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syndicom magazine No.15

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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<strong>syndicom</strong><br />

N o 15 Février-Mars 2020<br />

<strong>magazine</strong><br />

Protéger<br />

ceux qui<br />

s'engagent


Annonce<br />

MARCH th<br />

MARS<br />

MARZO<br />

MÄRZ<br />

2020<br />

WE'RE NOT GIVING UP ! **<br />

ON LÂCHE RIEN ! **<br />

LA LOTTA CONTINUA ! **<br />

WIR LASSEN NICHT LOCKER ! **


Sommaire<br />

4 Une fine équipe<br />

5 Brèves<br />

6 Du côté des employeurs<br />

7 L’invitée<br />

8 Dossier : licenciements<br />

antisyndicaux<br />

16 Au cœur de nos métiers<br />

19 Journée des libres<br />

22 Solutions par une<br />

médiation<br />

25 Droit au but<br />

26 Suggestions<br />

Un bouclier pour ceux qui luttent en notre nom<br />

27 1000 mots<br />

28 Evènements<br />

30 Tranches de vie<br />

31 Mots croisés<br />

32 <strong>syndicom</strong> social<br />

Les militants syndicaux, les membres des<br />

commissions du personnel et les membres de<br />

conseils de fondation de caisses de pension<br />

font un travail difficile et utile à tous. Ils posent<br />

des questions qui peuvent les mettre en danger.<br />

Si l’employeur choisit de les licencier, la loi<br />

les protège peu puisque l’indemnité ne dépasse<br />

pas six mois de salaire. Dans les faits, quand<br />

elle est accordée, elle n’est guère que de deux à<br />

trois mois de salaire.<br />

La bonne nouvelle, c’est que de nombreuses<br />

conventions collectives de travail ont désormais<br />

déployé un bouclier efficace en prévoyant<br />

une protection expresse contre le licenciement<br />

de ces personnes dans le cadre de leurs fonctions,<br />

comme le fait la CCT Poste 2021 ou la CCT<br />

de Swisscom, qui s’étend encore un an après.<br />

Une précaution utile, comme le sont aussi les<br />

procédures spécifiques de médiation, les délais<br />

de congé prolongés et les indemnités salariales<br />

doublant celles de la loi.<br />

Saluons le bon fonctionnement de cette protection.<br />

Que de telles dispositions protectrices<br />

fassent à l’avenir systématiquement partie des<br />

clauses figurant dans les nouvelles CCT ! Mais<br />

nous devons aussi exiger que la loi suisse respecte<br />

enfin le droit public supérieur, soit la<br />

Convention européenne des droits de l’homme<br />

et les Conventions de l’OIT.<br />

Notre pays doit bien cela à ceux qui s’engagent<br />

pour les autres.<br />

4<br />

8<br />

22<br />

Sylvie Fischer, réd. en chef <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong>


4<br />

Une fine<br />

équipe<br />

Nos meilleurs recruteurs chez <strong>syndicom</strong><br />

Yvan Bianchini (44 ans)<br />

Ce serrurier de formation vit aujourd’hui<br />

à Bellinzone (TI). Passionné par<br />

les nouvelles technologies, il a rejoint<br />

Swisscom il y a environ dix ans. Il y<br />

travaille actuellement à la hotline pour<br />

les clients privés. Il est le représentant<br />

du personnel pour le Tessin et s’engage<br />

activement chez <strong>syndicom</strong> depuis deux<br />

ans.<br />

Tamara Balzer (36 ans)<br />

Elle vit à Zurich et y étudie le droit à<br />

l’université. En parallèle, elle travaille<br />

à temps partiel (50 %) comme agente<br />

d’appel dans le centre de contact de la<br />

société Telag. Depuis 2015, elle est<br />

membre de <strong>syndicom</strong> et a reçu le prix<br />

de la meilleure recruteuse de l’année<br />

2019.<br />

Remo Rupp (61 ans)<br />

Il habite à Reinach (AG) et est membre<br />

de <strong>syndicom</strong> depuis 2018. Depuis<br />

30 ans, il est employé par un entrepreneur<br />

de CarPostal à Sursee. Chez<br />

<strong>syndicom</strong>, il représente les chauffeurs<br />

des entrepreneurs de CarPostal. Il est<br />

membre de la délégation de négociation<br />

pour la CCT de CarPostal. Il est<br />

second meilleur recruteur en 2019.<br />

Texte : Nick Manouk<br />

Photo : Alexander Egger<br />

« Ensemble seulement,<br />

nous sommes forts »<br />

Beaucoup de nos collègues semblent<br />

croire que les acquis en matière de<br />

conditions de travail tombent tout<br />

simplement du ciel. Certains n’osent<br />

pas mentionner leurs problèmes de<br />

salaires ou d’heures de travail. Nous<br />

leur expliquons que c’est ensemble<br />

que nous pouvons être forts et<br />

qu’avec un syndicat pour nous épauler,<br />

il est plus facile d’exiger des améliorations.<br />

Bien sûr, un employé peut<br />

discuter de sa situation avec son supérieur<br />

hiérarchique ; cependant,<br />

des travailleurs organisés ont également<br />

accès à la direction.<br />

Nous venons de branches différentes,<br />

mais tous les secteurs<br />

connaissent l’importante mutation<br />

que vit le monde du travail. La numérisation,<br />

la quête du profit et les mesures<br />

d’austérité font risquer des<br />

conditions de travail plus précaires.<br />

C’est pourquoi nous nous efforçons,<br />

pendant la pause ou en fin de journée<br />

autour d’une bière, de sensibiliser<br />

les employés non seulement à<br />

leurs propres problèmes, mais aussi<br />

à ces grandes questions, en les informant<br />

des possibilités d’actions<br />

concrètes de <strong>syndicom</strong>. Par exemple,<br />

une CCT peut être une bénédiction<br />

pour l’ensemble de la branche. Il<br />

n’est toutefois pas si facile de faire<br />

passer l’idée que la cotisation syndicale<br />

constitue une sorte d’investissement<br />

dans leur avenir professionnel.<br />

En général, le niveau de connaissances<br />

sur les syndicats est faible.<br />

De ce fait, notre prise de contact personnelle<br />

dans le milieu professionnel<br />

est d’autant plus efficace. Il est<br />

important de ne pas susciter de trop<br />

grandes attentes ni de faire des promesses<br />

impossibles à tenir. Plus il y a<br />

de problèmes dans l’entreprise, plus<br />

les syndicats ont d’écho et plus le recrutement<br />

de nouveaux membres est<br />

simple.<br />

Nous pensons que tous les employés<br />

doivent être traités de manière<br />

équitable et aimer se rendre à<br />

leur travail. Les injustices nous indignent<br />

et nous incitent à défendre<br />

une bonne cause. Malheureusement,<br />

souvent, l’entreprise est trop grande<br />

et nous ne connaissons pas les personnes<br />

des autres services. Les atteindre<br />

oblige à déployer des efforts<br />

importants. Il faut également savoir<br />

accepter le risque de se rendre impopulaire,<br />

en passant auprès du patron<br />

pour un fauteur de troubles. En revanche,<br />

chaque nouveau membre<br />

nous fait éprouver un sentiment de<br />

réussite qui ne nous rend pas peu<br />

fiers.


Brèves<br />

Référendum annoncé à Berne \ Augmentations salariales chez<br />

UPC et Sunrise \ Attestation fiscale en ligne \ Succès de l’initiative<br />

d’allègement des primes maladie \ La publicité déguisée viole le<br />

code \ Retrait de l’initiative pour une concurrence loyale<br />

5<br />

Horaires de ventes prolongés,<br />

référendum annoncé<br />

L’Union syndicale bernoise annonce<br />

d’ores et déjà un référendum si le Grand<br />

Conseil de ce canton persiste dans son<br />

idée d’introduire des ventes supplémentaires<br />

le dimanche et des horaires de<br />

vente dans les magasins prolongés le<br />

samedi. Le Grand Conseil reprend là<br />

une idée qui avait été abandonnée par<br />

le Conseil d’Etat sous la pression syndicale.<br />

Augmentations salariales<br />

chez UPC<br />

A partir du 1 er avril 2020, la masse salariale<br />

augmentera de 1 % chez UPC. Pour<br />

les ayants droit, la part de salaire générale<br />

s’élève à 0,5 %. Le résultat de ces<br />

négociations salariales s’applique aux<br />

employé(e)s qui sont assujetti(e)s à la<br />

CCT UPC. Ces mesures se situent à un<br />

niveau nettement supérieur au renchérissement<br />

de l’année passée et sont<br />

donc aussi un signal positif pour<br />

d’autres entreprises de la branche.<br />

Attestation fiscale sur<br />

my.<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Vous pouvez obtenir facilement une<br />

attestation fiscale en tant que membre<br />

de <strong>syndicom</strong> en allant sur le site<br />

https://my.<strong>syndicom</strong>.ch/. Ensuite,<br />

choisir la rubrique «affiliation» et<br />

cliquer sur «attestation fiscale».<br />

L’initiative d’allègement des<br />

primes maladie a abouti<br />

L’Union syndicale suisse (USS) salue<br />

l’aboutissement de l’initiative populaire<br />

d’allègement des primes d’assurancemaladie.<br />

La rapidité avec laquelle les<br />

signatures ont pu être récoltées – avec<br />

le soutien des syndicats – démontre<br />

l’acuité du problème pour les ménages<br />

du pays. Le plafonnement des primes<br />

à 10 % du revenu disponible est une<br />

contribution concrète à l’amélioration<br />

du pouvoir d’achat. Il s’inscrit dans<br />

le plan en dix points présenté en<br />

novembre dernier par l’USS.<br />

Le Conseil de la presse<br />

critique la publicité déguisée<br />

Le Conseil de la presse a traité une<br />

plainte critiquant l’absence de séparation<br />

claire entre contenu rédactionnel<br />

et publicité. La NZZ am Sonntag avait<br />

publié un article pleine page intitulé<br />

« Superheld Schweinefleisch » (Superhéros<br />

viande de porc). Les polices de<br />

caractères et la mise en page étaient<br />

largement identiques à celles des<br />

pages rédactionnelles. Deux différences<br />

: les mentions « Sponsored<br />

Content von Proviande » dans le titre et<br />

« cet article a été rédigé par NZZ<br />

Content Solutions à la demande de<br />

Proviande » à la fin. Le journal n’a pas<br />

distingué clairement la présentation<br />

du contenu payé de la partie rédactionnelle<br />

et n’a pas indiqué la publicité<br />

comme telle. Il a donc violé le code de<br />

déontologie des journalistes.<br />

Augmentations salariales<br />

chez Sunrise<br />

A partir du 1 er avril 2020, la masse<br />

salariale de Sunrise sera augmentée de<br />

1,0 % et répartie individuellement.<br />

Cette augmentation de la masse salariale<br />

résulte de négociations collectives<br />

qui ne sont possibles que grâce à<br />

la convention collective de travail (CCT)<br />

entre <strong>syndicom</strong> et Sunrise.<br />

Initiative pour une<br />

concurrence loyale retirée<br />

Le comité de I’initiative populaire pour<br />

une concurrence loyale et la protection<br />

des entreprises et des travailleurs<br />

dans le canton de Berne a annoncé son<br />

retrait. A la suite de la reprise de la loi<br />

sur les marchés publics dans un<br />

concordat intercantonal, des standards<br />

écologiques et sociaux devront aussi<br />

être observés par les entreprises<br />

sous-traitantes. Ces progrès permettent<br />

un tel retrait.<br />

Agenda<br />

Février<br />

27<br />

Préparer la grève du climat<br />

Lausanne, Maison du peuple,<br />

salle J.-V. Gilles, 20h.<br />

L’Union syndicale vaudoise invite à une<br />

soirée d’information et de discussion<br />

sur le syndicalisme écologique, autour<br />

du manifeste vaudois pour la grève<br />

pour la justice climatique et sociale du<br />

15 mai prochain.<br />

Mars<br />

8<br />

Grève féministe<br />

Une grève féministe se justifie pleinement<br />

un dimanche car ce jour n’est<br />

pas un jour de congé pour tout le<br />

monde. En plus, le travail domestique,<br />

éducatif et de soins ne<br />

s’arrête jamais. Plus d’infos sur<br />

grevefeministe@gmail.com.<br />

10<br />

Mario del Curto<br />

La Chaux-de-Fonds, Club 44, 20h15<br />

Un documentaire consacré à l’institut<br />

Vavilov, la plus ancienne banque de<br />

graines au monde située en Russie.<br />

13<br />

Conférence des leaders CCT<br />

Poste 2021<br />

Lausanne, Maison du peuple,<br />

10h-16h30<br />

Pour coordonner la conclusion réussie<br />

de la CCT Poste 2021, la conférence<br />

des leaders permettra d’être informé<br />

en primeur sur les résultats et les<br />

prochaines étapes.<br />

24 et 25<br />

Ni fous ni morts<br />

Lausanne, Pôle Sud, 19h. et Genève,<br />

Université ouvrière, 19h.<br />

Vernissage du livre « Ni fous, ni morts »,<br />

témoignage de la lutte collective des<br />

ex-détenus politiques de la prison de<br />

Coronda, en Argentine il y a plus de 40<br />

ans.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/agenda


6 Du côté des<br />

Philip Pätzold, né en 1965, a fait carrière depuis une trentaine<br />

employeurs<br />

d’années à La Poste Suisse, en tant que responsable de<br />

projet et supérieur hiérarchique, dans plusieurs domaines<br />

(RH, Logistique). Il est actuellement responsable de la<br />

Distribution chez PostMail et membre de la direction.<br />

1<br />

Les facteurs doivent travailler régulièrement<br />

trois à quatre samedis consécutifs.<br />

Que faites-vous pour y remédier<br />

?<br />

La semaine de six jours entraîne forcément<br />

des affectations le samedi<br />

pour les employé(e)s à temps plein et<br />

à temps partiel. Nous en informons<br />

aussi les nouveaux collaborateurs.<br />

Le nombre requis par mois d’affectations<br />

le samedi varie fortement d’un<br />

endroit à l’autre. Les employé(e)s insatisfait(e)s<br />

peuvent s’adresser à tout<br />

moment à leur(e)s supérieur(e)s<br />

hiérarchiques, pour chercher avec<br />

l’équipe des solutions convenables<br />

pour tous.<br />

2<br />

Pourquoi ne pouvez-vous pas accorder<br />

un jour de congé fixe aux employé(e)s<br />

ayant un taux d’occupation à temps<br />

partiel ?<br />

C’est possible le cas échéant, mais<br />

cela doit toujours être clarifié sur<br />

place et au cas par cas. Dans l’idéal,<br />

on en parle déjà au moment de<br />

l’engagement.<br />

3<br />

Lors de l’embauche d’employé(e)s à<br />

temps partiel, vous menez systématiquement<br />

des discussions sur la conciliation<br />

entre vie privée et professionnelle<br />

et sur la flexibilité. Pourquoi ?<br />

Nous estimons qu’il est important de<br />

thématiser les possibilités et besoins<br />

individuels dès l’embauche. Cela<br />

permet d’éviter du mécontentement<br />

par la suite.<br />

4<br />

Avez-vous aussi ce genre de discussions<br />

lorsqu’un employé se plaint de<br />

devoir effectuer trop d’heures<br />

supplémentaires ?<br />

Bien sûr. Nos collaborateurs et collaboratrices<br />

peuvent exiger à tout<br />

moment un entretien avec leur supérieur(e)<br />

hiérarchique. Dans de tels<br />

cas, nous devons absolument trouver<br />

des solutions.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photo : PostMail<br />

5<br />

Vous offrez désormais à vos employé(e)s<br />

la possibilité de faire valoir<br />

leurs desiderata pour des jours de<br />

congé fixes via un formulaire. Qu’estce<br />

que les salariés peuvent espérer en<br />

retirer ?<br />

Le formulaire permet de clarifier les<br />

possibilités et souhaits réciproques –<br />

idéalement déjà dès l’embauche.<br />

Cela permet d’éviter de faux espoirs<br />

des deux côtés.<br />

6<br />

La pression est élevée chez PostMail.<br />

Quelles mesures envisagez-vous à<br />

l’avenir pour protéger la santé du<br />

personnel ?<br />

La satisfaction et la santé de nos<br />

employé(e)s est notre atout principal.<br />

En conséquence, nous avons essentiellement<br />

une philosophie de direction<br />

favorable à la santé. A l’heure actuelle,<br />

par exemple, nous organisons<br />

des ateliers avec toutes les équipes.<br />

Ils visent à rendre les tensions visibles<br />

et à gérer de manière réfléchie<br />

sa propre situation.


