmi les collaboratrices et les collaborateurs, que si<br />

la plupart s’en était extrêmement bien sortis – ce qui<br />

ne veut pas dire que cela ne les a pas énormément<br />

fatigué et, pour certains, même épuisé –, d’autres,<br />

pour des raisons personnelles, des raisons liées aux<br />

modalités de confinement..., avaient, en revanche,<br />

beaucoup, beaucoup soufferts.<br />

Pour autant, nous travaillons d’ores et déjà à un nouvel<br />

accord d’entreprise pour mettre en place ce que j’appelle<br />

les conditions de la liabilité – c’est-à-dire le passage le<br />

plus facilité entre le travail en présentiel et le travail en<br />

distanciel – dans un sens ou dans un autre. Un travail<br />

à distance qui, s’il est pertinent pour la personne et<br />

son manager, pourrait aller jusqu’à 40%.<br />

O. R : Sinon vous n’avez pas « perdu »<br />

d’étudiants qui ne pouvaient pas suivre les<br />

cours à distance ?<br />

L. R : Non, mais cela a pu être un peu compliqué pour<br />

certains. Tout particulièrement pour certaines étudiantes<br />

et certains étudiants de première année. Une des<br />

leçons à retenir, c’est qu’il faut former les étudiantes<br />

et les étudiants au travail à distance. Au-delà, les<br />

professeurs mais également les personnels concernés<br />

se sont appliqués à maintenir un contact extrêmement<br />

fécond avec chacun d’eux.<br />

O. R : Certains étudiants ont-ils demandé à<br />

se voir rembourser une partie de leurs frais<br />

de scolarité ?<br />

L. R : Oui. Pour l’essentiel, de quelques étudiants<br />

internationaux.<br />

O. R : Vos examens se sont-ils également<br />

déroulés à distance ?<br />

L. R : Nous avons annulé l’examen de fin d’études.<br />

Celui-ci compte pour 10% de la note finale. Et d’abord,<br />

pour des raisons d’équité. En effet, les conditions de<br />

confinement des étudiantes et des étudiants pouvaient,<br />

elles aussi, être problématiques. Les outils mêmes<br />

peuvent tout simplement connaître des défaillances.<br />

Enfin, et surtout, c’est aussi une des leçons de la crise<br />

sanitaire, les infrastructures du territoire français sont<br />

très, très, mais très loin encore de pouvoir permettre<br />

à toutes et à tous un accès performant à Internet.<br />

GEM a ouvert en 2019<br />

une filière « Innovation for<br />

Sustainability Transition »<br />

avec 28 étudiants. Le<br />

but : « former les futurs<br />

leaders pour faire évoluer<br />

les modèles de business<br />

classiques vers une économie<br />

plus vertueuse et une société<br />

plus solidaire afin de lutter<br />

contre le changement<br />

climatique et les inégalités<br />

sociales ». Ils sont déjà 28<br />

étudiants du programme<br />

Grande école (en 3ème<br />

année, en alternance) à<br />

suivre cette spécialisation<br />

de 135 heures dispensées<br />

par 23 intervenants<br />

(professionnels de l’entreprise<br />

et professeurs de GEM<br />

experts en développement<br />

durable et innovation<br />

sociale). Au programme :<br />

des cas d’entreprises, des<br />

rencontres avec des experts<br />

français et internationaux,<br />

un serious game intitulé<br />

« be to green », des visites<br />

de lieux affectés par le<br />

changement climatique, etc.<br />

19


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

O. R : Comment à la rentrée allez-vous<br />

améliorer vos dispositifs d’enseignement à<br />

distance ?<br />

L. R : Aujourd’hui, et c’est au libre choix des enseignantes<br />

et des enseignants, nous travaillons essentiellement<br />

avec les plateformes Zoom, Teams, Adobe Connect,<br />

BigBlueButton. À la rentrée nous allons proposer la virtualisation<br />

des plateformes immersives et expérientielles<br />

développées à Gem Labs. Surtout, nous travaillons aux<br />

pédagogies de demain qui doivent permettre de lier<br />

de façon synchrone et /ou asynchrone enseignement<br />

en présentiel et enseignement à distance. Cela devra<br />

permettre de répondre aux impératifs spécifiques – et<br />

plus simplement des aspirations – des étudiantes et des<br />

étudiants, que ceux-ci soient en France ou à l’étranger.<br />

O. R : Plus largement comment voyez-vous<br />

l’avenir de l’enseignement en management<br />

après la crise que nous venons de vivre ? Et<br />

peut-être avant son retour !<br />

L. R : Je ne crois pas que nous allons assister à<br />

l’émergence d’un « monde d’après ». On le voit bien,<br />

dans les rues, dans les comportements. Si désir il y<br />

a, c’est bien celui d’un retour à l’état initial. Avec pour<br />

case de départ, le monde tel qu’il était encore le 15<br />

mars. J’y vois là une volonté de gommer, de mettre<br />

entre parenthèse, peut-être même de dénier ce qui a<br />

été vécu et est pour beaucoup encore, vécu comme un<br />

traumatisme. Pour être résilient, il faut – au-delà des<br />

forces morales – avoir de la mémoire. Dénier les choses,<br />

c’est toujours, et au mieux, déplacer le symptôme.<br />

S’il y a pourtant une valeur que j’appelle de mes vœux<br />

c’est bien celle de responsabilité. Comme je l’écrivais<br />

déjà dans La Théorie du Lotissement, être responsable,<br />

c’est avoir le souci de toutes les conséquences de ses<br />

actes. Ce que Max Weber appelait l’éthique de responsabilité.<br />

Pour l’essentiel, c’est la capacité à assumer les<br />

conséquences de ses actes, à assumer ce qui arrive.<br />

Y compris, et surtout, lorsque le résultat n’est pas<br />

celui attendu. Qu’importe que des moyens humains,<br />

financiers, etc., aient pu faire défaut. Qu’importe que<br />

les équipes précédentes aient failli, que des fautes<br />

aient été commises par d’autres antérieurement, quand<br />

on est en position de responsabilité, alors on doit être<br />

responsable, ce qui veut dire déjà et avant tout assumer<br />

ses responsabilités.<br />

© Grenoble EM<br />

Le principal amphi de Grenoble EM.<br />

O. R : Avec la création des GEMS Lab vous<br />

avez particulièrement mis l’accent sur<br />

l’expérientiel. Comment conjuguer cette<br />

volonté et une nécessaire distanciation<br />

sociale ?<br />

L. R : Les normes sanitaires devraient être assouplies.<br />

Déjà, le travail collectif est à nouveau possible.<br />

Plus important, oui, nous mettons l’accent sur le « faire ».<br />

La vraie compréhension passe par le corps. Un cerveau<br />

sans corps n’aurait pas d’émotion. Les apprentissages<br />

les plus importants (hors donc les apprentissages<br />

triviaux), je pense aux savoir-faire, aux savoir-être,<br />

passent d’abord et avant tout par la compréhension<br />

physique. Expérimenter, comprendre les choses d’abord<br />

de façon subjective et seulement après mettre de la<br />

théorie pour une compréhension plus objective.<br />

Les apprentissages liés aux stages en entreprise,<br />

les séjours à l’étranger, les investissements au sein<br />

d’associations, procèdent de cette même évidence.<br />

Au-delà, il faut davantage bousculer les étudiantes<br />

et les étudiants. Si ceux-ci ne sortent pas, au moins<br />

de temps à autre, bouleversé(e)s après avoir assisté<br />

à une intervention, à une conférence, alors c’est que<br />

nous avons échoué. Il ne faut donc pas hésiter à les<br />

confronter à des modes de pensée exigeants. Je pense,<br />

