Miles #36 - RESTER - Réinventer sa manière de bouger

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Van Life
Le voyage sur la route
Tendance
Le style de la
performance
#36
Fred Krugger
Designer de bolides
de rêve
S’aérer sans
décoller
Sport, adrénaline,
les clés pour vivre
à fond sans s’envoler
Supplément gratuit au Moniteur Automobile (20/05/2020).
Ne peut être vendu séparément.
RESTER
RÉINVENTER SA MANIÈRE
DE BOUGER
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CLASSIC CAR, PRESTIGE CAR, PRESTIGE HOME PROTECTION FINE ART INSURANCE DONATION COVER
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ÉDITO
Supplément gratuit du
Moniteur Automobile
Une production de
S.A. ProduPress
Av. Général Dumonceau 56
1190 Bruxelles
Tél. 02 333 32 60
Éditeur responsable
Tanguy Rousseaux
Av. Général Dumonceau 56
1190 Bruxelles
Rédactrice en chef
Juliette Debruxelles
Rédacteur en chef adjoint
Xavier Daffe
Secrétariat de rédaction
Olivier Maloteaux
Rédaction
Louise Apple, Virginie de
Borchgrave, Nicolas Capart,
Elisabeth Clauss, Juliette
Debruxelles, Johan Dillen,
Nicolas Mauclet, Florence
Neirinckx, Maxime Pasture,
Boris Rodesch
Photographes
Michael Shutter et
Pierre Vachaudez
Mise en page
Floriane Donnet, Kimson Luong
Illustrations
A. Kool
Images
Alain Sevenne
Chef de production
Alain Sevenne
Marketing Manager
Virginie Claerhout
RÉINVENTER
choses en main. Changer, oui, mais recommencer aussi. Dans la liste de
nos envies, de nouvelles priorités, d’autres habitudes à challenger. Des
choses qui semblaient essentielles et qui sont devenues dispensables et
irréelles. Et encore plein de questions qui, pour l’heure, nous contraignent
et nous encouragent à être créatifs, imaginatifs, positifs. C’est pile ce
qu’on a fait.
objets. Question tendances, opter pour des coupes et matières qui
conjuguent homewear et liberté. Se prendre de grand « splash » en mer.
Faire le focus sur le précis, le beau, le bien pensé, avec une découverte
des matières techniques dans les dressings des sportifs ou un tour
de l’atelier de Fred Kruger pour s’arrêter sur ses voitures réinventées.
Redécouvrir le voyage à travers la «van life» et l’ingéniosité de celles et
ceux qui font tenir leur besoin de bouger dans un véhicule aménagé.
Des coups de cœur, du son, de l’inspiration, du bonheur et du bon.
Juliette Debruxelles
Rédactrice en chef
Directeur commercial
Michel Mabille - MMAB
Service publicité
Nicolas Van Frausum,
nvanfrausum@produpress.be,
Frank Debrauwer
fdebrauwer@produpress.be
Myriam Merckx
mm@produpress.be
Comptabilité
Evelyne Van Loocke
evanloocke@produpress.be
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3

LA NOUVELLE BMW X5 M
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...ET BMW X6 M.
Informations environnementales (AR 19/03/04) : www.bmw.be
12,4-13,1 l/100 km • 282-299 g/km CO2 (WLTP)
Contactez votre concessionnaire pour toute information relative à la fiscalité de votre véhicule.
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SOMMAIRE
MUSCLE
16 Tendances : vive la liberté !
20 Shopping : le coin des millionnaires
22 Innovation textile :
la Belgique sur le podium
24 Shopping : Sneakers, double
bonne conscience
25 Pièce culte : Nike Air Max
ICONIC
30 Interview de Denis Van Weynbergh
32 Duel au sommet : Clijsters/Hennin
36 Flyboard: toujours plus haut
LIFE
40 #vanlife : ces Belges qui ont
des fourmis dans les roues
ENGINE
48 Krugger FD: l’art à grande vitesse
52 Les voitures les plus rapides du monde
54 Montres : course aux hautes fréquences !
SUBCULTURE
56 Subculture
62 Musique : l’afropop fait danser la planète
66 La Playlist des One hit Wonders
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CONNECTION
TECHNO ADDICT
LES SNEAKERS DU GAMER
Chaussure Active Gaming, Puma, 90€
IL A DIT...
Milan Kundera dans «La lenteur», 1995
LE SMARTPHONE
LE PLUS RAPIDE ?
OnePlus 7T pro McLaren Edition, 859€
BESOIN D’AIR
Flow 2, Plume Labs, 169€
QUELLES SONT LES APPLICATIONS
DES AMATEURS DE VITESSE ?
Monoposto.
DU BOUT DES DOIGTS
Clavier tout-en-un,
Tap Strap II,
237,62€
Peak.
Speedometer.
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LES TRÉSORS
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MELTING POT
AVOIR, SAVOIR (OU FAIRE SEMBLANT)
UN LIVRE POUR (FAIRE SEMBLANT DE) RUNNER
La bible retraçant l’histoire de la chaussure de sport en 357 paires, des
plus «vintage» aux modèles ultra contemporains de divers créateurs
(Stella McCartney, Yohji Yamamoto…) en passant par les prototypes
jamais montrés!
«The Adidas Archive. The Footwear Collection», 644 pages, 100€
(Taschen).
UNE ACTIVITÉ POUR (FAIRE SEMBLANT DE) VOLER
particuliers. Décoller et atterrir dans l’aéroport qui nous tente, survoler la destination : on a le choix entre 24.000 villes. Un module est également
conçu pour venir en aide aux phobiques de l’avion. Tom Cruise dans Top Gun, c’est vous !
AviaSim, 363 avenue Louise, 1050 Bruxelles. Discovery pack à partir de 99€. aviasim.com
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UN INDISPENSABLE POUR (FAIRE SEMBLANT DE) NE PAS FLIPPER
Les masques Plumka
La formidable entreprise belge de
production d’oreillers et couettes de
(quasi centenaire, la maison est née en
leur initiative : la confection de masques
en polyester et en coton, destinés aux
travailleurs en « seconde ligne ».
plumka.be
Les masques Recto Verso Sport
La marque belge de vêtements de sports
haut de gamme Recto Verso Sport, créée
Liebaert, entreprise belge spécialisée,
depuis 1880, dans la confection de tissus
pour de grandes marques de sport et de
lingerie internationale), crée naturellement
des collections, mais aussi des masques
lavables solides et joliment pensés.
79,50€ le pack de 5 masques.
Commandes limitées à 4 packs.
rectoversosport.com
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ELDERFLOWER
SMOKED APPLEWOOD
UNITED KINGDOM
BITTER ORANGE
KEY LIME
MEXICO
CARDEMOM
GUATEMALA
LEMON THYME
ROSEMARY
PROVENCE
PIMENTO BERRY
JAMAICA
ANGOSTURA BARK
SOUTH AMERICA
EARTHY GINGER
KOLA NUT
NIGERIA
SICILIAN LEMONS
SICILY
FRESH GREEN GINGER
IVORY COAST
CLEMENTINE
SOUTH AFRICA
QUININE
CONGO
CINNAMON
SRI-LANKA
VANILLA
MADAGASCAR
CHOCOLATE GINGER
COCHIN
CASSIA
INDONESIA
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Pour Fever-Tree, le goût passe avant tout. C’est précisément pour cette raison que Charles
Rolls et Tim Warrillow, les deux fondateurs de Fever-Tree, ont voyagé à travers le monde pour
sélectionner les meilleurs ingrédients auprès de producteurs locaux. De leurs voyages, ils ont
ramené des matières premières issues des quatre coins de la planète : de la quinine du Congo,
différentes variétés de gingembre venant du Nigeria, de Côte d’Ivoire et d’Inde, ainsi que du thym
de Provence et des citrons de Sicile.
www.fever-tree.com
facebook.com/fevertreemixers
instagram.com/fevertree_be
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MUSCLE
VOIR ARRIVER LA TENDANCE
Ludovic Elens, «aka» Lunetier Ludovic, est un véritable créateur de montures
d’exception. Sa dernière collection prêt-à-porter : des paires de lunettes
kératine, qui s’accorde à la perfection avec la carnation de la peau, des
cheveux ou la couleur des yeux suivant les nuances utilisées. » 12 modèles
www.lunetierludovic.be
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TENDANCES
VIVE LA LIBERTÉ !
E
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LES NOUVEAUX CODES DE LA MASCULINITÉ
TENDANCE N°1: LA TRANSPARENCE
LE LOOK BOHÊME
LUDOVIC DE SAINT SERNIN
ETRO
J.W ANDERSON
SAINT LAURENTERSON
LE BEAU ROSE
L’ÉVASION
BALMAIN
GIVENCHY
VALENTINO
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BOUGER SANS ENTRAVE
DUNHILL
HERMÈS
JW ANDERSON
LOUIS VUITTON
L’ACCESSOIRE:
LA POCHETTE
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2020: L’ANNÉE DU MARIN
ANN DEMEULEMEESTER
MARNI
LANVIN
OLIVER SPENCER
ET DU COWBOY AUSSI...
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SHOPPING
LE COIN DES MILLIONNAIRES
Avoir la bougeotte, certes, mais avec panache. Quels sont les incontournables du gentleman athlétique ?
Nicolas Mauclet
Une veste de pluie de
compétition, c’est l’alliée des
grandes marches en forêt..
Imperméable, Canada Goose,
775€
La planche de skate réalisée
en collaboration avec la Andy
Warhol Foundation. Qui a plus
pop ?
Planche de skate en bois,
Skateroom, 220€
Marquer le retour au papier et
prendre des notes pendant les
grandes échappées.
Carnet en cuir, Hermès, 416€
Qu’est-ce qu’on boit ? Voici le dé
des indécis.
Dé en cuir et alluminium,
William & Son, 270€
Pour une salle de sport qui en
jette ou un presse-papier de
qualité.
Haltères en métal et cuir, Louis
Vuitton, 1800€
Le pain de savon à suspendre
négligemment.
Savon au citron, Claus-Porto,
22€
pourront pas se passer de cette
anthologie qui reprend les 100
meilleurs parcours du monde.
«The Impossible Collection of
Golf», éd. Assouline, 775€
Il fallait oser, Gwyneth Paltrow
l’a fait. Une bougie à la douce
odeur de bergamote et de rose
de Damas.
Bougie parfumée, Heretic, 75€
Les boutons de manchettes en
argent pour conducteurs avertis.
Boutons de manchettes, Deakin
& Francis, 280€
Est-ce que ce serait le ballon le
plus cher du monde ? On hésite
à shooter dedans.
Berluti, 5300€
Ceci n’est pas une Converse,
mais une collaboration entre
Dior et Daniel Arsham.
Sneakers, Dior, 890€
Avis aux collectionneurs: la
Jaguar Type E Coupé est dans
la boîte.
Coffret dominos, Amalgam
Collection, 620€
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Louis Vuitton réinvente les sacs des hommes
d’affaires avec quatre nouveaux modèles,
dont le Sac Plat Horizontal Zippé, élégant et
confortable, décliné en deux versions.
