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Rhône-Alpes, une région compétitive en Europe La France occupe actuellement la 5 e place mondiale et le 2 e rang européen, en termes de chiffres d’affaires, derrière les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne et la Chine, qui la devancent depuis 2000. Ces dix dernières années, l’industrie chimique française a connu une croissance de l’ordre de 3 %, semblable à celle de l’UE et plus forte qu’aux Etats-Unis (1,7 %) et au Japon (1,7 %). La Chine se développe très fortement avec une croissance de 10 % par an ces deux dernières années. La France exporte plus de 60 % de son CA. Rhône-Alpes : une position favorable parmi les grandes régions européennes Rhône-Alpes est depuis 2004 devenue la première région chimique de France devant l’Ile-de-France en termes d’emplois. La région apparaît également très bien placée parmi les grandes régions européennes (cf. tableau en annexes) dans le secteur chimie-pharmacie. Rhône-Alpes se classe en effet en douxième position en termes d’emplois sur les filières chimie-pharmacie 1 . L’évolution économique 1999-2003 (+ 6,7 % d’emplois) a semblé globalement plus favorable en Rhône-Alpes que dans les autres régions comparées 2 . Les entreprises de la région ont réalisé pas moins de 690 millions d’euros d’investissements bruts en biens corporels, ce qui place Rhône-Alpes en dixième position européenne, devant la Catalogne, la Bavière et l’Ile-de- France. Parmi les régions européennes leaders de la chimie-pharmacie figurent : - cinq länder allemands (Nordrhein-Westfalen, Hessen, Bayern, Rheinland-Pfalz et Baden- Württemberg), - la Lombardie, - la Catalogne, - la Flandres, - le Nord-Ouest (région de Manchester et Liverpool) et Sud-Est (région du Kent…) de l’Angleterre, - la région de Varsovie (Mazowieckie) en Pologne, - l’Ouest des Pays-Bas, dont la province du Zuid- Holland (La Haye-Rotterdam) est le fer de lance - l’Ile-de-France et Rhône-Alpes. NB : Cette comparaison quantitative ne peut être réalisée ni pour le secteur de l’environnement car les seules données fournies par Eurostat concernent les activités de récupération, ni pour la seule filière chimie (sans la pharmacie), Eurostat fusionnant les deux secteurs. Rhône-Alpes, grâce notamment à sa Plastic Valley autour d’Oyonnax, fait office de leader français incontesté de la plasturgie, un des débouchés de l’industrie chimique. La région regroupe 18 % des effectifs français. Elle se situe au 8 e rang européen 1 Le classement des régions n’a que peu de sens, car ce sont des entités aux poids sensiblement différents. Nous avons privilégié ici le plus possible les comparaisons entre régions administratives. Quand la comparaison s’avérait plus pertinente, des regroupements ont été utilisés (ex. Royaume-Uni). 2 La prise en compte dans ce classement de l’industrie pharmaceutique –de surcroît fortement présente en Rhône-Alpes- est de nature à biaiser les résultats de la seule industrie chimique, qui a connu une évolution moins favorable ces dernières années en termes d’emplois. 2 - Opale – Axelera – Benchmark international - 29/11/2006 en termes d’effectif et a connu une croissance de l’emploi de 5,3 % entre 1999 et 2003 pendant que ces voisins européens -en dehors de la Catalogne, qui a gagné près de 8 % d’emploi- voyaient leur nombre d’emplois stagner ou diminuer. Aucun équivalent à Axelera… « Chimie » et « environnement » restent des secteurs cloisonnés, même si l’industrie chimique développe un discours sur la protection de l’environnement. Promouvoir une chimie verte reste l’un des enjeux majeurs à relever pour cette industrie au vu de l’image négative donnée par la chimie mais également à cause du développement des normes environnementales. Axelera a donc misé sur un positionnement stratégique prometteur qui reste unique à ce niveau. Le benchmark réalisé a en effet montré qu’aucune structure n’associe simultanément d’un côté les secteurs « chimie » et « environnement » et de l’autre les trois composantes entreprises, laboratoires de recherche et formations. … mais des initiatives à souligner Le benchmark a néanmoins permis de dégager un certain nombre de régions qui mettent en place des stratégies de clusters dans les secteurs de la chimie et de l’environnement. Il faut souligner la volonté forte de concilier chimie et préoccupations environnementales en développant des technologies respectueuses de l’environnement. Les régions qui initient des clusters ont pour principal objectif d’élaborer une stratégie cohérente de développement de l’industrie chimique ou des écoactivités. Plusieurs régions promeuvent des parcs industriels dédiés qui permettent d’accueillir les investisseurs sur des sites bien équipés pour le développement du secteur, notamment des PME. On peut ainsi noter les sites allemands Chemsite et Chemcologne en Rhénanie du Nord-Westphalie, le Chemparc de Lacq en France ou les différents sites chinois. D’autres ont davantage une approche de type « cluster » : l’Offensive des clusters en Bavière, les clusters britanniques Chemicals Northwest, North East Process Industrial Cluster et Chemicals Yorshire. L’initiative bavaroise « l’Offensive des clusters en Bavière » a consisté à développer 19 clusters,