pour exemples, à Boris Cyrulnik (sur la résilience), à<br />

Alain Bauer (sur le management du chaos), à Pierre<br />

Rahbi (sur la décroissance), à Pierre De Villiers (sur<br />

le leadership)...<br />

20


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

O. R : Ces dimensions humaines que l’on<br />

recherche plus que jamais après cette crise<br />

correspondent bien à votre positionnement<br />

de « business school for business and<br />

society ».<br />

L. R : Beaucoup d’entreprises, beaucoup de dirigeants<br />

expliqueront que leur stratégie d’avant-crise collait<br />

« pile-poil » aux principaux enseignements de la crise<br />

sanitaire.<br />

Soyons humbles. C’est d’ailleurs là peut-être la première<br />

leçon de la Covid-19. Réfléchissons, comme je l’ai déjà<br />

mentionné, sur les notions de responsabilité, mais aussi<br />

de respect, de partage, d’ouverture. Accentuons encore<br />

nos efforts liés au développement et au déploiement de<br />

la paix économique. Ambitionnons le plus haut : vouloir<br />

former des apprenantes et des apprenants habités<br />

par la volonté de contribuer à un monde plus juste,<br />

plus responsable, plus humain. Portons des causes,<br />

et la première d’entre elles, l’éthique et l’intégrité des<br />

apprenantes et des apprenants mais aussi des collaboratrices<br />

et des collaborateurs. La façon la plus<br />

efficace de transmettre des valeurs, c’est d’abord et<br />

avant tout par l’exemple. Il faut donc les vivre.<br />

O. R : L’internationalisation occupe une place<br />

majeure dans les écoles de management.<br />

Vous imaginez que les frontières vous se<br />

rouvrir. Que les étudiants internationaux<br />

vont revenir ?<br />

L. R : À moyen terme, bien sûr. La question c’est pour<br />

maintenant. La situation sanitaire, du moins a priori,<br />

est semble-t-il maîtrisée, du moins en Europe. Elle<br />

connaît, en revanche, des développements extrêmement<br />

inquiétants dans de nombreuses parties du<br />

monde. Le virus revient à Pékin, mais aussi en Corée.<br />

L’Amérique Latine, les États-Unis vivent au quotidien<br />

ce que le Président Emmanuel Macron avait appelé<br />

la guerre sanitaire. Conséquence, nous anticipons à<br />

la rentrée beaucoup moins d’étudiants étrangers sur<br />

nos campus en France. Ce constat est partagé par de<br />

nombreuses écoles et universités. Ainsi l’université<br />

de Manchester anticipe-t-elle une baisse de 80% des<br />

étudiantes et étudiants étrangers dont 20% de moins<br />

pour les ressortissants de l’espace Schengen.<br />

O. R : Mais ce virus n’inquiète guère vos<br />

étudiants en fait…<br />

L. R : La peur n’est pas du côté de la jeunesse. Pour<br />

autant, ils sont soucieux pour les plus anciens et, pour<br />

les premiers d’entre eux, leurs parents.<br />

O. R : GEM fait partie des écoles qui ont su<br />

développer leur formation continue. Vous<br />

pensez que le marché va reprendre à la<br />

rentrée ?<br />

L. R : Les activités liées à l’executive education se sont<br />

quasi-arrêtées net le 16 mars. Elles ne reprendront,<br />

et encore pour partie, qu’à la rentrée. De même le<br />

soutien financier des entreprises pour les chaires de<br />

recherche est très érodé. Etc.<br />

Donc, oui, les choses vont repartir, mais comme pour<br />

les entreprises, ces activités ne vont retrouver un<br />

cours normal que d’ici 12-18 mois.<br />

O. R : En conclusion comment pensez-vous<br />

que GEM va résister financièrement à cette<br />

somme de problèmes ?<br />

L. R : GEM, dans la crise, et ce sont les crises qui font<br />

vérité de la puissance des organisations, a montré toute<br />

sa solidité (il en va d’ailleurs des organisations comme<br />

il y va dans la vie privée, toutes et tous savons que la<br />

solidité d’un couple ne se mesure réellement que dans<br />

sa capacité ou non à passer les crises).<br />

Pour revenir à GEM, deux choses : la première, les<br />

équipes ont fait preuve de solidarité et d’esprit entrepreneurial<br />

; la seconde, notre trésorerie, nous le savions,<br />

est extrêmement saine et nous a permis d’affronter la<br />

tempête. Pour autant, si nous devions affronter deux,<br />

trois nouvelles tempêtes, je ne tiendrais sans doute<br />

plus le même discours. Pour faire court, et c’est une<br />

évidence, la situation est naturellement plus complexe<br />

qu’elle ne l’était antérieurement au confinement, mais<br />

nous continuons à avancer, sereins. Nous avons, au<br />

cours de cette crise, toujours agi avec anticipation.<br />

Nous avons je crois, toujours fait les bons choix et donc,<br />

fait ce qu’il fallait faire. Pour autant, rien n’est jamais<br />

acquis. Vigilance et confiance, voilà notre viatique.<br />

« Le manager,<br />

le migrant et le<br />

philosophe : Chroniques<br />

de la paix économique »<br />

Après avoir remis les<br />

premiers Trophées de la paix<br />

économique de Grenoble<br />

EM en 2019 Loïck Roche,<br />

publie « Le manager, le<br />

migrant et le philosophe :<br />

Chroniques de la paix<br />

économique ». Il y revient sur<br />

quatre années de réflexions<br />

à travers une soixantaine de<br />

chroniques dans lesquelles<br />

il évoque les questions de<br />

société, la responsabilité<br />

du manager, l’engagement<br />

sociétal de l’entreprise ou<br />

encore le vivre-ensemble.<br />

Des attentats du 13 novembre<br />

2015 aux Gilets jaunes, ses<br />

textes mêlant philosophie<br />

et actualité pour dessiner<br />

un « message volontaire,<br />

optimiste, engagé ». Ils<br />

défendent une autre façon de<br />

« faire société », une relation<br />

homme entreprise pacifiée,<br />

construisant les conditions<br />

d’un progrès pour tous.<br />

« Le manager, le<br />

migrant et le philosophe :<br />

Chroniques de la paix<br />

économique », Loïck Roche,<br />

PUG, Collection « Débats »,<br />

septembre 2019, ISBN<br />

978-2-7061-4349-6 / 16 €<br />

21


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Denis Guibard<br />

DIRECTEUR DE L’INSTITUT MINES TÉLÉCOM BS<br />

« Plus de 50% de nos étudiants<br />

profitent de la gratuité »<br />

L’Institut Mines Télécom business<br />

school est aujourd’hui l’école dont le<br />

programme Grande école (PGE) est le<br />

moins onéreux. Si son coût augmente<br />

cette année cela sera largement<br />

compensé par de nouvelles bourses<br />

d’études nous explique son directeur<br />

général, Denis Guibard. Président de<br />

la commission Développement durable<br />

et Responsabilité sociétale (DD&RS)<br />

de la Conférence des Grandes Écoles,<br />

il revient également avec nous sur<br />

l’enseignement de la RSE dans les écoles<br />

de management.<br />

Olivier Rollot : Institut Mines-Télécom<br />

Business School a augmenté cette année<br />

ses frais de scolarité de son Programme<br />

Grande École (PGE) en l’assortissant de<br />

mesures d’accompagnement pour les<br />

classes moyennes. Comment cela va-t-il<br />

fonctionner ?<br />

Denis Guibard : Il y aura trois cas de figure. Nous<br />

maintenons l’exonération totale des droits de scolarité<br />

des étudiants boursiers. Les droits de scolarité d’une<br />

année du PGE vont passer à 7750€ (au lieu de 7050€<br />

par an depuis juillet 2018). Un montant qui ne s’applique<br />

