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RENDRE LA JUSTICE À ROKUGAN
De MANiÈre GÉNÉrAle
La justice dans L5A n’a rien à voir avec la justice de notre monde
réel. À Rokugan, les samouraïs n’identifient pas les coupables d’après
leurs empreintes digitales (qui en plus est une technologie trop avancée
au vu de celle archaïque de L5A), la déduction logique des emplois du
temps de chacun, les indices oubliés sur le lieu du crime ou des traces
sur les vêtements.
À Rokugan, le coupable est identifié par le témoignage du samouraï
de plus haut statut dans l’affaire. Sa parole vaut loi puisque tous
les samouraïs sont censés être droits, honnêtes et justes conformément
au Bushido. Viennent ensuite les preuves évidentes pour parfaire le
témoignage.
Mieux encore pour les samouraïs, une affaire ne peut être jugée
qu’une seule fois. Car si l’affaire est rouverte, elle remet alors en cause
la parole de l’enquêteur. Cette situation est inconcevable dans l’esprit
d’un samouraï, puisque tout samouraï, dont l’enquêteur, est honorable
par le Code du Bushido. Dès qu’une enquête est close, elle l’est
également dans l’esprit de tous. Revenir dessus revient à insulter l’enquêteur,
tourmenter les victimes et rejeter le Code du Bushido.
Dès lors, le Clan du Scorpion se sert de cette conception populaire
et étriquée de la justice pour son propre avantage.
DANs le cADre Du scÉNArio
Le coup monté de Bayushi Juri et de Shosuro Akata dans le présent
scénario est un bel exemple sur la manière de manipuler la justice pour
parvenir à ses fins.
Toturi Hotaki est le père de la victime et le maître des lieux. Il a donc
la plus haute autorité dans cette affaire. Le demi-masque de Bayushi
Juri dans la main de Hayako est la preuve évidente de sa culpabilité.
Toturi Hotaki et Otomo Etori resteront sourds aux arguments des PJ
sur la mise en scène du crime et sur le décryptage de la culpabilité de
Bayushi Juri. Dans leurs esprits, Bayushi Juri est coupable, ce qui est
justement le but recherché par ce dernier et Shosuro Akata. Tout l’attirail
de ninja se trouve dans la chambre de Bayushi Juri. Juri se désigne
lui-même comme le criminel et demande le seppuku pour racheter sa
soi-disant faute. En apparence, il n’y a donc aucune erreur possible.
Invoquer la Méthode Kitsuki sera peine perdue pour les PJ. Hotaki
et Etori ne connaissent pas suffisamment les PJ pour leur accorder de
la crédibilité. Les PJ sont d’un statut très inférieur au leur, aussi leurs
paroles ont-elles peu de poids. Toturi Hotaki et Otomo Etori ont un
rapport neutre avec le Clan du Dragon. Ils s’en remettent aux préjugés
courants : la Méthode Kitsuki est très controversée. Pour eux, il serait
préjudiciable de lui accorder du crédit.
Au final, le Clan du Scorpion a bien préparé son coup. Juri doit s’ouvrir
le ventre.
C’est une belle justice qui a été rendue, n’est-ce pas ?
Il n’y a que le Clan du Dragon pour remettre en cause les apparences
à travers sa Méthode Kitsuki. Celle-ci est celle qu’appliquent
les enquêteurs de notre monde réel. Même si la technologie de L5A
ne permet pas d’identifier les empreintes digitales ou analyser l’ADN,
les samouraïs appliquant la Méthode Kitsuki relèvent les indices pour
découvrir la vérité. Il ne s’agit pas pour eux de se conformer à ce qui
est dit ou à ce que l’on voit (contrairement à la justice appliquée dans
Rokugan) mais à ce que l’on déduit et à ce que l’on sait. En somme,
respecter la Vertu de l’Honnêteté, plutôt que de partir du principe que
tous les samouraïs disent la vérité.
Cette attitude place immédiatement les partisans de la Méthode
Kitsuki dans une position très inconfortable car elle remet en cause le
devoir et la charge de tous les autres enquêteurs. Le Clan du Scorpion
œuvre d’ailleurs en secret pour que la justice traditionnelle rokugani
(basée sur le témoignage et les preuves évidentes) fasse force de loi.
Car sans elle, il ne pourrait plus manipuler les samouraïs. C’est bien
la raison pour laquelle les Clans du Scorpion et du Dragon s’opposent
sur la manière de rendre la justice.
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