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Focus Famille - Printemps 2020

Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca

Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca

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printemps <strong>2020</strong> | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE<br />

Défendre sa foi<br />

la mort et la résurrection de<br />

jésus : mythe ou réalité ?<br />

quand votre couple est<br />

spirituellement dépareillé<br />

petit traité d’apologétique<br />

pour les enfants


printemps <strong>2020</strong><br />

focus famille<br />

illustration par amanda regan


Éditorial<br />

Chers lecteurs,<br />

DDans un contexte culturel souvent hostile à la foi<br />

chrétienne, où croire en Dieu est perçu comme une<br />

faiblesse, vous avez certainement déjà entendu des<br />

objections telles que « Jésus est un mythe », « La<br />

foi va à l’encontre de la science et de la raison » ou<br />

encore « L’Église a fait tellement de dégâts qu’il est<br />

difficile de croire que votre Dieu est bon » – de la<br />

part de vos amis, de votre famille, peut-être même<br />

de votre conjoint.<br />

Dans ce numéro, nous avons compilé plusieurs<br />

articles et une sélection de livres pour vous équiper,<br />

vous et vos enfants, à répondre à certaines de<br />

ces objections. Vous verrez qu’il n’y nul besoin<br />

d’être docteur en théologie pour fournir une<br />

argumentation solide en faveur de votre foi et que,<br />

comme le dit le philosophe Guillaume Bignon, « La<br />

vue chrétienne se défend admirablement face à<br />

[la] critique athée. » Saviez-vous par exemple qu’il<br />

existe des preuves historiques considérées comme<br />

irréfutables de la vie et de la mort de Jésus ? (Voir<br />

page 17.)<br />

En plus de pouvoir répondre aux sceptiques,<br />

approfondir nos connaissances en apologétique,<br />

c’est-à-dire en la discipline de validation de la<br />

religion chrétienne, nous permet d’être prêts<br />

à répondre aux questions et aux doutes de nos<br />

propres ados. En effet, plusieurs des auteurs de<br />

ce numéro confient que le manque de réponses<br />

à leurs interrogations au sujet de Dieu durant<br />

leur adolescence a été une des raisons majeures<br />

de leur basculement (bien que temporaire) vers<br />

l’athéisme. Nos enfants sont bien trop précieux<br />

pour les laisser partir à la dérive faute de réponses<br />

et trop intelligents pour se contenter de banalités.<br />

Poser des questions n’est d’ailleurs pas un mal en<br />

soi. Notre Père céleste n’est pas déstabilisé par nos<br />

interrogations, ni par celles des sceptiques et des<br />

curieux qui nous entourent. Dieu nous encourage<br />

au contraire à faire des recherches en profondeur,<br />

à aller au bout de nos doutes, y compris quand<br />

frappent les tragédies. Il nous promet de nous ouvrir<br />

lorsqu’on frappe à la porte et se fera un plaisir de<br />

nous éclairer.<br />

Enfin, quand nous nous adressons à des sceptiques<br />

de la foi chrétienne, n’oublions pas que<br />

nous-mêmes avons été sauvés par la grâce et non<br />

pas par nos œuvres. Étendons alors cette même<br />

grâce à notre entourage non-croyant, et n’oublions<br />

pas de l’appliquer à nous-mêmes ! En effet, quel<br />

soulagement de savoir que tout ne repose pas sur<br />

nos épaules, que notre Père céleste est bien audessus<br />

des objections posées par les sceptiques<br />

et tout à fait capable d’y répondre par lui-même.<br />

Nous n’avons pas besoin d’être parfaits, d’avoir<br />

une argumentation théologique irréprochable ou<br />

d’évangéliser à tous les coins de rues. Ce que notre<br />

Père nous demande avant tout, c’est de lui obéir<br />

fidèlement et de compter sur sa grâce quotidienne<br />

pour le reste. Laissons le Saint-Esprit changer nos<br />

cœurs, ceux de nos enfants prodigues ou de notre<br />

conjoint non-croyant. Au-delà de nos arguments<br />

théologiques, c’est notre relation avec Jésus et<br />

notre désir de l’honorer qui donnent un aperçu du<br />

royaume de Dieu sur terre à ceux qui nous entourent.<br />

Bonne lecture,<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditrice de <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

3


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printemps <strong>2020</strong><br />

<strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> – <strong>Focus</strong> on the Family Canada<br />

Président<br />

Terence Rolston<br />

Vice-présidente senior<br />

Melanie Hoeppner<br />

Président du conseil<br />

Terry Jones<br />

Éditrice<br />

Elisabeth Van Essen<br />

Éditeurs associés<br />

Dominique Ourlin, Amy Van Veen<br />

Traductrice<br />

Anne Worms<br />

Design et conception graphique<br />

Amanda Regan, Shuwen Chang et Tyler Tsuyuki<br />

Directrice de la production<br />

Jane Omelaniec<br />

Note importante : pour toute demande de réutilisation d’un article, écrivez à lettres@focusfamille.ca.<br />

P.9 : © <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

P.14 : pour le témoignage de Louise et Gérald : © <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association.<br />

Tous droits réservés.<br />

Magazine <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> par <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association, <strong>Printemps</strong> <strong>2020</strong>, vol. 12,<br />

no. 1, ISSN 1918-297x. © <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

Publié par <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association, une organisation caritative reconnue.<br />

Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001. <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong><br />

est une marque déposée de <strong>Focus</strong> on the Family.<br />

Pour contacter <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong> ou nous signaler un changement d’adresse, vous pouvez envoyer<br />

un courriel à lettres@focusfamille.ca ou nous écrire à : <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>, 19946 80A Avenue,<br />

Langley, BC V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001.<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

canada<br />

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Merci de votre soutien !<br />

Imprimé au Canada par Hemlock Printers Ltd.


printemps <strong>2020</strong><br />

sommaire<br />

17 20 26<br />

CHEMINER DANS SA FOI<br />

6 Le coin lecture<br />

Des livres pour fortifier notre foi<br />

16 Promesses de la Bible<br />

Des versets pour défendre notre foi<br />

17 La mort et la résurrection de<br />

Jésus : mythe ou réalité ?<br />

Suivez Lee Strobel, ancien journaliste<br />

d’investigation, dans son enquête au sujet<br />

du Jésus historique<br />

23 Dieu, les catastrophes<br />

naturelles et nous<br />

Les tragédies remettent-elles en question<br />

l’existence de Dieu ?<br />

30 Lettre à mon ami athée ou<br />

agnostique<br />

Suite à une partie de pêche, Patrick écrit<br />

à son ami pour approfondir son point de<br />

vue sur la religion<br />

ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

8 Astuces éducatives<br />

« Soyez toujours prêts » et autres astuces<br />

10 Éduquer ses enfants<br />

Conduire vos enfants vers Jésus<br />

12 Accompagner son ado<br />

Au secours, mon ado ne croit plus en Dieu !<br />

20 Petit traité d’apologétique<br />

pour les enfants<br />

Équipez vos enfants pour répondre aux<br />

questions des sceptiques<br />

33 Pourquoi Jésus a-t-il vécu ?<br />

Vos enfants comprennent sûrement les<br />

raisons pour lesquelles Jésus est mort,<br />

mais savent-ils pourquoi il a vécu ?<br />

PRENDRE SOIN DE<br />

SON COUPLE<br />

14 Astuces pour la vie à deux<br />

Conseils pour les jeunes mariés<br />

15 Quand le prince charmant<br />

n’est pas parfait<br />

Revoir ses attentes pour faire place à la<br />

grâce dans le couple<br />

26 Quand votre couple est<br />

spirituellement dépareillé<br />

Quelques principes pour vous aider à<br />

rester proche de votre conjoint(e) malgré<br />

vos différences spirituelles<br />

S’INVESTIR DANS SA<br />

COMMUNAUTÉ<br />

36 Comment défendre sa foi sans<br />

faire fuir tout le monde<br />

Ce n’est pas toujours ce que l’on dit qui<br />

compte, mais la manière dont on le dit<br />

39 Recette à partager<br />

Cozonac ou brioche de Pâques roumaine<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

5


LE COIN LECTURE<br />

Des livres pour<br />

fortifier notre foi<br />

Une foi bien ancrée nous donne la confiance de mieux la partager<br />

Pour les petits<br />

Dès 3 ans Dès 4 ans Dès 6 ans Dès 8 ans<br />

Tout ce que je devrais<br />

savoir sur Dieu<br />

Kenneth Taylor et Jenny<br />

Brake, 2016<br />

Que dit la Bible sur Dieu?<br />

Pourquoi a-t-il créé le<br />

monde, les animaux et<br />

les hommes ? À quoi sert<br />

la prière ? Pourquoi allons-nous<br />

à l’église ? Voici<br />

un joli livre de théologie<br />

accessible aux plus jeunes<br />

pour leur expliquer, avec<br />

des mots simples, ce que<br />

Dieu a fait, comment le<br />

Saint-Esprit nous aide et<br />

bien plus encore.<br />

La Bible te raconte<br />

Jésus<br />

Sally Lloyd-Jones et Jago,<br />

2008<br />

Ce beau livre illustré se<br />

lit comme un roman, tout<br />

en restant fidèle aux textes<br />

bibliques. L’auteure y<br />

dévoile la présence de Jésus<br />

tout au long des grands<br />

événements de la Bible.<br />

Chaque histoire murmure<br />

son nom. Il est au cœur de<br />

l’extraordinaire histoire<br />

du salut et veut aussi être<br />

au cœur de notre histoire<br />

à nous.<br />

La plus grande<br />

histoire<br />

Kevin DeYoung et Don<br />

Clark, 2016<br />

Cette histoire est celle de<br />

l’amour extraordinaire du<br />

Créateur pour ses créatures<br />

et de son plan magistral<br />

pour les sauver. On<br />

y retrouve la création, la<br />

chute, les luttes, l’alliance<br />

puis la grande victoire finale,<br />

éclatante et définitive.<br />

C’est cette grande<br />

histoire qui donne un sens<br />

à toutes les petites histoires<br />

de la Bible.<br />

Coup<br />

de cœur<br />

Manga : Le Messie<br />

Hidenori Kumai et Kozumi<br />

Shinozawa, 2008<br />

Fidèle aux évangiles, l’auteur<br />

nous entraine dans la<br />

vie et l’enseignement de<br />

Jésus, de sa naissance à<br />

son ascension. Qui est-il?<br />

Pourquoi tant d’ennemis?<br />

Pertinent, fascinant, voire<br />

parfois drôle, ce manga de<br />

qualité saura captiver petits<br />

et grands. Il fait partie<br />

de la collection Bible<br />

en manga de 5 volumes et<br />

s’adapte particulièrement<br />

bien pour partager sa foi.<br />

6 FOCUSFAMILLE.CA


LE COIN LECTURE<br />

Pour les plus grands<br />

Un classique Adapté en film Un bon outil découverte<br />

Les fondements du<br />

christianisme<br />

C.S. Lewis, 1952<br />

Voici le meilleur de C.S.<br />

Lewis sur l’approche biblique,<br />

théologique et chrétienne<br />

des grandes questions<br />

humaines. Il explique<br />

de manière claire,<br />

intelligente et accessible<br />

ce en quoi croient les chrétiens.<br />

Un ouvrage à (re)<br />

découvrir, pour approfondir<br />

votre foi ou convaincre<br />

les sceptiques.<br />

Jésus, l’enquête<br />

Lee Strobel, 2018<br />

Lee Strobel, ancien chroniqueur<br />

judiciaire, retrace<br />

l’itinéraire qui l’a mené de<br />

l’athéisme à la foi après<br />

avoir soumis une douzaine<br />

d’experts à un interrogatoire<br />

: existe-t-il des traces<br />

historiques de la mort et<br />

de la résurrection de Jésus<br />

? Le Nouveau Testament<br />

est-il crédible ? Le<br />

questionnement direct et<br />

opiniâtre de l’auteur fait<br />

de ce livre un moment de<br />

lecture captivant.<br />

La raison est pour Dieu<br />

Timothy Keller, 2010<br />

Pourquoi Dieu permet-il la<br />

souffrance ? Les religions<br />

ne sont-elles pas toutes<br />

équivalentes ? Un Dieu<br />

aimant est-il à l’origine<br />

de l’enfer ? Dans ce livre,<br />

l’auteur examine ces questions<br />

et révèle les présupposés<br />

qui leur sont associés.<br />

Écrit pour des athées, agnostiques<br />

ou sceptiques,<br />

il offre un fondement intelligent<br />

sur lequel chacun<br />

pourra développer sa propre<br />

réflexion.<br />

Retrouvez la plupart de ces livres sur notre<br />

LIBRAIRIE.FOCUSFAMILLE.CA<br />

Coup<br />

de cœur<br />

La foi a ses raisons<br />

Guillaume Bignon, 2018<br />

Au fil de son témoignage,<br />

Guillaume aborde, avec une<br />

rigueur intellectuelle exceptionnelle,<br />

une authenticité<br />

remarquable et un humour<br />

pétillant, les grandes questions<br />

philosophiques qui<br />

l’ont sorti de son athéisme<br />

pourtant bien raisonné. Il<br />

n’esquive aucun sujet : la<br />

moralité, la relation entre<br />

foi et science, le surnaturel,<br />

le problème du mal,<br />

la fiabilité de la Bible, etc.<br />

Un joyau, à mettre dans<br />

les mains de tous vos amis<br />

athées.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

7


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

Soyez toujours prêts<br />

par wendy kittlitz<br />

PPierre nous rappelle que nous devrions toujours être prêts à<br />

défendre notre foi devant quiconque nous demande les raisons<br />

de notre espérance (1 Pierre 3.15).<br />

Lorsque j’étais étudiante et que je travaillais dans un camp<br />

chrétien, l’un des outils que je trouvais particulièrement<br />

efficaces était de transformer mon témoignage personnel en<br />

une histoire, qui ne manquait jamais de captiver l’attention des<br />

enfants. Je leur racontais l’histoire à la troisième personne. « Il<br />

était une fois une petite fille… » Je révélais à la fin que la petite<br />

fille, c’était moi.<br />

Quand j’ai eu mes propres enfants, je me suis aperçue que<br />

cette même histoire avait également un impact important sur<br />

eux. Ils aimaient beaucoup l’entendre et je crois réellement que<br />

cela a joué un rôle important dans leur décision de donner leur<br />

cœur à Jésus quand ils étaient encore tout jeunes.<br />

Tout le monde aime les histoires – les petits comme les<br />

grands. Un exercice intéressant que vous pouvez faire en<br />

famille est de mettre chacun au défi d’imaginer l’histoire de<br />

son propre cheminement vers la foi. Pour les jeunes enfants,<br />

on peut simplement leur demander : « Dis-nous pourquoi tu<br />

aimes Jésus. » Pour un adolescent, ce sera plutôt : « Quand<br />

as-tu invité Jésus dans ton cœur et pourquoi ? » Les adultes<br />

peuvent réfléchir aux raisons qui font que la vie en Jésus reste<br />

pertinente et vraie pour eux au fil du temps.<br />

Cela peut devenir une activité familiale amusante. Racontezvous<br />

les uns les autres vos histoires personnelles autant de fois<br />

que vous le souhaitez. Vous pouvez aussi prier ensemble pour<br />

des occasions de partager ces histoires avec d’autres afin qu’ils<br />

soient nombreux à entendre les raisons de votre espérance.<br />

Wendy Kittlitz est vice-présidente du ministère de Counseling et Thérapie<br />

chez <strong>Focus</strong> on the Family Canada. Elle est également directrice des centres<br />

de retraite Kerith Retreats pour pasteurs au Canada.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés.<br />

8 FOCUSFAMILLE.CA<br />

illustrations par shuwen chang


ASTUCES ÉDUCATIVES<br />

LECTURE ET ALLAITEMENT<br />

Quand notre fils est né, ma femme passait beaucoup de temps<br />

à l’allaiter. Comme nous cherchions toujours des occasions de<br />

passer du temps de qualité ensemble, nous avons décidé de<br />

faire des moments d’allaitement un temps de lecture. Ainsi,<br />

quand ma femme nourrissait notre fils, je lisais à voix haute<br />

un livre qui nous intéressait tous les deux. C’était un moment<br />

agréable pour tous. Nous avons gardé cette tradition à la<br />

naissance de notre fille, choisissant des livres ensemble avant<br />

même son arrivée. Grâce à cela, nous attendions les moments<br />

d’allaitement avec joie.<br />

– John Thomas<br />

LA DANSE D’APRÈS REPAS<br />

Votre enfant a-t-il du mal à rester assis sans gigoter, pendant les<br />

repas ? Quand vous êtes assis à table, encouragez-le à mettre ses<br />

« gigotements » en réserve. Récompensez ses efforts en mettant<br />

une musique rigolote juste après manger pour qu’il puisse se<br />

défouler en dansant.<br />

C’EST EN S’ENTRAÎNANT QU’ON PROGRESSE<br />

Vous en avez assez de pousser sans cesse votre enfant à<br />

pratiquer son instrument ou à avancer dans sa liste de lecture ?<br />

Prenez plutôt quelques minutes pour le regarder s’entrainer<br />

(sans critiquer). Votre entière attention sera une motivation<br />

plus importante que vos rappels incessants.<br />

Questions à poser<br />

autour de la table<br />

Voici quelques idées pour lancer la discussion au<br />

moment du repas en famille et apprendre à mieux<br />

connaitre vos enfants :<br />

Lorsque tu pries, quelle image te fais-tu de<br />

Dieu ou de Jésus ?<br />

FORCE ET DOUCEUR<br />

Il est important d’enseigner aux enfants comment se protéger<br />

du mal que peuvent leur faire les autres de manière gentille<br />

mais ferme. Vous pouvez par exemple entraîner votre enfant à<br />

expliquer respectueusement à un frère ou une sœur : « J’aime<br />

jouer avec toi, mais pas quand tu me traites comme ça. On pourra<br />

jouer encore ensemble plus tard, quand tu te seras calmé. »<br />

– Sissy Goff<br />

As-tu déjà été accusé à tort ? (Vous pouvez<br />

continuer avec une discussion sur l’arrestation<br />

et la crucifixion de Jésus.)<br />

Quel est le meilleur compliment qu’on t’ait<br />

jamais fait ?<br />

À quoi aimes-tu rêvasser quand tu es perdu<br />

dans tes pensées ?<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

9


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Conduire vos enfants vers Jésus<br />

