Magazine Helicopter Industry #101
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LA SÉQUENCE DE DÉMARRAGE<br />
Bien que l’hélicoptère en soit à la moitié de son programme<br />
de vols de la journée, quelques réglages et vérifications<br />
s’imposent. Huit niveaux de réglage permettent d’ajuster<br />
la distance entre l’assise du siège et le palonnier, ainsi les<br />
pilotes de différentes tailles trouveront aisément la position<br />
la plus confortable. Le moteur et le rotor tournent toujours,<br />
ce qui nous dispense d’une procédure de mise en route<br />
complète, laquelle mérite tout de même d’être décrite ici.<br />
Le pilote aux commandes, une fois sa visite prévol effectuée,<br />
met la batterie sous tension, vérifie que tous les voyants<br />
fonctionnent, s’assure que le niveau de carburant indiqué à<br />
bord est le même que celui qui a été préalablement contrôlé<br />
avec une jauge manuelle durant la pré-vol extérieure.<br />
L’Enstrom est équipé d’un débitmètre (« fuel flow ») de<br />
carburant, ce qui facilite le calcul de l’autonomie en temps<br />
réel pendant le vol. La température du moteur, au moment de<br />
la première mise en route, doit atteindre un niveau nominal<br />
de fonctionnement de 200° Farenheit (93,3° C).<br />
Si le moteur, au moment du démarrage, est chaud, le pilote<br />
joue sur le gavage, en évitant d’admettre trop de carburant<br />
avec la poignée de gaz tournante située à l’extrémité du levier<br />
de pas général. Si le moteur est froid, il le gavera davantage<br />
en ouvrant la poignée de gaz à fond.<br />
La pompe à essence est mise sur « marche » et la commande<br />
de richesse sur plein riche pendant huit secondes. Puis la<br />
pompe est coupée et la richesse ramenée sur « pauvre ». Un<br />
bouton général (master switch) permet d’activer la séquence<br />
de démarrage. Enfin, le démarreur est actionné à l’aide d’un<br />
autre bouton situé sur le levier de pas général. Deux à trois<br />
secondes suffisent pour lancer les quatre cylindres du<br />
Lycoming HIO-360 turbocompressé de 225 shp (228 ch.).<br />
Maintenu à 1 500 tr/mn, le moteur commence à chauffer,<br />
jusqu’à atteindre les 200° F. Pendant cette attente,<br />
l’embrayage s’effectue à l’aide d’un levier qui permet au<br />
pilote de synchroniser la rotation du rotor et celle du moteur.<br />
Puis, le régime réglé à 2 300 tr/mn. La température d’huile<br />
grimpe rapidement jusqu’à 80° F (26,6° C).<br />
CONTRÔLES ET PRÉRÉGLAGES<br />
À cette température, le pilote amène le moteur à son régime<br />
nominal de 3 050 tr/mn.<br />
Il vérifie alors le fonctionnement des deux magnétos –<br />
les cylindres sont alimentés par deux bougies chacun.<br />
Les magnétos sont coupées l’une après l’autre. À chaque<br />
coupure, une perte de 100 à 125 tr/mn, est tolérée. Les deux<br />
magnétos à nouveau en fonction, le pilote teste la réponse<br />
de la roue libre : il coupe brusquement l’arrivée des gaz<br />
et constate que le rotor principal continue normalement<br />
sa rotation, alors que les tours moteur ont chuté. La<br />
désynchronisation des indicateurs des tours moteur et des<br />
tours rotor ayant été vérifiée, il ramène le moteur au régime<br />
initial de 3 050 tr/mn.<br />
La présence du turbocompresseur nécessite le réglage<br />
de la richesse, afin d’éviter que les gaz d’échappement<br />
n’atteignent une température trop élevée. Sur la planche<br />
de bord, un cadran indique la mixture carburant. On réduit<br />
donc un peu la richesse, en gardant un œil sur l’indicateur<br />
de consommation. Celle-ci est amenée à 65, voire 70 livres/<br />
heure (aux environs des 30 kg), pour limiter la température<br />
des gaz d’échappement à la sortie du turbocompresseur<br />
(TIT) à 1 500° F (environ 815° C).<br />
Le décollage est maintenant imminent. Ceintures attachées,<br />
portes fermées, tous indicateurs nominaux et aucun<br />
obstacle alentour : une traction sur la commande de pas<br />
général nous place en stationnaire, à un mètre du sol.<br />
L’amplitude au palonnier est normale, sans exagération. Le<br />
mouvement du pied seul (et non de la jambe) permet de<br />
maintenir le cap. Un coup d’œil à la température des gaz<br />
d’échappement confirme que le préréglage est correct. Le<br />
centrage de l’appareil est bon. Nous nous déplaçons vers<br />
l’aire de décollage à la vitesse d’un homme au pas. Sur un<br />
moteur thermique, l’indicateur de puissance correspond à la<br />
pression d’admission appliquée au moteur. En stationnaire,<br />
le manomètre de l’Enstrom affiche 26 à 27 pouces. Mais<br />
avec le turbocompresseur, lors de la phase de décollage,<br />
nous pourrons augmenter cette pression d’admission<br />
jusqu’à 39 pouces.<br />
Nous sommes prêts et alignés pour le décollage. Une infime<br />
pression sur le manche cyclique, vers l’avant, déclenche<br />
notre déplacement longitudinal et nous amène rapidement<br />
à la vitesse d’accrochage – celle où l’hélicoptère vole en<br />
dehors de l’effet de sol. n<br />
HI I 71