qu’aux nouveaux étudiants. De plus les nouveaux<br />

étudiants dont les ressources dépassent d’au plus<br />

5000€ le plafond fixé pour l’attribution d’une bourse<br />

s’acquitteront de droits de scolarité réduits à 5000€.<br />

Nous voulons ainsi réduire l’effet de seuil qui peut entraîner<br />

une forte hausse du montant des droits pour<br />

quelques euros. C’est bien dans la philosophie de l’école<br />

de continuer à faire fonctionner l’ascenseur social. Et<br />

cela reste le tarif le plus bas des Programmes Grande<br />

École (PGE) des écoles du haut du panier. En tout, plus<br />

de 50% de nos étudiants profitent de la gratuité en<br />

comptant les apprentis.<br />

C’est la meilleure valeur ajoutée des grandes écoles<br />

de management françaises selon The Financial Times<br />

quand on sait que nos diplômés bénéficient d’un taux<br />

d’accès à l’emploi et de salaires bien supérieurs à<br />

la moyenne. Notre positionnement sur la gestion du<br />

numérique et l’hybridation manager/ingénieur garantit<br />

cette excellente insertion.<br />

O. R : Votre modèle c’est l’hybridation des<br />

savoirs. Aujourd’hui, vous partagez toujours<br />

des locaux avec Télécom SudParis mais à<br />

l’origine vous étiez même une seule école.<br />

Que reste-t-il de votre alliance ?<br />

D. G : Effectivement au début nous étions les deux<br />

branches d’une même école, l’une d’ingénieur, l’autre<br />

de management. Aujourd’hui nous sommes deux écoles<br />

distinctes mais toujours intimement imbriquées C’est<br />

unique en France. Nous délivrons toujours des cours<br />

en commun, plusieurs spécialités de 3ème année sont<br />

mixtes ingénieurs-managers. Des projets d’entreprise<br />

hybrides naissent aussi dans notre incubateur, partagé<br />

aussi avec une autre école d’ingénieurs, l’ENSIIE. Avec<br />

Télécom SudParis et l’ENSIIE nous organisons chaque<br />

année depuis 20 ans le Challenge Projets d’Entreprendre®<br />

où les étudiants de nos trois écoles viennent pitcher<br />

leurs projets de startup. Dont certains deviennent de<br />

très belles entreprises.<br />

IMT-BS et Mines<br />

Saint-Étienne signent un<br />

partenariat stratégique<br />

Institut Mines-Télécom<br />

Business School et l’École<br />

des Mines de Saint-Étienne,<br />

deux écoles de l’Institut<br />

Mines-Télécom, ont signé<br />

un accord de partenariat<br />

stratégique alliant expertise<br />

d’une Grande École de<br />

management et d’une Grande<br />

École d’ingénieurs. Cet<br />

accord permet à IMT-BS de<br />

« renforcer son identité en<br />

tant que business school de<br />

l’IMT et de développer des<br />

domaines clés de l’Institut :<br />

enseignement, recherche et<br />

développement économique ».<br />

Les deux écoles souhaitent<br />

notamment renforcer le<br />

nombre d’étudiants doubles<br />

diplômés entre les deux<br />

écoles et mettre en place<br />

une offre de formation<br />

professionnelle continue.<br />

22


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Innovation Game<br />

<strong>2020</strong> 100% en ligne<br />

© Institut Mines Télécom business school<br />

L’Institut Mines Télécom business school partage<br />

son campus avec Télécom SudParis<br />

Dans toute la vie étudiante du campus nos étudiants<br />

se mélangent, et les associations sont mixtes, ce qui<br />

est très structurant. On ne peut jamais savoir qui est<br />

un ingénieur, qui est un manager quand on va sur notre<br />

campus commun ! Même dans l’administration des deux<br />

écoles plusieurs services sont communs.<br />

O. R : Quelle importance revêt<br />

l’apprentissage au sein d’Institut Mines-<br />

Télécom Business School ?<br />

D. G : Nous comptons en tout 166 apprentis parmi les<br />

1000 étudiants de notre PGE, principalement en 3ème<br />

année. Nous travaillons pour cela avec le CFA Évry Val<br />

d’Essonne et nous n’avons pas décidé de créer notre<br />

propre centre de formation d’apprentis (CFA).<br />

O. R : On se souvient que le montant auquel<br />

l’organisme en charge du sujet, France<br />

Compétences, avait estimé le coût de votre<br />

formation était assez faible. Où en êtesvous<br />

?<br />

D. G : Oui le tarif de référence pour notre PGE est<br />

anormalement bas. Nous avons beaucoup travaillé pour<br />

comprendre la méthodologie et les fourchettes telles<br />

qu’elles ont été évaluées par France Compétences,<br />

sans résultats immédiats. Aujourd’hui les coûts sont<br />

estimés pour deux ans et nous espérons les faire évoluer<br />

sachant que l’on constate des écarts de un à plus de<br />

deux pour des formations strictement équivalentes en<br />

raison de la façon dont les branches professionnelles<br />

ont remonté leurs estimations. Ce n’est pas logique.<br />

O. R : En plus de votre poste à Institut Mines-<br />

Télécom Business School, vous présidez<br />

la commission Développement durable et<br />

Responsabilité sociétale (DD&RS) de la<br />

Conférence des Grandes Écoles. Comment<br />

évolue la prise de conscience de ces enjeux<br />

dans les Grandes Écoles ?<br />

D. G : Les questions de RSE (Responsabilité Sociétale<br />

des Entreprises) sont devenues une préoccupation<br />

majeure ces derniers mois, essentiellement dans leur<br />

dimension climat. Les grèves étudiantes et le Manifeste<br />

pour une transition écologique, publié en 2019 par un<br />

collectif d’étudiants dont plusieurs d’IMT-BS, en ont fait<br />

un sujet majeur. Au sein de l’Institut Mines-Télécom les<br />

étudiants ont interpellé les directions des écoles et la<br />

directrice générale sur la problématique de l’enseignement<br />

de la transition écologique en considérant que<br />

la formation n’était pas suffisante. Nous y travaillons<br />

donc très sérieusement.<br />

Mais il ne faut pas restreindre la RSE à la transition<br />

écologique . Beaucoup d’autres sujets se posent dans<br />

les entreprises et évoluent très vite. Notre mission<br />

est de préparer les élèves ingénieurs ou managers à<br />

être des acteurs de la nécessaire transformation des<br />

entreprises, à avoir conscience des enjeux environnementaux<br />

et sociétaux de leurs décisions pour pouvoir<br />

interpeller les experts. Parfois ils ne voient pas toute<br />

la problématique et nous devons ouvrir le spectre de<br />

la complexité : une action apparemment positive peut<br />

générer des effets « rebonds » négatifs.<br />

Trois jours pour relever<br />

des défis proposés par des<br />

partenaires entreprises et<br />

organisations tout en tenant<br />

compte des objectifs de<br />

développement durable de<br />

l’ONU: c’est le «challenge»<br />

de l’Innovation Game pour<br />

les étudiants d’IMT-BS en<br />

première année du PGE.<br />

Comme chaque année depuis<br />

quatre ans, les étudiants ont<br />

été répartis par équipes (50<br />

au total) lors d’une édition<br />

<strong>2020</strong> inédite puisqu’elle<br />

s’est déroulée entièrement<br />

en distanciel. Le bilan est<br />

positif, à tel point que la<br />

question se pose d’une<br />

version mixte (présentiel/<br />

en ligne) pour l’édition 2021<br />

de l’Innovation Game.<br />

23


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS ENTRETIEN <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