dont un sur la chimie, un sur les technologies de l’environnement et enfin un sur les nouveaux matériaux. Si ces secteurs sont séparés, la prévention du risque environnemental reste un élément important pour l’industrie classique. L’intérêt réside également dans la gestion de ces clusters avec un effort important de transversalité, de coopération qui passe par des plates-formes ouvertes pour permettre aux projets innovants d’aboutir. Yorkshire Chemicals, une initiative proche d’Axelera Le pôle chimie Yorkshire Chemicals porte un intérêt particulier aux biomatériaux et à l’environnement. Les centres d’excellence mis en place approfondissent les thèmes sur ces sujets en regroupant industriels, chercheurs et étudiants. En particulier, le centre d’excellence sur la chimie verte de l’Université de York mise sur les synergies nécessaires entre recherche, industrie et éducation. Son objectif est de promouvoir le développement et l’implantation de la chimie verte. Il s’insère également dans des réseaux internationaux (GCN, WUN). La Lombardie est également active dans le domaine de la chimie verte avec des recherches sur les matériaux alternatifs et la catalyse. La « chimie verte » : un concept en plein développement Le concept de « chimie verte » est apparu au début des années 90 avec les premières lois sur la prévention de la pollution aux Etats-Unis, puis en Europe. Pour certains, la définition de la chimie verte se borne à « l’utilisation de la biomasse végétale avec des procédés propres », pour d’autres, l’acception est plus large et désigne « l’ensemble des principes et des techniques pour réduire ou éliminer l’usage ou la formation de substances dangereuses et/ou toxiques dans la conception, la production et l’utilisation de produits chimiques ». Trois pistes de recherche : 1. L’usage de procédés de synthèse alternatifs (catalyses et biocatalyses) 2. L’usage de conditions de réactions alternatives (solvants moins toxiques, amélioration de sélectivité) 3. Une conception de produits moins toxiques ou d’un usage plus sûr. Cette définition plus vaste, parfois aussi utilisée sous le vocable « chimie durable », correspond plus au projet Axelera. Des réseaux internationaux en développement Depuis les années 1990, de nombreuses organisations ont adopté la chimie verte et développent des projets de recherche et des coopérations entre les partenaires de différents pays. L’absence d’une véritable tête de réseau française de la chimie durable D’une manière générale, la France est souvent la grande absente des réseaux internationaux liés à la chimie durable et en est encore moins une tête de réseau. Par exemple, parmi la vingtaine d’antennes du réseau américain Green chemistry institute, la France n’en a aucune. Aucune région française n’est présente dans le réseau européen des régions de la chimie (ECRN). Parmi les grands réseaux internationaux nous pouvons citer le Green chemistry institute et le Green chemistry network. D’autres réseaux plus spécialisés autour de la catalyse, des polymères existent également. Au niveau national, on assiste également à l’émergence de réseaux qui établissent des liens et des coopérations avec d’autres réseaux de chimie verte dans le monde : le Crystal Faraday Partnership (Royaume-Uni), la REQS (Espagne), INCA (Italie), la GSCN (Japon) ou encore le Canadian Green Chemistry network… L’intérêt de ces différents réseaux réside dans les synergies dégagées qui permettent de faire avancer les technologies respectueuses de l’environnement. Les réseaux repérés sont souvent portés par des instituts universitaires, mais associent dans la plupart des cas le monde industriel. Ce sont le plus souvent des réseaux nationaux. Une véritable opportunité s’offre à Axelera pour devenir la tête de réseau française dans le domaine de la chimie durable. L’intégration dans les différents réseaux internationaux de promotion, de recherche… paraît dès lors indispensable. Des financements européens à capter Pour pouvoir rester compétitive, sur le plan mondial, l’UE a besoin d’initiatives basées sur des partenariats de recherche public-privé, surtout dans des domaines qui nécessitent une masse critique. L’efficacité de ces pôles repose sur les compétences de chacun qui s’additionnent. Les acteurs impliqués nouent un dialogue continu permettant des innovations. La Commission européenne suit donc de près le développement de ces partenariats, notamment la mise en place des pôles de compétitivité français. En dehors du projet européen SusChem, conduit conjointement par le Cefic et EuropaBio et soutenu financièrement par la Direction recherche de la Commission européenne, la Commission, par ses différents programmes, dispose d’une capacité de financement conséquente, particulièrement en direction de la recherche et de l’innovation. Le 7 e PCRDT 2007-2013, dont le budget devrait augmenter de 40 % (50 Mds €), ou d’autres programmes tels que le 1 er Programme-cadre pour l’innovation et la compétitivité 2007-2013 (4,2 Mds € de budget prévu), le Plan d’action pour les écotechnologies, les programmes de coopération Opale – Axelera – Benchmark international – octobre 2006 - 3
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