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Diversités Magazine - Hors-série n°3 : Mars Diversités fête ses 10 ans

Un numéro du Diversités Magazine consacré aux 10 ans de la programmation de "Mars Diversités".

Un numéro du Diversités Magazine consacré aux 10 ans de la programmation de "Mars Diversités".

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DIVERSITÉS<br />

<strong>Magazine</strong><br />

<strong>Hors</strong>-<strong>série</strong> <strong>n°3</strong><br />

<strong>Hors</strong>-<strong>série</strong> <strong>n°3</strong> - mars 2020<br />

MARS DIVERSITÉS<br />

FÊTE SES <strong>10</strong> ANS !


« MARS DIVERSITÉS » A DIX ANS !<br />

Le 8 mars consacre la Journée Internationale<br />

des Droits des Femmes, tandis que le 21 mars est<br />

déclaré Journée Internationale de Lutte contre<br />

le Racisme. Des citoyennes et des citoyens ont<br />

enrichi ces rencontres de leurs discours et de leurs<br />

actions. Ils ont fait bouger les lignes. Ils ont favorisé<br />

l’émergence de statuts et de droits pour toutes et<br />

tous, ainsi que la mise en place d’institutions veillant<br />

à les faire respecter.<br />

Toutefois, la méconnaissance, la peur et la haine de<br />

l’autre demeurent le terreau obstiné de l’intolérance,<br />

de l’exclusion, de la violence symbolique et physique.<br />

Aussi l’éducation et la sensibilisation à la différence<br />

et, tout uniment, à l’universalité de la condition<br />

humaine demeurent-elles, aujourd’hui comme hier,<br />

un impératif. Les pratiques culturelles, artistiques,<br />

socio-culturelles, éducatives ou scientifiques, sont<br />

en mesure de contribuer à la tâche considérable que<br />

cet impératif impose : il s’agit là tout à la fois d’un<br />

constat, d’un projet et d’une nécessité.<br />

La publication depuis <strong>10</strong> <strong>ans</strong> de la programmation<br />

« <strong>Mars</strong> <strong>Diversités</strong> », et, désormais, d’un numéro hors<strong>série</strong><br />

annuel du « <strong>Diversités</strong> <strong>Magazine</strong> », donnent et<br />

continueront de donner à entendre ce que disent et<br />

à voir ce que font des personnes et des institutions<br />

qui partagent cette exigence. Quotidiennement,<br />

celles-ci agissent, par les arts, la culture et la<br />

tr<strong>ans</strong>mission des savoirs et s’emploient à libérer les<br />

innombrables ressources que recèlent les diversités.<br />

Contre l’exclusion, elles font face aux menaces qui<br />

continuent de peser sur le lien social, s<strong>ans</strong> lequel il<br />

n’est, par définition, pas de société.<br />

L’Échevin de la Culture,<br />

du Tourisme et de l’Interculturalité<br />

de la Ville de Liège<br />

<strong>Hors</strong>-<strong>série</strong> <strong>n°3</strong> - mars 2020


SOMMAIRE<br />

4 | « MARS DIVERSITÉS » FÊTE SES DIX ANS !<br />

6 | LES ARTS ET LA CULTURE : LE PARADIS DE LA DIVERSITÉ ? PAR MARCO MARTINIELLO,<br />

CEDEM - UNIVERSITÉ DE LIÈGE<br />

8 | « AFROFEMINISM IN PROGRESS » : UN PROJET POUR FAIRE ÉCLATER LES BULLES<br />

PAR EMMANUELLE NSUNDA<br />

<strong>10</strong> | LIÈGE CITY BREAKERS » : L’UNION ET LA RECONNAISSANCE PAR LA DANSE URBAINE<br />

PAR NICOLAS FILCO DETHIER, PRÉSIDENT DE L’ASBL<br />

11 | « NECTAR » : DIFFUSION ET PROMOTION DE LA CULTURE URBAINE<br />

PAR JERRY TSHIANI, NECTAR ASBL<br />

12 | S’APPROPRIER LE THÉÂTRE<br />

PAR EDITH BERTHOLET ET ISABELLE COLLARD, THÉÂTRE DE LIÈGE<br />

14 | « SIROPDELIÈGE » : UN DOCUMENTAIRE SUR « L’IDENTITÉ NOIRE » À LIÈGE<br />

INTERVIEW DE GLORIA SELEMANI DJEMBA PAR SIMPLICE NKAKU<br />

15 | LA FONDATION IHSANE JARFI : COMBATTRE L’INTOLÉRANCE, LES DISCRIMINATIONS ET<br />

L’HOMOPHOBIE PAR VINCENT BONHOMME, ADMINISTRATEUR-DÉLÉGUÉ DE LA FONDATION<br />

16 | LES FPS MILITENT TOUJOURS POUR LES DROITS DES FEMMES. LA CYCLOPARADE 2020<br />

SUIVI DE ORIGIN’ELLES : REGARDS CROISÉS SUR LES MIGRATIONS<br />

PAR EVELYNE PINCHEMAIL ET MARIE KLINKENBERG, FPS-SOLIDARIS<br />

18 | LE CRÉAHM SUIVI DE LES 20, 21 & 22 MARS 2020, LE TRINKHALL MUSEUM OUVRE LES<br />

PORTES DE SON NOUVEAU BÂTIMENT<br />

PAR BENOÎT HENRARD, RELATIONS PUBLIQUES – CRÉAHM, RÉGION WALLONNE


« MARS DIVERSITÉS » FÊTE SES <strong>10</strong> ANS !<br />

Notre Programmation <strong>Mars</strong><br />

<strong>Diversités</strong> cherche depuis dix<br />

<strong>ans</strong> à donner une visibilité accrue<br />

aux initiatives d’institutions,<br />

d’associations, de citoyen(ne)s,<br />

animées par la valorisation, la<br />

promotion, la participation, la<br />

reconnaissance et la défense des<br />

droits des diversités. De toutes<br />

les diversités : qu’elles soient liées<br />

à l’origine nationale ou régionale,<br />

au genre, à l’orientation sexuelle,<br />

à l’état de santé physique ou<br />

psychique, à l’âge, etc.<br />

tous, d<strong>ans</strong> l’inclusion en leur sein<br />

des diversités. C’est dorénavant<br />

chaque année, au mois de mars, que<br />

paraîtra, outre la Programmation<br />

« <strong>Mars</strong> <strong>Diversités</strong> », un numéro<br />

hors-<strong>série</strong> de ce <strong>Magazine</strong>, centré<br />

sur les combats que mènent<br />

quotidiennement ces institutions et<br />

associations.<br />

Venez nous rejoindre à la soirée<br />

de Clôture de « <strong>Mars</strong> <strong>Diversités</strong> »,<br />

le vendredi 27 mars dès 18h30, au<br />

Trinkhall Café, Parc d’Avroy !<br />

Nous vous invitons à (re)<br />

découvrir les événements phares<br />

et le programme complet de la<br />

Programmation <strong>Mars</strong> <strong>Diversités</strong><br />

2020 !<br />

À l’occasion du <strong>10</strong>ème anniversaire<br />

de la programmation « <strong>Mars</strong><br />

<strong>Diversités</strong> », ce numéro hors-<strong>série</strong><br />

de notre webzine « <strong>Diversités</strong><br />

<strong>Magazine</strong> » donne la parole<br />

à certaines des nombreu<strong>ses</strong><br />

institutions et associations<br />

liégeoi<strong>ses</strong> qui ont développé une<br />

expertise, une réflexion de fond<br />

et une pratique effective d<strong>ans</strong><br />

l’éducation et la sensibilisation à<br />

la différence, d<strong>ans</strong> le combat pour<br />

l’égalité des droits pour toutes et<br />

70<br />

1 > 31 MARS 2020<br />

Manifestations culturelles engagées<br />

1<br />

VENDREDI 27 MARS DÈS 18H30, AU TRINKHALL CAFÉ<br />

Favelas Grownkids © Goldo<br />

<strong>Mars</strong> <strong>Diversités</strong> <strong>fête</strong> <strong>ses</strong> dix <strong>ans</strong> !