L’invité<br />

Penser que la voix des femmes<br />

s’est tue après la grève du 14 juin est une grave<br />

erreur. La lutte contre la discrimination est un<br />

combat quotidien. Elle doit se transformer en<br />

lutte collective. A ce jour, les femmes gagnent<br />

toujours environ 20 % de moins que les hommes<br />

pour un travail égal. C’est une grande injustice<br />

car le travail des femmes ne vaut pas moins.<br />

Aucune loi n’a été autant bafouée que la loi fédérale<br />

sur l’égalité. « Les hommes et les femmes<br />

ont droit à un salaire égal pour un travail de valeur<br />

égale », stipule l’article constitutionnel sur<br />

l’égalité. Mais la réalité est différente. Il existe<br />

un énorme écart en matière de taux d’occupation<br />

: contrairement aux hommes, la majorité<br />

des femmes qui ont un emploi rémunéré travaillent<br />

à temps partiel pour s’occuper de leurs<br />

enfants ou accomplir d’autres tâches familiales.<br />

Et cette situation implique souvent des salaires<br />

plus bas, qui auront également une incidence<br />

sur les rentes de retraite. De nombreuses<br />

femmes subissent aujourd’hui encore des injustices<br />

telles que le licenciement, la déqualification<br />

et diverses formes de discrimination pendant<br />

et/ou après la grossesse. Certaines d’entre<br />

elles perdent aussi leur emploi. En Suisse, une<br />

femme sur dix ne retrouve pas son ancien poste<br />

après le congé maternité. Les autorités doivent<br />

faire respecter les conditions de salaire et de<br />

travail en Suisse. Mais les instruments de lutte<br />

contre le dumping salarial et social sont clairement<br />

insuffisants. Au Tessin, une initiative visant<br />

à renforcer les droits des travailleurs et<br />

à lutter contre le dumping salarial sera soumise<br />

au vote (7000 signatures recueillies en deux<br />

mois seulement). Elle demande la création d’une<br />

section au sein de l’inspection du travail qui<br />

s’occupe spécifiquement de cette discrimination<br />

des genres : une inspectrice pour 2500<br />

femmes actives au Tessin. Une mesure nécessaire<br />

contre les abus.<br />

Le travail des femmes<br />

ne vaut pas moins<br />

Françoise Gehring (née à Mendrisio en<br />

1960) a étudié les lettres à l’Université<br />

de Genève, où elle a vu naître la<br />

première librairie pour les femmes,<br />

L’Inédite. Féministe, elle se bat pour<br />

l’égalité des chances depuis toujours.<br />

Née avec un crayon à la main, elle est<br />

peut-être devenue journaliste pour<br />

cette raison. Le souhait de combattre<br />

les injustices et les discriminations l’a<br />

incitée à travailler aussi comme syndicaliste.<br />

Elle est actuellement active au<br />

sein du Syndicat du personnel des<br />

transports (SEV).<br />

7


Plus de<br />

protection<br />

pour ceux<br />

qui luttent


Dossier Licenciements antisyndicaux : pour des CCT combattives<br />

9<br />

Comment les éviter : les cas suivis par <strong>syndicom</strong> au Tessin<br />

En Europe, les néolibéraux s’en prennent aux syndicats


10 Dossier<br />

Licenciements antisyndicaux, de bonnes<br />

CCT pour protéger ceux qui s’engagent<br />

La Suisse a été contrainte par l’OIT de relancer<br />

une médiation entre l’USS et les organisations<br />

patronales pour mieux protéger l’activité syndicale.<br />

En attendant, les meilleures solutions<br />

découlent des conventions collectives.<br />

Texte : Sylvie Fischer<br />

Photos : Thierry Porchet<br />

C’est un cas emblématique des difficultés que présentent<br />

les licenciements antisyndicaux qui est passé en audience<br />

de conciliation le 3 février dernier devant le Tribunal d’arrondissement<br />

d’Yverdon-les-Bains. Mickaël Béday, horloger<br />

et délégué syndical, a été licencié par l’entreprise Dubois<br />

Dépraz à la vallée de Joux. En raison de la lutte qu’il a<br />

conduite avec succès pour le paiement des heures supplémentaires<br />

selon la CCT et le paiement des heures non travaillées<br />

en raison d’un déménagement, selon Unia. Parce<br />

qu’il n’a pas fait les retouches sur une pièce commandée<br />

par un contrôleur et pour avoir croisé les étiquetages, selon<br />

la direction de l’entreprise. « Un prétexte monté en<br />

épingle pour provoquer le licenciement », rétorque Unia.<br />

Aux difficultés de preuves s’ajoute le refus de l’entreprise<br />

de réintégrer le délégué syndical dans son poste, ce que<br />

demandait une pétition signée par 1600 personnes. Le<br />

président de l’USS Pierre-Yves Maillard avait même fait le<br />

déplacement pour encadrer cette action.<br />

Si le syndicat espère la réintégration du délégué syndical<br />

dans l’entreprise, c’est qu’une disposition de la CCT<br />

des industries horlogère et microtechnique suisses le<br />

protège ainsi que ses adjoints du licenciement « pour des<br />

motifs en relation avec leur activité de délégué syndical ;<br />

demeurent réservés les cas d’abus ». Si le cas est établi, le<br />

licenciement comme ses effets sont nuls et non avenus.<br />

Une amélioration sensible par rapport aux travailleurs<br />

protégés seulement par la loi.<br />

Faibles sanctions légales<br />

L’art. 336 II let. a reconnaît certes comme abusifs les licenciements<br />

effectués en raison de l’appartenance du travailleur<br />

à une organisation de travailleurs ou en raison de<br />

l’exercice d’une activité syndicale. Tout comme l’art. 336<br />

II let. b déclare également abusifs les licenciements donnés<br />

pendant qu’un représentant élu des travailleurs est<br />

membre d’une commission d’entreprise ou d’une institution<br />

liée à l’entreprise et que l’employeur ne peut prouver<br />

qu’il avait un motif justifié de résiliation. Mais les sanctions<br />

sont faibles : elles se limitent à une indemnité qui ne<br />

peut dépasser six mois de salaire. Et dans les faits, note<br />

l’Union syndicale suisse, « les tribunaux se contentent la<br />

plupart du temps de pitoyables deux à trois mois de salaire<br />

».<br />

En 2003, l’USS avait déjà porté plainte auprès de l’OIT<br />

pour manque de protection contre les licenciements en<br />

Licenciements antisyndicaux combattus par <strong>syndicom</strong> au Tessin<br />

Certains affirment que la clause de réintégration n’est pas<br />

nécessaire dans la convention de La Poste car il n’y a pas de<br />

licenciements antisyndicaux dans les entreprises du Géant<br />

jaune. Mais il n’en est rien.<br />

Marco Forte, secrétaire régional : « L’affaire la plus frappante<br />

a été celle d’une factrice employée à temps partiel qui<br />

faisait partie de la commission du personnel, une mère licenciée<br />

parce qu’elle avait demandé un emploi régulier pour pouvoir<br />

s’occuper de sa fille toute jeune. Bien que la convention<br />

collective de travail (CCT) de La Poste prévoie de concilier le<br />

travail et la vie privée et que son responsable hiérarchique ait<br />

assuré vouloir la soutenir, La Poste n’a pas voulu consentir à<br />

un compromis et a licencié la factrice. Pour <strong>syndicom</strong>, il s’agit<br />

d’un licenciement abusif, antisyndical et, de plus, discriminatoire.<br />

Selon nous, les raisons invoquées par La Poste ne sont<br />

pas justifiées.<br />

Décision attendue<br />

En réalité, La Poste voulait éviter de créer un précédent étant<br />

donné qu’aujourd’hui encore, de nombreuses factrices travaillent<br />

à temps partiel beaucoup plus d’heures que ce que<br />

leur échelon de qualification ne requiert, indépendamment de<br />

leur situation familiale. La procédure est toujours en cours et<br />

nous attendons la décision ces jours-ci. Le poids de <strong>syndicom</strong><br />

s’est fait sentir : nous avons rendu l’affaire publique, recueilli<br />

885 signatures et organisé une campagne médiatique<br />

avec la présence de dizaines de poussettes devant le siège<br />

principal de La Poste à Lugano. La CCT Poste actuelle (2016)<br />

ne prévoit pas la réintégration mais seulement des indemnités<br />

pouvant atteindre un maximum de douze mois de salaire,<br />

soit le double de ce que prévoit la loi. Mais si la discrimination<br />

sexuelle était prouvée, alors le licenciement serait nul et<br />

nous pourrions demander la réintégration dans l’entreprise<br />

en vertu de la loi.<br />

Licenciement annulé<br />

Une autre affaire concerne un entrepreneur de CarPostal.<br />

<strong>syndicom</strong> est intervenu aux côtés d’un membre de la commission<br />

du personnel: il avait à peine commencé à recueillir<br />

des signatures pour demander une convention collective qu’il<br />

a reçu sa lettre de licenciement. Devant la réaction du syndicat,<br />

l’employeur a finalement dû céder, parce qu’il a compris<br />

les implications et qu’il a eu assez de clairvoyance et de bon<br />

sens pour accepter d’annuler le licenciement. Dans cette affaire,<br />

le syndicat était prêt à entreprendre des actions collectives<br />

en signe de protestation.<br />

Ces dernières années, le syndicat a livré une autre bataille,<br />

celle de Südpack, une entreprise d’emballages ayant<br />

un établissement à Bioggio, près de Lugano (lire p. 30).<br />

Ces dernières semaines, Forte indique en conclusion :<br />

« Nous sommes en train d’étudier le cas d’un rédacteur licencié<br />

par le Corriere del Ticino. Selon les premières évaluations,<br />

il semblerait que toutes les conditions d’un licenciement antisyndical<br />

soient réunies. Nous sommes prêts à déployer<br />

toutes les ressources nécessaires pour défendre le travailleur<br />

». Ce délégué syndical et président du secteur presse et<br />

médias électroniques de <strong>syndicom</strong> Ticino s’est toujours impliqué<br />

dans la défense des droits des journalistes, de leur formation<br />

et de la qualité des conditions de travail.<br />

(Réd.)


Le cas du licenciement<br />

de Mickaël Béday, horloger<br />

et délégué syndical, agite<br />

depuis l’été dernier la vallée<br />

de Joux (VD).<br />

faveur des militants syndicaux, des membres de commissions<br />

du personnel et des membres de conseils de fondation<br />

de caisses de pension. Et en 2006, l’OIT avait accepté<br />

cette plainte et recommandé à la Suisse de prévoir le<br />

même type de protection pour les victimes de licenciements<br />

antisyndicaux que lors de violations de la loi sur<br />

l’égalité, soit la possibilité d’une réintégration. A défaut,<br />

la Suisse persisterait à violer les conventions 87 et 98 de<br />

l’OIT sur la protection du droit et de la liberté syndicale.<br />

A ce jour, la loi n’a pas encore été modifiée. Mais en<br />

juin dernier, pour ne pas rester sur la liste noire de l’OIT,<br />

la Suisse a lancé une médiation entre l’USS et les organisations<br />

patronales pour renforcer le cadre légal protégeant<br />

l’activité syndicale d’ici à l’été 2020.<br />

Meilleure solution : la protection des CCT<br />

En attendant, la meilleure solution trouvée par les syndicats<br />

est d’inclure une amélioration de la protection contre<br />

les licenciements dans les CCT. Pour Luca Cirigliano,<br />

chargé du dossier à l’USS, « de nombreux partenaires sociaux<br />

ont fait ce choix et ces dispositions fonctionnent en<br />

réalité très bien ».<br />

La question de savoir si on pourrait faire valoir ces dispositions<br />

protectives en justice ne s’est plus posée depuis<br />

le licenciement à Genève de la vendeuse Marisa Pralong,<br />

qui avait défendu les conditions de travail de ses collègues<br />

dans le commerce de détail. En mars 2010, la Chambre<br />

des relations collectives de travail avait prétendu que la<br />

protection de la CCT n’était pas légale, car en vertu de<br />

l’art. 361 CO, il était impossible de déroger à l’art. 336 a II<br />

CO prévoyant une indemnité maximale de six mois de salaire.<br />

Le Tribunal fédéral n’a alors pas tranché cette question<br />

et ne s’est plus jamais prononcé à ce sujet. Pour Luca<br />

Cirigliano, «cette question est devenue heureusement irrelevante<br />

dans la réalité juridique, car lorsque les partenaires<br />

sociaux conviennent de telles dispositions, elles ne<br />

posent aucun problème. En outre, les dispositions prévoyant<br />

une procédure spéciale, telle que l’audition de la<br />

commission du personnel ou une médiation préalable, ne<br />

sont pas problématiques à mes yeux au regard de la loi. »<br />

Il poursuit : « Il est important pour nous que les CCT<br />

contiennent de telles dispositions protectrices, qui ont<br />

fait leurs preuves et sont effectives. Elles offrent une protection<br />

adéquate en attendant que la loi soit conforme au<br />

droit public supérieur, soit la Convention européenne des<br />

droits de l’homme et les Conventions OIT 87 et 98. Une<br />

tout autre question se poserait en effet si le TF devait appliquer<br />

ces instruments internationaux ; on peut se demander<br />

si ce n’est pas alors la loi qui devrait être en échec<br />

devant ce doit international, respectivement ces droits<br />

fondamentaux impératifs et directement applicables.»<br />

Dans les CCT de <strong>syndicom</strong><br />

La CCT de l’industrie graphique (art. 306) prévoit ainsi<br />

une protection contre le licenciement des membres élus<br />

d’une commission du personnel tout comme d’un conseil<br />

de fondation d’une caisse de pension, qui ne doivent pas<br />

non plus subir d’autres désavantages en raison de leur activité.<br />

Si un licenciement d’un membre de la commission<br />

« Ces dispositions<br />

protectrices<br />

fonctionnent en<br />

réalité très bien. »<br />

Luca Cirigliano


12<br />

Dossier<br />

du personnel est prévu pour une autre raison, une procédure<br />

lui permet d’obtenir une motivation écrite, puis de<br />

s’y opposer et d’en débattre avec la direction et la commission,<br />

le cas échéant avec la médiation des partenaires sociaux.<br />

La CCT actuelle de Poste CH SA (art. 2.30.6.3) prévoit<br />

qu’un licenciement est abusif, outre les cas précités,<br />

aussi dans le cas de la participation à une action syndicale<br />

conforme au droit. Dans un tel cas, l’indemnité maximale<br />

est le double de celle de la loi, soit douze mois de salaire.<br />

Cette protection restera dans la CCT 2021 et s’y ajoutera<br />

une extension de la protection contre les licenciements<br />

antisyndicaux de différentes catégories de personnes.<br />

Cela améliore encore la bonne protection dont ils disposent<br />

déjà.<br />

Protection un an après la fin de leurs fonctions<br />

La CCT de Swisscom (art. 2.12.6) prévoit une protection<br />

contre le licenciement ou d’autres désavantages analogue<br />

à celle de La Poste CH 2021. Cette protection s’étend durant<br />

leur activité, mais aussi un an après la fin de leurs<br />

fonctions. Cela permet d’éviter des licenciements représailles,<br />

et représente aussi une protection utile.<br />

D’autres CCT prévoient un délai de congé prolongé pour<br />

les collaborateurs qui sont des membres élus d’un organe<br />

exécutif d’un syndicat signataire, annoncés comme tels à<br />

l’employeur. La CCT local.ch prévoit ainsi de prolonger le<br />

délai ordinaire de congé de trois mois.<br />

Enfin, la CCT Skyguide prévoit aussi une protection contre<br />

les licenciements et autres désavantages des membres<br />

élus d’un organe exécutif d’un syndicat signataire, des<br />

membres de la commission du personnel ainsi que ceux<br />

Les CCT offrent une<br />

protection adéquate,<br />

mais la loi doit aussi être<br />

conforme aux conventions<br />

de l’OIT.<br />

d’une institution affiliée à l’entreprise. Durant la durée de<br />

sa fonction, le représentant élu d’un syndicat signataire<br />

ne peut être congédié.<br />

Dans sa brochure Protéger celles et ceux qui défendent<br />

nos droits, l’USS donne encore d’autres idées de dispositions<br />

protectrices pouvant être intégrées dans les CCT :<br />

le licenciement économique est ainsi un motif de licenciement<br />

non valable pour la personne à la tête du syndicat<br />

suisse des mass media (SSM) dans la CCT conclue avec la<br />

SSR. L’USS recommande de thématiser cette protection<br />

lors de tout renouvellement de CCT. Car ceux qui s’engagent<br />

pour leurs collègues le méritent.<br />

La brochure de l’USS sur les licenciements antisyndicaux :<br />

https://bit.ly/39898L4<br />

Le cas célèbre de la vendeuse<br />

Marisa Pralong, licenciée<br />

après s’être engagée pour<br />

ses collègues. Elle combat<br />

toujours aujourd’hui de telles<br />

pratiques.


