LG_234-235
Compétitivité et croissance versus santé et environnement: où se situent les priorités de nos gouvernements quant au déploiement de la 5G?
Compétitivité et croissance versus santé et environnement: où se situent les priorités de nos gouvernements quant au déploiement de la 5G?
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
Juin/Juillet 2020 | n˚ 234/235
www.gemengen.lu
Brice Lecoustey
Associé, Commercial
& Public Sector Consulting,
Digital Leader
EY Luxembourg
DIDIER DANDRIFOSSE
LUXEMBOURG AIR RESCUE
La main-forte tombée du ciel
GEORGES WAGNER ET JEAN-PAUL OLINGER
VISION ZÉRO
Eviter la propagation du Covid-19
MARC SCHILTZ
FONDS NATIONAL DE LA RECHERCHE
La recherche en temps suspendu
DANS UN MONDE QUI CHANGE
PRENEZ LA BONNE DIRECTION
DYNAMISEZ VOTRE ÉPARGNE
Bénéficiez des conseils de nos experts
en investissement.
Au (+352) 42 42-40 04 et sur bgl.lu
BGL BNP PARIBAS S.A. (50, avenue J.F. Kennedy, L-2951 Luxembourg, R.C.S. Luxembourg : B 6481) Communication Marketing juin 2020
EDITO
PAR MARTINA CAPPUCCIO
Compétitivité et croissance versus santé
et environnement: où se situent les priorités
de nos gouvernements quant au déploiement de la 5G?
A l’heure où nos sociétés redoutent encore les conséquences
économiques de la crise sanitaire mondiale, une autre polémique,
à la couverture médiatique certes plus discrète, agite les esprits:
le déploiement de la 5G. Récoltant malgré le contexte 7.272
signatures, la pétition luxembourgeoise lancée à son encontre en
témoigne: l’avancée technologique ne fait pas l’unanimité. Semblant
opposer les membres de notre écosystème politico-économique à
une large communauté de scientifiques, le débat oppose d’un côté
les nécessités d’évolution, de croissance et de rentabilité de nos
systèmes et de l’autre des questions sanitaires et environnementales.
Entre ces deux camps, les moins engagés ou les plus indécis
tenteront de se faire une opinion en sous-pesant ses avantages et
conséquences (potentiellement, diront les plus prudents) néfastes.
Les complotistes les plus farfelus, eux, s’acharneront à trouver
un lien entre son déploiement et la diffusion du Covid-19…
Pour trancher la question, un débat se tiendra prochainement à la
Chambre des Députés: affaire à suivre.
Si l’on parle de l’avènement de la 5G depuis de longs mois, le sujet est
plus que jamais d’actualité puisque l’Union européenne avait imposé
son déploiement dans au moins une ville de chaque Etat membre à
l’horizon du mois de juin 2020. Dans un contexte économiquement
fragile, ses atouts séduisent: développement d’opportunités stratégiques
et économiques, possibilités de connecter un plus grand
nombre d’objets intelligents, assurance d’un débit ultra-rapide et
véhiculant mille fois plus de données,… Elle promet une infinité de
possibilités et surtout, selon la Commission, une forte croissance du
PIB européen.
la santé des populations se multiplient. Un appel à son arrêt sur
Terre et dans l’espace a même été lancé par un large groupement
de scientifiques, médecins et organisations environnementales
à travers 218 nations et territoires. Leur crainte principale? Les
milliers d’antennes qu’il faudrait déployer pour garantir l’accès à
cette technologie augmenteraient drastiquement l’exposition aux
rayonnements radiofréquences. Or, aucune étude indépendante du
monde industriel et des télécommunications n’aurait été menée de
façon prolongée pour analyser les effets biologiques de rayonnements
5G. Certains cancers et autres maladies génétiques, endocriniennes,
immunitaires et neurologiques pourraient en découler si l’on en
croit les recherches menées sur des rats par le National Institute of
Environmental Health Sciences aux Etats-Unis. Et il ne s’agirait là
que de l’aspect sanitaire d’un bouleversement environnemental bien
plus large…
En Chine et aux Etats-Unis, le développement d’infrastructures
s’est allégrement poursuivi pendant la crise du coronavirus,
présentant l’avènement de la 5G comme un argument de relance
économique post-confinement… De quoi faire de l’Europe la
grande retardataire quant à la mise en place de cette technologie.
Au vu du nombre d’études scientifiques tendant à s’accorder sur ses
dangers, la question de la priorité européenne se pose: faudrait-il
réellement s’évertuer à rattraper ce retard au nom de sacro-saints
profits économiques ou ne devrait-on justement pas ralentir cette
course effrénée vers un monde qu’on nous promet futuriste pour en
mesurer correctement les impacts sur la nature et la santé humaine?
Le principe de précaution devrait ici s’imposer. n
Alors que le calendrier de ce déploiement semble déjà bien en place
en Europe, le gouvernement luxembourgeois l’a même listé comme
une priorité dans son accord de coalition. Pourtant, les alertes
quant au danger qu’il représente pour notre environnement et pour
4
LG
JUIN/JUILLET 2020
SOMMAIRE
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
26 | ANTOINE DECOVILLE
Fondation IDEA
COVERSTORY
08 | BRICE LECOUSTEY
EY Luxembourg
Peut-on apprendre quelque chose
de la crise actuelle pour mieux organiser
notre territoire?
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
30 | THIERRY KRUTEN ET CHLOË LELLINGER
LISER
Les nouveaux leviers du retour à la croissance
SANTÉ
12 | DIDIER DANDRIFOSSE
Luxembourg Air Rescue
SANTÉ
18 | EMMANUELLE HUMANN
BGL BNP Paribas
Recherches en sciences économiques et
sociales: quels enjeux en termes de
protection des données?
ICT
38 | PATRICE WITZ
PwC Luxembourg
La main-forte tombée du ciel
L’engagement de la banque
d’un monde qui change…
L’agenda digital dans le «monde d’après»:
quelles perspectives?
SANTÉ
14 | GEORGES WAGNER ET
JEAN-PAUL OLINGER - VISION ZÉRO
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
24 | THOMAS KALLSTENIUS
LIST
ICT
40 | YANNICK BRUCK
Fujitsu
Eviter la propagation du Covid-19
Au front contre le coronavirus
Découvrez les Agents Virtuels de Fujitsu!
LG
JUIN/JUILLET 2020
5
IMMOBILIER & CONSTRUCTION
56 | GILLES HEMPEL
Fondation pour l’Accès au Logement
MOBILITÉ
70 | DENIS CURRIDOR, JÜRGEN BERG
ET PIT REITER - FLEX BY CFL MOBILITY
LETZEBUERGER GEMENGEN
Publication éditée par Euro-Editions S.A.
www.gemengen.lu
Pour un marché de l’immobilier
accessible à tous
IMMOBILIER & CONSTRUCTION
58 | JOS DELL, MARC FEIDER
ET PIERRE HURT – OAI
Le carsharing à domicile,
pour encore plus de Flex-ibilité!
MOBILITÉ
72 | Sales-Lentz
Société éditrice
Euro-Editions S.A.
24, rue Michel Rodange • L-4660 Differdange
Régie publicitaire
Julien Malherbe
marketing@euroeditions.lu
Administration
Lucia Ori
Tél. 58 45 46-29 • Fax 58 49 19
admin@euroeditions.lu
Raouf Hatira
secretariat@euroeditions.lu
L’après Covid-19: répondre aux enjeux
du secteur de la construction
PORTRAIT
80 | MARC SCHILTZ
Fonds National de la Recherche
Innovation et inventivité
pour affronter la crise sanitaire
Rédaction
Julien Brun
julien@euroeditions.lu
Martina Cappuccio
martina@euroeditions.lu
Pierre Birck
Adeline Jacob
Raouf Hatira
Conception et réalisation graphique
Sophie Glibert
sophie@euroeditions.lu
Photographie
Marie De Decker
Eric Devillet
Agence Kapture
Impression
Imprimerie Centrale
La recherche en temps suspendu
© Euro-Editions
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la
rédaction ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de
leurs auteurs. Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.
Les prix figurant dans cette revue sont indicatifs et
peuvent être sujets à des variations dont l’éditeur ne
pourrait nullement être tenu pour responsable.
6
LG
JUIN/JUILLET 2020
INDEX
08 | BRICE LECOUSTEY
Associé, Commercial &
Public Sector Consulting,
Digital Leader
EY Luxembourg
12 | DIDIER
DANDRIFOSSE
Head of Medical
Department
Luxembourg Air Rescue
14 | GEORGES
WAGNER
Chargé de direction
Association d’assurance
accident
14 | JEAN-PAUL
OLINGER
Directeur
UEL et INDR
18 | EMMANUELLE
HUMANN
Head of Corporate Social
Responsibility
BGL BNP Paribas
24 | THOMAS
KALLSTENIUS
CEO
Luxembourg Institute of
Science and Technology
26 | ANTOINE
DECOVILLE
Chercheur en géographie et
aménagement du territoire
LISER
30 | THIERRY
KRUTEN
Responsable Data Centre
LISER
30 | CHLOË
LELLINGER
Déléguée à la protection des
données
LISER
36 | FRANÇOIS
SAUBER
Bourgmestre
Commune de Walferdange
38 | PATRICE
WITZ
Digital Leader
PwC Luxembourg
© SIP / Yves Kortum
© MECO
40 | YANNICK
BRUCK
CTO
Fujitsu Luxembourg
46 | PIERRE
GRAMEGNA
Ministre des Finances
50 | FRANZ
FAYOT
Ministre de l’Economie
54 | JOHN
LORENT
Bourgmestre
Commune de Kayl
56 | GILLES
HEMPEL
Directeur
Fondation pour
l’Accès au Logement
Emmanuel Claude / CDC
© MECO
58 | JOS
DELL
Président
OAI
58 | MARC
FEIDER
Vice-président
OAI
58 | PIERRE
HURT
Directeur
OAI
62 | TÜRKAN
DAGLI
Architecte et fondatrice
dagli+ atelier d’architecture
66 | MARC
GERGEN
Bourgmestre
Commune de Préizerdaul
68 | MARILÈNE
OBERLIN
Gestionnaire de projet
Fondation Dr Elvire Engel
70 | JÜRGEN
BERG
Gérant
Flex by CFL Mobility
74 | PATRICK
GOLDSCHMIDT
Echevin de la mobilité en ville
Ville de Luxembourg
78 | GEORGES
ENGEL
Bourgmestre
Commune de Sanem
80 | MARC
SCHILTZ
Secrétaire général et
responsable exécutif
FNR
Besoin d’aide
pour la rénovation énergétique
de votre habitation ?
enoprimes
enoprimes, un programme qui vous soutient financièrement dans vos travaux de rénovation et permet
de réduire votre consommation et vos coûts énergétiques. Profitez-en dès maintenant.
Travaux éligibles, conditions et montants sur enoprimes.lu
Energy for today. Caring for tomorrow.
8
LG
JUIN/JUILLET 2020
COVERSTORY
Les nouveaux
leviers du retour
à la croissance
Chaque crise porte en elle son lot de ruptures avec le passé
et celle du Covid-19 ne fait pas exception. Le confinement
aura fait prendre conscience d’un autre possible, celui du
télétravail, du local, de la diversification des activités et de
la mise à profit d’un temps libéré pour se former, s’instruire
et découvrir d’autres horizons intellectuels et culturels.
Le point commun entre toutes ces occupations de confinement
est la digitalisation. Elle sera, avec l’innovation et l’éducation,
ce qui permettra une relance économique post-Covid; c’est
tout du moins le pari optimiste de Brice Lecoustey, associé
à la tête du département Conseil pour le secteur commercial
et public, et Digital Leader, chez EY Luxembourg. Interview.
Selon vous, que peut-il advenir des habitudes
qui ont été prises durant la crise
sanitaire?
Nous savons que les changements de comportement
de consommation influencent les
modes de production et les deux mois de
confinement ont engendré de nouvelles
habitudes virtuelles. L’augmentation significative
des achats en ligne pousse le consommateur
à partager ses données personnelles
pour créer des profils digitaux et il est fort
probable qu’il continuera à les utiliser à
l’avenir. Ce qui ouvre la possibilité à d’autres
formes de services.
En outre, le gouvernement a su déployer, en
pleine épidémie, le Dossier de Soin Partagé
(DSP) ainsi que la plateforme de téléconsultations
médicales eConsult de l’agence
e-Santé. Ces dispositifs entraîneront, de facto,
une plus grande confiance des citoyens en
la télémédecine. Les entreprises elles aussi
se sont adaptées: les agences immobilières
ou encore les concessionnaires automobiles
ont eu recours à des visites virtuelles 3D et
nombreux sont les restaurateurs à désormais
proposer un service de commande en ligne et
de livraison. Le confinement a également été
l’occasion de mettre en place une virtualisation
des événements et les musées ont proposé des
visites virtuelles de leurs galeries. De son côté,
le citoyen forcé à résidence a pris le temps
d’apprécier son environnement, plébiscitant
les produits locaux et de proximité.
Nos comportements altérés par la crise
sanitaire influenceront plus encore les
services délivrés et peut-être même les
modes de production et la relance de
l’économie doit prendre en compte ces
nouvelles habitudes.
“La relance
post-Covid
passera par
la digitalisation,
l’innovation
et l’éducation”
Comment les investissements publics
peuvent-ils se corréler aux besoins
d’innovation des entreprises?
Le gouvernement apporte déjà un soutien
conjoncturel aux entreprises à travers
différents leviers que sont le chômage
partiel ou le congé pour raisons familiales
mais également au travers d’aides directes.
Le ministère de l’Economie a déjà annoncé
une enveloppe totale de 30 millions d’euros
pour inciter les entreprises à investir dans
la digitalisation, l’environnement ou l’acquisition
de nouveaux équipements par exemple.
En collaboration avec Luxinnovation, il a
également présenté le programme «Fit 4
Resilience» qui accompagnera les entreprises
pour leur redémarrage post-Covid-19. Le
but étant d’identifier les opportunités pour
se réinventer et relancer leurs activités de
manière plus résiliente en intégrant par
exemple une approche digitale, circulaire et
régionale. Le programme gouvernemental
«Neistart Lëtzebuerg» entend par
ailleurs encourager l’emploi, soutenir les
entreprises dans les secteurs les plus touchés
et promouvoir une relance économique
durable. Jusqu’à présent, le gouvernement
a mis à disposition des dépenses directes à
hauteur de trois milliards d’euros, soit cinq
pourcents du PIB, pour soutenir l’économie.
Au niveau européen, le plan de relance à 750
milliards d’euros approuvé par la Commission
et destiné aux Etats membres prévoit, lui-aussi,
une série de conditions. Les plans nationaux
devront comporter des propositions d’investissements
qui donnent la priorité à la transition
vers une économie plus respectueuse de l’environnement,
plus numérique et plus résistante.
Comment soutenir la digitalisation et
pour quelles technologies?
La généralisation du télétravail a prouvé ses
vertus à ceux qui étaient encore réticents
mais aussi ses limites aux trop optimistes.
Répondant à des enjeux écologiques, de
mobilité et d’équilibre entre vie privée et
professionnelle, il n’assure cependant pas la
sociabilité et l’esprit d’équipe qui habitent
les lieux de travail. Généraliser plus encore
les nouveaux modèles de flexibilité tout en
assurant un juste équilibre, c’est soutenir les
technologies qui les rendent possibles.
La 5G, le machine learning, le big data et
l’IA sont des technologies qui entraineraient
une généralisation des outils connectés (IoT)
et des nouvelles applications au service d’un
télétravail et d’une mobilité véritablement
efficients. La capacité de résilience de nos
entreprises, et donc, de notre économie est
intrinsèque à la puissance de réseau. Il n’est
d’ailleurs pas étonnant que les industries
dotées de chaînes de production automatisées,
les commerçants bénéficiant d’un service de
vente en ligne et les entreprises en capacité de
continuer leurs activités en confinement ont
mieux résisté à la crise sanitaire.
Brice Lecoustey
L’adaptation des entreprises se fera donc
avec le soutien de la puissance publique
mais qu’en est-il du secteur public luimême?
Les programmes de digitalisation du secteur
public doivent s’accélérer pour qu’il n’y ait
pas de creusé entre les services de l’Etat et
des communes et ceux des entreprises. Le
parcours digitalisé du citoyen dans le service
public mérite d’être à un niveau similaire
que celui du client. Les entreprises de taille
critique peuvent y aider, non seulement en
fournissant les technologies adéquates mais
également en entraînant un mouvement
de digitalisation auprès des citoyens et de
l’écosystème.
En collaboration avec le Cluster for Logistics,
EY Luxembourg vient par exemple de lancer
10 LG
JUIN/JUILLET 2020
COVERSTORY
un matchathon pour le secteur logistique
fortement impacté par la crise sanitaire.
Cette plateforme réunit des entreprises,
startups, experts et investisseurs locaux et
internationaux autour d’une même idée afin
de la faire grandir. EY a ainsi collaboré avec
le ministère de la Mobilité et des Travaux
publics, la Chambre de Commerce de
Luxembourg, la Chambre de Commerce
Chine-Luxembourg, le Luxembourg Open
Innovation Club, la House of Startups et
l’association Luxembourg Business Angel
Network.
Le concours du secteur public est indispensable
à l’efficacité de ce genre d’initiatives
qui doit plus largement s’inscrire dans la
stratégie nationale pour l’innovation.
La disruption qu’a connu l’éducation
durant le confinement peut-elle être une
base sur laquelle capitaliser?
Depuis plusieurs années, les initiatives se
multiplient pour que les plus jeunes aient
une formation digitale à l’école. L’éducation
digitalise ainsi ses processus internes mais
également certains de ses protocoles. Avec
la fermeture des écoles, lycées et universités,
le corps enseignant dans son ensemble a été
forcé d’utiliser d’autres méthodes à distance
via les plateformes digitalisées par exemple.
Il en va de même avec la formation digitale
continue plébiscitée par beaucoup durant
ces deux mois de confinement.
Il serait regrettable de ne pas continuer sur
cette lancée et ne pas s’en servir comme
un élan pour renforcer les processus de
formation à moindre coût.
Vous dites qu’il est possible de capitaliser
sur les expériences passées. Peuton
dire que c’est là un optimisme?
Face aux problèmes de trésoreries, certaines
entreprises ont augmenté leurs prix là où
d’autres se sont réinventées. Si dans les deux
cas, il s’agit de réponses défensives face à la
crise, la première relève d’un vieux schéma
que l’on sait périssable et la seconde, d’une
capacité d’adaptation qu’il faut encourager.
Le Luxembourg, du fait de sa rapidité
d’exécution, ses talents et sa robustesse,
peut profiter de cette période trouble pour
se réinventer. Dans la mesure où la réponse
à la crise passera par l’innovation, je dirais
que c’est là un optimisme de raison. n
“Les outils
digitaux ont permis
à une multitude
d’entreprises
d’être résilientes”
EY Luxembourg
35 E avenue John F. Kennedy
L-1855 Luxembourg
ey.com/luxembourg
Plus forts ensemble!
Devenez membre
www.lar.lu
12 LG
JUIN/JUILLET 2020
SANTÉ
Luxembourg Air Rescue:
la main-forte tombée du ciel
Depuis plus de 30 ans, Luxembourg Air Rescue (LAR) opère,
grâce à sa flotte d’hélicoptères et d’avions sanitaires, sur des
rapatriements et des transports de malades ou de blessés
des quatre coins du monde vers leur pays de résidence.
Le déclenchement de la crise sanitaire liée à la pandémie de
Covid-19 aura forcé l’organisation à revoir ses plans de vol.
Didier Dandrifosse, Head of Medical Department chez LAR,
revient sur la contribution de l’organisation de sauvetage
aérien dans la lutte contre le coronavirus.
Didier Dandrifosse
Le rôle de LAR dans la prise en charge
de patients atteints par le Covid-19 a
été largement épinglé dans la presse.
Comment se déroule une intervention
dans ce cas de figure? Quels sont les défis
particuliers auxquels vous devez faire face?
LAR intervient sur deux types de missions: les
missions primaires, ce sont les interventions
de secours que nous exécutons notamment
pour le compte du CGDIS au Grand-
Duché, et les missions secondaires, à savoir
les transferts entre hôpitaux. Dans les deux
cas, nous avons mis en place des protocoles
et des mesures de précaution particuliers
à partir du moment où la pandémie a été
déclarée. Lorsque nous sommes appelés
au chevet d’un patient dans le cadre d’une
mission primaire, celui-ci est désormais
considéré comme suspect jusqu’à ce que
LG
JUIN/JUILLET 2020
13
l’équipe médicale puisse, au terme d’un bref
interrogatoire, valider ou invalider le risque
qu’il soit porteur du virus et ainsi s’équiper
en fonction.
Dans le cadre de nos missions secondaires,
nous avons transféré des patients de soins
intensifs d’hôpitaux craignant la saturation
vers d’autres hôpitaux moins touchés. Nous
sommes essentiellement intervenus au
bénéfice de la France, en transportant des
patients du Grand Est vers l’Allemagne,
le Luxembourg ou la Suisse. Ces patients,
qui présentaient une forme très sévère
et avancée du coronavirus et qui étaient
appareillés avec des respirateurs et un
monitoring, requéraient une prise en charge
plus longue mais aussi plus importante au
niveau technique.
Dans un type d’intervention comme dans
l’autre, nous avions globalement trois
responsabilités: assurer les fonctions vitales
du patient, protéger notre personnel et
veiller à ne pas disperser le pathogène.
Nous avons donc mis en place des mesures
d’isolement, de protection, de désinfection
et d’évacuation des déchets. Ces protocoles
assez lourds, devant respecter un cadre
légal contraignant, visent à garantir que
nous n’agissons pas comme un vecteur de
dispersion du virus.
LAR avait déjà mis en service un équipement
pour le transport de patients
hautement infectieux en 2015, lors de
la crise Ebola. Cinq ans plus tard, vous
luttez contre un nouveau virus. Les défis
sont-ils identiques? Y a-t-il de nouvelles
leçons à tirer de cette crise?
Les deux crises sont similaires mais pas
identiques. Malgré tout, Ebola nous a
permis d’acquérir de l’expérience en
désinfection, en habillage et en déshabillage,
des procédures qui nécessitent des
protocoles très stricts. Nous avons conservé
ces connaissances, si bien que, lorsque le
Covid-19 est apparu, nous étions prêts à
intervenir en deux ou trois jours. Bien sûr,
ces protocoles ont été adaptés puisque le
Covid-19 est un autre type de virus, qui a
d’autres voies de contamination, une autre
contagiosité et une autre virulence.
Nous pouvons d’ores et déjà tirer des leçons
de cette nouvelle crise. Dans ce cas de figure,
l’enjeu est la flexibilité: après l’atterrissage, la
désinfection d’un hélicoptère peut prendre
plusieurs heures, temps précieux durant
lequel l’appareil est cloué au sol et ne peut
intervenir pour de nouvelles missions. C’est
pourquoi nous projetons d’acquérir deux
«Epishuttle» (unités d’isolement des patients)
et d’adapter une cabine d’hélicoptère aux
transports infectieux de manière à être
beaucoup plus flexibles à l’avenir.
Vous dites être intervenus essentiellement
au bénéfice de la France. Comment
la coopération transfrontalière s’est-elle
déroulée?
Ces missions ont été effectuées en deux
temps. Tout d’abord, c’est le Premier
ministre Xavier Bettel qui a proposé à
la France d’accueillir sept patients en
soins intensifs pour soulager les hôpitaux
du Grand Est. Puisque l’offre émanait
du gouvernement grand-ducal, ce sont
les moyens luxembourgeois qui ont été
engagés. Nous sommes donc intervenus,
durant une petite dizaine de jours, avec nos
hélicoptères mis à disposition du CGDIS.
Au cours de ces missions, LAR a pris la
mesure de la catastrophe qui se jouait en
France et a décidé de mettre ses moyens à
disposition de l’Agence régionale de santé
(ARS) Grand Est. Indépendamment de
l’Etat grand-ducal, LAR a donc encore
réalisé bon nombre de transferts vers
différents hôpitaux où l’ARS trouvait des lits
pour accueillir ses patients. Le geste a été
très apprécié et a débouché sur la signature
d’une convention de collaboration avec
l’agence française.
“Assurer
les fonctions vitales
du patient,
protéger notre
personnel et veiller
à ne pas disperser
le pathogène”
Comment envisagez-vous l’avenir de
LAR? Vous préparez-vous à une seconde
vague ou à de nouvelles épidémies
récurrentes?
Nous nous préparons effectivement
à une seconde vague car il demeure
beaucoup d’incertitudes. Si le virus n’est
pas saisonnier, nous referons face à un pic
plus ou moins important accompagnant les
mesures de déconfinement. A l’inverse, s’il
l’est, il est possible qu’il disparaisse en été
mais revienne en automne. Nos équipes
restent donc sur le pied de guerre et ont
déjà reconstitué leurs stocks de matériel.
Bien entendu, LAR envisage aussi son
avenir au-delà de la crise. La médecine
en général et les soins hospitaliers en
particulier évoluent constamment.
En tant que maillon entre deux hôpitaux,
LAR se doit de pouvoir fournir une qualité
médicale égale durant ses transferts.
C’est pourquoi nous veillons à rester à la
pointe. Enfin, nous devrons nous adapter
aux évolutions du secteur aérien. Le
coronavirus aura probablement un impact
sur nos façons de voyager et, en fonction
des nouvelles habitudes de nos membres et
des voyageurs, nous devrons déterminer s’il
y a lieu ou non de remanier nos opérations.
Comment soutenir les actions de LAR?
LAR est une a.s.b.l. qui finance une grande
partie de ses activités grâce aux cotisations
de ses membres. Devenir membre est donc
la première manière de nous soutenir
et de faire preuve de solidarité. Il est
aussi possible de nous aider à réaliser des
projets plus ponctuels, comme le projet
«Epishuttle» pour lequel nous avons lancé
un appel aux dons. n
Luxembourg Air Rescue A.s.b.l.
Luxembourg Airport - Gate E13
B.P. 24 L-5201 Sandweiler
www.lar.lu
14 LG
JUIN/JUILLET 2020
SANTÉ
Georges Wagner
VISION ZÉRO:
éviter la propagation
du Covid-19
Au Luxembourg, tous les secteurs d’activité peuvent
déclarer une contamination au Covid-19 comme maladie
professionnelle. Pour éviter sa propagation en entreprise,
l’initiative VISION ZÉRO, déployée par l’Association
d’Assurance Accident (AAA), l’Union des Entreprises
Luxembourgeoises (UEL) et l’Institut national pour le
développement durable et la responsabilité sociale des
entreprises (INDR), a regroupé les recommandations et
bonnes pratiques que les différents secteurs d’activité peuvent
appliquer pour garantir un cadre de travail sécurisé à leurs
employés. Georges Wagner, chargé de direction de l’AAA, et
Jean-Paul Olinger, directeur de l’UEL et de l’INDR, nous en
présentent les grandes lignes.
Comment s’est déroulé le processus
de reconnaissance du Covid-19 comme
maladie professionnelle au Luxembourg?
GW: Au Luxembourg, le code 3101 du
tableau des maladies professionnelles
regroupe les maladies infectieuses, comme
le Covid-19. En cas de contamination,
un médecin peut ainsi nous envoyer
une déclaration médicale d’une maladie
professionnelle. Ce type de maladie
professionnelle concerne absolument tous
les secteurs d’activité et pas uniquement
celui des soins.
Lorsque nous recevons une déclaration
médicale, nous contactons l’employeur pour
lui demander des explications supplémentaires
quant à l’exposition au virus au travail. Si la
personne a été exposée et/ou que d’autres cas
ont été identifiés au sein de l’entreprise, nous
allons par conséquent la reconnaitre comme
maladie professionnelle. Les employeurs
peuvent trouver davantage d’informations à
ce sujet dans une FAQ dédiée sur notre site
(www.aaa.lu). Jusqu’à présent, l’ensemble des
déclarations reçues, soit 35 à l’heure actuelle,
émanaient du secteur des soins.
