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FGTA-FO Mag 113

Retrouvez toute l'actualité sociale de la FGTA-FO, de ses syndicats et des secteurs professionnels de l'agroalimentaire, grande distribution, hôtellerie, restauration, coiffure, etc.

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...#113

#MAGAZINE D’INFORMATIONS SYNDICALES DES SALARIÉS #DE L’AGRICULTURE

#DE L’ALIMENTATION #DES TABACS #ET SERVICES ANNEXES FORCE OUVRIÈRE

DOSSIER

CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES :

UNE MOBILISATION MASSIVE,

RÉSOLUE ET CONSTRUCTIVE,

QUI N’A PAS DIT SON DERNIER MOT !

pages 15 à 21

#ÉCONOMIE

Areas,

grande distribution

#SUR LE TERRAIN

Toute l’actualité

sur le terrain

#ACTUALITÉS

Restauration, coiffure, HCR,

réforme du PAC,

...

#JURIDIQUE

Reconduction de la prime

exceptionnelle de pouvoir

d’achat pour 2020

1 er TRIMESTRE 2020

#PORTRAITS

CROISÉS

Nathalie Devienne, Ali

Kahlouche, Âge solution


Protection, services, accompagnement social

Souriez, vous êtes au cœur

de nos engagements

Vous proposer des solutions personnalisées

en santé et en prévoyance

Vous aider à concilier bien-être des salariés

et performance

Être à vos côtés dans les moments de fragilité

Vous garantir des soins de qualité au juste prix

Agir pour une société plus juste et plus inclusive

Il est urgent de dénoncer les dérives managériales

qui sont pratiquées dans certains Leclerc et qui

conduisent au harcèlement moral, à l’isolement et à

la souffrance au travail. Ces dérives sont banalisées

pour ne pas dire institutionalisées.

Il est urgent de rappeler que les employeurs Leclerc

ont l’obligation de protéger votre santé physique

et mentale. Le dénigrement qui entraine la perte de

confiance en soi et les sentiments d’impuissance et

d’injustice doit cesser.

Michel-Edouard Leclerc et les 592 adhérents du

mouvement Leclerc doivent s’engager sur des

propositions concrètes pour que plus jamais ne

se reproduise ce qui s’est passé au Leclerc de

Vandœuvre-lès-Nancy :

1. Promouvoir le dialogue social par la mise en place

d’une instance paritaire dédiée à l’enseigne

2. Respecter partout les Institutions Représentatives

du Personnel

3. Améliorer vos conditions de travail

4. Partager une information loyale de qualité sur tous

les aspects économiques et sociaux des

établissements sous enseigne Leclerc

Mieux s’organiser pour être entendus et pour agir

En étant seul(e), vous ne pourrez pas faire bouger

les lignes. Pour améliorer vos conditions de travail

et votre rémunération, rompez avec l’isolement,

rejoignez la FGTA-FO pour être représenté(e) et

défendu(e).

Dejan Terglav, secrétaire général de la FGTA-FO

fgtafo@fgta-fo.org

EN 2020

Chers adhérents et militants de la FGTA-FO,

parodie à ceux v2.indd 1 31/01/2020 14:14:30

En quelques jours seulement, la situation de notre pays a été bouleversée

par l’accélération de la pandémie liée au Covid-19. Nous

sommes toutes et tous désormais contraints de rester chez nous,

mais nombreux sont parmi vous celles et ceux que leur activité

professionnelle oblige à se trouver sur leur lieu de travail, en

prenant les précautions nécessaires pour se protéger et protéger

les personnes avec lesquelles ils sont en contact. Je pense à

ce propos aux salarié(e)s de la grande distribution, à ceux de la

production alimentaire, de l’agroalimentaire, de l’artisanat et des

services qui relèvent de nos secteurs, et bien entendu à tous les

agents des services publics et surtout les personnels soignants de

la sécurité civile qui sont à pied d’œuvre pour assister et prendre

en charge les personnes impactées par le virus.

Dans un communiqué publié le 17 mars au matin, la Confédération

FO a pris acte avec satisfaction des mesures imposées par

le gouvernement pour ralentir et juguler à terme l’expansion de

l’épidémie et se félicite que, dans ce contexte, l’apaisement et

la sagesse l’emportent avec l’annonce de la suspension des réformes

en cours, dont celle des retraites après le report, la veille

de celle de l’assurance chômage. FO, avec l’intersyndicale, avait

pris l’initiative de reporter les mobilisations à ce sujet.

Ce magazine est en grande partie consacré à ces mobilisations

syndicales contre la réforme des retraites, qui ont fait l’actualité

de notre pays depuis l’automne dernier.

ÉDITO

FGTA-FO LE MAG

#113

CORONAVIRUS, CONFINEMENT,

MAINTIEN DE VOS DROITS :

LA FGTA-FO PLUS QUE JAMAIS

À VOS CÔTÉS

Je pense que cette mobilisation massive, qui a rassemblé les militants

du secteur privé, et particulièrement ceux de notre Fédération,

de façon démocratique et pacifique, a été déterminante

pour pousser le président de la République à repousser la réforme,

voire, espérons-le, à y renoncer définitivement.

La FGTA-FO a certes fermé ses locaux jusqu’au 15 avril, mais ses

secrétaires fédéraux et moi-même, ainsi que tous nos services –

juridique, communication, administratif -, restons présents et mobilisés

pour répondre à vos besoins et à vos questions concernant

votre activité professionnelle et vos droits. Nous veillerons à ce

que les entreprises s’engagent à assouplir l’organisation du travail

et à compléter l’indemnisation salariale fixée à 84 % du salaire net

en cas de chômage partiel.

Plus que jamais, à travers cette épreuve collective, nous sommes

et serons à vos côtés.

Je suis moi-même en confinement mais je reste bien sûr connecté

et en relation permanente avec nos services. Je vous souhaite

à toutes et à tous de passer cet « état de guerre » sanitaire et

économique dans les meilleures conditions, pour vous et votre

famille. Je pense à vous. À bientôt.

Dejan Terglav

Secrétaire général

malakoffhumanis.com

SOMMAIRE

#113

L’édito ....................................... 3

Sur le terrain ............................ 5-7

Des chiffres et des lettres ...... 8

Développement syndical ....... 9

Actualités ................................. 10-13

Le dossier ................................. 15-18

Portraits croisés ...................... 20-21

Économie ................................. 22-23

Juridique .................................. 25

Spécial Coronavirus................. 26-28

Ici, ailleurs et partout ............. 29

Récit .......................................... 31

Culture et jeux ......................... 32-33

On aime vous voir sourire

MH-12552_1911

www.fgtafo.fr

www.facebook.com/fgta.forceouvriere - twitter.com/fgtaFO

Une publication bimestrielle de documentation syndicale de la Fédération Générale des Travailleurs de l’agriculture, de l’alimentaire, des tabacs et des

services annexes Force Ouvrière - FGTA-FO : 15 avenue Victor Hugo 92170 Vanves - Tel : 01 86 90 43 60 - Directeur de la publication : Dejan Terglav - Directeur

de rédaction : Olivier Grenot - Assistant de rédaction : Alexandre Rault - Directeur de la communication : Michel Enguelz - Crédit photos : Force

Ouvrière, Fotolia - Conception et création : Agence COMTIGO tel : 01 78 47 22 46 et Charlotte de Pélissot - Impression : FGTA-FO - n°CPPAP FGTA-FO : 1121 LE S MAG 06489 #3

- ISSN 1121S06489



ACTUS SUR LE TERRAIN

#FO COCA-COLA

PAS LE TEMPS DE BULLER

Texte : Alexandre Rault

Les délégués syndicaux FO Coca-Cola

ont été réunis à Paris début février

par leur secrétaire fédéral Laurent

Rescanières pour faire un point à

date et dresser des perspectives de

développement.

Le bilan des élections

Après les dernières élections professionnelles

de novembre 2019, FO devient la

3 e OS chez Coca-Cola European Partners

France, avec 15,63 % de représentativité.

Chez Coca-Cola Production, FO obtient

19,02 %. Le groupe comptabilise plus de

2 500 salariés répartis sur les deux entreprises

(CCP : 1 CSE pour 393 salariés /

CCEPF : 3 CSE pour 2 155 salariés).

FO enregistre une évolution de + 2,32 %

chez CCEPF grâce à notre score sur le CSE

Supply Chain avec 25,57 % (+ 8 %).

Laurent Rescanières a adressé ses félicitations

aux élus et délégués syndicaux,

et particulièrement à Cyril Herbin, DSC

Coca-Cola European Partners France.

FO signe les NAO

Fort de cette représentativité, FO a participé

activement aux Négociations Annuelles

Obligatoires dans les deux entités.

Le syndicat a signé les NAO qui entérinent

une augmentation de 2,3 % de la masse

salariale prévue en 2020. L'accord prévoit

aussi l'augmentation de différentes

primes.

Se former et se développer

Un plan de développement a été acté par

l’ensemble des participants. Les priorités

- renforcement, implantation, mode

de fonctionnement - ont été définies. Un

travail à destination des salariés cadres du

siège est d’ores et déjà en préparation.

Les délégués ont assisté avec enthousiasme

à une présentation de la Plateforme

Avantages FGTA-FO, levier incontournable

pour la syndicalisation (pouvoir

d’achat, santé, éducation, loisirs, etc.). Les

délégués vont intégrer les documents de

présentation à leur future communication,

ce qui ne manquera pas de susciter l’intérêt

des salariés et d’apporter un nouveau

regard sur le syndicat.

Enfin, un plan de formation en lien avec

l’Inacs a été établi pour l’ensemble de

l’année. L’instauration des CSE entraîne

de nouvelles règles qui appellent des

connaissances et des compétences adéquates.

Chaque équipe sera donc formée

pour mener à bien le mandat confié par les

salariés.

#ESAP

LANCEMENT DE LA CAMPAGNE

NATIONALE POUR LES

SALARIÉ(E)S DES SERVICES

À LA PERSONNE

Texte : Stéphanie Prat-Eymeric, Secrétaire fédérale

GROUPE BIGARD - Z.I. de Kergostiou - CS 70053 - 29393 QUIMPERLÉ cedex

Les services à la personne emploient près

d’1,4 million de salariés, dont 150 000

dans les entreprises de SAP (ESAP). C’est

le secteur d’emploi qui propose le plus

d’offres disponibles, c’est aussi celui qui a

le plus de mal à recruter.

Ces métiers doivent être mieux reconnus

et mis en valeur.

Il est notamment inacceptable que ces

secteurs à prédominance féminine aient

les salarié(e)s les moins considéré(e)s et

les moins rémunéré(e)s, sans reconnaissance

de leurs compétences et ne disposant

que de peu d’accès à la formation

professionnelle, alors qu’il s’agit d’un gisement

d’emploi important.

Pour la FGTA-FO, les salarié(e)s doivent

avoir un meilleur accès à la formation, une

réelle reconnaissance de leurs compétences,

une amélioration de leurs conditions

de travail, des régimes de branches

(prévoyance, complémentaire santé) et de

meilleurs salaires.

Si nos revendications sont satisfaites, le

secteur pourra recruter bien plus facilement.

Un dépliant confédéral et une vidéo

ont donc été conçus en lien avec la

FGTA-FO.

Disponibles sur YouTube, ils ont pour vocation

d’être diffusés librement et sans

modération sur tous les réseaux sociaux

pour accompagner la campagne.

Nous comptons sur vous pour les déployer

le plus largement possible dans vos structures

et donner ainsi le plus de visibilité

possible à cette campagne.

Pour accéder

à la vidéo et

au dépliant :

Tél. : 02 98 06 24 24 - fax : 02 98 06 24 99 - www.bigard.fr

FGTA-FO LE MAG #5



ACTUS SUR LE TERRAIN

DES CHIFFRES ET DES LETTRES

#SUICIDE DE MAXIME CHERY

LA FGTA-FO SE PORTE PARTIE CIVILE

Texte : Maître Riera et Alexandre Rault

#GROUPE BIGARD

LES RÉSULTATS DÉFINITIFS SONT

CONNUS ET ILS CONFORTENT FO

#CHEZ CARAMBAR&CO

MALGRÉ UNE BAISSE DES

EFFECTIFS, FO RESTE

INCONTOURNABLE

FO conforte ainsi sa place de deuxième

organisation syndicale chez Terrena. En 10

ans, FO a fait baisser d’environ 13 % la représentativité

de la CFDT, qui a perdu son

statut d’organisation syndicale ultra-majoritaire.

Félicitations aux élus et aux délégués

syndicaux, et surtout à Christian

Leneutre, DSC Elivia, Coordinateur groupe

Terrena et DS Groupe Terrena.

Maxime Chéry

La FGTA-FO, syndicat auquel adhérait

Maxime Chery et dont il était le délégué

syndical au sein de l’hypermarché Leclerc,

a décidé de porter plainte avec constitution

de partie civile à la suite de son suicide

sur son lieu de travail le samedi 11 janvier

2020.

L’action exercée par la FGTA-FO tend à ce

que le suicide de Maxime Chery du fait de

son travail ne reste pas impuni, mais aussi

à préserver l’intérêt de tous les salariés

#CHEZ LÉON DE BRUXELLES

DANS L’INTÉRÊT DES SALARIÉS,

LA FGTA-FO NE LÉSINE PAS SUR

LES MOYENS !

des entreprises du commerce à prédominance

alimentaire.

Seront visés par cette plainte :

- La société par actions simplifiée Vandis,

exploitant l’hypermarché Leclerc,

- Les dirigeants de la société qui ont la

qualité d’organe dirigeant de celle-ci, et

dont la responsabilité individuelle est également

potentiellement en cause,

- Toute personne de l’entreprise ayant

concouru ou étant impliquée dans les faits

ayant causé la mort de Maxime Chery.

La FGTA-FO veut faire toute la lumière sur

les responsabilités qui, d’après les premiers

témoignages recueillis, trouveraient

leurs sources directes dans la politique

d’entreprise dont l’objet ou l’effet a été de :

- Développer et encourager des méthodes

de gestion du personnel d’une extraordinaire

brutalité, pour notamment provoquer

et discriminer Maxime Chery et qui

l’ont conduit à mettre fin à ses jours.

- Mettre en place une politique de déstabilisation

des salariés pour entraver leur

action syndicale et créer un climat social

anxiogène, organisé comme un mode de

management institutionnel.