Dossier<br />

Une offensive majeure dirigée<br />

contre les syndicats en Europe<br />

13<br />

La destruction des droits syndicaux est un<br />

objectif central de la révolution néolibérale.<br />

Elle s’accélère actuellement.<br />

Texte : Oliver Fahrni<br />

Photos : Thierry Porchet<br />

Kamel Guemari travaille chez McDonald’s à Marseille. Depuis<br />

quelques mois, un violent conflit social a éclaté<br />

autour de la filiale du producteur de hamburgers dans le<br />

quartier de Saint-Barthélemy. Guemari, qui est affilié au<br />

syndicat français modéré Force Ouvrière (FO), est l’un des<br />

leaders de la grève. Il a été licencié avec sept autres employé(e)s,<br />

soi-disant pour des « raisons économiques ». Cependant,<br />

l’inspection du travail a reconnu un licenciement<br />

antisyndical abusif qu’elle a annulé. Tout en ordre ?<br />

Peu après le jugement, une attaque meurtrière a été<br />

menée contre Guemari. Les agresseurs attendaient dans<br />

une voiture devant McDonald’s. Guemari a survécu de<br />

justesse.<br />

Soumaila Sacko, ouvrier agricole malien en Calabre,<br />

n’a pas échappé à ses assassins. Ils ont tiré plusieurs<br />

balles dans la tête du jeune activiste de 29 ans, membre de<br />

l’Union Syndicale de Base (USB). Sacko, établi légalement<br />

en Italie et père d’une petite fille, s’était battu pour les<br />

droits des ouvriers journaliers extrêmement exploités par<br />

l’économie agricole du sud de l’Italie, dont nous mangeons<br />

les fruits bon marché. L’événement s’est produit<br />

après que le vice-premier ministre italien de l’époque,<br />

Matteo Salvini, chef de la Ligue néo-fasciste, ait incité à la<br />

haine contre les immigrés.<br />

Des meurtres en Europe aussi<br />

Comme Sacko, des centaines de syndicalistes ont payé de<br />

leur vie ces dernières années pour avoir lutté contre des<br />

journées de 15 heures, des salaires de misère, des conditions<br />

de travail inhumaines, et pour avoir syndiqué leurs<br />

collègues. Pas seulement dans les pires pays pour les travailleurs,<br />

comme le Brésil, l’Arabie Saoudite, les Philippines,<br />

le Bangladesh et la Turquie. Mais en Europe aussi.<br />

Ces meurtres ciblent un droit humain élémentaire.<br />

S’organiser syndicalement (« liberté syndicale ») fait partie<br />

de nos droits fondamentaux. Pour les obtenir, les travailleurs<br />

ont dû mener d’innombrables combats et révolutions<br />

depuis trois siècles.<br />

Une condition préalable aux droits des travailleurs est<br />

la protection des syndicalistes contre la violence, la répression<br />

et les licenciements abusifs. Les enjeux ne se limitent<br />

pas aux salaires et aux horaires de travail : sans<br />

droits syndicaux et sans négociation collective des conditions<br />

de travail, toute démocratie s’effondre.<br />

C’est pourquoi les droits syndicaux sont inscrits dans<br />

de nombreux accords internationaux, entre autres dans<br />

les huit conventions fondamentales de l’Organisation internationale<br />

du travail (OIT) à Genève. 135 pays ont signé<br />

et même ratifié ces conventions. C’est de l’hypocrisie pure<br />

et simple : actuellement, dans la majorité de ces pays, une<br />

offensive des actionnaires, des banques et de l’Etat est en<br />

cours contre les syndicats et le compromis social (l’OIT<br />

appelle ce compromis «contrat social»).<br />

Dans 107 pays, des travailleurs ou des groupes professionnels<br />

entiers sont actuellement empêchés de constituer<br />

des syndicats. Il y a deux ans, cela ne se produisait que<br />

dans 92 pays. C’est ce que montre l’indice des droits dans<br />

le monde de la Confédération syndicale internationale<br />

CSI. La CSI, tout comme l’OIT et les organisations de défense<br />

des droits de l’homme, surveille la situation des travailleurs.<br />

Son indice détaillé s’appuie sur près de 100 critères<br />

et est considéré comme fiable. Il indique que 85 %<br />

des Etats ont violé le droit de grève en 2019. Le droit à la<br />

négociation collective a été restreint dans 80 % des pays,<br />

dont la France, l’Espagne et les Pays-Bas. Dans près de<br />

trois quarts des pays, les travailleurs et les syndicats sont<br />

empêchés de faire appel à la justice. Des travailleurs ont<br />

été victimes de violences physiques dans 52 pays. Dans<br />

onze pays, des syndicalistes ont été assassinés. Dans<br />

64 pays, des arrestations arbitraires ont été effectuées.<br />

Le droit à la négociation<br />

collective a été<br />

limité dans 80 % des<br />

pays, dont la France et<br />

l’Espagne.


14<br />

Dossier<br />

L’ augmentation des violations systématiques des droits de<br />

l’homme sur et autour du lieu de travail révèle la tendance à un<br />

capitalisme autoritaire.<br />

En France, la police et<br />

l’armée ont<br />

grièvement blessé des<br />

syndicalistes.<br />

En 2011, deux délégués syndicaux<br />

avaient été licenciés chez Tesa<br />

après avoir refusé l’application<br />

de l’article de crise (CCT de<br />

l’industrie des machines).<br />

Un bilan qui ne doit rien au hasard<br />

Un bilan terrible qui ne doit rien au hasard. L’augmentation<br />

des violations systématiques des droits de l’homme<br />

sur et autour du lieu de travail révèle la tendance à un capitalisme<br />

autoritaire. Et ce qui est particulièrement choquant<br />

dans les données de la CSI : nulle part ailleurs<br />

l’attaque contre les droits des travailleurs n’est plus intense<br />

qu’en Europe.<br />

Pour qui aurait des doutes à ce sujet, il suffit de voir ce<br />

qui se passe actuellement en France. Une majorité de la<br />

population est opposée à une réforme des retraites qui<br />

prévoit, entre autres, un âge de la retraite ouvert vers le<br />

haut. Les syndicats CGT, FO et Sud, ainsi que de nombreux<br />

syndicats de branche et même l’association de cadres<br />

CFE-CGC soutiennent la protestation (seule la CFDT,<br />

proche du Parti socialiste social-libéral, a fait défection).<br />

Contre la plus longue grève depuis 1968 et des millions de<br />

manifestants, le gouvernement Macron muscle sa riposte.<br />

Des unités de la police et de l’armée ont grièvement blessé<br />

des dizaines de syndicalistes. Des piquets de grève ont été<br />

dispersés brutalement. La liste des licenciements antisyndicaux<br />

s’allonge, des listes noires circulent. Les procès dureront<br />

des années.<br />

Ce n’est que le dernier d’une série de conflits difficiles.<br />

En mai 2017, depuis l’arrivée au pouvoir de Macron, partisan<br />

de la ligne dure néolibérale, la France est dans un état<br />

d’insurrection permanent. Il s’est d’abord attaqué à la<br />

protection des travailleurs et des syndicats avec une nouvelle<br />

loi sur le travail, comme l’avaient fait auparavant les<br />

socialistes allemands avec « Hartz », la droite britannique<br />

avec le « Trade Union Bill » et en Italie Matteo Renzi avec le<br />

« Job Act ». La « Loi Travail » de Macron a augmenté le<br />

temps de travail, détruit la protection contre le licenciement<br />

et, surtout, chamboulé tous les rapports contractuels<br />

: désormais, le contrat individuel prime un contrat<br />

d’entreprise négocié et un contrat d’entreprise prime des<br />

contrats de branche (donc les CCT). Selon le principe :<br />

tout pouvoir aux actionnaires pour un profit maximum. Et<br />

il existe de nombreuses autres restrictions aux droits syndicaux<br />

: Macron a réduit l’indemnité maximale versée en<br />

cas de licenciements antisyndicaux à un montant d’argent<br />

de poche. Il a fait passer aux forceps la « Loi Travail » contre<br />

la population avec des articles et des décrets d’urgence. La<br />

démocratie en a pris un coup.<br />

Aujourd’hui, Macron considère que son « moment<br />

Thatcher » est arrivé. Margaret Thatcher, la glaciale chef<br />

du Gouvernement britannique, a réprimé la grève des mineurs<br />

en 1984 avec une brutalité militaire (plusieurs<br />

morts) – et avec elle le mouvement syndical. Ce fut le début<br />

de sa contre-révolution néolibérale.<br />

Depuis la grande crise de 2008, le néo-libéralisme s’est<br />

ravivé. Macron applique ce que l’UE a d’abord imposé à la<br />

Grèce et veut maintenant appliquer partout : le démantèlement<br />

des conventions de branche. L’augmentation du<br />

temps de travail et la réduction des salaires minimums. Le<br />

point fixe commun du programme de la direction des affaires<br />

économiques et financières de l’UE est l’abolition<br />

de tous les droits syndicaux, y compris le droit de grève et<br />

la liberté de manifestation.<br />

En Europe de l’Est, cet objectif a été largement atteint.<br />

En Pologne et en Hongrie, en Roumanie, en République<br />

tchèque, en Croatie et en Slovaquie, les travailleurs sont<br />

aujourd’hui exposés à l’arbitraire des entrepreneurs, sans<br />

presque aucune protection.<br />

Que faire ? Lorsque Wilhelm Leuschner, le chef de la<br />

Confédération allemande des syndicats, a été exécuté par<br />

les nazis en 1944, il a dit à un camarade prisonnier : « Demain,<br />

je serai pendu, serrez les rangs ! »<br />

ituc-csi.org<br />

L’index juridique: https ://bit.ly/2Oex4Ey<br />

Photos<br />

L’idée d’illustrer notre dossier sur les licenciements antisyndicaux<br />

sous forme de bande dessinée photographique<br />

nous est venue du photographe vaudois Thierry Porchet.<br />

Réputé pour son travail de la lumière, le photographe indépendant<br />

Thierry Porchet a demandé à un autre photographe<br />

(Yann Laubscher) de poser en tenant des images illustrant<br />

des cas passés de licenciements antisyndicaux, ou des<br />

images plus allusives décrivant l’engagement de certains<br />

travailleurs pour leurs collègues. Les images des pages 10 à<br />

14, les petites photos du sommaire et celle de la page 22 en<br />

font partie.<br />

Vous pouvez découvrir le travail de Thierry sur<br />

www.thierryporchet.com


Les droits des travailleurs et de leurs syndicats sont des droits de l’homme<br />

L’indice CSI 2020<br />

Là où les travailleurs ne sont pas autorisés à<br />

se syndiquer ou ne peuvent pas s’organiser<br />

en syndicats, et là où le travail des syndicats<br />

et de leurs personnes de confiance est<br />

empêché ou réprimé, les droits de l’homme<br />

sont violés. Des droits syndicaux bien<br />

développés forment une base élémentaire de<br />

la démocratie. Ces droits ne sont en principe<br />

respectés que dans huit des 139 pays<br />

couverts par l’indice de la Confédération<br />

syndicale internationale (CSI-UGB).<br />

pays enfreignent la<br />

107liberté syndicale<br />

En font partie: le droit de constituer des<br />

syndicats libres. La liberté de réunion et<br />

d’expression. L’interdiction d’affiliations<br />

obligatoires. La négociation collective des<br />

conditions de travail, donc à la fois le droit<br />

d’être entendu en tant que syndicat et le droit<br />

de conclure des conventions collectives de<br />

travail. Le droit de grève. La protection des<br />

syndicalistes et des personnes de confiance<br />

contre la censure, les licenciements abusifs,<br />

la répression et la violence. La responsabilité<br />

des entreprises de respecter partout les<br />

critères sociaux, démocratiques et écologiques.<br />

Et bien plus encore.<br />

Les 10 pires pays<br />

(mis à part les pays africains et du Moyen-<br />

Orient en guerre):<br />

l’Algérie le Bangladesh<br />

le Brésil l’Arabie Saoudite<br />

la Turquie la Colombie<br />

les Philippines le Guatemala<br />

le Kazakhstan le Zimbabwe<br />

des pays ont<br />

violé le droit à la<br />

négociation<br />

collective<br />

80% 72%<br />

Source: ITUC-CSI-IGB 2020<br />

des pays limitent<br />

le droit légal<br />

d’être entendu<br />

des travailleurs<br />

85%<br />

L’indice des droits syndicaux dans le monde<br />

Les violations du droit des travailleurs à<br />

s’engager collectivement pour leurs conditions<br />

de travail se multiplient dans le monde.<br />

Droits syndicaux respectés la plupart du temps<br />

Violation réitérée des droits<br />

Violation régulière des droits<br />

Violation systématique des droits<br />

Droits qui ne sont pas garantis<br />

Pas d’Etat de droit, pas de droits<br />

Aucune donnée disponible<br />

des pays n’ont<br />

pas respecté le<br />

droit de grève


16<br />

Au cœur de<br />

nos métiers<br />

Quatrième, cinquième et<br />

sixième pouvoirs<br />

Ces dernières années, outre la dégradation des conditions<br />

de travail des journalistes, la pluralité et la qualité générale<br />

de l’information ont régressé de manière préoccupante.<br />

Notre système démocratique est en danger.<br />

C’est pourquoi il est indispensable de mener une intervention<br />

politique consciente du fait que le journalisme ne<br />

pourra plus jamais compter sur les recettes publicitaires,<br />

comme cela a été le cas jusqu’à maintenant, et que le financement<br />

des médias privés, lesquels auraient dû à l’origine<br />

s’opposer au pouvoir de l’Etat, doit être entièrement réformé.<br />

Certains cantons vertueux ont quelque peu progressé. A<br />

la fin de 2019, le Canton de Berne s’est exprimé en faveur<br />

d’une aide aux médias en acceptant une proposition visant<br />

à étudier des mesures indirectes pour maintenir les sièges<br />

régionaux de l’Agence télégraphique suisse, tandis que<br />

l’exécutif du canton de Vaud a récemment décidé de soutenir<br />

les médias locaux par des mesures spécifiques.<br />

Reste à espérer qu’au Tessin, des politiciens clairvoyants<br />

commenceront à s’intéresser sérieusement aux<br />

médias privés de notre canton et à la précarité de leur situation<br />

qui les asphyxie.<br />

Nicola Morellato<br />

https://bit.ly/38LmWuP<br />

Certains cantons instaurent une aide pour garantir la pluralité des médias.<br />