Prenez le temps de leur expliquer les bases de la foi, même si elles vous paraissent évidentes<br />

par kelly j. stigliano<br />

Mes enfants avaient 4 et 5 ans lorsqu’ils ont fait le choix de croire<br />

en Jésus pour leur salut. À cet âge-là, ils étaient comme des<br />

éponges, absorbant l’amour de Jésus et les vérités spirituelles<br />

qu’ils recevaient. Ensemble, nous nous amusions à rechercher<br />

autour de nous des « reflets de Dieu » comme par exemple une<br />

file de fourmis transportant leur lourd chargement ou une graine<br />

se transformant lentement en une fleur magnifique. La simple<br />

observation du monde dans lequel nous vivons nous fournit de<br />

nombreuses occasions d’enseigner à nos enfants les beautés de la<br />

création ainsi que de l’Évangile.<br />

Pour qu’un enfant puisse réellement mettre sa foi en Jésus, il<br />

doit avoir compris plusieurs vérités fondatrices, telles que :<br />

• Son propre péché et son besoin d’être sauvé<br />

• La signification de la mort et de la résurrection de Jésus<br />

• La présence constante de Dieu dans la vie du croyant<br />

Pour que ces vérités fassent leur chemin dans le cœur des enfants,<br />

il est bon qu’ils entendent leurs parents en parler et puissent les<br />

voir les appliquer au quotidien. Ils apprendront aussi bien en<br />

observant leurs actions qu’en écoutant leurs paroles.<br />

RECONNAITRE LEUR PÉCHÉ<br />

Mes amis Tina et Harry ont élevé leurs enfants en parlant<br />

ouvertement du problème du péché et de l’importance de<br />

savoir demander pardon. Ils avaient l’habitude de prier<br />

avec leurs enfants avant et après les moments où ils les<br />

disciplinaient, ce qui leur permettait de voir la réalité de<br />

leurs infractions devant Dieu et l’importance de purifier leur<br />

cœur. En parallèle, ils prenaient le soin de leur démontrer le<br />

caractère de Dieu en étant eux-mêmes prompts à pardonner et<br />

en faisant preuve d’un amour et d’une grâce inconditionnels.<br />

10 FOCUSFAMILLE.CA


ÉDUQUER SES ENFANTS<br />

Pour que le concept de péché devienne clair pour les enfants<br />

il faut :<br />

• Qu’ils comprennent qu’ils font des bêtises (Romains 3.23)<br />

• Qu’ils le reconnaissent et acceptent les conséquences<br />

de leurs mauvais choix (1 Jean 1.9)<br />

• Qu’ils sachent que Dieu les aime, peu importe qu’ils<br />

réussissent ou qu’ils échouent (Romains 5.8)<br />

• Qu’ils acceptent que seul Dieu est capable de changer<br />

leur cœur (Ezéchiel 36.26)<br />

L’IMPORTANCE DE LA MORT ET DE LA<br />

RÉSURRECTION DE JÉSUS<br />

Bien que ces principes semblent évidents, les parents négligent<br />

souvent d’expliquer à leurs enfants l’histoire de base des évangiles.<br />

Ils partent du principe que les enfants savent déjà que Jésus est<br />

venu sur terre sous la forme d’un bébé, qu’il a volontairement<br />

donné son sang et sa vie à la croix, qu’il est mort pour payer le prix<br />

de nos péchés et qu’il est ressuscité.<br />

Les enfants sont capables de saisir le concept de grâce<br />

– ou d’une faveur imméritée – à travers notre manière de les<br />

élever. Lorsque vous faites preuve de grâce envers votre enfant,<br />

faites le lien avec la grâce que Dieu a montrée envers nous en<br />

envoyant son Fils et en pardonnant nos péchés. Nous pouvons<br />

aussi nous montrer ouverts sur notre propre besoin d’un<br />

Sauveur lorsque le péché est évident dans notre vie.<br />

Mon amie Bianca explique que chacun de ses enfants est<br />

venu à Jésus assis sur ses genoux. Une discussion simple<br />

concernant le péché et l’Évangile ou bien une conversation<br />

faisant suite au message d’un pasteur sur le salut a ouvert la<br />

porte à Bianca pour qu’elle puisse demander à ses enfants s’ils<br />

souhaitaient suivre Jésus.<br />

Pour que les vérités de l’Évangile deviennent claires pour les<br />

enfants, il faut qu’ils comprennent que :<br />

• Jésus nous aime tant qu’il est descendu sur la terre<br />

pour nous (Jean 3.16)<br />

• Il nous a enseigné comment mener notre vie et<br />

connaitre son Père<br />

• Il est mort sur la croix à notre place<br />

• Jésus a vaincu le péché et la mort à travers sa<br />

résurrection : notre Sauveur est vivant !<br />

DIEU EST TOUT PRÈS<br />

rappelait ensuite qu’eux aussi avaient été créés par Dieu<br />

et qu’ils étaient précieux à ses yeux. Cela leur a permis de<br />

comprendre que Jésus voulait être proche d’eux.<br />

J’avais l’habitude de dire à mes enfants qu’ils pouvaient<br />

parler à Jésus n’importe quand. Il est toujours tout près,<br />

toujours à nos côtés.<br />

Pour que la proximité de Dieu devienne concrète pour les<br />

enfants, aidez-les à comprendre que :<br />

• Dieu a promis d’être toujours avec eux (Hébreux 13.5)<br />

• Jésus est venu sur la terre, est mort et est ressuscité<br />

pour nous rapprocher de Dieu (1 Pierre 3.18)<br />

• Dieu donne aux croyants une aide qui s’appelle le<br />

Saint-Esprit (Jean 14.16, 26)<br />

MONTRER L’EXEMPLE<br />

Aussi difficile que ce soit pour nous à comprendre, Dieu aime<br />

nos enfants encore plus que nous, parents, les aimons. Il<br />

souhaite qu’ils développent une relation personnelle avec lui à<br />

travers son Fils Jésus-Christ. Le message le plus important que<br />

j’aie jamais transmis est celui qui a conduit mes enfants à Dieu<br />

à travers ma relation personnelle avec Jésus. Il était essentiel<br />

qu’ils puissent voir Jésus dans ma vie au quotidien pour les<br />

mener à prendre leur propre décision de croire.<br />

Angélica explique qu’elle fait de son mieux pour appliquer<br />

Deutéronome 11.19, qui instruit les parents à parler constamment<br />

des commandements de Dieu à leurs enfants, qu’ils soient à la<br />

maison ou à l’extérieur. Elle profite du moment où elle conduit<br />

ses filles à l’école chaque matin pour leur raconter les histoires<br />

des héros de la Bible (celles d’Abraham, d’Esther, de Joseph et<br />

de bien d’autres).<br />

En vivant votre foi au quotidien, vous pouvez mener vos<br />

enfants à recevoir Jésus de manière naturelle et émouvante.<br />

Nous avons l’opportunité de les aider à comprendre leur péché<br />

et leur besoin d’un Sauveur, de leur enseigner que Dieu les aime<br />

et qu’il est toujours là pour eux. Ainsi, nous leur ouvrons la voie<br />

pour qu’ils puissent connaitre le Jésus qui sauve et mettre leur<br />

foi en lui.<br />

Kelly J. Stigliano est chroniqueuse pour un journal hebdomadaire. Elle est<br />

également bloggeuse, auteure de plusieurs livres et conférencière. Elle et<br />

son mari Jerry sont les parents de cinq enfants adultes.<br />

© 2019 <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par by Kelly J.<br />

Stigliano. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

Quand les enfants de mon amie Christie étaient petits, elle<br />

leur rappelait souvent combien les enfants comptent aux<br />

yeux de Jésus. Elle leur lisait Genèse 5.1 : « Lorsque Dieu<br />

créa l’homme, il le fit à la ressemblance de Dieu. » Elle leur


ACCOMPAGNER SON ADO<br />

Au secours, mon ado<br />

ne croit plus en Dieu !<br />

Comment réagir et garder la communication ouverte<br />

quand votre ado rejette la foi<br />

par carol barnier<br />

Un jour, par hasard, mon regard s’est posé sur une affiche à mon<br />

église : « Les athées ont leur jour national ! » Puis j’ai lu la chute<br />

de l’histoire : « Le premier avril ! » Ha ha.<br />

Alors que la plupart de ceux qui m’entouraient passaient<br />

devant cette affiche sans s’y attarder, je me tenais là, les yeux<br />

rivés dessus, m’interrogeant sur le nœud que je ressentais dans<br />

l’estomac. Le ton moqueur de l’affiche me renvoyait à quelque<br />

chose qui m’avait jadis rendue triste : le sentiment d’être<br />

rejetée par les personnes de mon église dans un moment où je<br />

luttais avec de profonds doutes concernant ma foi.<br />

Durant mon adolescence, j’ai traversé une période de doutes<br />

sérieux qui m’a conduite à treize années d’athéisme. J’ai<br />

retrouvé le chemin vers le pied de la croix, mais les années que<br />

j’ai passées loin de la foi m’ont permis de développer un cœur<br />

pour ceux qui doutent, qui posent des questions dérangeantes<br />

et pour qui l’accumulation de frustrations peut devenir une<br />

source d’amertume.<br />

Si votre adolescent a déclaré qu’il ne voulait plus rien savoir<br />

de Dieu, cela peut faire l’effet d’une bombe dans votre famille.<br />

Il se peut qu’avec cette déclaration vienne son lot de disputes,<br />

de colère et de peurs. Cependant, si vous arrivez à mettre de<br />

côté pour un petit moment vos angoisses, bien qu’elles soient<br />

compréhensibles, nous allons essayer de voir comment vous<br />

pouvez gérer une telle situation.<br />

VOTRE ADOLESCENT RESTE UNE<br />

PERSONNE À PART ENTIÈRE<br />

Pierre et Cindy ont été complètement pris par surprise lorsque<br />

leur fille Josée a proclamé qu’elle était athée. Parmi tous leurs<br />

enfants, Josée était celle qui avait, enfant, montré l’amour<br />

le plus tendre et le plus sincère pour Jésus. Le jour où elle a<br />

exposé son nouveau point de vue, ils l’ont suppliée de changer<br />

d’avis, lui fournissant toute une série d’arguments. Leurs<br />

conversations finissaient invariablement par revenir sur<br />

son manque de foi, devenant ainsi de plus en plus intenses<br />

et houleuses. Leur relation avec leur fille s’est rapidement<br />

dégradée.<br />

À cause de l’angoisse que ressentait le couple pour leur<br />

fille, leurs interactions avec elle se sont transformées en un<br />

projet « Sauvons Josée ». Sans surprise, la jeune fille s’est peu<br />

à peu sentie lasse et amère vis-à-vis d’eux. Dans son esprit, ses<br />

parents la percevaient comme un immense échec spirituel.<br />

Cependant, Pierre et Cindy ont appris peu à peu combien<br />

il était essentiel de rester connectés à leur fille en tant que<br />

personne à part entière. Il leur fallait continuer à prendre le<br />

temps de discuter avec elle de manière « normale », de lui poser<br />

des questions sur ses projets d’avenir, ses amis, ses lectures<br />

préférées ou son dernier devoir de classe. Il était important<br />

12 FOCUSFAMILLE.CA


ACCOMPAGNER SON ADO<br />

qu’ils partagent avec elle des moments de tous les jours (un<br />

repas, un fou rire) et qu’ils lui fassent comprendre combien<br />

elle était précieuse à leurs yeux et ce, qu’elle partage leur foi ou<br />

non. En maintenant une relation vraie sur tous les plans avec<br />

Josée, ils avaient nettement plus de chances de réussir à avoir<br />

avec elle des conversations productives.<br />

SOYEZ HONNÊTE ET ÉVITEZ LES<br />

EXPRESSIONS TOUTES FAITES<br />

Il vous est probablement déjà arrivé de participer à une<br />

discussion concernant les preuves de l’existence de Dieu ou<br />

la question du mal et de vous retrouver à court d’arguments.<br />

Vous avez proposé les quelques explications solides qui<br />

vous ont toujours paru parfaitement crédibles. Pourtant,<br />

lorsqu’elles ne se révèlent pas suffisantes pour votre ado,<br />

il se peut que vous soyez agacé par le fait que vos limites<br />

deviennent visibles. C’est dans ces moments-là que l’on a<br />

tendance à sortir du chapeau l’un des joyaux suivants, qui<br />

mettent immanquablement fin à la discussion :<br />

– Tu manques juste de foi.<br />

– Cherches-tu vraiment à connaitre la vérité ?<br />

– Il faut accepter les choses telles qu’elles sont, c’est un<br />

mystère de Dieu.<br />

– Peut-être es-tu simplement en colère contre Dieu ?<br />

Il n’y a rien de mal à admettre que vous avez atteint les<br />

limites de vos connaissances et que vous prendrez le temps<br />

de trouver de nouvelles ressources pour aller plus loin dans la<br />

conversation. C’est souvent réconfortant pour un adolescent<br />

de savoir qu’aucun d’entre nous ne connait d’emblée toutes les<br />

réponses. Il n’y a que Dieu qui puisse s’en vanter. Selon D. T.<br />

Niles : « L’évangélisation, c’est un mendiant qui montre à un<br />

autre mendiant où trouver du pain. »<br />

FAITES PREUVE DE GRÂCE DANS VOS<br />

INTERACTIONS<br />

Ce que j’aime quand j’écoute un débat mené par Ravi Zacharias,<br />

ce n’est pas son excellente maitrise de la philosophie et de<br />

l’apologétique, bien qu’impressionnante. C’est plutôt sa manière<br />

de s’adresser à son opposant, de façon très respectueuse. Il<br />

semble toujours garder à l’esprit l’âme éternelle de la personne<br />

avec qui il discute. Même lorsque l’autre personne se permet<br />

des coups bas, Ravi ne réplique jamais au même niveau, mais<br />

continue à répondre de manière douce et respectueuse. Je me<br />

dis parfois qu’il accomplit plus pour le royaume de Dieu par son<br />

ton que par ses arguments.<br />

Lorsque votre ado vous envoie promener avec colère, ne<br />

vous abaissez pas à répondre sur le même ton. Au contraire,<br />

faites un pas vers lui, posez-lui des questions et explorez<br />

la nouvelle vision du monde qui l’a conduite à une telle<br />

affirmation. Vous pouvez suivre ces étapes :<br />

1. Écoutez jusqu’au bout. N’interrompez pas votre enfant.<br />

Imaginez un téléchargement sur un ordinateur, où vous<br />

devez attendre de voir le petit indicateur afficher 100 %.<br />

Vous ne pouvez pas discuter d’une nouvelle idée avant<br />

qu’elle ait été présentée dans son intégralité.<br />

2. Interprétez. Répétez à votre adolescent ce que vous<br />

pensez qu’il vient de dire : « Si je comprends bien, ta<br />

position est que… » puis complétez avec vos propres<br />

mots.<br />

3. Associez-y une émotion. Trouvez des mots pour<br />

exprimer le fait que vous comprenez les sentiments de<br />

votre ado : « Cela doit être particulièrement frustrant »,<br />

ou « Je comprends pourquoi ça te met en colère », ou<br />

encore « Voilà qui doit être vraiment pesant pour toi. »<br />

4. Expliquez votre position : « Maintenant que je pense<br />

avoir compris ton point de vue, est-ce que tu permets<br />

que je partage le mien ? »<br />

Un adolescent qui se sent réellement entendu a beaucoup<br />

plus de chances de vous écouter en retour.<br />

Lorsque nous essayons de suivre la directive de 1 Pierre 3.15,<br />

« Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous… »,<br />

ne négligeons pas la partie qui suit : « faites-le avec douceur et<br />

respect, en gardant une bonne conscience. »<br />

SOYEZ PATIENT<br />

Les chemins qui mènent à l’athéisme et ceux qui permettent<br />

d’en sortir sont rarement courts. Préparez-vous à y marcher<br />

longtemps. Mes parents ont patienté treize longues années<br />

pour me voir revenir à la foi. Il existe une réelle laideur dans<br />

l’athéisme, que les jeunes gens peuvent prendre un certain<br />

temps à découvrir. Mais toute philosophie qui ne comporte pas<br />

une boussole indiquant le chemin de la vérité est condamnée à<br />

échouer. À un moment donné, votre adolescent, probablement<br />

devenu adulte, reconnaitra peut-être que sa nouvelle vision du<br />

monde n’est tout simplement pas raisonnable. Lorsque ce sera<br />

le cas, il cherchera des réponses. Assurez-vous d’avoir gardé un<br />

pont entre lui et vous pour qu’il puisse revenir vers vous avec<br />

ses questions.<br />

Carol Barnier a écrit plusieurs livres et prend souvent la parole lors de<br />

conférences sur l’enseignement à domicile et lors d’autres évènements.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Carol<br />