LES APPELS À PROJETS<br />

Le mois de mars est aussi le mois de lancement des deux<br />

appels à projets « Égalité » et « Solidarité Liège Monde »<br />

APPEL À PROJETS<br />

APPEL À PROJETS<br />

APPEL À PROJET<br />

SOLIDARITÉ<br />

LIÈGE<br />

MONDE<br />

Depuis 1996, la Ville de Liège lance un « Appel<br />

à projets en matière d’interculturalité et de<br />

lutte contre les intolérances » à l’intention des<br />

associations qui œuvrent d<strong>ans</strong> le domaine des<br />

relations interculturelles sur le territoire de notre<br />

ville.<br />

Cet appel à projets vise principalement<br />

APPEL À PROJET<br />

à soutenir<br />

des actions qui favorisent le vivre ensemble<br />

d<strong>ans</strong> la société multiculturelle liégeoise.<br />

Les domaines à développer sont :<br />

- L’insertion sociale et professionnelle des<br />

personnes étrangères ou d’origine étrangère ;<br />

- Les actions en faveur de l’intégration ;<br />

- La lutte contre le racisme ;<br />

- La mise en valeur de la diversité culturelle.<br />

En fait, toutes actions aidant à découvrir la<br />

culture de l’autre.<br />

Cette année, les lauréats se partagent la somme<br />

de 24.000 euros après la délibération du jury.<br />

Vous pouvez compléter le formulaire de<br />

participation en ligne sur le site : www.liege.be<br />

Remise du dossier pour le 24 avril 2020 au<br />

plus tard.<br />

Infos : 04 238 52 48<br />

relationsinterculturelles@liege.be<br />

La Ville de Liège veut aider les associations qui<br />

se donnent pour objectif d’initier des activités<br />

qui renforcent la solidarité et la coopération<br />

entre les peuples, en accord avec la Déclaration<br />

universelle des Droits de l’Homme et la Loi<br />

Moureaux (30/07/1981).<br />

Les projets seront présentés par une ou<br />

plusieurs associations ayant leur siège social à<br />

Liège et ayant un partenaire effectif d<strong>ans</strong> un<br />

pays en développement.<br />

Les domaines à développer sont :<br />

- L’intégration d<strong>ans</strong> une stratégie globale<br />

de lutte contre la pauvreté d<strong>ans</strong> les pays en<br />

développement ;<br />

- La favorisation des relations Nord/Sud ;<br />

- La mise en valeur du développement artistique<br />

et culturel des pays en développement.<br />

Cette année, les lauréats se partagent la somme<br />

de 16.000 euros après la délibération du jury.<br />

Vous pouvez compléter le formulaire de<br />

participation en ligne sur le site : www.liege.be<br />

Remise du dossier pour le 24 avril 2020 au<br />

plus tard.<br />

Infos : 04 238 52 48<br />

relationsinterculturelles@liege.be<br />

Les appels à projets


LES ARTS ET LA CULTURE : LE PARADIS DE<br />

LA DIVERSITÉ ?<br />

Les relations complexes entre les<br />

migrations, les minorités ethnicisées<br />

et racisées, les arts et la<br />

culture, constituent un des axes<br />

de recherche du Centre d’Études<br />

de l’Ethnicité et des Migrations de<br />

l’Université de Liège depuis environ<br />

une dizaine d’années. Plusieurs<br />

projets de recherche ont été menés<br />

d<strong>ans</strong> ce domaine par une équipe<br />

diversifiée de neuf personnes (4<br />

hommes et 5 femmes de plusieurs<br />

origines nationales : Belgique, Italie,<br />

Espagne, Rwanda, Brésil, USA<br />

et Mexique). Ils nous ont conduits à<br />

interroger et à réfléchir sur les pratiques<br />

et les discours des artistes et<br />

des institutions culturelles relatifs à<br />

la diversité et aux discriminations.<br />

Il est communément admis que les<br />

milieux culturels et artistiques sont<br />

ouverts à la diversité (quelle qu’en<br />

soit la définition) et de sensibilité<br />

progressiste. Pour cette raison, ils<br />

sont souvent pris pour cibles par<br />

les mouvements politiques nationalistes,<br />

racistes et populistes<br />

contre lesquels les artistes entrent<br />

d’ailleurs souvent en résistance de<br />

manière explicite ou latente. C’est<br />

notamment le cas en Hongrie et<br />

en Flandre où les gouvernements<br />

veulent mettre les institutions<br />

culturelles au service de leur projet<br />

de société homogénéisant, fondé<br />

sur une conception politiquement<br />

programmée de ce que devraient<br />

être une culture et des arts nationaux<br />

de qualité, ce qui, de manière<br />

générale, exclut les expressions artistiques<br />

émanant des immigré.es<br />

et leur.e.s descendant.e.s.<br />

S’il est vrai que les discours des<br />

artistes et de nombreu<strong>ses</strong> institutions<br />

culturelles mettent souvent<br />

en avant comme valeurs la diversité,<br />

la lutte contre les discriminations<br />

sous toutes <strong>ses</strong> formes et la<br />

solidarité à l’égard des réfugiés et<br />

des nouveaux migrants, on ne peut<br />

toutefois pas affirmer que les milieux<br />

artistiques soient, en réalité,<br />

des modèles de diversité interne,<br />

ni même que les discriminations,<br />

notamment ethniques, raciales ou<br />

encore de genre, y soient inexistantes.<br />

La question de la diversité d<strong>ans</strong> le<br />

champ artistique peut être appréhendée<br />

à trois niveaux : la diversité<br />

des publics, la diversité « en scène »<br />

et la diversité d<strong>ans</strong> les structures<br />

de gouvernance des institutions<br />

culturelles.<br />

La diversité des publics, bien<br />

qu’elle soit souvent présentée<br />

comme un objectif à atteindre par<br />

les institutions culturelles, reste,<br />

d’une manière, loin d’être atteinte.<br />

Plus on quitte les cultures dites<br />

populaires et plus on se dirige vers<br />

la « haute » culture, plus le public<br />

s’homogénéise aux pl<strong>ans</strong> social,<br />

économique, ethno-culturel et générationnel.<br />

De même, le champ<br />

des cultures populaires est, lui<br />

aussi, fragmenté. D’un côté, il peut<br />

accueillir des publics très variés. De<br />

l’autre, certaines productions ne<br />

sont conçues que pour des publics<br />

très spécifiques et homogènes. Du<br />

reste, le rêve d’une mixité généralisée<br />

des publics n’est-il pas une<br />

chimère ? La diversité des goûts<br />

ne se traduira-t-elle pas toujours<br />

par une homogénéité relative des<br />

publics ? Quelles que soient les<br />

politiques mi<strong>ses</strong> en place, certains<br />

n’iront jamais à l’opéra, d<strong>ans</strong> un<br />

club de jazz ou d<strong>ans</strong> les musées<br />

d’arts contemporains.<br />

La question de la diversité « en<br />

scène » est également très complexe.<br />

Un constat s’impose : elle<br />

n’existe pas de manière généralisée.<br />

La question à se poser est celle<br />

de savoir si l’absence observée de<br />

diversité sur certaines scènes, par<br />

exemple théâtrales ou musicales,<br />

est le résultat de discriminations ou<br />

d’autres mécanismes. Le débat est<br />

vaste et difficile.<br />

« À vif » avec Kery James / Jean-Pierre Baro<br />

Les arts et la culture : le paradis de la diversité ?