(© Fotomelia)<br />

Rendez-nous notre<br />

autonomie temporelle !<br />

Giorgio Pardini, directeur du secteur ICT et<br />

membre de la direction<br />

La cloche de la fabrique sonne la fin de<br />

la journée de travail. Bizarre ? Heureusement<br />

oui. La lutte pour la souveraineté<br />

du temps de travail jouit déjà<br />

d’une longue tradition syndicale. La<br />

journée de huit heures est désormais<br />

une victoire. Cependant, depuis le début<br />

des années 60, la réduction du<br />

temps de travail s’est en fait continuellement<br />

ralentie. Aujourd’hui, les frontières<br />

entre temps libre et travail se<br />

gomment. Il faut être joignable en permanence<br />

et travailler souvent sur appel.<br />

La flexibilité devient la norme. La<br />

densité du travail augmente, une joignabilité<br />

constante et des heures supplémentaires<br />

sont requises, les effectifs<br />

sont réduits. Afin de redonner aux<br />

salarié(e)s leur autonomie temporelle<br />

et de tenir compte de la transformation<br />

numérique, il faut des modèles de<br />

temps de travail adaptés à chaque<br />

étape de la vie. Une diminution effective<br />

du temps de travail est essentielle.<br />

Outre le fait que ces modèles augmentent<br />

la productivité du travail et redonnent<br />

un peu d’autonomie aux employé(e)s,<br />

ils contribuent aussi, pour<br />

une large part, à une véritable égalité<br />

dans la société. La réduction du temps<br />

de travail peut faciliter la conciliation<br />

entre vie professionnelle et familiale.<br />

Même si la cloche de la fabrique appartient<br />

au passé, l’autonomie temporelle<br />

reste néanmoins encore compromise.<br />

Le monde du travail de demain a<br />

besoin d’une réduction concrète du<br />

temps de travail. Pour une numérisation<br />

socialement acceptable et une véritable<br />

égalité.


« La déclaration de force obligatoire des mesures salariales<br />

fait que toutes les entreprises doivent les appliquer » Daniel Hügli<br />

17<br />

Infrastructure de réseau : au<br />

moins 4200 francs de salaire<br />

La nouvelle année 2020 est l’occasion d’augmenter<br />

sensiblement les salaires minimaux les plus bas.<br />

Le plus bas salaire s’élève désormais à<br />

4200 francs. Lors du deuxième cycle de<br />

négociations salariales depuis la déclaration<br />

de force obligatoire (DFO) de la<br />

convention collective de travail (CCT) de<br />

la branche Infrastructure de réseau, un<br />

accord a été obtenu fin 2019 : nous nous<br />

sommes entendus sur une augmentation<br />

sensible des salaires minimaux<br />

les plus bas dans la CCT avec les deux<br />

associations patronales – l’Association<br />

suisse des infrastructures de réseau<br />

(SNiv) et l’Association des Entreprises<br />

d’installation de Lignes aériennes et de<br />

Câbles (AELC). Près de 4000 employés<br />

dans la branche bénéficient donc de<br />

meilleures conditions de salaire.<br />

Qu’est-ce que cela signifie ?<br />

Les travailleurs non qualifiés touchent<br />

désormais un salaire mensuel minimum<br />

de 4200, resp. 4300 francs, payé<br />

13 fois par an. Selon la qualification et<br />

la spécialisation, les salaires minimaux<br />

des électricien(ne)s de réseau<br />

avec CFC se situent dorénavant entre<br />

4450 et 6700 francs.<br />

En plus du relèvement des salaires<br />

minimaux, les mesures salariales prévoient<br />

pour 2020 une augmentation<br />

sensible de la masse salariale dans les<br />

entreprises soumises à la CCT : elle<br />

doit augmenter d’au moins 0,8 % à partir<br />

du 1 er janvier 2020 pour les<br />

employé(e)s assujetti(e)s à la CCT.<br />

Ces adaptations des salaires minimaux<br />

et de la masse salariale ne<br />

doivent pas uniquement s’appliquer<br />

aux entreprises membres d’une association<br />

patronale, mais à toutes les<br />

entreprises et à tous les prestataires<br />

actifs dans la branche. Grâce à la DFO<br />

des mesures salariales, toutes les entreprises<br />

et tous les prestataires de la<br />

branche opérant en Suisse sont tenus<br />

de les mettre en œuvre.<br />

Etape importante pour la branche<br />

Depuis cette déclaration de force obligatoire<br />

en automne 2018, <strong>syndicom</strong><br />

est donc parvenu à procéder à un relèvement<br />

en deux étapes, en particulier<br />

aussi des salaires minimaux les plus<br />

bas dans la CCT : pour les travailleurs<br />

non qualifiés avec moins de trois ans<br />

d’expérience dans la branche ou âgés<br />

de 25 ans au plus, les salaires minimaux<br />

sont passés de 3750 francs fois<br />

13 initialement à 4000, puis maintenant<br />

à 4200 francs. Par ailleurs, la CCT<br />

ne fixe pas uniquement des salaires<br />

minimaux pour les travailleurs non<br />

qualifiés et qualifiés, mais aussi pour<br />

les électricien(ne)s de réseau avec CFC<br />

au bénéfice d’une formation professionnelle<br />

plus élevée, c.-à-d. d’un examen<br />

professionnel ou d’un examen<br />

professionnel supérieur.<br />

Ces mesures salariales permettent<br />

aux entreprises d’être plus compétitives<br />

sur la base du critère de la qualité<br />

et offrent une protection efficace<br />

contre la sous-enchère salariale. Elles<br />

contribuent en outre à rendre plus attrayante<br />

la formation professionnelle<br />

et notamment l’apprentissage d’électricien(ne)<br />

de réseau.<br />

Daniel Hügli<br />

Les salaires minimaux des électricien(ne)s de réseau avec CFC se situent dorénavant entre 4450 et<br />

6700 francs. (© Bertrand Rey)<br />

Le combat des 41 du<br />

Matin continue<br />

Avec la sentence du Tribunal arbitral<br />

communiquée le 2 septembre 2019,<br />

les licenciés du Matin pensaient pouvoir<br />

tourner définitivement la page<br />

Tamedia.<br />

C’était sans compter les tracasseries<br />

administratives dont l’éditeur zurichois<br />

a le secret. En effet, les anciens<br />

collaborateurs du Matin ont eu la désagréable<br />

surprise de voir le montant<br />

qui leur avait été alloué par le plan social<br />

amputé d’environ 7 % correspondant<br />

à des cotisations sociales. Autrement<br />

dit, Tamedia considère l’argent<br />

versé comme du revenu et non comme<br />

des indemnités. Or l’article 8 ter du<br />

Règlement sur l’assurance vieillesse et<br />

survivants est tout à fait clair : en cas<br />

d’impératifs d’exploitation comme<br />

une fermeture, une fusion ou une restructuration<br />

d’entreprise – notamment<br />

en cas de licenciement collectif<br />

réglementé par un plan social –, les<br />

prestations versées par l’employeur<br />

sont exemptées du salaire déterminant.<br />

L’éditeur se retranche derrière les<br />

caisses de compensation qui considèreraient<br />

que le licenciement des<br />

41 du Matin n’est pas collectif et que<br />

donc le plan social n’était pas obligatoire<br />

au sens de la loi. Une position qui<br />

se base sur la subdivision administrative<br />

totalement arbitraire que pratique<br />

Tamedia. En créant de entités différentes<br />

– en fonction des métiers ou des<br />

titres – au sein même des rédactions,<br />

l’éditeur peut espérer licencier un<br />

nombre important de personnes sans<br />

jamais atteindre la limite légale qui déclenche<br />

le plan social. Les 41 du Matin<br />

contestent évidemment cette décision<br />

et, aidés notamment par <strong>syndicom</strong>, ils<br />

continuent le combat pour obtenir,<br />

enfin, l’entier de leur plan social.<br />

Melina Schröter, secrétaire régionale<br />

secteur médias


18<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Un système salarial compréhensible crée de la bonne<br />

volonté et motive les employés » David Roth<br />

PostFinance : rendre le<br />

système salarial plus<br />

compréhensible<br />

Depuis le début de l’année, <strong>syndicom</strong><br />

renégocie la convention collective de<br />

travail (CCT) avec PostFinance. Diverses<br />

dispositions de la nouvelle<br />

CCT de Poste CH y seront directement<br />

intégrées. C’est normal. Mais les employé(e)s<br />

de la banque postale ont des<br />

attentes spécifiques, qui sont négociées<br />

séparément. Un sondage mené<br />

par <strong>syndicom</strong> auprès des employé(e)s<br />

a montré la nécessité d’agir.<br />

Par exemple, le système salarial est<br />

ressenti comme incompréhensible et<br />

injuste. Les employé(e)s qui ont une<br />

rémunération basée sur la performance<br />

souhaitent un salaire de base<br />

plus élevé et, en contrepartie, des bonus<br />

réduits. Pour David Roth, qui dirige<br />

les négociations pour <strong>syndicom</strong>,<br />

c’est clair : « Un système salarial compréhensible<br />

crée de la bonne volonté<br />

et motive. Il serait concevable pour<br />

nous que la rémunération basée sur la<br />

performance dans la vente repose à<br />

nouveau sur le volontariat. »<br />

Droit de ne pas être joignable<br />

Les collaborateurs de PostFinance ont<br />

le droit de ne pas être joignables pendant<br />

leur temps libre. Un tiers des sondés<br />

ont indiqué traiter des courriels<br />

durant leurs loisirs. C’est stressant et<br />

nuit à la récupération. David Roth :<br />

« L’employeur devrait se distancer de<br />

cette attente implicite visant à exiger<br />

une disponibilité constante. Il peut<br />

ainsi contribuer à réduire la pression<br />

des employé(e)s et favoriser un environnement<br />

de travail sain. »<br />

Les responsables de PostFinance<br />

ont donc une opportunité à saisir :<br />

celle de garantir des solutions progressistes<br />

grâce à de bonnes conditions<br />

de travail et d’envoyer ainsi un signal<br />

au personnel. Le signal que leurs<br />

préoccupations sont prises au sérieux.<br />

Matthias Loosli<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/poste/<br />

postfinance-ag/<br />

Victoire d’étape pour les chauffeurs<br />

dans le canton du Jura<br />

Le Parlement jurassien a obligé le Gouvernement jurassien à<br />

entendre les syndicats encore avant la décision d’adjudication.<br />

Le Canton du Jura a lancé un appel<br />

d’offres public pour toutes ses lignes<br />

de bus. Quatre entreprises de transport<br />

ont offert leurs services, dont au<br />

moins une de l’étranger. Le personnel<br />

concerné est menacé dans son existence,<br />

car l’entreprise à qui le contrat<br />

est attribué doit certes reprendre les<br />

véhicules, mais pas le personnel. De<br />

plus, les chauffeurs ne savent pas s’ils<br />

peuvent garder leur emploi et dans<br />

quelles conditions.<br />

C’est pourquoi ils se mobilisent<br />

depuis plusieurs mois, entre autres<br />

lors de manifestations devant le Parlement,<br />

dans des articles de presse et<br />

des pétitions. Ce faisant, ils ont exigé<br />

et continuent d’exiger des garanties et<br />

une protection dans la procédure<br />

d’appel d’offres qui menace leur existence<br />

même. Peu avant Noël, les chauffeurs<br />

ont pu fêter une victoire d’étape<br />

qui leur a donné du courage et les a<br />

renforcés dans leur lutte.<br />

Les syndicats doivent être entendus<br />

Suite à une motion de Nicolas Maître,<br />

membre de <strong>syndicom</strong> et député, le<br />

Parlement jurassien a obligé le Gouvernement<br />

jurassien à entendre les<br />

syndicats encore avant la décision<br />

d’adjudication. La requête a été motivée<br />

par la loi sur la durée du travail<br />

(LDT), à laquelle sont soumis les<br />

chauffeurs dans les transports publics.<br />

Car la LDT accorde au personnel<br />

des droits de participation solides : il<br />

existe une vingtaine d’exceptions dans<br />

la loi, qui doivent être convenues impérativement<br />

avec le personnel.<br />

Par exemple, les entreprises qui<br />

veulent affecter un chauffeur à plusieurs<br />

lieux de travail doivent en convenir<br />

impérativement avec un syndicat.<br />

On estime que de telles exceptions ont<br />

permis d’économiser jusqu’à 30 % des<br />

coûts dans la production. Si ces exceptions<br />

pouvaient être déterminées unilatéralement<br />

par les entreprises, les<br />

réductions de coûts se réaliseraient<br />

sur le dos du personnel. Les droits de<br />

participation de la LDT, s’ils sont exercés,<br />

constituent une protection contre<br />

ce danger.<br />

Un signal pour toute la Suisse<br />

L’obligation de consulter les syndicats<br />

avant la décision d’adjudication n’est<br />

pas seulement une victoire d’étape<br />

pour les chauffeurs du Jura. C’est un<br />

signal pour toute la Suisse, qui pourrait<br />

créer un précédent. Jusqu’à présent,<br />

les syndicats, et donc les employé(e)s,<br />

ont été exclus de la procédure<br />

d’adjudication. Cela pourrait dès lors<br />

changer, même si le Gouvernement jurassien<br />

se montre encore réticent. Les<br />

chauffeurs du canton du Jura et <strong>syndicom</strong><br />

ne lâcheront toutefois pas prise si<br />

vite. Ils sont déjà intervenus auprès du<br />

gouvernement et réclament leur droit<br />

d’être entendus.<br />

Christian Capacoel<br />

Les chauffeurs ont attiré l’attention sur leur situation en manifestant devant le Parlement. (© Hélène Tobler)<br />