Prix sur demande!
louisvuitton.com
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INNOVATION TEXTILE
LA BELGIQUE SUR LE PODIUM
Depuis la grande révolution mode des années 80
initiée par les fameux « Six d’Anvers », la Belgique tient
la dragée haute à l’avant-garde internationale. Ce qu’on
sait moins, c’est que même pour les matières premières
de ces fabuleuses collections, ce sont des entreprises
belges qui mènent le jeu.
Elisabeth Clauss
La Belgique est réputée pour son secteur de recherche et
d’innovation ; en matière de textiles techniques, le marché
national est en avance avec une production globale
de 40% (contre 25% en moyenne en Europe). On utilise
ces étoffes magiques pour des applications médicales,
pour améliorer les conditions de vie – Utexbel, société renaisienne,
a inventé Permetect, une finition pour tissus
qui protège des insectes. Ce qui représente un meilleur
confort ici, mais peut sauver des vies ailleurs.
Main dans la main avec des universités
Mathieu Liebaert représente avec sa sœur Camille la cinquième génération
d’une société fondée en Flandre en 1887, et qui a non seulement fait
évoluer les techniques de tissage des matières élastiques, mais aussi les
machines nécessaires à leur fabrication : « nous créons 300 nouveaux tissus
par an destinés à la lingerie, au sportswear, au médical, à l’automobile,
jusqu’aux maillots de bain. Les machines sont conçues spécifiquement
pour les besoins de nos ateliers, et certaines sont ensuite commercialisées
22
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sur le marché. » Fournisseuse notamment de la marque « sporty-luxury » 42|54
lancée par les athlètes multi-médaillées Olivia Borlée et Elodie Ouedraogo,
cette entreprise basée à Deinze est depuis toujours leader dans le secteur du
tissu technique, avec une garantie de performances qui oscillent entre « bionique
» et « avant-garde ».
La Belgique championne éco-responsable
Du côté de Waregem, la société Concordia Textiles produit des textiles anti U.V.,
antibactériens, climatiques ultra-performants et des ennoblissements responsables,
tout en développant des matières biologiques et recyclées. Liebaert a
aussi tissé sa réputation dans le tricotage fin innovant, et dans des créations
originales produites sur place, et quasi impossibles à imiter : « dans les années
80, nous nous sommes adaptés aux nouvelles règles du marché. Au lieu de
faire moins cher ailleurs, nous avons maintenu le prix de la qualité, avec tant
d’innovations que même nos concurrents asiatiques ne s’y essayent pas. »
Le meilleur de l’Homme sorti d’un labo
pour aller en studio
La société Liebaert a notamment collaboré avec l’université de Gand, pour
concevoir des leggings compressifs qui redistribuent la chaleur corporelle,
améliorent les performances des sportifs et permettent une meilleure oxygénation
du sang, donc une récupération plus rapide. Et leur collection de
vêtements de sport à haute performance signée par la maison Recto Verso
utilise la technologie Emana, avec des fils infrarouges de bio-stimulation invisible,
dotés d’une technologie biochimique. Les efforts conjugués de ces entreprises-laboratoires
permettent de renforcer les performances du corps humain
et boostent le quotidien des sportifs. Un miracle ? Non, de la science!
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SHOPPING
SNEAKERS DOUBLE BONNE
CONSCIENCE
Parfaites pour le sport, bonnes pour l’environnement. Après avoir longtemps
souffert d’une éco-réputation discutable, les chaussures de sport se distancient
de l’image «consommé-jeté» qui leur collent aux baskets.
Elisabeth Clauss
Unisa 109,90€
Vero Moda, 79,99€
Jack&Jones, 99,99€
Rombaut 325€
Veja, 140€
Ecologiques ou carrément vegan, les baskets nouvelle génération innovent et respectent, se parent
de semelles en caoutchouc naturel et sont produites lors de processus plus éthiques. « Vegan », ça
veut dire « sans cuir », mais pas forcément « pleines de plastiques » : des matières alternatives et responsables
sont en développement et les grandes marques adoptent progressivement de nouvelles
normes. Les chausser pour battre le bitume, c’est déjà se relier à la Terre.
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PIÈCE CULTE
LA
AIR MAX
Vous en avez forcément déjà eu une paire aux pieds !
Sinon, il n’est jamais trop tard pour commencer...
Le modèle Air Max de Nike a complètement
révolutionné le running, on vous explique pourquoi !
Nicolas Mauclet
Il y a souvent un mec un peu dingue qui se cache derrière les
innovations les plus mythiques. Dans cette histoire, il s’appelle
Marion Franklin Rudy, c’est un ingénieur aérospatial de
52 ans qui a eu envie de changer d’air. C’est le cas de le dire.
Son truc à lui ? Placer de minuscules airbags dans la semelle
des chaussures de sport pour amortir l’impact sur le sol. Brillant
! Sauf que personne n’en veut. Après avoir essuyé le refus
de 23 fabricants de chaussures, il se retrouve dans le bureau
de Phil Knight, le cofondateur de Nike. On est en 1977 et l’équipementier
a 13 ans d’existence et peine à se relancer. Curieux, Phil
Knight enfile une paire prototype et s’en va faire le tour du campus
de Beaverton. Il est intrigué : Nike lance en édition limitée, pour
tester le marché, un modèle de running shoes appelé «Tailwind».
Il se vend en 24 heures ! À l’époque, des chercheurs de l’Université
de Tennessee analysent les mouvements de dix coureurs équipés
de la basket. Ils concluent que les athlètes dépensent moins
d’énergie pour courir. Le sport et la science l’ont donc validée,
mais qu’en est-il de la mode ? Il a fallu attendre les années 80 et
leur foisonnement créatif pour que le designer Tinker Hatfield se
décide à utiliser la technologie «Air» comme un véritable élément
de style. Il invente alors en 1987 la « Air Max 87 » ou « Air Max 1 », le
tout premier modèle du genre, dont la popularité va carrément
exploser dans les années 90. La légende (urbaine) raconte que
le designer se serait inspiré des tubes apparents du centre Pompidou
pour mettre en avant les coussins d’air. Au fil des années
(presque tous les ans, en fait) la Nike Air Max a reçu de nouveaux
designs (on pense à la TN Requin - Air Max Plus ou la
Air Max 270, en tissu filet) sans jamais démentir
son succès puisqu’elle reste l’un des
best-sellers incontournables de la
marque à la virgule.
1987
Air Max 1
1993
Air Max 93
1998
Air Max Plus
2017
Air Vapormax
1990
Air Max 90
1995
Air Max 95
2006
Air Max 360
2018
Air Max 270
1991
Air Max 180
1997
Air Max 97
2015
Air Max 2015
2019
Air Max 720
2020
Air Max 2090
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SE FAIRE DU BIEN
Rien que des formules et solutions pour être frais et canon.
Juliette Debruxelles et Elisabeth Clauss
BEAUTÉ-SOINS
LES PROT’ PLEINES DE TOUT
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Une peau détendue et reposée, c’est facile grâce aux
ampoules Babor. Des fioles en édition limitée à imprimé
fauve et des ingrédients actifs adaptés à chaque peau. Glow,
Hydra, Repair, Energy, Lifting et Chill, notre préférée, avec de
l’huile de chanvre, de l’aloe vera, du cactus et du panthénol
à appliquer le soir pour un réveil plein d’éclat.
La cure de 7 x 2ml, 26,90€ be.babor.com
On n’a jamais autant chaussé nos baskets. Pour se refaire des
tablettes, on associe exercices bien ciblés et apports nutritionnels
adaptés. Les barres Simply Chocolate, riches en protéines, sans
gluten, exhausteurs de goût artificiels ni édulcorants, contiennent de
20 à 23% de protéines. Grâce à une collaboration avec Cocoa Horizons,
les producteurs de cacao reçoivent un prix et un salaire correct
pour leur production. Et… elles sont juste délicieuses ! «Rich Arnold»
pleine de dattes, de cacahuètes, de protéines, de caramel enrobé
de chocolat. «Speedy Tom» aux baies d’açaï et fruit de la passion. «Fit
Fiona» aux fruits rouges.
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LE PARFUM QUI CHANGE TOUT
Aqua di Parma, un nom qui résonne comme
une chanson. Avec sa nouvelle ligne Hotel Line,
la marque italienne apporte des touches de
fragrance raffinée à chaque geste de soin. Sans
parler de cette notion très affirmée de la durabilité,
Aqua di Parma produisant des flacons en
plastique recyclé et recyclable. Avec Arancia di
Capri – en hommage au légendaire flacon Art
déco de la Maison italienne – le raffinement
ultime devient une habitude.
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POUR SE REMETTRE EN CIRCUIT À DEUX PAS DE SPA-FRANCORCHAMPS : LE SPA NUXE
L’Hôtel des Bains abrite le premier (et le seul) Spa Nuxe de Belgique. Une parenthèse enchanteresse au bord du
Lac de Robertville, avec des soins salvateurs entre deux courses de la vie, ou du circuit de Francorchamps,
à 20 minutes de là.
L’établissement rénové flirte avec le parc naturel des Hautes-Fagne. On
admire le paysage depuis la piscine chauffée, le jacuzzi avec vue sur le
lac, et on plonge dans la carte de soins signés Nuxe, pour se remettre
en piste après n’importe quel Grand Prix existentiel. Ceci dans l’espace
spa de 450 m² consacrés au bien-être avec cascade hydromassante,
sauna, hammam, bain bouillonnant et cabines solos ou doubles pour
bénéficier de soins en duo.
Une escale hors du temps (pour une fois qu’on ne le chronomètre
pas...). On a testé le soin 32 Montorgueil, 90 minutes, le meilleur de la
gamme « luxe » de Nuxe : une expérience «holistique» visage et âme,
sur table de massage chauffante. On entre en vibration avec la détente,
on s’abandonne au massage souverain du crâne aux épaules, aux manipulations
douces mais fermes pour rebooster les muscles du visage,
prodiguées par des mains de fées. Même pour les plus résistants à la
déconnexion, l’impression que le corps fond dans une chaleur lumineuse
pour mieux se reloader est totale. On en ressort en planant, et
en se demandant pourquoi on n’a pas cédé à cette tentation avant.
Pour dîner, le chef émérite et patron de l’hôtel, Jean-Pierre Robert,
vous orientera vers le Cheval Blanc : un restaurant sans chichis, mais à
la carte savoureuse, garnie de produits très frais et bien servis.
On repart pour de nouvelles aventures, sur les chapeaux de roue.
www.hoteldesbains.be
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ICONIC
S’ENTRAÎNER, S’ÉLEVER, RECOMMENCER
Si la discipline est un des ciments de la réussite, les réalités savent aussi
rattraper les plus déterminé(e)s. Entre victoires, déceptions et découvertes,
les sensations portent haut les voiles et les drapeaux.