Enfin, on note encore moins de<br />

diversité d<strong>ans</strong> les organes de gouvernance<br />

des institutions culturelles.<br />

Les femmes et les minorités<br />

ethnicisées et racisées y restent<br />

sous-représentées. On peut légitimement<br />

se demander si, d<strong>ans</strong> certains<br />

champs artistiques, l’absence<br />

de diversité d<strong>ans</strong> les structures de<br />

gouvernance des institutions culturelles<br />

ne serait pas liée en partie à<br />

la faible diversité « d<strong>ans</strong> le public »<br />

et « sur scène ». L’accès à la culture<br />

pour tou.te.s et la reconnaissance<br />

institutionnelle de la diversité des<br />

expressions culturelles et artistiques<br />

et donc, de la légitimité de<br />

celles-ci, ne passe-t-elle pas aussi<br />

par une diversification des structures<br />

de gouvernance ?<br />

Cela dit, l’absence de diversité n’est<br />

pas en soi une preuve de l’existence<br />

de discriminations, et en particulier,<br />

de discriminations explicites<br />

et directes envers des artistes, des<br />

publics ou des dirigeant.e.s culturel.le.s<br />

potentiel.le.s issu.e.s de populations<br />

racisées ou ethnicisées. Il<br />

reste que d<strong>ans</strong> certains champs artistiques,<br />

semble subsister un biais<br />

historique en faveur de certaines<br />

parties de la population : les Blancs,<br />

non issus des migrations, de niveau<br />

culturel élevé et de milieux socioéconomiques<br />

assez privilégiés. Par<br />

ailleurs, même si les recherches<br />

<strong>série</strong>u<strong>ses</strong> font largement défaut, on<br />

ne peut pas non plus exclure l’existence<br />

de mécanismes de discrimination<br />

plus directe d<strong>ans</strong> certains<br />

domaines artistiques.<br />

La démocratie culturelle et artistique<br />

reste aujourd’hui un enjeu<br />

crucial pour nos sociétés superdiversifiées.<br />

Les arts ne sont pas à<br />

l’abri de tendances générales que<br />

l’on observe d<strong>ans</strong> le reste de la société,<br />

d’autant plus qu’ils sont parfois<br />

frappés d’une raréfaction des<br />

ressources publiques qui leur sont<br />

affectées.<br />

Marco Martiniello<br />

Centre d’Études de l’Ethnicité et<br />

des Migrations de l’Université de<br />

Liège (CEDEM) :<br />

www.cedem.ulg.ac.be<br />

www.marcomartiniello.be<br />

Les arts et la culture : le paradis de la diversité ?


« AFROFEMINISM IN PROGRESS » : UN<br />

PROJET POUR FAIRE ÉCLATER LES BULLES<br />

Nos héritages et trajectoires nous<br />

donnent accès à une certaine compréhension<br />

du monde que j’aime<br />

comparer à des bulles de vie. Nos<br />

existences sont comme des milliers<br />

de bulles qui s’entrechoquent. Pour<br />

communiquer, nous nous collons à<br />

ces parois tr<strong>ans</strong>parentes et crions<br />

notre message en espérant que la<br />

traversée des différentes couches<br />

d’air et d’eau tr<strong>ans</strong>forme le moins<br />

possible le message au destinataire.<br />

En tant que femme noire, née et<br />

vivant d<strong>ans</strong> un environnement<br />

majoritairement blanc, je vis quotidiennement<br />

une expérience particulière,<br />

tant au sein de structures<br />

institutionnelles que d<strong>ans</strong> ma vie<br />

privée. Dès mon entrée à l’école,<br />

j’ai été confrontée à un monde où<br />

j’étais exclue de la narration dominante.<br />

Les héros et héroïnes des<br />

livres pour enfants, les figures historiques,<br />

les représentations d<strong>ans</strong><br />

les médias, les canons de beauté<br />

communément admis, et même<br />

les revendications féministes<br />

étaient essentiellement occidentaux.<br />

Ni mon corps ni mon héritage<br />

n’étaient représentés.<br />

En 2014, la réalisatrice française<br />

Amandine Gay a traduit et vulgarisé<br />

plusieurs aspects de cette<br />

expérience à travers son documentaire<br />

« Ouvrir la voix », qui donne<br />

à entendre vingt-quatre femmes<br />

noires. Ce documentaire a libéré<br />

la parole sur les réseaux sociaux<br />

et favorisé la prise de conscience<br />

d’une expérience partagée. De là<br />

est né mon projet « Afrofeminism<br />

in progress », déjà évoqué en juin<br />

2018 d<strong>ans</strong> le <strong>Diversités</strong> <strong>Magazine</strong><br />

n° 21 sur l’Afro-Féminisme. Je rêvais<br />

d’un espace d’expression où des<br />

femmes afrodescendantes partagent<br />

leur vécu. Depuis février<br />

2018, une quinzaine de temps de<br />

rencontre ont été créés, sur des<br />

thématiques diver<strong>ses</strong>, telles que<br />

le soin du corps, les relations sentimentales<br />

ou encore le rapport à<br />

la santé mentale : des thématiques<br />

apparemment universelles, mais<br />

néanmoins spécifiques pour les<br />

femmes d’origine étrangère. La<br />

combinaison d’identités, communément<br />

appelée « intersectionnalité<br />

», est une clé de compréhension<br />

de l’afroféminisme. Le vécu d’une<br />

femme blanche en Belgique ne sera<br />

jamais tout à fait identique à celui<br />

d’une femme noire et/ou maghrébine.<br />

Créer un espace de parole, en<br />

non-mixité, exclusivement réservé<br />

aux femmes afrodescendantes est<br />

une question de santé publique :<br />

les diver<strong>ses</strong> agressions subies abîment<br />

autant le corps que l’esprit et<br />

Afrofeminism in progress


Racisme, sexisme, mépris de classe... comment lutter s<strong>ans</strong> dominer ? Projet du collectif Tout Va Bien<br />

