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LES COULEURS DE LA RÉUSSITE
Anneau / Maîtrise : Vide 3
Portée : Contact
Zone d’effet : 1 individu
Durée : 1 round
Augmentations : Durée (+2 Aug.), Bonus (+1 Aug.).
Il est toujours regrettable d’échouer à quelques détails près. Les précédents
shugenja de la Magistrature de Jade ont élaboré une prière pour
combler ce léger manque de réussite. Ce Sort fait partie des secrets de
la Magistrature de Jade. Il n’est enseigné qu’aux shugenja loyaux envers
cette administration. Ces shugenja n’en font généralement bénéficier
que ceux qui sont également loyaux envers la Magistrature de Jade.
Le Sort confère un bonus de +1 aux Jets de Peur, Traits,
Compétences et aux Jets Sans Compétences. L’effet de ce Sort s’applique
après avoir pris connaissance du résultat du jet par rapport au
ND. Chaque Augmentation sur le Jet d’Incantation augmente le bonus
de +1, dans la limite du Rang de l’Anneau du shugenja correspondant
au Trait du jet réalisé. Pour rappel, le Vide est un Anneau, non un Trait.
L’effet s’achève sitôt utilisé ou à la fin du Sort.
Histoires de fantômes : Le choix d’une mère responsable
« - Mère, je t'en prie... pas encore, soupira Owari.
- Non, laisse !, répondit son mari. Les histoires de guerre de ta mère me passionnent. En plus, nous avons fini de dîner. »
Shiba Owari céda, laissant à sa mère la satisfaction de raconter à nouveau sa vie de bushi. Ell e connaissait ces histoires par cœur et
n’avait donc null e envie de les écouter. Ell e préféra se laisser bercer par la voix de sa mère tout en regardant son mari. Ell e avait encore
pour lui cette fascination qu'ont les jeunes époux l'un pour l'autre. Ell e trouvait son air attentif très beau.
Sa mère parla de sa vie passée à protéger la vall ée des tentatives d'annexion jusqu'à une heure avancée de la nuit.
Mais ell e avait participé à peu de bataill es et qui plus est de peu d'envergure. Aussi, la plupart de ses souvenirs de combat étaient en
réalité des duels. Owari avait toujours du mal à imaginer sa mère en armure et en train de défaire les meill eurs bretteurs de la vall ée.
Or, les anciens étaient unanimes : il n'y avait pas de femme avec un pire caractère que sa mère, Nasu Okori. Okori avait beau être de la
famill e Nasu, vassale des Shiba, même les yojimbo Shiba changeaient de chemin plutôt que de la croiser dans l'un de ses mauvais jours.
Le monologue d’Okori avait duré au-delà du raisonnable. Owari s’en était rendu compte, contrairement à son mari qui buvait les
paroles de l’ancienne bushi. Ell e interrompit sa mère, en lui demandant de regarder la nuit par la fenêtre. Ell e surenchérit en arguant le
travail de son mari d’ici quelques heures. Sa mère comprit. À son âge, il n’était plus raisonnable de passer des nuits blanches.
Et pourtant...
Le jeune couple et la mère se saluèrent avant de regagner leur chambre respective.
Sous le futon, le mari dit à Owari :
« - Tu sais, je n'ai pas vraiment de travail à faire. Nous sommes venus rendre visite à ta mère pour nous reposer et profiter de l'air
de la montagne.
- Justement, profite, lui répondit Owari en soulant sur la bougie ».
Okori était seule dans la grande chambre principale. Comme la veill e, ell e était dans son futon, adossée contre le mur. Prostrée, ses
bras enserrant ses jambes contre sa poitrine, ell e contemplait l'assemblée silencieuse de fantômes qui remplissait sa chambre. Il y avait
les défunts de sa famill e disparue, ses anciens amis et même les quelques ennemis qu'ell e avait tués. Tous partageaient désormais la même
orande qu’Okori laissait avant chaque repas.
Okori leur souriait, la gorge serrée.
Mais dans son dos pourtant coll é au mur, ell e pouvait sentir le regard désapprobateur de mill iers d'ancêtres attachés à leur petit pouvoir
du passé. Pour toute nourriture, ell e leur murmura d'une voix grave :
« - Vous, je vous interdis de vous mêler de la vie de ma fill e comme vous l'avez fait avec moi. C'est une Shiba désormais et vous
apprendrez à vous agenouill er devant les siens comme nous, les Nasu, avons appris à le faire ».
Ell e se tourna vers la première assemblée de fantômes, cell e dont ell e se sentait la plus proche, tout en s’adressant à ses aïeux qui la
toisaient :
« - Maintenant, laissez-moi avec les miens, je ne veux plus vous parler. »
Okori balaya de la main les protestations de ses ancêtres vaniteux. Une soudaine bourrasque fit grincer la maison. L’instant d’après,
Okori était de nouveau seule dans sa chambre. Le calme était revenu.
Pour cette nuit.
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