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INTERVIEW DE DENIS VAN WEYNBERGH
« LE VENDÉE GLOBE SE RÉUSSIT
80% À TERRE »
Le Vendée Globe est une course à la voile autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, qui a lieu tous les
quatre ans. Le grand départ aura lieu le 8 novembre prochain aux Sables-d’Olonne. Si Denis Van Weynbergh avait prévu
de participer à cette éditon, il doit malheureusement y renoncer. Miles a rencontré celui qui rêve de devenir le premier
skipper belge à franchir la ligne d’arrivée.
Boris Rodesch
Vous avez annoncé récemment que vous ne participeriez finalement pas
au Vendée Globe.
Quel est votre sentiment ?
Même si je m’y étais préparé, c’est sûr que quand vous êtes concentré
à 200% pendant plus de deux ans sur un projet et que ça n’aboutit pas… ce
n’est pas comique. Après, lorsque vous entreprenez un tel projet, vous avez
deux casquettes. En effet, on retrouve deux profils parmi les skippers. Il y a
ceux qui, comme moi, sont les armateurs de leur bateau et il y a les autres qui
sont employés par leurs sponsors. Je suis donc skipper et chef d’entreprise.
Le premier va tout faire pour naviguer, tandis que le second doit prendre les
bonnes décisions au niveau financier.
On imagine que la raison qui a poussé le chef d’entreprise à prendre cette
décision est d’ordre financier ?
C’est l’unique raison. J’ai un super bateau qui est pratiquement prêt, j’ai
aussi de bons retours de la presse et une sympathie de la part du grand public.
En bref, si j’avais trouvé les partenaires financiers, c’était parti. Mais sachant que
nous avons de gros rétroplannings à respecter pour la préparation du bateau, il
aurait dû être en chantier en décembre 2019 afin de prendre le temps nécessaire
pour tout vérifier et pouvoir le mettre à l’eau en mars 2020. Comme je n’avais
plus de piste pour trouver des investisseurs potentiels, c’était plus sage et plus
prudent de prendre cette décision maintenant que de risquer soit la catastrophe
financière, soit d’avoir un bateau qui ne soit pas bien préparé.
Quel est le budget nécessaire pour participer au Vendée Globe ?
J’avais prévu un budget de 1,2 million d’euros, qui était censé couvrir
l’amortissement du bateau, les frais de fonctionnement et le remplacement
de certaines pièces. Il fallait par exemple acheter des voiles qui coûtent entre
150.000 et 200.000 euros. Au final, je devais encore trouver des partenaires
pour couvrir deux tiers du montant global. Si j’avais atteint ne fût-ce qu’une
grosse moitié, nous aurions pu commencer à travailler sur le bateau. J’aurais
alors pu commander les voiles tout en en continuant à chercher les derniers
financements, mais nous étions vraiment trop juste pour lancer ce processus.
Que retenez-vous de cette aventure ?
J’ai eu la chance de parcourir plus de 3.500 milles et de passer près de 40
jours en mer en 2019. Je n’avais jamais navigué en solitaire sur un bateau aussi
grand. Cette expérience me servira pour la suite. Je ne veux pas rester là-dessus
et je pense déjà à la prochaine édition en 2024.
Pour conclure, si vous deviez définir le Vendée Globe ?
C’est l’Everest des Mers, le format le plus extrême en solitaire et le Graal à
aller chercher quand vous faites de la course au large. Avec près de 400.000
personnes présentes pour assister au départ, cette épreuve profite aussi d’un
engouement populaire vraiment exceptionnel.
« JE NE VEUX
PAS RESTER
LÀ-DESSUS ET
JE PENSE DÉJÀ
À LA PROCHAINE
ÉDITION EN
2024. »
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STORY
DUEL AU SOMMET :
HENIN / CLIJSTERS
Un regard illustré sur les plus belles rivalités de l’histoire du sport.
Les joueuses belges ont remporté, à elles deux, 84 titres en simple dont 11 tournois du Grand
Chelem, 5 Masters et une médaille d’or olympique.
Boris Rodesch, Illustration: A. Kool
Justine Henin —née à Liège en 1982— est une
adepte de la terre battue. Kim Clijsters —née
en 1983 à Bilzen— est une spécialiste des surfaces
dures. La joueuse francophone a marqué
les esprits grâce à son revers à une main
dévastateur —considéré comme étant le plus
beau revers du circuit—, à la variété de son jeu
et à une détermination qui lui ont permis de
compenser un physique léger. A contrario, la joueuse néerlandophone
a su faire la différence en misant sur sa robustesse
et sa puissance, un tennis complet et une défense en glissade
spectaculaire basée sur un jeu de jambes exceptionnel. Si la
première est introvertie, la seconde, souriante et spontanée,
est l’une des joueuses professionnelles les plus appréciées.
Justine et Kim, diamétralement opposées, se sont affrontées
deux fois sur le circuit ITF (International Tennis Association) et
vingt-trois fois sur le circuit WTA (Women’s Tennis Association)
avec un bilan de treize victoires à douze pour la Limbourgeoise.
La Rochefortoise a néanmoins remporté sept de leurs
d’un Grand Chelem.
Retour aux sources
Justine Henin grandit à Rochefort avec deux frères aînés et
une sœur cadette. Après avoir découvert le tennis de table
terrain voisin de sa maison. Dotée d’un talent évident, elle
participe à ses premiers tournois dès l’âge de six ans. À quatorze
ans, elle rencontre celui qui restera son coach durant
toute sa carrière, Carlos Rodriguez. Kim Clijsters commence
le tennis à six ans. Elle évolue dans une famille de sportifs de
haut niveau. Son père est un ancien Diable rouge, sa maman
est une ex-championne de Belgique de gymnastique et sa
sœur cadette deviendra aussi joueuse professionnelle de tennis.
Si Kim passe une enfance paisible à Bree, Justine perd sa
maman des suites d’un cancer à l’âge de treize ans, après lui
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Graff et Seles en 1992— de remporter un jour Roland Garros.
Les premières finales en
Grand Chelem
Les deux droitières entament leur carrière sur le circuit WTA
en 1999 et signent l’exploit de remporter d’emblée un premier
titre chez les professionnels. Si Justine peine à s’imposer
dans les quatre tournois du Grand Chelem (son meilleur
résultat est une défaite au deuxième tour de Roland Garros),
Kim a seize ans lorsqu’elle participe à son premier Grand
son
47 e joueuse au classement WTA (classement mondial)
avec déjà deux titres à son actif, elle est élue révélation de
nouveaux titres sur le circuit. Sans briller sur les tournois majeurs,
elle participe à son premier Master et se classe au 18 e
rang du classement mondial.
buts
de Justine sont plus timides, mais les choses sérieuses
nistes
s’affrontent pour la première fois sur le circuit WTA
à Roland Garros. La hiérarchie du classement mondial est
respectée et Kim sort victorieuse des deux rencontres. Justine,
qui remporte par deux fois le premier set, craque physiquement
et mentalement. Kim devient donc à dix-huit ans
set décisif d’un match d’anthologie (face à Jennifer Capriati)
Les amateurs de tennis sont conquis et la Belgique fête ses
mondial.
La Rochefortoise tient sa revanche quinze jours plus tard
herbe de Rosmalen. Les deux joueuses arrivent alors à
Wimbledon avec un tout autre statut. Kim est éliminée en
-
ner
la saison à la 5 e position du classement mondial. Justine,
e rang mondial. Les
deux joueuses belges, qui ont chacune ajouté 3 titres à leur
Belgique.
Les reines du tennis mondial
pour Kim, qui remporte d’emblée deux nouvelles confron-
Jennifer Capriati. C’est l’unique petit coup d’éclat pour Kim
en Grand Chelem, qui doit se contenter d’un triste huitième
toire
de sa jeune carrière aux Masters, en battant coup sur
coup Justine, Vénus et Serena Williams. Laquelle restait invaincue
depuis 6 mois. Justine, elle, ne fait pas mieux qu’une
lusion
en étant éliminée au premier tour de Roland Garros.
Cette saison décevante l’amène à prendre une décision cru-
musculaire, elle va suivre, durant l’hiver, un entraînement
physique intensif en Floride avec le célèbre Pat Etcheberry.
C’est dans ce contexte que Kim et Justine se retrouvent en
-
Grand place de Bruxelles pour assister au match sur écran
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géant. Le roi Albert II est même invité à la Porte d’Auteuil pour
remettre le trophée à la future championne. Justine (qui reste
de son art. Affûtée physiquement comme jamais, elle s’impose
à avoir remporté les Internationaux de France en simple. À 21
ans, elle réalise évidemment son rêve d’enfant et respecte surtout
la promesse faite à sa maman disparue.
Si les deux joueuses échouent dans le dernier carré à Wimble-
nale. Kim (qui est entrée dans l’histoire en devenant la seule
joueuse à atteindre le sommet du classement mondial sans
avoir gagné un Grand Chelem) est bien décidée à prendre sa
rathon mythique, face à Jennifer Capriati. Et elle trouve encore
les ressources de s’imposer en deux sets contre sa compatriote.
Master consécutif et Justine devient à son tour n°1 mondiale.
La même année, Kim remporte en double deux titres majeurs
(Roland Garros et Wimbledon).
Tout n’est pas si facile
Pour la première levée du Grand Chelem la saison suivante, à
majeur en moins d’un an ! Si la rencontre est cette fois-ci plus
disputée, c’est une fois de plus Justine qui sort gagnante. La ma-
de Grand Chelem. La suite de la saison est un calvaire pour la n°2
mondiale qui subit une opération au poignet. Elle doit déclarer
n°1 mondial de tennis, l’Australien Lleyton Hewitt.
Les choses se compliquent aussi pour Justine, qui contracte un
cytomégalovirus. La n°1 mondiale fait son retour à Roland Garros
alors qu’elle n’est pas tout à fait guérie et s’incline au deuxième
tour. Elle déclare ensuite forfait pour Wimbledon avant
atteinte par la maladie, elle s’incline au quatrième tour et décide
de mettre un terme à sa saison, perdant du même coup sa
place de n°1 mondiale.
e place mondiale. Si la Limbourgeoise
e tête de série, nous rappelle qu’elle est bel et
nale. Cette victoire lui offre un deuxième titre à Roland Garros
américaine pour revenir au premier plan. Elle signe trois titres
permettent de percevoir le plus gros montant de l’histoire du
sport féminin grâce à un chèque de 2,2 millions de dollars. Lassée
de ses nombreuses blessures, la joueuse de 22 ans (qui est
revenue à la deuxième position du classement WTA) annonce
premiers tournois du Grand Chelem, avant de déclarer forfait
quatre tournois majeurs, ajoutant deux nouvelles victoires face
remporte cette année-là son troisième Roland Garros et son
premier titre au Masters. Ces bons résultats lui permettent de
retrouver le sommet du classement mondial.
un second Master. Sa grande rivale fait, elle, ses « adieux » à la
compétition au mois de mai, après avoir engrangé deux nouveaux
titres à Sydney et à Anvers.
Un an plus tard, c’est au tour de Justine de créer la surprise en
n°1 mondiale.