- Consciemment favoriser et exercer des

pressions, intimidations, vexations, menaces

et humiliations contre Maxime Chery

sur son lieu de travail par sa hiérarchie

et les dirigeants de l’entreprise, par des

actes qui dépassaient un simple cadre de

souffrance au travail ou de risques psychosociaux.

- Instituer une politique d’entreprise visant

à déstabiliser et discriminer syndicalement

Maxime Chery et l’action de la représentation

du personnel dans l’entreprise, et

dont la concordance et la répétition ont

entraîné le suicide de Maxime Chery.

Ces faits et comportements délictueux

pouvent relever, sur le plan pénal, du harcèlement

moral, de la mise en danger de

la vie d'autrui et d'homicide involontaire.

Kadir Aytas

Délégué syndical central

Texte : Richard Roze, Secrétaire fédéral

Dominique Douin, Coordinateur FO Groupe Bigard

Tous les sites du groupe Bigard (Charal, Bigard,

Socopa, soit 14 000 salariés au total)

sont passés en CSE. Les élections se sont

déroulées de juin 2018 à décembre 2019

dans près de 60 établissements.

FO conserve sa deuxième place, avec près

de 28 % de représentativité, sachant que

la direction cherche à équilibrer les forces

syndicales en présence, notamment en aidant

la CFDT…

L’audience syndicale à fin 2019, avant pondération,

se décompose de la façon suivante

au sein du groupe :

• CFDT : 33,71 % (36,82 % Socopa /

22,57 % Bigard / 45,35 % Charal).

• FO : 27,60 % (33,20 % Socopa /

25,27 % Bigard / 15,33 % Charal).

• CGT : 24,64 % (16,97 % Socopa /

37,97 % Bigard / 25,44 % Charal).

• CFTC : 1,82 % (1,82 % Socopa /

0 % Bigard / 4 % Charal).

• CGC : 12,31 % (12,31 % Socopa /

13,88 % Bigard / 10,17 % Charal).

David Poure

Délégué syndical central

Texte : Christian Crétier, Secrétaire fédéral

Bien que FO perde 5 % sur l'ensemble du

groupe Carambar&Co, nous restons au

coude à coude avec les autres organisations

syndicales, avec 22 % de représentativité.

David Poure, Délégué syndical central, analyse

la situation : « Chez Lutti à Bondues,

FO progresse fortement pour atteindre

21 %. Sur les sites de Marcq-en Barœul et

de Blois, FO réalise respectivement 49 %

et 55 %. Nous avons des difficultés à Strasbourg

et nous allons donc travailler pour

y remédier. Globalement, nous maintenons

nos positions malgré un contexte difficile

avec la baisse importante des effectifs sur

les sites, qui nous a fait perdre des électeurs

FO. »

La FGTA-FO et Christian Crétier, Secrétaire

fédéral en charge du secteur, se

tiennent à la disposition des syndicats

pour les aider dans leur progression.

#GROUPE FRANCK PROVOST

ÉLECTIONS PROVALLIANCE

COIFFURE : FORTE PROGRESSION

DE LA FGTA-FO !

Texte : Stéphanie Prat-Eymeric, Secrétaire fédérale

Chez BIG SERVICES, l’équipe FO a obtenu

les postes de titulaire et de suppléant

dans le collège cadre. Notons qu’aux précédentes

élections, nous n’avions pas obtenu

le poste de cadre titulaire.

Dans le collège employé titulaire, la FGTA-FO

a remporté trois postes sur quatre.

Chez Hair C.c Aquitaine, seule la FGTA-FO

est présente avec de nouveaux(elles)

élus(es), FO a donc une représentativité

de 100 % sur les deux collèges.

Chez DSL FinanceS, compte tenu de la

mise en place du CSE ainsi que de l’effectif,

le nombre de postes a été réduit à un

seul pour le collège employés et un pour le

collège cadres. FO est l’unique représentant,

mais l’équipe a été obligée de se réduire

d’une titulaire et d’une suppléante !

Les implantations de CSE ne sont pas

encore terminées mais nous en avons

d’autres à venir, dans lesquelles seule la

FGTA-FO a déposé des candidatures.

Nous pouvons donc penser que malgré la

réduction des postes, notre représentativité

va augmenter chez Provalliance.

Texte : Nabil Azzouz, Secrétaire fédéral

Chez Léon de Bruxelles, la CGT avait déposé

au tribunal une demande d’annulation

des élections des membres du personnel

du CSE du 14 juin 2019 en présentant les

arguments suivants :

- Absence d’accord préalable sur le périmètre

des élections,

- Non-convocation préalable de l’ensemble

des organisations syndicales représentatives…

En d’autres termes, ne pas avoir

respecté la procédure relative à la mise en

place du CSE.

En étroite collaboration avec notre avocat

Maître Emmanuelli, nous avons étudié

ces arguments et repris tous les accords

d’entreprise depuis 2002, mentionnant la

participation (ou non-participation) de ce

syndicat aux NAO, réunions du CE, etc.

Grâce à ce travail long et minutieux, nous

avons pu construire notre défense et faire

valoir nos droits. Le tribunal a donc rejeté

la demande de la CGT et validé cette élection.

Nous avons ainsi réussi à conserver

notre représentativité de plus de 80 %.

Pour l’avenir, il faudra être plus vigilants

sur le bon déroulement et le respect de

l’organisation des élections, afin d’éviter

que leur résultat soit contesté.

Depuis le 31 octobre, Léon de Bruxelles

a rejoint Hippopotamus et Quick au sein

du groupe Bertrand. Des enjeux et des

conséquences sociales sont en vue !

Décidément, la boulimie d'Olivier Bertrand

paraît sans fin… Deux ans après la reprise

du Groupe Flo, de ses brasseries parisiennes

et de sa chaîne Hippopotamus, le

patron fondateur de Groupe Bertrand est

désormais sur le point d'avaler Léon de

Bruxelles, soit un réseau de 82 établissements

ayant réalisé un chiffre d'affaires

sous enseigne de 117 millions d'euros l'an

dernier.

Le numéro deux français de la restauration

commerciale - derrière le géant McDonald's

- vient en effet de sceller un accord

avec Eurazeo PME, l'actionnaire majoritaire

du spécialiste de la formule moules/

frites (avec 60,5 % du capital), après lui

avoir adressé « une offre ferme d'achat

portant sur la totalité de sa participation »,

a annoncé le pôle d'investissement d'Eurazeo,

spécialisé dans les entreprises de

taille intermédiaire.

La FGTA-FO suit de très près ces évolutions,

qui deviennent monnaie courante

dans l’un de ses plus gros secteurs, les hôtels,

cafés et restaurants.

L’expérience nous a démontré que le premier

levier à utiliser comme un élément

de rentabilité à court terme, c’est l’acquis

social ! En effet, les premières victimes de

ces rachats et restructurations sont les

salariés et leurs représentants, à travers

la mise en cause et le rabotage des droits

acquis : baisse de la masse salariale, dénonciation

des compléments de salaires,

négociations au rabais…

Nos représentants veillent à ce que cette

transition se fasse sans casse sociale et la

FGTA-FO a d’ores et déjà mis à leur disposition

un accompagnement juridique qui

leur permettra de gagner ce challenge.

Dans les filiales, FO a obtenu une représentativité

de 48,52 % (CFDT 13,02 % /

CGT 12,72 % / CFTC 0 % / CGC 25,74 %).

Après discussion, les équipes FO Bigard

vont mettre en place une stratégie de développement

en vue des prochaines élections.

Même si les premières n’arriveront

que courant 2022, le temps passe très vite.

Nous devons faire en sorte de nous implanter

là où nous ne le sommes pas, notamment

sur le périmètre Charal où notre

représentativité n’est pas à la hauteur.

Des réunions de travail vont être mises en

place pour définir les actions à mener, les

moyens à mettre en œuvre et la communication

à adapter.

Félicitations à toutes celles et tous ceux

qui n’ont pas ménagé leur temps et leur

peine pour obtenir ces résultats de représentativité

très encourageants au niveau

du groupe, à la hauteur de leur engagement.

#CHEZ TERRENA

FO SE RENFORCE LARGEMENT

Texte : Richard Roze et Bruno Leroy, Secrétaires

fédéraux

Le résultat de la représentativité des syndicats

dans le groupe Terrena est tombé le

31 janvier 2020.

Au sein de ce groupe, qui compte plus de

14 000 salariés répartis sur plus de 150

établissements, FO a obtenu 22 % des

suffrages, soit un gain de + 6 %, grâce notamment

à notre beau premier score dans

l’UES Terrena (16 %) et celui d’Elivia (67 %,

tous collèges confondus).

À la suite du rapprochement de Terrena

avec la coopérative de la Mayenne, FO était

en mesure de présenter des listes dans les

trois instances de l’UES Terrena. Le but

était bien sûr de parvenir à s’implanter et

d’être représentatif, sous l’impulsion de

Marc Deglise, DSC de l’UES Terrena. Nous

avons atteint cet objectif.

#GEORGES TAYAR

FO S'IMPLANTE

Maria Ribeiro

Pour sa première implantation chez

Georges Tayar à Boulogne Billancourt, FO

a obtenu les postes titulaire et suppléant

au CSE. Félicitations à nos deux nouveaux

délégués. La Fédération va les épauler

dans leur mandat.

FGTA-FO LE MAG #6 FGTA-FO LE MAG #7



DES CHIFFRES ET DES LETTRES

DÉVELOPPEMENT DE LA SYNDICALISATION

Assemblé générale Carrefour Hypers

#ÉLECTIONS CHEZ CARREFOUR

FO PROGRESSE ENCORE

Texte : Michel Enguelz, Secrétaire fédéral

Le cycle des élections prend fin chez

Carrefour et les résultats obtenus par les

équipes de la FGTA-FO sont excellents.

• Chez Maison Johanès Boubée, Christine

Rodriguez et FO sont au-dessus de la

barre des 10 % sur l’ensemble de l’entreprise

et réalisent 42 % sur le site de

Nîmes.

Au global, la FGTA-FO et ses syndicats

progressent avec 42,20 % de représentativité

et restent la première organisation

syndicale, largement en tête dans le

groupe Carrefour en France.

Merci à tous les militants FO-Carrefour qui

œuvrent inlassablement, chaque jour, pour

les salariés au nom de la FGTA-FO.

Sur les sociétés des sièges, où les effectifs

sont en majorité issus de l’encadrement,

grâce au travail de ses représentants syndicaux

dont celui de Cyril Boulay, Délégué

de groupe, FO est largement en tête, avec

des scores de représentativité souvent

très élevés :

• Chez Interdis, Pierre Bareille, Luis Garcia

et leur équipe obtiennent 71 %,

#DÉVELOPPEMENT SYNDICAL

• Chez Import, la liste emmenée par

Sophie Zevaco fait 100 %,

• Chez Carrefour Proximité France, FO et

son DSC Dominique Dron passent largement

en tête avec 48 %,

• Chez CSI, le RSS Smael Lalouni et les

candidats FO, pour leur première élection,

obtiennent 6 %,

• Chez CMI, Simon Cela et Estella Palacios

ont conduit la liste FO aux 71 %,

• Chez Carrefour Administratif France, FO,

boosté par Alexandra Aâmara et Christine

Grilleux fait 87 %,

• Chez Carrefour Banque, Laurence Dulout

et Patricia Leclerc font 25 %,

• Chez Promocash, Olivier Aubert et le

syndicat FO prennent les 100 % !

Sur les points de vente, il en est de même :

• Chez Carrefour hypermarchés, FO

maintient sa première position, avec

46 % de représentativité. Félicitations à

tous les syndicats, ainsi qu’à Isabelle Sabard

et Dominique Moualek, les délégués

syndicaux nationaux.

• Chez Carrefour Market, sous l’impulsion

de Jean-Marc Robin, FO devient la première

organisation syndicale avec 30 %

de représentativité, dépassant ainsi la

CGT.

• Dans la logistique, à la Supply Chain, FO

atteint 25 % grâce au travail de Nathalie

Denis et des équipes mobilisées sur les

bases.

À la suite des élections CSE sur tous les

sites du groupe Savencia, la FGTA-FO voit

sa représentativité augmenter d'un peu

plus de 5 points entre 2017 et 2020.

Cette progression est le fruit du travail de

l’ensemble des équipes sur le terrain avec

l'aide de notre Fédération.

En 2017, nous avions obtenu 14,36 % de représentativité

et, en 2020, nous sommes

arrivés à 19,51 %. Ce n'est certes pas encore

suffisant mais il nous reste une bonne

marge de progression et nous savons que

L'équipe FO Savencia

#GROUPE SAVENCIA

LA FGTA-FO PROGRESSE DE 5 POINTS

Texte : Jean-Pierre Seno, Coordinateur FO pour le groupe Savencia

l'on peut compter sur les syndicats et le

réseau de la FGTA-FO.

Je tiens à remercier les délégués et militants

pour le travail fourni sur le terrain

et surtout continuer à rassembler autour

d’eux. Il faut penser aux futures élections

et continuer à faire des implantations dans

les sites. Nous devons travailler en synergie

pour tracter sur les sites Savencia,

Lactalis, Bel, etc. C’est tous ensemble que

nous réussirons !

L'EFFICIENCE SE GAGNE PAR

LE TRAVAIL EN RÉSEAU

Texte : Nabil Azzouz, Secrétaire fédéral

Outre la nécessité d'investir dans les réseaux sociaux pour développer le

syndicalisme, nous devons, dans un contexte transformé par le recours croissant

à l'externalisation et à la sous-traitance, réfléchir au renforcement des

réseaux de proximité qui ont profondément modifié la structure des relations

de travail. Le champ de l'action syndicale s’est élargi alors même que

les DP disparaissaient dans le cadre de la fusion des IRP.

UNE STRATÉGIE DÉCENTRALISÉE

La FGTA-FO est consciente de ce nouveau

challenge depuis plusieurs années. La mise

en place des USTA et des chargés de mission

est un des éléments constitutifs de

notre stratégie de développement.

Nous avons pu, avec l'aide de Laurent Rescanières,

mettre en pratique cette stratégie

de réseau lors des dernières élections

CSE. Nous avons fixé deux grands défis

à l'égard des grandes enseignes hôtelières

où la FGTA-FO était très faiblement

représentée : chez Grape Hospitality et

Louvre Hôtels Groupe (deuxième groupe

en France après Accor, avec près de 280

établissements).

Pour réussir, nous avons réuni les chargés

de mission afin d’élaborer une stratégie

électorale qui couvre tout le territoire national.