https://bit.ly/3aVCzSm


« Un journaliste qui prend un poste dans les relations<br />

publiques est vu d’un mauvais œuil » Eva Hirschi<br />

19<br />

A la fois du journalisme et des RP,<br />

est-ce possible ?<br />

Quand perd-on son indépendance ? Le 14 mars, le sujet tabou du<br />

journalisme et des relations publiques (RP) est débattu à la<br />

Journée des indépendant(e)s.<br />

Dans les médias, on considère les responsables<br />

de la communication et les<br />

porte-paroles comme étant presque<br />

des ennemis ; si un journaliste prend<br />

un poste dans le secteur des relations<br />

publiques, on voit d’un mauvais œil sa<br />

bifurcation professionnelle – il a changé<br />

de camp, dit-on alors avec mépris.<br />

Dans le même temps, cependant, il<br />

y a un énorme écart entre les salaires<br />

versés dans le journalisme et la communication.<br />

Dans ce secteur-là, les honoraires<br />

plus élevés sont alléchants.<br />

Raison pour laquelle des journalistes<br />

et photographes indépendants acceptent<br />

des mandats RP pour gagner<br />

un peu plus d’argent – soit entretemps,<br />

soit à titre de revenu complémentaire<br />

régulier.<br />

Sujet tabou<br />

Ce sujet tabou est au cœur de la rencontre<br />

annuelle des professionnel(le)s<br />

indépendant(e)s des médias.<br />

Un photographe de presse peut-il aussi<br />

prendre des photos de produits<br />

d’une entreprise connue ? Une journaliste<br />

est-elle encore crédible lorsqu’elle<br />

se met à rédiger des textes pour<br />

le <strong>magazine</strong> publicitaire d’une entreprise<br />

? La question de l’indépendance<br />

se pose également dans le journalisme<br />

en général. Après tout, les éditeurs<br />

ont des bailleurs de fonds et des<br />

objectifs qui peuvent également influencer<br />

leur travail. Toutefois, il n’en<br />

va pas uniquement de questions de<br />

principe, mais aussi d’approches<br />

concrètes : quelles sont les différences<br />

entre le journalisme et la communication<br />

d’entreprise ? Comment obtenir<br />

des mandats ? Que doit-on garder à<br />

l’esprit ? Quels honoraires peut-on<br />

exiger ?<br />

Conseils<br />

Lors de la 18 e Journée des indépendant(e)s,<br />

Nina Fargahi, rédactrice en<br />

chef du <strong>magazine</strong> Edito, fait le point<br />

sur la situation dans la branche et<br />

donne des conseils pour emprunter<br />

des voies inhabituelles. Pour la première<br />

fois, nous accueillons aussi un<br />

représentant d’un <strong>magazine</strong> « non<br />

journalistique » : cofondateur de<br />

l’agence de communication ABK, Simon<br />

Brunner, ancien journaliste, est<br />

responsable du <strong>magazine</strong> clientèle du<br />

Credit Suisse, « Bulletin », et donne un<br />

aperçu du journalisme d’entreprise.<br />

Plusieurs professionnels donnent<br />

un aperçu de leur travail en tant qu’indépendants,<br />

comme la journaliste et<br />

auteure Anna Miller ou le photographe<br />

Klaus Petrus. Quant à This Wachter, le<br />

fondateur d’Audio Story Lab, il nous<br />

emmène dans les coulisses du podcast.<br />

L’apéritif consécutif offre l’occasion<br />

d’un échange personnel, de discussions<br />

approfondies et d’une mise<br />

en réseau. La commission des professionnel(le)s<br />

indépendant(e)s des médias<br />

de <strong>syndicom</strong> organise l’événement.<br />

Eva Hirschi<br />

La Journée des indépendant(e)s offre l’occasion d’étoffer son réseau de contacts. (© Sabine Rock)<br />

Programme sur http://<strong>syndicom</strong>.ch/tdf20<br />

L’agenda 2020 : social,<br />

équitable et durable<br />

Le carnet de commandes du syndicat<br />

est de nouveau bien rempli cette année.<br />

La préservation de nos assurances<br />

sociales, le suivi de la grève des<br />

Stephanie Vonarburg, responsable du secteur<br />

Presse et médias électroniques et membre du CD<br />

femmes et la contribution de l’économie<br />

à la résolution de la crise climatique<br />

sont prioritaires. Sans oublier la<br />

lutte pour de bonnes conditions de<br />

travail et une rémunération équitable<br />

pour les employé(e)s et les indépendant(e)s,<br />

couvert(e)s par des CCT à<br />

l’échelle nationale.<br />

Ce sont des préoccupations importantes<br />

pour les professionnel(le)s des<br />

médias. Le paysage médiatique est en<br />

pleine mutation. Afin que la transformation<br />

de la branche ne se poursuive<br />

pas au détriment des employé(e)s et du<br />

grand public, nous intervenons pour<br />

influencer les nouvelles règles du jeu<br />

en matière de politique des médias.<br />

Avec des organisations alliées,<br />

nous nous engageons à apporter un<br />

soutien sensé et ciblé aux médias indépendants<br />

dignes d’être promus, et à<br />

des règles adaptées aux nouveaux défis.<br />

L’objectif est que les médias remplissent<br />

leur rôle en tant que partie intégrante<br />

du service public (qu’il soit<br />

organisé en public ou en privé).<br />

Chez <strong>syndicom</strong>, les professionnel(le)s<br />

des médias bénéficient d’un<br />

large soutien du syndicat, de sorte que<br />

grâce à leur capacité de mobilisation,<br />

leur savoir-faire, leur réseau et leur capacité<br />

de s’imposer, ils peuvent avoir<br />

une influence décisive sur le monde<br />

du travail dans les médias et la communication.<br />

Pour une société sociale,<br />

un environnement de travail équitable<br />

et une planète durablement saine.


20<br />

Le monde<br />

du travail<br />

« Si elle n’exerce pas son influence auprès du Conseil fédéral,<br />

la PostCom deviendra une autorité bureaucratique » Christian Capacoel<br />

La PostCom doit devenir plus<br />

courageuse<br />

Une Commission de la Poste déterminée et capable de se faire<br />

entendre est indispensable pour sa propre légitimité.<br />

Stop au dumping salarial légitimé par l’Etat ! (© <strong>syndicom</strong>)<br />

Le mandat du Conseil fédéral à la<br />

Commission de la poste (PostCom) est<br />

clair. Elle doit surveiller le marché<br />

postal suisse, s’assurer que le service<br />

universel est de haute qualité et garantir<br />

une concurrence loyale. Pour <strong>syndicom</strong><br />

et les employé(e)s de la branche<br />

des coursiers, il est urgent d’agir, notamment<br />

en ce qui concerne le service<br />

universel et la concurrence loyale.<br />

Profiter des opportunités<br />

La numérisation a entraîné une baisse<br />

de la clientèle dans certains domaines<br />

de services des offices de poste. La<br />

Poste réagit à cette situation en réduisant<br />

ses activités au lieu de profiter<br />

des opportunités offertes par le marché<br />

des colis en pleine croissance et de<br />

se positionner en conséquence avec<br />

les services les plus demandés sur ce<br />

marché des colis. L’ampleur des fermetures<br />

est telle que la qualité du<br />

service universel est fondamentalement<br />

remise en question. En outre, la<br />

population n’accepte que timidement<br />

ou pas du tout les alternatives vantées<br />

par La Poste, telles que PickPost, le<br />

service à domicile ou les agences postales.<br />

Jusqu’à présent, la PostCom a fait<br />

preuve de retenue sur cette question et<br />

n’élève la voix que timidement, bien<br />

qu’une PostCom déterminée et capable<br />

de se faire entendre soit indispensable<br />

pour sa propre légitimité.<br />

Même si la PostCom n’a pas son mot à<br />

dire dans la législation postale qui<br />

décidera du nombre futur d’offices de<br />

poste, elle peut exercer son influence<br />

auprès du Parlement et du Conseil<br />

fédéral. Si elle ne le fait pas, elle deviendra<br />

une simple autorité bureaucratique.<br />

Pour ce faire, il n’est pas nécessaire<br />

d’avoir une Commission<br />

fédérale de la poste.<br />

Conditions de travail précaires<br />

Il en va de même en ce qui concerne la<br />

réglementation du marché postal. Le<br />

commerce en ligne amène de nouveaux<br />

modèles commerciaux qui font<br />

éclater les frontières traditionnelles<br />

du marché. Aujourd’hui, les coursiers<br />

livrent non seulement des colis, des<br />

vivres et des lettres de plus de<br />

50 grammes, mais aussi à peu près<br />

tout ce que les clients veulent chez<br />

eux. Ce marché largement non réglementé<br />

attire les entreprises. Elles<br />

veulent toutes avoir leur part du gâteau.<br />

Et le prix est le principal atout.<br />

Qui offre le moins cher peut livrer. Résultat<br />

: une concurrence déloyale sur<br />

le dos des employé(e)s et des petits<br />

fournisseurs qui doivent travailler<br />

avec des marges minimales. Il n’y a<br />

qu’à voir ce qui se passe avec Eats,<br />

Smood et DHL. Dans toutes ces entreprises,<br />

des conditions de travail précaires<br />

ont été décelées.<br />

Salaire trop bas<br />

Ici aussi, la PostCom agit timidement.<br />

Sous le président Hans Hollenstein,<br />

qui a récemment démissionné, un salaire<br />

minimum de 18,27 CHF avait été<br />

adopté en 2019 sur le marché postal.<br />

Ce salaire minimum met tous les emplois<br />

de la logistique dans le même panier<br />

et est clairement trop bas pour<br />

avoir un impact réglementaire sur le<br />

marché. Les employé(e)s restent largement<br />

sans protection contre les conditions<br />

de travail précaires.<br />

Il est temps que la PostCom cesse<br />

d’être timide et assume le rôle qui lui<br />

incombe. Les employé(e)s et le service<br />

postal public l’en remercieraient.<br />

Christian Capacoel<br />

C’est désormais Géraldine Savary qui préside<br />

la PostCom, https://www.postcom.admin.ch/<br />

fr/page-daccueil-postcom/<br />

Contre l’esclavage<br />

moderne<br />

Dominik Fitze est le secrétaire chargé de<br />

la jeunesse de <strong>syndicom</strong>.<br />

La traite des êtres humains est un mal<br />

spécifique. Des personnes se voient<br />

promettre un avenir à l’étranger. Mais<br />

dans leur nouveau pays, le travail est<br />

synonyme d’exploitation, de salaires<br />

de misère et de longues journées de labeur.<br />

Beaucoup de salariés concernés<br />

sont jeunes et peu formés.<br />

Seule l’exploitation sexuelle, c’està-dire<br />

la prostitution forcée, est en général<br />

combattue et discutée en Suisse.<br />

C’est une erreur. Parce que l’esclavage<br />

moderne touche aussi et surtout les<br />

professionnel(le)s. Des infirmières,<br />

des plâtriers, des aides de cuisine sont<br />

exploités pour leur travail.<br />

Ce n’est que récemment qu’un<br />

groupe d’expert(e)s du Conseil de<br />

l’Europe a conclu que la Suisse en fait<br />

toujours beaucoup trop peu pour venir<br />

en aide aux victimes et punir les coupables.<br />

En tant que syndicats, nous avons<br />

le devoir de prêter main-forte. Les victimes<br />

sont nos collègues. Nous devons<br />

nous montrer solidaires et nous battre<br />

pour que leur situation s’améliore le<br />

plus rapidement possible.<br />

N’oublions donc pas nos collègues<br />

qui travaillent dans ces situations<br />

d’esclavage moderne et luttons ensemble<br />

pour que la politique et la justice<br />

se penchent enfin sur la question.


« Davantage de contenus multimédias sont produits,<br />

mais les choses avancent beaucoup trop lentement » Beat Haueter<br />

21<br />

La rédaction ATS en état d’alerte<br />

Chez Keystone-ATS, les nouvelles mauvaises se succèdent.<br />

Le personnel qui en a vu de toutes les couleurs appréhende déjà<br />

le prochain éclat.<br />

Les rédactions de Keystone-ATS ne retrouvent<br />

pas le calme. En plus des mesures<br />

salariales déjà annoncées dans<br />

le budget 2020, le personnel est en état<br />

de choc depuis 2019 : en novembre<br />

dernier, CH Media annonçait son intention<br />

de vouloir mettre sur pied son<br />

propre Newsdesk. Après Tamedia,<br />

c’est déjà le deuxième groupe d’édition<br />

qui a renoncé en partie aux services<br />

de l’ATS. En décembre, après le<br />

départ du rédacteur en chef Marcus<br />

Hebein, resté seulement neuf mois,<br />

l’équipe a perdu tout espoir d’obtenir<br />

davantage de droits de participation.<br />

Les nouvelles dispositions tarifaires<br />

ont elles aussi créé de l’insécurité<br />

en raison d’un manque de communication<br />

au sein de l’entreprise. « La<br />

situation est tendue », déclare Beat<br />

Haueter de la rédaction sportive de<br />

Keystone-ATS, « le prochain démantèlement<br />

est prévisible. »<br />

Des visions plutôt que des plans<br />

d’austérité<br />

Celles et ceux qui travaillent chez<br />

Keystone-ATS savent à quoi s’attendre<br />

quand le navire prend l’eau. Les dernières<br />

années ont été placées sous le<br />

signe d’économies : fusion de l’ATS<br />

avec Keystone, restructurations, licenciements<br />

et réductions de salaire –<br />

tout en maintenant la distribution des<br />

bénéfices aux actionnaires. Comme<br />

toujours, la transparence fait défaut ;<br />

les rédactions ne sont pas impliquées.<br />

Au lieu d’instaurer des plans d’austérité<br />

et de demander des subsides, l’ATS<br />

devrait s’adapter au nouvel environnement<br />

médiatique en adoptant une vision<br />

claire, déclare Haueter, en tant<br />

que membre de la commission de rédaction<br />

de Keystone-ATS. Certaines<br />

étapes ont été franchies – davantage<br />

de contenus multimédias sont par<br />

exemple produits –, « mais les choses<br />

avancent beaucoup trop lentement ».<br />

Nouveaux contrats<br />

Personne ne sait comment la situation<br />

va évoluer. Fin 2019, Keystone-ATS a<br />

certes négocié de nouveaux contrats<br />

avec les éditeurs, mais les perspectives<br />

restent sombres. Officiellement,<br />

d’autres suppressions de postes ne<br />

sont pas prévues dans les rédactions<br />

pour 2020. « Au vu de la situation économique,<br />

nous en doutons toutefois »,<br />

déclare Haueter. Les rédactions sont<br />

déjà si décimées que chaque cas de<br />

grippe devient un problème pour<br />

l’équipe : « Nous touchons à nos limites.<br />

» La rédaction sportive s’attend<br />

à tout – la défection de Tamedia a creusé<br />

un trou profond dans le budget<br />

sportif.<br />

La commission de rédaction voit une<br />

lueur d’espoir dans les plans de restructuration<br />

récemment annoncés :<br />

on salue le fait qu’une partie de l’entreprise<br />

sans but lucratif pratiquerait<br />

le journalisme et que le dividende serait<br />

généré dans l’autre partie de l’entreprise,<br />

a déclaré Sebastian Gänger,<br />

membre de la commission de rédaction,<br />

à Radio SRF.<br />

Manuela Ryter<br />

La transparence fait défaut car les rédactions ne sont pas impliquées. (© Gaetan Bally/Keystone-ATS)<br />