se répercutent sur la santé. Pour<br />

contrer cela, Marie Dasylva (coach<br />

de vie) ou Aichattou Ouattara<br />

(une des premières afroféministes<br />

belges : blog Afrofeminista) nous<br />

ont tr<strong>ans</strong>mis des stratégies.<br />

Cela dit, il demeure, à mes yeux,<br />

indispensable de garder un lien<br />

avec les autres bulles, de les rendre<br />

plus perméables. Selon moi, la<br />

non-mixité ne vise pas à se couper<br />

du monde, mais à se retrouver<br />

entre soi pour échanger vécus et<br />

conseils. Si les espaces dédiés à<br />

cela sont rares, peu d’opportunités<br />

sont également données aux<br />

personnes blanches pour comprendre<br />

réellement ce que signifie<br />

« faire partie d’une minorité ethnique<br />

» aujourd’hui. C’est pourquoi,<br />

en parallèle, des ateliers et conférences<br />

ont été organisés, avec des<br />

expert.e.s comme Françoise Vergès,<br />

Mireille Tsheusi-Robert, Nicolas<br />

Rousseau, Véronique Clette-<br />

Gakuba. Ces intermèdes visaient à<br />

apaiser les tensions entre communautés<br />

ou groupes sociaux. Rendre<br />

nos bulles perméables jusqu’à la<br />

fusion requiert un dialogue serein<br />

sur des questions trop souvent<br />

évincées du discours public par<br />

peur de brusquer les sensibilités.<br />

Nous sommes sur la bonne voie.<br />

Aujourd’hui itinérant, le projet se<br />

concentre sur la valorisation d’autrices<br />

afrodescendantes qui, à travers<br />

leurs productions littéraires,<br />

contribuent à repousser les limites<br />

du récit universel. Ainsi, nous avons<br />

pu accueillir Jo Gustin en décembre<br />

dernier. Le projet continue en restant<br />

fidèle à son essence foncière :<br />

la déconstruction en vue de la découverte<br />

de la vraie diversité.<br />

Des connexions sont également<br />

créées avec les milieux militants<br />

afro tels que « Bamko » et « Café<br />

Congo », afin de s’engager aussi<br />

d<strong>ans</strong> des procédures en faveur des<br />

droits des afrodescendant.e.s.<br />

Enfin, en février 2020, nous avons<br />

accueilli le collectif afroféministe<br />

parisien « Mwasi », pour un mini<br />

festival intitulé WAWA ABA qui a<br />

investi les vieux quartiers de Liège<br />

(Outremeuse et En Pierreuse).<br />

Le projet « Afrofeminism in progress<br />

» n’aurait pu voir le jour s<strong>ans</strong><br />

l’ouverture d’esprit et l’espace bienveillant<br />

de La Zone, puis le soutien<br />

d’autres institutions liégeoi<strong>ses</strong> :<br />

les Grignoux, le Centre culturel<br />

et la bibliothèque des Chiroux, la<br />

Lecture Publique et les Relations<br />

Interculturelles de la Ville de Liège,<br />

la librairie indépendante Livre aux<br />

trésors, le PointCulture-Liège, Bepax,<br />

Magma, Barricades, le Festival<br />

Voix de Femmes, le KulturA<br />

et l’Université de Liège. La liste<br />

s’allonge chaque jour. Ce projet, en<br />

évolution, n’a de sens que par son<br />

inscription au cœur de structures<br />

de la ville de Liège, si l’on veut effectivement<br />

rompre l’isolement des<br />

femmes afrodescendantes et leur<br />

donner une place réelle d<strong>ans</strong> notre<br />

société.<br />

Depuis deux <strong>ans</strong>, le projet « Afrofeminism<br />

in progress » vise à repousser<br />

les barrières que l’on voudrait<br />

poser sur nos différences. Il s’emploie<br />

à faire éclater les bulles, afin<br />

de créer un espace confortable,<br />

accessible et compréhensible pour<br />

tout le monde.<br />

Emmanuelle Nsunda<br />

Contact: afrofeminisminprogress@<br />

gmail.com<br />

www.facebook.com/AFProgresSs/<br />

Afrofeminism in progress


« LIÈGE CITY BREAKERS » : L’UNION ET LA<br />

RECONNAISSANCE PAR LA DANSE URBAINE<br />

L’Asbl « Liège City Breakers » a<br />

été créée en 2007 à l’initiative de<br />

6 d<strong>ans</strong>eurs professionnels liégeois,<br />

afin de développer et faire reconnaître<br />

le breakdance, et plus largement<br />

la culture hip-hop, en région<br />

liégeoise et en Belgique.<br />

Nous bénéficions du soutien de<br />

la Ville de Liège d<strong>ans</strong> la mesure<br />

où nous favorisons l’accès à la<br />

culture ainsi que la pratique culturelle<br />

de la d<strong>ans</strong>e. Et parce que les<br />

participant(e)s à nos ateliers et<br />

stages sont souvent des jeunes –<br />

enfants, adolescents et adultes –<br />

issus de quartiers « défavorisés ».<br />

Notre volonté fut d’emblée que<br />

la pratique de la d<strong>ans</strong>e participe<br />

au renforcement de la cohésion<br />

sociale d<strong>ans</strong> notre structure, d<strong>ans</strong><br />

les quartiers de notre ville, d<strong>ans</strong><br />

notre société. C’est ainsi que nous<br />

valorisons en notre sein et au-delà,<br />

les apports artistiques et, plus largement,<br />

sociétaux, des diversités,<br />

ainsi que les valeurs de solidarité,<br />

de tolérance et d’inter-compréhension.<br />

Nous avions constaté que beaucoup<br />

de jeunes d<strong>ans</strong>eurs étaient<br />

méconnus du public, travaillaient<br />

d<strong>ans</strong> l’isolement et ne disposaient<br />

ni d’infrastructures ni d’encadrement.<br />

Notre souhait fut d’emblée<br />

de leur offrir une structure de qualité,<br />

ainsi que des ateliers et stages<br />

encadrés. De plus, un réseau de<br />

contacts a été tissé entre les différents<br />

ateliers, via des rencontres et<br />

des compétitions.<br />

Soucieux de mettre les jeunes<br />

d<strong>ans</strong>eurs en contact avec un<br />

large public, nous avons progressivement<br />

assuré, d<strong>ans</strong> différentes<br />

villes, l’interface entre les artistes<br />

et d’autres structures publiques et<br />

privées : maisons de jeunes, écoles,<br />

lieux culturels, Médiacité, etc. Cela<br />

a contribué à assurer la continuité<br />

du projet et à offrir une vitrine aux<br />

artistes.<br />

L’un des autres objectifs majeurs<br />

de notre Asbl réside d<strong>ans</strong> la reconnaissance<br />

artistique du breakdance<br />

et de jeunes artistes belges sur les<br />

scènes locale et nationale, mais<br />

aussi internationale. Pendant <strong>10</strong><br />

<strong>ans</strong>, jusqu’à 2019, nous avons organisé<br />

la compétition « LCB International<br />

», accueillant et rassemblant<br />

les meilleurs jeunes d<strong>ans</strong>eurs mondiaux<br />

de breakdance, de hip-hop et<br />

d’autres dan<strong>ses</strong>. Cet événement a<br />

permis à nos jeunes artistes belges<br />

d’entrer en compétition et d’échanger<br />

avec les meilleurs d<strong>ans</strong>eurs<br />

de leur discipline. Il les a ouverts<br />

à d’autres cultures, avec tout l’apport<br />

en créativité qui en résulte. Il<br />

a élargi leur espace de rencontre,<br />

voire favorisé leur reconnaissance<br />

artistique.<br />

À partir de 2020, nous développerons<br />

un nouveau « concept » : le<br />

« LCB 1vs1 KIDZ WAR », un « battle »<br />

où les meilleurs jeunes belges de 16<br />

<strong>ans</strong> maximum affronteront les meilleurs<br />

jeunes du monde. D’autres<br />

battles se tiendront, comme « Le<br />

Crew Vs Crew Kidz » et le « Coach<br />

and Student »<br />

D<strong>ans</strong> l’immédiat, venez assister<br />

au concours de breakdance ce 22<br />

mars 2020 à 11h, à l’École communale<br />

Bressoux – Piron située Avenue<br />

Brigade Piron 1 à 4020 Liège !<br />

Nicolas Filco DETHIER<br />

Président<br />

Liège City Breakers - Bressoux<br />

Rue Simon Burnet, <strong>10</strong> 4020 Liège<br />

+ 32 (0) 499 61 67 63<br />

info@liegecitybreakers.be<br />

www.liegecitybreakers.be<br />

facebook.com/lcb.bboy<br />

Liège City Breakers


« NECTAR » : DIFFUSION ET PROMOTION<br />

DE LA CULTURE URBAINE<br />

Fondé en 2012 par le groupe hiphop<br />

liégeois « Indocile », l’Asbl<br />

« Nectar » est composée d'une<br />

jeune équipe multiculturelle et pluridisciplinaire<br />

issue de la génération<br />

montante du hip-hop liégeois.<br />