© Institut Mines Télécom business school<br />

Chaque année l’ensemble des étudiants étrangers organise un événement<br />

O. R : Quels cours dispensez-vous au sein<br />

d’Institut Mines-Télécom Business School<br />

pour les préparer à ces enjeux ?<br />

D. G : Nous délivrons des cours obligatoires sur le<br />

développement durable et y consacrons notre semaine<br />

de rentrée des nouveaux étudiants. Pendant deux jours,<br />

ils simulent les négociations de la Cop 21 en jouant<br />

par groupes des rôles (ONG, pays pétroliers, etc.)<br />

et voient ensuite le résultat de leur action en termes<br />

d’évolution des températures. Enfin, ils passent tous<br />

le Sulitest, un test qui estime la compréhension des<br />

enjeux du développement durable. Et nous formons<br />

nos associations étudiantes à ces enjeux, pour que<br />

les étudiants les intègrent dans leurs activités.<br />

Nous travaillons également avec des acteurs économiques<br />

d’Évry-Courcouronnes pour évaluer des<br />

politiques locales. Des spécialistes de l’environnement<br />

viennent ensuite examiner les solutions proposées par<br />

les étudiants.<br />

Enfin, nous effectuons un important travail sur l’éthique.<br />

Cela se retrouve dans la recherche avec le lancement<br />

de la chaire Good in Tech en septembre dernier pour<br />

évaluer l’impact d’une innovation dès sa conception.<br />

Une chaire dans laquelle nous sommes en partenariat<br />

avec Sciences Po et d’autres écoles de l’Institut<br />

Mines-Télécom.<br />

La RSE, nous la pratiquons vraiment à tous les étages.<br />

Ce n’est pas qu’une cerise sur le gâteau mais un levier<br />

central qui doit progressivement irriguer l’ensemble<br />

des disciplines de la gestion, que ce soit le marketing,<br />

la finance, les RH...<br />

Après avoir évoqué les Objectifs de Développement<br />

Durables de l’ONU on doit pouvoir parler marketing<br />

éthique, économie collaborative et finance responsable.<br />

O. R : Tout le monde suit le mouvement ?<br />

D. G : L’ensemble des enseignants-chercheurs doivent<br />

être motivés et formés afin que le développement<br />

durable ne soit plus porté par quelques-uns, isolés.<br />

Il reste maintenant à convaincre les classements des<br />

écoles de prendre en compte ces critères : le salaire<br />

à l’embauche, par exemple, doit-il en rester un alors<br />

qu’il favorise un certain type de finance qui n’est pas<br />

souhaitable pour la société et la planète ? Dans les<br />

futurs standards de l’AACSB (Association to Advance<br />

Collegiate Schools of Business) ces critères sont pris<br />

en compte. L’AMBA (Association of Masters of Business<br />

Administration) fait de même pour évaluer la notion<br />

d’impact. Et les entreprises comprennent qu’en termes<br />

de marque commerciale et employeur il faut prendre<br />

ces notions au sérieux.<br />

O. R : Ce n’est pas parfois un peu ce qu’on<br />

appelle du « greenwashing » de la part des<br />

entreprises ?<br />

D. G : Les entreprises peuvent surjouer certains<br />

aspects mais il y a suffisamment d’associations qui<br />

pointent le doigt dessus pour les en dissuader. Avec<br />

la loi PACTE ou avec la création de l’« entreprise de<br />

mission » les entreprises évoluent dans le bon sens.<br />

Nous sommes au rendez-vous.<br />

24


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS<br />

DOSSIER<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

© Shutterstock<br />

« Classement des<br />

classements » des<br />

écoles de management :<br />

le verdict final<br />

Les classements français ont toujours du poids<br />

mais, de plus en plus, ce sont les classements<br />

internationaux que scrutent les écoles de<br />

management. Et notamment celles du haut du panier.<br />

2019-<strong>2020</strong> a plutôt été une bonne année pour elles.<br />

25


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Constitué à partir des cinq classements<br />

des programmes Grandes<br />

écoles des écoles de management<br />

publiés fin 2019 et début <strong>2020</strong> (l’Etudiant,<br />

Le Figaro, Le Point, Challenges,<br />

Le Parisien) notre « Classement des<br />

classements » des programmes Grandes<br />

écoles des écoles de management permet<br />

chaque année d’établir un bilan.<br />

Notre « Classement des classements »<br />

établit encore cette année un top 5 sans<br />

changement, une Skema qui domine ce<br />

qui constitue la suite du top 10 (Skema,<br />

Neoma, Grenoble EM, Kedge et Audencia)<br />

suivi d’un trio très proche en rangs<br />

comme en points (TBS, Rennes SB et<br />

Montpellier BS) qui se détache d’un duo<br />

(ICN et EM Strasbourg).<br />

Les méthodologies étant différentes les<br />

classements varient sensiblement.<br />

Quelques exemples :<br />

• l’Edhec supplante emlyon à la 4 ème place<br />

dans Le Parisien et Challenges mais pas<br />

dans les trois autres ;<br />

• Skema rejoint cette année le top 5 pour<br />

l’Etudiant (6 ème pour Le Figaro et 7 ème<br />

pour Challenges) ;<br />

• Le Parisien donne son meilleur résultat<br />

à Audencia (7 ème alors que Le Figaro et<br />

l’Etudiant la classent 11ème et Challenges<br />

9 ème ), Rennes (10 ème ), l’EM Normandie<br />

(16 ème ) et l’Inseec (19 ème ) ;<br />

• 20 ème pour Le Figaro et Challenges (il est<br />

vrai dans un classement qui ne prend<br />

en compte que les écoles post prépas)<br />

BSB n’est que 26 ème pour l’Etudiant.<br />

Et à l’international ?<br />

Les classements français ont toujours du<br />

poids mais, de plus en plus, ce sont les<br />

classements internationaux que scrutent<br />

les écoles de management. Et notamment<br />

celles du haut du panier. 2019-<strong>2020</strong> a<br />

d’ailleurs plutôt été une bonne année pour<br />

elles et notamment pour HEC qui reprend<br />

sa place de leader dans le classement<br />

des business schools européennes du<br />

Financial Times. Dans les pages suivantes<br />

nous vous présentons une synthèse des<br />

classements de la presse internationale<br />

et en particulier ceux du Financial Times.<br />

La méthodologie<br />

Challenges publiant deux<br />

classements, l’un pour les<br />

écoles post prépas, l’autre<br />

pour les écoles postbac, nous<br />

ne retenons ses rangs que<br />

pour les écoles post prépas.<br />

Notre méthodologie est<br />

simple : nous compilons<br />

les rangs de chaque école<br />

dans chaque classement.<br />

Comme vous pouvez le<br />

voir ci-dessous dans le<br />

tableau l’addition des<br />

points donnés – que nous<br />

avons ramenés en base<br />

100 – donne sensiblement<br />

le même classement.<br />

26


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Masters in Management (Financial<br />