Aide de l’Etat de Vaud à Keystone-ATS<br />

https://bit.ly/37upFIU<br />

CCT Poste 2021 :<br />

les membres ont le<br />

dernier mot<br />

Les négociations CCT sont sur le point<br />

de s’achever. La délégation de négociation<br />

est confiante de pouvoir annoncer<br />

un résultat positif prochainement.<br />

Le dernier mot appartient aux<br />

membres du syndicat : ils votent sur la<br />

nouvelle convention collective de travail.<br />

Détériorations évitées<br />

Depuis septembre de l’année dernière,<br />

<strong>syndicom</strong> négocie la CCT Poste<br />

2021. Les négociations sont presque<br />

terminées et les choses se présentent<br />

bien. <strong>syndicom</strong> a jusqu’à présent pu<br />

éviter toutes les détériorations exigées<br />

par les responsables de La Poste.<br />

Pas d’effet boomerang<br />

Par exemple, une semaine de<br />

44 heures devait être introduite chez<br />

PostMail, mais elle a été abandonnée.<br />

Le responsable de la délégation de<br />

négociation, Matteo Antonini, est<br />

confiant : « Nous avons démontré à La<br />

Poste qu’elle a beaucoup exigé de ses<br />

employé(e)s ces dernières années et<br />

que la détérioration des conditions de<br />

travail aurait un effet boomerang. Je<br />

pense donc que nous pourrons annoncer<br />

un résultat positif très bientôt. »<br />

Les négociateurs devront convaincre<br />

Il va de soi que la CCT ne s’appliquera<br />

qu’une fois que les membres du syndicat<br />

auront accepté la nouvelle convention<br />

collective. Pour obtenir cette<br />

approbation, les membres de la<br />

délégation de négociation devront<br />

convaincre leurs collègues des nouvelles<br />

dispositions de la CCT au cours<br />

des mois à venir.<br />

Matthias Loosli<br />

https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/branches/poste/<br />

cctposte2021/


22 Politique<br />

Mieux protéger ceux qui<br />

luttent pour les collègues<br />

Le conseiller fédéral Guy Parmelin<br />

s’est montré disposé à<br />

améliorer enfin la protection<br />

contre le licenciement abusif<br />

des employé(e)s syndiqué(e)s<br />

actifs(ives). Avec le concours<br />

d’experts de l’Organisation<br />

internationale du travail<br />

(OIT), il a mis sur pied une<br />

médiation entre employeurs<br />

et syndicats. L’objectif est<br />

d’élaborer des propositions<br />

de solutions d’ici le mois de<br />

juin.<br />

Texte : Luca Cirigliano<br />

Photo : Thierry Porchet<br />

Les propositions de solution devraient<br />

permettre d’élever la protection<br />

contre le licenciement au niveau<br />

requis par les conventions de<br />

l’OIT. Sur la base de cette proposition<br />

du conseiller fédéral Parmelin,<br />

l’Union syndicale suisse (USS) a accepté<br />

en juin 2019 de retirer la<br />

Suisse de la liste noire des pays fautifs.<br />

En amont de la Conférence de<br />

l’OIT, présidée en l’année de son<br />

centième anniversaire par l’ambassadeur<br />

suisse Jean-Jacques Elmiger,<br />

la Suisse figurait sur une liste noire<br />

des pays qui violent les conventions<br />

de l’OIT.<br />

L’OIT avait placé la Suisse sur<br />

une liste noire des 40 cas les plus<br />

critiques de violation des conventions<br />

de l’OIT. Une honte pour la<br />

Suisse. Elle se retrouvait ainsi aux<br />

côtés de pays tels que la Sierra<br />

Leone, le Tadjikistan et la Biélorussie.<br />

Avec la Grèce et la Biélorussie, la<br />

Suisse était le seul pays européen<br />

sur la liste.<br />

Toujours les mêmes reproches<br />

De manière concrète, la Suisse est<br />

accusée de violer les droits de<br />

l’homme en matière de protection<br />

contre le licenciement des employés<br />

syndiqués actifs, qui sont protégés<br />

par la Convention 98 de l’OIT, que la<br />

Suisse a ratifiée.<br />

Déjà en 2004, l’OIT avait déclaré<br />

au Conseil fédéral que l’indemnité<br />

maximale de six mois de salaire<br />

en cas de licenciement abusif, prévue<br />

par le Code des obligations<br />

(art. 336a al. 2), n’était pas suffisam-<br />

L’OIT a exigé de<br />

prévoir aussi<br />

la réintégration<br />

dans les cas les<br />

plus graves.


Si le processus de médiation ne devait pas aboutir à des améliorations concrètes, l’USS,<br />

par l’intermédiaires de l’OIT, augmentera encore la pression qu’elle exerce sur la Suisse.<br />

Les syndicats helvétiques ont récemment à nouveau collecté de nombreux cas de licenciements<br />

abusifs et antisyndicaux.<br />

23<br />

ment dissuasive. Elle facilite au<br />

contraire le licenciement abusif de<br />

salarié(e)s pour les réduire au<br />

silence.<br />

Comme le montrent des<br />

études, les employeurs fautifs sont<br />

généralement condamnés à ne<br />

payer que deux ou trois salaires<br />

mensuels. Ils s’en tirent ensuite à<br />

bon compte.<br />

A l’époque, l’OIT avait exigé de<br />

la Suisse qu’elle augmente le maximum<br />

d’indemnisation possible à au<br />

moins douze salaires mensuels et<br />

qu’elle prévoie également une réintégration<br />

dans les cas les plus<br />

graves. Mais douze mois ne sont pas<br />

appropriés ou pas assez dissuasifs,<br />

selon la gravité du cas ou la taille de<br />

l’entreprise, ou ils n’ont pas un caractère<br />

punitif. Il s’ensuit que la loi<br />

révisée devrait plutôt contenir une<br />

disposition minimale (« au moins<br />

douze mois... » par exemple), et la<br />

laisser ensuite ouverte vers le haut.<br />

Rien ne s’est passé depuis lors.<br />

En Suisse, les employé(e)s gênant(e)s<br />

qui exercent leurs droits légaux<br />

et constitutionnels, et dérangent<br />

donc l’employeur, sont<br />

toujours licenciés sans ménagement.<br />

Le projet du Conseil fédéral<br />

sur la dénonciation (whistleblowing)<br />

n’a pas amélioré la situation.<br />

Il l’aurait au contraire même<br />

aggravée. C’est ce qu’a déclaré une<br />

représentante de l’OIT lors d’une<br />

audition de la Commission juridique<br />

du Conseil national en charge<br />

du projet de loi.<br />

En juin toutefois, la commission<br />

compétente de l’OIT a décidé<br />

de retirer la Suisse de la liste.<br />

Une véritable chance d’adapter<br />

enfin le droit de résiliation<br />

L’USS a accepté cette démarche car<br />

elle constitue une réelle opportunité<br />

de mettre enfin le droit de résiliation<br />

suisse en conformité avec le<br />

droit international. En 2003, l’USS<br />

avait déjà déposé une plainte contre<br />

la Suisse pour non-respect des<br />

conventions ratifiées. Depuis lors, la<br />

Suisse a été réprimandée à plusieurs<br />

reprises par l’OIT. Mais le Conseil<br />

fédéral a refusé d’appliquer les recommandations<br />

de l’OIT. Il a toujours<br />

suivi les employeurs suisses,<br />

qui ont strictement refusé d’améliorer<br />

la protection contre le licenciement<br />

des membres des commissions<br />

du personnel, des conseils de<br />

fondation des caisses de pension et<br />

De nombreuses<br />

carrières et vies<br />

d’employé(e)s ont<br />

été détruites par<br />

ces licenciements<br />

abusifs.<br />

des employé(e)s qui sont actifs dans<br />

les syndicats.<br />

Le conseiller fédéral Guy Parmelin<br />

s’est désormais engagé à recourir<br />

à une médiation externe pour<br />

aider les employeurs et les syndicats<br />

à élaborer des propositions de solutions<br />

visant à améliorer la protection<br />

des employé(e)s. Si le processus<br />

de médiation ne débouche pas sur<br />

des améliorations concrètes, l’USS<br />

continuera à augmenter la pression<br />

sur la Suisse par l’intermédiaire de<br />

l’OIT. Récemment, les syndicats ont<br />

à nouveau recueilli de nombreux cas<br />

de licenciements abusifs antisyndicaux.<br />

« Un important travail a déjà été<br />

réalisé dans ce domaine, des expertises<br />

et des discussions ont aussi eu<br />

lieu par le passé. Le revirement du<br />

conseiller fédéral Parmelin est encourageant,<br />

tout comme les signaux<br />

des employeurs pour trouver une<br />

solution à ce problème, ‹ sans œillères<br />

› et en toute bonne foi. Les<br />

licenciements abusifs ont détruit de<br />

nombreuses carrières et vies d’employé(e)s.<br />

Il est inacceptable que la<br />

Suisse ne respecte pas les obligations<br />

que lui impose le droit international.<br />

Nous resterons vigilants<br />

pour nous assurer que le Conseil f é-<br />

déral remplisse réellement ses engagements<br />

internationaux », déclare<br />

Pierre-Yves Maillard.<br />

Comptes à rendre<br />

Cette année, la Suisse rendra<br />

compte à l’OIT des résultats de la<br />

médiation. En outre, elle se soumettra<br />

volontairement à un examen<br />

extraordinaire de l’OIT en ce qui<br />

concerne le respect de la liberté<br />

syndicale. L’USS accompagnera ce<br />

processus.<br />

https://www.uss.ch/themes/travail/<br />

droits-syndicaux/<br />

Un droit<br />

contraire à<br />

la CEDH<br />

Dans un arrêt de 2017,<br />

la Cour européenne des<br />

droits de l’homme recommande<br />

de juger si la sanction<br />

pour le patron est<br />

assez dissuasive.<br />

Dans cette affaire, une entreprise<br />

turque avait licencié plusieurs<br />

salariés membres d’un syndicat<br />

en invoquant des motifs économiques<br />

ou une prestation insuffisante.<br />

Le tribunal de dernière<br />

instance turc avait jugé les licenciements<br />

abusifs, car prononcés<br />

en raison de l’appartenance au<br />

syndicat. Il avait condamné le<br />

patron soit à verser à chacun une<br />

indemnité d’un an de salaire, soit<br />

à les réintégrer. L’employeur<br />

choisit de verser les douze mois<br />

de salaire.<br />

La Cour devait juger si l’indemnité<br />

de douze mois était suffisante<br />

pour assurer la protection<br />

contre les licenciements antisyndicaux.<br />

Elle conclut que non. En<br />

effet, la sanction n’est pas assez<br />

dissuasive puisque le patron a le<br />

choix de verser l’indemnité ou de<br />

réintégrer le salarié. En outre, si<br />

les salaires sont faibles, une indemnité<br />

d’un an de salaire n’apparaît<br />

pas toujours dissuasive.<br />

Il est à douter que la loi<br />

suisse, qui ne prévoit que six<br />

mois de salaire à titre d’indemnité,<br />

mais dont les tribunaux n’en<br />

versent en fait que deux à trois<br />

mois, soit assez dissuasive à cette<br />

aune. Tôt ou tard, la Cour EDH<br />

mais aussi l’OIT risquent de<br />

condamner la Suisse pour violation<br />

de l’art. 11 CEDH. Mieux<br />

vaut réviser le Code des obligations.<br />

Tek Gida Is Sendikasi contre la<br />

Turquie, 4 avril 2017


24<br />

Notre travail mérite de<br />

bonnes rentes<br />

Les personnes qui ont travaillé toute leur vie devraient pouvoir<br />

vivre décemment du revenu de leur rente à la retraite. En principe,<br />

cette affirmation fait la quasi-unanimité. Cependant,<br />

la prévoyance vieillesse est confrontée à des défis majeurs et<br />

la situation s’aggrave. Parce que les rentes diminuent – même<br />

si l’économie est en phase de croissance. L’initiative pour une<br />

13 e rente AVS de l’USS offre une solution. Les bénéficiaires<br />

de prestations complémentaires doivent aussi toucher un<br />

13 e versement.<br />

Texte : Gabriela Medici<br />

Photo : Fotomelia<br />

Des rentes qui diminuent…<br />

En ce qui concerne l’AVS, la dernière<br />

augmentation générale des rentes a<br />

eu lieu dans les années 70. Depuis<br />

lors, les rentes de l’AVS n’ont été<br />

adaptées qu’à l’évolution des salaires<br />

et des prix, mais elles sont à la<br />

traîne par rapport aux salaires.<br />

Par ailleurs, la hausse des<br />

primes d’assurance maladie engloutit<br />

une part de plus en plus importante<br />

de la rente AVS. Durant la<br />

même période, la hausse des cotisations<br />

au deuxième pilier s’est poursuivie.<br />

Malgré tout, les rentes des<br />

caisses de pension (CP) diminuent<br />

chaque année. De plus en plus d’assuré(e)s<br />

constatent aujourd’hui avec<br />

indignation qu’ils doivent cotiser<br />

davantage au deuxième pilier, afin<br />

de recevoir au final une rente moins<br />

élevée. A cela s’ajoute que de nombreuses<br />

femmes ne sont pas assurées<br />

dans le 2 e pilier – ou n’en reçoivent<br />

que des rentes très basses.<br />

Nous nous retrouvons donc dans la<br />

situation absurde où l’économie a<br />

connu une croissance constante ces<br />

dernières années – mais la prévoyance<br />

vieillesse s’effrite.<br />

… et des propos alarmistes<br />

Dans le même temps, les employeurs,<br />

les banques et les assurances<br />

prétendent que l’AVS est au<br />

bord de l’effondrement financier. Ils<br />

augmentent constamment leur pression<br />

pour réduire les rentes et relever<br />

l’âge de la retraite. En réalité, ils<br />

veulent vendre des produits du troisième<br />

pilier. Car c’est ainsi qu’ils<br />

gagnent de l’argent. Avec l’AVS, ils<br />

ne gagnent rien. Au contraire : les<br />

gros revenus versent beaucoup plus<br />

qu’ils ne recevront de rente. Ce n’est<br />

que dans le cadre de l’AVS qu’ils cofinancent,<br />

tout comme les employeurs,<br />

les rentes AVS du peintre<br />

et du vendeur. Dans le troisième pilier,<br />

chaque personne paie pour soi.<br />

Contre-offensive nécessaire<br />

des syndicats<br />

Depuis près de 50 ans, la Constitution<br />

fédérale exige que les rentes<br />

nous permettent de mener une vie<br />

décente pendant la vieillesse. Pourtant,<br />

nous nous éloignons de plus en<br />

plus de cet objectif.<br />

C’est pourquoi l’USS lance début<br />

mars une initiative en faveur<br />

d’une 13 e rente AVS. Elle est simple,<br />

mais séduisante: elle demande un<br />

versement supplémentaire de la<br />

rente à laquelle on a droit dans le<br />

cadre de l’AVS. Comme un 13 e salaire.<br />

En raison du principe compensatoire<br />

de l’AVS, ce sont les revenus<br />

faibles et moyens qui en<br />

profitent le plus. Pour une famille,<br />

par exemple un conducteur de<br />

tramway et une vendeuse à temps<br />

partiel à la Coop avec un enfant,<br />

l’initiative se traduit par une rente<br />

supplémentaire d’environ<br />

300 francs par mois. L’initiative prévoit<br />

que les bénéficiaires de prestations<br />

complémentaires en profitent<br />

aussi. Les retraité(e)s les plus<br />

pauvres devraient ressentir une<br />

amélioration.<br />

Cette augmentation des rentes<br />

AVS est le meilleur moyen d’améliorer<br />

la situation difficile des femmes<br />

à l’âge de la retraite. En effet, nous<br />

sommes tous assurés à l’AVS, qu’on<br />

travaille ou non. Et l’AVS est la seule<br />

à reconnaître comme travail l’éducation<br />

des enfants et les soins à des<br />

parents âgés. C’est pourquoi les<br />

rentes de l’AVS sont à peu près aussi<br />

élevées pour les femmes et les<br />

hommes. Une augmentation des<br />

rentes AVS apporte donc des progrès<br />

concrets dans le domaine des<br />

rentes des femmes !<br />

Page de l’USS sur l’initiative :<br />

https://bit.ly/2RBeZCr


Droit au but !<br />

25<br />

Cher service juridique,<br />

Dans notre entreprise, je m’engage<br />

régulièrement en faveur des intérêts des<br />

salarié(e)s et envisage de rejoindre la<br />

commission du personnel. Dans ce<br />

contexte, je me demande comment les<br />

employé(e)s qui s’impliquent pour les<br />

requêtes des salarié(e)s ou dans la<br />

représentation des travailleurs sont<br />

protégés par la loi contre les répressions<br />

des employeurs.<br />

Quelle est la protection juridique et<br />

comment sont sanctionnées les<br />

répressions des employeurs à l’encontre<br />

des salarié(e)s qui s’adonnent aux<br />

activités mentionnées ?<br />

Que fait <strong>syndicom</strong> pour améliorer la<br />

protection des employé(e)s engagés<br />

contre les répressions des employeurs ?<br />

La réponse des juristes de <strong>syndicom</strong> : Le Code des obligations<br />