Barnier. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

13


ASTUCES POUR LA VIE À DEUX<br />

Conseils pour les<br />

jeunes mariés<br />

Nouveaux<br />

mariés<br />

NNous avons demandé à nos lecteurs quels conseils ils auraient aimé<br />

recevoir en tant que jeunes mariés. Leurs réponses constituent tout autant<br />

de bons principes pour ceux qui se lancent dans (ou qui poursuivent)<br />

l’aventure qu’est le mariage !<br />

« Prenez le temps de partager les plus belles choses dans la vie : le<br />

sourire d'un enfant, se promener main dans la main et regarder la<br />

beauté de Dieu dans la nature, aller danser, essayer une nouvelle<br />

recette ensemble, ...<br />

N’oubliez pas de remercier l’autre quand il (ou elle) fait un effort<br />

pour vous et ne cessez pas de rêver ensemble.<br />

Rappelez-vous que le monde est déjà bien trop compliqué, alors<br />

pourquoi vouloir se compliquer la vie ?<br />

Quand on aime l’autre de la même manière qu’on souhaite être<br />

aimé, le mariage reste le plus beau cadeau du monde avec une<br />

promotion en extra : on devient une meilleure personne. »<br />

— Sandra, mariée depuis six ans<br />

« Selon moi, il y a plusieurs choses qui sont essentielles à<br />

garder en tête dans la vie de couple :<br />

• Le pardon, car l’amour sans pardon n’est pas de l’amour<br />

• La patience – prendre le temps de se parler avec<br />

tendresse<br />

• Prier ensemble, car une corde à trois fils ne se rompt pas<br />

facilement<br />

• Être doux et se respecter mutuellement<br />

• Faire plaisir même si cela ne nous tente pas toujours<br />

• Donner sans rien attendre en retour<br />

Mais surtout, rester ensemble toute notre vie et voir Jésus<br />

dans notre conjoint. »<br />

— Rachel<br />

« Attachez-vous, ensemble, à<br />

une église locale. »<br />

— Jérémy<br />

Nouveaux<br />

mariés<br />

« J’aurais aimé me faire dire que mon<br />

mariage m’apporterait DU bonheur, et non<br />

pas LE bonheur, car LE bonheur est en Dieu<br />

seul, et en aucun être humain quel qu’il soit. »<br />

— Carole<br />

« Il est important dans un couple de se<br />

dire les vraies choses et d’écouter avant de<br />

réagir. Bref, être vrais sans hypocrisie ! »<br />

— Suzanne<br />

Votre conjoint est bien plus sensible aux critiques que vous<br />

ne le pensez. Même lorsque vous avez l’impression de vous<br />

montrer clair, votre conjoint recevra souvent un message<br />

différent de celui que vous avez voulu transmettre. Quand<br />

vous lui dites qu’il (ou elle) est énervant, il entend peut-être<br />

« Tu es incompétent » ou un message négatif de cet ordre<br />

qu’il aura intériorisé étant enfant.<br />

C’est également important de se rappeler que votre<br />

conjoint n’est pas là pour vous « sauver » de tous vos<br />

sentiments difficiles. Il (ou elle) vous aime et cherchera<br />

sûrement à vous remonter le moral après une mauvaise<br />

journée ou quand quelque chose ne va pas mais en fin<br />

de compte, vous êtes responsable de gérer vos sentiments<br />

négatifs et de prendre le dessus sur vos émotions. »<br />

— Louise et son mari Gérald sont mariés depuis 32 ans 1<br />

Nouveaux<br />

mariés<br />

1<br />

Noms changés pour préserver l’anonymat<br />

14 FOCUSFAMILLE.CA


uand le prince charmant<br />

n'est pas parfait<br />

REVOIR SES ATTENTES POUR FAIRE PLACE À LA GRÂCE DANS LE COUPLE<br />

par sabrina beasley mcdonald<br />

CCela faisait trois ans que j’étais veuve lorsque j’ai épousé<br />

Robbie. J’étais enchantée d’avoir enfin un compagnon aimant<br />

et un papa pour mes deux enfants, encore tout jeunes. J’étais<br />

persuadée que Robbie allait combler tous les besoins de nos<br />

vies, en amour comme dans l’éducation des enfants.<br />

Il ne m’a pas fallu longtemps pour me rendre compte que<br />

j’avais épousé un être humain et non un prince charmant. Il<br />

ne pouvait évidemment pas se montrer à la hauteur de mes<br />

attentes démesurées, ni moi à la hauteur des siennes.<br />

Ma première surprise fut de constater que mon fils Ben, d’à<br />

peine cinq ans, a d’emblée rejeté Robbie comme nouveau papa.<br />

Je ne savais pas qu’un garçon aussi jeune pouvait déjà avoir<br />

des aspirations de mâle dominant. Pourtant, c’était là, sous<br />

mes yeux : jalousie, orgueil et entêtement de la part de mon<br />

fils, tout comme de mon mari. La première année a été une<br />

véritable guerre de territoire, que ce soit pour mon attention,<br />

la télécommande, le diner… pour absolument tout.<br />

Je ne savais pas quoi faire. Je voulais tellement une<br />

famille qui s’aime et où on est heureux de passer du temps<br />

ensemble. Avais-je commis une erreur ? Aurais-je dû attendre<br />

plus longtemps pour me remarier ? Mon fils était-il le seul<br />

responsable des difficultés ou mon mari avait-il sa part ?<br />

Je me rendais malade à essayer de trouver des solutions. Ma<br />

nouvelle vie n’était pas parfaite mais je voulais qu’elle le soit. À<br />

genoux, j’ai supplié Dieu : « Seigneur, je ne sais pas quoi prier.<br />

Je ne sais pas comment changer Ben ou Robbie ou comment<br />

réparer leur relation. »<br />

J’ai alors senti la douce voix du Saint-Esprit murmurer dans<br />

mon cœur : « Tu n’as pas à changer qui que ce soit. C’est mon<br />

travail. Ton travail à toi est de faire preuve de grâce envers eux<br />

et de t’attendre à moi. »<br />

La grâce, voilà quelque chose que je désire recevoir moimême.<br />

Je sais que je vais faire des erreurs. J’ai besoin de la<br />

patience des autres, de pouvoir recommencer à zéro, d’être<br />

pardonnée. Mais la grâce était bien loin de moi quand mon<br />

fils pleurait de rage ou que Robbie perdait son calme. Ce que je<br />

voulais dans ces moments-là était d’avoir le contrôle.<br />

Il semblerait pourtant qu’avoir le contrôle ne soit pas<br />

inclus dans le kit « famille recomposée ». La seule solution<br />

(si je ne voulais pas devenir folle) était de lâcher prise et de<br />

faire confiance à Dieu. C’est ainsi que, lors des conflits qui<br />

ont inévitablement suivi, j’ai appris à prendre une grande<br />

inspiration, à me redire intérieurement que personne n’est<br />

parfait, puis à faire face à la situation.<br />

Par définition, les êtres humains pèchent. Il me fallait<br />

l’accepter et laisser de la place aux erreurs. Ce nouvel état<br />

d’esprit basé sur la grâce a aussi aidé mes enfants. Un jour, Ben<br />

était fâché contre son père, à raison. « Ben, tu as raison, Papa<br />

a eu tort, il a fait une erreur. Mais lorsque tu te mets en colère<br />

et que tu réagis mal, n’aimerais-tu pas qu’on te pardonne ? »<br />

« Si », a-t-il répondu.<br />

« Alors penses-tu que tu peux pardonner à papa ? »<br />

« Je suppose que oui », a-t-il dit avec une pointe d’humilité.<br />

Une autre fois, Ben trouvait que Robbie se montrait trop sévère<br />

envers lui. Je lui ai alors expliqué : « Papa n’est pas ton ennemi.<br />

S’il te punit parfois, c’est pour t’aider à grandir et à devenir<br />

un homme de caractère. » Le lendemain, Ben était à nouveau<br />

joyeux. Bien plus, il semblait s’être rapproché de son père.<br />

Cela fait maintenant six ans que nous sommes une famille.<br />

Bien que nous ayons rencontré d’autres difficultés liées à<br />

notre situation, j’ai du mal à croire combien la relation entre<br />

Ben et Robbie a changé. L’autre jour, j’ai versé des larmes de<br />

joie lorsqu’au moment de mettre Ben au lit, il m’a confié :<br />

« Maman, quand je serai grand, je veux être comme papa. »<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par Sabrina<br />

Beasley McDonald. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

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PROMESSES DE LA BIBLE<br />

Promesses de la Bible<br />

Des versets pour défendre notre foi<br />

NNous avons sélectionné quelques versets que nous vous encourageons à lire et à relire. N’hésitez pas à<br />

vous les approprier et à les proclamer comme étant vôtres, afin de partager la bonne nouvelle autour de<br />

vous avec confiance, douceur et amour.<br />

Nous pouvons être certains que Dieu est suffisamment puissant pour travailler dans le cœur de ceux qui<br />

nous sont chers, ainsi que pour nous porter au bout de nos doutes et de nos questions.<br />

« Toute Écriture est inspirée de Dieu, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger,<br />

pour instruire dans la justice. » (2 Timothée 3.16)<br />

Exode 4.12<br />

« Va donc maintenant, je serai avec ta bouche, et<br />

je t’enseignerai ce que tu auras à dire. »<br />

Colossiens 4.5-6<br />

« Conduisez-vous avec sagesse envers ceux du<br />

dehors, et rachetez le temps. Que votre parole<br />

soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée<br />

de sel, afin que vous sachiez comment il faut<br />

répondre à chacun. »<br />

1 Corinthiens 9.19,22<br />

« Bien que je sois libre à l’égard de tous, je me suis<br />

rendu le serviteur de tous, afin de gagner le plus<br />

grand nombre. […] Je me suis fait tout à tous, afin<br />

d’en sauver de toute manière quelques-uns. »<br />

Matthieu 10.19<br />

« Ne vous inquiétez ni de la manière dont vous<br />

parlerez, ni de ce que vous direz : ce que vous<br />

aurez à dire vous sera donné à l’heure même. »<br />

Jean 7.38<br />

« Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau<br />

couleront de son cœur, et cette eau donne la vie. »<br />

(version Parole de Vie)<br />

Matthieu 7.7<br />

« Demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et<br />

vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. »<br />

Ésaïe 42.1-2<br />

« Voici mon serviteur, que je soutiendrai, mon<br />

élu, en qui mon âme prend plaisir. J’ai mis mon<br />

Esprit sur lui ; il annoncera la justice aux nations.<br />

Il ne criera point, il n’élèvera point la voix, et ne la<br />

fera point entendre dans les rues. »<br />

Éphésiens 2.8-9<br />

« Car c’est par la grâce que vous êtes sauvés, par le<br />

moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est<br />

le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin<br />

que personne ne se glorifie. »<br />

Jérémie 33.3<br />

« Invoque-moi, et je te répondrai. Je t’annoncerai<br />

de grandes choses, des choses cachées, que tu ne<br />

connais pas. »<br />

Romains 8.26<br />

« L’Esprit Saint aussi nous vient en aide, parce<br />

que nous sommes faibles. »<br />

16 FOCUSFAMILLE.CA


La mort et la<br />

résurrection de Jésus :<br />

mythe ou réalité ?<br />

SUIVEZ LEE STROBEL, ANCIEN JOURNALISTE D’INVESTIGATION,<br />

DANS SON ENQUÊTE AU SUJET DU JÉSUS HISTORIQUE<br />

par lee strobel<br />

Je ne suis pas devenu athée du jour au lendemain. Tout<br />

au long de mon enfance, les questions que je posais à mes<br />

professeurs ou aux responsables de l’église au sujet de<br />

Dieu restaient sans réponse : Pourquoi Dieu n’élimine-t-il<br />

pas le mal ? Pourquoi y’a-t-il tant de gens qui souffrent ?<br />

Mes parents allaient à l’église le dimanche mais parlaient<br />

rarement de Dieu à la maison.<br />

De plus, j’avais une très mauvaise relation avec mon père.<br />

Un jour, au cours d’une dispute, il m’a regardé et a lancé :<br />

« Je n’ai pas assez d’amour pour toi pour remplir ne serait-ce<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