Times) : trois françaises dans le<br />

top 5<br />

On ne note pas cette année de changement<br />

majeur en haut du Classement 2019<br />

des masters in management du Financial<br />

Times que domine toujours Saint-Gallen<br />

devant HEC et l’Essec – ex-aequo avec<br />

la London business school - devant<br />

ESCP BS 5ème (toutes trois avec leur<br />

programme Grande école). Un beau tir<br />

croisé répété pour les écoles de la CCI<br />

Paris-Ile de France.<br />

La progression la plus spectaculaire est<br />

à mettre au crédit de Skema qui gagne<br />

13 places (et même 23 en deux ans) avec<br />

son Global MSc in Management et se<br />

classe 12 ème devançant même l’EDHEC<br />

19 ème . 33 ème l’IAE Aix-Marseille fait un<br />

spectaculaire rapproché en gagnant 18<br />

places et en se classant ex-aequo avec<br />

l’Iéseg. Elle est première en France et<br />

12 ème dans le monde quant au retour sur<br />

investissement. Derrière emlyon reste<br />

40 ème , Neoma BS est 43 ème , Audencia BS<br />

46 ème , Grenoble EM 47 ème , Kedge 49 ème ,<br />

Rennes SB 51 ème .<br />

Au-delà de la 50 ème place notons la très<br />

belle progression de La Rochelle BS (66 ème<br />

et 28 places de mieux) grâce notamment<br />

à sa 6 ème place en international course<br />

experience et au 4 ème rang mondial pour<br />

la féminisation de son corps professoral.<br />

Dans une moindre mesure l’ISC progresse<br />

également de 8 places et se classe 85 ème .<br />

Masters in Management (The<br />

Economist) : HEC sur le toit du<br />

monde<br />

Ce n’est pas le classement le plus reconnu<br />

mais c’est celui qui consacre le mieux les<br />

business schools françaises. HEC Paris<br />

domine cette année le classement des<br />

Masters in Management de The Economist<br />

doublant le leader habituel du Financial<br />

Times qu’est Saint-Gallen. Skema y oc-<br />

En images<br />

Dans une animation<br />

« dataviz » nous avons simulé<br />

les classements des écoles<br />

de management françaises<br />

dans le classement des<br />

business schools européennes<br />

du Financial Times depuis<br />

sa création en 2005. HEC<br />

le domine de 2006 à 2014<br />

quand la London business<br />

school prend le dessus.<br />

Retour d’HEC en 2019 (en<br />

France HEC domine sans<br />

partage ce classement).<br />

Focus sur les business schools françaises dans le classement 2019<br />

des Masters in Management du Financial Times<br />

27


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

cupe une excellente et inédite troisième<br />

place devant l’habituée des podiums<br />

qu’est ESCP BS.<br />

Seule Saint-Gallen se mêle à ce match<br />

franco-français qui voit également l’Essec<br />

se classer 10 ème , l’Edhec 12 ème , emlyon<br />

BS 13 ème , Neoma 19 ème , Audencia 29 ème<br />

et GEM 37 ème .<br />

Les business schools françaises<br />

championnes d’Europe (Financial<br />

Times)<br />

Après cinq années de domination de la<br />

London business school, HEC Paris a<br />

retrouvé cette année sa couronne de<br />

meilleure business school européenne<br />

dans le Classement des business schools<br />

européennes du Financial Times. Après<br />

le lancement de son master en 2013<br />

la business school londonienne s’était<br />

emparée du trône que HEC Paris lui ravit<br />

cette année grâce à sa première place<br />

dans le classement des E-MBA. Une<br />

consécration qui marque la justesse<br />

du modèle de la business school à la<br />

française.<br />

Mais l’autre grande information de ce dernier<br />

classement est la montée en flèches<br />

de la Bocconi : 3 ème cette année elle gagne<br />

trois places pendant que l’Insead suit le<br />

mouvement contraire en descendant à la<br />

5 ème place. Après être remontée en 2018<br />

de la 23 ème à la 8 ème place (suite à son<br />

entrée dans les classements des MBA<br />

après des années d’absence), l’Essec<br />

progresse elle encore d’une place.<br />

Les plus belles progressions des business<br />

schools françaises sont à mettre au<br />

crédit d’Audencia (40 ème avec six places<br />

de gagnées en un an et même neuf sur<br />

sa moyenne sur trois ans), Skema (49 ème<br />

avec huit places de gagnées) et surtout<br />

La Rochelle Business school qui ne gagne<br />

pas moins de 14 places pour atteindre la<br />

79 ème . Après avoir gagné deux places en<br />

2018, ESCP BS en perd trois cette année<br />

(14 ème ) et devance l’Edhec (15 ème et une<br />

Audencia, emlyon, Essec, Insead dans les top 10<br />

des MBA de FIND MBA<br />

Le site FIND MBA publie chaque année des<br />

« Top 10 » dans une dizaine de catégories<br />

différentes. Audencia Business School<br />

figure parmi les dix meilleures business<br />

schools au monde dans la catégorie insertion<br />

professionnelle en développement durable<br />

/ RSE. Mené par la Said business school<br />

d’Oxford et la Haas business school de<br />

Berkeley ce top 10 comprend quatre autres<br />

place de perdue), emlyon BS (20 ème , +1),<br />

Grenoble EM (25 ème , +1), Kedge (31 ème ,<br />

+4), Audencia (40 ème , +6), Skema (49 ème ,<br />

+8), Neoma (50 ème , -5)<br />

Avec 26 écoles classées – l’ESC Clermont<br />

fait son entrée à la 95 ème place - la France<br />

reste le principal pays classé devant le<br />

Royaume-Uni (21) et l’Allemagne (9). Au<br />

total une très bonne année qui marque<br />

la pertinence du modèle de la business<br />

school à la française…<br />

MBA Full-time (The Economist) :<br />

HEC Paris sur le podium<br />

Au côté de l’Iese BS (10 ème ), HEC Paris<br />

se glisse à une excellente 3 ème place d’un<br />

top 10 des MBA full-time ultra dominé<br />

par les business schools américaines.<br />

L’Insead place son MBA à la 22 ème place<br />

et l’Edhec à la 32 ème .<br />

Global MBA (Financial Times) :<br />

Harvard retrouve son sceptre,<br />

HEC gagne 10 places<br />

Seulement 5 ème en 2018, 2 ème en 2019, la<br />

Harvard business school retrouve une<br />

première place qui lui échappait depuis<br />

2016 dans le Classement des Global MBA<br />

du Financial Times. A contrario l’Insead<br />

continue une lente descente : première<br />

en 2016, seconde en 2018, troisième en<br />

2019 la voici quatrième cette année. De<br />

son côté HEC Paris connaît une spectaculaire<br />

progression en passant de<br />

la 19 ème à la 9 ème place. 79 ème le MBA de<br />

écoles de commerce européennes et cinq<br />

écoles de commerce nord-américaines.<br />

En entrepreneuriat c’est emlyon qui se<br />

distingue, en consulting et en programmes<br />

d’une année l’Insead et en management<br />

du luxe l’Essec. Enfin le MBA du Cnam<br />

est cité dans les MBA offrant le meilleur<br />

retour sur investissement en Europe.<br />

Business Schools<br />

mondiales : QS sacre<br />

la Harvard BS<br />

Le classement mondial des<br />

universités de QS propose<br />

une entrée Business &<br />

Management Studies que<br />

domine la Harvard business<br />

school qui devance l’Insead<br />

et la London business school.<br />

Deuxième école française<br />

classée HEC occupe la<br />

9ème place, l’Essec la<br />

31ème. emlyon BS et ESCP<br />

BS sont classées dans le<br />

groupe 51-100, l’Edhec<br />

dans le groupe 101-150.<br />

28


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DOSSIER <strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