LG
JUIN/JUILLET 2020
15
Jean-Paul Olinger
Nous prenons également en charge des
frais non couverts par la CNS. En outre, si
le patient conserve des séquelles ou bien,
dans le pire des cas, s’il vient à décéder, nous
avons prévu des indemnités supplémentaires
voire des rentes de survie.
Quel rôle tient l’UEL par rapport aux
instances publiques dans le cadre de
cette crise?
JPO: L’UEL représente les employeurs
du secteur privé, à l’exception du secteur
primaire, et regroupe en tant qu’organisation
faîtière la Chambre de Commerce, la
Chambre des Métiers, ainsi que les six
fédérations patronales luxembourgeoises
qui représentent l’artisanat, la finance,
l’assurance, le commerce, l’Horesca et
l’industrie.
Pour l’UEL, la démarche sécurité-santé
au travail s’inscrit dans un concept global
de responsabilité sociale de l’entreprise et
dans le contexte actuel du Covid-19, cela
est d’autant plus important. C’est pourquoi
les chambres et fédérations membres de
l’UEL, ensemble avec les services de santé,
ont élaboré différents outils afin d’aider les
entreprises à mettre en place les mesures
adéquates pour protéger les salariés qui
reprennent le travail.
“Si deuxième
vague il y a,
nous serons
mieux préparés
à l’affronter”
En parallèle, l’UEL assure le dialogue
institutionnel avec le gouvernement, en sa
fonction patronale au sein des organes de
décision des institutions de la sécurité sociale
(AAA, CCSS, CNS, CNAP, FDC), pour
assurer le suivi de l’activité, se concerter sur
des thématiques liées comme les incapacités
de travail, le congé pour raisons familiales,
le chômage partiel, ou encore la définition
des personnes vulnérables. Nous avons par
ailleurs informé ces instances publiques
de la réalité vécue par les entreprises et de
leurs problèmes quotidiens. Grâce à ce
travail, les ministères ont pu bénéficier d’un
éclairage complémentaire pour prendre
leurs décisions.
Nous remercions le gouvernement pour
la confiance qu’il nous a accordée, mais
également pour celle qu’il témoigne aux
entreprises en leur permettant de rouvrir
progressivement. Les chiffres montrent que
les mesures d’hygiène et de distanciation qu’il
a imposées sont efficaces. En effet, la plupart
des secteurs ont déjà rouvert, dont certains
depuis plusieurs semaines, et on ne constate
pas d’augmentation des cas pour autant. Ces
mesures semblent donc porter leurs fruits!
Quelles sont les principales difficultés
rencontrées par les entreprises dans le
cadre de leur reprise?
GW: Les secteurs n’ont pas tous été touchés
de la même façon par la crise. Certains ont
été complètement arrêtés et ont donc subi
une perte d’activité de 100%, d’autres ont
pu maintenir partiellement leurs activités.
16 LG
JUIN/JUILLET 2020
SANTÉ
Parmi ceux complètement à l’arrêt, le taux
d’accident du travail a évidemment atteint
les 0%. Les autres secteurs ont beaucoup
recouru au télétravail ce qui a également
fait chuter le nombre d’accidents.
Par ailleurs, il y a eu au départ des problèmes
d’approvisionnement en équipements
de protection divers et également des
difficultés à changer les habitudes et
mentalités quant à une pratique comme le
port du masque. Si deuxième vague il y a,
nous serons mieux préparés à l’affronter.
JPO: En effet, pour certains secteurs la
crise sanitaire a entraîné un arrêt partiel
ou complet des activités (par exemple pour
l’artisanat, la construction, le commerce
et l’Horesca) alors que pour d’autres, le
télétravail s’est généralisé. Les membres
de l’UEL accompagnent les entreprises
pendant la crise et à la suite de la reprise
pour mettre en place les processus
de sécurité et d’hygiène qui leur sont
imposés. Il s’agit d’abord d’un travail de
sensibilisation des équipes, des clients et
des fournisseurs pour qu’ils adoptent les
bons réflexes, de façon générale et plus
particulièrement par rapport aux besoins
sectoriels applicables. D’un côté, les
employeurs devront retrouver la confiance
de leurs employés en leur garantissant
un cadre de travail sécurisé et de l’autre,
les entreprises devront rassurer leurs
interlocuteurs (fournisseurs et clients)
concernant leurs activités. La reprise ne
sera que progressive notamment pour les
secteurs les plus touchés.
Cette première expérience épidémique
nous aura permis de tirer des enseignements
du vécu des entreprises et institutions.
Elle aura favorisé la sensibilisation à des
pratiques de protection simples à mettre en
place comme le port du masque. De plus,
grâce à la stratégie de tests à grande échelle
mise en place par le Luxembourg Institute
of Health (LIH), un nouveau risque de
propagation pourra être détecté par secteur.
En l’anticipant, les sociétés cibleront
leurs actions en conséquence plutôt que
d’opérer une fermeture complète. Cela
nous permettra d’approcher une éventuelle
deuxième vague différemment, dans
l’intérêt de tous.
Enfin, la distanciation physique opérée
par le télétravail a eu des conséquences
psychologiques sur les employés, mais
également sur la culture d’entreprise. Les
liens entre les équipes en pâtissent et il
est plus difficile d’intégrer les nouveaux
membres dans une équipe, par exemple.
Quels sont les outils déployés par les
initiateurs de VISION ZÉRO pour
accompagner les entreprises?
JPO: Sur le site web de l’UEL, on retrouve
des guides de bonnes pratiques créés par les
organisations sectorielles en collaboration
avec la médecine du travail, le ministère de
la Santé et les organisations européennes
pour organiser la reprise en toute sécurité.
Une check-list peut aussi les aider à
n’oublier aucune mesure! Chaque secteur
a en effet ses spécificités et les mesures de
protection contre le Covid-19 doivent être
adaptées en fonction de celles-ci.
GW: Sur le site «visionzero.lu», nous avons
rassemblé les liens vers les sites patronaux et
du salariat réunissant des recommandations
et bonnes pratiques. Il existe bien sûr
des pratiques générales qui concernent
tous les secteurs et qui sont reprises dans
les recommandations du gouvernement,
comme la distanciation de deux mètres
et le port du masque quand cela n’est pas
possible, le lavage régulier des mains, etc.
“Chaque secteur
a ses spécificités
auxquelles
les mesures
de protection
contre le Covid-19
doivent être
adaptées”
Beaucoup d’entreprises continuent à
recourir au télétravail dans le cadre de
leur reprise, quelles conclusions tirezvous
de cette pratique après plusieurs
semaines d’application?
GW: Il faudra faire le point sur le télétravail
et voir ce qui a fonctionné ou non. Les
employeurs ont constaté que ce mode
de travail fonctionne et on peut donc
s’attendre à ce qu’il prenne davantage
d’ampleur à l’avenir. Grâce à cette pratique,
beaucoup d’employés n’ont plus effectué de
trajet en voiture, ce qui a décongestionné
les routes et diminué le nombre de ce
type d’accident. Par ailleurs, à cause du
confinement, beaucoup de secteurs étaient
fermés, notamment ceux à risques élevés et
si nous comparons nos statistiques à celles
de l’année dernière, nous avons enregistré
une baisse de plus de la moitié du nombre
d’accidents sur cette période.
JPO: Si le télétravail a indéniablement
apporté des solutions pour certains postes
et continuera à se développer, il ne pourra
jamais se substituer complètement au
travail en équipe au bureau; c’est un outil
complémentaire. Il y aura toutefois tout
un volet de questions parmi lesquelles
des considérations de sécurité et santé
spécifiques au télétravail à prendre en
compte.
Comment se développera l’initiative
VISION ZÉRO dans un futur proche?
JPO: Afin de promouvoir durablement
l’excellence et le transfert du savoir-faire
en matière de gestion et de suivi dans les
domaines de la sécurité et de la santé en
entreprise, l’UEL, à travers l’INDR, et
en collaboration avec l’AAA et d’autres
partenaires de référence, organise
régulièrement depuis 2004 un ensemble
de manifestations dédiées à la sécurité et
à la santé en entreprise qui ont abouti à la
stratégie nationale VISION ZÉRO, dont le
forum sécurité et santé au travail fait partie.
La centaine d’exposants qui y participent
attire tous les deux ans plus de 1.000
visiteurs aux workshops organisés.
GW: La première étape de notre stratégie
VISION ZÉRO a débuté en 2016 avec une
approche générale. Pour aller plus loin
dans cette stratégie, nous sommes en train
de développer une approche plus sectorielle
avec l’objectif d’identifier plus précisément
les problématiques auxquelles chaque
secteur est confronté, et ce, afin de prévenir
et réduire encore plus efficacement les
accidents du travail que l’on y rencontre.
Dans ce contexte, notre forum sécurité et
santé au travail qui devait avoir lieu cette
année a été reporté à une date ultérieure,
en attendant que la situation revienne à la
normale. n
www.visionzero.lu
SENSIBILISATION | PRÉVENTION | FORMATION
CHANGEONS NOS ATTITUDES, ENGAGEONS-NOUS DANS LA VISION ZERO
La VISION ZERO est la stratégie nationale de prévention des accidents du travail, des accidents de trajet et des maladies
professionnelles.
COMMENT ADHÉRER EN TANT QU’ENTREPRISE ?
Pour adhérer à la VISION ZERO, consultez le site www.visionzero.lu et inscrivez votre entreprise par un simple formulaire.
Engagez-vous par un plan d’action en matière de sécurité et de santé au travail et réduisons ensemble le nombre et la
gravité des accidents et des maladies professionnelles.
Les labels de la VISION ZERO :
• Label « Sécher & Gesond mat System » (SGS) de l’AAA
• Label « Entreprise Responsable » (ESR) de l’INDR
visionzerolu
Les initiateurs de la VISION ZERO :
prevention.aaa@secu.lu
+352 26 19 15 - 2201
18 LG
JUIN/JUILLET 2020
SANTÉ
L’engagement de la banque
d’un monde qui change…
Des prémices de son engagement en 2008 à ses actions
sociétales récentes pour soutenir l’économie nationale face à la
crise du coronavirus, BGL BNP Paribas a renforcé sa stratégie
en matière de responsabilité sociale et environnementale au fil
des années. Emmanuelle Humann, Head of Corporate Social
Responsibility au sein de la banque, nous présente sa démarche
RSE reposant aujourd’hui sur quatre piliers essentiels:
économique, social, civique et environnemental. Interview.
En tant que premier employeur du secteur
financier au Luxembourg, comment a
débuté votre prise de conscience quant au
rôle que vous aviez à jouer en matière de
responsabilité sociale et environnementale?
La prise de conscience s’est faite très tôt et
déjà en 2008, BNP Paribas adoptait les Principes
de l’Equateur, visant la prise en compte
des risques sociaux et environnementaux
dans le cadre de financement de projets.
En avril 2010, la direction luxembourgeoise
de BGL BNP Paribas a décidé de créer un
département dédié aux sujets de responsabilité.
Cela nous a permis de coordonner nos actions,
de mettre en place une stratégie et de parler
Emmanuelle Humann
LG
JUIN/JUILLET 2020
19
d’une seule voix. Au départ, les projets étaient
surtout orientés autour de la philanthropie,
de l’environnement, de l’éducation,… et
nous vivions les premiers balbutiements de
la finance responsable qui depuis a connu
un véritable essor. Tout en ayant maintenu
des ambitions très fortes sur tous nos axes
d’engagement historiques, celle-ci est
aujourd’hui au cœur de nos préoccupations.
Nous pensons avoir un véritable rôle à jouer
pour accompagner la transition énergétique
de nos clients et pour contribuer à réduire
les inégalités environnementales, sociales et
territoriales.
Aujourd’hui en quoi consiste votre
stratégie RSE?
Notre stratégie est en ligne avec les 17
Objectifs de développement durable de
l’ONU (ODD). Ils sont une référence
pour tous les acteurs du développement
durable et sont essentiels pour préparer
l’avenir et nous aider à répondre aux enjeux
auxquels nous sommes confrontés. BNP
Paribas a d’ailleurs signé les «Principles for
Responsible Banking», dont elle est l’une
des banques fondatrices, s’engageant ainsi à
aligner sa stratégie business sur les ODD et
sur l’Accord de Paris.
Ensuite, nous structurons notre démarche
autour de quatre piliers, qui sont ceux communément
admis dans le domaine, à savoir:
économique, social, civique et environnemental.
Notre action est renforcée par une
gouvernance très forte, puisqu’en local, la RSE
est rattachée au département Stratégie de la
banque, et au niveau du Groupe, nous sommes
rattachés à la direction de l’Engagement,
représentée au Comité exécutif de BNP
Paribas. Bien entendu, nous sommes aussi
guidés par notre raison d’être [1] et sommes
attentifs à ce que notre activité ait un impact
positif sur le monde qui nous entoure, aussi
bien dans notre fonctionnement propre qu’à
travers les produits et solutions que nous
proposons à nos clients.
Pourriez-vous détailler vos objectifs par
pilier?
Tout d’abord, le pilier économique consiste à
financer l’économie de manière éthique. Les
risques ESG (environnementaux, sociaux
et de gouvernance) sont gérés de manière
rigoureuse et certains secteurs sensibles,
tels que l’huile de palme, la défense, etc.
sont encadrés très strictement. Nous
avons aussi développé une large gamme
de produits responsables pour permettre à
tous nos clients d’avoir un impact positif sur
la société et l’environnement.
Le pilier social quant à lui est essentiellement
orchestré par nos ressources
humaines, qui veillent à tout moment à
favoriser le développement et l’engagement
de nos collaborateurs. Les résultats sont
là, puisque nous avons été récompensés
par le prix Top Employer pour la 5 e année
consécutive!
“Nous sommes
attentifs à ce que
notre activité ait
un impact positif
sur le monde
qui nous entoure”
Notre responsabilité civique implique que
nous soyons un acteur engagé de la société.
Nous travaillons étroitement avec le
secteur associatif et proposons par exemple
un programme de mise à disposition de
compétences afin de faire le lien entre les
besoins des associations et les nombreuses
compétences de nos collaborateurs. Nous
soutenons aussi activement les entreprises
sociales à travers un dispositif dédié (Act for
Impact) et sommes très impliqués aux côtés
de microlux, l’institution de microfinance
luxembourgeoise, dont nous sommes
membre fondateur.
Enfin, pour le pilier environnemental, nous
faisons en sorte d’agir contre le changement
climatique en contrôlant nos émissions
directes (nos bâtiments répondent aux
plus hauts standards environnementaux
et nous sommes signataires du Manifeste
Zero Single Use Plastic lancé par l’IMS,
dont nous sommes membres), mais
aussi en accompagnant nos clients dans
leur transition énergétique. Nous avons
d’ailleurs une équipe spécialisée dans ce
domaine, composée d’experts en énergies
renouvelables, efficacité énergétique et
économie circulaire.
Bien sûr, nous réduisons aussi considérablement
nos financements et investissements
liés aux énergies fossiles:
BNP Paribas a décidé l’arrêt complet de
ses financements au secteur du charbon
thermique en 2030 dans les pays de l’OCDE
et en 2040 pour le reste du monde, tout en
renforçant son soutien au développement
des énergies renouvelables, avec un nouvel
objectif de financement de 18 milliards
d’euros à l’horizon 2021.
Parlez-nous d’actions RSE menées à
bien récemment…
Bien entendu, la crise sanitaire liée
au Covid-19 a été au cœur de nos
préoccupations tout au long de ces
derniers mois. Les premières mesures
étaient évidemment destinées à protéger
nos collaborateurs (une grande partie
d’entre nous a notamment pu recourir
au télétravail), tout en garantissant la
continuité de nos activités pour soutenir
nos clients et l’économie luxembourgeoise.
Très vite, 5.000 masques FFP2 et 30.000
masques chirurgicaux ont été remis au
ministère de la Santé, les loyers des startups
du Lux Future Lab ont été suspendus, et les
processus de paiement de nos fournisseurs
ont été accélérés.
En parallèle, afin de venir en aide aux
personnes vulnérables, la banque a permis à
certains collaborateurs d’intervenir en tant
que bénévoles auprès d’organismes agréés.
Elle a également décidé de doubler chaque
don effectué par ses collaborateurs à des
associations de la Grande Région actives
dans les domaines de la santé, de l’aide aux
personnes vulnérables et de la recherche
médicale.
De plus, dans le cadre du plan de soutien
d’urgence initié par le Groupe BNP Paribas
dans plus de 30 pays dans lesquels il est
implanté, un don global de 100.000 euros
a été alloué à la Fondation des Hôpitaux
Robert Schuman, Caritas Luxembourg et
Stëmm vun der Strooss.
Dernièrement, la banque a lancé son
action «Solidarité coronavirus». À chaque
opération de paiement effectuée avec une
carte de crédit BGL BNP Paribas, la banque
reverse dix centimes dans une cagnotte
destinée à prendre en charge les frais de
logement des personnes qui rencontrent
des problèmes financiers liés à la crise du
coronavirus. n
[1] https://group.bnpparibas/decouvrez-le-groupe/
raison-etre
BGL BNP Paribas
50, avenue J.F. Kennedy
L-2951 Luxembourg
www.bgl.lu
20 LG
JUIN/JUILLET 2020
SANTÉ
Réunion du comité quadripartite
en matière d’assurance
maladie-maternité
Le comité quadripartite s’est réuni ce mercredi 17 juin à la
Chambre de Commerce à Luxembourg sous la présidence de
Romain Schneider, ministre de la Sécurité sociale, en étroite
collaboration avec Paulette Lenert, ministre de la Santé et
ministre déléguée à la Sécurité sociale, et Pierre Gramegna,
ministre des Finances.
Romain Schneider, Paulette Lenert et Pierre Gramegna
Une nouvelle organisation du système
sanitaire a été mise en place dès le début de
l’épidémie, dans le but de renforcer le système
de santé pendant la crise et de réduire le
risque d’exposition au virus des patients et
professionnels de la santé, ainsi que de réserver
les ressources médico-soignantes aux malades
les plus graves et patients Covid nécessitant
une prise en charge particulièrement intense.
Celle-ci impliquait par exemple la mise en place
de nouvelles lignes de gardes, des centres de
soins avancés, une nouvelle tarification pour
médecins, la constitution d’une réserve sanitaire
nationale, ou encore l’instauration d’une hotline
pour répondre aux nombreuses questions des
citoyens et professionnels de la santé.
“Notre système
est bien outillé
en cas de crise”
D’entrée, les ministres ont tenu à remercier
tous les prestataires et personnel soignant,
ainsi que toutes les personnes impliquées dans
la lutte contre la propagation du coronavirus
Covid-19 pour leur énorme effort et leur
investissement tout au long de cette crise.
De même, les ministres ont salué l’implication
et la collaboration constructive des
partenaires sociaux, représentés au sein
du conseil d’administration de la Caisse
nationale de santé, lors de l’élaboration des
diverses mesures pour atténuer l’impact de la
crise sanitaire du Covid-19.
Le comité quadripartite a tout d’abord examiné
la situation financière de l’assurance maladiematernité,
ainsi que les prévisions financières
pour les années 2020 et 2021. Par la suite, les
ministres ont fait le point sur l’impact de la crise
sanitaire et ont tiré les premières conclusions
de la crise Covid-19 dans les domaines de la
Sécurité sociale et de la Santé.
Conclusions préliminaires à tirer de la
crise pandémique Covid-19
Paulette Lenert, ministre de la Santé et
ministre déléguée à la Sécurité sociale, a
dressé un premier bilan de la crise sanitaire
Covid-19. Le gouvernement a dû faire face à
une crise sanitaire inégalée, caractérisée par
de nombreuses incertitudes sur un virus peu
connu et une propagation rapide à travers le
monde. Il s’agissait donc de mettre en place
dans l’urgence des mesures d’organisation et
de gestion particulières.
© MSAN
Comme l’a souligné Paulette Lenert: “Le
succès des nouvelles mesures mises en place est
particulièrement dû à l’excellente coopération
avec les acteurs du secteur hospitalier et
extrahospitalier et des nombreux bénévoles.
Je tiens à les remercier tous chaleureusement
pour leur engagement exemplaire et leur esprit
de solidarité. Cette crise nous a montré que
notre système est bien outillé en cas de crise
et que ses acteurs sont en mesure de s’adapter
rapidement et efficacement à de grands défis.
Il s’agit maintenant de pérenniser les acquis
positifs de cette crise”.
Parmi ces acquis, la ministre a encore soulevé
l’excellente gestion des capacités hospitalières,
qui a permis notamment le transfert de
patients du Grand Est, les avancées au niveau
de la digitalisation ainsi que la mise en place de
nouveaux outils (monitoring, tests, tracing),
et la gestion prévisionnelle en équipement de
protection individuelle (EPI). n
Communiqué par le ministère
de la Sécurité sociale / ministère de la Santé
4.091
logements mis
sur le marché
Accueillir, loger
et accompagner
1.937
unités destinées
à la location
1.670
unités destinées
à la vente
484
unités réalisées
pour l’État et les institutions
22 LG
JUIN/JUILLET 2020
BRÈVES MINISTÉRIELLES
PAR RAOUF HATIRA
Ministère de la Culture
Les ministres, réunis en conseil, ont
approuvé un projet de règlement grandducal
visant à prolonger jusqu’au 31 août
2020 la période du régime spécifique
des aides supplémentaires destinées aux
artistes professionnels indépendants et
aux intermittents du spectacle dans le
contexte de la crise sanitaire.
Source: SIP
Ministère de l’Economie
Afin d’accélérer les procédures, les
demandes pour bon nombre d’aides
aux entreprises dans le contexte du
Covid-19 sont à introduire à travers
l’espace professionnel de MyGuichet.lu
qui permet aux entreprises d’effectuer
des démarches administratives par
voie électronique. Depuis le début
de la crise, près de 20.000 demandes
pour les aides relevant du ministère de
l’Économie et 42.400 demandes pour
bénéficier du chômage partiel ont ainsi
été introduites.
Source: SIP
Ministère de l’Education
La sixième édition d’”EDI” (Information
fir Elteren) vient de paraître. Dans
ce nouveau numéro du magazine
destiné aux parents, un grand dossier
est consacré à l’apprentissage du
luxembourgeois, rendu accessible
grâce à des outils innovants en ligne et
à la multiplication des cours. Autre sujet
traité par le magazine, le coding qui fera
son entrée à l’école luxembourgeoise.
Source: SIP
Ministère de l’Energie
Les ministres de l’énergie de l’Union
européenne se sont réunis par
vidéoconférence afin de discuter de
l’avenir et de la place du secteur de
l’énergie dans la relance économique.
À cette occasion, le ministre Claude
Turmes a déclaré: “L’avenir du système
énergétique est à l’électrification.
Les énergies renouvelables nous
permettent de bénéficier d’un approvisionnement
électrique sûr, durable,
abordable et en ligne avec nos engagements
climatiques”.
Source: SIP
Ministère de la Santé
Les activités de la hotline mise en place dans le cadre de la
gestion de la crise sanitaire du Covid-19 ont été mises à l’arrêt
le 12 juin dernier. A partir du 15 juin, les appels en lien avec le
Covid-19 sont traités par différents ministères, en fonction du
sujet. La répartition des responsabilités est publiée sur le site
www.covid19.lu.
Source: SIP
Ministère de l’Agriculture
Le ministre de l’Agriculture, de la Viticulture et du Développement
rural, Romain Schneider, a présenté, le 16 juin dernier,
un plan de relance pour l’agriculture doté d’une enveloppe
globale de 5 millions d’euros. La conférence de presse s’est
tenue à la ferme pédagogique “A-Schmatten”. Les fermes
pédagogiques font partie des activités agricoles spécialement
affectées par la crise, dû notamment à la fermeture de
l’enseignement fondamental.
Source: SIP
Ministère des Finances
Sur les trois premiers mois de 2020, l’évolution des recettes et
des dépenses de l’administration centrale montre des premiers
signes de crise. Comparées à la même période en 2019, les
recettes ont diminué de 0,8% et les dépenses ont augmenté
de 19,4%. L’effet de ciseau négatif entre les dépenses et les
recettes s’est accentué au mois d’avril, à cause de la pandémie.
Par conséquent, les recettes ont chuté de 8,4% par rapport aux
quatre premiers mois de 2019 et les dépenses ont augmenté
de l’ordre de 28,5%.
Source: SIP
Ministère de la Mobilité
Le premier radar-tronçon qui calcule la vitesse moyenne sur
un trajet précis installé au Luxembourg est entré en service le
15 juin 2020. Il contrôle un tronçon de 3,8 km entre Waldhof
et Gonderange où la vitesse maximale autorisée est de
90 km/h pour les voitures et de 75 km/h pour les poids lourds.
Ce système a montré son efficacité dans d’autre pays et
notamment aux Pays-Bas.
Source: SIP
© MA
Ministère d’Etat
Bonne nouvelle pour les enfants.
Le 10 juin 2020, le gouvernement a
décidé, dans le cadre de la stratégie
de déconfinement, la réouverture
des aires de jeu, ainsi qu’un retour
partiel à la normale dans les cours de
récréation. Les activités de vacances
et les colonies d’été pourront quant
à elles avoir lieu dans le respect de
certaines mesures de protection.
Source:SIP
Ministère des Affaires
étrangères
Le ministre des Affaires étrangères
et européennes, Jean Asselborn,
a participé à la réunion du Conseil
“Affaires étrangères” de l’Union européenne,
qui s’est tenue le 15 juin
2020 par visioconférence. Le chef
de la diplomatie luxembourgeoise
s’est penché, plus particulièrement,
sur le processus de paix au Moyen-
Orient, marqué par des tensions
accrues alors que le nouveau gouvernement
israélien envisage d’annexer
une partie stratégique de la
Cisjordanie occupée.”Nous devons
nous opposer avec fermeté à toute
annexion. Cela constituerait une violation
flagrante du droit international”,
a fait remarquer Jean Asselborn
Source: SIP
Ministère de la Digitalisation
La Commission européenne vient
de publier la 7 e édition de son
rapport annuel relatif à l’économie
et à la société numériques: le Digital
Economy & Society Index (DESI). Le
Luxembourg y figure à la 10 e place
sur les 28 pays analysés. Le Grand-
Duché enregistre de bons résultats
notamment en ce qui concerne les
services publics numériques.
Source: SIP
Ministère de l’Environnement
Dans le cadre de son paquet “Gréng
Relance fir Lëtzebuerg – E Plus fir
d’Klima, d’Handwierk an d’Bierger” et
du programme de relance économique
national “Neistart Lëtzebuerg”, le
ministère de l’Environnement, du
Climat et du Développement durable
a décidé d’augmenter l’aide financière
pour vélos et pédélecs de 100%. Il est
temps de se mettre au vélo.
Source: SIP
Where
tomorrow
begins
Some dream.
Some discover.
Some change the world for the better.
We connect it all.
At LIST, we build the bridges that connect the
world of academia with the real change that’s
happening in the market. It’s research and
innovation made in Luxembourg. And it’s at
your service.
LIST.lu
24 LG
JUIN/JUILLET 2020
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
Au front contre le coronavirus
Aucune nation n’était réellement prête à gérer la crise du
coronavirus. Le Luxembourg est pourtant parvenu à créer
des synergies entre les différentes institutions publiques,
médicales et de recherche pour faire front face à l’épidémie
dès le coup d’envoi du confinement en mars dernier. Thomas
Kallstenius, CEO du Luxembourg Institute of Science and
Technology (LIST), revient sur la gestion de la crise en interne.
Il présente également les diverses avancées scientifiques et
technologiques menées par le LIST pour contrer l’expansion
du Covid-19 sur le territoire national.