protège l’engagement des collaborateurs vis-à-vis<br />

des demandes des salarié(e)s par les dispositions relatives<br />

au licenciement abusif (cf. art. 336 ss.). Sont protégés en<br />

particulier l’exercice de droits constitutionnels (p. ex. la<br />

liberté d’opinion et la liberté syndicale), la revendication<br />

de prétentions découlant du droit du travail, l’appartenance<br />

à un syndicat, l’exercice légal d’une activité syndicale<br />

(p. ex. le droit de grève) ainsi que les activités des<br />

représentant(e)s élu(e)s des salarié(e)s. La loi sur la participation<br />

protège en outre les membres de la représentation<br />

des travailleurs en précisant que cette activité ne peut<br />

pas être empêchée par l’employeur et que les représentant(e)s<br />

des travailleurs ne peuvent pas être désavantagé(e)s<br />

en raison de cette activité.<br />

La protection légale contre le licenciement en Suisse est<br />

malheureusement plutôt inopérante : les licenciements<br />

prononcés en raison de l’exercice des activités énumérées<br />

sont certes abusifs, ils n’en demeurent pas moins valables<br />

et mettent donc fin aux rapports de travail. Le caractère<br />

abusif du licenciement n’est sanctionné que dans la<br />

mesure où l’employeur doit verser une indemnité de six<br />

mois de salaire au maximum. En outre, les salarié(e)s<br />

doivent prouver en justice le caractère abusif du licenciement,<br />

ce qui est souvent difficile. Ce n’est que dans le cas<br />

des représentant(e)s des travailleurs qu’il y a une inversion<br />

du fardeau de la preuve et que l’employeur doit prouver<br />

qu’il avait un motif fondé de licencier, à savoir que le<br />

licenciement n’était pas dû à l’une des activités protégées.<br />

S’il ne parvient pas à apporter cette preuve libératoire,<br />

le licenciement est considéré comme abusif.<br />

Un moyen efficace consiste à conclure des conventions<br />

collectives de travail (CCT). Dans de nombreuses CCT de<br />

<strong>syndicom</strong>, cette protection est renforcée de différentes<br />

manières, p. ex. en doublant l’indemnité légale à un<br />

salaire annuel au maximum, en respectant des règles de<br />

procédure spéciales, en impliquant le syndicat en cas du<br />

licenciement délibéré d’un membre de la représentation<br />

du personnel, en interdisant le licenciement en raison de<br />

l’activité exercée au sein de la commission du personnel<br />

ou en limitant la liberté de licenciement à des motifs<br />

valables.<br />

Par ailleurs, <strong>syndicom</strong> accorde l’assistance juridique aux<br />

employé(e)s concerné(e)s par un licenciement et défend<br />

leurs intérêts face à l’employeur, si nécessaire aussi<br />

devant le tribunal.<br />

<strong>syndicom</strong>.ch/droitaubut


26 Loisirs<br />

Suggestions<br />

Mieux comprendre l’économie<br />

et les assurances sociales<br />

A l’heure où l’Union syndicale<br />

suisse défend son initiative pour<br />

une 13 e rente AVS (lire en p. 24), on<br />

peut s’intéresser à l’offre de formation<br />

Movendo intitulée « Comprendre<br />

le fonctionnement de<br />

l’AVS » qui permet de remettre ses<br />

connaissances à jour sur le fonctionnement<br />

de cette assurance<br />

sociale, premier pilier obligatoire de<br />

la prévoyance sociale suisse.<br />

Ce cours sur deux jours se déroulera<br />

du 4 au 5 mai 2020 à l’Hôtel de<br />

France à Sainte-Croix (VD) et sera<br />

donné par Michel Schweri, formateur<br />

d’adultes chez Unia. Après un<br />

descriptif de ce premier pilier et de<br />

son champ d’application, les droits<br />

et devoirs des assuré(e)s seront présentés.<br />

Cela permettra de connaître<br />

les principes de base de l’AVS et des<br />

prestations complémentaires (PC).<br />

Le calcul des prestations sera ensuite<br />

abordé, ce qui donnera un<br />

aperçu des systèmes de financement.<br />

Les participants ayant compris<br />

le principe du calcul des rentes<br />

sauront rechercher les informations<br />

utiles de manière pertinente. Enfin,<br />

les enjeux politiques et syndicaux de<br />

l’AVS seront abordés. Ce cours est<br />

gratuit pour les membres et coûte<br />

820 francs sans compter l’hébergement<br />

pour les autres.<br />

Autre formation pour ceux qui aiment<br />

comprendre le monde qui<br />

nous entoure, celle consacrée aux<br />

enjeux de l’économie politique (du<br />

13 au 14 mai à Morges, Hôtel La<br />

Longeraie). En analysant les tenants<br />

et les aboutissants de la politique<br />

économique nationale, les participants<br />

mettront à jour leurs connaissances<br />

en matière d’économie<br />

politique et sauront évaluer les<br />

informations économiques. Ils comprendront<br />

les stratégies économiques<br />

du mouvement syndical et<br />

apprendront à les appliquer.<br />

Inscriptions sur Movendo.ch<br />

Le modèle des coopératives<br />

d’épicerie participative<br />

Le documentaire américain de Tom<br />

Boothe, Food Coop, permet de réfléchir<br />

à un modèle qui a vu le jour à<br />

Brooklyn en 1973.<br />

Dans ce supermarché autogéré,<br />

quelque 16 000 membres travaillent<br />

trois heures par mois pour obtenir<br />

le droit d’acheter des produits alimentaires<br />

de très bonne qualité à<br />

des prix imbattables. Ces prix bas<br />

sont rendus possibles par le travail<br />

bénévole effectué par les membres<br />

ainsi que par les marges à la revente<br />

très inférieures aux supermarchés<br />

classiques.<br />

La coopérative décide de boycotter<br />

certains produits pour des raisons<br />

politiques, comme les produits<br />

originaires d’Afrique du Sud lors de<br />

l’apartheid.<br />

Johann Zoller, cofondateur de la<br />

Coopérative d’épicerie participative<br />

Le NID, poursuit aujourd’hui l’expérience.<br />

Cette épicerie participative<br />

genevoise fonctionne par achat de<br />

parts sociales de 40 à 200 francs ainsi<br />

que grâce aux cotisations annuelles<br />

de ses membres.<br />

En outre, chaque personne ou foyer<br />

donne deux heures de son temps<br />

chaque mois pour faire fonctionner<br />

l’épicerie. En contrepartie, le<br />

membre obtient le droit de participer<br />

aux décisions de l’épicerie ainsi<br />

qu’au choix des produits proposés.<br />

Le NID s’engage à soutenir le développement<br />

d’une agriculture locale<br />

et de saison en limitant les intermédiaires.<br />

Elle limite au maximum<br />

l’emploi du plastique au profit de<br />

produits en vrac et sans emballage.<br />

https://lenid.ch/<br />

© DR<br />

© DR<br />

Le commentaire du contrat<br />

de travail fait peau neuve<br />

Ouvrage de référence dès sa première<br />

édition, rédigée en 1989 par<br />

Christiane Brunner, Jean-Michel<br />

Bühler et Jean-Bernard Waeber, le<br />

commentaire du contrat de travail<br />

connaît désormais sa quatrième édition.<br />

Coédité par les Editions Réalités<br />

sociales et l’Union syndicale<br />

suisse (USS), cet ouvrage profite désormais<br />

des compétences des avocats<br />

Christian Bruchez et Patrick<br />

Mangold, tous deux spécialistes en<br />

cette matière, et de l’ancien secrétaire<br />

central de l’USS Jean-Christophe<br />

Schwaab.<br />

Les questions abordées parcourent<br />

les articles 319 à 362 du Code des<br />

obligations. Elles intéresseront tant<br />

les travailleurs que les employeurs,<br />

dont l’ouvrage rappelle les obligations<br />

spécifiques, que les syndicalistes,<br />

juristes ou avocats. Entièrement<br />

mis à jour, l’ouvrage tient<br />

compte des modifications législatives<br />

intervenues depuis la précédente<br />

édition, en particulier les<br />

nouveaux articles 335h à 335k relatifs<br />

aux plans sociaux, et de l’évolution<br />

de la jurisprudence.<br />

Des questions délicates et actuelles,<br />

telles que celle du transfert des rapports<br />

de travail ou celle des licenciements<br />

collectifs, trouvent une réponse<br />

claire et accessible. Les effets<br />

des conventions collectives de travail<br />

ou du contrat-type sont aussi détaillés.<br />

En fin d’ouvrage, un chapitre<br />

indique la procédure et un index<br />

précis permet de trouver rapidement<br />

la réponse que l’on cherche.<br />

Commentaire du contrat de travail,<br />

Burchez/Mangold/Schwaab, 640 p.,<br />

78 francs


1000 mots<br />

Ruedi Widmer<br />

27


28 Evènements En janvier et février 2020,<br />

<strong>syndicom</strong> était avec les pétitionnaires pour une commission du personnel à la<br />

région de distribution du courrier de Bienne, avec les négociateurs et chauffeurs<br />

de CarPostal, avec les retraités de Bâle et les personnes de confiance ICT ZH.<br />

1<br />

2<br />

3<br />

4<br />

5


1. Les employés signataires ayant collecté les signatures de la<br />

pétition visant à former une commission du personnel à la région<br />

de distribution du courrier de Bienne. (© Sébastien Bourquin)<br />

2. Le groupe d’experts de CarPostal pour la loi sur la durée du travail<br />

(© <strong>syndicom</strong>)<br />

3. Les chauffeurs de CarPostal de Corcelles et Sédeilles ont mandaté<br />

<strong>syndicom</strong> pour négocier la hausse de leur taux d’occupation.<br />

Il est actuellement de 80 %. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

29<br />

4, 5, 6 La solidarité avec les chauffeurs jurassiens se manifeste dans<br />

le val d’Hérens (VS), à Locarno, ainsi que chez les chauffeurs<br />

participant à un cours sur la loi sur la durée du travail à Balsthal.<br />

(© <strong>syndicom</strong>)<br />

7. Les retraités bâlois de Post-Telecom lors de leur première excursion<br />

de 2020 dans la région de Rheinfelden. (© <strong>syndicom</strong>)<br />

8. La réunion des personnes de confiance du secteur ICT Zurich/<br />

Suisse orientale. (© Dominik Dietrich)<br />

9, 10. Les retraités bâlois du secteur médias se sont réunis pour leur<br />

traditionnelle fondue. (© Rosmarie Gerber)<br />

6<br />

7<br />

8<br />

9 10


30<br />

Tranches<br />

de vie<br />

Diego Moretti : « Depuis toujours, je me<br />

bats pour la justice et les plus faibles. »<br />

Diego Moretti, 47 ans, né à Cantù (Italie),<br />

a d’abord travaillé pour un artisan<br />

de la région italienne de Brianza, puis<br />

comme mécanicien métallurgiste dans<br />

une entreprise de Lecco. En 2003,<br />

après son mariage avec une Suissesse,<br />

il commence à travailler chez Picciotti<br />

à Bioggio. L’entreprise a été rachetée<br />

ensuite par Südpack, spécialisée dans<br />

l’encartonnage et l’emballage. Déjà<br />

actif au sein du syndicat Comedia, le<br />

syndicaliste a été vice-président de la<br />

section Ticino et Moesano de <strong>syndicom</strong>.<br />

Aujourd’hui, il travaille au syndicat<br />

Unia (secteur de la construction),<br />

mais il est resté membre de <strong>syndicom</strong>.<br />

Il a participé activement à d’autres actions<br />

syndicales, par exemple à la manifestation<br />

au centre de colis de Post-<br />

Logistic à Cadenazzo en automne 2015.<br />

Texte : Giovanni Valerio<br />

Photo : Sandro Mahler<br />

« Si la dignité est<br />

atteinte, il est temps<br />

de réagir »<br />

Je me suis engagé au syndicat parce<br />

que mes collègues me l’ont demandé.<br />

Au début, je luttais pour mes<br />

droits. A peine embauché, j’ai étudié<br />

mon contrat et, un peu naïvement,<br />

je suis allé voir le chef pour revendiquer<br />

et parler franchement. Parce<br />

que j’ai toujours cru en la justice (et<br />

aussi lutté pour). J’ai donc adhéré à<br />

la commission du personnel (CoPe)<br />

en continuant une bataille qui n’était<br />

plus seulement la mienne, mais une<br />

lutte collective. J’ai participé aux négociations<br />

lors de trois renouvellements<br />

de CCT et, à chaque fois, la<br />

situation empirait : la direction ne<br />

cessait de demander des sacrifices à<br />

nous, les travailleurs. Les résultats<br />

des négociations étaient décevants.<br />

<strong>syndicom</strong> était minoritaire et l’autre<br />

syndicat de l’entreprise a accepté la<br />

détérioration des CCT face à la menace<br />

de délocalisation à l’étranger.<br />

J’ai donc quitté la CoPe, mais il<br />

ne faisait aucun doute que je continuerais<br />

à défendre les droits de mes<br />

collègues. Le pire est arrivé en 2015.<br />

Lorsque la BNS a supprimé le taux de<br />

change plancher fixe avec l’euro,<br />

l’entreprise a voulu réduire de 10 % le<br />

montant des salaires des frontaliers.<br />

Même si je n’en étais pas un (comme<br />

80 % des employé(e)s de Südpack),<br />

cela ne me semblait pas juste.<br />

Une bataille a alors divisé l’entreprise.<br />

Sous prétexte d’une diminution<br />

du volume de travail, j’ai été<br />

licencié avec cinq collègues. Je m’en<br />

souviens comme si c’était hier.<br />

Quand j’ai quitté le bureau du directeur<br />

avec la lettre de licenciement à<br />

la main, il y avait des collègues en<br />

larmes. Ce fut difficile pour moi,<br />

avec deux enfants et ma femme qui<br />

avait également perdu son emploi.<br />

Mais il était temps de réagir<br />

contre une direction qui avait foulé<br />

aux pieds la dignité des travailleurs.<br />

En quelques jours, grâce au secrétaire<br />

de <strong>syndicom</strong> Marco Forte, nous<br />

avons organisé une grève qui a fait<br />

du bruit au Tessin. Nous avons utilisé<br />

tous les moyens disponibles :<br />

Facebook, les médias, la télévision.<br />

Nous avons demandé une rencontre<br />

avec les dirigeants de la maison<br />

mère, en Allemagne.<br />

Les négociations n’ont pas été<br />

faciles, mais nous avons obtenu des<br />

indemnités et la promesse que moi<br />

et les autres licenciés aurions la priorité<br />

en cas de nouvelles embauches.<br />

En fait, une réintégration ! Mon licenciement<br />

était avant tout un licenciement<br />

antisyndical. Car même si je<br />

ne faisais plus partie de la CoPe,<br />

j’étais plus actif que jamais. Formellement,<br />

j’étais vice-président de la<br />

section Ticino et Moesano de <strong>syndicom</strong>.<br />

La grève a terni l’image de<br />

Südpack, à tel point que le directeur<br />

a dû partir quelques mois plus tard.<br />

Depuis lors, l’environnement de travail<br />

s’est amélioré. Entre-temps, mon<br />

engagement et mon obstination ont<br />

été remarqués par Unia, et peu après,<br />

j’ai commencé à travailler comme<br />

syndicaliste. Voilà comment j’ai trouvé<br />

ma voie, parce que je me suis toujours<br />

battu pour défendre les plus<br />

faibles.<br />

Les images de la grève sur<br />

https://bit.ly/2U8etxA


om janvier 2020<br />

X<br />

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 23 21 22 23 17 24<br />

ots-croisés Syndicom janvier 2020<br />

ystère<br />

6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

Horizontalement : I. Concentration. Pain, morceau<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 ou 10 poudre. 11 II. 12 Du premier 13 coup. 14 Langue 15 16 de vipère. 17 18 19 20 21 22 23 24<br />