Retournement de situation
d’une invitation) elle signe l’exploit de remporter son deuxième
s’imposer dans un tournoi majeur. Justine revient sur les courts
Plus tard dans la saison, les deux Belges (qui se sont stimulées
durant toute leur carrière) se retrouvent une nouvelle fois en de-
à chaque fois le même résultat, une victoire de Kim. Les spectateurs
présents au All England Lawn Tennis and Croquet Club
viennent d’assister à la dernière confrontation entre ces deux
joueuses d’exception.
tournois dont le Master. Justine, elle, gagne tout de même ses
42 e et 43 e
d’Australie, qui sera aussi son dernier trophée. En février, elle
devient la première maman à s’installer au sommet du classe-
sifs qui poussent Kim à ranger sa raquette trois ans après avoir
réalisé l’un des plus beaux come-back de l’histoire du sport !
« Juju », alias la plus grande sportive belge de tous les temps
avec Eddy Merckx, qui a passé 117 semaines au sommet du
classement mondial, partage désormais sa passion avec les espoirs
du tennis mondial au sein de son académie. Quant à Kim
(qui fût n°1 mondiale en simple et en double, respectivement
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‘The Perfect Aperitive
or E-peritive!’
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FLY ME TO THE MOON (OU PAS LOIN)
TOUJOURS
PLUS HAUT
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Le grand public a découvert le Flyboard l’été
dernier avec l’exploit de Franky Zapata et sa
miraculeuse traversée de la Manche, entre ciel et
mer. Désormais, c’est à vous de jaillir de l’écume.
Elisabeth Clauss
L
on rêvait de le faire devant Astro le Petit
Robot. Franky Zapata, inventeur-ingénieur, a
extrapolé le concept du jet ski pour breveter
prototype, créé une discipline à démonstrations
spectaculaires et commercialisé le concept. En
Belgique, on peut s’adonner à ce sport de superhéros
depuis 2012, et la pratique se répand.
Le Flyboard s’adresse à tout le monde, mais pas vraiment aux
enfants : pour virevolter et jouer au dauphin des airs, il faut peser
entre 45 et 100 kilos, avec une pointure de la taille 36 à 45.
faut en moyenne cinq minutes pour s’envoler lors d’une séance
d’initiation. On commence à jouer, à prendre des virages et si
sédentaires auront besoin d’un quart d’heure pour sortir des
ondes, c’est dire si c’est gérable.
Dimitri Mangold, fondateur de Dim Kite a.s.b.l qui dispense
en Belgique, est passionné depuis toujours par les activités
nautiques. Avec Seasky, d’avril à octobre (parce qu’on passe
débutants au Flyboard avec son équipe, au Lac de l’Eau d’Heure
et dans le Hainaut sur le canal de Pommeroeul, mais bientôt
aussi dans le Namurois. Pour lui, « la pratique du Flyboard est
surtout une question d’équilibre, un peu comme un overboard
bonheur de l’exercice ? Jaillir hors de l’eau et littéralement voler,
impression de hauteur. Et les plus chevronnés peuvent monter
peut comparer à rien d’autre.
UN RÊVE DE GAINAGE
Amusant dès les premières minutes, le Flyboard
muscle les jambes, cuisses, quadriceps et mollets,
ainsi que tous les muscles posturaux
(abdominaux, dorsaux).
En pratique : une séance d’initiation de 20 minutes
coûte 105€, avec la logistique, l’équipement et
l’assurance. Et pour le plaisir du spectacle, Seasky
organise des shows de démonstrations (seasky.be).
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LIFE
PARTIR, CONDUIRE, VOYAGER
AUTREMENT…
@Antsyvan
Réaliser ses rêves et s’offrir un road trip à bord d’un
véhicule aménagé, c’est le nouveau «goal» des gens
éveillés. On les suit !
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TRAVEL
#VANLIFE :
CES BELGES QUI ONT DES FOURMIS
DANS LES ROUES
Après une ou déjà plusieurs expériences #vanlife, ces trois couples que nous avons interrogés ont
tous envie de repartir en van. Et cela même s’ils ont tous vécu des galères, plus ou moins grandes.
On vous raconte une (petite) partie de leur rêve devenu réalité… .
Maxime Pasture
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De Montréal à l’Argentine (ou presque) avec
Wild Wild Wheels
Depuis qu’ils ont l’âge de voyager seuls, Élise et Sam en ont toujours
profité. Au début, chacun de leur côté, parfois uniquement avec un sac
au dos. Mais leur rencontre a permis de créer un voyage extraordinaire
d’environ un an entre le Canada et le Mexique. Ils se sont complètement
livrés, à travers leur chaîne YouTube: Wild Wild Wheels. Pour Sam, en tant
que vidéaste, il s’agissait surtout d’une belle carte de visite : lui derrière
la caméra et Élise à la base de la narration. Ainsi, ils ont créé pas moins
de 27 vidéos bien pensées, superbement imagées, pleines de conseils et
d’émotions, d’une dizaine de minutes chacune environ.
Tout a commencé à Halifax, au Canada, en juin 2017. En attendant leur
VW T3 Westfalia de 1990 acheté en Belgique, en provenance d’Anvers
par cargo, Élise et Sam ont pratiqué le couchsurfing. C’est vrai que durant
tout leur périple, ils n’ont pas hésité à « voyager dans le voyage » :
3 jours de canoé-camping dans le parc Algonquin en Ontario ou encore
4 jours de kayak pour aller observer les orques à Tofino sur l’île
de Vancouver, pour ne citer que deux exemples. Pourtant, ils avaient
bien préparé leur van, afin d’éviter tous les problèmes : peinture anti-gravillons,
radiateur d’huile pour éviter les surchauffes, suspension rehaussée
avec pneus de 15’’, panneau solaire, aménagements intérieurs
Malgré les paysages sublimes exposés dans leurs multiples vidéos
(car oui, Wild Wild Wheels vous fera vraiment voyager !), l’aventure
d’Élise et Sam n’a pas été un long fleuve tranquille. Et les deux jeunes
diplômés en communication n’ont pas hésité à en faire part sur leur
vlog. Avant même de débuter leur vanlife, ils ont déjà rencontré
de grandes difficultés à assurer le van pour le Canada. La solution
? Le faire immatriculer sur place, à Montréal. Ce qui a pris plusieurs
jours… Ensuite, après 6 mois de voyage au Canada, une fois la frontière
des USA franchie, ils se sont rendu compte que leur budget fondait
comme neige au soleil. Pourtant, les deux aventuriers ont mis
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du cœur à l’ouvrage pour trouver des partenariats sur place, échangeant
des vidéos contre des activités qu’ils n’auraient pas pu se payer.
En s’inscrivant sur la plateforme de financement participatif Patreon,
Élise et Sam ont même pris le pari de demander de l’aide à leurs
nombreux abonnés. Mais assez vite, l’idée de vendre le van avant de
repartir en Belgique a été lancée, ce qu’ils concrétiseront juste avant
de rentrer au pays, en juillet 2018.
Cela ne les a pas empêchés de traverser le Mexique : « on pourrait facilement
« le plus important n’est pas la destination, mais le chemin parcouru pour
y arriver. » Car il est vrai que leur plan de base était de « vanlifer » jusqu’en
Argentine. Mais le jeune couple a préféré profiter de ce que le Mexique avait
à leur offrir.
À côté de ça, « les rencontres ont façonné notre voyage », raconte Élise.
Il faut dire qu’après avoir transporté une auto-stoppeuse baroudant avec son
chien, notre couple d’aventuriers a eu envie d’en adopter un. Ni une ni deux,
après quelques démarches entreprises au nord de San Francisco, Loka a rejoint
l’équipe Wild Wild Wheels ! Cet événement a changé la vie d’Élise et
Sam, mais ce n’était pas le seul. Car au Mexique, Élise a suivi une formation
pour devenir prof de yoga. Et à l’heure d’écrire ces lignes, la jeune femme
enseigne le yoga à temps plein en Belgique !
Sam, de son côté, a réalisé un long-métrage de leur aventure qu’il a prévu de
présenter dans plusieurs cinémas au Québec. Ce voyage lui a donc permis
de donner un nouvel élan à sa carrière. Certes, leur van a été vendu à Seattle,
après un an de voyage, mais malgré « la galère du pipi matinal » (pas de toilette
dans le van), les contraintes financières ou encore le froid glacial (piégé
pendant 2 semaines par l’hiver et la neige dans les rocheuses Canadiennes,
le couple a dû vivre avec des températures descendant à -1°C dans le van !),
Élise est formelle : « voyager en van est pour nous le moyen le plus agréable
de voyager en toute liberté. C’est sûr, nous repartirons en van ! » En attendant,
le couple a fabriqué une tiny house dès son retour en Belgique et en
a partagé la construction sur sa chaîne Wild Wild Wheels. Ce concept aussi,
ils l’avaient découvert aux USA, chez un potentiel acheteur pour leur van.
Comme quoi, la vanlife leur colle à la peau, même en Belgique… .
Le tour du monde avec Antsyvan
Alison et Martin se souviendront toujours du 13 mars 2017, cette date
qui a marqué le début de leur tour du monde en van. Ils ont mis
quasiment 2 ans à budgétiser leur voyage, en cumulant parfois plusieurs
jobs, et à tout préparer minutieusement : itinéraire, visas, passeports,
vaccins, assurances. Malgré cela, ils n’ont pas été épargnés
par quelques galères…
Leur compagnon de voyage (tout comme leur aventure d’ailleurs), ils l’ont
nommé « Antsyvan », qui provient de l’expression anglaise « antsy pants »,
qui veut dire « avoir des fourmis dans les jambes ». C’est un VW T2 Camper
van de 1972, avec un aménagement Riviera modernisé par Alison et Mar-
un évier, etc. Le moteur et d’autres éléments ont été complètement remis
à neuf. Pour l’anecdote, les sièges d’Antsyvan sont ceux d’une… Porsche
944. Oui, car pour effectuer 47.500 km en 14 mois, mieux vaut penser à
son confort !
Leur incroyable périple a commencé en Amérique du Sud, après 32 jours
de navigation à bord d’un cargo qui les a emmenés d’Anvers au sol uruguayen.
Argentine, Paraguay, Bolivie et Pérou : Alison et Martin ont visité
ces pays en quasiment moins d’un mois. La Cordillère des Andes les a particulièrement
charmés, de quoi peut-être envisager une nouvelle traversée,
mais cette fois en VW Cox. Un souvenir du Pérou a particulièrement marqué
Martin : « un soir, nous avions quelques difficultés à trouver un empla-
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cement où se parquer pour dormir. Nous étions encore dans les hauteurs,
avant de redescendre le lendemain matin sur la côte. Soudain, nous avons
découvert une réserve de vigognes, ces alpagas des Andes, et l’accueil des
propriétaires a été tout simplement incroyable. La chaleur humaine nous
a fait du bien. On aurait pu prendre plus notre temps en Amérique du
Sud, mais nous étions trop impatients de découvrir les autres régions du
monde ! »
C’est ainsi qu’ils sont restés quelque temps bloqués, enneigés avec le van
dans un parc national au Canada, face à des bisons (plus de peur que de
mal). Ils ont aussi croisé la route d’un policier corrompu au nord du Mexique,
qu’ils ont finalement réussi à amadouer en lui rendant un faux permis de
conduire (le couple s’était préparé à pareille éventualité !). La Route 66 aux
USA, ils l’ont bien foulée, mais ceci n’est rien à côté de l’expérience anthropologique
du Cambodge : « un petit attroupement s’est formé autour de
nous, impressionné par notre grande taille. Une femme s’est même approchée
de nous en touchant tour à tour son nez et puis les nôtres, marquant
ainsi la différence indéniable entre nos morphologies », explique Alison.