Comment le LIST a-t-il géré la crise du
coronavirus?
Comme une très large majorité d’institutions
et d’entreprises, nous sommes passés
en télétravail le 16 mars, en suivant les
recommandations du gouvernement. A vrai
dire, nous n’étions pas réellement préparés
à un tel bouleversement de notre mode de
travail. Nos départements IT et ressources
humaines ont travaillé d’arrache-pied afin
d’assurer la continuité de l’activité de nos
collaborateurs à distance, ce qui nous a
finalement permis de nous adapter très vite à
cette nouvelle conjoncture.
Lorsque surgit une crise telle que celle du
Covid-19, il est indispensable que tous les
organismes et institutions de recherche travaillent
ensemble et collaborent. C’est bien là l’esprit du
groupe Research Luxembourg au sein duquel
se trouvent le LIST, le Luxembourg Institute of
Health (LIH), le LISER (Luxembourg Institute
of Socio-Economic Research), l’Université
du Luxembourg, le Laboratoire national de
santé (LNS) et le Luxembourg Centre for
Systems Biomedicine (LCSB). Les ministères
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche,
de l’Economie et de la Santé, ainsi que les
hôpitaux du pays forment les autres chaines
Taskforce Covid-19.
Quel est le travail des équipes de recherche
et plus particulièrement celui du
LIST?
Au sein de la Taskforce Covid-19, nous
travaillons sur treize points clés tels que les
études du nombre de cas de coronavirus
au Luxembourg. Chacune des institutions
se concentre davantage sur ses domaines
d’expertise. Au LIST, nous nous focalisons
notamment sur les solutions en matière
d’e-santé, les applications pour tracer les
personnes malades tout en respectant la vie
privée de chacun et le RGPD (Règlement
général sur la protection des données), la
logistique et la chaîne d’approvisionnement
pour l’alimentation, les médicaments, les
masques, etc. Nous pourrions développer très
rapidement une application de tracking si le
pays le souhaitait.
En d’autres termes, notre travail consiste
à trouver des solutions et répondre aux
questions ainsi qu’aux problématiques que le
gouvernement soulève. Nous offrons ainsi
aux décideurs politiques une vue globale
de la situation pour qu’ils puissent prendre
les bonnes décisions au bon moment. A
l’aide de différentes analyses couvertes sous
plusieurs perspectives, qu’elles soient sociales,
logistiques, médicales ou encore économiques,
nous travaillons avec nos partenaires au sein de
Research Luxembourg sur plusieurs centaines
de scénarios. Les décideurs ont donc toutes les
clés en main pour prendre les bonnes décisions
grâce à ces analyses qui mixent l’intelligence
humaine et artificielle.
Le LIST est également parvenu à déceler
les premiers cas de Covid-19 au Luxembourg
grâce à l’action «Coronastep».
Pouvez-vous nous en dire plus?
Il est très difficile d’effectuer des tests sur
toute la population de manière continue.
Déjà bien avant l’arrivée du coronavirus,
nous réalisions des analyses d’eaux usées
provenant de stations d’épuration du pays
pour y trouver des traces d’autres virus
comme les Enterovirus, les Poliovirus ou les
Norovirus. Nous avons à notre disposition
des échantillons d’eau depuis avril 2019. Dès
lors, nous avons entamé des tests qui nous
ont permis de retrouver les premières traces
de Covid-19 au sein du pays, mi-février à
Schifflange.
A notre connaissance, il s’agit là de la
première infection détectée au sein de la
population luxembourgeoise. L’analyse des
eaux usées s’avère donc complémentaire
par rapport aux autres types de tests car elle
permet de dévoiler les zones touchées pour
y concentrer et y orienter davantage de tests
par la suite. Les résultats sont disponibles en
quelques jours.
En plus de «Coronastep», nous travaillons
sur sept autres projets financés par le Fonds
National de la Recherche en lien avec le
coronavirus. Ils sont présentés sur notre site
list.lu à travers notre série sur les experts
Covid-19 du LIST.
“Trouver
des solutions
aux problématiques
que le gouvernement
soulève”
Selon vous, y aura-t-il un avant et après
coronavirus?
Oui, certains paradigmes changeront et amèneront
avec eux leur lot d’opportunités. Nous
avons réalisé que la collaboration entre les
différentes entités est nécessaire pour parvenir
à une société résiliente. Au LIST, nos missions
sont axées sur le digital et la durabilité au sein
d’une société. Celles-ci prennent encore plus
de sens avec la crise du coronavirus car elles
aident une multitude de secteurs comme celui
de la santé.
Le Luxembourg est un petit pays par sa
superficie. Nous y voyons un réel avantage
pour y effectuer des tests afin de construire
une société résiliente, pour ensuite dupliquer
notre savoir-faire à plus grande échelle dans
d’autres pays. Le Luxembourg peut être
considéré comme un modèle pour une telle
société à venir. n
Luxembourg Institute of Science and
Technology (LIST)
5 avenue des Hauts-Fourneaux
L-4362 Esch-sur-Alzette
www.list.lu
Thomas Kallstenius
26 LG
JUIN/JUILLET 2020
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
Peut-on apprendre quelque chose
de la crise actuelle pour mieux
organiser notre territoire?
Dans cet extrait du «Recueil de contributions spécial Covid-19» que la Fondation IDEA a publié
le 2 juin dernier, Antoine Decoville, chercheur en géographie et aménagement du territoire au
LISER, nous parle de l’impact de la crise sanitaire et économique sur l’organisation spatiale du
pays à l’échelle transfrontalière, nationale et locale.
De prime abord, une contribution sur
l’aménagement du territoire et le Covid-19
peut paraître un peu incongrue. En quoi
une discipline ayant pour objet l’espace,
inscrite dans des temps relativement longs
et circonscrite dans des limites territoriales
bien définies aurait quelque chose à dire ou à
apprendre d’une crise sanitaire fulgurante qui
se joue des frontières nationales?
Et pourtant, l’épidémie et le confinement
mis en place pour la ralentir offrent une
occasion unique de questionner la manière
dont notre territoire est capable d’absorber
un choc venant de l’extérieur, de s’adapter
et d’évoluer vers un nouvel équilibre.
En d’autres termes, la crise sanitaire
actuelle est l’occasion de réfléchir à la
résilience du territoire, pour reprendre
un mot dont la surutilisation a
parfois tendance à affaiblir la force et
l’importance du concept qu’il recouvre.
Il est aujourd’hui bien trop tôt pour
tirer des enseignements définitifs d’une
crise qui, hélas, est encore peut-être
loin d’être finie, mais il est déjà temps
de commencer à questionner la capacité
de notre territoire à faire face aux défis
actuels et à ceux qui adviendront dans le
futur, qu’ils soient sanitaires, climatiques,
environnementaux, sociaux ou politiques.
Bien des problèmes et menaces auxquels
le Luxembourg fait face aujourd’hui se
retrouvent dans de nombreux autres pays,
mais le Grand-Duché présente un certain
nombre de spécificités qui se traduisent
par des risques particuliers en matière
d’organisation spatiale. Cette contribution
n’a pas la prétention d’apporter des réponses
aux défis qui se posent aujourd’hui, mais
de faire émerger quelques réflexions sur la
crise actuelle et la résonnance qu’elle trouve
au sein de l’organisation spatiale du Grand-
Duché à trois échelles distinctes: l’échelle
transfrontalière, l’échelle nationale et
l’échelle locale.
“Le Covid-19 a
largement souligné
les inégalités
des individus
par rapport à
leur bassin de vie”
Le Luxembourg et ses voisins pendant
et après la crise du Covid-19, une
relation à soigner
L’une des principales spécificités du
système territorial luxembourgeois,
outre sa petite taille, est probablement
son degré d’ouverture vers les régions
voisines. Le pays est bien souvent
présenté comme le champion européen de
l’intégration transfrontalière quand celleci
est approchée au travers du nombre
de travailleurs frontaliers rapporté à sa
population. Mais dans la crise actuelle, ce
niveau d’interpénétration territoriale prend
un sens tout particulier et nous force à nous
interroger sur la nature de l’intégration
transfrontalière. Est-elle une force ou une
faiblesse aujourd’hui, et pour qui? Peut-elle
se résumer à un simple décompte du nombre
de personnes qui se rendent au Luxembourg
pour y profiter d’un marché de l’emploi
dynamique et de rémunérations attractives?
Quid par exemple de la qualité des relations
de voisinage, qui est certainement tout
aussi importante pour juger de l’intégration
transfrontalière, même si elle est nettement
moins facilement quantifiable? La qualité
des relations entre acteurs institutionnels
est cruciale dans un contexte de crise
comme nous en connaissons actuellement.
Or, ces relations ont été éprouvées par les
échanges liés aux revendications en matière
de compensation fiscale liée au travail
transfrontalier lancées par certains élus
locaux français auxquels des élus allemands
ont emboîté le pas. L’objet ici n’est pas de
prendre position par rapport à ce débat,
mais de montrer à quel point il est important
de conserver des relations de confiance au
niveau diplomatique, donc de créer une
sorte de résilience de la coopération dans
la situation difficile que nous connaissons.
Souvent, les communes ou villes dortoirs
situées de l’autre côté des frontières du
pays sont dépeintes comme totalement
dépendantes du pôle luxembourgeois, mais
la crise actuelle du Covid-19 tend à montrer
que le Grand-Duché est lui aussi dépendant
de ces dernières, qui fournissent une bonne
partie de la main d’œuvre, notamment
hospitalière. Le risque d’une réquisition,
par les Etats français, belges et allemands
de leurs résidents nationaux travaillant
dans le secteur médical luxembourgeois
[1] pourrait ainsi avoir des répercussions
potentiellement catastrophiques pour le
Grand-Duché. L’accueil par les hôpitaux
luxembourgeois de malades venant de la
Région Grand-Est fait partie de ces gestes
de solidarité qui soignent les malades autant
que les relations diplomatiques. Mais il est
important de comprendre que les prises de
position sur la question de la rétrocession
fiscale prennent racine dans des disparités
flagrantes en matière de répartition spatiale
des activités économiques et des logements
qui impactent très différemment le niveau
des recettes fiscales pour les communes.
Il existe à l’échelle transfrontalière un
processus de spécialisation fonctionnelle
de l’espace qui, pour le simplifier,
revient à une exacerbation de la fonction
résidentielle des régions frontalières
voisines du Luxembourg, qui accueillent
une importante population de travailleurs
frontaliers, alors que les postes de travail
et la production de valeur ajoutée tendent
à se concentrer au Luxembourg. Cette
spécialisation fonctionnelle des espaces
est le résultat d’une exploitation des
avantages respectifs propres aux différents
contextes nationaux et régionaux. Pour
simplifier les choses, le Grand-Duché
offre des conditions extrêmement
favorables au développement des activités
économiques pour les raisons que l’on
connaît (main d’œuvre qualifiée, charges
patronales limitées, multiculturalisme et
multilinguisme, fiscalité préférentielle dans
certains secteurs d’activité) alors que dans
les territoires frontaliers voisins les prix
fonciers et immobiliers sont plus faibles,
ce qui encourage à y résider les personnes
qui ont un emploi au Luxembourg. Or,
avec la menace d’une possible refermeture
des frontières, même partielle (comme à
la suite des attentats terroristes en France
en novembre 2015 ou maintenant sous
la pandémie), il devient nécessaire de se
pencher sérieusement sur cette question du
déséquilibre existant et sur les moyens de
l’amoindrir, pour faire gagner les territoires
en autonomie et en capacité à répondre aux
défis qui peuvent se poser à eux. Tous ces
défis ne sont pas sous contrôle, et ils peuvent
provenir de facteurs externes. L’épidémie
à l’échelle globale n’en est qu’un exemple
parmi d’autres possibles.
Cette spécialisation fonctionnelle de
l’espace n’est pas propre au contexte
luxembourgeois et se retrouve peu ou prou
dans presque toutes les métropoles, mais
ce qui est spécifique au Luxembourg, c’est
que la périphérie est située dans un autre
pays, avec tous les effets que cela implique
en matière de différenciation des niveaux de
développement économique et d’absence
de péréquation fiscale. Cela signifie qu’il
importe de veiller autant à renforcer
l’attractivité des communes françaises,
belges et allemandes du point de vue du
marché du travail que de créer plus de
logements au Luxembourg pour permettre
l’installation à des prix raisonnables des
travailleurs frontaliers qui souhaiteraient
s’installer au Luxembourg. Formulé
comme cela il y a encore trois mois, un
tel objectif pouvait sembler simpliste,
idéaliste et apparenté à un vœu pieux. Mais
aujourd’hui, la crise du coronavirus semble
plutôt nous dire qu’une poursuite non
contrôlée de ce processus de spécialisation
fonctionnelle des espaces de part et d’autre
des frontières après la crise serait une
démonstration d’inconscience collective.
L’aménagement du territoire à l’échelle
transfrontalière a une responsabilité à
jouer dans l’atteinte d’un tel objectif de
rééquilibrage, notamment en imprégnant
les autres politiques sectorielles (logement,
économie), qui ont une marge d’action pour
influencer ces dynamiques de redistribution
de l’emploi et de création d’entreprises sur
les deux versants.
La crise du Covid-19, un déclic pour
amorcer la transition environnementale?
La seconde échelle spatiale à laquelle la
crise du Covid-19 peut nous permettre
de révéler des enjeux est celle du pays dans
son ensemble, qui est aujourd’hui, du fait
du confinement, confronté à une limitation
Antoine Decoville
drastique des mobilités qui pourrait présenter
des similitudes avec ce qu’imposerait
l’adoption d’une démarche de transition
environnementale, comme celle présentée
par les ministres Carole Dieschbourg et
Claude Turmes, en décembre dernier, avec
le Plan national intégré en matière d’énergie
et de climat. Cette stratégie vise à réduire
de 55% les émissions de gaz à effet de serre
à l’horizon 2030. Ce plan est ambitieux,
mais il faut dire que la situation actuelle
appelle à un changement à la hauteur de ces
ambitions. Selon le réseau Global Footprint,
le Luxembourg était ainsi en 2016 le second
pays au monde en termes de consommation
de ressources naturelles par individu derrière
le Qatar (en raison notamment des très fortes
ventes de carburant aux non-résidents, mais
aussi du fait de la consommation intérieure).
La crise actuelle permettra de tester
certaines hypothèses faisant partie des pistes
d’actions possibles pour faire évoluer nos
comportements. Le recours forcé et massif
au télétravail en constitue un parfait exemple,
avec sa contribution au décongestionnement
des routes, à la réduction des émissions
de CO 2
liées à ces mobilités, mais
potentiellement aussi à la réduction des
besoins en nouveaux espaces de travail qui
artificialisent de nouveaux sols et contribuent
donc à la perte d’espaces agricoles ou naturels.
Bien sûr, le télétravail ne constitue pas en
lui-même une panacée (voir sur ce sujet la
contribution d’IDEA de juin 2017 [2]), mais
sa mise en pratique à grande échelle dans le
contexte actuel permet d’étudier les effets
possibles qu’il pourrait avoir par rapport aux
objectifs de durabilité environnementale.
28 LG
JUIN/JUILLET 2020
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
Avec l’importance relative des secteurs
d’activité pouvant en partie se prêter
au télétravail au Luxembourg (finance,
services aux entreprises, administration
publique), l’expérience actuelle pourrait
accélérer sa mise en pratique à grande
échelle après la crise, si toutefois un certain
nombre d’obstacles légaux et fiscaux étaient
levés (notamment pour les travailleurs
frontaliers).
La réduction des déplacements domiciletravail
occasionnée par le télétravail
pourrait également avoir d’autres effets sur
le territoire, avec par exemple une remise en
valeur des commerces situés à proximité des
domiciles des télétravailleurs (au détriment
des grandes surfaces situées près des pôles
d’emploi et des axes routiers en périphérie
des villes, que beaucoup de travailleurs
fréquentent lors de leurs trajets domiciletravail).
Si les mobilités se rétractent, c’est
toute la logique de la répartition spatiale des
commerces, équipements publics, privés
et services qui pourrait être remodelée à
terme.
Le Covid-19 et la redécouverte, forcée
ou souhaitée, du bassin de vie
Le Covid-19 a largement souligné les
inégalités des individus par rapport à leur
bassin de vie. Au premier plan bien sûr se
trouvent les logements (qui ne relèvent
pas de la politique d’aménagement du
territoire), mais on peut également
évoquer le fait de disposer (ou non)
à proximité de chez soi d’espaces de
nature facilement accessibles, puisque les
résidents du Luxembourg ont continué
à pouvoir se promener en forêt pendant
le confinement, contrairement à leurs
voisins français. Disposer de tels espaces
de repos, de récréation et de loisirs dans
une économie post-carbone vers laquelle
nous tendons constituera à n’en pas douter
un déterminant important de la qualité de
vie et donc de l’attrait d’une commune ou
d’un quartier et nous montre à quel point
il est important, d’un point de vue spatial,
de préserver ces espaces et de soigner leurs
articulations aux centres urbains.
Les propriétés sur lesquelles l’aménagement
du territoire et l’urbanisme peuvent et
doivent également agir à l’échelle locale
pour améliorer les cadres de vie de
proximité sont nombreuses et touchent en
premier lieu à la mixité fonctionnelle que
ces disciplines peuvent imposer.
“Le débat sur
la croissance et
sur ses impacts
sur le territoire
mérite ainsi d’être
reposé à l’aune des
bouleversements
que nous
connaissons
actuellement”
Dans l’optique d’une contraction des
espaces de vie telle qu’elle est imposée
par le Covid-19 ou telle qu’elle sera
probablement nécessaire dans le
basculement vers une société décarbonée
(à moins de trouver une alternative
environnementalement satisfaisante à
la mobilité «fossile» des automobiles),
disposer dans son environnement immédiat
d’un éventail large de services, commerces
et équipements contribue à garantir
une qualité de vie mais aussi une équité
territoriale. Pourtant, les dynamiques
que l’on a observées depuis les années
1980 ont largement profité aux grands
ensembles monofonctionnels, comme
le développement de vastes lotissements
résidentiels, d’espaces de bureaux ou encore
de centres commerciaux en dehors des villes,
qui ont largement contribué à vider certains
centres secondaires de leurs commerces de
proximité. Ces implantations créent une
dépendance à une mobilité motorisée dont
il est très difficile de s’extraire, et qui est
bien sûr contraire aux objectifs de réduction
des émissions de gaz à effet de serre.
Conclusion
Au-delà de ces quelques exemples, la crise
du Covid-19 permettra certainement aussi
de remettre à jour le débat initié il y a
quelques années déjà sur la question de la
croissance souhaitée pour le pays. Avec 22%
de croissance de la population entre 2010
et 2019 [3], aucun pays européen n’a connu
d’augmentation relative aussi importante
de sa population, avec tous les effets induits
sur l’environnement (artificialisation du
sol importante, destruction d’écosystèmes,
pressions accrues sur les ressources en eau,
hausse de la consommation énergétique et
des émissions de gaz à effet de serre,…).
Or, cette forte croissance qui devrait en
théorie apporter suffisamment de richesses
pour assurer notre confort futur crée une
dépendance à la croissance de demain,
car il faut être en mesure de financer les
retraites futures des travailleurs actuels et
d’amortir les investissements, que ce soit
au niveau des individus (dont beaucoup se
sont lourdement endettés pour acquérir
leurs logements ou qui doivent payer des
loyers toujours plus élevés), des entreprises,
ou des communes et de l’Etat, qui doivent
eux aussi amortir les équipements qu’ils ont
massivement développés pour répondre aux
besoins des nouvelles populations.
Le débat sur la croissance et sur ses impacts
sur le territoire mérite ainsi d’être reposé
à l’aune des bouleversements que nous
connaissons actuellement, et toutes les
solutions qui existent pour remodeler nos
espaces de vie de manière plus conforme
à la nouvelle donne écologique mondiale
doivent être étudiées. Le développement
des circuits courts, le recycling ou
l’upcycling, le compostage systématique,
mais également un moindre recours à toute
forme d’artificialisation du sol ou encore le
déploiement de la production d’énergies
renouvelables sont autant de leviers
d’actions qu’il est crucial d’actionner pour
répondre aux défis de demain.
Il est probable que la crise actuelle changera
le regard des résidents du Luxembourg sur
leur pays et sur toutes ces questions. Ce
changement sera-t-il structurel ou ne durerat-il
que le temps de la crise? Difficile à savoir,
mais en tout cas l’occasion se présente d’oser
l’expérimentation pour bâtir une nouvelle
résilience de nos territoires, plus conforme
aux défis qui nous attendent et dont la crise
du Covid-19 pourrait n’être qu’un prélude. n
Article fourni par la Fondation IDEA
[1] https://5minutes.rtl.lu/actu/frontieres/a/1486579.html
[2] http://www.fondation-idea.lu/wp-content/uploads/sites/
2/2017/05/Dossier-Grande-Region-IDEA-06.2017.pdf
[3] https://ec.europa.eu/eurostat/fr/web/populationdemography-migration-projections/data/database
derrière le masque,
notre savoir-faire et nos
valeurs restent inchangés.
Nos équipes restent à votre disposition pour vos besoins en
impressions, publications et solutions numériques web to print.
Restez en bonne santé, restez connectés, restez humains.
#netounimengmask #mirsifiriechdo #weareinthistogether
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 15, RUE DU COMMERCE • L-1351 LUXEMBOURG
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE
30 LG
JUIN/JUILLET 2020
RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT
Recherches en sciences
économiques et sociales:
quels enjeux en termes
de protection des données?
Les activités de recherche en sciences sociales et économiques visent à identifier et à comprendre
les activités humaines à travers le prisme de l’analyse des activités de la société dans son ensemble
ou des groupes d’individus. Le Luxembourg Institute of Socio-Economic Research (LISER), afin de
remplir ses missions en tant que centre de recherche public luxembourgeois, collecte des données,
les traite et diffuse les résultats de ses analyses afin de faire progresser les connaissances et d’éclairer
l’action des pouvoirs publics. Thierry Kruten, responsable du Data Centre du LISER, et Chloë
Lellinger, déléguée à la protection des données, également au LISER, nous parlent notamment du
fait que les évolutions technologiques ainsi que l’accroissement des données disponibles ont fait
émerger au sein de l’Institut, l’importance d’une gouvernance de son infrastructure de recherche
tout en garantissant aux citoyens le niveau adéquat de protection de leurs données personnelles.
Depuis 2014, le Luxembourg Institute
of Socio-Economic Research (LISER)
- anciennement CEPS/INSTEAD - a
pour mission de «réaliser des activités de
recherche fondamentale et appliquée en
sciences sociales dans le dessein de faire
progresser les connaissances, d’éclairer
l’action des pouvoirs publics et des acteurs
socio-économiques au niveau national et
international en rapport avec le tissu social,
le tissu économique et le développement
spatial et d’informer la société»[1]. Les
activités de recherche en sciences sociales
et économiques visent notamment à
comprendre les activités humaines, comme
l’organisation du travail, la vie familiale
ou encore les déplacements humains et
à identifier et expliquer les phénomènes,
selon des méthodologies scientifiques
propres aux sciences économiques et
sociales. Le sujet de ces recherches est
principalement la société dans son ensemble
ou des groupes d’individus. A ce stade, il est
aisé de comprendre l’intérêt croissant des
chercheurs quant à l’accès aux données des
individus.
La compréhension des phénomènes
humains a par ailleurs pris une nouvelle
dimension, voire s’est accélérée, grâce au
développement des nouvelles technologies
et à la digitalisation des activités
humaines. Chaque utilisateur de services
numériques, que ce soit des services à
finalité commerciale tels que l’achat de
biens ou de services, ou services à des fins
administratives telles que la déclaration
de revenus, laisse des traces numériques
derrière lui, des données qui peuvent être
exploitées et analysées dans le contexte des
sciences sociales. A ce phénomène s’ajoute la
numérisation des documents, aussi connue
par le terme «paperless», qui a engendré une
augmentation de l’information disponible
sous format numérique, rendant notamment
possible l’automatisation des traitements.
Ces changements ont rapidement été pris
en compte dans les activités de recherche,
ce qui a rapidement montré l’intérêt majeur
d’avoir accès à ces données afin de pouvoir
les analyser et affiner leur compréhension
des phénomènes économiques et sociaux.
On constate en parallèle que la sensibilité
des organisations européennes de recherche
en sciences sociales et économiques à
la question de la protection des sujets
de leurs recherches s’est accrue depuis
quelques décennies. Cette question
auparavant «éthique» est devenue
également juridique avec l’avènement du
droit de la protection des données dans les
années 90 [2] et l’introduction de normes
contraignantes dans le système juridique
luxembourgeois en 2002 [3]. L’enjeu
principal de la protection des données
dans le milieu de la recherche scientifique
est de permettre l’activité de recherche la
plus précise et pertinente possible tout en
minimisant l’intrusion, l’impact négatif
dans la vie privée des participants ou sujets
des recherches. Certaines solutions ont
été développées de manière à être plus
protectrices, comme l’anonymisation ou
la pseudonymisation des données pour
permettre leur réutilisation, ou encore les
modes de collecte anonymes par défaut,
entraînant de nouvelles questions avec elles.
Parmi ces questions, comment garantir
la transmission de l’information aux
participants à ces activités de recherche
lors de la réutilisation de données déjà
collectées, ainsi que l’exercice de leurs
droits? Comment organiser la décision de
l’interconnexion des bases de données?
Existe-t-il des finalités de recherche pour
lesquelles il ne devrait pas être fait usage
de données à caractère personnel? Le
règlement 2016/679 [4] apporte des réponses
concrètes à certaines de ces questions,
mais pour certaines autres uniquement
des principes directeurs permettant aux
responsables de traitement de trouver et
adapter des solutions appropriées au cas par
cas.
Le Data Centre du LISER, en charge de la
gestion des données de recherche du Centre,
collecte plusieurs fois par an des données
auprès des résidents luxembourgeois ou
des travailleurs frontaliers uniquement à
des fins de recherche, en assurant la plus
complète transparence sur les traitements
effectués sur ces données. Dans un souci
d’efficience dans l’utilisation des ressources,
le Data Centre a également mis en place
des partenariats avec les administrations
luxembourgeoises afin d’organiser la
réutilisation des données déjà collectées
auprès de la société.
LG
JUIN/JUILLET 2020
31
“Comment donner
accès aux résultats
de la recherche au
plus grand nombre
de personnes?”
Thierry Kruten
Devant actuellement faire face à l’augmentation
des flux de données, le LISER est
aussi confronté à la nécessité de repenser et
moderniser son infrastructure de recherche.
Comment faire évoluer l’infrastructure
actuelle afin de traiter des données à grand
volume («big data») tout en permettant
aux citoyens d’avoir un contrôle sur
leurs données? A l’autre extrémité de la
chaine de traitement de données, d’autres
challenges sont étroitement liés au partage
des données de recherche et leurs résultats.
Comment donner accès aux données de
recherche à des partenaires ou chercheurs
localisés en Australie ou en Colombie, où
le cadre juridique en place est parfois très
différent des normes européennes qui
encadrent nos activités? Comment donner
accès aux résultats de la recherche au plus
grand nombre de personnes? Ou encore,
comment s’assurer du respect des finalités
par les entités destinataires des données,
d’autant plus lorsque ce sont des entités
privées ayant un objet commercial?
Chloë Lellinger
A l’heure actuelle, les pratiques scientifiques
tendent à converger uniquement vers la
publication des résultats anonymes, c’est-àdire
principalement sous forme de résultats
statistiques agrégés à une échelle appropriée
ou sous toute autre forme de visualisation
ne permettant pas l’identification des
personnes de manière individuelle et le
partage des données uniquement à des fins
de recherche scientifique par défaut de
façon anonymisée. n
Luxembourg Institute
of Socio-Economic Research
LISER
Maison des Sciences Humaines
11, Porte des Sciences
L-4366 Esch-sur-Alzette/Belval
www.liser.lu
[1] Loi du 3 décembre 2014 portant sur l’organisation des Centres de Recherche Publics
(http://legilux.public.lu/eli/etat/leg/loi/2014/12/03/n2/jo).