Cette stratégie avait les objectifs

suivants :

• Rechercher des candidats à travers la

distribution des appels à candidature au

sein des différents établissements ;

• Distribuer de tracts, rassurer les éventuels

candidats et les accompagner tout au

long du cycle électoral ;

• Assurer le suivi des candidats élus, les

aider à se former pour réussir leur mission

;

• Fédérer et fidéliser ces élus dans notre

organisation et en faire des militants actifs,

pourvoyeurs de syndicalisation.

LES RÉSULTATS DÉPASSENT DE LOIN

NOS OBJECTIFS

Au sein de Grape Hospitality, nous sommes

passés de 15 à 25 % de représentativité…

Et de 5 à 25 % au sein du groupe Louvre

Hôtels Groupe, avec un objectif de 200

nouveaux adhérents en 2020.

Le travail en réseau constitue effectivement

un nouveau mode de développement

syndical, à travers de nouvelles

implantations et la fidélisation de nos adhérents

par un accompagnement de proximité

plus régulier.

Il devient l'un des meilleurs alliés pour assurer

notre développement car il est utilisé

aussi bien à l'interne qu'à l'externe. En interne,

il facilite les interactions au sein de

nos structures ; en externe, il permet de se

positionner ou de s'implanter dans des entreprises

où nous sommes absents.

Je tiens à remercier tous les chargés de

mission dont l'implication a été forte pour

la réussite de ce beau projet syndical. S'il

y a une leçon à retenir, c'est que seul on

avance vite, mais en collectif on va plus

loin.

FGTA-FO LE MAG #8 FGTA-FO LE MAG #9



ACTUALITÉS

ACTUALITÉS

#RESTAURATION COLLECTIVE

LA FGTA-FO OBTIENT 2,3 %

D’AUGMENTATION GÉNÉRALE

#NÉGOCIATION ENCADREMENT

C’EST SIGNÉ !

Texte : Alexandre Rault Article réalisé avec FO Cadres

Texte : Nabil Azzouz, Secrétaire fédéral

La FGTA-FO est un acteur incontournable

du dialogue social dans plusieurs

branches. Elle est en outre à

l'initiative de plusieurs avancées sociales

marquantes, comme la mise en

place d'un 13 e mois dans la branche

de la restauration collective.

UNE VICTOIRE POUR LE POUVOIR

D’ACHAT

Étant avant tout le syndicat du pouvoir

d'achat, nous avons réussi cette année à

conquérir de réelles avancées sociales,

comme l'augmentation de 2,3 % sur la

grille des salaires, l'augmentation de la

#ENTREPRISES D'EXPÉDITION

ET D'EXPORTATION DE FRUITS

ET LÉGUMES

DES NÉGOCIATIONS...

FRUCTUEUSES !

Texte : Angélique Bruneau, Permanente fédérale

LA FGTA OBTIENT DES AVANCÉES...

Du mieux sur les salaires

Le 17 janvier 2020, la FGTA-FO débutait

les négociations salariales 2020 dans la

branche des entreprises d’expédition et

d’exportation de fruits et légumes (IDCC

1405). Après une première proposition

jugée largement insuffisante par la délégation

FO, il a été demandé aux organisations

patronales une nouvelle proposition

à la hauteur des attentes des salariés

et sauvegardant leur pouvoir d’achat. En

effet, la FGTA-FO s’était engagée à ne

pas accepter des propositions d’augmentations

inférieures à l’inflation, au moins

1,4 % d’augmentation minimum.

Le 20 février 2020, après la présentation

d’une nouvelle grille, toujours insuffisante

pour notre organisation, nous avons réussi

à obtenir une troisième proposition en

séance nous permettant de réellement

négocier. Nous avons ainsi pu obtenir une

prime annuelle conventionnelle et l'ouverture

d'une négociation sur l'intéressement.

Concernant ce dernier, nous tenons

à ce que les critères et les règles de calcul

soient axés sur des indicateurs sociaux et

non financiers. Cela nous permettra de

contourner les différentes stratégies financières

mises en place par certaines entreprises

dans le but de ne jamais verser de

participation à leurs salariés. Se baser sur

des critères sociaux permettra de redonner

du sens à la valeur travail.

...MAIS D’AUTRES COMBATS NOUS

ATTENDENT

Nous avons aussi d'autres combats à mener

notamment la sécurisation du contrat

augmentation moyenne sur l’ensemble de

la grille de + 1,6 %, l’élévation des différents

niveaux allant de + 1,4 % pour les premiers,

pour atteindre + 1,8 % sur les derniers.

Satisfaits en partie seulement, nous avons

continué les négociations pour obtenir en

plus :

- Une baisse de l’ancienneté de 12 à 9 mois

pour passer du niveau I au niveau I bis,

niveau, rappelons-le, occupé majoritairement

par des saisonniers.

- La mise en place progressive d’un 13 e

mois pour les salariés de cette branche.

du travail des salariés de la branche, en cas

de transfert.

En effet, le marché de la concession, spécificité

de la restauration collective, induit

de fait la perte régulière de marchés ainsi

que le transfert de salariés d'une enseigne

à une autre. La plupart de ces transferts

ont un impact direct sur les acquis des salariés

et sur la réorganisation de nos syndicats.

Vigilante et combative, la FGTA-FO

sera aux côtés des salariés chaque fois

qu'il sera nécessaire.

Au vu de ces avancées, la FGTA-FO a pu

se déclarer signataire.

Prévoyance : nouvelles garanties en vue

Mise en place, pour les salariés noncadres,

d’une garantie Incapacité de travail

et Invalidité à 70 %. Nous espérons une

entrée en vigueur de ces nouvelles garanties

au plus tard le 1er juillet 2020, les circuits

légaux d’extension des accords nous

contraignant au respect de certains délais.

Nous ne manquerons pas de vous tenir informés

dès la mise en place effective de

ces nouvelles garanties.

Le 28 février 2020, la Confédération FO a signé l'Accord National Interprofessionnel

portant diverses orientations pour les cadres. FO, qui avait exigé

un projet de texte concret de la part du Medef, a obtenu satisfaction sur ce

point.

LE STATUT CADRE,

UNE DÉFINITION INACHEVÉE

La définition interprofessionnelle de l’encadrement

est le principal objet de la négociation

en cours, qui résulte de l’accord

national interprofessionnel du 30 octobre

2015 sur les retraites complémentaires. Ne

pas y donner suite conduit inévitablement

à l’échec des discussions. Une définition

générique du cadre, basée sur l’analyse

des catégories objectives issues des différentes

conventions collectives nationales

de branche, est tout à fait envisageable

sans que cela fasse obstacle aux négociations

actuelles dans les branches professionnelles.

L’ABSENCE DE LA RÉFÉRENCE À LA

PRÉVOYANCE OBLIGATOIRE

Pour FO, la délégation patronale doit s’expliquer

sur l’absence de toute référence à

la prévoyance obligatoire des cadres dans

le projet de texte fourni par le Medef. FO

réitère notamment sa revendication que le

financement de cette prévoyance au bénéfice

des cadres et à la charge de l’employeur

soit pérennisé.

UN PROJET DE TEXTE

DÉSÉQUILIBRÉ…

FO a par ailleurs souligné que de nombreux

passages du projet de texte font référence

aux devoirs et aux responsabilités

qui incombent aux cadres, sans qu’aucune

- ou presque - contrepartie en matière de

droit et de garantie collective au bénéfice

des cadres ne soit explicitement exigée de

la part des entreprises. Pour FO, la tonalité

du texte est en retrait par rapport à l’exigence

normative et protectrice que l’on

est en droit attendre d’un texte qui vise un

possible accord national interprofessionnel.

… MAIS DES PROPOSITIONS

FO RETENUES

FO s’est néanmoins félicitée que certaines

de ses revendications soient reprises de

manière plus ou moins explicite dans le

projet de texte. Il s’agit notamment du

choix des critères pour définir la fonction

de cadre, de l’obligation d’une protection

juridique pour les cadres exerçant une

délégation de responsabilité, du renforcement

du rôle et des moyens de l’APEC

au service de la sécurisation des parcours

professionnels des cadres notamment

dans les TPE, de la certification des formations

au management et de l’ébauche

d’une clause de conscience... Ces revendications

FO doivent dès à présent s’inscrire

plus précisément dans un projet d’accord

national interprofessionnel volontariste

à même de répondre aux attentes des

cadres en matière de garantie collective et

de reconnaissance professionnelle. Enfin,

FO a rappelé que la négociation en cours

n’a pas pour objet de définir les orientations

stratégiques relatives à l’élaboration

du mandat de service public de l’APEC.

FGTA-FO LE MAG #10 FGTA-FO LE MAG #11



ACTUALITÉS

ACTUALITÉS

#COIFFURE

FRAIS DE SANTÉ : LE RÉGIME ÉVOLUE

Texte : Stéphanie Prat Eymeric, Secrétaire fédérale

Depuis le 1 er janvier 2020, les partenaires

sociaux de la branche coiffure ont fait évoluer

le régime frais de santé des salariés

relevant de la CCN de la coiffure et des

professions connexes.

Il se trouve ainsi modifié sur les points suivants

:

- Amélioration des garanties santé sur les

postes « Hospitalisation »

- Modification de la structure de cotisations

de la garantie de base. Celle-ci est désormais

une structure « Salarié + enfant(s)

» / « Conjoint facultatif ».

#SECTEUR DES HCR

UN DISPOSITIF AU PROFIT DES RETRAITÉS,

BASÉ SUR LA SOLIDARITÉ ET DÉFENDU

PAR LA FGTA-FO

Texte : Nabil Azzouz, Sécrétaire fédéral

Les partenaires sociaux souhaitent permettre

aux retraités de bénéficier du régime

conventionnel HCR à un taux de cotisation

privilégié dans les premières années

de la retraite.

L’objectif est que le dispositif permette

d’accompagner l’ajustement tarifaire lié à

l’âge sur une période transitoire de 10 ans

suivant le départ en retraite, en incluant

la période de 3 ans prévue par la loi Evin

dans sa nouvelle rédaction (100 %, 125 %

150 %). Cet ajustement doit être plafonné

à 90 euros.

Le dispositif fait démonstration d’une solidarité

intergénérationnelle à travers une

cotisation des actifs destinée à alimenter

un fonds spécifique.

Nous sommes en négociation sur la source

de financement de ce dispositif. Il peut être

envisagé adans le cadre d’un mécanisme

de Haut Degré de Solidarité, en complément

des mécanismes d’actions sociales

déjà existants à ce jour, ou par la création

d’une nouvelle cotisation solidaire, qui serait

prélevée à parts égales entre les salariés

et les entreprises du secteur.

- Baisse des taux de cotisation de la

garantie de base pour les assurés relevant

du régime général et du régime local

de la Sécurité sociale.

- Mise en conformité du régime frais de

santé avec la réforme dite du « reste à

charge zéro ».

La FGTA-FO invite tous les salariés de la

coiffure à s’assurer que le contrat collectif

souscrit correspond bien aux règles

définies par la branche et intègre notamment

les évolutions listées ci-dessus.

Le coût de ce dispositif est considérable.

La FGTA-FO a pour objectif prioritaire de

maintenir le financement de l’action sociale

déjà existante et souhaite exploiter

d’autres possibilités pour financer ce dispositif

de solidarité indispensable aux retraités

du secteur des HCR.

Si ce n’est pas le cas, merci de nous

contacter à l’adresse suivante :

stephanie.eymeric@fgta-fo.org

PS : Pour plus d’information sur le régime

complémentaire santé de la coiffure, vous

pouvez vous connecter sur :

www.coiffurevitalite.fr

Il reste tout de même une question centrale

à trancher : celle d’inclure ou pas les

anciens retraités. Pour la FGTA-FO, elle

l'est déjà, dans la mesure où nous souhaitons

inclure tous les retraités du secteur !

Un autre combat à mener !

#RÉFORME DE LA PAC

FO MOBILISÉ POUR UNE JUSTE RÉMUNÉRATION

DES SALARIÉS DU MONDE AGRICOLE

Texte : Patricia Drevon, Secrétaire fédérale

Malgré le blocage actuel des négociations,

du fait du Brexit et de l’intransigeance

de plusieurs pays de l’Union

européenne, trois instances de décision

prennent part à l’élaboration de la réforme

de la PAC à Bruxelles :

• La Commission européenne : elle fait

des propositions de lois, qui seront ensuite

discutées et votées par le Conseil

des ministres et le Parlement. Elle doit

viser à l’application des textes une fois

les lois adoptées. Au sein de la Commission,

c’est la Direction Générale Agriculture

qui est en charge du dossier de la

PAC.

• Le Conseil des ministres de l'Agriculture :

les ministres de l’Agriculture de chaque

pays s’y retrouvent régulièrement, environ

une fois par mois, pour discuter,

voter et coordonner les réglementations

et politiques européennes, dont notamment

la PAC.

#ÉLECTIONS MSA 2020

LE PREMIER ROUND

Texte : Patricia Drevon, Secrétaire fédérale

Le premier tour des élections MSA vient

d’avoir lieu. Force Ouvrière a vu le nombre

de délégués élus croître par rapport au

précédent scrutin. Ce succès est cependant

à relativiser dans la mesure où le périmètre

et le nombre de cantons ont évolué.

Cette élection se fait en plusieurs étapes

et nous en sommes à la première : les res-

• Le Parlement européen : composé de

député(e)s élu(e)s par les citoyen(ne)s

européen(ne)s, il a depuis la dernière réforme

un rôle de “co-décideur” puisqu’il

doit également voter le texte final de la

PAC. La Commission agriculture au sein

du Parlement européen se charge de

négocier avec le Conseil des ministres

et la Commission européenne avant les

débats en plénière. Cette Commission

agriculture influence donc grandement

les débats.

Les 5 et 6 décembre derniers, la Commission

Européenne a présenté l’état d’esprit

dans lequel elle peaufine son projet sur la

base d’un budget de 365 milliards d’euros

auquel s’ajouterait une enveloppe de

10 milliards d’euros pour financer des travaux

de recherche et d’innovation, en rapport

avec les neuf objectifs de la nouvelle

PAC. Il s’agit, par exemple, « d’accroître la

compétitivité de l’agriculture, de rééquilibrer

les pouvoirs dans la chaîne d'approvisionnement

alimentaire ou encore

d’agir contre le changement climatique »,

explique la CE. La nouvelle PAC proposée

sera donc écologique et numérique.

DU NOUVEAU POUR L’ENVIRONNE-

MENT ET LA BIODIVERSITÉ…

Les deux piliers de la PAC seront maintenus.