7 11 3<br />

III. Sédition. Dédain féminin. Petite dernière. IV.<br />

Quatrième de portée. Dure à mâcher. V. Normatif.<br />

9 mars à Rédaction <strong>syndicom</strong>,<br />

Routine. Estonie à Tallinn. VI. Meufs. Bruit de<br />

9 15<br />

14<br />

12<br />

15 16<br />

13<br />

17<br />

14<br />

18<br />

15<br />

19<br />

16<br />

20<br />

17<br />

21<br />

18<br />

22<br />

19<br />

23<br />

20<br />

24<br />

21 repas 22 du 23 nourrisson. 24<br />

DÉFINITIONS<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 Rumine 14 dans 15 la savane. VII.<br />

Arrière-goût du sucre. Fouet. VIII. Peu calorique. 3001 Berne.<br />

2 20<br />

Sensibilité argentique. Réfléchit IX. Horizontalement Impératrice : I. Concentration. Pain, morceau<br />

I<br />

d'Orient. Plus ou moins. X. Crochet. ou Sucre poudre. en II. Du premier coup. Langue de vipère.<br />

DÉFINITIONS<br />

4 DÉFINITIONS 7 11 terre.<br />

3<br />

III. Sédition. Dédain féminin. Petite dernière. IV.<br />

12 15 13 14 15<br />

Quatrième de portée. Dure à mâcher. V. Normatif.<br />

I<br />

La solution du mots croisés du<br />

Horizontalement : I. Horizontalement Concentration. Pain, : I. Concentration. morceau Verticalement Pain, morceau : 1. Usine à douceur. Routine. 2. Pilas. Estonie à Tallinn. VI. Meufs. Bruit de<br />

9 15<br />

ou poudre. II. Du premier ou poudre. coup. II. Langue Du premier de vipère. coup. Langue Yougoslavie de vipère. orthodoxe. 3. Idole des repas odeurs. du nourrisson. Rumine dans la savane. VII.<br />

I 3 III. Sédition. Dédain III. féminin. Sédition. Petite Dédain dernière. féminin. IV. Petite Vivent dernière. en Amérique. IV. 4. Petite pomme. Arrière-goût Poinçon. 5. du « Parlement sucre. Fouet. ». VIII. Peu calorique.<br />

Quatrième de portée. Dure à mâcher. V. Normatif.<br />

22 12 Quatrième de portée. Dure 2 à mâcher. Petit V. contrat. Normatif. Coutume. 20 6. Ta famille. Sensibilité Cale. 7. argentique. Le gagnant Réfléchit est Monsieur IX. Impératrice<br />

Routine. Estonie à Routine. Tallinn. Estonie VI. Meufs. à Tallinn. Bruit de VI. Pour Meufs. l'arc. Bruit Point de noir. 8. Toujours intéressée.<br />

15<br />

d'Orient. Plus ou moins. X. Crochet. Sucre en<br />

repas du nourrisson. repas Rumine du nourrisson. dans la savane. Rumine VII. dans Espèce. la savane. 9. Fraîcheur. VII. Plus. 10. Existe. terre. De fer ou Antoine Bouquet de Broc.<br />

18<br />

Arrière-goût du sucre. Arrière-goût Fouet. VIII. du Peu sucre. calorique. Fouet. VIII. de Peu bronze. calorique. 11. Coucou. Pluie forte. 12. Clé.<br />

20 Sensibilité argentique. Sensibilité Réfléchit argentique. IX. Impératrice Réfléchit Marqua. IX. Impératrice 13. Donné. Drame. Pour les Verticalement coursiers. : 1. Usine à douceur. 2. Pilas.<br />

d'Orient. Plus ou moins. X. 13 Crochet. Sucre 10 en 14. Au pied de l'immeuble. Police. Yougoslavie 15.<br />

40 francs.<br />

16<br />

d'Orient. Plus ou moins. X. Crochet. Sucre en<br />

orthodoxe. 3. Idole des odeurs.<br />

terre.<br />

terre.<br />

Baguenauda. Prénom germain. Vivent en Amérique. Chaleureuses 4. Petite pomme. félicitations Poinçon. ! 5.<br />

I<br />

Verticalement 5 14 : 1. Usine à douceur. 228<br />

Petit contrat. Coutume. 6. Ta famille. Cale. 7.<br />

2. Pilas. 12<br />

Verticalement : 1. Usine à douceur. 2. Pilas.<br />

Pour l'arc. Point noir. 8. Toujours intéressée.<br />

Yougoslavie orthodoxe. 3. Idole des odeurs.<br />

I<br />

Yougoslavie orthodoxe. 3. Idole des odeurs.<br />

Vivent en Amérique. 4. Petite 23 pomme. Poinçon. 17 5.<br />

Espèce. 9. Fraîcheur. Plus. 10. Existe. De fer ou<br />

6 1<br />

Petit contrat. Coutume.<br />

Vivent<br />

6.<br />

en<br />

Ta<br />

Amérique.<br />

famille.<br />

4.<br />

Cale.<br />

Petite<br />

7.<br />

pomme. Poinçon. 5.<br />

de bronze. 11. Coucou. Pluie forte. 12. Clé.<br />

Pour<br />

Annonce<br />

l'arc. Point Petit noir. contrat. 8. Toujours Coutume. intéressée. 6. Ta famille. Cale. 7.<br />

Marqua. 13. Donné. Drame. Pour les coursiers.<br />

I<br />

Espèce. 249. Fraîcheur. Pour Plus. l'arc. 10. Point Existe. noir. De fer 8. ou Toujours intéressée.<br />

13 10 14. Au pied de l'immeuble. Police. 15.<br />

de bronze. 11. Coucou. Espèce. Pluie 9. Fraîcheur. forte. 12. Plus. Clé. 10. Existe. De fer ou<br />

Baguenauda. Prénom germain.<br />

Marqua. 13. Donné. de Drame. bronze. Pour 11. les Coucou. coursiers. Pluie forte. 12. Clé.<br />

21 19 5 8<br />

10 14. Au pied de Marqua. l'immeuble. 13. Donné. Police. Drame. 15. Pour les coursiers.<br />

13 Baguenauda. 10 Prénom 14. germain. Au pied de l'immeuble. Police. 15.<br />

Baguenauda. Prénom germain.<br />

23 17<br />

17<br />

Impressum<br />

Mots-croisés Syndicom janvier 2020<br />

Rédaction : Sylvie Fischer, Giovanni Valerio<br />

des adresses, Monbijoustrasse 33, case postale, Editeur : <strong>syndicom</strong> – syndicat des médias<br />

Courriel : redaction@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

3001 Berne. Tél. 058 817 18 18, fax 058 817 18 17 et de la communication, Monbijoustr. 33,<br />

Mot Traductions mystère : Alexandrine Bieri, Laurence Strasser Annonces : priska.zuercher@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

case postale, 3001 Berne<br />

: Illustrations, dessins de portrait : Katja Leudolph Commande d’abonnements : info@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

Images sans © : mises à disposition<br />

Le prix de l’abonnement est inclus dans la cotisation Le <strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> paraît six fois par an.<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24<br />

Layout, correction, imprimerie : Stämpfli AG,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne<br />

Changements d’adresse : <strong>syndicom</strong>, gestion<br />

8<br />

I<br />

II<br />

III<br />

IV<br />

V<br />

VI<br />

VII<br />

VIII<br />

IX<br />

23 17<br />

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15<br />

16<br />

4 7 11 3<br />

18<br />

14 22 12<br />

6 1<br />

de membre. Non-membres : Fr. 50.– (Suisse),<br />

Fr. 70.– (étranger)<br />

DÉFINITIONS<br />

9 15<br />

2 20<br />

24 13 10<br />

21 19 5 8<br />

Mot-mystère:<br />

Offre spéciale<br />

Le numéro 16 paraîtra le 20 avril 2020.<br />

Délai rédactionnel pour le prochain numéro :<br />

le 9 mars 2020.<br />

DÉFINITIONS<br />

Horizontalement : I. Concentration. Pain, morceau<br />

ou poudre. II. Du premier coup. Langue de vipère.<br />

III. Sédition. Dédain féminin. Petite dernière. IV.<br />

Quatrième de portée. Dure à mâcher. V. Normatif.<br />

Routine. Estonie à Tallinn. VI. Meufs. Bruit de<br />

repas du nourrisson. Rumine dans la savane. VII.<br />

Arrière-goût du sucre. Fouet. VIII. Peu calorique.<br />

Sensibilité argentique. Réfléchit IX. Impératrice<br />

d'Orient. Plus ou moins. X. Crochet. Sucre en<br />

terre.<br />

Verticalement : 1. Usine à douceur. 2. Pilas.<br />

Yougoslavie orthodoxe. 3. Idole des odeurs.<br />

Vivent en Amérique. 4. Petite pomme. Poinçon. 5.<br />

Petit contrat. Coutume. 6. Ta famille. Cale. 7.<br />

Pour l'arc. Point noir. 8. Toujours intéressée.<br />

Espèce. 9. Fraîcheur. Plus. 10. Existe. De fer ou<br />

de bronze. 11. Coucou. Pluie forte. 12. Clé.<br />

Marqua. 13. Donné. Drame. Pour les coursiers.<br />

Reka, pour encore plus.<br />

14. Au pied de l'immeuble. Police. 15.<br />

Baguenauda. Prénom germain.<br />

Les mots croisés<br />

Le·la gagnant·e, dont le nom paraîtra<br />

dans le prochain <strong>magazine</strong>, recevra un<br />

chèque Reka, offert par notre partenaire<br />

Reka. Prière d’envoyer votre solution<br />

Reka_KW_Syndicom_F.indd 1 21.12.15 14:13<br />

(le mot-mystère seulement) jusqu’au<br />

Monbijoustrasse 33, case postale,<br />

Le gagnant du dernier mots croisés<br />

<strong>magazine</strong> <strong>syndicom</strong> 14/2019 était<br />

Il recevra un bon Coop d’une valeur de<br />

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+41 (0)58 817 18 18 - mail@<strong>syndicom</strong>.ch<br />

31


32 Interactifs<br />

<strong>syndicom</strong> social<br />

Victoire d’étape pour<br />

les chauffeurs !18.12.2019<br />

Le Parlement jurassien a approuvé une<br />

motion urgente, qui avait été déposée<br />

fin novembre. Dans cette dernière, le député PS et<br />

membre de <strong>syndicom</strong> Nicolas Maître exige que les<br />

syndicats aient le droit d’être entendus dans le cadre<br />

de la procédure d’appels d’offre.<br />

Découvrez vos négociateurs20.12.2019<br />

En janvier, nous entamons les négociations sur le<br />

renouvellement de la CCT CarPostal et du règlement<br />

du personnel des entrepreneurs postaux.<br />

Nous avons soigneusement sélectionné la délégation<br />

de négociation : découvrez les membres de<br />

cette délégation sur notre site web !<br />

T-Systems Suisse a désormais une CCT16.12.2019<br />

<strong>syndicom</strong> a conclu une convention collective de<br />

travail (CCT) avec le fournisseur de services<br />

numériques T-Systems Suisse, une filiale de<br />

Deutsche Telekom. Cette CCT entre en vigueur le<br />

1 er janvier 2020. Par la conclusion de la convention,<br />

T-Systems Suisse reconnaît le partenariat<br />

social et assume sa responsabilité sociale comme<br />

l’une des entreprises IT leaders en Suisse.<br />

Contre le harcèlement et<br />

la violence10.12.2019<br />

@<strong>syndicom</strong>_de. La violence et le harcèlement<br />

font encore partie du monde du travail<br />

en 2019 – dans tous les secteurs. Pour être efficaces, les<br />

contre-mesures doivent s’appuyer sur des conditions-cadres<br />

appropriées. Le Conseil fédéral dit agir. Il est temps !<br />

# RatifyC190 @UNI_Europa #HumanRightsDay<br />

TikTok marquera 202026.9.2019<br />

Si 2019 a été l’année d’Instagram qui a passé<br />

la barre du milliard d’utilisateurs, 2020 mettra<br />

un coup de projecteur sur TikTok. Application<br />

la plus installée au 1 er semestre 2019, elle<br />

gagnera l’année prochaine le statut d’incontournable<br />

dans les stratégies social media des marques<br />

ciblant une population jeune. Suivent Twitch, Discord et<br />

même un jeu en ligne : Fortnite !<br />

<strong>syndicom</strong> <strong>magazine</strong> n o 14 –<br />

nos forces au Parlement janvier 2020<br />

Vague verte, politique climatique, virage à gauche,<br />

élection féminine : notre Parlement se féminise et<br />

rajeunit. Sur quelles forces les syndicats peuventils<br />

compter ? Tour d’horizon dans notre dernier<br />

<strong>magazine</strong> que vous pouvez aussi le lire en ligne<br />

à l’adresse https://<strong>syndicom</strong>.ch/fr/service-desmembres/<strong>magazine</strong>/.<br />

N’hésitez pas !<br />

Audiovisuels sur<br />

web et app 3 et 4.3.2020<br />

Apprenez le « storytelling » ou<br />

l’art de savoir raconter une histoire<br />

pour captiver ceux qui vous écoutent en<br />

créant des audiovisuels sur web et app. Un cours<br />

à Berthoud est destiné à tous, du débutant au<br />

professionnel. Inscription sur https ://helias.ch/.<br />

Référendum : déjà 50 000 signatures<br />

contre l’e-ID22.12.2019<br />

Les Suisses se prononceront sur l’identité<br />

électronique. Les initiateurs du référendum<br />

contre l’e-ID ont annoncé dimanche qu’ils ont<br />

pu recueillir 55 403 signatures. Ils avaient jusqu’au 16 janvier<br />

pour récolter au moins 50 000 paraphes. Ce sont la Société<br />

Numérique, l’organisation suisse Campax, la plateforme<br />

« We collect » et l’association Public Beta qui avaient lancé le<br />

8 octobre dernier la collecte de signatures.<br />

Aucun salaire de moins de 4200 francs<br />

dans les infrastructures de réseau9.1.2020<br />

Aucun salaire inférieur à 4200 francs dans<br />

le secteur des infrastructures de réseau.<br />

Les partenaires sociaux de l’industrie des infrastructures<br />

de réseau se sont mis d’accord sur des mesures<br />

salariales pour 2020. Elles prévoient une augmentation du<br />

salaire minimum pour l’ensemble de la branche de 0,8 %.<br />

Les salaires minimums pour les travailleurs non qualifiés et<br />

pour les électriciens de réseau seront aussi augmentés.<br />

Seule une économie qui sert toute<br />

la population a de l’avenir9.1.2020<br />

L’orientation toujours plus libérale de la politique<br />

sociale et économique de ces 30 dernières années<br />

a entraîné une désolidarisation en Suisse.<br />

Tel est le résultat de l’analyse publiée en janvier<br />

par l’USS. Grâce aux offensives des syndicats et<br />

les CCT, il a été possible d’éviter le pire. Retrouvez<br />

les priorités syndicales pour 2020 sur notre site.

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