Mais pour sa part, elle se souvient surtout des « tableaux vivants » qu’elle
et Martin ont pu admirer un peu partout. Au Laos notamment, où elle se
remémore un lever de soleil avec une palette de couleurs incroyables : « se
réveiller en pleine nature, avec un sentiment d’espace et de liberté, voilà
pourquoi nous avons décidé de faire un tour du monde en van. »
Cela n’a cependant pas été une partie de plaisir tous les jours : Martin a dû
faire face à un parasite contracté en Colombie, provoqué par une puce de
sable. Malgré tous les examens réalisés – sans succès – aux USA et au Canada,
l’état s’aggravant, le retour en Belgique pour un mois afin de se faire
soigner était inévitable. Mais cela ne les a pas empêchés de continuer leur
périple, profitant tour à tour de la Mongolie, là où ils souhaitent retourner
lors de la belle saison, de la Russie, du Kazakhstan, en passant par la Chine
et en terminant par les pays scandinaves. Les petits soucis avec le van ont
également été nombreux, mais en bon mécanicien et collectionneur de
voitures qu’il est, Martin (électricien dans la vie de tous les jours) trouvait
toujours une solution. Il faisait également les entretiens lui-même sur le
chemin. Malgré cela, en Suède, le moteur a lâché et ils ont dû le rempla-
tin
et Alison, ce tour du monde était aussi synonyme de défi lancé à eux-
Alison. L’ivresse de la liberté, voir la nature et les animaux dans leur espace
naturel, ainsi que la fierté d’arriver au bout l’ont emporté sur les galères. Ces
47.500 km parcourus et les 26 pays traversés en 14 mois signifiaient donc la
fin d’une aventure, mais certainement pas la dernière !
Le road trip d’une autre manière,
avec Léo et Estere
Dans la vanlife d’Ester et Léo, il n’était pas question d’amener le van
en cargo d’Anvers jusqu’à leur point de départ. Pour leurs 30 ans, début
2019, ils ont décidé de partir travailler 6 mois à Montréal. C’est
donc là-bas qu’ils ont trouvé leur compagnon de voyage : un Dodge
RAM B250 Roadtrek déjà bien aménagé. Pour se faire à leur nouveau
lieu de vie, Ester et Léo y ont pris leurs marques durant un mois et
demi, tout en continuant à bosser à Montréal. Une fois l’été arrivé, direction
la Gaspésie pour un premier roadtrip de 3.500 km environ. Par
la suite, le couple belge avait prévu un arrêt chez un petit garagiste
québécois, l’occasion de vérifier que la mécanique de leur van était
en forme pour la suite du voyage.
Pour Léo, guidé par la curiosité et une sérieuse envie de ne pas rester
en place, voyager rime avec de nouvelles connaissances. Avec sa
compagne, il a donc décidé de rester au garage pour remettre son
van en état aux côtés du professionnel. Un peu à la mode self-garage,
pour apprendre à connaître son van, mais, surtout, pour diviser les
frais par deux. Après 3 jours à vivre dans leur van chez le garagiste, ils
étaient prêts à reprendre la route, direction les rocheuses. « L’Eldorado
canadien, ces montagnes. La neige éternelle. On a adoré. Nous y
sommes restés 12 jours au lieu de 5 et, franchement, on aurait facile-
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ment pu y traîner 2 mois ! », avoue Léo. Mais pour les deux amoureux,
le prochain objectif était de travailler 2 mois dans les vignobles. Ce
qu’ils ont fait, dans la Vallée de l’Okanagan.
Jusqu’au 5 novembre 2019, Ester et Léo ont pu profiter de cette
connexion avec la nature, de belles rencontres et aussi de cette opportunité
de pouvoir « s’arrêter où on veut quand on veut ». Léo se
souvient encore du paysage dingue qui s’offrait à eux le 4 novembre
2019 en soirée : « nous étions toujours à Okanagan, dans le vignoble
de Sunrock, devant un lac. Le coucher de soleil était indescriptible,
le ciel était en feu ! » Il ne pensait pas si bien dire… Car le lendemain,
en faisant le plein de propane mensuel pour le van, le pompiste a
manqué de vigilance lors du remplissage. Trop brusque, s’emmêlant
OÙ TROUVER DE L’INSPIRATION SUR YOUTUBE ?
De nombreuses chaînes et vlogs (blogs vidéo) vous (ra)content
la vanlife. Nos trois couples y ont souvent trouvé quelques idées
sympas, surtout sur des chaînes anglophones. Parmi celles-ci,
citons « Campervanculture.com » (15.600 abonnés), « Outdoors
embrace » (67.000 abonnés), « The Indie Projects » (210.000
abonnés) ou encore « Exploring Alternatives » (plus d’un million
d’abonnés), davantage tourné vers le voyage en général. Côté
francophone, au-delà de Wild Wild Wheels bien sûr, on vous
recommande vivement : « Gregsway » (166.000 abonnés), « Les
Marioles Trotters » (66.000 abonnés) ou encore « Mountains
& Coconuts » (8.000 abonnés). Avant de se lancer, mieux vaut
se rendre compte des difficultés que l’on peut rencontrer via
YouTube, un « outil de vie » devenu incontournable !
« L’INCENDIE
A ARRÊTÉ LE
VOYAGE, MAIS
IL VA CONTINUER
AILLEURS ! »
les pinceaux dans la procédure à respecter (il a pourtant dû être formé
pour faire ce genre d’opération), il a déclenché l’incendie du van.
Ce sont donc quasiment 5 mois de voyage qui sont partis en fumée…
Heureusement, pas de blessés ! Et pas de quoi diminuer les envies de
voyage de Léo : « je n’ai qu’une envie, celle de repartir le plus vite possible
! Malgré l’incendie, le voyage va continuer. Autrement et ailleurs,
mais il va continuer. » Pour nous le prouver, le jour de notre rencontre,
il revenait d’une visite de van du côté de Sombreffe, en Belgique. Objectif
: « vanlifer » sur les routes d’Europe dès ce mois d’avril !
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ENGINE
ROULER BEAU
Présenté comme « le meilleur vélo électrique au monde » (deux ans avant
sa sortie, c’est ambitieux), Angell, signé par le designer français Ora ïto et
développé par Marc Simoncini (fondateur de Meetic) et Jules Trecco, fait
rêver avec sa structure en aluminium et carbone (ultra léger) noir ou silver, sa
batterie amovible à verrouillage automatique (sécurisée) et des équipements
très bien pensés (garde-boue et panier en bois, masque antipollution…).
Disponible en précommande (2690€ ou 74,90€ par mois) et livrés
dès l’été. www.angell.bike
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INTERVIEW
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KRUGGER
FD
L’ART À GRANDE
VITESSE
© Germain Ozer
La Krugger FD, un bolide aussi rapide que splendide né du génie
créatif de Fred Krugger. C’est sur sa terre natale que nous avons
rencontré Frédéric Bertrand (son vrai nom), au creux de la vallée
du (tout) petit village de Basse-Bodeux, encore plongé dans la
brume. Un homme pressé, qui nous accorde cette entrevue grâce
à la coupure d’électricité qui paralyse son poste de soudure toute
la matinée.
Florence Neirinckx Photos Germain Ozer et Thierry Dricot
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INTERVIEW
Une histoire de deux roues
Fred Krugger, c’est une histoire de vitesse et d’adrénaline,
qui sent le cuir et l’huile de moteur. Plongé dans le
monde de la course dès qu’il a su comment marcher,
Fred Krugger a dédié sa carrière à la création de motos
d’exception, toutes plus esthétiques et performantes les
unes que les autres. Double Champion du monde AMD
freestyle. Vainqueur de l’Artistry in Iron à Las Vegas. Une
performance inoubliable sur le lac salé de Bonneville… Au
fil des années, notre artisan s’est forgé une réputation qui
a transcendé les continents. D’ailleurs, si Basse-Bodeux
mérite quelques occurrences sur Google, c’est grâce à
lui. Mais pour tout génie qui se respecte, c’eut été trop
simple de s’en contenter. « J’avais un peu fait le tour de
la question moto, du point de vue technique, mais aussi
médiatique. J’avais eu les récompenses que je voulais à
l’échelle mondiale. Il me fallait un nouveau challenge,
j’avais besoin de chercher encore plus loin. »
Jamais deux sans quatre
Il ne lui fallut pas le chercher loin, son challenge.
Une voiture. Sa première. La première d’un siècle
d’automatisation qui n’en aurait peut-être pas connu
de telle si cette idée n’avait pas émergé dans ce
petit atelier. Un phœnix qui renaît des cendres des
premières voitures de course de l’avant-guerre. Une
ode au rétrofuturisme. « Techniquement, une voiture
est plus simple à concevoir que certaines motos. Le
défi ici, c’était de créer une voiture performante, oui,
mais surtout esthétique. Et ça en demande, du temps,
de travailler seul. Il faut savoir être sa seule ressource
© Germain Ozer
© Thierry Dricot © Germain Ozer
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« TECHNIQUEMENT,
UNE VOITURE EST PLUS
SIMPLE À CONCEVOIR QUE
CERTAINES MOTOS »
pour rester motivé et créatif. » Surtout lorsqu’on
travaille sans dessin assisté par ordinateur ou
usinage CNC, sans matériaux composites… Bref,
façon années 30.
10.000 heures plus tard
C’est depuis octobre 2019 que Krugger présente sur
les plus grands salons la muse avec laquelle il aura
passé plus de 10.000 heures en tête à tête. Du Salon
de l’auto de Bruxelles à l’exposition Concept Cars à
Paris et bientôt à Monaco, la Krugger FD attire tous
les regards. Avec son design révolutionnaire aux
inspirations streamline, ses lignes intemporelles et
son bleu bientôt iconique, ses 750 chevaux et son
moteur Bentley 12 cylindres, elle offre à l’artisanat
belge un véritable joyau de collection et aux
amateurs, une nouvelle égérie à convoiter.
Baby you can’t drive my car
© Thierry Dricot
C’est sans regret que Fred Krugger nous avoue
que lancer son bolide à Bonneville, ce serait une
poussée à 350 km/h. « Même s’il s’agit d’une voiture
ultraperformante, la Krugger FD n’a pas vocation à
briser les records de vitesse, mais bien à rafler les
plus grands prix d’élégance ». Comme une reine
de beauté. Finalement, peut-être vaut-il mieux
pouvoir l’admirer sur les salons, cette Krugger FD.