17


que mon petit doigt. » Il est parfois difficile d’accepter l’idée<br />

d’un Père céleste aimant quand vous avez vécu le rejet de la<br />

part de la version terrestre.<br />

Et puis de toute façon, Dieu existe-t-il vraiment ? me<br />

demandais-je. À l’école secondaire comme à l’université,<br />

on m’avait appris qu’on n’avait pas besoin de Dieu pour<br />

expliquer l’origine de la vie et qu’on ne pouvait pas faire<br />

confiance aux récits bibliques relatant le ministère de Jésus.<br />

Après mes études, j’ai débuté ma carrière et je me suis<br />

marié. L’athéisme convenait très bien à la vie centrée sur<br />

moi-même que je menais.<br />

Quand ma femme est devenue chrétienne, j’ai commencé,<br />

pour la première fois, à sérieusement examiner les<br />

allégations du christianisme, ne serait-ce que pour la<br />

« libérer » de sa nouvelle foi. Je savais que si je voulais<br />

discréditer le discours chrétien, il fallait commencer par<br />

m’attaquer à l’affirmation audacieuse et fondatrice de sa<br />

doctrine selon laquelle Jésus est mort puis revenu à la vie.<br />

La foi chrétienne tient essentiellement à cette affirmation.<br />

Tout est là. J’avais déjà enquêté sur de nombreux morts au<br />

cours de ma carrière de journaliste et aucun de ces cadavres<br />

n’était jamais ressuscité. Les morts ne reviennent tout<br />

simplement pas à la vie, sauf si on parle vraiment du Fils<br />

de Dieu.<br />

Pour mon enquête sur la résurrection, je suis parti avec<br />

les quatre questions ci-dessous en tête. Laissez-moi vous<br />

dire que personne n’a été aussi surpris que moi par les<br />

conclusions auxquelles je suis arrivé.<br />

À l’approche de Pâques, j’espère que les réponses à<br />

ces questions aideront votre famille à avoir une pleine<br />

confiance dans le récit que fait la Bible de la résurrection<br />

de Jésus-Christ.<br />

– 1 –<br />

JÉSUS EST-IL RÉELLEMENT MORT ?<br />

Certains sceptiques insistent sur le fait que Jésus n’est pas<br />

mort sur la croix comme le proclame la Bible. À ma grande<br />

surprise, l’une de mes premières découvertes a été que les<br />

historiens considèrent la mort de Jésus-Christ à la croix<br />

comme un fait irréfutable. Selon le Journal of the American<br />

Medical Association 1 : « Les preuves historiques et médicales<br />

indiquent que Jésus était déjà mort au moment où on lui a<br />

infligé une plaie au côté. »<br />

Il existe plusieurs récits indépendants de sa mort dans<br />

les différents documents constituant le Nouveau Testament.<br />

Nous avons également accès à au moins cinq sources<br />

anciennes, en dehors de la Bible, qui corroborent sa mort<br />

sur la croix. Même le Talmud juif reconnait que Jésus a été<br />

exécuté. Un expert du Nouveau Testament, l’athée Gerd<br />

Lüdemann de l’Université Vanderbilt aux É.-U., qualifie la<br />

mort de Jésus à la croix de fait « incontestable ».<br />

– 2 –<br />

LES CROYANTS ONT-ILS INVENTÉ<br />

CETTE HISTOIRE DE RÉSURRECTION ?<br />

Avant, je pensais que la résurrection était une légende, que<br />

peut-être une centaine d’années après la vie de Jésus, les<br />

gens s’étaient mis à croire à un mythe. En enquêtant sur<br />

les bases historiques des légendes anciennes, j’ai appris<br />

que dans l’antiquité, il fallait longtemps (au minimum<br />

deux générations) pour que se développe une légende qui<br />

viendrait effacer des faits historiques solides. Cependant,<br />

nous avons un récit de la résurrection écrit bien trop tôt<br />

après la mort de Jésus pour être considéré comme une<br />

légende. Ce récit a plus tard été préservé par l’apôtre Paul<br />

dans 1 Corinthiens 15.3-7. L’éminent expert biblique James<br />

D.G. Dunn est convaincu que ce compte-rendu de l’histoire<br />

a été rédigé dans les mois qui ont suivi la mort de Jésus.<br />

Ajoutez à cela les quatre Évangiles, qui contiennent des<br />

récits de la mort et de la résurrection de Jésus et que l’on<br />

estime avoir été rédigés moins d’une génération après les<br />

faits.<br />

Il n’y a pas donc suffisamment de temps écoulé entre la<br />

mort de Jésus et le récit écrit de sa résurrection pour qu’une<br />

légende puisse se développer. Dans le cas de la résurrection<br />

de Jésus, il s’agit plutôt d’un « flash info » qui s’est produit<br />

très peu de temps après les faits.<br />

– 3 –<br />

LA TOMBE ÉTAIT-ELLE<br />

RÉELLEMENT VIDE ?<br />

Peut-être que la tombe n’a jamais été vide, argumenteront<br />

certains. La réalité est que même les adversaires de Jésus<br />

ont implicitement reconnu que Jésus n’était pas dans la<br />

« À ma grande surprise, l’une de mes premières<br />

découvertes a été que les historiens considèrent la mort<br />

de Jésus-Christ à la croix comme un fait irréfutable. »<br />

18 FOCUSFAMILLE.CA


tombe en ce premier matin de Pâques. D’ailleurs, ils étaient<br />

tellement certains de ce fait qu’ils ont proclamé que les<br />

disciples de Jésus étaient venus voler son corps.<br />

Par ailleurs, il est presque certain que le corps de Jésus<br />

avait bien été mis dans la tombe, malgré l’argument selon<br />

lequel les crucifiés n’étaient jamais enterrés. Le Digesta,<br />

un abrégé des lois romaines de l’époque qu’a fait écrire<br />

l’empereur Justinien 1 er rapporte que « Les corps de ceux<br />

qui ont été punis doivent être remis à quiconque en fait la<br />

demande dans le but de les enterrer. » D’ailleurs, en 1968,<br />

des archéologues ont mis au jour les restes enterrés d’une<br />

personne ayant été crucifiée et qui avait encore le pic planté<br />

dans sa cheville.<br />

Comment, alors, la tombe a-t-elle été vidée ? Les Romains<br />

n’avaient aucune raison de voler le corps. Ils voulaient la<br />

mort de Jésus. Les chefs religieux juifs de l’époque n’avaient<br />

pas non plus de raisons de faire disparaitre le corps. Ils<br />

tenaient à ce que Jésus reste mort. Les disciples n’avaient<br />

ni les moyens ni l’occasion de voler le corps. L’explication<br />

la plus plausible est que Jésus est effectivement ressuscité.<br />

– 4 –<br />

JÉSUS A-T-IL RÉELLEMENT ÉTÉ<br />

VU VIVANT ?<br />

Nous avons accès à neuf sources anciennes – dont celles,<br />

entre autres, du Nouveau Testament – qui corroborent le<br />

témoignage des disciples concernant leurs rencontres avec<br />

Jésus une fois ressuscité. Il s’agit d’une réelle avalanche de<br />

preuves historiques ! De plus, les récits les plus anciens de<br />

la résurrection parlent de 500 personnes l’ayant vu en même<br />

temps.<br />

« D’accord, diront les sceptiques, ces gens ont vu<br />

quelque chose. Est-ce que ça ne pourrait pas être une<br />

hallucination ? » Le problème est que, selon les experts<br />

en psychologie avec lesquels je me suis entretenu, de telles<br />

hallucinations collectives n’existent pas. Les hallucinations<br />

sont le fait de l’esprit d’un seul individu.<br />

On peut ajouter que Saul de Tarse, qui pendant des années<br />

a été un grand persécuteur des chrétiens, a lui aussi vu Jésus<br />

ressuscité (Actes 9.1-6). Saul n’était pas psychologiquement<br />

prédisposé à une telle vision et n’avait aucun intérêt à<br />

ébruiter cette rencontre si elle n’avait pas eu lieu.<br />

LES CONCLUSIONS AUXQUELLES<br />

J’AI DÛ ME RÉSOUDRE<br />

Il ne m’a pas été facile de prouver que la résurrection<br />

de Jésus n’avait pas eu lieu. En fait, ça s’est plutôt révélé<br />

impossible. Mes recherches m’ont amené à réaliser que<br />

les arguments en faveur de la résurrection de Jésus sont<br />

puissants et très convaincants. C’est ce qui m’a conduit à<br />

croire personnellement en Jésus. Depuis cette enquête et<br />

ma conversion, j’aide les chrétiens autour de moi à réaliser<br />

que nous pouvons avoir une profonde confiance dans les<br />

récits bibliques de la résurrection.<br />

Pâques ne se résume pas aux œufs en chocolat ou à un<br />

repas traditionnel en famille. Nous reconnaissons que la<br />

résurrection de Christ authentifie son affirmation selon<br />

laquelle il est le Fils de Dieu.<br />

N’importe qui peut faire des proclamations, et Jésus a<br />

certainement affirmé sa position transcendante, divine et<br />

messianique. Il a proclamé être le Fils de Dieu. Cela dit,<br />

s’il est revenu d’entre les morts, son identité divine est<br />

confirmée. Comme l’a expliqué l’apôtre Paul : « Or, si Christ<br />

n’est pas ressuscité, votre foi est inutile, vous êtes encore dans<br />

vos péchés. » (1 Corinthiens 15.17)<br />

Si la résurrection de Jésus a bien eu lieu, alors ses<br />

enseignements ne sont pas juste les paroles avisées d’un<br />

homme sage mort depuis des siècles. Ce sont les paroles<br />

de Dieu lui-même. Nous sommes donc contraints de suivre<br />

ces enseignements et d’aider nos enfants à comprendre que<br />

Jésus mérite notre foi et notre adoration.<br />

S’il est ressuscité, cela signifie qu’il est encore vivant et<br />

nous pouvons le rencontrer aujourd’hui. Grâce à sa mort<br />

expiatoire à la croix, tous ceux qui le suivent reçoivent le<br />

pardon de leur péché et la porte des cieux leur est ouverte.<br />

La résurrection change réellement tout.<br />

1 Journal de l’association médicale américaine.<br />

Lee Strobel est auteur et ancien journaliste<br />

d’investigation. Il a écrit entre autres le livre Jésus :<br />

l’enquête, relatant l’histoire de son enquête et de<br />

sa conversion. Son livre a été adapté en un film du<br />

même nom.<br />

© 2019 <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés.<br />

Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur<br />

<strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

19


Petit traité<br />

d’apologétique<br />

www pour www<br />

les enfants<br />

ÉQUIPEZ VOS ENFANTS POUR RÉPONDRE AUX QUESTIONS DES SCEPTIQUES<br />

par natasha crain<br />

I« Il n’y a pas la moindre preuve que Jésus ait existé. »<br />

Ce n’était pas la première fois que j’entendais un<br />

commentaire remettant en question la foi chrétienne. Au fil<br />

des années, mon site internet a attiré de nombreux sceptiques<br />

cherchant à contester le contenu de mes publications. Étant<br />

chrétienne depuis mon enfance, je souhaitais répondre à<br />

cette affirmation, mais me suis aperçue que j’étais assez mal<br />

préparée à discuter intelligemment au sujet des affirmations<br />

suivantes :<br />

« La science a prouvé que Dieu n’existe pas. »<br />

« La Bible est pleine de contradictions. »<br />

« La religion chrétienne n’est qu’un mélange d’anciennes<br />

traditions païennes. »<br />

Le jour où quelqu’un m’a écrit qu’il n’y avait aucune preuve<br />

de l’existence même de Jésus, je savais qu’il fallait que je<br />

m’informe un peu mieux. J’ai découvert l’apologétique, cette<br />

discipline qui a pour but d’argumenter en faveur des vérités<br />

fondamentales de la foi chrétienne. L’apologétique m’a aidée à<br />

mieux comprendre les preuves historiques du ministère et de<br />

la résurrection de Jésus. J’ai pu ensuite formuler des réponses<br />

à ceux qui proclamaient que Jésus n’a pas existé.<br />

Tout en étudiant ces sujets, j’ai appris que de nombreux<br />

jeunes gens s’éloignaient de la foi chrétienne faute<br />

d’arguments réfutant ces défis. Malheureusement, beaucoup<br />

de parents chrétiens ne savent pas comment inclure ce type<br />

d’information dans l’éducation chrétienne qu’ils donnent à<br />

leurs enfants.<br />

Si vous faites partie de ces parents, vous pouvez commencer<br />

par apprendre vous-même comment répondre aux quatre<br />

grandes objections suivantes faites à notre foi :<br />

20 FOCUSFAMILLE.CA


« La foi s’oppose à la raison. »<br />

Je discutais récemment avec des parents sur la meilleure<br />

approche pour faire de nos enfants des disciples. Une des<br />

mères avait une vision très éloignée de la mienne en la matière :<br />

« J’explique à ma fille que croire en Dieu est une question de foi.<br />

C’est comme pour le Père Noël : certaines personnes y croient<br />

et d’autres non. »<br />

Malheureusement, cette mère semblait avoir intégré l’idée<br />

fausse selon laquelle la foi est le contraire de la raison, où<br />

croire en Dieu est comparable à croire au Père Noël. Elle<br />

n’est pas seule. De nombreux parents s’arrangent de cette<br />

dichotomie erronée entre la foi et la raison. « Il suffit d’avoir<br />

la foi », expliquent-ils à leurs enfants lorsque quelqu’un leur<br />

oppose que leurs croyances ne sont pas « raisonnables ».<br />

En réalité, nous n’avons pas à choisir entre foi et raison. La<br />

foi en elle-même consiste à adopter une croyance. Elle peut<br />

être basée sur de bonnes comme sur de mauvaises raisons. Une<br />

foi bien placée est soutenue par un bon raisonnement, alors<br />

qu’une foi mal placée n’est pas soutenue par la raison.<br />

Les chrétiens sont appelés à avoir une foi raisonnable en<br />

réponse aux preuves que Dieu nous fournit, telles que les<br />

caractéristiques physiques du monde dans lequel nous vivons ou<br />

la capacité de l’être humain à comprendre et à intégrer un code<br />

moral. Nous devons comprendre ces preuves pour être prêts à en<br />

parler quand on nous pose des questions (1 Pierre 3.15).<br />

mise en pratique Aidez vos enfants à se rendre compte que<br />

les chrétiens devraient être à l’aise dans les discussions basées<br />

sur la raison et la logique. Expliquez-leur qu’il y a une réelle<br />

distinction entre une foi bien placée ou une foi mal placée.<br />

Cherchez des exemples pour chaque catégorie, en faisant le<br />

parallèle avec notre foi en Dieu.<br />

Par exemple, j’ai récemment remarqué que mon fils se tenait<br />

dans la cuisine, examinant les cuillères dans le tiroir à couverts.<br />

« Elles ne sont pas toutes propres », a-t-il constaté.<br />

« Dirais-tu alors que tu as des raisons de croire que le lavevaisselle<br />

n’est pas toujours efficace ? Compter sur le lavevaisselle<br />

serait donc mal placer ta foi ! » ai-je répondu.<br />

Nous avons éclaté de rire, mais ce petit moment nous a<br />

conduits à avoir une discussion intéressante sur les bonnes<br />

raisons de placer sa foi en Dieu.<br />

« La science a prouvé que Dieu<br />

n’existe pas. »<br />

Si la foi est ancrée dans la raison, alors nos enfants devraient<br />

connaitre ces bonnes raisons et savoir repérer les manières<br />

dont Dieu se révèle à nous.<br />

La Bible est notre principale source de connaissance sur<br />

Dieu, mais les chrétiens négligent souvent le monde naturel<br />

comme source de révélation de Dieu aux hommes. Que pensezvous<br />

pouvoir apprendre de Dieu en observant le monde autour<br />

de vous ?<br />

Notre monde physique déclare la gloire de Dieu, révélant<br />

l’œuvre de ses mains (Psaume 19.1). La vraie science, c’està-dire<br />

l’observation honnête du monde, est en fait loin d’être<br />

incompatible avec notre foi.<br />

Un bon point de départ est… le début. C’est un fait<br />

scientifiquement accepté que l’univers a eu un commencement.<br />

Nous savons également que tout ce qui vient à exister doit<br />

avoir une cause. Rien n’apparait dans le monde sans cause,<br />

et pour pouvoir être à l’origine de l’espace, du temps et de la<br />

matière, cette cause doit être extérieure à l’espace, au temps<br />

et à la matière. Tout cela est parfaitement compatible avec la<br />

description biblique de la création et de la nature de Dieu.<br />

L’astrophysicien Hugh Ross et ses collègues ont observé plus<br />

de 140 propriétés de l’univers, telles que la force de la gravité,<br />

qui sont très précisément adaptées pour permettre l’existence<br />

de la vie. Il est extrêmement peu probable que ces facteurs se<br />

soient combinés par l’effet du hasard pour créer la vie. Cela<br />

suggère donc fortement que notre univers est le produit d’une<br />

intelligence raisonnée au-delà de la nature.<br />

mise en pratique Demandez à votre enfant de s’imaginer<br />

devoir apprendre à connaitre Dieu sans l’aide de la Bible : « Que<br />

pourrais-tu apprendre de Dieu en observant le monde autour<br />

de toi ? » Appuyez-vous sur Romains 1.18-20, que vous pourrez<br />

utiliser comme tremplin pour vos conversations sur ce que le<br />

monde nous révèle de notre Créateur.<br />

« Où est ton Dieu maintenant ? »<br />

Avec les attaques terroristes et autres tragédies causées par<br />

l’homme, ce genre de commentaire montre comment la<br />

question du mal s’infiltre dans nos conversations du quotidien.<br />

C’est un dilemme sans âge : si Dieu est vraiment bon, il devrait<br />

éliminer le mal, et s’il est vraiment tout-puissant, il peut<br />

l’éliminer. Donc si le mal existe, Dieu ne peut exister.<br />

De nombreux parents m’ont contactée parce que leurs<br />

enfants en étaient arrivés à cette conclusion.<br />

Nous devons anticiper ces questions en commençant par<br />

rappeler à nos enfants que Dieu a créé les humains avec un<br />

libre arbitre. Imaginez ce que serait la vie sans aucune liberté<br />

de choisir le mal. Qu’en serait-il si nous étions uniquement<br />

capables de faire le bien et d’aimer Dieu ? Il ne faut pas<br />

longtemps pour comprendre que nous serions comme des<br />

robots obéissant aveuglément aux ordres reçus.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

21


« Comment peux-tu croire que<br />

les morts ressuscitent ? »<br />

La véritable bonté ne peut pas être forcée, nous devons la<br />

choisir. Une telle liberté nous permet pourtant aussi de choisir<br />

le mal. Dieu a rendu le mal possible en nous donnant le pouvoir<br />

de choisir mais ce sont les humains qui sont responsables<br />

d’avoir introduit le mal dans le monde.<br />

Il est aussi très important pour les jeunes de comprendre que<br />

les athées ont leur propre problème à régler avec le mal. Si Dieu<br />

n’existe pas, il n’existe pas non plus de standard objectif pour<br />

décider de ce qui est mal. Sans une autorité morale qui surpasse<br />

les êtres humains, ce que nous considérons comme « bon »<br />

ou « mauvais » ne peut être qu’une question de point de vue.<br />

Cependant, notre intuition la plus profonde nous souffle que<br />

certains comportements sont objectivement mauvais. Étant<br />

donné que ces « lois » morales objectives existent, la meilleure<br />

manière de l’expliquer est qu’il existe aussi un législateur qui les<br />

a créées (Romains 2.14-16).<br />

mise en pratique Les nouvelles que l’on voit à la TV nous<br />

procurent malheureusement de nombreuses occasions de<br />

parler de ce sujet avec nos enfants. Servez-vous-en pour<br />

demander à votre enfant : « Comment penses-tu que tout ce<br />

mal puisse se produire si Dieu est bon ? » Discutez avec lui de<br />

ce qu’est le libre arbitre et de ses conséquences. Expliquez-lui<br />

aussi que c’est parce que Dieu existe qu’on peut qualifier le mal<br />

de ce qu’il est.<br />

Imaginez que vos enfants arrivent en courant et crient : « On<br />

vient de voir trois cochons volants dans le ciel ! » Vous ne les<br />

croiriez probablement pas, parce que les cochons ne volent pas.<br />

Pour beaucoup, c’est la logique qu’ils utilisent pour expliquer<br />

que les affirmations du christianisme, comme la résurrection,<br />

sont fausses. Un athée m’a dit un jour : « Je sais que la<br />

résurrection du Christ n’a pas eu lieu parce que la science me<br />

dit que les morts restent morts. » D’autres sceptiques sont<br />

d’accord : les affirmations des chrétiens vont à l’encontre du<br />

fonctionnement du monde naturel.<br />

Il est important que nos enfants comprennent le défaut<br />

inhérent à cet argument. Les chrétiens, tout comme les noncroyants,<br />

sont d’accord pour dire que les morts ne reviennent<br />

pas à la vie naturellement. Mais les miracles tels que la<br />

résurrection sont des événements dont la cause est extérieure<br />

à la nature. Ils ne sont donc pas limités par les lois naturelles.<br />

mise en pratique Demandez à votre enfant : « Pourquoi<br />

penses-tu que les chrétiens croient que Jésus est ressuscité alors<br />

qu’on sait que tous ceux qui meurent restent morts ? » Expliquezlui<br />

que la résurrection est présentée comme un miracle et que les<br />

miracles sont des événements dont la cause est extérieure à la<br />

nature. Ils ne suivent donc pas les lois de la nature. Insistez sur<br />

le fait que si Dieu, créateur de l’univers, existe, les miracles sont<br />

complètement possibles et même probables.<br />

Ces conversations ne sont qu’un point de départ mais<br />

elles offrent un cadre pour répondre aux principaux défis<br />

intellectuels auxquels font face les chrétiens de nos jours. Elles<br />

mèneront à des discussions qui armeront vos enfants d’une foi<br />

plus solide.<br />

Natasha Crain est auteure de plusieurs livres et enseignante d’apologétique.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Écrit par<br />