Les États pourront aussi transférer

jusqu’à 15 % de leurs dotations au titre de

la PAC entre les paiements directs et le développement

rural. Ils pourront également

verser 15 % des enveloppes du premier au

second pilier pour financer des actions en

faveur de l’environnement et de la lutte

contre le changement climatique, n’entraînant

pas de cofinancement. Au total, plus

de 2 % du budget agricole sera alloué à

l’installation et 40 % du budget global de

la PAC contribuera à l’action pour le climat.

Des crédits supplémentaires seront alloués

aux États membres qui rempliront leurs

objectifs en matière d’environnement et

de biodiversité. Par ailleurs, le projet de réforme

prévoit des synergies accrues avec

d’autres programmes de l’Union Européenne

en matière d’action pour le climat

et d’environnement. Les agriculteurs devront

« se conformer à des exigences environnementales

plus rigoureuses pour percevoir

les paiements directs », explique la

Commission. Les paiements directs seront

ainsi assortis d’obligations plus strictes en

matière de protection de la qualité de l’eau

ou de la réduction de l’utilisation de pesticides

par exemple. Une partie des aides

sortissants de la MSA élisent des délégués

cantonaux, chargés des missions de relais

et de représentation locale, et qui a leur

tour élisent les administrateurs de leur

caisse MSA. Ces derniers ont pour mission

de gérer les fonds confiés par la CCMSA

(Caisse Centrale de la MSA), destinés à

financer notamment l’action sociale et la

prévention des risques professionnels au

serait réservée à des programmes optionnels.

La conversion à l’agriculture biologique

passerait au premier pilier. Le second

pilier de la PAC financerait également des

programmes écologiques volontaires mis

en place par les gouvernements « pour aider

et/ou inciter les agriculteurs à adopter

des pratiques agricoles bénéfiques pour

le climat et l’environnement, au-delà des

exigences obligatoires ». Au moins 30 %

des financements du deuxième pilier seront

consacrés à des mesures concernant

l’environnement et le climat. Une partie

des mesures actuellement en place seront

recyclées sous un autre format.

DES OBJECTIFS COMMUNS

DÉCLINÉS DANS LES ÉTATS

La prochaine réforme de la PAC s’inscrit

dans une logique de résultat. Les objectifs

communs définis à l’échelle européenne

seront déclinés dans chacun des États

membres. Il appartiendra à ces derniers

de définir un plan stratégique avec des

objectifs annuels à atteindre, établis sur la

base d’indicateurs économiques, environnementaux

et sociétaux, construits par la

Commission européenne.

FO a fait valoir ses revendications sur

cette nouvelle PAC. Une prise en compte

de l’emploi salarié dans les aides PAC pour

des emplois de qualité en CDI, qui pourraient

permettre une plus juste rémunération,

et une meilleure prise en compte de

la formation.

La nouvelle PAC devra permettre d’aller

vers une agriculture plus respectueuse du

climat et permettre une plus juste rémunération

des salariés du secteur agricole.

niveau départemental. FO dispose actuellement

de deux administrateurs au sein de

la Caisse Centrale.

Les élections des administrateurs départementaux

ont lieu en mars, celles des administrateurs

à la Caisse C entrale en juin…

Elles se déroulent dans le contexte de

notre mobilisation contre le projet de réforme

des retraites, et font, le cas échéant,

l’objet d’alliances avec les organisations

syndicales qui respectent nos combats du

moment.

FGTA-FO LE MAG #12 FGTA-FO LE MAG #13



DOSSIER

GROUPE AÉSIO,

DÉCIDONS

ENSEMBLE

DE VIVRE MIEUX

#CONTRE LA RÉFORME DES RETRAITES

UNE MOBILISATION MASSIVE, RÉSOLUE

ET CONSTRUCTIVE, QUI N’A PAS DIT

SON DERNIER MOT !

Texte : Olivier Grenot, avec Alexandre Rault

aesio.fr

Nous sommes convaincus que c’est par une approche co-construite

et adaptée aux besoins de chacun, que nous ferons une protection

sociale utile à tous : entreprises, salariés et système de santé.

Forts de cette conviction, nous protégeons plus de 3 millions de

personnes, plus de 40 000 entreprises et développons des offres

innovantes à destination des entreprises et de leurs salariés.

GROUPE MUTUALISTE LEADER EN ASSURANCES

DE PERSONNES

Groupe AÉSIO, Union Mutualiste de Groupe soumise aux

dispositions du Livre I du code de la Mutualité – Immatriculée

sous le n° 821 965 241 - Siège social : 25 place de la Madeleine

- 75008 PARIS - Enregistrée à l’ORIAS en tant que

mandataire d’assurance sous le n°16006968. Informations

disponibles sur www.orias.fr. Document non contractuel à

caractère publicitaire.

Votre contact :

decideurs-sociaux@

aesio.fr

Hold-up sur nos retraites ! Avec un amateurisme rarement vu, le gouvernement a décidé d’imposer par le 49.3 un

système universel de retraites par points qui mettrait fin à tous les régimes tels qu’ils ont été construits depuis

les années 1950. En pointant du doigt les régimes spéciaux du secteur public, stratégie éculée du bouc émissaire,

l’objectif de cette réforme est bien sûr de diminuer les pensions de tous les Français, notamment en instaurant

un âge « pivot », d’abord annoncé à 64 ans puis 65 ans, en dessous duquel tout départ à la retraite entraînerait

une décote définitive. Si la majorité tente de s’appuyer sur l’élection présidentielle et le suffrage universel pour

légitimer sa réforme, elle oublie que le candidat Macron lui-même déclarait : « Les travaux du Conseil d'Orientation

des Retraites (COR), qui font référence, le montrent : pour la première fois depuis des décennies, les perspectives

financières permettent d'envisager l'avenir avec 'une sérénité raisonnable' selon le Comité de Suivi des Retraites.

L'enjeu aujourd'hui n'est donc pas de repousser l'âge ou d'augmenter la durée de cotisation. » Fortement mobilisée

dès les premiers échos du rapport Delevoye, la FGTA-FO et ses adhérents ont répondu aux appels à la mobilisation

de la Confédération avec un seul mot d’ordre : le retrait du projet et l’abandon du processus parlementaire.

FGTA-FO LE MAG #15



DOSSIER

DOSSIER

LE POINT DE VUE

DE DEJAN TERGLAV

L’IMPACT DE LA RÉFORME SUR

LES SALARIÉES DE LA GRANDE

DISTRIBUTION : LE POINT DE VUE

DE CAROLE DESIANO

L’IMPACT DE LA RÉFORME SUR

LES SALARIÉS DE L’AGROALIMEN-

TAIRE : LE POINT DE VUE DE

RICHARD ROZE

FRONT COMMUN OPPOSÉ

À LA RÉFORME

Dès le mois de septembre, FO, par la voix

de son secrétaire général Yves Veyrier, affirmait

haut et fort « que nous sommes déterminés

à tout faire pour sauver nos retraites,

celles de nos anciens, celles des actifs d’aujourd’hui,

celles de nos enfants demain. Car,

encore une fois, nous sommes confrontés à

un projet de réforme décidé sans prendre

l’avis des premiers concernés ». [...] Force

Ouvrière ne s’y était pas trompée, lorsque,

dès le départ, elle a dénoncé le principe de

la réforme et mis en garde contre les arguments

de vente, les slogans marketing,

dont celui de système ou régime « universel

» et le fameux « un euro cotisé donnera

les mêmes droits à tous ».

Une grande manifestation nationale réunissait

plus de 800 000 personnes le 5 décembre

2019, date marquant le début d’un

immense mouvement de protestation qui

a vu s’engager une grève interprofessionnelle

de grande ampleur durant de longues

semaines, avec plusieurs journées de

mobilisation, appelées par l’intersyndicale,

rassemblant des dizaines de milliers de

travailleurs dans les rues les 17 décembre,

puis les 9, 16, 24 et 29 janvier, 6 et 20 février.

À ce jour, la réforme des retraites voulue

par le gouvernement est rejetée par une

majorité de Français, 61 %, selon les sondages

les plus récents. Si le nombre de

manifestants diminue, cela ne témoigne

donc pas d’une acceptation du projet mais

des difficultés à mobiliser dans la durée,

surtout dans le privé (petits salaires impactés

par la grève, stigmatisation par le

management et peur de perdre son emploi,

individualisme prégnant).

Pendant deux mois, la mobilisation n’a pas

cessé et Force Ouvrière est restée dans

l’action pour exiger le retrait du projet

de réforme. La Confédération a répondu

point par point aux arguments du Premier

ministre et de Laurent Pietraszewski, qui

a remplacé Jean-Paul Delevoye au poste

de Secrétaire d’État chargé des retraites

après sa démission à la suite d’« omissions

» dans sa déclaration d’intérêts.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, ce

que tous les salariés redoutaient vient de

se produire, le 49.3 a été utilisé par le Gouvernement

pour faire passer en force sa

réforme des retraites.

Le Premier ministre a justifié le recours à

ce dispositif en déplorant que les débats

ne puissent pas aller au bout. C’est oublier

un peu vite qu’il n’a jamais créé les conditions

d’un débat ouvert. La conférence de

financement et ses contraintes fixées dès

le départ en témoignent. Par ailleurs, l’incapacité

du Gouvernement à expliquer et

à convaincre relève de sa seule responsabilité.

L’âge pivot à 64 ans minimum et l’absence

de prise en compte de la pénibilité

(charges lourdes, postures pénibles, vibrations

mécaniques) sont inacceptables

pour la FGTA-FO compte tenu des métiers

couverts par la Fédération.

La FGTA-FO dénonce vivement le hold-up

sur nos retraites et s’associe à la Confédération

FO pour demander l’arrêt immédiat

du processus parlementaire.

La FGTA-FO est déterminée à mettre en

œuvre toutes les actions et mobilisations

nécessaires pour faire passer ses revendications.

LA FGTA-FO EN PREMIÈRE LIGNE

Durant les mois de décembre 2019, janvier

et février 2020, les militants et adhérents

de la FGTA-FO ont participé massivement

aux mobilisations interprofessionnelles

qui se sont déroulées dans tout le

pays, et manifesté aussi bien à Paris qu’à

Marseille, Bordeaux, Toulouse, Rennes, Le

Havre, Strasbourg, Lille, Nevers, etc. Les

secteurs qu’elle représente sont largement

impactés par cette réforme, comme

en témoignent ci-dessous Dejan Terglav,

Secrétaire général, Carole Desiano, pour la

Grande distribution et Richard Roze, pour

l’Agroalimentaire.

Tel qu’il nous est présenté à ce jour,

ce régime par points que l’on prétend

‘universel’ risque de devenir

un système ‘paramétrique’ permanent,

c’est-à-dire que le gouvernement

et tous ceux qui vont

lui succéder, quels qu’ils soient,

pourront jouer sur la valeur du

point en fonction de la conjoncture

économique ! Pire : ils pourront le

faire non seulement au moment de

l’achat des points mais aussi quand

il s’agira de les convertir en pension.

Cela conduira immanquablement à

mettre à bas les droits existants,

car il est évident que si ce régime

est mis en place, la valeur du point

étant non assurée et la retraite calculée

sur toute la carrière et non

plus sur les meilleures années, le

niveau de pension va baisser pour

les salariés, secteur privé compris.

Car pour compenser un montant

de pension insuffisant, il leur faudra

travailler plus pour obtenir des

points supplémentaires, jusqu’à

l’âge pivot de 64 ans, mais on annonce

déjà 65, voire 67 ans ! Pourquoi

pas 100 ans, pendant qu’on y

est ? Oui, aujourd’hui, nous restons

mobilisés contre cette réforme injuste

et incomprise par une majorité

de Français. Et en participant

à toutes les mobilisations, nous

sommes fiers de défendre les salariés

du privé.

Les femmes représentent plus de

60 % des effectifs dans la grande distribution.

Les deux tiers ont le statut

d’employée. Comme de nombreux secteurs,

la grande distribution n’échappe

pas aux écarts de rémunération entre

hommes et femmes, qui sont de 27 %

en moyenne, tous métiers confondus.

La réforme du régime unique par

points est particulièrement injuste pour

les femmes et va contribuer à répercuter

et amplifier ces écarts.

Les femmes sont surreprésentées chez

les travailleurs à temps partiel subi qui

ont des interruptions de carrière, dues

à la maternité et à l'éducation des

enfants. On estime à 38 % le travail à

temps partiel non choisi et à plus d'un

million le nombre des femmes concernées

dans l’ensemble des secteurs professionnels.

Pour des raisons de flexibilité,

la grande distribution est un grand

pourvoyeur de ce type de contrats.

Comme elles accumuleront mécaniquement

moins de points dans ce régime

et que leurs salaires sont moins

élevés, ce système de retraite par

points, du fait du cumul des périodes

creuses, diminuera d'autant le montant

de leur pension de retraite.

Donc, c'est pour toutes ces raisons

que la FGTA-FO a appelé dès le 5 décembre

2019, l'ensemble des salariés

de la grande distribution à rejoindre le

mouvement de grève et de manifestations

partout sur le territoire.

Carole Desiano – Secrétaire fédérale

Selon la Drees, les femmes percevaient en moyenne en 2017

un montant de retraite inférieur de 29 % à celui des hommes.

Cet écart augmente jusqu'à 42 % dès lors que l'on ne prend en

compte que les pensions de droits directs. Certains dispositifs

de droits dérivés, comme la réversion, permettent de réduire

cet écart, les femmes en étant les principales bénéficiaires. Or

aujourd’hui les pensions de réversions sont menacées, particulièrement

pour les femmes divorcées.

La réforme des retraites du régime

unique par points viendra également

impacter négativement les

salariés des industries agroalimentaires.

Car même si la mécanisation

se met en place dans ces industries,

nombre d’entre elles, notamment

celles de la viande, ont recours à

une main-d’œuvre importante.

Inutile de rappeler que la pénibilité

est de mise dans l’agroalimentaire.

Les conditions de travail réunissent

tous les critères pour que ces salariés

de ce secteur soient usés avant

l’âge de 60 ans, avec le travail

dans le froid, dans le bruit, dans les

odeurs pour le secteur viande, avec

aussi les gestes répétitifs… Nous ne

pouvons que nous inquiéter pour

ses salariés qui devront travailler

plus longtemps avec ce nouveau

système, alors que, même avant

60 ans, beaucoup d’entre eux n’ont

plus la capacité physique à tenir

leur poste de travail. Ces salariés

pourraient bénéficier d'une mesure

de pénibilité pour partir avant l’âge

requis mais la dernière réforme des

retraites, qui avait commencé à la

mettre en place, a été balayée d’un

revers de main par le patronat. Emmanuel

Macron l’a dit lui-même :

« Moi, je n’adore pas le mot pénibilité,

parce que ça donne le sentiment

que le travail est pénible ».