Car elle mérite toute notre attention. Lancée à
toute allure, c’est à peine si on la verrait passer. On
ne sentirait que l’effluve de son passage, comme
une jolie fille dans la rue. Pas sûre que la Joconde
de De Vinci puisse faire mieux.
© Thierry Dricot
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FASTER
PLUS
McLaren
VITE !
Si la voiture n’est pas le véhicule le plus
rapide au monde, il est tout de même
possible, au volant de quelques perles,
de bouger très, très vite !
Maxime Pasture
MCLAREN SPEEDTAIL :
403 KM/H
L’actualité nous inspiré. Celle de McLaren
notamment qui, fin de l’année dernière, a
réussi l’exploit d’emmener son hypercar
limitée à 106 exemplaires, la Speedtail, à
403 km/h. Et cela 30 fois d’affilée sur la piste
d’essai du Kennedy Space Center, en Floride.
Une belle prouesse car un moteur emmené
à ces vitesses, ça chauffe. Et quand c’est trop
chaud, la mécanique a tendance à s’épuiser
un peu… Le 4.0 V8 biturbo était bien aidé
par un moteur électrique pour développer
une puissance totale de 1.037 chevaux et un
couple monstrueux de 1.150 Nm ! Il faut aussi
dire que la carrosserie de la Speedtail, effilée
comme une goutte d’eau, est la clé pour
pénétrer dans l’air d’une telle manière…
KOENIGSEGG AGERA RS :
457 KM/H
Sur le segment des hypercars qui bougent très
vite, le constructeur suédois Koenigsegg a un
certain savoir-faire. Avec l’Agera RS, un modèle
équipé d’un 5.0 V8 biturbo de 1.160 chevaux,
la marque a réussi à atteindre les 457 km/h,
faisant encore aujourd’hui de ce modèle l’un
des plus rapides au monde. C’est également
l’Agera RS qui avait établi le record officiel du
0-400-0 km/h. Depuis, ce record a été battu
par un nouveau bébé de la marque : la Regera,
dotée du même V8 biturbo, mais avec 3
moteurs électriques, pour porter la puissance
à 1.500 chevaux. Le chrono ? 31,49 secondes
pour cavaler jusqu’à 400 km/h et s’arrêter…
BUGATTI CHIRON SUPER
SPORT 300+ : 490,484 KM/H
C’est bien connu, Bugatti a fait de la vitesse
de pointe sa spécialité. La marque de Molsheim
l’a encore prouvé en créant la première
voiture « de série » (30 exemplaires, on ne
s’emballe pas !) à dépasser le seuil des 300
miles à l’heure (mph). À 304,773 mph (490,484
km/h) exactement, elle est désormais la plus
rapide des hypersportives. Mais ce n’est pas
tout : avec une puissance de 1.600 chevaux, la
Chiron Super Sport 300+ dépasse la Chiron
de 100 chevaux, alors que cette dernière était
déjà l’une des reines de la puissance !
PROCHAIN OBJECTIF :
LES 500 KM/H
Bugatti, Hennessey, Koenigsegg, Shelby
Super Cars (SSC)… En 2020, tous vont se jeter
sur le ring pour être le premier constructeur
automobile à franchir les 500 km/h et jouer
ainsi un peu plus avec les lois de la physique.
Ce sont les fabricants de pneumatiques
qui doivent se frotter les mains quand on
sait qu’il est conseillé de changer un jeu de
pneus après avoir franchi les 400 km/h ; ils
doivent aussi se creuser la tête pour réussir à
développer une gomme qui acceptera d’être
mise en mouvement à 500 km/h !
Bugatti
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The new Continental GT Convertible.
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HORLOGERIE
COURSE
AUX HAUTES FRÉQUENCES !
En horlogerie, le balancier peut bouger très vite ! Plus il oscille rapidement, plus
la fréquence du mouvement est haute, ce qui améliore la précision. On vous
explique et on met en pratique…
Maxime Pasture
On vous emmène à bord d’un
mouvement mécanique,
juré, sans être trop technique.
Dans le mouvement, c’est
le balancier (ou plutôt,
l’échappement qui le
contrôle) qui « donne le
tempo ». La fréquence, qui
peut être exprimée en hertz (Hz) ou en alternances
par heure (A/h), correspond donc au nombre d’allers et
retours du balancier par heure. Deux alternances (soit
un aller et un retour) équivalent à une oscillation ou,
autrement dit, un « tic-tac ».
Mise en pratique
Les mouvements les plus habituels ont une fréquence
de 4 Hz, soit 4 oscillations (4 «tic-tac» ou encore 4 allersretours,
donc) par seconde ou encore 8 alternances (car
on le rappelle, une oscillation équivaut à 2 alternances)
par seconde. Dans 1 minute, il y a 60 secondes.
Multiplions donc 60 par 8, ce qui donne 480 alternances
par minute. Enfin, multiplions 480 par 60 pour avoir le
résultat horaire : 28.800 alternances/heure. Résultat : 4
Hz, cela équivaut à 28.800 A/h. Avec pareille fréquence,
on peut chronométrer les 1/8 e de seconde. Oui, car cette
fréquence est de 8 alternances par seconde…
Maintenant que vous avez saisi le principe, on peut
vous présenter le top du top de la fréquence des
mouvements mécaniques : 5 Hz chez Zenith, 8 Hz chez
Chopard et… jusqu’à 10 Hz chez Breguet ! Après ça, vous
aurez encore mieux pigé le principe de fréquence.
ZENITH EL PRIMERO
Le 10 janvier 1969, Zenith présentait le mouvement El Primero (« le premier » en espagnol, juste au cas où…), souvent vanté comme le premier
(tiens, tiens…) mouvement automatique de l’histoire. Quand on pense « hautes fréquences », tous les passionnés d’horlogerie vous répondront
« Zenith ». Car ce mouvement « El Primero » a toujours été cadencé par 36.000 A/h, ou encore 5 Hz. Ce qui permet donc de chronométrer
jusqu’au 1/10 e de seconde, avec des rehauts ou des lunettes qui possèdent 100 graduations ! Mais il y a mieux encore, accrochez-vous : le
chronographe de la Defy El Primero 21 est capable de mesurer le 1/100 e de seconde, car sa fréquence est de 50 Hz, soit 360.000 A/h.
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BREGUET TYPE XXII
Ici, on atteint le summum de la haute fréquence d’un mouvement
mécanique. D’ailleurs, le balancier de la Breguet Type XXII bouge tellement
vite qu’il est assez complexe d’en comprendre la lecture des
secondes. Ben oui, ici, le mécanisme qui bat à 10 Hz ou 72.000 A/h
permet d’avoir une précision au 1/20 e de seconde ! Breguet a donc
contourné le problème en faisant faire à son aiguille des secondes un
tour de cadran en… 30 secondes au lieu de 60. Bon, pour être franc
avec vous, on trouve toujours que la lecture reste compliquée (plus
ça bouge, moins on le voit !), mais la prouesse technique est remarquable.
CHOPARD L.U.C. 8 HF ET SUPERFAST
Lancé en 2012, le modèle L.U.C 8 HF (High Frequency) créait
l’événement. Ce garde-temps d’exception abritait en effet
le premier mouvement avec échappement (l’élément qui
donne le rythme du balancier) haute fréquence de l’histoire
à être certifié chronomètre par le COSC (Contrôle officiel
suisse des chronomètres). Battant à une fréquence de 8 Hz,
il atteignait donc 57.600 A/h ! Cela lui permet d’indiquer
les quarts de seconde (et même, en théorie, les 1/16 e de
seconde), comme on peut s’en apercevoir sur les derniers
modèles 919 Superfast réalisés en hommage au prototype
Porsche vainqueur des 24 Heures du Mans de 2015 à 2017.
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SUBCULTURE
REGARDER AUTREMENT CE QU’ON
N’AVAIT PAS VU AVANT
Un citytrip en Grèce ? Un saut à Rome ? Non, pas maintenant. Les trésors
sont à notre portée sans forcément bouger. L’exemple le plus frappant ? Le
palais de justice de Bruxelles. Si on raille ses échafaudages perpétuels qui
gâchent le ciel, son style classique gréco-romain et son gigantisme (40.000
m 2 , plus grand que la Basilique Saint-Pierre à Rome) peuvent fasciner les
amoureux du beau et de l’insensé. « Une architecture cyclopéenne, rêvée
par des mains n’ayant pas conscience de l’échelle humaine » (Victor Horta)
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SUBCULTURE
CULTURE@HOME
En cette période particulière, la culture sous toutes ses formes nous offre
une unique et rafraichissante échappatoire.
Virginie de Borchgrave
DES PENSÉES
Puisée dans la sagesse universelle des cinq continents, source inépuisable de tranquillité :
« Ne cherchez pas la vérité, seulement n’ayez pas de préjugés » Maître TeisenDeshimaru
in « Éveils. 365 pensées de sages d’Asie » de Danielle & Olivier Föllmi, Éditions de la Martinière.
« Cherche un arbre et laisse-lui t’apprendre le calme » Eckhart Tolle.
Né en 1948, cet écrivain et conférencier canadien d’origine allemande a écrit « The Power of now » (Le pouvoir
du moment présent), un guide d’éveil spirituel qui invite à appréhender la vie sous son meilleur angle. Un livre
qui s’est vendu à des millions d’exemplaires dans le monde.
« Si la vie n’est qu’un passage, sur ce passage au moins semons des fleurs » in « Les Essais » de Michel de
Montaigne qui, s’il avait vécu au XXI e siècle, aurait certainement tenu un blog !
DES LIVRES
« Terre des hommes » un recueil d’essais autobiographiques, le 3 e livre d’Antoine de Saint-Exupéry paru en
1939 où au manche de son avion, il admire et médite sur notre planète vue d’en haut. Au fil des chapitres, il
dévoile sa pensée humaniste et visionnaire dans le style clair et précis qui lui est propre. De nombreux thèmes
y sont abordés tels l’amitié, la quête de sens, l’héroïsme, la mort, la vocation de l’homme sur terre : « L’homme
se découvre quand il se mesure avec l’obstacle. »
« Le hussard sur le toit » de Jean Giono, roman d’aventures publié en 1951 (et adapté au cinéma en 1995) qui
raconte l’histoire d’Angelo Pardi, jeune aristocrate italien et colonel de hussards, fuyant son Piémont natal
pour avoir tué en duel en 1832 un officier autrichien. Il arrive à Manosque en Provence en pleine épidémie de
choléra qui joue ici le même rôle que la peste dans le roman d’Albert Camus. Le choléra comme symbole
pour dévoiler la peur, l’égoïsme, la haine, la passivité, etc. Tel un révélateur qui met à nu les personnalités, des
plus basses aux plus nobles. Outre la qualité du roman et la peinture par excellence d’un héros romantique, il
est intéressant de se pencher sur cette deuxième pandémie de choléra asiatique qui naît en Inde en 1826 et
affectera le monde entier en plusieurs vagues jusqu’au milieu du XIX e siècle…
« Le Journal d’un homme de trop » de Ivan Tourgueniev, l’une de ses premières œuvres publiées en Russie en 1850,
est le récit d’un homme encore jeune et malade qui va mourir. Il se remémore les étapes importantes de sa vie en
même temps qu’il dépeint une société russe provinciale et médiocre où seule la nature apporte l’apaisement. Un
livre au style exceptionnel, qui connut un énorme succès : « Pendant tout le cours de mon existence, j’ai trouvé ma
place prise, peut-être parce que je ne la cherchais pas là où elle devait être. »
Dans la foulée, « Premier amour » & « Père & fils ».