Natasha Crain. Publié initialement en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

PDF Mission Vérité<br />

Ce PDF gratuit est une série d’enquêtes ludiques que votre enfant pourra mener afin<br />

d’affermir sa connaissance des fondements de la foi chrétienne. Il aura 11 missions<br />

pour l’équiper à avoir une défense solide de sa foi face à des objections telles que :<br />

• La Bible n’est ni vraie ni pertinente de nos jours<br />

• Toutes les religions mènent au même Dieu<br />

• La vie semble trop injuste pour qu’il existe un Dieu bon, et bien plus…<br />

À télécharger sur <strong>Focus</strong><strong>Famille</strong>.ca/MissionVerite<br />

22 FOCUSFAMILLE.CA


dieu,<br />

les catastrophes<br />

naturelles et nous<br />

LES TRAGÉDIES REMETTENT-ELLES EN QUESTION L’EXISTENCE DE DIEU ?<br />

par subby szterszky<br />

Au-delà de leur terrible puissance de<br />

destruction physique, les ouragans et<br />

autres catastrophes naturelles possèdent<br />

un étrange pouvoir spirituel. Ils ont cette<br />

faculté de faire ressortir le théologien<br />

qui est en chacun de nous. Lorsqu’une<br />

catastrophe frappe, elle amène les<br />

personnes de toutes confessions – et ceux<br />

qui n’en professent aucune – à réévaluer<br />

leurs croyances au sujet de la mort, de la<br />

souffrance et de la présence ou non de<br />

Dieu au milieu de tout cela.<br />

Cette faculté a été particulièrement<br />

mise sur le devant de la scène ces<br />

dernières années, lors de la terrible saison<br />

des ouragans en Atlantique. En 2017,<br />

les ouragans Harvey, Irma et Maria ont<br />

ravagé les Caraïbes et le sud-est des États-<br />

Unis. En 2019, c’est l’ouragan Dorian<br />

qui a semé son lot de dévastation sur<br />

ces mêmes régions et au-delà, alors que<br />

certaines villes essayaient encore de se<br />

remettre du désastre qui les avait frappées<br />

deux ans plus tôt.<br />

Face à des événements aussi destruc<br />

teurs, les athées auront tendance à se<br />

trouver justifiés dans leur position. Quant<br />

aux croyants, ils vont chercher à com<br />

prendre ces tragédies à la lumière de leur<br />

foi, tout en voulant aussi défendre leur foi<br />

à la lumière de ces tragédies.<br />

Nous chrétiens avons nos propres<br />

explications, ainsi que des tentatives de<br />

« théodicée » (la pratique de chercher<br />

à justifier Dieu, le « tirer d’affaire » en<br />

quelque sorte). Pourtant, bien que<br />

remplies de bonnes intentions, certaines<br />

de ces approches finissent par être en<br />

décalage avec la Parole, ce qui les rend<br />

inutiles, voire déshonorantes envers Dieu.<br />

L’existence de catastrophes naturelles<br />

est l’un des problèmes les plus épineux<br />

qui soit pour n’importe quel système<br />

de croyances. Il n’existe pas de réponse<br />

simple. Cela étant dit, il peut être utile<br />

de regarder de plus près la manière dont<br />

chacun choisit de relever ce défi.<br />

Les catastrophes naturelles<br />

font-elles partie de la volonté<br />

de Dieu ?<br />

Pour réconcilier l’idée d’un Dieu bon<br />

avec l’existence de ces événements<br />

destructeurs, il peut être tentant de<br />

penser que les ouragans et autres<br />

catastrophes naturelles ne font pas<br />

partie de son plan. Certaines personnes<br />

vont même plus loin, clamant que Dieu<br />

n’a rien à voir avec les désastres naturels,<br />

qui ne seraient le résultat que d’activités<br />

démoniaques ou de forces physiques qui<br />

opèrent en dehors du contrôle direct<br />

de Dieu.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

23


De telles affirmations ne peuvent<br />

résister face aux Écritures. Dieu luimême<br />

déclare être l’auteur du bien et<br />

des calamités (Ésaïe 45.7 ; Amos 3.6 ; Job<br />

1.21-22 ; 2.10). Il est Seigneur de toute<br />

la création, ce qui inclut l’intégralité<br />

des forces naturelles et des modèles<br />

météorologiques. Il ne produit pas<br />

uniquement le beau temps et les pluies<br />

rafraichissantes, mais aussi la neige, la<br />

glace et les tempêtes dévastatrices (Job<br />

37.9-13 ; 38.22-24 ; Psaumes 24.1-2 ; 147.16-<br />

18 ; 148.8 ; Matthieu 8.23-27). Affirmer<br />

le contraire reviendrait à limiter la<br />

souveraineté de Dieu, faisant de lui un<br />

dieu impuissant.<br />

Les catastrophes naturelles<br />

sont-elles une punition face<br />

au péché ?<br />

D’un autre côté, on a l’idée selon laquelle<br />

toutes les catastrophes naturelles<br />

sont envoyées par Dieu pour punir<br />

directement le péché d’un groupe de<br />

personnes spécifique. Les êtres humains<br />

ont malheureusement cette tendance à<br />

penser que si quelqu’un souffre, il doit<br />

avoir fait quelque chose pour le mériter.<br />

Encore une fois, la Bible nous rappelle<br />

que ce n’est pas toujours (ou même<br />

souvent) le cas. Il est vrai qu’on peut<br />

trouver des occasions où Dieu provoque<br />

une catastrophe naturelle en réponse au<br />

péché. Cela dit, il consacre également tout<br />

le livre de Job, ainsi que d’autres passages<br />

des Écritures, à la question de savoir<br />

pourquoi des personnes apparemment<br />

innocentes souffrent (Job 1.1 et suivants ;<br />

Psaume 73 ; Jean 9.1-7).<br />

Dans tous les cas, depuis que la liste<br />

des canons de l’Écriture a été clôturée,<br />

plus personne n’a l’autorité de dire que<br />

l’ouragan X a été envoyé par Dieu pour<br />

punir le péché de la communauté Y. Jésus<br />

lui-même a exclu ce schéma de pensée. Il<br />

a déclaré que la tour de Siloé ne s’est pas<br />

effondrée sur 18 personnes à Jérusalem<br />

parce que ceux-là étaient particulièrement<br />

pécheurs. Il insiste plutôt sur le fait que<br />

nous périrons tous de la même manière si<br />

nous ne nous repentons pas (Luc 13.4-5).<br />

Où est Dieu dans tout cela ?<br />

Depuis bien longtemps, les sceptiques<br />

affirment que si Dieu est capable<br />

d’empêcher les catastrophes naturelles<br />

mais ne le fait pas, il ne peut pas être<br />

parfaitement bon. Inversement, s’il<br />

veut le faire mais ne le peut pas, alors il<br />

n’est pas Dieu Tout-Puissant. Quoi qu’il<br />

en soit, ils en concluent qu’il ne peut<br />

pas être Dieu tel que nous l’entendons.<br />

Pour de nombreux non-croyants, il<br />

s’agit là d’un paradoxe incontournable<br />

qui prouve bien que Dieu n’existe pas.<br />

Bien que cet argument paraisse<br />

plausible en surface, il s’agit pourtant<br />

d’une forme de sophisme, si bien tournée<br />

soit-elle. Pour commencer, il s’avère<br />

particulièrement peu convaincant<br />

d’argumenter que le fait de ne pas pouvoir<br />

expliquer quelque chose remette en<br />

cause son existence. De plus, pour que<br />

tout le monde reconnaisse la souffrance<br />

comme étant quelque chose de mal, il<br />

est nécessaire d’avoir une base morale<br />

définissant ce qui est bien, ce qui à<br />

son tour exige l’existence d’une entité<br />

qui pose cette loi morale. Loin de<br />

prouver l’inexistence de Dieu donc, les<br />

catastrophes naturelles nous rappellent<br />

puissamment son existence.<br />

C.S. Lewis détaille ce concept dans son<br />

livre Les fondements du christianisme 1 ,<br />

lorsqu’il relate sa propre conversion :<br />

« Mon argument contre l’existence de<br />

Dieu était la présence de tant de cruauté<br />

et d’injustice dans le monde. Cependant,<br />

comment avais-je conçu l’idée de ce qui<br />

est juste et injuste ? Un homme ne peut<br />

pas définir une ligne comme étant tordue<br />

s’il n’a pas au moins une idée de ce qu’est<br />

une ligne droite. À quoi comparais-je cet<br />

univers quand je le qualifiais d’injuste ? »<br />

Au-delà de tout cela, nous devons<br />

nous rappeler que les voies de Dieu sont<br />

infiniment plus élevées que les nôtres<br />

et qu’il a choisi de ne pas nous révéler<br />

toutes ses motivations profondes.<br />

Cela dit, même s’il le faisait, nous ne<br />

pourrions en comprendre qu’un infime<br />

fragment (Ésaïe 55.8-9 ; Psaume 139.17-<br />

18 ; Deutéronome 29.29 ; Jean 16.12).<br />

Selon Tim Keller, « Si vous imaginez un<br />

Dieu infini qui soit assez grand pour que<br />

vous puissiez lui reprocher la souffrance<br />

dans le monde, alors ce Dieu infini est<br />

aussi assez grand pour avoir des raisons<br />

de faire les choses que vous ne pouvez pas<br />

comprendre. »<br />

La puissance et la gloire de Dieu<br />

Nous pensons habituellement à la gloire<br />

de Dieu essentiellement en lien avec<br />

sa créativité, sa bonté et son amour,<br />

ce qui est tout à fait juste. Cependant,<br />

les Écritures affirment également que<br />

Dieu manifeste sa gloire à travers sa<br />

« Il y a peu de choses qui sont aussi<br />

nuisibles au témoignage de Jésus que<br />

l’orthodoxie sans l’orthopraxie,<br />

c’est-à-dire les bonnes croyances<br />

sans les bonnes actions. »<br />

24 FOCUSFAMILLE.CA


sainteté, son immense puissance et<br />

ses actes de jugement (Exode 7.3-5 ;<br />

11.9 ; 14.1-4, 15-18 ; Romains 9.14-24).<br />

Il se révèle non seulement à travers la<br />

beauté flamboyante d’un coucher de<br />

soleil multicolore, mais aussi à travers<br />

la sombre tempête qui explose au-dessus<br />

de l’océan, ou le grondement profond<br />

d’un tonnerre formé dans l’atmosphère.<br />

L’apôtre Paul nous presse de reconnaitre<br />

à la fois la bonté et la sévérité de Dieu<br />

(Romains 11.22). C’est également ce que<br />

nous rappelle le monde naturel.<br />

La fragilité d’un monde déchu<br />

Dans nos sociétés prospères, où richesse<br />

et confort nous amènent à des standards<br />

de vie élevés, il est facile de se laisser<br />

entrainer dans l’idée de notre propre<br />

immortalité et la conviction qu’il ne peut<br />

rien nous arriver de réellement mauvais.<br />

Cependant, ceux qui vivent dans des<br />

pays moins développés sont bien plus<br />

en contact avec les réalités de la vie dans<br />

un monde déchu. Pour eux, la mort et la<br />

souffrance sont omniprésentes et très<br />

proches, souvent à une inondation ou à<br />

une famine près. Dans sa prière, Moïse<br />

a demandé à Dieu de nous enseigner à<br />

compter le nombre de nos jours pour<br />

nous pousser à la sagesse (Psaume 90.12).<br />

Quand un ouragan vient frapper nos<br />

côtes, cela nous remet face à la réalité de<br />

notre mortalité de manière plus évidente<br />

que jamais.<br />

Un avertissement du jugement<br />

à venir<br />

Bien que nous ne puissions pas (et<br />

ne devrions pas) nous permettre de<br />

rattacher un quelconque désastre à un<br />

péché particulier, nous pouvons (et<br />

devons) en tirer une conclusion générale<br />

qui se révèle inévitable. Du déluge de<br />

Noé à la tour de Siloé et au-delà, toutes<br />

les catastrophes de l’histoire annoncent<br />

le jour du jugement dernier, celui où<br />

Dieu viendra juger le monde. L’apôtre<br />

Pierre fait ce lien de manière explicite<br />

en traçant une ligne qui va du déluge, le<br />

premier grand cataclysme de l’histoire,<br />

jusqu’au dernier : la destruction par Dieu<br />

de l’univers tel qu’il existe aujourd'hui,<br />

pour le remplacer par les nouveaux cieux<br />

et la nouvelle terre, où règnera sa justice<br />

(2 Pierre 3.5-13).<br />

Une occasion de manifester<br />

l’amour de Dieu<br />

Au milieu de ces réflexions théologiques,<br />

il existe le danger réel de se concentrer<br />

seulement sur la recherche d’une<br />

explication à la souffrance dans notre<br />

monde sans chercher aucunement à la<br />

soulager. Voilà une position dans laquelle<br />

nous ne devrions jamais nous trouver. Il<br />

y a peu de choses qui sont aussi nuisibles<br />

au témoignage de Jésus que l’orthodoxie<br />

sans l’orthopraxie, c’est-à-dire les bonnes<br />

croyances sans les bonnes actions<br />

(Matthieu 23.23-24).<br />

Plus que tout, il est essentiel de garder<br />

à l’esprit que les catastrophes naturelles<br />

sont un moyen à travers lequel Dieu peut<br />

exprimer sa compassion et son désir<br />

de prendre soin de ceux qui souffrent,<br />

chose qu’il fait principalement à travers<br />

nous, ses enfants. Cela dit, ses enfants<br />

doivent aussi savoir pourquoi ils font ce<br />

qu’ils font. Les bonnes actions doivent<br />

être ancrées dans les bonnes croyances.<br />

Cela va de pair. Lorsque nous apportons<br />

notre aide à ceux qui en ont besoin, nous<br />

devons être prêts à répondre à ceux qui<br />

nous demandent : « Où est ton Dieu ? »<br />

(Éphésiens 2.10 ; Galates 2.10 ; 1 Pierre<br />

3.14-16)<br />

Les ouragans font de nous des<br />

théologiens, certes. Bien plus, ils nous<br />

encouragent à adopter une théologie<br />

pratique, appliquée – à prier, donner,<br />

servir et pleurer avec ceux qui pleurent.<br />

Dans ce sens, ils ouvrent les yeux de<br />

chacun. Ils permettent de voir que Dieu<br />

n’a pas abandonné sa création dans les<br />

griffes de la mort mais qu’il a envoyé<br />

son Fils pour offrir la vie éternelle et la<br />

véritable immortalité (Jean 13.34-35 ;<br />

17.20-23 ; 2 Timothée 1.8-10).<br />

1 Voir sélection de livres page 7.<br />

Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la<br />

rubrique Foi et Culture chez <strong>Focus</strong> on the Family<br />

Canada.<br />

© <strong>2020</strong> <strong>Focus</strong> on the Family (Canada) Association. Tous<br />