En repoussant l’âge de départ à

la retraite à 64 ans, voire plus tard

pour certains, cette réforme va

venir également impacter les régimes

de prévoyance de branche

pour les salariés en invalidité ou

en arrêt maladie, car ces derniers

devront prolonger leurs droits à la

prévoyance jusqu’à la liquidation

de leur retraite.

Pour toutes ces raisons la FGTA-FO

combat cette réforme des retraites

voulue par le gouvernement et demande

que ce projet soit retiré.

Richard Roze – Secrétaire fédéral

LA MOBILISATION A DÉJÀ FAIT

RECULER L’EXÉCUTIF

Les grèves massives ont permis de faire

bouger le gouvernement :

> recul de l’âge de la génération pour laquelle

le système par points sera mis en

œuvre, de la génération née en 1963 à

celle née en 1975,

> nombreux reculs sur telle ou telle professions

démontrant ainsi que la réforme est

tout sauf universelle.

> rétablissement du versement de la pension

de réversion à partir de 55 ans.

Parallèlement, FO a mis en avant ses propositions

chiffrées et contesté point par

point le texte de loi proposé au Conseil

des ministres le 24 janvier :

https://www.force-ouvriere.fr/analysefo-des-projets-de-loi-instituant-un-systeme-universel-de?id_source=467

En se référant à la synthèse, FO a constaté

que les effets présentés comme favorables

soit masquent le recul de l’âge de la retraite

pour la majorité des salariés – l’âge

d’équilibre est fixé à 65 ans dès l’entrée en

vigueur du régime (génération 1975) -, soit

sont dûs à des mesures n’étant pas directement

liées au régime unique par points.

Ainsi le relèvement du minimum contributif

à 85 % du Smic est déjà prévu dans la

loi depuis 2003 et aurait dû être atteint

depuis 2008.

FO a également constaté que les mêmes

formules fausses étaient reprises, comme

celles mettant sur le compte du système

de retraite actuel l’écart de niveau de

pension des femmes vis-à-vis de celui

des hommes, alors que cette réalité est

la conséquence des inégalités dans l’emploi

que subissent les femmes (bas salaires,

inégalités de salaires et de carrières,

temps partiel subi).

Ce même 24 janvier, dans un avis que FO

aurait presque pu signer, le Conseil d’État

critiquait vertement le projet gouvernemental

en constatant « que les projections

financières transmises restent lacunaires »

et que les procédures de consultations

FGTA-FO LE MAG #16 FGTA-FO LE MAG #17



DOSSIER

Avec , donnez

l’avantage

à votre famille

ont été bâclées. Il démontait l’artifice de

communication du « un euro donnera les

mêmes droits » et du système censé être

plus simple, soulignant la complexité et la

diversité des règles de cotisation et d’ouverture

des droits.

UN SIMULATEUR À L’IMAGE DE LA

RÉFORME, NI FAIT, NI À FAIRE !

Afin de calmer les inquiétudes des Français,

le gouvernement a mis en ligne

un simulateur pour que chacun puisse

connaître précisément de quelle manière

le montant de sa future pension va être

calculé dans le futur régime de retraites.

Problème : ce « simulateur » n’a pas du

tout eu l’effet escompté.

Car il ne s’agit pas d’un simulateur mais

d’un recensement de cas types, sans

nuance donc, et sans prise en compte de

la pénibilité et de la maternité. Sur les différents

cas que nous avons pu consulter,

un seul faisait état d’une pension plus élevée

dans le cadre du régime unique. Pour

le reste, tout le monde y perd, et surtout,

il apparaît que l’âge à partir duquel la pension

devient plus élevée que dans le système

actuel n’est pas 64 ans mais 65 ans,

voire 66 ans !

Par ailleurs, de nombreuses incohérences

ont été relevées. Des salariés à des niveaux

de revenus très différents (de 12 000 à

30 000 ¤ annuels de revenus) perçoivent

exactement la même retraite, soit 1 899

euros. De même, certains cas comportent

des dates farfelues, comme l’exemple

de Thomas, agriculteur né en 2033 (!) et

qui aurait commencé à travailler à 22 ans

en... 2025 ! Comment dès lors accorder

la moindre confiance au simulateur ? Celui-ci,

comme beaucoup d’autres points

dans cette réforme, a été bâclé. Face aux

nombreuses critiques dont ce simulateur

a fait l’objet, le gouvernement a annoncé

qu’une nouvelle version serait disponible

avant l’été 2020.

VALEUR DU POINT :

LE FLOU DEMEURE

Le gouvernement n’a cessé de répéter

que la valeur du point, une fois définie,

ne pourra pas baisser. L'exécutif a notamment

promis que le point serait revalorisé

tous les ans en suivant l'évolution des

salaires, et non les prix à la consommation,

pour garantir une progression plus

dynamique. Mais, dans le projet de loi, la

référence au salaire pour indexer la valeur

du point n'apparaît pas. À la place de la

notion de salaire, il est question d'un « revenu

moyen d'activité par tête », un indicateur

qui n’existe pas. À l’heure où nous

écrivons ces lignes, les premières inquiétudes

apparaissent, puisque le gel régulier

du point d’indice des fonctionnaires ainsi

que l’augmentation moins rapide du revenu

des indépendants devraient tirer l’indicateur

vers le bas. Encore une mauvaise

nouvelle !

MICHEL BEAUGAS : « LE PROJET

DOIT ÊTRE ABANDONNÉ »

Dans le même esprit, le 3 février 2020,

Michel Beaugas, Secrétaire confédéral

en charge du secteur Retraites, figure incontournable

de FO aux concertations et

négociations sur la réforme dès l’origine,

s’adressait ainsi aux retraités de l’UCR-FO,

résumant parfaitement la situation et les

positions de FO fin février 2020 :

« [...] L’avis du Conseil d’État porte une

critique sévère sur les aspects essentiels

sur lesquels FO n’a eu de cesse d’alerter

depuis maintenant pratiquement deux ans.

Nous disons depuis le début que les dispositions

prévues amèneront à une baisse

des pensions de retraite et à un manque

de transparence vis-à-vis du montant futur

de celles-ci, ce qui est confirmé par le

Conseil d’État : Le choix d’une détermination

annuelle de chacun des paramètres

du système, y compris ceux applicables à

une génération entière, aura pour conséquence

de limiter la visibilité des assurés

proches de la retraite sur les règles qui leur

seront applicables.

Quant aux soi-disant droits nouveaux, le

Conseil d’État confirme nos analyses : le

gouvernement reprend, en les adaptant,

les principaux mécanismes existants de

bonification notamment pour motifs familiaux,

les avantages afférents qui prennent

aujourd’hui la forme de majoration de pensions

ou de durée d’assurance

De même, l’étude d’impact relève de la

pure mauvaise foi sur les comparaisons

du système actuel au système futur ; il

est ainsi noté que dans cet exercice théorique,

les salaires ne sont pas plafonnés

au niveau du plafond annuel de Sécurité

sociale. Le salaire moyen présenté n’est

donc pas directement comparable au salaire

annuel moyen tel qu’il est pris en

compte dans le calcul d’une pension de

base du régime général. [...] Sans compter

que tous les calculs sont effectués sur un

âge d’équilibre de 65 ans dès la génération

née en 1975, cet âge d’équilibre étant

appelé à progresser au fur et à mesure de

l’espérance de vie, si bien que, pour la génération

née en 2004, cet âge d’équilibre

pourra atteindre 67 ans.

Ce projet de loi est un vrai recul social qui

met à bas toute la construction de notre

système de Sécurité sociale depuis 1945,

date dont ose se prévaloir le président de

la République dans ses discours.

Ces documents confortent un peu plus

encore la position de FO dans son refus

de voir mis en œuvre ce projet de loi. FO

appelle le gouvernement à stopper le processus

et à revenir à la table de négociation

au point de départ, sans préalable.

Le projet de système universel par points

doit être abandonné. FO a fait connaître

ses propositions et revendications sur les

questions clés pour les retraites demain,

dans le cadre du système actuel : emploi,

chômage, précarité et bas salaires, salaires

et cotisations sociales, égalité femme

homme, pénibilité… »

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FGTA-FO LE MAG #18



PORTRAITS CROISÉS

PORTRAITS CROISÉS

#NATHALIE DEVIENNE

TRANSMETTRE : LA RÉSOLUTION

D'UNE SYNDICALISTE

ENTREPRENANTE

Texte : Propos recueillis par Daniel Lesage

Organisée, rigoureuse, déterminée et convaincue, une tête

bien pleine, tels sont les qualificatifs qui caractérisent le mieux

la personnalité de Nathalie Devienne, manager pendant 25 ans

au Géant Casino de Montauban (82) puis Fenouillet (31), et

responsable syndicale FO depuis 10 ans. L'archère qu'elle est

durant ses loisirs s'active à décocher ses flèches au travail sur

les cibles de l'injustice sociale. Elle dépense toute son énergie

à viser « dans le mille » et s'ingénie à transmettre les bonnes

pratiques du mieux-être ensemble.

#ALI KAHLOUCHE

NI BLOQUEUR,

NI À PLAT VENTRE

Texte : Propos recueillis par Gérard Debard

Délégué syndical du groupe Louvre Hôtels, Ali Kahlouche

occupe un emploi d’employé polyvalent de nuit dans un

hôtel du groupe à Lomme (Nord). Lorsqu’on demande à cet

ingénieur en génie mécanique s’il ne se sent pas surdiplômé

pour cet emploi, il répond en souriant qu’il compense en

étant actif sur le plan syndical.

« Après avoir usé mes pantalons sur les

bancs de l'école, nantie de quelques

diplômes en sciences économiques et

sociales et en gestion du personnel, c'est

en qualité de manager service clients que

j’intègre le groupe Casino à l'hypermarché

de Montauban en 1994.

Ma rencontre avec le syndicalisme FO

interviendra en 2010. C'est par affinité avec

les personnes qui animent le syndicat que

je rejoins FO. Je m'y investis ensuite par

conviction. Aujourd'hui j'assume le mandat

de déléguée syndicale centrale adjointe

du Syndicat National des Travailleurs

de l'Agroalimentaire FO Casino (SNTA-

FO). Je suis permanente depuis 2015.

Mes premières armes syndicales, je les ai

affûtées en devenant déléguée régionale

en Aquitaine, puis responsable formation

au sein du syndicat national FO. Au fil

des ans, j'ai beaucoup appris. J'ai ainsi

acquis la certitude qu'un militant syndical

est constamment en ''apprentissage''.

J'apprends toujours. Ne serait-ce que pour

appréhender l'évolution de la législation,

mais pas que…

S'OUVRIR AUX AUTRES

Un militant doit constamment demeurer

en « recherche ». Il est primordial de

se former pour s'ouvrir aux autres et

les faire évoluer. C'est cela la force de

l'engagement et la raison pour laquelle j'ai

accepté de superviser le pôle formation du

SNTA-FO. Avec le concours de l'INACS*,

l'an dernier, 1 200 militants FO du groupe

Casino ont pu suivre en région des stages

de formation syndicale qui permettent de

responsabiliser les équipes.

Développer les compétences de nos

délégués en matière de santé et de

sécurité au travail, tel est, entre autres,

notre objectif de formation en 2020. De

mon expérience professionnelle, j'ai retiré

beaucoup d'enseignements. Au niveau

social, j'ai appris à faire la part des choses

entre les différents acteurs de la profession,

à savoir l'enseigne, les consommateurs et

les personnels. Une stratégie payante, à

en juger par la progression constante de

nos effectifs adhérents. Ce n'est pas par

hasard si FO est majoritaire chez Casino.

Pérenniser la structure, c'est aussi une

exigence que je m'assigne. Il m'appartient

de transmettre à mes successeurs les clés

de la ''boîte à outils''. Mais pour l'heure,

entre ma famille de cœur et ma famille

syndicale, je m'épanouis pleinement à

remplir ma mission ».

« Après plusieurs années de travail dans le

secteur industriel (Télécoms, consulting,

transport…), j’ai créé en 2010 ma propre

entreprise, spécialisée dans le commerce

d’instruments de mesure. Comme il

me fallait de l’argent pour démarrer, je

travaillais simultanément dans l’hôtellerie.

Après la fermeture de ma boîte en 2013, je

suis resté dans cette branche.

SYNDICALISTE DE LONGUE DATE

Étudiant, je militais au sein de l’Union

Nationale des Étudiants Algériens. Puis,

plus tard, dans une entreprise de télécoms

de La Ciotat (13), je devins délégué

syndical d’une autre organisation, que j’ai

quittée en 2003 pour cause de désaccord

avec la ligne suivie.

Revenu dans l’hôtellerie, je me suis,

grâce à celui que je considère comme

mon mentor, Natale Bénigni, Secrétaire

de l’Union Locale de Tourcoing (décédé

en 2016), rapproché de Force Ouvrière

qui correspondait à mes idéaux et à mes

valeurs : liberté, indépendance, sens de la

responsabilité.

Là, je me suis rendu compte que l’hôtellerie

est une branche vraiment retardataire sur

le plan social. J’en veux pour preuve le fait

que la Convention collective qui régit ce

secteur ne prévoit aucune majoration pour

les heures de nuit ou le travail du dimanche

et des jours fériés. On peut y ajouter, dans

beaucoup de cas, une mentalité patronale

très autoritaire du style « c’est moi le

chef ! » qui se méfie de tout ce qui peut

ressembler à une action collective des

salariés.

À LA RECHERCHE DU PÉRIMÈTRE

ADÉQUAT

Lorsqu’en 2016 mon hôtel a été intégré dans

l’UES (Union Économique et Sociale) du

Groupe Louvre Hôtels, j’ai été mandaté par

l’union locale pour négocier le protocole

préélectoral. Après un échec (5,86 % !) aux

élections d’avril-juin 2016, j’ai dû prendre

acte du fait que l’union locale n’était

pas le périmètre adapté pour une action

nationale. Je me suis alors rapproché de la

FGTA-FO et plus particulièrement de Nabil

Azzouz, qui nous a aidés à nous former

afin de devenir des syndicalistes utiles et

efficients.

