Magazine Helicopter Industry #101

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ous cherchions 250 millions d’Euros explique d’entrée
de jeu Andreas Löwenstein, PDG de Kopter, qui a reçu
Helicopter Industry pendant Heli Expo. Ce financement nous
était nécessaire pour terminer le développement de notre
appareil, investir dans nos infrastructures et nos offres de
services en préalable à la mise en service du SH09. Tout cela
doit passer par des recrutements importants, la construction de
nouveaux bâtiments, la mise en place de moyens de production ».
Kopter a déjà investi plus de 350 M€ dans son programme
SH09. Avec les 250 M€ recherchés, ce sont donc environ
600 M€ qui seront consacrés à la conception et l’entrée en
service d’un hélicoptère moderne à turbine. « C’est en fait
tout un système industriel qui est conçu, financé et certifié pour
ensuite permettre la mise en service d’un hélicoptère nouveau »
souligne Andreas Löwenstein.
Aucun doute là-dessus : Kopter est atypique dans le paysage
actuel de l’hélicoptère où règnent des constructeurs étables
dont les coût structurels sont si élevés que les financements
se font la plupart du temps sur le dos des états, dont la
facturation au prix fort des flottes gouvernementales servent
ensuite au développement de flottes civiles à des prix «
raisonnables ». Avec son SH09 développé sans application
miliaire en vue, Kopter sera donc parvenu à un difficile
équilibre, à condition toutefois de trouver le financement
complémentaire permettant d’aboutir à la certification de
l’appareil.
«Nous avons eu des discussions avec des investisseurs
multiples explique Andreas Löwenstein. En matière industrielle,
trois possibilités existent : un simple ajout de capital, la prise de
contrôle par un intérêt souverain (NDLR : il se dit que la Chine
aurait été intéressée par le rachat de la société), ou l’arrivée d’un
investisseur industriel stratégique ». C’est donc cette dernière
possibilité qui a abouti, avec des discussions qui se sont
accélérées à partir de septembre 2019 et l’essai du SH09 par
les pilotes d’essais de Leonardo. « Les discussions se sont
bien passées avec Leonardo poursuit Andreas Löwenstein. Nous
avons alors opté d’un commun accord pour une acquisition
à 100% par le groupe italien. Pourquoi 100 ? Parce que nous
ne voulions pas de la complexité supplémentaire qui aurait pu
naitre de la présence d’un actionnaire minoritaire. Une prise de
contrôle à 100% est claire et nette et permet de mettre en place
toutes les synergies possibles ».
Andreas Löwenstein met en avant une complémentarité
excellente avec les activités et la gamme actuelles de
Leonardo, son portefeuille de technologies de pointe,
mais également les qualités dont l’hélicoptériste italien
fait toujours preuve : « Ils se considèrent toujours comme
challenger et ils font toujours preuve d’un remarquable esprit
de conquête ». Le gain est évident pour Kopter qui va pouvoir
bénéficier sans bourse délier de moyens d’essais et d’un
vaste réseau de support client. Inversement, en mettant
la main sur Kopter, Leonardo accède à une société en
plein développement, agile dans ses processus et dans sa
politique industrielle.
« Les dirigeants de Leonardo nous le disent clairement
précise Andreas Löwenstein : ils veulent nous garder comme
centre d’excellence et d’innovation. Il y a chez Leonardo un
respect très fort de notre identité et de la marque Kopter. Si
l’on arrive à démontrer que ce que l’on fait est pertinent, que
nous livrons de façon rapide et fiable, nous avons toutes les
raisons de croire que la marque Kopter continuera d’exister ».
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