[2] Directive 95/46/CE relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à caractère personnel et à
la libre circulation des données (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:31995L0046&from=FR).
[3] Loi du 2 août 2002 relative à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement des données à
caractère personnel et à la libre circulation des données (http://legilux.public.lu/eli/etat/leg/loi/2002/08/02/n2/jo).
[4] Règlement 2016/679 relatif à la protection des personnes physiques à l’égard du traitement et à la libre circulation
de ces données (https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32016R0679&from=FR).
DER UMWELT
ZULIEBE
D.zero²
Vollelektrisch und
Emissionsfrei
2000
Kostengünstig und
Ressourcenschonend
6000
Feinstaubfrei und
mechanisch kehrend
Seit mehr als 30 Jahren setzt sich DULEVO für eine
saubere und feinstaubfreie Umwelt ein. Die DULEVO 6000
setzt diese bewährte und klimatechnisch zunehmend wichtiger
werdende Komponente mit seinem mechanisch aufnehmenden Kehrsystem und der einzigartigen
DULEVO Filtertechnik um. Nur diese Kombination erlaubt Abscheideleistungen von bis zu
99% PM10 und 98% PM5 und somit eine feinstaubfreie Abluft.
Auch die Entwicklung alternativer Antriebsarten steht bei DULEVO im Vordergrund
und wird mit seiner ersten vollelektrischen Maschine D.zero² verwirklicht. Mit
kompakten Abmaßen, hoher Wendigkeit durch ein knickgelenktes Fahrgestell und
einer Batteriekapazität für über 8 Stunden Arbeitszeit das Allroundtalent für eine
„grüne“ und saubere Innenstadt. Die DULEVO 6000 CNG mit der Kombination aus
Erdgasantrieb und der DULEVO Filtertechnik verhindert den Ausstoß von Feinstäuben
und fügt sich durch dieses Null-Emissions-Konzept perfekt ein.
Die DULEVO D.zero² und DULEVO 6000 erhalten Sie ab sofort auch als Hydro-Version.
Diese für die Schwemmtechnik umgerüsteten Maschinen sorgen mit Wasser für eine
hygienische Reinigung empfindlicher Infrastruktur.
Unser Portfolio wird durch das kompakte Modell 2000 abgerundet. Diese
Alleskönnerin im 2m³ Segment überzeugt vor allem durch seine Vielseitigkeit, die
große Aufnahmeleistung und hohen Komfort.
Ihr DULEVO Partner vor Ort:
VENTE D’EQUIPEMENTS ET DE MACHINES POUR LE
SECTEUR DE LA CONSTRUCTION ET L’INDUSTRIE
19, Zare Ouest • L-4384 Ehlerange
Tél.: +352 / 331 337 • Fax: +352 / 26 33 44 11
www.sermatec.lu • info@sermatec.lu
34 LG
JUIN/JUILLET 2020
BRÈVES COMMUNALES – CENTRE
PAR RAOUF HATIRA
BERTRANGE
Suite à la décision des autorités de
maintenir la fermeture des centres
aquatiques et des espaces wellness
jusqu’à fin juillet 2020, les thermes
ont décidé de profiter de cette longue
période de fermeture pour entamer
des travaux. En plus de terminer les
projets en cours tels que le toboggan, le
sprayparc et le Living Wall, les travaux
d’entretien annuel seront effectués
tout au long de cette période. La date
exacte de réouverture sera annoncée
prochainement.
Source: bertrange.lu
FISCHBACH
La commune de Fischbach accorde
à partir de l’année 2020, sur simple
demande, une allocation de vie
chère. Toute personne résidant sur
le territoire de la commune et qui est
inscrite au registre des personnes
physiques depuis au moins le premier
janvier de l’année de référence
pourrait en bénéficier.
Source: fischbach.lu
HESPERANGE
Malgré le climat anxiogène dû au
Covid-19, Hesperange essaie de
mettre du baume au cœur à ses
habitants ainsi que de la couleur et de
la gaieté dans la commune. Grâce à la
manifestation “Sound & Light 2020”,
la commune se propose d’illuminer
les façades de la mairie, de l’allée
centrale et de la cour, ainsi que
d’éclairer les arbres et la fontaine du
parc communal. Cette manifestation
se poursuivra jusqu’au 31 août.
Source: hesperange.lu
WEILER-LA-TOUR
L’administration communale de Weilerla-Tour
se propose d’engager un
employé dans la fonction de rédacteur
communal pour les besoins du secrétariat.
Le poste est ouvert aux fonctionnaires
ayant réussi l’examen
d’admissibilité. Les candidats sont
invités à remettre leur demande
écrite au collège des bourgmestre
et échevins de la commune de Weilerla-Tour
pour le 3 juillet 2020 au plus
tard.
Source: weiler-la-tour.lu
LUXEMBOURG-VILLE
Pour soutenir les établissements du secteur Horesca situés à
la rue Notre-Dame, le collège échevinal de la Ville a décidé
de relocaliser les emplacements de taxis cette rue (côté
pair) vers la place de la Constitution pour permettre aux
cafetiers et restaurateurs d’installer des terrasses devant leurs
établissements. À cet effet, des emplacements de taxis sont
accessibles à la place de la Constitution depuis le mercredi
17 juin.
Source: vdl.lu
LAROCHETTE
La vie normale reprend petit à petit. Les inscriptions pour les
cours de musique de l’école de l’UGDA des communes de
Fischbach, Heffingen, Larochette et Nommern pour l’année
scolaire 2020-2021 sont ouvertes. Les inscriptions sont à
envoyer par courriel ou peuvent être déposées au bureau de la
population de la commune de Larochette.
Source: larochette.lu
MERSCH
Pour soutenir l’activité associative, pilier de la vie communale,
les clubs et associations, ayant leur siège social dans la
commune de Mersch, sont priés de retourner au secrétariat
communal leur demande d’obtention d’un subside pour faire
face aux répercussions de la crise sanitaire, le 31 juillet 2020
au plus tard.
Source: mersch.lu
SANDWEILER
La commune porte à la connaissance
du public que l’accueil des enfants
scolarisés est gratuit pour les parents et
les frais d’accueil seront pris en charge
par l’Etat pendant la période du 25 mai
2020 au 15 juillet 2020. L’aide maximale
de l’Etat est appliquée aux heures
fixées dans les contrats d’éducation et
d’accueil signés par les parents avant
la suspension des activités survenue
le 16 mars 2020. Aucun supplément
ne peut être facturé pour les enfants
scolarisés.
Source: sandweiler.lu
NIEDERANVEN
Cette année, la fête nationale sera
placée sous le signe de la solidarité.
Comme les festivités de la fête
nationale ont dû être annulées à cause
de la crise du Covid-19, le collège
échevinal et le conseil communal ont
décidé de remettre à chaque résident
un bon de 20 euros qui peut être utilisé
dans tous les magasins et restaurants
locaux. Tout en se faisant plaisir, il
s’agit de soutenir le commerce local.
Source: niederanven.lu
STRASSEN
Pour la réouverture de l’école
fondamentale le 25 mai, près de
730 élèves de Strassen ont été
répartis en deux groupes afin de
réduire le risque de contamination au
Covid-19. Un système d’alternance
hebdomadaire a été mis en place
avec une semaine d’apprentissage
avec leurs enseignants, suivie d’une
semaine de répétition à la maison ou
à l’école où les enfants sont encadrés
par un(e) enseignant(e) ou chargé(e)
de cours. Les après-midis, les enfants
sont pris en charge par le personnel
de la maison relais.
Source: strassen.lu
LUXEMBOURG-VILLE
Quelque 1.500 commerces seront
prochainement contactés par la Ville
par le biais d’une lettre personnalisée.
Ces commerces auront alors la
possibilité de percevoir un soutien
financier rapide, grâce à l’achat direct
de bons d’achat par la Ville d’une
valeur de 1.000 euros par entreprise
unique. Ces bons d’achat seront par
la suite distribués au public via un
jeu-concours et d’autres actions de
promotion et de distribution.
Source: vdl.lu
PProject shaped by BPI Real Estate & IKO Real Estate
WOOD SHAPERS RÉPOND À LA DEMANDE DE
DÉVELOPPEMENT D'ESPACES PLUS SAINS ET PLUS DURABLES
UNE MODERNISATION DE LA CONSTRUCTION EN BOIS
Wood Shapers, société de construction intégrale et de promotion immobilière créée en 2019, se concentre
sur les processus intégrés de conception et de construction durable en bois et matériaux préfabriqués.
En réformant l'industrie de la construction grâce à un processus intégré, Wood Shapers réalise plus
rapidement et plus efficacement des espaces plus agréables et plus sains.
UNE SOLUTION INTÉGRÉE
Pour être optimales, les constructions
en bois préfabriquées
nécessitent une conception
spécifique. Wood Shapers vous
offre un accompagnement dès la
conception (bouwteam) pour que
chaque projet soit une réussite.
De la promotion immobilière au
Design & Build en passant par la
fabrication, Wood Shapers offre
une solution intégrée de développement
et de construction,
durable et efficace, en bois et
matériaux préfabriqués.
Personnes de contact au GDL :
Arnaud Regout (CEO) - aregout@woodshapers.com
Philippe Zimmer (Business Developer Luxembourg) - pzimmer@woodshapers.com
36 LG
JUIN/JUILLET 2020
Les vertus de la solidarité et de la
communication en temps de crise
PROPOS RECUEILLIS PAR RAOUF HATIRA
Située à quelques kilomètres de Luxembourg-Ville, la commune
de Walferdange cultive l’art du bon vivre. Comme partout dans
le pays, elle a été touchée de plein fouet par la crise sanitaire
du Covid-19. L’administration communale s’est mobilisée pour
rendre la vie un peu plus agréable à ses citoyens. Au-delà de
l’aspect social, l’après confinement pose la question de l’impact
économique et des répercussions de la crise sur les finances de
la commune. François Sauber, bourgmestre de la commune,
reste optimiste malgré l’importance du défi à relever.
François Sauber
calmer les inquiétudes. C’est une situation
anxiogène que je ne voudrais plus revivre en
tant que bourgmestre.
Et sur le plan économique?
Nous sommes une commune avec des
moyens assez limités. Nous restons très
dépendants des fonds de dotation de
l’Etat. Malheureusement, cette dotation
va être réduite de 17,4% cette année, et
l’impôt commercial qu’on nous reversait
va diminuer de 24,8%. Cette diminution a
un impact important sur les finances de la
commune. C’est un manque à gagner qui
se chiffre à 4,7 millions d’euros, ce qui est
énorme pour notre budget. A la lumière de
toutes ces données, nous avons établi un
budget pour 2020, réduit de pratiquement
5 millions d’euros. Nous sommes en train de
déterminer quels sont les projets qui seront
maintenus et ceux qui seront reportés.
Les projets en cours de réalisation vont
être maintenus. Par contre parmi ceux qui
n’ont pas encore commencé, certains seront
reportés. D’un point de vue économique,
beaucoup de sociétés seront impactées à
cause de ces reports d’investissement et
ce n’est pas une situation idéale pour la
relance économique. Il n’est pas envisagé
de recourir à l’emprunt, car c’est un
endettement qu’il faudra rembourser.
Maintenant, nous devons travailler avec le
budget que nous avons à notre disposition.
Comment a été vécue la pandémie de
Covid-19?
Nous avons dû faire des modifications
dans notre organigramme en un temps
record. Obligés de fermer précipitamment
la commune au public, nous avons accueilli
les citoyens sur rendez-vous. Nous avons
assuré les services essentiels. Le télétravail
nous était d’un grand secours. Pour les
services qui ne pouvaient pas le faire, nous
avons organisé un roulement du personnel
en alternance.
D’autre part, nous avons intensifié notre
communication destinée aux citoyens aussi
bien avec des moyens classiques qu’à l’aide
du digital. Les associations de la commune
se sont engagées bénévolement pour faire
des achats pour les personnes les plus
vulnérables. De plus, dès le début de la crise
tous les habitants âgés de 75 ans et plus ont
été contactés. La communication a très bien
fonctionné et les consignes de sécurité et la
campagne nationale “bleif doheem” ont été
très bien respectées.
Quel était l’impact sur la vie sociale?
C’est une situation toute nouvelle sur le
plan social. Les gens sont restés confinés
pendant deux mois. Les écoles ont eu
recours à des téléconférences pour assurer
un minimum de suivi. Ce n’était pas évident
car les conditions sociales sont différentes
d’une famille à une autre. Habiter dans une
maison avec jardin n’est pas la même chose
que d’habiter un appartement. Il fallait aussi
Quelle leçon tirer de cette crise?
Pendant des années, l’être humain a pensé
être capable de vaincre toutes les crises.
Finalement un virus est venu remettre en
cause ces certitudes. Dans l’avenir, on peut
envisager d’autres formes d’organisation,
comme le télétravail, l’organisation de
l’enseignement et de l’école, ainsi que la
communication avec les habitants. Par
ailleurs, la solidarité des communes a été
exemplaire pendant cette période. Le
Syvicol, syndicat intercommunal, a fait
un travail remarquable d’interface entre
l’Etat et les communes. Enfin, cette crise
a révélé des solidarités et des compétences
au sein même de notre commune. C’est un
véritable travail d’équipe qui a porté ses
fruits. n
Fir déi digital Zukunft vun eisen
101 Gemengen ze gestalten, siche mir
Talenter, déi eis dobäi ënnerstëtzen!
De Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique ass en Acteur publique zu
Lëtzebuerg, deen am Déngscht vu ronn 600.000 Bierger steet. De SIGI entwéckelt
IT-Léisungen, déi ob d’Gemengemétieren ugepasst sinn a vun 101 Gemengen,
60 Gemengesyndikater, 30 Offices Sociaux, esou wéi vu 537 Crèchen a Maisons
Relais genotzt ginn. Eis Equippe schaffen an engem Esprit entrepreneurial no
enger agiler an innovativer Approche. Mat enger Experienz vu méi wei 38 Joer
ass de SIGI de Kreateur vu GESCOM, macommune.lu, COCKPIT a SIGINOVA.
sigi.lu
38 LG
JUIN/JUILLET 2020
ICT
L’agenda digital dans
le «monde d’après»:
quelles perspectives?
Avec la crise liée au nouveau coronavirus, c’est tout un pan
de l’économie qui s’est numérisé à marche forcée. Véritable
planche de salut pour certains secteurs, la digitalisation a
bénéficié d’un coup d’accélérateur inopiné qui rebat les cartes
de bien des stratégies. Analyse avec Patrice Witz, Digital
Leader chez PwC Luxembourg.
Si l’on parle de «transformation» digitale,
c’est que la société qui s’est engagée
dans ce processus en est sortie changée.
Si vous deviez dresser un tableau des
entreprises luxembourgeoises «avant»,
«pendant» et «après» la crise sanitaire,
que souligneriez-vous?
Avant la crise, une étude PwC intitulée
«Banking Trends and Figures» avait révélé
l’ampleur du travail qu’il restait à accomplir
du point de vue de la digitalisation à
Luxembourg. D’après ce sondage, seuls
quelque 50% des sociétés se disaient
engagées dans la transformation digitale à
la fin de l’année passée. L’autre moitié ne
s’était pas encore lancée dans le processus
ou n’était que dans sa phase de démarrage.
Le même constat pouvait s’appliquer à tous
les secteurs. Et lorsque agenda numérique
il y avait, la priorité était largement donnée
à l’optimisation des processus ainsi qu’à la
gestion de la relation client.
Pendant la crise, c’est la mise en place de
capacités de télétravail qui a pris le pas sur
le reste. Bien que beaucoup d’entreprises
soient parvenues d’une manière ou d’une
autre à organiser le travail à domicile,
l’exercice a mis en lumière un certain
nombre de difficultés opérationnelles.
Pallier la circulation du papier entre les
services, l’absence de contacts directs et
rapprochés ou l’accès aux applications
métier nécessaires à la réalisation des
activités quotidiennes représentait autant
de défis.
Nous entrons désormais dans une troisième
phase que nous pourrions qualifier de «sortie
de crise». Le temps est venu de réfléchir à
l’efficacité des modèles opérationnels et
à l’accélération de l’agenda digital pour
renforcer la dynamique des entreprises et
assouplir leur mode de fonctionnement
dans les métiers, les opérations, mais aussi
vis-à-vis de l’accélération de la vente et du
service à distance par exemple.
Dans le contexte de la crise, l’un des
objectifs premiers était de rendre
possible le télétravail à large échelle.
Quelles sont les leçons à tirer de cette
expérience?
Avant la crise, personne n’aurait ne
serait-ce qu’envisagé d’expérimenter le
télétravail à cette échelle. Force est de
constater que le confinement a contraint
toutes les sociétés à lancer l’initiative
de manière tactique. Aujourd’hui,
nous accompagnons des entreprises
luxembourgeoises dans leur réflexion
sur le télétravail de demain dans une
logique durable. Il faut que le télétravail
remonte dans l’agenda digital et qu’il soit
abordé avec un œil neuf car il ne s’agit
pas simplement d’une mise à disposition
d’outils et de matériel, comme cela a été
perçu pendant la crise, mais d’un dispositif
beaucoup plus stratégique qu’il n’y paraît,
qui touche à des enjeux de ressources
humaines, d’immobilier, de fiscalité, de
modèles opératoires et de résilience.
L’Etat a d’ailleurs pris un certain nombre
de mesures pour inciter les entreprises à
accélérer cet agenda.
Selon vous, quelles sont les clés pour
mener sa transformation digitale avec
succès?
Chaque entreprise est unique, la recette le
sera donc aussi. L’une des clés du succès
est d’agir au service de la clientèle sous
peine de numériser des processus ou des
services qui ne rencontrent pas ses besoins.
Dans le nouveau contexte engendré par la
crise, il est important que les entreprises
se reconnectent avec leurs clients pour
s’assurer de l’adéquation entre leurs services
et les attentes de ceux-ci.
De plus, une transformation digitale réussie
doit adresser à la fois un axe externe, c’està-dire
les interactions entre l’entreprise
et ses clients et ses fournisseurs, et un axe
interne, à savoir le travail en son sein. S’il est
important d’avancer de concert sur les deux
axes sous peine de rendre l’ensemble caduc,
il convient d’aborder sa transformation en
fonction de ses objectifs premiers. Une
entreprise qui aspire à créer de nouvelles
sources de revenus devra mettre l’accent
sur l’axe externe alors qu’une société qui
désire réduire ou optimiser ses coûts misera
sur la dimension interne. La transformation
digitale doit servir la stratégie de l’entreprise
pour faire sens. C’est la deuxième clé.
Enfin, il est primordial que l’expérience
employé rencontre celle du client. Nos
études démontrent que, même dans le
cadre d’une transformation digitale, les
clients attendent un contact humain à un
moment donné. Numériser n’implique
pas de supprimer toute interaction; il s’agit
plutôt d’interagir au moment opportun et
de mieux équiper les employés pour que
l’échange soit le plus pertinent et apprécié
possible.
Chez PwC, comment accompagnezvous
les entreprises dans cette transformation?
L’accompagnement est adapté aux
spécificités de chacun de nos clients mais
nous agissons généralement sur quatre
dimensions. La digitalisation implique,
in fine, une véritable transformation pour
les entreprises. Via des changements de
modèle opératoire, elle touche à leur
stratégie. Quelle que soit l’entreprise, il
est donc primordial de commencer par
chercher l’adhésion du management et de
la maintenir tout au long du processus.
Ensuite, nous travaillons sur la voix du
client. Nous aidons les entreprises à aligner
leurs produits, leurs services ou leurs
canaux sur les attentes de leur clientèle
ou de leurs prospects. Evidemment, nous
intervenons également sur la dimension
technologique. Une transformation digitale
repose sur un agenda relativement
large et s’inscrit dans un écosystème de
plus en plus complexe. PwC conseille donc
les entreprises sur les capacités à mettre en
place pour leur permettre d’implémenter
rapidement de nouvelles solutions et
modèles opératoires.
Enfin, nous embrassons la dimension
humaine de cette transformation en aidant
les employés à absorber les bouleversements
induits par la digitalisation. A cet égard, nous
aidons les ambassadeurs du changement à
avancer sur cet agenda. n
PwC Luxembourg
2, rue Gerhard Mercator
L-1014 Luxembourg
www.pwc.lu
Patrice Witz
“Réfléchir
à l’efficacité
des modèles
opérationnels
et à l’accélération
de l’agenda digital”
40 LG
JUIN/JUILLET 2020
ICT
Découvrez les Agents
Virtuels de Fujitsu!
Les récents événements ont poussé beaucoup d’entreprises,
fournisseurs et clients, à revoir leurs modes de fonctionnement,
leurs attentes et leurs manières d’interagir. Ce profond
changement induit une accélération de la digitalisation dans
les entreprises. Fujitsu apporte des innovations en termes
d’interaction et de disponibilité, au travers de plateformes
d’Agents Virtuels, www.virtual-agents.lu. Interview avec
Yannick Bruck, CTO de Fujitsu Luxembourg.
Suite à la crise sanitaire que nous vivons,
les besoins en Intelligence Artificielle
augmentent. Pourriez-vous nous en dire
plus?
L’Intelligence Artificielle est un sujet qui est
dans l’air du temps, mais c’est également
l’évolution logique de nos activités de
digitalisation centrées sur l’interaction
avec les clients, employés, fournisseurs,
avec l’humain de manière générale.
L’accélération de la digitalisation suite aux
récents événements résulte essentiellement
de deux facteurs: le changement de mode
de vie induisant une distance physique, et
un changement d’horaires et d’attentes.
Autant d’éléments qui ont permis une prise
de conscience sur ce que les technologies
digitales pouvaient apporter.
Les Agents Virtuels sont la nouvelle
génération de ‘chatbots’ que nous proposons
sur le marché depuis plusieurs mois. Ils
sont plus intelligents, plus modulaires, et
Yannick Bruck
LG
JUIN/JUILLET 2020
41
permettent des échanges beaucoup plus
proches d’une interaction humaine, en
adéquation avec les attentes actuelles.
Sur votre site web dédié au sujet, vous
présentez ces Agents Virtuels sous un
angle de recrutement, comme si vos
clients allaient embaucher un agent
au lieu d’une personne. Pourriez-vous
expliquer cette approche?
Effectivement, nous les avons placés
dans une optique de recrutement, pour
bien souligner leur valeur ajoutée et leur
utilisation. Mais attention, il n’est ici pas
question de suggérer que les Agents Virtuels
puissent remplacer des êtres humains à leurs
postes. L’objectif est d’améliorer le service
rendu par une équipe de personnes, que cela
soit par la constance de la qualité délivrée,
la rapidité d’exécution, ou l’étendue
des plages horaires. Cela se limite à des
tâches ou besoins simples et relativement
prédéfinis comme par exemple la réponse
à des questions, des interrogations de
systèmes informatiques back-end, ou à
l’activation de processus robotisés. Il faut
d’abord apprendre à l’Agent Virtuel à
répondre à telle question ou à réaliser telle
tâche, avant qu’il ne puisse vous aider.
“Un Agent
Virtuel est capable
de répondre
aux questions,
de résoudre
les problèmes
courants”
Prenons l’exemple d’un site web avec
différentes fonctionnalités et services aux
clients. Le support téléphonique est ouvert
pendant certaines plages horaires et répond
également par email. Il est saturé à certaines
périodes et fermé les soirs et les weekends.
Les clients peuvent donc recevoir
un meilleur service, peu importe l’heure
d’appel. Dans cet exemple, mettre en place
un Agent Virtuel capable de répondre
aux questions, de résoudre les problèmes
courants (mot de passe perdu, difficulté à
accéder à une information ou à utiliser un
service,...), permet de garder l’utilisateur
sur le site et de débloquer sa situation
à toute heure du jour ou de la nuit. Lors
des heures d’ouverture, l’outil constitue un
canal de communication supplémentaire
qui désengorge les standards téléphoniques
et les agents humains. Cela leur permet de
se concentrer sur des cas plus complexes
nécessitant toute l’intelligence humaine et
de délivrer une plus grande valeur ajoutée
au client.
pourra se focaliser sur l’échange ainsi
que sur le client, et mieux répondre à ses
attentes.
C’est en effet très prometteur, mais comment
cela fonctionne-t-il?
Un Agent Virtuel est une plateforme
logicielle modulaire, centrée sur un module
de NLP (compréhension et traitement
du langage naturel). En d’autres termes,
il s’agit d’un logiciel qui a la capacité de
comprendre ce que vous lui dites avec vos
propres mots. Le travail de mise en place
d’un Agent Virtuel vise essentiellement à
entraîner ce module pour qu’il comprenne
les actions et questions potentielles des
utilisateurs, afin de répondre au mieux à la
demande.
Les activités restantes visent à intégrer ce
module en amont avec les systèmes de Chat,
de téléphonie, ou même de messagerie,
et en aval, avec les bases documentaires,
les systèmes back-end à appeler ou les
processus automatisés.
Pour rendre l’expérience utilisateur la plus
proche possible d’une interaction humaine,
nous travaillons en co-création avec le
client pour adapter le dialogue, le ton de
la conversation, le profil et le caractère
de l’Agent Virtuel, afin de personnifier
la société ou le service, tout comme on
formerait un employé par rapport à la culture
d’entreprise et les attentes des clients. Nous
pensons que ce type de service au client va
rapidement devenir un standard, et surtout
un vecteur de croissance pour nos clients. n
Pensez-vous donc que ces Agents Virtuels
sont un complément aux équipes
humaines déjà en place?
Tout à fait. Non seulement ils viennent
compléter ces équipes, mais également
les aider. Imaginez un collaborateur face
à un client mécontent, à la conversation
compliquée qui en résulte et qui doit en
même temps chercher des informations pour
le satisfaire. Si nous mettons à disposition
de cet employé un Agent Virtuel capable
de chercher rapidement l’information au
travers d’une base documentaire, l’employé
Fujitsu
Parc d’Activités Capellen
89 C, rue Pafebruch
L-8308 Capellen
www.fujitsu-luxembourg.lu
42 LG
JUIN/JUILLET 2020
ICT
Digitalisation
et solution de classement
Alors que la pandémie de coronavirus a forcé bon nombre
d’entreprises à opter pour le télétravail de leurs employés,
CK Charles Kieffer Group a continué à soutenir sa clientèle en
lui proposant la gamme de solutions CK Office Technologies.
Vidéo, audio conférence, classement documentaire, digitalisation
des documents, cloud: le groupe répond à tous vos
besoins. Explications.
Une collaboration plus flexible
Ces dernières semaines ont souligné l’importance
primordiale pour chaque entreprise
de veiller à la bonne gestion numérique des
documents et à l’accès sécurisé à distance.
Qui dit télétravail sous-entend le besoin
de recourir aux nouvelles technologies et
aux outils de communication adaptés pour
accéder en toute sécurité à l’information
nécessaire pour le bon fonctionnement de
l’entreprise.
La transformation numérique est donc
essentielle pour la pérennité des entreprises
et les solutions de CK Office Technologies,
fortes de plusieurs années d’expérience
dans ce domaine, permettent de rendre
cette transition plus facile.
Un processus facile
Par le biais d’un scanner dédié, d’un copieur
multifonction, ou encore d’un smartphone,
les employés peuvent numériser tous leurs
documents et dossiers et les envoyer sur un
même serveur grâce au logiciel de capture.
Celui-ci traite le contenu et l’intègre
directement dans votre système avec un
contrôle et une transparence des données
de votre organisation.