UNE APPROCHE EFFICACE

Dans mon esprit, le syndicat FO est un

partenaire social véritable, qui est là ni

pour bloquer systématiquement, ni pour

se mettre à plat ventre, mais pour faire

avancer la cause des travailleurs.

Cette approche a trouvé un écho auprès

des salariés puisque, lors des élections de

décembre 2019 et la mise en place du CSE,

FO est passée au sein du groupe de 5 à

25 %, devenant la deuxième organisation

syndicale en nombre d’élus. »

* Institut de formation de la FGTA-FO

#ÂGE SOLUTION :

TOUT À METTRE

EN PLACE !

Texte : Propos recueillis par Alexandre Rault

Le secteur des entreprises de

services à la personne n’est pas

particulièrement propice à la

syndicalisation, compte tenu de

l’isolement des salariés qui travaillent

pour la plupart loin les uns des autres

au sein d’une même organisation.

Chez Âge solution, en Moselle, des

salariées ont relevé le défi et ont

présenté pour la première fois une

liste de candidates FO. Le fort taux

de participation aux élections en

faveur de cette liste a démontré un

réel besoin de faire progresser les

droits des salarié(e)s.

Pour en savoir plus, le Mag a

rencontré Danielle Laurans, l’élue FO

à l’origine du projet.

Peux-tu nous présenter l’entreprise

dans laquelle tu travailles ?

Âge solution emploie 38 salariés. L’entreprise

est spécialisée dans la livraison de

repas et l’aide à domicile.

Comment est née l’idée de présenter

une liste FO ?

J’ai toujours été FO. Mon père avait sa

carte, mon mari aussi. J’étais déjà syndiquée

du temps où je travaillais chez

Leclerc.

Les élections au Comité Social et Économique

devaient se tenir.

Des personnes qui savaient que j’étais

syndiquée m’ont incitée à me présenter.

J’ai réussi à monter une petite équipe pour

faire bouger les choses. Nous n’avons pas

d’instance représentative du personnel, il y

a tout à faire !

Quelles sont vos revendications

justement ?

Pour l’instant on rame ! La FGTA-FO nous

conseille mais ce n’est pas facile. Heureusement

que le service juridique nous aide,

nous avons besoin de ce soutien. Notre

direction veut instaurer une nouvelle

méthode de travail avec une autonomie

quasi-totale des salariées, une transparence

des primes et des rémunérations…

Pour la mise en place du CSE et les

négociations, on est face à un mur. Nous

sommes conscientes que nous travaillons

dans une petite entreprise qui n’a pas de

gros moyens, mais nous comptons faire le

maximum pour tirer parti des budgets qui

seront mis à notre disposition. Dans notre

secteur, les points importants sont les

salaires bien sûr, mais aussi les indemnités

kilométriques. Notre syndicat compte

avancer sur ces points !

FGTA-FO LE MAG #20

FGTA-FO LE MAG #21



ÉCONOMIE

ÉCONOMIE

#GRANDE DISTRIBUTION

CARREFOUR DOIT MIEUX PILOTER

SA TRANSFORMATION SOCIALE !

#GRANDE DISTRIBUTION

FACE À UNE MUTATION QUI S’ACCÉLÈRE,

COMMENT SAUVER LES EMPLOIS ?

Texte : Carole Desiano, Secrétaire fédérale

Texte : Cyril Boulay, Délégué FO de groupe Carrefour

En France, Carrefour hypermarché

continue sa baisse de chiffre d’affaires,

tous rayons confondus.

Fortement challengé par des poids lourds

on-line tels que Amazon, qui s’implantent

progressivement mais sûrement dans l’alimentaire,

rudement bataillé par des enseignes

comme Lidl, Système U ou Intermarché,

qui ont réussi à prendre le virage

de la mutation de la distribution et tirer

profit de leur taille et de leur stratégie de

maillage du territoire, le modèle hypermarché,

qui peine également à évoluer en lien

avec les nouvelles habitudes de consommation,

est fortement remis en cause.

Carrefour Hypermarché mise également sur

la cornérisation de ses surfaces, en les proposant

à d’autres enseignes comme Darty,

Aubert, Pacific Pêche, etc. Ces projets auront

bien évidemment des incidences sur

l’emploi des salariés de l’enseigne.

Ce modèle en difficulté devra réinvestir

dans le service. Il est impératif de changer

le mode traditionnel d’organisation des

#AREAS

équipes. La mise en place de nouveaux

services implique de nouveaux métiers et/

ou de nouvelles manières d’exercer les métiers.

FO avertit : attention à la polyvalence

des équipes !

Ce grand chantier de la transformation, il

faut être en mesure de le piloter ! En effet,

comment accompagner les salariés dans

une démarche de changement et les aider

à s’approprier les bons modèles si l’on

ne sait pas évaluer la charge de travail ou

si l’on ne connaît pas les besoins réels en

termes de temps et de ressources ?

Telle est la question que l’ensemble des militants

FO pose depuis de nombreux mois à

la direction du groupe Carrefour.

Évolution du modèle, oui… Mais l’enseigne

doit proposer un véritable « Plan Marshall » :

notamment des moyens de formation investis

dans la transition professionnelle des

métiers de la branche du Commerce.

FO NE FERA PAS DE CONCESSION

Texte : Hakim Belkacem, Délégué syndical FGTA-FO

Société de restauration ex-filiale du groupe

Elior, Areas a été vendue en 2019 au fonds

d’investissement PAI Partners pour une

somme qui dépasse 1,5 milliard d’euros.

Son activité porte sur trois marchés importants

: gares et aéroports, villes, autoroute.

Notre syndicat FO représente les salariés

de la société Concessions Gares France

(CGF), anciennement Elior Concessions

Gares (ECG) elle-même issue de la fusion

de 7 sociétés juridiques. Avant cette fusion,

les salariés percevaient une participation

provenant de l’une de ces sociétés (Hold

and Co).

Depuis la fusion, les orientations stratégiques

d’Elior et maintenant d’Areas ont

contribué à l’affaiblissement du pouvoir

d’achat des salariés ainsi qu’à la dégradation

des conditions de travail, sans compter

des PSE dans trois gares - Nantes, Gare de

Lyon Part-Dieu, ainsi que celui qui va venir

dans la gare de Strasbourg, où 50 emplois

sont concernés.

Le syndicat FO CGF juge la politique RH injuste

et les orientations stratégiques complètement

irresponsables.

Le cas de la Gare de Montparnasse illustre

bien l’échec de la direction, sur le plan financier

d’abord, avec la perte de l’appel

d’offres en faveur de la concurrence (SSP),

et puis sur le plan humain, même si la casse

sociale a été limitée par les représentants

Cyril Boulay

du personnel FGTA-FO, avec l’aide de notre

permanente fédérale Elsa Lacoffe. 40 licenciements

secs ont été évités grâce à la

proactivité de la Fédération par la mise en

place d'un accompagnement juridique efficace.

Nos représentants ont subi des pressions

telles que des manœuvres ont été organisées

pour que l’inspecteur de travail puisse

modifier la liste des 40 personnes transférées

afin de rajouter des représentants du

personnel jugés « trop revendicatifs » par

la direction. Toujours grâce à la ténacité et

au travail de notre Fédération, nos représentants

du personnel sont restés au sein

de CGF.

Le secteur de la grande distribution alimentaire emploie, selon les chiffres

publiés par la Fédération des Entreprises du Commerce et de la Distribution

en 2018, près de 632 957 salariés (contre 634 500 en 2017) et 5 123 pour les

COOP (contre 6 120 en 2014). Il est souvent considéré comme une source

d’emplois pour les jeunes (qui représentent 20 % des effectifs) et pour les

personnes peu diplômées (54 % des salariés de la grande distribution sont

sans diplôme ou peu diplômés).

Aujourd’hui, le modèle est en pleine mutation

: automatisation des entrepôts, magasins

sans caisse, applications mobiles

permettant au consommateur de scanner

ses courses, paiement par reconnaissance

faciale, retour des livraisons directes fournisseurs…

Les transformations numériques

ajoutées aux évolutions des modes de

consommation plus responsables et aux

préoccupations climatiques et écologiques

ne sont clairement pas favorables

à l’emploi.

La tendance est à l’ouverture de concepts

plus petits, qui proposent une offre plus

saine et issue de l’agriculture locale, aux

drives classiques ou piétons, qui sont en

pleine expansion, même si leur rentabilité

n’est pas prouvée… Et sans compter le

e-commerce alimentaire avec livraison à

domicile…

VERS L’ABANDON DE

LA RECONQUÊTE COMMERCIALE

DU MODÈLE HYPER

Même si le modèle Hyper n’est pas mort,

force est de constater qu’il n’est plus au

centre des stratégies des grandes enseignes

traditionnelles intégrées.

Les tendances actuelles en matière d’hypermarché

vont plutôt dans le sens de la

réduction des mètres carrés avec moins

de personnel, moins d’encadrement et

plus de polyvalence… On voit se développer

le « shop in shop » – implantation

d’activités sur la surface de vente avec des

salariés ou non-salariés qui ne relèvent pas

de nos conventions collectives –, l’omnicanalité,

la location-gérance, la franchise, le

déclin du non-alimentaire, la croissance du

bio, la vente des magasins physiques et les

fermetures... La plupart de ces projets ont

pour objectif la réduction des coûts.

Après le plan de transformation Carrefour

et les difficultés Casino – toujours en

cours –, les annonces se sont multipliées

durant ces dernières semaines :

• Fermeture des entrepôts Coop

Atlantique et PSE,

• PSE chez Coop Normandie Picardie suite

à la reprise par Casino des magasins

Coop sous enseigne Leader Price,

• Plan de départs volontaires en cours

chez Auchan avec des craintes sur la

suite du plan de transformation,

• Annonce d’un PSE chez Cora,

• Négociation pour le rachat probable des

Leader Price par Aldi, avec le problème

des magasins en doublon et la logistique

dédiée,

• Cession de magasins intégrés à des

indépendants ou en location franchise,

• Fermeture ou passage en franchise

des supérettes en gérance,

• Automatisation des caisses, avec une

réduction des caisses traditionnelles qui

met en danger environ 30 % des effectifs.

D’autres annonces concernant la logistique

alimentaire et non-alimentaire sont à

redouter dans un proche avenir.

Même si nous n’avons pas encore les

chiffres consolidés sur l’emploi en 2019, il

nous remonte des syndicats des enseignes

intégrées une baisse continue des effectifs

dans les hypers. Cependant, celle-ci est

compensée en partie par les embauches

en commerce de proximité (Franprix, Monop'…)

et le dynamisme des intégrés Lidl,

en plein essor économique.

UN EDEC DE BRANCHE* ET UNE

ÉTUDE POUR CIBLER LES EMPLOIS

DE L’AVENIR

Face à ces enjeux, la branche du commerce

alimentaire, dont la FGTA-FO est

partie prenante, a signé un accord avec

l’État dans le cadre du Plan d’investissement

dans les compétences (PIC), afin

qu’il cofinance des études sur le sujet.

Altedia, qui vient d’être choisi pour en

conduire une, devra analyser ces questions

au niveau national et par bassin d’emploi

de manière à mieux comprendre de quels

types de postes les entreprises vont avoir

besoin, et lesquels vont diminuer en fonction

des évolutions technologiques, de la

croissance du secteur et de ce qui se passe

à l’étranger.

Il faudra ensuite ouvrir des négociations

de branche sur l’évolution de l’emploi, et

prendre en compte les passerelles possibles

avec d’autres secteurs. Il faudra

faire évoluer les salariés qui effectuent des

tâches peu qualifiées, qui ont vocation à

être automatisées ou supprimées, vers les

métiers en devenir dans les entrepôts et

les magasins.

L’EMPLOI, LA FORMATION ET LA

RECONNAISSANCE DES COMPÉ-

TENCES : UNE PRIORITÉ POUR LA

FGTA-FO

Pour notre organisation syndicale il est

urgent d’anticiper les conséquences de la

transformation du secteur :

• L’humain doit rester au centre de tous les

dispositifs car nous restons persuadés

que c’est le facteur différenciant qui accompagnera

le commerce de demain.

• Toute transformation doit être accompagnée

d’un plan de formation conséquent,

avec en priorité la remise à niveau des

catégories de salariés les moins formées

(CléaA, CléA Numérique),

• Obtenir, via les accords GPEC, des

budgets sur les métiers sensibles et

notamment sur le secteur caisses, faire

monter en compétences tous les métiers

liés au frais, au bio, aux marchandises

transformées…

• Aller vérifier les opportunités d’emploi

en magasin ou en entrepôts avant de recruter

à l’externe, rendre les passerelles

plus souples entre filiales,

• Concentrer les budgets sur les

transformations métiers, le développement

des compétences et non sur le financement

des départs,

• Mettre les moyens sur la reconversion

des salariés

• Mettre en œuvre une politique de

transformation sociale où les salariés qui

restent dans l’entreprise doivent aussi

bénéficier de progrès social tenant

compte des transformations économiques.

Plusieurs accords sont en cours de négociation

dans les entreprises. En branche, la

FGTA-FO finalise son appropriation de la

réforme de la formation et suivra une négociation

sur la GPEC.

Nous revendiquons le slogan :

Agir pour ne pas subir !

* L’engagement de développement de l’emploi et des compétences (EDEC) est un accord annuel ou pluriannuel conclu entre l’État et une ou plusieurs branches professionnelles pour la mise en œuvre d’un

plan d’action négocié, sur la base d’un diagnostic partagé d’analyse des besoins qui a pour objectifs d’anticiper les conséquences des mutations économiques, sociales et démographiques sur les emplois et les

compétences et de réaliser des actions concertées dans les territoires.

FGTA-FO LE MAG #22 FGTA-FO LE MAG #23



JURIDIQUE

A vos côtés pour assurer votre tranquillité

RECONDUCTION DE LA PRIME EXCEPTIONNELLE

DE POUVOIR D’ACHAT POUR 2020

Texte : Service juridique FGTA-FO - Loi n° 2019-1446, 24 déc. 2019, art.7 : JO, 27 déc.

à ses salariés (l’entreprise utilisatrice

doit alors informer l’entreprise de travail

temporaire qui versera la PEPA aux intérimaires

dans les conditions prévues par

l’accord d’entreprise ou la décision unilatérale

de l’employeur de l’entreprise utilisatrice).

• Les agents publics d’un EPA.

• Les travailleurs handicapés bénéficiaires

d’un contrat de soutien et d’aide à l’emploi

des ESAT.

