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Family Stories about the rpg legend of the five rings

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EPILOGUE

Sōgen était rentré au temple sans encombre depuis cinq jours. Il en

profita pour se reposer un peu et méditer sur les derniers événements.

Il ressentait une grande joie alliée à une grande paix intérieure pour

avoir bien rempli son offi ce. Grâce à lui, l’Ordre du Repos Paisible

avait rétabli un peu de l’harmonie entre le monde des morts et celui

des vivants.

Le sixième jour, Sōgen présenta son rapport à son sensei Ikkyu. Ce

dernier l’accueillit avec un grand sourire et lui proposa du thé. Son

disciple s’agenouilla et le salua respectueusement, front sur le sol. Le

vénérable prit la parole : « Sōgen-san, je suis heureux que mes prières

aient été entendues. J’ai ouïe dire que ta rencontre avec Shosuro-sama

s’était bien passée et, à en juger par sa donation, tu as triomphé de

toutes les épreuves ! À quel type de yûrei avions-nous affaire ? ».

Le jeune moine se redressa et accepta le bol de thé que lui offrit

son maître. Après en avoir bu une gorgée, il répondit d’un air calme

et concentré : « Ikkyu sensei, la situation s’avéra bien meilleure que

ce que nous avions craint. Le yûrei était en réalité un boryô 48 . De par

sa nature, il ne nourrissait aucune rancœur à l’encontre de Shosuro

Katsuo, alias Shosuro Shôta. Le boryô était le frère jumeau de notre

nouveau bienfaiteur. La culpabilité de ce dernier, doublée de l’insondable

tristesse pour la perte de son frère, contribuaient puissamment à

retenir le yûrei entre notre monde et celui des morts ».

Ikkyu intervint : « Ce sont effectivement des ancres puissantes

pour les esprits que les pensées. Mais pour quelle raison le boryô est-il

apparu maintenant, après douze ans de silence ? ». Sōgen suggéra : « Je

pense que les récents événements dans lesquels Shosuro Katsuo était

partie prenante sont la cause de tout. Lorsque je l’ai rencontré, il venait

d’inaugurer le nouveau théâtre de la Cité des Mensonges tout en présentant

sa nouvelle pièce de kabuki. Or, en me basant sur sa confession

et en assistant à une représentation de sa dernière création, Le Délice

coupable des vrais mensonges et des fausses vérités, le doute n’était plus

permis ! »

« Cette œuvre était à peu près similaire, en particulier au niveau du

fond, à celle maudite qu’il écrivit par le passé. Le boryô ne nourrissait

aucune rancune et ne souhaitait pas pousser son frère au seppuku, au

contraire. Il voulait l’aider à ce que tous deux trouvent la paix. Shosuro

Katsuo a mûri pendant ces douze années. Désormais, les attaques de

nature politique portées par sa pièce sont devenues bien trop subtiles

pour que quiconque puisse s’en offenser ouvertement ».

Le vénérable plissa légèrement les yeux puis demanda : « Par quel

moyen as-tu convaincu les deux jumeaux de couper enfi n le cordon,

si je puis m’exprimer ainsi ? ». Sōgen confirma : « Vous pouvez vous

exprimer ainsi, maître. Ils étaient comme reliés par un cordon. Le

boryô était de son vivant un homme de bien. Il a trouvé une solution

qui le satisfaisait et je l’ai transmise à Shosuro Katsuo lors de ma transe.

Pour que les deux frères soient libres, le dramaturge doit écrire leur

histoire commune pour en faire une grande pièce de théâtre kabuki ».

Ikkyu rebondit immédiatement : « Ton vieux maître avait raison,

Sōgen-san ! Tu étais bien l’homme de la situation. J’ai toujours dit aux

frères de notre Ordre qui doutaient de toi que seul un ancien membre

du Clan du Scorpion était à même d’en résoudre les problèmes ! Nous

sommes tous fiers de toi. Une dernière question : crois-tu que Shosurosama

sera à même de tenir sa promesse ? »

Sōgen répondit avec le ton de l’évidence : « J’ai laissé mon passé

derrière moi de Yogo Kurogane en rentrant dans votre Ordre. Votre

enseignement m’a permis d’apaiser une âme et j’en suis heureux. Ayez

confiance, sensei. Shosuro Shôta est certainement l’un des plus grands

dramaturges vivants dans l’Empire. Je n’y connais pas grand-chose en

pièces de théâtre, mais je crois que ce sera un futur classique ! ».

48 Boryô ou le fantôme nostalgique : C’est la situation de certains

humains qui décèdent sans rancœur mais qui sont encore trop reliés au

monde terrestre pour trouver le repos définitif.

Ill. Anna « Tasia » Demarchi

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