emlyon BS se maintient (+1 place) alors<br />

que celui de l’Essec progresse de cinq<br />

places (88 ème ) ex æquo avec l’Edhec<br />

(qui perd 13 places par rapport à son<br />

classement 2018 après ne pas avoir été<br />

classé en 2019).<br />

Masters en finance : le Financial<br />

Times célèbre les business<br />

schools françaises<br />

Comme en 2018 les business schools<br />

françaises dominent très largement<br />

le classement <strong>2020</strong> mondial des programmes<br />

en finance pre-experience<br />

du Financial Times: HEC Paris l’emporte<br />

devant ESCP BS (toutes deux au même<br />

rang qu’en 2018), SKEMA BS (+1), l’Essec<br />

5(+1) et l’EDHEC (-2). « Outstanding<br />

career progress and salary uplift give<br />

the French school the edge », analyse le<br />

FT. Saint-Gallen suit ce top 5 français et<br />

devance MIT Sloan. Derrière le quintette<br />

de tête GEM se classe à la 16 ème place (=),<br />

Neoma BS 21 ème (+4), emlyon BS 27 ème (+6)<br />

et Rennes SB 29 ème (-5).<br />

En post-experience seules trois business<br />

schools sont classées : la London business<br />

school l’emporte devant Judge<br />

(Cambridge) et la Singapore Management<br />

University: Lee Kong Chian.<br />

Global Executive MBA <strong>2020</strong> : HEC<br />

sur le podium<br />

Le classement Global Executive MBA<br />

<strong>2020</strong> publié par QS revêt de plus en plus<br />

d’importance à l’heure de la distanciation<br />

sociale. Et là aussi HEC performe avec<br />

une belle 3 ème place mondiale derrière<br />

Penn (Wharton) et l’Iese de Barcelone.<br />

L’Insead se classe 7 ème , emlyon 37 ème ,<br />

ESCP BS 38 ème , Edhec 45 ème , GEM 51 ème ,<br />

Neoma 61 ème . Pour sa deuxième année de<br />

participation, l’Executive MBA d’Audencia<br />

fait son entrée dans le top 100.<br />

Les business schools françaises s’imposent dans le classement 2019 des business schools<br />

européennes du Financial Times qui fait la synthèse de ses différents classements<br />

29


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DÉBAT<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

Les étudiants<br />

internationaux vont-ils faire<br />

leur retour ?<br />

Leur poids est important dans l’économie des business schools.<br />

Les étudiants internationaux pourront-ils revenir pour l’année scolaire<br />

<strong>2020</strong>-21 ? Si le gouvernement français dit vouloir favoriser<br />