Vous serez également en mesure d’automatiser
vos processus métiers liés aux
documents et ainsi réduire les coûts,
améliorer l’efficacité opérationnelle, la
communication et la collaboration, et
respecter la conformité réglementaire.
De plus, ce logiciel facilite les processus
métiers au personnel mobile ou aux télétravailleurs
en leur permettant de capturer
et d’envoyer des documents et images,
d’accéder à des fichiers et d’imprimer
en toute sécurité grâce à une solution de
productivité unique. Votre collaborateur
mobile travaillera plus efficacement et
fournira des informations de qualité, tout
en atténuant les risques pour les données
sensibles grâce à une intégration simple
dans l’infrastructure de sécurité de votre
entreprise.
“La transformation
numérique
est essentielle
pour la pérennité
des entreprises”
Un gain de temps et donc d’argent
La numérisation et le stockage de vos documents
étant inévitable et d’une importance
primordiale, CK Office Technologies vous
aide aussi à retrouver le bon document
parmi la multitude de fichiers stockés.
En moyenne, un employé passe environ 20
minutes par jour à rechercher des documents
et des informations. En comptant 21 jours
de travail par mois, dans une entreprise qui
emploie 50 personnes, avec un coût salarial
de 15 euros par heure, le coût total pour
rechercher des informations ou documents
s’élève à 63.000 euros par an. CK Office
Technologies a donc développé son propre
moteur de recherche: CK Search.
Sur internet, tout le monde a l’habitude
d’utiliser des moteurs de recherche, c’est
devenu un réflexe. Grâce à quelques lettres,
on trouve instantanément l’information
désirée parmi des millions de possibilités.
CK s’est inspiré de cette méthode pour
créer CK Search, un moteur de recherche
qui s’intègre totalement à votre société.
La recherche de fichiers dans vos serveurs
devient alors aussi simple et rapide que sur
internet.
Avec CK Search, il n’est pas nécessaire de
modifier vos fichiers ou votre serveur, vous
gardez l’organisation que vous avez toujours
eue. Dès l’installation, un technicien
configure les différents dossiers que le
logiciel doit analyser, ainsi que la fréquence
de cette analyse. Cela permet d’avoir une
indexation automatique et toujours récente
de vos fichiers. Une fois la configuration
terminée votre moteur de recherche devient
totalement indépendant.
L’analyse prend en compte les types de
fichiers les plus répandus (Word, Excel, PDF,
ZIP, etc.), mais contrairement à l’outil de
recherche standard de Windows, le contenu
du fichier est également analysé. Ceci vous
permet de retrouver vos documents même si
l’information recherchée n’est pas contenue
dans le nom du fichier.
Faire une recherche est extrêmement simple
et intuitif: ouvrez la page de recherche, tapez
les mots-clés et cliquez sur «rechercher».
Le CK Search utilise alors la dernière
indexation qu’elle a réalisée et vous affiche
instantanément une page de résultats.
Le CK Search est également accessible
depuis une page web.
Il s’agit donc exactement du même
principe que les plus grands moteurs de
recherche du web, mais adapté à vos fichiers
professionnels. Il est important de signaler
que ce logiciel respecte les droits d’accès en
vigueur sur les différents documents.
Que ce soit dans le domaine de la vidéo
ou de l’audio conférence, des solutions de
classement documentaire, de la prestation
de digitalisation de vos documents, des
solutions cloud à l’infrastructure ITeX ou
encore des produits dédiés au printing
en général, CK Office Technologies vous
propose une gamme étendue de produits et
services sur-mesure. n
CK Charles Kieffer Group
2, rue Léon Laval
L-3372 Leudelange
sales@ck-group.lu
www.ck-group.lu
LG
JUIN/JUILLET 2020
43
44 LG
JUIN/JUILLET 2020
BRÈVES ÉCONOMIQUES
PAR RAOUF HATIRA
“Vélo summer 2020”,
soutenir le secteur touristique
Entre le 1 er et le 31 août, les services de
l’Administration des ponts et chaussées
mettront en œuvre les mesures
nécessaires pour permettre aux cyclistes,
aux riverains agricoles et aux bus RGTR
de se déplacer en toute sécurité sur dix
tronçons de route étatiques différents.
Le trafic motorisé sera organisé via des
déviations autour des routes concernées
en vue de faciliter l’accès aux destinations
touristiques et aux établissements du
secteur Horesca.
Source: ministère du Tourisme
La pandémie impacte
l’économie luxembourgeoise
Les mesures de confinement instaurées
pour limiter les conséquences sanitaires
de la pandémie du Covid-19 viennent
lourdement et rapidement impacter
l’économie. Le PIB luxembourgeois en
volume devrait enregistrer un repli de 6%
cette année, suivi d’un rebond de 7% en
2021. Cette configuration suppose une
normalisation de la situation sanitaire et
une reprise progressive de l’activité.
Source: Statec
Crainte pour l’emploi
La crise sanitaire mondiale et le confinement
qui a suivi ont créé une situation
anxiogène. Au Luxembourg, la crainte
quant à l’avenir de l’emploi concerne
principalement les personnes ayant un
niveau d’éducation secondaire (45,1%)
et tertiaire (36,4%), les personnes âgées
de 35 à 54 ans et celles qui travaillent à
domicile (53,5%). La réduction du temps
de travail imposée par la pandémie est
une source d’insécurité de l’emploi pour
un habitant sur seize.
Source: Statec
Le chômage en hausse
Selon le dernier rapport disponible,
le nombre de demandeurs d’emploi
résidents disponibles inscrits à l’ADEM
s’établissait à 20.253 au 30 avril 2020.
Sur un an, cela constitue une hausse
de 4.800 personnes, soit de 31.1%. Le
taux de chômage, corrigé des variations
saisonnières, calculé par le STATEC,
s’établit à 6.9%. La crise sanitaire y
est pour beaucoup dans cette augmentation.
Source: ADEM
Nouvelles mesures pour relancer l’économie
Une des mesures clés du nouveau paquet de mesures
dénommé “Neistart Lëtzebuerg” et qui mise sur une reprise
durable et solidaire de l’économie luxembourgeoise reste le
chômage partiel pris en charge par l’État et couvrant 80% du
salaire (100% du salaire social minimum). Depuis le début de
la crise mi-mars, près de 14.537 entreprises et leurs salariés
ont bénéficié du chômage partiel Covid-19 dans le cadre
duquel 795,6 millions d’euros ont déjà été versés sous forme
d’avances.
Source: ministère de l’Economie
Le solaire pour sortir de la dépendance énergétique
Avec l’objectif de soutenir davantage le développement de
l’énergie solaire au Luxembourg et de se libérer de l’énergie
fossile, le gouvernement a adapté le système de tarification.
Ainsi, les aides pour les installations photovoltaïques audessus
de 30 kW et jusqu’à un maximum de 200 kW seront
dorénavant accessibles directement aux agriculteurs, aux
petites et moyennes entreprises et au secteur tertiaire,
tandis que les plus grands projets, de 200 à 500 kW et de
500 kW à 5 MW, seront toujours soumis à un appel d’offres.
Source: ministère de l’Environnement
Un recul de la compétitivité
Le Luxembourg perd trois rangs au sein de l’édition 2020 du
World Competitiveness Yearbook (WCY) de l’institut suisse
IMD par rapport à l’année précédente, se situant ainsi à la 15 e
place. L’économie luxembourgeoise n’a jamais été aussi mal
classée entre les années 2010 et 2020. En effet, les faiblesses
de la compétitivité luxembourgeoise tendent à se renforcer
plus qu’à se résorber. En outre, la difficulté à trouver des talents
s’accroît chaque année. Enfin, le Luxembourg prend un certain
retard en matière de transformation digitale.
Source: Chambre de commerce
Booster l’économie locale
Un projet de promotion du commerce local est en cours
de développement par la Ville de Luxembourg. Ce projet
consiste en la mise à jour du site Internet cityshopping.lu.
Grâce à cette plateforme, chaque commerce qui le souhaite
aura à sa disposition une page dédiée à partir de fin 2020, ce
qui lui permettra d’obtenir davantage de visibilité pour son
enseigne. Le service communication et relations publiques
et la cellule développement économique et commercial de
la Ville travaillent en étroite collaboration avec l’UCVL et
Letzshop.
Source: vdl.lu
Une hotline
pour aider les artisans
Suite à la crise sanitaire, une nouvelle
hotline “#boosthandwierk” propose un
diagnostic financier de leur entreprise
et une assistance par des conseillers
juridiques et économiques de la Chambre
des Métiers pour une meilleure
relance de l’activité.
Source: Chambre des Métiers
Une relance durable et sociale
Dans une note relative à la stratégie de
sortie de crise liée au Covid-19, la CSL
préconise de ne pas retomber dans des
politiques d’austérité, comme cela a été
le cas après la crise financière de 2008-
2009. Il est indispensable de respecter
le modèle social luxembourgeois, sa
tradition de dialogue, ainsi que le droit
du travail. La sortie de crise doit être
planifiée, avec l’objectif d’une relance
durable, dans le cadre d’une reprise
“socialement juste” qui ne néglige pas les
considérations d’ordre écologique.
Source: Chambre des salariés
Des prêts garantis par l’Etat
Pour relancer au plus vite la machine
économique, l’État se porte garant pour
les entreprises via un prêt (octroyé par
une banque à une entreprise ou un
professionnel) dont il garantira une
part significative. Ce recours total aux
réseaux bancaires pour l’octroi de ces
prêts a été voulu pour que le dispositif
puisse rapidement et très largement
apporter la trésorerie nécessaire aux
entreprises et aux professionnels
partout sur le territoire, pour les aider à
surmonter le stress économique lié à la
crise sanitaire et les accompagner dans
la phase de reprise.
Source: ABBL
Les communes face
à des difficultés financières
Pour le Conseil national des finances
publiques (CNFP), une vigilance
particulière doit être portée sur les
finances des communes. En avril, les
chiffres ont été révisés pour annoncer un
déficit de 372 millions d’euros. Lors de sa
dernière réunion, le Syvicol a quant à lui
alerté les autorités de la situation délicate
qui menaçait les 102 administrations
communales du pays.
Source: CNFP
DIMMI
Sécher, direkt a modern
Kommunikatioun
tëschent
der Gemeng an de
Schoulen / Maison Relais
available
now:
coming
soon!
Entwéckelt a gehost
zu Lëtzebuerg.
Keng Reklammen!
Brauch keng privat
Handynummer!
Keng Vermaartung
vun Ären Daten!
BEZUELT NET
MAT aren daten!
..
DIMMI.LU
EducDesign s.a. // support@dimmi.lu // +352 26 51 61 // www.dimmi.lu
46 LG
JUIN/JUILLET 2020
ÉCONOMIE
On deck during the storm
An unprecedented crisis required unprecedented measures in
a very short time. This is how Pierre Gramegna, Luxembourg’s
Minister of Finance since 2013, sums up the decisions he
helped shape both at national and at European level. As the
virus threatened, the foremost priority was to manage and
minimize the risk it posed to the health of citizens by ordering
a partial economic lockdown (banks and insurance companies
as well as other essential services not being included) that will
have saved many lives, even if the magnitude of the economic
consequences remains to be determined and will project
global economies into an era of uncertainty.
Weathering the storm
As we talk to the Minister, Luxembourg
had recently entered the second phase of
easing restrictions on 11 May, with shops
and secondary schools opening doors. As
he points out, partially shutting down an
economy is easier to do than opening it up
again.
Nevertheless, Luxembourg had several
advantages as it entered into the sanitary
crisis.
First of all, sound public finances documented
by a consistent AAA rating on
the basis of its very low public debt. This
in particular allowed the government to
react not only very rapidly but also very
forcefully to support the economy. In total,
the different measures adopted by the
government add up to a whopping 17.5% of
GDP, placing Luxembourg among the top 3
EU countries in terms of support measures.
The Restart Luxembourg program
announced on May 20th adds another 800
million euros of measures to the initial
package of measures. In terms of direct
expenditures and deferrals, Luxembourg
even ranks first in relative terms in the
EU. The main aim of this support is to
secure jobs and thus consumption and
livelihoods. Luxembourg’s generous partial
unemployment scheme which compensates
80% of furloughed workers’ pay,
introduced during the global financial crisis
of 2008 to help avoid unemployment in
certain sectors, was extended to the entire
economy. In addition, the government
increased the scope of beneficiaries of
family leave in order to allow parents to
mind their children during the closure of
schools. This creates a solid social buffer,
says Minister Gramegna.
“The financial
industry has been
very constructive
in its attitude
in this crisis,
and is part
of the solution”
To help companies weather the storm,
besides a range of direct aid schemes, the
government introduced loan guarantees
whereby the State covers 85% of the loan
risks. Minister Gramegna underlines that
banks also did their fair share by taking on
15% of that risk, going beyond the 10%
minimum that revised European rules
would have permitted. Overall, he lauds the
financial industry for its very constructive
attitude in this crisis, which he sees as being
part of the solution. To him, this goes to
show the very nature of the financial industry
and its core function in our economies, i.e.
supporting economic activity by providing
the funds companies need to support their
activities and thus generate growth and
create jobs. The Minister expresses great
satisfaction in underlining that banks have
approved more than 95% of requests from
companies for payment holidays on existing
loans, thus freeing up valuable liquidity for
these firms. This sort of partnership has
proven a great asset in getting the country
through the initial stage of the crisis.
A second advantage that has allowed
Luxembourg to fare relatively well is the
share of the financial sector in its economy.
Deemed essential under the state of
emergency, the financial industry was able
to continue to work remotely. Indeed, a vast
majority of the staff of Luxembourg banks,
asset managers, insurance companies and
other financial institutions have been
working remotely over the first nine
weeks of the lockdown, allowing economic
activity to continue. This obviously was not
easy, acknowledges the Minister, expressing
appreciation to all those who helped in this
effort. A number of issues had to be resolved
and here Minister Gramegna is very
grateful to his counterparts from Belgium,
France and Germany for their flexibility in
suspending currently applicable rules on
taxation and social security for commuters,
avoiding a bureaucratic headache on top of
the already difficult situation. How much
of this remote working will remain in place
is not yet clear but it will have impacted
mentalities and encourage companies to
further explore its potential.
European solidarity
As regards action at the European level,
Minister Gramegna rebuffs any overly
critical voices. Obviously, more could
or even should have been done but then
again, politics is the art of the possible.
Europe has shown solidarity by agreeing
on a comprehensive support package,
the importance of which should not be
underestimated. The first three pillars
agreed in April and entering into force
by June of this year are worth 540 billion
euros, composed of credit lines made
available through the European Stability
Mechanism of up to 240 billion euros for
Pierre Gramegna
© SIP / Yves Kortum
48 LG
JUIN/JUILLET 2020
ÉCONOMIE
“Making progress
on sustainable
finance is
not a choice,
it is a must”
health sector related expenditures, the
SURE scheme making funds available to
combat unemployment and a 25 billion EIB
guarantee fund to make up to 200 billion
euros available to support companies.
Added to this, will be a recovery fund that
is being negotiated and which will be worth
at least 500 billion euros, thus bringing the
total of European support to over 1 trillion
euros. This overall package shows that
Europe did step up to the plate, says the
Luxembourg Minister of Finance.
Minister Gramegna would like to see
more common action, after the regrettable
initial reactions by most governments for
instance when closing borders. While it is
understandable for countries to take action
nationally and thus in an uncoordinated
fashion in the heat of emergencies, Europe
should now work together to address the
remaining short-term and medium-term
issues and reflect on the importance of
deepening the single market. If Europe
cannot act together to face external events
like this, one should not be surprised if
citizens question the role of the EU, the
Minister admonishes.
Recovery under headwinds
Looking ahead as to what the crisis will
mean, Minister Gramegna, ever the
optimist in normal times, predicts strong
headwinds. While acknowledging he does
not have a crystal ball, he considers that
even the best-case scenario of a V-shaped
recovery, where a 6% dip in Luxembourg’s
GDP would be followed in 2021 by a
7% increase, would essentially mean that
Luxembourg, used to consistent growth
above EU average for the past ten years,
would experience little or no growth over
two years. Europe and the world is entering
an era of economic uncertainty, he remarks
darkly.
There are however also positive consequences
he sees emerging from this
ongoing crisis with an acceleration of two
trends in which Luxembourg was already
very strongly engaged.
First, in the last ten weeks, digitalization
will have made several years’ worth of
strides in its normal evolution. Whether
in remote working and client interaction,
video-conferencing, online shopping,
payments and many other ways, the crisis
has abundantly shown that we are far from
exploiting the full potential of technology.
One aspect, which also has been central in
allowing Luxembourg to manage the crisis,
was the quality of its digital infrastructure,
which sustained traffic three times that
of normal times without any problems.
Investments in this area have proven their
value.
Second, also dear to his heart, the
importance of the transition towards a
sustainable economy and how financial
services will help financing this transition
is taking a completely new dimension.
Luxembourg has not waited for this crisis
to commit but the crisis has certainly added
to the government’s resolve to push this
issue very high up its agenda and that of
the EU. In particular, Minister Gramegna
thinks this crisis will have extended the
focus from environmental issues to address
a larger spectrum of sustainable and social
issues, such as housing and healthcare. This
reflects also the trends seen by the growing
number of listings for such bonds on the
Luxembourg Green Exchange. Overall,
governments will become more sensitive
to these considerations and screen their
investments and will, at the very least,
reward companies for integrating them
in their activity through incentives and
awarding of government contracts. For the
Luxembourg fund industry this will soon
translate into a reduced subscription tax for
qualifying investment funds, the Minister
announces. Minister Gramegna invites the
financial industry to submit ideas to identify
and develop new sustainable financial
services and products.
Making progress on sustainable finance
is not a choice, it is a must, Minister
Gramegna concludes as he rushes off to
his next appointment, a video-conference
with the Chairman of a major Japanese
bank, one way to help him feel the pulse of
the global economy and stay in touch with
leaders from the global financial services
industry, who are key to the international
financial centre of Luxembourg. n
LEO Mag May 2020,
Luxembourg for Finance
50 LG
JUIN/JUILLET 2020
ÉCONOMIE
Un bilan intermédiaire des mesures
de soutien Covid-19 à l’économie
En date du 11 juin 2020, le ministre des Classes moyennes,
Lex Delles, et le ministre de l’Économie, Franz Fayot, ont
présenté un bilan intermédiaire des mesures de soutien visant
à soutenir tous les types d’entreprises impactées par la crise du
coronavirus aux députés qui sont membres de la commission de
l’Économie, de la Protection des consommateurs et de l’Espace
ainsi que de la commission des Classes moyennes et du Tourisme.
Mario Grotz, chargé de la Direction générale Recherche, propriété intellectuelle et nouvelles technologies,
ministère de l’Économie ; Franz Fayot, ministre de l’Économie
et de relancer ainsi la consommation. C’est
la raison pour laquelle nous allons mettre
en place un nouveau fonds de relance et
de solidarité pour les entreprises ainsi
qu’une nouvelle aide de redémarrage
pour le commerce de détail afin d’engager
une reprise durable de l’économie
luxembourgeoise”.
“Nous n’avons
jamais versé autant
d’aides financières
qu’en ce moment
de crise”
Un programme de stabilisation de l’économie,
composé de près de 40 mesures,
a été lancé le 25 mars dernier. Ciblant à la
fois les PME, les indépendants et les grandes
entreprises ainsi que leurs salariés, ces
mesures gouvernementales ont répondu aux
besoins immédiats de maintenir l’emploi,
de fournir des liquidités aux entreprises
et de faciliter leur financement bancaire.
Jusqu’à présent, la Direction générale des
classes moyennes a versé 82,4 millions
d’euros aux petites et moyennes entreprises
et aux indépendants dans le cadre des
différentes aides financières directes et non
remboursables de ce programme. À ces
aides non remboursables s’ajoutent d’autres
mesures destinées à soutenir les entreprises,
notamment une avance remboursable d’un
montant maximal de 500.000 euros destinée
à remédier aux difficultés financières
temporaires liées au Covid-19. 820
demandes relevant de ce régime d’aide ont
reçu jusqu’à présent un avis positif au sein du
ministère de l’Économie, ce qui correspond
à un montant total de 43,7 millions d’euros,
dont 37,7 millions d’euros de la part de la
Direction générale des classes moyennes.
Un paquet de mesures supplémentaires a
été présenté le 20 mai dernier. Encourager
l’emploi, soutenir les entreprises dans les
secteurs les plus touchés et promouvoir une
relance économique durable: telles sont
les trois priorités de ce paquet dénommé
“Neistart Lëtzebuerg” et qui mise sur une
reprise durable et solidaire de l’économie
luxembourgeoise. Une des mesures clés de ce
paquet reste le chômage partiel pris en charge
par l’État et couvrant 80% du salaire (100%
du salaire social minimum). Depuis le début
de la crise mi-mars, près de 14.537 entreprises
et leurs salariés ont bénéficié du chômage
partiel Covid-19 dans le cadre duquel
795,6 millions d’euros ont déjà été versés
sous forme d’avances.
Le ministre des Classes moyennes, Lex
Delles, a souligné: “Nous n’avons jamais
versé autant d’aides financières qu’en ce
moment de crise. Ces mesures de soutien
étaient indispensables et elles ont permis
d’offrir une aide rapide et efficace. Il sera
cependant nécessaire d’encourager davantage
les investissements, de soutenir les
entreprises dans les secteurs les plus touchés
© MECO
Le ministre de l’Économie, Franz Fayot, a
déclaré: “La multiplication des aides au fil
du temps en faveur des entreprises et des
indépendants, et en particulier le chômage
partiel pour garantir une rémunération
aux salariés, ainsi que le bilan chiffré de
ces dispositifs ont fait leurs preuves. Les
mesures gouvernementales ont permis
d’atténuer à court terme les conséquences
sociales et économiques de la crise.
D’autres mesures de soutien plus récentes
décidées dans le cadre du paquet ‘Neistart
Lëtzebuerg’ n’auront leurs effets positifs
qu’à moyen, voire à long terme”.
Afin de favoriser la digitalisation de
l’administration publique et d’accélérer les
procédures, les demandes pour bon nombre
d’aides aux entreprises dans le contexte
Covid-19 sont à introduire à travers
l’espace professionnel de MyGuichet.
lu qui permet aux entreprises d’effectuer
des démarches administratives par voie
électronique. Depuis le début de la crise,
près de 20.000 demandes pour les aides
relevant du ministère de l’Économie et
42.400 demandes pour bénéficier du
chômage partiel ont ainsi été introduites
via la plateforme MyGuichet.lu qui est
développée par le Centre des technologies
de l’information de l’État (CTIE). n
Communiqué
par le ministère de l’Économie
Mir
schwätze
Lëtzebuergesch
Flexible trademark
protection after
the Brexit fallout
The full extent of the trademark and IP
Brexit fallout will only gradually be revealed.
Because of these emerging unknowns an
IP and trademark expert partner that has a
fi nger on the pulse is vital, no matter what
size business you are.
52 LG
JUIN/JUILLET 2020
BRÈVES COMMUNALES – EST
PAR RAOUF HATIRA
BEAUFORT
Pour promouvoir davantage la mobilité
douce, la commune de Beaufort a
installé des parkings à vélos sur six
places différentes. Depuis un certain
temps, les responsables de la commune
élaborent avec la «Lëtzebuerger
Vëlos-Initiativ» (LVI) un concept vélo
communal ainsi qu’une liaison au
réseau cyclable national.
Source: beaufort.lu
BECH
Suivant les recommandations sanitaires
de la direction de la Santé
de limiter les activités collectives
sportives en raison du risque de
production d’aérosols dans un
espace confiné, l’administration communale
de Bech a décidé de de maintenir
la fermeture des infrastructures
communales pour des activités de
nature culturelle, sociale, festive,
sportive et récréative jusqu’au 31
juillet 2020.
Source: bech.lu
BETZDORF
A cause de la crise sanitaire, l’action
“AALT GEZEI” qui consiste à
collecter les vieux vêtements chez
les particuliers, prévue du 24 au
26 septembre 2020, a été annulée.
Néanmoins, les citoyens auront
toujours la possibilité de déposer
leurs vieux vêtements emballés
dans les conteneurs qui sont mis
à leur disposition toute l’année au
parking visiteur de l’administration
communale à Berg.
Source: betzdorf.lu
BOUS
Le conseil communal de Bous a
décidé à l’unanimité de ses membres
d’adhérer au syndicat SIAS (syndicat
intercommunal pour l’assainissement
du bassin hydrographique de la
Syre), de participer aux seules
activités du SIAS relatives à la
protection et la conservation de la
nature et des ressources naturelles
et d’approuver par conséquent ses
statuts.
Source: bous:lu
GREVENMACHER
Les chenilles processionnaires sont à nouveau actives cette
année. Les larves, connues pour leur mode de déplacement
en file indienne, se nourrissent des chênes. Les autorités
communales déconseillent de toucher les nids et les chenilles
ou de s’approcher des arbres infestés. Les poils vénéneux de
la chenille processionnaire du chêne peuvent provoquer de
graves réactions allergiques chez les animaux.
Source: grevenmacher.lu
MONDORF-LES-BAINS
Les thermes de Mondorf-les-Bains ont repris leurs activités
sous certaines conditions après une longue fermeture à cause
du Covid-19. L’accès à l’ensemble des activités est limité à
trois heures au maximum. Pas plus de 300 personnes ne sont
admises simultanément dans l’enceinte des thermes. Du gel
hydroalcoolique est mis à disposition à l’entrée des espaces
bien-être et fitness. La distanciation sociale est maintenue à
deux mètres.
Source: mondorf.lu
JUNGLINSTER
Le réaménagement de la rue Gaalgebierg et de la rue
des Roses à Junglinster, projet d’envergure entamé en
septembre 2018, se poursuit. Les travaux de canalisation
et de la pose de la conduite d’eau sont achevés, alors que
ceux relatifs à la pose des réseaux secs ont commencé. La fin
du chantier est prévue aux alentours du mois de novembre
2020.
Source: junglinster.lu
Photo de presse © MONDORF Domaine Thermal
SCHENGEN
Dans le cadre de la fête nationale et
après l’annulation des festivités pour
cause de coronavirus, la commune de
Schengen a voulu marquer le coup en
offrant à chaque ménage une bouteille
du vin d‘honneur avec deux verres.
Chaque famille a reçu un bon par
courrier. Ce cadeau était disponible à
la “Schwéidsbenger Hal”. Les citoyens
ont été invités à publier leurs photos
sur les réseaux sociaux.
Source: schengen.lu
STADTBREDIMUS
L’administration communale de Stadtbredimus
se propose d’engager un
fonctionnaire à plein temps en tant que
chargé technique, pour les besoins
du service technique communal. Le
futur employé devra être détenteur de
l’examen d’admissibilité. Les candidats
sont invités à adresser leur demande
écrite au collège des bourgmestre et
échevins de la commune pour le 6
juillet 2020 au plus tard.
Source: stadtbredimus.lu
ECHTERNACH
La ville d’Echternach poursuit la réalisation
du nouveau quartier d’habitation
“Oachtergäiert” dans la partie sud.
Les autorisations nécessaires ont été
accordées. Le projet comprend un
total de 122 nouveaux bâtiments
résidentiels. Ce quartier se caractérise
par la haute qualité de son cadre de
vie. Dans les rues résidentielles, les
maisons sont disposées autour de
placettes et le projet poursuit une
approche innovante au niveau de la
gestion de l’eau de pluie.
Source: echternach.lu
REMICH
Dans le cadre du renouvellement de
ses infrastructures, la ville de Remich
entamera à la fin de l’année en cours
le renouvellement de quelques
abribus. Cela concerne ceux de la gare
routière, du centre scolaire et sportif
“Gewannchen” et du parking “Um
Gréin”. En outre, plusieurs chantiers
sont en cours de réalisation, comme le
chantier de remplacement de vannes
du réseau d’eau qui concerne la Cité
Buschland, la route de Mondorf, la
montée de St Urbain et l’entrée de la
forêt le long de la route de l’Europe.