L’équipe de « Nectar » veille, par<br />

<strong>ses</strong> actions de qualité, à conserver<br />

l’esprit, l’image et l’évolution<br />

d’un mouvement, le hip-hop, de la<br />

culture urbaine qui trouve enfin <strong>ses</strong><br />

lettres de noblesse.<br />

En 2013, répondant aux demandes<br />

croissantes des artistes et s'ouvrant<br />

à d'autres acteurs culturels,<br />

« Nectar » étoffe son offre et propose<br />

différents formats et types<br />

d'événements. Succèderont les soirées<br />

labellisées « Urban Ardent » et<br />

« Green Label Club », en partenariat<br />

avec le Collectif artistique multidisciplinaire<br />

« La Cabane ».<br />

Souhaitant sensibiliser un large public<br />

à la culture hip-hop et invitant<br />

tout un chacun à s'emparer de cette<br />

expression artistique, « Nectar »<br />

propose dès 2016 des ateliers d'initiation<br />

au rap et à l’écriture, d'abord<br />

à la Maison de Jeunes de Sclessin,<br />

puis d<strong>ans</strong> un réseau de plus en plus<br />

étendu : centres culturels, Institutions<br />

Publiques de Protection de la<br />

Jeunesse, prisons, écoles, etc.<br />

L'association fonde sa force sur les<br />

diversités en son sein, et propose<br />

des activités et des événements<br />

également porteurs d'ouverture et<br />

de tolérance. Elle encourage aussi<br />

les jeunes amateurs de hip-hop à<br />

se rendre aux concerts et à adopter<br />

ainsi une pratique culturelle. L'ensemble<br />

des actions menées par<br />

Nectar participe à la promotion,<br />

la diffusion et la valorisation des<br />

cultures urbaines et des pratiques<br />

culturelles au sens large d<strong>ans</strong> une<br />

perspective pluridisciplinaire.<br />

En 2018, « Nectar » lance son label<br />

« Nectar MusiQ » prenant notamment<br />

en charge la production, la diffusion<br />

et la promotion d’artistes et<br />

de groupes tels que Safari, Indocile,<br />

Mr. Clasik, Marù, Anonymes.<br />

En 2019, « Nectar » intègre le programme<br />

d'accompagnement musical<br />

d'artistes de la Province de<br />

Liège, d<strong>ans</strong> le cadre de « Ça balance<br />

Musiques Urbaines ».<br />

Enfin, en multipliant les supports<br />

de communication et de réflexion,<br />

notamment via la production de<br />

vidéos, « Nectar » participe largement<br />

à la reconnaissance de<br />

la culture et des artistes hip-hop<br />

belges en Fédération Wallonie-<br />

Bruxelles et en Europe.<br />

Jerry TSHIANI<br />

Nectarasbl@gmail.com<br />

+ 32 (0)496041907<br />

Rue Ernest Solvay 2<br />

4000 Liège<br />

www.facebook.com/nectarasbl<br />

Liens vidéo<br />

Atelier rap<br />

Lien évènement<br />

Urban Ardent (soirée)<br />

Lien nectar musiq (label)<br />

Nectar Asbl


S’APPROPRIER LE THÉÂTRE<br />

Depuis son installation au cœur de<br />

la ville, le Théâtre de Liège doit<br />

répondre à un nouveau défi : celui<br />

de s’ancrer d<strong>ans</strong> la cité, en tenant<br />

compte de toutes et tous <strong>ses</strong> habitants,<br />

s<strong>ans</strong> imposer un modèle<br />

culturel unique.<br />

Pour y faire face, les collaborations<br />

avec de nombreux partenaires<br />

culturels, associatifs et économiques<br />

apparaissent comme un<br />

atout majeur qui témoigne aussi de<br />

la capacité collective de se mobiliser<br />

et de travailler en connexion.<br />

Les manières de provoquer la rencontre<br />

entre le public et un type<br />

de démarche artistique, et par làmême,<br />

de participer à l’essentielle<br />

démocratisation de la culture, sont<br />

diver<strong>ses</strong>. De nombreux dispositifs<br />

d’accompagnement, d’initiation, de<br />

formation, d’information, de programmation,<br />

de vulgarisation sont<br />

mis en place avec nos partenaires<br />

d<strong>ans</strong> un but principal : tenter de<br />

faire du Théâtre un terrain de jeu<br />

pour les citoyens où ils pourraient<br />

à leur tour s’essayer à regarder, à<br />

réfléchir et à penser ensemble le<br />

monde.<br />

Un de nos questionnements majeurs<br />

aujourd’hui est la place de la<br />

réelle diversité d<strong>ans</strong> nos salles et<br />

sur le plateau. Pour aller à la rencontre<br />

de tous, c’est-à-dire d’êtres<br />

issus de cultures diver<strong>ses</strong> que nous<br />

connaissons peu, mal ou pas du<br />

tout, le Théâtre multiplie les types<br />

d’échanges. La multiplicité des dispositifs<br />

proposés correspond à la<br />

nécessité de répondre à la diversité<br />

des spectateurs et tente de<br />

prendre en considération les pratiques<br />

artistiques et culturelles des<br />

populations.<br />

Le Festival « Atlas of Tr<strong>ans</strong>itions »<br />

– en collaboration avec « <strong>Mars</strong><br />

<strong>Diversités</strong> » de la Ville de Liège,<br />

la Cité Miroir de Liège et BOZAR<br />

Bruxelles –, veut enrichir le débat<br />

sur la manière dont la culture et l’art<br />

en général peuvent refléter le kaléidoscope<br />

culturel de notre temps.<br />

Interdisciplinaire et foisonnant, le<br />

Festival s’intéresse aux résultats<br />

potentiels des récents phénomènes<br />

migratoires et travaille, par le biais<br />

de spectacles, d’échanges, de débats,<br />

mais également d’ateliers, à<br />

la recherche de nouvelles façons<br />

de percevoir l’espace public et la<br />

cohabitation entre les citoyens européens<br />

et les nouveaux arrivants.<br />

Nous avons à cœur d’aborder cette<br />

question, sujet de désunion au sein<br />

de l’Union européenne, de manière<br />

frontale sur le plan politique tout<br />

en cherchant à favoriser le dialogue<br />

entre les différentes visions<br />

et entre les différents systèmes de<br />

valeurs possibles.<br />

Durant une semaine, spectateurs,<br />

artistes, universitaires, représentants<br />

politiques et du milieu associatif<br />

interrogeront ensemble les<br />

réalités migratoires à travers une<br />

programmation riche et variée.<br />

Avec l’envie de partager et de<br />

poursuivre les rencontres interculturelles<br />

lors d’ateliers (cuisine,<br />

d<strong>ans</strong>e, peinture, mode, musique)<br />

qui inviteront le public à découvrir<br />

l’autre, autrement, pour écrire<br />

ensemble ces nouvelles histoires<br />

communes et collectives qui sont<br />

le terreau d’un nouveau modèle de<br />

société en construction.<br />

S’approprier le théâtre


Ce festival est l’aboutissement d’un projet soutenu<br />

par l’Union Européenne, commencé en 2017, et qui<br />

connecte les institutions culturelles de 7 pays (Italie,<br />

Suède, Pologne, Albanie, Grèce, France et Belgique)<br />

d<strong>ans</strong> le but d’établir un dialogue interculturel<br />

et de créer des récits communs et collectifs. En<br />

appui à ce travail, un réseau universitaire européen,<br />

coordonné par le Département de sociologie et de<br />

droit économique de l’Université de Bologne, analyse<br />

les processus de collecte des savoirs, l’évolution<br />

des récits communs et les techniques utilisées<br />

pour créer des espaces de rencontres interculturels.<br />

Durant le festival, de nombreu<strong>ses</strong> rencontres et de<br />

nombreux débats citoyens, organisés en collaboration<br />

avec le Centre d’Études de l’Ethnicité et des<br />

Migrations de l’Université de Liège (CEDEM) et son<br />

directeur Marco Martiniello, offrent au spectateur<br />

l’occasion d’approfondir ces questions.<br />

Expo photos (c) Giulio Piscitelli<br />

Les théâtres partenaires sont la Emilia Romagna<br />

Teatro Fondazione (Italie), Cantieri Meticci (Italie),<br />

le Channel Scène Nationale (France), le Tjeter Vizion<br />

Ngo (Albanie), la Albanian Theatre Association<br />

(Albanie), le Powszechny Theatre (Pologne), Motus<br />

Terrae (Grèce), le Göteborgs Stadsteater (Suède)<br />

et le Studio Emad Eddin Foundation (Égypte).<br />

Edith BERTHOLET et Isabelle COLLARD<br />

Théâtre de Liège<br />

Place du 20-août, 16<br />

4000 Liège<br />

+32 (0)4 344 71 60<br />

www.theatredeliege.be<br />