Et après le confinement, visitez la maison du célèbre écrivain russe à Bougival dans les Yvelines www.tourgueniev.fr
« Ce que la vie m’a appris » de Perla Servan-Schreiber chez Flammarion. Un livre magnifique, écrit sur les
conseils de jeunes trentenaires. Ils voulaient que la femme douce et épanouie qu’ils côtoyaient partage son
expérience, leur communique ce que la vie lui avait appris. Résultat : un livre indispensable et incontournable
sur cette matière essentielle où l’on avance trop souvent à tâtons. A lire et relire : « Et si vivre pleinement se
résumait à vivre sans pourquoi ? »
DES MUSEES / DES EXPOS
« WIELS à la maison » propose chaque semaine du contenu exclusif et quelques astuces pour faire entrer l’art
chez vous. Pour recevoir le programme hebdomadaire, il suffit de s’inscrire à la newsletter www.wiels.org
Impossible de confiner la culture, c’est la force de celle qui abolit les frontières, se moque des censures et quoi
qu’il arrive, reste toujours vivante. Sur votre moteur de recherche, tapez BozarBrussels et cliquez sur Bozar at
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© Javi Rojo
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Home et vous découvrirez une programmation sur mesure : expositions, cinéma, musique, théâtre, performances
et conférences. Et aussi via les réseaux sociaux Facebook & Instagram
À l’occasion du centenaire de l’attribution du Prix Nobel à Jules Bordet (1870-1961), célèbre immunologiste formé
auprès de Louis Pasteur, une visite virtuelle de l’expo « Jules Bordet. Homme et génie » au Musée de la Médecine
à l’ULB Erasme à Anderlecht, réalisée en collaboration avec l’Académie Royale de Médecine. De quoi s’informer
intelligemment au sujet de la lutte contre les épidémies… « Le microbe n’est rien, le terrain est tout. », disait Louis
Pasteur www.museemedecine.be
YouTube « Caravaggio y Michelangelo Tableaux vivants » de Malatheatre - Ludovica Rambelli. Montage André
Caron. Découverte extraordinaire que celle de la compagnie de théâtre italienne Malatheatre de Ludovica
Rambelli, qui a imaginé de donner vie à la peinture. Elle nous transporte dans un monde fantastique où l’art
pictural et le théâtre se superposent peu à peu pour subitement coïncider parfaitement. Une technique ancienne
du XVI e siècle tombée en désuétude, remise à l’honneur par la Napolitaine et son laboratoire permanent de
recherche théâtrale créé en 1997. On est là dans le domaine de l’art contemporain, relevant de la performance
plutôt que du spectacle. L’effet parfait est aussi saisissant qu’impressionnant et magnifique. Une perle.
Facebook Malatheatre Ludovica Rambelli teatro
DES FILMS
A voir sur YouTube : « Détour » de Michel Gondry (2017), un adorable et touchant court-métrage de onze minutes
pour s’évader derrière un petit tricycle rouge qui a eu la mauvaise idée de se détacher du camping-car alors qu’il
allait faire le bonheur de sa petite propriétaire, en route pour des vacances à Marseille. Réalisé par le plus créatif
des réalisateurs français sur son vieil iPhone 7 ! De quoi nous donner des idées.
La dynamique Zlatina Rousseva, directrice de Millenium, Festival international du film documentaire dont la 12 e
édition a dû être postposée (23/09 - 1/10), a pris l’intelligente initiative de diffuser sur son site une sélection des
meilleurs films des éditions précédentes. Des films qui, traitant des enjeux fondamentaux du monde, prennent
une autre dimension aujourd’hui. www.festivalmillenium.org
Un autre festival reprend, lui, les 50 meilleurs courts-métrages français de la décennie. A voir en particulier « Pile Poil »,
qui a remporté cette année le Prix MyFFF ainsi que le César du court-métrage. www.myfrenchfilmfestival.com
« Wadjda » (2012) de Haifaa al-Mansour, qui raconte l’histoire d’une petite fille de dix ans issue d’un milieu
conservateur de la banlieue de Riyad. Un film germano-saoudien, premier long métrage officiel produit par
l’Arabie saoudite et, surtout, par une femme. Auréolé de nombreux prix de par le monde, il nous en apprend
beaucoup de manière sensible sur le pays et ses mœurs. Durée : 1h37 www.playtv.fr‘
DES DISQUES :
MUSIQUE CLASSIQUE / MUSIQUE DU MONDE
Ma plus grande découverte de ces dernières années : Sofiane Pamart, à écouter dans un premier temps sur
YouTube et, si vous aimez, à télécharger sur l’application Deezer de musique en ligne (qui a créé « On reste à la
maison »). Un pianiste et compositeur de génie, lillois de 28 ans, qui vient de sortir son premier album solo « Planet »,
mix de musique classique et culture urbaine. Un voyage musical exceptionnel à travers 11 villes (du Caire à Séoul
en passant par La Havane, Medellin, etc.). Sofiane est entré à 7 ans au Conservatoire de Lille et, après avoir été
plusieurs fois à deux doigts d’être viré, en est ressorti dix ans plus tard avec la Médaille d’or de piano ! La musique ?
L’un des meilleurs anticorps à consommer sans modération.
YouTube Concha Buika « No abra nadie en el mundo »
Une chanteuse espagnole d’origine équatorienne, née en 1970 à Palma de Majorque qui, ayant grandi parmi les
gitans, mêle dans un style incroyable flamenco, jazz, soul, funk et la copla. Voix unique, reconnaissable entre toutes.
YouTube « Land of Gold », « Reflections », les derniers albums d’Anoushka Shankar, la fille de Ravi, le célèbre
maître de sitar, et la sœur de Norah Jones ! La musique de cette londonienne gravite autour de l’univers des ragas
hindous et de toute la tradition indienne classique, tout en se nourrissant d’influences qui vont de l’électronique
à la pop britannique, en passant par la fraîcheur des mélodies Made in California. Résultat ? Un style personnel
qui l’a amenée à se produire sur les scènes du monde entier, à recevoir de nombreuses nominations aux Grammy
Awards et à enregistrer sous les labels les plus prestigieux, comme Deutsche Grammophon.
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MUSIQUE
L’AFROPOP
FAIT DANSER LA PLANÈTE
En 2020 plus que jamais, musique rimera avec Afrique. Une vague qui déferlait il y
a quelques années et connaît son apogée. Portrait de quatre stars internationales,
chantres du son afropop.
Nicolas Capart
Ils se nomment Burna Boy, Sampa
the Great, Wizkid et Aya Nakamura,
ont vu le jour au Mali, en Zambie
ou au Nigéria, et font bouger
les déhanchés du monde entier.
Après des années de pillage de
son patrimoine par l’industrie
occidentale, l’Afrique et ses artistes
tiennent peut-être leur revanche.
Car aujourd’hui la planète Musique a
présentants
ambiancent les pistes de
danse et caracolent en tête des charts
sur tous les continents.
L’afropop est un style aux couleurs musicales
multiples, qui puise ses racines
dans les rythmes traditionnels africains
mais les teintent de modernité, ne lésinant
jamais sur l’autotune et mêlant
en pagaille R’n’B, dancehall, reggae,
hip hop, afrobeat, nu-soul et même
quelques notes bleues. Une musique
physique, souvent sensuelle, toujours
dansante, dont les refrains envoûtent
et les lignes de basses s’insinuent irrémédiablement
le long de la colonne
vertébrale.
AYA NAKAMURA,
MÈRE DE «DJADJA»
En France, la voie vers un son populaire
urbain et africain avait été ouverte dès
la fin des années 90 avec les Ivoiriens
de Magic System – dont nos hanches se
souviennent encore du tubesque «On va
Bouger Bouger» –, puis le succès fulgurant
d’artistes comme Maître Gims, l’un
des musiciens francophones les plus
écoutés. Aya Danioko a vu elle sa notoriété
devenir mondiale suite au succès
vertigineux de «Djadja». Une scie musicale
qui n’en finit pas de phagocyter nos
cortex et résonnait partout l’été dernier,
faisant entrer la chanteuse malienne
dans la cour des très grandes.
Aya voit le jour le 10 mai 1995 à Bamako,
aînée d’une fratrie de cinq enfants élevés
par un famille de griots, bardes de
la tradition ouest-africaine. Alors qu’elle
n’est encore qu’une petite fille, ses parents
quitte le bled pour la France et
Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis.
Plus tard, elle entame des études de
mode qu’elle abandonnera rapidement,
attirée par les sirènes musicales. Jeune
femme de son temps, c’est sur les ré-
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WIZKID, L’ENFANT TERRIBLE DE LAGOS
seaux qu’elle se fait remarquer. En 2014, elle
choisit Facebook pour dévoiler son premier
morceau, «Karma». Elle a 19 ans. Son nom
de scène, elle l’emprunte à Hiro Nakamura,
personnage de la série Heroes, qu’elle aime
particulièrement. Les collaborations s’enchaînent
jusqu’à l’obtention d’un contrat avec
le géant Warner.
Un an et un enfant plus tard sort «Journal
Intime», certifié disque d’or. On y trouve un
titre-hommage à Oumou Sangaré, légendaire
chanteuse malienne. Aya enchaîne fin
2008 avec son second album, «Nakamura»,
qui s’écoulera à 400.000 exemplaires, propulsé
par «Djadja». Un hit qui dépassera allègrement
les frontières de la francophonie, en
boucle sur les radios européennes et même
n°1 aux Pays-Bas, ce qui n’était plus arrivé à
Aujourd’hui, le compteur du clip «DjaDja»
approchent les 500 millions sur Youtube. Si
l’on additionne à cela les chiffres des tubes
qui s’ensuivirent – «Copines», «Pookie», «Comportement»,
«La dot» – la demoiselle est aujourd’hui
milliardaire en nombre de vues. Et,
de ces quatre artistes, la plus populaire.
Ayodeji Balogun – de son vrai nom – est, avec Burna Boy, l’autre chef de
file du son afropop contemporain. Comme lui, il est né sous latitudes nigériennes,
mais du côté de Surulere, en 1990. C’est le seul point commun
qui unit ces deux hommes. Car si le géant africain culmine à plus d’1m 85,
Wizkid demeure sous le mètre septante. La force tranquille du premier
tranche avec la volatilité du second, véritable bourreau des cœurs et un
peu mauvais garçon. Wizkid pousse au rythme de King Sunny Ade, Fela
Kuti et Bob Marley. Très tôt, la musique est omniprésente dans sa vie et
il n’a que 11 ans lorsqu’il met en boîte ses premiers enregistrements. Très
présente, la gent féminine l’est aussi, puisqu’il grandit avec douze sœurs.