Source: remich.lu
COMPAGNIE
LUXEMBOURGEOISE
D’ENTREPRISES
Créée en 1970 au Luxembourg, CLE est un des acteurs majeurs du
domaine de la construction.
Recouvrant le marché privé et public, CLE est une entreprise générale
de construction qui réalise des bâtiments administratifs, résidentiels
ou industriels, allant jusqu’à la construction d’ouvrages d’art ou
de génie civil.
POURQUOI NOUS CHOISIR ?
AVANT TOUT, DES HOMMES ET DES FEMMES PASSIONNÉS !
Nouveau siège ING quartier de la Gare
DES VALEURS FORTES
Une stratégie claire : créer de la valeur pour le client dans chaque
segment.
Un savoir-faire et une capacité d’exécution à la pointe.
Une culture d’entreprise axée sur l’implication et l’épanouissement
du talent de chacun.
Une capacité d’adaptation aux changements multiples.
Dynamique de développement.
Lycée Français «Vauban» au Ban de Gasperich
Extension BGL BNP au Kirchberg
NOS DOMAINES D'APPLICATION
∆ Immeubles de bureaux
∆ Immeubles résidentiels
∆ Complexes industriels
∆ Centres commerciaux
∆ Centres sportifs
∆ Écoles et crèches
∆ Centres culturels et musées
∆ Parkings
∆ Génie civil
∆ Bouwteam
LËTZEBUERG BAUEN
COMPAGNIE LUXEMBOURGEOISE
D'ENTREPRISES S.A.
Westside Village - Bâtiment B
89, rue Pafebruch I L-8308 Capellen
T. +352.44.65.49.1 I F. +352.45.44.18
E. info@cle.lu I www.cle.lu
Nous formons le personnel et construisons des équipes adéquates pour réaliser cette ambition.
54 LG
JUIN/JUILLET 2020
Kayl: redessiner le paysage tout
en préservant l’héritage minier
PAR MARTINA CAPPUCCIO
Riche de trois anciens sites miniers classés «réserve naturelle»,
le paysage de la commune de Kayl est marqué par un imposant
héritage industriel. Également traversée par deux routes
nationales et située entre l’axe de deux autoroutes, la commune
doit redoubler d’inventivité pour résoudre les problèmes de
mobilité que sa situation géographique engendre. John Lorent,
son bourgmestre, nous dévoile sa stratégie pour garantir le
bien-être de ses habitants dans ce contexte.
John Lorent
«Nous sommes bien sûr ouverts à toute
initiative qui viserait à renforcer l’étendue des
pistes cyclables dans la commune, mais ces
dossiers dépendent souvent de propriétaires
privés et prennent donc du temps à se
concrétiser», précise le bourgmestre.
Kayl Nord: les prémices d’un nouveau
quartier
Si le PAG de la zone censée accueillir le futur
quartier Kayl Nord est validé, les PAP sont
encore à l’étude. John Lorent développe:
«Il s’agit d’un dossier très complexe qui
réunit de nombreux propriétaires dont les
volontés sont parfois difficiles à concilier.
Bien que quelques PAP pourraient déjà
être exécutés, certaines organisations
étatiques, comme l’administration de
la gestion de l’eau, exigent un plan
global avant d’émettre des autorisations.
Plusieurs éléments sont toutefois validés:
l’étendue du terrain nous oblige à prévoir
la construction de logements sociaux et
nous souhaitons renaturer la Kaylbach
qui traverse le quartier afin d’en faire un
élément structurant du paysage».
Apaiser la mobilité pour améliorer la
qualité de vie
Jusqu’ici la commune de Kayl disposait d’une
école préscolaire centralisée accueillant
les élèves de toutes ses localités. Au vu du
trafic important généré par l’établissement,
la majorité politique en place a eu l’idée de
créer trois écoles de quartier dans lesquelles
les jeunes élèves sont répartis selon des
critères géographiques afin de réduire les
trajets en voiture. «La nouvelle école et sa
piscine, construites sur le site du Faubourg,
ouvriront officiellement le 15 septembre
prochain et viendront ainsi compléter
l’offre scolaire et préscolaire des sites
Widdem et Jean-Pierre Nuel à Tétange»,
nous explique John Lorent.
Il faut dire que la mobilité est une
problématique importante pour le
bourgmestre qui, dès son entrée en fonction,
avait élargi les zones limitées à 30km/h
à toutes les routes qui dépendaient de la
commune. Le bourgmestre a par ailleurs
obtenu l’accord des autorités compétentes
pour dévier la ligne RGTR passant par
la rue du Faubourg – trop étroite pour la
circulation des bus – vers la rue Neuve. Le
changement sera effectif dès la rénovation
de celle-ci.
Enfin, le parc Ouerbett situé entre Kayl et
Tétange favorise les déplacements à pied
ou à vélo dans un cadre vert et agréable et
sera à terme prolongé jusque dans le futur
quartier Kayl Nord, encore à l’étude.
D’autres projets d’infrastructures occupent
la commune, comme le potentiel achat
de l’ancien site de l’usine sidérurgique de
Rumelange, récemment libéré de son crassier.
En rachetant ce terrain de sept hectares, la
commune pourrait non seulement réinsérer
la Kaylbach dans son lit d’origine mais aussi
y déplacer des infrastructures communales
actuellement situées au cœur des localités.
Ces terrains centraux situés le long de l’axe
vert entre Kayl et Tétange pourraient alors
accueillir d’autres structures publiques
comme des écoles ou des maisons de retraite.
Enfin, alors que la commune finalise la
rénovation de son centre culturel, elle projette
également la création d’un musée virtuel à
l’horizon de l’année culturelle 2022 afin de
transmettre, notamment aux plus jeunes,
l’histoire de la commune et de son paysage.
Le bourgmestre reste toutefois prudent quant
à l’avenir: «En 2020, nous souffrirons d’un
manque de recettes de 5 millions d’euros dû
à la crise sanitaire et économique, certains
projets risquent donc d’être retardés…». n
COMBATTRE
LA PÉNURIE DE LOGEMENTS ABORDABLES
ÉPAULER
LE FONDS DU LOGEMENT ET LA SNHBM
SOUTENIR
LES COMMUNES
EN ROUTE POUR DEVENIR LE 3 ÈME PROMOTEUR
DU LOGEMENT SOCIAL AU LUXEMBOURG
Le nouveau projet des créateurs de l’Agence Immobilière Sociale
www.abitatio.lu
202b, rue de Hamm
L-1713 Luxembourg
Tél. (+352) 26 48 39 52
info@abitatio.lu
56 LG
JUIN/JUILLET 2020
IMMOBILIER & CONSTRUCTION
Pour un marché de l’immobilier
accessible à tous
Alors que la crise sanitaire fait craindre l’émergence
d’importantes difficultés économiques dans de nombreux
secteurs, celui de l’immobilier s’apprête à faire face à une
aggravation de la situation dans laquelle il était déjà embourbé.
La Fondation pour l’Accès au Logement (FAL), comblant les
failles d’un marché immobilier devenu inaccessible aux revenus
les plus modestes, se prépare à accompagner davantage de
personnes en difficultés à se loger dignement. Explications
avec Gilles Hempel, directeur de la FAL.
L’inclusion par le logement
La Fondation pour l’Accès au Logement est
née en 2009, en même temps que le concept
de la gestion locative sociale, un système qui
vise à mobiliser des biens inoccupés pour
les louer à des prix abordables afin de lutter
contre l’exclusion sociale par le logement.
En sa qualité d’établissement d’utilité
publique, la Fondation peut proposer des
habitations qui se situent en moyenne entre
30 et 40% en dessous des prix du marché.
Avec l’Agence Immobilière Sociale (AIS), le
département en charge de la gestion de son
parc locatif, la FAL propose des habitations
de toutes tailles, répondant aussi bien au
besoin des familles nombreuses à faible
revenu que des personnes isolées exposées
à la précarité.
En tant que locataire, l’AIS garantit au
propriétaire le paiement mensuel du loyer,
même en cas de non-occupation. De plus,
elle surveille l’état d’entretien de son bien
et y réalise même de menus travaux. Quant
au bailleur, il profite d’une exonération
fiscale de 50% sur les revenus locatifs nets.
La FAL œuvre également à l’accompagnement
social de ses bénéficiaires afin
d’augmenter leurs chances de réintégrer
un logement non subventionné. Malgré
leurs efforts, tous n’ont toutefois pas cette
chance. C’est pourquoi la fondation s’est
récemment lancée dans la promotion
immobilière sociale. Via son nouveau
département «Abitatio», elle construit
désormais des appartements destinés à la
location à long terme pour des ménages
à revenus modestes qui ne seraient pas
parvenus à trouver une habitation sur le
marché immobilier classique. 47 nouveaux
logements (répartis sur 9 projets) viendront
bientôt gonfler le parc de 560 biens
aujourd’hui géré par l’AIS.
Un ancrage local
Que ce soit dans le cadre de ses activités de
gestion ou de promotion, la Fondation collabore
étroitement avec les administrations
communales. «Nous sommes conventionnés
par une cinquantaine de communes du
pays avec lesquelles nous travaillons main
dans la main. Ces administrations, toujours
désireuses de promouvoir le logement
abordable, manquent toutefois souvent de
moyens ou de compétences pour mener
à bien leurs projets. Si elles possèdent
les terrains ou les bâtisses qui pourraient
accueillir des logements sociaux, c’est la
crainte de ne pouvoir assurer la lourde
charge que représente leur gestion qui
constitue le frein principal. C’est pourquoi
nous leur proposons, contre un terrain en
emphytéose, de petits et moyens projets
de construction et leur gestion complète»,
explique le directeur de la Fondation.
D’une gestion de crise à l’autre
La FAL a été créée dans le but de promouvoir
et de garantir l’accès au logement
des personnes défavorisées. Force est
néanmoins de constater que la problématique
s’est désormais élargie à des personnes
actives sur le marché du travail et même
parfois à la classe moyenne. Une situation
qui risque de s’amplifier en raison de la crise
économique qui menace d’exposer davantage
de personnes à la précarité. «Jusqu’à présent,
contrairement à d’autres organisations
qui proposent des aides alimentaires par
exemple, nous n’avons pas encore enregistré
de hausse significative des demandes. Nous
devons toutefois nous y préparer. Nous
nous attendons effectivement à ce que la
crise du logement soit aggravée par les
difficultés économiques qui découleront de
la crise sanitaire. Les plus touchés seront
sans doute les jeunes diplômés qui peineront
à trouver du travail et, par conséquent, un
logement. Le confinement a démontré qu’il
était possible de se priver de beaucoup de
choses, mais pas d’habiter. S’il est difficile de
faire des projections, il est fort probable que
nous devrons redoubler d’efforts pour faire
face à une crise du logement qui, il faut le
souligner, était déjà très grave avant que la
situation actuelle ne vienne la compliquer»,
estime Gilles Hempel.
“Il est possible
de se priver
de beaucoup
de choses,
mais pas d’habiter”
Contrairement au premier marché immobilier
qui a fait l’objet de mesures gouvernementales
pour minimiser l’impact de la crise sanitaire
sur les locataires, le modèle proposé par
l’AIS «est déjà parfaitement approprié pour
faire face à ses conséquences», considère
son directeur. «Nos loyers sont déjà adaptés
aux faibles revenus de nos bénéficiaires. Il
s’agira non pas de revoir notre dispositif
mais de l’élargir, c’est-à-dire de gérer plus
de biens et de renforcer la construction de
logements abordables. Pour ce faire, nous
espérons recevoir davantage de ressources
de nos ministères de tutelle», poursuit Gilles
Hempel.
En attendant, le premier projet de
promotion immobilière d’Abitatio, sept
appartements qui devaient sortir de terre
au printemps à Niederkorn, accueillera
finalement ses premiers locataires en
septembre ou en octobre. n
Fondation pour l’Accès au Logement
202b, rue de Hamm
L-1713 Luxembourg
www.fondation-logement.lu
Gilles Hempel
58 LG
JUIN/JUILLET 2020
IMMOBILIER & CONSTRUCTION
L’après Covid-19:
répondre aux enjeux
du secteur de la construction
Toute crise apporte avec elle son lot de remises en question
et le secteur de la construction n’a pas échappé à cette règle.
En première ligne de ces réflexions, l’Ordre des Architectes
et des Ingénieurs-Conseils (OAI) a apporté son soutien à
tout le secteur en entretenant un dialogue constant avec le
gouvernement et les institutions et en préparant des solutions
avec ses partenaires. Jos Dell, président de l’OAI, Marc
Feider, vice-président, et Pierre Hurt, directeur, répondent à
nos questions à ces sujets.
Quel a été l’impact de la crise sur les
membres de l’OAI?
PH: Comme de nombreux secteurs, les
professions OAI [1] paient un lourd tribut
économique à la crise provoquée par le
Covid-19.
De par leur structure [2], les bureaux
membres OAI ont vu leur activité fortement
impactée, notamment par la fermeture des
chantiers par décision gouvernementale
ainsi que par les mesures de confinement qui
ont ralenti l’avancement des projets en phase
de conception et en phase de soumission.
Ils se sont investis dans le télétravail en
déployant toutes les opportunités offertes par
la digitalisation afin d’assurer une certaine
continuité et de faire le travail requis pour
mieux sortir de cette crise.
Par solidarité avec les secteurs vitaux de
notre société actifs sur le terrain pendant
cette période, il a été essentiel d’encourager
tous les autres secteurs d’activité qui ont pu
encore travailler, notamment les travailleurs
intellectuels indépendants, à redoubler
d’efforts pour limiter l’impact de cette crise.
Il est cependant indéniable que la plupart
des chantiers ont pris un retard qui va audelà
de la simple période de fermeture. Sur
proposition de l’OAI, le CRTI-B (Centre
de Ressources des Technologies et de
l’Innovation pour le Bâtiment), plateforme
regroupant les maîtres d’ouvrage, l’OAI
et les entreprises, a mis en place une
Taskforce afin d’établir des guides pour
une adaptation pragmatique du délai prévu
contractuellement.
Comment les mesures d’hygiène et de
distanciation ont-elles impacté le secteur
de la construction?
JD: Afin de respecter les mesures barrières,
les bureaux membres OAI ont dû adapter leur
organisation interne de la même manière que
l’ensemble du secteur tertiaire. L’organisation
des chantiers a également demandé une intense
réflexion. En effet, la réouverture des chantiers
n’a malheureusement pas été accompagnée de
lignes directrices générales de mise en œuvre
et de phases de transition, ni de règles plus
spécifiques au travail sur chantier.
Il subsistait de lourdes incertitudes au regard
des législations en vigueur, notamment en
matière sanitaire. Les questions des attributions
et des responsabilités respectives des divers
intervenants et des relations inter-entreprises
(par exemple: qui organise les coactivités et
les contrôles?) n’ont nullement été réglées.
Les situations sur le terrain appelaient des
traitements différents, en fonction de la
typologie et de la taille du chantier et selon que
l’intervention d’un coordinateur de sécuritéchantier
est légalement requise.
MF: En réalité tout redémarrage des
chantiers n’a pu se faire qu’après analyse de
l’état de chaque chantier – après un mois de
fermeture totale – et de la mise à jour du
redéploiement des ouvriers sur site.
La Taskforce du CRTI-B s’est également
penchée sur ces questions fondamentales
pour établir une aide pratique de bon
sens pour guider tous les acteurs (maîtres
d’ouvrage, architectes/ingénieurs-conseils,
entreprises, artisans,...). Il s’agit d’aider les
maîtres d’ouvrage à continuer leurs projets
de manière efficiente et sécurisée lors de la
crise sanitaire.
Quelles conclusions peut-on tirer de
cette crise pour construire un meilleur
vivre-ensemble?
MF: En tant que laboratoire d’un cadre de
vie durable et résilient, le Luxembourg constitue
un excellent terreau de réflexion en
la matière. L’expérience des derniers mois
quant à l’organisation du travail, avec un
recours accru au télétravail, apporte de nombreuses
réflexions à intégrer dans la conception
des espaces de travail et des logements.
Il ne s’agit pas de multiplier les petites
surfaces, mais bien de les agencer différemment,
en mettant l’accent sur des espaces
modulables et flexibles. Il faudra également
étudier comment permettre aux habitants de
logements collectifs de disposer également
d’espace pour s’aérer. Il ne faut pas perdre
de vue l’importance du lieu de travail pour
maintenir le sentiment d’appartenance à un
groupe. Faciliter les échanges entre collaborateurs
renforce la créativité, l’efficacité et
la productivité des équipes.
Quelles ont été les actions de l’OAI
auprès du gouvernement pour penser
l’après Covid-19?
JD: L’arrêt des chantiers ne devait en
aucun cas être synonyme de mise sous le
boisseau, par les autorités administratives
compétentes, des dossiers de demandes
d’autorisation, dont en particulier celles des
autorisations de construire. Au contraire,
l’instruction de ces demandes et l’octroi des
autorisations sont cruciaux pour favoriser,
une fois la crise sanitaire surmontée, un
rebond vital et accéléré de l’activité du
secteur de la construction. Il s’agit surtout
d’éviter de créer un goulot d’étranglement
risquant d’asphyxier fatalement ce secteur
économique, en laissant en suspens durant de
longues semaines voire des mois, les dossiers
de demandes d’autorisation déposés, auxquels
s’ajouteront les demandes ultérieures.
LG
JUIN/JUILLET 2020
59
En concertation avec nos interlocuteurs, des
solutions pragmatiques et de bon sens ont
été trouvées pour maintenir au maximum
l’activité dans les bureaux membres OAI.
Jos Dell
“L’organisation
des chantiers
a demandé une
intense réflexion”
PH: Bien que nous soyons pris dans la
gestion de nos activités au jour le jour dans
le cadre difficile de cette crise, il importe
d’assurer notre responsabilité sociétale en
préparant dès à présent l’après Covid-19.
En tant que professionnels intellectuels
indépendants, et avec une approche
holistique, notamment au sein de la Maîtrise
d’œuvre OAI, l’Ordre et ses membres sont
à même d’identifier les véritables enjeux du
secteur de la construction pendant et après
cette crise, et les réponses innovantes à y
apporter. A cet effet, nous recueillons les
points saillants et les idées des membres
OAI pour concevoir et préparer des
solutions avec nos interlocuteurs et
partenaires (administrations, communes,
Chambre de Commerce, Chambre des
Métiers, Fédérations des Artisans,…) via un
formulaire sur notre site www.oai.lu.
Ces suggestions (procédurales, opérationnelles,
juridiques, financières,…), qui sont
en cours d’analyse, permettent de nourrir
le Think Tank OAI «Post Covid-19»,
également ouvert au public, en vue de
participer au débat sociétal pour tirer les
bonnes conclusions de cette crise pour
construire un meilleur vivre-ensemble. n
Marc Feider
Pierre Hurt
[1] Architectes, ingénieurs-conseils, architectes d’intérieur,
urbanistes-aménageurs, architectes-paysagistes, ingénieurspaysagistes.
[2] 72% des bureaux membres OAI ont un effectif
d’une à cinq personnes!
Ordre des Architectes
et des Ingénieurs-Conseils (OAI)
6, boulevard Grande-Duchesse Charlotte
L-1330 Luxembourg
oai@oai.lu
www.oai.lu
Sélection de maîtres d’ouvrage lauréats
des éditions précédentes du Bauhärepräis OAI
Célébrons la culture du bâti!
AGEDOC A.S.B.L./ GESTION DES ÉCOLES ET INTERNATS
DE LA DOCTRINE CHRÉTIENNE - LAURÉAT 2000
Extension de l’école privée Fieldchen, Luxembourg
Architecte(s): Schemel, Wirtz & Associés
Ingénieur(s)-conseil(s): Gehl, Jacoby & Associés / Goblet & Lavandier
MARYVONNE DELBOS - LAURÉAT 2000
Maison unifamiliale, Junglinster
Architecte(s): Dewey & Muller / Christine Muller
ADMINISTRATION COMMUNALE DE WILTZ - LAURÉAT 2004
Transformation d’une partie d’une ancienne brasserie
en un centre socio-culturel, Wiltz
Architecte(s): Georges Benoit & Theis Georges
Ingénieur(s)-conseil(s): SGI ; Goblet Lavandier & Associés
SYNDICAT DES EAUX DU SUD - LAURÉAT 2004
Réservoir et Château d’eau au « Rehbierg », Hivange
Architecte(s): Reuter Georges
Ingénieur(s)-conseil(s): Schroeder & Associés
ADMINISTRATION DES BATIMENTS PUBLICS - LAURÉAT 2008
Philharmonie de Luxembourg
Architecte(s): Atelier Christian De Portzamparc, Christian Bauer & Associes Architectes
Ingénieur(s)-conseil(s): Gehl Jacoby Et Associes / Felgen & Associes / Hbh / S&E Consult /
Avel Acoustique / Xu Acoustique / Setec Bâtiments / Setec Equipements / L’observatoire 1
ADMINISTRATION DE L’AEROPORT - LAURÉAT 2008
Tour radar de l’aéroport de Luxembourg
Architecte(s): Bretz Paul
Ingénieur(s)-conseil(s): Best Ingenieurs-Conseils
SERVICE DES SITES ET MONUMENTS NATIONAUX - LAURÉAT 2012
Liaison piétonnière du Pfaffenthal au Niedergrünewald, Pfaffenthal
Architecte(s): Becker Architecture & Urbanisme S.à r.l.
Ingénieur(s)-conseil(s): Inca, ingénieurs-conseils associés S.à r.l.
VILLE D’ESCH-SUR-ALZETTE - LAURÉAT 2012
Passerelle pour piétons Gaalgebierg, Esch-sur-Alzette
Architecte(s): Metaform atelier d’architecture
Ingénieur(s)-conseil(s): Ney & Partners S.à r.l. / Speirs Major and associates / Betic S.A.
Maître d’ouvrage délégué: WW+ architektur + management S.à r.l.
ADMINISTRATION DES BATIMENTS PUBLICS - LAURÉAT 2016
Haff Remich
Architecte(s): Valentiny HVP architects S. à r. l.
Ingénieur(s)-conseil(s):SGI Ingénierie S.a. / Betic S.A. - Ingénieurs-Conseils
LE FONDS BELVAL - LAURÉAT 2016
Maison du Savoir
Architecte(s): baumschlager eberle / Christian Bauer & Associés Architectes S.a.
Ingénieur(s)-conseil(s): Jean Schmit Engineering S. à r. l. / Ingenieursbureau Jan
Van Aelst BVBA
Sélection parmi les lauréats effectuée par l'agence Rose de Claire
BAUHÄREPRÄIS OAI 2020
OAI 30 ANS LUXEMBOURG 2020
Wie baut, baut fir eis all.
Ass den Bauhär sech senger Responsabilitéit sociétale bewosst ?
Dofir ass et richteg vun Ufank un mat onofhängegen Beroder am Vertrauen zesummen ze schaffen.
Den Bauhärepräis OAI 2020 zelebréiert eis Baukultur. Alles ënner www.bhp.lu
Den nobelen Rôle vum Bauhär am Sënn vun eisem Zesummeliewen sollt jiddereen ausfëllen kënnen.
Well wien baut, mécht dat fir sech, seng Famill, awer dat huet en immensen Impakt op dat ganzt gesellschaftlecht Ëmfeld: Environnement, Vivre-ensemble,
Kultur, Ekonomie,….
Seid 2000 gëtt all véier Joer den Bauhärepräis vum Ordre des Architectes et des Ingénieurs-Conseils organiséiert.
Elo also déi 6. Editioun, fir just eben Bauhären an den Mëttelpunkt ze stellen.
Ouni déi näischt ensteht.
Trotz der Covidkris, hunn 257 privat an ëffentlech Bauhären mat hirem Architekt an Ingenieuren eng Kandidatur eran gerecht.
Déi exemplaresch Zesummenaarbecht vun der Koppel Bauhär / Konzepteuren, an hiren gemeinsamen Beitrag fir eisen Cadre de Vie gëtt
ausgezeechent.
Och fir zukünfteg Bauhären ze inspiréieren an ze motivéieren.
Vum 7 Juli un ass Pop-up Expo Bauhärepräis mat allen Kandidaturen am Postgebai Aldringen an der Stad ze gesinn. No dëser 1. Phas, ginn dann am
September Lauréats gewisen.
Dësen Präis gëtt ons déi formidabel Geleeënheet fir d‘Aart a Weis ze diskutéieren wie mir bauen, an ze summen liewen.
Prix spéciaux vum Bauhärepräis weisen déi aktuell Themen: Den lieweschen Ëmgang mam Patrimoine, Energetesch Renovéierung, Nei Wunnformen,
Accessibilitéit vun den Gebaier, de Courage vum Bauhär jonken Konzepteuren eng Chance ze ginn,…
D’Ëmsetzen vun der Zirkularwirtschaft an der Regioun ass eng immens Erausfuerderung.
Mir sinn um richtegen Wee, villes ass schoun beweegt ginn. Et feelt awer heiansdo nach un Koherenz an un der néideger Endurance fir ons Problemer am
Logement , an Feelen vun Bauterrainen méi séier ze léisen.
Mir mussen oppassen dat den Bau net nëmmen op eng reng kommerziell an industriell Schinn gedrängt gëtt.
A besonnesch no dëser Kris sollten mir ons Moyenen intelligent a gerecht asetzen.
Dofir brauche mir eng wäitsiichteg, gutt, detailléiert Planung vun onofhängegen Fachleit am Dialog mat den Bauhären a den Bierger.
Wa mir eppes elo geleiert hunn, dann dëst:
den ze oft gebrauchten Saz „Et ass net méiglech, gëtt keng Alternativ“ ass meeschtens falsch. Alles ass méiglech.
Kris huet eis fir kuerz Zäit aus dem rasenden an en richtegen Stëllstand versat, déi Leieren déi do gemaach hunn, sollten mir elo net ze schnell erëm vergiessen.
Komm mir ginn et un, mat Courage.
Pierre HURT, Directeur OAI
Bauhärepräis OAI 2020 : Calendrier des activités
1. Pop-up Expo Bauhärepräis OAI 2020 à l’Hôtel des Postes Aldringen, Place Hamilius
(Lux-Ville)
5. Cérémonie de la 6 e édition du Bauhärepräis OAI et des 30 ans de l’OAI
lundi 21 septembre 2020 à 20h à la Philharmonie (sur invitation)
Cette exposition se déroulera en deux phases :
du 7 juillet 2020 au 21 septembre 2020
Exposition des 257 maîtres d’ouvrage candidats pour le Bauhärepräis OAI 2020
Pop-up Biblio des livres OAI
du 22 septembre au 5 octobre 2020 (Journée mondiale de l’habitat et de l’architecture)
En plus : exposition des Lauréats, Mentionnés et Prix Spéciaux du Bauhärepräis OAI 2020.
Des visites guidées de l’exposition seront organisées pour le public avec les membres du jury, les
partenaires, les parrains,…
Inscription sur www.bhp.lu
6. Films sur les lauréats du Bauhärepräis OAI 2020
à partir du 22 septembre 2020 sur www.bhp.lu
Conférence d'Anna Ramos, Directrice de la Fondation Mies Van Der Rohe
7. Publication du livre Bauhärepräis OAI 2020
en octobre 2020
2.Site www.bhp.lu
Exposition virtuelle des 257 maîtres d’ouvrage candidats pour l’édition 2020
Lauréats et mentionnés des éditions précédentes
3. Public voting « Coup de cœur des auditeurs de RTL » sur www.bhp.lu via www.rtl.lu
pour les catégories 1, 2 et 3
du 6 au 19 juillet 2020
4. Public voting « Coup de cœur des lecteurs du Luxemburger Wort » sur www.bhp.lu
via www.wort.lu
pour la catégorie 1
du 6 au 26 juillet 2020
BAUHÄREPRÄIS OAI 2020 : OAI en collaboration avec ses partenaires
partenaires officiels
partenaires médias
62 LG
JUIN/JUILLET 2020
IMMOBILIER & CONSTRUCTION
Architectour.lu:
Domaine Alice Hartmann
Le Domaine Alice Hartmann est situé près du pont frontalier. Le nouveau bâtiment a été construit
dans le parc du domaine, en face de la demeure du propriétaire historique. L’extension abrite
les pressoirs, un niveau de caves voûtées pour le stockage des vins en barriques, un mirador face
à la Moselle et la cuverie. La conception divise le volume en plusieurs couches qui s’intègrent
délicatement dans la pente. Les bords sont brisés par des dégradés, ce qui génère un subtil jeu
d’ombres. Türkan Dagli, fondatrice du bureau dagli+ atelier d’architecture, nous parle de la
conception du Domaine Alice Hartmann.