Hierarchy of needs (c) Ola Kjelbye<br />

Le programme du Festival « Atlas of Tr<strong>ans</strong>itions »<br />

du 9 au 14 mars 2020 est disponible sur le site du<br />

Théâtre de Liège.<br />

Damascus 2045 (c) Szymon Rogiński<br />

NECROPOLIS (c) Institut des Croisements<br />

S’approprier le théâtre


« SIROPDELIÈGE » : UN DOCUMENTAIRE SUR<br />

« L’IDENTITÉ NOIRE » À LIÈGE<br />

À seulement 23 <strong>ans</strong>, Gloria Selemani<br />

DJEMBA regorge déjà de<br />

multiples talents. Belge et liégeoise<br />

d’origine congolaise, elle est<br />

l’auteure de « SiropDeLiège », un<br />

documentaire amateur qui révèle<br />

les sentiments et les vécus de plusieurs<br />

jeunes Liégeois(es), autour<br />

de l’identité noire. Une démarche<br />

inédite !<br />

Nous sommes allés à la rencontre<br />

de Gloria Selemani DJEMBA : « Selem<br />

» pour <strong>ses</strong> abonnés. C’est qu’en<br />

plus d’être étudiante en infirmerie,<br />

elle est blogueuse et chroniqueuse<br />

à la radio Blackout (48FM <strong>10</strong>0.1) . Et<br />

ce n’est pas tout ! Gloria est aussi<br />

une militante afroféministe engagée,<br />

et une slameuse qui participe<br />

régulièrement aux ateliers et apéros<br />

littéraires avec le Collectif L-<br />

Slam.<br />

D<strong>ans</strong> ce documentaire qu’elle a réalisé<br />

avec des moyens rudimentaires<br />

– un vieil appareil photo numérique<br />

–, Gloria est partie interviewer 25<br />

jeunes Liégeois(es) d’origine subsaharienne<br />

– qu’elle a baptisés « sirops<br />

de Liège » – au sujet de l’identité<br />

noire à Liège. C’est une parole<br />

authentique, brute, s<strong>ans</strong> détours,<br />

sur des questions sensibles que<br />

donne à entendre de bout en bout<br />

ce documentaire.<br />

Qu’est-ce qui t’a incitée à réaliser<br />

« SiropDeLiège » ? Quel fut le déclic<br />

?<br />

Mon déclic, ce fut ma visite au<br />

Musée de l’Afrique Centrale de<br />

Tervuren, une visite en avant-première<br />

pour laquelle j’avais été sélectionnée<br />

par le magazine néerlandophone<br />

MO. Ce musée se dit<br />

aujourd’hui « décolonial ». Et pourtant,<br />

j’ai eu l’impression d’être colonisée<br />

« à nouveau ». De cette visite<br />

est née une dissociation interne qui<br />

entraîna une seule question : puisje<br />

être belge et noire à la fois ? Je<br />

me suis alors demandé si les jeunes<br />

personnes noires de ma ville ressentent<br />

ce « choc » entre origine et<br />

nationalité et comment ils le vivent.<br />

J’ai en effet toujours été soucieuse<br />

de ma communauté. Voilà comment<br />

mon documentaire est né.<br />

« SiropDeLiège », c’est la réponse<br />

à mon ressenti au Musée de Tervuren.<br />

Comment définirais-tu l’identité<br />

noire ?<br />

C’est justement une des interrogations<br />

que je pose à mes intervenants.<br />

Je dirais que l’identité noire,<br />

c’est être conscient de faire partie<br />

d’une grande Histoire tout en es-<br />

D<strong>ans</strong> le cadre du Festival « Corps de Textes » et de « <strong>Mars</strong> <strong>Diversités</strong> »,<br />

Gloria Selemani Djemba présentera « SiropDeLiège », le 26 mars, de<br />

13h30 à 15h, au Théâtre de Liège. Gratuit.<br />

Réservation obligatoire (pour groupes et individus) sur la billetterie<br />

en ligne du Théâtre de Liège<br />

sayant d’être soi.<br />

Que représente un(e) « sirop de<br />

Liège » ?<br />

C’est être noire et être d’origine liégeoise<br />

comme moi ! Ce sont deux<br />

cho<strong>ses</strong> indissociables qui font partie<br />

de mon être, que ça plaise ou<br />

non.<br />

Ton prénom, c’est Gloria ou Selem<br />

?<br />

Selemani ou Glo pour les intimes<br />

et pour les gens qui éprouvent une<br />

certaine difficulté – qui m’échappe<br />

d’ailleurs – à prononcer mon prénom<br />

« SE LE MA NI ». C’est toute<br />

une histoire que j’ai slamée durant<br />

la première de mon documentaire,<br />

un texte qui se trouve sur mon<br />

blog, et qui m’a valu un prix d’écriture<br />

d<strong>ans</strong> un magazine féministe<br />

français<br />

Interview de Gloria Selemani<br />

Djemba par Simplice Nkaku<br />

Pour contacter Gloria Selemani<br />

Djemba : eventselem.g@outlook.be<br />

SiropDeLiège


LA FONDATION IHSANE JARFI : COMBATTRE<br />

L’INTOLÉRANCE, LES DISCRIMINATIONS ET<br />

L’HOMOPHOBIE<br />

La Fondation Ihsane Jarfi a été<br />

créée le 6 février 2014 avec le soutien<br />

de la Ville de Liège et suite au<br />

meurtre homophobe dont a été<br />

victime Ihsane Jarfi, jeune trentenaire<br />

d’origine marocaine. Ce crime<br />

a été le premier en Belgique pour<br />

lequel, lors du procès, la circonstance<br />

aggravante d’homophobie a<br />

été retenue. Les assassins ont été<br />

lourdement condamnés par la Cour<br />

d’assi<strong>ses</strong> de Liège en décembre<br />

2014.<br />

Le père de la victime, Monsieur<br />

Hassan Jarfi, est à l’origine de la<br />

création de la Fondation. Il a fait de<br />

son combat contre l’intolérance, les<br />

discriminations et l’homophobie un<br />

combat quotidien pour surmonter<br />

sa douleur et continuer à vivre. Il<br />

promeut une société dont le « Vivre<br />

Ensemble » est la pierre angulaire.<br />

Il a d’ailleurs écrit un livre intitulé<br />

« Ihsane Jarfi, le couloir du deuil »,<br />

publié aux Éditions Luc Pire en<br />

2013. Rappelons qu’Hassan Jarfi<br />

vient de remporter le Prix ECCAR<br />

AWARD 2020 de la Coalition<br />

Européenne des Villes contre le<br />

Racisme / European Coalition Of<br />

Cities Against Racism*.<br />

Dès sa création, la Fondation Ihsane<br />

Jarfi a réuni, d<strong>ans</strong> son conseil<br />

d’administration, de grandes institutions<br />

culturelles liégeoi<strong>ses</strong> (l’Orchestre<br />

Philharmonique Royal de<br />

Liège, l’Opéra Royal de Wallonie et<br />

le Théâtre de Liège), des femmes<br />

et des hommes politiques convaincus<br />

par le combat de la Fondation,<br />

ainsi que des représentant-e-s de la<br />

société civile.<br />

Le Refuge Ihsane Jarfi<br />

En 2017, le conseil d’administration<br />

a pris la décision de consacrer<br />

toute son énergie à la création<br />

d’un refuge pour les jeunes LGBT<br />

en rupture sociale et/ou familiale<br />

pour cause d’homophobie ou de<br />

tr<strong>ans</strong>phobie. Après deux années de<br />

développement, le Refuge Ihsane<br />

Jarfi est né en juin 2019. Un projet<br />

inédit en Wallonie.<br />

Le Refuge Ihsane Jarfi propose<br />

des hébergements d’urgence et de<br />

tr<strong>ans</strong>ition à de jeunes LGBT de 18<br />

<strong>ans</strong> et plus qui se retrouvent s<strong>ans</strong><br />

logement à la suite d’une rupture<br />

avec leur milieu social et/ou familial.<br />

Le Refuge Ihsane Jarfi travaille en<br />

étroite collaboration avec le CPAS<br />

de Liège pour répondre rapidement<br />

à des situations d’urgence<br />

sociale. Le dispositif fonctionne<br />

en deux temps. Un hébergement<br />

d’urgence en partenariat avec un<br />

opérateur public pendant les premiers<br />

jours, d’abord. Puis un hébergement<br />

de tr<strong>ans</strong>ition en appartement<br />

si la situation de rupture et<br />

l’urgence sont avérées. Les deux<br />

formes d’hébergement bénéficient<br />

d’une totale discrétion afin d’éviter<br />

de potentielles situations de tension.<br />

Depuis la création du Refuge Ihsane<br />

Jarfi - et en moins d’un an -,<br />

onze jeunes sont entrés en contact<br />

avec l’équipe du Refuge : cinq ont<br />

été hébergés en urgence et deux<br />

sont encore aujourd’hui d<strong>ans</strong> l’hébergement<br />

de tr<strong>ans</strong>ition. Preuve,<br />

s’il en est, de la nécessité de disposer,<br />

encore aujourd’hui, de telles<br />

structures d’accueil.<br />

Vincent Bonhomme,<br />

Administrateur-Délégué<br />

de la Fondation Ihsane Jarfi<br />

www.fondation-ihsane-jarfi.be<br />

www.facebook.com/fondationihsanejarfi/<br />

* Cf. « <strong>Diversités</strong> <strong>Magazine</strong> » de décembre<br />