droits réservés.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

25


Quand votre couple est<br />

spirituellement<br />

dépareillé<br />

VOICI QUELQUES PRINCIPES POUR VOUS AIDER À RESTER PROCHE DE VOTRE<br />

CONJOINT(E) MALGRÉ VOS DIFFÉRENCES SPIRITUELLES<br />

par lee strobel<br />

26 FOCUSFAMILLE.CA


Ma femme Leslie et moi avions une vie parfaite. Une maison<br />

dans un quartier chic et animé, deux magnifiques enfants,<br />

l’exaltation et le sens du défi que procurent des carrières en<br />

progrès constant. Bien sûr, nous avions parfois des désaccords<br />

mais notre relation restait solide et sûre. L’amour profond que<br />

nous avions l’un pour l’autre nous aidait à arrondir les angles.<br />

Puis un jour, sans prévenir, quelqu’un est venu se mettre<br />

entre nous. Il ne s’agissait pas d’une aventure. Ce n’était<br />

pas non plus une ancienne flamme refaisant surface. Ce<br />

quelqu’un n’était autre que Dieu lui-même.<br />

Leslie m’a annoncé un jour qu’après une longue période de<br />

réflexion, elle avait décidé de suivre Jésus. Pour moi, c’était<br />

une bien mauvaise nouvelle ! « Écoute, si tu as besoin de ce<br />

genre de béquille, si tu ne peux pas vivre sans croire à un dieu<br />

imaginaire, alors vas-y, lui ai-je lancé avec mépris. Mais je<br />

t’interdis de donner de notre argent à l’église et ce n’est pas la<br />

peine d’essayer de m’y trainer le dimanche matin. »<br />

Plutôt chic de ma part, n’est-ce pas ?<br />

Ce fut la première turbulence dans ce qui allait se révéler<br />

être une phase particulièrement houleuse dans notre mariage.<br />

Nos valeurs se sont retrouvées en contradiction, nos attitudes<br />

ne se rejoignaient plus. Nos priorités et nos désirs étaient<br />

soudain opposés. Plus d’une fois, j’ai laissé ma frustration face<br />

à la relation de Leslie avec Jésus se transformer en une série de<br />

cris exaspérés et de portes claquées.<br />

Il va sans dire que je n’ai pas facilité la croissance spirituelle<br />

de ma femme, alors toute jeune croyante. Pour Leslie, la<br />

foi n’était pas une béquille mais une source de sagesse, de<br />

réconfort et de joie telle qu’elle n’en avait jamais vécu avant.<br />

Cependant, elle ne pouvait pas la partager avec l’homme qu’elle<br />

aimait. Chaque fois qu’elle essayait de m’en parler, je préférais<br />

la ridiculiser ou ignorer ses tentatives. Elle a plus tard expliqué<br />

qu’elle se sentait comme si elle visitait une ville magnifique,<br />

se délectant de ce qu’elle y découvrait, mais sachant que je ne<br />

voulais pas l’y accompagner ou en entendre parler. C’était la<br />

première fois depuis qu’on s’était rencontrés à l’adolescence<br />

que nous ne pouvions pas vivre ensemble une expérience<br />

importante.<br />

De mon côté, je n’étais pas sûr de vouloir continuer à vivre<br />

quoi que ce soit avec ma femme. Je me sentais comme étant<br />

la victime d’une arnaque. J’avais épousé une Leslie drôle,<br />

audacieuse et aventureuse qui était en train de se changer en<br />

une autre personne. Je voulais que ma femme redevienne<br />

comme avant !<br />

Le summum de la crise est arrivé un jour d’été chaud et<br />

humide, alors que je tondais la pelouse après une énième<br />

dispute avec elle. Je me suis dit : « Ça suffit ! Ce n’est pas ce<br />

pour quoi j’ai signé. Il est peut-être temps de mettre fin à ce<br />

mariage. »<br />

Mais avant qu’il ne soit trop tard, Leslie a appris à vivre sa foi<br />

d’une manière qui a commencé à m’attirer plutôt qu’à me faire<br />

fuir. Elle a appris à grandir et à s’épanouir dans sa relation avec<br />

Jésus malgré mes nombreuses tentatives pour l’en décourager.<br />

Bien que Leslie avoue elle-même avoir commis des erreurs,<br />

c’est elle qui a rétabli l’équilibre dans notre relation.<br />

Il n’existe pas de formule parfaite qui révolutionnera<br />

instantanément un mariage où l’un croit et l’autre non, mais<br />

les quelques principes suivants nous ont aidés, Leslie et moi,<br />

à maintenir une relation saine. Si vous êtes marié à un(e)<br />

non-croyant(e), ce qui suit peut vous aider à avancer malgré le<br />

décalage spirituel.<br />

Lorsque vous êtes tiraillé entre deux directions différentes,<br />

vers Dieu par le Saint-Esprit et loin de Dieu par votre conjoint,<br />

il est important de se rappeler quelles sont vos priorités.<br />

Rester rivé sur la situation désespérée que vous vivez ne fera<br />

qu’alourdir votre quotidien. Au lieu de cela, levez les yeux<br />

vers celui qui mérite votre allégeance première, celui qui<br />

peut combler tous les besoins que votre conjoint ne peut pas<br />

combler. Dieu réharmonise notre vie et nous donne les moyens<br />

d’aimer notre conjoint, même quand celui-ci ne s’en montre<br />

pas particulièrement digne. Il aime notre partenaire encore<br />

plus que nous puissions l’aimer ! Alors recherchez la joie<br />

de Dieu, vous appuyant sur lui plutôt que de chercher votre<br />

bonheur dans un changement de circonstances extérieures.<br />

Il est vrai que les activités qui permettent de cultiver une<br />

relation d’intimité avec Dieu sont généralement celles qu’un<br />

conjoint non croyant aura tendance à décourager : la prière,<br />

l’étude de la Parole, aller à l’église et partager des moments<br />

de communion avec d’autres croyants. « J’ai appris que si je<br />

voulais pratiquer différentes disciplines spirituelles pour<br />

rester proche de Dieu, il fallait que je le fasse à l’insu de Lee »,<br />

explique Leslie.<br />

Leslie n’a jamais essayé de me cacher son amour pour Jésus<br />

et son désir de cultiver une relation avec lui. J’étais tout à fait<br />

conscient de sa dévotion à Christ et du fait qu’elle priait et<br />

étudiait sa Bible. Cependant, elle avait la sagesse de le faire en<br />

dehors de ma présence. Cette concession sur le plan pratique<br />

lui a permis de s’affermir pour pouvoir garder le cap sur ses<br />

priorités relationnelles.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

27


L’une des choses qui me mettaient en colère pendant cette<br />

période de notre vie était que j’avais le sentiment de perdre<br />

la femme que j’aimais. Pour être honnête, j’étais jaloux<br />

de Jésus ! Pour la première fois depuis que nous étions<br />

mariés, les besoins émotionnels de Leslie étaient comblés<br />

par quelqu’un d’autre que moi. J’avais l’impression que<br />

Leslie, en cherchant du réconfort et des encouragements<br />

auprès de quelqu’un d’autre, avait rompu l’engagement pris<br />

lors de notre mariage.<br />

Au fil du temps, j’ai constaté que le dévouement de Leslie<br />

envers Christ renforçait plutôt son amour pour moi et<br />

l’encourageait à vouloir approfondir notre relation. Au lieu de<br />

m’ignorer au profit de Jésus, de l’église et de ses amis chrétiens,<br />

elle redoublait d’efforts pour être une épouse attentive et<br />

présente. J’ai pu me rendre compte que je restais la personne<br />

la plus importante dans sa vie, tout comme elle l’était pour moi.<br />

Ce n’était pas parce que nous n’avions pas les mêmes<br />

croyances que nous devions arrêter de partager des choses<br />

ensemble dans d’autres domaines. Nous nous étions mariés<br />

parce que nous aimions passer de temps ensemble et avions<br />

beaucoup d’intérêts communs. Leslie s’est assurée que nous<br />

puissions continuer à vivre ces moments en couple. Même<br />

si elle avait désespérément envie de me voir reconnaitre<br />

mon besoin de Christ, elle a continué à m’aimer en tant que<br />

partenaire de vie, pas en tant que « projet ».<br />

Je me considérais comme athée mais Leslie refusait de<br />

laisser ce mot me définir. Elle essayait plutôt de me voir comme<br />

Dieu me voyait, c’est-à-dire comme faisant partie intégrale de<br />

sa création, un être humain précieux dans l’âme duquel l’image<br />

de Dieu était gravée, un fils prodigue avec lequel il désirait tant<br />

renouer.<br />

À un certain moment, Leslie en a vraiment eu assez. Je m’étais<br />

encore moqué de sa foi et c’était la goutte d’eau de trop. Tout en<br />

elle voulait répondre au sarcasme par le sarcasme, me rendre<br />

la monnaie de ma pièce et en tirer une satisfaction immédiate.<br />

Mais avec l’aide de Dieu, elle a résisté à cette tentation,<br />

sachant que cela ne ferait qu’empirer une relation déjà en<br />

danger. Elle a lutté contre l’envie de s’abaisser à mon niveau et<br />

de me lancer les piques que pourtant je méritais.<br />

Les principes chrétiens que vous appliquez dans votre<br />

mariage vont changer la teinte de votre relation de couple.<br />

Soyez un porteur de vérité, un serviteur, quelqu’un qui<br />

pardonne, une personne remplie d’intégrité, d’humilité et<br />

de bonté. Le niveau de « chrétienté » de votre relation est<br />

directement lié à votre niveau d’engagement à suivre Jésus et<br />

à laisser son influence imprégner votre vie.<br />

Dans un mariage où la foi n’est pas partagée, la tendance<br />

du conjoint croyant est de se concentrer sur le gros défaut<br />

de l’autre de ne pas être croyant. Pendant un moment,<br />

je n’arrivais pas à me défaire de l’impression que, d’une<br />

certaine manière, je décevais Leslie, que je n’étais pas à la<br />

hauteur de ses attentes en tant que mari.<br />

Fort heureusement, Leslie a vite compris que lorsqu’elle<br />

essayait de me « réparer » en soulignant mes défauts, elle ne<br />

faisait en réalité que renforcer mon sentiment d’amertume.<br />

Elle a su voir qu’il était beaucoup plus sain pour notre mariage<br />

qu’elle se concentre sur ce qu’elle aimait chez moi. Plus elle<br />

soulignait mes qualités, plus j’étais motivé à faire des efforts<br />

pour lui plaire.<br />

Lorsque Leslie a voulu emmener nos enfants Alison et Kyle<br />

à l’école du dimanche, elle m’a présenté l’idée d’une manière<br />

qui séduirait un sceptique comme moi, soulignant le fait que<br />

ce serait une occasion pour nos enfants de développer des<br />

valeurs morales solides, chose qui faisait également partie de<br />

mes souhaits pour eux.<br />

En tant que croyant, vous avez le privilège et la responsabilité<br />

d’enseigner à vos enfants combien il est merveilleux de<br />

connaitre Jésus. Cependant, si papa ou maman ne va pas à<br />

l’église ou ne développe pas de relation avec Dieu, vos enfants<br />

vont se questionner sur ce parent. Leslie faisait attention à ne<br />

jamais saper mon autorité ou me manquer de respect. Elle ne<br />

voulait pas que les enfants pensent qu’elle me regardait de haut<br />

parce que je ne suivais pas Jésus.<br />

28 FOCUSFAMILLE.CA


Même si elle avait désespérément envie de me voir<br />

reconnaitre mon besoin de Christ,<br />

elle a continué à m’aimer en tant que partenaire de vie,<br />

pas en tant que « projet ».<br />

« Quand Alison m’a demandé pourquoi papa ne venait pas<br />

à l’église, je lui ai répondu que c’était parce qu’il avait une<br />

opinion différente concernant Dieu. Je lui ai expliqué que<br />

chacun devait en arriver à sa propre conclusion et que cela<br />

ne m’empêchait pas de continuer à l’aimer et à le respecter,<br />

raconte Leslie. Ma fille était trop jeune à l’époque pour<br />

poser d’autres questions plus sophistiquées, mais il semblait<br />

important pour elle que je continue à affirmer mon amour pour<br />

elle ainsi que pour son père. »<br />

Lorsque Leslie et les enfants partaient pour l’église, elle<br />

ne sous-entendait jamais que je faisais un mauvais choix en<br />

restant à la maison. Elle m’embrassait avec enthousiasme et<br />

lançait aux enfants : « Dites au revoir à papa ! On le retrouve<br />

tout à l’heure. »<br />

Dans un mariage où l’un est croyant et l’autre non, tous les<br />

regards sont braqués sur le chrétien. Votre comportement sera<br />

la preuve la plus claire que suivre Jésus est le meilleur choix de<br />

vie possible.<br />

À l’époque où j’étais athée, Leslie s’imaginait comment je serais<br />

si je partageais sa foi. Elle se disait que cela ferait de moi le<br />

mari parfait qui change les couches des enfants, fait la vaisselle<br />

et la couvre d’attentions romantiques. Mes sautes d’humeur<br />

disparaitraient. Je deviendrais d’une patience et d’une sagesse<br />

sans pareil.<br />

Je suis devenu chrétien et… disons que je n’ai jamais réussi à<br />

devenir ce mari imaginaire. Dieu a travaillé mon caractère, il a<br />

transformé mes valeurs, mes priorités et ma vision du monde<br />

au fil des années, mais je suis toujours moi !<br />

Elle explique aujourd’hui : « Je voudrais conseiller à tous<br />

ceux qui sont dans cette situation de rester réalistes par rapport<br />

à leur conjoint. Toutes les petites habitudes exaspérantes qu’il<br />

ou elle a ne sont pas directement liées au fait de ne pas être<br />

chrétien. Si vous vous imaginez que votre conjoint deviendra<br />

parfait en se convertissant, vous risquez d’être déçu(e). De plus,<br />

si vous mettez tous ses défauts sur le compte de son manque de<br />

foi, vous lui donnez une excuse pour ne pas continuer à évoluer<br />

en tant que parent et qu’époux. »<br />

Dès que je prends possession de mon nouveau calendrier au<br />

début de chaque année, je cherche le premier jour de chaque<br />

mois. J’y inscris cette question à laquelle je tiens à réfléchir<br />

au moins une fois par mois : « Aimerais-je être marié avec<br />

moi ? » C’est une démarche que j’ai commencée en 1995,<br />

lorsque j’ai lu cette question provocatrice dans un livre de Les<br />

et Leslie Parrot.<br />

Cette question est particulièrement efficace car elle est<br />

enracinée dans la manière dont Jésus nous a enseigné à nous<br />

comporter : « Tout ce que vous voudriez que les hommes fassent<br />

pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux. » (Matthieu 7.12)<br />

Aimeriez-vous être en couple avec vous ? Que cette question<br />

vous serve de grille d’évaluation pour savoir comment réagir<br />

dans la dynamique souvent difficile que peut créer une relation<br />

avec un conjoint non-croyant. Posez-vous cette question<br />

souvent et confrontez-vous de manière très honnête à ce qu’elle<br />

implique, au point que ce concept modifie petit à petit votre<br />

attitude, vos décisions et vos réactions. C’est une démarche<br />

qui vous aidera à vous positionner au mieux dans un mariage<br />

spirituellement déséquilibré.<br />

Lee Strobel est auteur et ancien journaliste d’investigation. Il a écrit entre<br />

autres le livre Jésus : l’enquête, relatant l’histoire de son enquête et de sa<br />

conversion. Son livre a été adapté en un film du même nom.<br />

© 2007 Lee Strobel. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

Soumettez-nous vos sujets de prière : chez <strong>Focus</strong> <strong>Famille</strong>,<br />

nous nous réunissons tous les matins pour prier pour vous. Si<br />

vous avez un sujet qui vous tient à cœur, n’hésitez pas à nous<br />

l’envoyer par courriel à lettres@focusfamille.ca et nous serons<br />

heureux de vous accompagner dans la prière !<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

29


30 FOCUSFAMILLE.CA


alut ernard,<br />

JJ’espère que tu gardes un bon souvenir de notre récente partie de pêche ! C’est toujours<br />

un plaisir de partager de tels moments avec toi, même s’il est clair que tu es meilleur que<br />

moi pour taquiner le poisson…<br />

C’était aussi bien agréable de pouvoir refaire le monde ensemble en attendant que le<br />

poisson morde. Ça m’a aidé à mieux comprendre tes réticences envers la foi chrétienne,<br />

que je partage au moins en partie : guerres de religion et croisades, une fréquente<br />

étroitesse d’esprit, sans parler des multiples scandales qui ont émaillé son histoire<br />

jusqu’à ce jour. Merci d’avoir accepté d’entendre mon point de vue, moi qui ne suis ni<br />

scientifique ni théologien !<br />

J’espère que je ne t’ai pas donné l’impression de vouloir te « convertir ». Je n’en ai ni le<br />

droit ni, Dieu merci, le pouvoir ! Chacun doit pouvoir trouver sa voie et vivre ses choix. Quel<br />

privilège – et quelle responsabilité !<br />

Je n’ai pas voulu non plus par mes propos prendre la défense de Dieu qui, après tout, doit<br />

être bien assez grand pour se défendre tout seul s’il le juge utile. Selon moi, un Dieu qui aurait<br />

besoin de ses créatures pour le défendre ne serait qu’un dieu avec un petit « d » – semblable à<br />

tous ceux que l’homme s’est créés à son image et pour son malheur.<br />

Mon cœur est bouleversé et déchiré de voir le gouffre qui sépare tant d’hommes et de femmes<br />

d’une foi qui, loin de faire de nous des adeptes de dogmes hérités d’une institution archaïque,<br />

nous appelle au contraire à apprendre à être aimés de Dieu, à l’aimer en retour, lui, ainsi que<br />

tous ceux qui nous entourent. Cet amour doit se traduire naturellement et notamment en les<br />