Türkan Dagli
Emmanuel Claude / Chambre de Commerce
Comment avez-vous pensé la conception
architecturale de la réalisation?
En ce qui concerne l’utilisation du bâtiment,
le programme était plus ou moins fixe. Le
Domaine Alice Hartmann à Wormeldange
s’est en effet offert une annexe de production
et des caves. Suite au succès international
et la réception de plusieurs prix comme
le «Best of Riesling 2010» et plusieurs
médailles d’or, le Domaine a décidé d’élargir
et de moderniser ses lieux de vinification
juste à côté du pont frontalier. Le site est très
exposé et marque l’entrée du village.
Je voulais concevoir le nouveau bâtiment
dans le parc face à la vieille villa domaniale.
Le bâtiment devait s’intégrer dans le
tissu bâti et je ne voulais pas qu’il domine
l’ensemble avec la villa historique. Vu que le
programme prévoyait un seul niveau aérien
pour les presses et plusieurs niveaux enterrés,
dont la cave voutée pour les barriques, un
mirador et une cave pour les cuves, la mise
en bouteille et le stockage, je pensais à
l’intégrer sensiblement dans le parc.
La façade de l’annexe est conçue en
gardant un aspect horizontal, afin de poser
les volumes en plusieurs couches et de
les intégrer délicatement dans la pente
naturelle du terrain. Nous avons brisé
les angles des bords du bâtiment à l’aide
de dégradés, qui sont le résultat de mes
recherches accumulées au fil des années. Je
me suis inspirée des portails des cathédrales
gothiques et de l’époque romantique de
Schinkel pour créer ce jeu de dégradés. Par
celui-ci, je voulais raffiner les façades et créer
plus de profondeur et de l’ombrage, surtout
au niveau des ouvertures.
Quels sont les aspects de sa conception
qui en font un élément incontournable du
paysage architectural luxembourgeois?
Je pense que le projet gagne sa qualité
architecturale par son esprit puriste et
conceptionnel. Nous avons créé un bâtiment
qui s’intègre dans la topographie complexe
du terrain qui est composé d’une part par le
pont adjacent et la route nationale beaucoup
plus bas, et de l’autre par le parc en pente.
Nous avons donc cherché à intégrer tous ces
aspects dans la conception, tout en gardant
l’intention de créer un bâtiment qui ne
domine pas la villa et le parc, mais qui inspire
une certaine souveraineté sensible dans sa
raison d’être.
Quels ont été les défis techniques à
relever dans le cadre de ce projet?
Dans ce genre de projet avec des fins
d’utilisation très spécifiques telle que la
vinification, il n’est jamais évident d’offrir
une enveloppe à toutes ces fonctions qui
exigent un programme d’espaces et de chaine
de production très précis. Je pense que nous
avons réussi à proposer un bon projet qui
respecte toutes ces exigences de même que
celles du terrain à la topographie difficile. n
Article réalisé en partenariat avec l’OAI
et s’inscrivant dans une série destinée à
présenter les quatorze projets highlight
du Guide d’architecture contemporaine
du Luxembourg, www.architectour.lu.
LG
JUIN/JUILLET 2020
63
64 LG
JUIN/JUILLET 2020
BRÈVES COMMUNALES – NORD
PAR RAOUF HATIRA
BOULAIDE
La vie reprend doucement dans les
communes. L’administration communale
de Boulaide, par la voie de son collège
des bourgmestre et échevins, porte à la
connaissance du public que les bureaux
de la communes ont rouvert au public
depuis le 25 mai dernier sous réserve du
strict respect des mesures sanitaires et
des gestes barrières.
Source: boulaide.lu
CLERVAUX
Le syndicat intercommunal pour la
gestion des déchets (SIDEC) a informé
l’administration communale
de Clervaux que le délai initialement
prévu pour la réorganisation de la collecte
publique des déchets ne peut
être maintenu. Cette réorganisation,
visant l’aménagement du calendrier et
l’introduction de nouvelles poubelles
(biodéchets et verre creux) ne sera
probablement opérationnelle qu’à
partir du 1 er octobre 2020. De plus
amples informations seront communiquées
dès que la commune sera en
possession de données confirmées.
Source: clervaux.lu
ESCH-SUR-SÛRE
Les collèges échevinaux des communes
de Boulaide, d’Esch-sur-Sûre
et du Lac de la Haute-Sûre ont décidé
que les plages du lac de la Haute-
Sûre sont de nouveau accessibles au
public depuis le samedi 30 mai 2020.
En raison des recommandations
sanitaires établies par la direction
de la Santé, le public est informé
que les accès aux divers sites sont
limités. Les instructions affichées sur
les différents sites sont à respecter
minutieusement.
Source: esch-sur-sure.lu
DIEKIRCH
Progressivement, les projets en suspens
à cause du Covid-19 sont relancés. Pour
augmenter le confort des utilisateurs
des transports publics, la Ville de
Diekirch procède à une modernisation
de tous les abribus. Afin d’en accélérer
la pose, ceux-ci seront tous enlevés
simultanément. La durée des travaux
est estimée à six semaines.
Source: diekirch.lu
WILTZ
Les organisateurs de la traditionnelle fête du Genêt, avec son
corso folklorique, et ceux de l’envoûtante Nuit des Lampions,
avec ses installations de son et lumière, uniront leurs forces
cette année. Ces deux grandes manifestations culturelles se
tiendront le 19 septembre 2020 à Witlz. Rappelons qu’avant
la crise sanitaire, la fête du Genêt était initialement prévue au
1 er juin.
Source: wiltz.lu
RAMBROUCH
Progressivement les événements sportifs se remettent en
ordre de marche. L’Ardenner Trail aura bien lieu. Organisé
par l’Entente Sylvesterlaf 84, la course s’élancera le 1 er août
devant le hall sportif de Koetschette à 18 heures. La course
qui se déroulera sur un terrain vallonné est ouverte à tous.
Les participants auront le choix de s’inscrire sur 10 ou 22
kilomètres. Les adeptes du Nordic walking auront la possibilité
de participer également à l’événement. Les inscriptions à
distance sont déjà ouvertes.
Source: rambrouch.lu
BETTENDORF
Afin d’accompagner ses habitants mis à mal financièrement
par une longue période de confinement dû à la crise sanitaire,
l’administration communale de Bettendorf a décidé de
prolonger le délai de paiement des factures courantes
jusqu’au 2 septembre de l’année en cours. Cela concerne
les factures d’eau et canal, de chiens et d’antenne. Pour
tout renseignement supplémentaire, la commune a mis à
disposition un numéro de téléphone et une adresse courriel
concernant le sujet.
Source: bettendorf.lu
USELDANGE
Conformément aux dispositions
de l’article 82 de la loi communale
du 13 décembre 1988, il est porté
à la connaissance du public que le
conseil communal d’Useldange a
voté une prime communale pour le
remplacement de toute chaudière
à énergie fossile. Cette décision est
entrée en vigueur au mois de juin 2020.
Source: useldange.lu
ETTELBRUCK
Soucieux d’assurer et de maintenir un
comptage performant de la consommation
d’eau potable, la Ville d’Ettelbruck
a procédé au remplacement
des compteurs d’eau. Ces compteurs
intelligents pourront être lus à distance et
éviteront ainsi le passage d’un releveur
de compteurs. Ils permettront par
ailleurs de donner plus d’informations
sur la consommation afin de mieux
gérer cette ressource vitale.
Source: ettelbruck.lu
REDANGE/ATTERT
Suite à des abus et afin de sensibiliser
ses habitants, la commune de Redange/
Attert tient à rappeler que le masque
buccal est destiné à la protection du
nez et de la bouche et non à être jeté
dans la nature. Les masques et les
gants de protection sont en plastique
et leur décomposition dans la nature
nécessite jusqu’à 450 ans. En plus,
certains animaux les avalent et tombent
malades. Après usage, leur place n’est ni
sur le sol ni dans les déchets recyclables,
mais dans la poubelle noire.
Source: redange.lu
SAEUL
En partenariat avec plusieurs autres
communes de la région, la commune de
Saeul propose un service de proximité
pour les habitants. “Eisen Gudden
Noper” est une assistance destinée
aux personnes de plus de 60 ans et aux
personnes en situation de handicap,
même temporaire, pour réaliser les
travaux de la vie quotidienne. En
plus de l’aspect social et l’esprit de
solidarité, ce programme permet de
créer des emplois et d’encourager les
services de proximité.
Source: saeul.lu
66 LG
JUIN/JUILLET 2020
Un masterplan pour Préizerdaul
PAR ADELINE JACOB
Petite commune rurale du canton de Redange, Préizerdaul
ne se donne pas moins que les moyens d’une grande pour
appréhender au mieux son développement à court et moyen
terme. C’est ainsi qu’en 2019, elle décide de recourir aux
services d’un cabinet de conseil indépendant pour développer
son «masterplan». Marc Gergen, bourgmestre depuis
2017, révèle les grands axes de sa stratégie quant aux futurs
(ré)aménagements de Bettborn, chef-lieu de la commune.
Marc Gergen
La création des nouveaux hall de sport et
centre culturel ne serait envisagée, quant
à elle, qu’à moyen terme. Ces projets sont
donc loin de se concrétiser: «La priorité
reste la nouvelle école. Pour la suite, nous
verrons», précise le bourgmestre.
Genèse et développements d’un projet
La ligne directrice désormais déterminée,
l’équipe de Marc Gergen prépare son
nouveau PAP: «Actuellement, nous
menons toutes les recherches nécessaires à
l’exécution du projet, réalisons les emprises,
les mesurages, les fouilles archéologiques,
etc. D’ici la fin de l’année, nous aurons
toutes les données requises pour passer à
la prochaine étape. C’est le cabinet MC
Luxembourg, qui a développé le masterplan,
qui sélectionnera une équipe d’architectes
et d’ingénieurs. Nous déterminerons
ensuite la direction à prendre», détaille
le bourgmestre. Attendue pour la rentrée
2024, la nouvelle école devrait pouvoir
accueillir entre 180 et 200 élèves.
Déterminer les besoins
En se présentant aux dernières élections,
Marc Gergen et son équipe avaient pour
ambition de rénover et d’agrandir le centre
culturel communal vieillissant et dont
les espaces devenaient progressivement
insuffisants. C’est finalement un tout
autre projet qui réoriente la stratégie de
développement de la petite commune.
«Nous avons demandé à l’architecte de
notre maison relais de réaliser un premier
croquis pour le nouveau centre culturel.
Nous nous sommes rapidement aperçus
qu’ajouter un nouveau bâtiment aux côtés
de l’ancien ne fonctionnait pas sur ce site.
Dès lors, le collège échevinal a décidé
d’établir un masterplan pour analyser
les besoins de la commune et dresser la
liste des projets prioritaires», explique
Marc Gergen. L’administration s’est
alors tournée vers le cabinet de conseil
MC Luxembourg qui a développé un
masterplan pour les 20 années à venir.
Résultat: la priorité n’est pas la rénovation
du centre culturel mais la construction
d’une nouvelle infrastructure d’éducation
fondamentale. Le cabinet a également mis
l’accent sur la nécessité d’envisager, dans
un second temps, l’agrandissement de la
maison communale et de l’atelier du service
technique.
Un développement non sans lien avec
la croissance démographique envisagée:
hébergeant aujourd’hui quelque 1.700
âmes, Préizerdaul a dressé un plan directeur
adapté aux 2.000 habitants qui devraient
peupler la commune au terme de sa mise
en œuvre. Plusieurs PAP sont en effet en
cours de réalisation et devraient permettre
d’accueillir de nouveaux résidents. En
outre, le conseil communal a approuvé la
création de logements sociaux à Bettborn,
projet subventionné par le ministère du
Logement dont il a également confié la
réalisation au cabinet MC Luxembourg.
Malgré un processus de planification
rigoureux, les projets de Préizerdaul
souffriront de la crise sanitaire que nous
traversons. «Cette crise aura un impact sûr
et certain. L’État a biffé un peu plus d’un
million d’euros dans la dotation de notre
commune; nous allons devoir reporter
certains projets», regrette Marc Gergen. n
moving people,
moving you.
Tous les jours, nous prenons la route ensemble !
Solutions de mobilité de Sales-Lentz.
sales-lentz.lu
68 LG
JUIN/JUILLET 2020
Interessi a Virwëlz
hunn ech behaal
Marilène Oberlin, Gestionnaire de projet fir d’Fondation
Dr Elvire Engel, Member vum Cercle des ONGD, schafft
säit 10 Joer an der Kooperatioun an huet a verschiddenen
ONGDen zu Lëtzebuerg geschafft. Geleet duerch säin
Interessi fir aner Leit ass hatt och etabléiert als Liewenscoach
an huet OM JOIE gegrënnt.
Marilène Oberlin
Meng Motivatioun
Ech sinn e léisungsorientéierte Mënsch.
Och wann heiansdo d’Motivatioun noléisst
an de Kapp hänkt, kucken ech ëmmer wéi
mir schnell d’Situatioun verbessere kënnen.
Als fräiberuffleche Liewenscoach hëllefen
ech de Leit nei Perspektiven an hirem
Liewen ze fannen. Dat wenden ech och a
menger Aarbecht fir mech selwer un.
“Ech interesséiere
mech fir d’Leit,
hir Kultur, hir
Sprooch, wéi se
liewen a probéieren
ze verstoe wéi hiert
Weltbild ausgesäit”
Impakt
Wéi ech jonk war
Als Kand wollt ech Archeologin ginn a war
faszinéiert vun Ägypten a senger Geschicht.
Deen Interessi a Virwëlz hunn ech behal:
Ech interesséiere mech fir d’Leit, hir Kultur,
hir Sprooch, wéi se liewen a probéieren ze
verstoe wéi hiert Weltbild ausgesäit.
Ech hunn meng Carrière …
… an der Finanz ugefaangen, wou d’Teamaarbecht
an d’Ambiance mir gutt gefall
hunn, mee et huet mir u Bestëmmung
gefeelt. No dräi Joer Finanzsecteur sinn ech
zréck op d’Uni gaangen an hunn e Master
an Entwécklungshëllef gemaach. Fir mäi
Memoire hunn ech eng Recherche am Burkina
Faso gemaach a si fir d’éischt a Kontakt mat
der Welt vun den ONGD komm.
Ee Projet ëm deen ech mech bei der
Fondation Dr Elvire Engel këmmeren
hëlleft HIV infizéierte Frae mat Kanner am
Burkina Faso. Dës Frae ginn meeschtens
vun hire Famillen ausgestouss. Wärend
enger Aarbechtsrees war ech zudéifst
geréiert vum Temoignage vun enger
elengerzéiender Mamm vun zwee Kanner,
vun deenen de Bouf eng geneetesch
Krankheet hat. Hire Mann war un AIDS
gestuerwen an de Rescht vun der Famill
hat mat hir de Kontakt ofgebrach. Si war
eleng, isoléiert an aarbechtslos. Si huet eis
mat engem grousse Laachen empfaangen
a sech bedankt dass si dierft am Projet
matmaachen. Säitdeem huet si nei Frae
kenne geléiert déi hir nei Famill gi sinn, si
konnt rëm schaffen a mam Akommes kann
si sech et leeschten hiert Meedchen an
d’Schoul ze schécken. Ech denken oft u si
zréck. n
Fir méi Informatioun:
http://www.fondationdrengel.lu
Carsharing für Ihr Wohnquartier oder Ihre Residenz
Dank Flex eröffnen Sie im Handumdrehen eine Carsharing-Station
und bieten den Bewohnern zukunftsweisende, kostengünstige Mobilität.
Profitieren Sie von vielfältigen Vorteilen
Attraktivitätssteigerung Ihrer Residenz
Maß geschneiderte Mobilität
Weniger Parkplätze, mehr Flexibilität
Full Service - Alles aus einer Hand
b2b@flex.lu
691 438 OO4
70 LG
JUIN/JUILLET 2020
MOBILITÉ
Le carsharing
à domicile, pour encore
plus de Flex-ibilité!
Avec 3.200 abonnements actifs à l’heure actuelle, l’offre Flex de
CFL Mobility rencontre un succès toujours plus grand auprès
des usagers. Il faut dire que l’entreprise ne cesse d’innover
et de proposer des services toujours plus flexibles! Jürgen
Berg, gérant de Flex, nous présente sa dernière offre en date,
destinée aux résidences et à leurs habitants. Explications…
Comment a évolué le service Flex au
cours de l’année 2020?
Aujourd’hui, nous avons 45 stations publiques
mais disposons aussi de stations privatisées
par des entreprises comme PwC et
CFL Multimodal. Au total, notre flotte compte
100 véhicules, dont 4 camionnettes disponibles
à Bettembourg, Diekirch, Bertrange et
Luxembourg. La fréquentation de notre
service de carsharing a connu un grand succès
pendant le confinement si bien qu’aujourd’hui
nous comptons 3.200 abonnements! Nous
connaissons d’ailleurs un pic de réservation
jamais atteint auparavant; nous pensons que
cet engouement vient du fait que ce mode de
transport permet d’être seul dans son véhicule
et de minimiser les risques de contagion.
A qui s’adresse votre offre pour les résidences?
Elle est à la fois adaptée aux constructions en
cours ou aux résidences déjà existantes. Nous
sommes ainsi en contact avec différents
profils de clients à savoir des architectes, des
promoteurs immobiliers privés ou publics,
des agences immobilières,…
Les communes sont également concernées car
en prévoyant des emplacements de carsharing
lors de la construction d’un nouveau quartier,
une économie d’espace peut être réalisée.
En effet, nos études démontrent que
chaque véhicule Flex permet d’économiser
dix véhicules particuliers. Architectes et
ingénieurs pourront ainsi utiliser ces surfaces
gagnées pour développer des espaces verts.
De plus, les coûts de construction des
résidences en seront forcément diminués!
Penser à l’autopartage n’est pas encore
un automatisme pour les constructeurs,
or il apporte de nombreux avantages! Il
faut à mon sens au moins envisager cette
possibilité et cerner les bénéfices que les
habitants pourraient en tirer. En leur
proposant cette alternative, certains d’entre
eux privilégieront le carsharing plutôt que
d’investir dans une seconde voiture, ce qui
aura un impact positif sur l’environnement,
la mobilité à plus grande échelle et bien
entendu sur le budget du ménage.
Quels sont les aménagements à réaliser
dans le cadre de résidences existantes?
Les résidences doivent simplement nous
fournir un emplacement, que nous nous
chargeons ensuite d’aménager en effectuant
le marquage au sol et en proposant
l’installation de panneaux publicitaires. Il
est toutefois important que l’emplacement
dispose d’ une bonne couverture réseau GSM
pour garantir l’accès via notre application,
au sein de laquelle ce service particulier peut
être réservé. Si la résidence a opté pour un
véhicule à motorisation électrique, elle devra
également y installer une infrastructure de
recharge.
Un contrat sur-mesure conclu entre le
gestionnaire de résidence et Flex permet
d’établir quelques règles de fonctionnement,
d’ajuster le prix de location pour les usagers
du service et d’arrêter un choix de modèle
de véhicule. La résidence devra s’engager
à payer un prix forfaitaire mensuel pour
la mise à disposition de ce service. Elle
pourra ensuite décider si cette mensualité
se répercute sur les locataires sous forme de
charge ou si elle assume seule ces frais. Le
montant de la franchise en cas d’accident
peut également être négocié au moment de
la création du contrat. Les locataires seront
ensuite tous équipés d’un abonnement
Flex gratuit leur permettant de réserver le
véhicule de leur résidence ou d’une de nos
45 stations publiques. Si cet emplacement
est situé à l’extérieur de la résidence et
qu’il n’impose pas de condition d’accès
particulière, alors il est également possible
de le rendre semi-public. Les bénéfices
générés par l’utilisation de nos abonnés
pourraient ainsi diminuer les frais imposés
à la résidence pour ce service. En effet, les
recettes engendrées dans ce cadre seront
partagées entre Flex et la résidence selon un
pourcentage établi dans le contrat.
Pour le propriétaire, l’avantage d’inclure
ce service dans sa résidence est qu’il fera
prendre de la valeur au bien, au même titre
qu’un ascenseur par exemple. Le carsharing
est aujourd’hui une véritable plus-value
commerciale!
Quels sont les autres avantages que
comporte ce service?
Les habitants auront accès aux produits de
tout notre réseau de carsharing avec la même
carte qui leur permet de réserver et d’accéder
aux véhicules de leur résidence.
L’avantage de l’autopartage est bien sûr
écologique car il permet de réduire le
nombre de voitures au sein d’une résidence
et a fortiori sur les routes. Un ménage peut
en effet souvent se passer d’une voiture
supplémentaire si ce type de solution lui est
facilement accessible… L’économie pour le
foyer est alors également importante.
Les entretiens et le nettoyage des véhicules
sont organisés par nos soins. Nous nous
occupons des changements saisonniers de
pneus et nous nous arrangeons pour réaliser
ces différentes opérations lorsque la voiture
n’est pas utilisée. De plus, le prix du service
comprend l’assurance des conducteurs et
une assistance 24h/24 en cas de panne ou
d’accident.
Nous pouvons également proposer le
branding des voitures en résidence en y
apposant un logo publicitaire au choix. Une
agence immobilière pourrait aussi décider
de privatiser l’utilisation d’un service de
carsharing pendant les heures de travail de
ses employés et de le mettre à disposition
des habitants de ses résidences en dehors de
ces horaires. L’offre est flexible et peut être
construite sur-mesure, selon les besoins de
nos clients! n
Denis Curridor, Jürgen Berg et Pit Reiter
“Une offre flexible
construite
sur-mesure
selon les besoins
des résidences!”
Flex by CFL Mobility S.A.
Tél.: 2883 3882
b2b@flex.lu
www.flex.lu
72 LG
JUIN/JUILLET 2020
MOBILITÉ
Innovation et inventivité
pour affronter la crise sanitaire
La crise liée à la pandémie de Covid-19 touche de nombreux
secteurs. Aux premières lignes de ce combat, les chauffeurs
de Sales-Lentz ont continué à assurer le service essentiel de
transport public auprès de la population dans un cadre de
travail sécurisé au maximum. Malgré les graves répercussions
financières que l’entreprise subit, elle continue à innover et
à répondre aux problématiques rencontrées par ses clients et
partenaires. Tour d’horizon des dispositions prises par Sales-
Lentz pour affronter cette crise.
Avec le confinement est arrivé très
rapidement une réduction massive du
volume en transport public. Si le mois
d’août est d’ordinaire le plus calme à ce
niveau, cette période de confinement l’a été
encore davantage pour Sales-Lentz, à cause
de la suppression de lignes destinées au
raccordement d’entreprises qui avaient dû
interrompre leurs activités.
Quant aux activités de tourisme de
l’entreprise, elles ont enregistré des annulations
progressives jusqu’à ce jour, où
la flotte est à l’arrêt complet. Quelques
voyages devraient toutefois pouvoir être
organisés à partir du mois de juillet dans
une mesure très réduite. Il reste encore
beaucoup d’inconnues concernant les
départs de fin d’année, que ce soit au niveau
des législations nationales et étrangères ou
LG
JUIN/JUILLET 2020
73
de l’évolution des mentalités par rapport à
la gestion de ce virus. L’ensemble du secteur
devra sans doute patienter encore au moins
une année avant d’espérer un retour à la
normale…
Protéger le personnel et adapter les
activités aux mesures de distanciation et
d’hygiène
Peu de temps avant le confinement, Sales-
Lentz avait pris les devants en commandant
du gel à distribuer à ses chauffeurs. Les
directives du ministère de la Mobilité et
des Travaux publics ont ensuite obligé les
sociétés de transport à condamner l’entrée
par la porte avant des bus et à mettre
une séparation entre le chauffeur et les
passagers. Des mesures supplémentaires
ont été prises comme la désinfection
complète des véhicules après chaque
changement de conducteur. Les chauffeurs
et les techniciens sont restés fidèles au poste
pendant toute cette période et ont ainsi
permis de garantir ce service essentiel à la
population.
© Ralph Hilbert
Les membres de l’atelier mécanique et
carrosserie de la société ont quant à eux
été équipés de masques et de gel afin qu’ils
puissent continuer à assurer la maintenance
des bus. Par ailleurs, 90% des employés de
bureau ont pu recourir au télétravail. Seuls
certains postes fixes comme la centrale
téléphonique ont continué à fréquenter les
bureaux. Aujourd’hui, les collaborateurs
groupe Sales-Lentz ont été divisés en deux
équipes qui alternent entre présence dans les
bureaux et télétravail de manière à minimiser
les contacts entre employés. Cette démarche
vise notamment à rétablir les liens entre
collègues qui ont pâti du confinement et
s’inscrit dans un élan de solidarité vis-àvis
des chauffeurs et techniciens qui n’ont
jamais quitté leur poste de travail. Bien sûr,
les mesures de sécurité ont été renforcées:
l’entreprise a veillé à favoriser la distanciation
entre les différents postes en installant des
parois en plexiglass ou en dessinant des
marquages au sol pour rappeler la distance
obligatoire de deux mètres, le nombre
de chaises par table a été limité dans le
réfectoire, les locaux et les PC partagés sont
régulièrement désinfectés,…
“Les chauffeurs
et techniciens ont
permis de garantir
ce service essentiel
à la population”
L’absence de foyer épidémique chez Sales-
Lentz prouve que les mesures sont efficaces
et protègent les employés. La société de
transport peut être fière de la manière dont
elle a géré cette crise en tant qu’opérateur
et se dit très satisfaite de la réactivité des
instances publiques. En effet, au vu des frais
fixes liés aux véhicules et aux infrastructures
qu’elle a dû continuer à honorer, l’entreprise
s’est sentie soutenue par le gouvernement à
travers cette période financièrement difficile.
Innover pour rassurer
Pour rassurer les passagers des cars de
tourisme, la société a mis en place différents
dispositifs: les places des voyageurs sont
attribuées de manière à respecter la distance
entre des personnes qui n’appartiennent pas
à un même foyer, des rideaux de séparation
transparents sont à l’étude, la désinfection
complète et automatique des bus après
chaque utilisation est prévue,…
Sales-Lentz a aussi redoublé d’imagination
pour répondre aux inquiétudes de ses clients.
Par exemple, au niveau du transport scolaire,
elle a répondu à la problématique liée à la
distanciation dans les écoles en transformant
ses bus en salle de classe de dix élèves pour
l’École Internationale de Differdange et
Esch-sur-Alzette. Dans la même idée, elle a
innové en développant des parloirs mobiles
pour augmenter la capacité des maisons de
retraite quant aux visites des familles. En
transformant un mini bus en salle divisée en
deux parties par une paroi en plexiglass, il est
possible de se rencontrer en toute sécurité et
pour un temps plus long.
Enfin, cette situation a favorisé une plus
grande digitalisation des services pour
permettre leur accessibilité à distance. La
société a en effet pour objectif d’entièrement
dématérialiser les processus de réservation
et de paiement des voyages.