2019<br />

La Fondation Ihsane Jarfi


LES FPS MILITENT TOUJOURS POUR LES DROITS<br />

DES FEMMES<br />

Créées il y a presque <strong>10</strong>0 <strong>ans</strong> pour<br />

améliorer les conditions de vie<br />

des femmes et des enfants, les<br />

Femmes Prévoyantes Socialistes<br />

sont aujourd’hui encore bel et<br />

bien actives. Bien sûr, notre<br />

champ d’activités s’est étendu<br />

et modernisé. Mais les FPS<br />

s’investissent toujours avec une<br />

énergie s<strong>ans</strong> cesse renouvelée<br />

d<strong>ans</strong> la lutte pour l’égalité entre<br />

les hommes et les femmes. Nous<br />

défendons les valeurs d’égalité, de<br />

justice sociale et de démocratie.<br />

Nous vous invitons à nous rejoindre<br />

ce 8 mars à la Cycloparade, ainsi<br />

que ce 19 mars pour découvrir<br />

(ou redécouvrir) l’exposition<br />

OriginElles.<br />

La Journée Internationale des<br />

Droits des Femmes : la « sororité »<br />

au cœur de la Cycloparade 2020<br />

à Liège !<br />

Ce 8 mars, c’est la 3ème édition de<br />

la Cycloparade féministe à Liège.<br />

Un rassemblement annuel où des<br />

citoyen·ne·s, des associations,<br />

des groupes militants, sortent<br />

leurs pancartes, leurs slog<strong>ans</strong>, et<br />

enfourchent vélos, ou autres engins<br />

roulants, pour rendre visibles les<br />

luttes pour les droits des femmes<br />

d<strong>ans</strong> l’espace public.<br />

Parce que ces combats<br />

sont multiples, différents et<br />

complémentaires, nous nous<br />

rassemblons cette année sous le<br />

thème de la Sororité.<br />

So…so…so… solidarité, avec les<br />

femmes du monde entier !<br />

Au programme des créations<br />

collectives comme un happening<br />

façon Haka, des textes lus par<br />

une crieuse publique, mais aussi<br />

du slam et un DJ set féministe.<br />

« Collectives et Ardentes »,<br />

le collectif organisateur de la<br />

parade, dont les FPS font partie, a<br />

également décidé de réaliser une<br />

campagne d’affichage pour mettre<br />

à l’honneur les féminismes. Nous<br />

exposerons d<strong>ans</strong> le centre de Liège<br />

des images de féministes connues,<br />

de groupes de femmes qui luttent<br />

pour leurs droits ici et ailleurs, s<strong>ans</strong><br />

oublier les héroïnes invisibles.<br />

Un grand événement rassembleur,<br />

créé parce que nous sommes plus<br />

fort·e·s ensemble et parce que<br />

ce combat dépasse les clivages<br />

politiques et idéologiques.<br />

Evelyne PINCHEMAIL<br />

Solidaris Liège<br />

Envie de participer ? Rejoigneznous<br />

le 8 mars à 14h, Place de l’Yser<br />

à Liège. www.cyloparade.be<br />

Les FPS militent toujours pour les Droits des Femmes


ORIGINELLES : REGARDS CROISÉS SUR LES<br />

MIGRATIONS<br />

« La Maison des Femmes d’ici et<br />

d’ailleurs » est un projet interculturel<br />

des Femmes Prévoyantes<br />

Socialistes qui vise l’émancipation<br />

des femmes, l’égalité, la laïcité, la<br />

mixité et la solidarité. C’est un lieu<br />

d’accueil pour les femmes, pour<br />

toutes les femmes : un lieu où elles<br />

peuvent se rencontrer, discuter de<br />

leurs difficultés, échanger, partager<br />

d<strong>ans</strong> une perspective collective et<br />

solidaire.<br />

En 2019, ces femmes d’ici et<br />

d’ailleurs, qui sont nombreu<strong>ses</strong><br />

à avoir connu l’exil, ont souhaité<br />

réaliser une exposition autour des<br />

parcours migratoires. Il s’agissait<br />

de raconter, de se raconter. Pour<br />

réhabiliter la parole, pour s’en<br />

ressaisir, elles se sont aidées de<br />

supports : d’un objet cher, d’une<br />

photo ancienne. Aux mots se sont<br />

ensuite associées de nouvelles<br />

images. Elles ont exploré différentes<br />

techniques photographiques au<br />

moyen d’appareils photo jetables,<br />

de Polaroïds, d’images d’archives.<br />

Elles ont tenté de capter ce qui a<br />

été, tenté de raconter autrement.<br />

Elles se sont réapproprié ces<br />

instants, ces moments perdus,<br />

enfuis, passés. Il s’agissait de<br />

garder une trace, de garder en<br />

mémoire et de tr<strong>ans</strong>mettre aussi.<br />

Et, au-delà, il s’agissait aussi de<br />

passer de sujet photographié à<br />

sujet photographiant. (Re)devenir<br />

actrice de sa trajectoire est un des<br />

objectifs visés par tous les ateliers<br />

de la Maison des Femmes d’ici et<br />

d’ailleurs.<br />

Elles ont été accompagnées, lors<br />

de ce projet d’atelier photo, par<br />

deux animatrices, Sadia Haoua et<br />

Leslie Laurent, ainsi que par deux<br />

photographes professionnelles<br />

Marjorie Goffart et Sophia Von<br />

Fernbach. Ces dernières ont préparé<br />

des séances photos de ces femmes.<br />

Ce qui est exposé, avec le soutien<br />

de la FWB et de notre partenaire le<br />

CNCD-11.11.11, mêle donc les photos<br />

des participantes et celles des<br />

professionnelles, auxquelles se sont<br />

ajoutées celles du photographe de<br />

presse Valentin Bianchi.<br />

Cette exposition baptisée<br />

OriginElles a été montrée à la<br />

galerie Le Parc, à la péniche<br />

L’Armande, à l’Espace Wallonie, à la<br />

galerie du Churchill. Cette expo sera<br />

présentée le 19 mars lors de « La<br />

langue française en <strong>fête</strong> » à l’Espace<br />

Georges Truffaut à Droixhe.<br />

Si vous aussi, vous souhaitez<br />

exposer ces photos, l’exposition est<br />

disponible gratuitement.<br />

Marie Klinkenberg,<br />

Maison des Femmes d’ici<br />

et d’ailleurs<br />

Maison des Femmes d’ici<br />

et d’ailleurs<br />

Rue Magis 16 à 4020 Liège<br />

+32 4 342 24 22<br />

maisondesfemmes.liege@solidaris.<br />

be<br />

OriginElles : Regards croisés sur les migrations


LE CRÉAHM, RÉGION WALLONNE<br />

Le Créahm (Création et Handicap<br />

Mental) est une association dont<br />

l’objectif est de révéler et de déployer<br />

des formes d’art produites<br />

par des personnes handicapées<br />

mentales. Pour ce faire, le Créahm<br />

a mis en place des ateliers de création<br />

animés par des praticiens en<br />

arts plastiques et en arts vivants,<br />

inscrivant ainsi son projet d<strong>ans</strong> un<br />

cadre pleinement artistique.<br />

Le Créahm a pour objet d’explorer<br />

et de diffuser ces créations<br />

plastiques, théâtrales, chorégraphiques<br />

et musicales. La question<br />

de l’inclusion, omniprésente d<strong>ans</strong> le<br />

contexte politique et économique<br />

actuel, est au centre du propos<br />

de l’Asbl, qui défend le droit à la<br />

culture pour tous.<br />

Plus largement, la démarche du<br />

Créahm correspond à l’espoir et à<br />

la volonté d’une société où la différence<br />

soit, véritablement, accueillie.<br />

Non pas de manière convenue,<br />

ni mièvre, ni aveugle ; mais<br />

au contraire lucide, responsable et<br />

solidaire: une société où la différence<br />

– ici celle du handicap mental<br />

-, ne soit pas aplanie ni reléguée,<br />

mais pleinement manifestée en son<br />

pouvoir de création et de questionnement.<br />

Chacune des actions du<br />

Créahm est l’illustration militante<br />