écoutant et les respectant, quelles que soient leurs orientations et leurs opinions.<br />

La foi que j’ai découverte en explorant les pages des évangiles est à des années-lumière<br />

des bondieuseries et des fables accumulées par des siècles de chrétienté poussiéreuse. Il y a<br />

– hélas ! – trop souvent tout un monde entre la chrétienté – ce que les croyants ont fait de leur<br />

foi, une piété trop souvent marquée par l’arrogance, l’autoritarisme et l’intransigeance – par<br />

opposition au véritable christianisme qui nous appelle à une authentique relation personnelle<br />

avec Dieu par Jésus-Christ.<br />

Le christianisme originel ouvre l’esprit et le cœur sur Dieu, soi-même et les autres. Il n’est pas<br />

paralysé et conditionné par la peur et la culpabilité. Le christianisme des pages de l’évangile est<br />

aux antipodes de toute cupidité, de toute soif de profit, de pouvoir et de contrôle. Il a en horreur<br />

la pensée même des croisades, de l’Inquisition, des guerres de religion, et que dire des scandales<br />

de mœurs, des dérives sectaires, etc. Honte à ceux qui se sont servis de Dieu pour mieux se<br />

servir, éloignant ainsi des générations entières de la foi simple et saine dont ils se prétendaient<br />

porteurs ! Dieu merci pour tous ceux qui, sans faire de bruit, permettent à notre génération de<br />

s’en faire une meilleure image.<br />

Si j’en avais l’autorité, je voudrais demander pardon au monde. Pardon au nom de la chrétienté<br />

de tous les siècles, mais ce serait bien prétentieux que de vouloir parler au nom de tous !<br />

Je le dis quand même : pardon, ami athée ou agnostique, d’avoir trop souvent par notre<br />

exemple alimenté tes doutes plutôt que rendu témoignage d’une foi porteuse d’espérance,<br />

de respect et d’amour pour tous. Nous avons trop souvent été les ennemis de la foi que nous<br />

proclamons, et cela est difficilement pardonnable. Il y a longtemps que je pense que Dieu a<br />

besoin de plus de patience envers ceux qui se réclament de lui qu’envers ceux qui le renient.<br />

Dis-moi si je me trompe, mais je pense que l’ingrédient qui fait le plus défaut dans les échanges<br />

31


entre croyants et non-croyants est une saine humilité de part et d’autre ; cette qualité qui fait<br />

que l’on est conscient de ses limites, quelles que soient nos opinions ou nos convictions, et que<br />

l’on peut oser écouter et apprendre de l’autre, quelles que soient les siennes et d’où qu’il vienne.<br />

Quoi de plus frustrant qu’un dialogue de sourds, et quoi de plus délicieux et enrichissant qu’une<br />

conversation ouverte entre deux personnes réceptives et prêtes à se remettre en question !<br />

Comme disait l’autre, « l’esprit humain, c’est comme un parachute : il fonctionne mieux quand<br />

il est… ouvert ». Je reconnais que je continue de l’apprendre, parfois à mes frais !<br />

Ceci dit, que l’on soit croyant ou non, il est bon d’avoir le courage de nous arrêter parfois<br />

pour nous demander quelles sont les motivations profondes qui nous font réagir comme nous<br />

le faisons — pour ou contre Dieu et la foi. Nos préjugés sont souvent le fruit de toutes sortes<br />

de précédents et de prémisses. Cela vaut autant pour celui qui a « basculé » du côté de la foi<br />

que pour celui qui a opté pour l’athéisme, l’agnosticisme ou le scepticisme.<br />

Avec le recul de l’âge, j’en suis arrivé à la conviction que la plupart de nos croyances plongent<br />

leurs racines davantage dans notre héritage culturel, familial et social, ainsi que dans l’influence<br />

énorme des médias, plus que dans une réflexion objective et toute personnelle. Nous sommes<br />

tous « sous influence ».<br />

Je relisais ces jours-ci le livre La gloire de mon père, un bon vieux classique de Marcel<br />

Pagnol. Quelle surprise que d’y rencontrer cette belle phrase : « Telle est la faiblesse de notre<br />

raison : elle ne sert le plus souvent qu’à justifier nos croyances. 1 » Avouons-le, d’où que nous<br />

venions dans la vie, il n’est pas facile de dépasser nos idées reçues et préconçues. On attribue<br />

à Albert Einstein ces propos : « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. » Voilà<br />

qui est bien vrai pour chacun de nous, que nous soyons croyants ou non.<br />

Jésus nous invite à bâtir nos convictions « sur le roc » d’une réflexion saine fondée sur ses<br />

paroles et non « sur le sable » des opinions et des préjugés ambiants. Un de mes principes<br />

bibliques préférés dit ceci : « Ne sois pas crédule. Vérifie bien les faits, et retiens ce qui est bon. 2 »<br />

J’aime cette invitation au recul, à une réflexion saine, personnelle, au choix. Un appel à être<br />

responsable face aux affirmations des autres comme aux nôtres, y compris et peut-être surtout,<br />

celles qui se réclament d’en-haut.<br />

J’ajouterai que le christianisme de Jésus-Christ n’a rien d’un conte de fées. Jésus-Christ<br />

ne parlait pas de fées, mais de faits. Il était bien plus concret et réaliste que nombre de nos<br />

philosophes et autres penseurs des générations qui l’ont suivi. Il parlait des nombreux défis<br />

des relations humaines – du besoin de pardon, de respect, d’écoute ; mais aussi d’argent, de<br />

justice, d’authenticité.<br />

Je laisserai le dernier mot à Isaac Newton, physicien, mathématicien, philosophe, astronome,<br />

qui a notamment formulé la loi sur la gravitation universelle : « J’ai une croyance totale<br />

dans la Bible comme Parole de Dieu, écrite par ceux qu’il a inspirés. Je l’étudie tous les<br />

jours. » Il conseille à son lecteur : « Interroge toi-même les Écritures [la Bible], en les lisant<br />

souvent et en méditant en permanence ce que tu lis, tout en priant Dieu avec ardeur pour qu’il<br />

éclaire ton entendement 3 . » Venant d’un tel cerveau scientifique, le défi mérite d’être relevé !<br />

on ami atrick<br />

P.S. À quand notre prochaine sortie de pêche ? J’ai une revanche à prendre… ;)<br />

1 Marcel Pagnol, La gloire de mon père, éd. Livre de poche, 1967, p.29.<br />

2 La Bible, 1 Thessaloniciens 5.21, paraphrase de l’auteur.<br />

3 Isaac Newton, traduction de Jean-François Baillon, Fragments d’un traité sur l’Apocalypse, Paris, Gallimard, 1996.<br />

Dominique Ourlin est pasteur au Québec depuis plus de 18 ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur<br />

de deux livres, disponibles sur PainSurLesEaux.com.<br />

© <strong>2020</strong> Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

32


VOS ENFANTS COMPRENNENT SÛREMENT LES RAISONS POUR LESQUELLES<br />

JÉSUS EST MORT, MAIS SAVENT-ILS POURQUOI IL A VÉCU ?<br />

par ray vander laan<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

33


Tous ceux qui sont chrétiens, même depuis peu, peuvent<br />

répondre à quelques questions de base sur l’identité de Jésus :<br />

Pourquoi est-il venu au monde ? Pourquoi est-il mort ?<br />

Jésus est le Fils de Dieu. Il est mort pour nous sauver de nos<br />

péchés et recevoir à notre place la punition que nous méritions.<br />

Quand je pose ces questions à mes étudiants, ils savent me<br />

répondre sans difficultés. Ils savent pourquoi Jésus est mort et<br />

en quoi les chrétiens bénéficient de son sacrifice.<br />

« Gloire à Dieu ! » leur dis-je. « Excellente théologie ! » Mais<br />

ensuite, je leur pose une autre question : « Pourquoi Jésus<br />

a-t-il vécu ? »<br />

Cette question est plus difficile. Jésus a-t-il vécu uniquement<br />

pour cheminer vers sa mort ? Pour nous expliquer qui il était<br />

et comment il allait mourir ? Si tel est le cas, pourquoi en<br />

parle-t-il si peu ?<br />

Lorsque nous enseignons à nos enfants ce que signifie être<br />

chrétien, nous n’avons pas de mal à mettre en avant l’œuvre<br />

rédemptrice de Jésus, le fait que par sa mort à la croix, nous<br />

sommes réconciliés avec Dieu. Mais nous parlons peu des raisons<br />

de la vie de Jésus. Il ne s’est pas fait homme et n’a pas vécu trentetrois<br />

ans sur la terre simplement pour nous expliquer sa mort.<br />

Je pense au contraire que sa vie était réellement un message en<br />

elle-même : « Lorsque vous aurez compris pourquoi je suis mort,<br />

voici comment vous devez vivre. »<br />

Le sujet de mes cours chaque année est : « Celui qui affirme<br />

demeurer en Christ doit aussi vivre comme il a lui-même<br />

vécu » (1 Jean 2.6). Depuis longtemps, ma passion en tant<br />

qu’enseignant et parent est d’aider les jeunes à réellement saisir<br />

le sens de la vie de Jésus et à comprendre en quoi son ministère<br />

sur terre est une illustration de la mission de Dieu pour son<br />

peuple : celle de le représenter en toutes choses.<br />

Devenir la Parole<br />

Le peuple juif avait un vieil adage qui disait : « La parole<br />

doit devenir chair. » Cela signifie que Dieu désire que les<br />

personnes soient touchées par sa Parole lorsqu’elles voient cette<br />

parole mise en action dans la vie des autres. Les Juifs croyaient<br />

qu’il s’agissait là de la mission que Dieu avait pour eux. Ils<br />

reconnaissaient qu’il ne suffit pas de communiquer la Parole<br />

oralement. C’est important, mais la Parole doit réellement<br />

s’incarner. Elle doit être vécue.<br />

Il est très intéressant de constater que Jean se sert de cette<br />

même image pour décrire l’arrivée de Jésus parmi les hommes :<br />

« Et la Parole s’est faite homme, elle a habité parmi nous » (Jean<br />

1.14). Voilà pourquoi Jésus a vécu. Pour incarner la Parole de<br />

Dieu – sa vérité, ses instructions, sa volonté – dans la chair.<br />

C’est comme si Dieu disait : « Vous voulez voir comment vivre<br />

réellement selon la Bible ? Voici mon Fils. Faites comme lui. »<br />

La Parole s’est faite chair ; elle a guéri, elle a nourri, elle a<br />

enseigné les foules. La Parole a fait preuve d’amour et de grâce<br />

envers les pécheurs sans jamais compromettre la vérité. La<br />

Parole s’est mise au service de tous. Par-dessus tout, la Parole de<br />

Dieu faite chair nous a montré comment nous pouvons à notre<br />

tour devenir la Parole faite chair.<br />

En enseignant à vos enfants comment suivre Jésus, mettez-les<br />

au défi de réfléchir à ce que signifie vraiment « devenir la Parole<br />

faite chair ». À quoi cela ressemble-t-il aujourd’hui ? Comment<br />

pouvons-nous trouver des moyens de montrer à quoi ressemble<br />

la Parole de Dieu à travers nos interactions avec les autres<br />

à l’école, à la maison ou ailleurs ? Qu’est-ce que cela signifie<br />

de ne pas seulement comprendre la Parole et être capable de<br />

l’expliquer, mais de devenir cette Parole ?<br />

Se confronter aux ténèbres<br />

Une grande partie du ministère de Jésus s’est faite parmi un<br />

peuple qui honorait la Parole de Dieu. Ils n’étaient pas toujours<br />

d’accord les uns avec les autres, mais leur objectif commun<br />

était de se montrer fidèles à Dieu, leur Roi.<br />

Puis un jour, Jésus a regardé vers la rive opposée de la Mer<br />

de Galilée et a dit à ses disciples : « Passons à l’autre bord »<br />

(Marc 4.35). Ils ont alors traversé cette étendue pour se<br />

rendre dans la Décapole, une région composée de dix villes<br />

que les Juifs de l’époque considéraient comme profondément<br />

païennes. Le Dieu d’Israël n’était certainement pas reconnu<br />

comme Roi chez ces gens-là.<br />

En y débarquant, Jésus a commencé par guérir un démoniaque,<br />

à qui il a ordonné de retourner chez lui pour témoigner de la<br />

manière dont Dieu l’avait aidé (Luc 8.26-39). La Bible relate<br />

que tous étaient émerveillés par l’histoire de cet homme.<br />

Plus tard, de grandes foules issues de ces villes païennes sont<br />

venues pour entendre les enseignements de Jésus et recevoir<br />

sa guérison.<br />

Cette histoire est une illustration puissante d’une deuxième<br />

raison pour laquelle Jésus a vécu : afin d’aller à l’encontre du<br />

mal dans notre monde et de l’affronter. Jésus n’a pas fui ceux<br />

qui vivaient dans les ténèbres mais s’est rapproché d’eux et<br />

leur a montré la lumière de l’amour de Dieu. C’est une leçon<br />

dont beaucoup de Juifs de cette époque avaient besoin. Dans<br />

leur détermination à rester un reflet juste et pur de leur Roi, ils<br />

s’étaient isolés du reste du monde, oubliant l’élément central<br />

de leur mission : montrer aux autres qui est réellement Dieu.<br />

En tant que parents chrétiens, nous avons souvent cette<br />

même tendance à isoler notre famille des mauvaises influences<br />

du monde extérieur. Nous connaissons la nature humaine qui<br />

34 FOCUSFAMILLE.CA


fait que quand nous sommes en contact avec des personnes<br />

qui ne suivent pas Dieu, notre faiblesse et notre nature<br />

pécheresse nous rendent susceptibles de tomber précisément<br />

dans cette obscurité que l’on cherche tant à éviter. Nous<br />

construisons donc des lieux sûrs pour élever nos enfants et<br />

essayer de les protéger.<br />

Les règles et la communauté sont essentielles à la vie chrétienne.<br />

Cependant, il faut aider nos enfants à comprendre que ni l’une ni<br />

l’autre n’ont été conçues par Dieu pour servir d’échappatoire. Jésus<br />

a dit que nous étions comme une ville située sur une montagne. Il<br />

faut donc que notre vie soit vécue parmi le monde déchu pour que<br />

les autres puissent voir qui est Dieu.<br />

Comment ce principe pourrait-il devenir un thème central<br />

dans votre vie de famille ? Pour réellement marcher comme<br />

Jésus a marché, il nous faut parfois quitter le confort de notre<br />

communauté pour nous confronter aux ténèbres et au péché.<br />

À quoi cela ressemblerait-il pour votre famille de « passer à<br />

l’autre bord » ?<br />

Bâtir un royaume<br />

Au temps de Jésus, le royaume de Dieu occupait l’esprit de<br />

beaucoup. Les Juifs du premier siècle souffraient cruellement<br />

sous le joug romain. Ils savaient que Dieu était aux commandes<br />

depuis la Création et qu’ils étaient le peuple de Dieu mais ils<br />

étaient oppressés par un empire où régnaient la brutalité, la<br />

corruption et l’idolâtrie. Ils attendaient impatiemment le<br />

Messie promis, le grand Roi puissant qui viendrait renverser<br />

les oppresseurs, racheter son peuple et établir son royaume.<br />

Jésus a beaucoup enseigné sur le royaume des cieux.<br />

Cependant, le royaume dont il parlait ne ressemblait pas aux<br />

royaumes des hommes, qui sont construits sur la puissance des<br />

vainqueurs et sur le sang des vaincus. Les paroles et les actions<br />

de Jésus révélaient un autre type de mission, un autre type de<br />

royaume. Jésus parlait du royaume de Dieu en s’appuyant sur<br />

l’approche juive du concept de royaume, c’est-à-dire un lieu ou<br />

une situation où la volonté du roi est accomplie.<br />

Voilà donc une troisième raison pour laquelle Jésus a vécu :<br />

afin d’établir le royaume de Dieu sur la terre en accomplissant la<br />

volonté de Dieu. Dieu désire étendre ce royaume à travers chacun<br />

de nous, non pas en cherchant à accroître notre pouvoir et notre<br />

sphère d’influence, mais simplement en faisant sa volonté.<br />

Mettez vos enfants au défi de remplir cette mission. Chaque<br />

fois que nous prenons une bonne décision, remplie de sagesse et<br />

venant de Dieu, nous faisons avancer un peu plus le royaume de<br />

Dieu. Nous pouvons soit perdre du terrain appartenant au Roi en<br />

refusant de faire sa volonté, soit en reprendre un peu des mains<br />

de l’ennemi en faisant la volonté de notre Roi.<br />

Jésus n’est pas venu pour bâtir un royaume fait de châteaux,<br />

de trônes et de champs de bataille ; il est venu pour enseigner<br />

à ceux qui le suivent à aimer et à servir pour inspirer les autres<br />

à en faire de même. Jésus a vécu pour nous montrer comment<br />

vivre.<br />

Ray Vander Laan est enseignant et historien. Il a créé une série de vidéos<br />

d’étude intitulée That the World May Know [Afin que le monde sache].<br />

© 2019 <strong>Focus</strong> on the Family. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement<br />