Une «épreuve» qui, de son propre aveu, facilitera sa compréhension des
femmes et son don pour les envoûter.
Le premier album sur lequel Wizkid pose sa patte est celui du Glorious
Five, formé avec ses amis de l’église. Mais c’est à la sortie du sien, «Starboy»
(2011), scandé en yoruba et dans un anglais particulier, que le jeune
artiste crève l’écran. Dans la foulée, il publie l’album successeur, «Ayo»
(2014), qui affiche des mensurations internationales, comme en atteste la
présence des rappeurs Akon et Tyga ou de Femi Kuti – fils de la légende
– sur le titre «Jaiye Jaiye». Mais c’est en 2016 que va s’opérer le schisme. Sa
collaboration avec Drake sur «One Dance» est n°1 dans 15 pays, dont les
Etats-Unis et le Royaume-Uni. La carrière de Wizkid prend un nouveau
tournant, il multiplie les collaborations de renom (Beyoncé, Skepta) et
conclut un deal juteux avec Pepsi. Dans la foulée, il publie son troisième
disque «Sounds from the Other Side» à l’été 2017. Un album d’influence
caribéenne, où l’on croise des pointures comme Chris Brown ou Major
Lazer.Malgré pas mal de conflits avec ses labels, certains médias et beaucoup
d’artistes, Wizkid poursuit son ascension irrésistible. Les excellents
«Fever», «Ghetto Love» ou encore «Joro» sont autant de pépites qui devraient
figurer sur son quatrième disque, le très attendu «Made in Lagos»,
qui, comme son auteur, aime se faire désirer.
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BURNA BOY, LE GÉANT
AFRICAIN
Nous sommes à Port Harcourt, «Oil City», à
l’extrême sud du Nigéria. C’est ici, à la maternité
de l’hôpital universitaire, que le petit Damini
Ebunoluwa Ogulu voit le jour, le matin
du 2 juillet 1991. Un pays qu’il chérit et où, à
l’époque il l’ignore, tous connaîtront sa voix
grave et son nom d’ici quelques années.
S’il naquit d’un père ouvrier-soudeur et d’une
mère traductrice, c’est une génération plus
tôt qu’il faut aller chercher le lien du jeune
homme avec les notes. Son grand-père Benson
Idonije, critique musical respecté au Nigéria,
fut le manager de Fela Kuti, héros africain
s’il en est et père de la scène afrobeat – mêlant
des éléments de funk, de jazz, de rythmes nigérians
et de tradition yoruba.
C’est au son des disques reggae de son paternel
que Burna Boy grandit, tout comme la
place de la musique dans sa vie. Après des études du côté de la bouillonnante Lagos, il part poursuivre son cursus à Londres. Au détour des ruelles de la
non moins vibrante City britannique, l’artiste affine ses envies. Pourtant, c’est de retour au pays qu’il boucle son debut-album, «L.I.F.E» (2013).
Ce n’est pas un hasard si Burna Boy enregistre au Nigéria. Si son ambition est internationale, l’artiste tient à convaincre à la maison avant de partir à l’assaut
du globe. C’est là qu’il lance son label en 2014, Spaceship Entertainment, et publie sa deuxième plaque – «On a Spaceship» – l’année suivante. Là aussi qu’il
2017 marque le début des choses sérieuses suite à sa signature avec le géant Warner. La major publie son 3 e album, «Outside», dont les tubes «Rock Your
Body» ou «Ye» font vite le tour du monde. L’été 2019, il est convié au festival Coachella. Une excellente année pour lui puisqu’il signe son 4 e album, «African
Giant», dont les titres «Gbona» ou «Pull Up» ne tardent pas à devenir des machines à danser et élèvent leur auteur au rang de superstar internationale.
SAMPA LA GUERRIÈRE
C’est en Zambie, l’année 1993, que Sampa Tembo voit le jour, mais
c’est surtout au Botswana que la petite fille grandit et fait sa scolarité.
A 19 ans, elle s’envole pour les Etats-Unis, vit successivement
à San Francisco puis Los Angeles, avant de bifurquer en 2013 vers
l’Australie, où elle a finalement élu domicile. C’est la moins célèbre
du quatuor ici présenté, mais peut-être la plus douée.
L’histoire débute en 2015 avec «The Great Mixtape», premiers faits
d’armes de Sampa. Si bien des choses restent à faire et des énergies
à calibrer, une chose est sûre: une rappeuse est née. Et elle a
des choses à revendiquer, à l’image du bien nommé titre «F E M
A L E». La diction est claire, le flow virevoltant, la voix signature, le
phrasé frontal et assuré. Tantôt Spoken word, tantôt rap mitraillette
et toujours poésie engagée, qu’elle emmène sur le terrain
politique pour parler de racisme, d’identité ou encore du prix de
la notoriété. Le tout tissé de rythmiques jazz, soul et rap 90’s, sous
perfusion d’influences musicales traditionnelles africaines.
Remarquée par la chanteuse anglaise Estelle, Sampa the Great –
son avatar désormais – enregistre avec elle trois titres en tandem.
Quelques mois plus tard arrive sa seconde mixtape, «Birds and
the BEE9», qui lui permet de remporter les lauriers d’album de
l’année lors de l’Australian Music Prize. Loin de ses racines, en
plein questionnement sur son identité, perdue au milieu d’une
industrie musicale qui ne lui ressemble pas et où ceux qu’elle in-
la sortie de l’album «The Return», au terme d’une année d’isolement
pour introspection. Sampa y rappe la pauvreté, la migration,
la liberté, les traditions et sonde à l’envi la question du foyer. Un
disque brut et intense, qui mène tant à la réflexion qu’à la danse.
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ALTERNATIVE FESTIVAL
FESTIVAL : FAIRE COMME SI…
LE LIVESTREAM, LA REDIF’,
LE CONNECTÉ
Les deniers mois ont prouvé qu’avec
LE MATOS BIEN BRANCHÉ
LA BOUTEILLE POUR TRINQUER
4,20€ chez Umamido.
umamido.be
Entre 119 et
179€,
happy 41.com
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MUSIC
LA PLAYLIST DES ONE HIT WONDERS
Une sélection de morceaux qui ont offert à leurs interprètes un succès sans lendemain. Des tubes uniques qui ont
envahi les ondes et que l’on connait tous par cœur.
Boris Rodesch
WALLACE COLLECTION « Daydream » (1969)
Le groupe belge de pop rock est formé en 1969 par Sylvain Vanholme,
Marc Hérouet, Raymond Vincent, Freddy Nieuland, Christian Janssens
et Jacques Namotte. Il repose sur un trio classique guitare-basse-batterie
accompagné d’un piano et d’un violoncelle. Le Wallace sort deux
albums avant de se dissoudre en 1971. La chanson Daydream apparaît
sur leur premier album, Laughing Cavalier, qu’ils ont le privilège d’enregistrer
dans les studios d’Abbey Road. Ce morceau —qui s’inspire du
final du Lac des cygnes de Tchaïkovski— est composé par le groupe
et la voix est celle du batteur, Freddy Nieuland. Il se classe n° 1 dans
plus de vingt pays. À noter, le nom groupe rend hommage au musée
londonien.
THE BUGGLES « Video Killed The Radio Stars »
(1979)
La chanson écrite et composée par Trevor Horn, Geoff Downes et
Bruce Wooley apparaît sur l’album The Age of plastic. The Buggles est
un groupe de new wave britannique formé à Londres en 1977 et séparé
en 1981. Ce morceau culte, qui devient entre autres n°1 des ventes
au Royaume-Uni et en France, annonce la naissance de la synthpop.
Un courant musical populaire —où le synthétiseur domine— qui
émerge dans les années 80. Video Killed The Radio Stars est aussi le
premier clip vidéo diffusé sur MTV lors du lancement de la chaîne, le
1 er août 1981.
SOFT CELL « Tainted Love » (1981)
La version originale, composée par Ed Cobb, est interprétée par la chanteuse
de soul Gloria Jones en 1964. Mais c’est le duo formé par Marc
Almond et le claviériste David Ball qui rend cette chanson si célèbre en
1982, avec sa reprise parue sur leur album Non-Stop Erotic Cabaret. Ces
deux Britanniques avaient l’habitude de transformer des anciens tubes
soul en techno-pop ultra-moderne. Le morceau, sorti en juillet 1981 au
Royaume-Uni, se retrouve en tête des charts britanniques. Depuis, il a
été repris par Marylin Manson, Scorpions ou Rihanna.
NENA « 99 Luftballons » (1983)
La chanson, traduite littéralement « 99 ballons de baudruche », est
composée par le groupe allemand et interprétée par la chanteuse du
même nom. Ce morceau engagé, qui dénonce la guerre froide et la
course aux armements, est paru sur l’album éponyme, sorti en 1983.
Suite à son succès international, le groupe allemand propose en 1984
une adaptation anglaise dont les paroles modifiées sont écrites par
Kevin McAlea. Si l’originale cartonne en Europe, au Japon et aux États-
Unis, 99 Red Balloons reste n°1 au Royaume-Uni durant trois semaines.
RIGHT SAID FRED « I’m Too Sexy » (1992)
Le groupe de pop rock anglais est formé à Londres en 1989 par les
frères Fred et Richard Fairbrass, et Rob Manzoli. Le tube planétaire «I’m
Too Sexy» apparaît sur le premier de leurs 10 albums, UP. Pour l’anecdote,
les deux frères dirigeaient une salle de sport où le narcissisme
régnait quand Richard a enlevé sa chemise face à un miroir et chanté
pour déconner « Je suis trop sexy pour cette chemise. » Si l’assistance
est morte de rire, les frangins savent qu’ils tiennent quelque chose.
Le tube s’installe ensuite numéro 1 aux États-Unis, où l’histoire raconte
que la phrase « Je suis trop sexy pour l’école » devient à l’époque l’excuse
la plus utilisée pour l’absentéisme en classe.
Et aussi…
BRUCE CHANNEL « Hey! Baby » (1961)
BOBBY HEBB « Sunny » (1966)
PATRICK HERNANDEZ « Born to be Alive » (1978)
ANITA WARD « Ring My Bell » (1979)
LIPPS INC. « Funkytown » (1980)
CHAGRIN D’AMOUR « Chacun Fait (c’qui lui plaît) » (1981)
PATRICK COUTIN « J’Aime Regarder Les Filles » (1981)
THE WEATHER GIRLS « It’s Raining Man » (1982)
DEXYS MIDNIGHT RUNNERS « Come On Eileen » (1982)
COOKIE DINGLER « Femme Libérée » (1984)
CAROLINE LOEB « C’est la ouate » (1986)
À CAUS’ DES GARÇONS « À Caus’ Des garçons » (1987)
BILL MEDLEY & JENNIFER WARNES « (I’ve Had) The Time of My Life »
(1987)
VANILLA ICE « Ice Ice Baby » (1990)
HADDAWAY « What is Love » (1993)
GOTYE feat KIMBRA « Somebody That I Used To Know » (2011)
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