leur venue de nombreuses interrogations subsistent sur la possibilité<br />

ou non de voyager à la rentrée.<br />

C’est le communiqué que les<br />

établissements d’enseignement<br />

supérieur attendaient. Alors<br />

que la France procède à une<br />

ouverture progressive de ses frontières<br />

extérieures Schengen à compter du 1er<br />

juillet, cette ouverture s’effectuera de<br />

« façon progressive et différenciée selon<br />

la situation sanitaire des différents pays<br />

tiers « compte tenu des enjeux d’attractivité<br />

universitaire, les étudiants internationaux<br />

seront autorisés, quel que soit<br />

leur pays d’origine, à venir en France et<br />

les modalités de leur accueil seront facilitées.<br />

Leurs demandes de visas et de<br />

titres de séjour seront traitées en priorité<br />

». Tous les pays sont concernés. Il<br />

était temps. Le président de ParisTech,<br />

vice-président de la Cdefi et directeur de<br />

Chimie ParisTech, Christian Lerminiaux,<br />

s’interrogeait ainsi sur la politique du gouvernement<br />

en direction des étudiants internationaux<br />

: « Nous ne savons toujours<br />

pas si nos étudiants auront des visas.<br />

Beaucoup hésitent avec d’autres établissements<br />

étrangers pourquoi ne pas leur<br />

donner vite des visas ? S’ils ne peuvent<br />

pas venir ensuite pour des relations sanitaires<br />

on pourra toujours évoluer mais<br />

il faut se dépêcher de donner des visas ».<br />

Un enjeu important pour lui : les écoles<br />

de ParisTech comptent dans leurs rangs<br />

en moyenne 30% d’étudiants internationaux.<br />

Et il y a urgence : s’il n’est plus nécessaire<br />

de présenter une attestation pour<br />

circuler au sein de l’espace Schengen, il<br />

faudrait rapidement accorder des visas<br />

aux étudiants hors Schengen pour sauver<br />

l’année scolaire <strong>2020</strong>-21. Quant aux<br />

étudiants français les restrictions restent<br />

d’actualité pour se rendre dans la plupart<br />

des pays hors Schengen.<br />

Faire face à la<br />

concurrence<br />

internationale<br />

La pression est de plus en plus forte sur<br />

les établissements d’enseignement supérieur<br />

français confrontés à la concurrence<br />

internationale. « Nous sommes dans<br />

une compétition internationale dans laquelle<br />

les routes sont tracées par les prédécesseurs.<br />

Perdre des parts de marché<br />

aujourd’hui pour des problématiques<br />

administratives c’est perdre de la compétitivité<br />

pour longtemps », s’inquiéte par<br />

exemple le président de la Cdefi, Jacques<br />

Fayolle. Ce que confirme la directrice générale<br />

de l’ICN, Florence Legros : « Pendant<br />

ce temps d’autres pays, par exemple<br />

la Suède, ouvrent plus vite leurs portes.<br />

Or on sait qu’une fois une destination<br />

adoptée il est plus facile de faire revenir<br />

des étudiants les années suivantes ».<br />

Face au Covid-19<br />

différentes stratégies<br />

Dans le contexte de la pandémie Covid-19<br />

les établissements appliquent plusieurs<br />

stratégies. Certains préfèrent procéder<br />

comme d’habitude et s’adapter en fonction<br />

des possibilités de se déplacer. D’autres<br />

établissements favorisent plutôt les mobilités<br />

européennes avec des étudiants qui<br />

pourront sans doute se déplacer plus facilement.<br />

Certains enfin annulent les mobilités<br />

dans le cadre de leurs accords internationaux<br />

de crainte de ne pas pouvoir<br />

respecter leurs engagements d’accueil.<br />

« Dans beaucoup de cas la meilleure solution<br />

sera de repousser les arrivées des<br />

étudiants internationaux au deuxième<br />

semestre. Les étudiants pourraient ainsi<br />

© Essec BS<br />

31


L’ESSENTIEL <strong>DU</strong> <strong>SUP</strong> PRÉPAS DÉBAT<br />

<strong>JUILLET</strong> <strong>2020</strong> N° 39<br />

d’abord suivre une partie de leurs cours<br />

en ligne. Des discussions sont en cours<br />

pour développer une telle offre et l’ouvrir<br />

aux étudiants internationaux », analyse<br />

Minh-Hà Pham, vice-présidente de PSL<br />

en charge des relations internationales qui<br />

estime qu’au final « nous pourrions gérer<br />

essentiellement des échanges intra-européens<br />

en <strong>2020</strong>-21 avec une baisse du<br />

nombre d’étudiants internationaux. Mais<br />

cela ne va pas durer très longtemps ».<br />

Alors que beaucoup d’écoles abandonnent<br />

les départs à l’international au premier semestre<br />

les étudiants de Neoma pourront<br />

partir à l’étranger dès la rentrée, pas forcément<br />

dans le monde entier tout de suite<br />

mais plus largement en Europe où plus de<br />

120 nouvelles places ont été ouvertes. Et<br />

de l’international vers la France les flux<br />

ne sont pas non plus taris. « Nous avons<br />

plus d’étudiants internationaux qui s’inscrivent<br />

que jamais mais nous ne savons<br />

pas s’ils pourront venir », commente la<br />

directrice générale de Neoma, Delphine<br />

Manceau. A Neoma comme dans la plupart<br />

des écoles de management les étudiants<br />

internationaux pourront démarrer<br />

leur année en distanciel en attendant<br />

que les frontières s’ouvrent. Ce sera également<br />

le cas à Audencia. « Nous allons<br />

proposer aux étudiants internationaux<br />

un début de programme en distanciel<br />

puis en présentiel lorsque cela sera possible.<br />

Mais qu’est-ce que ces étudiants<br />