en anglais sur <strong>Focus</strong>OnTheFamily.com.<br />

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35


Comment<br />

défendre sa foi<br />

sans aire uir<br />

tout le monde<br />

CE N’EST PAS TOUJOURS CE QUE L’ON DIT QUI COMPTE,<br />

MAIS LA MANIÈRE DONT ON LE DIT<br />

par drew dyck<br />

<br />

Je suis en deuxième année d’université, à moitié endormi dans<br />

mon cours de philosophie de 9 heures du matin. Du moins<br />

jusqu’à ce que le monologue du professeur vire soudain de Kant<br />

vers le christianisme.<br />

« Jésus ne voulait pas qu’on l’adore, nous informe-t-il. C’est<br />

Paul qui a introduit cette idée bien plus tard. La plupart des<br />

gens ne se rendent pas compte que c’est Paul qui a inventé le<br />

christianisme. »<br />

Quelques instants se sont écoulés alors que je réfléchissais à<br />

l’incursion en territoire théologique de notre professeur. Je suis<br />

chrétien. Je devrais dire quelque chose. J’ai levé la main.<br />

« C’est une perspective intéressante concernant Paul, mais<br />

j’ai une question. Avant d’accepter Jésus, Paul allait de ville en<br />

ville pour persécuter les premiers chrétiens. Il les a fait mettre<br />

en prison. Il en a même fait tuer certains. »<br />

« Où voulez-vous en venir ? » a répliqué le professeur, d’un<br />

ton légèrement agacé.<br />

« Comment Paul aurait-il pu passer des années de sa vie à<br />

persécuter les membres d’une religion qu’il est censé avoir<br />

inventé ? »<br />

<br />

Ce qu’il s’est vraiment passé<br />

<br />

Avant que je ne m’aventure plus loin dans les méandres de ma<br />

mémoire, il faut que je vous avoue quelque chose : l’interaction<br />

que je viens de vous décrire n’est qu’en partie vraie. Oui, j’ai<br />

bien assisté à ce cours et oui, le professeur nous a en effet sorti<br />

l’énormité selon laquelle ce serait Paul qui aurait inventé le<br />

christianisme. La partie inexacte, c’est ma réponse.<br />

Ce n’est pas ce que j’ai dit.<br />

Je l’ai pensé. Mais je n’ai rien dit. Le professeur a fait cette<br />

remarque et le cours a continué.<br />

L’université où j’allais était particulièrement séculière, avec<br />

un fort penchant anti-chrétien. Il n’y avait rien d’inhabituel<br />

à entendre des professeurs parsemer leurs cours de critiques<br />

contre la foi chrétienne. Lorsqu’il m’arrivait de répondre,<br />

c’était souvent pour contrer des arguments bien faibles de<br />

personnes qui ne faisaient généralement que répéter ce qu’ils<br />

avaient entendu dire. Je me souviens d’une conversation privée<br />

que j’ai eue avec une de mes profs de lettres qui critiquait<br />

régulièrement la foi chrétienne. Elle m’avait avoué : « Je n’ai<br />

jamais réellement lu la Bible. »<br />

En repensant à cette époque, j’aurais aimé avoir pris la parole<br />

pour défendre ma foi plus souvent. Non pas parce que je pense<br />

que j’aurais remporté des victoires spectaculaires ou converti<br />

mes professeurs, mais pour montrer aux autres étudiants qu’il<br />

y a une autre voie possible que celle qu’on leur donnait.<br />

Fort heureusement, les occasions de parler de notre foi ne<br />

se limitent pas à nos cours universitaires. Elles sont partout :<br />

au bureau ou sur notre lieu de travail, avec le serveur qui nous<br />

prépare notre café tous les matins, pendant un diner entre<br />

amis ou un grand repas de fête qui rassemble toute la famille,<br />

36 FOCUSFAMILLE.CA


sans oublier cette place publique moderne que sont les réseaux<br />

sociaux.<br />

Cela dit, comme je l’ai découvert pendant mes études, parler<br />

de sa foi n’est pas si facile. Les enjeux peuvent parfois être<br />

bien plus élevés que juste risquer une mauvaise note. Il n’y a<br />

pas longtemps, un homme d’affaires chrétien m’a parlé d’une<br />

réunion délicate qu’il avait eue avec son plus gros client. Ne<br />

sachant pas que mon ami était chrétien, celui-ci s’était lancé<br />

dans une longue diatribe contre la foi chrétienne.<br />

Comme devrions-nous répondre dans de telles circonstances ?<br />

Comment exprimer notre point de vue d’une manière qui soit à<br />

la fois respectueuse et efficace ? Comment parler de notre foi<br />

d’une façon qui va mener nos interlocuteurs à se rapprocher de<br />

Dieu ? Il existe de très bonnes ressources en apologétique pour<br />

vous enseigner quoi dire. Voici quelques principes qui peuvent<br />

vous aider à savoir comment le dire.<br />

<br />

Soyez comme Ben<br />

<br />

Comme je l’ai compris durant mes études, les occasions de<br />

parler de sa foi viennent souvent quand celle-ci est attaquée.<br />

Dans les moments où il est approprié d’intervenir, nous pouvons<br />

nous appuyer sur la sagesse de l’un des pères fondateurs des<br />

États-Unis, Benjamin Franklin. Vous vous demandez peut-être<br />

ce que fait dans cet article Benjamin Franklin, un homme dont<br />

la foi se situait quelque part entre le déisme et le christianisme<br />

biblique. Selon son autobiographie, Franklin avait une<br />

excellente habitude pour gérer les discussions compliquées :<br />

« J’avais pour règle de ne jamais contredire directement<br />

l’opinion exprimée par l’autre. »<br />

En d’autres termes, Franklin avait pour habitude de ne<br />

pas manifester immédiatement son désaccord avec ses<br />

interlocuteurs. Il explique : « Lorsque quelqu’un affirmait<br />

quelque chose qui me paraissait erroné, je ne m’autorisais pas<br />

la joie de le contredire de manière abrupte et de lui démontrer<br />

immédiatement les absurdités de son raisonnement. » Au<br />

lieu de cela, Franklin « commençait par faire ressortir que<br />

dans certains cas ou certaines circonstances, l’opinion de son<br />

interlocuteur pouvait être juste. »<br />

Il explique ensuite combien ce simple changement<br />

d’approche a eu des effets spectaculaires.<br />

« J’ai rapidement vu les avantages d’un tel changement ; mes<br />

conversations se déroulaient de manière bien plus agréable.<br />

Le fait de présenter mes opinions avec modestie les rendait<br />

plus faciles à entendre et soulevait moins d’opposition. Ainsi,<br />

j’arrivais plus facilement à faire admettre leurs erreurs aux<br />

autres et les convaincre de se joindre à moi lorsqu’il se trouvait<br />

que j’avais raison. »<br />

Je me souviens avoir utilisé cette stratégie lorsqu’une amie<br />

avait rejeté l’idée de l’existence du paradis, argumentant<br />

que cela rendait les gens passifs face aux difficultés qu’ils<br />

rencontraient dans la vie. Plutôt que de succomber à la<br />

tentation de contredire immédiatement ce qu’elle disait, j’ai<br />

commencé par aller dans son sens : « Je comprends ce que tu<br />

dis. C’est vrai que certains s’appuient sur l’idée de la vie après<br />

la mort pour éviter de se confronter aux réalités difficiles<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

37


d’ici-bas. Ce genre de fuite de la réalité peut être dangereux.<br />

Cela dit, pour moi, l’idée de la vie au ciel donne encore plus<br />

d’importance à la vie que nous menons sur terre. Cela signifie<br />

que nos actions présentes ont des implications éternelles. »<br />

Lorsqu’on attaque votre foi, il est facile de laisser les émotions<br />

prendre le dessus et d’avoir envie de contre-attaquer. Il vaut<br />

pourtant mieux essayer de faire comme Ben. Ne commencez<br />

pas par une contradiction mais affirmez votre accord ou votre<br />

compréhension là où vous le pouvez (même s’il s’agit juste de<br />

valider le sentiment qui est derrière l’affirmation). Introduisez<br />

ensuite en douceur votre propre position. Vous constaterez<br />

peut-être, comme l’a fait Franklin, que vos interlocuteurs<br />

seront plus disposés à vous écouter et que la conversation se<br />

révélera plus agréable.<br />

<br />

Appropriez-vous votre point de vue<br />

<br />

Dans notre société postmoderne, proclamer des vérités<br />

universelles suscite beaucoup de résistance. Le philosophe<br />

Jean Lyotard définit le postmodernisme comme étant<br />

« l’incrédulité envers les métanarrations ». Qu’est-ce que cela<br />

signifie ? En bref, il explique que les grandes histoires, c’està-dire<br />

les récits globaux à travers lesquels nous définissons la<br />

réalité, sont considérées comme suspectes. Dans un monde<br />

postmoderne, il ne peut y avoir d’histoire suffisamment vaste<br />

pour couvrir toute la réalité et encore moins pour y attribuer<br />

une définition universelle.<br />

Alors que les métanarrations sont douteuses, les<br />

perspectives personnelles deviennent sacro-saintes. Vous<br />

êtes autorisé à raconter votre histoire, ce qui peut s’avérer<br />

utile à garder en tête lorsque vous parlez de votre foi en public.<br />

Vous pouvez ainsi introduire ce que vous avez à dire par : « Si<br />

je m’appuie sur mon expérience… » ou « D’un point de vue<br />

chrétien… » Cela ne veut en rien dire que vous diluez la vérité.<br />

En tant que chrétiens, nous croyons en une vérité universelle.<br />

Cependant, vous aurez de meilleures chances de vous faire<br />

entendre si vous commencez par parler de votre perspective<br />

personnelle, plutôt que d’affirmer une objectivité totale.<br />

Ma femme est allée dans la même université que moi. Après<br />

plusieurs conversations frustrantes sur la foi dans l’une de<br />

ses classes, elle s’est mise à parler de ses croyances comme<br />

faisant partie de sa « culture ». Elle disait par exemple : « Je<br />

suis chrétienne et dans notre culture, nous croyons que… »<br />

Soudain, elle a vu les autres étudiants se montrer beaucoup<br />

plus ouverts à ce qu’elle avait à dire.<br />

<br />

Manifestez de la joie<br />

<br />

Mon ami évangéliste Thomas m’a un jour donné un conseil<br />

surprenant pour partager ma foi avec des non-chrétiens :<br />

« Pour l’amour du ciel, jouis de ta foi ! » s’est-il exclamé avec son<br />

accent malaisien marqué. « Les chrétiens deviennent souvent<br />

tellement tendus et sérieux, qu’ils en oublient de montrer à leur<br />

entourage que la vie avec Jésus est remplie de joie. »<br />

La religion est un sujet controversé de nos jours et les<br />

conversations l’entourant peuvent parfois devenir agressives.<br />

Il est facile de se retrouver coincé en position défensive et de<br />

perdre notre joie quand nous abordons ce thème. Comment<br />

pouvons-nous espérer voir les gens attirés par quelque chose<br />

dont nous-mêmes ne semblons pas profiter ? Il est bien<br />

entendu bon d’expliquer en quoi la Bible est fiable, ou de publier<br />

un message sur votre blogue exposant les arguments en faveur<br />

de l’existence de Dieu. Assurez-vous toutefois que vos amis<br />

puissent voir que votre foi est bien plus qu’un sujet théorique,<br />

mais quelque chose qui imprègne votre vie de sens et qui<br />

vous procure de la joie. Cela aura tout autant d’impact pour<br />

certaines personnes que vos arguments et votre raisonnement<br />

bien construits.<br />

L’un des versets les plus cités quand on parle d’évangélisation<br />

est 1 Pierre 3.15 : « Mais respectez dans votre cœur la sainteté de<br />

Dieu le Seigneur. Soyez toujours prêts à défendre l'espérance qui<br />

est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison. »<br />

Malgré la notoriété de ce passage, nous citons rarement ce qui<br />

suit. C’est dommage, car on y trouve un message tout aussi<br />

important : lorsque nous défendons notre foi, nous devons le<br />

faire « avec douceur et respect ». Présenter ainsi la vérité lui<br />

donne plus de chances d’être bien reçue.<br />

1 Extrait de The Autobiography of Benjamin Franklin, Riverside Press, 1886, p. 113.<br />

Drew Dyck est éditeur pour Building Church Leaders, une publication de<br />

Christianity Today. Il vit avec sa femme Grace en Illinois, aux É.-U.<br />

© 2019 Drew Dyck. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement sur<br />

Boundless.org.<br />

Les chrétiens deviennent souvent tellement tendus et<br />

sérieux, qu’ils en oublient de montrer à leur<br />

entourage que la vie avec Jésus est remplie de joie.<br />

38 FOCUSFAMILLE.CA


RECETTE À PARTAGER<br />

Cozonac ou brioche de Pâques roumaine<br />

AAvec l’approche des fêtes de Pâques, j’ai cherché une<br />

recette à la fois typique et festive à préparer en famille 1.<br />

et pour ses amis. Pour cela, je suis allée explorer les<br />

richesses culturelles et culinaires de nos amis d’Europe<br />

de l’est avec cette recette de brioche de Pâques, dans<br />

laquelle se dissimule une délicieuse garniture aux noix<br />

et au cacao, venue tout droit de Roumanie (spéciale<br />

dédicace à mon amie Élise).<br />

temps de préparation/repos : 3 h 30<br />

temps de cuisson : 25 min – pour deux brioches<br />

INGRÉDIENTS :<br />

• 240 ml de lait (ou lait végétal de votre choix)<br />

• 12 g de levure sèche active (type<br />

Fleischmann’s)<br />

• 500 g de farine à pain<br />

• 80 g de sucre<br />

• 20 g d’huile végétale de votre choix<br />

• 1 c. à thé de sel<br />

• 3 jaunes d’œufs battus<br />

• 60 g de beurre ramolli ou d’huile de coco<br />

POUR LA FARCE :<br />

• 125 ml de lait (ou lait végétal de votre choix)<br />

• 75 g de sucre<br />

• 140 g de noix hachées<br />

• 15 g de cacao non sucré<br />

PRÉPARATION (prévoir deux moules à pain) :<br />

Faire tiédir le lait avec une c. à soupe de sucre. Déposer la levure dans<br />

un grand bol et verser le lait tiède dessus. Laisser agir 5 minutes.<br />

2. Ajouter la farine, le reste du sucre, l’huile, le sel et les 3/4 des jaunes<br />

d’œuf (en garder 1/4 pour dorer les brioches à la fin).<br />

3. Pétrir l’ensemble 1 min puis intégrer le beurre ou l’huile de coco.<br />

4. Pétrir à nouveau 5 à 10 min. La pâte doit se détacher du bol tout en<br />

restant légèrement collante.<br />

5. Couvrir avec un torchon et laisser reposer 1 h 30 dans un endroit<br />

sans courants d’air.<br />

6. Préparer la farce : dans une casserole, faites chauffer le lait et le<br />

sucre à feu moyen jusqu’à ce que le sucre soit dissout. Incorporer<br />

le mélange de noix et laisser épaissir la préparation en remuant<br />

de temps à autre (10 min environ). Ajouter le cacao et continuer la<br />

cuisson jusqu’à ce que la préparation prenne la texture d’une pâte<br />

épaisse. Laisser refroidir complètement.<br />

7. Récupérer la pâte et la pétrir à nouveau rapidement pour évacuer le<br />

gaz qui s’est formé. Mettre la pâte au frais pendant 30 min, entourée<br />

de film plastique.<br />

8. Fariner votre surface de travail puis couper votre pâte en deux.<br />

9. Étaler une moitié de pâte en un rectangle qui fait à peu près la<br />

longueur de vos moules. Répartir la moitié de la farce sur le rectangle,<br />

rouler délicatement dans le sens de la longueur et déposer dans un<br />

moule à cake graissé. Faire de même pour l’autre moitié de pâte.<br />

10. Couvrir et laisser reposer à nouveau 1 h.<br />

11. Préchauffer votre four à 180 °C/375 °F.<br />

12. Ajouter 1 c. à soupe de lait dans le jaune d’œuf restant. Badigeonner<br />

les brioches avec le mélange, à l’aide d’un pinceau. Enfourner<br />

pendant 25 min.<br />

© 2019 Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.<br />

PRINTEMPS <strong>2020</strong><br />

39


« N’AYEZ AUCUNE CRAINTE DES AUTRES<br />

ET NE VOUS LAISSEZ PAS TROUBLER. [...]<br />

TENEZ-VOUS TOUJOURS PRÊTS À VOUS<br />

DÉFENDRE FACE À TOUS CEUX QUI VOUS<br />

DEMANDENT DE RENDRE COMPTE DE<br />

L’ESPÉRANCE QUI EST EN VOUS. MAIS FAITES-LE<br />

AVEC DOUCEUR ET RESPECT ! »<br />

1 PIERRE 3.14-16<br />

19946 80a avenue<br />

langley, bc v2y 0j8<br />

courriel lettres@focusfamille.ca<br />

web focusfamille.ca<br />

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