MEMORIAV
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La rédactrice Annette Leemann, rédactrice<br />
du Téléjournal régionalisé à Genève.<br />
Photo: TSR, Genève<br />
CONTRIBUTION DE SRG SSR À LA POLITIQUE DU PATRIMOINE<br />
MARC SAVARY, SRG SSR IDÉE SUISSE<br />
«Les archives de SRG SSR n’appartiennent<br />
ni à la Confédération ni au public, mais à<br />
SRG SSR elle-même.» Cette phrase, tirée<br />
du rapport final (octobre 2003) du «Projet<br />
MAM» (Media Asset Management), a suscité<br />
étonnement, interrogations, voire courroux<br />
dans les milieux de préservation du patrimoine.<br />
Elle semble en effet contraire à l’un<br />
des principes guidant l’action de Memoriav:<br />
l’accessibilité du public au patrimoine pour<br />
une utilisation non-commerciale.<br />
Elle n’en est pas moins le reflet du fait que<br />
radio et télévision ont conservé un nombre<br />
considérable de documents d’abord à des<br />
fins de réutilisation, et non de préservation<br />
du patrimoine. Pour SRG SSR, ces archives<br />
sont ainsi d’abord une composante de la<br />
réalisation des programmes, permettant en<br />
particulier une certaine réduction des coûts<br />
de production. Elles sont ensuite un capital<br />
qui pourrait être activé avec la multiplication<br />
des offres de programme et des vecteurs de<br />
diffusion. La préservation du patrimoine ne<br />
vient qu’ensuite, son importance n’étant<br />
vraiment apparue que ces dernières années.<br />
«SRG SSR se trouve au carrefour du public<br />
et du privé: elle exécute une tâche d’utilité<br />
publique, mais doit en même temps survivre<br />
la concurrence des autres concessionnaires<br />
du domaine.» Une étude en cours de<br />
l’Institut des hautes études en administration<br />
publique (IDHEAP) sur la politique de la<br />
mémoire en Suisse mettait parfaitement en<br />
exergue cette ambivalence entre nécessités<br />
de production et commerciales, d’une part,<br />
participation à une mission d’intérêt public,<br />
de l’autre.<br />
Parallèlement, la numérisation actuelle de<br />
la chaîne de production – la conservation<br />
des archives est désormais au cœur de ce<br />
processus – modifie radicalement le travail<br />
de conservation des documents et les<br />
conditions de collaboration avec les institu-<br />
RAPPORT D’ACTIVITÉ<br />
<strong>MEMORIAV</strong><br />
tions spécialisées. Elle pose de nouveaux<br />
défis, avec par exemple cette question:<br />
comment assurer un certain accès à ces<br />
documents historiques, tout en évitant<br />
le piratage et en garantissant la sécurité<br />
informatique de l’entreprise? Pour l’heure,<br />
SRG SSR et ses partenaires du réseau<br />
Memoriav sont appelés à élaborer ensemble<br />
les premiers essais de réponse.<br />
Les unités radio et télévision de SRG SSR<br />
et Memoriav ont, ces dix dernières années,<br />
mené conjointement d’importants travaux<br />
de sauvegarde, et ce à la plus grande satisfaction<br />
des deux partenaires. Cette politique<br />
doit être poursuivie, renforcée même.<br />
A SRG SSR, le nouveau réseau D+A (Documentation<br />
et Archives), créé à la suite du<br />
rapport MAM, joue un rôle de coordination<br />
et d’interface, permettant notamment aux<br />
radios et télévisions de développer une<br />
meilleure synergie interne et une «politique<br />
extérieure» plus cohérente. Association<br />
faîtière, Memoriav est appelée à jouer un<br />
rôle similaire de régulateur pour les milieux<br />
de préservation du patrimoine.<br />
C’est dans ce contexte que SRG SSR a<br />
souhaité négocier une nouvelle conventioncadre,<br />
qui non seulement doit permettre de<br />
régler les modalités de coopération avec<br />
Memoriav, mais aussi fournir le cadre structurel<br />
pour des contrats spécifiques avec les<br />
institutions membres du réseau Memoriav,<br />
comme la Phonothèque nationale ou la<br />
Cinémathèque suisse.<br />
Une préservation optimale du patrimoine,<br />
tout en tenant compte des impératifs<br />
concurrentiels de la radio-télévision de<br />
service public, devrait être le fruit de ces<br />
efforts. Ceux-ci impliquent certainement de<br />
trouver des voies originales et des solutions<br />
adaptées à l’ère numérique qui s’ouvre<br />
devant nous.<br />
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