de ce projet et, depuis trente <strong>ans</strong>, le<br />

lieu où s’inventent au quotidien les<br />

outils de médiation qui le rendent<br />

possible.<br />

Les œuvres des artistes qui travaillent<br />

au sein des ateliers du<br />

Créahm sont désormais pleinement<br />

reconnues. L’atelier est un cadre<br />

et un système pluridisciplinaires<br />

de liens et d’influences qui s’entremêlent<br />

entre l’artiste et l’équipe pluridisciplinaire.<br />

Il s’agit d’un contexte<br />

de création unique qui est à l’origine<br />

d’une production artistique<br />

d’une grande singularité.<br />

Des expositions, des publications,<br />

des spectacles, des performances<br />

et des concerts sont diffusés en<br />

Belgique et à l’étranger, qui témoignent<br />

que le Créahm et <strong>ses</strong><br />

artistes s’intègrent pleinement d<strong>ans</strong><br />

la vie culturelle locale, régionale et<br />

internationale. Le Créahm tisse des<br />

liens avec de nombreux partenaires<br />

culturels, associatifs, et rayonne depuis<br />

plus de 40 <strong>ans</strong>.<br />

www.creahm.be<br />

www.facebook.com/CreahmRegionWallonne<br />

Le Créahm, Région wallonne


LES 20, 21 & 22 MARS 2020, LE TRINKHALL<br />

MUSEUM OUVRE LES PORTES DE SON NOUVEAU<br />

BÂTIMENT<br />

Le Trinkhall Museum, c’est la collection<br />

internationale du Créahm,<br />

Région wallonne.<br />

Un ensemble de près de 3000<br />

œuvres produites par tous les ateliers<br />

qui, d<strong>ans</strong> le monde, ont pour<br />

objectif de révéler et de déployer<br />

des formes d’art produites par des<br />

personnes handicapées mentales.<br />

Le centre de documentation du<br />

Trinkhall Museum est un fonds de<br />

références exhaustif autour de l’art<br />

produit par des artistes handicapés<br />

mentaux d<strong>ans</strong> un contexte d’atelier<br />

et, de manière plus large, autour<br />

des arts hors-normes et de tout ce<br />

qui questionne les marges ou les<br />

frontières de l’art.<br />

Benoît HENRARD<br />

WEEK-END D’OUVERTURE<br />

TRINKHALL MUSEUM<br />

21 & 22 MARS<br />

Visites guidées des expositions<br />

et du nouveau bâtiment à 11h & à<br />

15h. Accès libre.<br />

Programme du week-end<br />

d’ouverture & des expositions :<br />

www.trinkhall.museum<br />

Visages/Frontières<br />

21.03 > 30.08.2020<br />

La première saison du Trinkhall<br />

est consacrée à la thématique du<br />

visage. Au cœur du musée, les visages<br />

de la collection dialoguent<br />

avec un crâne surmodelé de Nouvelle-Guinée<br />

- Papouasie, un autoportrait<br />

de Rembrandt, une figure<br />

bricolée de Louis Pons, une lithographie<br />

de Bengt Lindström ou<br />

de James Ensor, ... Par ailleurs des<br />

artistes contemporains : Thomas<br />

Chable, Hélène Tilman, Anne de<br />

Gelas, Dany Danino ou Yvon Vandycke<br />

interviennent en proposant,<br />

chacun, une œuvre qui relaie la thématique<br />

du visage.<br />

Á tout n’a rien gagner<br />

Jean-Michel Wuilbeaux<br />

21.03 > 30.08.2020<br />

Né à Valenciennes en 1968, Jean-<br />

Michel Wuilbeaux fréquente l’atelier<br />

de la Pommeraie, Beloeil (Belgique)<br />

depuis 1990. Il y développe<br />

une œuvre d’une exceptionnelle<br />

densité, œuvre peinte, mais écrite<br />

également.<br />

TRINKHALL MUSEUM<br />

Parc d’Avroy 4000 Liège – Belgique<br />

+ 32 4 2223295<br />

Mercredi > dimanche<br />

de <strong>10</strong>h00 à 18h00<br />

Fermé le lundi et le mardi<br />

Accès gratuit chaque premier<br />

dimanche du mois<br />

mediation@trinkhall.museum<br />

Marinella Parente, gouache sur papier<br />

©M.Thies/collection trinkhallmuseum<br />

Alain Meert, Le musée idéal, 2019. © M.Thies/<br />

collection trinkhall museum.<br />

Trinkhall Museum


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<strong>Hors</strong>-<strong>série</strong> n°2<br />

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Faut-il avoir peur des<br />

stéréotypes ?<br />

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Le Langage codé des<br />

partis d’extrême droite<br />

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DIVERSITÉS<br />

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GENRE ET DROITS DES<br />

FEMMES<br />

LE RÔLE DES VILLES<br />

DANS LA LUTTE<br />

CONTRE LE RACISME<br />

HOMOPHOBIE ET<br />

DROITS DES LGBT<br />

LE HARCÈLEMENT DE RUE<br />

N°5 - juillet-août 2015<br />

TOURISME ET MIGRATIONS<br />

: QUELLE ÉGALITÉ DANS<br />

LES MOBILITÉS<br />

N°6 - septembre 2015<br />

L’ÉCOLE : UN OUTIL DE<br />

DÉMOCRATIE ?<br />

diversités<br />

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diversités<br />

Dialogues<br />

diversités<br />

sur<br />

diversités<br />

FAUT-IL AVOIR<br />

PEUR DES<br />

STÉRÉOTYPES<br />

diversités<br />

LE LANGAGE<br />

CODÉ DES PARTIS<br />

D’EXTRÊME<br />

DROITE<br />

La diversité<br />

d<strong>ans</strong> La presse<br />

LA<br />

Diversité<br />

N°7 - octobre 2015<br />

N°8 - novembre 2015<br />

LES JEUX AU SERVICE DU<br />

Les jeux au service du handicap ?<br />

HANDICAP<br />

N°9 - décembre 2015<br />

SEXISTES LES<br />

SexiSteS, noS jouetS ?<br />

JOUETS ?<br />

N°<strong>10</strong> - janvier 2016<br />

DIALOGUES SUR LA<br />

DIVERSITÉS<br />

N°11 - février 2016<br />

N°12 - mars, avril, mai 2016<br />

DIVERSITÉS<br />

diversités<br />

diversités<br />

diversités<br />

diversités<br />

Paniques identitaires<br />

pas en<br />

promo<br />

diversités<br />

70 ANS<br />

D’IMMIGRATION<br />

ITALIENNE<br />

70 ANS<br />

D’IMMIGRATION ITALIENNE<br />

N°14 - septembre, octobre, novembre 2016<br />

Zoos humains<br />

L’invention du sauvage<br />

N°15 - décembre 2016 - janvier, février 2017<br />

N°13 - juin, juillet, août 2016<br />

<strong>10</strong> décembre : journée<br />

internationale des droits humains<br />

N°16 - mars, avril, mai 2017<br />

Le débat : représentations<br />

Liées à L’immigration en WaLLonie<br />

N°17 - juin, juillet, août 2017<br />

Le débat<br />

Les Lois antiracisme et<br />

antidiscrimination ont <strong>10</strong> <strong>ans</strong><br />

N°18 - septembre, octobre, novembre 2017<br />

Paniques identitaires<br />

N°19 - décembre 2017, janvier, février 2018<br />

diversités<br />

NOUS SOMMES BEAUX !<br />

L’écriture incLusive<br />

diversités<br />

foxtrot<br />

moustique<br />

algèbre<br />

meringue<br />

Les<br />

mots<br />

venus<br />

d’ailleurs<br />

steppe<br />

N°21 - juin, juillet, août 2018<br />

diversités<br />

L’Afro –Féminisme<br />

<strong>Hors</strong>-<strong>série</strong> - septembre 2018<br />

diversités<br />

N°23 - décembre 2018, janvier, février 2019<br />

diversités<br />

LES COMMUNES<br />

AU CŒUR DES<br />

DROITS HUMAINS<br />

N°24 - mars, avril, mai 2019<br />

diversités<br />

LA DIVERSITÉ<br />

AU TRAVAIL<br />

diversités<br />

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N°25 - juin, juillet, août 2019<br />

<strong>Hors</strong>-<strong>série</strong> n°2 - décembre 2019<br />

L’Échevin de la Culture, du Tourisme et de l’Interculturalité<br />

Contact : relationsinterculturelles@liege.be - www.liege-diversites.be

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