Cap sur l’avenir
Sales-Lentz a récemment renforcé sa
marque «Executive Lane», dédiée aux
entreprises. Cette dernière est quasiment
à l’arrêt complet à l’heure actuelle, mais ce
mode de déplacement par route et limité à
quelques personnes – souvent des collègues
que l’on a l’habitude de côtoyer – sera sans
doute privilégié pour éviter la fréquentation
de lieux de passages. En même temps que la
réouverture de l’aéroport de Luxembourg, la
marque y a ouvert un bureau au niveau des
arrivées pour mettre en avant l’offre dédiée
aux entreprises qui leur permet d’accéder
à des navettes Executive Lane pour tous les
déplacements professionnels au départ et de
retour de l’aéroport.
Au niveau du tourisme, de nouveaux
packages sont à l’étude pour proposer des
voyages différents, plus en adéquation avec
les mesures à respecter.
Cette année, Sales-Lentz participe également
à l’appel d’offre du réseau RGTR.
La société de transport continue dans ce
cadre à investir dans une flotte récente et
écologique. Enfin, l’entreprise suit de près
l’évolution de la mobilité pour adapter ses
offres aux attentes des usagers, notamment
en matière de transport transfrontalier. La
mobilité connait un tournant décisif, les
issues sont encore floues mais beaucoup de
choses vont changer, c’est certain! n
Sales-Lentz
ZAE Robert Steichen
4, rue Laangwiss
L-4940 Bascharage
www.sales-lentz.lu
74 LG
JUIN/JUILLET 2020
MOBILITÉ
Électromobilité et transports
en commun, une idylle qui roule
PAR PIERRE BIRCK
Poussée par les directives européennes, la capitale luxembourgeoise
investit dans l’e-mobilité pour renouveler sa flotte
d’autobus. D’ici 2030, celle-ci sera 100% électrique. C’est en tout
cas l’objectif fixé par les élus locaux. Patrick Goldschmidt, échevin
en charge de la mobilité à la Ville de Luxembourg, présente les
principaux avantages d’une telle motorisation pour le développement
d’un réseau de transports en commun plus efficient et en
adéquation avec les préoccupations environnementales.
Comment s’organisent les transports
en commun et notamment les autobus
électriques et hybrides?
Qu’ils soient standards ou articulés, 150
bus de différentes capacités circulent à
Luxembourg-Ville sur plus de 30 lignes,
dont trois sont électrifiées. Nous avons notre
propre réseau de bus même si un tiers des
véhicules est exploité par un sous-traitant.
Patrick Goldschmidt
LG
JUIN/JUILLET 2020
75
La Ville détient cinq bus hybrides électriques
en possession et en sous-traitance et sept
bus 100% électriques. Actuellement, deux
types de recharge existent: soit l’«overnight
charging» qui permet de charger le bus la
nuit pour qu’il puisse rouler toute la journée,
soit l’«opportunity charging» qui permet
de recharger partiellement la batterie en
journée. C’est ce dernier qui est aujourd’hui
utilisé pour les véhicules de la capitale.
Nous souhaitons que notre flotte soit 100%
électrique au niveau des bus standards
et articulés en 2030. Ensuite, il faudra
choisir le type de stations de rechargement.
L’«overnight charging» est avantageux
mais il nécessite une très grande quantité
d’énergie localement.
Quelles sont les principales caractéristiques
des bus électriques qui circulent
dans la capitale?
Parmi les sept bus électriques de Volvo, deux
sont de première génération et leur capacité
s’élève à 94 kWh. Les cinq autres sont de
deuxième génération et sont beaucoup plus
performants, avec une capacité de 260 kWh
chacun. En moyenne, leur consommation
est de 1 kWh par kilomètre, on peut donc
aisément calculer la distance qu’un bus est
capable de parcourir à batteries pleines.
Au terminal, deux pantographes permettent
de recharger deux bus simultanément:
300 kWh en une heure et 150 kWh en
30 minutes. En général, nous comptons sur
des recharges de cinq à sept minutes pour
qu’ils soient en mesure de rouler tout au
long de la journée.
“Faire en sorte
que les citoyens
utilisent
les transports
en commun”
Quels sont les avantages du 100% électrique?
L’avantage le plus évident est son faible
impact sur l’environnement et le peu de
pollution qu’il engendre. En effet, l’énergie
électrique n’émet pas de CO 2
et n’altère
donc pas la qualité de l’air. C’est d’autant
plus important lorsqu’on sait que les
chauffeurs d’un bus diesel actuel doivent
par exemple laisser tourner leurs moteurs
au terminal. Pourtant, les avantages vont
plus loin que les seuls aspects écologiques.
Le 100% électrique réduit considérablement
le bruit des transports, surtout dans
les quartiers traversés par les bus et à leurs
arrêts. C’est un plus pour les habitants, mais
aussi pour les conducteurs qui jugent la
conduite d’un bus électrique plus agréable.
La réaction est tout aussi positive chez les
passagers qui ne sont plus perturbés par le
bruit des moteurs lorsqu’ils circulent.
Selon vous, est-ce difficile de changer la
mentalité des citoyens, de les inciter à
privilégier les réseaux de transports en
commun au détriment de la mobilité
individuelle?
En 2018, nous avons comptabilisé
40,3 millions de voyageurs et ce chiffre
est en nette augmentation en raison d’une
population résidente et active toujours
en croissance dans la capitale. Mais
cette hausse s’explique également par le
délaissement de la voiture au profit des
transports en commun. C’est un fait, les
jeunes les utilisent plus que leurs aînés et
semblent moins attirés par la possession
d’une voiture.
Certes, il est difficile de changer les mentalités,
mais nous essayons d’inciter les
citoyens à utiliser les transports en commun.
Il est donc nécessaire de réorganiser notre
réseau de bus pour leur offrir de nouvelles
alternatives en proposant davantage de
lignes circulaires. Celles-ci ne feront
sens que si les lignes RGTR restent en
périphérie, avec de vraies gares. Notre
souhait n’est pas de pénaliser les personnes
qui viennent de l’extérieur de la ville, mais
bien d’organiser notre réseau de manière
plus efficiente.
Comment imaginez-vous la ville de
demain et quelles seront les prochaines
innovations qui toucheront les bus
électriques?
Personnellement, je l’imagine avec beaucoup
moins de voitures et surtout des
mentalités qui changent. Les logements
seront plus verts et plus proches des lieux de
rencontre, de travail, même si celui-ci sera
impacté par le télétravail. Cet écosystème
favorisera la mobilité, le commerce,… Tout
le monde est responsable de la mobilité,
qu’elle soit en commun, à pied ou à vélo.
Qui dit mobilité douce, dit forcément
nouvelles infrastructures et pistes cyclables.
Il y aura un juste milieu à trouver.
De plus, la population continuera
d’augmenter ces prochaines années à
Luxembourg-Ville. De nouveaux quartiers
seront donc créés avec de nouvelles lignes
pour les transports en commun. Nous
concernant, le vrai défi sera de maintenir
la qualité de notre réseau de bus. Si celleci
diminue, les usagers changeront leurs
moyens de transport. Il faudra continuer à
optimiser notre réseau et à en améliorer le
confort.
Enfin, d’un point de vue plus technique,
le chauffage et la climatisation sont les
sujets qui animent les discussions et les
innovations en matière de bus électriques.
Les deux consomment beaucoup d’énergie
sur la batterie lorsqu’ils sont utilisés au
détriment de l’autonomie, c’est un vrai défi
pour les constructeurs. n
76 LG
JUIN/JUILLET 2020
BRÈVES COMMUNALES – SUD
PAR RAOUF HATIRA
DUDELANGE
“#MäinDiddeleng” est la plateforme
de solidarité lancée par la ville de
Dudelange en partenariat avec la
Fédérations des Artisans et des
Commerçants pour soutenir le
commerce de proximité pendant la
crise du Covid-19. Dès les premières
semaines, pas moins de 90 commerces
étaient déjà inscrits sur le site et
57.000 euros avaient été récoltés sous
forme de bons d’achat. La plateforme
pourrait être maintenue après la crise.
Source: dudelange.lu
ESCH-SUR-ALZETTE
Malgré la crise sanitaire, la ville
d’Esch continue d’étoffer son offre
culturelle. L’échevin à la Culture, Pim
Knaff, a présenté le 4 juin dernier,
les projets culturels à venir, dont
le futur centre d’art contemporain
de l’Espace Lavandier, le futur
espace de résidence de création
et de recherche Bridderhaus et le
futur espace culturel Bâtiment IV.
Il a aussi annoncé la création de
l’association frEsch, qui a pour vocation
de contribuer à la mise en
place des objectifs préconisés par la
stratégie culturelle de la ville.
Source: esch.lu
KOERICH
L’administration communale de
Koerich a annoncé que la demande
pour la reconstruction d’un ponton
forestier entre Hobscheid et Koerich
avait été autorisée par le ministère
de l’Environnement, du Climat et
du Développement durable. Tout le
dossier et les plans sont consultables
dans les locaux de la maison
communale depuis le 5 juin.
Source: koerich.lu
PÉTANGE
Après plusieurs semaines de fermeture
à cause du Covid-19, la piscine Piko à
Rodange a rouvert ses portes le 1 er juin.
L’ouverture est cependant soumise à
certaines restrictions. Tout client est
invité à respecter les consignes affichées
à la piscine. L’accès n’est autorisé que
sur réservation préalable et pendant des
plages horaires spécifiques.
Source: petange.lu
ROESER
Afin de soutenir financièrement les entreprises et commerces
locaux frappés par la crise du coronavirus et de faire en même
temps un geste envers tous les habitants du Roeserbann
à titre de consolation pour l’annulation des festivités, dont
notamment celles de la Fête nationale, le collège échevinal et le
conseil communal ont décidé d’offrir à chaque citoyen(ne) de la
commune un bon d’achat d’une valeur de 15 euros. Comptant
presque 6.600 habitants, la commune de Roeser met ainsi à
disposition de ses commerces et entreprises une enveloppe
budgétaire s’élevant à environ 100.000 euros.
Source: roeser.lu
DIFFERDANGE
Le vélo connaît actuellement une renaissance, qui a été encore
accélérée par la crise du coronavirus. Désormais, l’État soutient
l’achat d’un vélo neuf, pedelec25 ou d’un vélo pour enfant
à hauteur de 600 euros maximum. La ville de Differdange
soutient également l’achat d’un nouveau vélo électrique à
hauteur de 100 euros.
Source: differdange.lu
SCHIFFLANGE
La 15 e Fête des cultures de la commune de Schifflange aura bien
lieu. Le collège des bourgmestre et échevins et la commission
consultative d’Intégration de la commune invitent les habitants
à célébrer tous ensemble la 15 e Fête des cultures, qui aura
lieu sur la place de la Liberté en date du 3 octobre 2020. C’est
l’occasion de fêter la diversité sociale et culturelle et de sortir
un peu du marasme et du climat d’anxiété généré par la crise
du Covid-19.
Source: schifflange.lu
KÄERJENG
Après délibération et à l’unanimité,
le conseil communal de Käerjeng
a décidé de s’opposer au projet de
plan pour l’enfouissement géologique
tel que proposé actuellement par
l’ONDRAF, l’autorité nucléaire belge. Il
demande par conséquent de reporter
la consultation publique en attendant
que le projet de plan sur le stockage
géologique des déchets radioactifs
soit complété et rendu plus objectif,
et qu’un véritable débat sociétal à ce
sujet soit lancé.
Source: kaerjeng.lu
RUMELANGE
Les infrastructures sportives et récréatives
sont à nouveau accessibles
depuis le 27 mai dernier, dans
le strict respect des mesures de
prévention sanitaires. Cependant,
les aires de jeux restent fermées,
sauf les exceptions prévues pour
l’enseignement fondamental et les
structures d’accueil communales.
Les contacts physiques dans le cadre
d’activités sportives sont interdits.
Les activités sportives à caractère
compétitif sont suspendues.
Source: rumelange.lu
SANEM
La commune de Sanem s’engage contre
la discrimination. Depuis 2017, le
service à l’Égalité des chances a intégré
le volet Diversité pour promouvoir
le traitement égal entre individus,
qu’il s’agisse de personnes d’origine
différente, de personnes ayant un
handicap ou de la communauté LGBT+.
De plus, depuis 2018, la commune de
Sanem est signataire de la Charte de la
Diversité. Dans ce contexte, diverses
activités de sensibilisation internes et
externes sont organisées chaque année.
Source: sanem.lu
STEINSEL
Il est porté à la connaissance du
public que le projet d’aménagement
particulier “Hanner dem Huewerbësch”,
portant sur des fonds situés à
Kleinbettingen, est déposé pendant
30 jours à la maison communale où le
public peut en prendre connaissance
depuis le 11 juin. Les observations et
objections contre le projet doivent être
présentées par écrit au collège des
bourgmestre et échevins jusqu’au 13
juillet.
Source: steinfort.lu
PARÉ À TOUTES LES MISSIONS DE
VOTRE COMMUNE, SANS ÉMISSIONS.
100% électrique - le nouveau MAN eTGE.
Zéro émission, performant et silencieux.
MAN eTGE 100 kW
973,- €
HTVA/mois
contrat de service inclus.
acompte de: 0,- €
36 mois / 15.000 km/an
Le MAN eTGE entièrement électrique est hautement performant et présente une fonctionnalité,
une agilité et une efficacité impressionnantes. Quelle que soit son utilisation, il maîtrise facilement
toute tâche et est un partenaire fiable dans la circulation urbaine. Transport de personnes ou de
matériel, taxi fonctionnel ou encore usage mixte, le MAN eTGE est désormais disponible en
version combi. Il vous permet de réduire vos coûts d’opération immédiatement : la consommation
d’énergie, l’entretien, l’assurance et les taxes sont considérablement réduits avec le MAN eTGE.
Nos conseillers de vente spécialisés sont à votre disposition pour répondre au mieux à vos
besoins. Convainquez-vous lors d’un essai chez votre partenaire Garage Losch Truck, Van & Bus.
www.van.man.eu/lu
Garage Losch Truck, Van & Bus S.à r.l.
59, rue Gabriel Lippmann · L-6947 Niederanven
T. 34 91 85 - 1 · F. 34 91 90 · info.ltvb@losch.lu
Votre spécialiste et interlocuteur personel.
Kevin Dauphin T. 34 91 85 - 7812 · Kevin.Dauphin@losch.lu
Consommation moyenne : 21,54 kWh/100 km (avec une charge de 975 kg).
Émission CO₂ combinée: 0 g/km. Autonomie WLTP: 156 km (ville). Valeurs déterminées suivant la méthode de mesure légalement obligatoire.
78 LG
JUIN/JUILLET 2020
Sanem, une commune
en pleine mutation
PROPOS RECUEILLIS PAR RAOUF HATIRA
Après quinze ans passés à la tête de la commune de Sanem,
Georges Engel, l’actuel bourgmestre, passe la main le 10 juillet
prochain. Sous sa direction la commune s’est transformée aussi
bien au niveau des infrastructures qu’à celui de ses services.
Retour avec “Monsieur Belval”, comme il est surnommé, sur
cet exemple de longévité et sur les évolutions de la commune
de Sanem pendant ces années.
Georges Engel
Quel enseignement tirer de cette crise?
Il y a plusieurs leçons à tirer de cette crise.
Nous pouvons nous féliciter de vivre
dans un État avec une économie solide et
des acquis sociaux forts. Sans cela nous
aurions davantage souffert de la situation.
Le chômage partiel a permis d’éviter une
catastrophe sociale et économique. Cette
crise nous amène à raisonner d’une manière
un peu plus locale, régionale et européenne.
Par exemple, faire venir des masques de
Chine pour gagner un cent sur l’unité est
un raisonnement aberrant. On peut dire
tout de même qu’un des grands vainqueurs
de la crise est le télétravail qui augure une
nouvelle organisation. C’est un système à
développer dans l’avenir.
Votre dernière année à la tête de la
commune n’est pas de tout repos à
cause de la crise sanitaire…
Effectivement, nous avons dû modifier l’organisation
des équipes et de l’administration.
Nous avons maintenu les services vitaux de
la commune. Les équipes ont travaillé par
alternance tout en respectant les règles de
distanciation sociale. Il faut dire que depuis
le mois septembre 2019, nous avons mis en
place un projet pilote qui a pour objet le
télétravail, ce qui nous a permis de mieux
nous adapter à la situation. Sur le plan social,
et pour garder le contact avec la population
et aider les plus vulnérables et les personnes
âgées dans cette situation d’isolement,
nous avons mis en place une consultation
téléphonique afin de briser le cercle de la
solitude et d’évacuer l’anxiété.
Quels sont les impacts sur les finances
et les projets de la commune?
Concernant le volet économique, nous
pouvons être optimistes car nous avons une
bonne situation financière. L’endettement
de la commune est très bien maîtrisé.
Néanmoins, cette crise a un impact sur le
budget communal. Selon nos calculs, le
manque à gagner serait de 9 à 10 millions
d’euros. Pour pallier cette situation, il va
falloir différer quelques projets et limiter les
dépenses. Il n’est pas exclu de recourir à de
nouveaux emprunts. C’est une piste qu’on
peut envisager surtout étant donné que
notre situation financière globale le permet.
L’annonce de la ministre de l’Intérieur
d’augmenter les aides aux communes de 5%
pour des projets spécifiques va certainement
contribuer à relancer l’activité économique.
Après quinze ans passés à la tête de la
commune, quel bilan tirez-vous?
Je quitte mes fonctions de bourgmestre le
10 juillet prochain. Durant 15 ans, nous
avons essayé de moderniser la commune
en investissant énormément dans les
infrastructures et les services. En 2006,
nous avions des dépenses de 48 millions
d’euros. Le budget de 2020 prévoit
des dépenses de 132 millions d’euros.
Quand j’ai commencé, il n’y avait rien
à Belval, ni infrastructures routières, ni
bâtiments, ni habitants. Aujourd’hui le
site est globalement une réussite. Dans
la commune, le nombre d’habitants a
augmenté de 3.300 individus. Nous sommes
actuellement à 17.600 habitants et le PAG
prévoit une capacité d’accueil de 25.000
habitants. Nous avons triplé le nombre de
logements sociaux. Actuellement, et avec le
concours de la SNHBM, nous sommes en
train de construire 183 logements. Je quitte
mes fonctions communales, mais la retraite
n’est pas pour maintenant. Je suis député
mais également président de la fraction du
LSAP au parlement et nous avons du travail
pour préparer les échéances électorales de
2023. n
80 LG
AVRIL JUIN/JUILLET 2020 2020
PORTRAIT
La recherche en temps suspendu
PAR ADELINE JACOB
Plutôt qu’un portrait – les temps qui courent sont définitivement peu propices aux
rencontres intimistes – nous dépeindrons cette fois un paysage, celui de la recherche, ici
représentée par son plus grand mécène: le Fonds National de la Recherche (FNR). Une
fresque teintée de noir, ombre planante de la pandémie, mais aussi de blanc, lueurs d’espoir
vers la découverte d’un traitement, et parée de mille couleurs, reflets du dévouement de
toute une communauté. Rencontre avec Marc Schiltz, secrétaire général et responsable
exécutif du FNR.
Mobilisation
En déferlant sur l’Europe, l’épidémie du
nouveau coronavirus s’est accompagnée
d’une vague de stupeur. Avec le confinement,
le temps s’est comme suspendu. Dans les
laboratoires, les chercheurs ont laissé tomber
leurs éprouvettes; dans les bureaux, les
économistes ont abandonné leurs projections
déjà devenues obsolètes. Passé ce bref instant
de flottement, tous se sont mobilisés dans la
lutte contre le nouvel ennemi commun. La
recherche luxembourgeoise, en un grand
mouvement national et pluridisciplinaire,
s’est dotée d’une Taskforce Covid-19
chargée de coordonner les recherches pour
enrayer la crise. «Le FNR, les institutions et
centres de recherche (le LIH en premier lieu
mais aussi le LIST et le LISER), l’Université
et le ministère de la Recherche se sont
concertés presque quotidiennement sur les
actions à entreprendre. A ce moment-là, un
nouvel esprit de collaboration s’est cristallisé
au sein de l’intiative Research Luxembourg
et je ferai tout pour le pérenniser», raconte
Marc Schiltz.
Une fois sur pied, la Taskforce a promptement
constitué une équipe d’une vingtaine
d’experts (mathématiciens, informaticiens,
épidémiologistes, etc.) chargée de modéliser la
propagation du virus et d’évaluer ses différents
effets. L’étude CON-VINCE, par exemple,
a permis de mesurer le taux de prévalence
de la maladie dans la population, un chiffre
totalement inconnu au départ. Forte de ses
découvertes, la cellule a rapidement joué un
rôle de consultance auprès du gouvernement.
Aujourd’hui encore, les résultats de ses études
guident les décisions gouvernementales dans
l’élaboration de sa stratégie de déconfinement.
“Un nouvel esprit
de collaboration
s’est cristallisé
au sein de
l’intiative Research
Luxembourg et
je ferai tout pour
le pérenniser”
Aussi inopinément qu’elle est arrivée, la
pandémie aura donc redistribué les cartes dans
le secteur de la recherche, tant au niveau de la
définition de ses priorités que du financement.
6,7 millions d’euros, c’est le budget qui aura
été attribué aux recherches sur le coronavirus
entre la mi-mars et début juin. «Vu l’urgence
de la situation, notre conseil d’administration
s’est réuni en séance extraordinaire par
vidéoconférence pour allouer le financement
nécessaire à la réalisation de ces études. N’ayant
pas obtenu de budget supplémentaire de la part
du gouvernement, nous avons puisé dans nos
fonds propres. Certes, dans un premier temps,
ceux-ci manqueront à d’autres programmes
mais il n’y avait pas de question à se poser: il
fallait lancer ces études. Les projets que nous
soutenions et qui pâtiront de la situation
bénéficieront du prolongement nécessaire»,
affirme Marc Schiltz. «Nous avons fait preuve
d’agilité et de flexibilité et avons démontré que
nous pouvions soutenir la recherche, même
dans l’urgence», poursuit-il.
En plus de coordonner les projets et de
financer les études menées par la Taskforce
Covid-19, le FNR a endossé un rôle non
moins important de communicateur. «Nous
avons régulièrement alimenté notre site internet
science.lu d’informations et d’articles de
vulgarisation scientifique pour indiquer au
grand public l’état actuel des connaissances
sur le virus et l’épidémie. Certains de ces
articles ont été consultés à plus de 40.000
reprises, un chiffre qui témoigne du réel
besoin d’informations fiables que ressentait la
population», ajoute Marc Schiltz.
Salariés au foyer
Vendredi 13 mars, à la Maison du Savoir, les
équipes du FNR éteignent leurs ordinateurs.
Dès lundi, elles les rallumeront dans
l’environnement peu habituel de leur foyer.
Comme bon nombre de leurs compatriotes,
les mécènes de la recherche s’apprêtent
à vivre plusieurs mois de télétravail.
«Les semaines précédentes, lorsque nous
avons compris la tournure que prendraient
les événements, notre équipe IT a travaillé
d’arrachepied pour que nous soyons en
mesure de passer au télétravail. Le moment
venu, l’équipement, les logiciels, le système
de vidéoconférence, tout était installé sur
les ordinateurs portables dans lesquels nous
avions heureusement investi il y a quelques
années», explique Marc Schiltz.
Alors qu’ils se côtoyaient au quotidien, les
29 employés du FNR n’échangent plus
que par écran interposé. Pour humaniser
ces contacts par vidéoconférence, le Fonds
planifie quelques activités permettant
d’entretenir l’esprit d’équipe.
Marc Schiltz
82 LG
JUIN/JUILLET 2020
PORTRAIT
«Nous avons organisé des cours de sport en
vidéo avec un coach ou encore des séances
de yoga à distance. Nous avions besoin
de ces activités pour que l’équipe reste
soudée», développe le secrétaire général.
Nouvelle norme dans l’anomalie du confinement,
le télétravail a, au FNR comme
ailleurs, révélé ses avantages et ses limites.
«Le télétravail a beaucoup d’atouts et je pense
que nous y recourrons davantage à l’avenir
à condition que les travailleurs puissent
se consacrer pleinement à leurs missions.
Durant la crise, mes collaborateurs et moimême
avons dû mener de front travail et
enseignement à domicile pour pallier à la
fois la fermeture des bureaux et des écoles.
Un épuisement bien compréhensible a
gagné certains de nos collègues. Le défi du
télétravail réside dans l’équilibre entre vie
privée et vie professionnelle. L’une des clés
pour que le système fonctionne repose sur
l’aménagement d’un espace dédié au travail.
Bien sûr, ce sont des leçons pour l’avenir.
Dans cette situation, nous n’avons pu que
réagir au mieux face à l’urgence», considère
Marc Schiltz.
Tandis que le déconfinement s’accélère,
les équipes du FNR préparent leur
retour progressif à Belval. «En principe,
le télétravail reste la norme mais nos
collaborateurs peuvent retourner au
bureau sous certaines conditions. Nous
réaménageons nos locaux pour que les deux
mètres de distance puissent être maintenus
en tout lieu. Pour l’instant, nous avons
établi la règle d’une personne par pièce et
mis en place un planning pour la respecter.
Bien que ce système fonctionne, j’espère
que nous pourrons progressivement revenir
à la normale», explique Marc Schiltz.
Le monde d’après
D’aucuns ont rêvé à ce monde d’après qui
conjurerait les insatisfactions du monde
d’avant. Tantôt utopistes, tantôt défaitistes,
les projections sur ces lendemains qui
(dé)chantent reposent sur les premières
leçons tirées de la crise. «Les chercheurs
se sont mobilisés très tôt pour mettre leurs
connaissances et savoir-faire au service de
la communauté. En tant que détentrice de
l’expertise scientifique, la recherche devra
peut-être guider davantage les décisions
politiques à l’avenir. Si chacun doit bien
sûr rester dans son rôle, les experts ont
prouvé leur capacité à fournir des données
scientifiques pertinentes aux décideurs
politiques. Une situation relativement
nouvelle au Luxembourg car la recherche
publique y est très jeune. La crise, qui a
mobilisé tous les experts étrangers, aura
donc révélé le bien-fondé de l’existence
d’une recherche scientifique qui nous est
propre. J’espère que le rôle que nous avons
joué sera reconnu et que nous pourrons
le remplir plus généralement à l’avenir.
D’un autre côté, j’ai regretté le manque
de coordination au niveau européen et
international, que ce soit entre chercheurs
mais aussi entre organismes de financement
comme le FNR. J’assume donc ma part
de responsabilité. Nous gagnerions
tous à mettre en commun davantage de
ressources et de connaissances et c’est
peut-être le défi qu’il faudra relever pour
affronter de prochaines crises dans de
meilleures conditions», conclut Marc
Schiltz. n
www.cmd.solutions
Launch your
productivity-rocket. NOW!
www.cmd.solutions/rocket
YOU NEED SOLUTIONS THAT WORK!
Nowadays, barely no company can work efficiently and be productive without an optimal IT-setup. Your clients
expect as well digital processes, exchanges of data, high reactivity and reachability almost round the clock.
To assure your competitiveness, investments in IT and Telecommunication-system are constantly under cost
pressure.
Thus we have developed a concept which empowers you as of now - The PRODUCTIVITY ROCKET.
Without upfront investments and in an unbureaucratic manner - to make you either capable of acting again
or to prepare you for all future challenges in regards to security, business continuity, flexibility, productivity or
cost-efficiency.
We as a Service-provider accompany you in the whole process -
even if you don‘t have your own IT-department or as a very small company with very basic needs.
We take care of your ICT, so that you can focus on your core business.
cmd-solutions
CMD_solutions_
cmdsolutionslux
cmd_solutions_
PART OF
Lëtzebuerger Gemengen 234/235 Juin/Juillet 2020