Les employeurs pourront à nouveau verser une prime exceptionnelle de pouvoir

d’achat (PEPA) exonérée de cotisations sociales et non imposable en

2020. Si la période de versement est plus large qu’en 2019 (jusqu’au 30 juin

2020) et si le traitement « inégalitaire » des salariés éligibles à la PEPA 2020

a été corrigé cette année, une condition supplémentaire pour bénéficier des

exonérations est exigée : les entreprises devront avoir mis en place ou disposer

d’un accord d’intéressement à la date de versement de la prime.

LE RESPECT DES CONDITIONS

D’EXONÉRATION

Pour ouvrir droit à l’exonération de cotisations

et contributions sociales et ne

pas être soumise à l’impôt sur le revenu,

la PEPA 2020 doit respecter un certain

nombre de conditions :

• La rémunération perçue par le salarié au

cours des 12 derniers mois précédant

le versement de la prime doit être inférieure

à 3 fois le SMIC annuel.

• Le montant de la prime doit être de

1 000 ¤ au maximum.

• L’entreprise doit mettre en œuvre ou

disposer d’un accord d’intéressement

à la date de versement de la prime. Par

dérogation aux règles habituelles, les accords

d’intéressement conclus entre le 1 er

janvier 2020 et le 30 juin 2020 peuvent

porter sur une durée inférieure à 3 ans,

sans pouvoir être inférieure à 1 an.

Autre condition à respecter : la période de

versement. Ainsi, la prime doit être versée

entre le 28 décembre 2019 (lendemain de

la publication de la loi au Journal officiel)

au 30 juin 2020. Versée en dehors de cette

période, elle ne bénéficierait pas des exonérations

sociales et fiscales.

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Crédit photo : istock

UNE PRIME TOUJOURS FACULTATIVE

Chaque employeur peut décider d’attribuer,

ou non cette prime. Il reste libre d'en

fixer le montant, qui peut être inférieur

ou supérieur au plafond maximal exonéré

(pour rappel 1 000 ¤) et décider de la

verser à tous les salariés ou seulement à

ceux dont la rémunération est inférieure à

un certain plafond.

Nous noterons que les dispositions de

cette loi n’ont pas été intégrées dans le

Code du travail, la prime n’a donc pas vocation

à perdurer.

Concernant sa mise en place, l’employeur

peut conclure un accord d’entreprise ou

de groupe ou décider de la mettre en

place de façon unilatérale. Dans ce dernier

cas, il devra informer (et non consulter) le

CSE avant le versement de la prime.

EMPLOYEURS ET SALARIÉS

CONCERNÉS PAR LA PEPA

Ouvrent droit à la prime 2020 et à ses exonérations

:

• Les employeurs de droit privé ;

• Les EPIC (Établissements publics à

caractère industriel et commercial)

• Les EPA (Établissements publics à

caractère administratif) employant des salariés

sous contrat de droit privé.

• Et, ce qui est nouveau, les établissements

et services d’aide par le travail (ESAT).

Sont éligibles à la PEPA :

• Les salariés titulaires d’un contrat de

travail à la date de versement de la prime,

y compris les apprentis.

• Les intérimaires mis à disposition

dans une entreprise attribuant la prime

Enfin, comme en 2019, la prime ne peut se

substituer :

• à aucun élément de rémunération versé

par l’employeur ou qui deviendrait

obligatoire en vertu de règles légales,

contractuelles ou d’un usage avéré ;

• à aucune augmentation de rémunération

ou prime prévue par un accord salarial,

le contrat de travail ou les usages en vigueur

dans l’entreprise.

Si cette règle n'est pas respectée, aucune

exonération ne peut jouer.

De nombreuses questions pratiques

restent encore en suspens. Une instruction

interministérielle à paraître est attendue et

devrait y répondre.

APGIS - 12 rue Massue 94684 VINCENNES CEDEX - www.apgis.com

FGTA-FO LE MAG #25



SPÉCIAL

DROIT DE RETRAIT ET PANDÉMIE :

TOUT CE QU’IL FAUT SAVOIR…

Texte : Service juridique de la FGTA-FO

Qu’est-ce que le droit de retrait ?

N’importe quel salarié a le droit de se retirer

d’une situation de travail dont il a un

motif raisonnable de penser qu’elle présente

un danger grave et imminent pour

sa vie ou sa santé, ainsi que de toute défectuosité

qu'il constate dans les systèmes

de protection (Article L.4131-1 et s. du

Code du travail).

La loi ne définit pas ce qu’il faut entendre

par le terme « danger grave et imminent ».

Un danger suppose une atteinte à l’intégrité

physique ou morale, qui peut résulter

de l’utilisation d’une machine, d’une ambiance

de travail…

Qui peut exercer ce droit ?

Le droit de retrait peut être exercé individuellement

par un salarié ou bien par un

groupe de salariés.

Comment exercer son droit de retrait

?

Le salarié n'a pas à demander à l'employeur

l'autorisation de quitter son poste. Il est

simplement tenu d'informer immédiatement

l'employeur ou son représentant de

la situation par tous moyens (y compris

verbalement). À défaut de dénonciation

préalable du risque à l'employeur, l'absence

du salarié est considérée comme injustifiée

(CA Douai, ch. soc., 27 oct. 2006,

n° 05/03357).

Averti, l’employeur doit prendre les mesures

nécessaires pour faire cesser le danger,

et tant que ce danger n’a pas cessé il

ne peut obliger le salarié qui a exercé son

droit de retrait, à reprendre son travail.

Il s’agit d’un droit à se retirer du danger,

mais pas d’un droit à quitter l’entreprise.

En effet, le salarié qui fait jouer son droit

de retrait doit rester à la disposition de son

employeur. Celui-ci peut alors l’affecter

temporairement sur un autre poste correspondant

à ses compétences (le temps de

prendre les mesures de prévention adaptées).

Parallèlement à l’information de l’employeur,

le salarié peut prévenir le CSE, s’il

en existe un dans l’entreprise, cette instance

possédant un droit d’alerte.

Quelles sont les conséquences pour

le salarié à la suite de l’utilisation de

son droit de retrait ?

Un salarié qui s’est retiré d’une situation

dont il avait un motif raisonnable de penser

qu’elle présentait un danger grave et

imminent pour sa vie ou sa santé ne peut

encourir aucune sanction, ni retenue sur

salaire (Article L. 4131-3 du Code du travail).

Dans l’hypothèse où l’employeur considère,

sous le contrôle éventuel du juge, que

le salarié n’avait pas de motif raisonnable

de cesser son travail, il peut le sanctionner

(Cass. soc., 17 oct. 1989, n° 86-43.272)

et procéder à une retenue de salaire pour

les heures non travaillées, et ce même si

le salarié est resté à la disposition de l’entreprise

(Cass. crim., 25 nov. 2008, n° 07-

87.650 ; CA Montpellier).

À partir du moment où l'employeur a pris

les mesures qui s'imposent par rapport au

danger qui se présente dans son entreprise

:

• soit l'employeur considère qu'il n'existe

pas ou plus de danger grave et imminent

et il peut ordonner au salarié de retourner

à son poste de travail. En cas de

refus du salarié, il doit s'efforcer de le

convaincre qu'il n'a plus de motif raisonnable

de craindre pour sa vie ou sa santé.

Si le salarié persiste à refuser de réintégrer

son poste, il encourt alors une sanction

disciplinaire (CA Versailles, 11 e ch., 1 er déc

2009,n° 08/02708).

• soit, au contraire, il considère que la situation

de travail présente encore des

risques et il ne peut pas demander au salarié

de reprendre son activité dans une

telle situation (Article L.4131-1 du Code du

travail).

Quelles sont les limites au droit de

retrait ?

La faculté ouverte au salarié de se retirer

d'une situation de travail qu'il estime

dangereuse doit être exercée de telle manière

qu'elle ne crée pas pour autrui une

nouvelle situation de risque grave et imminent

(Article L. 4132-1 du Code du travail).

Ainsi, si le salarié ne prend pas en

compte les éventuels risques encourus par

ses collèges du fait de son retrait, il commet

une faute grave, que l'employeur peut

sanctionner (Cass. soc., 21 janv. 2009, n°

07-41.935).

LE CAS PARTICULIER DE LA

PANDÉMIE DE CORONAVIRUS :

Une situation de pandémie sanitaire

ne justifie pas, en elle-même,

le recours au droit de retrait. En

effet, dans ce cas-là, le risque ne

peut pas être juridiquement qualifié

de risque professionnel dans

la mesure où la contamination

potentielle n’est pas directement

liée à l’activité de l’entreprise.

Cependant, le droit de retrait en

cas d’épidémie peut être envisagé

a minima dans deux situations

(Articles L. 4131-1 et suivants du

Code du travail) :

• L’employeur demande au salarié

de se déplacer vers une zone

à risque (ces zones sont régulièrement

mises à jour sur le site

https://www.gouvernement.fr/info-coronavirus).

• Un collègue du salarié revient

d’une zone à risque ou a été en

contact avec une personne contaminée.

Il faut néanmoins noter, que l’employeur

ne pourrait contraindre

un salarié à rester chez lui en cas

de simple doute sur son état de

santé, à moins de lui octroyer un

congé exceptionnel rémunéré.

À l’inverse, le droit de retrait

ne sera pas justifié dès lors que

l’entreprise a mis en œuvre l’ensemble

des mesures prévues par

le Code du travail et par les recommandations

nationales (disponibles

et actualisées sur le site

https://www.gouvernement.fr/

info-coronavirus) pour assurer la

protection de la santé des travailleurs

face aux risques engendrés

par une telle situation (circulaire

ministérielle DGT 2009/16 du 3

juillet 2009 ; Article L.4121-1 du

Code du travail).

CORONAVIRUS,

POUR SE PROTÉGER

ET PROTÉGER LES AUTRES

Se laver très régulièrement

les mains

Tousser ou éternuer

dans son coude

Utiliser un mouchoir

à usage unique et le jeter

SI VOUS ÊTES MALADE

Porter un masque

chirurgical jetable

Vous avez des questions

sur le coronavirus ?

GOUVERNEMENT.FR/INFO-CORONAVIRUS

0 800 130 000

(appel gratuit)

COVID-19

FGTA-FO LE MAG #26 FGTA-FO LE MAG #27



ICI AILLEURS ET PARTOUT

DERNIÈRE MINUTE

CORONAVIRUS ET FERMETURES DES

ÉTABLISSEMENTS SCOLAIRES :

QUELLES SOLUTIONS POUR LES SALARIÉS ?

Texte : Service juridique de la FGTA-FO

Quelle démarche ?

Salarié et employeur doivent d’abord envisager

une possibilité de télétravail. Si aucun

aménagement n’est possible, le salarié

pourra rester chez lui pour garder son ou

ses enfants de moins de 16 ans.

Le salarié n’a pas à demander un arrêt de

travail via son médecin comme un arrêt de

travail classique pour maladie. C’est son

employeur qui se chargera de remplir le

formulaire en ligne sur le télé-service mis

en place par l’Assurance maladie.

Qui peut en bénéficier ?

La démarche concerne uniquement les

parents d’enfants de moins de 16 ans qui

n’ont pas de solution de garde et qui ne

peuvent pas faire de télétravail.

Attention : un seul des deux parents peut

en bénéficier. Il devra fournir à son employeur

une attestation sur l’honneur certifiant

qu’il est le seul au sein de son couple

à faire cette demande.

Combien de temps peut durer l’arrêt

de travail ?

L’arrêt de travail sera accordé pour toute

la durée de fermeture de l’établissement

accueillant cet enfant à partir de la date

de début de l’arrêt déclaré. Cet arrêt est

indemnisé dès le premier jour d’absence

sans période de carence.

En revanche, faites-vous bien préciser le

montant de votre indemnisation par votre

employeur car il n’est pas garanti que votre

salaire soit maintenu à 100 %. Il y aura au

Pour toute information complémentaire, vous pouvez contacter le service juridique de la Fédération

juridique@fgta-fo.org

moins une partie réglée par la Sécurité sociale,

et, pour le maintien, le montant total

dépendra des Conventions collectives nationales

et de vos éventuels accords collectifs

d’entreprise.

Textes de référence

> Décret n° 2020-73 du 31 janvier 2020

portant adoption de conditions adaptées

pour le bénéfice des prestations en espèces

pour les personnes exposées au coronavirus.

> Décret n° 2020-227 du 9 mars 2020

adaptant les conditions du bénéfice des

prestations en espèces d’assurance maladie

et de prise en charge des actes de télémédecine

pour les personnes exposées

au Covid-19.

#VIOLENCE ET HARCÈLEMENT AU TRAVAIL

À PARTIR DU 8 MARS, FAISONS CAMPAGNE

POUR LA RATIFICATION DE LA C 190 !

Texte : Alexandre Rault

La convention de l’OIT sur la violence

et le harcèlement au travail

peut changer des vies. En juin 2019,

la Conférence internationale du travail

a dit stop à la violence et au harcèlement

dans le monde du travail

en adoptant la Convention 190.

QU’EST-CE QU’UNE CONVENTION DE

L’OIT ?

Une convention est un instrument juridique

adopté par les gouvernements, les

employeurs et les travailleurs. Une fois ratifiée

par un pays (et intégrée dans la législation

nationale), elle devient juridiquement

contraignante (obligatoire) dans ce

pays.

L’UNI, syndicat international du commerce,

s’engage donc avec tous ses adhérents,

dont la FGTA-FO, à militer en faveur

de la ratification par la France de cette

convention.

La C 190 protège tous les salariés, quel que

soit leur statut contractuel. Elle met fortement

l’accent sur la violence basée sur le

genre, compte tenu du fait que les femmes

sont touchées de manière disproportionnée

par la violence et le harcèlement dans

le monde du travail. Son champ d’application

est le monde du travail, qui englobe

bien plus que le seul lieu de travail.

La FGTA-FO se mobilise et demande aux

pouvoirs publics de ratifier cette convention

afin d’adopter une législation prescrivant

aux employeurs de prendre les mesures

appropriées correspondant à leur

degré de contrôle, pour prévenir la violence

et le harcèlement dans le monde du

travail, y compris la violence et le harcèlement

fondés sur le genre.