vont décider le jour où on leur proposera<br />

un début de formation en distanciel ?<br />

Espérer que les frontières vont s’ouvrir<br />

dans l’année académique ou attendre un<br />

an de plus pour aller à l’international ?<br />

Il est impossible aujourd’hui de savoir<br />

quel sera le taux de déperdition », s’interroge<br />

le directeur général d’Audencia,<br />

Christophe Germain.<br />

« Bienvenue en<br />

France », oui mais…<br />

La France était déjà passée de la quatrième<br />

à la cinquième place mondiale<br />

des pays d’accueil des étudiants internationaux<br />

en 2019. Si le plan gouvernemental<br />

« Bienvenue en France » est censé y<br />

remédier ce sont des mesures beaucoup<br />

plus essentielles que réclament les responsables<br />

des relations internationales.<br />

Dans une tribune le directeur des relations<br />

internationales de l’Edhec, Richard<br />

Perrin, en fait le constat : « Le labyrinthe<br />

des procédures administratives pour les<br />

étudiants internationaux sur les questions<br />

liées aux visas de long séjour, aux<br />

guichets d’accueil, aux permis de travail<br />

etc. doit être à la fois simplifié et dématérialisé<br />

comme c’est désormais le cas<br />

en Allemagne ».<br />

Souvent l’administration ne suit pas<br />

comme le note une enquête menée par<br />

STUDENT CONCIERGE CLUB 1 auprès<br />

de 800 étudiants internationaux –53 %<br />

arrivent pour la première fois en France,<br />

ils majoritairement Chinois, ont moins de<br />

23 ans, sont plutôt scolarisés en post-graduate<br />

anglophone - en Grandes écoles<br />

de management, d’ingénieurs ou spécialisées.<br />

63 % de ces étudiants internationaux<br />

ont en effet rencontré des difficultés<br />

à leur arrivée en France : à 65 %<br />

administratives pour les assurances, la<br />

CAF, l’ouverture de compte, la carte de<br />

séjour… (entre autres parce qu’à 54 %<br />

les services sont rendus exclusivement<br />

en français) et à 36% de logement. Par<br />

ailleurs 34% ont souffert de l’isolement<br />

et regrettent de ne pas pouvoir « échanger<br />

avec des étudiants français et internationaux<br />

plus facilement en dehors des<br />

cours ». « Il nous faut des agents administratifs<br />

parlant anglais et des pages en<br />

anglais sur les sites des différents ministères<br />

et les préfectures de police pour que<br />

ces étudiants se sentent confortable avec<br />

l’idée de venir en France. La France ne<br />

doit pas être un plan D ou E pour des<br />

étudiants qui seraient refusés ailleurs.<br />

Nous devons disposer de services rassurants<br />

partout pour que les étudiants<br />

internationaux se sentent à l’aise », insiste<br />

Fady Fadel, le directeur de l’American<br />

Business School.<br />

Des mesures en ce sens sont déjà prises<br />

mais les conditions de logement restent un<br />

point noir comme le déplore encore Richard<br />

Perrin : « Même si quelques campus<br />

emblématiques proposent objectivement<br />

des opportunités d’hébergement de<br />

standard international (INSEAD, HEC,<br />

Ecole Polytechnique, EDHEC, Cité U<br />

Jourdan, Université Grenoble-Alpes,<br />

les écoles des Armées etc. pour en citer<br />

quelques-unes), combien d’étudiants sont<br />

actuellement en détresse compte tenu de<br />

la vétusté de leur logement ? »<br />

Des atouts face à une<br />

concurrence affaiblie<br />

Soyons positifs : la France a de grands<br />

atouts dans cette crise. Par la place de<br />

ses établissements – et notamment de<br />

ses business schools – dans les rankings<br />

internationaux. Par son excellent rapport<br />

qualité-prix mais aussi par la qualité de<br />

son service de santé. Les faiblesses actuelles<br />

des grands acteurs anglo-saxons<br />

peuvent également permettre à la France<br />

se tirer son épingle du jeu. Les Etats-Unis<br />

se ferment aux étudiants chinois (Trump<br />

restreint l’entrée d’étudiants chinois aux<br />

Etats-Unis établit Le Figaro). En bisbille<br />

avec l’Australie la Chine encourage ses<br />

étudiants à ne plus s’y rendre (Australia’s<br />

foreign-student bubble has burst titre The<br />

Economist). Quant au Royaume-Uni sa<br />

politique de visa de travail de deux ans<br />

post diplôme reste peu attractive stigmatise<br />

l’ancien ministre des universités,<br />

et frère de l’actuel Premier ministre, Jo<br />

Johnson (Jo Johnson calls for four-year<br />

post-study UK work visa relate le Times<br />

Higher Education). Pour faire la synthèse<br />

Which nations will weather the storm on<br />

international recruitment? s’interroge le<br />

Times Higher Education.<br />

Pour peu que les étudiants internationaux<br />

veuillent toujours autant voyager. Le retour<br />

de l’épidémie de Covid-19 en Chine<br />

cette semaine est là pour le rappeler : la<br />

situation semble s’améliorer mais tout<br />

peut vite se retourner…<br />

Sébastien Gémon<br />

1. Fondé par Dominique Houdayer, STUDENT CONCIERGE CLUB a développé une plateforme numérique qui regroupe<br />

toutes informations pratiques et solutions en ligne sur les démarches administratives à obligatoirement effectuer quand<br />

on arrive dans un nouveau pays (recherche de logement, garant, ouverture de compte, assurances, conciergerie médicale,<br />

aide administrative (CAF, SECU, CVEC...). Démarrage de commercialisation septembre <strong>2020</strong> / janvier 2021.<br />

32

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!