Elle demande en particulier, dans la mesure

où cela est raisonnable et pratiquement

réalisable :

a) d’adopter et de mettre en œuvre, en

consultation avec les salariés et leurs représentants,

une politique relative à la

violence et au harcèlement sur le lieu de

travail.

b) de tenir compte de la violence et du

harcèlement, et des risques psychosociaux

qui y sont associés, dans la gestion

de la sécurité et de la santé au travail ;

c) d’identifier les dangers et d’évaluer les

risques de violence et de harcèlement, en

y associant les salariés et leurs représentants,

et de prendre des mesures destinées

à prévenir et à maîtriser ces dangers et ces

risques ;

d) de fournir aux salariés et autres personnes

concernées, sous des formes accessibles

selon le cas, des informations

et une formation sur les dangers et les

risques de violence et de harcèlement

identifiés et sur les mesures de prévention

et de protection correspondantes.

Au sein des branches professionnelles

dont elle a la charge, la FGTA-FO demandera

l’ouverture de négociations sur des

accords portant sur la violence et le harcèlement.

L’UNI a d’ores et déjà lancé une campagne

internationale en faveur de la ratification

de la C 190. La FGTA-FO y a participé durant

les 16 jours qui ont suivi le 8 mars,

date de lancement de la campagne.

POUR CONSULTER

LA CONVENTION 190 DE L’OIT :

FGTA-FO LE MAG #28 FGTA-FO LE MAG #29



RÉCIT

#JOËLLE NOLDIN

UNE MILITANTE AU

GRAND CŒUR

PASSE LE FLAMBEAU

Texte : Propos recueillis par Daniel Lesage

LA FORMATION DES MEMBRES DU CSE

ET DE LA COMMISSION SSCT

Employée durant plus de 40 ans dans le même hypermarché, Joëlle Noldin a vaillamment contribué à écrire les plus

belles pages de l'histoire de FO à Carrefour Sevran (93). FO y est majoritaire depuis… 25 ans. L'heure de la retraite

a sonné. Fin de la belle « aventure » pour la battante au cœur gros comme ça !

Conformément à l’article 105 IV de la loi

n° 2018-771 du 5 septembre 2018, les présentes

dispositions entrent en vigueur au

plus tard le 1er janvier 2019.

Références

(Art. L. 2315-18 du Code du travail modifié

par la loi n° 2018-771 du 5 septembre

– art. 105 (V)).

Les membres de la délégation du personnel

du comité social et économique

et le référent prévus au dernier alinéa de

l'article L. 2314-1 bénéficient de la formation

nécessaire à l'exercice de leurs missions

en matière de santé, de sécurité et

de conditions de travail prévues au chapitre

II du présent titre, dans des conditions

déterminées par décret en Conseil

d'État.

Cette formation est obligatoire : titulaires

et suppléants doivent se former.

Cette formation est organisée sur une

durée de (art. L. 2315-40 du Code du travail)

:

• 5 jours dans les entreprises d’au moins

300 salariés ;

• 3 jours dans les entreprises de moins de

300 salariés.

Ces dispositions sont d’ordre public :

• Ainsi, l’accord collectif d’entreprise

majoritaire ou l’accord conclu avec

le CSE peut augmenter le nombre de

jours de formation des membres de la

CSSCT prévus par le Code du travail,

mais ne peut pas les diminuer.

La formation SSCT s’adresse à

l’ensemble des membres du CSE,

les titulaires et les suppléants.

Elle n’est plus réservée aux seuls

membres de la commission SSCT,

comme cela avait pu être évoqué

dans la première version des ordonnances.

La loi de ratification n°2018-

217du 29 mars 2018 l’a en effet

étendu à l’ensemble des

membres du CSE.

POUR TOUTES DEMANDES DE RENSEIGNEMENT

Contactez Linda par mail : secretariat@inacs.fr Ou Michel Enguelz : 06 07 06 71 68

Le financement de la formation est pris

en charge par l’employeur

Les frais de déplacement et les frais de

séjour des membres de la CSSCT sont

pris en charge par l’employeur. Ce dernier

finance les frais de déplacement à

hauteur du tarif seconde classe du train,

pour le trajet le plus court jusqu’au lieu

de la formation (art. R. 2315-20 du Code

du travail).

Le financement de l’organisme de formation

est pris en charge par l'employeur

dans des conditions prévues par

décret en Conseil d'État, dans la limite

d’un montant ne pouvant dépasser 36

fois le montant horaire du salaire minimum,

par jour et par stagiaire (art. R.

2315-21 du Code du travail).

Choix de l’organisme

Vous choisissez l’organisme de formation.

(Art. R. 2315-12 du Code du travail.)

(Décret. N°2017-1819 du 29 déc. 2017, art.

1 er -I) : La formation en santé, sécurité et

conditions de travail des membres de la

délégation du personnel du CSE est dispensée

soit par des organismes figurant

sur une liste arrêtée par le ministre chargé

du travail selon la procédure à l'article

R. 2145-3, soit par des organismes agréés

par le préfet de région selon la procédure

prévue à l'article R. 2315-8.

Ne demandez pas à Joëlle pourquoi et

comment elle est devenue syndicaliste.

Chez elle, c'est inné. Elle savait prononcer

FO en même temps que de dire papa !

Métallurgiste de profession, déporté

politique, réfugié dans un bidonville, le père

de Joëlle fut un militant FO très engagé

qui s'est beaucoup investi en faveur des

plus démunis. « Il a combattu l'illettrisme

et a lui-même suivi des cours du soir

pour devenir agent de maîtrise. Petite, je

l'aidais à rédiger des tracts. Mon papa avait

compris que sans instruction, point de

salut », se souvient Joëlle avec beaucoup

d'émotion. Dès son plus jeune âge, la fille du

métallurgiste est sensibilisée à la détresse

des autres. Elle comprend que la formation

est un inéluctable ascenseur social. Elle

ne l'oubliera jamais. Embauchée comme

caissière en 1976 à l'enseigne Euromarché

de Sevran (devenue Carrefour), avide

d'expériences, Joëlle y effectuera moult

''métiers''. « J'y ai bien évolué. J'ai terminé

ma carrière comme animatrice de service.

Au ''service caisses'' je me suis épanouie.

J'y ai apprécié l'ambiance, les collègues et

les contacts ». À ses débuts, Joëlle a connu

des conditions de travail pénibles. Aussi,

dès 1977, elle frappe à la porte du syndicat

FO et rencontre Georges Jacquot, le

délégué syndical. Entre eux, le courant

passe bien.

UNE RICHE AVENTURE HUMAINE

Comme le lui a enseigné son père, Joëlle

donne spontanément des coups de main à

l'équipe FO jusqu'à ce qu'en 1979, Georges

Jacquot l'incite à se présenter aux

élections professionnelles. « Élue déléguée

du personnel, commence alors la grande

aventure. Je m'organise, me forme, et crée

une dynamique collective.

J'aime rédiger des tracts. Communiquer

devient mon dada. Et ça marche ! » sourit

Joëlle. Les ''succès'' syndicaux ne tardent

pas : « je m'enorgueillis d'avoir réussi

à obtenir le droit de réunir les salariés

sur le temps de travail et la possibilité

d'accoler au dimanche un repos le samedi

ou le lundi une fois par mois, bien avant

que ces dispositions ne deviennent

conventionnelles », repense Joëlle.

Repérée par Gérard Fleury, Secrétaire

fédéral à la FGTA-FO, Joëlle, dotée d'une

superbe capacité d'adaptation, gravit

rapidement les échelons de la ''hiérarchie''

syndicale. Elle remplace Georges Jacquot

lors de son départ en retraite, devient

DSC en 1985, puis secrétaire du CCE

Euromarché et accède à la Commission

paritaire nationale. Elle deviendra même

la première femme présidente de la

CPNE* à la FCD*. Parallèlement, Gérard

Fossé, alors secrétaire général de la

FGTA-FO, la délègue pour négocier les

dossiers européens relatifs à formation

professionnelle « J'ai vécu une riche

aventure humaine. On ne m'a rien

imposé. J'ai eu la liberté de faire, ou pas,

toujours au plus près et dans l'intérêt de

mes camarades. Le syndicalisme que

j'ai toujours mené de pair avec les miens

m'a donné beaucoup de force pour

affronter les vicissitudes de la vie. Je

ne regrette rien ! Ma fille était très fière

de mon parcours. C'est là ma plus belle

récompense » s'émeut Joëlle, nullement

épargnée par l'adversité. Une dynamique

équipe syndicale, guidée par Moïsette

Techer, a repris le flambeau : « Que du

bonheur ! » s'exalte Joëlle.

L'empathique retraitée se consacre

désormais à ses petits-enfants et

randonne dans la nature. Mais pas que… À

l'UD-FO 93, elle offre 2 jours de son temps

libre par semaine à organiser la formation

syndicale. Quand on vous dit que Joëlle a

le syndicalisme ancré dans les gènes !

* Commission Paritaire Nationale de l'Emploi

* Fédération du Commerce et Distribution

FGTA-FO LE MAG #31



CULTURE ET JEUX

CULTURE ET JEUX

#JEU

TROUVEZ LES 7 ERREURS

PHOTO ORIGINALE

#LIVRE

LE BREXIT VÉCU DE L’INTÉRIEUR…

CE N’EST PAS TRISTE !

Texte : Olivier Grenot

généralement, nous savons juste qu’après

plusieurs reports, la Grande-Bretagne a

quitté l’Europe le 31 janvier 2020 et qu’une

période de transition de 11 mois devrait

permettre de mettre en place les nouvelles

relations entre le Royaume-Uni et l’Europe

des 27.

Le Brexit va impacter lourdement

l’économie européenne et la vie de

millions de Français vivant en Grande-

Bretagne et de Britanniques vivant en

France ou ailleurs en Europe. Comment les

Anglais ont-ils vécu ce feuilleton ? Vous

saurez tout, et plus encore, en dévorant

ce savoureux roman de Jonathan Coe,

Le cœur de l’Angleterre, qui vous fait

traverser les années 2010 dans la région

de Birmingham, cette « Middle England »,

ni vraiment riche, ni vraiment pauvre,

vibrant autrefois de la gloire de l’industrie

automobile et qui peine encore aujourd’hui

à se reconvertir et à s’ancrer dans le XXI e

siècle.

l’humour à l’ironie, parfois à la nostalgie,

Jonathan Coe nous fait aimer ses

protagonistes : Benjamin, 50 ans, écrivain

en devenir, son père Colin, partisan du

« leave », sa sœur Loïs l’Europhile, sa nièce

Sophie, l’intellectuelle qui épouse celui

qu’elle ne devait surtout pas épouser et

qui découvre, émerveillée, la lumière et la

beauté de Marseille et de ses îles…

On suit avec l’auteur ces destins parallèles,

individuels et collectifs, en passant par

celui de Doug, chroniqueur politique très

habile qui obtient d’un communicant du

parti conservateur tous les secrets, même

les plus effarants, du 10 Downing street…

Mais ce roman n’est pas qu’une histoire

de famille, c’est l’histoire de l’Angleterre

d’aujourd’hui, si fière d’elle-même lors

de la cérémonie d’ouverture des Jeux

olympiques de 2012 (morceau d’anthologie

littéraire), mais aussi terriblement anxieuse

d’un avenir bien incertain…

PHOTO MODIFIÉE

Le Cœur de l’Angleterre, par Jonathan Coe

(Éditions Gallimard)

Le Brexit… Vous y avez compris quelque

chose ? Bon, vous n’êtes pas le(la) seul(e)

dans ce cas ! La plupart d’entre nous

avons suivi ce feuilleton de loin, en se

disant « Ils sont fous, ces Anglais ! » Et

Le roman nous immerge dans une

famille, les Trotter, déjà présents dans de

précédents romans de Coe, qui, comme

beaucoup d’autres familles britanniques,

va se déchirer à propos de la décision

de David Cameron de demander à

ses concitoyens de se prononcer par

référendum sur l’appartenance de leur

pays à l’Union Européenne. Passant de

Publié à la rentrée 2019, Le cœur de

l’Angleterre est encore aujourd’hui un

grand succès de librairie parce qu’il est

vrai, qu’il est actuel, qu’il nous fait rire et

qu’il nous émeut. Il est merveilleusement

traduit par Josée Kamoun. À lire

absolument !

#LIVRE

LE PETIT CARABOT

Texte : Gérard Debard

VOIR LES « BONNES RÉPONSES » SUR NOTRE SITE : WWW.FGTAFO.FR

Le petit carabot – De l’amer à la mer

Le nouveau roman de Daniel Lesage

« Le p’tit carabot », par Daniel Lesage Collection Mots

du terroir. 240 pages - 15 ¤

Pour toute commande : daniel-lesage@wanadoo.fr

Port de Cherbourg. En ce début de XXI e

siècle, le bateau « La Croix du Sud »

s’apprête à appareiller pour participer, à

Barfleur et Granville, à l’opération « Port

propre – mains propres ». À son bord, un

drôle d’équipage : le capitaine, Gérard

Borghèse, gendarme de son état, Vincent,

éducateur spécialisé, et cinq jeunes

hommes : David, Éric, Karim, la forte tête,

Ludovic et Cornélius le jeune martiniquais.

Ils ont été extraits de leur prison pour

cette croisière éducative, pilotée par

l’association « les voiles pourpres ».

Le roman mêle adroitement l’histoire

contemporaine – la croisière elle-même

avec ses péripéties, dont le passage

tumultueux du raz Blanchard – et l’histoire

de vie de Gérard Borghèse, le petit

carabot du titre, c’est-à-dire, en patois

normand, le vaurien, le malfaiteur, l’enfant

venu sur le tard, le toujours coupable.

Véritable souffre-douleur de ses parents

et de quelques voisins, il est l’éternel

favori pour recevoir les taloches. Seuls

sa sœur Claudia et l’abbé Deschamps, le

curé de la paroisse, lui témoigneront de la

bienveillance. C’est d’ailleurs ce dernier, en

l’orientant vers un Centre d’apprentissage

de la marine marchande, qui lui permettra

d’échapper à son enfer quotidien.

C’est parce qu’il a souffert et qu’il en

est sorti que le Capitaine peut faire

preuve d’empathie envers ses matelots

improvisés. Convaincu que le malheur

n’est jamais définitif, il mise sur la solidarité

et la confiance pour leur permettre de

reprendre pied. On apprendra à la fin

de l’ouvrage que tous ces efforts n’ont

pas été vains pour au moins deux des

personnages.

« Apprendre à se serrer les coudes »,

« solidarité », c’est à se demander si

l’auteur n’a pas eu un vécu dans le monde

syndical !

FGTA-FO LE MAG #32 FGTA-FO LE MAG #33



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